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Métaphore VOLUME 3 TOME 3 PRINTEMPS 2009 LE MAGAZINE DE MÉTA D’ÂME PAR ET POUR bilingue - bilingual LA MÉTHADONE Revendications à travers le Canada METHADONE Reclaiming through Canada • • • • Entrevues / Interviews Chroniques VIH-sida et hépatite C HIV/AIDS and hepatitis C chronicles Bande dessinée hee-Shee’s cartoons Gratuit / Free ICI, ON PREND SOIN DE VOUS • • • • • Service de méthadone (stade 1) Récupération d’aiguilles et de seringues Prise en charge de patients séropositifs Renouvellement des ordonnances des autres pharmacies Service accueillant et approche non discriminatoire Guy Lachance Pharmacien propriétaire Au pied du pont Jacques-Cartier 2005, Ste-Catherine Est H2K 2H6 Tel : 514 525-5050 Fax: 514 525-2500 Lethèmeduprochainnumérosera: Lemilitantisme Envoyez-nousvostextesavantle15mai2009et demandesd’abonnementparcourriel: [email protected] partélécopieurau514-527-6999. Vouspouvezaussivenirnousrencontreren personnedansleslocauxdeMétad’Âmeau 1710rueBeaudry,3eétage,local3.0,Montréal, H2L3E7. IMPORTANT:Veuillezprendrenotequ’aucours del’été2009,Métad’Âmedéménagerases locauxau2250rueFlorian,Montréal,H2K2P5. Letéléphoneresteralemême:514-528-9000 SOMMAIRE • Maisj’seraiplusjamaismalade 2 • Sicknomore 3 • Lemilitantismeinternational 4 • Lemilitantismeinternational Internationaladvocacy 5 • Internationaladvocacy 6 • Pourdeschangementssurlarèglementation 7 • Pourdeschangementssurlarèglementation 8 • Forchangesonmethruling 9 • Forchangesonmethruling 10 •Traduction • Effetssecondairesdesopioïdes • Colloqueinternational 11 •Graphisme • Revendications (français) 12 •Impression • Revendications (anglais) 13 •Couverture • HépatiteCetUD(français) • HepatitisCandDU(anglais) 14 •Collaborateurs • LeVIH-sida,lecanceretlaconsommation dedrogues 15 • Méthadone/Methadone 16 • Howmethadonehelpedsavemylife 17 • Maximizepositivemethadone maintenanceoutcomes 18 • Maximizepositivemethadone maintenanceoutcomes 19 • ChroniqueFalbala 20 •Livraison • Triompherdel’héroetfairefaceàunmurdepréjugés 21 •Pointsdedistribution • Usagersvs.médecins 22 • Usagersvs.médecins • ChroniquePréventiondelarechute 23 • BandedessinéeHee-Shee 24 L’équipedumagazine •Responsablesdumagazine ChantalePerronetKennethWong •Comitédesélection Guy-PierreLévesque MichelGaudet StéphaneTurcotte KennethWong •Correction ChantalePerron KennethWong MichelGaudet JoséeDion KennethWong ValérieGirard Laurierrepro ISBN-ISSN1918-283X LucasFehr PierreChappard,ASUD,France BrentTaylor,UNDUN DebBreau,UNDUN EstherVerreault,STELLA, BillNelles,B-C KennethWong Guy-PierreLévesque ChantalePerron GenevièveLabelle LyseCorbeil YvanLafleur IsabellePhilip Marie-ClaudeRoy André,Yvan,Sylvainetplusieursautres! Cran,RelaisMéthadone,Pointde Repères,etc. *Erratum: la dèrnière couverture à été réalisé par www.lucworks.com LAMÉTHADONE/METHADONE …mais j’serai plus jamais malade! Par Esther Verrault «Je ne sais pas sur quelle planète je serai rendue quand je vais arrêter (la coke) mais je ne serai plus jamais malade! » Telaétémonraisonnementquandj’aidécidédesevrer laméthadoneparlacoke. Après plusieurs programmes désintoxication de 49 joursàl’hôpitalSt-Luc,j’avaisfinalementétéacceptée surleprogrammedemaintienàlaméthadone.Jeme souviensavoirrefusélesuivipsychologiqueoffertenleur disantquececin’avaitrienàvoiravecuntraitementque jevoulaisbiencroire,àcetteépoque,d’ordrephysique uniquement. Unanplustard,durantunweek-endoùjen’avaispas mon fils, je décide de m’injecter de la coke pour faire changement de l’héroïne. Quand j’ai réalisé que ça faisait trois jours que je n’étais pas allée chercher ma méthadone, et que je ne m’en portais pas si mal, j’ai décidédecontinueràfairedelacokepourmesevrer complètementdelaméthadone.Jem’étaisdonnédeux semaines. Je croyais sincèrement qu’au bout de cette échéancenousserions,monfilsetmoi,toutsimplement au bout de nos peines. Malheureusement, je ne suis jamaisrevenueàlamaison. Certes,j’avaisvaincuel’héroïneetlaméthadone!Mais qu’enétait-ildemaviedefaçonglobaleàcemoment-là? J’étaisàlarue,monfilsn’avaitplusdemesnouvelles, ma santé (physique et mentale) s’était gravement détérioréedueàcemodedevieetàlasurconsommation decoke. 2 «Sevrer,sevrer,sevrer!»,àn’importe quelprix,sans mequestionner.Telétaitmonleitmotiv.Justevouloirêtre bienetpaisible,leplusvitepossible!Neplusdépendre d’unhostiedeverredejusd’orange… Après plusieurs années de recul, de sobriété et beaucoupdetravail,jecroisqu’ilauraitprobablement valulapeined’accepterl’aidequim’avaitétéofferteet surtout,deprendremontemps.Peut-êtreaurais-jefais moinsdedommagesàmesprochesetsurtout,àmoimême?Nousneleseronsjamais,maisunechoseest certaine:arrêterletraitementàlaméthadonen’estpas uneminceaffaire.Ilestprimordialselonmoi,d’enêtre conscientetainsi,peut-êtreserait-t-ilpossibledenepas aggraversonétat… LAMÉTHADONE/METHADONE Sick no more By Esther Verrault “I don’t know on which planet I’ll be when I kick cocaine but I’ll no longer be sick!” After several 49 days programs at St-Luc hospital, I had finally been accepted on a methadone maintenance therapy. I remember turning down the psychological help I was offered by saying that it had nothing to do with a so-called physical only treatment, or so I thought. One year later on a week-end my son was not with me, I injected myself with cocaine just to vary from heroine. When I realised that I was doing rather well even though I had missed three days of methadone, I decided to continue using cocaine as a mean to wean myself completely off of methadone. I had allowed myself two weeks and I sincerely believed that after that period of time my son and I would be trouble-free. Unfortunately, I never came back home. My leitmotiv was: weaning, weaning, weaning at any cost and without any question,. I just wanted to be well and peaceful as quickly as possible and to no longer depend on a damn glass of orange juice. Looking back on several years of sobriety and hard work, I believe it would have been worth it to accept the psychological help I was offered and mostly allow myself more time. I might have hurt myself and my family a lot less had I done so. We will never know but one thing is for certain: stopping a methadone treatment is far from easy. I feel that it is vital to be conscious of that fact and by doing so, it might prevent someone’s mental and physical health from deteriorating. Yes, I had kicked heroine and methadone, but what was my general state of being like at the time? I had lost everything, my son no longer heard from me, my physical and mental health had badly deteriorated on account of my lifestyle and my over-consumption of cocaine. 3 LA MÉTHADONE / METHADONE Le militantisme international Par Guy-Pierre Lévesque Vancouver, mai 2008. L’IHRA (International Harm Reduction Association) a présenté la « 17e Conférence Internationale sur la réduction des risques et méfaits liés à l’usage des drogues ». Pendant 5 jours, plus de 1300 délégués provenant de 60 pays différents étaient présents. Toutes ces personnes ont contribué par leur présentation et ateliers à une discussion internationale sur la promotion de la réduction des méfaits et ont souligné l’importance de privilégier cette approche pratique et concrète en matière d’intervention en toxicomanie. Ce grand événement m’a particulièrement marqué. C’était la première fois que je me retrouvais en compagnie d’autant d’UD (Usagers de Drogues) militant pour des associations d’UD d’autant de différents pays! Enfin, je sentais que les UD avaient une opportunité unique de se rencontrer, de s’exprimer et de pouvoir se donner une voix à un si haut niveau. Nous étions tous envahis par le sentiment que « quelque chose » allait changer! Une des conséquences tangibles de la rencontre de tous ces UD, fut la naissance de la première déclaration de niveau international, écrite par et pour des UD. Le texte de « la déclaration de Vancouver », comme on l’a surnommée, explique la raison d’être d’une telle déclaration pour la défense des droits des UD, dénonce les principales injustices, mauvais traitements et les stigmates (préjugés) subis par les UD à travers le monde. Nous avons tous quitté Vancouver avec le sentiment d’avoir enfin accompli quelque chose de concret. Enfin nous tenions un outil, un moyen qui nous donnait la possibilité de nous faire entendre et de tenter d’influencer les politiques en matière de drogues tout en faisant la promotion pour l’amélioration de la santé des UD à travers le monde. Varsovie, mai 2007 La « 18e Conférence Internationale sur la réduction des risques et méfaits liés à l’usage des drogues » organisée par l’IHRA se tenait cette fois-ci en Pologne, plus précisément à Varsovie. INPUD : la création À cette occasion se tenait aussi la 2e rencontre officielle de INPUD (International Network People Who Use Drugs.)… qui tenait aussi lieu d’Assemblée générale de fondation pour INPUD. La 1ere rencontre officielle ayant eu lieu à Vancouver lors de la rédaction de la déclaration internationale des UD. Pour ma part, c’était la première fois que j’assistais à une telle assemblée au niveau international et à l’étranger. En plus d’être candidat pour siéger sur le comité exécutif de l’IHRA, j’avais aussi accepté de représenter mes pairs canadiens à l’Assemblée 4 générale de fondation d’INPUD. Pendant un moment, je me suis demandé pourquoi j’avais accepté ces deux mandats? Il était ici question d’enjeux importants et à un niveau international en plus! J’ai senti naitre la pression et l’angoisse face à ces taches impressionnantes… Suite à la déclaration de Vancouver, un comité de travail avait été formé, et déposait les résultats de son travail à l’assemblée. Malheureusement, une partie des documents nécessaires à l’incorporation d’INPUD étaient rédigés seulement en flamant (l’une des 3 langues officielles de la Belgique). Donc, afin d’assurer la continuité du processus, on a demandé aux membres de ce comité de travail de poursuivre et compléter les étapes nécessaires à l’incorporation de INPUD et de se revoir à la prochaine rencontre annuelle à la conférence de Barcelone. Barcelone, mai 2008. À Barcelone, c’est la «19e Conférence Internationale sur la réduction des risques et méfaits liés à l’usage des drogues », organisée par l’IHRA. À cette occasion, la présence de représentants des Nations Unies, de spécialistes en politiques et lois internationales et de plusieurs militants UD de grande renommée a été remarquée. INPUD : la suite Concrétiser un réseau d’UD dont les membres habitent aux 4 coins de la planète est un défi énorme et complexe dont on a pu rapidement mesurer l’étendue! M’impliquer et tenter d’aider le réseau à devenir réalité m’a fait vivre plus d’une frustration! Ceci est en partie dû je pense, au fait que « je crois à la cause », que je suis très motivé. Je voulais tellement qu’INPUD atteigne ses objectifs au cours de la première année et j’ai été déçu que ce ne soit pas le cas, malgré tous les efforts fournis. Ce réseau international d’UD me tient à cœur, comme à plusieurs autres UD d’ailleurs, et c’est pourquoi les premières années sont aussi difficiles. Comme dans beaucoup d’organismes ou de projets naissant, il faut être en mesure d’identifier rapidement les lacunes dans la structure et la gestion et tenter de leur apporter des solutions. LAMÉTHADONE/METHADONE Les défis sont nombreux, et pour n’en nommer qu’un, parlonsparexempledanslecasparticulierd’INPUD,d’un réseauinternationaloùplusieurslanguessontparléespar les membres. Les coûts engendrés par la traduction des documentsdebase,quisontessentielsaufonctionnement sonténormes,sanscomptercombienlatraductiondetoutes ces informations peut retarder et alourdir le déroulement des différentes étapes du développement. À Barcelone, il a été nécessaire de tenir uneAssemblée spéciale des membres de INPUD pour sauver le réseau du désastre! Heureusement l’histoire se termine bien, grâce au travail acharné des militants impliqués, qui se sont donnés les moyenspournepasperdreletravailfaitdepuisVancouver 2006. Ainsi, INPUD a survécu à sa première crise et je l’espère,pourrapoursuivresondéveloppement. IDUD Copenhague, octobre 2008, une rencontre historique. Entrele31octobreetle2novembre2008,descentaines demilitantsUDontétéreçuparleursvis-à-visdanoispour la tenue de 2 événements. Il s’agissait de l’Assemblée générale annuelle de INPUD (parce que celle prévue à Barcelone 2008 avait tournée court) et de la Journée InternationaledesUD«IDUD2008-MovingForwardII». INPUD:oncontinue… ÀCopenhague,uneAssembléegénéraledesmembresd’ INPUDdignedecenomapuenfinsedérouler,aucours de laquelle on a notamment proposé un plan d’action stratégique.Leréseaupeutdésormaissedévelopperselon unplanprécis,cequipermettraplussurementd’atteindre lesobjectifsciblés.Ilrestebeaucoupdetravailàfaire,et c’est à Liverpool, dans le cadre de la 20e Conférence de l’IHRA,quenouspourronsévaluerlesprogrèsd’INPUD. Au cours des deux dernières années, j’ai pu bénéficier d’uneexpériencericheetuniqueentantque«militantUD ».Jenediraipasquetoutesttoujoursfacile,maisjetiens à souligner principalement une chose : la générosité, le travailetlapersévérancedesmilitantsUDestincalculable. Aucoursdecesévénements,j’aifaitlaconnaissancede personnesexceptionnellesquiontgrâceàleurimplication, réussiàfaireavancer«unpeu»laconditiondesUDau niveau international. Et je garde entre autre, un souvenir impérissabledel’accueilquem’ontréservé(àmoietaux autres UD) les UD de l’Union Danoise des Usagers de droguesBrugerForeningendeCopenhague.Ilsontsoutenu et aidé inconditionnellement les moins fortunés d’entre nousenleurpermettantd’assisteràlaconférence.Ilssont pourmoiunegrandesourced’inspirationetmemotiventà continuer…jusqu’auprochainrendez-vous! International advocacy By Guy-Pierre Lévesque Vancouver, May 2006 The IHRA (International Harm Reduction Association) held its 17th International Conference on the Reduction of Drug Related Harm. The 5-day event was attended by 1,300 delegates from over 60 countries. Through speeches and workshops, everyone contributed to a global dialogue around harm reduction and emphasised the need to favour this practical and concrete approach with regards to drug addiction intervention. That major event had a great impact on me. For the first time, I found myself amongst many DU (Drug Users)from various countries all campaigning for associations for DU. I finally felt that DU had a unique opportunity to meet one another, express themselves and be heard at such a high level. We were all overwhelmed by the feeling that “something” was about to change. The first global declaration written by and for DU was the result of such a meeting. The purpose of the “Vancouver declaration” is to expose the main injustices, bad treatments and prejudices that DU around the world have to endure. We all left Vancouver feeling like we had accomplished something concrete. We finally had a means to make our voices heard, a means to influence the policies with regards to drugs while promoting better health for drug users around the world. Warsaw, May 2007 The 18th International Conference on the Reduction of Drug Related Harm organized by IHRA was held in Warsaw, Poland. INPUD: the beginning The 2nd Congress of the International Network of People who Use Drugs took place at the same time. It was also considered to be its annual general meeting. The first official meeting had been held in Vancouver during the writing of the international declaration. As for me, it was the first time that I attended an international meeting abroad. Aside from being a candidate to sit on the IHRA board, I had also accepted to represent my Canadian peers at the INPUD general meeting. For a moment, I asked myself why I had accepted both mandates? After all, important global issues were at stake. In the face of such impressive tasks, pressure and anxiety got a hold of me. Following the writing of the Vancouver declaration, a work committee had been created and presented the results of its work at the meeting. Unfortunately, part of the necessary documents to the incorporation of INPUD were in Flemish (one of 3 official languages in Belgium). In order to ensure the continuity of the process, members of the work committee were asked to continue and complete the necessary stages to the incorporation. They were also asked to meet at the next annual meeting in Barcelona. Barcelona, May 2008 The 19th International Conference on the Reduction of Drug Related Harm organized by the IHRA was held in Barcelona. Amongst the delegates were senior UN officials, national and international policy makers and leading drug user activists. 5 LA MÉTHADONE / METHADONE INPUD: part 2 We quickly realised that putting together a network for DU whose members live in all four corners of the earth was a huge and difficult challenge. Being involved and trying to help the network become a reality has frustrated me on more than one occasion. In my opinion, I feel that it is partly due to the fact that I believe in the cause and am very motivated. I so wanted for INPUD to reach its main goals in the first year and was extremely disappointed that it was the case in spite of all the efforts. This international DU network is close to my heart, as it is for other DU from other countries, and that is why the first few years were so hard on us. As in many organisations or new projects, one has to be able to pinpoint the loopholes in the structure and management and attempt to come up with solutions. There are many challenges. For instance, an international network like INPUD whose members speak different languages has to pay huge costs for translating essential documents. Translating all this information can also slow down and overburden the various steps of the development process. In Barcelona, it was necessary to hold a special meeting for INPUD members in order to save the network from total disaster! Fortunately, the story ended well, thanks to the hard work of the activists involved who have found means not to lose all the work done since Vancouver 2006. Thus, INPUD survived its first crisis and I hope it will pursue its development. counterparts between October 31 and November 2nd for INPUD annual general meeting (the one in Barcelona had fallen through) and DU international day “IDUD 2008 Moving Forward II”. INPUD: we continue A general meeting for INPUD members was finally held in Copenhagen. A strategic plan of action was put forward and from now on, the network will expand in accordance with a specific plan. It will without a doubt help INPUD reach the targeted goals. A lot of work remains to be done and we will evaluate the network’s progress at the IHRA’s 20th International Conference in Liverpool. Throughout these past two years, I have benefited from a rich and unique experience as a DU activist. I would not say things have always been easy. I would like to emphasize that the generosity, hard work and perseverance of the activists is priceless. During these events, I have met exceptional people who, thanks to their involvement, have succeeded in somewhat furthering DU conditions on an international level. Also, I will never forget, among other things, the way the DU of the Danish Drug Users Union BrugerForenigen of Copenhagen greeted me and all the other drug users. They have whole-heartedly supported and helped the least fortunate among us by allowing them to attend the conference. They are a great source of inspiration to me and encourage me to go on …until the next meeting. IDUD, Copenhagen October 2008: an historic meeting Hundreds of DU activists were welcomed by their Danish Vous désirez traiter votre hépatite dans un milieu alternatif ? Ne cherchez plus ! Il est possible de vivre votre traitement d'hépatite C adapté à vos besoins, au sein d'une clinique de médecine de famille, expert en HÉPATITES, VIH et ITS en plus des traitements de substitution aux opiacés (Méthadone/Suboxone). Votre médecin 6 une prise en charge globale de votre santé. assurera N'attendez plus... 514 524.1001 1 LA MÉTHADONE / METHADONE Pour des changements sur la réglementation Par Bill Nelles Au Canada, les patients sous traitement à la méthadone pour une dépendance aux opiacés se rendent compte assez rapidement qu’un nombre considérable de règles accompagne ce traitement. En effet, la dose quotidienne en début de traitement prise obligatoirement en présence d’un témoin, de même que celle que plusieurs se doivent de continuer à prendre de une à deux fois semaine à la pharmacie, nous différencie des autres patients sous médication. Le fait que la méthadone doit être distribuée sous forme liquide seulement nous le rappelle encore plus. Les médecins qui traitent des patients pour la douleur avec de la méthadone peuvent la prescrire sous forme de comprimés, de gélules et même de suppositoires. Toutefois, dans la plupart des régions du Canada, et ce plus particulièrement en Ontario et au Québec, les médecins doivent la prescrire en solution liquide. Cette solution est mieux connue par les patients sous le nom de « jus ». La prudence est de mise avec la méthadone. En effet, elle est un narcotique à effets agonistes qui stimulent les récepteurs opiacés du cerveau. La méthadone peut aller jusqu’à tuer en cas d’usage inapproprié ou si prise avec d’autres médicaments. Les comprimés de méthadone se vendent plus facilement dans la rue que la solution orale. Cependant, le risque que certains usagers broient les comprimés pour se les injecter est devenu le facteur principal qui en a empêché la vente dans la plupart des régions du Canada. Avant la fin des années 90, le traitement à la méthadone était l’affaire du gouvernement fédéral. Il est maintenant de juridiction provinciale et administré par le Collège des médecins de chaque province. Le Collège des médecins nomme un comité consultatif qui a pour mandat de gérer la distribution et l’approvisionnement de la méthadone. obtenir de la méthadone sous forme solide lorsqu’ils voyagent en avion plus précisément. Dans plusieurs parties de l’Europe occidentale et des États-Unis, un nombre considérable de patients reçoivent leur méthadone sous forme de comprimés plutôt que sous forme liquide. Aux États-Unis, un comprimé de 40mg, destiné aux patients prenant la méthadone pour traiter une dépendance est fabriqué par Mallinckrodt. (1) La méthadone sous forme solide est beaucoup plus « indulgente » que le jus. Faire tomber la bouteille par maladresse peut vouloir dire des journées de traitement perdues sur le tapis. Voyager avec de la méthadone liquide est un cauchemar. J’ai entendu des gens me raconter avoir emballé leurs bouteilles dans du plastique et des serviettes lorsqu’ils partaient en vacances ou prenaient l’avion afin de garder les bouteilles intactes et qui retrouvaient la méthadone répandue partout lorsqu’ils ouvraient leurs bagages. Mais la majorité des comités consultatifs canadiens s’entendent pour dire que les mises en garde au sujet de la méthadone, tout comme la sécurité dans les aéroports, devraient être obligatoires sans exception. Le désagrément des uns protège la sécurité des autres. On ne peut nier que les comprimés et les capsules comportent de hauts risques d’abus. La question qui se pose maintenant est : Est-ce que ces risques sont une raison valable pour refuser la méthadone sous forme solide à tous les patients sous traitement? Est-ce que le fait que peu de personne en abuseront justifie la décision de la refuser à tout le monde? Au cour des dernières années, la tension à propos de ce sujet n’a cessé d’augmenter. Présentement, les résidents de la Colombie Britannique ne peuvent recevoir en solution liquide de 1 mg dans 1 mg dans 1 ml malgré qu’un projet soit en négociation. D’autres provinces peuvent autoriser la prescription de comprimés. Par exemple, les patients de l’Alberta et de la Saskatchewan peuvent recevoir des comprimés de 10 et 25 mg. Les patients du Québec peuvent, à l’occasion, 7 LA MÉTHADONE / METHADONE Pour des changements sur la réglementation (suite..) Dans une étude effectuée en 2003 auprès des patients d’une grande clinique communautaire de North London en Angleterre (2), 17.2% d’entre eux prenaient de la méthadone sous forme de comprimés. En 1997, au Royaume-Uni (3), un éventail de 40 000 prescriptions a démontré que 9% d’entre elles étaient pour de la méthadone sous forme de comprimés. L’étude effectuée à North London a démontré que les patients qui prenaient de la méthadone en comprimés avaient un taux plus bas d’urines positives aux opiacés illicites que ceux qui prenaient la solution liquide. Cela a démontré la stabilité des patients à qui l’on prescrit les comprimés. Comme on pouvait s’y attendre, les critères cliniques pour obtenir les comprimés sont très précis. Les patients devaient avoir arrêté l’usage de drogues par injection depuis déjà quelques années (habituellement 3), n’avoir aucune trace de drogues illicites dans leurs urines, ainsi qu’une bonne raison pour demander les comprimés tel qu’aller en vacances à l’étranger ou voyager pour le travail. Au Canada, plusieurs patients prenant de la méthadone ne s’injectent plus, travaillent et ont repris une vie « normale ». En termes cliniques, ils sont considérés comme des individus à haut niveau de fonctionnement. On connaît encore bien peu de choses à propos de ce groupe d’individus au Canada. En effet, trop peu d’études ont eu pour sujet une telle qualité de vie, plus précisément celle des patients qui n’utilisent plus de drogues illicites. Ces derniers ne se font pas entendre en politiques de développement car ils n’ont jamais été invités à participer au comité consultatif du Conseil des médecins. Provoquer un débat en écrivant des lettres, en parlant en publique ou aux médias, peut vouloir dire s’afficher comme utilisateur de méthadone. Cela peut leur causer des ennuis et amener de la discrimination dans leurs vies. Les choses commencent à changer peu à peu. Des organismes tel que The National Opiate Treatment Association of Canada sont créés afin de promouvoir de 8 tels changements et les faire avancer dans la réalité. Le nouveau Canadian Drug Treatment Strategy, qui verra le jour plus tard cette année, mettra la priorité sur l’implication des patients au sein des corps décisionnels. La mauvaise perception que tous les patients sous traitement à la méthadone s’injectent encore de la drogue, n’ont pas d’emplois sérieux qui implique de voyager et de travailler loin de la maison, ou ne sont pas « là » assez longtemps pour se permettre des vacances ou visiter leurs familles est au cœur du problème. En réalité, il y a un énorme changement dans les conditions de vie des patients canadiens prenant de la méthadone. Le traitement de maintien à la méthadone est maintenant accepté comme stratégie légitime pour le contrôle d’une dépendance chronique aux opiacés, mais ses structures et protocoles de gestion ne sont pas encore tout à fait à point. Nous devons reconnaître l’importance de soins individualisés pour tous les patients prenant de la méthadone et inscrire ce principe dans les protocoles de traitement . Nous devrions aussi souhaiter que chaque patient sous traitement aspire à une vie meilleure et remplie de succès. Plusieurs le feront si on leur en donne la possibilité. 1. Methadose ® 40 mg Dispersible tablet http://pharmaceuticals. mallinckrodt.com/Products/Product.asp?UT=0&BusinessUnitID=4&Pr oductID=5379 2. A survey of methadone prescribing at an inner-city drug service and a comparison with national data. Psychiatric Bulletin (2003) 27: 167-170. 3. Effect of government recommendations on methadone prescribing in south east England: comparison of 1995 and 1997 surveys. BMJ (1998) 317:1489-1490 ( 28 November ) LA MÉTHADONE / METHADONE For changes on meth ruling By Bill Nelles Patients who take methadone for opiate dependency here in Canada soon realise that there are a number of rules and regulations that accompany the treatment. From the daily witnessed ingestion that is mandatory at the start of treatment to the weekly or twice weekly witnessed doses that many must continue to take at a pharmacy, we are often reminded that we are different to other patients taking their medications. Perhaps the clearest reminder is the requirement that our methadone only be dispensed in a liquid form. Doctors treating pain patients with methadone can prescribe it in tablets, capsules, and even suppositories. But in most parts of Canada, and particularly in Ontario and Quebec, doctors must prescribe methadone oral solution – known to patients as ‘juice’. There are good reasons for caution with methadone. It is a pure narcotic agonist which strongly stimulates the opiate receptors in the brain. It can easily kill if it is taken incorrectly or along with other drugs. Tablets are easier to sell on the street than liquid methadone. But the big concern has been the risk that some users will crush and inject such oral tablets, and this has stopped such initiatives in most parts of Canada. Before the late 1990’s, methadone treatment was administered by the Federal government directly from Ottawa. Then it was decentralised and each province managed its own methadone programs through its College of Physicians. Each College has an advisory committee to manage how methadone is provided and monitor its provision. At present, British Columbia residents can only receive 1 mg in 1 ml strength liquid methadone, although a proposal is on the table for discussion. Other provinces allow some tablet prescribing. Patients in Alberta and Saskatchewan can sometimes receive solid forms of methadone – usually in 10 and 25 mg tablets. Patients in Quebec are sometimes able to obtain solid methadone if they are going on holiday, especially by air. In many parts of Western Europe and the United States, a significant proportion of patients get their methadone in tablet form rather than as liquid. In the US, a 40 mg scored tablet is made by Mallinckrodt specifically for patients receiving methadone for addiction. (1) Solid methadone is much more forgiving than juice. A moment’s clumsiness spilling the bottle can mean days of treatment lost in the carpet. Travelling with liquid methadone is a nightmare. I’ve heard stories of people wrapping their bottles in plastic and towels to try to keep it intact on holidays or when flying – and opening their bags to find their methadone everywhere. But the majority of the Canadian advisory committees take the position that safeguards on methadone, very much like airport security, should be absolute and without exception. No matter how compelling the case, the inconvenience of a few guards the safety of many. Tablets and custom made capsules carry a significant risk of misuse that is impossible to deny. 9 LA MÉTHADONE / METHADONE So the question is now being asked – are these risks an adequate reason to deny solid methadone to all patients within methadone programs? Does the fact that a few people will misuse it justify a decision to deny it to everyone? In the last couple of years, pressure on this issue has steadily increased. Some patients feel they can make a good case for accessing solid methadone, and awareness is growing that this is possible for some patients within Canada, and many more outside this country. In a 2003 survey of patients at a large community clinic in North London, England, (2), the number of patients receiving methadone in tablet form was 17.2 %. A 1997 survey of more than 40,000 prescriptions across the UK (3) found that 9% of them were for methadone in tablet form. In the North London study, patients receiving methadone tablets had a lower proportion of urines positive for illicit opiates than those receiving traditional liquid methadone. This reflected the stability of those patients being prescribed tablets. Not surprisingly, the clinical criteria for getting tablets was very specific. The patients had to have stopped injecting drug use for some years (usually three), had no positive urines for illicit drugs, and had to have good reason for needing tablets – such as going on holiday abroad or travelling as part of their work. There are many methadone patients who no longer inject, who work, and who are well integrated into ‘normal’ life here in Canada. In clinical terms, they are “high functioning” individuals. But not enough is known about this group of people in Canada as few studies appear to have focussed on such ‘quality of life’ issues, especially for patients who have stopped using illicit drugs. They have no voice in policy development as they have never been invited to sit on the College regulating committees. Stimulating debate by writing letters or speaking in public or to the media can mean public identification as a methadone patient, which can cause problems and lead to discrimination in their life. But this is slowly starting to change. Organisations like the National Opiate Treatment Association of Canada are being formed to advocate for such changes and help to move them forward into reality. The new Canadian Drug Treatment Strategy, to be launched later this year, gives a high priority to the involvement of patients themselves on policy making bodies. At the heart of the problem is the misperception that all methadone patients are still injecting drug users, don’t have legitimate jobs that involve travel and working away from home, and can’t be together enough to afford a holiday or travel to visit their family. In reality, there is a enormous variation in the life circumstances of Canadian methadone patients. Methadone treatment is now accepted as a legitimate strategy for the management of chronic opiate dependency but the structures and protocols for its management have not yet caught up. We need to recognise the importance of individualising care for all methadone patients and enshrine this principle within our treatment protocols. We should want every person in methadone treatment to aspire to a life of quality and achievement, and many will if they are given the chance to do so. 1. Methadose ® 40 mg Dispersible tablet http://pharmaceuticals. mallinckrodt.com/Products/Product.asp?UT=0&BusinessUnitID=4&Pr oductID=5379 2. A survey of methadone prescribing at an inner-city drug service and a comparison with national data. Psychiatric Bulletin (2003) 27: 167-170. 3. Effect of government recommendations on methadone prescribing in south east England: comparison of 1995 and 1997 surveys. BMJ (1998) 317:1489-1490 ( 28 November ) 10 LA MÉTHADONE / METHADONE Effets secondaires des opioïdes Par Yvan Lafleur En ce qui me concerne, la méthadone m’a tout simplement sauvé la vie ! Je m’explique : au début de mon traitement, j’ai cessé de consommer de l’héroïne et d’agir dangereusement avec ma vie. Donc, je dois beaucoup à la méthadone, car depuis, je me suis pris en main et les bonnes habitudes de vie n’ont pas de prix : sobriété, abstinence, discipline, alimentation et un bon mode de vie sain. Par contre, il y a aussi des inconvénients. Je dirais que le plus dur pour moi est de transpirer abondamment et cela est vraiment désagréable. Il y a aussi la prise de poids, j’ai pris environ vingt-cinq livres. J’en ai parlé à des professionnels de la santé (docteur, pharmacien) et ils m’ont conseillé de me remettre en forme en pratiquant des sports comme le hockey, la marche, le patin et la baignade. Grâce au sport, je suis plus en forme, et cela a aidé du même coup ma transpiration abondante. Je suis vraiment content de ça, car transpirer beaucoup comme je le faisais avant me mettais dans l’embarras. C’était gênant d’avoir le chandail tout mouillé au travail ou par exemple, quand j’étais près d’une personne. Donc, grâce à mes efforts pour me mettre en forme, j’ai ainsi réglé deux désavantages dus à mon traitement de méthadone (prise de poids et transpiration). Un autre petit truc que j’ai trouvé c’est que je participe une fois par semaine au groupe de discussion sur les opioïdes chez Méta d’Âme, tous les lundis après-midi. Cela m’aide beaucoup, car je parle avec des gens qui éprouvent les mêmes difficultés et la même fierté que moi d’avoir mis de l’ordre dans leur vie. Un colloque international sur les opioïdes à Montréal Au mois d’octobre 2008, le CRAN et le Sam ont organisé le Premier Colloque International Francophone sur le Traitement de la Dépendance aux Opioïdes à Montréal. Des médecins et d’autres experts ainsi qu’une une poignée de militants UD et ex-UD ont été invités à présenter. Parmi ces derniers Méta d’Âme, qui en plus a aussi été partenaire dans l’organisation du colloque. Guy-Pierre Lévesque, directeur de Méta d’Âme a fait un exposé sur « (..) la place de l’intervention des pairs-aidants dans le continuum des services offerts aux personnes dépendantes aux opioïdes. » Pour sa part, Chantale Perron a identifié dans sa présentation les défis qui peuvent survenir dans le parcours de réinsertion d’un UD et proposé à cet effet quelques stratégies en lien avec la réduction des méfaits. RAPDOQ (Réseau Aide pour les Personnes en traitement pour la Dépendance aux Opioïdes au Québec) a aussi tenu sa deuxième rencontre dans le cadre des activités du colloque. RAPDOQ est un réseau qui a pour objectif d’accompagner des personnes pivots (pairs) dans l’amélioration des services entourant le traitement pour la dépendance aux opioïdes et de contribuer à répondre aux besoins des pairs dans tout le Québec. Avec la tenue d’un événement d’une si grande envergure que celle du Colloque Francophone International au Canada, et les expertises de différents pays présentées aux participants, il est pertinent de se questionner sur la position du Canada au sujet de la toxicomanie, et de comparer avec les autres pays représentés au cour de l’événement. J’ai demandé à un UD qui a participé à la conférence, la question suivante : « Qu’as-tu retenu de ta participation de cette conférence? » Voici sa réponse : «(…) pendant que le gouvernement canadien ne veut plus qu’on parle de « Réduction des méfaits » et retourne en arrière en prônant la répression et la tolérance zéro, des experts internationaux reconnus viennent nous montrer, encore une fois, les avantages indéniables de cette approche avec des projets et des résultats concrets! » CP. 11 LAMÉTHADONE/METHADONE Méta d’Âme est la première associ Pour les personnes qui utilisent des opioïd REVENDICATIONS TRAITEMENTS Par Chantale Perron et Guy-Pierre Lévesque OPIOÏDES 1. Faciliter l’accès aux traitements • • Formerplusdemédecinsdefamilleafinqu’ilspuissentprescrireméthadoneetleSuboxone. Plusdeprogrammesdevraientêtredisponiblesenrégion,enplusdeceuxexistantdéjàdanslesgrandes villes. • Ilestessentielqu’unlieud’accueild’urgencetemporaire(séjourde1semaineà30jours)soitmisenplace pourpermettrelarelocalisationdespersonnesensituationdecrise(rechute,dépression,pertedelogement,etc.) Offrirdesheuresd’ouvertureplusflexiblesdanslespointsdedistributionsdeméthadoneetdeSuboxone afinderépondreauxbesoinsetauxmodedeviedespersonnes. • 2. Améliorer la qualité de vie des personnes sous traitement Pourlespersonnesstables(parexemple,quidiminuentouarretentleurconsommationàrisque,etc.) • Personnaliserletraitement. • Diminuerlescontraintestellesquelenombredevisitesobligatoiresàlapharmacieetaugmenterlaquantitédeméthadonequelapersonnepeutapporterchezelleenuneseulevisite. • Offrirdelaméthadonesousformedecompriméssolides(méthadole). • Diminuerlafréquencedesvisiteschezlemédecinauxtroismoisouaubesoin. • Avoirun2erépondantquipuisseallerchercherlaméthadoneàlapharmaciedanslecasoùlapersonne estmaladeetincapabled’yallerelle-même. • Augmenterlenombredemédecinsprescripteursafindepermettreletransfertdespersonnesquiréagissentmoinsbienautraitement. • Pourlespersonnesquiontdeladifficultéàs’adapterautraitement • Mieuxadapterlesoutien,mettreenplacedesmesurespréventivespouréviterabandonsetéchecs. • Proposerdesalternativesafind’éviterl’arrêtprématurédestraitementslorsdeconflits. • Faireappelauxpairsaidantspoursouteniretaccompagnerlespersonnes,etc. 3. Uniformiser la réglementation et les procédures à travers le Québec et le Canada. • • • • Pourlestestsd’urine,uniformiserlesprocéduresdemanièreàrespecterladignitéetl’intimitédespersonnes. Quandlapersonnechangedemédecin,elledevraitpouvoirconserversesacquis(privilèges). Lespersonnesnedevraientpasavoiràsignerdescontratsconcernantleurscomportementsouautres critères,quisoientconditionnelsàleurtraitementdeméthadoneouSuboxone. Lespairsdoiventêtreimpliquésdanslescliniquesetleséquipesmultidisciplinaires.Ilspourraientêtre consultésdanslamédiationdeconflitsouautressituationdifficiles. • Arguments Le traitement pour la dépendance au opioïdes doit être considéré comme n’importe lequel autre traitement médical. Les contraintes actuelles ne facilitent pas la réinsertion et contribuent à la stigmatisation des personnes recevant ce traitement. Les contrats et la réglementation imposés aux personnes entretiennent la stigmatisation des individus qui ont souvent le plus de difficultés a s’adapter aux exigences du traitement, elles ne devraient pas être « punies » en se faisant bannir d’un traitement médical, il devrait y avoir des alternatives à l’actuelle approche punitive généralement employée qui est : avertissement, lettre, renvoi et sevrage précipité. 12 LAMÉTHADONE/METHADONE e association d’usagers au Québec es opioïdes et celles qui sont en traitement OPIOID TREATMENTS By Chantale Perron and Guy-Pierre Lévesque DEMANDS 1. Ease the access to treatments • Trainmoredoctors,sotheycanprescribemethadoneandSuboxone. • Moreprogramsshouldbeavailableineverybigcityandatleastoneprogramforthetownswherethereis none. Itisessentialtohavetemporaryemergencyquarters(withstaysfromaweekto30days)sothatthe peoplewhoareinacrisissituation(relapse,depression,homelessness,etc.)canberelocated. • • • OpeninghoursforméthadoneandSuboxonedistributionshouldbeadaptedtothedifferentneedsand conditionofthepeople 2. Ease the life of people who are under treatment Forpeoplewhohavebeenstableforyears(whohavebeenabletodecreaseorstophighrisk consumption) • Thetreatmentshouldbepersonalized • Someoftherestrictionsshouldbetakenoutliketheweeklytriptothepharmacyandincreasetheamount ofmethadonethatapersonisabletotakehomewithinonevisit • Offermethadonepills(methadole) • Increasethelenghtofprescriptions • Whensomeonecan’tgotothepharmacy,adesignatedpersoncouldgopickupthemethadone • Increasetheamountofdoctorswhocanprescribeintheclinicssopeoplewhoareinneedofmoresupportcaneasilybetransferred • Forthepeoplewhoarehavingahardtimeadaptingtothetreatment • Adaptthesupport.Forexample,putinplacepreventivemeasuresinordertopreventquitting. • Proposeoptionsbeforeacrisiseruptsandthepersongetsbannedfromtheprogram. • Askthepeersorganizationstohelpandsupportthepeople. 3. Standarize the rules and proceedings through Canada and Quebec • • • • Forurinetests,standarizetheprocedingsinordertorespectthedignityandintimacyofthepeople Whensomeonechangesdoctor,heshouldhavetherighttokeephisprivileges. Peopleshouldnothavetosignanagreementregardingtheirbehaviorsotheycanbetreated Peersshouldbeapartofclinicsaswellasmultidisciplinaryteams.Theycouldbeaskedforadviceswhen thereisaconflictorindifficultcases. Arguments A methadone treatment should be considered like any other medical treatment. The actual restraints make it harder for reinsertion and contribute to stigmatize the people undergoing a treatment. The deeds and rules that are layed on people contribute to the isolation of the the ones who very often, have the most difficulties adapting to that treatment. Those people should not be punished by being banned from a program, there should be options to the actual punishing approach that is: warning, letter, dismissal and sudden withdrawal. 13 Chronique hépatite C / hepatitis C Chronicle Hépatite C et UD Par Marie-Claude Roy, infirmière, Clinique L’Actuel Marie- Claude Roy, infirmière de la clinique médicale l’Actuel à Montréal, répondra à vos questions en lien avec l’hépatite C au cours des prochaines chroniques. Q « Si j’ai l’hépatite C, quand dois-je me faire traiter? » Je crois que le meilleur moment pour traiter son hépatite C c’est lorsque nous sommes prêts mentalement (c’est-à-dire qu’on est informé et prêt à s’investir dans son traitement), physiquement (notre médecin nous propose un traitement après une évaluation de notre état de santé mentale et physique) et socialement (il faut avoir un mode de vie stable par exemple : avoir un endroit pour dormir et pouvoir prendre des repas réguliers). Q « Concrètement, en quoi consiste le traitement pour l’hépatite C? » Le traitement comporte deux médicaments : l’interféron et la ribavirine, deux antiviraux. Le premier est une injection que l’on s’administre une fois par semaine et l’autre un médicament à prendre matin et soir. Ces médicaments ont leur lot d’effets secondaires : anémie, fatigue, symptômes grippaux, irritabilité, dépression, etc. Il faut noter qu’avec un bon suivi régulier, il est possible de prévenir, atténuer ou soulager la plupart des effets secondaires. Q « Quels sont les avantages d’être traité ? » Si vous parlez à quelqu’un qui a déjà fait le traitement, il vous dira sûrement que le traitement est difficile. Mais je crois qu’il n’y a pas de prix lorsqu’on vous annonce que vous avez réussi à vous débarrasser de votre hépatite C! Q « Et si je suis co-infecté VIH-sida + hépatite C, est-ce que je peux recevoir le traitement pour l’hépatite C? » Il n’y a pas de problème à traiter son hépatite C lorsque nous sommes atteints du VIH (par contre, il est recommandé d’avoir plus de 200 CD4 pour pouvoir traiter son hépatite C). Il se peut que votre médecin préfère traiter votre hépatite C avant de commencer des médicaments pour le VIH. Pour ceux dont la thérapie VIH est déjà débutée, il est possible qu’on lui apporte une petite modification pour éviter les interactions entre les médicaments. Q « Si je consomme des opioïdes (par exemple : du smack, des dilaudid ou si je suis sur un traitement de méthadone), estce que je dois arrêter de consommer pour faire le traitement hépatite C ? » Plusieurs médecins acceptent de traiter des patients malgré leur consommation active. Il s’agit par contre de s’assurer que vous avez des méthodes de consommation « safe » (aucun échange de tous les matériaux de consommation (IV, sniff ou puff) pour éviter que vous contractiez une autre hépatite C. Vous pouvez aussi continuer votre traitement de substitution (méthadone ou Suboxone) sans problème. 1 Tous les militants du milieu des opiacés ont commencé employer le mot OPIOIDES au lieu d’opiacés, car OPIOIDES inclut vraiment tout le monde, c’est-à-dire autant les personnes qui consomment de l’héroïne, morphine, des dilaudid, que ceux qui prennent de la méthadone. Hepatitis C and drugs users By Marie-Claude Roy, nurse, l’Actuel Marie-Claude Roy is a nurse at the medical clinic l’Actuel in Montreal, she will answer your questions concerning hepatitis C through the next chronicles. Q- If I have hep C (hepatitis C), when should I start a treat- ment? A-I think that the best time to begin a treatment is when we are mentally ready (meaning that we are well informed and ready to commit ourselves in our treatment), physically (the doctor offers a treatment after an evaluation of our psychological and physical state) and socially ready (living a stable life, for example: having a place to sleep and eat regular meals). Q- Basically, the hep C treatment consists of what? A-The treatment involves two types of medication: interferon and ribavirine, two antiviral. The first one is an injection that we give once a week and the other is a medication that has to be taken in the morning and in the evening. That medication has many side effects: anemia, cold symptoms, tiredness, irritability, depression, etc. It is good to know that with a regular followup, it’s possible to tame or ease most of the side effects. Q- What are the benefits of the treatment? A-If you talk to somebody who’s already done it, he surely will 14 tell you that the treatment is tough but, finding out that you have succeeded in getting rid of your hep C is priceless. Q- What if I am co-infected with HIV/AIDS+hep C, can I still be treated? A-It’s possible to treat hep C when you have AIDS (but, it is recommended that you have over 200 CD4 to begin the treatment). It’s also possible that your doctor might prefer treating your hep C before beginning the HIV medication. For those who have already started a tritherapy, we might make some slight adjustments to avoid medication interaction. Q- If I use opioïds (smack, dilaudid or if I am on methadone), should I stop using before I start an hepatitis C treatment? A-Several doctors agree to treat a patient even if he is still using. The thing is you have to make sure that you use “safely” (no sharing of drug using equipment (IV, sniff, puff) to avoid getting infected with hep C again. You can also carry on with your substitution treatment (methadone, suboxone) without any problems. 1 Most people who are involved in drug use or treatment advocacy are now using the word opioïd instead of opiate because it includes everybody, from the heroin users to the ones who are on a methadone program. Chronique VIH-sida Le VIH-sida, le cancer et la consommation de drogues Par Chantale Perron L’usage d’amphétamine est lié au cancer Puisque l’infection au VIH affaiblit le système immunitaire, vivre avec le VIH signifie aussi un risque accru de contracter certains cancers, plus spécifiquement les suivants : sarcome de kaposi, lymphome, cancer du col de l’utérus. La multithérapie antirétrovirale (c’est-à-dire le traitement contre le VIH) est facilement accessible dans la plupart des pays à revenu élevé. Ce traitement agit de façon à réduire les niveaux de VIH dans le corps, ce qui permet au système immunitaire de se réparer. Toutefois, le rétablissement du système immunitaire n’est que partiel et ce, malgré de nombreuses années de thérapie. Vu la nature incomplète de ce rétablissement immunitaire, les patients en multithérapie continuent de courir un risque accru de danger. De nombreuses personnes séropositives et les personnes qui consomment des drogues illicites, y compris les suivantes : Amphétamine et methamphétamine (crystal meth), cocaïne, ecstasy, héroïne, poppers, ketamine (special K) marijuana etc., peuvent donc être plus vulnérables face au cancer car le VIH et ces drogues affaiblissent leur système immunitaire. Les tendances inquiétantes qu’ont relevé des chercheurs américains qui suivent l’état de santé des consommateurs de drogues n’ont donc rien de surprenant. Spécifiquement, il semble que la consommation d’amphétamine soit associée à l’apparition d’un cancer du système immunitaire appelé lymphome. Les responsable de l’American Multicenter AIDS Cohort (MACS) suivent une cohorte d’hommes séropositifs et d’hommes à risques depuis le début des années 80. Ces chercheurs ont analysés les données portant sur la santé de ces hommes qui furent recueillies entre 1984 et 2002. L’équipe s’est concentrée sur 1788 hommes qui étaient séropositifs au moment de s’inscrire à l’étude de MACS et 461 autres qui ont contracté le VIH durant cette dernière, pour un total de 2 249 hommes séropositifs. Au moment de leur inscription à l’étude, les hommes avaient le profil moyen suivant : Age moyen : 33 ans , compte de CD4 moyen : 578 CD4 23% consommaient des amphétamines, une fois par mois ou moins souvent 4% consommaient des amphétamines, une fois par semaine ou plus souvent 38% consommaient de la cocaïne, une fois par mois ou moins souvent 4% consommaient de la cocaïne, une fois par semaine ou plus souvent 73% se laissaient pénétrer analement sans l’usage systématique du condom Dans l’ensemble, les consommateurs d’amphétamines étaient relativement jeunes, avaient tendance à fumer du tabac et avaient de temps en temps des relations sexuelles non protégées. Résultats : risques de cancer Au cours de l’étude, 171 cas de lymphome ont été documentés. Les hommes qui consommaient fréquemment de l’amphétamine (une fois par semaine ou plus souvent) étaient cinq fois plus susceptibles d’être atteints d’un lymphome que les hommes qui consommaient moins cette drogue. Cette association entre la fréquence de l’usage et le risque de cancer est significative du point de vue statistique, c’est-à-dire non attribuable au hasard seulement. C.P. Source : « L’usage d’amphétamine est lié au cancer. », par Sean R.Hosein, Nouvelles-CATIE, décembre 2008, www.catie.ca. 15 Effets:Trèspeueuphorisantepourleshéroïnomanes.En dosesuffisante,ellesupprimeleurétatdemanque.(…) Endevient-onaccro?Employéesouventàcourttermepour faciliter le sevrage et à long terme comme traitement de substitutionchezleshéroïnomanes.Lesevragedoitsefaire graduellementetsurunelonguepériodedetemps. Risques : Si tu t’en procures sans ordonnance, fais très attentionaudosage:laméthadonepeutêtremortellepour lesnonhéroïnomanes. Àéviter:Lesbenzodiazépinesassociéesàlaméthadone accroissent le risque de faire une dépression respiratoire pouvantentraînerlamort. 16 Source:GuideDOPETravaildusexe,drogues,alcooletautres substances.ParStella,l’amiedeMaimie,2006,page23-24. Aspectetmodedeconsommation: Comprimésousolutionorale Méthadone Chroniqueastucesopioïdes/ Tipsonopioids Chronique d’ici et ailleurs / From here to abroad By Deb Breau How methadone helped save my life I recall only too well the times when I sat on a cold ground on dark city streets. My body numbed with despair and limp with emotional drain. How I cried those cold lonely nights thinking about what happy lives other people lived as they’d walk by me on their way home from their jobs or duty’s they had that day. I remember at times I’d walk by the homes of people on my way back from scoring my dope for the evening. Looking in their front window, watching them eat a meal together. Or sitting around in their warm homes watching T.V. together. They always looked so content, loving, happy and warm in each others arms and hearts. I wished so much to have that back in my life again. I wanted that so much, but couldn’t grasp it because of my opiates dependence. Even though I’d spend hours of each day scamming and committing crime to pay for my habit, I still found the moments each day to remember how nice it was in life without drugs. Once I found methadone, I knew that soon things would get better. The first time on methadone, I used it just to keep well in case I couldn’t get any dope. I tried the methadone program a few times over the years. The last time was a success, and the best gift I could of received in my life. Once I was stable on methadone, at 120 mg. I stayed on that dose for three years. I was doing so well those three years. I decided to taper down during the fourth year on methadone. It took me a year and a half to slowly taper painlessly and successfully. I can still recall how wonderful it felt, to no longer have any sort of drug in my system, how real each day felt. How normal I felt again. During my years on methadone, I was stable enough to buy my own home and new car. I was able to manage money much better and save. I can’t fathom how much money went up my arms all those years of using…well it was probably enough to buy a house and car a few time around! Methadone gave me back my voice, my courage and spirit that drugs had silenced, stolen, and crushed. Methadone allowed me to regain a relationship with my only daughter and family. It’s allowed me to explore how others have grown, while on a methadone program, and to voice out for those still too weak or stuck and can’t voice for fear or despair or hopelessness. It’s given me strength, not just to live a life without drugs, but also a life filling more and more with insights of what more is needed and how to go about getting those needs. Life after opiates couldn’t be better. 17 Chroniqueastucesopioïdes/ Tipsonopioids Maximize positive methadone maintenance outcomes positive methadone maintenance outcomes By Brent Taylor 18 Whenever I’m asked what I think about methadone, I always say “it saved my life”. That’s quite a claim, but it’s true. Before going on methadone, I had a heroin/morphine habit that was getting way out of control and I was clearly heading for jail or worse. So I went on methadone maintenance as the only way of avoiding a catastrophe I knew was coming real soon. And it worked! I was able to stabilize on methadone and my life immediately started improving. Methadone isn’t some kind of magic drug. It doesn’t automatically save one’s life. In fact it took me four attempts at methadone before I got it right. The first three times I really had no idea what I was doing. I pretty much just looked at methadone as a back up dose of dope which I could count on to keep me from going cold turkey in hard times. The first three times my fridge filled up with bottles of methadone, I didn’t drink and I kept on using dope from the streets. As year’s went by, my street habit kept getting worse, my life got more desperate and crazy, I kept risking OD, HIV and Hep C, and I got deeper into crime to feed my habit. Eventually things got so bad, and I got so fed up with all the bullshit, that I decided to go on methadone one more time. But this time was different. This time I was determined to do the program correctly for my own sake. I knew methadone maintenance was my only hope and that I knew I could only succeed if I did the program right. Experience had taught me what I needed to do take every dose of methadone, don’t take anything else from the street, and stay away from people and situations which would put me at risk of using. The forth time I was totally committed to doing methadone right, and so that’s what I did. And it worked! Methadone maintenance does work. You just have to do it properly and really stick to a maintenance program and then methadone will assist you in getting control back in your life. Unfortunately not everyone who goes on methadone understands this. They don’t realize it isn’t just the methadone, but its their overall behaviour which determines whether methadone maintenance works. Nothing improves simply because you take methadone. Things only improve when you work the program properly along with taking methadone. Chronique d’ici et ailleurs / From here to abroad It takes some knowledge to understand how to successfully do a methadone maintenance program. Unfortunately many clinics fall short in assisting their clients in this regard. Many clinics fail to establish good support and education programs for their clients and therefore they don’t help to maximize successful outcomes for people. I think this lack of good supportive programming is scandalous. After all, drug addiction is a life and death situation and successful methadone maintenance can actually save lives. Canada needs to establish a country-wide set of regulations governing methadone clinics whereby good supportive education and counseling must be provided to clients on an ongoing basis. Too often clinics are merely methadone providers and they lack any semblance of socially supportive programs. They give out methadone but they don’t give clients assistance understanding and managing what methadone maintenance is all about. As such, they really drop the ball for the people they should be helping. Clinics should be required to provide quality supportive programs for their clients. One aspect of such programs must be peer-based support. Clinics should be required to hire people on methadone maintenance to serve as guidance peers. Such individuals possess the knowledge and are the example of what successful methadone maintenance can be. Hiring such role models to oversee the social side of a clinic’s methadone maintenance therapy would properly augment well-trained physicians and nurses who handle the medical and prescribing side of the therapy. Another problem with far too many current clinics is the absence of clear regulations governing how clients can expect to be treated. There is far too much arbitrary treatment of clients and this leads to confusion, demoralization, and ultimately, rejection of methadone maintenance therapy. It is unacceptable that clients quit methadone maintenance because of improper or arbitrary treatment by clinic staff. At present most clients are powerless in seeking redress when they feel they are not being treated fairly. This too is something lacking in the current methadone clinic system in Canada. Clients need to have clear channels of grievance regarding a treatment which is so essential to their current and future well-being. maintenance more effective in Canada. Clients should have the right to expect proper treatment at any clinic in Canada, and they should be able to seek redress if they feel their treatment by clinic staff is not up to standards. It should never happen that clients choose to stop methadone maintenance therapy because of ill treatment by clinic staff, or a sense of futility with regard to changing ill treatment. But all too often clients are leaving treatment for precisely those reasons. That is the system failing people who desperately need the system to work properly. Lastly, I want to emphasize something I came to realize. It wasn’t methadone which saved my life, but in actuality, it was maintenance which was the key. The fact that I was legally provided with a daily dose of an opiate drug provided me with the maintenance I needed. There is too much emphasis on methadone when in fact it is opiate maintenance which is the crucial thing. Morphine, heroin, oxycontin, or dilaudid could similarly provide maintenance. Each and every opiate-based drug has somewhat unique characteristics, but ultimately the fact that they are opiate-based means that any one of them can serve as a maintenance therapy drug. The fact that methadone is the only opiate-based drug permitted for maintenance is yet another arbitrary thing about the current maintenance therapy system in Canada. Ideally one day there will be a range of opiate drugs available for maintenance therapy in Canada because the more that the possibility of maintenance becomes attractive to the widest number of individuals the better it will work for all. But for now methadone is what we’ve got and as such it behooves all of us who seek survival for junkies in Canada to try and make the methadone system be as good as it can be. For as we know we can’t always get what we want, but by improving what is, we just might find, we get what we need. Brent Taylor Coordinator UNDUN – Unified Networkers of Drug Users Nationally http://www.undun.mammajamma.org [email protected] The arbitrary nature of clinic policies due to a lack of clear national standards, and the absence of clear grievance procedures, go hand in hand as something which must clearly be addressed in order to make methadone 19 ChroniqueFalbala Falbala, en vrac... La mémoire Bonjourchersamies,amis, Avant tout, je sais que je suis un peu tard mais je voulais vous souhaiter une BonneetHeureuseAnnée,quetousvosvœuxsoientréalisés. Avez-vous de temps en temps des pertes de mémoire? La mémoire est une facultéquioublie,surtoutsil’onnes’ensertpas.Siellesembleallerdesoiquand on est jeune, elle demande qu’on y porte attention par la suite. Voici quelques petitstrucstrèssimplespourvousaideràaméliorervosmémoires. 1-Mémoiremotrice:Disposezdepetitsobjetssurune table.Àhautevoix,annoncezl’objetquevousirezchercherlesyeuxfermés.Puis,saisissez-leentredeuxdoigts, sans hésitation et sans tâtonnements. Promenezvousdanslamaisonlesyeuxfermés,sansheurterles meubles. 4-Mémoirevisuelle:Détaillezlestraitsduvisaged’une personne,jusqu’àcequevoussoyezenmesuredele décrireensonabsence.Fixezunobjetdanslamaison etregardez-leattentivementpendantquelquessecondes.Ensuite,regardezdanslevide,sansrienfixer, maisenvoyanttout.Essayerdevoussouvenirdela formeexactedel’objetdudébutdanssesmoindres 2-Mémoiretactile:Lematin,choisissezvosvêtements détails. sans regarder. Tâtez les tissus et amusez-vous à en deviner la couleur avant d’ouvrir les yeux. Habituez- 5- Mémoiredugoût:Essayezdereconnaîtretoutes vousàpalperlestissus,çaaffineravotreperceptionet lesépicesd’unplat,puislegoûtparticulierdechaque lasensationquevousprocurel’objet. épice.Lesyeuxfermés,demandezquel’onvousmette quelquechosedanslaboucheetdevinezcequec’est. 3-Mémoireauditive:Écoutezlatélévisionavecle volumeplusbasqued’habitudeettendezl’oreillepour J’espère que vous trouverez du plaisir à pratiquer ces petits exercices. Je vous souhaite un beau printemps. saisirledéroulementdel’histoire. Vous pouvez toujours me joindre en m’écrivant chez Lorsquevousécoutezvotrechansonfavorite,concen- Métad’Âme.Grossesbises. trez-voussurunseuldesinstrumentsetsuivezsamélodiejusqu’aubout.Ensuite,essayezdereproduirecet Falbala xx air. 20 Chronique d’ici et ailleurs / From here to abroad Triompher de l’héro et faire face à un mur de préjugés Par Geneviève Labelle Selon le dictionnaire de la langue française, la définition du mot préjugé est : « n.m., Opinion, croyance qu’on s’est faite sans examen. » Des préjugés, nous en avons tous, envers pleins de choses qui nous entourent. Nous avons peur, et nous sommes tristes ou enragés quand nous nous rendons à l’évidence qu’il existe des préjugés à notre sujet. Je peux affirmer que cela fait dix ans que j’ai cessé l’héroïne avec l’aide de la méthadone et durant mon traitement j’ai dû affronter des préjugés qui m’ont blessée. Que ce soit, à l’urgence, où on mettait souvent en doute mes symptômes malgré un mal évident. Ou, au moment de mes deux accouchements, lorsque je me suis sentie surveillée d’une certaine façon…On m’a fait sentir comme si j’étais une marâtre quand j’en ai eu marre de leur protocole de 14 jours et que j’ai décidé de ramener mes enfants à la maison, avant la fin de l’observation. Mes enfants ne présentaient aucun symptôme après 4 jours et j’étais à 20 mg de méthadone. Il y a aussi la situation qui s’est passée quand j’ai fait un cours d’infirmière-auxiliaire. Encore ici, lors d’une entrevue d’embauche où je devais montrer mon dossier médical, on m’a refusé en me disant que je représentais « un risque ». J’ai compris leur position, mais mon cœur était brisé. La manière qu’ils généralisent tout, les stéréotypes face à mon parcours « junkie un jour, junkie toujours » m’ont vraiment fait comprendre l’ampleur des préjugés, dû au manque d’information sur n’importe lequel sujet. En ce qui me concerne, c’est le mythe qu’un drogué, même s’il est rétablit mentalement et socialement, ne peut s’en sortir complètement. Je sais qu’il y a peu d’élus, peu de gens qui se rétablissent complètement, car la survie d’un héroïnomane, ça marque l’esprit au fer rouge! La confiance en soi et le sentiment de faire partie d’une communauté sont importants pour le rétablissement des personnes ayant eu des problèmes de dépendance. Là est la difficulté, car lorsqu’une communauté véhicule des préjugés, il devient ardu pour une personne de sortir d’une marginalité. Triompher 21 Chronique d’ici et d’ailleurs / From here to abroad Usagers de drogues et médecins : je t’aime, moi non plus ! Après avoir décrit le système de substitution à la française dansun article précédent, ce sont les relations entre usagers de drogue et médecins qui passent sur le grill. Il faut distinguer deux situations très différentes: lorsque l’usager va voir un médecin pour sa substitution, ou lorsqu’il va voir un médecin pour tout autre chose, comme n’importe quel patient. En effet, quand l’usager va voir un médecin pour sa substitution, la consommation de drogue est l’objet de la consultation et le médecin en a une connaissance minimum. Pour les autres consultations, le risque de se retrouver en face de quelqu’un qui n’y connait rien et qui est empreint des préjugés habituels sur l’usage de drogue est très grand... Les relations entre usager et médecin prescripteur de substitution sont loin d’être un long fleuve tranquille. Premièrement, l’usager doit trouver un prescripteur, ce qui n’est pas une chose aisée : beaucoup de médecins refusent encore, par méconnaisance ou par préjugés, de délivrer de la substitution. Le bouche à oreille fonctionnant relativement bien entre usagers, les médecins qui acceptent d’en prescrire se retrouvent vite dépassés par la demande : plus de 50% des prescriptions de substitution sont faites par moins de 5% des médecins généralistes (Enquete Apropos 4). En conséquence, les usagers vont plus difficilement voir ailleurs si ça se passe mal, ce qui amplifie la relation de pouvoir déjà disproportionnée entre l’usager et le médecin. Deuxièmement, au niveau de la relation proprement dite, une enquête de F. Lert sortie en 2007, décrit comment les usagers se représentent leur médecin prescripteur. L’étude fait ressortir quatre types de représentation : le dealeur en blouse blanche, le médecin classique paternel et autoritaire, le médecin focalisé sur le dosage, et le spécialiste des addictions. Le dealer en blouse blanche est celui que l’usager va manipuler pour obtenir uniquement sa prescription. L’usager ne va rien dire de lui, sauf pour obtenir sa substitution. Le médecin autoritaire et paternaliste ne supporte pas un écart au protocole thérapeutique. Tout écart est puni par une baisse 22 Par Pierre Chappard de dosage ou une menace d’arrêt du traitement. Pour le médecin focalisé sur le dosage, tous les problèmes posés (écart au traitement, maladie, malaise) vont être traités en terme d’adaptation de la posologie : un écart au traitement et c’est le dosage qui monte, sans même demander à l’usager . Le spécialiste des addictions est reconnu par l’usager comme un expert en dépendance aux drogues. Il reconnaît l’usager comme une personne et fait participer l’usager aux décisions. Dans tous les cas, à part pour le spécialiste des addictions, la relation entre usager et médecin prescripteur est biaisée et n’est pas sincère : l’usager ne prend pas part à son traitement et, par exemple, n’exprime pas ses écarts thérapeutiques (reprise de produits illicite, injection ou sniff du produit de substitution...). Et même dans le cas du spécialiste des addictions, un écart au protocole thérapeutique peut être difficile à avouer, les usagers ayant peur de briser la confiance du médecin... Quand un usager de drogue va voir un médecin pour autre chose que la substitution, c’est une autre histoire et on peut se demander si la situation a vraiment évolué depuis 20 ans. Prenons un exemple pour éclairer notre propos. F va consulter un médecin pour une fatigue extrême depuis quelques mois. La consultation se passe bien jusqu’à ce que F. avoue qu’elle consomme quotidiennement du cannabis. A partir de ce moment, le médecin devient autoritaire et paternaliste, fait entrer la mère de la patiente (qui attendait dans la salle d’attente),et lui annonce, sans concertation avec F., que sa fille fume de « la drogue ». Tout devient de la faute du cannabis, y compris la fatigue de la patiente et l’arrêt du cannabis devient la condition nécessaire au rétablissement.... Quelques consultations d’autres spécialistes plus tard, il s’avera que la fatigue de la patiente n’a rien à voir avec le cannabis, et qu’il s’agit en fait d’un dérèglement de la thyroïde.. Cet exemple, qui n’est pas isolé (des exemples comme celui-là sont nombreux sur le forum d’Asud), résume bien les relations entre usagers de drogues et médecins : Préventiondelarechute dèsquelesmots«cannabis,cocaïne,héroïne»mais aussi«produitdesubstitution»sontprononcés,toutles préjugéssurlesusagersdedroguesressurgissentetle médecinsemetàêtreméfiantvis-à-visdel’usager,vu comme un irresponsable, menteur et potentiel fauteur detrouble. médecins pour que le diagnostic de leur maladie soit correct et dissocié de leur usage de drogue. Ceci est possible,s’ilsontunebonnecouverturesociale,s’ilsont desrelationsquipeuventlesorienterversdesmédecins «conciliants»(ilfaudraitplutôtdirecompétents...),et s’ilsn’ontpaspeurquelemédecinrevèleleurusagede drogueàleurentourageproche!Sinon... Tout est traduit alors avec le prisme « de la drogue»:toutdevientdelafauteduproduit,boucémis- Lafauteestenpartieimputableaupouvoirpublic,qui saireidéal,etsonarrêtestaumoinslaconditionnéces- n’apassuintégrerdansles7longuesannéesdeformationdemédecin,demodulesconsacrésauxaddictions saire,sinonlasolutionàlamaladiedespatients. etauxproduitspsychotropesetquin’adoncpaspufaire Certains médecins n’ont aucun scrupule à ba- changerlesreprésentationsdesmédecins(deceux-ci, fouerlesecretmédical,enparticulieravecl’entourage des praticiens)... Mais cela traduit aussi une réalité : la réduction des risques, dont une des régles est que prochedel’usager(parents,conjoints...) l’accèsausoinpasseavantl’abstinence,n’apasfranchi leseuild’unpetitnoyaudespécialistes,etresteencore Celaposeleproblèmedel’accèsausoinpourlesusag- inconnudugrandpublicengénéral,etdumédecinordiersdedrogues.Quandtoutestdelafauteduproduit, naireenparticulier. iln’yapaslaplacepourlesmaladies,etencoremoins pour les traitements. Il faut souvent que les usagers soientobstinés,soutenus,etaillentconsulterplusieurs « LE CA$H » Par Kenneth Wong L’arrêtainsiquelaréductiondelaconsommationpeutparfoisnoussemblerextrêmementdifficile,voireimpossible. Cettechroniqueseradoncun«meltingpot»deconversationsquej’aieuavecdifférentsUD(usagersdedrogues). Cestrucs,nouslesconnaissonsdéjà,maisilestimportantdeconstammentselesrappelerafindedevenirdes professionnelsdansl’artd’apprendreàreconnaîtreetàéviterlesélémentsdéclencheursderechute. DÉCLENCHEUR : LE CASH «Moncerveaucalculaittoutendemipoints,crisse!» Cettejoliecitationmevientd’unebonneamie,elledémontrecommentl’accèsàl’argentestunfoututsunamien tantqu’élémentdéclencheur.Leréflexepeutparfoisêtretellementrapideetpuissantqu’onnepensemêmepasà cequ’onpourraitfaired’autre. Silesproblèmesainsiquelessolutionsvarienténormémentd’unepersonneàl’autre,undestrucsquim’aleplus souventétérapportéconsisteàconfiersonfricàunprochequipeutlegarderaufraisetquiestaussiassezsolide pournepasleremettreenpériodedecrise,mêmesouslamenacedeperdresesdents! 23 B.D. 24 Centre d’Aide aux Personnes Atteintes d’Hépatite C Information, groupe de support et etc. Courriel : CAPAHC @CAPAHC.ORG www.capahc.org Tél. : (514) 521-0444 et 1-866-522-0444 Distribution de matériel d’injection, sensibilisation, etc. 530, rue St-Joseph Est , Québec www.pointdereperes.com Tel. : (418) 648- 8042 STELLA Par et pour les travailleuses du sexe. Soutien, éducation, travail de proximité, etc. 2065, rue Parthenais, suite 404, Montréal Tel.: (514) 285-1599 (admin) ou (514) 285-8889 (local) Le gagnant est: Jason Thériault! Un sondage était inséré dans le préccedent numéro de Métaphore. Chaque personne qui a remplit et remis le questionnaire à Méta d’Âme participait automatiquement au tirage. Jason a gagné un lecteur MP3. Appel aux annonceurs : Métaphore est produit sans aucune subvention. L’achat d’une publicité et l’abonnement au magazine permettent de soutenir cette activité d’empowerment. MERCI! Méta d’Âme est reconnaissant envers les annonceurs et abonnés qui ont, jusqu’à maintenant, encouragés financièrement MÉTAPHORE. Pionnieretchefdefiledanslestraitementsdesubstitutionaveclaméthadone,leCranestfierdecontribueràla parutiondeMétaphore,unesourced’informationsetdetémoignagespertinentspourtoutesnosclientèles. Servicescliniquesréguliers (Cran) Pourinformations Tél:(514)527-6939 RelaisMéthadone Pourinformations Tél:(514)847-9300 Métaphore est offert gratuitement, seul les frais postaux sont à couvrir 514-528-9000