PERSONNAGES DE LA VIE
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PERSONNAGES DE LA VIE
PERSONNAGES DE LA VIE LE MARABOUT A l’origine, c’est un religieux musulman qui est chargé de l’enseignement du Coran. Par extension, ce peut être un sage qui est un exemple de vie, et donc un guide, un religieux qui « intercède entre Dieu et les hommes. » Rapidement en Afrique Noire, on a utilisé le terme de Marabout pour désigner un devin ou un soignant lorsque celui-ci est musulman. Il peut même s’agit d’un féticheur ou d’un jeteur de sort (le maraboutage), dans ce ca on est loin de l’islam orthodoxe. C’est souvent dans cet aspect négatif qu’on l’imagine en France, alors qu’il est plutôt positivement considéré dans les sociétés africaines. LE FETICHEUR Par essence, c’est un adepte d’une religion traditionnelle (celle de son ethnie). Il s’adonne à la divination et à la médecine (magie blanche, plutôt bien considérée). Certains s’exercent également mais de façon beaucoup plus secrète, à jeter des sorts – on dit souvent « empoisonner » (magie noire de moins en moins bien admise, et combattue par les églises). On peut le considérer comme un « sorcier », quoique le terme soit beaucoup moins utilisé par les Africains que par les Blancs. Paradoxalement, il arrive de désigner un féticheur comme « marabout » si celui-ci s’affiche comme musulman. LE GUERISSEUR, LE MEDECIN TRADITIONNEL, LE TRADI-PRATICIEN C’est celui qui a la connaissance ou le pouvoir de guérir. Pour ce faire, il utilise souvent les plantes (phytothérapie). Un ami médecin français en poste en Afrique, nous disait avoir comparé ses résultats avec celui du tradi-praticien du lieu : pour de nombreuses pathologies courantes, les résultats étaient comparables, pour quelques autres le guérisseur était meilleur, pour d’autres (maladies infectieuses nettement identifiées) la médecine « du Blanc » était nécessaire, ce que l’Africain a très bien compris en adressant ces malades-là à son collègue. Mais le guérisseur peut utiliser des méthodes plus étrangères aux Occidentaux : utilisation de graisse, de poils, d’ongles ou de cornes d’animaux et faire appel à des incantations, demander l’intervention de génies, utiliser la force des fétiches.. Les plus réputés ont une énorme clientèle, repérable à la longue file de patients qui se rendent à leur « cabinet ». Les honoraires peuvent être importants (en regard du pouvoir d’achat). Mais – en principe – ils sont versés en contrepartie de la guérison et non seulement des soins. En dehors des « professionnels » dont on vient de parler, existe une multitude de personnes (beaucoup de femmes) qui ont un don ou un savoir dont profitent la famille et le voisinage. LE GRIOT Il fait partie d’une caste : il n’a donc pas choisi son métier mais est né dans un clan de griots et a été initié. Dans quelques ethnies, il existe des « griottes ». Ses fonctions peuvent être très diverses : troubadour, poète, musicien, généalogiste, porte-parole… Il peut se spécialiser en fonction de ses talents. Celui qui est plutôt artiste – musicien ou chanteur – distraira et animera les assemblées et les cérémonies traditionnelles. On le rencontre encore couramment dans les villes ou les villages. Il peut PERSONNAGES DE LA VIE même acquérir une notoriété nationale ou même internationale et se produire sur des scènes françaises. Le généalogiste qui chante ou déclame les mérites d’une lignée était souvent attaché à un dignitaire ou à une famille : il était un véritable historien, « la mémoire vivante de la communauté ». Le porteparole est celui qui parlait (en paraboles, en citations, toujours de façon imagée) à la place d’un chef mais en sa présence) à la place d’un chef mais en sa présence. Evidemment, ces catégories de griots ont de moins en moins de « débouchés ». LE CHEF Certaines sociétés (les Mossé par exemple) ont une organisation traditionnelle tellement élaborée, complexe, figée, qu’elles possèdent un grand nombre de chefs : chef de lignée (la grande famille), de quartier, de village, de canton (sans compter leurs conseillers, souvent appelés « ministres »). Aussi, vous avez peu de chance de vous tromper en disant « chef » à ceux qui semblent l’être, surtout s’ils sont vieux, qu’ils sont assis à l’ombre d’un manguier. Tiré de " Traditions et modernité au Burkina Faso" Auteur : Les Amitiés Franco-Burkinabè ed. L'Harmattan 2007 page 34 Les Amitiés Franco - Burkinabè : AFB chemin du trial 34 160 Saint Drézéry tel / fax : (33) (0)4 67 86 57 78 Courriel : [email protected] avec leur aimable autorisation