La psychomotricité fondement de tout apprentissage. Un peu d`histoire

Formation macro 2008- 2009
La psychomotricité fondement
de tout apprentissage.
Un peu d’histoire
Le concept de psychomotricité est un des concepts les plus récents dans
l’approche de la sphère éducative. Si des personnes comme De
Ajuriaguerra, Piaget, Wallon, Winnicott et bien d’autres l’ont favorisé par
leurs recherches, l’émergence du concept de « psycho-motricité » s’est
produite à la suite de mai 1968. Son orthographe s’est progressivement
modifiée. De « psycho-motricité » il est devenu « psychomotricité » sans
tiret. Il s’est inscrit dans une vision de l’être qui venait de passer du
dualisme corps-esprit à la notion de globalité, d’unicité de l’ETRE. Il s’est
appuyé enfin sur la reconnaissance du mouvement spontané et créatif
de l’Etre Humain et particulièrement de l’enfant, qui au départ était
surtout intuitif et réactionnel pour aboutir aujourd’hui au « mouvement
spontané conscient ».
L’idée qui a largement prévalu dans le contexte de la psychomotricité, et
qui en a constitué la raison d’être, est qu’un bon fonctionnement des
trois domaines essentiels (moteur, cognitif, affectif) constitue un
préalable aux apprentissages scolaires et que de leur maitrise dépend la
réussite en lecture, écriture et mathématiques.
Aucouturier et Lapierre, définissaient déjà la psychomotricité en 1974
comme étant des mises en situation concrètes pour faciliter l’acquisition
ou vérifier la compréhension de notions préalables ou non aux
apprentissages scolaires par des stimulations sensorielles et motrices.
La pratique psychomotrice propose à l’enfant un espace et un temps à
l’intérieur duquel il peut jouer corporellement en interaction avec luimême, les autres, les objets, en présence d’un adulte. L’enseignant
devient le référent du cadre, du développement positif des interactions
notamment corporelles entre l’enfant et l’espace, le temps, les autres et
les objets.
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Laurence Blondiau, Inspectrice maternelle
Formation macro 2008- 2009
Cadre légal.
Le Décret définissant les missions prioritaires de l'
enseignement
fondamental et de l'
enseignement secondaire et organisant les
structures propres à les atteindre du 24 juillet 1997 indique à
l’article 12. que l'
enseignement maternel poursuit tous les objectifs
généraux fixés à l'
article 6 et vise particulièrement à
1° développer la prise de conscience par l'
enfant de ses potentialités
propres et favoriser, à travers des activités créatrices, l'
expression de
soi;
2° développer la socialisation;
3° développer des apprentissages cognitifs, sociaux, affectifs et psychomoteurs;
4° déceler les difficultés et les handicaps des enfants et leur apporter les
remédiations nécessaires.
A l’article 16 § 3.( … )
Les autres activités éducatives visent également les objectifs généraux
fixés à l'
alinéa 1er. Ces activités s'
inscrivent dans les domaines suivants,
qui font partie de la formation commune obligatoire : la structuration du
temps et de l'
espace, l'
éducation psychomotrice et corporelle, l'
éveil puis
l'
initiation à l'
histoire et la géographie, l'
éducation artistique, l'
éducation
par la technologie, l'
initiation scientifique, la découverte de
l'
environnement, l'
éducation aux médias, l'
apprentissage de
comportements sociaux et de la citoyenneté.
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Laurence Blondiau, Inspectrice maternelle
Formation macro 2008- 2009
L’éducation globale de l’enfant
Dans le contexte d’une éducation globale de l’enfant, le développement
moteur ou psychomoteur tient une place importante, en interdépendance
avec le développement affectif et cognitif.
La psychomotricité se conçoit comme facilitateur du développement
cognitif en agissant sur les compétences transversales instrumentales.
Elle se révèle une pédagogie active, particulièrement pertinente chez les
petits enfants, dans la construction des savoirs.
Dans le mouvement et par le mouvement, l’enfant établit des relations
avec l’espace, le temps, lui-même, les autres et la matière. Il développe
des stratégies cognitives que l’on identifie souvent sous le terme de
compétences transversales instrumentales.
Les problèmes que pourrait rencontrer un enfant au niveau
psychomoteur, auront inévitablement des répercussions sur le
comportement affectif (situation d’échec) ainsi que sur le développement
intellectuel (coordination oculo-manuelle fine-latéralité,…).
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Laurence Blondiau, Inspectrice maternelle
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La taxonomie de harrow
Afin de situer l’enfant dans son évolution motrice, il est utile de se référer
à la taxonomie de Harrow, et prendre en compte son niveau de
maturation et son âge chronologique.
• Niveau 1 :
Mouvements réflexes : (dès la naissance)
(Ce n’est pas l’enfant qui choisit ses actes)
• Niveau 2 :
Mouvements fondamentaux de base : (dès la
première année de la vie)
o mouvements locomoteurs : marcher,
ramper, courir, sauter, grimper, rouler,…
o mouvements non locomoteurs : pousser,
tirer, lancer, attraper, se suspendre,…
o mouvements de manipulation : trier,
emboiter, construire, tracer, découper,…
• Niveau 3 :
Aptitudes perceptives : (de 3 à 7/8 ans)
o aptitudes perceptives visuelles
o aptitudes perceptives auditives
o aptitudes perceptives kinesthésiques
o aptitudes plurisensorielles
• Niveau 4 :
Aptitudes physiques : (à partir de 7 ans)
o endurance
o force – vitesse
o souplesse – agilité
• Niveau 5 :
Habiletés motrices : (à partir de 7-8 ans)
o praxies et mouvements complexes.
• Niveau 6 :
Communication gestuelle –
o non verbale (se développe en continu).
Le développement psychomoteur de l’enfant à l’école maternelle sera
axé principalement sur les niveaux 2 et 3.
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Laurence Blondiau, Inspectrice maternelle
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Schéma d’apprentissage : du sensori-moteur au
cognitif.
I Le corps subi
Cette étape est limitée dans le temps.
L’enfant subit sa vie, ce n’est pas lui qui choisit ses actes ni les réponses
à ses besoins.
II Le corps vécu = le senti
Lors de cette étape, l’enfant se mobilise en fonction du but à atteindre.
C’est la première partie dans l’apprentissage de la connaissance
corporelle. L’investissement par les différents sens et le mouvement
apporte une découverte multi sensorielle.
L’enfant est dans la sensation.
III Le corps perçu = le perçu
L’enfant développe ses sensations et en prend conscience. C’est la
deuxième partie dans l’apprentissage de la connaissance corporelle. Il
peut passer dans la perception, c’est-à-dire avoir une représentation
consciente à partir des sensations éprouvées (liens du déjà connu).
VI Le corps connu
L’enfant apprend à connaitre son corps : le schéma corporel, l’orientation
corporelle, l’organisation corporelle (inventer son geste, réaliser des
gestes complexes). C’est la troisième partie dans l’apprentissage de la
connaissance corporelle.
La connaissance corporelle fonde toutes nos connaissances et sert en
quelque sorte de mémoire. Elle sera utilisée en terme de reconnaissance
du monde et donnera une connaissance du monde en l’absence de
celui-ci.
Le corps exprimé, le corps maîtrisé
L’enfant exprime ses idées, ses émotions par l’intermédiaire de son
corps. Il évolue au niveau moteur et il contrôle de plus en plus ce
potentiel moteur.
Ces parties du schéma corporel recouvrent toutes les périodes de la vie
et seront reprises lors de toutes les activités.
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Laurence Blondiau, Inspectrice maternelle
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Bibliographie
- La psychomotricité au service de l’enfant, notions et applications
pédagogiques. De Lièvre et Staes (Edition De Boeck).
- Psychomotricité à l’école maternelle, les situations motrices au service
du développement de l’enfant de Frédérique Wauters-Krings (Edition De
Boeck).
- Conférence de J.P. Yernaux psychomotricien thérapeute et formateur
au CESA de Roux.
- Ouvray, R. Intégration motrice et développement psychique (Edition
EPI).
- Le Décret définissant les missions prioritaires de l'
enseignement
fondamental du. 24 juillet 1997.
Remerciements
Lors des formations « macro » organisées par l’Administration générale
de l’Enseignement et de la Recherche scientifique sous la responsabilité
de Laurence Blondiau, Inspectrice maternelle, onze journées de
formations ont été organisées. Elles ont regroupé les établissements
scolaires du secteur de Tournai et de Péruwelz de l’enseignement
maternel.
Ce travail conséquent a pu être réalisé grâce à la collaboration efficace
des directeurs d’écoles.
Le professionnalisme des enseignants a permis :
- d’élaborer des défis mathématiques au départ de situations vécues
au quotidien dans les classes ;
- de proposer des séquences d’apprentissages dans la salle de
psychomotricité.
La mise en forme du document a été réalisée avec le concours de
Monsieur Vercouter, Directeur de l’Ecole Saint François de Harchies et
de Monsieur Cuvelier, Directeur de l’Ecole communale de Warchin.
L’inspection remercie les directions et les enseignants qui ont participé à
la confection de ce dossier.
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Laurence Blondiau, Inspectrice maternelle