la vie parisienne - Opéra national du Rhin

Transcription

la vie parisienne - Opéra national du Rhin
Dossier pédagogique
Saison 2014-2015
Offenbach
Offenbach
La v i e
parisienne
nouvelle production
nouvelle production
En deux mots
Des amants fébriles et
une maîtresse commune
qui les laisse tomber pour
un autre, un Brésilien
fanfaron et des touristes
excités par l’idée de
profiter de Paris, voilà
le fond de cette envolée
de bonne humeur… la vie
parisienne rêvée par tous.
Contacts
Flora Klein • tél + 33 (0)3 88 75 48 54 • courriel • [email protected]
Hervé Petit • tél + 33 (0)3 88 75 48 79 • courriel • [email protected]
Opéra national du Rhin • 19 place Broglie
BP 80 320 • 67008 Strasbourg
Photo Nis & For
www.operanationaldurhin.eu
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nouvelle production
Opéra bouffe en quatre actes de Jacques Offenbach
Livret de Henry Meilhac et Ludovic Halévy
Créé à Paris, Théâtre du Palais Royal
le 31 octobre 1866
STRASBOURG
Opéra
sa 13 décembre 20 h
lu 15 décembre 20 h
di 21 décembre 15 h
ma 23 décembre 20 h
ve 26 décembre 17 h
sa 27 décembre 20 h
ma 30 décembre 20 h
colmar
théâtre
di 11 janvier 15 h
mulhouse
la sinne
sa 17 janvier 20 h
di 18 janvier 15 h
Rencontre avec Claude Schnitzler
et Waut Koeken
Strasbourg, Librairie Kléber
ve 12 décembre 18 h 30 • entrée libre
Direction musicale Claude Schnitzler
Mise en scène Waut Koeken
Décors Bruno de Lavenère
Costumes Carmen Van Nyvelseel
Lumières Nathalie Perrier
Chorégraphie Philippe Giraudeau
Bobinet Thomas Morris
Raoul de Gardefeu Guillaume Andrieux
Métella Delphine Haidan
Gabrielle Mélanie Boisvert
Le baron de Gondremarck Christian Tréguier
La baronne de Gondremarck Agnieszka Slawinska
Le Brésilien Mark Van Arsdale
Frick, Prosper Guy de Mey
Urbain Jean-Gabriel Saint-Martin
Pauline Anaïs Mahikian
Chœurs de l’Opéra national du Rhin
Orchestre symphonique de Mulhouse
Edition critique par Jean-Christophe Keck
© Boosey & Hawkes/Bote & Bock Berlin
Langue : français surtitré en français et en allemand
Durée approximative : 2h15
Conseillé à partir de 11 ans : collège et lycée
Argument
à Paris, à la veille de l’Exposition universelle de 1867.
Acte I
La Gare Montparnasse
Raoul de Gardefeu et Bobinet, deux aristocrates suédois rivaux, attendent séparément leur maîtresse Métella. Elle arrive au bras
de son nouvel amant Gontran. Face à cette trahison, les deux hommes se réconcilient et décident d’aller voir « les femmes du monde ».
Bobinet part alors à la conquête d’une comtesse tandis que Raoul de Gardefeu rencontre Joseph, son ancien domestique qui travaille au
Grand Hôtel, et auquel il se substitue pour accueillir le baron et la baronne de Gondremarck afin de leur faire visiter Paris… et séduire la
Baronne… Pendant que des voyageurs envahissent la gare, un Brésilien qui revient à Paris demande qu’on le dépouille de tout son or
mais qu’on l’aime en échange, résumant les aspirations de la foule de touristes venant à Paris pour y trouver « La nouvelle Babylone ».
Acte II
Un salon chez Gardefeu
Alors qu’Alphonse, le domestique de Raoul de Gardefeu, attend son maître, Frick, le bottier, fait des avances à Gabrielle, la gantière,
qu’il vient de rencontrer dans l’escalier. Raoul de Gardefeu décide de loger le couple dans son hôtel particulier en prétendant qu’il s’agit
d’une annexe du Grand Hôtel. Le baron confie à Gardefeu une lettre de recommandation à porter à Métella. à la demande du baron qui
« ne souhaite pas dîner en tête-à-tête avec la baronne », Raoul de Gardefeu accepte d’organiser une table d’hôte. Il propose à Frick et à
Gabrielle de venir dîner avec leurs amis en leur demandant de prendre les noms de leurs clients et clientes ! Les convives passent à table.
Raoul de Gardefeu confie à Métella, venue lui donner une explication, la lettre de recommandation du baron de Gondremarck. Des bottiers
et des gantières envahissent le salon de Raoul de Gardefeu. Gabrielle prend le rôle de madame de Sainte-Amaranthe, veuve d’un colonel,
et Frick celui d’Édouard, le major de la table d’hôte. Le baron de Gondremarck remarque que les convives « ne sont pas distingués » !
Acte III
Le grand salon de l’hôtel de Quimper-Karadec
Sous la direction de Bobinet, tous les domestiques s’activent pour recevoir le baron. Celui-ci fait connaissance avec Urbain,
alias le « général Malaga de Porto-Rico », avec Prosper, alias le « prince Adhémar de Manchabal » et enfin avec Pauline,
« Madame l’amirale ». Le baron est séduit par cette parisienne. Les autres invités, c’est-à-dire les nièces du concierge,
font leur entrée : Madame la vicomtesse de la Pépinière, Madame la baronne de la Haute-Venue, Madame la marquise
de la Farandole, et enfin, l’amiral, Bobinet, qui a « fini par entrer dans son uniforme ». Les invités renvoient les domestiques
absents car « quand il y a des domestiques, on est obligé de se tenir… » et font boire le baron de Gondremarck pour le retenir.
Acte IV
Dans un grand restaurant à la mode, à minuit
Alfred, le maître d’hôtel, donne ses instructions à ses garçons de café avant la fête offerte par le Brésilien. Le baron de
Gondremarck courtise Métella sans succès. Celle-ci lui présente une femme masquée, sa propre épouse car elle vient de se
souvenir du nom du « jeune homme » qu’elle a « aimé à la folie » : il s’agit de Raoul de Gardefeu qu’elle va rejoindre. Vexé,
le baron de Gondremarck provoque en duel Raoul de Gardefeu. Bobinet, le témoin de Raoul de Gardefeu, le défend : « mon
ami vous trouve à la gare… Il se dit ! voilà un malheureux étranger qui va être berné, volé, pillé… Il vous emmène chez lui, il
vous loge, il vous héberge… il vous fait faire ma connaissance !… et vous vous plaignez ? ». Le baron acquiesce et s’excuse :
« Je n’avais pas considéré la question à ce point de vue. » Il demande pardon à son épouse. Raoul de Gardefeu comprend alors
que Métella l’aime… et Bobinet décide lui aussi de se remettre à l’aimer. Métella s’enthousiasme : « Excellente, cette idée-là ! »
Le Brésilien, devenu amoureux fou de Gabrielle s’écrie : « Eh bien ! Puisque tout est arrangé, allons souper.
Du bruit de champagne pendant toute la nuit, buvons et chantons ».
Genèse de l’œuvre
Entre 1862 et 1864, Henri Meilhac et Ludovic Halévy présentent plusieurs comédies mettant
en scène les futurs personnages de La Vie parisienne.
En novembre 1865, les deux premiers actes du livret de La Vie parisienne sont présentés
aux directeurs du théâtre du Palais-Royal. Ludovic Halévy note alors : « le lendemain
nous recevions force félicitations et force invitations d’achever rapidement la pièce ».
Le 4 février 1866, Jacques Offenbach commence la partition, en collaboration avec Henri
Meilhac et Ludovic Halévy.
Avec La Vie parisienne, Jacques Offenbach présente un ouvrage lyrique dans un théâtre
consacré au vaudeville, c’est-à-dire de la comédie entrecoupée de passages chantés.
Le livret est déposé à la Commission de Censure le 29 août 1866. Elle demande, entre autres,
la suppression de phrases trop suggestives, un changement de nationalité pour le baron et la
baronne de Grondremarck, qui de danois deviennent suédois, et la suppression d’un trio à
l’acte III caricaturant le monde politique et militaire.
Cet opéra-bouffe, genre d’opéra français sur un livret comique et souvent satirique, est créé en
cinq actes puis en quatre actes le 31 octobre 1866, au Théâtre du Palais-Royal.
Par la suite, de nombreuses versions ont existé du vivant d’Offenbach : deuxième version
parisienne en quatre actes reprise le 25 septembre 1873 au théâtre des Variétés, création
à Bruxelles le 30 janvier 1867 dans une version en quatre actes, version donnée à Vienne
le 31 janvier 1867, en 4 actes et 5 tableaux avec un orchestre plus étoffé.
Dans son édition critique, Jean-Christophe Keck note : « Les découvertes faites tout au long de nos travaux prouvent que, pour ce
compositeur, une partition est loin de demeurer lettre morte, figée une fois pour toutes, puisqu’il y apporte des modifications de
manière incessante ».
Les librettistes : Henri Meilhac et Ludovic Halévy
Henri Majak, dit Henri Meilhac, est un auteur dramatique, librettiste d’opérettes et d’opéras français né à Paris, le 23 février 1831,
et mort le 6 juillet 1897. Ludovic Halévy est un auteur dramatique, librettiste d’opérettes et d’opéras, et romancier français né
le 1er janvier 1834 à Paris, mort le 7 mai 1908.
Après ses études au Collège Louis-le-Grand, Henri Meilhac travaille tout d’abord comme employé dans une librairie. Puis il
continue comme dessinateur au Journal pour rire, de 1852 à 1855, sous le pseudonyme de Thalin, et écrit des articles dans diverses
revues où se signale déjà sa fantaisie dans le plus pur esprit boulevardier. Ludovic Halévy, lui, entre dans l’administration en
1852. Il est notamment rédacteur au Corps législatif, puis chef de bureau au ministère des Colonies. Il collabore avec le duc
de Morny au Corps législatif, et aussi au livret de son opérette Monsieur Choufleuri restera chez lui, mise en musique par Jacques
Offenbach (1861).
Meilhac et Halévy se rencontrent en 1860 et entament une collaboration de près de vingt ans, donnant les livrets des plus célèbres
opérettes de Jacques Offenbach, dont La Belle Hélène (1864), La Vie parisienne (1866), La Grande-Duchesse de Gérolstein
(1867) et La Périchole (1868), mais aussi celui de Carmen de Georges Bizet (1875). Le duo compose aussi des vaudevilles et
des comédies : Les Brebis de Panurge (1863), Fanny Lear (1868), Froufrou (1869), Tricoche et Cacolet (1872), Le Prince (1876),
La Cigale (1877), Le Mari de la débutante (1879).
Dans cette collaboration, il est difficile de déterminer ce qui revient à Meilhac et ce qu’on doit à Halévy. Si l’on en juge par les
œuvres que ce dernier a signé seul, il avait, avec autant d’esprit et d’alacrité que son co-équipier, plus de goût, de raffinement,
de profondeur et d’humanité, et aussi moins de loufoquerie et d’imagination. Des deux, Henri Meilhac apportait en propre une
fantaisie irrésistible, confinant parfois à la loufoquerie. Leur collaboration cesse en 1881. Meilhac signe également des pièces
avec d’autres collaborateurs. Halévy crée les personnages de la famille Cardinal, symbole de la petite bourgeoisie parisienne
pompeuse, pédante et méchante. Il est également l’auteur de deux romans,
L’Abbé Constantin (1882) et Criquette (1883), deux très grands succès à la fin
du XIXe siècle. Leurs succès respectifs leur ont permis d’être élus à
l’Académie française, en 1884 pour Halévy, et en 1888 pour Meilhac.
Halévy disait d’Offenbach :
« Parce qu’il était fier de son beau-père, le sieur Mitchell, Offenbach eut l’idée de mettre
son nez, le nez drôle d’un diablotin, dans la politique. Il faut l’entendre, il est inimitable.
Il nous a, à Meilhac et à moi, tenu aujourd’hui un long discours dans lequel il était question
de M. de Villèle et de M. de Polignac. C’était admirable, mais complètement idiot. »
Offenbach caricaturé par Gill
Notes sur la scénographie et la mise en scène
L’action se situe en 1867 dans le livret, donc sensiblement au moment de la création de l’œuvre, en 1866, fait exceptionnel et très
moderne à une époque où on la situe plutôt dans « le bon vieux temps ». Elle a été écrite à l’occasion de l’exposition universelle de 1867.
Vue à vol d’oiseau de l’exposition universelle de 1867
Source : BNF
Il règne dans cette œuvre un univers qui rend hommage à la fois à la mélancolie et à la poésie. Elle met en présence
des personnages dont aucun n’a de rôle mineur. Il n’y a pas à proprement parler d’intrigue.
Il s’agit de présenter un portrait de Paris mythique et fantasmatique. Ainsi, les touristes qui débarquent dans la ville sont attirés
par celle-ci comme le sont des papillons par une lanterne magique.
La Gare de l’Ouest, anciennement Gare Montparnasse, est le théâtre de cet ouvrage mais notre équipe artistique a emprunté des
éléments architecturaux à la Gare d’Orsay, construite pour l’Exposition universelle de 1900. Devenue, après avoir abandonné sa
fonction première, successivement théâtre « Renaud-Barrault », puis hôtel des ventes pendant la reconstruction de l’Hôtel Drouot,
la décision fût prise en 1977 de la transformer en musée, inauguré en 1986. Le Musée d’Orsay abrite des collections d’œuvres
de la deuxième partie du XIXe siècle.
La scénographie fait état d’un élément de la gare répété cinq fois. Une structure métallique agrémentée de fioritures qui supporte
des verrières comme il est de mise à cette époque de la grande industrialisation. La verrière opaque permet des rétroprojections
d’images tout au long du spectacle. Le public doit se sentir dans l’ambiance de Paris et cependant, il ne s’agit pas de tomber
dans le cliché de Paris. L’horloge, mouvante, est l’élément central du décor.
« La forme d’une ville
Change plus vite, hélas !
Que le cœur d’un mortel »
Charles Baudelaire, Le Cygne
La grande horloge de la Gare d’Orsay
L’opéra bouffe
C’est une extension de l’opérette. Il s’agit donc d’œuvres françaises de la seconde moitié du XIXe siècle. L’opéra bouffe n’a pas
de rapport étroit avec l’opera buffa italien, qui s’appuie sur une intrigue de comédie, un sujet léger, des personnages populaires,
des situations tirées de la vie quotidienne et une musique simple privilégiant la mélodie. Le terme est repris par Offenbach
pour désigner dès 1850 de grandes œuvres dont le caractère parodique les différencie à la fois de l’opérette (opéra bâti sur un
sujet comique de nature légère dans lequel les morceaux musicaux sont entrecoupés de dialogues parlés) et de l’opéra-comique
(opéra français dans lequel les morceaux musicaux sont entrecoupés de scènes parlées, mais dont le sujet n’est pas forcément
comique, du XVIIe au début du XXe siècle).
L’appellation « opéra bouffe » a été utilisée par des compositeurs français s’adonnant occasionnellement à des sujets légers et même débridés
en y investissant toute leur science musicale, débouchant sur des partitions d’une élaboration plus proche de l’opéra que de l’opérette.
Acte III, scène 10
Galop final
Feu partout ! Feu partout !
Lâchez tout ! Feu partout !
Qu’on s’élance, que l’on danse !
Feu partout ! Feu partout !
Lâchez tout ! Qu’on s’élance, que l’on danse !
Feu partout ! Feu partout !
Lâchez tout ! Feu partout !...
Chronologie des œuvres principales de Jacques Offenbach
> 1855 : Madame Papillon
> 1856 : Le Savetier et le financier
> 1858 : Orphée aux enfers
> 1861 : Le Pont des soupirs
> 1864 : La Belle Hélène
> 1866 : Barbe-Bleue, La Vie parisienne
> 1868 : La Périchole
> 1869 : La Diva
> 1869 : Les Brigands
> 1871 : Boule de neige
> 1874 : Bagatelle
> 1875 : Le Voyage dans la lune
> 1876 : Pierrette et Jacquot
> 1879 : La Fille du tambour-major
> 1880 : Belle lurette (achevée par Léo Delibes)
> 1881 : Les Contes d’Hoffmann (complétés par Ernest Guiraud)
En chansons...
Le Temps des cerises
Il est cinq heures, Paris s’éveille
Jean-Baptiste Clément
Jacques Lanzmann et Anne Ségalen
chanson rendue célèbre par Jacques Dutronc
En 1866, année de la création de La Vie parisienne,
naît Le Temps des cerises, une chanson dont les paroles
ont été écrites par Jean-Baptiste Clément et la musique
composée par Antoine Renard en 1881. Cette chanson
est fortement associée à la Commune de Paris de 1871,
l’auteur étant lui-même un communard ayant combattu
pendant la Semaine sanglante.
Je suis l’dauphin d’la place Dauphine
Et la place Blanche a mauvaise mine
Les camions sont pleins de lait
Les balayeurs sont pleins d’balais
Il est cinq heures
Paris s’éveille
Paris s’éveille
Les travestis vont se raser
Les stripteaseuses sont rhabillées
Les traversins sont écrasés
Les amoureux sont fatigués
Il est cinq heures
Paris s’éveille
Paris s’éveille
Le café est dans les tasses
Les cafés nettoient leurs glaces
Et sur le boulevard Montparnasse
La gare n’est plus qu’une carcasse
Il est cinq heures
Paris s’éveille
Paris s’éveille
Les banlieusards sont dans les gares
À la Villette on tranche le lard
Paris by night, regagne les cars
Les boulangers font des bâtards
Il est cinq heures
Paris s’éveille
Paris s’éveille
La tour Eiffel a froid aux pieds
L’Arc de Triomphe est ranimé
Et l’Obélisque est bien dressé
Entre la nuit et la journée
Il est cinq heures
Paris s’éveille
Paris s’éveille
Les journaux sont imprimés
Les ouvriers sont déprimés
Les gens se lèvent, ils sont brimés
C’est l’heure où je vais me coucher
Il est cinq heures
Paris se lève
Il est cinq heures
Je n’ai pas sommeil
Quand nous chanterons le temps des cerises
Et gai rossignol et merle moqueur
Seront tous en fête.
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au cœur.
Quand nous chanterons le temps des cerises
Sifflera bien mieux le merle moqueur.
Mais il est bien court le temps des cerises
Où l’on s’en va deux cueillir en rêvant
Des pendants d’oreilles.
Cerises d’amour aux robes pareilles (vermeilles)
Tombant sous la feuille en gouttes de sang.
Mais il est bien court le temps des cerises
Pendants de corail qu’on cueille en rêvant.
Quand nous en serons au temps des cerises
Si vous avez peur des chagrins d’amour
Évitez les belles.
Moi qui ne crains pas les peines cruelles
Je ne vivrai point sans souffrir un jour.
Quand vous en serez au temps des cerises
Vous aurez aussi des peines d’amour.
J’aimerai toujours le temps des cerises
C’est de ce temps-là que je garde au cœur
Une plaie ouverte.
Et Dame Fortune, en m’étant offerte
Ne pourra jamais fermer ma douleur.
J’aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au cœur.
1866
Année de la création de l’œuvre
Histoire
> 31 mai : Napoléon III annonce le retrait des troupes françaises du Mexique.
> 5 juin (Indochine) : les explorateurs français Ernest Doudart de Lagrée et Francis Garnier commencent leur reconnaissance
de la vallée du Mékong jusqu’en Chine.
> 15 novembre : création de la Ligue de l’enseignement.
> 16 novembre : première parution du journal Le Figaro en édition quotidienne.
Musique
> La Colombe de Gounod
> Symphonie n°1 de Tchaïkovski
> Naissance d’Erik Satie
> Le Temps des cerises de Jean-Baptiste Clément
Sciences
> Le moine et botaniste autrichien Gregor Mendel publie ses travaux sur les lois de l’hérédité.
> Le biologiste allemand Ernst Haeckel invente le terme « écologie ».
> Fondation de l’institut de médecine tropicale de Hong Kong par Patrick Manson.
> L’ingénieur britannique Robert Whitehead invente la première torpille autopropulsée.
> Premier câble télégraphique transatlantique.
> Invention de la dynamite par le savant norvégien Alfred Nobel.
Littérature
> Poèmes Saturniens de Verlaine
> Crimes et Châtiments de Dostoïevski
> Les Lettres de mon moulin d’Alphonse Daudet
> Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, Pierre Larousse
> Les Travailleurs de la mer, Victor Hugo : le mot pieuvre (terme local des îles anglo-normandes de la Manche pour poulpe)
entre dans la langue française.
Beaux-arts
> Naissance de Vassily Kandinsky
> L’Origine du monde, Courbet
Jacques Offenbach
Compositeur
Après s’être installé à Paris en 1833, il entre comme violoncelliste dans l’Orchestre de l’OpéraComique. Il écrit alors des études, duos et concertos pour violoncelle destinés à la danse. À partir
de 1838, il mène une carrière de soliste et d’artiste de musique de chambre. Entre 1850 et 1855, il
est directeur de la musique au Théâtre français et compose des divertissements et des morceaux
de scène, comme la Chanson de Fortunio écrite pour Le Chandelier d’Alfred de Musset, en
1850, qui remporte un immense succès. Entre 1853 et 1855, Jacques Offenbach présente Pepito
et Oyayaye des Iles, deux opérettes. En 1855, il ouvre son propre théâtre : les Bouffes parisiens
(ancienne salle Marigny) où il inaugure trois pièces en un acte dont Les Deux Aveugles ainsi que
d’autres nouvelles œuvres, dont Le Violoneux et Ba-ta-clan. De 1856 à 1857, après avoir proposé
une quinzaine d’ouvrages comme Trombalcazar et Le Mariage aux lanternes, Jacques Offenbach
organise un concours d’opérettes qui récompense Lecoq et Georges Bizet pour Le Docteur
Miracle. Mais à partir de 1858, il se tourne vers la création d’œuvres plus denses, comme l’opérabouffe Orphée aux enfers qui fait un triomphe, ou encore Mesdames de la Halle. Parmi ses
créations demeurées célèbres, on peut citer Fortunio, Le Pont des Soupirs et Monsieur Choufleuri
(1861) puis Les Bavards (1862). La Belle Hélène, jouée au Théâtre des Variétés en décembre 1864, sera elle aussi l’une de ses
œuvres les plus connues et sera reprise dans le monde entier. Il s’essaie à la création de musiques plus « sérieuses » en 1864
avec Barkouf et en 1867, Robinson Crusoë. Il abandonne la direction des Bouffes Parisiens en 1866, mais il continue à écrire
pour la scène avec ses librettistes Henri Meilhac et Ludovic Halévy (Barbe-Bleue, La Vie parisienne, La Périchole). Il atteint
son apogée au courant des dernières années du Second Empire, mais après la chute de celui-ci, Jacques Offenbach perd une
partie de son public. Afin de le reconquérir, il crée Fantasio, Le Corsaire noir (1872) et Madame L’Archiduc (1873). Dans la
foulée, il prend la direction du Théâtre de la Gaîté Lyrique et entreprend une tournée aux États-Unis qu’il relate dans Notes d’un
musicien en voyage et Offenbach en Amérique (1876), présente Madame Favard (1878) et La Fille du Tambour Major (1979). Il
meurt le 4 octobre 1880 à l’Opéra-Comique alors qu’il travaillait sur Les Contes d’Hoffmann qui connaîtra un succès fulgurant.
Plan de l’intérieur des Bouffes parisiens
Biographies
Claude Schnitzler
Direction musicale
Né à Strasbourg, il y fait ses études au Conservatoire et complète sa formation au Mozarteum de Salzbourg tout
en donnant de nombreux récitals d’orgue en France et à l’étranger. Après avoir été l’assistant d’Alain Lombard
à l’OPS, il mène une collaboration régulière avec l’Opéra de Paris, il prend la direction de l’Orchestre de la
Ville de Rennes et cumule cette fonction avec celle de chef permanent de l’Opéra du Rhin. Puis il est nommé à
la tête de l’Orchestre de Bretagne. Il se produit avec les principaux orchestres français. Il est invité à Barcelone,
Venise, Bruxelles et Leipzig (Carmen, Manon, Roméo et Juliette). À Vienne, il dirige La Fiancée vendue et
Die Fledermaus au Volksoper, puis Roméo et Juliette, La Bohème, Les Contes d’Hoffmann, L’Elisir d’amore,
Manon et Carmen au Staatsoper, Samson et Dalila, Madama Butterfly et Carmen à Cologne, Fortunio à Rennes,
Les Caprices de Marianne en tournée en France. À l’OnR, il a dirigé Iphigénie en Aulide, La Belle Hélène, ainsi
que La Colombe et Le Pauvre Matelot en 2014.
Waut Koeken
Mise en scène
Il étudie l’histoire de l’art et la philosophie à Anvers et Louvain, s’intéresse à l’opéra.
Il travaille d’abord comme assistant de Robert Carsen, Bob Wilson, David McVicar,
Christof Loy et Andreas Homoki. Sa première mise en scène est une adaptation pour
enfants de La Flûte enchantée de Mozart. Suivent l’adaptation d’Aladin de Nino Rota
en 2007, à Anvers et Luxembourg, spectacle repris à l’OnR et à Lausanne. Il met en
scène la création de l’opéra de Luc Van Hove, La Strada, L’île de Tulipatan et Bata-clan d’Offenbach au Wiener Kammeroper, Les Joyeuses Commères de Windsor
à Erfurt, la création mondiale de Der Turm de Claude Lenners à Luxembourg,
une version pour jeune public des Feen de Wagner à l’Opéra de Vienne et BarbeBleue d’Offenbach à Maastricht et Nancy. Outre la création française d’Aladin,
il a mis en scène à l’OnR Die Entführung aus dem Serail (2011), Die Fledermaus (2011) et Blanche-Neige (2013).
Propositions d’écoutes
Cd de référence : La vie parisienne, direction Michel Plasson, orchestre et chœurs du Capitole, EMI, 1976 /
Remastering, 1988
Composition de l’orchestre
37 musiciens
Cordes
8 violons 1
6 violons 2
4 altos
3 violoncelles
2 contrebasses
Harmonie
2 flûtes dont un piccolo
1 hautbois
2 clarinettes
1 basson
2 cors
2 trompettes
1 trombone
Percussions: timbales, grosse caisse, cymbales, triangle
Personnages, rôles et tessitures
Par ordre d’apparition
BOBINET
RAOUL DE GARDEFEU
METELLA
GONTRAN
JOSEPH
LE BARON,
LA BARONNE DE GONDREMARCK
LE BRESILIEN
ALPHONSE
FRICK,
GABRIELLE
PAULINE
PROSPER, URBAIN
NIECES DU CONCIERGE
MADAME DE QUIMPER-KARADEC
ALFRED
Aristocrate suédois, alias « l’amiral Walter »
Aristocrate
Demie mondaine
Amant de Métella
Guide du Grand Hôtel, ancien valet de Gardefeu
Touristes suédois
Riche touriste séjournant à Paris, alias « le major
Edouard »
Domestique de Gardefeu
Bottier de Gardefeu
Gantière de Gardefeu, alias « Mme de Sainte Amaranthe »
Femme de chambre de l’hôtel Quimper-Karadec,
alias « Madame l’Amiral »
Valets de Chambre de l’hôtel, alias « le Prince Adhémar de Manchabal » et le « Général Malaga de
Porto-Rico »
Alias « Mme la vicomtesse de la Pépinière », « Mme
la Baronne de la Haute-Venue», « Mme la Marquise
de la Farandole»
Douairière et tante de Bobinet
Maître d’hôtel d’un grand restaurant
Ténor
Ténor
Mezzo-soprano
Ténor
Rôle parlé
Ténor
Soprano
Ténor
Rôle parlé
Ténor
Soprano léger
Soprano léger
Ténor
Baryton
Sopranos
Mezzo-soprano
Baryton
Présentation
Histoire
• Triomphe d’Offenbach lors de la première, le 31 octobre 1866, malgré des répétitions difficiles dues au manque de conviction
des acteurs/chanteurs.
• Napoléon III et son épouse assistent à la 58e représentation en décembre 1866.
Le prince de Galles, le Tsar et ses deux fils viennent à d’autres représentations.
A propos de l’œuvre
• Opéra - bouffe (genre d’opéra français sur un livret comique) en quatre actes: airs, ensembles de solistes, chœurs, dialogues
parlés, le tout accompagné par l’orchestre et organisé en numéros
• Ecriture musicale variée, vive et dansante (rythmes de galop, boléro, valse, bourrée, tyrolienne, quadrille, polka, mazurka
• Livret : jeu théâtral (vaudeville) de personnages se faisant passer pour d’autres, caricature du Tout-Paris mondain.
Écoutes
Écoute 1 :
Ouverture de concert
La structure est une sorte de « pot – pourri » de thèmes que l’on retrouve chantés dans l’œuvre. Ces thèmes sont devenus des airs à
succès.
1/ Écouter le tout début de l’ouverture : quelle est l’atmosphère de l’opéra ? Battre le tempo.
(Allegro vivace). Le ton de l’œuvre entière est donné d’emblée par la musique de l’ouverture : pétillant, insouciant, léger.
2/ Écouter l’Ouverture en entier après avoir chanté et écouté les thèmes des airs à succès (écoutes suivantes). Lever la main
lorsque vous reconnaissez un thème.
3/ Dans quel ordre les thèmes des airs apparaissent-ils dans l’Ouverture ?
- « En avant les jeunes femmes »
- « On va courir, on va sortir » puis « Frou- Frou »
- « La vapeur nous amène » (Tempo plus rapide)
- « Je suis veuve d’un colonel » (hautbois / flûte)
- « Feu partout ! » (tempo encore plus rapide : Presto)
4/ Pourquoi Offenbach utilise-t-il ces thèmes dans L’Ouverture ?
Afin de les mémoriser et créer une unité car ils servent de fils conducteurs à travers l’œuvre.
A. Les « airs à succès » de l’Ouverture
Les spectateurs du temps d’Offenbach (et d’aujourd’hui aussi) ont eu un coup de cœur pour ces airs joyeux et facilement
mémorisables !
Écoute 2 : Ensemble final, Acte I (Cd 1, plage 6 à 3’ 38)
« La vapeur nous amène,
Nous allons envahir
La cité souveraine,
Le séjour du plaisir. »
Apprendre d’abord les paroles en rythme, puis frapper le rythme, et chanter ensuite.
Repères
• Les chœurs doublant les voix solistes (rôles : le Baron, le Brésilien, la Baronne, Gardefeu).
• L’écriture verticale permettant une plus grande rapidité d’exécution.
Écoute 3 : Gabrielle alias Mme de Sainte Amaranthe, Acte I (plage 11, à 0’5 jusqu’à 2’52)
Je suis veuve d’un colonel
Qui mourut à la guerre
J’ai chez moi … regret éternel
Son casque sous un verre …
Repères
• Les instruments qui rappellent la musique militaire (grosse caisse, cymbale et trompette).
• Les deux caractères humoristiques du chant, liés au texte : faussement triste au début et tout à coup joyeux (« Il est content mon
colonel »), renforcés à la fin par les chœurs.
• L’air tyrolien (à 5’20) avec ses imitations du yodle
Remarque
Illustration de situations comiques typiques de l’opéra - bouffe : extrait du sextuor « Votre habit a craqué dans le dos » (Cd II,
plage 5).
Écoute 4 : Couplets, Gabrielle seule puis ensemble de solistes (baron et nièces), Acte II CD II, plage 4)
A. On va courir,
On va sortir
Sortir à pieds … pas en berline !
On va pouvoir
En laisser voir
Un peu plus haut que la bottine
B. Sa robe fait frou, frou, frou, frou,
Ses petits pieds font toc, toc, toc
Repères
• Le caractère charmant et délicat, féminin
• Les répétitions de mots qui rythment le texte et la musique
• La forme à couplets
• Le triangle pour la partie B
• La voix de soprano léger du rôle de Gabrielle
• Le Crescendo vers la fin
Feu partout ! Feu partout ! Lâchez tout !
Feu partout ! Qu’on s’élance, que l’on danse !
Feu partout ! Feu partout! Lâchez tout !
Qu’on s’élance, que l’on danse !
Écoute 5 : Galop final, ensemble de solistes, Acte III (plage 11, à 7’19) (repris à la fin de l’opéra)
Repères
• Avant le galop, voici un air amusant à apprendre symbolisant l’ivresse des personnages ayant bu du champagne :
« Tout tourne, tourne, tourne,
tout danse, danse, danse,
Et voilà déjà, que ma tête s’en va,
Elle s’en va, elle s’en va,
Et voilà déjà, que ma tête s’en va,
Mais oui el-le s’en va, Ah ! »
Écoute 6 : Chœur, N° 24 Acte IV (Cd 2, plage 10)
Chanter en frappant le rythme.
En avant les jeunes femmes !
En avant les gais viveurs !
En avant petites dames !
On vous dira des douceurs.
B. Exemple de dialogue parlé
La gare du chemin de fer de l’Ouest, début de l’ Acte I
Lecture, jeux de rôle en faisant ressortir les aspects humoristiques du texte.
L’action se passe dans La Salle des Pas Perdus
Scène II : Gardefeu, Bobinet, l’employé
Gardefeu
Attends je te rafraîchis : Esther Guimond !
Annonce SNCF
« Votre attention Mesdames et Messieurs, le train
n°1866 en provenance de DeauvilleTrouville arrivera avec un retard de cent-quarante-huit
ans ».
Bobinet
Et Marguerite Bellanger ?
Gardefeu
Blanche Pierson ?
Bobinet
Bobinet
A quelle heure arrive le train de Deauville-Trouville ? Léonide Leblanc ?
L’employé
Avec du retard, Monsieur.
Gardefeu
Giulia Barrucci ?
Bobinet
Merci, monsieur.
L’employé à Gardefeu
Je peux vous aider ?
Bobinet
Là je te l’accorde, c’était inhumain. Enfin pour en
revenir à Blanche Taupier : c’est plutôt toi qui me
dois des excuses.
Gardefeu
Oui, je voulais vous demander ce que vous a
demandé Monsieur.
Gardefeu
Comment Mais te rends-tu compte à la fin que
Tout-Paris est au courant?
L’employé
Eh bien, demandez-lui vous-même.
Bobinet
Tu exagères !
Bobinet
Ce n’est pas la peine, il m’ignore totalement.
Annonce SNCF
Votre attention Mesdames, et Messieurs, nous vous
rappelons que le personnage principal
de la pièce s’est fait embobiner par son meilleur ami
ou inversement tout dépend du point de vue. Hum
hum : tout Paris est au courant.
Gardefeu
Ça tombe bien, moi aussi je l’ignore totalement.
Bobinet
C’est quoi le problème ?
Gardefeu
Je suis gentil mais faut pas qu’on m’embête.
Gardefeu
Ah c’est abobinable !
Bobinet
Oh allez, cessons-le feu Raoul ! J’ai tout de suite
rompu avec elle quand j’ai su que tu la...
Bobinet
Oui et bien moi aussi j’ai du caractère.
Gardefeu
Le problème c’est que je ne lui pardonnerai jamais
du sale tour qu’il m’a joué avec Blanche
Taupier !
Bobinet
Ah il m’en veut pour Blanche Taupier ? Et je ne devrais pas lui en vouloir pour Adèle Courtois
peut-être ?
Gardefeu
Adèle Courtois, tu oses ? Et Marie Duplessis alors ?
Hein ? Avoue !
Gardefeu
... Moi aussi, j’ai tout de suite rompu avec elle
quand j’ai su qu’elle et toi...
Bobinet
Et là, je me suis mis à adorer une actrice.
Gardefeu
Moi aussi, je me suis mis à adorer une actrice.
Bobinet
Métella...
Gardefeu
Moi aussi, Métella.
Bobinet
Elle arrive de Deauville.
Bobinet
Oh c’est infâme ! Ma parole tu as la mémoire courte :
Anna Deslions !
Gardefeu
Quoi?! Mais moi aussi elle arrive de Deauville !
C’est moi qui me suis mis à adorer Métella !
Bobinet
Non c’est moi !
Gardefeu
J’en ai marre tu vas encore me la piquer !
Gardefeu
Non c’est pour moi !
Bobinet
C’est pour moi d’abord qu’elle est venue de TrouBobinet
ville (etc …)
Ah la garce je l’attends.
L’employé (siffle)
Combien de temps attend-on un femme à Paris ?
Parfois une heure... parfois toute une vie... (il siffle)
En partant, en arrière plan, se chamaillant entre eux. Le train de Deauville-Trouville !
Gardefeu
Attends, c’est moi qui l’attends.
C. « Air à succès » célèbre, incontournable !
Écoute 7 : Rondeau du brésilien « Je suis Brésilien, j’ai de l’or », Acte 1 (Cd 1, plage 6)
Jusqu’à « Hurrah ! » : lire le texte à grande vitesse, avec un débit régulier, en reprenant votre respiration si possible à la fin des
phrases. Prendre un petit accent « zézayant ». (Ecouter l’extrait ensuite).
Ecoute à partir de « Hurrah! » : Quels sont les changements du texte et de la musique ?
LE BRÉSILIEN
Je suis Brésilien, j’ai de l’or, et j’arrive de Rio
Janeire
Plus riche aujourd’hui que naguère,
Paris, je te reviens encor !
Deux fois je suis venu déjà; j’avais de l’or dans ma
valise,
Des diamants à ma chemise, combien a duré tout
cela ?
Le temps d’avoir deux cents amis
Et d’aimer quatre ou cinq maîtresses,
Six mois de galantes ivresses, et plus rien, ô Paris !
Paris !
En six mois tu m’as tout raflé, et puis, vers ma jeune
Amérique,
Tu m’as, pauvre et mélancolique, délicatement
remballé.
Mais je brûlais de revenir et là-bas, sous mon ciel
sauvage,
Je me répétais avec rage: une autre fortune ou mourir !
Je ne suis pas mort !
J’ai gagné tant bien que mal des sommes folles,
Et je viens pour que tu me voles tout ce que là-bas
j’ai volé !
Tout ce que là-bas j’ai volé! Tout ce que là-bas j’ai
volé ! Ah !
Je suis Brésilien, j’ai de l’or, et j’arrive de Rio
Janeire
Plus riche aujourd’hui que naguère, Paris, je te
reviens encor !
Je suis Brésilien, j’ai de l’or, et j’arrive de Rio
Janeire
Paris, Paris, Paris, Paris je te reviens encor !
Hurrah, hurrah, hurrah! je viens de débarquer,
Mettez vos faux cheveux, cocottes !
Hurrah, hurrah, hurrah! J’apporte à vos quenottes
Toute une fortune à croquer.
Le pigeon vient ! plumez, plumez...
Prenez mes dollars, mes bank-notes,
Ma montre, mon chapeau, mes bottes
Mais dites-moi que vous m’aimez !
À moi les jeux et les ris et les danses cavalières !
À moi les nuits de Paris !
Qu’on me mène au bal d’Asnières !
Venez à moi, vous aurez des bijoux, des toilettes
Venez, vous me pillerez !
J’en prendrai pour mon argent, je vous le jure.
J’en prendrai pour mon argent,
J’en prendrai pour mon argent !
Venez, venez, venez, venez !
Repères
• Avant l’air, le « chœur des touristes » (facile à chanter) :
« A Paris, nous arrivons en masse,
A Paris, nous nous précipitons,
A Paris, il faut nous faire place,
A Paris, nous nous ru-i-nerons »
Rondeau du brésilien :
• La voix de ténor, souvent doublée par les violons et son débit vocal véloce, les jeux d’intensité et d’accentuation selon les
passages du texte.
• Le rythme souvent régulier de l’accompagnement qui soutient le chanteur.
Remarque
• Le texte du « Chœur des employés de la gare de l’Ouest » (début de l’acte I, Cd 1, plage 1) est construit sur des énumérations
de villes françaises. Il est possible de demander aux élèves d’en repérer quelques-unes sur une carte (avec le professeur
d’histoire géographie par exemple).
• Le même travail est envisageable avec le « chœur des touristes » « Nous venons » (Cd 1, plage 6, à 2’57) où des pays, cette
fois, sont énumérés.
Prolongements pédagogiques
Arts du son
> Des airs célèbres et joyeux à retenir, chanter, tous très connus
> Rôles et caractéristiques vocales de chaque soliste
> Une écriture orchestrale brillante et enlevée : l’Ouverture, pot-pourri des airs principaux de l’œuvre
> Rythmes de danses telles que le galop, le boléro, la valse, la bourrée, la tyrolienne, la quadrille,
la polka, la mazurka, etc.
> L’opéra-bouffe, les instruments bouffes, la musique et l’humour
> Offenbach au sommet de sa gloire
> Le romantisme
> Les « tubes » d’Offenbach et la publicité
> De nombreuses chansons et œuvres évoquant Paris (Paris s’éveille, Un américain à Paris,
Les Cris de Paris, I love Paris par Cole Porter, etc.)
> Chansons et œuvres sur le thème des chemins de fer ou du métro (Le Poinçonneur des lilas,
Pacific 231 d’Honegger, le Chant des chemins de fer de Berlioz, etc.)
Arts du langage et arts du spectacle vivant
> Le livret, l’action au fil des actes : péripéties et rebondissements
> Description, travaux d’écriture, théâtre et mime : portraits des personnages principaux hauts
en couleurs, en lien avec les arts plastiques, l’éducation musicale, l’EPS…
> Nombreux dialogues parlés pouvant donner lieu à des lectures, jeux de rôles et travaux d’écriture
> Jeu théâtral comique de personnages se faisant passer pour d’autres
> La caricature un peu grinçante de la société de l’époque
> Thématique du voyage, très présente dans l’œuvre
Arts du spectacle vivant
> Comparer des extraits de mises en scène variées et décalées chronologiquement
de La Vie parisienne (par exemple, l’actualisation de la mise en scène de Laurent Pelly
pour l’Opéra de Lyon : mouvements sociaux, SNCF, presse people, etc.)
Arts du visuel
> Paris vue par les artistes à la fin du XIXe siècle (Claude Monet, La Gare St Lazare, etc.)
> Les caricatures et portraits d’Offenbach
> Gravures de costumes de La Vie parisienne à l’époque d’Offenbach.
imaginer les costumes de La Vie parisienne pour une mise en scène d’aujourd’hui
Arts du quotidien
> Visite de la cité du train à Mulhouse
Technologie, histoire-géographie, mathématiques
> Les transports en commun en s’appuyant sur des scènes de La Vie parisienne : gares chemin de fer,
métro (situer, imaginer, concevoir des plans et maquettes par exemple)
> L’exposition universelle de 1867
> Construire, imaginer une horloge (élément central du décor)
Arts de l’espace
> Architecture : Paris revisitée par le baron Haussmann
> Le théâtre des Bouffes-Parisiens
EPS, éducation musicale
> Technique et virtuosité chez les sportifs et les chanteurs, l’échauffement
> Travail sur le mouvement et la densité en relation avec la musique

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