L`idéologie contre l`éducation contre l`éducation
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L`idéologie contre l`éducation contre l`éducation
Juin 2010 de Versailles L’idéologie contre l’éducation ! À chaque fois que c’est nécessaire, le SE-UNSA dénonce les approximations, les simplifications et les errements de la politique gouvernementale. Force est de constater que c’est un travail quotidien, tant le pouvoir en place cède sans retenue à ses pulsions démagogiques, dès que l’actualité lui en donne le prétexte. Dans ce fatras, il semble difficile de trouver une quelconque cohérence tant la réflexion et l’ambition semblent absentes. Toutefois, au SE-UNSA nous décelons dans cette logorrhée une idée centrale qui détermine et justifie toutes les attaques contre le service public de l’Education Nationale : l’enseignement est un métier simple, accessible à n’importe qui, n’importe quand et dans n’importe quelle condition ! Dès lors pourquoi continuer à former des gens avant leur prise de fonction et tout au long de leur carrière ? Désintégrons donc tous les dispositifs de formation existants, sans évaluer leurs qualités et leurs défauts ! Pourquoi recruter en nombre suffisant des personnels titulaires ? Autant recourir massivement à des contrats précaires que l’on se gardera bien de pérenniser ! Il faut puiser dans le vivier des jeunes diplômés sans emploi et si cela ne suffit pas il y aura toujours leurs ainés, futurs retraités, dont les pensions vont être amputées. Hannah Arendt pensait que l’idéologie, c’est la logique d’une seule idée poussée à l’extrême. En matière d’éducation, le pouvoir se complait dans l’idéologie ! Eduquer la jeunesse c’est simple, faire fonctionner des établissements scolaires c’est pas compliqué ! En plus ça permet de s’adonner à un autre petit plaisir … tailler sans vergogne dans les effectifs de la fonction publique. Au SE-UNSA nous dénonçons le dogmatisme d’un gouvernement, qui en ne formant plus et en ne recrutant pas assez, prive l’Education Nationale de sa tête et de ses jambes. Et hélas pour les personnels, les élèves et leurs parents qui subissent cette réalité, c’est loin d’être un jeu. Florent Duprez Elu National SE-UNSA Paris, le 27 mai 2010 l’appel national pour l’École Publique www.appelpourlecolepublique.fr « Fête » l’École Publique le 19 juin, 14h30, à République College : a quand de l’ambition ? L’idée de l’année : « Y’a qu’à pousser les murs! » > Derrière l’euphémisme, c’est bien les scénarios d’une augmentation généralisée des effectifs par classe qui sont présentés, avec les gains en équivalents temps plein (ETP) qu’ils permettraient de réaliser. Si « il n’est pas démontré en effet que la taille des classes ait un effet probant sur la réussite des élèves », le contraire est tout aussi vrai… Par ailleurs, cette affirmation ne se vérifie que lorsque l’on demeure dans le cadre d’une pédagogie uniquement magistrale, dominée par le face à face et les évaluations sommatives. Si, en revanche, le but de la formation dispensée est l’acquisition progressive des éléments du socle commun par tous les élèves, alors le nombre des élèves par classe devient une variable importante de la possibilité même de conduire des approches pédagogiques diversifiées et au plus près des élèves. En d’autres termes, avec un grand cynisme, les auteurs de cette note prennent acte des limites de notre collège, s’en satisfont et élaborent des scénarios d’économie qui contredisent les orientations pédagogiques induites par l’obligation du socle commun. Collège unique : un pas en avant, deux pas en arrière… > LE RAPPORT Grosperrin (avril 2010) s’est intéressé à la mise en œuvre du socle commun depuis 2005…pour remarquer qu’elle n’avait pas eu lieu ! Le socle aurait du changer la manière d’enseigner, amener la reconnaissance de la diversité du métier d’enseignant au-delà du temps passé sur l’estrade, et rien n’est venu. Les gouvernements successifs, depuis 2002 au moins, se sont peu intéressés au collège tandis que l’apprentissage à 14 ans, la formation de classes de niveaux, l’orientation vers les troisièmes « découverte professionnelle » remettaient en cause, dans les faits, le principe du collège unique. Le collège est le prochain chantier du SE-UNSA, qui organisera un colloque sur cette question l’an prochain. Comment être ambitieux alors que les suppressions de postes affectent considérablement le collège du fait d’une réforme du lycée à moyens constants? Le ministre L’été s’annonce, a-t-il lu le rapport Grosperrin ? Celuici préconise, comme le SE-UNSA, Lucho se met au sport ! un temps de concertation pour les enseignants dans leur Face aux défis que la société pose à l’école, il a choisi temps de service. Il contient sa méthode. Celles des propositions farfelues. C’est bien aussi le recrutement des connu les jeunes aiment le sport, donc pour qu’ils s’épaenseignants par le chef nouissent à l’école, il leur faut plus de sport. CQFD. d'établissement contre lequel nous nous oppoSauf que l’EPS est une discipline à part entière et pas une sons fermement. occupation encadrée par des G.O. de club de vacances. Pourquoi ne pas plutôt Ensuite le bon temps de la balle aux prisonniers est révolu et faire impliquer les de l’EPS nécessite des infrastructures accessibles … collègues dans des Ay caramba ! Encore raté ! projets pédagogiques Le temps est aux économies de postes, mais plus encore à avec des moyens l’économie de réflexion. pour les mener ? Ca vous concerne ca nous interpelle ! Masterisation : A situation exceptionnnelle, mesure exceptionnelle! > Programmes d’histoiregéographie : critique et décryptage Maigre consolation... Lors du dernier CTP de carte scolaire des lycées et collèges, les organisations syndicales ont interpellé l’administration au sujet de l’affectation des collègues entrant dans l’académie de Paris à la rentrée 2010, suite au blocage des postes aujourd’hui réservés pour l’accueil des stagiaires "masterisés” ". La secrétaire générale pour l’enseignement scolaire vient de nous faire une réponse: « La réservation de postes pour les enseignants stagiaires limite le nombre de postes vacants proposés au mouvement intra académique 2010. Afin de compenser cela, les enseignants entrant dans l’académie avec une part fixe d’au moins 175 points au barème et qui obtiendraient au mouvement, un poste en établissement, selon la procédure dite d’extension ou un poste en zone de remplacement, pourront conserver le bénéfice de leur barème durant deux années consécutives (mouvement 2011 et mouvement 2012). » Cette procédure exceptionnelle n’est proposée que pour le mouvement de cette année. > Etre cohérent et responsable ...ou ne pas être ! Le SNES appelle à refuser la mission de tuteur : de qui se moque-t-on ? Le SNES qui oublie visiblement que son abstention jadis au Conseil supérieur de l’éducation a rendu possible la masterisation, lance maintenant une pétition appelant à refuser la mission de tuteur. Les conditions d’entrée dans le métier sont catastrophiques pour nos futurs collègues. Ceux-ci doivent-ils subir une double peine en étant laissés seuls face aux élèves ? Le SE-UNSA n’appellera pas au boycott du tutorat, qui doit se faire sur la base du volontariat. Il défendra les collègues qui refuseront d’être tuteurs comme ceux qui accepteront cette tâche. > De nouveaux programmes d’histoire-géographie seront bientôt mis en œuvre en seconde et en première dans le cadre de la réforme du lycée et de leur actualisation régulière. Tant qu’à les actualiser, on aurait pu prévoir de nécessaires interactions avec les autres matières (ex.: physique-chimie et SVT en seconde) ce qui n’est malheureusement pas le cas. Que retenir ? De nouvelles thématiques très intéressantes (les Turcs à la fin du Moyen-Âge par exemple), mais pas forcément cohérentes, pour le programme de seconde qui change de paradigme en histoire - les européens dans l’histoire du monde – et continue à s’intéresser au développement durable. Plus de choix thématique pour les enseignants en seconde, mais aussi plus de « siècles » pour le programme de première (qui recouvre l’ancien programme de terminale) comment éviter alors la généralisation du cours magistral ? Si les compétences définies (élaborer un exposé, s’exprimer à l’oral, utiliser les nouvelles technologies) sont intéressantes, comment les mettre en œuvre dans un temps réduit, et sans moyens matériels pour cela ? Sanctions : des chiffres qui posent question > UNE ÉTUDE de G. Fotinos évalue à plus de 17 000 le nombre d’élèves exclus définitivement par conseil de discipline en 2008/09. Au cours de la même période, plus de 350 000 élèves ont été sanctionnés par une ou plusieurs journées d’exclusion temporaire. Difficile de résister au vertige que provoquent ces données. Toutefois, permettons-nous quelques remarques : • Notre Ministère si prompt à communiquer sur la difficulté scolaire ne dispose d’aucune donnée sur ce sujet. • Il existe une corrélation entre le climat des établissements et le niveau de sanction atteint : plus il est dégradé, plus les exclusions sont nombreuses et plus l’absentéisme augmente. • Dans certains bassins la rescolarisation des élèves – parfois très jeunes- exclus de plusieurs établissements au cours de la même année scolaire pose problème. Il en résulte le dévoiement de certains dispositifs tels que les classes relais, dont le but initial était de prévenir le recours au conseil au conseil de discipline et qui peuvent accueillir, faute de solution alternative, des élèves ayant déjà été exclus définitivement. Ce constat dressé, le problème reste entier. Convenons tout de même que ni l’angélisme brumeux de certains, ni les mouvements d’épaules du pouvoir ne sont porteurs d’une réponse. Florent DUPREZ Un pour tous, tous pour un ! Le SE-UNSA défend les COP ! Point sur la rénovation de la voie pro > LA RÉNOVATION DE LA VOIE PROFESSIONNELLE tourne à l’escroquerie. Des preuves ? Le contexte de suppressions de postes amène le regroupement de sections pour l’enseignement général, en dégradant les conditions d’études. L’accompagnement personnalisé n’est pas mis en place comme il le devrait, quand il entre en concurrence avec les heures de dédoublement, ou encore quand la capacité d’accueil des CAP n’a pas été augmentée pour prendre en charge tous les laisséspour-compte du bac pro 3 ans. L’ORIENTATION en danger ! Le ministère vient de remettre un document de travail sur les missions des conseillers d’orientation. Le SE-UNSA a refusé d’amender un texte qu’il juge indigent et dangereux : • indigent, puisqu’il ne prend pas en compte le fait que l’orientation est une responsabilité partagée et qu’il est indispensable de définir les missions de tous les personnels, dans le respect des compétences de chacun. • dangereux, car il ne fait aucune référence ni aux CIO ni à l’ONISEP, qu’il tend à limiter l’action des COP aux « publics à besoins particuliers » sans préciser qui ils sont. La notion de « conseil approfondi » est introduite mais sans la clarifier. La seule indemnité (83€ cette année, 111 l’année prochaine), même si elle n'est pas négligeable, ne saurait compenser les manques criant d'un CCF toujours plus important : augmentation du poids du CCF, manque de cadrage des inspections, outils notamment de partage, pour permettre aux collègues d’enrichir leurs évaluations absents...N’en jetez plus, la coupe est pleine ! Le SE-UNSA souhaite que le ministère s’appuie sur les travaux de qualité menés en 2007 avec la DGESCO en les actualisant pour prendre en compte les évolutions récentes (orientation active, réforme du lycée). Par ailleurs, pour le SE-UNSA, il convient d’intégrer pleinement le concept d’orientation tout au long de la vie et pour cela doter les CIO de cette mission et des personnels qualifiés pour l’assurer. D.G. Le SE-UNSA sera attentif à la mise en place de ces mesures, tout comme l’indemnité de terminale bac pro. La rénovation de la voie professionnelle devait améliorer la présence, la réussite, la poursuite d’études pour les élèves de la voie professionnelle ! NON TIT ULAIRE S Cette réforme n'a pas été mise en place avec des objectifs purement comptables et budgétaires ? Qu'on nous le prouve ! Dans l’Académie de Versailles, des rendez-vous seront pris à la rentrée pour faire le point sur la capacité d’accueil, le taux de pression et le taux de remplissage des filières. A suivre... Nicolas ANOTO Visitez l’espace dédié sur www.se-unsa.org SE-UNSA Paris 01 44 52 82 00 - [email protected] http://se75.wordpress.com/ désire recevoir le spécial TZR dès sa parution en juin pour moi ou pour le diffuser dans mon établissement Une seule adresse pour le demander : [email protected]