Prédication 111225 Jean 10.7-11 Je suis venu afin que vous ayez la

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Prédication 111225 Jean 10.7-11 Je suis venu afin que vous ayez la
Église Évangélique Libre d'Aix en Provence
BP 510
3 Avenue du Deffens
13 091 Aix en Provence Cedex 02
Pasteur Frédéric Baudin
Prédication du 25 décembre 2011
Je suis venu, afin que vous ayez la vie en abondance
Jean 10.7-11
Fréderic Baudin
Lecture
Jean 10.7-11
Jésus dit:
« Oui, je vous le déclare, c’est la vérité : je suis la porte de l’enclos des brebis.
Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs, des brigands ; mais les brebis ne
les ont pas écoutés.
Je suis la porte. Celui qui entre en passant par moi sera sauvé ; il pourra entrer et sortir,
et il trouvera sa nourriture.
Le voleur vient uniquement pour voler, tuer et détruire. Moi, je suis venu pour que les
humains aient la vie et l’aient en abondance.
Je suis le bon berger. Le bon berger est prêt à donner sa vie pour ses brebis… »
Prédication
Le choix de ce verset pour le culte de Noël, disons le tout de suite, n’a rien à voir avec
l’abondance des cadeaux et des repas en ce temps de Noël !
On s’est beaucoup servi de ce verset, en particulier dans les milieux évangéliques, aux
États-Unis comme en Europe, mais aussi en Afrique ou en Asie, pour justifier l’abondance
matérielle des chrétiens comme un signe de la bénédiction de Dieu.
Beaucoup d’autres chrétiens ont heureusement dénoncé cette "théologie de la prospérité "
comme une doctrine dangereuse pour l’Église…
Il est en effet courant d’entendre que l’abondance matérielle peut être considérée comme
une bénédiction de Dieu ; et dans les pays pauvres, on peut entendre des prédicateurs
enthousiastes promettre aux foules de chrétiens, parfois dénués de tout, une bénédiction
qui mettra fin à leur misère au prix de leur foi en Jésus-Christ.
On les fait rêver, mais finalement c’est un mensonge, qui peut se transformer en
cauchemar, ou au moins en une grande déception…
Je ne vais pas entrer dans l’analyse détaillée de cette situation (je le ferai la semaine
prochaine), car nous allons nous concentrer aujourd'hui sur cette phrase de Jésus :
« Je suis venu afin que vous ayez la vie en abondance ».
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Frédéric Baudin
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Prédication du 25 décembre 2011
Église Évangélique Libre d'Aix en Provence
Je suis venu, afin que vous ayez la vie en abondance
Jean 10.7-11
Il me semble que cette affirmation du Seigneur va bien au-delà d’une simple prospérité
matérielle.
Le mot grec n’est pas facile à traduire, il signifie : « ce que nous avons en plus », ou bien :
« ce qui nous a été donné en plus alors que nous ne l’espérions pas » ; on le traduit souvent
dans d’autres passages par « ce qui est superflu ».
On peut enfin le comprendre comme une sorte de superlatif, que l’on traduit alors par
« abondance », et il est vrai que l’abondance, c’est ce qui vient en plus de ce que nous
considérons comme « normal », en plus des besoins élémentaires pour vivre.
Ce que Jésus veut donc signifier là, à condition bien sûr que l’araméen parlé par Jésus soit
comparable au grec écrit par Jean (j’ai vérifié, et ce n’est pas évident de trouver le
correspondant hébreu, sauf Proverbes 14.23 : Tout travail (persévérant, acharné) procure
un « salaire », bénéfice, abondance).
En d’autres termes : un surplus de travail produit un surplus de salaire ! (Ça vous rappelle
peut-être un slogan bien connu ! Je n’insisterai pas !)
Bref, Jésus signifie par cette phrase que ce qu’il apporte, c’est ce qu’on peut considérer
comme en plus de la vie, davantage que la vie sur terre et davantage que des biens
matériels : c’est la vie véritable, la vie éternelle, le salut, la grâce.
Dans le contexte de l’Évangile de Jean, cette phrase vient à la suite de toute une
démonstration de Jésus qui s’adresse à un large auditoire, à ses disciples bien sûr, mais
aussi aux pharisiens qui l’écoutent et qui n’arrivent décidément pas à croire qu’il est le
Messie promis à Israël.
Jésus se présente comme le Bon Berger, c’est-à-dire comme un homme envoyé par Dieu
pour rassembler son peuple, comme un nouveau Roi, comme le Messie, précisément.
Les prophètes ont souvent adressé des reproches aux rois d’Israël lorsqu’ils
transgressaient les commandements de Dieu, notamment lorsqu’ils rendaient un culte aux
dieux étrangers et qu’ils égaraient ainsi leur peuple qui avait tendance à les imiter, quand
ils n’y étaient pas obligés par la force...
Car les rois se conduisaient souvent en tyrans, ils dominaient sur leur peuple d’une façon
malsaine, excessive, totalitaire, en particulier pour accaparer les richesses du pays.
Les prophètes décrivent alors le peuple d’Israël comme un troupeau de brebis dispersées
sur les collines, un troupeau sans berger pour veiller sur lui, pour le rassembler, pour le
mener dans les bons pâturages, pour rechercher le bien des brebis.
(Nombres 21.17 ; 1 Rois 22.17 ; Ézéchiel 34.5, 8 ; Zacharie 10.2 ; 11.17)
Ils promettent donc la venue d’un Berger digne de ce nom, un berger qui rassemblera les
habitants du pays sous sa houlette, un bon Berger qui est à coup sûr le Messie, un roi juste
dont le règne sera éternel ; un roi honnête qui sera comme un serviteur, prêt à mourir pour
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Frédéric Baudin
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Je suis venu, afin que vous ayez la vie en abondance
Jean 10.7-11
son peuple, comme le précise Ésaïe (chap. 53).
cf. aussi : Ésaïe 40.11 ; Jérémie 31.10 ; Ézéchiel 34.12, 23 ; 37.24 ; Amos 3.12.
C’est précisément cela que certains chefs religieux parmi les juifs du temps de Jésus ont
du mal à croire : pour leur donner une vie abondante, il faut d’abord que le Messie meure…
Pour régner comme un roi fidèle, il faut d’abord que le Messie vienne comme un serviteur,
comme un simple berger.
Comme Ésaïe l’avait annoncé, tous ceux qui voient Jésus, qui le découvrent, certes comme
un homme extraordinaire qui fait des miracles, mais qui le découvrent aussi comme un
homme ordinaire, qui s’abaisse, qui pleure, qui souffre, tous ceux qui assistent à son procès,
puis à son exécution, même ses plus fidèles disciples, personne pour ainsi dire n’arrive à
croire qu’il est le bon Berger, le Messie envoyé par Dieu à son peuple Israël ainsi qu’à tous
les peuples de la terre.
Mais il fallait pourtant que Jésus meure pour nous donner la vie, il fallait qu’il donne sa vie à
la place de la nôtre, comme pour nous racheter, pour payer notre dette.
Ce n’était pas évident à comprendre, et on peut même se demander ce que Marie avait
compris lorsqu’elle a mis au monde cet enfant exceptionnel, conçu en elle par Dieu luimême, par son Esprit.
Quand Dieu avait promis à son peuple de « lui rendre visite » en quelque sorte, de marcher
au milieu d’eux (promesse dans le désert après la sortie d’Égypte), il n’était sans doute pas
évident de penser que Dieu viendrait en personne, que son Fils se ferait homme, qu’il allait
naître dans un lieu misérable (une étable ! avec toutes ses odeurs et son inconfort !), et
qu’après un ministère étonnant de quelques années, il allait mourir sur une croix romaine…
Mais Jésus était bien le Bon berger. C’est d’ailleurs le fait qu’il ait accepté de mourir pour
son peuple qui est la preuve qu’il est le bon Berger, et non un voleur de troupeau…
Ce bon berger est revenu à la vie, et il peut nous communiquer sa vie, une vie qui vient en
plus de la vie que nous avons reçue à notre naissance, une vie abondante.
Ce bon Berger rassemble son peuple parmi toutes les nations, parmi les juifs comme parmi
les non-juifs, pour le conduire comme un seul troupeau, et vers les meilleurs pâturages.
Il nous promet la bénédiction de sa présence dans toutes les circonstances, dans
l’abondance matérielle (alors, soyons reconnaissants et partageons nos richesses), comme
dans le dénuement, ou plus souvent dans la vie ordinaire…
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Je suis venu, afin que vous ayez la vie en abondance
Jean 10.7-11
La vie abondante, c’est de suivre ce bon Berger, c’est d’écouter sa voix, c’est de se nourrir
de sa parole, c’est aussi de la mettre en pratique, et c’est aussi un moyen certainement de
mieux vivre dans ce monde !
Mais c’est surtout en recevant le cadeau de la grâce, du pardon de Dieu qui est en Jésus,
que nous recevons la vie abondante, le vrai cadeau de Noël !
Textes à méditer
Psaume 23
Le Seigneur est mon berger, je ne manquerai de rien.
Il me met au repos dans des prés d’herbe fraîche, il me conduit au calme près de l’eau.
Il ranime mes forces, il me guide sur la bonne voie, parce qu’il est le berger d’Israël.
Même si je passe par la vallée obscure, je ne redoute aucun mal, Seigneur, car tu
m’accompagnes. Tu me conduis, tu me défends, voilà ce qui me rassure.
Face à ceux qui me veulent du mal, tu prépares un banquet pour moi. Tu m’accueilles en
versant sur ma tête un peu d’huile parfumée. Tu remplis ma coupe jusqu’au bord.
Oui, tous les jours de ma vie, ta bonté, ta générosité me suivront pas à pas. Seigneur, je
reviendrai dans ta maison aussi longtemps que je vivrai.
Jean 10.14-16
Je suis le bon berger.
Je connais mes brebis et elles me connaissent, de même que le Père me connaît et que je
connais le Père. Et je donne ma vie pour mes brebis.
J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas dans cet enclos. Je dois aussi les conduire ; elles
écouteront ma voix, et elles deviendront un seul troupeau avec un seul berger.
Hébreux 13.20-21
Que le Dieu de paix qui a ramené d’entre les morts le grand berger des brebis, par le sang
d’une alliance éternelle, notre Seigneur Jésus, (que le Dieu de paix) vous rende aptes à tout ce
qui est bien pour faire sa volonté ; qu’il fasse en nous ce qui lui est agréable par Jésus-Christ, à
qui soit la gloire aux siècles des siècles ! Amen !
1 Pierre 21-25
Christ a souffert pour vous et vous a laissé un exemple, afin que vous suiviez ses traces ; lui qui
n’a pas commis de péché, et dans la bouche duquel il ne s’est pas trouvé de fraude ; lui qui,
insulté, ne rendait pas l’insulte ; souffrant, ne faisait pas de menaces, mais s’en remettait à
Celui qui juge justement ; lui qui a porté nos péchés en son corps sur le bois, afin que, morts à
nos péchés, nous vivions pour la justice ; lui dont la meurtrissure vous a guéris.
Car vous étiez comme des brebis errantes, mais maintenant, vous êtes retournés vers le berger
et le gardien de vos âmes.
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