roi malgre

Numéro 12
avril 2007
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déclaration d’une prophétesse d’ishtar ( en l’an 2007)
Sylvia Joss
illustrations Pascale Delévaux
Époque :
an -2340 av. J.-C. environ
Situation :
sur la demi-sphère formée par la Planète Terre
dans la partie méridionale de la Mésopotamie
au sein de la cité temple d’Uruk
Atmosphère :
l’émotion coule sur les larmes du bonheur
la dévotion est palpable pour la Déesse Ishtar
Protagonistes :
ISHTAR :
La Grande Déesse mésopotamienne Ishtar est appelée aussi Inanna
chez les Sumériens. Ishtar « la bienveillante », divinité mâle le matin et le
soir divinité femelle. Elle est la sœur de Shamash, dieu de la lumière, et
en même temps d’Ereshkigal, la divinité du monde infernal. Adorée à
Ourouk, où son culte évince celui de son père Anou, elle a pour emblème
une étoile ; déesse guerrière, debout sur un ou deux lions, elle porte le
carquois ; d’une main elle tient une arme courbe et de l’autre un sceptre tout
en assistant le Roi en marchant à côté de lui. Son temple à Babylone s’appelle l’Etourkalama, la « maison qui est la bergerie du pays ». Ishtar est la déesse
de l’amour et du sexe. Sa personnalité a vraisemblablement absorbé d’autres
déesses. Elle incarne la femme par excellence. Sa beauté, sa volupté sont
égales à ses colères, sa perfidie. Après avoir séduit ses innombrables amants,
elle les rejette aux Enfers en les métamorphosant en animaux abjects. Elle
fait partie de la triade des dieux planétaires. Elle est la déesse de l’étoile
Vénus, de l’amour, et la déesse tutélaire d’Uruk (dans la Bible, Erech).
EPOUX D’ISHTAR :
Dans les mythologies sumérienne, babylonienne et assyrienne, Tammuz est le dieu de la Fertilité, des Animaux, des Moissons et des Plantes.
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ERESHKIGAL :
La déesse sumérienne et akkadienne règne avec son amant Nergal en
tant que reine des Enfers. Ces enfers d’où personne ne revient. La sœur
d’Ishtar est violente, ténébreuse, invisible à la vue des humains. Ereshkigal
reçoit les oblations mortuaires.
ÉA :
Dieu de la magie, de la sagesse, des incantations, un des créateurs de
l’humanité, (Enki en sumérien) Eridu est le patron des exorcistes. Connu
aujourd’hui sous le nom d’Éa, il gouverne sur les eaux souterraines, les
océans, les lacs, l’eau douce, les sources. Éa enrichit les rivières de poissons,
régularise les mouvements de la mer, gère les vents, crée les outils. Audessous de cette nappe phréatique se trouvent les Enfers, et, au-dessus,
la Terre. Éa est souvent représenté sous forme humaine avec un ruisseau
coulant sur ses épaules. L’autre image d’Éa est celle d’une chèvre à queue
de poisson. On retrouve cette chèvre-poisson dans le signe astrologique du
capricorne.
LES DIEUX INFERIEURS :
Ils sont les bons génies, les taureaux ailés à tête humaine et coiffés
d’une mitre. Leur mission est de protéger les Dieux et les hommes.
LES PROPHETESSES D’ISHTAR :
Sarah, Myriam, Débora, Hanna, Abigaïl, Houlda et Esther ont
été les sept prophétesses d’Ishtar. Elles sont l’incarnation de la déesse
Ishtar, elles possèdent le charme indéniable qui permet de rayonner sur
toute l’humanité. Elles sont les prostituées sacrées en Mésopotamie. Une
prophétesse citée dans la Bible est Sarah : « […] De fait, quand Abram arriva
en Égypte, les Égyptiens virent que la femme était très belle. Les officiers
de Pharaon la virent et la vantèrent à Pharaon; et la femme fut emmenée
au palais de Pharaon » (Genèse 12 : 14 – 15). Une autre prophétesse dont la
Bible fait mention est Esther, fille d’Abigaïl : « Esther convaincue lui dit
(au Roi Mardochée) en substance : « Va rassembler tous les Juifs de Suse.
Jeûnez à mon intention. Ne mangez ni ne buvez de trois jours et de trois
nuits. De mon côté, avec mes servantes, j’observerai le même jeûne. Ainsi
préparée, j’entrerai chez le roi malgré la loi et, s’il faut périr, je périrai »
(Esther 4 : 16).
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déclaration d’une prophétesse d’ishtar (en l’an 2007)
LE CHEMIN AUX ENFERS D’ISHTAR
La Déesse Ishtar revêt les sept parures qui concentrent tous ses pouvoirs. Elle sait que la route mortelle la dépouillera de ses talismans, de ses
signes de royautés. Avant de partir, elle demande à son conseiller Ninshubur d’implorer l’aide des dieux si elle ne devait pas revenir au bout de trois
jours et trois nuits. Par amour pour son époux disparu, Ishtar rejoint le
royaume des trépassés. Les sept portes de ce monde sont gardées par des
hommes obéissant aux ordres de leur reine du pays du non-retour.
Aux trois première portes, Ishtar est dépouillée de toute richesse, de
ses pierres précieuses, de ses bijoux flamboyants, de ses parures
Les ornements sur sa poitrine sont détachés afin d’effacer ses traits de
femme, au quatrième barrage de ces terribles enfers
Le cinquième accès a effacé cette grâce naturelle et les courbes de son
corps tracé par une ceinture sur ses hanches
À la sixième étape, proche du but... ses bracelets entourant ses mains,
ses chevilles, soulignant sa luxure exacerbée sont arrachés
Septième porte… les vêtements cachant encore son intimité lui sont
retirés… Nue, Ishtar est la pureté.
Ereshkigal déverse les soixante horribles maladies sur sa sœur… La
reine des Enfers a désormais atteint son but… Puis, le cadavre d’Ishtar est
pendu au centre du palais d’Ereshkigal.
L’absence de fécondité et de fertilité sur terre inquiète les dieux et
les hommes. Les derniers flocons de vie disparaissent. Après trois jours et
trois nuits, le conseiller d’Ishtar sonne l’alarme. Toutes les divinités et tous
les hommes doivent s’unir pour sauver la Déesse Ishtar. Éa façonne un bel
eunuque chargé de charmer Ereshkigal. Cet être créé par le dieu de la magie
accomplit sa mission car il parvient à délivrer le corps inanimé d’Ishtar.
Grâce au breuvage de vie d’Éa, la déesse Ishtar ressuscite. En remontant sur
Terre, Ishtar est vénérée par tous les dieux et les hommes.
(version akkadienne écrite au IIe millénaire)
Sylvia Joss
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Moi, Prophétesse d’Ishtar
Je suis le sol de vos âmes
Tapissé de violettes en satin
Mon corps est un voilier
Venez dans le monde des déités
Moi, Prophétesse d’Ishtar
Je suis la résonance de toute femme
Cachée aux ciels de vos jardins
Abandonnés par des secrets voilés
Moi, Plumes d’Arbre
Je voltige dans l’intensité du feu violet
Reflétant le bleu du divin
Là, ma tonalité subtile retentit
Dans le silence de vos mémoires
Vous êtes agonisants et nulle part
Moi, Plumes d’Arbre
J’abhorre votre inlassable culture du laid
Ainsi que votre inépuisable dédain
Inscrits en lettres de mépris
Moi, Éclats de Puissance
Je suis la bouche bleue du sang
Enchevêtrant les délices des essences
Des dieux mineurs et engloutis
Levant mon étendard, je pars affronter
Mes ennemis avec toute ma sensualité
Je suis offerte à l’éternité
Moi, Éclats de Puissance
Je flotte dans l’amour indécent
Mon corps me rappelle l’absence
De fécondité entre mes cuisses
Sylvia Joss
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Moi, Pupille des Silences
Dos à dos avec les mots puissants
Je danse avec la verdure
De ma solitude pour apprendre
Pour capter le savoir, pour apprivoiser
Toutes les gammes de l’Absolu
Dans cet isolement, je cherche
À vous préserver de mes faiblesses
Moi, Pupille des Silences
Je rejette le futile, l’illusoire réticent
Que la Beauté, le merveilleux durent…
Je les laisse me surprendre
Moi, Force de Vie
J’ondule au milieu des cornes jaunies
Les taureaux attendent mon épée tendue
Moi, Force de Vie
Je réinvente le possible, l’utopie
En clignant mon esprit de légende
Je vibre
Moi, Carrefour de Croyances
J’améliore les destins sans miracle
Le paravent orangé de ma dévotion
Se désaccorde de l’ordinaire
Moi, Carrefour de Croyances
Rebelle à toutes touches du banal
Je sais que le monde est déception
Voilà mon calvaire
Moi, Enchanteresse des Sens
Je me rends au puits d’amour
Toutes mes victimes charnelles m’attendent
Pour assouvir mes fantasmes rouges
Moi, Enchanteresse des Sens
Je les envoûte de ma féminité velours
En frémissant par leurs déraisons débordantes
Je leur souris à tous
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déclaration d’une prophétesse d’ishtar (en l’an 2007)
Ne jamais se mentir
Ne jamais se trahir
Je suis le cristal d’Ishtar
Toujours évoluer
Toujours avancer
Avec grandeur et spiritualité
Moi, Prophétesse d’Ishtar
Moi, votre sang
Seule au milieu
Des deux lunes
Je me donne
Avec ferveur
…
Sylvia Joss
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