forum GRM/Schaeffer - Philharmonie de Paris

Transcription

forum GRM/Schaeffer - Philharmonie de Paris
François Gautier
président
Brigitte Marger
directeur général
titre de cycle
En 1948, Pierre Schaeffer propose un art nouveau qu’il nomme en 1950 « musique
concrète » : composer à partir de sons enregistrés (sur disques puis sur bandes
magnétiques) en les combinant, les manipulant sur leur support d’enregistrement. En 1949, il est rejoint par Pierre Henry avec lequel il réalise notamment la
Symphonie pour un homme seul. En 1951, le Groupe de recherches de musique
concrète est créé et officialisé pour aboutir, en 1958, au Groupe de recherches
musicales (GRM) fondé au sein de la RTF.
Boulez, Barraqué, Philippot, Ferrari, Mâche, Malec, et bien d’autres se sont, chacun différemment, intéressés aux expériences de Pierre Schaeffer. Depuis, bien
des événements musicaux sont venus s’ajouter à l’histoire de cette fondation
réunissant d’autres compositeurs tels Canton, Parmegiani, et François Bayle qui
a dirigé le GRM de 1966 à 1997. A partir de 1975, le G.R.M. devenu un département
de l’Institut National de l’Audiovisuel (INA) a orienté principalement ses efforts vers
le développement de ses moyens technologiques (surtout informatiques), et vers
les publications écrites et sonores de ses travaux.
Ces deux forums musicaux rendent hommage à Pierre Schaeffer et retracent
l’histoire du GRM qui peut être considéré le plus ancien des centres de musique
électroacoustique et de recherche musicale.
Pascale Saint-André
responsable du service culturel
du musée de la musique
2 | cité de la musique
samedi
17 octobre - 15h
amphithéâtre du musée
forum musical
hommage à Pierre Schaeffer
Histoire et perspectives
conférence de Sylvie Dallet
La leçon de musique de Pierre Schaeffer (1978, 55mn)
film de Nat Lilenstein, émission de Mildred Clary
entracte
Variations autour des cinq Etudes de Bruits (1948)
de Pierre Schaeffer :
Pierre Schaeffer Etude imposée ou Etudes aux
chemins de fer (n°1) durée : 2 minutes 50
Pierre Couprie Steamtrain Study
durée : 12 minutes 30
Pierre Schaeffer Etude pathétique ou Etude aux
casseroles (n°5) durée : 4 minutes
Laurence Bouckaert Rouge Pathos
durée : 6 minutes
Pierre Schaeffer Etude composée ou Etude noire
(n°4) durée : 3 minutes 54
Francis Larvor Décomposée
durée : 5 minutes 10
Pierre Schaeffer Etude déconcertante ou Etude
aux tourniquets (n°2) durée : 1 minute 54
Frédéric Blin Tourni Kong
durée : 5 minutes 30
Pierre Schaeffer Etude concertante ou Etude violette (n°3) durée : 3 minutes 18
Jean-Baptiste Favory Bruit mauve
durée : 5 minutes 30
en partenariat
avec le Centre d’Etudes et de Recherche Pierre Schaeffer
Pierre Schaeffer - 40e anniversaire du GRM
Pierre Schaeffer
« J'écris ces lignes à l'orée du demi-siècle. Trop de
choses sont arrivées ces derniers temps pour que
nous soyons trop affirmatifs. Qui nous dit que durant
ces cinquante années une nouvelle musique ne se
soit pas mise à s'inventer ? Nous n'en sommes pas
tellement sûrs. »
P. S. (A la Recherche d’une musique concrète, 1952)
« Dans certains cas, le bruit, définitivement arraché
à son caractère épisodique, devient une véritable
matière sonore. Ce ne sont plus des sons purs que
peuvent caractériser un chiffre de hauteur et un chiffre
de durée, mais des objets sonores complexes qui
comportent tout un spectre de hauteurs et de timbres
et toute une organisation rythmique. Dans un autre
cas, il n'apparaît pas possible d'enlever aux bruits
leur caractère dramatique ; ils gardent un caractère
évocateur ou symbolique ; quelque effort qu'on fasse
pour leur donner un caractère abstrait, on ne fait que
s'essouffler pour un résultat presque inhumain. »
P. S. (Présentation du Concert de bruits, 1948)
Sylvie Dallet
Histoire et perspectives
4 | cité de la musique
En avril 1948, à la suite de nombreux essais autour du
décor sonore et de la radiophonie, le poète et ingénieur polytechnicien Pierre Schaeffer (1910-1995)
découvrait une nouvelle forme musicale qu’il baptisait « musique concrète ». Cette musique issue de
l’enregistrement allait être théorisée à travers deux
livres principaux : A la Recherche d’une musique
concrète (1952) et le Traité des objets musicaux
(1966). En effet, la découverte de la musique concrète
transformait radicalement l’approche de la musique
contemporaine en substituant à la note, valeur de
référence occidentale, l’« objet sonore ». Conscient
du caractère révolutionnaire de son invention, Pierre
Schaeffer allait consacrer trente ans de sa vie professionnelle à concevoir, avec ses équipes (Groupe
Pierre Schaeffer - 40e anniversaire du GRM
de Recherches de Musique Concrète en 1951,
Groupe de Recherches Musicales en 1958), un « solfège sonore » qui puisse servir de guide aux générations futures.
S. D.
Pierre Couprie
Steamtrain Study
œuvre réalisée au Sonic Research Studio de l’Université
Simon Frazer, Burnaby (Vancouver - Canada, 1997) et composée en hommage à l'Etude aux chemins de Fer Pierre
Schaeffer, la première des Etudes de Bruits (1948).
Deux types de sources :
1) des enregistrements de locomotives à vapeur
française, américaine et anglaise en service entre
1852 et 1972 ;
2) un son bouclé tiré de l’Etude aux chemins de Fer de
Pierre Schaeffer transformé notamment à l’aide d'un
procédé de synthèse granulaire.
Départ violent - strates de boucles entrecoupées de
sons très courts.
Centre : même sons mais sous forme de montage, les
uns à la suite des autres.
Troisième partie : reprise du flux continu du début.
Le voyage se termine sur un quai de gare.
P. C.
Laurence Bouckaert
Rouge Pathos
œuvre réalisée au studio de La Grande Fabrique, Dieppe,
1998 ; coproduction La Grande Fabrique, Centre d’Etudes
et de Recherche Pierre Schaeffer.
La « légèreté du concret et du quotidien » dont parlait
Michel Chion lorsqu'il évoquait la musique de Pierre
Schaeffer est un peu dépassée. Aujourd'hui, (cinquante ans plus tard,) l'homme est mordu par le
concret, digéré par le quotidien. Le concret le saisit
dans ses griffes et referme ses dents sur lui. Le quotidien l'englue dans ses sucs agressifs. Acide, il grouille
à nos muqueuses, autour de nos muqueuses, autour
de nos yeux, nos narines et nos lèvres, ainsi qu'un
poivre, il suppure au bas de nos ventres, à nos accès
notes de programme | 5
Pierre Schaeffer - 40e anniversaire du GRM
les plus discrets. Si nous cherchons du souffle,
ouvrons la bouche, il l'emplit de son amertume ; si
nos bras se relâchent un seul instant, son âcreté nous
presse. Il caresse comme une langue, avec une
vigueur sourde et corrosive, l'épouse de ses contours.
De cette prise, Laurence Bouckaert voudrait s'abstraire, se dégager de cette armure de sel. Mais là où
Pierre Schaeffer avait encore accès au pathétique, il
n'y a plus guère que du pathos, ou de la cruauté.
D'où la graisse blanche et filandreuse, les tendons
paillés comme du riz, l'écaillure du vernis à ongle.
D'où le sang qui nous monte aux lèvres, y caille avec
une odeur, qui nous gorge. Une seconde a suffi pour
que son ruban rouge orne ainsi le devant des corps,
plaie gigantesque irradiant sa défense. Une mutilation perfectible, une matière liquide à manier, à faire
mûrir comme un beau fruit d'automne, aux chairs
tavelées, durement marquées, presque dénaturées.
Des sons. Elle aussi les fera servir. Elle édifiera son
propos d'après leur nuée caustique, avec la rage et
l'énergie qu'ils ont, métal qu'on trempe au feu du
quotidien, aux alcalis concrets.
François Roman
Francis Larvor
Décomposée
œuvre réalisée au Remorqueur (Montreuil, 1998)
L'Etude n° 4 : (Etude noire, Composée), ou Etude au
Piano, énonce par ses titres la raison qui m'a entraîné
dans le cadre d'un piano droit et les lames d'un piano
d'enfant, à l'écoute des éléments sonores de cette
expérimentation/hommage, composition/retour aux
sources, décomposition/renaissance. Immersion dans
les paradoxales machines de Pierre Schaeffer pour
en extirper thème et reprises, lignes mélodiques ou
motifs imperceptibles à l'oreille nue, forme avec coda,
et aussi une certaine tristesse. Comment faire ?
Comme lui, peut-être, pour commencer. Ensuite, les
sons décideront... Après cinquante ans de musique
concrète, l'envie d'arrêter le temps n'a pas changé ;
6 | cité de la musique
Pierre Schaeffer - 40e anniversaire du GRM
s'introduire dans la matière, saisir quelques mouvements, révéler un contraste, faire vivre l'instant à l'infini, sont tous les jours un peu plus possibles, et cette
recherche essentielle jamais achevée.
F. L.
Frédéric Blin
Tourni Kong
œuvre réalisée dans le studio personnel du compositeur
(Toulouse, 1998).
Si Tourni Kong est un étude du jouet hypnotique, la
puce électronique y a sa place. Si Tourni Kong est la
bande son de la version jeu vidéo du tourniquet, la
manivelle a été remplacée par le joystick et on ne
tourne plus en rond, on zappe. En retenant l'esprit
ludique de l'Etude aux tourniquets, l'exploration des
multiples objets sonores issus d'une ludothèque serait
une voie pour percer son secret. Au milieu des échantillons d'un univers électronique en lutte, la sonorité du
tourniquet se transforme et s'adapte pour enfin triompher par son absurdité et sa simplicité.
F. B.
Jean-Baptiste Favory
Bruit mauve
œuvre réalisée au Stu-stu (Paris, 1998).
Une relecture de l'Etude violette de Pierre Schaeffer, un
regard sur la naissance de la musique concrète et ses
premiers objets sonores chauffés au rouge par le crépitement incontrôlable des disques souples. Quelque
peu normalisés par la suite à l'apparition du numérique, ceux-ci deviendront souvent plus lisses, bleus et
froids comme l'éloignement de l'expression primale.
C'est de cet antagonisme, de ce mélange sonore du
rouge et du bleu qu'est né ce bruit mauve. Un format
court, quelques Larsens... et une fleur odorante.
J.-B. F.
notes de programme | 7
dimanche
18 octobre - 15h
amphithéâtre du musée
forum musical
40e anniversaire du GRM
La Recherche Musicale en trois dimensions
conférence de François Delalande
Lignes et Points (1966, 7mn)
film de Piotr Kamler, musique de François Bayle
Des nouveaux instruments pour la musique
conférence de Daniel Teruggi
Le créateur et la machine
conférence de Jean-Claude Risset
Le Labyrinthe (1970, 12 mn)
film de Piotr Kamler
musique de Bernard Parmegiani
entracte
Du concret à l’abstrait :
Daniel Teruggi Sonal Ina (1995)
Pierre Schaeffer Etude aux chemins de fer (1948)
Jacques Rouxel Principe Shadok (voix de Claude
Piéplu, 1968)
Bernard Parmegiani Indicatif de l’aéroport de
Roissy (1971)
François Bayle Erosphère (1978)
Pierre Schaeffer Conférence publique (1969)*
Michel Chion Télépanaphonie (1985)*
Ivo Malec Triola ou Symphonie pour moi-même (1977)
Olivier Messiaen Sur la musique concrète (1957)*
Bernard Parmegiani Indicatif de France Culture (1972)
Radio Review (1952), voix de Claude Piéplu *
Pierre Schaeffer, Pierre Henry Bidule en ut (1950)
Pierre Henry empreinte (1997)*
Edgar Varèse acousmathèque (1959)*
Luc Ferrari Hétérozygote (1964)
Jérôme Peignot Musique et Modernité (1952)*
Daniel Teruggi Instants d’hiver (1993)
Jacques Lejeune Le Cantique des Cantiques (1983)
Bernard Parmegiani Des mots et des sons (1971)
François Donato Annam (1993)
François Bayle Opus, France Culture (1992)*
Pierre Schaeffer, Pierre Henry Symphonie
pour un homme seul (1950)
Denis Dufour Messe à l’usage des vieillards (1987)
J. Schwarz, M. Portal, J.F. Jenny Clark Canto
(1993)
Christian Zanési Arkhéion, les voix de Pierre
Schaeffer (1997)
Bernard Parmegiani Sonare (1966)
coproduction cité de la musique, INA - GRM
* document INA - GRM
durée : 25 minutes
Pierre Schaeffer - 40e anniversaire du GRM
François Delalande
La recherche musicale
en trois dimensions
On aura beaucoup insisté, en cette année de cinquantenaire, sur cette révolution, survenue en 1948, qui a
ouvert, à côté de la « technologie » classique de l’écriture fondée sur l’emploi du papier et du crayon, une
autre voie : l’usage des machines électroacoustiques
pour fixer, travailler, composer le son. On soulignera ici
une conséquence immédiate : à côté d’une création
expérimentale, la nécessité d’inventer des outils, et celle,
fondamentale, de réviser la Théorie de la musique. A
cette tâche se sont attachés trois types d’acteurs (quelquefois polyvalents) : musiciens, techniciens, scientifiques ; et est apparu un nouveau type d’institution, le
Centre de Recherche Musicale (la naissance du GRM en
1958 marque l’apparition du concept), que l’Etat, à travers différents relais, a pu soutenir. La création, le plus
souvent, n’est plus l’affaire d’un individu mais s’appuie
sur une équipe pluridisciplinaire.
F. D.
Piotr Kamler
Lignes et Points
Ce film abstrait est né de la collaboration d’un musicien et d’un peintre-cinéaste. Après avoir choisi séparément des moyens plastiques et sonores, Piotr
Kamler et François Bayle on établi en commun un
découpage où sons et images sont considérés
comme des éléments parallèles. Le film réalisé nous
introduit dans un univers abstrait, infini sidéral peuplé de sons étranges où surgissent et évoluent avec
des mouvements tantôt lents, tantôt saccadés, des
formes lumineuses, des taches lunaires et des fourmillements de points que viennent parfois trancher
des lignes immatérielles.
Daniel Teruggi
Des nouveaux
instruments pour
la musique
Dans l'histoire de la musique, les compositeurs ont
toujours intégré, dans leurs musiques, les évolutions
que les luthiers apportaient à leurs instruments. A
partir de 1950 et avec l'invention de la musique
concrète, cette relation va s'inverser et ce seront les
compositeurs qui proposeront des instruments tout à
fait nouveaux et appelés « outils pour faire de la
10 | cité de la musique
Pierre Schaeffer - 40e anniversaire du GRM
musique ». Le luthier se transformera en ingénieur et
le compositeur devra à son tour apprendre le maniement de ces nouvelles machines. Ce bouleversement
a profondément marqué notre musique d'aujourd'hui
au point que les compositeurs sont devenus « des
inventeurs de sons ». Quelles sont ces nouvelles
machines, aux noms étranges de Phonogènes,
Morphophone, Syter et bien d'autres qui façonnent
depuis 50 ans nos musiques ?
D. T.
Jean-Claude Risset
Le créateur
et la machine
Les instruments de musique sont des machines élaborées : le compositeur intériorise leurs contraintes
dans son processus de composition. Les musiques
« expérimentales » font appel à des machines destinées initialement à la reproduction sonore, et détournées en vue de la création musicale. Avec l’ordinateur,
on n’a plus affaire à un outil, mais à un atelier qui permet de construire de multiples outils - intellectuels
aussi bien que matériels. Les contraintes paraissent
disparaître, ou plutôt on peut dans une large mesure
les modifier.
J.-C. R.
Piotr Kamler
Le Labyrinthe
Sur une étrange musique de Bernard Parmegiani, un
personnage réel, un homme en combinaison, se
déplace en surimpression dans un décor abstrait et
inquiétant de formes et de couleurs. Il erre dans des
perspectives sans fin où résonnent ses pas. Sur les
murs palpitent des formes noires. Et la marche de
l’homme se fait soudain course, fuite, tandis qu’il est
assailli par un vol d’oiseaux noirs qui le tourmentent.
Sur son visage apparaissent d’autres visages car ce
labyrinthe est celui de tous les hommes. C’est leur
solitude et leur cauchemar au milieu d’une réalité
insaisissable, leur angoisse que Piotr Kamler nous
suggère dans ce film d’une étrange beauté.
notes de programme | 11
Pierre Schaeffer - 40e anniversaire du GRM
Bernard Parmegiani
Sonare
Il y a déjà de la musique… italienne dans ce titre !
J’aime ce mot parce qu’il est italien, d’abord, et qu’à
l’entendre, il en jaillit déjà une musique. Il est la
musique. Et n’est-ce pas un appauvrissement phonétique que de l’avoir traduit par « sonate » qui, d’un
coup, s’étrangle à travers le « t », lui confère un aspect
pointu, étriqué, qu’il ne mérite pas compte tenu de
ce qu’il désigne. Mais ce n’est qu’un regret personnel.
Par ailleurs, « sonate » évoque avant tout une forme.
Et ce n’est pas à celle-ci que je me suis attaché mais
davantage à ce qu’évoque, en l’élargissant, le mot
« sonare » : jouer, faire sonner un instrument, en faire
surgir toute la « sonnance ».
Mon principal intérêt, en générant des sons, est immédiatement de les faire vivre, me donnant ainsi le temps
de les observer dans leur comportement, de réagir, de
les modifier avant de les rendre au silence. Puis de
leur juxtaposer, chaque fois que cela est possible, un
son qui en sera le prolongement par son caractère, sa
forme, sa couleur. Cette évolution est proche du principe de la métamorphose auquel j’ai consacré une
partie de mon œuvre.
Pour chacun des cinq mouvements, j’ai choisi un son
pseudo-instrumental (ou de synthèse) à partir duquel
je pressentais que je pourrai le faire « sonner », l’exploiter jusqu’à l’âme, si tant est que l’on puisse faire
vibrer acoustiquement l’âme !!!
Il a fallu que j’imagine le jeu le plus apte à faciliter les
« sonnances ». Et il n’est de vrai jeu sans certaines
libertés. La règle étant que ce jeu demeure musical
lorsque « sur le terrain » se rencontrent les sons liés ou
opposés les uns aux autres. Pas de combat : le jeu
pour lui-même, avec les évolutions de courbes, d’ouverture ou de fermeture de timbre, de tessiture, de
rythme, et tout cela dans le même temps, comme
pour un être vivant auquel j’apparente bien souvent
ces créatures sonores destinées aux oreilles… mais
pas seulement !
B. P.
12 | cité de la musique
Pierre Schaeffer - 40e anniversaire du GRM
Sylvie Dallet
Après des études de littérature, de philosophie et d’histoire, elle a enseigné
l’histoire culturelle et audiovisuelle dans
les universités de Los Angeles et de Paris
X. A la demande de Pierre Schaeffer, elle
établit en 1994 un premier bilan de ses
archives et de son œuvre. Depuis 1995,
elle assure la direction du Centre
d’Etudes et de Recherche Pierre
Schaeffer dans la triple direction de patrimoine, de formation et de recherche.
Elle est également le co-auteur (avec
Sophie Brunet) du livre Pierre Schaffer,
itinéraires d’un chercheur (1997).
Pierre Couprie
Il étudie le hautbois, la composition et
l'électroacoustique à Bordeaux puis
Paris. Il vient de réaliser un DEA sur les
problèmes de terminologie en électroacoustique et prépare une thèse sur
l'analyse des musiques de support. Il
partage actuellement son temps entre
la composition, la recherche musicologique, l'enseignement, le hautbois,
l'animation d'émissions de radio et l'organisation de concerts.
Laurence Bouckaert
Après des études à l'Université et au
C.N.R. de Boulogne, elle est (1995/96)
assistante de Francis Faber à l'ENM de
Dieppe et participe aux activités de la
Grande Fabrique (Rouen). Aujourd'hui
elle partage ses activités entre l'enseignement, l'animation d'émissions de
radio, l'organisation de concerts et la
création musicale - notamment lors des
résidences à la Grande Fabrique.
Francis Larvor
Bassiste électrique, « manipulateur de
corps sonores » avec Patasonic, compositeur de musique : Exercices de
Style (GRM-1996), C'est cassé à l'intérieur (CD Acousmatica)...
Frédéric Blin
Après un passage dans le monde de
l'électronique numérique, il réalise des
bandes son pour le théâtre et des performances multimédias à Taiwan en
1995. Une formation ADAC/GRM avec
Jacques Lejeune et Christian Eloy en
1996 augmente son intérêt pour la
musique électroacoustique et aboutit à la
composition de Népali Hélicopter ? élaborée à partir de prises de sons faites
au Népal. Pour l'exposition Gagaland en
Allemagne en 1997, il réalise plusieurs
carillons perpétuels en multidiffusion et
sonorise des installations. En 1998, il réalise la musique d'un duo de danse
contemporaine, D'une façon (ou) de
l'autre de Lin Yuan Chang.
Jean-Baptiste Favory
Né à Paris en 1967, il compose des
musiques électroacoustiques depuis
1989. A partir de 1993, il étudie la composition dans la classe de Michel Zbar
(Boulogne-Billancourt). Il mène par
ailleurs une activité d'ingénieur du son
pour la télévision ainsi que de producteur pour les Ateliers de Création
Radiophoniques sur France Culture.
Une résidence organisée par l'Alliance
Française de Monterrey l'amène à travailler au Mexique pendant un mois et
demi.
notes de programme | 13
Pierre Schaeffer - 40e anniversaire du GRM
François Delalande
Responsable des recherches en
« Sciences de la musique » au Groupe
de Recherches Musicales de l’INA, il
est l’auteur de travaux et de publications orientés principalement dans deux
directions : analyse des musiques électroacoustiques et ses prolongements
théoriques (Théorie de l’analyse musicale en général, sémiotique, réception) ;
et développement ontogénétique des
conduites musicales et application à la
pédagogie.
Daniel Teruggi
Après des études musicales de composition et de piano en Argentine puis
en France au Conservatoire de Paris,
il est assistant de cette classe de 1981
à 1984. En 1983, il entre au Groupe de
Recherches Musicales dont il deviendra le responsable artistique en 1997.
Par ailleurs, il dirige à l'Université de
Paris I Sorbonne un séminaire de création artistique assistée par ordinateur.
Il s'intéresse principalement à la composition de musique sur support, avec
des incursions dans le domaine des
musiques mixtes et transformées, le
son acousmatique restant au centre de
ses préoccupations.
Jean-Claude Risset
Né en 1938, il a étudié le piano, l'écriture, puis la composition avec André
Jolivet, parallèlement à des études
scientifiques à l'Ecole Normale
Supérieure. S'il a toujours écrit des
œuvres instrumentales (Prélude pour
orchestre, Filtres pour deux pianos,
14 | cité de la musique
Phases pour grand orchestre et
Triptyque pour clarinette et orchestre),
il est connu comme l'un des principaux
pionniers de la synthèse des sons par
ordinateur, avec Max Mathews et John
Chowning. Aux Bell Laboratories, il a
réalisé dès les années 60 des imitations d'instruments et des illusions
acoustiques, pendant auditif des gravures d'Escher : son qui monte indéfiniment, ou qui descend pour aboutir à
un point plus bas. Il a mis en œuvre à
Orsay le premier système européen de
synthèse numérique des sons. A la
création de l'Ircam, il a dirigé, à la
demande de Pierre Boulez, le département ordinateur.
Bernard Parmegiani
D’Alternance (1961) à Sonare (1996)
en passant par l’Enfer - provisoirement - : 35 années et un peu plus
qu’une cinquantaine d’œuvres de
concert. Mais la curiosité pour le goût et
l’union avec des expressions exemplaires telles que l’image en mouvement, la mobilité du corps,
l’improvisation et le jazz, l’action musicale où se confrontent l’Homme et le
Son, le mot et la musique, le sens et le
non-sens : toutes ces aventures donnent lieu à l’élargissement du territoire,
et par là, d’autres formes d’œuvres…
mais aussi des récompenses : Grand
Prix de l’Académie du Disque Français
(1979), Prix de la Sacem (1981),
Victoires de la Musique (1990), Prix
Magister Concours International de
Bourges (1991), Prix Golden Nica Ars
Electronica Linz (1993).