L`investissement en fonction du passif

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L`investissement en fonction du passif
GROUPE DE RECHERCHE SUR LES PRATIQUES DE GESTION
DES RÉGIMES DE RETRAITE
L’investissement en fonction du passif :
qu’en est-il de son usage à travers le monde?
SOMMAIRE
Le Groupe de recherche sur les pratiques de gestion des régimes de retraite a récemment mené
une enquête exhaustive auprès de dirigeants de régimes de retraite dans quatre pays, soit le Canada,
les Pays-Bas, le Royaume-Uni et les États-Unis. Au total, 226 dirigeants de régimes dont l’actif varie
entre 30 millions de dollars américains à plus de 5 milliards de dollars américains ont participé à
l’enquête. Les questions visaient à mieux comprendre comment les entreprises dans le monde
perçoivent l’investissement en fonction du passif (Liability-driven investing ou LDI), si elles ont,
ou non, recours à cette démarche, et certains facteurs motivant leurs décisions à ce chapitre.
Sur la scène mondiale, de nombreux pays ont
mis en place de nouvelles règles en matière de
financement requérant l’amélioration, le maintien et
la divulgation du taux de capitalisation des régimes
de retraite. Or, lorsqu’il est question de stratégies
de gestion des actifs en relation avec les passifs
d’un régime, l’investissement en fonction du passif
semble être sur toutes les lèvres. Le gain de
popularité de cette démarche est toutefois assorti
de son lot de critiques et de scepticisme, et ce à un
moment où les dirigeants de régimes s’entendent
sur la nécessité d’un remaniement profond de leurs
stratégies de placement.
Des objectifs précis
Plus des trois quarts des participants à l’enquête
estiment que le principal objectif d’une démarche
adossée au passif devrait être de maîtriser la
volatilité du taux de capitalisation du régime d’une
année à l’autre. Les dirigeants de régimes estiment
d’autre part qu’une démarche adossée au passif
devrait permettre de limiter le besoin de cotisations
ou les charges associées au régime tout en
réduisant ou en maximisant l’incidence du régime
sur les liquidités et les flux de trésorerie de
l’entreprise.
Définition : l’opinion est partagée
Les promoteurs ne s’entendent pas sur la définition
de l’investissement en fonction du passif. Certains
sont d’avis qu’une telle démarche devrait servir à
apparier la duration des actifs à celle des passifs.
D’autres estiment qu’elle devrait plutôt servir
à créer un portefeuille présentant un risque limité
sur le plan des passifs. Qui plus est, certains croient
que cette démarche devrait prévoir un compartiment
« passif » ou « charges » lors de l’établissement
de la stratégie de répartition d’actifs.
Plusieurs songent à l’adopter et cherchent à
comprendre ses avantages
Même si moins de 20 % des participants à
l’enquête disent avoir actuellement recours à
une démarche adossée au passif, près de 50 %
y songent. Près du tiers seulement ont indiqué
NE PAS l’envisager du tout. D’autre part, près
des trois quarts des participants à l’enquête ont
indiqué que le rendement absolu NE représentait
PAS le principal indicateur du succès des
placements d’un régime de retraite. Ces derniers
recherchent plutôt une certaine protection à l’égard
des passifs.
Les pratiques de gestion continuent de changer
Près de la moitié des participants à l’enquête
(40 %) ont déjà fermé leur régime de retraite aux
nouveaux arrivants et nombre d’entre eux ont pris
des mesures additionnelles pour geler les sommes
accumulées dans leur régime. Près du quart ont
affirmé qu’un changement de design influencerait
leur politique de répartition d’actifs.
Les conseils se font attendre
L’une des raisons pour lesquelles l’adoption
d’une démarche de placement adossée au
passif demeure limitée semble être le manque
d’indication de la part des firmes de conseils.
De fait, la moitié des participants à l’enquête
ont indiqué que les recommandations de leur
firme de conseil avaient une influence sur les
changements qu’ils apportaient à la répartition
des actifs de leur régime de retraite. Or, près de
la moitié ont indiqué qu’aucun changement n’avait
été apporté à la répartition des actifs de leur
régime depuis au moins trois ans.
revêt une grande importance puisque 29 %
soulignent qu’il devrait s’agir d’un des principaux
objectifs d’une démarche de placement adossée
au passif.
Plusieurs produits de placement en vue
L’une des questions soulevant de longues
discussions concernant l’expression
« investissement en fonction du passif » est celle
de savoir s’il s’agit d’une stratégie spécifique ou
s’il s’agit plutôt d’une démarche intégrant diverses
stratégies. L’enquête menée auprès des dirigeants
de régime confirme que la majorité d’entre eux
considèrent que l’investissement en fonction du
passif peut comprendre diverses stratégies
personnalisées en fonction de l’entreprise et de
ses objectifs. Lorsqu’on leur a demandé de définir
le mieux possible une démarche de placement
adossée au passif à l’égard des placements
à l’intérieur d’un régime de retraite, voici les
stratégies que les participants à l’enquête ont
dit considérer :
Nombre de dirigeants emploient déjà ou songent à
employer des produits de placement qui s’appuient
sur des stratégies de placement adossées au passif.
Plus de 50 % utilisent des obligations à long terme
ou des placements à court terme ou équivalents de
trésorerie, tandis que plus de 20 % songent à
investir dans des produits dérivés sur taux d’intérêt
ou à recourir à la méthode de l’alpha portable.
RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE
Selon les promoteurs, quel devrait être
le principal objectif d’une démarche
de placement adossée au passif?
Lorsqu’on leur a demandé quel devrait être le
principal objectif d’une démarche de placement
adossée au passif, les participants à l’enquête
ont répondu :
ƒ Maîtriser la volatilité du taux de capitalisation
d’une année à l’autre (79 %)
ƒ Limiter le besoin de cotisations ou les
charges associées au régime (46 %)
ƒ Minimiser ou maximiser l’incidence du
régime sur les liquidités et les flux de
trésorerie de l’entreprise (31 %)
ƒ Améliorer le taux de capitalisation (19 %)
ƒ Surpasser le taux minimal de capitalisation
(14 %)
DIFFÉRENCES D’UN PAYS À L’AUTRE :
Les participants à l’enquête dans les quatre pays
visés s’entendent sur les deux premiers objectifs,
mais pour le reste, ils ne sont pas tous du même
avis. Au Royaume-Uni, par exemple, 25 % des
participants à l’enquête estiment qu’un des
principaux objectifs devrait être de « préparer le
régime en vue d’une terminaison ». Aux Pays-bas,
« surpasser le taux minimal de capitalisation »
En ce qui concerne la gestion des actifs de
régimes de retraite, comment définit-on une
démarche de placement adossée au passif?
ƒ Appariement de la duration des actifs à celle
des passifs (41 %)
ƒ Portefeuille présentant un risque limité sur le
plan des passifs (38 %)
ƒ Inclusion d’un compartiment « passif » ou
« charges » lors de l’établissement de la
stratégie de répartition des actifs (12 %)
ƒ Mesure visant à ce que le rendement des
actifs reflète celui des passifs (4 %)
ƒ Appariement des passifs du régime au moyen
de titres à revenu fixe (2 %)
ƒ Emploi de catégorie d’actifs présentant une
volatilité limitée (2 %)
DIFFÉRENCES D’UN PAYS À L’AUTRE :
Les Pays-Bas sont le seul pays où la réponse la
plus populaire en ce qui a trait à la définition de
l’investissement en fonction du passif n’a pas été
« l’appariement de la duration des actifs à celle
des passifs ». En effet, plus des deux tiers (64 %)
des participants néerlandais croient qu’il s’agit
plutôt de concevoir un « portefeuille présentant
un risque limité sur le plan des passifs ».
Combien de régimes de retraite ont
véritablement recours à une démarche
adossée au passif?
ƒ
MONDE :
o 20 % ont actuellement recours à une
démarche adossée au passif
o 12 % n’ont actuellement pas recours à une
démarche adossée au passif mais y auront
recours au cours de 2007.
o 35 % n’ont actuellement pas recours à une
démarche adossée au passif mais y
songeront à un moment donné après 2007.
o 33 % ne songent pas à employer une telle
démarche pour le moment.
o 4 % n’ont actuellement pas recours à une
démarche de placement adossée au passif
mais y ont eu recours par le passé.
ƒ ÉTATS-UNIS
o 17 % ont actuellement recours à une
démarche adossée au passif
o 13 % n’ont actuellement pas recours à une
démarche adossée au passif mais y auront
recours au cours de 2007.
o 30 % n’ont actuellement pas recours à une
démarche adossée au passif mais y
songeront à un moment donné après
2007.
o 40 % ne songent pas à employer une telle
démarche pour le moment.
Voici les résultats par pays :
ƒ CANADA :
o 21 % ont actuellement recours à une
démarche adossée au passif
o 7 % n’ont actuellement pas recours à une
démarche adossée au passif mais y auront
recours au cours de 2007.
o 28 % n’ont actuellement pas recours à une
démarche adossée au passif mais y
songeront à un moment donné après 2007.
o 44 % ne songent pas à employer une telle
démarche pour le moment.
ƒ
PAYS-BAS
o 43 % ont actuellement recours à une
démarche adossée au passif
o 21 % n’ont actuellement pas recours à une
démarche adossée au passif mais y auront
recours au cours de 2007.
o 7 % n’ont actuellement pas recours à une
démarche adossée au passif mais y
songeront à un moment donné après 2007.
o 29 % ne songent pas à employer une telle
démarche pour le moment.
ƒ
ROYAUME-UNI
o 19 % ont actuellement recours à une
démarche adossée au passif
o 11 % n’ont actuellement pas recours à une
démarche adossée au passif mais y auront
recours au cours de 2007.
o 37 % n’ont actuellement pas recours à une
démarche adossée au passif mais y
songeront à un moment donné après 2007.
o 30 % ne songent pas à employer une telle
démarche pour le moment.
Sur quoi se fondent les entreprises pour
évaluer le succès des stratégies de
placement préconisées par leurs régimes?
Lorsqu’on leur a demandé sur quels facteurs ils
s’appuyaient pour mesurer le succès des stratégies
de placement préconisées par leurs régimes de
retraite, près des trois quarts (72 %) des participants
à l’enquête ont indiqué que le compartiment
« actifs » devait fournir une certaine protection
au titre des passifs de leurs régimes.
Les indicateurs de succès sont les suivants :
ƒ 28 % rendement absolu du portefeuille
ƒ 23 % amélioration du taux de capitalisation
ƒ 17 % maintien du taux de capitalisation actuel
ƒ 15 % minimisation ou maîtrise des besoins de
cotisations
ƒ 11 % maintien du taux de capitalisation dans
tous les marchés
ƒ 6 % minimisation ou maîtrise des charges
associées au régime
DIFFÉRENCES D’UN PAYS À L’AUTRE :
Les quatre pays sont divisés pour ce qui est du
principal indicateur de succès des stratégies de
placement préconisées par les régimes de retraite.
En effet, les Pays-Bas (50 %) et le Royaume-Uni
(48 %) tablent sur l’« amélioration du taux de
capitalisation », tandis que le Canada (30 %) et
les États-Unis (33 %) s’intéressent davantage au
rendement absolu pour évaluer le succès des
stratégies de placement.
Ces indicateurs de succès n’influencent pas
toujours les décisions
Bien qu’à l’échelle planétaire, le principal indicateur
du succès soit le rendement absolu selon la majorité
des participants à l’enquête, des résultats décevants
à ce chapitre n’entraînent étonnamment pas de
changements sur le plan de la répartition des actifs.
Lorsqu’on a demandé aux participants à l’enquête quels
facteurs les incitaient à apporter des changements à
leur politique de répartition d’actifs, la « mauvaise
performance des placements » a figuré au quatrième
rang, avec seulement 23 % des voix.
Qui plus est, bien que 72 % des participants désirent
que les actifs de leurs régimes procurent une certaine
protection à l’égard des passifs, 42 % avouent ne pas
avoir apporté de changements à leur politique de
répartition d’actifs depuis plus d’un an. Près du
cinquième (18 %) n’ont pas fait de changement
depuis plus de trois ans.
Les dirigeants conviennent que l’évolution
du marché de la retraite appelle à un
remaniement
Sur la scène mondiale, les promoteurs de régimes
de retraite continuent d’apporter des changements à
leurs régimes à mesure que le marché de la retraite
évolue. Plus du tiers (36 %) de tous les participants
à l’enquête affirment que les nouvelles règles de
financement et normes comptables appellent à
des changements sur le plan de la répartition des
actifs. Plus du cinquième (22 %) ont indiqué
qu’un changement au niveau du design de leur
régime avait entraîné des modifications à la
répartition des actifs. D’autre part :
ƒ 57 % de tous les participants ont indiqué que
leur entreprise avait apporté des modifications
à leur politique de répartition des actifs au cours
de la dernière année (dont 30 % au cours des
six derniers mois)
ƒ 43 % de tous les promoteurs de régimes
sondés ont indiqué que leur régime était déjà
fermé aux nouveaux arrivants et de ce nombre,
22 % avaient pris les mesures additionnelles
pour geler les sommes accumulées dans leur
régime.
ƒ 27 % de tous les promoteurs ont indiqué
que leur entreprise songeait à apporter des
changements au design actuel de leur régime.
DIFFÉRENCES D’UN PAYS À L’AUTRE : C’est au
Royaume-Uni que le taux de fermeture de régimes
de retraite est le plus élevé. De fait, 67 % ont
indiqué que leur entreprise avait déjà emprunté cette
voie. En revanche, c’est aux Pays-Bas que l’on
retrouve le plus grand nombre de régimes de retraite
ouverts aux nouveaux arrivants (93 %). Aux ÉtatsUnis, on compte le plus haut pourcentage d’actifs
gelés (13 %) et un peu moins de la moitié (45 %)
des participants disent avoir fermé leur régime de
retraite aux nouveaux arrivants. Pour sa part, le
Canada semble être résolu à maintenir ses régimes
actifs, le pourcentage de régimes ouverts aux
nouveaux arrivants s’établissant à 65 %, et 84 %
des promoteurs indiquant ne pas entrevoir de
changements à court terme.
Les entreprises sont appelées à réévaluer
leur politique de répartition d’actifs compte
tenu de la souplesse que peuvent leur
procurer les stratégies adossées au passif
Comme l’enquête le démontre, 40 % des
promoteurs estiment que le principal indicateur de
succès des stratégies de placement préconisées par
leur régime de retraite est l’amélioration ou le
maintien du taux de capitalisation. C’est pourquoi ils
examinent de nouvelles stratégies. Près de la moitié
(43 %) disent ne pas avoir apporté de modifications
à leur politique de répartition d’actifs depuis plus
d’un an. Pourtant, ils utilisent ou songent à utiliser
une grande variété de nouveaux produits de
placement :
ƒ 76 % utilisent ou songent à utiliser des
obligations à long terme (61 % les utilisent
actuellement)
ƒ 50 % ont recours à des produits à court
terme ou équivalents de trésorerie
ƒ 28 % utilisent des placements en actions
de sociétés fermées
ƒ 37 % ont recours ou songent à recourir à
des dérivés sur taux d’intérêt
ƒ 34 % détiennent des produits de placement
à rendement élevé dans leur portefeuille
ƒ 36 % intègrent ou songent à intégrer la
méthode de l’alpha portable à leur
portefeuille
DIFFÉRENCES D’UN PAYS À L’AUTRE :
Au Canada, on pourrait assister à une hausse
considérable de l’adoption de la méthode de l’alpha
portable puisque seulement 9 % des promoteurs
de régime l’utilisent actuellement, tandis que 28 %
y songent. Une proportion importante des
promoteurs de régimes aux États-Unis semble
s’intéresser aux dérivés sur taux d’intérêt (42 %) et
dettes de marchés émergents (49 %). Étant donné
le nombre élevé de régimes fermés au RoyaumeUni, il n’est pas surprenant que la majorité des
régimes (89 %) investissent dans des obligations
à long terme. Les Pays-Bas sont, pour leur part,
bien en avant en matière de produits de placement
s’appuyant sur des stratégies adossées au passif
en raison des règles strictes en matière de
financement. Près des trois quarts des participants
néerlandais disent avoir actuellement recours à des
dérivés sur taux d’intérêt (71 %), dettes de marchés
émergents (64 %) et des obligations à rendement
élevé (64 %).
CONCLUSION
Les résultats de l’enquête laissent suggérer que les
entreprises commencent tout juste à comprendre
toute la souplesse que peuvent leur offrir les
stratégies adossées au passif. Nombre de ces
entreprises font de leur mieux pour essayer de
trouver un moyen d’établir des stratégies de
placement qui procurent le taux de rendement
requis sur le plan des actifs tout en offrant une
protection à l’égard des passifs. Il s’agit d’un défi qui
ne cesse de gagner en complexité compte tenu de
la réforme des règles de financement dans de
nombreux pays. Dans ce contexte, les entreprises
doivent mettre en place des moyens plus efficaces
d’améliorer le taux de capitalisation de leur régime.
Les promoteurs de régimes de retraite sont de plus
en plus nombreux à adopter des stratégies de
placement adossées au passif, mais ces derniers
donnent toutefois priorité à l’élaboration d’un modèle
de gestion de régime complet qui procure une
perspective optimale sur les nouveaux défis et
difficultés courantes.
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