Flash Agri - Ambassade de France

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Flash Agri - Ambassade de France
Fl as h Ag r i
Z ONE AL E NA n ° 19 2
- A V R I L 2 0 1 4 © DG Trésor
Flash Agri
Zone Alena
© © DG Trésor
EDITORIAL
Numéro 192
30 Avril 2014
La protection des données des agriculteurs aux Etats Unis : un enjeu stratégique
Le développement de l’agriculture de précisions aux Etats Unis génère une inquiétude croissante des
agriculteurs américains sur la protection de leurs données professionnelles et leurs exploitations par des tiers.
Les syndicats agricoles américains ont engagé depuis le début de l’année un groupe de travail avec les
entreprises de machinisme agricole, de fourniture d’intrants, et de collectes de céréales sur la protection et
l’utilisation des données professionnelles de chaque agriculteur pour mieux encadrer la diffusion de ces
données (chiffre d’affaire, dates de récolte, semis et d’épandage, rendement à la parcelle,…) à des tiers. La
préoccupation du « Farm Bureau » porte sur trois aspects :

Financier : Des clauses commerciales abusives peuvent permettre aux entreprises qui fournissent des
intrants aux agriculteurs de vendre à des tiers (banques, traders,…) les données collectées sans que les
agriculteurs ne puissent bénéficier de la valorisation de ces données. Ces derniers dénoncent les
risques de manipulation de marchés par des tiers détenteurs de ces données de masse.

Commercial : La diffusion ou la revente de certaines données professionnelles de l’agriculteur à des
entreprises de négoces ou de collecte pourraient révéler des éléments commerciaux stratégiques (coût
de production) qui affaibliraient l’agriculteur dans sa négociation avec son acheteur.

Règlementaire : La diffusion de données professionnelles de l’agriculteur à des organisations non
gouvernementales, au titre du Freedom of Information Act (FOIA), ou à des administrations (EPAFDA) pourraient menacer certains agriculteurs.
Ce sujet constitue une priorité politique des syndicats agricoles américains pour l’année 2014. Conscient de
l’incapacité du Congrès des Etats Unis à légiférer sur ce sujet, ils souhaitent définir une charte qui encadrerait
les pratiques commerciales sur l’exploitation de leurs données professionnelles.
Bonne lecture !
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Politiques
Alimentaires
Dans le Maine et le
Connecticut,
l’application de la loi sur
l’étiquetage obligatoire
des
OGM
est
conditionnée
à
l’adoption
de
dispositions similaires
par
quatre
Etats,
représentant au moins
20
millions
de
consommateurs.
Les
consommateurs
américains sont de plus
en plus sensibles à la
qualité et l’origine des
produits. Selon une
enquête
du
journal
« The New York Times »
datée du 27 juillet 2013,
93% des personnes
ayant
répondues
pensent
que
les
aliments contenant des
OGM
devraient pouvoir être
identifiables.
Voir Flash Agri n°189 et
Flash Agri n°190 pour
plus d’informations sur
le débat l’étiquetage des
OGM
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Etats Unis : L’Etat du Vermont sera le premier Etat à rendre obligatoire
l’étiquetage des aliments contenant des OGM
Une loi rendant obligatoire l’étiquetage des aliments contenant des OGM a été adoptée,
le 23 avril, par le Sénat et la Chambre de cet Etat. Contrairement à la réglementation
adoptée dans le Maine et le Connecticut, aucun prérequis n’est nécessaire à la mise en
œuvre de cette loi, effective à partir de juillet 2016. La loi du Vermont souligne que les
produits comportant des OGM « posent potentiellement des risques pour la santé, la
sécurité sanitaire, l’agriculture et l’environnement » et doivent être étiquetés. Il sera
également interdit de décrire tout produit contenant des OGM comme « naturel » ou
« entièrement naturel ». Le Gouverneur doit signer cette loi dans les prochains jours.
Au niveau fédéral, la proposition de loi soutenue par la « Coalition pour une
Alimentation Sûre et Abordable », intitulée « Safe and Accurate Food Labelling Act »
et visant à introduire l’étiquetage volontaire de la présence d’OGM, a été déposée à la
Chambre des Représentants par le Représentant Mike POMPEO (Republicain du
Kansas). Cette loi, si elle était adoptée, rendrait caduques les initiatives coercitives des
Etats fédérés. Elle imposerait également aux producteurs d’aliments contenant des
OGM de faire parvenir à la FDA, pour avis, une notification préalable à la mise sur le
marché. La FDA serait chargée d’exiger un étiquetage de la présence d’OGM en cas de
risque sanitaire ou pour éviter toute confusion pour le consommateur. Le projet de loi
devrait faire l’objet d’une audience à la commission de l’Energie et du Commerce de la
Chambre des Représentants au cours de l’été prochain. Cependant, dans le contexte préélectoral des élections à mi-mandat, l’adoption d’une telle loi au niveau fédéral semble
peu envisageable à court terme.
Environnement
Etats-Unis : Inquiétude des agriculteurs vis-à-vis de la proposition de
règlement de l’EPA sur l’interprétation du Clean Water Act
EPA :
Environmental
Protection
Agency
(Agence de protection
de l’Environnement)
L’EPA et le CEO (Corps Engineers office) ont proposé un règlement pour clarifier la
portée du « Clean Water Act » voté en 1972. Ce Clean Water Act pose les bases de la
protection des « Eaux des Etats-Unis ». Cette loi ne concerne pas l’eau souterraine. Le
règlement proposé a pour objectif de définir ce terme « Eaux des Etats-Unis ». Il les
définit comme toute eau qui peut avoir un impact sur l’intégrité biologique, chimique ou
physique des eaux navigables. La proposition de règlement a été publiée le 21 avril et
est ouverte aux commentaires pendant 90 jours.
Les agriculteurs américains sont inquiets de l’impact que pourrait avoir une telle
définition sur leurs pratiques courantes notamment par rapport à l’irrigation, à
l’utilisation des produits phytosanitaires, au drainage, etc. Ils voient dans cette
proposition de règlement un moyen détourné de l’administration américaine pour
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Le Clean Water Act
permet à l’EPA de
déterminer les limites
en termes d’effluents
pour maintenir la qualité
de
l’eau.
Toute
personne
souhaitant
déverser des polluants
dans l’eau doit d’abord
obtenir
un
permis
(National
Polluant
Discharge Elimination
System)
délivré
en
général par les Etats
fédérés.
prendre le « contrôle de leurs terres ». En particulier, ils dénoncent le fait que le
règlement prenne en compte des cours d’eau temporaires. Le Farm Bureau a défini ce
règlement comme un « énorme barrage aux activités courantes pratiquées sur les terres
agricoles ». Il a clairement invité ses membres à « résister » à la mise en œuvre de ce
règlement controversé.
Politiques
Commerciales
Etats-Unis : Développement du contentieux avec le Mexique sur le
commerce du sucre
La part des exportations
mexicaines
dans
la
consommation de sucre
aux Etats Unis a doublé
entre 2011 et 2013. Elles
représentaient 9% du
marché américain en
2011/2012 et 18% en
2012/2013.
Le ministère du Commerce des Etats Unis a annoncé, le 18 avril dernier, l’ouverture
d’une enquête sur les soutiens mexicains à l’industrie sucrière. Elle doit déterminer si le
gouvernement Mexicain a subventionné de manière abusive la production mexicaine de
sucre exporté sur le marché américain. L’US International Trade Commission engagera
au cours du prochain mois une enquête préliminaire afin d’évaluer l’impact financier
des importations de sucre mexicain sur l’industrie américaine. Faisant suite à cette
première étape, le ministère du commerce jugera si le sucre d’origine mexicaine a été
commercialisé à un prix inférieur à son coût de production.
L’ALENA autorise des
plaintes
contre
des
pratiques commerciales
abusives entre pays :
114
cas
ont
été
déclarés, le Mexique en
a rempli 31 contre les
Etats Unis contre 30
dans le sens contraire,
sans tenir compte de la
pétition en cours.
Les
importations
mexicaines des Etats
Unis de fructose de
L’USDA a été consulté pour la rédaction de cette proposition. Interrogé sur le sujet,
Tom Vilsack a souligné que cette proposition ne rendait pas plus contraignantes les
normes sur les fossés, sur le drainage souterrain, sur les bassins d’eaux de pluie ou sur
les bassins artificiels créés pour la culture du riz par exemple.
Mme McCarthy, administrateur de l’EPA, a indiqué que l’agence « n’avait pas pour
objectif de ‟s’accaparer des terres” mais souhaitait mettre en place de meilleures
relations avec la communauté agricole ». Elle a ajouté que « l’agence ne réglemente pas
les pratiques courantes des agriculteurs. Pour la plupart des pratiques agricoles, les
dérogations accordées aux agriculteurs dans le Clean Water Act n’étaient pas
modifiées». Une discussion technique entre l’EPA et les syndicats agricoles devraient
s’engager sur l’interprétation de cette règlementation environnementale.
Le Mexique, qui importe du fructose américain pourrait riposter. Le ministre de
l’Economie mexicain a averti de la possibilité d’ouvrir une enquête sur la production de
fructose aux Etats-Unis. Kenneth Smith Ramos, chef du service chargé du commerce à
l’Ambassade du Mexique aux Etats Unis, demande l’annulation de cette enquête : « la
requête … pourrait sérieusement perturber le commerce délicat des sucres entre le
Mexique et les Etats-Unis ».
Paul Rosenthal, avocat de l’entreprise Kelley Drye, industrie agroalimentaire
américaine qui importe du sucre mexicain, indique que le contentieux ne mérite pas
d’être approfondi. En effet, selon lui les importations mexicaines n’ont pas affecté les
débouchés de la production américaine mais se sont substitués aux importations en
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maïs sont passées de
1,5 millions $ en 2003 à
une moyenne de 490
million $ sur les quatre
dernières années.
Voir Flash Agri n°191
pour plus d’information
sur
la pétition
de
l’industrie
sucrière
américaine contre le
Mexique
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provenance de pays tiers. Il ajoute que ces importations n’ont pas eu d’impacts sur les
prix du sucre aux Etats Unis rappelant que la période 2011, 2012 et 2013 a été
« largement profitable » pour certains signataires de la pétition.
Le Mexique est redevenu deuxième fournisseur de matière première agricole des Etats
Unis en 2013 et participe à la négociation du Partenariat Trans Pacifique. Le ministre
américain de l’agriculture, Tom Vilsack, s’inquiète des conséquences que pourraient
avoir cette affaire sur les discussions entre les deux pays concernant d’autres
négociations dont l’étiquetage de l’origine des viandes (législation COOL) et le
commerce de la pomme de terre. Il a ainsi déclaré : « Nous sommes dans une situation
délicate avec le Mexique sur plusieurs sujets et je suis sûr qu’ils ne voient pas cela
particulièrement comme un geste amical ».
Politiques
Commerciales
Etats-Unis : Une « percée » dans les négociations du Partenariat Trans
Pacifique entre les Etats Unis et le Japon ?
L’Accord
de
LibreEchange TPP est une
initiative
lancée
en
novembre
2011
et
regroupe maintenant 12
pays de la zone TransPacifique. Voir Flash
Agri n°183 et Fash Agri
n°191
Les discussions entre le représentant du commerce pour les Etats-Unis Michael Froman
et son homologue japonais Akira Amari concernant l’accès au marché japonais de
l’automobile et de six produits agricole sensibles (viande de bœuf et porc, produits
laitiers, blé, riz et sucre) n’ont pas permis de conclusions notables ces dernières
semaines.
Le Japon est le plus
grand
importateur
mondial de viande de
porc. Il a importé pour
une valeur de 3,8
milliards
de
dollars
l’année dernière dont
38% en provenance des
Etats-Unis, leur plus
grand fournisseur. Le
directeur
de
l’association
des
producteurs de porcs
japonais Taskashi Koiso
estime que si son pays
ouvre l’accès au marché
du porc, le Japon
perdrait 70% de sa
production locale soit
plus de 570 000 tonnes,
à
cause
des
importations.
La conclusion d’un accord de libre-échange entre l’Australie et le Japon, annoncée le 7
avril dernier, n’a pas eu d’effet sur les positions américaines vis-à-vis du Japon tant son
contenu est jugé « peu ambitieux » en matière d’accès au marché agricole japonais.
Malgré les craintes de certaines associations professionnelles (National Cattlemen’s
Beef Association) Michael Froman indiquait que les Etats-Unis ne se contenteraient pas
des concessions faites par le Japon à l’Australie, recevant le soutien des principales
organisations du secteur de la viande.
Face au refus du Japon de lever intégralement leurs barrières tarifaires et non tarifaires,
le ministre de l’agriculture américain, Tom Vilsack, a ouvertement évoqué la possibilité
de conclure un Partenariat Trans Pacifique sans le Japon.
La visite d’Etat du Président Obama les 23, 24 et 25 avril derniers semble avoir permis
d’avancer dans les négociations sans pour autant parvenir à un accord. « Nous avons été
capable cette semaine d’identifier la voie vers la résolution des problèmes majeurs
d’accès aux marchés agricoles et automobiles, ce à quoi nous tentions de parvenir
depuis quelques temps » a annoncé un officiel américain. Cependant aucune mesure
pratique n’a été dévoilée. Le Représentant Devin NUNES (Républicain de Californie)
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n’envisage pas la conclusion d’un Partenariat Trans Pacifique sous la présidence de
Barack Obama, en raison de l’absence de mandat de négociation (Trade Promotion
Authority). Il considère que les autres pays engagés dans les négociations, et plus
spécifiquement le Japon, ne feront pas les concessions nécessaires pour arriver à un
accord final sans l’adoption d’un tel mandat.
Politiques
Agricoles
Les
programmes
d’assistance en cas de
catastrophe
naturelle
rassemblent:
Le
programme d’indemnité
pour le bétail (LIP), le
programme pour les
catastrophes
fourragères du bétail
(LFP), le programme
d’aide d’urgence pour le
bétail, les abeilles et le
poisson
d’élevage
(ELAP) et le programme
d’assistance financière
pour les arboriculteurs
et pépiniéristes (TAP).
Les deux premiers sont
rétroactifs
pour
les
années 2011 à 2014.
Les cultures spécialisée
rassemblent les fruits,
légumes, fruits à coque,
fruits secs, fleurs et
plantes produites en
pépinière.
Etats-Unis : La mise en place du Farm Bill 2014 est engagée
Après deux ans et demi de débat au Congrès, le Farm Bill 2014 a été signé par le
président Obama le 7 février 2014. Le ministre de l’Agriculture et une équipe
spécialement créée pour la mise en place opérationnelle de la nouvelle politique agricole
travaillent au développement des nouveaux programmes et aux évolutions des
programmes existants.

Le 15 avril 2014, les inscriptions pour les programmes d’assistance en cas de
catastrophe naturelle ont débuté. Le président Barack Obama et le ministre de
l’agriculture Tom Vilsack ont donné la priorité à la mise en place rapide de ce
programme « qui apportera une aide attendue par beaucoup d’éleveurs qui ont dû
faire face à d’importantes difficultés financières causées par de mauvaises
conditions climatiques ». 2 000 agences agricoles locales réparties dans tout le pays
sont prêtes à aider les agriculteurs dans leurs démarches.

Le ministère de l’Agriculture a annoncé le 17 avril une enveloppe de 66 M$ pour
financer des bourses aux cultures spécialisées, une somme record pour ce
programme. «Ces bourses contribueront à une amélioration de la sécurité sanitaire
des aliments, augmenteront l’accès à une alimentation saine et équilibrée et
soutiendront la recherche afin d’aider les producteurs à accroitre leur profitabilité et
durabilité » a annoncé Tom Vilsack.

La création d’un nouveau fond de 150 M$ a été annoncée le 21 avril afin de
développer les petites entreprises et créer des emplois en milieu rural. Ce nouveau
fond autoriserait le ministère de l’agriculture à faciliter les investissements de
capitaux privés dans des entreprises reliées à l’agriculture. « Ce nouveau partenariat
nous permettra de faciliter l’investissement de capiteux privés dans des entreprises
de biomatériaux et de production d’énergie avancées ; dans des systèmes locaux ou
régionaux de production d’aliments ; dans des hautes technologies pour la
production agricole ou tout autre sujet de pointe» affirme Tom Vilsack.

Les inscriptions pour les programmes de soutien à l’export ont également été
ouvertes le 17 avril. « Maintenant que le Farm Bill 2014 est passé au Congrès, le
ministère de l’agriculture se mobilise sur la mise en place rapide des programmes de
soutien à l’export. Il s’agit de développer les opportunités à l’export pour les
Ce nouveau fond est lié
à
l’initiative
d’investissement
et
d’export « Made In Rural
America » du conseil
rural de la Maison
Blanche.
Plus
de
60
organisations devraient
étre soutenues par le
programme de soutien à
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l’export.
Voir Flash Agri n°190
pour plus d’information
sur le Farm Bill 2014
Politiques
Agricoles
Les jeunes agriculteurs
sont définis comme
ayant 10 ans ou moins
d’expérience
en
exploitation agricole.
En
2011
la
taille
moyenne
des
exploitations des jeunes
agriculteurs était de 81
ha contre 176 ha pour
les autres.
Depuis l’engagement du
programme
de
microcrédit agricole en
2013, le ministère de
l’agriculture a octroyé
plus
de
4 900
microcrédits pour un
montant total de prêts
de 97 millions de
agriculteurs, éleveurs et petites entreprises afin qu’ils tirent parti de ces cinq
dernières années consécutives de record pour les exportations agricoles » a déclaré
Tom Vilsack.
Parmi les mesures plus importantes pour les agriculteurs, on compte les nouveaux
dispositifs assurantiels qui remplacent l’aide directe, les assurances complémentaires
pour les récoltes et les assurances pour le secteur laitier, dont la mise en œuvre
s’échelonnera en 2015.
Etats-Unis : Le problème de la relève par la nouvelle génération
d’agriculteurs.
L’état démographique de la population d’agriculteurs aux Etats-Unis inquiète le
ministère de l’agriculture : la moyenne d’âge est de 58 ans, seulement 6% des
agriculteurs ont moins de 35 ans contre 50% de plus de 55ans. Le plus grand problème
des jeunes agriculteurs et éleveurs est d’acquérir assez de terres et de capital pour
pouvoir accéder à une taille d’exploitation suffisante pour dégager un revenu. Le Farm
Bill 2008 avait, pour la première fois, introduit un programme pour développer
l’éducation, la formation, l’aide sociale et l’accompagnement des jeunes agriculteurs
afin d’assurer la renouvellement des agriculteurs. Le Farm Bill 2014 poursuit cet effort
en accordant 20 millions de dollars supplémentaires au programme de développement
des jeunes agriculteurs et éleveurs (BFRDP). La priorité sera donnée aux projets en
partenariat avec des ONG, des communautés locales ou encore des organisations
agricoles éducatives. L’inscription à ce projet est ouverte depuis le 11 avril.
Par ailleurs plusieurs initiatives sont prises afin de faciliter l’installation et le
développement des jeunes agriculteurs et éleveurs :

Lancement d’un programme de microcrédit permettant aux jeunes agriculteurs
(entre autre) d’obtenir jusqu’à 35 000 $ en crédit avec un processus de
candidature simplifiée. En s’appuyant sur les nouveaux outils du Farm Bill
2014, le ministère de l’agriculture travaille à la réduction des couts d’assurance
culture pour les jeunes agriculteurs.

Le programme de subventions pour les producteurs, pour l’analyse de marché,
le développement d’une stratégie marketing et d’un business plan ou encore la
création d’un fond de roulement, a été modifié pour pouvoir s’adapter aux
jeunes agriculteurs. 63 millions de dollars seront disponibles sur les cinq
prochaines années.

L’adjointe au ministre de l’Agriculture a organisé le 1er avril une vidéo
conférence sur l’accès au crédit pour les jeunes agriculteurs et éleveurs. La
discussion a porté sur les options financières et de crédit possible de la part du
dollars.
Les jeunes agriculteurs
et éleveurs représentent
22% du nombre de
fermes, mais ils ne
pèsent que pour 14% du
total
d’exploitations
ayant
reçu
des
payements
du
gouvernement et n’ont
reçu que 9% du total
des payements en 2011.
Malgré leur possession
de 11% des terres, les
jeunes
agriculteurs
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mais ne totalise que 7%
des surfaces assurées
en assurance culture
traditionnelle en 2011
ministère et de ses partenaires comme le conseil du crédit agricole.
L’USDA tente de diversifier les offres pour faciliter l’installation et le
développement des jeunes agriculteurs par de nouveaux programmes. En effet,
ceux-ci ne bénéficient pas autant que les autres agriculteurs des soutiens directs
pour les assurances aux cultures.
Etats-Unis : La FDA annonce la demande de retrait volontaire du marché
de 19 antibiotiques utilisés en production animale
Politiques
Sanitaires
FDA : Food and
administration
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drug
A ce jour, 25 entreprises
ont confirmé par écrit
leur intention de donner
suite à la démarche
volontaire
préconisée
par la FDA. Ces 25
entreprises détiennent
99,6% de la totalité des
ventes
de
produits
ciblés. Elles ont donné
l’autorisation à la FDA
de les citer, ainsi que
les produits concernés.
Au mois de décembre dernier, la FDA avait lancé officiellement sa stratégie de lutte
contre l’antibiorésistance. En particulier, la FDA demandait à l’industrie
pharmaceutique de solliciter le retrait de l’autorisation de mise sur le marché des
antibiotiques considérés comme importants en médecine humaine pour tout usage en
production animale en tant que promoteur de croissance et de demander que les usages
thérapeutiques se fassent sous supervision vétérinaire. Les industriels concernés
devaient faire part de leur position à la FDA par écrit, sous un délai de 3 mois, c’est-àdire pour le 12 mars 2014.
Selon la FDA, 26 entreprises pharmaceutiques sont concernées par la démarche
volontaire de retrait de l’usage ‘’production animale’’ de spécialités et de leur transfert
sous ‘’surveillance vétérinaire’’ ; la FDA a également dressé la liste des produits visés
par la démarche.
Le 9 avril, la FDA a annoncé la demande de retrait volontaire du marché de 19
antibiotiques utilisés en production animale par 5 firmes pharmaceutiques au motif
qu’ils ne sont plus produits, ni mis sur le marché. Au mois de mars dernier, la société
Zoetis avait déjà demandé à la FDA, en mettant en avant le même motif, de retirer
l’autorisation de 3 spécialités antibiotiques utilisées en tant qu’additifs dans la
production porcine.
Politiques
Sanitaires
Canada : Le gouvernement canadien prend de nouvelles dispositions
pour lutter contre l’antibiorésistance
Dans le cadre de la lutte contre l’antibiorésistance, Santé Canada prend des dispositions
pour éliminer l’utilisation des antibiotiques comme facteurs de croissance dans
l’élevage canadien. Les entreprises pharmaceutiques canadiennes, qui fournissent près
de 1,600 tonnes d’antibiotiques par an aux éleveurs canadiens, se sont engagées à
supprimer cet usage d’ici 3 ans. L’utilisation des antibiotiques sera uniquement
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autorisée sous la supervision d’un vétérinaire dans le cas d’un besoin sanitaire
important.
L’objectif affiché de Santé Canada est de « s’aligner dans le mesure du possible » sur
les récentes avancées des Etats-Unis en la matière.
Pour l’instant, les contrôles réalisés par le Canada en matière d’utilisation des
antibiotiques restent très lacunaires. Les chiffres réels d’utilisation des antibiotiques en
élevage ne sont par exemple pas connus. Un rapport publié par la chef de la salubrité
des aliments de l’ACIA à l’automne 2013 avait indiqué que ¾ des antibiotiques étaient
à destination des animaux et que 90% des médicaments dans les élevages étaient utilisés
en tant que facteurs de croissance ou pour la prévention des maladies.
ACIA :
Agence
canadienne d’inspection
des aliments
Politiques
Sanitaires
La
souche
virale
présente actuellement
en Amérique du Nord
dériverait d’une souche
détectée en 2012 en
Chine.
La présidente de l’Institut Canadien pour la santé animale, qui regroupe l’ensemble des
entreprises pharmaceutiques canadiennes, se dit satisfaite de la nouvelle évolution, mais
souligne que le Gouvernement canadien devra aussi s’intéresser aux problèmes liés aux
antibiotiques importés des Etats-Unis et d’Asie qui représentent 20 à 30% des
antibiotiques utilisés. En particulier, certains antibiotiques provenant de Chine et d’Inde
sont importés pour usage « personnel » et ne feraient l’objet d’aucun contrôle de la part
de Santé Canada.
ALENA : Le virus de la diarrhée épidémique porcine (PEDv) continue à
s’étendre en Amérique du Nord
La diarrhée épidémique porcine, présente sur le territoire américain depuis mai 2013,
continue à s’étendre. 39 Etats américains, 13 Etats Mexicains et 3 provinces
canadiennes ont détectés la présence du virus dans certaines de leurs exploitations. Le
PEDv touche l’ensemble des animaux, mais le taux de mortalité est surtout important
chez les porcelets nouveau-nés.
Le nombre cas détectés (chaque cas pouvant représenter un à plusieurs milliers
d’animaux touchés) s’élève maintenant à 6100 aux Etats-Unis. L’USDA a récemment
publié un inventaire du cheptel porcin montrant une diminution de 2% par rapport à l’an
dernier alors que le cheptel est en augmentation depuis 2008.
APHIS :
service
d’inspection de la santé
animale et végétale du
ministère
de
l’agriculture des EtatsUnis (USDA)
L’APHIS vient de rendre obligatoire la déclaration de la maladie et devrait dans les
prochains jours renforcer la surveillance des mouvements des animaux sans pour autant
les interdire ou les limiter. Certains Etats fédérés ont cependant déjà interdit les
déplacements inter-Etats de porcins. Une méthode de détection du virus a été mise en
place et des équipes cherchent à développer un vaccin.
Des études sont en cours pour établir si la maladie pourrait être transmise via
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l’alimentation porcine qui contient du plasma de porc. Le matériel génétique du virus a
effectivement été retrouvé dans des aliments granulés porcins. Aucune étude n’a encore
pu démontrer que ce matériel pouvait transmettre la maladie aux animaux.
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de
l’interprétation
de
l’information contenue dans cette publication.
[email protected]
Articles rédigés par : Sabine Carpentier, Mathilde Petit
Revus par : Christophe Malvezin, Catherine Rogy
Date de parution : 30 avril 2014
ISSN : Portail Marchés Extérieurs – 1638-1610
Abonnement :
En ligne : cliquer ici [email protected]
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