22è rencontres de Cinémas d`Amérique latine de Toulouse

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22è rencontres de Cinémas d`Amérique latine de Toulouse
Année 2009-2010, n°2
Mars 2010
22è rencontres de Cinémas
d’Amérique latine de Toulouse
Irma Velez
Ces 22ème rencontres organisées par
l’Association des Rencontres de Cinémas
d’Amérique Latine de Toulouse (ARCALT)
nous ont donné à voir une fois encore la
diversité des productions du continent
latino-américain,
servies
par
la
traditionnelle
convivialité
de
cette
manifestation qui permet à de nombreux
réalisateurs venu de loin d'être hébergés
chez l’habitant.
Le
festival
a
privilégié
certaines
thématiques cette année comme la
diversité sexuelle, LGTB (Lesbien, Gay,
Trans, Bi), les intérêts de la nouvelle
génération de cinéastes mexicains, avec
en prime la révolution et l’indépendance à
l’honneur en cette année du bicentenaire.
Irma Velez
est enseignant chercheur à
l’IUFM de l’Université de
Paris IV,
et membre du Séminaire
Amérique latine de
l’Université de Paris IV.
Le
festival
a
privilégié
certaines
thématiques comme la diversité sexuelle,
LGTB (Lesbien, Gay, Trans, Bi), la
révolution et l’indépendance à l’honneur
en cette année du bicentenaire. Le
cinéma mexicain était également à
l’honneur. Tous les temps forts de ce
festival venaient annoncés sur le site.
Elle travaille actuellement
sur le cinéma et la littérature
d’Amérique latine,
les représentations genrées
du masculin et du féminin,
ainsi que la didactique du
cinéma à l’école.
Les festivités ont démarré avec la
projection d’Estómago de Jorge Marcos
(Brésil, 2009), une représentation sur le
pouvoir de la gastronomie qui apporte un
regard brésilien sur un sujet dont le
cinéma français est bien plus friand
depuis les années 80 que le latinoaméricain. Bettina Bremme nous rappelle
à ce propos que la thématique y végète
sous un contexte de famine, malgré deux
des œuvres les mieux exportées des
années 90 qui abordent le sujet dès
l’intitulé même du film: Como Agua para
chocolate (Méxique, 1993) de Alfonso
Arau qui reprenait le roman de Laura
Esquivel (Mexique, 1991)
et Fresa y
chocolate (Cuba, 1993) de Tomas
Gutiérrez Alea et Juan Carlos Tabío1.
La sélection de films de la 22è édition du
festival toulousain était plutôt dense et les
projections multiples. LLa semaine fut
donc très chargée, et on ne peut que
regretter le manque de « pause
déjeuner » pour les cinéphiles et
professionnels soucieux de suivre le
m ax im um
de
pro jec tio ns .
For t
heureusement, certaines œuvres étaient
projetées jusqu’à cinq fois ! La ville de
Toulouse, toujours très accueillante,
permettait d’ailleurs de se déplacer
rapidement d’un lieu de projection à
l’autre,
à
des
rythmes
parfois
marathoniens mais toujours enjoués.
Les réalisatrices sont restées largement
minoritaires malgré le prix du public
Intramuros décerné au long métrage de
Julia Solomonoff, El ultimo verano de la
boyita. Ce film avait été primé par ailleurs
au Festival de Sofia (Bulgarie,) et de
Miami
(Etats-Unis
d’Amérique).
Il
reprend une thématique chère au
cinéma argentin sur les représentations
sexuelles et genrées critiquées à partir
de regards et d’expériences d’enfants.
Un film qui méritait sans aucun doute la
reconnaissance du public, en raison de
sa qualité cinématographique et du
traitement sensible du sujet. Le public a
eu un plaisir particulier à rencontrer
Maria Luisa Berch, la coach des enfants
acteurs du film, qui a échangé avec les
spectateurs sur la subtilité et les enjeux
de sa profession.
Les rencontres quotidiennes, de 12h à
13h, des professionnels du cinéma et du
public à la Cave Poésie, furent aussi
feutrées qu'appréciables. D’ autres
rencontres eurent lieu à la FNAC sur
trois thématiques abordées: le cinéma
LGBT latino-américain (le 22/03), le
documentaire (23/03) et le cinéma
mexicain contemporain (24/03).
L’ancien ambassadeur de France au
Mexique et au Brésil, Alain Rouquié, a
également
présenté son ouvrage: A
l’ombre des dictatures — la démocratie
en Amérique Latine, paru chez Albin
Michel.
Les enseignants ont pu bénéficier sur le
site du festival d'une programmation
scolaire riche et variée, et de nombreux
dossiers pédagogiques à télécharger en
ligne. On retiendra parmi cette
programation On retiendra parmi cette
programation La yuma de Florence
Jaugey (Nicaragua/France, 2009),
Paisito d’Ana Diez (Uruguay/Espagne,
2008), Andrés no quiere dormir la siesta
de Daniel Bustamante (Argentine,
2009),
Veo, veo de Benjamin Avila
(Argentine, 2005), et Manuela Saenz de
Diego Risquez (Venezuela, Colombie,
Equateur, 2009) pour les long métrages
de fiction.
En ce qui concerne la
programmation jeune public adaptée
aux enfants à partir de 6 ans,
essentiellement brésilienne, nous
retiendrons: La petite fille épouvantail
(A menina espantalho) de Cássio
Pereira dos Santos (Brésil, 2008, 12’);
Conte Aymara, la musique dans les
mo ntagne s (C ue nto Aym ar a, la
música
en las montañas) de la
Commémoration du Bicentenaire de
l’indépendance (Chili, 2010, 2’); Prîara
Jõ: après l’oeuf, la guerre (Prîara Jõ,
depois do ovo, a guerra) de Komoi
Panará (documentaire, Brésil, 2008,
10’); Pajerama (Pajerama) de Leonardo
Cadaval (Brésil, 2008, 9’); Les yeux du
pianiste (Os olhos do pianista) de
Frederico Pinto, (Brésil, 2005, 5’); Le
monstre voleur d’enfants (o sete
trouxas) de Marcio Schoenardie (Brésil,
2007, 14’); Iker aux cheveux raides
( Iker pelo tieso) de Sandra García
SELECTION OFFICIELLE 2010 et prix attribués
COMPETENCIA “COUP DE COEUR
 El último verano de la Boyita (Julia Solomonoff, Argentina, 2009) Plan B
(Marco Berger, Argentina, 2009)
PALMARES 2010
 El hombre de al lado (Mariano Cohn y Gastón Duprat, Argentina, 2009)
 Viajo porque preciso, volto porque te amo (Marcelo Gómez y Karim Aïnouz,
Brasil, 2009)
PRIX
 Turistas (Alicia Scherson, Chile, 2009)
 Agua fría del mar (Paz Fábrega, Costa Rica, 2010)
 Alamar (Pedro González Rubio, México, 2009)
DE LA
FIPRESCI :
Alamar de Pedro González Rubio, Mexique, 1h15
GRAND PRIX “COUP
DE
CŒUR” :
Viajo porque preciso, volto porque te amo de
COMPETENCIA “DÉCOUVERTE”
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Karim Aïnouz et Marcelo Gomes, Brésil, 1h15
Te creís la más linda (José Sandoval, Chile, 2009)
PRIX DU PUBLIC EX AEQUO INTRAMUROS :
Doronship 77 (Pablo Agüero, Argentina, 2009)
El último verano de la boyita de Julia
Solomonoff, Argentine, 1h33
El vuelco del cangrejo (Óscar Ruiz Navía, Colombia, 2009)
El hombre de al lado de Mariano Cohn et
Manuel de Ribera (Christopher Murray y Pablo Carrera, Chile, 2010)
Gastón Duprat, Argentine, 1h50
La tigra, chaco (Federico Godfrid y Juan Sasiaín, Argentina, 2009)
Paraíso (Héctor Gálvez, Perú, 2009)
El pasante (Clara Picasso, Argentina, 2010)
PRIX DÉCOUVERTE
DE LA
CRITIQUE FRANÇAISE
ET
PRIX DES CHEMINOTS CINÉPHILES:
El vuelco del cangrejo de Oscar Ruíz Navia,
COMPETENCIA “DOCUMENTAL”
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Colombie, 1h35
Corumbiara (Vincent Carelli, Brasil, 2009)
PRIX SIGNIS
Quebradeiras (Evaldo Mocarzel, Brasil, 2009)
DU MEILLEUR
DOCUMENTAIRE :
Quebradeiras de Evaldo Moscarzel, Brésil, 1h11
Flores en el desierto (José Álvarez, México, 2009)
Pecados de mi padre (Nicolás Entel, Argentina, 2009)
Um lugar ao sol (Gabriel Mascaro, Brasil, 2009)
PRIX SIGNIS
Dzi Croquettes (Tatiana Issa y Raphael Álvarez, Brasil, 2009)
Marina, la esposa del pescador de Carlos
Vienen por el oro, vienen por todo (Christian Arbaruk y Pablo D’Alo Abba,
DU MEILLEUR
COURT MÉTRAGE :
Hernández, Colombie, 0h15
Argentina/Chile, 2009)
MENTION « COURTOUJOURS »
POUR LE COURT MÉTRAGE
COMPETENCIA “CORTOMETRAJES”
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Marina, la esposa del pescador (Carlos Hernández, Colombia, 2009)
A minha maneira de estar sozinho (Gustavo Galvao, Brasil, 2008)
:
Teclópolis de Javier Mrad, Argentine, 0h12
PRIX “COURTOUJOURS”
DU COURT MÉTRAGE:
El reino animal de Rubén Mendoza, Brésil, 0h34
A montanha mágica (Petrus Cariry, Brasil, 2009)
A mulher biônica (Armando Praça, Brasil, 2008)
No me ama (Martín Piroyansky, Argentina, 2009)
Recife frio (Kleber Mendonça Filho, Brasil, 2009)
El reino animal (Rubén Mendoza, Brasil, 2009)
Teclópolis (Javier Mrad, Argentina, 2010)
COMPETENCIA “FICCIÓN”
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Andrés no quiere dormir la siesta (Daniel Bustamante, Argentina, 2009)
Antes que o mundo acabe (Ana Luiza Azevedo, Brasil, 2009)
Los ángeles (Juan Baldana, Argentina, 2009)
La buena vida (Andrés Wood, Chile, 2009)
Cinco días sin Nora (Mariana Chenillo, México, 2008)
Los condenados (Isaki Lacuesta, Argentina/España, 2009)
Daniel y Ana (Michel Franco, México, 2008)
Gigante (Adrián Biniez, Uruguay, 2009)
Macuro (la fuerza de un pueblo) (Hernán Jabes, Venezuela, 2009)
Moloch tropical (Raoul Peck, Haïti, 2009)
No meu lugar (Eduardo Valente, Brasil, 2009)
Oveja negra (Humberto Hinojosa Ozcariz, México, 2009)
La pasión de Gabriel (Luis Alberto Restrepo, Colombia, 2008)
Rabia (Sebastián Cordero, Colombia, 2009)
Rudo y Cursi (Carlos Cuarón, México, 2009)
Vingança (Paulo Pons, Brasil, 2008)
La Yuma (Florence Jaugey, Nicaragua, 2009)
COMPETENCIA “RADAR (PANORAMA CORTOMETRAJES)”
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Adiós mi general (Luis Briceno, Chile, 2008)
Es un durhol (Melanie Zerpa y Alexandra Wainberg, Venezuela, 2009)
Introducción a la electrología (Tomás Frontroth, Argentina, 2009)
Lucía (Niles Atallah, Joaquín Cociña y Cristóbal León, Chile, 2007)
Luis (Niles Atallah, Joaquín Cociña, Cristóba León, Chile, 2008)
Vago rumor de mares en zozobra (Julián Hernández, México, 2008)
Te amo y morite (Jazmin López, Argentina, 2009)
COMPETENCIA “PANORAMA DOCUMENTAL”
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El ambulante (Eduardo de la Serna, Lucas Marcheggiano y Adriana Yurcovich, Argentina, 2009)
L’Amérique Latine à la reconquête d’elle-même (Gonzalo Arijon, Francia, 2009)
L’arbre de la liberté (Maxence Denis, Haïti, 2004)
El negocio del oro, crónica de un conflicto anunciado (Grégory Lassalle, Guatemala/Francia, 2009)
Estela (Sivia di Florio, Argentina, 2008)
Five ways to Darío (Darío Aguirre, Ecuador, 2009)
La frontera infinita (Juan Manuel Sepúlveda, México, 2009)
Hotel Virreyes (Manuel Méndez, México, 2010)
Khanimambo Mozambique (Constance Latourte, Francia, 2009)
País de los pueblos sin dueños (Mauricio Acosta, Colombia, 2009)
Paraguay, mi tierra olvidada (Philippe Claude, Francia, 2009)
Retrato de un antipoeta (Víctor Jiménez Atkin, Chile, 2009)
El sistema (arte) (Paul Smaczny y Maria Stodtmeier, Venezuela, 2008)
La tierra se quedó (Juan Sarmiento, Colombia, 2010)
Toussaint Louverture: Haïti et la France (Laurent Lutau, Francia/Haïti, 2005)
Tropico da saudade, Claude Lévi-Strauss e a Amazônia (Marcelo Fortaleza Flores, Brasil, 2009)
Villa el Salvador, les bâtisseurs du désert (Jean Michel Rodrigo y Marina Paugam, Francia, 2009)
Année 2009-2010, n°2
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22è rencontres de Cinémas d’Amérique latine de Toulouse
Velten (Mexique, 2009, 10’) et Pourquoi
les vaches ne volent pas (Porque las
vacas no vuelan) de La Matatena (film
d’atelier, Mexique, 2008, 2’).
La soirée de clôture s’est terminée avec
la remise très attendue des prix (voir
Palmarès page 2) et la projection en
avant-première du dernier film de Juan
José
Campanella,
Ante
sus
ojos
(Argentine, 2009), une œuvre intense de
2h07 sur le travail de mémoire et
d’écriture d’un secrétaire d’un tribunal de
grande instance de Buenos Aires qui
entame
l’écriture
d’un
roman
autobiographique sur l’assassinat d’une
jeune femme, et le grand amour de sa
vie.
D'aucuns auront ressenti une certaine
amertume à voir primer le film coréalisé
par deux réalisateurs brésiliens déjà
confirmés. Marcelo Gómez y Karim
Aïnouz ne se sont d’ailleurs pas déplacés
pour recevoir leur prix pour Viajo porque
preciso, volto porque te amo, dont on
ne
peut
que
déplorer
la
vision
phallocentrique
des
femmes,
représentées comme de simples objets
de désirs dépersonnalisés. Une déception
certaine, face à ce choix d’un jury où les
femmes n’étaient pas mieux représentées
que dans le film ! Il n’aura donc manqué
à Toulouse cette année que des
réalisatrices ou des professionnelles
femmes au jury Coup de cœur3 pour plus
d'éclectisme et d'audace.
CINEMAS D’AMERIQUE LATINE
En mars 1992 et à l’initiative de
Paulo
Antonio
Paranaguá,
l’Association Rencontres Cinémas
d’Amérique Latine de Toulouse
(ARCALT) fonde la Revue annuelle
"Cinémas d’Amérique Latine"
La Revue est devenue trilingue à
partir de 1997, espagnol-français
ou
portugais-français,
lui
permettant
une
plus
large
diffusion. Elle est soutenue par le
Centre National du Livre (CNL).
Pour commander le dernier numéro de la
revue, contactez :
Les Presses Universitaires du
Mirail, Université de Toulouse - Le Mirail
5, allées Antonio Machado
31 058 Toulouse Cedex 1
Tél. : 33 (0)5 61 50 38 10
Fax : 33 (0)5 61 50 38 00
2010 restera l’année de l’inauguration de
« Mujeres en Foco », le premier festival
international de cinéma et femmes qui
s’est tenu à Buenos Aires, marqué par la
projection gratuite de 64 films dans la
capitale argentine! Les 23è rencontres de
Toulouse devraient s’en inspirer pour leur
sélection 2011 et promouvoir ainsi
davantage le travail cinématographique
des femmes.
1.Cf; Bettina Bremme , « La comida en el
cine latinoamericano » in La Jornada
Semanal: 16/06/2007, num. 654. Mise
en ligne le: 16 semptembre 2007. URL:
h
t
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p
:
/
/
www.jornada.unam.mx/2007/09/16/
sem-bettina.html#directora
2.Le jury Coup de cœur était composé
d’hommes
exclusivement
(Ivan
Giroud : Directeur du Festival de La
Havane, Cuba; Laurent Crouzeix :
Programmateur Festival de ClermontFerrand, France; Ignacio Durán :
Spécialiste du cinéma latino-américain;
Kleber Mendonça Filho : Réalisateur,
Brésil; Nicolás Pereda : Réalisateur,
Mexique) alors que cinq des six
membres
de
la
C o m p é t i t io n
Courtoujours
était
composé
d’étudiantes femmes.
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