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MARAF 2010 PROJET DE RESIDENCE D’ARTISTES « LE CHANT DES BOUTIERES, ENTRE L’ARDECHE ET LA PAMPA » Musique traditionnelle ardéchoise Eric Houdart (saxophoniste ardéchois), Sylvette Béraud Williams (collectage de chants traditionnels de l’Ardèche) et Musique traditionnelle argentine Alfonso Pacin, Anne Le Corre (De Madrugada) Association Maraf La Pizette 07000 Pranles tel 06 22 13 18 91 festivalmarafgmail.com www.maraf.org 1 Continuité créative P3 Présentation P4 Le Maraf, porteur du projet P6 Présentation des artistes P7 Déroulement et implication locale 2 P9 Continuité créative En avril et mai 2009, une résidence d’artistes portée par l’association MARAF a eu lieu dans des différentes communes de la région des Boutières en Ardèche, donnant naissance au spectacle intitulé « Les Boutières Argentines ». La mise en relation de la musique traditionnelle argentine et de la musique traditionnelle de la région Cévennes-Vivarais, proposée lors de cette résidence à travers la rencontre des musiciens de « De madrugada » avec le saxophoniste ardéchois Eric Houdart, a réveillé la curiosité d’un public intéressé autant par le résultat de l’échange culturel proposé que par le processus d’élaboration de cette rencontre. En effet, la restitution de cette résidence sous la forme de concerts-discussions avec les habitants (et d’intervention en école primaire), en la présence et avec la participation de l’ethnologue Sylvette Béraud-Williams, a été l’occasion d’un intense échange entre les artistes et le public qui a vu dans la création des « Boutières Argentines » un nouveau regard et une valorisation du patrimoine culturel musical ardéchois. Le MARAF se propose, dans le contexte de son édition 2010, de poursuivre et d’approfondir cette rencontre en incluant cette fois, de manière formelle, la participation et la collaboration de Sylvette Béraud-Williams, en vue d’explorer la dimension ethnologique de ses travaux de collecte et de trouver/créer de nouveaux liens avec la musique et la culture argentines. Ce projet inclut également la participation de Nicolas Canova, doctorant à l'Institut de géographie alpine (Université de Grenoble UMR PACTE - CERMOSEM) et spécialiste des rapports entre géographie et musique. 3 Présentation Toute manifestation artistique a pour objet une représentation symbolique. Autrement dit : elle propose une vision du monde, celle de l’imaginaire collectif qui l’a conçue, c’est-à-dire celle du groupe humain qui l’a créée. Ainsi toute manifestation artistique définit une façon collective d’être dans le monde. L’univers de l’homme de la campagne est marqué par son rapport à la nature, par sa gestion et son commerce avec les forces naturelles. Ce rapport est fondamentalement celui du « travail ». Ainsi le travail agricole est directement ou indirectement l’objet symbolique de toute manifestation « d’art rural ». Une des formes artistiques rurales les plus importantes est la musique. En effet, la fonction rituelle de la musique dans les sociétés rurales est celle de définir et de fortifier les liens sociaux (autant dans les instances collectives du travail que dans les fêtes et cérémonies qui accompagnent la vie sociale). La musique traditionnelle en Ardèche En Ardèche, et dans la région des Boutières en particulier, on a encore en mémoire les manifestations musicales comme un élément fondamental de la vie collective et du travail : chant des femmes dans les moulinages, chants de reboule, de bergers, chants de mai… On trouve encore des traces de cette musique traditionnelle ardéchoise dans la mémoire des plus vieux, dans la littérature musicologique et dans la pratique des quelques groupes musicaux qui essaient de la restituer. La musique folklorique Argentine L’habitant de la campagne argentine vit de manière très isolée et ses possibilités d’interaction sociale, toujours liées au travail, sont rares. Elles n’en prennent que plus d’importance et la musique y joue un grand rôle. Tout son univers social et toutes ses manifestations culturelles sont déterminés par cette réalité. La musique traditionnelle argentine, comme on a pu le constater lors de nos échanges culturels dans la dernière édition du MARAF – rencontres musicales dans les hameaux des Boutières – montre une représentation du monde rural qui fait écho à celle des habitants de la campagne ardéchoise. 4 La rencontre Un dispositif fondamental dans la « revivification » ou actualisation d’un univers symbolique -c’est à dire dans l’adaptation d’une vision du monde à une nouvelle réalité sociale et économiqueest celui de la « re-signification » : la réappropriation de symboles, formes ou thématiques préexistantes par le biais d’une nouvelle lecture, d’un nouveau regard. Par leur thématique ainsi que par les éléments morphologiques qui dénotent une racine commune (très visible dans le cas des danses comme la « bourrée » et la « chacarera ») les deux traditions musicales –musique traditionnelle ardéchoise et musique folklorique argentine- trouvent naturellement un terrain d’entente et de dialogue. Une rencontre de ces deux univers musicaux, une recherche de points communs et de points divergents, s’inscrit dans cette démarche de « re-signification », dans cet effort pour rendre vivante et renouveler une tradition culturelle déjà existante et qui doit s’adapter et survivre dans un paysage économique et humain dynamique et en perpétuel changement. La rencontre de musiciens aux compétences confirmées dans ces deux univers musicaux permettra la création d’un objet artistique original, fusion entre deux langages, transmission entre les générations, expression inédite d’une réalité quotidienne fortement attachée au territoire. 5 Le Maraf : porteur du projet La résidence d’artistes s’inscrit dans un projet plus global qui est celui du Maraf (Manifestation d’Art Rural d’Avant les Foins). Le Maraf a pour objectif de mettre en relation une culture rurale avec un milieu rural, dans la mesure où les ressemblances contextuelles et les différences culturelles sont, à notre avis, porteuses d’une interaction fructueuse. La musique et la danse traditionnelles Argentines, d’une richesse poétique et musicale incontestable, ont été choisies. Notre démarche se structure autour de diverses manifestations au cours de l’année sur le territoire des Boutières, et notamment d’un festival itinérant de 10 jours, qui se déroule au début du mois de mai. La culture étant facteur de structuration sociale, l’organisation d’événements dans toute l’étendue du territoire nous semble la plus propice à l’apport réel d’une dynamique. Ainsi le Festival du Maraf s’organise autour de trois pôles d’action en direction de public divers : concert-rencontres entre les artistes et les habitants des hameaux, concerts dans les salles, stage de musique et de danse. Un suivi universitaire du projet MARAF 2010 sera effectué par Nicolas Canova, doctorant à l'Institut de géographie alpine (Université Joseph Fourier - UMR PACTE - CERMOSEM). En s'inscrivant dans la continuité d'avec les travaux de recherche menés par le laboratoire PACTE-Territoires, l'objet du suivi sera de proposer une lecture scientifique du projet. Les concepts mobilisés tourneront autour de l'action culturelle en milieu rural et plus généralement de la mobilisation des ressources culturelles et patrimoniales dans les projets de développement local. La mise en place d'une résidence ayant pour objet d'étudier les rapports entre les deux cultures (ardéchoise et argentine) et de créer à partir de cela un spectacle original et unique qui puisse interagir avec les habitants s'inscrit exactement dans la démarche du Maraf. 6 Présentation des artistes Eric Houdart Eric Houdart, saxophoniste, après une formation en jazz, a effectué un parcours aux multiples facettes, dans des groupes de jazz, musiques traditionnelles, et musiques actuelles, marqué par une finale régionale au Printemps de Bourges avec « Pat Delefunk » (1998), et « Révélation Jazz Rhône-Alpes » du tremplin « Suivez le Jazz 2003 » avec le trio « Alice ». Il vit à Saint Fortunat (vallée de l’eyrieux) et fait parti actuellement des groupes suivant : • Compagnie Transe Express, « Les Rois Faignants », spectacle de rue grand format, et « Cabaret Chromatique » , nouvelle création. • Kousmine Pichon, direction et composition Etienne Roche. • Letchi, chanteur /guitariste Tchétchène • Djoubal : 4 musiciens, rue et animation • Samawi : musique traditionnelle gnawa • Musique Egyptienne « Baladi » Alfonso Pacin (violon, guitare, voix, charango) Musicien multi-instrumentiste (violon, guitare, voix, charango), soliste et accompagnateur, directeur musical et arrangeur, Alfonso Pacin est né en Argentine, dans la pampa, province de BuenosAires. Après des études de conservatoire en Argentine, il perfectionne sa technique au Berklee College of Music, à Boston aux Etats-Unis, où il obtient le diplôme de l'école. Sa trajectoire originale l’oriente vers de nombreux styles musicaux (classique, jazz, folklore) et lui permet de partager la scène avec des musiciens de renommé internationale, tels que Mercedes Sosa, Stéphane Grapelli, Pat 7 Metheny, avant de former ses propres groupes, reconnus unanimement aujourd’hui sur la scène musicale. Parallèlement à son activité de musicien, il est titulaire d’une maîtrise de philosophie et prépare actuellement un doctorat à la Sorbonne. Installé depuis 1999 à Paris il participe à de nombreuses tournées internationales avec Minino Garay et les Tambours du Sud, Cholo Montironi, Luis Rigu, Tierra del Fuego, Camerata Ambigua, Raul Barboza, La Tregua, De Madrugada et L’Alter Quintet. Il développe également une activité pédagogique et la gestion de complexes culturels. Anne Le Corre (violon, alto) Après des études de guitare et alto classique, Anne Le Corre commence sa vie professionnelle au sein de l'orchestre PoitouCharentes, parallèlement à une activité pédagogique au CNR d'Amiens et à l'Ariam Ile-de-france. En 1993 elle découvre la littérature argentine puis le tango, sous ses formes musicale et chorégraphique. À partir de cette date, elle se consacre à ce genre musical, approfondissant sa formation au cours de nombreux voyages en Argentine, notamment auprés de l’Orquesta Escuela de Tango d’Emilio Balcarce. Elle se produit avec : La Murga, l’Orchestre de tango de Isidoro Parodi, Linea Tigre, la Compagnie Pannunzio, De Madrugada et l’Alter Quintet. Elle collabore à Marseille, en tant que compositeur et musicienne intégrée à la mise en scène, aux compagnies La Passerelle et L’Apicula. Elle développe son activité pédagogique autour du tango argentin sous forme de stages, cours réguliers et interventions dans les conservatoires et dirige ou participe à cinq orchestres-école de tango argentin en France et Espagne. Parallèlement elle danse le tango argentin depuis 1993. Elle habite depuis 2006 dans les Boutières. 8 Déroulement et implication locale Nous proposons un travail sur un matériel principalement local et sur des compositions actuelles s’inspirant de ce langage, avec l’apport d’éléments de musique traditionnelle argentine. Le magnifique travail de relèvement et de récupération du patrimoine de chansons des Boutières fait par Sylvette BéraudWilliams, est un élément incontournable dans toute démarche musicale traditionnelle dans ce territoire. La mise en rapport entre ces éléments et ceux de la musique traditionnelle argentine se fera lors de journées de répétitions entre les trois artistes. Ce travail donnera lieu à une création qui sera proposée au public sous la forme d’un concert. En vue d’une plus grande implication auprès des habitants, nous envisageons différentes possibilités d’interventions, dans les écoles, par exemple sous la forme de l’apprentissage et de l’accompagnement d’une ou deux chansons traditionnelles des Boutières (avec les enfants), et dans les maisons de retraite. Nous collaborons par ailleurs depuis 2008 et jusqu’en mai 2010 à un projet autour de la musique argentine proposé par l’EDMDA (Ecole de Musique et de Danse de l’Ardèche). Nous souhaitons également conserver de la création un document sonore (CD) accompagné d’un livret retraçant les deux contextes. Concrètement cela peut s’organiser en dix jours de résidence, soit à peu prés : - 5 jours de répétitions Des interventions en école ou maison de retraite enregistrement d’un document sonore concert de fin de résidence. 9