11 1 Protection des espèces Libellules

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11 1 Protection des espèces Libellules
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Introduction et bibliographie
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Protection des libellules
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Les espèces de libellules dans le canton de
Berne
Introduction
Bibliographie
Depuis 1980, c'est le "Groupe de travail sur les
libellules du canton de Berne" qui est responsable du catalogage des libellules dans le canton
de Berne. Un livre publié en 1994 et intitulé
"Libelleninventar des Kantons Bern" contient les
résultats obtenus jusqu'en 1992. On y trouve les
cartes de distribution de toutes les espèces de
libellules observées dans le canton de Berne
depuis 1970, ainsi que des données sur leur
fréquence, leur répartition en altitude, leur durée
de vol, leurs biotopes, leur développement, les
dangers qui les menacent et d'éventuelles
mesures de protection. En annexe, on trouve
une liste de tous les sites où des libellules ont
été observées entre 1970 et 1992. Le "Leitbild
2000 Libellenschutz im Kanton Bern" définit les
principes de la protection des libellules, ses
objectifs et les mesures à adopter.
Principaux ouvrages à consulter ou à acquérir.
Les adresses des éditeurs sont indiquées au
chapitre "Adresses".
Le chapitre présent donne une vue d'ensemble
sur le milieu naturel des libellules dans le canton
de Berne, sur les dangers qui les menacent et
sur les mesures de protection possibles.
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Inspection de la protection de la nature, Berne
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5.2011 – Libellules – Page 1
Libelleninventar des Kantons Bern.
R. Hoess, 1994 und 2001 (Nachtrag).
Sonderdruck Jb. Nat.hist. Mus. Bern (12),
Musée d'histoire naturelle de Berne
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Liste Rouge des espèces menacées en
Suisse: Libellules. Y. Gonseth &
C. Monnerat, 2002.
OFEFP, Berne

Odonata. Les libellules de Suisse.
H. Wildermuth, Y. Gonseth &
A. Maibach, 2005.
CSCF, Neuchâtel
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Auteur
René Hoess
Normannenstrasse 35
3018 Berne
Leitbild 2000 Libellenschutz im Kanton Bern.
Kommentar zur Roten Liste (RL) Odonata
für die Regionen des Kantons Bern.
R. Hoess, 1999. Rapport de l'IPN.

Libellen Baden-Württembergs, Bd.1:
Allgemeiner Teil, Kleinlibellen (Zygoptera).
Bd.2: Grosslibellen (Anisoptera), Literatur.
Ulmer, 1999 et 2000.
Der Kosmos Libellenführer. G. Jurzitza,
Franckh-Kosmos, 2000.
En librairie
LIBELLULES
Sommaire
Protection des libellules
La libellule déprimée est une espèce pionnière
typique d'étendues d'eaux dormantes
nouvellement créées. Autrefois, elle trouvait
toujours un habitat approprié le long de rivières
non corrigées, mais depuis que celles-ci ont été
endiguées et leur tracé rectifié, la libellule
déprimée dépend d'habitats artificiels (gravières,
jardins). Si ces habitats de remplacement
venaient à manquer, il se pourrait bien que la
libellule déprimée, encore répandue aujourd'hui,
soit menacée de disparition (photo: René
Hoess).
Protection
Répartition de l'habitat
Les libellules sont protégées par le droit fédéral
dans toute la Suisse depuis 1991 (art. 20 OPN).
Le canton de Berne a inscrit des dispositions de
protection dans sa législation (art. 25 à 28
OCPN). Même si avec la modification du 19 juin
2000 de l'OPN, les libellules ne sont plus toutes
protégées par le droit fédéral, le canton de
Berne, lui, continue à assumer cette protection:
il est donc interdit de capturer, de blesser ou de
tuer intentionnellement les libellules ou d'en faire
commerce. Dans la mesure du possible, il faut
protéger et favoriser leur habitat et en cas
d'intrusion inévitable, il faut veiller à le protéger,
le rétablir ou le remplacer. Pour garder et soigner
des libellules à des fins scientifiques ou pédagogiques, une dérogation du Service de la
promotion de la nature est nécessaire. Le corps
enseignant et les étudiants de biologie bénéficient d'une dérogation générale limitée (soumise
à certaines conditions) les autorisant à capturer
et à garder temporairement des espèces
protégées à des fins d'enseignement et d'étude.
Jura
Extraits de la loi
OPNP:
OPN:
www.admin.ch/ch/f/rs/4/451.1.fr.pdf
www.sta.be.ch/belex/f/4/426_111.html
5.2011 – Libellules – Page 2
Le Jura bernois fait partie du Jura plissé. Les
eaux de surface – accessibles aux libellules –
sont rares à cause de la perméabilité de la roche
calcaire. Il y a peu de cours d'eau et les quelques marécages (principalement hauts-marais)
sont situés en bordure du Jura tabulaire.
Plateau
Le Seeland et les anciens lits des hautes eaux
de l'Aar, de la Gürbe et de la basse Emme ont
été en grande partie drainés (Correction des
eaux du Jura), causant ainsi la destruction de
cette vaste zone humide. Quelques espèces de
libellules ont ainsi disparu définitivement du
canton de Berne, les quelques eaux résiduelles
(le plus souvent bras morts de l'Aar entre Berne
et Thoune et le long de la Vieille Aar, ainsi que
les anciennes tourbières du Seeland) n'ayant
pas suffi à leur survie. Une grande partie des
cours d'eau sont aussi devenus inhabitables
pour les libellules à cause des corrections et des
mises sous terre. Et presque toutes les eaux
sont touchées par l'eutrophisation, conséquence
d'une agriculture trop intensive. Pourtant, c'est
toujours sur le Plateau qu'il y a la plus grande
concentration de plans d'eau, dont les plus
importants pour les libellules sont les cours
d'eau, les gravières, les glaisières, ainsi que les
étangs et les tourbières.
Préalpes
Dans le paysage vallonné des Préalpes (en
particulier l'Emmental et le Pays de Schwarzenbourg), on trouve surtout des petits cours d'eau,
en partie corrigés et mis sous terre. Et toute la
tourbe a été extraite des rares tourbières se
trouvant dans les hauts-marais.
Oberland
L'Oberland bernois est encore aujourd'hui la
région bernoise la plus proche de la nature.
Depuis la dernière glaciation, le flysch a été
recouvert de nombreux marais, et les dépressions abritent des mares et des étangs. Par
contre, il n'y a pas toujours assez de végétation
sur les rives des grands lacs pour attirer les
libellules. Les cours d'eau, eux, pourtant restés
à l'état naturel sur une grande partie de leur
parcours, ont une température insuffisante.
C'est grâce à sa richesse en marécages que
l'Oberland abrite un nombre relativement important d'espèces, puisque toutes les espèces
d'Europe centrale caractéristiques de cette altitude y sont représentées.
Moeurs et habitats
Les libellules sont des insectes à métamorphose
incomplète (hémimétabole). La larve qui éclôt
peut passer par 15 stades larvaires avant
d'atteindre l'état adulte (imago). La femelle,
souvent accompagnée du mâle, dépose les
œufs directement dans l'eau, sur des plantes
aquatiques, sur du bois ou de la vase le long
des rives, ou alors dans les zones inondables
asséchées en été. La prolarve (immobile) éclôt le
plus souvent quelques semaines plus tard et elle
mue quelques minutes après seulement pour
libérer la première vraie larve. Celle-ci se métamorphose pendant plusieurs mois ou quelques
années, en passant par plusieurs stades spécifiques à chaque espèce, tout en développant
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Les plans d'eau naturels, tels que cette mare
ensoleillée et recouverte de végétation, située
dans la zone alluviale de Belpau, abritent encore
aujourd'hui des espèces rares et menacées,
telles que l'Agrion de Mercure ou la Caloptéryx
vierge (photo René Hoess).
peu à peu des ébauches alaires et des caractéristiques sexuelles externes. La larve se nourrit
de toutes sortes de petits animaux aquatiques
qu'elle capture à l'aide de son labium. Une fois
adulte, elle sort de l'eau et s'agrippe avec ses
griffes aux plantes de la rive ou à des pierres et
se mue en imago. La couleur typique de l'espèce
apparaît et les organes sexuels se développent.
La libellule adulte quitte le lieu de sa métamorphose pour d'autres surfaces aquatiques, parfois
à des kilomètres de distance. Elle se nourrit
d'autres insectes volants.
Toutes les libellules indigènes ont besoin d'eaux
courantes ou stagnantes pour se développer et,
lors de la phase de reproduction, d'un terrain de
chasse et d'un abri nocturne. Elles colonisent
pratiquement toutes les eaux dont la température
atteint au moins 10°C et qui ne sont pas trop
polluées. Les larves doivent aussi y trouver
suffisamment de nourriture et d'oxygène (qu'elles
absorbent par leurs trachéobranchies anales).
Les besoins peuvent cependant varier considérablement d'une espèce à l'autre.
Les espèces de libellules dans le canton
de Berne
Depuis 1992, 59 nouvelles espèces de libellules
ont été recensées dans le canton de Berne. En
revanche, deux espèces qui étaient encore à
l'inventaire entre 1970 et 1992 ont disparu.
L'actuelle Liste Rouge suisse (Gonseth et
Monnerat 2002) se base sur les données les
plus récentes rassemblées dans le cadre du
Projet de l'OFEFP, "Odonata 2000" et sur les
commentaires de huit coordinateurs régionaux.
Elle s'applique aussi en grande partie aux espèces dans le canton de Berne, sauf celles qui
sont, selon le cas, soit plus, soit moins menacées que dans le reste de la Suisse. Les données ont donc été adaptées dans l'inventaire
pour le canton de Berne (Hoess 1994), son
supplément (Hoess 2001) et la Liste Rouge
bernoise (Hoess 1999). Récemment, quelques
espèces méditerranéennes se sont établies en
Suisse, mais nous ne pouvons déterminer leur
degré de menace qu'en fonction de leur dépendance climatique.
La liste en fin de chapitre donne un aperçu des
libellules du canton de Berne, et le "KosmosLibellenführer" de G. Juzitza (voir bibliographie)
est un excellent guide d'identification, accessible
à tous.
Dans les alpages, comme ici sur le Hasliberg,
le bétail piétine des surfaces marécageuses
occupées par des libellules. Il suffirait d'une
clôture mobile pour protéger ce milieu naturel
(photo René Hoess).
Destruction des biotopes
Facteurs rendant les eaux inhabitables pour les
libellules:

humains
(destruction souvent durable)
- remblais
- obstructions
- introduction de toxiques et d'engrais
- pluies acides ou fertilisantes
- extraction de la tourbe
- drainages
- alevinage
- ressacs provoqués par le passage de
bateaux

provenant du bétail
- piétinement

naturels
(souvent réparables)
- atterrissement
- avalanches
- assèchement
Menaces
Un seul facteur de menace, qui échappe parfois
à l'homme, c'est-à-dire la destruction de leur
biotope, suffit à anéantir une population de
libellules. C'est seulement lorsque les plans
d'eau auront été régénérés que le biotope pourra
à nouveau être colonisé par des animaux provenant de populations voisines.
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Buts de la protection
La protection a comme objectif prioritaire de
préserver les espèces actuelles et d'éviter toute
disparition à l'avenir. Par des mesures d'entretien ciblées, il faut créer à nouveau des biotopes
pour des espèces éteintes. En effet, il existe des
populations de donneurs dans d'autres cantons
du Plateau suisse, mais la distance à parcourir
est souvent trop importante. Les plans d'eau
peuplés par des espèces menacées d'extinction
doivent être protégés, mis sous observation
et préservés. Cinq espèces sont considérées
comme menacées d'extinction: l'Agrion de
Mercure, le Gomphe à crochets, l'Orthétrum
à stylets blancs, l'Orthétrum bleuissante et le
Sympetrum à l'abdomen déprimé. Il faut y ajouter
deux espèces potentiellement menacées d'extinction: l'Aeschne subarctique et le Gomphe
serpentin.
Mesures régionales
C'est sur le Plateau qu'on trouve non seulement
la plus grande variété d'espèces, mais aussi le
plus grand nombre et la plus grande densité de
plans d'eau peuplés de libellules. La plupart de
ces plans d'eau (presque tous les petits lacs et
un grand nombre de mares et d'étangs) sont
déjà protégés. La réserve naturelle de la région
de l'Aar entre Thoune et Berne contient à la fois
des eaux stagnantes et des eaux courantes, et
la zone de l'ancienne Aar et du Häftli , riche en
zones et en forêts alluviales, représente un
milieu de prédilection des libellules.
Les grandes réserves naturelles d'un seul tenant
permettent la gestion de biotopes à grande
échelle, ce qui est rendu possible par la
proximité de plans d'eau à tous les stades de
développement. Une revalorisation grâce à
des modifications structurelles et la création
de nouveaux biotopes permet de reconstituer
la dynamique des cours d'eau et d'offrir des
conditions favorables à des espèces pionnières.
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Dans le Seeland, après les drainages et les
améliorations foncières, on crée à nouveau des
zones humides, que des libellules n'ont pas tardé
à recoloniser, y compris la libellule à quatre
taches qui avait disparu du canton de Berne
(photo René Hoess).
En général, plusieurs plans d'eau de types
différents peuvent héberger des espèces plus
variées que des surfaces aquatiques isolées.
La liaison entre biotopes joue donc un rôle
important et doit être mise en œuvre sur le plan
local. Des zones proches de la nature entre les
plans d'eau et les biotopes relais doivent assurer
que les espèces puissent se répandre et
atteindre des biotopes appropriés. Ainsi, les
ruisseaux non construits doivent être conservés
en l'état, et les ruisseaux mis sous tuyaux,
régénérés.
Les espèces de libellules dans le canton de Berne
Nom
Caloptéryx éclatant
Calopteryx splendens
Caloptéryx vierge
Calopteryx virgo
Leste sauvage
Lestes barbarus
Leste fiancé
Lestes sponsa
Leste vert
Chalcolestes viridis
Leste brun
Sympecma fusca
Agrion à larges pattes
Platycnemis pennipes
Agrion ligné
Coenagrion hastulatum
Agrion de Mercure
Coenagrion mercuriale
Agrion jouvencelle
Coenagrion puella
Agrion joli
Coenagrion pulchellum
Agrion à longs cercoïdes
Cercion lindenii
Naiade aux yeux rouges
Erythromma najas
Naiade au corps vert
Erythromma viridulum
Petite nymphe au corps
de feu
Pyrrhosoma nymphula
Agrion élégant
Ischnura elegans
Agrion nain
Ischnura pumilio
Agrion porte-coupes
Enallagma cyathigerum
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Habitat/population
Occupe rivières et grands ruisseaux (qualité de
l'eau: moyenne à bonne). En grand nombre surtout
le long de l'Aar et de l'Urtenen.
Nécessite des cours d'eau étroits et propres, avec
une couverture relativement importante de plantes
aquatiques (surtout rubanier et berle). Plus que
trois populations importantes dans le canton de
Berne: près de Wichtrach, Belp et au bord de
l'Önz.
Espèce nomade qui colonise passagèrement des
eaux stagnantes riches en végétation. Spécimens
isolés dans le Jura, en Haute-Argovie et dans le
Seeland en 1999 et 2000.
Largement répandue, mais souvent peu fréquente.
Colonise divers types d'eaux stagnantes.
Exigences mal connues, probablement en
régression.
Partout en plaine. Espèce ubiquiste, surtout près
des mares et des étangs bordés de saules.
Espèce peu voyante qui hiberne à l'état d'imago.
Largement répandue sur les eaux dormantes en
plaine.
Se rencontre en plaine, aussi bien au bord d'eaux
courantes que stagnantes, particulièrement au
bord de petits lacs.
Disparue du Plateau, encore fréquente dans
quelques étangs marécageux de l'Oberland et du
Jura bernois.
Exige des eaux courantes propres, alimentées par
une nappe phréatique, et riches en végétation. Il
ne reste que deux populations importantes, près
de Belp et en Haute-Argovie.
Fréquente sur les eaux dormantes, partout sauf en
altitude.
Préfère les petits lacs et les zones alluviales,
exclusivement en plaine. Les sites abritent en
général des populations importantes.
Cette espèce thermophile, qui colonise les eaux
stagnantes ensoleillées tout comme les grandes
rivières en plaine, a disparu du Seeland, mais
reste répandue sur l'Aar en aval de Bienne.
A besoin de nénuphars jaunes ou blancs pour
constituer son territoire et se développer, se trouve
donc surtout au bord de petits lacs et de plans
d'eau stagnante.
Exige comme l'espèce précédente des plantes à
feuilles flottantes ou immergées. Espèce thermophile dont la présence semble dépendre du climat.
Presque toutes les eaux dormantes où poussent
des carex.
Degré de menace
Non menacée.
Espèce ubiquiste, sur presque tous les types de
plans d'eau, mais seulement en plaine.
Libellule pionnière qui, malgré sa petite taille, est
capable de coloniser des plans d'eau dormante,
récents, isolés, et pauvres en végétation.
Fréquente sur presque tous les plans étendus
d'eau stagnante.
Non menacée.
Menacée.
Espèce hôte.
Menacée.
Non menacée.
Non menacée.
Localement fréquente, non
menacée.
Potentiellement menacée
par l'euthrophisation.
Espèce isolée qui semble
donc menacée d'extinction.
Non menacée.
De nombreux sites étant
protégés, l'espèce n'est pas
menacée.
N'est "que" menacée, grâce
à son nouvel habitat sur
l'Aar.
Rare, essentiellement dans
des zones protégées. Non
menacée.
Non menacée.
Non menacée.
Aucune population
importante, donc
potentiellement menacée.
Non menacée.
Nom
Gomphe joli
Gomphus pulchellus
Gomphe vulgaire
Gomphus vulgatissimus
Gomphe à pinces
Onychogomphus forcipatus
Gomphe serpentin
Ophiogomphus cecilia
Aeschne affine
Aeshna affinis
Aeschne azurée
Aeshna caerulea
Aeschne bleue
Aeshna cyanea
Grande Aeschne
Aeshna grandis
Aeschne des joncs
Aeshna juncea
Aeschne mixte
Aeshna mixta
Aeschne subarctique
Aeshna subarctica
Aeschne rousse
Anaciaeschna isosceles
Anax empereur
Anax imperator
Anax parthenope
Anax parthenope
Aeschne printanière
Brachytron pratense
Cordulégastre annelé
Cordulegaster boltonii
Cordulégastre bidenté
Thecagaster bidentata
Cordulie bronzée
Cordulia aenea
Cordulie des Alpes
Somatochlora alpestris
Cordulie arctique
Somatochlora arctica
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Habitat/population
Peu fréquente, petits lacs de préférence.
Grandes rivières à courant faible du Plateau et du
Jura.
Rivières et lacs avec ressacs. Le lac de Thoune
abrite la seule population encore sûre du canton
de Berne.
Colonise les grandes rivières du Plateau à courant
assez fort (autrefois également ruisseaux arrosant
les prairies). Aujourd'hui présente seulement en
quelques endroits au bord de l'Aar.
Espèce nomade, pouvant occuper passagèrement
des plans d'eau stagnante, bordés de roseaux.
Observée à plusieurs reprises depuis 1995,
surtout dans le Seeland.
Presque exclusivement dans les eaux marécageuses de la zone subalpine, notamment autour
de Meiringen et dans la zone du Hohgant.
Espèce ubiquiste sur presque tous les petits plans
d'eau dormante. Seule espèce se trouvant aussi
sur des étangs ombragés en forêt.
Colonise les eaux dormantes, surtout en forêt.
Espèce ubiquiste sur la plupart des eaux
dormantes dans le Jura bernois et surtout dans
l'Oberland bernois. Depuis peu, présence à
nouveau stable sur le Plateau.
Très répandue en plaine, sur les eaux dormantes
riches en végétation et bordées de roseaux.
Exclusivement dans les hauts-marais et marais de
transition de la zone subalpine où elle peut
coloniser des flaques de quelques m2 de surface
au maximum. Environ la moitié des 20 sites
suisses se trouvent dans le canton de Berne et
doivent absolument être protégés.
Principalement au bord de petits lacs eutrophiques
en plaine.
Largement répandue au bord de petits plans d'eau
à végétation clairsemée, surtout en plaine.
Occupe surtout les petits lacs et étangs mésotrophiques. Rare, mais très dispersée sur le Plateau.
Au bord de petits lacs et de plans d'eau stagnante
eutrophiques, plus rarement d'étangs. Petites
populations bien réparties en plaine.
Colonise des petits cours d'eau dont le fond est
propre, permettant ainsi aux larves de s'y enterrer.
Habitat typique: petits ruisseaux et marais en
pente. Largement répandue, surtout dans
l'Emmental où elle trouve facilement des surfaces
d'eau adaptées.
Colonise volontiers les eaux profondes, que ce soit
des petits lacs ou des eaux stagnantes, entre
basse et moyenne altitude. Les petits lacs en
abritent le plus grand nombre.
Colonise étangs et mares des zones subalpine et
alpine, surtout dans les zones marécageuses.
Répandue et fréquente dans l'Oberland bernois.
Occupe exclusivement des flaques de seulement
quelques dm2 dans les hauts-marais et marais de
transition de la zone subalpine.
Degré de menace
Considérée comme
menacée.
Menacée.
Menacée d'extinction.
Potentiellement menacée
d'extinction.
Espèce hôte
Rare, considérée comme
menacée.
Largement répandue, mais
rarement en grand nombre,
non menacée.
Peu fréquente, mais très
dispersée, non menacée.
Non menacée.
Peu fréquente mais non
menacée.
Potentiellement menacée
d'extinction.
A classer comme menacée,
malgré sa progression dans
le Seeland.
Non menacée.
Menacée.
Menacée.
Rare, mais très dispersée
en plaine. Menacée.
Non menacée
Non menacée.
Non menacée
Menacée.
Nom
Cordulie à taches jaunes
Somatochlora
flavomaculata
Cordulie métallique
Somatochlora metallica
Libellule déprimée
Libellula depressa
Libellule fauve
Libellula fulva
Libellule quadrimaculée
Libellula quadrimaculata
Orthétrum à stylets
blancs
Orthetrum albistylum
Orthétrum brun
Orthetrum brunneum
Orthétrum cancellé
Orthetrum cancellatum
Orthétrum bleuissant
Orthetrum coerulescens
Crocothémis écarlate
Crocothemis erythraea
Sympétrum noir
Symptrum danae
Sympétrum à l'abdomen
déprimé
Sympetrum
depressiusculum
Sympétrum jaune d'or
Sympetrum flaveolum
Habitat/population
En plaine, sur les eaux dormantes envahies par la
végétation. Les insectes adultes évitent les
surfaces aquatiques découvertes.
Préfère les eaux dormantes profondes et froides,
comme les eaux stagnantes ou les lacs périalpins
(lacs de Thoune et de Brienz), où c'est la seule
espèce de libellule.
Espèce pionnière de plans d'eau nouvellement
créés dans les carrières et les jardins.
Colonise les petits lacs et les ruisseaux à courant
faible.
Répandue et fréquente surtout au bord d'étangs
eutrophiques. Ubiquiste.
Présence confirmée dans le canton de Berne
seulement depuis 1984, essentiellement dans les
mares et les étangs de carrières.
Occupe cours et plans d'eau plats à très plats dans
les carrières, également des rivières proches de
l'état naturel. Espèce pionnière.
Au bord des eaux dormantes bien dégagées,
surtout dans les gravières et les petits lacs.
Seulement en plaine.
Préfère les sources calcaires marécageuses avec
joncs et carex, plus rarement les gravières et les
ruisseaux des prés.
Préfère les eaux dormantes en plaine, à la
température favorable, par exemple dans les
gravières. Présence confirmée dans le canton de
Berne seulement depuis 1984.
Berges avec roselières, joncs et carex. Largement
répandue, fréquente surtout dans les alluvions de
l'Aar entre Thoune et Berne.
Bas-marais avec de larges étendues de prairies
marécageuses, ainsi que des eaux dormantes
(fond recouvert de gravier). Redécouverte en 2002
près de Monsmier.
Bas-marais de grande surface, où elle dépose ses
oeufs sur les zones asséchées en été.
Sympétrum de
Fonscolombe
Sympetrum fonscolombii
Sympétrum méridional
Sympetrum meridionale
Sur diverses eaux dormantes. Seule espèce indigène avec deux générations annuelles. Population
immigrante régulière, en partie sédentarisée.
Espèce migrante, occupant des eaux dormantes
riches en végétation. Depuis 1999, on observe
chaque année des spécimens isolés.
Sympétrum du Piémont
Nécessite des marécages en pente ou des
Sympetrum pedemontanum carrières alimentées par des eaux d'infiltration.
Sympétrum sanguin
Largement répandue et fréquente en plaine sur les
Sympetrum sanguineum
étangs eutrophiques.
Sympétrum fascié
Ubiquiste sur les eaux dormantes peu étendues, à
Sympetrum striolatum
la végétation clairsemée (étangs de jardins).
Sympétrum vulgaire
Eaux dormantes variées.
Sympetrum vulgatum
Leucorrhine douteuse
Localement fréquente sur les eaux marécageuses
Leucorrhinia dubia
de la zone subalpine.
Leucorrhine à gros thorax Nécessite des tourbières anciennes en plaine.
Leucorrhinia pectoralis
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Degré de menace
Rare, considérée comme
menacée.
Rare mais très dispersée,
donc pas menacée.
Largement répandue,
fréquente. Non menacée.
Menacée.
Non menacée.
Menacée d'extinction.
Rare mais dispersée, donc
non menacée.
Fréquente et non menacée.
Plus que deux populations
dans le canton de Berne.
Espèce considérée comme
menacée d'extinction.
Non menacée.
Non menacée.
Menacée d'extinction.
Depuis 1992, présence
transitoire seulement.
Considérée comme une
espèce disparue.
Non menacée.
Espèce hôte.
A l'heure actuelle,
considérée comme hôte
Non menacée.
Non menacée.
Moins fréquente que
l'espèce précédente. Non
menacée.
Disparue du Plateau. Non
menacée dans l'ensemble.
Espèce hôte.