culture générale et expression éléments de correction

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culture générale et expression éléments de correction
BREVET DE TECHNICIEN SUPÉRIEUR
SESSION 2009
CULTURE GÉNÉRALE ET EXPRESSION
ÉLÉMENTS DE CORRECTION - ACADÉMIE DE ROUEN
Synthèse
Le corpus propose une délibération sur le détour que représente la ruse comme moyen pour arriver à
ses fins. Doit-on privilégier un détour comme la ruse, compte tenu de la dimension éthique qui risque d’être
subvertie au profit de la fin recherchée ?
Il est à noter que le document 2 pose problème parce qu’il est peut-être un peu difficile – mais surtout parce
qu’il n’évoque pas directement la ruse. On acceptera donc qu’il ne soit exploité qu’une seule fois par les
candidats dans leur synthèse (dans le domaine de l’efficacité supérieure du détour notamment (deuxième
rubrique ci-dessous).
Le candidat peut organiser la confrontation des documents à partir des entrées suivantes :
 La ruse dans sa légitimité historique et mythique
‐ La mythologie grecque confère à la ruse une place décisive : elle lui donne le nom de la première
femme de Zeus, la mère d’Athéna : mètis, (doc 1 et 4). Le personnage d’Ulysse l’incarne dans le monde des
hommes (doc 1). La légende du labyrinthe d’où l’on ne peut sortir que par ruse met en valeur cette dernière.
‐ De même, la Chine ancienne consacre la valeur de la ruse dans le domaine militaire. La ruse est
associée aux notions de civilisation et de raffinement (doc 1).
‐ La culture médiévale dont s’inspire La Fontaine valorise elle aussi la ruse à travers le personnage de
Renard. Le contraste avec le bouc (myope, incapable d’anticiper et de prévoir, encombré par ses cornes
alors que son comparse est libre de ses mouvements) permet de mettre en valeur le renard comme figure
emblématique de la ruse (doc 3).
 La ruse comme intelligence supérieure
‐ La ruse ressortit à une intelligence pratique. Elle est passage par les sens, l’intuition, le savoir faire
(doc 1 et 4). Elle est saisie immédiate du présent et de ses contraintes et en même temps capacité
prospective, faculté à anticiper l’avenir (doc 4). Renard évalue immédiatement le moyen que représentent
les cornes du bouc pour sortir (doc 3).
‐ Elle permet d’accéder à une efficacité supérieure : plutôt que de choisir le chemin le plus court (selon
les modèles qu’impose une idéologie mercantile et utilitariste), le rusé adapte sa stratégie en fonction des
circonstances (doc 2). Le meilleur détour peut toutefois être le chemin direct, s’il est le plus efficace, le plus
adapté aux « impératifs privilégiés », et in fine le meilleur « raccourci ».
‐ La ruse est proprement usage du détour et de la feinte : l’utilisation de procédés, de moyens
indirects (doc 1) ; le détour aussi par la séduction du langage, le recours à la dissimulation [le paraître et
l’être] (doc 3) ; l’utilisation des signes trompeurs (doc 4).
‐ La ruse ne se confond pourtant pas avec le mensonge. Ruser n’est pas mentir, mais plutôt
pénétrer les consciences, faire tomber les masques, débusquer la tromperie. Prendre un masque permet de
faire tomber les masques (doc 4).
‐ Elle est le complément nécessaire à la raison et à la force. La ruse permet d’obtenir la victoire,
sans contraindre par la violence, mais en emportant l’adhésion de son ennemi. Les militaires chinois
préfèrent recourir à la ruse pour parvenir à leurs fins que de se livrer à la seule violence guerrière (doc 1).
 Les limites de la ruse : du malin à la malignité
Se dessinent en creux toutes les dérives possibles permises au rusé et se justifiant au nom d’un intérêt
supérieur. D’où la nécessité de circonscrire ou de définir la ruse pour la distinguer des travers qui lui sont
proches ou utilisés à son profit : « ruser n’est pas mentir » (doc 4)…
‐ La séduction qu’exerce Renard « maître en tromperie » demeure ambiguë. La perspicacité de la
trouvaille ne doit pas occulter la tromperie par le langage et sa visée cynique. Distinct de son personnage, le
fabuliste délivre une leçon inquiétante sur le monde : le règne de l’intérêt et de l’avidité personnelle qui fait
recourir à la malice (doc 3).
On ne s’attendra pas forcément, pour ce sujet, à une deuxième partie entièrement antithétique, mais
on valorisera les synthèses mentionnant les limites de la ruse.
PAGE 1/2 Académie de Rouen – Éléments de correction pour l’épreuve de BTS (Culture générale et expression) Écriture personnelle :
On attend des candidats qu’ils engagent leur point de vue, à l’appui de connaissances et lectures
pertinentes. Il est possible de :
‐ débattre des détours possibles pour parvenir à ses fins ;
‐ considérer la dimension morale et les usages dévoyés du détour (cynisme) ;
‐ interroger le présupposé du sujet : est-il si important d’arriver à ses fins ?
On acceptera les copies qui prendront le mot détour au sens large (cf. B.O. du 19.02.08 annonçant le
thème : « Aller droit au but semble être une règle, une norme admise par tous. Pourtant le détour est une
modalité du voyage, de l’action, du raisonnement, du discours. ».
HARMONISATION DE LA CORRECTION
Pour faciliter l’attribution des points, les barèmes dans le tableau sont ramenés sur 20 points.
I. SYNTHÈSE DE DOCUMENTS (40 points)
1 Technique de la synthèse
7 points
- Introduction : thème, problématique, plan, présentation éventuelle (intelligente) des
documents du corpus.
- Confrontation effective des documents.
- Reformulation des idées et non phrases ou passages recopiés.
- Références nominatives aux documents bien insérées.
- Plan pertinent et structuré de façon argumentative.
2 Compte rendu des idées
7 points
- Tous les documents sont exploités.
- L’essentiel de chaque document est repris.
- Restitution objective des documents.
3 Expression. Lisibilité
6 points
- Maîtrise de la langue (orthographe, vocabulaire et syntaxe).
- Lisibilité et présentation de la copie (paragraphes…).
- La pénalité éventuelle pour le non respect des règles de l’orthographe fera l’objet d’une
appréciation nuancée et responsable de la part des correcteurs au sein des différentes
filières (échanges pendant la correction sur site, sous la responsabilité des coordinateurs).
En tout état de cause, on ne peut excéder une pénalité de 6 points sur 20 (soit 12 points
sur 40).
Cas Particuliers :
- On n’enlèvera pas plus de 2 points pour un document non mentionné.
- On sanctionnera les synthèses d’une longueur excessive, supérieure à une copie double.
- Dans le cas d’une juxtaposition simple de résumés sans projet (= méconnaissance de l’exercice de synthèse) : note < 7/20
II. ÉCRITURE PERSONNELLE (20 points)
1 Argumentation
9 points
- Compréhension de la question.
- Pertinence de la réponse.
- Réponse argumentée (arguments et exemples).
Toutes les réponses (thèse simple, antithèse simple, ou plan dialectique) sont admises,
mais il faut une visée argumentative et non une description (sanctionner tout inventaire de
faits).
2 Références
6 points
- Utilisation du corpus et des références culturelles et personnelles.
- Exploitation réelle de ces références et non simple mention
Tous les types de référence sont admis (littérature, cinéma…)
3 Expression
5 points
- Maîtrise de la langue (orthographe, vocabulaire et syntaxe).
- Lisibilité et présentation de la copie (paragraphes…).
- Mode d’insertion des références satisfaisant.
Bonus pour une copie (même si elle n’est pas parfaite) + 2 à 5 points
- dont l’argumentation est particulièrement pertinente et convaincante
- dont l’utilisation des textes dans la synthèse ou des références dans l’écriture personnelle fait montre d’une lecture intelligente et d’une
ouverture culturelle
- dont l’expression est particulièrement brillante.
Un seul de ces critères suffit pour attribuer ce bonus (évaluation positive).
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