Regarde cette Chanson

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Regarde cette Chanson
Regarde
cette
Chanson
quatre histoires inspirées par les chansons de
Jorge Ben Jor, Gilberto Gil, Caetano Veloso et Chico Buarque
filmées par Carlos Diegues
le réalisateur de Tieta do Brasil et Bye bye Brésil
Sortie le 20 avril 2005
Jangada Distribution
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Quatre histoires d’amour, quatre « nouvelles cinématographiques », chacune inspirée
d’une chanson célèbre de la Musique Populaire Brésilienne, composent le film
Regarde cette chanson.
Pisada de elefante, de Jorge Ben Jor
Zé Maria (Leon Goes) est un homme heureux qui travaille comme policier jusqu’au jour où il
tombe follement amoureux de Lili (Carla Alexandar), magnifique danseuse d’un cabaret de Rio.
C’est alors que sa vie commence à dérailler, tant sur le plan personnel que professionnel : il quitte
sa femme, sa maison et son travail pour vivre avec Lili. Mais cette dernière l’abandonne pour un
joueur de football. Zé ne parvient pas à surmonter cet abandon, et nous voilà plongés dans un
Carmen carioca.
Pisada de elefante est la seule chanson qui a été écrite pour ce film : initialement, Carlos Diegues
avait prévu d’utiliser Princesa, mais lorsque Jorge Ben Jor voit les premiers rushes, il compose
Pisada de elefante, qui restera.
Drão, de Gilberto Gil
Après avoir été mariés pendant six ans, Sandra (Débora Bloch) et Marcos (Pedro Cardoso) forment
un jeune couple bourgeois en mal de sensations. Ils décident de se séparer pour quelques temps.
Tous deux tentent de profiter de cette liberté nouvelle pour rencontrer d’autres personnes, mais sans
jamais être réellement capables de vivre l’un sans l’autre. Cette situation va leur permettre de
découvrir la passion qui les lie.
Vôcé é linda, de Caetano Veloso
Deux adolescents, Ciça (Adriana Zanyelo) et Guimba (Cassiano Carneiro), se rencontrent dans les
bas-fonds de Rio et tombent amoureux l’un de l’autre.
Alors que Ciça s’est enfuie de chez elle pour ne plus subir les brutalités de son père alcoolique,
Guimba décide de la prendre sous son aile avec sa bande d’enfants des rues. Il va lui montrer
comment survivre à la faim et à la violence quotidiennes, tandis qu’ils découvrent l’amour.
Samba do grande amor, de Chico Buarque
João (Emílio de Mello) enregistre les paris pour le « jogo do bicho », sorte de loto animalier illégal,
dans un quartier populaire de Rio. Mais c’est surtout un idéaliste et un poète bien connu de tous les
habitants du voisinage.
Un beau jour, il tombe amoureux d'une voix magnifique qui provient de l'immeuble voisin. Il pense
tout d’abord que c’est celle d’une prostituée, puis découvre qu’elle appartient à une femme
beaucoup plus âgée que lui (Fernanda Montenegro), ancienne chanteuse lyrique mariée à un
musicien retraité (Fernando Torres). Pourtant, cette découverte ne l’arrête pas.
Cacá do Brasil, réalisateur mélomane
Carlos Diegues – ou Cacá, comme l’appellent ses compatriotes – est un personnage
incontournable de la vie culturelle brésilienne, reconnu dans son pays et à l’étranger comme
l'un des cinéastes les plus talentueux du siècle. Il est membre de la cinémathèque française et
Officier de l'Ordre des Arts et des Lettres.
Né à Macéio (Alagoas) le 19 mai 1940, Carlos Diegues est l'un des réalisateurs qui ont su
réinventer le cinéma brésilien. A 19 ans, alors qu’il est étudiant en droit à Rio de Janeiro, il fonde
un ciné-club, commence ses activités de cinéaste amateur avec ses amis David Neves, Arnaldo
Jabor ou encore Paulo Perdigão, et dirige O Metropolitano, organe officiel de l’union des étudiants
de Rio. De l’université et du Metropolitano sont issus les principaux fondateurs du Cinema Novo :
Glauber Rocha, Leon Hirszman, Paulo Cesar Saraceni, Joaquim Pedro de Andrade… et bien sûr
Carlos Diegues.
Il prend rapidement conscience que la réalisation est la seule voie qui lui permet de
s'exprimer pleinement. Il tourne donc son premier film « professionnel » en 1962 : « Escola de
samba alegria de viver » est l’un des épisodes de Cinco vezes favelas. Ses premiers longs métrages,
Ganga Zumba, A Grande Cidade et Les Héritiers, sont des films extrêmement représentatifs de
cette période pleine de rêves et d'utopies durant laquelle il est aussi journaliste, critique et
polémiste.
Sa participation à la résistance intellectuelle et politique à la dictature militaire l’oblige, en
1969, à quitter le Brésil. Il vit dans un premier temps en Italie puis en France avec sa femme, la
chanteuse Nara Leão. A son retour, tandis que son pays est toujours sous le joug de la dictature
militaire, il réalise Quando o carnaval chegar avant de faire jouer Jeanne Moreau dans le rôle
principal du film Jeanne la française,.
Son plus grand succès populaire, Xica da Silva, réalisé alors que la dictature commence de
s’assouplir, raconte avec drôlerie et exubérance les derniers jours du régime autoritaire et le retour à
la liberté démocratique. Ses films suivants, Chuvas de verão, Quilombo, et surtout Bye bye Brésil,
sont eux aussi vus et primés au Brésil et à l’étranger. En 1981, il est le second brésilien, après le
poète Vinicius de Moraes, à faire partie du jury du Festival de Cannes.
Avec la crise du cinéma brésilien des années 80, il se rapproche de la télévision et tourne
Regarde cette chanson en partenariat avec TV Cultura. Il lance ainsi un mouvement de
rapprochement entre cinéma et télévision qui ne s’est pas démenti depuis. Ses films suivants, Tieta
do Brasil (adaptation du roman de Jorge Amado), Orfeu (créé par Vinicius de Moraes, l’Orphée
brésilien a été porté à l’écran par Marcel Camus en 1959 avant d’être repris par Carlos Diegues) et
Deus é brasileiro (tiré d’un conte de João Ubaldo Ribeiro) sont à nouveau de grands succès
populaires.
La culture brésilienne est l’inspiration première de Carlos Diegues. La musique, et en
particulier la Musique Populaire Brésilienne (MPB), le métissage, l’esclavage, la liberté sont les
thèmes récurrents d’un cinéma qui sait allier réflexion et légèreté.
Filmographie sélective :
2003 : Deus é brasileiro
1999 : Orfeu
1996 : Tieta do Brasil
1994 : Regarde cette chanson
1989 : Dias melhores virão
1984 : Quilombo
1980 : Bye bye Brésil
1977 : Chuvas de verão
1976 : Xica da Silva
1973 : Jeanne la française
1972 : Quando o carnaval chegar
1969 : Les Héritiers
1966 : A Grande cidade
1964 : Ganga Zumba
1962 : Cinco vezes favela (épisode « Escola
de samba alegria de viver »)
La Musique Populaire Brésilienne
Lorsque l’on pense au Brésil, on ne peut éviter de reprendre l’expression du poète Oswald
de Andrade qui parle d’« anthropophagie ». Ce mot s’applique particulièrement à la Musique
Populaire Brésilienne, preuve évidente que malgré les problèmes raciaux et sociaux qui subsistent,
il existe dans ce pays un creuset dans lequel se sont réellement mêlées trois cultures : celle apportée
par les colonisateurs portugais, celle amenée, bien malgré eux, par les esclaves africains déportés au
long de plus de trois siècles de traite des noirs, et celle des premiers habitants du pays, les indiens.
Des classes moyennes métisses de Rio vient le choro, réinterprétation des airs à la mode en
Europe mâtinés de rythmes afro-brésiliens.
De Rio, toujours, mais des quartiers populaires, est issu le samba, condamné puis adoré par
une élite blanche au premier abord choquée par cette « musique de nègres ».
Du Nordeste, enfin, arrive le baião, mélange des influences indiennes et européennes.
A partir de ces trois grands courants, de multiples ramifications se dégagent, et des
évolutions se font. L’une des plus connues est sans aucun doute la bossa nova, née progressivement
du samba dans les années 50, et dont les plus illustres représentants sont Jõao Gilberto, Tom Jobim
et Vinicius de Moraes.
Mais l’autre tremblement de terre, celui qui nous intéresse ici, est celui des années 60.
En 1964, les militaires renversent le président Goulart et le Brésil entre dans une période
sombre qui durera vingt ans.
C’est à cette époque qu’une bande de jeunes gens découvre la musique venue des EtatsUnis, l’engagement politique, la subversion, et se met en tête de mêler tout ce qui a été joué et tout
ce qui l’est, le samba, musique du peuple, la bossa nova, musique des élites, les instruments
africains et les guitares électriques. Le mouvement tropicaliste était né.
Gilberto Gil, en 1993, revenait dessus et le décrivait ainsi :
« Ici, sur cette terre tropicale, il y a presque trente ans, nous, jeunes de différents endroits du pays,
avons compris ceci : nous appartenons au monde et le monde nous appartient, nous faisons partie
d’un tout et nous sommes partout. Cette conscience nous a permis de créer une musique nouvelle
qui a été en même temps la musique la plus ancienne. Nous avons découvert la tradition, nous
avons rendu hommage à nos vieux maîtres, nous avons célébré la nouvelle révélation de la bossa
nova et nous nous sommes laissés secouer par l’ouragan rock n’ roll. Nous croyions que le futur,
c’était de vivre le présent ».
Bien sûr, la dictature a tenté de bâillonner ces jeunes gens parce que le vent de liberté qu’ils
insufflaient était intolérable. Mais ni l’exil, ni la censure, ni le passage du temps n’ont pu empêcher
la MPB et le tropicalisme de perdurer. Et, chose rare, les jeunes gens d’hier ne sont pas devenus les
conservateurs d’aujourd’hui. Ils sont parvenus eux aussi à grandir, à changer avec ce mouvement
qu’ils avaient créé. Ils ne sont pas devenus des statues que l’on admire dans les musées. En quarante
ans, leur musique n’a pas pris une ride, eux non plus. Et elle continue d’inspirer musiciens et
réalisateurs.
En ce sens, le film Regarde cette chanson est bien plus qu’un hommage. Il est une seconde
vie pour ces chansons, une libre interprétation qui les ancre dans un nouvel imaginaire, personnel à
Carlos Diegues mais aussi collectif. Il les inscrit dans un autre espace, dans d’autres images. Tout
en laissant le spectateur libre de leur donner à son tour un sens nouveau et, une fois de plus, de les
réinventer à sa façon.
« Ce film, inspiré de chansons d’amour écrites par quatre des songwriters les plus importants de ma
génération, est un hommage à ces êtres brillants de toutes les époques et de tous âges qui ont écrit et
qui écrivent toujours de la MPB.
Je ne voulais pas réaliser un film qui illustre les paroles des chansons, je voulais qu’il en soit
inspiré. Je ne voulais pas faire non plus un clip, un simple support des chansons, ni une récitation au
mot à mot. Ce film est aussi une déclaration d’amour à la ville de Rio de Janeiro et au cinéma
brésilien sous toutes ses formes, à travers tous ses moyens de transmission. »
Carlos Diegues
Jorge Ben Jor
Pisada de elefante
Jorge Ben Jor naît dans une favela de Rio de Janeiro en 1942. Son père fait les marchés et
joue du pandeiro au sein d’un bloco (groupe de carnaval de rue), pour lequel il compose également
des hymnes. Adolescent, Jorge chante dans le chœur de l’église, il apprend aussi à jouer du
pandeiro et de la guitare, mais le football l’intéresse plus que la musique.
Petit à petit, il commence pourtant à jouer et à chanter lors de fêtes, chez des amis. C’est
justement l’un de ses amis qui l’emmène jouer dans les bars de Copacabana. Très vite, un
producteur le remarque et il enregistre son premier disque en 1963, « Samba esquema novo ». Cet
album est un franc succès, et les deux suivants également.
Il part quelques mois aux Etats-Unis où il se fait un nom, mais dès son retour, il traverse des
moments difficiles. Ni le public, ni les critiques n’arrivent à le situer dans un paysage musical limité
aux musiciens engagés (Caetano Veloso, Chico Buarque, Gilberto Gil) ou, au contraire, à la
musique commerciale de Roberto Carlos. L’inclassable Jorge Ben Jor, avec sa musique qui n’est ni
totalement du samba, ni vraiment du maracatu, qui intègre des sonorités rock, funk et soul dérange.
Ses disques suivants sont donc accueillis plus froidement par le public comme par la critique, alors
même que l’une de ses chansons, « Mas que nada », reprise aux Etats-Unis par Sérgio Mendes,
entre au hit-parade.
En 1969, il revient sur le devant de la scène avec les très connues « Pais tropical » et « Que
maravilha », puis « Fio maravilha », chantée en 1972 par Maria Alcina. Les années 70 sont fastes :
il lance les classiques A Tabúa de esmeralda et Africa Brasil.
Depuis, il va d’un style à l’autre, et c’est toujours une réussite. Prolifique, il influence autant
les groupes de pagode ou de forró que des artistes de la scène bahianaise comme Carlinhos Brown,
ou encore les stars rock, pop, reggae ou rap : les reprises de ses titres par les Paralamas, Skank,
Cidade Negra, Racionais MC ou Sepultura ont toujours connu un énorme succès. Jorge Ben a le
don de savoir créer des chansons qui imprègnent profondément le patrimoine vivant de la musique
brésilienne.
Discographie sélective :
1997 : Músicas para tocar em elevador
1995 : Homosapiens
1994 : Dance
1993 : 23
1989 : Ben Jor
1986 : Jorge Ben Brasil
1984 : Sonsual
1983 : Dádiva,
1981 : Ben vinda amizade
1980 : Alô, alô, como vai ?
1979 : Salve simpatia
1978 : A Banda do Zé pretinho
1977 : Tropical
1976 : África Brasil
1975 : Gil e Jorge
1974 : A Tábua de esmeralda
1973 : Dez anos depois
1972 : Ben
1971 : Negro é lindo
1969 : Jorge Ben
1964 : Sacundin bem samba
1964 : Samba esquema novo
Giberto Gil
Drão
Né à Salvador de Bahia le 29 juin 1942, Gilberto Gil commence à apprendre l’accordéon à
l’âge de 10 ans et forme son premier groupe, « Os desafinados » (les désaccordés), à 18 ans. C'est à
cette époque qu'il s’intéresse à João Gilberto et se met seul à la guitare, après avoir découvert la
chanson « Chega de saudade ». Il est aussi en contact avec la musique érudite contemporaine grâce
à sa fréquentation du milieu avant-gardiste bahianais, qui lui fait découvrir Pierre Boulez, John
Cage, Stockhausen...
1962 est une année décisive pour lui puisqu’il enregistre ses premières chansons (« Povo
petroleiro » et « Coça coça, lacerdinha ») et rencontre Caetano Veloso, Maria Betânia et Gal Costa.
L’année suivante, Tom Zé se joint à eux et le concert « Nos, por exemplo » (Nous, par exemple)
inaugure leur carrière.
Peu après, Gil s’installe à São Paulo. Il y travaille le jour et fréquente bars et salles de
concerts la nuit ; c’est là qu’il rencontre Chico Buarque. L’émission « O Fino da bossa », présentée
par la chanteuse Elis Regina, lui donne une notoriété qui lui permet d’abandonner son travail et de
se consacrer à la musique. Son premier disque, « Louvação », sort en 1967, alors qu’il a déménagé
pour Rio de Janeiro. Il a sa propre émission de télévision et apparaît comme l’une des figures de
proue du tropicalisme. Ce mouvement part de l’idée d’« anthropophagie » des valeurs culturelles
étrangères et se concrétise avec le disque-manifeste « Tropicália ou Panis et circencis ». En 1969,
comme nombre de chanteurs de l'époque, il est fait prisonnier par la dictature militaire puis s’exile à
Londres jusqu’en 1972.
Gilberto Gil travaille, depuis les années soixante-dix, à diffuser la musique brésilienne dans
le monde. Son succès n’a jamais été démenti, et il parvient toujours à faire siens les styles musicaux
les plus divers : musique du nordeste, sertanejo, pop, reggae et même rap. En 2000, on peut noter
l’un des plus grands succès avec la chanson « Esperando na janela », titre-phare du film « La vie
peu ordinaire de dona Linhares ».
Conseiller municipal de la ville de Salvador de Bahia de 1988 à 1992, militant de la cause
écologique, Gilberto Gil sait mêler chanson populaire et discours engagé. Son rôle politique connaît
sa consécration en 2003, lorsqu'il est nommé Ministre de la Culture par le président Lula (Parti des
Travailleurs).
Discographie sélective :
2002 : Kaya n’gan daya
2001 : São João ao vivo
2000 : As canções de « Eu, tu, eles »
1998 : O sol de Oslo
1997 : Quanta
1993 : Tropicalia 2 – Caetano e Gil
1992 : Parabolicamara
1989 : O Eterno deus Mu dança
1985 : Dia dorim noite neon
1984 : Raça humana
1983 : Extra
1982 : Um banda um
1981 : Luar
1979 : Realce
1979 : Nightingale
1977 : Refavela
1976 : Doces Bárbaros
1975 : Refazenda
1972 : Expresso 2222
1971 : Gilberto Gil
1968 : Tropicalia ou Panis et Circencis
1967 : Louvação
Caetano Veloso
Você é linda
Né en 1942 dans l’Etat de Bahia, Caetano Veloso est l’une des voix brésiliennes les plus
connues – et les plus reconnaissables. Issu de la classe moyenne, il part faire ses études à Bahia
avec sa sœur, Maria Bethânia, elle aussi devenue chanteuse.
Fou de bossa nova, il commence par chanter et jouer de la guitare dans des bars. Il écrit des
chansons pour sa sœur, chante avec elle en duo, et participe au spectacle musical « Arena canta
Bahia », mis en scène par Augusto Boal, qui lui permet de rencontrer Gilberto Gil et Tom Zé. Avec
ces deux derniers et Gal Costa, il fait des concerts, donc le fameux « Nos, por exemplo » (Nous, par
exemple), qui les lance.
Son premier disque sort en 1965. Il continue de chanter et compose des bandes originales de
films avant de lancer avec ses complices Gil, Gal et Tom Zé le mouvement tropicaliste grâce au
disque Tropicália ou Panis et Circensis. « E prohibido prohibir » et « Divino maravilhoso »
deviennent les hymnes de la jeunesse. En 1969, après avoir été emprisonné par la dictature militaire,
il s’exile à Londres en même temps que Gilberto Gil.
A son retour, en 1972, il se produit partout dans le pays et s’associe à nouveau avec Gal
Costa, Gil et Maria Bethânia pour former le groupe Doces Bárbaros. Les années 70 sont sans doute
sa période de plus grande créativité, et il donne naissance à des chansons comme « Tigresa »,
« Leãozinho », « Odara » ou encore « Sampa ».
Dans les années 80, il enregistre et produit des disques et présente avec Chico Buarque
l’émission musicale « Chico e Caetano ». Avant de revenir à Gil avec Tropicalia 2, retour sur leurs
débuts, Caetano collabore avec le guitariste Arto Lindsay sur deux albums, Estrangeiro, où il
engage une réflexion sur la démesure sociale brésilienne, et Circuladô.
Musique brésilienne et rock, ballades sud américaines, il papillonne en gardant toujours son
empreinte poétique si personnelle. Peintre, réalisateur (O Cinema falado), écrivain (Verdade
tropical), Caetano Veloso est un artiste complet dont les chansons sont reprises par les brésiliens,
toutes générations confondues.
Discographie sélective :
2002 : Eu não peço desculpa
2000 : Noites do norte
1999 : Prenda minha
1997 : Livro
1994 : Fina estampa
1993 : Tropicalia 2
1991 : Circulandô
1989 : Estrangeiro
1986 : Totalmente demais
1984 : Velo
1982 : Cores, nomes
1981 : Outras palavras
1979 : Cinema transcendental
1977 : Bicho
1976 : Doces Bárbaros
1975 : Qualquer coisa
1972 : Transa
1971 : Caetano Veloso
1968 : Tropicalia ou Panis et Circencis
1967 : Caetano Veloso
Chico Buarque
Samba do grande Amor
Fils de l’historien Sérgio Buarque de Hollanda, issu d’une grande lignée d’intellectuels,
Chico Buarque fait partie, avec Caetano Veloso et Gilberto Gil, de ceux qui ont su créer un
nouveau style musical en mêlant bossa nova, samba, jazz, rock et chansons engagées. Né en 1944 à
Rio de Janeiro, il grandit à São Paulo dans une maison où l’on pouvait croiser Vinicius de Moraes
ou Baden Powell, amis de ses parents et de sa sœur Miúcha, elle aussi chanteuse.
Il commence à chanter dans des festivals en 1964 avant d’écrire A Banda, chanson qui
gagne le IIème Festival de Musique Populaire Brésilienne de la chaîne TV Record. Son premier
album, dans lequel on trouve la chanson « Pedro pedreiro », sort en 1966. A partir de là, tous les
disques qu’il enregistre sont devenus des classiques. Son charisme, ses paroles sensibles font
l’unanimité mais, agacé par le consensus, il écrit la pièce de théâtre A Roda viva, histoire d’une star
littéralement dévorée par son public, très vite interdite par le pouvoir.
Contraint à l’exil par la dictature, il part en Europe puis rentre au Brésil en 1970, bien que la
censure l’empêche d’écrire sous son vrai nom. De cette époque restent des chansons à double sens
comme « Apesar de você » ou « Cálice » et le sublime album Construção, qui connaît un énorme
succès. Reste aussi Julinho da Adelaide, le pseudonyme qu’il utilise pour que ses écrits puissent être
entendus. De 1975 à 1984, Il s’éloigne de la scène tout en continuant de travailler : il compose
notamment la musique de Bye bye Brésil, de Carlos Diegues.
Chico Buarque s’essaie à nouveau au théâtre en 1979 avec L’Opera do malandro, qui a été
repris à de multiples reprises depuis, mais aussi à la littérature avec, notamment, plusieurs livres
pour enfants et les romans Fazenda modelo, Estorvo et Benjamin, sans pour autant d’arrêter de
composer et de chanter. Il présente également une émission de télévision avec Caetano Veloso,
« Chico e Caetano », pendant quelques années.
Peu de chanteurs brésiliens peuvent prétendre être arrivés au niveau de Chico Buarque. Ses
œuvres sont écoutées, étudiées, et on ne peut parler de le musique brésilienne depuis les années 60
sans y faire référence, bien qu’il se fasse aujourd’hui de plus en plus rare.
Discographie sélective :
1998 : As Cidades
1995 : Uma palavra
1993 : Paratodos
1989 : Chico Buarque
1987 : Francisco
1984 : Chico Buarque
1982 : Almanaque
1980 : Vida
1979 : Opera do malandro
1978 : Chico Buarque
1976 : Meus caros amigos
1974 : Sinal fechado
1973 : Calabar, o elogío da traição
1971 : Construção
1970 : Chico Buarque de Hollanda
1968 : Chico Buarque de Hollanda vol. 3
1967 : Chico Buarque de Hollanda vol. 2
1966 : Chico Buarque de Hollanda
Fiche technique
Titre original : Veja esta canção
Durée : 104 min
Genre : comédie
Format Image : 1.066
Format son : Dolby Stéréo
Réalisation : Carlos Diegues
Scénario : Carlos Diegues avec Euclydes Marinho et Miguel Faria Jr. (« Pisada de elefante »),
avec Rosane Svartman et Fabiana Egrejas (« Drão »),
avec Miguel Faria Jr. et Walter Lima Jr. (« Você é linda »),
avec Isabel Diegues, Betse de Paula et Nelson Nadotti (« Samba do
grande amor »)
Distribution artistique :
« Pisada de elefante » : Leon Goes, Carla Alexandar, Jacqueline Lawrence
« Drão » : Débora Bloch, Pedro Cardoso, Catarina Abdala
« Você é linda » : Adriana Zanyelo, Cassiano Carneiro, Chica Simpson
« Samba do grande amor » : Fernanda Montenegro, Emílio de Mello, Fernando Torres, David
Neves
Musique : Milton Nascimento (musique originale), Jorge Ben, Gilberto Gil, Caetano Veloso et
Chico Buarque
Production : Mapa Filmes et TV Cultura
Producteur exécutif : Zelito Viana
Coproduction : Riofilme
Photo :
Alexandre Fonseca (« Pisada de elefante »),
José Guerra (« Drão »),
José Tadeu et José Guerra (« Você é linda »),
Leonardo Bartucci (« Samba do grande amor »)
Son :
Jorge Saldanha e Heron Alencar (« Pisada de elefante », « Drão », « Samba do
grande Amor »)
Cristiano Maciel (« Você é linda »)
Montage : Mair Tavares

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