comment remercier Xavier Deutsc - Lycée de la Plaine de Neauphle

De retour en classe, les élèves s’interrogent : comment remercier Xavier Deutsch ? « Un poème, une série de devinettes, un portrait Araucan en cinq touches, un compte-­‐rendu… la professeur lance des pistes sans succès. -­‐ Un pastiche de Onze ! suggère Nabil -­‐ Pas évident… Allons-­‐y ! » C’était en juin dernier, lors de l’ultime conseil d’enseignement de l’année scolaire. Les vacances approchaient, elle avait la tête ailleurs et pourtant… Pourtant, on envisageait déjà la rentrée prochaine avec ses devoirs communs, ses programmes, et ses surprises. Une rencontre avec un écrivain ? Pourquoi pas ? Xavier Deutsch ? Connais pas. Un roman sur le foot… Essayons ! Encore le foot, pas très original. La prof aurait pu choisir un autre sujet. Ah ? On va rencontrer l’auteur… Alban saisit le livre d’un air dubitatif. Une jolie couverture, un format engageant. Il feuillète : 200 pages, les chapitres sont courts, ça ira vite. « Lorsque soudain, revenu de l’arrière, un jeune loup surgit dans les pieds de l’Italien et, d’un geste parfait, lui arrache le ballon. C’est Schram. » Allongée sur son lit, Brittny suit fascinée les actions de l’attaquant Schram. Quel nom ! Son mobile sonne, nouveau message de Sonia “T’en es où ? ». Elle répond rapidement « 40 p. encore » et reprend fiévreusement le match. La neige tombe sur les plaines de Flandre… ça tombe mal, le jour où il se rend en France pour rencontrer ses lecteurs. Sept classes sur trois jours. Xavier Deutsch appréhende un peu ce marathon. Armèle, la coordinatrice du projet l’accueillera. Dix heures, la sonnerie toute particulière du lycée de la Plaine de Neauphle retentit. Ils sont tous rangés devant la salle polyvalente, impatients de voir à quoi ressemble cet auteur : « Moi, je l’imagine chauve, petit et rondouillard. -­‐ Regarde, ce doit être lui ! » Un homme frisé de taille moyenne se dirige vers la salle. Un professeur lui adresse la parole tout en guidant le flux d’élèves vers l’intérieur. Ils invitent les récalcitrants à s’asseoir au premier rang. Quelle neige ! Avant d’entrer en scène Xavier Deutsch consulte un SMS : « partirai ce soir pour éviter les complications ». Mais où va-­‐t-­‐elle passer … ? Il doit prendre la parole, il laisse la réponse en suspens. « Tu t’es trompé ! C’était pas lui ! -­‐Oui, mais j’avais raison quand même, il est dégarni. -­‐Ouais, mais il est grand et svelte. Là t’avais faux » Le brouhaha s’estompe, la neige tombe doucement. Xavier Deutsch parle, il ne sait pas quoi dire au début, il attend les questions. « Je suis heureux de vous rencontrer ». Il parle de son oeuvre comme d’une gestation. C’est un coup de silex dans l’imaginaire, une rivière qui coule, il écrit comme le livre doit exister. Les mains se lèvent, les regards pétillent. La fatigue le gagne cependant. Il faut tendre l’oreille, faire répéter, trouver des réponses justes, expliquer le mystère de la création. « Tiens ! Le soleil brille. » Il est temps de se séparer. Une autre classe l’attend. 2de 4