Lundi 19 mai 2008
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lundi 19 mai 2008 page 5 LES LIBANAIS DANS LE MONDE Du pays natal à l’arrière-pays québécois Canada : la terre aux 300 000 émigrés libanais Dès la seconde moitié du XIXe siècle, on identifie la première grande phase de l’émigration libanaise dans le monde, principalement vers les Amériques. C’est alors que les premiers Libanais débarquent au Canada où arrivent des émigrés de tous les coins de la planète. Ce pays est le deuxième plus grand pays du monde par sa superficie (9 984 670 kilomètres carrés). Il a pour capitale Ottawa et une population de 33 091 228 habitants. C’est aussi aujourd’hui un des pays les plus avancés sur le plan technologique. F Un des paysages traditionnels de l’île du Prince-Édouard. uyant les massacres de chrétiens en 1860 au Liban et en Syrie, puis l’oppression ottomane et les graves problèmes économiques, comme la famine survenue lors de la Première Guerre mondiale, les Libanais commencent à émigrer massivement au Canada en 1882. Un grand nombre d’entre eux provient de la région de Rachaya, dans la Békaa. Ils s’installent à Montréal et travaillent dur dans le commerce ambulant, aussi bien dans cette ville que dans les régions rurales de l’Ontario et de Stratford. Puis ces pionniers passent au commerce en gros et ensuite à l’industrie et aux professions libérales. Durant cette période arrive, en 1895 à Ottawa, Annie Midlige, née Tabcharani, originaire de Dhour Choueir, dans le MontLiban. Elle se fait rapidement connaître parmi les premiers immigrants. Veuve à l’âge de 40 ans, elle décide de partir avec un guide indien vers la rivière Gatineau, dans l’arrière-pays québécois, où elle rencontre les Inuits (esquimaux) habitant sur le littoral de l’océan Glacial de la Baie d’Hudson. Elle initie un travail de commerce de fourrure et fonde des comptoirs pour ce commerce, puis le développe de telle façon qu’elle fait la concurrence à la Compagnie de la Baie d’Hudson, la plus ancienne du pays dans ce secteur, fondée en 1670. Une arrivée facilitée par les proches Manifestation de Libano-Canadiens à Montréal. ENTRETIEN La seconde phase de l’émigration libanaise au Canada s’étend de 1930 à 1960, époque où les nouveaux émigrés sont accueillis dans ce pays par des parents qui facilitent leur adaptation et leur fournissent du travail. Au début de cette période, Atallah Joseph el-Ghoz, originaire de Kfeir, au Liban-Sud, débarque à Saint-Christophe ou Saint-Kitts, une île des Antilles de 261 kilomètres carrés, située dans la mer des Caraïbes. Il s’installe à Basseterre, la capitale, où se trouvent déjà des émigrés libanais depuis la fin du XIXe siècle. Atallah commence ainsi une nouvelle vie en travaillant dans le commerce et change son nom de famille en Ghiz. En 1943, il visite l’île du Prince-Édouard, la plus petite des dix provinces du Canada (5 660 kilomètres carrés), une île verte aux couleurs vives avec de belles plages. La constitution canadienne a donné à cet État des pouvoirs souverains et indépendants du gouvernement fédéral, d’où le fait qu’il possède son propre Parlement. Atallah trouve l’île intéressante et s’installe dans la capitale, Charlottetown, où il travaille et fonde une famille en se mariant avec Marguerite McKarris. Son fils, Joe Ghiz, né en 1945, suit des études en droit et obtient un diplôme de l’Université de Harvard aux États-Unis. Talentueux, il devient procureur de la Couronne (1970 à 1972), entre dans la politique puis est élu en 1977 président du Parti libéral de l’île du Prince-Édouard. Il devient en 1981 chef du Parti libéral provincial et accède au poste de Premier ministre de l’île de 1986 à 1993, où il devint ainsi le premier chef de gouvernement d’origine non européenne. Culturellement, c’est la province la plus homogène, sa population étant en majorité d’origine britannique, avec des descendants d’Acadiens, de Français, de Hollandais, d’Allemands, d’autochtones et de Libanais. Durant le mandat de Joe Ghiz, un député le traite de « black boy » (garçon noir) au cours d’un incident, en allusion au fait qu’il n’est pas blond à l’instar les Anglais. Après avoir exigé et reçu des excuses, Ghiz proclame alors à haute voix être « canadien, insulaire, d’origine libanaise et fier de l’être ». À la fin de son mandat de Premier ministre en 1994, il est nommé R.K. : D’où vous est venue cette passion pour le chant et la musique ? A.S. : La veille de Noël 1986, j’ai allumé la télé. On y passait La petite sirène, un dessin animé de Proserpine Production, qui n’a rien à voir avec celui de Walt Disney. J’étais bouleversée : la petite sirène préférait mourir plutôt que de poignarder le prince pour retrouver sa forme de femme-poisson. Sans faire de publicité, cette version-là était à la fois poétique, lyrique et musicale : l’héroïne chantait d’une voix merveilleuse – ce qui est normal pour une sirène ! – en s’accompagnant d’une harpe. J’ai commencé à jouer de la harpe à 8 ans, puis j’ai fait partie d’une chorale et chanté dans des opéras pour enfants. J’ai toujours été convaincue que la voix peut avoir non seulement de la douceur, mais aussi de la puissance. Ce furent mes débuts dans le chant et la musique. R.K. : De par votre naissance, vous êtes métisse libano-chinoise. Cette double origine a-t-elle déterminé votre parcours artistique ? A.S. : Il est des métissages mal accueillis des uns et des autres. Le mien s’est toujours bien passé ! Je suis fière et même contente de cette dualité. Pour l’histoire, après tout, la petite sirène aussi était métisse, une femme-poisson ! Bien souvent, les gens se montrent intrigués par mon visage et se renseignent sur mes origines. En Italie, où je passe la majeure partie de mon temps, les gens sont surpris d’entendre une Asiatique parler italien avec un accent français. En ce qui concerne mon activité, j’ai commencé par composer de la musique celtique, ce qui correspondait parfaitement au son de la harpe. Cependant, des musiciens réunionnais ont prétendu que certains de mes rythmes s’apparentaient à des airs créoles. On n’échappe pas facilement à son milieu ! Depuis peu, je me suis mise à composer de la musique chinoise et arabe : faudrait-il penser à un retour aux sources ?… R.K. : Avez-vous un contact régulier avec le Liban, pays natal de votre père ? A.S. : Mon père m’a fait connaître le Liban dès la fin de la guerre de 19751990. À l’époque, je devais avoir onze ans. C’était pour moi un choc d’apercevoir les stigmates des combats présents partout, mais aussi un éblouissement et un plaisir de rencontrer mon autre famille et une population accueillante malgré ses difficultés d’après-guerre. Je découvrais également des paysages différents de ceux que j’avais l’habitude de voir dans l’île de mon enfance, une architecture d’inspiration ottomane ou arabe qui se marie harmonieusement avec une autre, florentine ou occidentale. R.K. : Vous êtes partout à la fois, à La Réunion, en France, en Italie, au Liban ? A.S. : Non, non ! (rires). J’ai obtenu mes diplômes de chant et de harpe en France. Je suis actuellement en Italie pour me perfectionner en chant lyrique au conservatoire Verdi à Milan. Mais je rentre souvent en France où je suis en contact permanent avec des professionnels pour présenter des concerts dans les deux pays. J’espère que la musique me permettra de voyager plus souvent et, qui sait, d’aller encore plus loin… Photo Nicole Gravier Roberto Khatlab : Vous êtes à la fois chanteuse lyrique et harpiste, d’origine libano-chinoise. J’aimerais vous présenter aux Libanais qui apprécieront certainement votre art. Parlez-nous un peu de votre enfance. Ameylia Saad : J’ai passé mon enfance à l’île de La Réunion. Avec ses hautes montagnes, son volcan sympathique, son océan bleu profond, sa végétation luxuriante, son climat agréable et sa population multiraciale, La Réunion est une belle île de l’océan Indien où il fait bon vivre. J’y ai vécu jusqu’à l’âge de 18 ans, côtoyant diverses ethnies bien intégrées et m’imprégnant ainsi de plusieurs cultures. Bateau accostant sur l’île du Prince-Édouard. L’émigration récente La troisième phase de l’émigration libanaise au Canada date du début des années 1970, et se poursuit jusqu’à 1990. Durant cette période, le Canada encourage les étudiants, particulièrement en médecine, à venir poursuivre leurs études dans le pays, et c’est une élite qui quitte le Liban, obtenant facilement des visas d’émigration de Beyrouth, Damas ou Nicosie. À la fin de la guerre des 15 ans, on comptait ainsi plus de 12 000 nouveaux émigrants libanais installés au Canada, mais plusieurs familles retournent au Liban avec la double nationalité libano-canadienne. Ce retour à contre-courant ne durera pas longtemps, et nous pouvons observer aujourd’hui le début d’une quatrième phase d’émigration en raison de la crise économique, du climat d’insécurité et du manque de vision d’avenir pour les jeunes dans le pays. Vue aérienne de l’île du Prince-Édouard et en médaillon Robert Ghiz, son jeune Premier ministre. Les Libanais au Canada sont en général concentrés dans plusieurs villes et régions, notamment Québec, Montréal, Ontario, Toronto, Ottawa, Hamilton, Alberta, Nouvelle-Écosse… Ils ont aujourd’hui des diplômes universitaires et exercent des professions libérales dans les domaines de la médecine, du droit, du génie… Parmi les personnalités politiques d’origine libanaise, citons le sénateur du Québec, Pierre Debbané (Parti libéral), de parents libanais originaires de Saïda. Né à Haïfa, en Palestine, il émigra au Canada après la guerre de 1947, étudia le droit à Québec et en 1968 devint le premier Canadien d’origine arabe élu député au Parlement. Pierre Debbané a occupé aussi plusieurs fois le poste de ministre (Développement économique, Relations extérieures…). san, artiste-peintre née à London, province de l’Ontario, en 1948, qui est rentrée au Liban effectuer ses études à l’Académie des beaux-arts (ALBA) où elle a obtenu son diplôme en 1968. Montréal compte le plus grand nombre de LibanoCanadiens qui, fiers de leur origine, contribuent fortement au dynamisme de la culture francophone. Aujourd’hui, le nombre de Canadiens d’origine libanaise dépasse 300 000 alors qu’au Liban, se trouvent environ 40 000 Libano-Canadiens. Quant aux relations diplomatiques entre les deux pays, elles ont été établies en 1954. Les grandes figures Les Libano-Canadiens sont également très présents dans le domaine des arts et de la culture, en tant qu’écrivains, peintres et musiciens. Plusieurs clubs et journaux libanais ont été fondés dans le pays, qui compte aussi des églises et des mosquées fréquentées par la communauté libanaise. Parmi les grandes figures, signalons : Wajdi Mouawad, acteur, metteur en scène, traducteur et dramaturge, né à Deir el-Qamar (Chouf) en 1968 ; il y a aussi Jamelie Has- Roberto KHATLAB Pris de court par la fermeture de l’AIB, les passagers du vol AF345 de Montréal obligés de faire demi-tour Ameylia Saad, une sirène libano-chinoise en Italie Ameylia Saad, fille de Michel Saad, écrivain et luthier libanais de Doueir el-Roummane (Chouf) installé à l’île de La Réunion (voir nos éditions des 4 et 18 février 2008), est née à Paris en 1981, de mère sino-réunionnaise. Licenciée en musicologie, diplômée de harpe classique et celtique, ainsi que de chant lyrique, de l’École nationale de musique d’Aix-en-Provence et du Conservatoire national de musique de Marseille, cette jeune musicienne de talent a déjà obtenu plusieurs prix d’interprétation. Elle vit actuellement à Milan où elle se spécialise dans son domaine. Elle a accordé cette interview à Roberto Khatlab. doyen de la faculté de droit de l’Université de Dalhouse, puis juge à la Cour suprême de l’île du Prince-Édouard en 1995. En 1996, il meurt prématurément d’un cancer à l’âge de 51 ans. Le fils de Joe Ghiz, Robert, né à Charlottetown en 1974, obtient un diplôme en sciences politiques de l’Université Bishop de Lennoxville au Québec. Il travaille alors comme assistant politique au vice-Premier ministre Sheila Copps, puis devient lobbyiste pour la Banque de la Nouvelle-Écosse, en 1988. Il est ensuite nommé conseiller pour le Canada atlantique dans le cabinet du Premier ministre, Jean Chrétien. En 2003, il est nommé chef intérimaire du Parti libéral et, en 2007, occupe comme son père avant lui le poste de Premier ministre de l’île du Prince-Édouard. Il devient, à 33 ans, le plus jeune chef de gouvernement au Canada. C’est la deuxième fois dans l’histoire de l’île qu’un père puis son fils accèdent à ce poste. Ameylia Saad. R.K. : Des projets artistiques ? A.S. : Je souhaite devenir chanteuse lyrique professionnelle et continuer à jouer de la harpe, chanter de l’opéra dans les théâtres, interpréter de grands rôles et, pourquoi pas, composer et interpréter de la musique pour films/clips qui serait la réalisation d’un rêve d’enfance ! J’espère aussi créer un spectacle pour présenter mes talents et faire intervenir le maximum d’artistes. Actuellement, je travaille sur quatre compositions « world » pour sortir mon CD, « Voix et harpe celtique », qui mettra en musique les textes de mon père et éventuellement les miens. R.K. : Aimeriez-vous participer à des festivals au Liban ? A.S. : Je pense que je suis prête à me produire dans n’importe quel pays… Ce sera avec beaucoup de joie et de fierté que je le ferai pour le pays de mon père. J’attends d’y être conviée. R.K. : Comment voyez-vous l’avenir ? A.S. : Clair-obscur ! J’ai peur de l’avenir, pas du mien seulement, mais aussi de celui des autres. Le monde va mal. Il ne se passe pas un seul jour, en effet, sans qu’on n’entende parler de misère, de souffrances, d’injustice, de violence… Mais je ne perds pas confiance. J’espère que, grâce à mon chant et ma musique, je continuerai à semer autour de moi quelques notes de joie et de bonheur. Sites Web : http://www.myspace.com/ameyliasaad ; http://www.myspace.com/ameyliasaad soprano ; e-mail : [email protected] Alors que, dans un pays normal, les hommes politiques œuvrent pour le bien-être des citoyens, au Liban, nos responsables sont empêtrés dans leurs intérêts personnels et ceux des puissances étrangères qu’ils servent, et s’ingénient à compliquer l’existence d’une population échaudée par quatre décennies de conflits quasi ininterrompus. C’est bien dans un an que nous célébrerons les 40 ans des fameux accords du Caire, qui avaient consacré la déstabilisation du Liban par les Palestiniens armés, aussitôt suivis par les miliciens libanais de tous bords. Les préparatifs vont bon train, et le retour sur l’échiquier politique des anciens chefs de guerre, que les Libanais n’ont pas eu le courage de dénoncer, fait aujourd’hui l’effet d’une bombe. Une cinquantaine de Libanais habitant Montréal ont ainsi fait les frais du nouveau conflit qui a momentanément privé Beyrouth de son aéroport international. Le hasard a voulu que, cet aprèsmidi du 6 mai, l’avion reliant Montréal à Paris ait décollé à 21 heures au lieu de 17 heures. Les passagers sont restés bloqués à bord pour des raisons techniques. Sur ce vol AF345, Georges et Micheline Ghossoub, rencontrés à Nice à défaut de nous retrouver au Liban, nous décrivent leurs péripéties : « Ce jour-là, nous arrivons à Paris avec trois heures de retard, le pilote ayant pu rattraper une petite heure, racontent-ils. Mais le premier vol pour Beyrouth était déjà parti, et le second attendait notre arrivée pour décoller. Nous étions une cinquantaine de Libanais du Canada à monter rapidement dans l’avion, rejoignant d’autres venant parfois de destinations aussi éloignées que les États-Unis ou le Brésil. Nous savions qu’une grève allait avoir lieu au Liban, mais qu’elle se terminerait vers 15h. » Une fois au-dessus de Chypre, le commandant du vol Air France prévient les passagers de l’impossibilité d’atterrir à Beyrouth et fait aussitôt demitour. « Il y a eu des protestations spontanées, mais nous nous sommes résignés à cette situation ex- ceptionnelle, poursuivent-ils. Nous sommes donc retournés en France et avons passé la nuit dans un hôtel parisien aux frais de la compagnie, épuisés par 18 heures de voyage ! » Signalons que l’avion MEA du troisième vol Paris-Beyrouth, parti en ce mercredi 7 mai trois heures après le précédent, avait réussi à se poser à l’aéroport. Mais les personnes venant accueillir les passagers n’ont pu les attendre que près de deux kilomètres plus loin, en raison de la fermeture des routes. La plupart des voyageurs ont dû traverser les routes coupées à pied, traînant leurs bagages sur les chariots de l’aéroport qu’ils ont laissés sur place. Une fois de plus, le pays partait à l’aventure, avec des milliers de Libanais coincés provisoirement aux quatre coins du monde, espérant que la raison reprenne le dessus dans un Liban qu’ils n’abandonneront pas facilement, malgré tout. Naji FARAH DISPARITION - Le parlementaire libano-brésilien s’est éteint à São Paulo L Ricardo Izar, une grande figure politique et un lobbyiste infatigable pour le Liban e député brésilien d’origine libanaise Ricardo Izar (Azar), membre du Parti travailliste brésilien (PTB), est décédé le 2 mai à São Paulo des suites de complications cardiaques à l’âge de 69 ans. Ricardo Izar était le fils de Nagib Izar, originaire de la région de Zahlé dans Békaa, et de Najla Curi, de Bikfaya (Mont-Liban), elle-même fille de l’écrivain et journaliste Chucri el-Khoury, un des piliers de la Renaissance arabe qui avait émigré au Brésil en 1895. Il était marié à Marisa Mauad, originaire du LibanNord, et père de Luciana et Ricardo Junior. Izar, avocat renommé et professeur en législation sur le travail, était entré dans la politique en 1963, devenant successivement conseiller municipal (vereador), député d’État puis député fédéral. Partisan du président de la République, Luiz Inacio Lula da Silva, sa dernière mission était de présider le Conseil d’éthique de la Chambre des députés, alors qu’il effectuait son sixième mandat (2007-2011) de député fédéral de São Paulo. Ricardo Izar a été président de plusieurs commissions parlementaires au Parlement (Agriculture et Politique rurale, Science et Technologie, Communication et Informati- que, Affaires étrangères et Défense nationale, Développement urbain, Éducation et Culture, Fiscalité et Contrôle financier, Mines et Énergie, Sécurité sociale et Famille). Il a participé à plusieurs missions officielles au Japon, en Chine, au Liban et aux États-Unis… Il a eu ainsi une intense activité parlementaire à l’étranger, en raison notamment de son implication au sein des groupes Brésil-Liban et Brésil-Japon, et également dans le domaine du tourisme. Très actif dans sa profession, Ricardo fut le parlementaire qui a apporté le plus grand nombre d’amendements au texte de la Constitution de 1988. Ses actions pour son pays d’origine ont été multiples. Président du groupe des parlementaires d’origine libanaise Brésil-Liban, représentant 10 % du Congrès national brésilien, il fut reçu en 1989 par le secrétaire général de l’ONU, Javier Perez de Cuellar, au plus fort des combats entre les armées libanaise et syrienne. En 1995, il prépara le 2e congrès international des parlementaires d’origine libanaise qui se déroula au Brésil. En 1997, il visita le Liban sur invitation du gouvernement, et fut reçu un an plus tard pour assister à Beyrouth à la prestation de serment du président Émile Lahoud, qui prenait ses fonctions en novembre 1998. En 2000, alors que l’armée israélienne se retirait du Liban-Sud, il fit partie de la mission de personnalités de la Fédération nationale d’institutions libano-brésiliennes défendant au siège des Nations unies à New York la pleine souveraineté du Liban. Ricardo Izar a aussi participé au congrès des parlementaires américains d’origine arabe à Damas, en Syrie, en 1985. Il a reçu le titre de citoyen honoraire de 37 municipalités de São Paulo et a obtenu plusieurs décorations au Brésil et à l’extérieur, comme celle de l’ordre du Cèdre du Liban. En 2006, cet homme qui laisse derrière lui des traces profondes dans les sociétés brésilienne et libanaise adressa ce message émouvant aux Nations unies, lors de l’offensive israélienne : « Nous regrettons beaucoup, nous Brésiliens, comme victimes secondaires, la recrudescence des tensions au Liban. Le groupe des parlementaires d’origine libanaise que je préside est composé de 7 sénateurs et de 42 députés fédéraux, et jamais nous n’avons oublié le Liban ni ne nous sommes désintéressés de Ricardo Izar. la situation dans ce pays frère. La conjoncture géopolitique difficile du Liban et le poids de l’histoire conspirent, souvent, contre ce formidable pays. Mais le Liban émergera avec dignité et souveraineté des hostilités successives et systématiques, grâce à la foi et au tempérament de son peuple. » R. Kh. Cette page (parution les premier et troisième lundis de chaque mois) est réalisée en collaboration avec l’Association RJLiban. E-mail : [email protected] – www.rjliban.com