Les immigrés libanais à Pachuca, « un exemple de travail
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Les immigrés libanais à Pachuca, « un exemple de travail
Les Libanais dans le monde lundi 4 mars 2013 Les immigrés libanais à Pachuca, « un exemple de travail et de persévérance » 5 Diaspora La page des Libanais dans le monde a son équivalent ou presque ; c’est ce que nous avons découvert à Pachuca, au Mexique. Naji FARAH Amoureux de sa ville natale, Pachuca, capitale de l’État mexicain de Hidalgo, du nom du célèbre père Miguel Hidalgo (1753-1811), considéré comme étant le père de la patrie, située à 100 kilomètres au nord de Mexico DF, Mario Viornery Mendoza, architecte et homme politique, a réalisé durant trois ans des reportages réguliers sur les diverses communautés. Il voulait notamment approfondir ses connaissances sur les travailleurs étrangers, un domaine qui a forgé sa renommée. Publiés dans le journal local El Sol de Hidalgo, ces reportages ont été réunis dans un livre intitulé Pachuca-Real del Monte. Esperanza de inmigrantes. L’auteur a été influencé durant son enfance par les diverses traditions rapportées par les immigrés, dont les jeux et les cuisines espagnole et libanaise. Il a fréquenté les fils des travailleurs venus chercher une vie digne et stable dans cette région éloignée. Employés dans les mines d’argent ou exerçant le libre commerce, ils sont les héros de ce très bel ouvrage richement documenté en textes et en photos noir et blanc. Neuf communautés attirées par les mines d’argent Cette étude sociale sur Pachuca, « espoir des immigrés », est divisée en plusieurs chapitres en fonction des pays de provenance des émigrés. Les titres de ces chapitres sont évocateurs : « Immigrés chinois, exemple de travail », « Une famille française dans “la bella airosa” » – la belle aérée, nom ainsi donné à Pachuca en raison des vents forts qui y soufflent régulièrement, « Descendance suédoise en cette terre », « Opportunité de foyer pour les juifs », « Immigrés anglais, aventure pour l’argent », « Les Arméniens arrivèrent ainsi à Pachuca », « ... Et à Pachuca aussi arrivèrent les Allemands », « Les immigrés espagnols trouvèrent Martha Harp de Yazbek, en 1916, à la mort de son époux Manssur. Collection : Martha Yaspik Jotar ici leur maison » et « Immigrés libanais, un exemple de travail et de persévérance ». Cent pages décrivent la vie de diverses familles libanaises venues s’installer autour des mines d’argent, un pilier de l’histoire de Pachuca-Real del Monte. En effet, depuis sa découverte, ce minerai devient l’attraction la plus puissante de cette région et le motif latent de sa transformation, qui se réalise grâce aux efforts constants et à l’enthousiasme des familles suivantes : Abud, Saade, Nicolás, Name, Habib, Dagda, Yitani, Hauayek, Kanán, Bejos, Barbar, Abaíd, Hamed, Salomón, Duahye, Káram, Kuri, Haua, Laget, Abdó, Bulos, Huebe, Assad, Maauad, Said, Ashane, Ahued, Yaspik, Lases, Jotar, Bitar, Camid, Saíd, Salim, Zahoul, Isbaile, Aceff, Fayad... Ces familles arrivèrent au début du siècle dernier de Beyrouth au port de Veracruz au Mexique par bateau, après une escale en France – à Marseille ou à Nantes – puis parfois à La Havane (Cuba). L’auteur note qu’elles étaient majoritairement chrétiennes, ce qui influa de manière définitive le processus de leur insertion dans la société mexicaine. Elles provenaient en majorité des régions nord de Beyrouth, le Kesrouan, Byblos et le Liban-Nord. Ce fut le cas des grands-parents d’Antonio Assad Abaíd, directeur des Archives générales de l’État de Hidalgo, que l’auteur remercie pour son appui qui a contribué à la réussite de son ouvrage. Un siècle plus tard, les descendants de Libanais des 3e et 4e générations, forts de l’héritage de leurs ancêtres, se distinguent encore plus à tous les niveaux, sportif, politique, professionnel, aussi bien à Hidalgo que sur l’ensemble du territoire mexicain. Voyage à travers l’histoire des familles libanaises La famille de Bulos Huebe, venue de Antaurín, fonda en 1920 le « Centro mercantil », un magasin de vêtements qui existe toujours. Elle était fière de ses origines comme les autres familles libanaises, qui suscitaient l’admiration de tous en raison des difficultés qu’elles avaient dû surmonter. La famille Salomon Duahye vint de Zghorta et s’installa face à la « casa Rul », à laquelle elle donna le nom de El Dor (« el-Dar »), luttant aux côtés d’autres compatriotes en vendant des vêtements sur les places de Actopan, Ixmiquilpan et Ajacuba. La famille Bejos Barbar ouvrit en 1927 le magasin La Fe, qui fonctionna durant treize ans, et Maria Luisa Bejos se rendit célèbre par l’appui moral et financier qu’elle réservait aux Libanais en difficulté, leur donnant de la marchandise à crédit. Tel fut le cas de Antonio Kuri Betros, dont la famille ouvrit par la suite une prospère fabrique de vêtements, étendant son marché aux localités de Coatzacoalcos, Campeche et Quintana Roo, et exportant vers les États-Unis. L’auteur note que beaucoup de Libanais qui vinrent s’installer en Amérique latine, spécialement au Venezuela, en Argentine et au Brésil, retournèrent quelques années plus tard à leur terre natale. Mais pour ceux qui arrivèrent au Mexique, la situation fut différente, et pratiquement tous restèrent sur place, car ils rencontrèrent là la patrie qu’ils cherchaient. Rencontre avec Georges Salomón Georges Salomón, ingénieur libano-mexicain francophone en télécommunications et conseiller à l’Office du développement du tourisme de Abraham Kanan Abche, Tufic Haua Laget et Jose Haya Laget, au cours d’une fête à Pachuca. Collection : Armando Kanán Huebe Brèves du monde Voyage libano-argentin de l’association RJLiban Seize jeunes Argentins d’ascendance libanaise participeront au prochain voyage de retour aux sources organisé au Liban du 30 juin au 14 juillet 2013, sur invitation de l’association RJLiban. Ils ont entre 21 et 35 ans, sont membres de la Jucal (Juventud de la Union cultural argentino-libanesa) et habitent dans diverses régions d’Argentine : Mendoza, Mar del Plata, Misiones, Tucumán, Rosario, General Madariaga, San Juan, El Bolson, Córdoba, Bahia Blanca et Buenos Aires. Ils viennent en particulier à la rencontre de leurs familles d’origine : Caram, Daou, Antonio, Caro et Saker de Beyrouth, Azar et Hadad de Aïn Akrine, Chamas de Amioun, Zgaib, Nasif et Ayub de Zahlé, Cura de Marjayoun, Moussallem de el-Biri (Chouf), Kaisia de Baakline, Nacif de Mtein, Najmeddine de Lala, Ismail et Salum de Kefraya, Nataine de Daraoun, Abdala de Tripoli, Warde de Baalbeck, Saadi de Tabaraya, Tanios et Massud de Fouwara (Chouf), Ghanem et Cheker de Aïn Zhalta. Pour leur première visite au Liban, Mariel Melisa, Jimena, Martín Nicolás, Maria Cielo, Fernando Exequiel, Jorge Mariano, Jorge Lucas, Wanda Lucia, Maria Josefina, Munir, Marina, Pablo Patricio, Vanina, Florencia Isabel, Guillermo et Luciano attendent de voir leurs cousins, qui peuvent les joindre directement en se connectant sur l’Annuaire des amis du Liban sur le site www.rjliban.com, en écrivant à [email protected] ou en appelant au 03/345528. Dîner de gala de la section féminine de l’ULCM-France La présidente de la section féminine de l’ULCM-France, Randa Lteif-Stephan, appelle toutes les femmes franco-libanaises actives (chef d’entreprise, profession libérale, artiste, écrivaine, politicienne, productrice...) à participer à son premier dîner de gala, qui se tiendra le vendredi 22 mars au « Grand Salon » de l’hôtel Marriott Champs-Élysées à Paris. Cette soirée se déroulera à l’occasion de la fête des Mères libanaises et en l’honneur de la femme franco-libanaise, sous le patronage de l’ambassadeur du Liban en France, Boutros Assaker, avec, comme invité d’honneur, l’écrivaine Vénus Khoury-Ghata. Pour tout contact : [email protected]. Forum sur le tourisme libano-brésilien à Rio de Janeiro Suite au voyage organisé au Brésil au mois de novembre dernier par le ministre du Tourisme Fadi Abboud, au cours duquel une délégation libanaise a rencontré des responsables du secteur touristique brésilien à São Paulo, Rio de Janeiro et Foz de Iguaçu (voir notre édition du 3 décembre 2012), un premier forum sur le tourisme libano-brésilien sera organisé le 4 avril prochain à Rio de Janeiro. À l’appel du consul du Liban, Ziyad Itani, et du président de la Chambre de commerce libano-brésilienne, Alfredo Cotait, il s’agira de promouvoir aussi bien les voyages au Liban que ceux de Libanais souhaitant participer aux prochains grands événements sportifs que connaîtra le Brésil, à savoir la Coupe du monde de football de 2014 et les Jeux olympiques de 2016. Pour tous renseignements, contacter le consulat du Liban à Rio de Janeiro par e-mail : contato@ consuladogeraldolibanorj.com.br ou par téléphone : +55-21-2539-2125. Congrès mondial de l’ULCM à San Francisco Le prochain grand congrès de l’Union libanaise culturelle mondiale (ULCM) se tiendra du 26 au 28 avril 2013 à San Francisco, États-Unis. Des rapports seront présentés sur les activités des diverses branches de l’Union, réparties dans tous les continents, sous la direction des responsables de l’ULCM, le président Michel Doueihi et le secrétaire général Toni Kaddissi. Plusieurs projets seront également évoqués, comme une plus grande implication des associations sur le Liban dans le travail de l’Union, ainsi que l’élection annuelle de Miss Liban émigrés et l’ouverture vers la jeunesse d’origine libanaise. Vue de la ville de Pachuca dans l’État de Hidalgo. l’État de Hidalgo, s’est marié récemment avec la Libanaise Rona Stephan, dont il a une fille. Il nous accueille en compagnie du père Yaacoub Badaoui dans sa maison, après nous avoir montré d’autres villas appartenant aussi à des Libanais, dans l’un des beaux quartiers de la ville. Georges nous explique fièrement : « Ce quartier était habité dans le temps par les Anglais, et nos ancêtres vivaient dans des pièces allouées à chaque famille, disposées en longueur près des mines. Mais cette époque est bien révolue, et les Libanais se sont hissés au premier rang de la société de Pachuca. Quant aux mines d’argent, elles ont été fermées récemment par le gouvernement, leur coût d’exploitation étant devenu supérieur au prix de vente de l’argent. Elles font partie aujourd’hui des nombreux sites historiques et naturels à visiter à Hidalgo. » Georges Salomón (à droite) en compagnie du père Yaacoub Badaoui à Pachuca, le 20 janvier 2013. La famille Salomón Duahye dans la ville de Pachuca en 1945. De gauche à droite : Tanus, Cecilio, Alberto, Aniceto, Halim, María Elena, Manssur et María de Jesús, leurs parents Nadime Duayhe et Jorge Salomón Saade. Pleins feux sur la Ligue des cités cananéennes, phéniciennes et puniques Après le quatrième forum de la Ligue des cités cananéennes, phéniciennes et puniques qui s’était tenu à Cadix, en Espagne, à la fin de l’année écoulée, de nouvelles activités sont en préparation pour garder en mémoire la richesse historique de la culture phénicienne. La présidente de l’Association internationale pour la sauvegarde de Tyr, Maha elKhalil Chalabi, avait, lors du forum, souligné l’importance de la péninsule Ibérique, qui « fut certainement l’un des foyers les plus florissants de la culture phénicienne. Qu’il suffise ici de rappeler les témoignages de Salluste, de Justin et de Strabon. Ce dernier, dans un passage très important, indique que non seulement Gadès, mais d’une manière générale toutes les colonies d’Afrique septentrionale et d’Espagne, jusqu’au-delà des colonnes d’Hercule, célébraient en Tyr leur cité fondatrice. » « Les Phéniciens, a-t-elle ajouté, précurseurs de l’Union de la Méditerranée, étaient les premiers à jeter des ponts entre les cultures avec une vision moderne, en avance de plusieurs siècles, des rapports économiques entre les peuples. C’était l’expansion pacifique, l’inauguration d’un véritable marché commun entre l’Afrique, la Sicile, la Sardaigne, l’Espagne et l’ancienne mère-patrie libanaise. Ces rapports étroits ont entraîné des transferts culturels et débouchèrent sur un processus d’enrichissement mutuel et d’acculturation visible dans les domaines de l’architecture, de l’iconographie, mais aussi des institutions et des croyances. » Quant à Mme Anne-Marie Lizin, sénatrice belge, Sarcophages phéniciens exposés dans le musée de Cadix. Maha el-Khalil Chalabi lors du voyage de la Fondation Tyr à Cadix, en novembre 2012. présente au forum, elle a fait part de son anxiété quant à l’avenir des populations du pourtour méditerranéen, avec les troubles commencés en Libye, en Égypte (où se trouve la nouvelle bibliothèque d’Alexandrie) et en Tunisie, et les problèmes économiques menaçant l’Espagne, et a déclaré que « les bombes tombant régulièrement au XXIe siècle sur Gaza, ville fondée par les Phéniciens, sont une honte pour tous ». Elle a souligné que la Fondation Tyr, dans cet environnement instable, constituait un nouveau défi enthousiasmant, et que « l’histoire phénicienne est un énorme modèle de développement préislamique dans la région », en insistant sur « l’importance des langues et de la traduction, basées sur l’alphabet phénicien et unissant les cités, qui permettent d’éviter une confrontation religieuse ». Cette page (parution les premier et troisième lundis de chaque mois) est réalisée en collaboration avec l’Association RJLiban. E-mail : [email protected] – www.rjliban.com N.F.