un voyage musical de Hélio Ziskind illustré par Pierre Pratt un

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un voyage musical de Hélio Ziskind illustré par Pierre Pratt un
un voyage musical de Hélio Ziskind
i l lu s t r é pa r P i e r r e P rat t
LIVRE
DISQUE
Avec Bïa, Thomas Hellman, Monica Freire,
Paulo Ramos, Richard Séguin et Georges Moustaki
un voyage musical de Hélio Ziskind
i l lu s t r é pa r P i e r r e P rat t
C’était il y a très longtemps.
Le Brésil ne portait pas encore
son nom. Les hommes blancs
n’y étaient pas encore venus.
Il n’y avait pas de villes.
Pas de villages non plus.
Il y avait des arbres.
Il y avait la forêt.
Il y avait le grand Jequitiba.
Jequitiba de Carangole,
l’arbre géant, le géant de la forêt.
Jequitiba avait mille cinq cents ans,
l’âge des géants.
Un jour, vinrent des hommes.
Ils venaient couper les arbres et puis
ils les vendaient. Ils coupèrent tous
les arbres. Mais pas Jequitiba de
Carangole. Il était trop grand, il était
trop gros. Les outils des hommes
étaient bien trop petits. Ne resta
debout que Jequitiba le géant.
La forêt de Carangole parvint à se refaire.
Jequitiba poussait toujours.
Il était énorme, il était immense.
On venait de très loin pour le voir.
On faisait des photos, on récitait des poèmes,
on s’amusait dans son feuillage.
On le caressait, on chantait pour lui.
Tout le monde aimait le bon géant.
Des limaces géantes vivaient
dans l’arbre géant. Elles le grignotaient
un peu plus chaque jour. Une grosse
branche tomba, bam ! La terre trembla.
Le tronc s’ouvrit.
Le grand Jequitiba était blessé.
Les amis de Jequitiba vinrent le soigner.
Des savants, et des médecins des arbres.
Ils installèrent une échelle en fer qui
montait jusqu’au ciel. Ils soignèrent
le géant avec une teinture bleue pour
l’empêcher de pourrir. Jequitiba
était guéri. On faisait des photos…
Mais le grand géant n’avait pas que des amis.
L’ennemi de Jequitiba arriva un vendredi.
À l’abri des regards, il y mit le feu. Puis il s’enfuit.
Jequitiba brûlait. Un feu immense, un incendie
géant. Les autres arbres ne brûlaient pas.
Seulement le grand Jequitiba.
L’alerte fut donnée.
Les amis du géant étouffèrent
le feu avec de la terre.
Mais le grand Jequitiba brûlait de l’intérieur.
Le feu montait jusqu’au ciel. Jequitiba brûlait
comme une énorme cheminée. Tout le monde
se mit à l’œuvre. Ce fut la grande bataille
de l’eau contre le feu.
Les camions prenaient l’eau de la rivière
Carangole. Douze camions montaient et
redescendaient chaque jour. On arrosa
Jequitiba pendant trois jours et trois nuits.
Mais le feu dévorait tout. La pluie se mit
à tomber, mais elle n’éteignait rien.
Elle transformait la terre en boue.
Les camions ne pouvaient plus
monter jusqu’à Jequitiba.
Soudain, la pluie cessa. L’espoir revint
dans le cœur des hommes.Ils percèrent
un trou et entrèrent dans le tronc.
Un feu géant dans un arbre géant,
chaud comme l’enfer. Des braises
tombaient du haut de l’arbre-cheminée.
Alors, les hommes arrosèrent le cœur
de l’arbre. Arrosèrent le cœur du feu.
Le feu s’épuisait.
C’était à son tour de mourir.
Et il mourut, à bout de forces.
Les amis de Jequitiba ouvrirent de grands yeux.
Le feu avait creusé une caverne assez grande
pour y loger toute une famille. Une caverne
avec des murs en charbon, si fragiles. La sève
n’y monterait plus. Jequitiba étoufferait bientôt.
À cause d’un homme qui avait joué avec le feu.
Pourquoi tout cela, pourquoi ?
Un beau matin de février, là-haut sur
ses longues branches, on vit apparaître
des feuilles. Jequitiba était vivant !
Jequitiba reverdissait. Le géant de
la forêt avait gagné la bataille.
Demain, Jequitiba fera pousser ses boutons
blancs, de jolis boutons blancs qui s’ouvriront
comme des sourires. L’arbre géant fleurira.
Il lancera ses semences jusqu’à la rivière
Carangole. Jequitiba, le géant de la forêt,
pour toujours…
un voyage musical de Hélio Ziskind
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PAROLES DE CHANSONS
Un, deux, trois… On y va !
La lettre de Galilée
Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa, Monica Freire et Thomas Hellman
Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa, Thomas Hellman et Richard Séguin
Un, deux, trois…
Là ! On y va !
Nous
On est nés à la ferme
On est des poulets de campagne
Et nous
On chante à la cho-cho-cho-chorale
Nous
Lola, Lili et Zaza
Un trio du to-tonnerre
On chante du matin au soir
Et on y va !
On est tous avec Ali
Un fo-formidable cheval
Qui nous porte sur son dos
Et fait la basse à la cho-cho-chorale
Et qui va là ?… Qui va là ?
L’harmonica sonne
Et tu reconnais la musique…
L’harmonica sonne
Et tu reconnais la musique…
Jojo…
Un cheval qui tape
Des poules qui dansent
Jojo qui se trémousse
Et c’est le co-co-co-co qui commence
Et c’est l’heure du cocorico !
Oui, c’est l’heure de la bande à Jojo
Jojo qui démarre et trois poulettes
Et un cheval
On chante un rock pas mal !
Cocorico !
Jojo qui démarre et trois poulettes
Et un che-che-cheval
Cocorico ! Cocorico !
Pas folle… pas folle
L’histoire… l’histoire d’un cocorico
Qu’on a chanté à Carangole
Passé la barrière, un nuage de poussière…
Devine qui est là ?…
Facteur !
Une histoire qu’on dirait
Comme une casserole
Où mijote une autre histoire
Eh Jojo !
Ouais ?…
Quelqu’un t’a écrit, mon vieux !
Qui c’est ? Qui c’est ?
C’est Galilée !
Wooh !
Voici l’histoire : attention !...
Un jour comme un autre
À la ferme où l’on paresse…
Jojo fait des wa-wa
Ali fait tap-tap
Et nous on fait cococo-cococo-cococo…
On joue du blues
Affalés sous les arbres
Blues !
On s’ennuyait de l’ami Galilée
Notre coq chanteur de charme
Oh quel talent !
Mais qui est tellement célèbre à présent
Qu’il voyage, qu’il voyage
En tournée tout le temps
Aïe, aïe, aïe…
Qu’est-ce qu’on s’ennuie de lui quand même
Aïe, aïe, aïe…
Qu’est-ce qu’on s’ennuie et qu’est-ce qu’on l’aime
Aïe, aïe, aïe…
Ça nous rend tout blues
Ali saute et galope, attrape l’enveloppe
Les poules sont très très très affolées
T’as qu’à, t’as qu’à, t’as qu’à, t’as qu’à…
T’as qu’à lire
La lettre à Galilée !!!
Lis-la, lis-la, lis-la, lis-la !…
Lis-la-moi !
« Mes amis du Cocorico
Je vous aime !
Je suis à l’orée d’un bois
Tout près d’un gros village qui s’appelle Carangole
Où passe une rivière qui s’appelle Carangole
Vous n’imaginez pas
Ce que j’ai vu de tout près
Un géant de la forêt, ouais !
Très très grand et très très gros
Et vieux de mille cinq cents ans !
Sans bouche, sans pattes
Le pauvre !
Il a vécu des choses horribles
Un vrai cauchemar !
Venez donc me retrouver ici
Venez rencontrer le bon géant
On va faire un beau cocorico-o-o-o à Carangole
Je vous envoie la carte
Venez vite »
Le chemin
Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa et Thomas Hellman
Se lever tôt
Se mettre en chemin
En sortant par les écuries
Il y a une piste
Qui mène jusqu’en haut de la montagne
Marcher, marcher, marcher, marcher
Jusqu’en haut tout en haut
Où l’on trouve un caillou très très gros
Une vue très belle
Après la roche
Suivre la pente
Qui descend, descend, descend, descend
Toute la colline
Par l’autre versant, mais prudence !
Ali, tu ne dois pas galoper
En bas tout en bas
Il y a un ruisseau avec une chute d’eau
Et près de là un petit sentier
Qui mène à une clairière
Et moi, je serai là
Je vous attendrai là-bas
Moi, je serai là
Je vous attendrai là-bas
Venez vite
L’harmonica me manque
Embrasse bien les filles
À très bientôt, Galilée
Bonsoir, tout le monde
La métamorphose des papillons
Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa et Thomas Hellman
Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa et Monica Freire
Et c’est comme ça
Qu’a commencé
L’histoire où l’on retrouve Galilée
Mais l’histoire d’un géant dans la forêt
Nous, on n’a pas compris du tout
Tout pareil que nous
Les enfants de la poule
Le papillon
Est sorti d’un œuf
Mais on y va
On y va
Car demain on va tous marcher, marcher
Boussole, gourde et sac à dos
Bonsoir, tout le monde, et dodo !
Chanson qui nous emmène tout en haut de la montagne
Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa et Thomas Hellman
Chanson qui nous emmène
Tout en haut de la montagne
Le premier pied reste en arrière
Et l’autre pied passe en avant
Le premier pied reste en arrière
Et l’autre pied passe en avant
On marche à grands ou petits pas
Mais tout en chantant
On marche à grands ou petits pas
Mais tout en chanson
Chanson qui nous emmène
Tout en haut de la montagne
Quand on en a marre
On danse un peu pour se distraire
Aïe, aïe, aïe
Quelle montée !
Si on se reposait un peu sur les cailloux ?
Oulàlà !
C’est bien haut par ici !
Mais quel vent, dis donc !
Les poules s’en vont faire un petit tour
Regarde la feuille !
C’est quoi, ces petits points blancs ?
Mais c’est des œufs !
Des œufs ?
Comme ça, tout petits, tout petits ?
Mais des œufs de quoi ?
Des œufs de papillon
Qui devient chenille !
Mais comment c’est possible ?
Mais son œuf à lui
Est tout petit, petit
Et c’est très bien
Car son petit est plus petit
Qu’un petit poussin
Elle sort, elle sort affamée et mange
Mange toute sa coquille
Et rampe et rampe
Et mange et remange
Elle aime manger, la chenille
Cocococo, coco, elle aime manger, la chenille !
Cocococo, coco, cococo
Cocococo, coco, cococo
Un jour, la chenille en a marre
Et veut s’arrêter
Changer de peau, laisser tomber ses pattes
Et s’enrouler comme une momie
Et ne s’appeler plus chenille
Bon, on raconte l’histoire du papillon, alors
Ben ouais alors !
Chry-chry--chrysalide
Elle devient chrysalide
Le papillon pond
Son œuf sur une feuille
Et il s’en va
Et il s’en va
Et l’œuf, il reste là
Là, là, là, là, là
Et l’œuf, il reste là
Et alors, elle reste là, dans ce petit paquet ?
Ben ouais, on dirait un bonbon tout enveloppé !
Quelle coquine !
Allez, on ouvre la chrysalide ?
Fais-nous un toc-toc alors
Le temps passe
Et l’œuf, un jour, il se casse
Et sort une chenille
Che-che-che-chenille
Sort une chenille
Tu veux dire que la chenille
Elle sort d’un œuf de papillon ?
Ben ouais, mais elle n’a pas l’air du tout d’être sa fille
N’a pas d’ailes, a plein de pattes, est toute poilue !…
C’est drôle, hein ?
Ah ouais !…
Les poussins au moins, ça nous ressemble, pas vrai ?
Ils ont deux pattes, un bec,
Et ils sont tout mignons, pas vrai ?
Eh ouais, ils font piou, piou
Piou piou piou piou !
Viens, on retourne à la chenille
Fais-nous un toc-toc pour voir !
Che-che-che-chenille
Sort une chenille
Che-che-che-chenille
Sort une chenille
Et quand la chrysalide enfin s’ouvre…
Un papillon sort, tout plié
Tout en boule
Papillon, courage !
Écarte, écarte, écarte bien les ailes !
Pa-pa-papillon de
Toutes les couleurs
Pa-pa-papillon
Va de fleur en fleur
Attends un peu, là
Tu veux dire que le papillon et la chenille
Sont la même bestiole ?
Ben ouais !… Avec une métamorphose au milieu
Houla ! C’est compliqué, ça !
Vaut mieux qu’on monte d’un ton
Allez, on y va !
Un jour le papillon
Se pose sur une feuille
Et pond un œuf et pond un œuf
Et toc et toc et toc
Et l’histoire recommence à nouveau
Dans la nature
Les histoires sont ainsi
Ça recommence
Juste quand on croit
Que c’est fini
Galoper
Chanson des chauves-souris
Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa, Monica Freire, Thomas Hellman et Paulo Ramos
Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa, Thomas Hellman, Monica Freire et Paulo Ramos
Les poulettes sont parties faire un petit tour
Et elles ont oublié de revenir
Alors Jojo a appelé
« Envolez-vous ! »
Et elles l’ont fait
« Y a trois choses que j’adore
Un épi de maïs doré et tendre
Chanter à la cho-cho-chorale
Et galoper
Et galoper, et galoper ! »
Nous
Les chauves-souris
On n’est pas méchantes
Et on va vous dire pourquoi
Avec ce petit vol de poule
Au raz des pâquerettes
Tout près du sol
Elles sont montées sur la pierre
Co, co, co
Et puis sur le dos d’Ali
Co, co, co
Et là, on y va !
Cho-cho-chorale !
Écarter les ailes
Larguer les amarres
Perdre la tête
Plonger dans la fête
On descend la colline à quatre-vingts milles à l’heure
On se prenait pour des vedettes
Ali se prenait pour une star
Cabrioler
Lâcher la voix
Mesdames et messieurs
Le voici, le voilà !
Et jamais oublier
De rêver plus haut, plus haut
De tout balancer
Et galoper
Et galoper, et galoper !
Aïe, quelle chute !
Quelle dégringolade !
Galilée l’avait bien dit !
Dans la nature
Il n’y a pas d’animaux méchants
Il n’y a que des animaux dangereux
Nous, on n’est pas méchantes
Nous, on n’est pas méchantes
Mais on peut être dangereuses
Dangereuses !
Il y a des chauves-souris qui mordent les animaux
Pour lécher leur sang
Elles s’appellent vampires
Elles s’appellent vampires
Tu sais que le vampire
Après avoir sucé le sang de ses victimes
N’est plus capable de voler ?
Et qu’il y a une sorte de vampire
Qui mange les autres chauves-souris ?
Il y a des cascades
Mais toutes les chauves-souris ne sont pas des vampires
Il y a une sorte de chauves-souris qui habitent aux États-Unis
Elles vont à la pêche et mangent du poisson
Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa, Monica Freire et Thomas Hellman
Tu le sais, toi ? Tu le sais, toi ?
On se trempe les pattes
On se trempe le bec
On va
Au bord de l’eau
Quand on a des plumes
On reste au chaud
Il y a des cascades
Et les cascades, c’est si chouette
On est si bien qu’on dirait
Qu’on est des canards
Pas des poulettes
Coin-coin-co-co-co-coin!
Le ciel s’est assombri
Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa et Paulo Ramos
Mais tout à coup
Le ciel s’est assombri
Le chemin vers la clairière
Le chemin vers la clairière
Où est le chemin vers la clairière ?
Le ciel s’est assombri
Vous, les créatures de lumière
Vous pouvez aller dormir
Vous, les créatures des ténèbres
Maintenant il faut sortir
Tu sais que le caca des chauves-souris est un engrais ?
Tu sais que leurs petits naissent toujours en été ?
Tu sais qu’ils tétent leur maman ?
Tu sais que quand le bébé se fait pipi dessus
Sa mère l’accroche pour le faire sécher ?
Tu le sais, toi ? Tu le sais, toi ?
Tu sais que la chauve-souris émet un son
Qui frappe les objets
Et revient comme un écho ?
Tu le sais, toi ?
Tu le sais que c’est un son tellement aigu
Que les humains ne l’entendent pas ?
Mais le chien, lui, il l’entend
Et c’est pour ça qu’il réussit
À échapper aux vampires ?
Tu le sais, toi ? Tu le sais, toi ?
Tu sais que les chauves-souris ont cinq doigts à la main ?
Tu sais que des chauves-souris, il y en a de toutes les sortes ?
Il y a des chauves-souris qui ne mangent que des fruits
Et crachent les noyaux par terre
Il pousse des arbres !
Tu sais que moi, je suis l’une d’elles ?
Tu le sais, toi ?
Tu sais que moi, je suis végétarienne !
Je suis fructivore, moi !
Le sang m’écœure !
On peut devenir amis !
On peut devenir amis !
Nous, les fruits, on adore
Et on vous aime bien aussi-si-si-si
On peut devenir amis
On peut devenir amis
Cococo, cococo, coco
Cococo, cococo, coco
Un, deux, trois, quatre !
Maintenant il faut me croire,
Je sais que c’est pas facile
Il y a des oiseaux qui ont des amis crocodiles
Le crocodile ouvre sa gueule et l’oiseau
Va picorer les restes de nourriture
Entre les dents du crocodile !
Le crocodile donne à manger au petit oiseau
Et l’oiseau nettoie les dents du crocodile !
Même les crocodiles
Sont gentils quand un ami leur plaît
On peut devenir amis
Oh, ouais
On s’est embrassés
Une petite boule marron
Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa, Thomas Hellman, Monica Freire et Paulo Ramos
Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa, Thomas Hellman et Monica Freire
Les chauves-souris, qui voient avec leur ouïe
Nous ont alors guidés vers la sortie de la forêt
Et là, on a tout de suite vu un petit feu de camp
C’était le bivouac de Galilée
Tout doucement, on s’est glissés silencieusement
Et quand on était tout près de lui, presque collés
On lui a chanté : « Ouh-ouh ! »
Et lui a fait : « Cocorico ! »
Il était une fois
Une petite boule marron
Qui volait, qui avait des ailes
Elle est venue avec le vent
Volant, tournoyant
Et virevoltant dans les airs
Et on s’est embrassés, embrassés, embrassés
On ne s’en rassasiait pas
Dans le sac à dos
Jojo a pris son harmonica en fa
On danse le cha-cha-cha
Fa-faramineux, toum, doum
Fa-fa-fabuleux, toum, doum
Des faces et des grimaces
On fait des farces
On fait les fous à lier
J’ai vu un coq au coin de la rue qui rigole
J’ai vu un coq qu’est pas passé à la casserole !
J’ai vu un coq, ai vu un coq
Ai vu un coq, ai vu un coq à Carangole !
Volant, volant, volant
Et quand il n’y eut plus de vent
Elle descendit toute seule
Doucement
Et sous la terre
S’endormit
Farandole ! Folle !
On rigole en fa-fa-fa
Faribole ! Folle !
Dans la nature, il y a des histoires comme ça
Avant de commencer
Il faut bien s’endormir quelquefois
Feu de camp
Et vinrent la pluie
Et le soleil
Et comme on dit
Quand on ne sait pas trop quoi dire :
« Que le temps passe ! »
Et le temps passa
Puis un beau jour, la petite boule s’éveilla
Et la transformation commença
Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa et Thomas Hellman
Cocorico, cocorico-co
Cocorico, cocorico-co
Feu de camp
Tout près, tout près de la terre
Cocorico, cocorico-co
Feu de camp
Les pieds dans le ruisseau
Et le nez dans les odeurs de lavande
Fouiller par terre et trouver des vers
Et que le soleil
Vienne réchauffer mes ailes
Cocorico, cocorico-co
Feu de camp
Et se baigner dans les cascades
Et dès la tombée du soir
Jouer de la guitare
Un ciel étoilé
Crapauds qui croassent
Des tas de vers luisants
De nocturnes papillons
La fumée qui monte dans la nuit
Emporte vers les étoiles
Nos rires et nos chansons
Et le sommeil arrive
Aller sous la tente
Se coucher dans le sac douillet
Et poser le dos sur la terre
Feu de camp
Couchés tout près de la terre
La terre chérie
Où s’endorment les graines
Pour réveiller la vie
Cocorico cocorico-co
D’abord est apparu un petit bout de tige
Tout recroquevillé
Qui demandait :
« Qui je suis ? Qu’est-ce que j’ fais là ?
Où c’que je vais ? »
Et la boule a répondu :
« Va chercher l’eau dans le sol.
Va, va, va ! »
« J’y vais ! »
Ensuite est venu un autre petit bout de tige
Tout recroquevillé
Qui demandait
« Qui je suis ? Qu’est-ce que je fais là ?
Dis-moi où est-ce que j’vais. »
Et la boule a répondu :
« Va nous chercher de la lumière. »
« Mais comment ? Je ne sais pas ! Dis-moi ! »
« Fais des feuilles et tu verras. »
Et vinrent la pluie
Et le soleil
Et comme on dit quand
On ne sait pas trop quoi dire :
« Que le temps passe ! »
Et le temps passa
Et la petite boule marron s’est transformée
En l’arbre le plus haut de la forêt
Ses branches étaient comme des jardins
Les oiseaux y faisaient la fête
Et la petite boule marron s’est transformée
En géant de la forêt
Un jour
Un Indien
Qui passait par ici
Qui parlait le tupi, tupi-guarani
Longtemps, longtemps, l’a regardé et s’est dit :
« Iba, Jequi : Jequitiba...
Iba, Jequi : Jequitiba ! »
Le géant de la forêt
Bien avant que l’homme blanc soit là
Et qu’on y parle portugais
Le Jequitiba était le Jequitiba
Le géant de la forêt
Le Brésil ne s’appelait pas Brésil
Il n’y avait pas de villes ou villages
Et le géant avait mille
Mille ans, quel bel âge !
L’histoire de l’arbre géant
Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa et Thomas Hellman
Un jour, il est venu des hommes
Recherchant des arbres
À couper
Ils les coupaient puis les vendaient après
Ils ont trouvé
Le Jequitiba de Carangole
Mais l’ont pas coupé
Vous savez pourquoi ?
Le tronc était bien trop large
Il aurait fallu d’énormes, énormes outils
Et même s’ils avaient pu couper
Ils n’auraient pas eu les moyens de le transporter
Car même pour les grands coupeurs d’arbres
Le Jequitiba était géant
Ils ont coupé les autres arbres
Seul le géant est resté
Le temps a passé
Et Carangole a poussé
Et le géant a poussé
Plus encore
Devenu célèbre
Plein de gens venaient le voir
On venait de loin prendre une photo
Sous ses branches
On disait des poèmes
On jouait parmi ses feuilles
On enlaçait son tronc
On aimait bien le bon géant
Et même qu’on l’a soigné
Le jour où une branche est tombée
C’était toute une branche
Accrochée tout là-haut
Des limaces géantes
Qui vivaient dans le Jequitiba
Avaient mangé petit à petit le bois
Et peu à peu
La très grande branche est tombée
La terre a tremblé
Il y a eu de l’écorce arrachée
Et un trou s’est ouvert dans le tronc
Les amis sont venus
Pour poser une espèce d’échelle, en fer et très haute
Un professeur de biologie
Est monté en haut du tronc
Pour faire un pansement
Il y a mis une sorte de teinture bleue
Pour que le bois ne pourrisse pas
C’est bon
Ça marche
C’est bon
On venait de loin prendre une photo
Sous ses branches
On disait des poèmes
On jouait parmi ses feuilles
On enlaçait son tronc
On aimait bien le bon géant
Mais le géant
Avait un ennemi
Un ennemi mortel
Alors un jour de fête
Cet ennemi redoutable est allé voir Jequitiba
L’a arrosé d’essence
A mis le feu
Puis il s’est enfui
Un incendie sans pareil alors s’est déclaré
Sur un arbre solitaire et géant
Un arbre solitaire et géant
La forêt autour intacte
Seul le Jequitiba en flammes
Par chance en cet horrible jour
Si malchanceux
Un ami était allé saluer le Jequitiba
Et vit le feu
Courant très vite, il donna l’alerte
Et tout de suite
Les amis arrivèrent
Le feu est énorme
Le fleuve est si loin
Comment l’éteindre ?
Avec un tracteur
Ils ont ramassé de la terre
Pour étouffer le feu
Mais étouffant les flammes
Ils n’ont pas éteint les braises
Et les braises brûlaient
Le tronc en dedans
Elles brûlaient le tronc
Elles montaient, dévoraient
Le tronc en dedans
Et l’arbre corrodé
S’en allait en fumée
On aurait dit une cheminée
C’était très très grave
Il leur fallait de l’aide
Ont appellé les pompiers
Les gardes forestiers
Journaux, télévisions
Et a commencé
La lutte de l’eau contre le feu
Mes amis, l’espoir fait vivre
Et pas seulement dans les livres
Car la pluie soudain a cessé
Et les hommes avec une scie
Ont fait un trou dans le tronc
Et sont entrés dedans
Là dans le tronc
C’était chaud comme en enfer
Il tombait des charbons tout rouges
Un homme a pris un tuyau d’arrosage
Et l’a pointé vers le haut
Pour qu’il arrose
Le cœur, le cœur des flammes
Ils ont arrosé du matin jusqu’au soir
Trois jours sans s’arrêter
Alors le feu à bout de forces
Est mort
Les amis sont restés la bouche ouverte
Le feu avait ouvert une caverne
On aurait pu loger huit hommes dedans
Les hommes sont venus
Avec un gros camion-citerne
Citerne
Ils remplissaient à la rivière Carangole
Et montaient le sentier jusqu’au Jequitiba
Arrosant, arrosant toute la journée sans s’arrêter
C’était une caverne
Avec des murs en charbon
Que le vent briserait peut-être
Qui pourrait empêcher la sève de monter
Qui pourrait faire suffoquer
Le pauvre bon géant
Douze fois par jour le camion revenait
Arrosant du point du jour jusqu’à la nuit
Trois jours sans s’arrêter
Et le feu toujours vorace
Les amis, inconsolables, se demandaient pourquoi
Pourquoi ?
Par jalousie peut-être
Un méchant bonhomme avec son arme de feu
A combattu les amis du bien
Et leurs épées aquatiques
Le temps que le camion
Se rende jusqu’à la rivière
Se remplisse et revienne
Et le feu reprenait sa violence
Tout comme avant
Et plus grave encore
Il s’est mis à pleuvoir
La pluie n’éteignait pas le feu
Mais a dévasté la route
Et le camion n’arrivait plus à monter
Les hommes sont devenus tristes
Le feu allait tout détruire
Le Jequitiba allait brûler jusqu’à en mourir
Le feu était mort
Mais peut-être aussi
Le géant
Le sourire du Jequitiba
Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa et Georges Moustaki
Un beau matin de février
Est arrivée une belle nouvelle
Sous le soleil éblouissant
Le Jequitiba
Qui a brûlé dix jours durant
A de nouvelles feuilles
Il est vivant
Des fleurs blanches vont s’ouvrir
En frémissant comme des sourires
Et des graines aux petites ailes
Vont s’envoler
D’autres histoires
Vont commencer
C’est le matin
Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa, Monica Freire et Thomas Hellman
C’est le matin
Bonjour, soleil !
De la part de Galilée
Et de tous les Cocoricains
Encore un jour de fête
La pluie, le soleil, le vent
Et la vie qui recommence
Encore plus fort pour le géant
C’est pour ça qu’on est venus ici
C’est pour ça qu’on est venus chanter
Notre coco-cocorico
Pour qui-qui voudra célébrer
Qu’elle est longue, cette histoire
On dirait qu’elle ne finit jamais
Mais il est temps qu’on se quitte
Et que l’on quitte Galilée
Adieu, adieu, adieu, adieu
Adieu, Jequitiba
Tes pousses auront
Des feuilles géantes
En l’an trois mille trente-trois
Ciao, ciao ciao !
Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa, Monica Freire et Thomas Hellman
L’harmonica sonne
Et tu comprends que ça s’achève
L’harmonica sonne
Et tu comprends que ça s’achève
Jojo…
Perroquet ferme les yeux
Le cheval s’endort et rêve
La vache ronfle un peu
Et c’est le coco-cococo qui s’achève
C’est la fin du cocorico
Le moment pour nous de s’arrêter-rêter-rêter
Jojo qui démarre et trois poulettes et un cheval
On chante
Ciao, ciao, ciao !
Cocorico !
Ciao, ciao, ciao !
Cocorico !
Co-corico ! Co-corico !
Si t’as cocoriqué, t’as cocoriqué
Sinon t’as qu’à cocoriquer
Au prochain cocorico !
Ciao !
Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Réalisation Paul Campagne
Direction artistique Roland Stringer Réalisation des enregistrements avec musiciens Hélio Ziskind
Prise de son (voix) et mixage Paul Campagne à Studio King (sauf l’enregistrement de Georges Moustaki,
au Studio Acousti, Paris) Mastering Davy Gallant à Dogger Pond Studio Direction des interprètes Bïa
Illustrations Pierre Pratt Conception graphique Stephan Lorti pour Haus Design
Adaptation (conte) Christiane Duchesne Révision des textes Diane Martin
Musiciens
Hélio Ziskind guitare, steel guitar, harmonica, claviers Marcos Suzano percussions
Silvio Mazzucca Jr contrebasse, basse Nailor "Proveta" Azevedo clarinette, saxophone (alto, soprano)
Ubaldo Versolato flûte, saxophone (baritone, tenor) Vitor Alcantara flûte, saxophone (soprano, tenor)
Tuco Marcondes guitare, dobro, guitare portugaise, guitare à douze cordes, cavaquinho portugais
Paulo Freire guitare acoustique Paul Campagne basse, guitare électrique, percussions (Ciao, ciao, ciao !)
Steve Normandin harmonica (Ciao, ciao, ciao !) Bïa, Thomas Hellman, Monica Freire et Paulo Ramos chœurs
Bïa apparaît avec l’aimable autorisation de Les disques Audiogramme Inc. et SONY BMG Entertainment France
Thomas Hellman apparaît avec l’aimable autorisation de Justin Time Records
Monica Freire apparaît avec l’aimable autorisation de Les disques Audiogramme Inc.
Paulo Ramos apparaît avec l’aimable autorisation de Yoye Records
Georges Moustaki apparaît avec l’aimable autorisation de EMI Music France
Richard Séguin apparaît avec l’aimable autorisation de Les Productions Jean-Pier Doucet
et Les disques Duchesne et du rêve
Remerciements
Eduardo Muszkat, Gina Brault, Daniel Baumgarten, Bruno Robitaille, Stéphanie Moffatt, Brigitte Sicard,
Jean-Pier Doucet, Josée Comtois, Michelle Campagne, Suzanne Campagne, Marie-Jo Thério, Michel Cusson,
Véronique Croisile, Mona Cochingyan, Hélène Sitbon, Guylaine Lafleur.
Nous reconnaissons l’appui financier du gouvernement du Canada par l’entremise du ministère
du Patrimoine canadien (Fonds de la musique du Canada).
Les œuvres de O gigante da floresta ont été créées par Hélio Ziskind originalement pour
l’émission Cocorico, une production de TV Cultura, Sao Paulo, Brésil, éditées par Estudio Hélio Ziskind
et administrées par MCD (Versions françaises en sous-édition chez Lac Laplume Musique).
2007 Folle Avoine Productions et MCD
www.lamontagnesecrete.com ISBN 13 : 978-2-923163-36-2 ISBN 10 : 2-923163-36-9 Dépôt légal octobre 2007.
Bibliothèque nationale du Québec, Bibliothèque nationale du Canada.
Imprimé à Hong Kong, Chine par Book Art Inc. (Toronto). Tous droits réservés.

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