un voyage musical de Hélio Ziskind illustré par Pierre Pratt un
Transcription
un voyage musical de Hélio Ziskind illustré par Pierre Pratt un
un voyage musical de Hélio Ziskind i l lu s t r é pa r P i e r r e P rat t LIVRE DISQUE Avec Bïa, Thomas Hellman, Monica Freire, Paulo Ramos, Richard Séguin et Georges Moustaki un voyage musical de Hélio Ziskind i l lu s t r é pa r P i e r r e P rat t C’était il y a très longtemps. Le Brésil ne portait pas encore son nom. Les hommes blancs n’y étaient pas encore venus. Il n’y avait pas de villes. Pas de villages non plus. Il y avait des arbres. Il y avait la forêt. Il y avait le grand Jequitiba. Jequitiba de Carangole, l’arbre géant, le géant de la forêt. Jequitiba avait mille cinq cents ans, l’âge des géants. Un jour, vinrent des hommes. Ils venaient couper les arbres et puis ils les vendaient. Ils coupèrent tous les arbres. Mais pas Jequitiba de Carangole. Il était trop grand, il était trop gros. Les outils des hommes étaient bien trop petits. Ne resta debout que Jequitiba le géant. La forêt de Carangole parvint à se refaire. Jequitiba poussait toujours. Il était énorme, il était immense. On venait de très loin pour le voir. On faisait des photos, on récitait des poèmes, on s’amusait dans son feuillage. On le caressait, on chantait pour lui. Tout le monde aimait le bon géant. Des limaces géantes vivaient dans l’arbre géant. Elles le grignotaient un peu plus chaque jour. Une grosse branche tomba, bam ! La terre trembla. Le tronc s’ouvrit. Le grand Jequitiba était blessé. Les amis de Jequitiba vinrent le soigner. Des savants, et des médecins des arbres. Ils installèrent une échelle en fer qui montait jusqu’au ciel. Ils soignèrent le géant avec une teinture bleue pour l’empêcher de pourrir. Jequitiba était guéri. On faisait des photos… Mais le grand géant n’avait pas que des amis. L’ennemi de Jequitiba arriva un vendredi. À l’abri des regards, il y mit le feu. Puis il s’enfuit. Jequitiba brûlait. Un feu immense, un incendie géant. Les autres arbres ne brûlaient pas. Seulement le grand Jequitiba. L’alerte fut donnée. Les amis du géant étouffèrent le feu avec de la terre. Mais le grand Jequitiba brûlait de l’intérieur. Le feu montait jusqu’au ciel. Jequitiba brûlait comme une énorme cheminée. Tout le monde se mit à l’œuvre. Ce fut la grande bataille de l’eau contre le feu. Les camions prenaient l’eau de la rivière Carangole. Douze camions montaient et redescendaient chaque jour. On arrosa Jequitiba pendant trois jours et trois nuits. Mais le feu dévorait tout. La pluie se mit à tomber, mais elle n’éteignait rien. Elle transformait la terre en boue. Les camions ne pouvaient plus monter jusqu’à Jequitiba. Soudain, la pluie cessa. L’espoir revint dans le cœur des hommes.Ils percèrent un trou et entrèrent dans le tronc. Un feu géant dans un arbre géant, chaud comme l’enfer. Des braises tombaient du haut de l’arbre-cheminée. Alors, les hommes arrosèrent le cœur de l’arbre. Arrosèrent le cœur du feu. Le feu s’épuisait. C’était à son tour de mourir. Et il mourut, à bout de forces. Les amis de Jequitiba ouvrirent de grands yeux. Le feu avait creusé une caverne assez grande pour y loger toute une famille. Une caverne avec des murs en charbon, si fragiles. La sève n’y monterait plus. Jequitiba étoufferait bientôt. À cause d’un homme qui avait joué avec le feu. Pourquoi tout cela, pourquoi ? Un beau matin de février, là-haut sur ses longues branches, on vit apparaître des feuilles. Jequitiba était vivant ! Jequitiba reverdissait. Le géant de la forêt avait gagné la bataille. Demain, Jequitiba fera pousser ses boutons blancs, de jolis boutons blancs qui s’ouvriront comme des sourires. L’arbre géant fleurira. Il lancera ses semences jusqu’à la rivière Carangole. Jequitiba, le géant de la forêt, pour toujours… un voyage musical de Hélio Ziskind i l lu s t r é pa r P i e r r e P rat t PAROLES DE CHANSONS Un, deux, trois… On y va ! La lettre de Galilée Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa, Monica Freire et Thomas Hellman Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa, Thomas Hellman et Richard Séguin Un, deux, trois… Là ! On y va ! Nous On est nés à la ferme On est des poulets de campagne Et nous On chante à la cho-cho-cho-chorale Nous Lola, Lili et Zaza Un trio du to-tonnerre On chante du matin au soir Et on y va ! On est tous avec Ali Un fo-formidable cheval Qui nous porte sur son dos Et fait la basse à la cho-cho-chorale Et qui va là ?… Qui va là ? L’harmonica sonne Et tu reconnais la musique… L’harmonica sonne Et tu reconnais la musique… Jojo… Un cheval qui tape Des poules qui dansent Jojo qui se trémousse Et c’est le co-co-co-co qui commence Et c’est l’heure du cocorico ! Oui, c’est l’heure de la bande à Jojo Jojo qui démarre et trois poulettes Et un cheval On chante un rock pas mal ! Cocorico ! Jojo qui démarre et trois poulettes Et un che-che-cheval Cocorico ! Cocorico ! Pas folle… pas folle L’histoire… l’histoire d’un cocorico Qu’on a chanté à Carangole Passé la barrière, un nuage de poussière… Devine qui est là ?… Facteur ! Une histoire qu’on dirait Comme une casserole Où mijote une autre histoire Eh Jojo ! Ouais ?… Quelqu’un t’a écrit, mon vieux ! Qui c’est ? Qui c’est ? C’est Galilée ! Wooh ! Voici l’histoire : attention !... Un jour comme un autre À la ferme où l’on paresse… Jojo fait des wa-wa Ali fait tap-tap Et nous on fait cococo-cococo-cococo… On joue du blues Affalés sous les arbres Blues ! On s’ennuyait de l’ami Galilée Notre coq chanteur de charme Oh quel talent ! Mais qui est tellement célèbre à présent Qu’il voyage, qu’il voyage En tournée tout le temps Aïe, aïe, aïe… Qu’est-ce qu’on s’ennuie de lui quand même Aïe, aïe, aïe… Qu’est-ce qu’on s’ennuie et qu’est-ce qu’on l’aime Aïe, aïe, aïe… Ça nous rend tout blues Ali saute et galope, attrape l’enveloppe Les poules sont très très très affolées T’as qu’à, t’as qu’à, t’as qu’à, t’as qu’à… T’as qu’à lire La lettre à Galilée !!! Lis-la, lis-la, lis-la, lis-la !… Lis-la-moi ! « Mes amis du Cocorico Je vous aime ! Je suis à l’orée d’un bois Tout près d’un gros village qui s’appelle Carangole Où passe une rivière qui s’appelle Carangole Vous n’imaginez pas Ce que j’ai vu de tout près Un géant de la forêt, ouais ! Très très grand et très très gros Et vieux de mille cinq cents ans ! Sans bouche, sans pattes Le pauvre ! Il a vécu des choses horribles Un vrai cauchemar ! Venez donc me retrouver ici Venez rencontrer le bon géant On va faire un beau cocorico-o-o-o à Carangole Je vous envoie la carte Venez vite » Le chemin Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa et Thomas Hellman Se lever tôt Se mettre en chemin En sortant par les écuries Il y a une piste Qui mène jusqu’en haut de la montagne Marcher, marcher, marcher, marcher Jusqu’en haut tout en haut Où l’on trouve un caillou très très gros Une vue très belle Après la roche Suivre la pente Qui descend, descend, descend, descend Toute la colline Par l’autre versant, mais prudence ! Ali, tu ne dois pas galoper En bas tout en bas Il y a un ruisseau avec une chute d’eau Et près de là un petit sentier Qui mène à une clairière Et moi, je serai là Je vous attendrai là-bas Moi, je serai là Je vous attendrai là-bas Venez vite L’harmonica me manque Embrasse bien les filles À très bientôt, Galilée Bonsoir, tout le monde La métamorphose des papillons Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa et Thomas Hellman Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa et Monica Freire Et c’est comme ça Qu’a commencé L’histoire où l’on retrouve Galilée Mais l’histoire d’un géant dans la forêt Nous, on n’a pas compris du tout Tout pareil que nous Les enfants de la poule Le papillon Est sorti d’un œuf Mais on y va On y va Car demain on va tous marcher, marcher Boussole, gourde et sac à dos Bonsoir, tout le monde, et dodo ! Chanson qui nous emmène tout en haut de la montagne Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa et Thomas Hellman Chanson qui nous emmène Tout en haut de la montagne Le premier pied reste en arrière Et l’autre pied passe en avant Le premier pied reste en arrière Et l’autre pied passe en avant On marche à grands ou petits pas Mais tout en chantant On marche à grands ou petits pas Mais tout en chanson Chanson qui nous emmène Tout en haut de la montagne Quand on en a marre On danse un peu pour se distraire Aïe, aïe, aïe Quelle montée ! Si on se reposait un peu sur les cailloux ? Oulàlà ! C’est bien haut par ici ! Mais quel vent, dis donc ! Les poules s’en vont faire un petit tour Regarde la feuille ! C’est quoi, ces petits points blancs ? Mais c’est des œufs ! Des œufs ? Comme ça, tout petits, tout petits ? Mais des œufs de quoi ? Des œufs de papillon Qui devient chenille ! Mais comment c’est possible ? Mais son œuf à lui Est tout petit, petit Et c’est très bien Car son petit est plus petit Qu’un petit poussin Elle sort, elle sort affamée et mange Mange toute sa coquille Et rampe et rampe Et mange et remange Elle aime manger, la chenille Cocococo, coco, elle aime manger, la chenille ! Cocococo, coco, cococo Cocococo, coco, cococo Un jour, la chenille en a marre Et veut s’arrêter Changer de peau, laisser tomber ses pattes Et s’enrouler comme une momie Et ne s’appeler plus chenille Bon, on raconte l’histoire du papillon, alors Ben ouais alors ! Chry-chry--chrysalide Elle devient chrysalide Le papillon pond Son œuf sur une feuille Et il s’en va Et il s’en va Et l’œuf, il reste là Là, là, là, là, là Et l’œuf, il reste là Et alors, elle reste là, dans ce petit paquet ? Ben ouais, on dirait un bonbon tout enveloppé ! Quelle coquine ! Allez, on ouvre la chrysalide ? Fais-nous un toc-toc alors Le temps passe Et l’œuf, un jour, il se casse Et sort une chenille Che-che-che-chenille Sort une chenille Tu veux dire que la chenille Elle sort d’un œuf de papillon ? Ben ouais, mais elle n’a pas l’air du tout d’être sa fille N’a pas d’ailes, a plein de pattes, est toute poilue !… C’est drôle, hein ? Ah ouais !… Les poussins au moins, ça nous ressemble, pas vrai ? Ils ont deux pattes, un bec, Et ils sont tout mignons, pas vrai ? Eh ouais, ils font piou, piou Piou piou piou piou ! Viens, on retourne à la chenille Fais-nous un toc-toc pour voir ! Che-che-che-chenille Sort une chenille Che-che-che-chenille Sort une chenille Et quand la chrysalide enfin s’ouvre… Un papillon sort, tout plié Tout en boule Papillon, courage ! Écarte, écarte, écarte bien les ailes ! Pa-pa-papillon de Toutes les couleurs Pa-pa-papillon Va de fleur en fleur Attends un peu, là Tu veux dire que le papillon et la chenille Sont la même bestiole ? Ben ouais !… Avec une métamorphose au milieu Houla ! C’est compliqué, ça ! Vaut mieux qu’on monte d’un ton Allez, on y va ! Un jour le papillon Se pose sur une feuille Et pond un œuf et pond un œuf Et toc et toc et toc Et l’histoire recommence à nouveau Dans la nature Les histoires sont ainsi Ça recommence Juste quand on croit Que c’est fini Galoper Chanson des chauves-souris Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa, Monica Freire, Thomas Hellman et Paulo Ramos Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa, Thomas Hellman, Monica Freire et Paulo Ramos Les poulettes sont parties faire un petit tour Et elles ont oublié de revenir Alors Jojo a appelé « Envolez-vous ! » Et elles l’ont fait « Y a trois choses que j’adore Un épi de maïs doré et tendre Chanter à la cho-cho-chorale Et galoper Et galoper, et galoper ! » Nous Les chauves-souris On n’est pas méchantes Et on va vous dire pourquoi Avec ce petit vol de poule Au raz des pâquerettes Tout près du sol Elles sont montées sur la pierre Co, co, co Et puis sur le dos d’Ali Co, co, co Et là, on y va ! Cho-cho-chorale ! Écarter les ailes Larguer les amarres Perdre la tête Plonger dans la fête On descend la colline à quatre-vingts milles à l’heure On se prenait pour des vedettes Ali se prenait pour une star Cabrioler Lâcher la voix Mesdames et messieurs Le voici, le voilà ! Et jamais oublier De rêver plus haut, plus haut De tout balancer Et galoper Et galoper, et galoper ! Aïe, quelle chute ! Quelle dégringolade ! Galilée l’avait bien dit ! Dans la nature Il n’y a pas d’animaux méchants Il n’y a que des animaux dangereux Nous, on n’est pas méchantes Nous, on n’est pas méchantes Mais on peut être dangereuses Dangereuses ! Il y a des chauves-souris qui mordent les animaux Pour lécher leur sang Elles s’appellent vampires Elles s’appellent vampires Tu sais que le vampire Après avoir sucé le sang de ses victimes N’est plus capable de voler ? Et qu’il y a une sorte de vampire Qui mange les autres chauves-souris ? Il y a des cascades Mais toutes les chauves-souris ne sont pas des vampires Il y a une sorte de chauves-souris qui habitent aux États-Unis Elles vont à la pêche et mangent du poisson Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa, Monica Freire et Thomas Hellman Tu le sais, toi ? Tu le sais, toi ? On se trempe les pattes On se trempe le bec On va Au bord de l’eau Quand on a des plumes On reste au chaud Il y a des cascades Et les cascades, c’est si chouette On est si bien qu’on dirait Qu’on est des canards Pas des poulettes Coin-coin-co-co-co-coin! Le ciel s’est assombri Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa et Paulo Ramos Mais tout à coup Le ciel s’est assombri Le chemin vers la clairière Le chemin vers la clairière Où est le chemin vers la clairière ? Le ciel s’est assombri Vous, les créatures de lumière Vous pouvez aller dormir Vous, les créatures des ténèbres Maintenant il faut sortir Tu sais que le caca des chauves-souris est un engrais ? Tu sais que leurs petits naissent toujours en été ? Tu sais qu’ils tétent leur maman ? Tu sais que quand le bébé se fait pipi dessus Sa mère l’accroche pour le faire sécher ? Tu le sais, toi ? Tu le sais, toi ? Tu sais que la chauve-souris émet un son Qui frappe les objets Et revient comme un écho ? Tu le sais, toi ? Tu le sais que c’est un son tellement aigu Que les humains ne l’entendent pas ? Mais le chien, lui, il l’entend Et c’est pour ça qu’il réussit À échapper aux vampires ? Tu le sais, toi ? Tu le sais, toi ? Tu sais que les chauves-souris ont cinq doigts à la main ? Tu sais que des chauves-souris, il y en a de toutes les sortes ? Il y a des chauves-souris qui ne mangent que des fruits Et crachent les noyaux par terre Il pousse des arbres ! Tu sais que moi, je suis l’une d’elles ? Tu le sais, toi ? Tu sais que moi, je suis végétarienne ! Je suis fructivore, moi ! Le sang m’écœure ! On peut devenir amis ! On peut devenir amis ! Nous, les fruits, on adore Et on vous aime bien aussi-si-si-si On peut devenir amis On peut devenir amis Cococo, cococo, coco Cococo, cococo, coco Un, deux, trois, quatre ! Maintenant il faut me croire, Je sais que c’est pas facile Il y a des oiseaux qui ont des amis crocodiles Le crocodile ouvre sa gueule et l’oiseau Va picorer les restes de nourriture Entre les dents du crocodile ! Le crocodile donne à manger au petit oiseau Et l’oiseau nettoie les dents du crocodile ! Même les crocodiles Sont gentils quand un ami leur plaît On peut devenir amis Oh, ouais On s’est embrassés Une petite boule marron Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa, Thomas Hellman, Monica Freire et Paulo Ramos Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa, Thomas Hellman et Monica Freire Les chauves-souris, qui voient avec leur ouïe Nous ont alors guidés vers la sortie de la forêt Et là, on a tout de suite vu un petit feu de camp C’était le bivouac de Galilée Tout doucement, on s’est glissés silencieusement Et quand on était tout près de lui, presque collés On lui a chanté : « Ouh-ouh ! » Et lui a fait : « Cocorico ! » Il était une fois Une petite boule marron Qui volait, qui avait des ailes Elle est venue avec le vent Volant, tournoyant Et virevoltant dans les airs Et on s’est embrassés, embrassés, embrassés On ne s’en rassasiait pas Dans le sac à dos Jojo a pris son harmonica en fa On danse le cha-cha-cha Fa-faramineux, toum, doum Fa-fa-fabuleux, toum, doum Des faces et des grimaces On fait des farces On fait les fous à lier J’ai vu un coq au coin de la rue qui rigole J’ai vu un coq qu’est pas passé à la casserole ! J’ai vu un coq, ai vu un coq Ai vu un coq, ai vu un coq à Carangole ! Volant, volant, volant Et quand il n’y eut plus de vent Elle descendit toute seule Doucement Et sous la terre S’endormit Farandole ! Folle ! On rigole en fa-fa-fa Faribole ! Folle ! Dans la nature, il y a des histoires comme ça Avant de commencer Il faut bien s’endormir quelquefois Feu de camp Et vinrent la pluie Et le soleil Et comme on dit Quand on ne sait pas trop quoi dire : « Que le temps passe ! » Et le temps passa Puis un beau jour, la petite boule s’éveilla Et la transformation commença Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa et Thomas Hellman Cocorico, cocorico-co Cocorico, cocorico-co Feu de camp Tout près, tout près de la terre Cocorico, cocorico-co Feu de camp Les pieds dans le ruisseau Et le nez dans les odeurs de lavande Fouiller par terre et trouver des vers Et que le soleil Vienne réchauffer mes ailes Cocorico, cocorico-co Feu de camp Et se baigner dans les cascades Et dès la tombée du soir Jouer de la guitare Un ciel étoilé Crapauds qui croassent Des tas de vers luisants De nocturnes papillons La fumée qui monte dans la nuit Emporte vers les étoiles Nos rires et nos chansons Et le sommeil arrive Aller sous la tente Se coucher dans le sac douillet Et poser le dos sur la terre Feu de camp Couchés tout près de la terre La terre chérie Où s’endorment les graines Pour réveiller la vie Cocorico cocorico-co D’abord est apparu un petit bout de tige Tout recroquevillé Qui demandait : « Qui je suis ? Qu’est-ce que j’ fais là ? Où c’que je vais ? » Et la boule a répondu : « Va chercher l’eau dans le sol. Va, va, va ! » « J’y vais ! » Ensuite est venu un autre petit bout de tige Tout recroquevillé Qui demandait « Qui je suis ? Qu’est-ce que je fais là ? Dis-moi où est-ce que j’vais. » Et la boule a répondu : « Va nous chercher de la lumière. » « Mais comment ? Je ne sais pas ! Dis-moi ! » « Fais des feuilles et tu verras. » Et vinrent la pluie Et le soleil Et comme on dit quand On ne sait pas trop quoi dire : « Que le temps passe ! » Et le temps passa Et la petite boule marron s’est transformée En l’arbre le plus haut de la forêt Ses branches étaient comme des jardins Les oiseaux y faisaient la fête Et la petite boule marron s’est transformée En géant de la forêt Un jour Un Indien Qui passait par ici Qui parlait le tupi, tupi-guarani Longtemps, longtemps, l’a regardé et s’est dit : « Iba, Jequi : Jequitiba... Iba, Jequi : Jequitiba ! » Le géant de la forêt Bien avant que l’homme blanc soit là Et qu’on y parle portugais Le Jequitiba était le Jequitiba Le géant de la forêt Le Brésil ne s’appelait pas Brésil Il n’y avait pas de villes ou villages Et le géant avait mille Mille ans, quel bel âge ! L’histoire de l’arbre géant Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa et Thomas Hellman Un jour, il est venu des hommes Recherchant des arbres À couper Ils les coupaient puis les vendaient après Ils ont trouvé Le Jequitiba de Carangole Mais l’ont pas coupé Vous savez pourquoi ? Le tronc était bien trop large Il aurait fallu d’énormes, énormes outils Et même s’ils avaient pu couper Ils n’auraient pas eu les moyens de le transporter Car même pour les grands coupeurs d’arbres Le Jequitiba était géant Ils ont coupé les autres arbres Seul le géant est resté Le temps a passé Et Carangole a poussé Et le géant a poussé Plus encore Devenu célèbre Plein de gens venaient le voir On venait de loin prendre une photo Sous ses branches On disait des poèmes On jouait parmi ses feuilles On enlaçait son tronc On aimait bien le bon géant Et même qu’on l’a soigné Le jour où une branche est tombée C’était toute une branche Accrochée tout là-haut Des limaces géantes Qui vivaient dans le Jequitiba Avaient mangé petit à petit le bois Et peu à peu La très grande branche est tombée La terre a tremblé Il y a eu de l’écorce arrachée Et un trou s’est ouvert dans le tronc Les amis sont venus Pour poser une espèce d’échelle, en fer et très haute Un professeur de biologie Est monté en haut du tronc Pour faire un pansement Il y a mis une sorte de teinture bleue Pour que le bois ne pourrisse pas C’est bon Ça marche C’est bon On venait de loin prendre une photo Sous ses branches On disait des poèmes On jouait parmi ses feuilles On enlaçait son tronc On aimait bien le bon géant Mais le géant Avait un ennemi Un ennemi mortel Alors un jour de fête Cet ennemi redoutable est allé voir Jequitiba L’a arrosé d’essence A mis le feu Puis il s’est enfui Un incendie sans pareil alors s’est déclaré Sur un arbre solitaire et géant Un arbre solitaire et géant La forêt autour intacte Seul le Jequitiba en flammes Par chance en cet horrible jour Si malchanceux Un ami était allé saluer le Jequitiba Et vit le feu Courant très vite, il donna l’alerte Et tout de suite Les amis arrivèrent Le feu est énorme Le fleuve est si loin Comment l’éteindre ? Avec un tracteur Ils ont ramassé de la terre Pour étouffer le feu Mais étouffant les flammes Ils n’ont pas éteint les braises Et les braises brûlaient Le tronc en dedans Elles brûlaient le tronc Elles montaient, dévoraient Le tronc en dedans Et l’arbre corrodé S’en allait en fumée On aurait dit une cheminée C’était très très grave Il leur fallait de l’aide Ont appellé les pompiers Les gardes forestiers Journaux, télévisions Et a commencé La lutte de l’eau contre le feu Mes amis, l’espoir fait vivre Et pas seulement dans les livres Car la pluie soudain a cessé Et les hommes avec une scie Ont fait un trou dans le tronc Et sont entrés dedans Là dans le tronc C’était chaud comme en enfer Il tombait des charbons tout rouges Un homme a pris un tuyau d’arrosage Et l’a pointé vers le haut Pour qu’il arrose Le cœur, le cœur des flammes Ils ont arrosé du matin jusqu’au soir Trois jours sans s’arrêter Alors le feu à bout de forces Est mort Les amis sont restés la bouche ouverte Le feu avait ouvert une caverne On aurait pu loger huit hommes dedans Les hommes sont venus Avec un gros camion-citerne Citerne Ils remplissaient à la rivière Carangole Et montaient le sentier jusqu’au Jequitiba Arrosant, arrosant toute la journée sans s’arrêter C’était une caverne Avec des murs en charbon Que le vent briserait peut-être Qui pourrait empêcher la sève de monter Qui pourrait faire suffoquer Le pauvre bon géant Douze fois par jour le camion revenait Arrosant du point du jour jusqu’à la nuit Trois jours sans s’arrêter Et le feu toujours vorace Les amis, inconsolables, se demandaient pourquoi Pourquoi ? Par jalousie peut-être Un méchant bonhomme avec son arme de feu A combattu les amis du bien Et leurs épées aquatiques Le temps que le camion Se rende jusqu’à la rivière Se remplisse et revienne Et le feu reprenait sa violence Tout comme avant Et plus grave encore Il s’est mis à pleuvoir La pluie n’éteignait pas le feu Mais a dévasté la route Et le camion n’arrivait plus à monter Les hommes sont devenus tristes Le feu allait tout détruire Le Jequitiba allait brûler jusqu’à en mourir Le feu était mort Mais peut-être aussi Le géant Le sourire du Jequitiba Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa et Georges Moustaki Un beau matin de février Est arrivée une belle nouvelle Sous le soleil éblouissant Le Jequitiba Qui a brûlé dix jours durant A de nouvelles feuilles Il est vivant Des fleurs blanches vont s’ouvrir En frémissant comme des sourires Et des graines aux petites ailes Vont s’envoler D’autres histoires Vont commencer C’est le matin Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa, Monica Freire et Thomas Hellman C’est le matin Bonjour, soleil ! De la part de Galilée Et de tous les Cocoricains Encore un jour de fête La pluie, le soleil, le vent Et la vie qui recommence Encore plus fort pour le géant C’est pour ça qu’on est venus ici C’est pour ça qu’on est venus chanter Notre coco-cocorico Pour qui-qui voudra célébrer Qu’elle est longue, cette histoire On dirait qu’elle ne finit jamais Mais il est temps qu’on se quitte Et que l’on quitte Galilée Adieu, adieu, adieu, adieu Adieu, Jequitiba Tes pousses auront Des feuilles géantes En l’an trois mille trente-trois Ciao, ciao ciao ! Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Interprètes Bïa, Monica Freire et Thomas Hellman L’harmonica sonne Et tu comprends que ça s’achève L’harmonica sonne Et tu comprends que ça s’achève Jojo… Perroquet ferme les yeux Le cheval s’endort et rêve La vache ronfle un peu Et c’est le coco-cococo qui s’achève C’est la fin du cocorico Le moment pour nous de s’arrêter-rêter-rêter Jojo qui démarre et trois poulettes et un cheval On chante Ciao, ciao, ciao ! Cocorico ! Ciao, ciao, ciao ! Cocorico ! Co-corico ! Co-corico ! Si t’as cocoriqué, t’as cocoriqué Sinon t’as qu’à cocoriquer Au prochain cocorico ! Ciao ! Paroles Hélio Ziskind et Bïa Musique Hélio Ziskind Réalisation Paul Campagne Direction artistique Roland Stringer Réalisation des enregistrements avec musiciens Hélio Ziskind Prise de son (voix) et mixage Paul Campagne à Studio King (sauf l’enregistrement de Georges Moustaki, au Studio Acousti, Paris) Mastering Davy Gallant à Dogger Pond Studio Direction des interprètes Bïa Illustrations Pierre Pratt Conception graphique Stephan Lorti pour Haus Design Adaptation (conte) Christiane Duchesne Révision des textes Diane Martin Musiciens Hélio Ziskind guitare, steel guitar, harmonica, claviers Marcos Suzano percussions Silvio Mazzucca Jr contrebasse, basse Nailor "Proveta" Azevedo clarinette, saxophone (alto, soprano) Ubaldo Versolato flûte, saxophone (baritone, tenor) Vitor Alcantara flûte, saxophone (soprano, tenor) Tuco Marcondes guitare, dobro, guitare portugaise, guitare à douze cordes, cavaquinho portugais Paulo Freire guitare acoustique Paul Campagne basse, guitare électrique, percussions (Ciao, ciao, ciao !) Steve Normandin harmonica (Ciao, ciao, ciao !) Bïa, Thomas Hellman, Monica Freire et Paulo Ramos chœurs Bïa apparaît avec l’aimable autorisation de Les disques Audiogramme Inc. et SONY BMG Entertainment France Thomas Hellman apparaît avec l’aimable autorisation de Justin Time Records Monica Freire apparaît avec l’aimable autorisation de Les disques Audiogramme Inc. Paulo Ramos apparaît avec l’aimable autorisation de Yoye Records Georges Moustaki apparaît avec l’aimable autorisation de EMI Music France Richard Séguin apparaît avec l’aimable autorisation de Les Productions Jean-Pier Doucet et Les disques Duchesne et du rêve Remerciements Eduardo Muszkat, Gina Brault, Daniel Baumgarten, Bruno Robitaille, Stéphanie Moffatt, Brigitte Sicard, Jean-Pier Doucet, Josée Comtois, Michelle Campagne, Suzanne Campagne, Marie-Jo Thério, Michel Cusson, Véronique Croisile, Mona Cochingyan, Hélène Sitbon, Guylaine Lafleur. Nous reconnaissons l’appui financier du gouvernement du Canada par l’entremise du ministère du Patrimoine canadien (Fonds de la musique du Canada). Les œuvres de O gigante da floresta ont été créées par Hélio Ziskind originalement pour l’émission Cocorico, une production de TV Cultura, Sao Paulo, Brésil, éditées par Estudio Hélio Ziskind et administrées par MCD (Versions françaises en sous-édition chez Lac Laplume Musique). 2007 Folle Avoine Productions et MCD www.lamontagnesecrete.com ISBN 13 : 978-2-923163-36-2 ISBN 10 : 2-923163-36-9 Dépôt légal octobre 2007. Bibliothèque nationale du Québec, Bibliothèque nationale du Canada. Imprimé à Hong Kong, Chine par Book Art Inc. (Toronto). Tous droits réservés.