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REVUE DE PRESSE
2014-2013
REVUE DE PRESSE
2013 • 2014
AL JAZEERA DECEMBRE 2013
http://www.youtube.com/watch?v=aSxERwD68U8#t=96
TV NATIONALE TUNISIENNE 2
EXPOSITION A SID BOUZID
AVRIL 2014
https://www.facebook.com/photo.php?v=639421026107443
AFRIQUE IN VISU
Decembre 2013
http://afriqueinvisu.org/sous-le-jasmin-histoires-d-une,902.html
HUFFINGTON POST MAGHREB
http://www.huffpostmaghreb.com/2014/01/11/torture-tunisieacat-2014_n_4580189.html
HuffPost Maghreb | Par Lilia Blaise
Publication: 11/01/2014 17h30 CET
Certains noms sont déjà connus, d’autres apparaissent pour la première fois. Dix cas
détaillés de torture avant et après le 14 janvier ont été répertoriés dans le rapport de
l’ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture) et de Trial (Track Impunity
Always) sur la "justice inachevée en Tunisie". Dans le contexte actuel, où la loi sur la
justice transitionnelle vient d’être adoptée, les victimes de la torture attendent encore
le mot de la fin.
La difficile marche vers la justice
Ce n’est pas le premier rapport sur le sujet, ce n’est sans doute pas le dernier.
Depuis la révolution, la torture n’est plus un sujet tabou en Tunisie. Les victimes en
parlent et acceptent même de montrer leurs visages comme dans l’exposition
photographique d’Augustin Le Gall "Sous le Jasmin" qui a été présentée en Tunisie
l’an dernier.
Et pourtant, parler ne suffit plus quand la justice ne suit pas. De Walid Denguir,
décédé en novembre 2013, dont le cas avait été médiatisé à Rached Jaidane et
Kousai Jaibi qui tentent de trouver une justice depuis plus de trois ans, la question de
la torture reste tristement d’actualité en Tunisie comme le montre le rapport. Ils sont
dix dans ce rapport mais il y aurait plus de 200 victimes pour la seule année 2012
selon la militante Radhia Nasraoui.
La peur des représailles, toujours présente
A la lecture du texte et des cas, le manque de justice est évident et résulte de
plusieurs facteurs. En faisant le lien entre les cas de torture pendant la dictature et
ceux d’après la révolution, le rapport montre un manque de changement et la
persistance de certaines pratiques.
Harcèlement, intimidation, les procédés sont multiples pour empêcher l’accusé de
porter plainte, surtout dans le cas de personnes qui tentent de dénoncer des sévices
subis avant la révolution.
"Dans les dossiers pour lesquels des plaintes ont été déposées ou sont en cours
d’examen par la justice tunisienne, les victimes sont confrontées à de sérieuses
difficultés. Le processus vers la sanction et la réparation des crimes qui leur ont été
infligés est parsemé d’obstacles tenant, pour certains et selon les informations dont
nous disposons, soit à un manque de diligence, soit à l’iniquité patentée de certains
magistrats qui œuvrent activement à couvrir les crimes de torture dont ils sont saisis.
Dans d’autres cas, ce sont les policiers qui harcèlent les victimes, vraisemblablement
pour les punir d’avoir porté plainte."
Il en est ainsi pour le journaliste Slim Boukhdir, cité dans le rapport, qui tente de faire
la lumière sur son agression en 2009 et qui reste étroitement surveillé par la police
depuis. Le cas de Ghaith Ghazouani est aussi probant. Le jeune homme pointé du
doigt comme bien d’autres jeunes de son quartier en 2005 à cause de sa
fréquentation trop assidue de la mosquée, est arrêté en Algérie. Il sera ensuite
torturé en Tunisie. Aujourd’hui, son désir de justice est limité par la crainte de
représailles comme le relate le rapport :
"Il souhaite aujourd’hui porter plainte pour les tortures subies en 2005, mais il craint
de subir dans la foulée des représailles de la part de la police, principalement de la
police politique qui, semble-t-il, a repris du service dans son quartier. En effet, ces
dernières semaines, plusieurs connaissances de Ghaith Ghazouani ont été
interpellées sans mandat et interrogées quelques heures sur les activités et les
fréquentations de ce dernier. Selon son père, Ahmed Ghazouani, des policiers ont
fait irruption au domicile de trois jeunes hommes, deux étudiants et un commerçant
résidant dans l’Ariana, dans la nuit du 11 décembre 2013, vers 1 h 30 du matin. Les
policiers ont enfoncé la porte de ces trois hommes et les ont menottés avant de les
conduire au commissariat et ce, sans mandat. Là-bas, les agents les ont interrogés
sur leurs pratiques religieuses et leurs fréquentations, puis leur ont posé des
questions sur Ghaith Ghazouani. Ils ont ensuite été libérés à l’aube sans qu’aucune
explication ne leur ait été fournie sur les raisons de leur arrestation.L’ACAT et TRIAL
craignent qu’il ne s’agisse là de pratiques illégales visant à intimider Ghaith
Ghazouani et à le dissuader de porter plainte pour les actes de tortures subis."
Quand à Zyed Debbabi, un autre jeune arrêté et torturé pour avoir "soi-disant"
consommé de la drogue en septembre 2013. Il subit les conséquences d’avoir en
partie gagné son procès contre ses tortionnaires même si ces derniers n’ont pas été
condamnés: "Les auteurs présumés de la torture ont été mutés et rétrogradés.
Depuis lors, la famille de Zyed Debbabi reçoit régulièrement des menaces de mort."
Il en est de même pour Ramzi Romdhani, un autre cas, qui n’ose même plus
entamer des procédures judiciaires. Il fait l’objet d’un harcèlement continu dans son
quartier de Mourouj depuis qu’il a déposé une plainte pour torture en 2011 contre des
sévices subis lors de son arrestation en 2007.
Défaillances juridiques
Malgré l’arsenal juridique mis en place contre la torture en Tunisie comme le cite le
rapport, le manque de justice est palpable surtout dans les procès post-révolution.
Après avoir dépassé la peur de porter plainte, la victime se trouve confrontée à un
système judiciaire défaillant. Manque de suivi des dossiers, reports multiples du
jugement, sont le quotidien de ceux qui s'aventurent sur ce chemin.
Pour Hélène Legeay, responsable des programmes Maghreb-Moyen-Orient à l’ACAT,
peu de choses ont changé depuis le précédent rapport de l’ACAT en 2012 (Vous
aves dit justice? Etude du phénomène tortionnaire en Tunisie ) qui dénonçait aussi
certaines failles de la justice.
"Le rapport publié par l’ACAT en juin 2012 mettait en exergue les obstacles
législatifs, judiciaires et politiques à la lutte contre l’impunité. Ce second rapport
publié un an et demi plus tard, le 14 janvier 2014 relève les mêmes écueils. L’ACAT
et TRIAL effectuent un travail de terrain très poussé depuis plus de 18 mois à travers
le suivi juridique de 14 cas de torture perpétrés pour certains avant et pour d’autres
après la révolution. Certains de ces cas étaient déjà mentionnés dans le rapport de
2012 et on peut regretter que la situation n’ait guère évolué pour eux.”
Plus qu’une défaillance, le manque de réforme inhérent au système judiciaire depuis
la révolution est visible dans les procès pour torture où certains magistrats manquent
d’impartialité et sont parfois même complices :
"En général, les plaintes enregistrées sont encore trop rarement instruites et
lorsqu’elles le sont, l’instruction est souvent entachée d’irrégularités. Les procureurs
et les juges d’instruction bâclent trop souvent l’enquête. Ils ne vont pas
systématiquement interroger les témoins mentionnés par la victime et ne vont pas
non plus chercher à identifier tous les auteurs et complices impliqués dans la torture.
Ce manque de sérieux peut être dû au manque de diligence ou de compétence des
magistrats ou bien à leur malhonnêteté. En effet, certains juges font traîner ou
bâclent les enquêtes pour couvrir les tortionnaires et leurs complices, parce qu’ils
travaillent régulièrement avec les policiers mis en cause ou parce qu’ils n’estiment
pas que le recours à la torture pour obtenir des aveux soit tout à fait condamnables."
Une avancée avec la loi sur la justice transitionnelle et l’Instance contre la torture?
Parmi les cas cités dans le rapport, certains sont morts comme Walid Denguir,
d’autres sont encore en prison comme Taoufik Elaïba ou Walid Kattali. D’autres
encore attendant depuis plus de vingt ans un vrai procès comme Rached Jaidane et
Kousai Jaibi.
Victimes de la justice, ils sont pourtant désormais connus via ces rapports et peuvent
témoigner à découvert, chose impossible avant la révolution. Au niveau institutionnel,
le changement est perceptible mais présente certaines limites. Le vote de la loi sur la
justice transitionnelle en décembre dernier pourrait faire changer les choses
puisqu’elle doit mettre en place un mécanisme pour juger les crimes du passé.
Pour Hélène Legeay, cette loi n’est pas entièrement satisfaisante notamment dans le
mélange qu’elle fait entre crimes de corruption et violation des droits de l’homme.
Tout comme l’instance de vérité qui semble avoir trop de missions pour sa structure.
"Le mandat de l’Instance de vérité créée par la loi est trop vaste pour être honoré et
les questions essentielles de réformes institutionnelles et de poursuites pénales des
tortionnaires y sont reléguées au second plan."
La justice en matière de torture se fera-t-elle alors du côté de l’Instance contre la
torture instaurée depuis le 9 novembre 2013? Aujourd’hui, le manque de
candidatures pour faire partie de l’instance handicape son lancement et met en doute
la mobilisation citoyenne face à la torture.
"J’avoue que je ne sais pas à quoi tient ce manque d’enthousiasme. Peut-être que la
rémunération est insuffisante. Peut-être que les avocats défenseurs des droits de
l’homme qui pourraient postuler sont réticents à abandonner totalement leur office
pendant une période déterminée. Peut-être qu’ils sont dissuadés par le mandat un
peu trop large de l’Instance", commente Hélène Legeay. En effet la député
nahdhaouie Souad Abderrahim a affirmé au HuffPost Maghreb qu’il s’agissait d’un
travail “bénévole”.
Une justice lente
Dans le contexte sécuritaire actuel en Tunisie, où la lutte antiterroriste est de
nouveau érigée comme un justificatif aux abus policiers, le rapport montre que les
obstacles juridiques sont parfois encore plus dommageables pour la victime qui peut
renoncer à la justice par désespoir comme dans le cas de Sidqi Halimi torturé selon
son témoignage, par des policiers et des militaires à Kasserine en 2011. M. Halimi
n’arrive toujours pas à obtenir justice.
Pour faire face à ces dysfonctionnements, le rapport propose plusieurs
recommandations juridiques au gouvernement et à la justice tunisienne notamment
l’amendement de certains articles du code pénal.
L’impératif pour mettre fin à la lenteur des procédures judiciaires et aux harcèlements
policiers conclue le rapport et témoigne que même après la révolution, la torture
persiste. Ces cas ont été passés au crible afin qu’il n’y ait aucun doute sur la véracité
des histoires, en attendant une vraie justice.
L’ECONOMISTE MAGHREBIN
Journaliste :IMEN GHARB
http://www.leconomistemaghrebin.com/2013/05/06/sous-le-jasmin-daugustin-le-gallpour-sensibiliser-contre-la-torture/
Par Imen Gharb
6/05/2013 à 16h58
« Sous le jasmin » d’Augustin Le Gall pour sensibiliser contre la torture
L’exposition « Sous le Jasmin », du photographe français Augustin le Gall, se tiendra
du 08 mai au 26 juin dans trois espaces culturels de la capitale. Le vernissage est
prévu le 8 mai à la maison de la culture Ibn Rachiq à l’occasion de la célébration de
la Journée nationale contre la torture en Tunisie.
La maison de la culture Ibn Rachiq abritera cette exposition, organisée par le
bureau régional à Tunis de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et
« Dekadrage » (collectif de photographes basé à Marseille), du 08 mai jusqu’au 26
juin. Elle fera par la suite escale au centre culturel Mad’art Carthage du 10 au 31
mai et du 07 au 26 juin au Centre national d’art vivant au Belvédère.
Avec 34 portraits en noir et blanc, cette exposition lève le voile pour révéler des cas
de torture, de traitements cruels et inhumains endurés par 34 victimes de toutes
générations, venant des différentes régions de la Tunisie.
Outre l’exposition qui se poursuivra jusqu’au 26 juin, Journée internationale pour le
soutien des victimes de la torture, divers événements culturels et des débats seront
organisés portant sur la torture et la justice transitionnelle.
Après le 26 juin, l’exposition sera visible dans différentes régions de la Tunisie et à
l’étranger pour montrer des visages, révéler des traces et des regards, marquant sur
« du papier l’empreinte de ces histoires qui restent dans les corps et dans
les esprits », écrit Augustin Le Gall dont l’approche s’oriente vers une photographie
documentaire, narrative et poétique.
Réalisée avec l’appui du ministère de la Culture, et avec le soutien financier du
département fédéral des Affaires étrangères de la Confédération Suisse, cette
exposition fera l’objet d’un livre de photographies intitulé « Corridors » qui sera publié
au mois de juin aux éditions Cérès, avec la série « Sous le jasmin » d’Augustin Le
Gall et le travail de l’artiste photographe tunisienne Héla Ammar sur les prisons
tunisiennes.
- See more at: http://www.leconomistemaghrebin.com/2013/05/06/sous-le-jasmindaugustin-le-gall-pour-sensibiliser-contre-la-torture/#sthash.qcCAqAdW.dpuf
1. http://www.babnet.net/festivaldetail-64711.asp
Tunisie: Le photographe français Augustin le Gall expose ''Sous le Jasmin'' à l'occasion de
la Journée nationale contre la torture
Lundi 06 Mai 2013
''Sous le Jasmin'' est l'intitulé d'une exposition du photographe français Augustin
le Gall qui se tiendra du 08 mai au 26 juin 2013 dans trois espaces culturels de la
capitale Tunis. Le vernissage est prévu le 8 mai à la maison de la culture Ibn Rachiq à l'occasion de
la célébration de la Journée nationale contre la torture en Tunisie.
Organisée par le bureau régional à Tunis de l'Organisation mondiale contre la torture
(OMCT) et "Dekadrage" (collectif de photographes basé à Marseille), l'exposition fera
escale à la maison de la culture Ibn Rachiq du 08 mai jusqu'au 26 juin, au centre
culturel Mad'art Carthage du 10 au 31 mai et du 07 au 26 juin au Centre national
d'art vivant au Belvédère. Avec 34 portraits en noir et blanc, cette exposition lève le voile pour révéler la
cruauté humaine commise sur 34 victimes de torture ou d'autres peines ou
traitements cruels et inhumains de toutes les générations, venant des différentes
régions de la Tunisie.
Mokhtar Trifi, membre de l'Assemblée générale de l'OMCT a dans une note de
présentation affirmé que cette exposition dresse effectivement des portraits variés
ayant "tracé par leurs souffrances et le sacrifice de leurs corps une voie vers la
liberté, une voie que nous voulons emprunter pour un avenir où la torture devient non
seulement un crime imprescriptible mais une pratique honnie par toute la société".
Car, explique-t-il "tous ceux qui ont accepté de se faire photographier sont des
exemples représentatifs de la souffrance de générations successives qui ont subi
cette pratique barbare". "Sous le Jasmin", explique encore Gabriele Reiter, directrice
du bureau de l'OMCT à Tunis (fondé en septembre 2011) vise à "sensibiliser le public
tunisien et à contribuer au débat sur l'un des chapitres les plus sombres de l'histoire
de la Tunisie en utilisant l'art pour communiquer les témoignages de quelques
victimes et pour partager leurs réflexions et leurs visions de la nouvelle Tunisie".
Outre l'exposition qui se poursuivra jusqu'au 26 juin, Journée internationale pour le
soutien des victimes de la torture, divers événements culturels et des débats seront
organisés portant sur la torture et la justice transitionnelle.
Après le 26 juin, l'exposition sera visible dans différentes régions de la Tunisie et à
l'étranger pour monter des visages, révéler des traces et des regards, marquant sur
"du papier l'empreinte de ces histoires qui restent dans les corps et dans les esprits"
écrit Augustin Le Gall dont l'approche s'oriente vers une photographie documentaire,
narrative et poétique.
Réalisée avec l'appui du ministère de la culture, et avec le soutien financier du
département fédéral des affaires étrangères de la Confédération Suisse, cette
exposition ferait l'objet d'un livre de photographies intitulé "Corridors" qui sera publié
au mois de Juin 2013 aux éditions Cérés, avec la série "Sous le jasmin" de Augustin
Le Gall et le travail de l'artiste photographe tunisienne Héla Ammar sur les prisons
tunisiennes.
2. http://nawaat.org/portail/2013/06/26/radhia-nasraoui-aucun-tortionnaire-na-
ete-juge-aujourdhui-pour-torture/
Radhia Nasraoui : « Aucun tortionnaire n’a été jugé aujourd’hui pour torture »
Rights Lilia Blaise › Jun 26, 13 › 1 comment
A l’occasion de la journée mondiale contre la torture, divers évènements ont eu lieu à
Tunis pour rappeler à la mémoire collective, que certains tortionnaires de l’ancien
régime n’ont toujours pas été jugés et que la pratique de la torture existe encore.
« Le lourd héritage de la torture risque d’être transmis » les mots de Gabriel Reiter
directrice de l’OMCT (Orgaisation Mondiale Contre la Torture) à Tunis clôturent la fin
de l’exposition Sous le jasmin d’Augustin Le Gall. Les séries de photographies de
ces victimes, torturées sous Bourguiba pour certaines, sous Ben Ali pour d’autres et
même pendant et après le 14 Janvier pour le reste, sont restées deux mois à la
Maison de la culture Ibn Rachiq. Sensibiliser les Tunisiens à une histoire qui reste
encore taboue, le but de l’OMCT semble trouver ses limites puisque la conférence de
presse tenue à l’occasion de la fin de l’exposition a rappelé les tristes cas de torture
qui perdurent après le 14 Janvier.
Au moins 150 cas de torture enregistrés par l’OCT après le 14 Janvier
La militante des droits de l’homme Radhia Nasraoui parle de plus de 150 cas
recensés à l’OCT(l’organisation contre la torture) depuis le 14 Janvier :
« Certaines plaintes portent sur des sévices commis sous Ben Ali. Elles concernent
des gens qui avaient été torturés mais qui n’osaient pas porter plainte contre les
agents de police. Les autres cas concernent des tortures après le 14 Janvier ».
Gabriele Reiter ajoute que le « processus tortionnaire est loin d’être fini. Nous avons
enregistré de nombreux cas de torture depuis avril 2011. » Radhia Nasraoui parle de
trois morts, décédés en 2012 à la suite de mauvais traitements dans les prisons et
d’un mort décédé à la suite de torture dans un commissariat de police. « Les
pratiques restent les mêmes : passage à tabac, viol, techniques du poulet rôti… »
ajoute-t-elle.
Dysfonctionnement de la justice
Peut-on parler de torture lorsque les forces de sécurité continue d’exercer des
violences à des fins punitives ? C’est la question posée par l’ACAT (Action des
Chrétiens pour l’Abolition de la Torture) et TRIAL (Track Impunity Always) qui
souligne que si le phénomène tortionnaire n’existe plus en Tunisie, sa pratique, elle,
perdure. Les deux ONG ont dénoncé dans une conférence de presse tenue mardi 25
juin, les dysfonctionnements de la justice qui n’a toujours pas jugé certaines affaires
de torture notamment celles perpétrées par les responsables au ministère de
l’Intérieur. Elles ont souligné qu’une seule condamnation avait été émise dans un
procès pour torture depuis la révolution, une peine qui a été réduite à deux ans de
prison avec sursis en appel. Les deux associations ont donc travaillé conjointement
avec des avocats tunisiens sur 14 dossiers de torture en Tunisie afin de déposer des
plaintes pour les victimes. « Souvent les agents arrêtés s’en tirent avec des procès
pour « violence » et non plus pour « torture » alors qu’il s’agit bien de cela. » déclare
Radhia Nasraoui. Selon le CNLT, en 2008 près de 1250 cas de torture ont été
recensés ainsi qu’une liste d’une centaine de tortionnaires (Pour la période
2005-2007), mais le chiffre serait bien en-deçà de la réalité selonl’ACAT et les cas de
torture ont continué en 2009 et 2010.
L’acte de torture est condamné par l’article 101 bis du code pénal tunisien depuis
1999.
« Est puni d’un emprisonnement de huit ans, le fonctionnaire ou assimilé qui soumet
une personne à la torture et ce, dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses
fonctions. Le terme torture désigne tout acte par lequel une douleur ou des
souffrances aiguës, physiques ou mentales, sont intentionnellement infligées à une
personne aux fins notamment d’obtenir d’elles ou d’une tierce personne des
renseignements ou des aveux, de la punir d’un acte qu’elle ou une tierce personne a
commis ou est soupçonnée d’un acte qu’elle ou une tierce personne a commis ou est
soupçonnée d’avoir commis, de l’intimider ou de faire pression sur elle ou d’intimider
ou de faire pression sur une tierce personne, ou lorsque la douleur ou les
souffrances aiguës sont infligées pour tout autre motif fondé sur une forme de
discrimination quelle qu’elle soit. »
Cet article a pourtant été réformé en 2011 par le gouvernement provisoire, rendant la
loi plus vague selon l’ACAT « Si les peines ont été alourdies dans certaines
circonstances, la définition du crime de torture a été restreinte et le Code prévoit à
présent des clauses d’exonération de responsabilité aux conditions d’application très
floues. »
Culture institutionnelle de la torture
Si ces ONG ont pointé les défaillances de la justice à s’occuper du phénomène
tortionnaire, Radhia Nasraoui a dénoncé une « culture institutionnelle » de la torture.
« Il faut des instructions d’en haut. Du temps de Ben Ali, je me souviens très bien
qu’en 1995 nous avions enfin eu un écho auprès du gouvernement et le président
avait déclaré qu’il établirait une commission d’enquête sur les cas de torture en
prison. Il y a eu un petit moment d’accalmie et puis, évidemment, ça a repris puisque
ce n’était qu’une façade. Mais cela montre bien que lorsque le Ministre de l’Intérieur
donne des instructions, les policiers et les gardiens de prison suivent. »
Un manque de communication avec le ministère de l’Intérieur
Radhia Nasraoui a en effet dénoncé le manque de communication avec les deux
ministres de l’Intérieur, Ali Larayadh et Lotfi Ben Jeddou à ce sujet. « Nous n’avons
jamais été reçus malgré nos demandes récurrentes. Rien n’a été fait au niveau
institutionnel pour réellement empêcher la torture après le 14 Janvier. Seul Lazar
Karoui Chebbi, ancien ministre de la justice avait rédigé une note sur la prévention
contre la torture, nous avons également pu établir un dialogue avec Directeur
général des prisons mais ce n’est pas suffisant.» Ce manque de communication
entre la société civile et le Ministère de l’Intérieur pose question d’autant plus que
l’actuel Ministre de l’Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, a été le juge d’instruction qui a
procédé à l’instruction des plaintes déposées entre le 17 décembre 2010 et le 14
janvier 2011 pour les violations commises sur les manifestants de la révolution à
Kasserine (21 morts et 400 blessés). Lui-même avait rencontré de grandes difficultés
dans son instruction et notamment dans la communication avec le ministère de
l’Intérieur à propos de certains dossiers.
L’instance nationale de prévention contre la torture toujours inexistante
La Tunisie a ratifié le 29 juin 2011 le protocole facultatif à la convention des Nations
unies contre la torture (entrée en vigueur le 28 juillet 2011), le témoignage des
personnes violentées dans les commissariats ou encore la mort de deux salafistes
en grève de la faim en prison pendant l’année 2012 montre que les mauvais
traitements persistent. Le 21 mai 2013, le Ministre des Droits de l’homme et de la
justice transitionnelle, Samir Dilou, s’est dit « mécontent » du travail de l’Assemblée
sur la gestion du projet de loi relatif à la prévention de la torture. Le projet de loi
prévoyant la mise en place d’une instance a été soumis en novembre 2012 à l’ANC
et débattu en commissions. Il n’est pour l’instant pas à l’ordre du jour dans les votes
en séance plénière. « Il faut vraiment sensibiliser d’avantage l’opinion publique, »
commente Gabriele Reiter « ce n’est pas normal qu’aujourd’hui, des Tunisiens
s’étonnent encore lorsqu’on leur parle de la torture en Tunisie. »
Accrochés aux murs, les 34 portraits immortalisés par Augustin Le Gall sont là pour
rappeler à la mémoire collective un passé encore présent. Les photographies
partiront pour Béja demain, le début d’une exposition itinérante afin de montrer à tout
le pays cette réalité encore trop actuelle aujourd’hui.
3. http://www.tunisia-live.net/2013/05/10/under-the-jasmine-explores-the-history-
of-torture-in-tunisia/
“Under the Jasmine” Explores the History of Torture in Tunisia
Photo from the exhibition.
Thirty-four photographs hang from metal chains in Ibn Rachik Cultural House. Lined
up against a stark white wall, the black-and-white mugshots display a variety of
alleged criminals. Salafists, communists, army officers, and journalists all have
something in common — they were victims of torture and inhumane treatment under
the governments of Habib Bourguiba and Zine el-Abidine Ben Ali. Their faces tell the
story of the systematic use of torture, detention, and humiliation during those years.
Some stare into the camera defiantly, smile wryly, or avert their eyes in shame. One
woman wears a burqa, unwilling to show her face, but refusing to hide from the truth.
The exhibition itself is a paradox; it implores us to remember what so many people
wish they could forget.
“Under the Jasmine,” a photographic exhibition created by Augustin Le Gall,
examines the stories of people who suffered during this dark time in Tunisia’s history.
Le Gall interviewed the various subjects, who share their testimony along with their
portraits. The victims talk about the things imagined by movies — electric shock,
sleep deprivation, festering infection, and daily humiliation. The photos are
representative of the Tunisian people — with all their complex and divergent views —
but in agreement on one issue. Torture is never justifiable.
Many of these abuses took place a few minutes walk from here, in the Ministry of
Interior on Avenue Habib Bourguiba. In a way, it is easy to become desensitized to
this fact. The shock of seeing the towering building draped in concertina wire wears
away with each trip to the Medina. Things that were once abhorrent become normal
with time.
A photo from the exhibition.
The exhibition is presented by the non-profit World Organization Against Torture
(OMCT), with support from the Tunisian Ministry of Culture and the Swiss Federal
Department of Foreign Affairs. OMCT has been active in Tunisia for several years,
most recently setting up service centers for victims of torture in Kef and Sidi Bou
Said, as well as providing training for Tunisian lawyers on how to properly document
cases of human rights abuses. For this exhibit, OMCT partnered with French Arts
Collective DeKadrage to raise awareness of the issue of torture in Tunisia.
In 2011, Tunisia ratified the Optional Protocol to the Convention Against Torture,
which requires signatories to establish procedures to prevent future occurrences of
torture. The Tunisian Government is currently considering a bill that will establish the
National Forum for the Prevention of Torture, an independent commission
responsible for visiting prisons, police stations, and other places of detention to
protect against further instances of torture and mistreatment. The bill is expected to
be ratified on June 26, 2013, the UN International Day in Support of Victims of
Torture.
“Under the Jasmine” will run through June 26, with concurrent exhibitions at Ibn
Rachik, Mad’art Carthage, and the National Center for the Living Arts in Belvedere.
For more information about the exhibition, please visit its website.
- See more at: http://www.tunisia-live.net/2013/05/10/under-the-jasmine-explores-thehistory-of-torture-in-tunisia/#sthash.qWvYkBum.dpuf
4. http://directinfo.webmanagercenter.com/2013/05/03/la-scene-picturale-
sanime-au-mois-de-mai-2013-a-tunis/
La scène picturale s’anime au mois de mai 2013, à Tunis
Par : Di avec TAP | 03 mai 2013 | 16 h 01 min | Mots-clefs : Art, artistes plasticiens
tunisiens, Culture, Tunisie, 0
La scène picturale s’anime au mois de mai 2013 avec l’organisation de plusieurs
expositions individuelles et collectives dans divers espaces artistiques.
L’artiste plasticien Ali Zenaidi expose ses »Dessins, Lavis et Pastels de 1992 à
2013 » à la galerie Saladin à Sidi Bou Said avec 45 oeuvres. L’artiste rend hommage
au safsari et peint des scènes de la vie quotidienne, des paysages ainsi que des
personnages à travers diverses techniques.
Le sculpteur Mohsen Jeliti propose, du 4 au 25 mai, à la maison de la culture El
Mourouj, une exposition intitulée »Vive la sculpture » alors que le Centre National
d’Art Vivant de Tunis accueille, du 4 au 31 mai, »Politiques 2 », une expo collective
réalisée par plus de 10 artistes peintres dont Nidhal Chamekh, Imene Chetouane,
Belhassan Chtioui et Ibrahim Matoussi.
Dans cet espace, les plasticiens partagent leurs travaux, préoccupations et
recherches artistiques en évoquant différents thèmes à caractère politique.
Pour marquer la Journée Nationale contre la torture, l’Organisation Mondiale contre
la Torture (OMCT) en coopération avec le Ministère de la culture organise, le 8 mai, à
la maison de la culture Ibn Rachiq à Tunis, une expo du photographe Français
Augustin Le Gall. Cette galerie de portraits de victimes de torture et des autres
peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants rappelle que des femmes et
des hommes de tous horizons politiques, de toutes les générations, venant de
différentes régions de la Tunisie ont souffert de ce crime. Cette expo donne la parole
à 34 victimes qui témoignent de leur expérience traumatisante. Elle aura lieu, du 8
mai au 26 juin, à la maison de la culture Ibn Rachiq et du 7 au 26 juin Centre
National d’Art Vivant de Tunis.
Des jeunes artistes tunisiens et irakiens présentent du 3 au 14 mai à la galerie
Kalysté, à la Soukra, leurs sculptures, gravures, céramiques et peintures, deux
mouvements culturels se réunissent ainsi pour que l’art se renouvelle dans une
exposition intitulée « Badgad…Tunis ». Ils sont 7 artistes irakiens (Jaafar Taoun,
Abdul Karim Saadoun, Saad Al Qassab, Amjad Al Tayar, Rahman Chaker, Qahtan Al
Amin et Mohammad Al Adhami) et 7 tunisiens (Bakr Ben Fraj, Mohamed Ali Belkadhi,
Rachida Amara, Rania Ouerda, Abdesslam Charfi, Nouteyl Belkadhi et Héla Ammar)
à prendre part à cette exposition qui présente 28 oeuvres en tout.
5. http://www.radiomfm.tn/fr/actualite/details/9070/Sous-le-Jasmin.html
"Sous le Jasmin"
Publié le 06.05.2013 à 12:37
A l’occasion de la Journée Internationale contre la Torture (26 Juin de chaque
année), une exposition du photographe français, Augustin le Gall, intitulé "Sous le
Jasmin", se tiendra du 8 mai au 26 juin 2013, à la maison de la culture Ibn Rachiq.
6. http://www.mille-et-une-tunisie.com/accueil/magazine/4076-le-photographe-
augustin-le-gall-l-jai-entame-en-differents-actes-un-travail-photographique-surla-societe-tunisienner.html
Le photographe Augustin le Gall : « J’ai entamé en différents actes un travail
photographique sur la société tunisienne»
JEUDI, 09 MAI 2013 00:00
Le photographe Augustin Le Gall - dit Algo - expose du 8 mai au 26 juin 2013 à Tunis
une série de photographies intitulée « Sous le Jasmin ». Cette exposition de
portraits, consacrée à 34 victimes de la torture en Tunisie, a lieu à l’occasion de la
Journée nationale contre la Torture sous l’égide de l’Organisation mondiale contre la
Torture et avec le soutien du ministère de la Culture.
Anthropologue de formation mais avant tout photographe, Augustin Le Gall arpente
la Tunisie depuis 2008. A travers un travail photographique d’une grande sensibilité, il
nous livre l’âme d’un peuple dans toute sa diversité. Rencontre avec Mille et une
Tunisie.
Mille et une Tunisie : Depuis quand travaillez-vous en Tunisie ?
Augustin Le Gall : Depuis 2008 date à laquelle je suis venue pour la première fois ici
afin de faire des recherches sur le stambali, cette musique rituelle qui puise ses
racines dans l’Afrique sub-saharienne.
Je m’intéresse aux rites de possession depuis de nombreuses années. J’ai tout
d’abord travaillé au Maroc sur les gnawas avec un ami photographe. Nous avons
développé un projet photographique autour de ce patrimoine immatériel qui a abouti
à la publication du catalogue d’exposition « Mémoire d’Essaouira ». J’ai eu envie
d’aller plus loin dans mes recherches sur ces rituels. A force de travail et de
persévérance, je suis devenu en 2008 le photographe du festival d’Essaouira
consacré aux gnawas. J’ai aussi participé au montage de l’exposition « Gnawas
entre tradition et création ».
De file en aiguille, sachant que je m’intéresais aux musiques rituelles, on m’a indiqué
qu’en Tunisie il existait le stambali. C’est ainsi que j’ai débarqué ici avec un nom
Riadh Ezzaouche. J’ai finalement rencontré ce dernier qui est arrifa (maître de
cérémonie) de la dernière zaouia stambali du pays, le Dar Sidi Lasmar. Une profonde
amitié est alors né entre nous.
Qu’est ce qui vous a amené à la photographie ?
Une envie, une passion, parallèlement à mes études d’anthropologie à Aix-enProvence. Pour moi, la photo est avant tout une poétique, mon rapport au monde. Je
ne me considère pas comme un photographe ethnographe même si, bien
évidemment, mon cursus universitaire influence mon regard. La photo a été pour moi
un médium pour entrer dans le domaine du rituel gnawa et stambali. Je me
questionne beaucoup sur la pratique du photographe. Je déteste les cases et me
considère simplement comme photographe-documentaire. Actuellement, j’ai un
travail photographique personnel que j’expose et en parallèle de répond aussi à des
commandes de photojournalisme pour des revues internationales comme Libération,
Jeune Afrique, Le Monde, Marianne…
Parlez-nous de votre rapport à la Tunisie en tant que photographe ?
J’ai fait un gros travail sur le stambali en Tunisie puis la révolution du 14 janvier 2011
est arrivée et j’ai été littéralement happé par cet événement. J’ai vécu des moments
très forts humainement les six premiers mois de 2011 et enrichissants
professionnellement. J’ai l’impression à présent d’être fortement lié à la Tunisie. J’ai
alors entamé tout un travail sur la société tunisienne en différents actes. L’exposition
« Sous le Jasmin » qui se tient actuellement à la maison de la Culture Ibn Rachiq »
n’est qu’un des actes de ce travail que j’ai nommé « Portait d’une Révolution ».
Chaque série photos correspond à un acte, il y en a 7 pour l’instant : Acte 1 : le
Peuple veut, l’Acte 2 : Aux urnes citoyens, l’Acte 3 : Sous le Jasmin, l’Acte 4 :Les
artistes tunisiens, l’Acte 5 : l’Assemblée constituante, l’Acte 6 : Les familles des
martyrs de la révolution et l’acte 7 : les Salafistes.
Quels sont vos projets à venir ?
J’ai un projet photographique et documentaire à propos de la route des esclaves. Il
s’agirait de remonter depuis Tunis la route des esclaves, de traverser l’Algérie, le
Maroc, le Niger, le Mali, la Mauritanie pour remonter aux sources du stambali. Avec
peut-être au final une œuvre sous forme de théâtre documentaire avec vidéo,
photos… Je travaille aussi depuis un certain temps à un projet intitulé « Ouled Bilal
», série de portraits autour des personnages théâtralisés que l’on rencontre dans le
stambali.
Ce ne sont pas les envies qui manquent !
Vernissage de « Sous le Jasmin », exposition d’Augustin Le Gall -le mercredi 8 mai à
18h30 Maison de la Culture Ibn Rachiq - Tunis
Avenue de Paris - 1000 Tunis
Pour en savoir plus : page Facebook (facebook.com/expositionsouslejasmin)
etwww.augustinlegall.com
•
*
7. http://www.afriqueinvisu.org/omct-tunis,423.html
Sous le Jasmin
Augustin Le Gall
Du 8 mai au 26 juin
Tunis, le 29 avril 2013. Pour marquer la journée nationale contre la torture en Tunisie, l’Organisation
Mondiale Contre la Torture (OMCT) en coopération avec le Ministère de la Culture
lance, le 8 mai 2013, une exposition du photographe Augustin Le Gall à la maison de
culture Ibn Rachiq (Tunis). Cette exposition de portraits de victimes de torture et des
autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, nous rappelle que des
femmes et des hommes de tous horizons politiques, de toutes les générations,
venant des différentes régions de la Tunisie, ont souffert de ce crime.
Cette exposition donne la parole à 34 victimes qui témoignent de leur expérience
traumatisante.
"Par cette exposition photographique, nous espérons sensibiliser le public tunisien et
contribuer au débat sur l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire de la Tunisie,
en utilisant l’art pour communiquer les témoignages de quelques victimes et pour
partager leurs réflexions et leurs visions de la nouvelle Tunisie" a déclaré Gabriele
Reiter, Directrice du Bureau de l’OMCT a Tunis.
L’exposition se poursuivra dans différents quartiers de Tunis jusqu’au 26 juin, journée
internationale pour le soutien des victimes de la torture. Divers évènements culturels
et des débats seront organisés sur les lieux de l’exposition durant lesquels le public
pourra débattre des questions relatives à la torture et à la justice transitionnelle. Ce
projet est une rencontre avec les victimes et leurs familles, révélant leur passé afin
de partager leur vision du futur de la Tunisie.
Après le 26 juin, l’exposition se produira dans différentes régions de la Tunisie et à
l’étranger.
A Tunis, l’exposition sera présente à :
•
08 mai au 26 juin 2013 à la Maison de la Culture Ibn Rachiq, Tunis.
•
10 au au 31 mai 2013. Mad’Art. Centre Culturel de Carthage.
•
07 au 26 juin 2013 au centre National d’Art Vivant, Tunis Belvédère. Cette exposition, de 34 portraits en noir et blanc, est le fruit d’une rencontre avec ces
hommes et ces femmes, qui ont traversé la Tunisie contemporaine et racontent une
histoire lourde et douloureuse. Une histoire qui marque, à jamais, l’Histoire d’un
peuple.
C’est aussi le fruit d’une rencontre avec l’Organisation Mondiale Contre la Torture et
son équipe de Tunisie, qui a pris l’initiative de porter un tel projet, associant sa
mission de sensibilisation et le regard subjectif d’un photographe. C’est enfin le fruit
d’une rencontre avec les acteurs de la société civile, sans qui tout ce travail n’aurait
pu se faire.
L’exposition veut avant tout donner la parole, montrer des visages, révéler les traces,
les regards, parfois droits, parfois timides. Marquant ainsi sur le papier, l’empreinte
de ces histoires qui restent, dans les corps et les esprits. Comme nous l’exprime
Louis Joinet, ancien Magistrat et Défenseur des Droits de l’Homme, “la connaissance
par un peuple de l’histoire de son oppression appartient à son patrimoine.”
C’est au nom du devoir de mémoire que ce patrimoine doit être préservé. Pour
puiser dans le passé, des forces pour l’avenir.
Cette exposition est dédiée à tous ceux et celles qui sont tombés et tous ceux et
celles qui sont encore debout. Augustin Le Gall
8. http://fr.africatime.com/tunisie/articles/journee-mondiale-de-soutien-aux-
victimes-de-la-torture-loubli-interdit
Proposer un sondage
Journée mondiale de soutien aux victimes de la torture: L’oubli interdit
(Le Temps (tn) 27/06/2013 - 09:50)
A l’occasion de la Journée internationale des Nations Unies pour le soutien aux
victimes de la torture, une kyrielle d’activités a été organisée, hier, par l’OMCT
(Organisation Mondiale de lutte contre la Torture) et l’OCTT (Organisation contre la
Torture en Tunisie) à la maison de culture Ibn Rachiq et à l’Avenue Habib Bourguiba
au centre ville de la capitale.
La Journée a commencé par une conférence de presse durant laquelle les deux
présidentes respectives des deux dites organisations, Mme Radhia Nasraoui et Mme
Gabriele Reiter ont tenu à rendre hommage à toutes les personnes qui ont été
torturées et celles qui ont perdu la vie sous la torture. Il s’agissait, notamment, d’une
exposition de portraits de 34 personnes victimes de la torture depuis la colonisation
jusqu’à nos jours. Intitulée «Sous le Jasmin», l’exposition a commencé à une date
clé, le 8 mai dernier, qui coïncide avec la Journée nationale de lutte contre la Torture,
pour s’achever hier à Tunis pour partir vers plusieurs autres villes de la Tunisie, à
commencer par Béja.
L’auditoire de la torture sort de son silence
Ce qui était frappant durant la conférence de presse, c’était la présence massive des
plusieurs victimes de la torture sous le régime de Bourguiba et celui dictatorial de
Ben Ali. Ces personnes, hommes comme femmes font partie de celles qui ont payé
très cher leur militantisme pour une opinion, une vision ou une idée qui va de pair
avec les droits de l’ Homme, la démocratie, le droit à la dignité et l’équité sociale.
L’on reconnait sur certaines figures, des portraits figés et marqués à jamais dans les
photos-portraits prises par le photographe Augustin Le Gall, dont le choix de la
couleur noire comme seule et unique fond du tableau est révélateur d’une douleur
intense longtemps confinée et condamnée au silence. Un noir de la misère cachée et
oubliée de ces êtres qui rappelle, notamment, l’obscurité de la cellule, ultime
demeure pendant des années à des gens qui ont osé se révolter contre un
colonisateur et un dictateur.
On y voit des têtes pensantes, préoccupées, visages ridés, blêmes et errants,
souvent effarés, rarement souriants enveloppés par le noir des ténèbres et des
maux. D’ailleurs, pour cette occasion, un catalogue de ces 34 portraits résume en
quelques lignes sous chacun d’eux, l’aventure malheureuse, souvent choquante et
humiliante durant les temps obscurs. Militants, activistes et fervents défenseurs des
droits de l’Homme, ils partagent avec le peuple tunisien, à travers ces portraits, les
moments les plus cruels et dégradants qu’ils ont supportés durant les années
sombres.
Hier, ils ont eu l’opportunité de sortir de leur silence, de relater sans réserve, ni gêne
devant des personnes qui leur sont complètement étrangères, une partie cruelle de
leur vie. Le 14 janvier 2011 a brisé le mur du silence et a incité ces victimes de la
torture à s’affranchir, parler de leurs maux dans les cellules bourguibiennes et
benalinienne sans tabou ni crainte. Certes, aujourd’hui, ils sont libres mais les
spectres du passé les hantent pour la simple raison que l’impunité sévit encore et
que leurs bourreaux courent toujours en liberté. Quant aux victimes de la torture
post-révolution, c’est une autre paire de manches.
«La torture sévit jusqu’à nos jours»
Mme Radhia Nasraoui parle de «150 victimes recensées depuis le 14 janvier dont
certaines ont été martyrisées du temps de Ben Ali. Elle dénombre 3 cas de décès
survenus à des prisonniers à cause du mauvais traitement et de la violence physique
dans les postes de police et les cellules. Elle a, notamment, parlé du cas d’une
prisonnière de 15 ans qui vient d’être inhumainement traitée et torturée. Elle a
rajouté que plusieurs arrêtés et détenus ont été violés à la matraque ces deux
dernières années et que jusqu’à présent aucune poursuite judiciaire n’a été engagée
malgré les cris de détresse de la part des familles des victimes et la pression de la
société civile des droits de l’Homme.
Elle a rappelé, notamment, que plusieurs détenus sujets à des maladies dues à la
torture et aux mauvais traitements, sont privés de soin et sont tout simplement
abandonnés à leur propre sort. Le trépas n’est pas loin et elle cite l’exemple
d’anciens prisonniers Kabil Ben Ali, Ibrahim Chmayset et Mohamed Ali Neji qui ont
succombé à la maltraitance et aux maladies contractées suite aux mauvais
traitements et à l’absence des soins.
Selon elle, tant qu’il n’y a pas eu de décision radicale des hauts responsables
politiques, du ministère de l’Intérieur et Chef du Gouvernement pour punir toute
tentative ou crime de torture, certains agents ou bourreaux poursuivront leurs
pratiques tortionnaires, parce que d’abord, c’est devenu un réflexe et un outil de
travail pour eux, ensuite, parce qu’ils ne font qu’exécuter les ordres qui leur sont
donnés par leurs supérieurs.
La conférence a été suivie d’une tente de sensibilisation installée au cœur de
l’Avenue Habib Bourguiba et à laquelle une centaine d’association luttant pour les
droits de l’Homme et luttant contre la torture ont répondu présents pour sensibiliser
les passants quant à la gravité de cette cause. S’en est suivie, une pièce de théâtre
à la maison de culture Ibn Rachiq : «Le dernier jour d’un condamné». En début de
soirée, un concert a été donné en plein air devant le théâtre municipal, théâtre de
tous les chamboulements politiques et protestation citoyenne depuis le 14 janvier
2011.
- See more at: http://fr.africatime.com/tunisie/articles/journee-mondiale-de-soutienaux-victimes-de-la-torture-loubli-interdit#sthash.H7i7K3ZX.dpuf
1. http://www.letemps.com.tn/article-77279.html
Journée mondiale de soutien aux victimes de la torture
L’oubli interdit
A l’occasion de la Journée internationale des Nations Unies pour le soutien aux victimes de la
torture, une kyrielle d’activités a été organisée, hier, par l’OMCT (Organisation Mondiale de lutte
contre la Torture) et l’OCTT (Organisation contre la Torture en Tunisie) à la maison de culture Ibn
Rachiq et à l’Avenue Habib Bourguiba au centre ville de la capitale.
La Journée a commencé par une conférence de presse durant laquelle les deux présidentes
respectives des deux dites organisations, Mme Radhia Nasraoui et Mme Gabriele Reiter ont tenu à
rendre hommage à toutes les personnes qui ont été torturées et celles qui ont perdu la vie sous la
torture. Il s’agissait, notamment, d’une exposition de portraits de 34 personnes victimes de la
torture depuis la colonisation jusqu’à nos jours. Intitulée «Sous le Jasmin», l’exposition a
commencé à une date clé, le 8 mai dernier, qui coïncide avec la Journée nationale de lutte contre
la Torture, pour s’achever hier à Tunis pour partir vers plusieurs autres villes de la Tunisie, à
commencer par Béja.
L’auditoire de la torture sort de son silence
Ce qui était frappant durant la conférence de presse, c’était la présence massive des plusieurs
victimes de la torture sous le régime de Bourguiba et celui dictatorial de Ben Ali. Ces personnes,
hommes comme femmes font partie de celles qui ont payé très cher leur militantisme pour une
opinion, une vision ou une idée qui va de pair avec les droits de l’ Homme, la démocratie, le droit
à la dignité et l’équité sociale.
L’on reconnait sur certaines figures, des portraits figés et marqués à jamais dans les photosportraits prises par le photographe Augustin Le Gall, dont le choix de la couleur noire comme seule
et unique fond du tableau est révélateur d’une douleur intense longtemps confinée et condamnée
au silence. Un noir de la misère cachée et oubliée de ces êtres qui rappelle, notamment, l’obscurité
de la cellule, ultime demeure pendant des années à des gens qui ont osé se révolter contre un
colonisateur et un dictateur. On y voit des têtes pensantes, préoccupées, visages ridés, blêmes et
errants, souvent effarés, rarement souriants enveloppés par le noir des ténèbres et des maux.
D’ailleurs, pour cette occasion, un catalogue de ces 34 portraits résume en quelques lignes sous
chacun d’eux, l’aventure malheureuse, souvent choquante et humiliante durant les temps obscurs.
Militants, activistes et fervents défenseurs des droits de l’Homme, ils partagent avec le peuple
tunisien, à travers ces portraits, les moments les plus cruels et dégradants qu’ils ont supportés
durant les années sombres.
Hier, ils ont eu l’opportunité de sortir de leur silence, de relater sans réserve, ni gêne devant des
9. http://www.amnesty.fr/AI-en-action/Violences/Mauvais-traitements/Dossiers/
Tunisie-temoignages-de-victimes-de-mauvais-traitements-6947
Tunisie : témoignages de victimes de mauvais traitements
[30/11/2012]
Le photographe Augustin Le Gall travaille sur la transition démocratique en Tunisie.
Cet ex-étudiant en anthropologie porte une attention particulière au patrimoine
immatériel, aux minorités et aux droits humains. Membre du collectif Dékadrage,
Augustin Le Gall vit entre Tunis et Marseille. Il nous propose galerie de portraits en
hommage à ceux qui ont payé très cher leur combat pour la liberté sous le régime de
l’ancien président Ben Ali.
Najoua Rezgui
Najoua Rezgui, a été emprisonnée entre 1994 et 1997 pour avoir milité
au sein de l’Union générale des étudiants tunisiens suite à la manifestation 1er
novembre 1994 contre les réformes universitaires à Kairouan. Pendant ses vingt-huit
mois d’emprisonnement, Najoua a été déplacée dans trois prisons différentes.
« Je me rappelle du nombre important de policiers et de la violence utilisée contre
nous ce jour-là. Mais ce que je retiens aujourd’hui, c’est la solidarité des paysans aux
alentours de la faculté qui ont caché les étudiants agressés. C’est ce jour-là que j’ai
pris confiance en ce peuple. Pendant cette période [d’emprisonnement], j’ai
découvert l’autre Tunisie, cruelle et dure. Mais, pour moi, être emprisonnée pour ses
idées est la plus dure des tortures ».
Aziz Amami
Jeune activiste blogueur, Aziz Amami a été confronté, dès le lycée, au
système de répression du régime de Ben Ali. À l’université, il s’investit pour défendre
les droits des étudiants puis, plus tard, dénonce les problèmes socio-économiques et
la censure.
« Je ne me rappelle plus du nombre exact des arrestations. Un ami disait que je
devais figurer dans le manuel d’éducation du policier tunisien, tellement j’ai été
arrêté ! Je garde encore des traces physiques mais pour moi cela ne doit pas faire
oublier pourquoi j’ai subi cette répression. Mes idées sont plus importantes. J’ai
connu la brutalité d’un système autoritaire pour mes idées mais la torture a aussi été
appliquée aux prisonniers de droit commun. Malgré les crimes commis, les
responsables doivent être traités comme des êtres humains. Ça non plus, il ne faut
pas l’oublier ».
Ammar Amroussia
Ammar Amroussia est un des membres fondateurs du Parti
communiste des ouvriers tunisiens en 1986. Il a passé plusieurs mois en prison, de
manière intermittente, en tant qu’opposant politique sous Bourguiba et Ben Ali. En
1992, il entre en clandestinité pendant dix ans. Emprisonné en 2002, il entame
plusieurs grèves de la faim pour protester contre les conditions de détention et les
mauvais traitements.
« La torture était aussi bien physique que psychologique. La clandestinité a été plus
dure que la prison. Vous ne savez jamais quand cela se termine, vous êtes obligé de
changer de lieu, de nom, de visage quotidiennement. Vous êtes déraciné de la
société et de votre famille. Mes filles ont été mes ailes pour continuer la lutte et
malgré les sacrifices difficiles que j’ai faits dans ma vie personnelle, je ne regrette
pas mon chemin. Je crois en ce peuple qui a eu le courage et l’audace d’abolir le
régime de Ben Ali et qui, aujourd’hui, ne se laissera plus prendre par une quelconque
dictature ».
Houcine Ghodbane
Houcine Ghodbane a commencé à militer dans le mouvement
islamiste dès les années 1970 et a été emprisonné sous Bourguiba. Suite à la vague
de répression en 1991 contre le parti islamiste Ennahdha, il est emprisonné en tant
que responsable du bureau de Tunis-Ville. Il a été condamné à soixante-sept ans de
prison puis libéré en 2008 après dix-sept années de détention.
« À l’époque, je m’attendais à être emprisonné pour mes activités politiques. J’ai
découvert un système qui, en plus de la torture physique, souhaitait détruire la
personnalité de chaque individu. D’un côté, je suis fier car j’ai fait le choix de militer
et j’ai su résister. Mais d’un autre côté, avoir passé autant de temps en prison m’a
empêché de pouvoir construire ma vie personnelle. C’est une zone sombre de ma
vie. Ce qui me donne confiance aujourd’hui, c’est que la Révolution nous a mis sur le
bon chemin. Je souhaite que chaque être humain soit respecté et puisse vivre
dignement. Et c’est pour cela que je résisterai jusqu’au bout ».
Henda Aroua
Henda Aroua a été accusée en 1998 d’appartenir et de financer une
organisation politique illicite. Emprisonnée, torturée, harcelée quotidiennement, elle a
toujours clamé son innocence sans jamais se laisser dominer par un système
répressif et humiliant.
« Tentative d’assassinat du président, c’est le seul chef d’inculpation dont je me
souvienne parmi tous les autres. Malgré avoir toujours déclaré que je n’étais pas
coupable et que je n’appartenais à aucun mouvement politique, ils m’ont tout pris :
mon argent, mon entreprise, mes biens personnels. Mais je n’ai jamais rien voulu
réclamer. Ils ont aussi persécuté ma famille. Sans son soutien moral et matériel, je
n’aurais jamais survécu. J’ai refusé la proposition d’une ONG internationale de
quitter la Tunisie en tant que réfugiée politique. Ce n’était pas à moi de partir. Ici c’est
chez moi. Treize années après ma libération, j’ai l’impression de reprendre une vie
normale depuis seulement un an.J’attendais le 14 janvier 1 ».
1/ Après quatre semaines de manifestations durement réprimées, le président Ben
Ali fuit la Tunisie le 14 janvier 2011 vers l’Arabie saoudite.
Abdelaziz et Khadija Naouar
Abdelaziz et Khadija Naouar ont été victimes de la vague de répression
contre le parti islamiste Ennahdha entamée en 1991. Après avoir passé
respectivement quatre mois et trois ans en clandestinité, Abdelaziz a été arrêté et
emprisonné de 1991 à 1996 et Khadija de 1994 à 1995 en tant que membres actifs
du parti.
Abdelaziz
«Tout était fait pour nous humilier et nous faire souffrir. Aujourd’hui, j’ai de graves
problèmes de dos et des troubles de la mémoire. Quand j’ai appris que Khadija avait
été arrêtée, j’étais anéanti, terrorisé pour elle et nos deux enfants. J’ai tant prié pour
eux ».
Khadija
«Parce que j’ai réussi à vivre trois ans en clandestinité, j’ai eu le droit à tous les
sévices et tortures imaginables. Certes, nous avons décidé notre destin et assumons
ce que nous avons subi. Mais ce qui est le plus difficile, c’est la maltraitance et
l’injustice envers nos enfants pendant leur scolarité parce que nous étions
emprisonnés pour nos idées politiques ».
Adnane Hajji
Adnane Hajji est Secrétaire général du syndicat de l’enseignement
primaire et membre exécutif de l’Union générale des travailleurs tunisiens de
Redeyef. Leader charismatique du mouvement social qui a éclaté dans le bassin
minier en 2008, il est arrêté, en juin de la même année, avec d’autres syndicalistes,
pour organisation de manifestation interdite et appartenance à un groupe terroriste.
Condamné à huit ans de prison, il purge sa peine pendant un an et demi, entre 2009
et 2010, dans les prisons de Kasserine et Mornaguia. Il est libéré sous la pression de
la société civile.
« J’ai été traité comme un criminel, alors que j’ai défendu le droit au travail et la
dignité des personnes. Mais en prison, on ne fait aucune différence. La violence est
utilisée pour tout le monde. Les événements de 2008 et mon emprisonnement
étaient ma raison pour continuer à soutenir les droits de la population de Redeyef,
laquelle m’a également soutenu. Aujourd’hui, la seule chose qui me fait souffrir, c’est
l’état de santé de ma femme qui s’est aggravé à cause des nombreux déplacements pour me rendre visite. Elle
aussi a payé indirectement les mauvais traitements du régime de Ben Ali ».
Dhaou Thabti
Emprisonné de 1991 à 1997 en tant que membre actif du parti
islamiste Ennahdha de Tunis, il a été arrêté et torturé deux mois dans les geôles du
ministère de l’Intérieur puis dans la prison du 9 avril. Suite aux contraintes
quotidiennes imposées par sa libération conditionnelle, il fuit la Tunisie. Pendant six
mois, il traverse la Libye, le Niger et le Maroc. Il atteint la Suisse où il bénéficiera, par
la suite, du statut de réfugié politique. Il s’adresse à l’Organisation mondiale contre la
torture en 2000 et porte plainte contre le régime de Ben Ali. Plainte actuellement en
cours d’instruction.
« C’est difficile de dire ce que je retiens le plus de cette période, mais le plus dur
pour moi, c’est que tout mon entourage a été touché. Beaucoup de familles de
prisonniers ont subi la torture indirectement. Aujourd’hui je n’ai pas de sentiment de
vengeance mais pour faire le deuil de cette période, la justice doit être faite afin
d’éclaircir et de reconnaître cette partie de notre histoire et ainsi atténuer nos
souffrances »
Propos recueillis par Augustin Le Gall
10. http://www.topnet.tn/index.php/une-expo-tres-poignante-pour-marquer-la-
journee-contre-la-torture/
Une expo très poignante pour marquer la Journée contre la torture
Par M. Ben Younes | Publié dans: Culture » Culture,Culture en Tunisie le 07 mai
2013 | (0) commentaire
Rendez-vous à partir de demain mercredi
8 mai 2013 à la Maison de la Culture Ibn Rachiq (Tunis) pour une exposition du
photographe Augustin Le Gall.
C’est l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT), en coopération avec le
ministère tunisien de la Culture, qui a concocté l’événement pour célébrer comme il
se doit la Journée nationale contre la torture.
Le public pourra voir des portraits saisissants et poignants de victimes de torture ou
d’autres traitements indignes de notre statut d’humain. C’est une occasion, s’il le
fallait, pour fixer définitivement dans la conscience collective que des individus de
tout bord politique et provenant de toutes les localités de la Tunisie ont été frappés
par ces abominations.
En tout 34 victimes de traitements horribles montreront au public les ravages de ces
sombres pratiques qu’on espère abolir définitivement…
11. http://www.lapresse.tn/10052013/67002/diversite-et-foisonnement-de-
couleurs.html
A travers les galeries
Diversité et foisonnement de couleurs
La scène picturale s’anime en ce mois de mai avec l’organisation de plusieurs
expositions individuelles et collectives dans divers espaces artistiques.
Ali Zenaïdi expose ses «Dessins, Lavis et Pastels de 1992 à 2013» à la galerie
Saladin à Sidi Bou Saïd avec 45 œuvres. L’artiste rend hommage au safsari et peint
des scènes de la vie quotidienne, des paysages, ainsi que des personnages à
travers diverses techniques. Le sculpteur Mohsen Jeliti propose, lui, du 4 au 25 mai,
à la maison de la culture El Mourouj, une exposition intitulée «Vive la sculpture».
Pour sa part, le Centre national d’Art vivant de Tunis accueille, du 4 au 31 mai,
«Politiques 2», une expo collective réalisée par plus de 10 artistes-peintres, dont
Nidhal Chamekh, Imène Chetouane, Belhassan Chtioui et Ibrahim Matoussi qui
partagent préoccupations et recherches artistiques, à travers différents thèmes à
caractère politique.
Pour marquer la Journée nationale contre la torture, l’Organisation mondiale contre
la torture (Omct) organise, en coopération avec le ministère de la Culture, une expo
du photographe Français Augustin Le Gall. Elle se tiendra du 8 au 26 mai, à la
maison de la culture Ibn-Rachiq, et du 7 au 26 juin au Centre national d’Art vivant de
Tunis.
Des jeunes artistes tunisiens et irakiens présentent, du 3 au 14 mai, à la galerie
Kalysté, à La Soukra, leurs sculptures, gravures, céramiques et peintures. Deux mouvements culturels se réunissent ainsi pour que l’art se renouvelle dans une
exposition intitulée «Badgad...Tunis».
Ils sont 7 artistes irakiens (Jaâfar Taoun, Abdul Karim Saâdoun, Saâd Al Qassab,
Amjad Al Tayar, Rahman Chaker, Qahtan Al Amin et Mohammad Al Adhami) et 7
tunisiens (Bakr Ben Fraj, Mohamed Ali Belkadhi, Rachida Amara, Rania Ouerda,
Abdesslam Charfi, Nouteyl Belkadhi et Héla Ammar) à prendre part à cette
exposition qui présente 28 œuvres en tout.
12. http://www.objectif-developpement.fr/concours/galerie/photo/2638
13. http://www.slateafrique.com/99371/portrait-de-tunisiennes-et-tunisiens-
coupables-davoir-voulu-etre-libre-sous-ben-ali
Portrait de Tunisiennes et Tunisiens qui voulaient être libres sous Ben Ali
Faire le portrait de Tunisiennes et Tunisiens qui ont combattu et souffert du régime
Ben Ali. Un défi que s’est lancé Augustin Le Gall, un jeune photographe vivant entre
Tunis et Marseille, et membre du Collectif dékadrage, un groupe de photographes
qui travaillent principalement dans les pays méditerranéens et réfléchissent «sur la
place de l’individu dans la société et la place de l’outil photographique dans un
univers en mutation.»
A travers cette série de portraits, Augustin Le Gall rend hommage à ceux et celles qui
se sont battus contre un régime autoritaire, commente le site d'Amnesty international.
Il montre également les prémices des mouvements de contestations qui ont abouti
au départ de Ben Ali le 14 janvier 2011.
Il a rencontré Najoua Rezgui, une militante tunisienne emprisonnée entre 1994 et
1997 pour avoir milité au sein de l’Union générale des étudiants tunisiens. Elle avait
participé à la manifestation du 1er novembre 1994 contre les réformes universitaires
à Kairouan. Ce militantisme lui avait valu 28 mois d’emprisonnement.
«Je me rappelle du nombre important de policiers et de la violence utilisée contre
nous ce jour-là. Mais ce que je retiens aujourd’hui, c’est la solidarité des paysans aux
alentours de la faculté qui ont caché les étudiants agressés. C’est ce jour-là que j’ai
pris confiance en ce peuple… »
Dans la série, on retrouve de nombreux militants islamistes qui ont été chassés et
réprimés pendant des décennies. Victimes du régime, ils ont incarné après la
révolution une véritable rupture avec celui-ci.
Houcine Ghodbane a commencé à militer dans le mouvement islamiste dès les
années 1970 et a été emprisonné sous Bourguiba. En 1991, il est emprisonné en
tant que responsable du bureau du parti Ennahda de Tunis-Ville. Son militantisme au
sein du parti islamiste lui a coûté 17 ans de prison.
«À l’époque, je m’attendais à être emprisonné pour mes activités politiques. J’ai
découvert un système qui, en plus de la torture physique, souhaitait détruire la
personnalité de chaque individu (…) C’est une zone sombre de ma vie. Ce qui me
donne confiance aujourd’hui, c’est que la Révolution nous a mis sur le bon
chemin…».
14. http://aima007.blogspot.com/2013/05/augustin-le-gall-sous-le-jasmin-
puiser.html
VENDREDI 17 MAI 2013
Augustin Le Gall - Sous le Jasmin: Puiser dans le passé des forces pour l'avenir
Cette exposition, de 34 portraits en noir et blanc, est le fruit d’une rencontre avec ces
hommes et ces femmes, qui ont traversé la Tunisie contemporaine et racontent une
histoire lourde et douloureuse. Une histoire qui marque, à jamais, l’Histoire d’un
peuple. C’est aussi le fruit d’une rencontre avec l’Organisation Mondiale Contre la
Torture et son équipe de Tunisie, qui a pris l’initiative de porter un tel projet,
associant sa mission de sensibilisation et le regard subjectif d’un photographe. C’est
enfin le fruit d’une rencontre avec les acteurs de la société civile, sans qui tout ce
travail n’aurait pu se faire. L’exposition veut avant tout donner la parole, montrer des
visages, révéler les traces, les regards, parfois droits, parfois timides. Marquant ainsi
sur le papier, l’empreinte de ces histoires qui restent, dans les corps et les esprits. Comme l’exprime Louis Joinet, ancien Magistrat et Défenseur des Droits de
l’Homme, “la connaissance par un peuple de l’histoire de son oppression appartient à
son patrimoine.” C’est au nom du devoir de mémoire que ce patrimoine doit être
préservé. Pour puiser dans le passé, des forces pour l’avenir. Cette exposition est
dédiée à tous ceux et celles qui sont tombés et tous ceux et celles qui sont encore
debout. “Etudiant en anthropologie, je rêvais de voyages, de rencontres, d’histoires fortes à
vivre. Je rêvais de voir des mondes intimes où le réel se mélange à l’imaginaire. Au
carrefour du réel et du jeu, du vécu et du réfléchi, je tente de poser un regard sur ce
point de bascule qui confronte les imaginaires au quotidien.” Portant un vif intérêt
pour l’aire méditerranéenne, l’Homme et ses pratiques sont au coeur de son travail.
Son approche s’oriente vers une photographie documentaire, narrative, poétique, où
la fiction se mêle à la réalité. Il porte une attention particulière sur des enjeux de
société contemporains liés notamment au monde arabe et à la Méditerranée, au
patrimoine immatériel, aux minorités et aux Droits de l’Homme. Depuis 2011, il a
entamé un travail photographique sur les profonds bouleversements en Tunisie afin
de montrer les différents enjeux et transformations qui traversent le pays. La
répression et la torture ont été un des axes de l’oppression sous le régime de
Bourguiba puis celui de Ben Ali. Militants politiques, activistes des droits de l’Homme,
partisans de la liberté d’expression, étudiants ou encore citoyens, un grand nombre
de personnes ont été victimes de violences, de maltraitements, d'harcèlements et
d'actes de torture psychologique et physique. Ce projet raconte l'histoire de ces
hommes et de ces femmes qui traversent la Tunisie contemporaine. De
l'indépendance à aujourd'hui. Projet 2012 - 2013
Du 08 mai au 26 juin 2013 - Maison de la Culture IBN RACHIQ Tunis. Tunisie Du 10 au 31 mai 2013 - MAD’ART. Centre Culturel de Carthage. Tunisie Du 07 au 26 juin 2013 - Centre National d'Art Vivant-. Tunis Belvédère.Tunisie
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