Depuis qu`elle a 8 ans, Nolwenn se bat contre la dyspraxie

Transcription

Depuis qu`elle a 8 ans, Nolwenn se bat contre la dyspraxie
LUNDI 30 NOVEMBRE 2015 LE PROGRÈS
ACTU CALUIRE-ET-CUIRE
C A L UIRE-E T-C U IR E
29
A S S OCI ATION
Depuis qu’elle a 8 ans,
Nolwenn se bat contre la dyspraxie
Tous les mois, l’association 1.2.3 Dys organise
des activités ludiques et
des sorties pour les enfants et adolescents dyspraxiques. Une fois par
mois, elle anime le Café
parents pour informer et
échanger avec des familles concernées.
REPÈRES
C’est quoi
la dyspraxie ?
La dyspraxie désigne
une incapacité à exécuter correctement
des mouvements. Elle
se différencie
de l’apraxie qui est la
survenue de ces troubles alors qu’il n’y
avait pas de problème
auparavant et que ces
capacités étaient acquises.
S
téphanie Devun est infirmière puéricultrice et adhère à l’association depuis
2009. « Très tôt, j’avais remarqué que ma fille, Nolwenn, avait des difficultés
pour effectuer des activités
simples comme faire du vélo
ou monter les escaliers. Elle
} Auprès
de l’association,
j’ai trouvé
beaucoup de
soutien et d’informations. ~
Stéphanie Devun,
mère de Nolwenn
se fatiguait vite. Écrire lui
causait aussi un vrai problème, ses cahiers étaient raturés, peu soignés. Je l’ai fait
suivre par un orthophoniste
et un neuro-pédiatre. »
Elle a été diagnostiquée dyspraxique dès l’âge de 8 ans.
n Stéphanie Devun et sa fille, Nolwenn, âgée de 15 ans. Photo Nathalie BUISSON
« La dyspraxie reste encore
peu connue. Auprès de l’association, j’ai trouvé beaucoup de soutien et d’informations. Puis, je me suis
investie de plus en plus et je
suis devenue référente du
groupe des adolescents pour
l’organisation des sorties.
J’anime parfois le Café Parents et j’interviens aussi
dans les écoles maternelles. »
Sa fille Nolwenn raconte :
« Enfant, je ne comprenais
pas pourquoi je n’arrivais
pas à nager, à faire du vélo,
mais je ne me sentais pas différente des autres enfants.
Au collège, j’ai continué
mon parcours scolaire avec
des aménagements d’horaires pour me soulager des efforts fournis et avec un ordinateur car j’étais trop lente
pour écrire. En fait, ces aides
300 bénévoles qui se battent :
familles, professionnels...
Tout a commencé en 2007 avec
trois mamans ayant des enfants
dyspraxiques. Elles étaient désemparées par le manque d’informations. Jocelyne Arnaud, assistante juridique et présidente de
l’association depuis trois ans, explique : « La dyspraxie est un
handicap invisible au premier
abord. C’est un trouble de la
coordination des mouvements.
Des simples gestes pour s’habiller, se coiffer demandent beaucoup d’efforts pour ces enfants.
Elle se traduit aussi par un trouble visuel. L’enfant ne se repère
pas dans la page, il n’arrive pas à
dessiner ce qu’il imagine et l’écriture devient un réel problème.
Malgré sa lenteur et sa maladresse, il est très souvent vif, curieux
69G
avec un bon langage oral. La
dyspraxie peut être cernée dès les
premiers apprentissages de la vie
scolaire. »
Aujourd’hui, l’association compte 300 adhérents dont des familles et des professionnels, éducateurs, auxiliaires de vie
scolaire, ergothérapeutes. Un forum sur le web a été créé pour
échanger avec des familles situées en dehors de la région
lyonnaise.
INFOS Le 12 décembre, un goûter
de Noël est organisé pour les enfants
et prochain Café parents avec
la présence d’un psychiatre
et d’un eurologue. Tél.06.20.20.58.43.
www.123dys.fr
ou [email protected]
m’ont appris que j’étais différente et je ne souhaitais plus
les utiliser. Il m’a fallu un
temps pour l’accepter. Depuis, j’explique à ma classe
ma dyspraxie, mes difficultés à coordonner les mouvements et à me repérer dans
l’espace. Savoir que d’autres
enfants vivent des choses similaires est rassurant », explique l’adolescente.
À l’association, elle rencon-
tre d’autres enfants dyspraxiques. « On discute entre nous, on se comprend et
cela nous rapproche. Nos relations sont basées sur la
compréhension et l’entreaide. On ne se sent pas
seuls. »
Nolwenn joue de la flûte à
bec et depuis dix ans, a intégré une chorale. « J’aime
chanter, c’est un moment de
pur plaisir. »
« L’apprentissage de l’écriture a été compliqué »
Raphaël De Villele,
17 ans, lycéen
« En 2014, je me suis rendu à la
journée nationale des Dys, à
l’école centrale d’Écully. J’ai rencontré des membres de 1.2.3 Dys
et je suis devenu adhérent. Enfant, je me sentais différent, mais
ce n’était pas gênant. Par exemple, à table en servant de l’eau
dans les verres, j’en versais toujours un peu à côté. L’apprentissage de l’écriture a été compliqué. Depuis la seconde, je
bénéficie d’un tiers-temps lors
des épreuves afin de palier mes
difficultés à écrire. Avec les membres de l’association, je m’informe et j’échange sur les outils et
logiciels informatiques adaptés à
la dyspraxie. Je participe aussi à
n Photo Nathalie BUISSON
des conférences. Je pratique le
badminton, c’est un sport qui
renforce l’adresse et l’orientation
dans l’espace. J’améliore la précision de mes mouvements, mais
ma vraie passion c’est la musique. Jouer de la guitare me détend »
www.leprogres.fr

Documents pareils