Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la

Transcription

Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la
INONDATION DE LA LOIRE :
INFLUENCE DE LA
FONCTION RÉSIDENTIELLE
SUR LA
VULNÉRABILITÉ URBAINE
Ecole Polytechnique
de l’Université de Tours
Département Aménagement
Septembre 2005
ANGUIS Charlène
BERTRAND Sandra
JOLIVET Delphine
MIRAT Damien
Magistère 2ème année
Stage de groupe
Maître de stage : M. AUGER
Equipe Pluridisciplinaire du
Plan Loire Grandeur Nature
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
2
REMERCIEMENTS
Tout d’abord, nous tenons à remercier très chaleureusement M. VALETTE,
responsable Prévention des inondations du Pôle Secrétariat Plan Loire du Service de Bassin
Loire-Bretagne (Direction Régionale de L’Environnement Centre), de nous avoir accordé ce
stage, et de nous avoir guidés pendant ces trois mois.
Nous remercions également M. AUGER, Enseignement-Chercheur au Département
Aménagement de l’Ecole Polytechnique de Tours (CESA) et tuteur de ce stage.
Par ailleurs, nous souhaitons adresser nos remerciements au personnel de la Direction
Régionale de L’Environnement (DIREN) et à l’Equipe Pluridisciplinaire du Plan Loire
Grandeur Nature de l’Agence de l’Eau Loire Bretagne, sans qui ce travail n’aurait pas pu voir
le jour, plus particulièrement à:
M. BRAUD, Pôle Maîtrise d’Ouvrage Générale Plan Loire du Service de Bassin LoireBretagne (DIREN)
M. CAMP’HUIS, Directeur de l’Equipe Pluridisciplinaire du Plan Loire Grandeur Nature
M. DELAHAYE, Chef du Service Hydrologie Prévision des Crues (DIREN)
Mme DEVAUX-ROS, Responsable des approches socio-économiques du risque d’inondation
au sein de l’Equipe Pluridisciplinaire du Plan Loire Grandeur Nature
M. FORNER, Responsable de la Cellule Programmation Suivi Coordination du Pôle
Secrétariat Plan Loire du Service de Bassin Loire-Bretagne (DIREN)
M. GUILLOU, Pôle Maîtrise d’Ouvrage Générale Plan Loire du Service de Bassin LoireBretagne (DIREN)
Melle LENGAIGNE, Membre de l’Equipe Pluridisciplinaire du Plan Loire Grandeur Nature
M. MAURIN, Responsable du Pôle Maîtrise d’Ouvrage Générale Plan Loire du Service de
Bassin Loire-Bretagne (DIREN)
M. PASQUET, Pôle Maîtrise d’Ouvrage Générale Plan Loire du Service de Bassin LoireBretagne (DIREN)
De même, nous remercions beaucoup les habitants et les commerçants de La Villeaux-Dames, mais aussi et surtout l’ensemble du personnel municipal pour son accueil
chaleureux et son aide précieuse tout au long de ces trois mois, dont :
Melle BOUCHAT, Adjointe administrative, Service Urbanisme
Melle DESCHAMPS, Agent administratif, Secrétariat Général
M. LAUTREY, Directeur des Services Techniques
M. LIMAS, Directeur Général des Services
Mme MASSON, Maire-adjointe chargée de la qualité de vie et de l'environnement
Melle PIOT et Mme DAUMAS, Agents administratifs à l’accueil
Nous exprimons également un grand merci à Mme BEAUFILS, Sénateur- Maire de la
ville de Saint-Pierre-des-Corps pour l’intérêt qu’elle a porté à notre projet et le temps qu’elle
nous a consacré.
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
Enfin, nous avons une pensée sincère pour toutes les personnes qui nous ont été d’une
grande aide pour la réalisation de cette étude, par leurs conseils et leur disponibilité :
M. ANDRIEU, Maison des Sciences de l’Homme de l’Université François Rabelais de Tours
Melle AUROUX, Responsable du Service Finances de la Communauté de Communes de l’Est
Tourangeau (CCET)
Mme BLONDEL, Directrice du Service Finances de la Communauté d’Agglomération
Tour(s)plus
M. BOTTA, Responsable de l’Unité des Affaires Juridiques de la DDE 37
M. BOIDIN, Responsable du Service Protection Civile de la Préfecture d’Indre-et-Loire
M. BOTTE, Enseignant-Chercheur au Département Aménagement de l’Ecole Polytechnique
de Tours (CESA)
M. BOUTET, Directeur des Etudes et Enseignant-Chercheur au Département Aménagement
de l’Ecole Polytechnique de Tours (CESA)
M. CHARRIER, Responsable de l’Unité Environnement et Prévention des Risques du
Service Urbanisme et Environnement de la DDE 37
Mme CHENESSEAU, Communauté d’Agglomération d’Orléans
M. DALLET, Médecin Généraliste exerçant à La Ville-aux-Dames
M. DECROS, Responsable du Service Qualité Electricité, EDF
M. DESHAIES, Pilote de l’Emploi à l’Unité Régionale Réseau Centre Val de Loire, France
Télécom
Mme Di PIETRO, Enseignant-Chercheur au Département Aménagement de l’Ecole
Polytechnique de Tours (CESA)
M. GALVEZ, Direction de l’Environnement, Mairie d’Orléans
M. GOMEZ, Responsable d’Exploitation à la Générale des Eaux, secteurs de Saint-Pierredes-Corps et de La Ville-aux-Dames
Mme LARRUE, Enseignant-Chercheur au Département Aménagement de l’Ecole
Polytechnique de Tours (CESA)
Mme PECQUET, Chargée de mission Habitat, Communauté d’Agglomération d’Orléans
Mme RATSIMBAZAFY, Responsable du Service Urbanisme de la Mairie de Tours
Mme RIVIERE, Responsable du Service Urbanisme de la Mairie de Saint-Pierre-des-Corps
Mme ROBIN, Secrétaire du Service Stages du CESA
Mme RUPIN, Maison des Sciences de l’Homme de l’Université François Rabelais de Tours
Mme SATTHETTI, Secrétaire de l’IUP Ingénierie des Milieux Aquatiques et Corridors
Fluviaux (IMACOF)
Mme SOULIGNAC, Responsable des stations d’épuration au Service Assainissement de la
Communauté d’Agglomération Tour(s)plus
M. TOUPIN, Agence d’Urbanisme de l’Agglomération Tourangelle
M. VIROS, Médecin Généraliste exerçant à La Ville-aux-Dames
2
SOMMAIRE
Remerciements..................................................................................................................................................................................... p.1
Sommaire .................................................................................................................................................................................................. p.3
Glossaire .................................................................................................................................................................................................... p.5
Introduction générale .................................................................................................................................................................... p.7
PARTIE I : INTRODUCTION AUX INONDATIONS
I. - CONTEXTE PRÉCIS DE L’ÉTUDE : LES VILLES LIGÉRIENNES FACE AUX
INONDATIONS .............................................................................................................................................................................. p.10
A.
B.
C.
D.
LES CONCEPTS FONDAMENTAUX LIÉS AU RISQUE ..................................... p.10
LA FONCTION RÉSIDENTIELLE SUR UN TERRITOIRE ................................. p.13
HISTORIQUE DES CRUES DE LA LOIRE ........................................................................ p.17
LA CONNAISSANCE DU RISQUE INONDATION ET LA POLITIQUE DE
PREVENTION ............................................................................................................................................... p.19
II. - LA CRISE ET LA POST - CRISE : LA GESTION DE LA FONCTION
RESIDENTIELLE EN TEMPS DE CRISE .......................................................................................................... p.28
A.
B.
C.
D.
E.
DEFINITION D’UNE CRISE ET DE SA GESTION ..................................................... p.28
LES DIFFERENTES PHASES DE LA GESTION D’UNE CRISE.................... p.28
TABLEAU DES PRINCIPAUX ACTEURS CONCERNES ET DES OUTILS
EXISTANTS .................................................................................................................................................... p.30
FICHES MISSIONS DES ACTEURS......................................................................................... p.36
LES OUTILS ET LES MOYENS EXISTANTS ................................................................. p.41
Conclusion de la Partie 1 : Introduction aux inondations ...................................................... p.51
PARTIE II : DÉFINITION DES ENJEUX ET DE LA VULNERABILITE
I. - IDENTIFICATION ET DÉFINITION DES ENJEUX LIES A LA FONCTION
RESIDENTIELLE EN ZONE INONDABLE ET DE LA VULNERABILITE
APPORTEE A LA COMMUNE ...................................................................................................................................... p.53
A.
B.
IDENTIFICATION ET DÉFINITION DES ENJEUX ................................................... p.53
DÉFINITION DES INDICATEURS DE VULNÉRABILITÉ ................................. p.62
Se rapporter au dossier Définition des enjeux et de la vulnérabilité
II. - DÉFINITION DE LA VULNERABILITE DU TERRAIN D’ETUDE : LA VILLEAUX-DAMES..................................................................................................................................................................................... p.62
A.
B.
C.
D.
CONTEXTE GÉOGRAPHIQUE DE LA VILLE-AUX-DAMES ........................ p.62
DONNEES DEMOGRAPHIQUES GENERALES........................................................... p.63
DONNEES SOCIO-ECONOMIQUES ....................................................................................... p.64
TABLEAUX DE LA VULNÉRABILITÉ DE LA VILLE-AUX-DAMES ... p.66
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
PARTIE III : SCÉNARIO
Préambule ............................................................................................................................................................................................. p.84
I. - PHASE D’ÉVACUATION ........................................................................................................................................... p.86
A-
DE L’ANNONCE DE LA CRUE A LA DECISION PREFECTORALE
D’ÉVACUATION ....................................................................................................................................... p.86
BPRÉPARATION A L’ÉVACUATION ....................................................................................... p.92
CEXPIRATION DU DÉLAI D’EVACUATION : LE DÉPART DES
HABITANTS ................................................................................................................................................ p.100
Synthèse de la phase d’évacuation ............................................................................................................................... p.108
II. - L’INONDATION ............................................................................................................................................................. p.110
A-
MONTLOUIS-SUR-LOIRE, LA VILLE-AUX-DAMES, SAINT-PIERREDES-CORPS SOUS LES EAUX .................................................................................................. p.110
BLA SITUATION SUR LE TERRAIN ...................................................................................... p.112
CLA BAISSE DES EAUX..................................................................................................................... p.117
DLES PREMIERS TRAVAUX DE REMISE EN ÉTAT ............................................ p.120
Synthèse de la phase d’inondation ............................................................................................................................... p.124
III. - LE RETOUR DE CRISE........................................................................................................................................ p.125
AUN RETOUR ECHELONNE .......................................................................................................... p.125
BUN CONSTAT EDIFIANT ............................................................................................................... p.128
CRÉPARATIONS ET RECONSTRUCTIONS .................................................................... p.133
Synthèse de la phase de retour ........................................................................................................................................ p.138
PARTIE IV : STRATEGIE
Se rapporter au dossier Elaboration d’une stratégie de réduction de la vulnérabilité
Conclusion .......................................................................................................................................................................................... p.141
Bibliographie ................................................................................................................................................................................... p.143
Table des matières ...................................................................................................................................................................... p.146
Annexes .......................................................................................................................................................................... (dossier à part)
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Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
GLOSSAIRE
AUAT
BD
BT
CAO
CARIP
CCET
CGCT
CHRU
CODIS
COS
DCS
DDAF
DDASS
DDE
DDRM
DGF
DICRIM
DIREN
DOS
DRAC
DRIRE
EMA
EMIAZD
EPALA
EPHP
EPL
EPRP
HLM
HT
INSEE
MNT Laser
MSH
MT
PCA
PCC
PCF
PCO
PFMS
PHEC
PIG
PSC
Plan ORSEC
PLU
PMV
POS
PPI
PPRi
Agence d’Urbanisme de l’Agglomération Tourangelle
Base de Données
Basse Tension
Communauté d’Agglomération d’Orléans
Cellule d’Analyse des Risques et d’Information Préventive
Communauté de Communes de l’Est Tourangeau
Code Général des Collectivités Territoriales
Centre Hospitalier Régional et Universitaire
Centres Opérationnels Départementaux d’Incendie et de Secours
Commandant des Opérations de Secours
Dossier Communal Synthétique
Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt
Direction Départementale des Affaire Sanitaires et Sociales
Direction Départementale de l’Equipement
Dossier Départemental des Risques Majeurs
Dotation Globale de Fonctionnement
Document d’Information Communal sur le Risques Majeurs
Direction Régionale de L’Environnement
Directeur des Opérations de Secours
Direction Régionale des Affaires Culturelles
Direction Régionale, de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement
Ensemble Mobile d’Alerte
Etat Major Interarmées de Zone de Défense
Etablissement Public d’Aménagement de la Loire et ses Affluents
Etablissements Publics Hébergeant du Public
Etablissement Public de la Loire
Etablissements Publics Recevant du Public
Habitation à Loyer Modéré
Haute Tension
Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques
Modèle Numérique de Terrain Laser
Maison des Sciences de l’Homme
Moyenne Tension
Plan Communal d’Actions
Poste Communal de Commandement
Poste de Commandement Fixe
Poste de Commandement Opérationnel
Plan Familial de Mise en Sûreté
Plus Hautes Eaux Connues
Projet d’Intérêt Général
Plan de Secours Communal
Plan d’ORganisation des SECours
Plan Local d’Urbanisme
Panneau à Message Variable
Plan d’Occupation des Sols
Plan Particuliers d’Intervention
Plan de Prévention des Risques – inondations
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Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
PSSI
RTE
SAC
SAMU
SDAGE
SDIS
SIDPC
SIG
SMUR
SPC
THT
UMP
URRCVL
VSAB
ZAC
Plan de Secours Spécialisé Inondations
Réseau de Transport Electrique
Service d’Annonce des Crues (DIREN)
Service d’Aide Médicale d’Urgence
Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux du Bassin LoireBretagne
Service Départemental d’Incendie et de Secours
Service Interministériel de Défense et de Protection Civile
Système d’Information Géographique
Service mobile d'urgence et de réanimation
Service de Prévision des crues (DIREN, ex-SAC)
Très Haute Tension
Unités Mobiles de Potabilisation
Unité Régionale Réseau Centre Val de Loire, France Télécom
Véhicule de Secours aux Asphyxiés et aux Blessés
Zone d’Aménagement Concerté
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Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
INTRODUCTION GENERALE
Le risque d’inondation est le risque naturel le plus répandu et le plus fréquent en
France. Ainsi, il n’est pas étonnant que les crues, lorsqu’elles entraînent des inondations et des
dommages, tant aux personnes qu’aux biens, alimentent périodiquement la chronique. On se
rappelle des inondations récentes très médiatisées suite aux crues du Gard, de la Somme ou
encore du Rhône à Arles.
Le Bassin de la Loire Moyenne n’échappe pas non plus à la réalité des crues et des
inondations, même si le siècle précédent a été exceptionnel par la quasi-absence d’inondations
de forte ampleur. Les levées qui protègent certaines zones inondables (comme dans le Val de
Tours par exemple) ont donné peu à peu aux habitants l’illusion d’être en sécurité face aux
inondations. Pourtant, il est certain que des inondations, telles qu’elles se sont présentées aux
cours des siècles précédents, se reproduiront dans l’avenir.
Or, si ce phénomène naturel survenait aujourd’hui, il aurait un caractère plus que
catastrophique au regard des crues de 1856 ou de 1866. La vallée de la Loire est, en effet, un
espace fortement urbanisé, où l’habitat et les zones d’activités se sont considérablement
développés dans les zones inondables. Ainsi, dans un espace restreint, des enjeux importants
sont regroupés.
Conscient, d’une part, du danger que représente le risque inondation sur le Bassin de la
Loire Moyenne et d’autre part, de la faible conscience du risque des personnes y vivant, l’Etat
a mis en place un programme visant à concilier le développement économique et la mise en
valeur de l’environnement. Pour la période 2000-2006, les Contrats de Plan Etat-Région du
« Plan Loire Grandeur Nature », affichent trois objectifs principaux : la sécurisation des
populations face au risque d’inondation, la satisfaction des besoins quantitatifs et qualitatifs
en eau, et la restauration du patrimoine.
Dans le cadre du premier objectif, l’Equipe Pluridisciplinaire du Plan Loire Grandeur
Nature s’est vu confier la mission d’expertise technique et de conseil aux maîtres d’œuvre
pour l’ensemble du Bassin. Son travail a consisté jusqu’à maintenant à analyser les enjeux et
la vulnérabilité de l’agriculture et des entreprises, dont les activités seront particulièrement
touchées par une inondation.
Or, on se rend compte à présent que les conséquences d’une inondation sur un
territoire varieront aussi considérablement en fonction des réactions de l’habitant, lui-même
acteur et consommateur de l’espace urbain. L’habitat résidentiel a effectivement une
influence, par son usage et sa nature, sur cette vulnérabilité urbaine. De plus, par la gestion
qu’il a de son territoire, le maire influence lui aussi fortement les effets qu’une inondation
provoquera.
Le stage proposé par l’Equipe Pluridisciplinaire du Plan Loire, animé principalement
par M. VALETTE de la Direction Régionale de l’Environnement de la Région Centre,
s’inscrit donc dans la continuité du travail de cette Equipe. Il s’agit d’un stage de
méthodologie qui, à partir de l’étude d’un territoire, a pour but de proposer une méthode
d’analyse de la vulnérabilité urbaine face au risque inondation, au regard de la fonction
habitat. L’objectif final revient à élaborer une stratégie communale de réduction de cette
vulnérabilité.
7
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
Tout d’abord, il est intéressant d’exposer les données générales sur les risques
d’inondation particuliers au Bassin de la Loire Moyenne. En effet, pour appréhender
actuellement ce risque en France, il est nécessaire de comprendre ce qui s’est produit dans le
passé, les politiques de gestion de la Loire qui sont actuellement en vigueur, mais aussi les
moyens et les procédures permettant d’anticiper et de gérer une telle crise.
Pour cela, nous avons d’une part, procédé à un travail de terrain nous permettant de
rencontrer les nombreux acteurs du territoire. D’autre part, il a été nécessaire de consulter les
rapports d’études déjà réalisées sur le risque inondation, les rapports d’expérience produits à
la suite d’inondations récentes, les ouvrages et documents cartographiques consacrés au
risque inondation.
Ensuite ont été déterminés les éléments qui, sur un territoire, participent à
l’augmentation de la vulnérabilité d’une commune et de ses habitants. Un tableau synthétique
identifie et définit les enjeux implantés en zone inondable (éléments physiques) liés à la
fonction résidentielle. Cette synthèse expose également les critères qui ont une influence sur
la vulnérabilité urbaine.
Cette seconde partie a été réalisée, là encore, par une étude à la fois théorique et
pratique, le travail de terrain permettant de valider ou d’infirmer les enjeux définis
théoriquement. La commune de La Ville-aux-Dames a été choisie comme terrain d’étude ;
tout le territoire de cette commune ligérienne du Val de Tours, en Indre-et-Loire (37), est situé
en zone inondable dans le lit majeur de la Loire.
Dans une troisième partie, l’étude a eu pour objectif de mesurer les conséquences
qu’une inondation aurait probablement sur un territoire actuellement. Pour cela, nous
proposons le scénario d’une crue cinq-centennale provoquant une rupture de digue à
Conneuil, inondant La Ville-aux-Dames et une partie du Val de Tours. Ce scénario est
construit en trois parties, chacune reprenant une phase clef de la crise (l’évacuation,
l’inondation et le retour) où les conséquences participent à augmenter ou réduire la
vulnérabilité de la commune.
Enfin, l’élaboration d’une stratégie communale destinée à réduire la vulnérabilité
urbaine, est proposée pour remédier aux difficultés rencontrées durant toute la crise, et en
améliorer la gestion. Les objectifs principaux de cette stratégie sont tout d’abord, de veiller à
la sécurité des personnes, puis, de réduire les dommages aux biens utiles et non remplaçables,
et enfin, de permettre le retour à la normale de la vie quotidienne, le plus rapidement possible,
après l’inondation.
Grâce aux outils qui leur sont associés, les axes d’action de cette stratégie sont
présentés en vue de sa mise en œuvre sur le terrain par les élus, les services municipaux et
d’autres acteurs du territoire.
8
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
Partie I
Introduction aux inondations
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Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
I.
CONTEXTE PRÉCIS DE L’ÉTUDE : LES VILLES LIGÉRIENNES
FACE AUX INONDATIONS
A. LES CONCEPTS FONDAMENTAUX LIÉS AU RISQUE
Il s’agit tout d’abord d’analyser les notions liées au risque.
1-
L’aléa
L’aléa est un phénomène physique, naturel, variable et imprévisible se produisant sur
un territoire.
Il dépend des caractéristiques suivantes :
„ la récurrence (crue décennale, trentennale, cinquantennale, cinq-centennale,
etc.) ;
„ l’intensité (dans le cas de l’aléa hydraulique : hauteur et vitesse de l’eau,
progression de l’érosion) ;
„ le comportement du système de protection (résistance des levées) ;
„ l’extension spatiale, c’est-à-dire l’ampleur et l’étendue de l’aléa constaté ;
„ la durée ;
„ la capacité d’endommagement du phénomène naturel.
2-
Les enjeux
Les enjeux sont les éléments physiques présents sur un territoire et placés sous la
menace de l’aléa. Ils sont susceptibles de subir des dommages et des préjudices lorsque l’aléa
se produit.
Différents types d’enjeux sont présents sur un territoire :
„ les enjeux structurels (le bâti, les infrastructures de transport et de services,
etc.) ;
„ les enjeux sociaux (importance et répartition de la population, etc.) ;
„ les enjeux économiques (nature des biens et des activités, potentiel de
développement du territoire, etc.) ;
„ les enjeux environnementaux (intérêt du patrimoine naturel, paysager et
architectural, etc.).
3-
La vulnérabilité
La vulnérabilité mesure « les conséquences dommageables de l’événement sur les
enjeux concernés »1. Elle représente le niveau de conséquences prévisibles d’un aléa sur les
enjeux. En d’autres termes, elle correspond au degré de sensibilité d’un territoire à un aléa
donné.
1
Dictionnaire de l’environnement, 1991
10
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
La vulnérabilité est liée exclusivement à l’occupation du sol et à sa tolérance (ou non)
à l’aléa. Par ailleurs, nous pouvons distinguer :
„ la vulnérabilité physique (bâti et matériaux exposés) ;
„ la vulnérabilité socio-économique (population et biens exposés) :
† sociodémographique ou structurelle ;
† socioculturelle ou cognitive et perceptive ;
† fonctionnelle ou technique ;
† politico-administrative.
Ainsi, connaître la vulnérabilité d’un territoire revient à connaître les conséquences
sur ce territoire de chaque occurrence de l’aléa.
La réduction de la vulnérabilité implique la diminution des enjeux exposés. Elle
inclut aussi un autre objectif, celui d’empêcher l’exposition de biens futurs au risque. Elle est
aussi appelée mitigation, qui signifie atténuation et exprime le point de vue consistant à
préparer les personnes concernées à vivre une crise, en mettant en œuvre des mesures qui la
rendront supportable. Ainsi, elle se traduit par l’application de procédures destinées à réduire
les dommages associés au risque naturel et à faciliter un retour à la normale le plus rapide
possible après la crise. Elle diffère de la logique de réduction de l’aléa qui comporte une
stratégie d’aménagement et de gestion orientée vers les dispositifs de protection
(renforcement des ouvrages de protection contre les crues, restauration et entretien du lit des
cours d’eau, mise en place des ouvrages écrêteurs de crues2).
4-
Le risque
Le risque correspond à la perception d’un danger possible, plus ou moins prévisible
par un groupe social ou un individu qui y est exposé. Il est le résultat du croisement de l’aléa
avec la vulnérabilité des enjeux. En effet, pour qu’il y ait risque, il ne suffit pas que l’aléa se
produise mais il faut aussi que le territoire environnant soit occupé par un usage vulnérable.
A aléa égal, plus l’enjeu est fort, plus le risque est fort. En outre, si l’aléa augmente
et que l’enjeu est le même, le risque augmente.
Le « risque zéro » est un objectif inaccessible et il convient donc d’estimer au mieux
le risque résiduel que l’on admet et qui est socialement acceptable.
2
Pour plus de précisions concernant la réduction de l’aléa, se reporter à la partie concernant « la notion de
protection » p.19
11
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
5-
Les dommages
Les dommages correspondent aux conséquences de l’aléa sur les enjeux. Ils sont plus
exactement la quantification en terme financier de la vulnérabilité de ces enjeux. Ces
dommages sont à la fois directs et indirects.
Les dommages directs sont quantifiables en terme de degré d’endommagement (biens,
personnes, infrastructures, agriculture, élevage, etc.).
En revanche, les dommages indirects sont difficilement quantifiables mais créent
néanmoins des dysfonctionnements au sein du territoire (coupures de réseaux et de routes,
par exemple, etc.).
ALEA NATUREL
ENJEUX
Caractéristiques physiques :
Fréquence
Intensité
Durée
Eléments exposés :
Personnes, biens, équipements,
etc.
Contexte socio-économique
VULNERABILITE
RISQUE
Sensibilité des enjeux à l’aléa
Aspects économiques, sociaux,
organisationnels.
Intensité du risque
DOMMAGES
Quantification en terme monétaire de la vulnérabilité des enjeux
Schéma des concepts liés au risque
Après avoir analysé l’ensemble des concepts liés au risque, il s’agit désormais de
définir la fonction résidentielle sur un territoire dans la mesure où cette fonction sera
concernée par l’inondation si elle venait à se produire. De plus, cette définition sert de base à
toute l’étude sur la vulnérabilité et les enjeux (présente dans la deuxième partie de ce présent
rapport3).
3
Voir Partie 2 : Définition des enjeux et de la vulnérabilité, p.52
12
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
B. LA FONCTION RÉSIDENTIELLE SUR UN TERRITOIRE
Le territoire résulte de l’appropriation par un groupe humain d’un espace donné4. De
cette appropriation collective d’une portion terrestre découle différents modes d’occupation
de cet espace pour des fonctions variées. Ainsi, la société utilise le territoire pour des objectifs
bien précis, essentiellement pour vivre et se perpétuer. Le fonctionnement de la société
possède donc des modalités territoriales. Il se traduit par l’impression de formes et de
structures sur l’espace approprié (paysages, répartition des hommes sur ce territoire, système
urbain, etc.)5.
Définition d’un territoire
Le territoire est une réalité « multidimensionnelle », un espace « vécu », « social »
conjuguant plusieurs dimensions, s’insérant dans un système spatial, faisant intervenir une
multitude d’échelles interdépendantes.
Il est d’abord une réalité concrète et matérielle, c’est-à-dire une portion d’espace
terrestre plus ou moins bien délimitée, possédant des caractéristiques physiques. Il est
approprié, en outre, par des groupes humains. Cette appropriation s’inscrit, avant tout, dans le
temps, mais elle suppose aussi l’élaboration d’une connaissance et donc l’acquisition d’une
expérience. Ainsi, le territoire est une réalité construite, un édifice conceptuel où se jouent les
différentes stratégies et intentions des acteurs. Il est un espace sur et dans lequel on agit.
Enfin, le territoire est porteur d’identité. Il s’inclut dans des représentations individuelles
mais aussi dans des représentations collectives, sociales et culturelles. Certaines matérialités
du territoire comportent de fortes valeurs symboliques : elles constituent des « lieux de
mémoire » importants pour l’habitant.
Ainsi, parmi les différentes fonctions qu’assurent normalement un territoire, il en est
une qui est d’une importance capitale : la fonction résidentielle. En effet, tout établissement
humain suppose d’abord l’accomplissement de cette fonction, la satisfaction du besoin de
s’abriter et de se loger. Liée à l’habitat, c’est-à-dire à la sphère privée qui englobe le logement
et son environnement immédiat, cette fonction est au centre de la vie de l’habitant : elle est en
effet le lieu où ce dernier satisfait nombre de ses besoins vitaux, à savoir se nourrir, boire,
dormir, être en bonne santé et éliminer tous ses déchets. Cette fonction est aussi
interdépendante des autres fonctions présentes sur un territoire (travailler, se déplacer, se
protéger, s'informer, s'éduquer, se divertir).
Il s’agit maintenant d’évaluer le rapport qui existe entre cette fonction résidentielle et
les composantes d’un territoire, révélant un système d’interdépendances à l’œuvre au sein
même du processus de territorialisation.
1.
Fonction résidentielle et « cadre » naturel
L’implantation résidentielle se détermine nécessairement en fonction d’un
environnement ou d’un cadre préexistant. Ainsi, les caractères essentiels de l’espace naturel,
support de cet établissement humain, peuvent à la fois constituer des atouts mais aussi des
inconvénients assez forts.
4
5
Se référer ci-dessus à la définition d’un territoire pour plus de précisions
Qu’est-ce que la géographie ? Jacques Scheibling, Carré Géographie, Hachette Supérieur 1998, p.142
13
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
Le degré de « confort » de ce milieu naturel a pu influencer son occupation sous
diverses formes (exploitation des atouts, adaptation aux contraintes, etc.). L’originalité de cet
espace naturel conditionne nécessairement la fonction résidentielle. Elle se manifeste par
l’influence du relief, de l’hydrographie, de la végétation sur l’occupation humaine.
Par exemple, les vallées ont souvent été les axes privilégiés d’humanisation (largeur et
altitude du fond, facilité des liaisons, facilité de l’implantation humaine). Le réseau
hydrographique, quant à lui, a une situation ambiguë : il représente à la fois un risque naturel
(crues) et des potentialités à exploiter (conditions favorables à l’agriculture, à la circulation, à
l’industrie et à l’implantation humaine).
2.
Fonction résidentielle et population
Les fonctions d’un territoire, et, a fortiori, la fonction résidentielle, n’ont de sens que
parce qu’elles sont utilisées par la population résidant sur cet espace. Ainsi, l’habitant, pour
satisfaire ses besoins dans la vie quotidienne, met en liaison un ensemble de fonctions. Il est
au centre de ce système d’interdépendances. Il faut même envisager l’idée que le logement ou
l’habitat, dans un sens plus général, est aussi en plein cœur de ce système d’interrelations,
puisque le logement constitue presque un prolongement de la personne, un repère participant
au cadre de vie de l’habitant.
A plusieurs titres, la population est un agent de son espace car elle utilise, organise et
transforme le territoire. Cependant, deux types d’acteurs sont à distinguer. Le premier est
l’habitant qui agit sur son territoire parce qu’il y vit. L’appropriation qui en est faite est
personnelle. Le second type d’acteur est celui qui s’occupe de la gestion du territoire, qui
participe à l’organisation spatiale de celui-ci.
Ce dernier type d’acteurs est lié à certaines formes d’organisation du pouvoir. Il se
retrouve ainsi dans le maillage administratif qui se met en place sur un territoire. Ainsi, ce
dernier type d’acteur peut attribuer, par l’intermédiaire de documents d’urbanisme, des
vocations à certaines portions du territoire, autoriser les constructions et donc confirmer la
fonction résidentielle de certains espaces par rapport à d’autres.
Ainsi, un territoire ne peut proprement exister que grâce aux intentionnalités d’acteurs
qui s’y déroulent.
3.
Fonction résidentielle et réseaux
La fonction résidentielle est étroitement dépendante des réseaux. Ces derniers
permettent d’assurer le lien nécessaire et indispensable entre les différentes fonctions
présentes sur un territoire (les fonctions vitales mais aussi les fonctions
« habiter », « travailler », « communiquer », etc.). La typologie suivante présente les
différents types de réseaux rencontrés habituellement sur un territoire6 :
6
Commenter la carte topographique aux examens et concours, Jacky TIFFOU, Géographie U, Armand Colin,
2000, pp.79 à 81
14
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
Structure spatiale
Inscription spatiale
- Rapport des axes de circulation à l’espace
- Deux critères : la densité et la configuration du
réseau
Structures
spatiales
linéaires
Réseaux de communication (routes,
voies ferrées, etc.)
A petite échelle :
„
Réseaux de télécommunications (lignes
téléphoniques, etc.)
Réseaux d’énergie (lignes électriques,
oléoducs, gazoducs, etc.)
„
le faisceau de relations : juxtaposition de
divers types de réseaux organisés vers une
même direction (souvent dans les vallées et
les couloirs naturels).
la structure rayonnante : disposition étoilée
d’un nombre variable d’axes de circulations,
le plus souvent routiers et ferroviaires.
Réseau d’élimination des déchets
A grande échelle :
Réseau d’adduction d’eau potable
Réseau d’assainissement (égouts, etc.)
Les dispositifs précédents ne sont pas absents de ce
niveau d’analyse, mais certaines formes spatiales
revêtent un grand intérêt :
„
„
Structures
spatiales
ponctuelles
autour des grandes ou moyennes
agglomérations : rocades, voies rapides,
anneaux concentriques, etc.
plurifonctionnalité des réseaux : imbrication
des échelles, systèmes élémentaires reliés à
des axes plus importants.
Infrastructures et ouvrages d’art (ponts,
tunnels, ports, aéroports, gares, etc.)
Elles sont en étroite relation avec les structures
spatiales linéaires.
Nœuds de communication
Elles peuvent être le lieu d’interconnexions et de
l’intermodalité.
Elles ont une disposition nodale.
De plus, les réseaux, supports des transports, qu’ils soient liés à la circulation des
hommes et des biens ou de l’énergie et des matières premières, participent à l’organisation et
à la construction territoriale. Ils assurent les liaisons internes au territoire mais ils relient aussi
celui-ci aux espaces qui l’entourent. La question des échelles (importance locale, régionale,
nationale, internationale) d’un réseau est donc déterminante pour la vie d’un territoire car elle
implique tout un système d’interrelations dans lequel la fonction résidentielle trouve sa place.
Cependant, les inscriptions spatiales de ces réseaux permettent de caractériser une
région de circulation. L’importance de la région se détermine alors par le nombre et la variété
de ces réseaux et par le nombre et l’importance des régions mises en relation.
15
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
4.
Fonction résidentielle et occupation du sol
L’occupation du sol est dépendante de la vocation qui est attribuée à chaque espace.
Ainsi, une distinction (assez schématique) entre des espaces aux vocations différentes
s’établit :
„
„
„
les espaces résidentiels qu’ils soient ruraux, urbains ou périurbains ;
les espaces productifs qu’ils soient agricoles, industriels ou commerciaux ;
les espaces protégés (Parcs Naturels Régionaux, réserves naturelles, etc.).
Cette distinction met l’accent sur les types d’activités humaines qui se déploient sur le
territoire et permet de visualiser des types d’interdépendances entre espaces fonctionnels. Les
espaces orientés vers la fonction résidentielle sont nécessairement liés aux autres types
d’espaces, cette liaison étant assurée par l’habitant grâce aux réseaux.
Cependant, il existe des combinaisons entre les différentes fonctions d’un territoire,
montrant l’étroite imbrication qui peut exister entre celles-ci. L’exemple le plus flagrant est
celui du bassin industriel, souvent né de l’exploitation des ressources du sous-sol : il constitue
un véritable système où l’industrie s’inscrit comme élément structurant d’une combinaison
paysagère complexe imbriquant zones de production, d’habitat et de circulation.
D’autres espaces, au contraire, peuvent n’être dévolus qu’à une seule fonction. Ainsi,
aux marges urbaines des agglomérations, une extension anarchique des pavillons constitue un
cas où les espaces sont tournés vers une fonction uniquement résidentielle. Les migrations
domicile-travail sur ces types d’espace y sont d’ailleurs importantes, favorisées par la
dissociation des lieux de résidence et de travail qui constitue une tendance forte de l’évolution
du mode de vie.
De plus, le tissu constitué par l’habitat peut avoir des inscriptions spatiales qui diffèrent
d’un modèle à l’autre. S’il existe tout d’abord différentes formes d’habitat (habitat ancien,
individuel ou collectif), ces formes d’habitat peuvent se répartir de façon spécifique sur un
territoire (groupement ou dispersion de l’habitat).
Il importe maintenant de décrire plus précisément le contexte dans lequel s’inscrit
l’étude de l’influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité d’une commune
ligérienne face au risque inondation. Ce contexte s’inscrit tout d’abord dans un historique des
crues de la Loire, bien particulières, et qui diffèrent considérablement de celles pouvant
survenir ailleurs. Il s’agit de montrer que la survenue d’une crue en Loire moyenne n’est pas
du domaine de l’impossible malgré l’existence de levées protectrices.
16
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
C. HISTORIQUE DES CRUES DE LA LOIRE
La Loire est le plus long fleuve de France avec ses 1 020 kilomètres de parcours. Depuis
toujours, l’homme a cherché à le maîtriser en édifiant des ouvrages de protection. Cependant,
celui-ci n’a pas réussi à s’affranchir des conséquences des grandes crues. Même en enfermant
le lit de la Loire à l’aide de digues à l’intérieur d’un couloir parfois étroit, l’homme ne peut se
prémunir d’une crue potentiellement catastrophique.
Moins d’un siècle s’est écoulé depuis la dernière grande crue (1907), mais le calme des
dernières décennies ne signifie pas que le fleuve demeure inoffensif. Ainsi, le Bassin de la
Loire (115 000 km², soit environ 1/5 de la France) est soumis à deux influences climatiques
principales susceptibles de provoquer trois types de crues importantes :
les crues « cévenoles » concernent surtout le haut-bassin de la Loire et de
l’Allier. Ce sont des crues brutales, provoquées par des précipitations
orageuses d’origine méditerranéenne et surviennent surtout en automne. La
dernière grande crue de ce type remonte au 20 septembre 1980 à BrivesCharensac (Haute-Loire) ;
„ les crues « océaniques », engendrées par des fronts pluvieux venant de l’océan
sont les plus fréquentes. Elles ont lieu surtout en hiver et s’étendent
généralement à l’Ouest et au Nord du bassin versant (crue de 1982). Elles sont
d’importance variable suivant l’intensité et la répartition des pluies qui
affectent plus ou moins les différents sous-bassins (le Cher, la Vienne et la
Maine notamment) ;
„ les crues « mixtes » sont les plus redoutées car elles résultent de la conjonction
d’une crue « cévenole » et d’une crue « océanique », se traduisant par une
montée des eaux généralisée sur l’ensemble du bassin. Les trois grandes crues
d’octobre 1846, de mai-juin 1856 et de septembre 1866 sont de ce type.
„
La physionomie actuelle de la Loire est le résultat de plusieurs siècles de travaux. Dès
l’Antiquité, l’homme occupe le val inondable en s’installant sur des tertres, buttes
insubmersibles. Les turcies, premiers ouvrages de protection des populations et des terres
arables, font leur apparition avant le Xème siècle. Ces petites digues discontinues ont pour but
de freiner le courant de débordement au moment de son irruption dans le val par des points
bas. Les levées continues qui en découlent ont été exhaussées au cours des siècles, suscitant
une confiance excessive de la part des habitants des vals, se considérant à l’abri de tout risque
d’inondation. A la fin du XIVème siècle, des crues de grande ampleur mettent à mal cette
confiance. Mais le cercle vicieux est déjà en place : chaque rupture de levée entraîne la
volonté d’exhausser à chaque fois l’ouvrage de protection. L’essor du commerce fluvial au
XVIème siècle provoque l’extension de ce processus d’endiguement pour lequel ces ouvrages
s’avèrent nécessaires. Cependant, l’inefficacité des levées réputées « insubmersibles » pousse
à la réalisation de déchargeoirs, décidée en 1629 par le pouvoir royal. La résistance des édiles
urbains et des commerçants les plus puissants empêche l’application concrète de cette idée. A
partir de 1667, avec Colbert, les travaux de renforcement et d’exhaussement des levées
continuent. Le système des levées et de leurs surélévations ne connaît pas de frein au cours du
XVIIIème siècle et sous la Révolution française. La question de la sécurité des vals est même
considérée comme résolue lorsque la crue de 1825 est contenue dans le lit endigué. Les effets
des crues de 1846, 1856 et 1866 montrent qu’il n’en est rien.
17
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
En 1846, la Loire ouvre 100 brèches entre Briare (Loiret) et Langeais (Indre-et-Loire). En juin
1856, on dénombre 160 brèches d’une longueur totale de 23 kilomètres, 100 000 hectares
inondés, 2 750 hectares de terres agricoles ensablées, 400 hectares détruits par érosion, 300
maisons et les ponts de Fourchambault, Cosne et Sully emportés. En septembre 1866, une
catastrophe semblable se produit à nouveau, épargnant cette fois-ci Tours et Blois.
Plus spécifiquement, toute partie du Val de Tours a été inondée au moins une fois lors
des crues du XIXème siècle :
lors de la crue d’octobre 1846, le val de Tours à l’amont du canal de jonction
entre la Loire et le Cher a été inondé ainsi que le val, à l’aval de l’actuel
boulevard périphérique Ouest. Une partie de la ville a été aussi inondée par
infiltrations ou par le réseau d’égouts. En rive droite de la Loire, les quartiers
de Rochecorbon, Marmoutiers, Sainte Radegonde et Saint Symphorien furent
aussi concernés par des infiltrations à travers les levées ;
„ lors de la crue de juin 1856, une rupture de digue s’est produite au niveau de
Conneuil sur la commune de La Ville-aux-Dames. Le flot a traversé le val en
faisant des brèches dans la digue de Rochepinard (côté Cher), dans celle du
canal de jonction, inondant la partie située au sud de Tours, et une, ouverte au
niveau de la gare du canal, entraînant l’inondation du centre historique de la
ville. A l’aval, plusieurs brèches se sont ouvertes près de Savonnières dans la
levée de la Loire et dans celle du Cher. Les hauteurs d’eau dans Tours, souvent
comprises entre 1 et 2 mètres, ont ponctuellement pu dépasser 4 mètres ;
„ lors de la crue de septembre 1866, le Val de Tours amont est, une nouvelle
fois, inondé par suite d’une brèche ouverte à Conneuil, à proximité de la
brèche de 1856. Le val de Tours aval a été également inondé suite à la
formation de plusieurs brèches et à la submersion partielle des levées. Dans
cette partie aval, la crue de 1866 a dépassé celles de 1846 et 1856. La partie
centrale du val n’a pas été inondée.
„
Ces crues ont, ainsi, mis en évidence le cercle vicieux constitué par l’ascension
corrélative des levées et de l’eau. L’ingénieur Comoy met donc en place un programme de
vingt déversoirs, s’opposant ainsi à l’idée dangereuse et illusoire d’une nouvelle surélévation
des levées. Cependant, seuls sept ouvrages sont réalisés entre 1870 et 1871, devant la
résistance des riverains exposés.
En Indre-et-Loire, deux déversoirs sont aménagés dans la digue de la rive gauche du
Cher, à Villandry, à proximité de la confluence avec la Loire.
La crue de 1907 est la dernière manifestation inquiétante du fleuve. Cette longue période
sans crue forte favorise alors l’oubli du risque par les différents acteurs.
Le XXème siècle s’est donc révélé exceptionnel par la quasi-absence de crues.
Cependant, l’inondation est un phénomène récurrent qui arrive, à un moment ou un autre, et
cela malgré tous les dispositifs de protection mis en place. Pourtant, la perte de conscience du
risque inondation est une réalité, l’oubli des crues antérieures de la Loire de la part d’habitants
inconscients ou qui ne veulent pas reconnaître les faits, est grandissant. Les ouvrages de
protection ne sont pas étrangers à cet état des choses. Ainsi, les levées de la Loire ont effacé
l’image du fleuve de la conscience collective. Elles ont donné une fausse impression de
sécurité permanente. Il n’est pas étonnant que la notion de protection ait longtemps été vue
comme la solution privilégiée pour se protéger des crues.
18
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
D. LA CONNAISSANCE DU RISQUE INONDATION ET LA POLITIQUE DE
PREVENTION
1-
La notion de protection
Entre les peuplements humains et l’eau, les rapports sont ambivalents. Ressource
indispensable pour vivre, l’eau est aussi synonyme de dangers et de risques : en effet, toute
installation humaine, située à proximité d’un fleuve ou d’une rivière, ne peut échapper au
phénomène d’inondation. Pour se prémunir des crues et de leurs effets, l’homme a donc
construit des ouvrages et imaginé tout un ensemble de dispositifs techniques le préservant (du
moins le croit-il) de l’aléa naturel. Ainsi, la notion de protection a constitué une des premières
solutions envisagées par l’homme pour faire face aux inondations. Pourtant, ce principe de
protection ne signifie pas la disparition complète du risque comme beaucoup d’habitants en
zones inondables « protégées » pourraient le croire.
Cependant, il convient d’abord de définir et d’aborder les principales caractéristiques
d’une crue avant de décrire ces dispositifs de protection et leurs limites.
a) Définition d’une crue
Une crue se caractérise par :
„
l’augmentation du débit du fleuve, c’est-à-dire le volume d’eau traversant
une section transversale d’un cours d’eau par unité de temps. Ce débit
s’exprime en m3/s ;
„
sa récurrence (quinquennale, décennale, centennale, etc.) : par exemple, une
crue de fréquence cinq-centennale dite de période de retour de 500 ans, a une
chance sur 500 de survenir chaque année.
Par ailleurs, l’importance de la crue varie suivant trois paramètres : la hauteur d’eau, la
vitesse du courant et la durée.
La crue dépend, en outre, de plusieurs facteurs concourant à la formation et à
l’augmentation temporaire des débits d’un cours d’eau.
Parmi les facteurs naturels, on distingue :
l’eau mobilisable qui provient de pluies répétées ou prolongées ;
le ruissellement qui correspond à la part de l’eau non infiltrée dans le sol ;
le temps de concentration qui est défini par la durée nécessaire pour qu’une
goutte d’eau parvienne jusqu’à l’exutoire ;
„ la propagation de la crue qui est fonction de l’axe drainant, c’est-à-dire du
champ d’écoulement des eaux et du coefficient de la pente.
„
„
„
En outre, la présence de l’homme constitue aussi l’un des principaux facteurs aggravants
dans ce processus de formation des crues. L’urbanisation, l’imperméabilisation des sols en
ville (augmentation du ruissellement), la diminution du champ d’expansion des crues
(édification de digues) et bien d’autres facteurs humains jouent, en effet, un rôle non
négligeable dans l’augmentation du débit d’un cours d’eau.
19
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
Les crues qui résultent de ces facteurs naturels et humains peuvent alors provoquer des
inondations. Ainsi, plusieurs types d’inondation sont à relever, celles par :
„
„
„
„
„
débordement direct (le cours d’eau sort de son lit mineur pour occuper le lit
majeur) ou indirect (les eaux sont sous pression et remontent à travers les
nappes ou les réseaux d’assainissement) ;
stagnation d’eaux pluviales, liée à une capacité insuffisante d’infiltration et
d’évacuation des sols ;
ruissellement très fort dans les secteurs urbains aux sols imperméabilisés
(saturation des réseaux d’évacuation) ;
crues torrentielles résultant de pluies de forte intensité ;
destruction d’ouvrages (digues, barrages, levées).
b) Les dispositifs de protection
La capacité d’adaptation de l’homme face à un phénomène naturel l’a donc conduit à
mettre en place tout un dispositif de protection pour se prémunir des inondations que peuvent
engendrer les crues.
„
Les digues ou les levées
Les digues ou les levées sont, pour la plupart, des ouvrages en terre, anciens (parfois
moyenâgeux), canalisant le flot entre leurs bords. Les levées se distinguent des digues, en ce
sens qu’elles sont des digues anciennes souvent remaniées et rehaussées au fur et à mesure
des crues.
Les digues opposent à la poussée de l'eau (charge hydraulique) une masse de terre
réputée compacte et étanche. Elles ont deux particularités :
†
†
elles sont implantées le long du cours d'eau, et non pas en travers de celuici ;
elles sont « sèches » – sans charge hydraulique – la majeure partie du
temps (c’est-à-dire en dehors des périodes de crue).
La levée peut être surmontée d’une « banquette », petit muret en terre ou en maçonnerie
située sur son sommet, sur lequel l’eau s’appuie avant la surverse.
„
Les déversoirs
Les déversoirs sont des ouvrages de
déversement contrôlé des flots permettant de
diminuer le risque de brèche ou de rupture des
digues, en évitant, pour cela, que l’eau
continue à monter.
Ceux-ci peuvent être surmontés d’un
« fusible », petit muret en terre ou maçonné
fixé sur leurs parties supérieures. Ce fusible, en
fonction d’un débit prédéterminé, rompt pour
laisser passer les eaux dans le val.
Source : Lutte contre les crues et les inondations en Loire
moyenne, à l’heure du bilan, Philippe Auclerc, dossier n°30
hiver 1998-99
20
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
Ainsi, l’écrêtement que permettent les déversoirs se caractérise par la suppression la
partie la plus haute du flot. C’est un phénomène qui amortit les débits maximaux par
l’inondation d’espaces non encore utilisés par les flots, dans le lit endigué et surtout dans les
vals.
„
Les barrages écrêteurs de crue
Les barrages écrêteurs de crue sont des ouvrages permettant de retenir les excédents
d’eau. Actuellement, il n’existe qu’un seul barrage écrêteur de crues sur la Loire : celui de
Villerest (Haute-Loire). Son action est limitée aux crues importantes.
En écrêtant le pic d’une crue, le barrage permet la réduction de l’amplitude de celle-ci et
ralentit la propagation d’une partie du volume de l’eau, en la stockant transitoirement au
moment le plus fort, ce qui se traduit par une diminution de hauteur à l’aval. L’écrêtement
ainsi dirigé reste dans tous les cas limité à la capacité du ou des champs d’expansion des crues
(zones inondables) ou à celle des barrages.
Ce type de barrage retarde ainsi l’inondation des vals et améliore les possibilités de
détecter, mesurer, et donc de prévoir le maximum de la crue.
„
L’entretien des cours d’eau
L’entretien des cours d’eau (par extraction des matériaux par exemple) permet d’éviter
le stockage de sédiments et leur durcissement en certains points. De plus, l’encombrement du
lit des fleuves ou rivières est provoqué par des obstacles tels que les ponts gué ou bien par une
végétalisation importante.
c) Limites de ces dispositifs de protection
La notion de protection n’est pas synonyme d’une disparition du risque. Au contraire,
elle peut même augmenter les effets d’un phénomène naturel, si le risque se produit
réellement comme c’est le cas des brèches dans les levées. Ces « failles » dans les dispositifs
de protection concernent aussi les autres ouvrages de génie civil. Cependant, il est préférable
de s’attarder ici sur une description des différents modes de formation d’une brèche dans les
levées, étant donné que le « scénario », présent à la suite de ce rapport, se base sur l’hypothèse
d’une brèche provoquant l’inondation de la commune d’étude qu’est La Ville-aux-Dames.
„
Description des brèches dans les levées
La Loire possède une énergie d’écoulement
impressionnante pouvant déstabiliser les ouvrages de
protection et provoquer des brèches lors de crues
importantes. Par ailleurs, les levées sur la Loire sont
souvent de structure assez fragile.
Ainsi, les brèches sont les manifestations de la
dégradation de la levée sous l’effet de la crue. Elles
provoquent l’effondrement brutal de celle-ci et
occasionnent une onde de submersion envahissant le val
inondable que la levée était censée protéger.
Source : Lutte contre les crues et les inondations en
Loire moyenne, à l’heure du bilan, Philippe Auclerc,
dossier n°30 hiver 1998-99
21
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
Si les levées ont été construites pour
préserver les enjeux humains des crues, elles
ont, cependant, créé un seuil redoutable,
susceptible d’engendrer un risque de gravité
supérieure à celui de l’inondation naturelle.
Avec les levées du bord de Loire, il n’existe
donc plus que deux alternatives : soit la crue
est contenue soit elle est catastrophique.
Source : Lutte contre les crues et les inondations en Loire
moyenne, à l’heure du bilan, Philippe Auclerc, dossier n°30
hiver 1998-99
L’analyse des brèches accidentelles pouvant survenir sur les levées met en avant les
trois principaux mécanismes de ruptures suivants :
†
†
†
surverse du cours d’eau vers le val : le niveau du fleuve en crue dépasse
celui du sommet de la levée et l’eau s’écoule donc avec force sur le talus
côté val de la levée et l’érode rapidement, amenant l’ouverture d’une
brèche ;
le renard hydraulique : si le corps de la levée n’est pas assez étanche ou
s’il renferme des conduits (présence de terriers, par exemple) ou des
niveaux perméables (couches sableuses, etc.), l’eau s’y infiltre
massivement et détruit la levée par arrachage des matériaux constitutifs de
l’ouvrage. Ce type de rupture peut se produire alors que le niveau de la
crue n’atteint pas celui du sommet de la levée ;
érosion et déstabilisation du talus côté fleuve sous l’effet de la pression
de l’eau : ce mécanisme fragilise la levée et peut mener à l’ouverture d’une
brèche.
Source : Lutte contre les crues et les inondations en Loire moyenne, à l’heure du bilan, Philippe
Auclerc, dossier n°30 hiver 1998-99
Les brèches sont dangereuses car on ne connaît pas à l’avance l’endroit où elles vont se
produire, ni à quel moment elles auront lieu. Par ailleurs, une seule brèche suffit à
compromettre l’efficacité globale du système de protection.
22
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
„
Des déversoirs peu nombreux et non adaptés au niveau de crue prévu
Les déversoirs n’ont pas été réalisés sur tous les vals. Aussi, le risque de brèche par
surverse est toujours présent.
Par ailleurs, l’enfoncement du lit de la Loire, par l’extraction des matériaux du lit du
fleuve, a entraîné un dysfonctionnement des déversoirs existants, puisqu’ils ne peuvent plus
agir selon le niveau de crue prévu au moment de leur réalisation. La protection locale existe
toujours. Cependant, du fait que le déversoir ne joue plus son rôle d’écrêtement au niveau
prévu, le risque se reporte sur l’aval.
De plus, la capacité d’écrêtement des déversoirs diminue avec l’importance croissante
des crues.
„
Des barrages écrêteurs de crue à l’action limitée ?
Ces barrages, comme les levées, inspirent un faux sentiment de sécurité favorisant un
développement massif de l’urbanisation dans les plaines inondables. Par ailleurs, il reste à
savoir si ceux-ci ont un impact significatif sur l’abaissement de la ligne des eaux (surtout s’ils
sont insuffisants en nombre). Villerest, par exemple, est le seul barrage écrêteur de crues sur
la Loire. Il ne peut fonctionner que pour l’écrêtement de grandes crues.
d) Les solutions apportées ou envisagées (dans le cas de la Loire)
Plusieurs solutions ont été mises en avant dans les objectifs du Plan Loire Grandeur
Nature et des contrats de plan Etat-Région7 :
„
le confortement des levées : il doit permettre d’améliorer la résistance des
digues face au risque de ruptures accidentelles et de « renard ». Il consiste à
doubler l’épaisseur de la levée, en adjoignant à celle-ci un massif de terre
perméable du côté du val ;
„
la restauration et l’entretien du fleuve : il se traduit par l’entretien régulier
du lit, absolument indispensable pour ne pas accroître le risque d’inondation.
Cette opération permet de ne pas élever de façon significative le niveau d’eau
en crue par défaut d’entretien (20 à 30 cm en cas de crue centennale) ;
„
la réalisation d’un ouvrage écrêteur : le projet de barrage du Veurdre
possèderait un pouvoir écrêteur significatif vis-à-vis des secteurs inondés en
Loire Moyenne, s’il venait à être construit. Quelque soit le niveau de crue,
l’ouvrage retiendrait 10% du débit maximum enregistré au Bec d’Allier, en
amont de la Loire ;
„
la création de nouveaux déversoirs et la modification éventuelle de leur
fonctionnement : tous les vals ne sont pas concernés par des déversoirs et il
importe donc d’en construire de nouveaux et d’envisager un fonctionnement
plus adapté des déversoirs par rapport au niveau de crue.
7
Le contrat de plan Etat-Région définit les actions que l'État et la Région s'engagent à mener conjointement, par
voie contractuelle. Il a pour rôle de définir des objectifs à moyen et long terme pour l’aménagement et le
développement économique, social et culturel d’un territoire.
23
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
2-
Les notions de prévision, prévention et précaution
La politique de gestion du risque inondation a été surtout initiée par l’Etat et elle se
répercute aux niveaux départementaux avant d’être renvoyée à l’échelon local. Cette politique
englobe différentes notions telles que la protection (notion abordée dans la partie précédente)
mais aussi la prévision et la prévention. Elle poursuit les objectifs suivants :
mieux connaître les phénomènes et leurs incidences ;
assurer, lorsque cela est possible, une surveillance des phénomènes naturels ;
sensibiliser et informer les populations sur les risques les concernant et sur les
moyens de s'en protéger ;
„ prendre en compte les risques dans les décisions d'aménagement ;
„ adapter et protéger les installations actuelles et futures aux phénomènes
naturels ;
„ tirer des leçons des événements naturels exceptionnels qui se produisent.
„
„
„
Ainsi, la prévision passe par la surveillance et l’alerte. Cet objectif est assuré par les
Services d’Annonce des Crues (ou les nouveaux Services de Prévision des Crues créés suite à
la circulaire sur la réorganisation des Services d’annonce de crues du 01/10/2002). De plus,
ces SAC ou SPC disposent de réseaux automatisés de collecte des données et ils font partie de
la chaîne d’alerte dans laquelle sont aussi inclus le préfet, les maires concernés, les autres
autorités publiques et la population. Les SAC ou SPC jouent ainsi un rôle important puisque
ce sont eux qui recueillent les informations concernant l’extension prévisible des crues, et les
connaissances du comportement des cours d’eau.
La logique de prévention des risques, quant à elle, est ancienne. Elle repose
essentiellement sur deux principes :
„ connaître et informer : la législation française donne au citoyen un droit
d’information sur les risques qui le menacent. L’application de ce droit met en
jeu la responsabilité de plusieurs acteurs en ce qui concerne l’information
préventive des population (Atlas des Zones Inondables, Documents
d’Information Communaux sur les Risques Majeurs, Dossiers Communaux
Synthétiques, etc.) ;
„ réglementer : l’urbanisation et l’implantation d’activités dans les zones à
risques est le facteur essentiel d’augmentation de la vulnérabilité des personnes
et des biens. Par la loi du 02/02/1995, l’Etat a décidé d’accélérer les procédures
de prévention, par la définition des Plans de Prévention des Risques8.
Cependant, depuis dix ans, les stratégies adoptées restent assez générales. Enfin, peu
de municipalités sont véritablement engagées dans une stratégie active et efficace face au
risque inondation. Souvent, ce n’est qu’après l’arrivée d’une crue catastrophique que la prise
de conscience du risque s’établit et pousse à agir. Actuellement, les documents mis en place
au niveau municipal comme les DCS ou les DICRIM9 se révèlent à bien des titres imparfaits
et trop peu détaillés.
8
Pour plus de précisions concernant les lois, les circulaires et leurs objectifs, se référer au « Rappel des
principaux textes de la politique de gestion des risques en France » p.26
9
Voir annexe : DICRIM de la Ville-aux-Dames
24
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
Ainsi, l’action publique, depuis ces dernières années, s’est orientée vers une nouvelle
direction, celle de la précaution. Cette nouvelle logique qui régit désormais la gestion des
inondations complète le dispositif de prévention et sert de référence à l’action, même si sa
signification est encore délicate à préciser. La réduction de la vulnérabilité est une voie
récente : l’Etat s’efforce de continuer les recherches et de compléter les procédures dans ce
domaine.
La notion de prévention suppose la prévisibilité, ce qui rend l’application de la force
majeure presque impossible. En ce qui concerne le principe de précaution, c’est la notion de
probabilité qui importe : celle-ci signifie que l’absence de certitudes, compte tenu des
connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas empêcher ou retarder la
mise en place de mesures visant à prévenir un risque de dommages et de conséquences graves
et irréversibles à l’environnement et cela, à un coût économiquement acceptable. Les pouvoirs
publics doivent donc tenir compte des risques prévisibles, mais aussi des risques qui, en dépit
de l’incertitude, sont susceptibles de se produire.
Cette évolution, présente dans l’action publique, implique une « culture du risque »
(information de la population, structures de concertation, etc.), afin de ne plus être seulement
« réactif » en cas de crise, mais d’envisager des solutions en amont, d’avoir une vision à plus
long terme. Ainsi, la loi relative à la prévention des risques technologiques et naturels et à la
réparation des dommages du 30 juillet 2003 traduit cette nouvelle inflexion présente dans la
politique de gestion du risque naturel.
25
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
Rappel des principaux textes de la politique de gestion des risques en France10
La loi du 22 juillet 1987, relative à la sécurité civile, aux incendies de
forêts et aux risques majeurs, affirme le droit des citoyens à l’information sur les
risques majeurs, et en particulier, les risques naturels prévisibles, auxquels ils sont
soumis.
„
La loi sur l’eau de 1992, et le SDAGE du bassin Adour-Garonne qui en
découle, ont pour objectif notamment la conservation des champs d’expansion des
crues, le libre écoulement des eaux et la protection contre les inondations.
„
La circulaire interministérielle du 24 janvier 1994 définit la politique
de l’Etat pour la prévention des inondations et la gestion des zones inondables. Elle
pose le principe de l’interdiction de toute construction nouvelle là où les aléas sont
les plus forts et exprime la volonté de contrôler strictement, voire d’interdire,
l’extension de l’urbanisation dans les zones d’expansion des crues, définies par les
plus hautes eaux connues. Elle réserve enfin les endiguements à la seule protection
des lieux déjà fortement urbanisés.
„
La circulaire du premier ministre du 2 février 1994 définit le niveau
de référence à prendre en compte (Plus Hautes Eaux Connues).
„
La loi du 2 février 1995 dite « loi Barnier », crée un outil spécifique à
la prise en compte, à l’initiative du préfet, des risques naturels dans l’aménagement:
les plans de prévention des risques (PPR).
„
La circulaire d’application pour les PPR inondations du 24 avril
1996 reprend les principes de celle du 24 janvier 1994 pour la réglementation des
constructions nouvelles et précise les règles applicables aux constructions
existantes. Elle permet des exceptions aux principes d’inconstructibilité, visant à ne
pas remettre en cause la possibilité, pour les occupants actuels, de mener une vie ou
des activités normales.
„
Une circulaire du 13 mai 1996 du ministère de l’Equipement qui
précise que le caractère urbanisé ou non d’un espace doit s’apprécier en fonction de
la réalité physique et non pas en fonction d’un zonage opéré par un plan
d’occupation des sols.
„
La loi SRU du 13 décembre 2000 impose la prise en compte des
risques naturels dans les documents d’urbanisme.
„
La circulaire du 30 avril 2002, complétée par la circulaire du 24 juillet
2002, précise la politique de l’Etat pour la gestion des espaces situés derrière les
digues.
„
La loi du 30 juillet 2003 relative à la prévention des risques
technologiques et naturels et à la réparation des dommages a notamment pour
objectif de développer la conscience du risque, en renforçant la concertation et
l’information du public et de maîtriser le risque en oeuvrant en amont des zones
urbanisées.
„
10
Document de référence des Services de l’Etat de la région Midi-Pyrénées pour l’évaluation du risque
inondation et sa prise en compte dans l’aménagement, Préfecture de la région Midi-Pyrénées, Préfectures des
départements de l’Ariège, de l’Aveyron, de la Haute-Garonne, du Gers, du Lot, des Hautes-Pyrénées, du Tarn,
de Tarn et Garonne, Direction Régionale de l’Environnement Midi-Pyrénées, directions départementales de
l’équipement de Midi-Pyrénées, janvier 2004.
26
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
Le présent travail d’étude se place donc dans ce cadre où les acteurs publics et les
commanditaires du stage (l’Equipe Pluridisciplinaire du Plan Loire Grandeur Nature)
intègrent cette notion de précaution dans leurs missions et dans leurs domaines d’action. Cette
logique fait partie de leurs visions d’acteurs et de leurs objectifs. En effet, le scénario élaboré
dans ce rapport se base sur un aléa naturel dont la hauteur d’eau atteindrait les Plus Hautes
Eaux Connues (le plus haut niveau d’eau obtenu et connu sur la commune d’étude) et s’inscrit
dans l’idée que le pire peut arriver et qu’il faut envisager la survenue d’une crue
catastrophique, même si la connaissance exacte de son occurrence relève de l’incertitude.
Cependant, avant d’arriver à l’analyse de la vulnérabilité et au scénario, il est nécessaire
d’étudier les dispositifs déjà mis en place en cas de crise. Toutes les notions abordées
précédemment (protection, prévention, prévision) se retrouvent logiquement dans cette partie
du rapport. Les outils existants et les acteurs concernés par la gestion de crise seront ainsi
décrits avec plus de détails.
27
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
II. LA CRISE ET LA POST - CRISE : LA GESTION DE LA FONCTION
RESIDENTIELLE EN TEMPS DE CRISE
A. DEFINITION D’UNE CRISE ET DE SA GESTION
Une crise est un événement soudain, plus ou moins prévisible, d’une ampleur dépassant
la normale et qui va mettre en cause les personnes et les biens11.
Ainsi, la crise va profondément bouleverser toutes les fonctions habituelles corrélées à
la présence de l’homme sur un territoire donné. La crise due à une inondation se définit par
trois phases :
„ la phase d’évacuation, entre l’annonce de crue et l’arrivée de l’eau ;
„ la phase d’inondation, pendant laquelle l’eau se trouve sur le territoire et les habitants
évacués (phase qui dure environ 15 jours dans le Val de Tours) ;
„ la phase de retour de la municipalité, des habitants, des entreprises, etc. et qui se
poursuit jusqu’au retour de tous à une vie normale. Cette phase peut durer jusqu’à 18
mois pour les plus sinistrés.
Dans le cas du développement de l’habitat en zone inondable, la question de la gestion
de la fonction résidentielle en temps de crise est cruciale. Cette gestion doit permettre,
théoriquement, une meilleure maîtrise de la fonction « habiter », et la satisfaction au plus vite
des différentes fonctions qui lui sont liées comme se nourrir, boire, dormir, se protéger, se
divertir, etc.
B. LES DIFFERENTES PHASES DE LA GESTION D’UNE CRISE
La gestion du risque et de la crise qui en découle a pour objectif d’organiser les actions
suivant différentes phases générales, qui s’appliquent aussi au cas de la gestion de la fonction
résidentielle:
„
la prévision est le processus amont fondé sur la modélisation des phénomènes (crues)
et l’observation régulière de variables représentatives (débit de l’eau, vitesse du
courant, durée, etc.) ;
„
l’anticipation commence dès que les variables atteignent des valeurs définies comme
pouvant conduire à des conséquences graves (seuils de pré-alerte, d’alerte si le débit
de l’eau dépasse une certaine cote, etc.). Elle permet de préparer les moyens de
réponse si la prévision d’évolution vers une situation de crise se confirme
(positionnement de matériels, évacuation, etc.) ;
„
la gestion de crise a pour but de gérer l’événement en cours (la submersion ou
l’inondation), et d’assurer la sécurité des personnes et des biens;
11
Article de Bertrand PAUVERT sur le Cadre juridique de la gestion des crises par les autorités publiques
locales (site http://www.iutcolmar.uha.fr)
28
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
„
la mitigation a pour objectif de réduire les conséquences de l’événement grave qui
vient de se dérouler. Cette étape inclut notamment les opérations de nettoyage, de
déblaiement, de remise en état des voies de communication. Ainsi, elle permet
d’assurer le rétablissement des fonctions habituelles du territoire touché par la
catastrophe, comme la fonction résidentielle ;
„
le retour d’expérience : cette étape reprend le déroulement de l’événement et des
décisions prises pour le gérer. Elle permet de valoriser les informations acquises
pendant la crise, d’évaluer les réponses qui ont été apportées pour améliorer la qualité
des interventions futures ;
„
la prévention tire les conséquences des expériences passées et formule des
recommandations pour limiter les effets d’un événement similaire dans l’avenir.
Pour simplifier la démarche et le découpage de la gestion de crise, ces phases ont été
regroupées :
†
†
†
la prévision ;
l’anticipation et la gestion de crise ;
le retour d’expérience et la prévention.
29
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
C. TABLEAU DES PRINCIPAUX ACTEURS CONCERNES ET DES OUTILS
EXISTANTS
Ces trois phases sont complémentaires et font intervenir différents acteurs dont le rôle
est clairement défini. La planification de leurs actions est aussi dépendante des outils de
gestion de crise existants.
Phase
Prévision
Principaux acteurs
concernés
Météo France anticipe
l’événement
météorologique grave,
capable de provoquer des
pluies importantes.
Moyens et outils existants
Les radars pluviométriques permettent de
repérer les zones de précipitations
abondantes et de signaler les cours d’eau
pour lesquels des crues brutales peuvent
survenir.
Réseau ARAMIS (Réseau des Radars
Météorologiques).
Le dispositif est consultable en temps réel
grâce au système ASPIC (système de
prévision des précipitations et des orages).12
Les Services de Prévision Moyens techniques d’observation, de
des Crues 13 au sein des
modélisation et de simulation des grandeurs
Directions Régionales de
hydrauliques utiles.
l’Environnement (DIREN)
Radars météorologiques.
A l’échelle de la région :
DIREN Centre
A l’échelle du bassin versant de la Loire,
de l’Allier, du Cher et de la Maine :
Réseau CRISTAL14
12
Les risques naturels, André Dagorne, René Dars, Que Sais-je ? PUF, 2001, pp.90-91
Se référer à la fiche missions des « Services de Prévision des Crues » p.36
14
Se référer à la fiche « Le Réseau CRISTAL » p.41
13
30
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
Anticipation et
Gestion de crise
Lorsque la cote
d’alerte est
dépassée, les SPC
et Météo France
envoient un
message
d’annonce des
crues aux autorités
compétentes.
La préfecture / Le préfet15,
conseillé et aidé par le
Service Interministériel de
Défense et de Protection
Civile (SIDPC).
A l’échelle du
département :
la préfecture
d’Indre-et-Loire
Il existe différents plans établis par les
services de l’Etat pour gérer une crise :
„ Les plans ORSEC (ORganisation des
SECours) recensent les moyens et
définissent les conditions de leur
emploi en temps de crise.
„ Les plans d’urgence gèrent la partie
organisationnelle des secours : les PPI
(Plans Particuliers d’Intervention) en
font partie ; ils sont établis pour faire
face aux risques particuliers liés à
l’existence d’ouvrages (par exemple,
les aménagements hydrauliques).
„ Le plan rouge est destiné à porter
secours aux victimes en cas de
catastrophe.
„ Les Plans de Secours Spécialisés
(PSS) sont préparés par les préfets : le
plan inondation (PSSI) prévoit la
coordination de l’action des secours,
l’information des populations, le
sauvetage des personnes et des biens et
l’aide aux sinistrés.16
A l’échelle de la Loire et de ses affluents :
Plan de Secours Spécialisé Inondations17.
Le Règlement départemental d’Annonce
des Crues et de Transmission des avis de
Crues définit la chaîne d’alerte devant être
mise en place sur le département en cas
d’inondation. La chaîne d’alerte18
comprend quatre étapes :
„ La transmission de l’alerte aux maires
et au public ;
„ Le dépassement de la cote de préalerte entraîne l’état de vigilance ;
19
„ La cellule de crise préfectorale est
activée si la cote d’alerte est dépassée :
les postes de commandement sont mis
en place.
„ La cellule « Catastrophes
Naturelles », implantée dans la salle du
SIDPC, chargée de l’information des
assurés et de l’élaboration des dossiers
d’indemnisation, peut être mise en
place, en guise de complément, surtout
pour l’après-crise.
15
Se référer à la fiche missions du « Préfet »p.36
Guide du plan de secours communal (PSC), Dispositions Générales, Préfecture d’Indre-et-Loire- SIDPC,
2004
16
31
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
Le Service Départemental Centre Opérationnel Départemental
d’Incendie et de Secours 20 d’Incendie et de Secours (CODIS) au sein
(SDIS)
du SDIS
Il fait partie de la cellule de crise.
Le SDIS coordonne les opérations de
secours.
La mairie / Le maire 21
Le maire se charge de la transmission de
l’alerte à sa population et de l’organisation
des secours. Il applique aussi le Plan de
Secours Communal (PSC) ou le Plan
Communal d’Action (PCA)22, s’il en existe
un.
Une cellule de crise communale23 est mise
en place après le dépassement de la cote
d’alerte.
17
Se référer à la fiche du « Plan de Secours Spécialisé inondations » p.41
Se référer à la fiche de la « Chaîne d’alerte » p.42
19
Se référer à la fiche « La cellule de crise préfectorale » p.45
20
Se référer à la fiche missions des « Services Départementaux d’Incendie et de Secours »p.37
21
Se référer à la fiche missions du « Maire » p.37
22
Se référer à la fiche du « Plan de Secours Communal Inondations » p.47
23
Se référer à la fiche de la « Cellule de crise communale » p.47
18
32
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
La Direction
Départementale de
l’Equipement (DDE)
La Direction
Départementale des
Affaires Sanitaires et
Sociales 24 (DDASS)
L’armée
Elle participe à la cellule de crise.
La DDE établit des plans de circulation
pour organiser le déplacement des
automobilistes et mettre en place des
itinéraires de déviation.
Elle prête ses véhicules (pelleteuse,
balayeuses, camions, etc.) aux autres
services pour rétablir au plus vite la
circulation.
Elle utilise une signalétique adaptée pour
bloquer les routes inondées, sous les ordres
de la police ou de la gendarmerie.
Par contre, les communications routières
départementales sont rétablies et suivies par
le Conseil Général.
Elle participe au plan d’évacuation et à la
cellule de crise préfectorale.
Elle établit des recensements et des listes
d’hébergements.
Elle diffuse des messages sanitaires à la
population.
Les moyens humains et matériels employés
permettent les opérations de secours, le
nettoyage de la zone sinistrée, le
relogement des personnes évacuées et
l’intervention chez les particuliers pour
sauvegarder les biens immobiliers.
A l’échelle de la zone sinistrée dans le
département d’Indre-et-Loire :
intervention de l’EMIAZD (Etat Major
Interarmées de Zone de Défense) de
Rennes.
Les forces de l’ordre25
Elles comprennent la police municipale et
la gendarmerie.
Elles disposent d’hommes et de matériel
pour faciliter les opérations des secours et
garantir la sécurité des personnes et des
biens.
24
25
Se référer à la fiche missions de la « Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales » p.38
Se référer à la fiche missions des « Forces de l’ordre » p.38
33
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
EDF-GDF26
Ce service participe à la cellule de crise.
Il utilise les schémas d’exploitation du
réseau électrique pour gérer au mieux la
crise.
Il met en œuvre les moyens humains et
matériels pour garantir la sécurité et assurer
l’alimentation des établissements
prioritaires si cela est possible.
France Telecom27
A l’échelle nationale : Plan CRISTEL
(plan de CRISe TELecom) : Ce plan
comporte deux aspects, le plan RADIAL
(renforts humains pour le raccordement des
abonnés à la Boucle Locale) et le plan
PRISME (secours en moyens techniques).
France Telecom participe à la cellule de
crise de la préfecture.
France Telecom commande des moyens
supplémentaires en personnel et en matériel
aux services nationaux (équipes, véhicules,
remorques, relais mobiles, câbles, etc.) et
évalue les besoins en prévoyant le nombre
de lignes à pourvoir, etc.
Retour
d’expérience et
prévention
Tous les services
impliqués dans la gestion
de l’événement sont
concernés dans le retour
d’expérience.
Les informations d’après-crise sont
capitalisées dans des documents et des
bases de données synthétiques. Les
documents réglementaires (Plan Locaux
d'Urbanisme, Schéma de Cohérence
Territoriale, etc.) doivent prendre en
compte les risques naturels (article
L 121-10 du code de l'urbanisme) et jouent
ainsi un rôle dans la phase de prévention.
L’outil majeur de prévention (dans le cas
26
27
Se référer à la fiche missions de « EDF-GDF » p.39
Se référer à la fiche missions de « France Telecom » p.39
34
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
des inondations) est le Plan de Prévention
des Risques Naturels d’inondations28
(PPRi), inclus dans le Plan Local
d’Urbanisme (PLU) ou dans le Plan
d’Occupation des Sols (POS).
L’information préventive29 comprend les
Atlas des zones inondables, les DICRIM,
les DCS, les DDRM, les CARIP, etc.
A l’échelle du bassin Loire-Bretagne : le
Plan Loire Grandeur Nature 30 et le
SDAGE31.
Les assurances32
L’Etat
Le Conseil Général
Elles se chargent de l’indemnisation des
biens des sinistrés. Si l’évènement a été
reconnu par l’Etat comme étant une
« catastrophe naturelle », alors, un régime
d’indemnisation particulier se met en place.
Il peut publier un arrêté « catastrophe
naturelle ».
Il participe de façon financière à la
reconstruction, et à la recherche ou
l’amélioration des moyens de prévention.
Il établit un bilan financier de l’événement
et participe à la reconstruction et à l’aprèscrise en accordant des aides.
28
Se référer à la fiche du « Plan de Prévention des Risques naturels inondations » p.49
Se référer à la fiche de « L’information préventive » p.49
30
Se référer à la fiche du « Plan Loire Grandeur Nature » p.50
31
Se référer à la fiche du « Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux du Bassin LoireBretagne » p.51
32
Se référer à la fiche « Les assurances et l’indemnisation » p.40
29
35
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
D. FICHES MISSIONS DES ACTEURS33
1-
Prévision
Les Services de Prévision des Crues (SPC)
Les SPC se chargent de la prévision d’événements hydrologiques graves et de l’annonce des
crues.
Ils se servent, en outre, de l’information pluviométrique.
Plus spécifiquement, les missions du SPC de la DIREN Centre sont de :
surveiller les variations de débit de la Loire et de ses affluents (système Cristal) ;
prévoir les crues et les étiages (avec annonce de crues sur une partie du bassin et
consignes de gestion des barrages) ;
„ suivre l’évolution du lit du fleuve (Système d’Information sur l’Evolution du Lit de
la Loire).
„
„
2-
Anticipation et gestion de crise
Le préfet
Le préfet décide du déclenchement du plan de vigilance des levées de la Loire et du Cher et
du Plan de Secours Spécialisé si le risque est vraiment important. Il a aussi d’autres
missions :
„
„
„
„
„
informer les services concernés et participer à la diffusion de l’alerte auprès des
mairies et du public ;
décider de l’activation de la cellule de crise préfectorale et de la mise en place des
postes de commandement ;
délocaliser les services si cela est nécessaire ;
mobiliser des renforts supplémentaires pour la gestion de crise ;
informer le Parquet34.
33
D’après les fiches missions du Plan de Secours Spécialisé – inondations de la Préfecture d’Indre-et-Loire,
Tours, 2002
34
Préfecture d’Indre-et-Loire, Plan de Secours Spécialisé - inondations, Tours, 2002, p.80
36
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
Les Services Départementaux d’Incendie et de Secours (SDIS)
Les SDIS font partie de la cellule de crise préfectorale. Ceux-ci mènent les interventions sur
le terrain et concourent à la protection et à la lutte contre les accidents, sinistres et
catastrophes, à l’évaluation et à la prévention des risques technologiques ou naturels ainsi
qu’aux secours d’urgence.
Ils ont différentes missions, c’est-à-dire :
assurer la protection des personnes, des biens et de l’environnement ;
assurer le secours d’urgence et l’évacuation des victimes (des personnes prioritaires
comme les personnes âgées, etc.) ;
„ organiser les mesures de sauvegarde et les moyens de secours ;
„ prévenir et évaluer les risques de sécurité civile.
„
„
Au sein des SDIS, il existe des Centres Opérationnels Départementaux d’Incendie et de
Secours (CODIS) qui sont des structures de transmission, de centralisation et de traitement
de l’alerte. Ces CODIS permettent aux Sapeurs-pompiers de localiser le lieu de l’accident,
de mobiliser les moyens adaptés et les plus proches pour intervenir rapidement sur les lieux.
Après la crise (inondation), les sapeurs-pompiers interviennent également pour rétablir la
situation, effectuant ainsi le pompage des caves et des parkings, et aident au nettoyage des
lieux publics et privés. En général, leur présence et leur soutien à la population rassurent les
sinistrés.
Le maire
L'organisation de la sécurité publique repose en premier lieu sur le maire au titre de ses
pouvoirs de police. Au travers de la procédure de délivrance du permis de construire, le
maire dispose aussi d’un large éventail de moyens juridiques pour prévenir les risques.
Par ailleurs, celui-ci engage ses responsabilités civile, pénale et administrative pour la
communication des risques, la mise en œuvre des mesures de précaution et de sauvegarde
des biens et des personnes, etc. Il peut prendre l’initiative d’évacuer la population de sa
commune s’il estime que le risque est tel, même si le préfet n’en a pas encore prononcé
l’ordre.
Durant la crise, il appartient au maire de diriger les secours. Pour cela, il peut appliquer le
Plan de Secours Communal s’il existe déjà sur la commune. Le maire se charge aussi de
l’alerte de sa population et doit la tenir informée de l’évolution de la situation. Une
permanence de la mairie doit à ce moment être assurée. Le maire peut réquisitionner du
matériel et mettre à disposition le personnel communal et le matériel pour aider la
population (raclettes, bennes pour évacuer les déchets après la décrue, etc.). De plus, il doit
s’assurer de l’évacuation complète des bâtiments publics et des campings directement
menacés par la montée des eaux. Il met en place, en étroite collaboration avec la DDE et le
Conseil Général, un plan de circulation et des déviations. Enfin, il doit rendre compte de son
action au préfet35.
35
Voir annexe : La responsabilité des élus face aux risques
37
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
La Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales (DDASS)
La DDASS participe à la cellule de crise préfectorale.
Elle met en pré-alerte les établissements de santé publics et privés, les établissements
sociaux, etc.
Elle se met en relation avec les services concernés pour mieux gérer la crise comme avec la
DDE (carte des axes routiers disponibles), le SAMU, la DDAF, les établissements de santé
en zone non inondable (recensement des lits et du nombre de places), etc.
Lors de l’évacuation, elle intervient :
„ dans la gestion de l’eau potable ;
36
„ dans la classification des patients à transférer selon les hébergements .
Après la crise, elle intervient dans deux domaines qui sont :
„ l’alimentation en eau potable : elle diffuse des messages sanitaires à destination de la
population, participe au nettoyage et à la désinfection du réseau de distribution et
établit des tests bactériologiques ;
„ le relogement des sinistrés : elle diffuse des messages sanitaires (aérer les maisons,
traitement des moisissures, etc.) et contacte l’office des HLM pour reloger les
personnes dont l’habitation a été gravement endommagée37.
Les forces de l’ordre
La police municipale et la gendarmerie ont des missions similaires en temps de crise, c’est-àdire :
„
„
„
„
„
„
„
„
protéger les personnes et les biens ;
faciliter le travail des pompiers : aider leur circulation, isoler les lieux pour éviter que
des personnes ne viennent gêner le déroulement des opérations, protéger le site ;
apporter aide et assistance aux personnes sinistrées et aux autres services de sécurité
et de secours ;
veiller au bon fonctionnement des postes de commandement ;
assurer la circulation aux abords de la zone inondée et veiller à la tenue des
itinéraires de déviation, en liaison avec la DDE ;
garder les bâtiments et domiciles évacués ;
participer à la mise en place des dispositifs d’accueil dans les centres d’hébergement,
recenser les personnes relogées et les prévenir lorsque leur logement est
réintégrable ;
mettre en place un dispositif d’interdiction de pénétration sur les axes inondés ou
susceptibles de l’être.
36
Préfecture d’Indre-et-Loire, Plan de Secours Spécialisé - inondations, Tours, 2002, pp.87-88
Rapport de stage ; Les inondations de la confluence Corrèze / Vézère, Marie VERMEIL, MST IMACOF, 16
juin-19 septembre 2003, p.87
37
38
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
EDF-GDF
Plusieurs missions sont à assurer :
„
„
„
„
„
„
préparer l’évacuation des sites d’exploitation menacés pour conserver ses moyens
opérationnels ;
prédisposer les schémas d’exploitation du réseau électrique pour maintenir
l’alimentation électrique dans les zones inondables ;
assurer dans la mesure du possible la fourniture en énergie et en gaz aux clients
raccordés au réseau de distribution public ;
mettre en œuvre les moyens disponibles pour alimenter les établissements prioritaires
en cas d’indisponibilité majeure ;
maintenir les ouvrages électriques sous-tension hors de portée du public ;
mettre les installations gaz hors danger38.
France Telecom
Ces missions sont :
„
„
„
„
„
38
39
protéger tous les équipements situés en zone inondable et récupérer au mieux les
équipements, après la décrue, (surélévations, obturation des ouvertures, etc.) ;
basculer les liaisons raccordées sur des centraux téléphoniques situés en zone non
inondable, en fonction de la structure existante ;
évacuer ou mettre à l’abri les matériels des établissements nécessaires à la
maintenance des infrastructures ainsi que les documents et matériels informatiques ;
évaluer les besoins à satisfaire pendant la crise ;
commander aux services nationaux et aux régions voisines des moyens de secours en
personnel et en matériel39.
Préfecture d’Indre-et-Loire, Plan de Secours Spécialisé - inondations, Tours, 2002, p.100
Préfecture d’Indre-et-Loire, Plan de Secours Spécialisé - inondations, Tours, 2002, p.99
39
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
3-
Retour d’expérience et prévention
Les assurances et l’indemnisation
La loi du 13 juillet 1982, relative à l’indemnisation des victimes de catastrophes naturelles, a
fixé pour objectif d’indemniser les victimes en se fondant sur le principe de solidarité
nationale. Cette indemnisation ne peut avoir lieu que sous deux conditions :
être titulaire d’une assurance comprenant des garanties « dommages aux biens » ou
d’un contrat « perte d’exploitation » ;
„ l’événement doit être reconnu comme catastrophe naturelle par arrêté
interministériel. Aussi, pour la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle sur
une commune, le maire a un rôle primordial, puisque c’est lui qui se charge du
recensement des dégâts et de la transmission au préfet de cet inventaire.
„
La déclaration à l’assureur doit être faite dans les dix jours suivant la parution de l’arrêté et
l’indemnisation doit être versée dans un délai de trois mois à compter de la date de remise
par l’assuré de l’estimation des biens endommagés. 40
40
Voir annexe : Le régime d’indemnisation des catastrophes naturelles
40
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
E. LES OUTILS ET LES MOYENS EXISTANTS
1-
Pour la prévision :
Le réseau CRISTAL
Ce réseau collecte en temps réel les hauteurs d’eau dans les rivières et les pluies tombées sur
plus de 240 points du bassin versant de la Loire, de l’Allier, du Cher et de la Maine.
Il donne des informations pour la mission des SPC et la gestion des barrages de Villerest et
de Naussac41.
L’Etat est devenu maître d’ouvrage du réseau Cristal à la place de l’Etablissement Public
Loire42, même si ce dernier participe toujours financièrement à une partie du fonctionnement
du réseau.
2-
Pour la gestion de la crise et l’anticipation :
Le Plan de Secours Spécialisé - inondations (PSSi – Préfecture d’Indre-et-Loire)
Le PSSi est établi pour faire face aux crues survenant sur le département.
Il est déclenché par le préfet si les risques (submersion, menace ou rupture de digue) sont
tels qu’il est nécessaire d’engager des mesures importantes.
Une salle opérationnelle de la Préfecture (PC fixe) est alors mise en place, renforçant ainsi la
cellule de crise restreinte.
Le PSSi comporte plusieurs dispositions susceptibles d’être prises en fonction de la situation
de crise, soit celles relatives à :
la gestion de la circulation avec la mise en œuvre de déviations de circulations ;
l’évacuation préventive (évacuation des populations à risque ou les plus exposées,
mesures préparatoires à l’évacuation des populations, fermeture des établissements
publics menacés, mise à l’abri de certains sites sensibles, mise en sécurité des
réseaux, surveillance et protection des biens) ;
„ l’accueil et la délocalisation (mesures préliminaires à la délocalisation des
administrations et centres de décisions, mise en œuvre des moyens d’accueil des
populations déplacées) ;
43
„ suivi des regroupements de populations .
„
„
41
Le barrage de Naussac est une retenue présente sur un affluent de l’Allier dont la principale fonction est
l’alimentation en eau de l’Allier
42
L’EPL Loire est le nouveau nom de l’EPALA, syndicat mixte. Se référer à la note n°49 p.50 pour plus de
précisions
43
Préfecture d’Indre-et-Loire, Plan de Secours Spécialisé - inondations, Tours, 2002, p.56
41
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
La chaîne d’alerte
Il existe deux seuils d’actions, prédéfinis par les cotes du niveau des eaux données par le
réseau Cristal à la Préfecture, avec un préavis de 48 heures :
l’état de vigilance (à partir de la prévision d’une cote de 0 mètre au pont Wilson, la
station de Tours étant elle-même située à 44,6 mètres d’altitude), où seulement
certains services sont prévenus de la montée des eaux qui pourrait s’avérer
problématique. La DDE est mobilisée pour la surveillance des digues ;
„ l’état d’alerte (lorsque la cote de 3 mètres est atteinte au pont Wilson, à la station de
Tours).
„
A la cote de 3,50 mètres au pont Wilson de Tours, la cellule de crise restreinte de la
Préfecture est activée.
« Cette cellule de crise n’aura pas pour but de mobiliser l’ensemble du personnel d’un
même service, mais de détacher uniquement un agent à la Préfecture pour faire des points
de situation à partir des événements qui auront été recueillis sur le terrain. Ces informations
sont d’une aide précieuse en vue de l’anticipation d’éventuelles mesures préventives pour
garantir la sécurité des biens et des personnes. La cellule restreinte n’a pas vocation à être
activée 24h/24. Si la situation devait s’aggraver, le PC Fixe serait alors créé sur décision du
Préfet44 ».
44
Préfecture d’Indre-et-Loire, Plan de Secours Spécialisé - inondations, Tours, 2002, p.47.
42
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
43
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
44
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
La cellule de crise préfectorale
Le préfet prend la direction des opérations dans des cas bien précis :
lorsque le maire ne maîtrise plus les événements, ou qu'il fait appel au représentant
de l'Etat ;
„ lorsque, le maire s'est abstenu de prendre les mesures nécessaires ;
„ lorsque le problème concerne plusieurs communes du département ;
„ lorsque l'événement entraîne le déclenchement d'un plan d'urgence ou du plan
ORSEC.
„
La cellule de crise qui en résulte est une structure mise en place au niveau de la préfecture en
cas de situation d’urgence réclamant une mobilisation et une réactivité plus grandes que les
actions de sécurité habituelles.
Celle-ci doit assurer trois grandes missions à travers différentes actions45. Tout d’abord, son
activation répond au but de suivre l’évolution de la situation et d’anticiper l’inondation.
Ensuite, elle doit sensibiliser les acteurs potentiels, afin de les préparer à la crise. Enfin, elle
se charge de la diffusion de l’information aux collectivités locales et aux autres instances
concernées.
Généralement, la cellule de crise est constituée par des représentants de la police, des
pompiers, du SAMU, de la gendarmerie, de la DDE, de la DDASS et des militaires.
Deux postes de commandement sont parallèlement mis en place :
le PCO (Poste de Commandement Opérationnel), sur le terrain, coordonne l’action
sur la zone sinistrée. Il gère la communication de proximité, assure les secours aux
personnes, maintient l’ordre public et participe à la mise en œuvre des mesures de
protection ;
„ le PCF (Poste de Commandement Fixe) centralise toutes les informations et répond
aux demandes des acteurs de terrain concernant les besoins en renforts (hommes et
matériel). Il permet de tenir les élus et le préfet au courant de la situation en
permanence, et de rassurer la population par l’intermédiaire de la presse. En cas de
nécessité, il peut faire appel à l’aide de départements limitrophes ou plus éloignés
pour l’obtention d’hommes ou de matériel46.
„
45
Préfecture d’Indre-et-Loire, Plan de Secours Spécialisé - inondations, Tours, 2002, p.48.
Les inondations de la confluence Corrèze / Vézère, rapport de stage, Marie VERMEIL, MST IMACOF, 16
juin-19 septembre 2003-pp.77-79
46
45
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
Organisation de la cellule de crise préfectorale et des postes de commandement
CELLULE DE CRISE
Implantation : salle opérationnelle du SIDPC
Composition (modulable en fonction des
circonstances) :
ƒ Directeur des opérations de secours : Préfet
ƒ Commandant des opérations de
secours (SDIS)
ƒ Commandant des opérations de service
d’ordre
ƒ SIDPC
ƒ DDE / Conseil Général
ƒ DDASS
ƒ Conseillers
ƒ Experts, etc.
Poste de Commandement
Opérationnel (PCO)
Poste de Commandement Fixe
(PCF)
Implantation : à proximité de
l’événement.
Implantation : salle opérationnelle du
SIDPC, à la préfecture.
Composition :
ƒ secours : SAMU, Armées,
pompiers, etc.
ƒ ordre public / circulation :
gendarmerie, Conseil Général,
DDE, etc.
Composition :
ƒ coordination : SIDPC
ƒ Ordre public / circulation :
Gendarmerie, DDE, Conseil
Général
ƒ Protection des populations :
DDASS, mairies concernées, etc.
ƒ Délégation militaire
ƒ Appui technique : EDF/GDF,
France Télécom, etc.
Missions : organise les opérations de
secours en liaison avec le P.C. fixe,
prévoit et met en œuvre les moyens
nécessaires pour gérer l’événement et
protéger les personnes et les biens.
Missions : récupère l’information en la
synthétisant, la centralise et la fait circuler,
répond aux demandes des acteurs présents
sur le terrains (renforts).
Sources : Rapport de stage ; Les inondations de la confluence Corrèze / Vézère, Marie VERMEIL, MST IMACOF, 16 juin19 septembre 2003
Plan de Secours Spécialisé – inondations, préfecture d’Indre-et-Loire, Service Interministériel de Défense et de Protection
Civile, Tours, 2002
46
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
Le Plan de Secours Communal « inondations » (PSC)
Ce Plan de Secours Communal, non obligatoire, qui tient compte du Plan de Secours
Départemental élaboré par le Préfet, prévoit la mise en place autour du maire d'une petite
équipe de crise réunie à la mairie au sein d'un Poste Communal de Commandement (PCC).
Il comporte, en outre, le détail des opérations d’évacuation et de relogement temporaire des
personnes résidant en zone inondable, et le déploiement de protections amovibles.
Enfin, il intègre un plan de déplacement tenant compte de l’impact de l’inondation sur des
voies de communication et les déplacements possibles au sein et en dehors de la commune47.
La cellule de crise communale
La direction des opérations de secours est assurée par le maire qui met en place une cellule
de crise en s’appuyant sur son équipe municipale.
Les fonctions de cette cellule sont de :
„ prévoir le guidage des secours vers les lieux du sinistre et prendre les mesures de
sécurité nécessaires ;
„ participer au balisage des zones dangereuses et à la régulation de la circulation ;
„ fournir des moyens en hommes et en matériels pour les tâches opérationnelles ;
„ recenser, identifier les victimes et les personnes sensibles et organiser leur accueil ;
„ déclencher les mesures permettant l’accueil, l’hébergement, éventuellement le
ravitaillement des personnes évacuées ou sinistrées ;
„ veiller au maintien des réseaux d’alimentation en eau potable et d’hygiène publique ;
„ assurer l’accueil téléphonique des familles des sinistrés ;
48
„ rendre compte et s’informer régulièrement de la situation auprès de la préfecture .
47
L’organisation communale des secours, guide méthodologique à l’usage des maires, préfecture de l’Aude,
2003, p.18
48
L’organisation communale des secours, guide méthodologique à l’usage des maires, préfecture de l’Aude,
2003, p.20
47
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
La cellule communale de crise
Directeur des Opérations de Secours (DOS) :
Maire ou suppléant
Missions :
ƒ alerter la population ou retransmettre l’alerte
ƒ réunir les moyens en hommes et en matériels
ƒ déclencher les évacuations des zones dangereuses
ƒ préparer l’accueil des évacués et des victimes
ƒ rester en liaison avec les secours sur le terrain
ƒ rendre compte au préfet les actions entreprises
Commandant des Opérations de Secours
(COS) :
(au niveau de la mairie)
Missions :
ƒ coordonner l’intervention des secours sur le terrain
ƒ mettre en applications les décisions prises par le DOS
ƒ donner les ordres aux intervenants sur le terrain
ƒ évaluer la situation et la résumer au DOS de façon précise
et en peu de temps
Cellule
Evaluation
Cellule Poste de
Commandement
Cellule
Logistique
Cellule
Transmissions
Missions :
Constituer des
équipes à envoyer
sur le terrain pour
assurer
l’information du
PCC (Poste de
Commandement
Communal).
Missions :
Activer le PCC et
coordonner l’action
des différentes
personnes du PCC,
recueillir les
propositions
d’action de la cellule
évaluation.
Missions :
Mettre en œuvre
les moyens
techniques de
secours ou
complémentaires
nécessaires.
Missions :
Gérer le parc des
moyens de
transmissions mis
à la disposition de
la cellule de crise.
Elaborer un
tableau de la
situation et de ses
risques et prévoir
son évolution.
Maintenir le contact
avec les autorités et
les autres cellules.
Aider le maire dans
ses décisions.
Constituer des
groupes d’accueil
pour les sinistrés.
Mettre en place
une organisation
post-crise
(problèmes
administratifs).
Assurer la
continuité des
liaisons au travail
de la cellule de
crise et assurer les
moyens matériels
au fonctionnement
du PCC.
N.B. : le maire est directeur des opérations de secours tant que le préfet n’en a pas pris la responsabilité.
Source : Guide du plan de secours communal (PSC), Dispositions Générales, Préfecture d’Indre-et-Loire- SIDPC, 2004
48
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
3-
Pour le retour d’expérience et la prévention :
Le Plan de Prévention des Risques naturels inondations (PPRi)
Le PPRi est un document réalisé par l’Etat, annexé au PLU (Plan Local d’Urbanisme) qui
s’impose aux documents d’urbanisme et qui conditionne la délivrance des permis de
construire. Celui-ci réglemente l’utilisation des sols.
Il décrit d’une part, l’aléa et d’autre part, les enjeux.
Un certain nombre de règles et de recommandations visant à réduire la vulnérabilité des
enjeux est édicté :
le PPRi permet, sous réserve de prescriptions, l’extension de l’activité dans les zones
existantes faiblement exposées, voire fortement exposées mais dans ce cas
suffisamment bien protégées ;
„ il interdit les constructions dans les zones naturelles d’expansion non aménagées ;
„ il partage les zones naturelles, non aménagées, faiblement menacées afin d’autoriser
l’implantation raisonnable d’une certaine activité tout en conservant, voire en
reconstituant, des zones d’expansion des crues.
„
La carte des risques, présente dans les PPRi, résulte du croisement des différents niveaux
d’aléas et d’enjeux.
L’information préventive
Le principe de l’information préventive est énoncé dans l’article L. 125-2 du Code de
l’environnement : « Les citoyens ont un droit à l’information sur les risques majeurs
auxquels ils sont soumis dans certaines zones du territoire et sur les mesures de sauvegarde
qui les concernent. Ce droit s’applique aux risques technologiques et aux risques naturels
prévisibles. » . Il se traduit par :
la création dans chaque département d’une Commission départementale des
risques naturels majeurs (qui remplace l’ancienne CARIP), regroupant les
principaux acteurs départementaux et régionaux du risque et de la sécurité : cette
cellule a pour mission de réunir les informations nécessaires, puis d’établir les
documents réglementaires ; elle peut jouer un rôle de conseil auprès des maires qui
sollicitent son aide. Elle donne un avis sur l'ensemble de la politique de prévention et
de mitigation dans le département ;
„ la cartographie des zones inondables sous forme d’un atlas ;
„ la définition du rôle des acteurs :
„
1) à la charge de l’Etat ou du préfet :
Le Dossier Départemental des Risques Majeurs (DDRM) est un « ouvrage de
sensibilisation illustré par des cartes et fixant les priorités communales ». Ce document de
synthèse, tenu à la disposition du public, répertorie l’ensemble des risques et les communes
concernées par celui-ci. Il contient une cartographie sommaire des risques majeurs du
département et précise les consignes générales à appliquer par les populations pour s’en
protéger.
49
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
Le Dossier Communal Synthétique (DCS) doit être notifié aux maires concernés ; il décrit
la nature, les caractéristiques et le degré d’importance de tous les risques majeurs auxquels
les habitants de la commune sont exposés ; ce document, consultable en mairie, évoque les
conséquences prévisibles sur les personnes, les biens et l’environnement ainsi que les
mesures de sauvegarde prévues pour limiter leurs effets.
2) à la charge des maires :
Les Documents d’Information Communaux sur les Risques Majeurs (DICRIM)
reprennent les éléments du DCS complétés par les mesures de sauvegarde et de protection
répondant aux risques sur le territoire de la commune. Ils préconisent les comportements
individuels à adopter et comprennent une cartographie des zones soumises aux risques.
Ils sont consultables en mairie et sont inclus dans les bulletins municipaux, dans les
plaquettes envoyées à la population, etc.
Le Plan Loire Grandeur Nature
Le Plan Loire Grandeur Nature a été décidé par le gouvernement français en janvier 1994. Il
a donné lieu à une convention entre l’Etat, l’Etablissement Public d’Aménagement de la
Loire et de ses Affluents (EPALA)49 et l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne.
Pour en permettre la réalisation, l’Etat, l’EPALA et l’Agence de l’eau ont préféré disposer
d’un appui technique, capable d’identifier et de mettre en œuvre des actions. Ainsi, il a été
décidé de créer une équipe d’ingénieurs pour mener les études et actions nécessaires. Une
“équipe pluridisciplinaire d’assistance aux maîtres d’ouvrage” existe donc depuis 1995.
Financée et pilotée par les trois partenaires que sont l’Etat, l’EPALA et l’Agence de l’eau,
elle se réunit régulièrement, au sein d’un comité technique et d’un comité de pilotage, pour
superviser et orienter les travaux.
Le plan Loire Grandeur Nature a été reconduit pour les années 2000 à 2006 sur la base d’un
programme interrégional Loire Grandeur Nature. Ce programme est inscrit dans les contrats
de plan Etat-Région, qui servent de support financier à la mise en œuvre de la stratégie
retenue pour réduire le risque sur la Loire moyenne. Ils s’appuient sur le triptyque
“protection, prévision, prévention”.
Ce plan vise à concilier le développement économique et la mise en valeur de
l’environnement. Il concerne essentiellement le lit majeur de la Loire et de l’Allier.
Trois objectifs principaux sont contenus dans ce plan :
„
„
„
la sécurité des populations face au risque d’inondation ;
la restauration de la qualité de l’eau et du patrimoine naturel ;
la promotion du Bassin de la Loire.
49
L’EPALA est le plus grand syndicat mixte de France en aire d’intervention. Il a pour rôle de promouvoir à
l’échelle du bassin de la Loire une action globale et solidaire des collectivités ligériennes par la réalisation
directe ou le soutien financier d’actions en matière d’aménagement et de gestion des eaux, et de développement
économique. En juin 2001, l’Etablissement change de nom et devient l’Etablissement Public Loire (EPL).
50
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
En ce qui concerne la sécurité des populations face au risque inondation, l’Etat souhaite
donner la priorité à la sécurité publique par la réduction de la vulnérabilité des zones
inondables (reconstitution d’une culture du risque, aménagement durable des zones
inondables, extension du réseau Cristal, actualisation de la préparation à la gestion de crise)
concomitante avec la poursuite des investissements de protection (entretien régulier du lit et
des levées).
Le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux du Bassin Loire-Bretagne
(SDAGE)
Le Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) a été institué par la loi sur l'eau de janvier 1992.
Élaboré puis adopté par le Comité de Bassin Loire Bretagne, il est entré en application en fin d’année 1996 et fixe les
orientations fondamentales pour une gestion équilibrée de l'eau dans le bassin Loire-Bretagne.
L’un des objectifs du SDAGE est de savoir mieux vivre avec les crues. Pour répondre à ce
but, le SDAGE incite l’Etat, les maires et les organismes concernés à :
mettre un terme à l’urbanisation des zones inondables : en interdisant la construction
dans les zones fortement exposées au risque et en la limitant strictement dans les
autres zones inondables ;
„ améliorer la protection de zones inondables déjà urbanisées, par un renouveau de la
culture du risque inondation ainsi que par un effort substantiel d’entretien des cours
d’eau et de renforcement des ouvrages de protection ;
50
„ sauvegarder la qualité écologique et paysagère des champs d'expansion de crue .
„
Conclusion de la Partie 1 : Introduction aux inondations
L’étude de la réduction de la vulnérabilité d’une commune ligérienne (La Ville-auxDames) face au risque d’inondation se place dans ce contexte d’oubli ou d’inconscience du
risque. La mémoire des crues est, en effet, peu présente en Loire moyenne. Ce constat est dû
au faux sentiment de sécurité de la population, instauré par les levées. Pourtant, les crues sont
un phénomène récurrent, et la survenance d’une inondation n’est pas à exclure sur un
territoire protégé par des digues. Les effets de cette crue, si elle venait à se produire, seraient
d’autant plus importants de par l’ampleur des enjeux exposés. Ces derniers sont intimement
liés à la fonction résidentielle sur un territoire. Tout espace occupé par une présence humaine
et soumis à un risque plus ou moins fréquent est rendu vulnérable. C’est pourquoi des
dispositifs de crise ont déjà été prévus par la politique de gestion de ce risque en France. Ils
tournent essentiellement autour des notions de protection, prévention et prévision. Pourtant
depuis un certain nombre d’années, un nouveau concept a fait son apparition, celui de
précaution. La réduction de la vulnérabilité fait partie de cette nouvelle démarche liée à la
précaution.
Ainsi, après avoir précisé le contexte dans lequel se place l’étude, il s’agit désormais
d’analyser la vulnérabilité d’une commune ligérienne à travers sa fonction résidentielle :
l’inventaire des enjeux et des critères de vulnérabilité qui en découlent sont donc abordés ciaprès.
50
http://www.eau-loire-bretagne.fr/sdage/
51
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
Partie II
Définition des enjeux et de la vulnérabilité
52
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
Après avoir compris quel était le contexte de l’étude et d’en avoir défini les principaux
concepts, il est intéressant de déterminer quels sont les enjeux qui participent à rendre un
territoire plus ou moins vulnérable face au risque inondation. Les enjeux définis dans cette
étude correspondent aux éléments physiques, situés sur la commune, qui se rapportent à la
fonction résidentielle.
Une fois les enjeux décrits globalement, il s’agit de montrer précisément quelles
composantes de chaque enjeu peuvent être source de complication pour la municipalité dans
la gestion de crise au moment de l’évacuation (phase 1), de l’inondation (phase 2) et du retour
de la vie quotidienne à la normale (phase 3).
Les tableaux synthétiques qui suivent permettent de détailler les indicateurs ou critères
de vulnérabilité qui sont associés à chaque enjeux, et d’expliquer pourquoi et comment ils
vulnérabilisent la commune. Les documents à consulter, les méthodes à employer pour
rechercher ces indicateurs sur le terrain sont aussi proposés dans ces synthèses.
I.
IDENTIFICATION ET DÉFINITION DES ENJEUX LIES A LA
FONCTION RESIDENTIELLE EN ZONE INONDABLE ET DE LA
VULNERABILITE APPORTEE A LA COMMUNE
A. IDENTIFICATION ET DÉFINITION DES ENJEUX
1-
L’habitant
La commune, en tant que territoire, est composée de systèmes de bâtiments, de
réseaux, d’équipements, d’espaces publics, de services marchands ou non marchands, etc. Or,
ces éléments n’existent que parce qu’ils sont liés entre eux du fait de leur utilisation par
l’habitant. Ainsi, sans habitant acteur de son espace, une ville ne peut exister en tant que telle.
L’habitant est un enjeu en tant que vie humaine et en tant que personne physique. Les
enjeux qui le touchent sont très nombreux. Tout habitant a besoin :
- d’être protégé, évacué des zones dangereuses et guidé vers des lieux sûrs ;
- d’un toit, que ce soit son propre logement ou une solution temporaire de
relogement, pour dormir et être protégé ;
- de nourriture et d’eau pour assurer ses fonctions vitales ;
- d’équipements nécessaires à la préparation des ces biens vitaux ;
- de réseaux d’énergies pour se chauffer ;
- d’équipements pour dormir (matelas, lits, couvertures) ;
- de linge et de moyens de laver ce linge, pour conserver une bonne hygiène ;
- de médecins, de services médicaux et de médicaments, pour rester en bonne
santé ;
- d’un emploi, source de revenu et repère dans sa vie quotidienne
- de réseaux de transport pour tous ses déplacements, pour aller acheter de la
nourriture, travailler, se divertir ;
- d’équipements sanitaires et de services, où qu’il soit, pour éliminer et évacuer
ses déchets (eaux usées, déchets ménagers, gravats de destruction).
On peut donc dire que l’habitant a besoin pour vivre :
- d’un logement ;
- de services (dans lesquels on inclura les réseaux).
53
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
2-
Le logement
Le logement est une unité résidentielle, une entité physique qui autorise l’action
d’habiter de façon stable, physiquement et socialement. C’est tout d’abord un abri, qui permet
d’assurer les fonctions vitales : boire, se nourrir, entretenir son corps. Le logement est aussi
un repère pour les habitants, il participe à la perception de leur cadre de vie, ainsi que les
dépendances qu’on peut associer au logement.
Cet enjeu concerne le bâtiment en lui-même, qui apporte à l’habitant un abri, mais
aussi un lieu de stockage pour ses biens vitaux et pour tous ses équipements. Il s’agit aussi de
pouvoir utiliser le bâtiment. Les enjeux sont donc :
- le logement, en tant qu’entité physique protégeant l’habitant, qui doit être en
bon état ;
- le raccordement de ce logement aux réseaux de transport, de
télécommunication, d’adduction d’eau, d’élimination des eaux usées et des
déchets ;
- la possibilité de stocker les biens qui apparaissent vitaux : nourriture, boisson
(dont l’eau bien sûr), matériel pharmaceutique, matériel nécessaire à l’hygiène
(savon, lessive), petit matériel indispensable au confort (couverture pour
dormir) ;
- l’équipement du logement en matériel sanitaire (douche, W.C., éviers,
lavabo) ;
- l’équipement du logement en matériel électrique, à la fois pour assouvir ses
besoins vitaux (appareils de cuisson, frigidaire, chauffe-eau) que ses besoins de
communication et de divertissement ;
- les garages, jardins et toutes les dépendances, qui sont des biens permettant
d’assouvir d’autres fonctions que se loger (le garage permet de stocker sa
voiture pour se déplacer ensuite) ;
- l’emplacement et donc, le foncier qui doit être libre pour accueillir des
logements ;
- tous les biens dont la valeur intrinsèque est faible mais dont la valeur
sentimentale en fait des biens irremplaçables pour les habitants.
3-
Les services et les réseaux
a) Les services
Les services sont essentiels à tous les habitants d’une commune car ils regroupent une
multitude de prestations proposées à titre gratuit ou onéreux. Toutefois, dans cette multitude,
on distingue différents types de services.
Il existe, d'une part, des services marchands, pour lesquels une transaction a lieu entre
un acheteur et un vendeur, moyennant un prix fixe ou à débattre. Donner une consultation
médicale, organiser un voyage, mettre à disposition un travailleur intérimaire, louer un
immeuble, établir un prêt, telles sont quelques-unes des activités de service qui relèvent de
l'échange marchand.
54
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
On trouve, d'autre part, des services gratuits ou quasi gratuits : les services non
marchands. Ces derniers sont proposés par l'État ou les collectivités territoriales et par les
organismes qui en dépendent, et financés par les prélèvements obligatoires (éducation
nationale, administration, hôpitaux, justice, Sécurité sociale, allocations familiales, etc.).
Pour un habitant, en temps de crise, les services sont particulièrement essentiels car ils
leur permettent d’assurer leurs fonctions vitales51 :
- les grandes surfaces et tous les magasins d’alimentation (épiceries) seront
fournisseurs de nourriture et boissons, besoins vitaux de l’habitant ;
- les artisans du bâtiment permettent la reconstruction des logements ainsi que
des bâtiments d’entreprises, qui vont ensuite elles-mêmes pouvoir rendre
service aux habitants ;
- les assureurs et banquiers vont aider l’habitant dans ses démarches
d’indemnisation le rendant plus rapidement libre pour son travail ou la
reconstruction de sa maison ;
- les bars, hôtels, restaurants et tous les métiers de la restauration vont pouvoir
être au moment de la crise des fournisseurs de nourriture et d’eau, et en retour
de crise, ils offriront des solutions de relogement s’ils sont remis en état ;
- les cabinets médicaux privés, cliniques, laboratoires d’analyse, les pharmacies,
et cabinets d’infirmiers vont permettre aux habitants de se soigner ou de rester
en bonne santé ;
- les médecins, psychologues et toutes les professions médicales ou
paramédicales seront importants pour la santé des gens, même en dehors de
leurs cabinets habituels (l’enjeu portera alors plus spécialement sur leur
matériel et leur capacité de déplacement) ;
- les services de divertissement (cinéma, casino) pourront dans l’urgence servir
d’abri pour la protection des sinistrés (le bâtiment en lui-même sera l’enjeu
majeur dans ce cas) ;
- les taxis seront un appui précieux pour les personnes sans voiture, parce qu’ils
n’en avaient pas ou parce qu’il l’ont perdue ;
- l’administration publique générale (mairie, préfecture, conseils général et
régional) seront là pour informer, éduquer et surtout protéger les habitants avec
en plus le souci de leur faciliter le retour à une vie normale au plus vite ;
- les mairies et préfecture auront notamment la tâche de prévenir et de gérer
l’évacuation et le retour, avec le maximum de sécurité de tous les habitants (ils
auront des possibilités nombreuses pour prévenir et communiquer sur la crue,
devant être aidés pour l’évacuation) ;
- les pompiers, la police, la gendarmerie, l’armée, auront alors, en lien avec les
mairies et la préfecture, un rôle fort de protection des populations et d’aide aux
personnes à évacuer ;
- les services déconcentrés de l’Etat seront aussi un appui, tant entre eux que
pour l’habitant ;
- les centres de compostage, de tri, d’élimination des déchets, et tout le service
collectif qui y correspond (comprenant la collecte par des véhicules, sur le
réseau routier) rendront aux habitants un espace salubre, malgré leur dimension
possiblement aggravante au moment de la crise ;
51
Voir annexe : Utilité sociale des services
55
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
-
-
-
-
les points de captage, stations de traitement et d’épuration des eaux
permettront aux habitants d’avoir une eau potable pour boire mais aussi pour
se laver et laver tous leurs biens, participant à la salubrité de leur espace de
vie ;
les garderies, écoles, collèges, lycées, universités seront un enjeu majeur, car
participant à l’éducation d’une partie de la population et s’occupant, par
ailleurs des enfants, ce qui pourrait faire une préoccupation de moins, pour les
parents avant l’évacuation et au retour de crise ;
les ambulanciers et les SAMU ou encore SMUR vont permettre le déplacement
des personnes malades ou blessées pour qu’elles se soignent ou pour les
soigner ;
les hôpitaux (tous leurs services), leur personnel (médecins, infirmiers,
psychologues, radiologues, dentistes, etc.) et leurs équipements seront
essentiels pour permettre les soins des habitants et pour qu’ils soient en bonne
santé ;
les différents équipements publics (gymnase, piscine, bibliothèque, etc.) seront
en premier lieu des solutions de repli pour les habitants évacués, puis leur
utilité sociale en fera des enjeux plus ou moins importants.
Les gestionnaires de réseaux, leur personnel technique et leur matériel
(matériel bureautique, véhicules, outils spécifiques), représentent un enjeu
important car ils vont pouvoir réparer et permettre le bon fonctionnement les
réseaux au retour de crise.
Quels qu’ils soient, les services représentent donc un enjeu majeur pour la vie des
territoires, en ce sens qu’ils répondent aux besoins et aux envies de leurs habitants. Pour les
habitants, l’enjeu est donc que les services dont ils ont besoin reprennent au plus vite leur
activité. C’est l’utilité sociale52 du service proposé qui déterminera son importance dans la
gestion de la crise et le retour après celle-ci.
Et si pour les habitants, l’enjeu est le fonctionnement des activités, pour ce fonctionnement les
enjeux sont :
- les structures (bâtiments) ;
- le raccordement de ces structures aux réseaux ;
- la possibilité d’avoir le personnel nécessaire à l’activité ;
- les équipements propres à chacun ;
- les biens et le matériel communs ;
- les biens et le matériel spécifiques.
b) Les réseaux de communication
Ils permettent de se déplacer pour :
- s’approvisionner en nourriture ;
- s’approvisionner en eau potable pour boire et se laver ;
- s’approvisionner en matériel médical et en médicaments pour se soigner ;
- acheminer des matériaux permettant la reconstruction des logements et des
bâtiments d’entreprises ;
- permettre l’approvisionnement et les livraisons des entreprises ;
52
Voir annexe : Utilité sociale des services
56
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
-
faire fonctionner les services et les entreprises pour lesquels le transport est
essentiel ;
accéder à son logement, à son lieu de travail, aux lieux où se soigner et aux
lieux où l’on se divertit ;
évacuer les lieux concernés par l’inondation ;
secourir et être secouru.
Qu’ils soient routiers, ferroviaires, aériens, fluviaux ou maritimes, les réseaux de
communication se basent d’une part, sur la structure physique et d’autre part, sur les véhicules
qui permettent les déplacements.
L’enjeu concernant les réseaux de communication consiste à protéger les structures
physiques pour qu’elles puissent accueillir des véhicules et à protéger les véhicules pour
qu’ils puissent fonctionner sur les structures.
Les réseaux de communication participent à la formation d’un cadre de vie pour
l’habitant puisqu’il les voit et les utilise presque tous les jours.
„ Le réseau routier
Il est composé de routes aux gabarits différents, des infrastructures (ponts, tunnels,
viaducs, etc.), munies d’une signalisation et d’une réglementation de la circulation (panneaux,
marquages au sol, etc.).
Les véhicules utilisés sont des véhicules à roues de toutes sortes : voitures de tourisme,
voitures de travail, camionnette, camions, bus et autocars, deux-roues avec ou sans moteur
(vélos, motocyclettes, scooters, etc.), et des moyens dits « doux » (rollers, trottinettes, skateboards, etc.).
On peut associer au réseau routier les trottoirs qui participent aux cheminements
piétonniers des habitants.
Le réseau routier est particulièrement important car c’est le réseau prioritairement
utilisé qui permet d’aller au plus proche de ce que l’on veut faire. C’est le réseau de transport
le plus souple.
Outre les fonctions habituelles du déplacement, le réseau routier permet :
- le transport sécurisé de personnes malades en véhicules médicalisés
(ambulances, Véhicules de Secours aux Asphyxiés et aux Blessés, Véhicules
de Secours Aux Victimes, Véhicules Spécialisés Légers, etc.) ;
- l’approvisionnement en eau potable par des unités mobiles de production et de
traitement ;
- l’alerte des populations grâce aux véhicules sonorisés.
Les enjeux sont donc :
- d’avoir des routes en bon état (terrassement, revêtement) ;
- d’avoir des infrastructures et des ouvrages d’art praticables ;
- d’avoir une réglementation de la circulation et le réseau électrique pour
l’alimenter (pour les feux tricolores notamment) ;
- d’avoir des véhicules à l’abri, en bon état et alimenté en énergie ;
- de trouver des moyens de transports collectifs pour évacuer puis rapatrier les
sinistrés ;
- d’avoir des réseaux de transports routiers qui fonctionnent et permettent le
fonctionnement de toutes les activités (fournitures et livraisons des entreprises,
déplacement du personnel).
57
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
„ Le réseau ferroviaire
De façon analogue au réseau routier, le réseau ferroviaire est composé de voies ferrées
et d’infrastructures associées (gares de voyageurs et de fret, ponts, tunnels, etc.) sur lesquelles
se déplacent des locomotives et des wagons.
L’enjeu local concernant le réseau ferroviaire est moins important que celui
concernant le réseau routier, car il n’est utile aux sinistrés que pour l’apport de nourriture, de
marchandises ou autres biens vitaux lorsque ceux-ci ne se trouvent pas sur place.
Pour certains habitants, c’est un enjeu fort, auquel on peut associer le métro et le tramway, car
c’est le moyen qu’ils utilisent pour se rendre sur leur lieu de travail.
A une échelle plus grande, le réseau ferroviaire devient un enjeu fort car un dérèglement local
peut entraîner de fortes perturbations au niveau national voire plus.
Les enjeux portent donc sur :
- les voies ferrées elles-mêmes, qui doivent être en bon état ;
- les ponts, tunnels et autres infrastructures qui doivent être praticables ;
- des gares qui fonctionnent comme éléments du réseau et en tant qu’endroit de
stockage des véhicules ;
- la mise à l’abri et le bon état de fonctionnement des locomotives et wagons ;
- leur alimentation en carburant et en énergie électrique (ce qui implique que les
caténaires soient en bon état) ;
- avoir un réseau de transport ferroviaire qui permette le fonctionnement de
toutes les activités dépendantes du train (fournitures et livraisons des
entreprises, déplacement du personnel) ;
- avoir des liens avec les autres réseaux de transport.
N.B. : Dans le Bassin de la Loire Moyenne, les réseaux aériens, fluviaux et maritimes ne sont
pas des enjeux importants au regard du risque d’inondation. Il n’y a pas d’aéroport en zone
inondable, et les voies fluviales sont très peu utilisées à des fins commerciales.
Notons le cas particulier de l’hélicoptère, qui peut être utile pour les évacuations, et dont le
fonctionnement est facilité car il ne nécessite pas de piste particulière mais simplement des
espaces dégagés.
c) Le réseau d’adduction d’eau
Le réseau d’adduction d’eau est un élément déterminant de la vie d’un habitant car il
lui permet d’assurer ses fonctions vitales :
- boire ;
- se laver pour garder son hygiène et être ainsi en bonne santé ;
- laver ses vêtements et tous ses biens, ce qui lui permet d’avoir un espace de vie
salubre.
Pour les entreprises et toutes les activités, l’eau fait partie des réseaux essentiels au
fonctionnement et constitue donc également un enjeu fort, qui concernera l’habitant selon
l’utilité sociale de l’activité.
Les enjeux en ce qui concerne le réseau d’adduction d’eau porteront particulièrement sur :
- le fonctionnement normal des points de captage et des stations de traitement ;
avec le personnel et le matériel nécessaire ;
- les canalisations d’eau elles-mêmes qui doivent pouvoir transporter l’eau dans
tous les endroits nécessaires ;
- les châteaux d’eau, qui participent au fonctionnement de ces canalisations.
58
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
d) Les réseaux d’énergie
Les réseaux d’énergie (gaz et électricité) sont essentiels à la vie de l’habitant car ils lui
permettent, au sein de son logement, d’assurer ses fonctions vitales et de confort. L’électricité
comme le gaz lui permettent de :
- se chauffer ;
- chauffer ses aliments ;
- travailler (quand les entreprises sont elles-aussi reliées) ;
- communiquer avec son entourage, sa famille mais aussi avec tout interlocuteur
(mairie, services de l’Etat), parfois par le biais de matériel informatique ;
- se déplacer, car ils alimentent les véhicules qu’il utilise (voiture, train,
tramway, métro, etc.) ;
- se divertir, par tous les moyens, notamment chez soi en utilisant de nombreux
équipements (TV, ordinateurs, lecteurs DVD, etc.).
Les enjeux, en ce qui concerne les réseaux d’énergie sont donc53 :
- une production d’énergie : centrales électriques, raffinerie, usines de
production de gaz ;
- des structures physiques en bon état : lignes électriques aériennes, gazoducs,
vannes, canalisations souterraines de gaz;
- des points corrects sur le réseau : pylônes électriques, citernes, cuves,
bouteilles ;
- le matériel de distribution : camions de transport de gaz équipés
- des répartiteurs qui fonctionnent : transformateurs électriques, compteurs.
e) Les réseaux de télécommunication
Ces réseaux comme leur nom l’indique, permettent en premier lieu de communiquer,
avec plusieurs buts :
- exister socialement
- s'informer
- se protéger
- s'éduquer
- se divertir
Ainsi, outre cette fonction première de communication, les réseaux permettent par
ricochet :
- la viabilité d’un logement où la communication est une fonction largement
réalisée ;
- le fonctionnement des activités, donc le travail des habitants ;
- l’avertissement des populations en cas de crise ou de catastrophe annoncées.
Les réseaux de communication sont composés à la fois de lignes, qu’elles soient
téléphoniques ou du câble, et de systèmes de transmission d’ondes54. Ils reposent à la fois sur
des personnes et sur des appareils émetteurs de l’information. Bien sûr en face, on trouve des
personnes réceptrices de l’information et des appareils qui permettent eux-aussi de recevoir
ces informations (téléphone, téléviseurs, appareil radio, etc.).
Les enjeux portent donc sur :
53
Voir annexe : Compte-rendu de l’entretien avec M. Decros, responsable du Service Qualité Electricité d’EDF.
Voir annexe : Compte-rendu de l’entretien avec M. Deshaies, pilote de l’emploi à l’Unité Régionale Réseau
Centre-Val de Loire de France Telecom.
54
59
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
-
les structures physiques elles-mêmes : les lignes (aériennes ou souterraines),
les pylônes, les centres de transit, les centraux téléphoniques, les armoires de
sous-répartition ;
les appareils émetteurs d’information : les émetteurs pour téléphonie mobile,
etc. ;
les appareils récepteurs ;
la communication entre les personnes ;
les raccords entre le réseau et les logements ;
les raccords entre le réseau et les activités.
f) Les réseaux d’assainissement et d’évacuation des déchets
Le réseau d’assainissement est la base d’une vie correcte, dans un espace salubre, non
pollué et non encombré par des déchets. Il concerne à la fois les déchets ménagers et
assimilés, et les eaux usées. Ce réseau repose sur des endroits de stockage, une activité de
collecte puis l’élimination des eaux usées ou des déchets par des traitements.
Les enjeux portent donc, en ce qui concerne les eaux usées :
- sur le raccordement des logements au réseau physique d’assainissement, formé
de canalisations ;
- sur des stations d’épuration en bout de chaîne, pour traiter l’eau, donc sur tout
ce qui est nécessaire à ce qu’une activité fonctionne (personnel, matériel).
Pour la gestion des déchets, les enjeux portent sur :
- la détermination d’endroits et de matériel (poubelles urbaines, bennes) pour
collecter les déchets ;
- un service de collecte (service non-marchand) reposant sur un réseau routier
efficace, sur lequel rouleront des véhicules adaptés et surtout en bon état ;
- des structures de tri et d’élimination des déchets publics ou privés (centre de
tri, incinérateur, déchetterie), qui nécessiteront comme toute activité du
personnel, du matériel et des raccords à tous les réseaux pour fonctionner.
4-
Les activités
Les activités ne sont pas traitées dans cette étude car elles font l’objet d’autres
recherches menées par l’Equipe Pluridisciplinaire du Plan Loire Grandeur Nature. De plus,
elles n’influencent pas directement la fonction résidentielle (voir paragraphes suivants).
a) Les activités agricoles
Les activités agricoles sont un enjeu primordial en cas de catastrophe. Pour les
exploitants tout d’abord, qui peuvent tout perdre quand une inondation survient.
Rapportées à l’habitant, les activités agricoles sur un territoire deviennent un enjeu dès
lors qu’elles servent à l’approvisionnement des habitants de ce territoire. Il faut alors
distinguer les activités agricoles dites traditionnelles (maraîchage, vergers), des grandes
exploitations quasi-industrielles, dont l’endommagement n’aura pas le même impact sur le
territoire et sur les habitants. Elles participent de plus à la perception par l’habitant de son
cadre de vie.
En somme, si on considère seulement l’agriculture par rapport aux habitants, c’est
surtout l’agriculture traditionnelle, dont les produits sont distribués sur les marchés locaux,
voire sur le lieu même de production, qui est un enjeu majeur.
60
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
Pour l’agriculteur, l’enjeu est de disposer au plus vite de ses bâtiments, de son matériel
et de ses terres pour retrouver une activité normale et pour satisfaire à nouveau les besoins des
habitants habitués à consommer majoritairement les produits de son exploitation.
Comme pour toute activité, cette reprise est permise par cinq éléments :
- un bâtiment solide ;
- du matériel et des biens nécessaires au fonctionnement ;
- des liens avec les réseaux ;
- du personnel ;
- des liens avec les fournisseurs, ainsi qu’avec les marchés de vente.
b) Les activités industrielles
On entend par activités industrielles toutes les activités exercées par des entreprises
dont le but est de transformer des matières premières ou des produits, pour parvenir à la
commercialisation d’un produit final.
Les activités industrielles ne sont liées à l’habitant qu’en terme d’emploi, celui
qu’elles peuvent fournir à ce dernier. Il apparaît donc inutile de s’attarder sur une typologie
précise des différentes activités industrielles.
Toutefois, il est important de noter que certaines activités vont apparaître essentielles
sur un territoire en cas d’inondation. Ce sera d’autant plus vrai quand l’entreprise concernée
par l’une de ces activités sera la seule, par sa position géographique ou par ses capacités
d’accès à la commune sinistrée, à pouvoir répondre aux problèmes posés sur le territoire.
Par exemple, une entreprise X produisant des matériaux de construction sur un
territoire n’est pas indispensable en soi pour les habitants. Une entreprise Y similaire et
proche pourra avoir le même rôle et offrir une solution aux habitants ou à la commune.
En revanche, si l’entreprise X est la seule présente dans un large périmètre, la
population et la commune ne pourront s’en passer que difficilement.
Il en va de même pour ces autres activités essentielles en temps de crise :
- production du matériel indispensable à l’amélioration de la situation de crise
(pompes à eau, groupes électrogènes) ;
- production de produits alimentaires de première nécessité (huile, lait, farine,
etc.) ;
- production d’énergie (électricité, combustibles) ;
- fabrication de médicaments et de matériel médical ;
- fabrication de pièces nécessaires aux réparations des biens des personnes
(automobile, électroménager) ;
- production du matériel destiné aux artisans, notamment du bâtiment (tuyau de
plomberie, peinture, papier peint, matériel électrique, carrelage, etc.).
Pour les habitants, l’enjeu est le fonctionnement de ces entreprises. Pour les entreprises,
l’enjeu porte alors sur les bâtiments et sur cinq éléments :
- un bâtiment solide ;
- du matériel et des biens nécessaires au fonctionnement ;
- des liens avec les réseaux ;
- du personnel ;
- des liens avec les fournisseurs, ainsi qu’avec les marchés de vente.
61
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
B. DÉFINITION DES INDICATEURS DE VULNÉRABILITÉ
Pour chacun des enjeux définis précédemment, il convient maintenant de savoir en
quoi ils rendent une commune et ses habitants vulnérables face au risque d’inondation.
Les tableaux (présentés dans le dossier Définition des enjeux et de la vulnérabilité)
exposent les différentes composantes et les indicateurs qui leur sont associés et qui ont une
influence positive ou négative sur la vulnérabilité urbaine.
II.
DÉFINITION DE LA VULNÉRABILITÉ DU TERRAIN D’ÉTUDE :
LA VILLE-AUX-DAMES
A. CONTEXTE GEOGRAPHIQUE DE LA VILLE-AUX-DAMES
La Ville-aux-Dames est une commune située en Indre-et-Loire (37). Le Val de Tours,
dont elle fait partie, est fortement urbanisé. Il correspond pourtant à un tronçon de vallée
inondable d’une longueur de 25 km, comprenant seize communes concernées par le risque
d’inondations.
Le territoire communal s’inscrit à la jonction des vallées de la Loire et du Cher55.
Cette zone est aussi drainée par des petits ruisseaux comme la Boire de Saint-Pierre-desCorps et Le Filet en rive droite du Cher56. Il s’agit d’une vaste plaine alluviale unique formant
un milieu homogène où l’eau (réseaux de surface et nappes phréatiques) et les micro reliefs
revêtent une grande importance. L’altitude de la commune est en moyenne de 50 mètres NGF
au Nord de la D 751, et de 48 mètres au Sud57.
Les contraintes du milieu physique de La Ville-aux-Dames ont orienté la mise en
valeur de ses sols et l’implantation de son habitat. Le paysage de La Ville-aux-Dames est
marqué par une lutte séculaire contre les inondations.
Pour protéger le val de ces deux fleuves, deux digues ont été construites : celle de la
Loire au Nord et celle du Cher au Sud La Ville-aux-Dames.
La commune s’est tout d’abord développée en tant que cité viticole et maraîchère
(culture d’asperges principalement) sur sols sablo-argileux, peu riches au départ
progressivement fertilisés au cours des siècles grâce à l’intervention de l’homme.
Peu à peu, l’habitat se densifie, et l’urbanisation concurrence les terres agricoles. Les
sites d’origine privilégiés pour l’implantation de l’habitat correspondent à des montils (petites
buttes permettant de surélever les constructions) : le long des axes tels que la route du
Chemin-Neuf où s’est construit le Bourg, le hameau de la Carte au carrefour des chemins
gallo-romains. Le centre bourg, autrefois localisé sur les montils, tend à se déplacer vers l’Est
au carrefour des voies de communications.
Avec le développement du transport ferroviaire, la commune s’est transformée en
véritable « cité dortoir »58 et possède aujourd’hui tous les attributs d’une commune périurbaine. Elle appartient à la Communauté de Communes de l’Est Tourangeau (la CCET) et
non pas à Tour(s)plus, même si elle est située dans la deuxième couronne de l’agglomération
tourangelle. Le mouvement de périurbanisation s’est principalement fait ressentir au Nord de
la commune (le bourg). Le Grand Village, au Sud, n’a été que partiellement modifié.
55
Source : POS de La Ville-aux-Dames, p.4
Source : PPRi du Val de Tours – Val de Luynes, p.17
57
Source : POS de La Ville-aux-Dames, p.4
58
Entretien avec Mme Masson, adjointe à l’environnement, le 20/04/2005
56
62
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
B. DONNEES DEMOGRAPHIQUES GENERALES
Entre 1982 et 1999, la population de La Ville-aux-Dames croît de façon régulière et
soutenue, même si on constate un certain ralentissement. Elle comptait 4 647 habitants au
recensement INSEE de 1999.
La démographie de La Ville-aux-Dames est caractéristique des communes périurbaines. Il s’agit d’une population relativement jeune arrivée dans les années 1970, qui
commence cependant à vieillir sur le territoire communal.
La
VilleauxDames
0-19
ans
20-39
ans
40-59
ans
60-74
ans
75 ans
et plus
26.2 %
24.5 %
31.9 %
12.8 %
4.6 %
Tableau 1: Répartition par classes d’âges en 1999 (source : POS p. 19)
La Ville-aux-Dames attire principalement les jeunes ménages (29-40 ans) avec enfants
ainsi que les personnes âgées de 40 à 59 ans. En 1999, les couples avec un ou deux enfants
(31,8 %) et les couples sans enfant (40,1 %) constituent les types de famille les plus
représentés à la Ville-aux-Dames59. Un solde déficitaire pour les individus de 15 à 29 ans est à
souligner.
Le nombre de personnes par foyer étant relativement faible, La Ville-aux-Dames doit
proposer de nombreux logements. Elle offre en grande majorité de l’habitat individuel
(86,3 % du parc en 199960), ainsi que des logements individuels groupés et des logements
collectifs en moindre proportion. Il s’agit principalement de résidences principales, puisque
les logements occasionnels ne représentent que 0,8 % du parc en 1999 et l’on ne compte que
2,3 % de logements vacants cette même année.
La commune connaît un fort ralentissement de la construction lié notamment aux
contraintes d’inondation et d’exposition aux risques industriels, alors que la demande en
logement est de plus en plus forte. De ce fait, le marché local de l’habitat est très tendu,
élevant considérablement le prix du foncier sur La Ville-aux-Dames qui est d’ailleurs le plus
élevé sur la CCET.
59
60
Source : PLH p.13
Source : recensement INSEE de 1999
63
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
C. DONNEES SOCIO-ECONOMIQUES
Le taux de chômage dans la population de La Ville-aux-Dames est de 8,8 %, ce qui est
relativement faible comparé à la moyenne nationale s’élevant à environ 10 %.
1999
Ensemble
Ensemble
Evolution de 1990 à 1999
Ayant un emploi
Chômeurs
Ensemble
Ayant un emploi
Chômeurs
2 245
90,9 %
8,8 %
10,9 %
12,5 %
2,1 %
de 15 à 24 ans
157
74,5 %
20,4 %
-35,1 %
-33,1 %
-34,7 %
de 25 à 49 ans
1 528
91,8 %
8,2 %
6,6 %
5,8 %
15,6 %
560
93,0 %
7,0 %
60,9 %
66,5 %
11,4 %
Hommes
1 150
92,3 %
7,0 %
0,4 %
0,6 %
12,5 %
Femmes
1 095
89,4 %
10,6 %
24,6 %
29,2 %
-4,1 %
de 50 ans ou plus
Tableau 2 : population active à La Ville-aux-Dames (source : INSEE, Recensement de la population de
1990, exploitation exhaustive, et, Recensement de la population de 1999, exploitation principale)
Les employés, les ouvriers puis les professions intermédiaires forment l’essentiel de la
population active.
1999
Agriculteurs
exploitants
Artisans
Commerçants
Chefs
d’entreprise
Cadres professions
intellectuelles
supérieures
Professions
intermédiaires
Employés
Ouvriers
La VilleauxDames
1.1 %
4.2 %
6.6 %
23.5 %
34.9 %
29.6 %
Tableau 3: CSP des actifs de la Ville-aux-Dames en 1999 (source : PLH)
Les revenus des habitants de La Ville-aux-Dames connaissent une augmentation
depuis les vingt dernières années : le revenu annuel moyen déclaré en 1990 s’élève à
84 068 francs (12 816 €) contre 101 402 francs (15 458 €) en 1999, soit 20,6 %
d’augmentation. Cela montre un certain dynamisme pour la commune. Cependant, 40 % des
foyers étaient déclarés non imposables en 1999.
Entre 1990 et 1999, le nombre d’emplois sur La Ville-aux-Dames a augmenté de
26 %. Trois zones d’activités sont présentes sur la commune :
- une partie de la Zone d’Activités des Yvaudières, commune avec Saint-Pierre-desCorps. Cette zone est entièrement occupée ;
- la Zone Industrielle du Bois de Plante. Il reste actuellement une dizaine d’hectares
à urbaniser dans cette zone ;
- la ZAC des Fougerolles dont dix hectares sont en cours d’acquisition.
64
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
Plus des trois quarts de la population active de La Ville-aux-Dames travaillent dans
une commune différente de leur lieu de résidence.
Les deux pôles les plus attractifs, pour les habitants de la CCET, sont surtout
Tour(s)plus qui accueille 60 % de ses actifs en 1999, et, dans une moindre mesure, Amboise
(2,9 % des actifs en 1999). Il en est probablement de même pour La Ville-aux-Dames. Plus de
55 % des emplois proposés par la CCET sont, quant à eux, de plus en plus occupés par des
actifs extérieurs à celle-ci61.
Actifs ayant un emploi
1999
Ensemble
2 040
Travaillent et résident :
* dans la même commune
297
* dans 2 communes différentes :
1 743
- de la même unité urbaine
1 559
- du même département
1 656
87
- de départements différents
Tableau 4 : Lieu de résidence – lieu de travail des habitants de La Ville-aux-Dames (source : INSEE 1999)
Le nombre de véhicule est important sur le territoire (plus de 2 300).
Nombre total de
ménages en 1999
Ménages sans
voiture
%
Ménages 1
voiture
%
Ménages 2
voitures ou plus
%
1638
100
6.1
765
46.7
773
47.2
La Villeaux-Dames
Tableau 5: nombre de véhicules par foyer à La Ville-aux-Dames (source : INSEE, 1999)
61
Source : PLH p.65
65
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
D. LA VULNERABILITE DE LA VILLE-AUX-DAMES
ENJEUX
GENERAUX
INDICATEURS
ASSOCIES
Phase 3
L’habitant
Phase 1&2
1-
Nombre de personnes âgées
X
X
AGE
Nombre d'enfants (nourrissons,
très jeunes enfants, enfants
scolarisés dans le primaire)
X
Santé physique des personnes
(personnes à mobilité réduite,
malades nécessitant des soins
particuliers, aveugles, sourds,
muets)
SANTE
X
X
X
Santé mentale des personnes
(personnes ayant des pathologies
ou des dépendances)
X
X
Santé mentale des personnes
suivant le sexe
X
OBSERVATIONS A LA
VILLE-AUX-DAMES
ƒ Les classes d'âges 60-74 ans (12,8%)
et plus de 75 ans (4,6%) en 1999 sont
en hausse (source : PLH).
ƒ La population vieillit même si celle-ci
reste relativement jeune (indice de
vieillesse (PLH) : 0,67 en 1999 ; 0,39
en 1990).
ƒ La MAFPA (résidence pour
personnes âgées) concentre une
population fragile. Son accès est, en
plus, problématique pour les secours.
ƒ Sur la commune, deux écoles
(maternelle et primaire) et un centre de
loisirs concentrent ce type de
population.
(Voir annexe : Inventaire des services à
La Ville-aux-Dames)
ƒ Il existe aussi une liste des personnes
à mobilité réduite dans le projet de Plan
de Secours de la commune.
(Voir annexe : Inventaire des services à
La Ville-aux-Dames et Entretien avec
M. Dallet et M. Viros, médecins
généralistes à La Ville-aux-Dames)
ƒ Il existe seulement une psychologue
scolaire sur la commune.
(Voir annexe : Inventaire des services à
La Ville-aux-Dames et entretien avec
M. Dallet et M. Viros, médecins
généralistes à La Ville-aux-Dames)
ƒ 2 285 hommes et 2 358 femmes en
1999 sur La Ville-aux-Dames.
(Voir annexe : Entretien avec M. Dallet
et M. Viros, médecins généralistes à La
Ville-aux-Dames)
66
INDICATEURS
ASSOCIES
Nombre de personnes par
familles
Phase 3
ENJEUX
GENERAUX
Phase 1&2
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
X
ƒ Nombre de personnes par ménage :
2,8 en 1999 (source : INSEE).
X
ƒ 13,5% des ménages en 1999.
(source : PLH)
X
ƒ 6,4% des ménages en 1999.
(source : PLH)
Nombre de personnes seules
Familles monoparentales
MENAGES
OBSERVATIONS A LA
VILLE-AUX-DAMES
ƒ Les types de familles les plus
représentés sur la commune en 1999
sont :
- les couples avec 1 ou 2 enfants :
31,8% des ménages
- les couples sans enfant : 40,1%.
(source : PLH)
Familles "traditionnelles"
X
Fragilité économique
X
X
ƒ Des personnes habitent dans des
logements précaires à la Ville-auxDames, non loin de la levée.
ƒ Le taux de chômage à La Ville-auxDames s'élève à 8,8%, ce qui est faible
comparé au taux de chômage à Tours
(16,2%).
(source : INSEE)
X
Fragilité sociale
Migrations domicile-travail
EMPLOI
X
X
ƒ Population active en augmentation :
2040 personnes en 1999 soit +12,5%
par rapport à 1990 (source : PLH).
ƒ 1743 personnes habitent et travaillent
dans deux communes différentes :
surtout dans deux communes de la
même unité urbaine (agglomération
tourangelle) et du même département.
(source : INSEE)
ƒ Croissance de l'emploi à la Ville-auxDames : 1244 emplois en 1999 soit
+26% depuis 1990.
(source : PLH)
ƒ Catégories SocioProfessionnelles :
surtout des employés et des ouvriers,
avec une augmentation de l'importance
des professions intermédiaires.
(source : PLH)
67
INDICATEURS
ASSOCIES
Phase 3
ENJEUX
GENERAUX
Phase 1&2
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
Degré d'attachement aux biens
X
ƒ A La Ville-aux-Dames, observation
dans les jardins et les garages de
citernes non fixées et d'objets
susceptibles de flotter Utilité des biens
X
BIENS
X
ƒ Plus de 2300 voitures à la Ville-auxDames.
(source : INSEE 1999)
Assurance du véhicule
X
CULTURE
DU RISQUE
Préparation face à la crise
X
X
Capacité de relogement
X
X
ƒ La culture du risque est quasiment
absente chez les habitants de la Villeaux-Dames (d’après les habitants
interrogés).
ENJEUX
GENERAUX
INDICATEURS
ASSOCIES
Présence d'un sous-sol et /ou
d'une cave
Phase 3
Le logement
Phase 1&2
2-
OBSERVATIONS A LA
VILLE-AUX-DAMES
X
Etage ou dépendance audessus des PHEC
FORME
X
X
OBSERVATIONS A LA
VILLE-AUX-DAMES
ƒ Types de logements observés suite
à un travail de terrain (du plus
vulnérable au moins vulnérable) :
- maison sans étage au dessus des
PHEC
- rez-de-chaussée dans le collectif
- construction avec cave ou sous-sol
semi-enterré (particulier tourangeau)
- maison individuelle avec un étage
au dessus des PHEC
- collectif au dessus des plus hautes
eaux connues
ƒ Pas de quartiers homogènes
concernant le bâti.
68
INDICATEURS
ASSOCIES
Phase 3
ENJEUX
GÉNÉRAUX
Phase 1&2
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
Type de matériaux utilisés
(ex: maisons à ossature bois)
Qualité des fondations
X
X
X
X
Présence de vides sanitaires
X
STRUCTURE
Précarité de l'habitat
(cabane, mobil home,
caravane, etc.))
X
Configuration du réseau
électrique au sein des
logements
Distance par rapport à la
digue
POSITION
GEOGRAPHIQUE
DU LOGEMENT
Habitations dans des zones
qui ne se vidangent pas
d'elles mêmes
ƒ Peu de cas observés sur le terrain.
Indicateur non significatif sur la
commune malgré deux ou trois
maisons en bois repérées.
ƒ En revanche, ossatures non visibles
de l'extérieur.
ƒ Environ 80% des maisons sur la
communes sont équipées d'un vide
sanitaire.
ƒ 1 camping sur la commune : Le
Camping des Acacias
ƒ Logements précaires observés au
Nord-Ouest de la commune (rue des
Levées, rue Cécile Bergerot) à la
frontière avec St Pierre des Corps.
Logements principalement occupés
par des "nomades sédentarisés".
X
X
X
X
X
Présence de logements isolés
(habitat diffus)
X
VOCATION DU
LOGEMENT
X
OBSERVATIONS A LA
VILLE-AUX-DAMES
X
Caractéristiques des
occupants du logement
X
X
ƒ Pas de logement derrière l'ancienne
brèche de Conneuil sur le territoire
communal, ce qui n'est pas le cas
pour Montlouis-sur-Loire.
ƒ Pas de logement derrière l'ancienne
brèche de Conneuil ƒ Logements isolés observés au
Nord-Ouest de La Boisselière, au
Nord-Est du lieu-dit Les
Renaudières, entre la RD 142 et
Montlouis-sur-Loire.
(se référer au cadastre pour
distinguer précisément les habitations
isolées)
ƒ Maison de retraite "La MAFPA",
rue Dienesch
ƒ Camping "Les Acacias", rue
Morisot
ƒ Hôtel-restaurant "Au joyeux
pêcheur", rue Gabrielle d'Estrées
69
INDICATEURS
ASSOCIES
Phase 3
ENJEUX
GÉNÉRAUX
Phase 1&2
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
OBSERVATIONS A LA
VILLE-AUX-DAMES
X
ƒ Part non négligeable du parc social
pour une commune périurbaine.
Le parc social représente 14% des
résidences principales en 1999
(même si cela reste en deçà des
exigences de la loi SRU)
« Le Petit Bois » fut le premier HLM
de la commune. Il date de 1974.
ƒ Déficit d’offre locative privée
(9 ,3% de l'offre en 1999).
Le parc locatif privé est récent
(essentiellement construit après
1990).
ƒ 76,5% des habitants de la commune
étaient propriétaires de leur résidence
principale en 1999.
Propriétaire occupant
Locataire d'un bailleur
social
X
TYPE DE
BAILLEUR
Locataire auprès d'un
particulier
X
UTILITÉ
SOCIALE DES
SERVICES
SERVICES
Services politiques (cabinet du
Maire)
Phase 3
Les services
Phase 1&2
3-
OBSERVATIONS A
LA VILLE-AUXDAMES
ƒ 55 employés municipaux répartis
dans 8 services à la mairie de La
Ville-aux-Dames.
ƒ Service voirie
ƒ Service voirie départemental
(Conseil Général ou DDE)
Services
indispensables
pendant toute la
durée de la crise
Administration pénitentiaire
ƒ Pas de prison à La Ville-auxDames
ƒ Production, transport et
commerce d'électricité
ƒ Captage, traitement et
distribution d'eau
ƒ Réseau d'eau : Générale des
Eaux
ƒ Réseau d'électricité : EDF
(voir tableaux réseau de
distribution d'électricité et réseau
de distribution de gaz de ville).
ƒ Une station-service dans le
centre commercial Leclerc (ZAC
des Fougerolles).
Commerce de détail de
carburants
70
SERVICES
Hôpitaux, Cliniques
Services
indispensables
pendant
l'évacuation et
l'inondation, et
utiles au retour
Service Départemental
d'Incendie et de Secours
(SDIS)
Casernes locales de pompiers
Télécommunications (hors
transmissions audiovisuelles)
Phase 3
UTILITÉ
SOCIALE DES
SERVICES
Phase 1&2
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
OBSERVATIONS A
LA VILLE-AUXDAMES
ƒ Pas d'hôpital et de clinique à La
Ville-aux-Dames.
ƒ En revanche, plusieurs hôpitaux
et cliniques à Tours :
- hôpitaux Bretonneau, Trousseau,
Clocheville
- Cliniques des Dames Blanches,
Saint-Augustin, Saint-Gatien,
Saint-Grégoire, Velpeau, Fleming,
et clinique du Parc
ƒ Pas de caserne de pompiers à La
Ville-aux-Dames.
ƒ Réseau fixe : France Télécom
ƒ Réseau mobile : Bouygues
Télécom et Orange (France
Télécom)
(voir tableau réseau de
télécommunication)
Aide aux personnes malades et
handicapées
Services très utiles
pour l'évacuation et
indispensables au
retour de crise
Services très utiles
pendant toute la
durée de la crise
Psychiatrie - Psychologie
ƒ Une psychologue scolaire
seulement sur la commune.
Production, stockage et
distribution de gaz
ƒ Réseau de gaz de ville : GDF
(voir tableau réseau de distribution
de gaz de ville).
Pédiatrie
ƒ Pas de pédiatre à La Ville-auxDames.
ƒ Location de camions
ƒ Déménagement
ƒ Une entreprise de
déménagement:
- M. Bourdin, 29, avenue Jeanne
d'Arc
ƒ Deux entreprises de location de
camions :
- VIA Location et InterTransport
des Marais, ZI des Yvaudières
71
Services
indispensables
pendant
l'évacuation et
l'inondation
SERVICES
Phase 3
UTILITÉ
SOCIALE DES
SERVICES
Phase 1&2
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
OBSERVATIONS A
LA VILLE-AUXDAMES
Service Incendie Défense Protection Civile (SID-PC)
ƒ Existence d'un SID-PC à Tours,
délocalisé à Saint-Cyr-sur-Loire
(hors zone inondable) en cas
d'inondation, avec cellule de crise
et Plan de Secours Spécialisé
Inondations.
DIREN
ƒ DIREN Centre basée à Orléans,
avec Service de Prévision des
Crues qui surveille toute la Loire.
Gendarmerie - Police
ƒ Un seul policier compose la
Police Municipale de La Ville-auxDames.
ƒ Médecine d'urgence
ƒ Médecine des associations
humanitaires
ƒ Infirmiers(ères) urgentistes
Aide alimentaire
ƒ Médecine Générale
ƒ Infirmiers(ères) libéraux(les)
Services
indispensables au
retour, après
l'inondation
ƒ Sur la commune :
- 5 médecins généralistes
- 7 Infirmier(ère)s
ƒ Services municipaux de
collecte et de traitement des
eaux usées et service
municipal de l'environnement
(eau, assainissement, déchets)
ƒ Compétences gestion des
déchets, gestion des eaux de
l'intercommunalité
ƒ Enlèvement et traitement des
ordures ménagères
ƒ Traitements des autres
déchets solides
ƒ Adduction d'eau et
assainissement sous la
responsabilité de la commune.
ƒ Gestion des déchets :
Communauté de Communes de
l'Est Tourangeau
ƒ Terrassement
ƒ Démolition
ƒ Travaux souterrains,
ƒ Une entreprise de démolition :
Garcia Frères, La Boisselière
réalisation de réseaux
ƒ Levage, montage
ƒ Construction d'ouvrages
d'art
ƒ Construction de voies ferrées
72
Services
indispensables au
retour, après
l'inondation
(suite)
SERVICES
Phase 3
UTILITÉ
SOCIALE DES
SERVICES
Phase 1&2
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
OBSERVATIONS A
LA VILLE-AUXDAMES
Services de désinfection
ƒ Touraine Désinfection, M.Adel :
8, rue Lucie Coutaz-Repland ƒ Epicerie-Supérette
ƒ Supermarché-Hypermarché
ƒ Hypermarché Leclerc :
ZAC des Fougerolles
ƒ Centres de loisirs sans
hébergement (CLSH)
ƒ Crèches et garderies
d'enfants ƒ CLSH, rue Colette
ƒ Garderie, 23, rue Marie Curie
Assurance et mutuelles
Construction de lignes
électriques et de
télécommunications
ƒ Assurance des habitants, lieux
divers.
Réseaux de télécommunication sur
la commune : France Telecom
(fixe et mobile) et Bouygues
Telecom (mobile).
(voir tableau réseaux de
télécommunication)
Construction de chaussées
routières
ƒ Carrière de Luché :
ZI des Yvaudières
ƒ Métiers du bâtiment :
- isolation et étanchéification
- plâtrerie
- installations électriques,
d'eau et de gaz
- installation d'équipements
thermiques, de climatisation et
d'assèchement
- menuiserie bois et métallique
- maçonnerie
- revêtement des sols et des
murs
- miroiterie et vitrerie
- peinture
ƒ A La Ville-aux-Dames :
- 5 menuisiers
- 3 plombiers
- 3 électriciens
- 2 maçons
- 1 carreleur
- 2 peintres-plâtriers
- 1 vendeur d'appareils de
climatisation et de séchage
Commerce de matériaux de
construction et appareils
sanitaires, de revêtements de
sols et de murs, de fournitures
pour plomberie et chauffage
ƒ Un commerce de revêtements de
sols et de murs :
Seigneurie Euridep, ZI Bois des
Plantes
Experts en construction
Entretien et réparation de
véhicules automobiles
Transports urbains de
voyageurs
ƒ Six garages, dont un pour poids
lourds, sur le territoire de La Villeaux-Dames
ƒ Fil Bleu pour toute
l'agglomération tourangelle et les
communes alentours
73
SERVICES
Phase 3
UTILITÉ
SOCIALE DES
SERVICES
Phase 1&2
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
OBSERVATIONS A
LA VILLE-AUXDAMES
Service d'action sociale de la
commune
Services très utiles
pendant
l'évacuation
Services très utiles
au retour
Ambulances
ƒ Un ambulancier sur la
commune : DIDIER Ambulances,
10, rue M. Laurencin
Centres de collecte et banques
de sang
ƒ Collecte à l'hôpital Bretonneau
Armée
ƒ La Ville-aux-Dames dépend de
la zone de défense de Rennes. Les
hommes mobilisés le seront sur un
large périmètre. La Ville-auxDames ne sera sans doute pas la
commune prioritaire.
Commerce alimentaire de gros
ƒ Un grossiste en liquide (pour
Auchan) sur La Ville-aux-Dames :
ID Logistics France, ZI des
Yvaudières
ƒ Location d'autocars
ƒ Location de matériels de
transport aérien (hélicoptères)
ƒ Une entreprise de location
d'autocars (avec chauffeurs) :
Touraine Avenir Voyage,
ZI des Yvaudières
ƒ Location de matériel
nautique (petits bateaux
pneumatiques)
ƒ Un vendeur de matériel nautique
motorisé :
Ets. Pétrignet, ZAC des
Fougerolles
Pharmacie
2 pharmacies :
M. Bruel, 3 rue Agnès Sorel
Mme Guyomarc'h, 89 av. George
Sand
Kinésithérapie
2 kinésithérapeutes :
M. Veie, av. Jeanne d'Arc
Mme Drouault, 31 av. M. Curie
ƒ Accueil des enfants
handicapés
ƒ Accueil des adultes
handicapés ƒ Pas de structure à La Ville-auxDames
Accueil des personnes âgées
Maison d'accueil familial de
personnes âgées (MAFPA)
1 rue Marie-Madeleine Dienesch
Aide à domicile
Commerce d'appareils
photographiques
Commerce de développement
photographique (argentique et
numérique)
1 Hypermarché :
Leclerc, ZAC des Fougerolles
74
SERVICES
OBSERVATIONS A
LA VILLE-AUXDAMES
Transport de voyageurs par
taxis
ƒ Une entreprise de taxis à La
Ville-aux-Dames :
M. Saudeau, 68 bis rue George
Sand
Postes nationales
ƒ Deux bureaux de postes sur la
commune :
- 124 bis, avenue Jeanne d'Arc
- 95, avenue George Sand
ƒ Location de voitures
ƒ Commerce de véhicules
automobiles
ƒ A La Ville-aux-Dames, il
n'existe qu'un seul vendeur de
voitures. Mais celui-ci les importe
de l'étranger donc les délais sont
plus longs :
- SCI Paré, ZAC des Fougerolles
ƒ Aucun commerce de ce type à La
Ville-aux-Dames.
Commerce et réparation de
motocycles
Services très utiles
au retour
(suite)
Phase 3
UTILITÉ
SOCIALE DES
SERVICES
Phase 1&2
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
ƒ Boulangerie-pâtisserie
ƒ Boucherie-Boucherie
chevaline
ƒ Charcuterie-Traiteur
ƒ Trois boulangeries et une
charcuterie sur la commune.
Banques-Caisses d'épargneOrganismes financiers
ƒ Une agence du Crédit Agricole
Distribution et commerce de
combustibles
ƒ Une entreprise de distribution de
combustibles :
Iber logistics, ZI des Yvaudières
Blanchisserie-Teinturerie
ƒ Aucun commerce de ce type à La
Ville-aux-Dames
ƒ Une école maternelle au 103 bis,
avenue Jeanne d'Arc.
ƒ Une école primaire au 103,
avenue Jeanne d'Arc.
Enseignement primaire
(écoles maternelles et
primaires)
ƒ Gestion des retraites
complémentaires
ƒ Distribution sociale de
revenus
ƒ Selon les situations personnelles.
ƒ DDASS
ƒ Services vétérinaires
Commerce de droguerie et de
quincaillerie (gros et détail)
ƒ Pas de commerce de droguerie et
de quincaillerie à La Ville-auxDames.
Commerce de bricolage (gros
et détail)
ƒ Une grande surface de bricolage :
M. Bricolage, ZAC des
Fougerolles
ƒ Activités d'architecture
ƒ Métreurs, géomètres
ƒ Ingénierie, études
techniques
ƒ Aucune activité de ce type à La
Ville-aux-Dames
75
SERVICES
ƒ Transports routiers réguliers
de voyageurs
ƒ Transports ferroviaires de
voyageurs
Phase 3
UTILITÉ
SOCIALE DES
SERVICES
Phase 1&2
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
OBSERVATIONS A
LA VILLE-AUXDAMES
ƒ Réseau Ferré de France
ƒ Fil Vert
ƒ Transports routiers et
ferroviaires de marchandises
ƒ Transport de proximité et
interurbains
Services très utiles
au retour
(suite)
Gestion d'infrastructures de
transports terrestres
ƒ La commune
ƒ Le département
ƒ La région
ƒ SNCF
Charpenterie, couverture
ƒ Deux charpentiers-couvreurs sur
la commune :
- M. Morel, 82 rue Gabrielle
d'Estrées
- Quintas SARL, 44 rue Mado
Robin
Serrurerie
ƒ Un serrurier à La Ville-auxDames :
M. Brichet, ZAC des Fougerolles
(galerie marchande de
l'hypermarché Leclerc)
ƒ Pas de commerce de ce type à La
Ville-aux-Dames.
Commerce d'optique
Pompes funèbres
ƒ Pas de commerce de ce type à La
Ville-aux-Dames.
Administration d'immeubles
résidentiels
76
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
ENJEUX
GÉNÉRAUX
INDICATEURS
ASSOCIES
Phase 3
Les réseaux de communication
Phase 1&2
4-
Utilité des itinéraires (taux de
fréquentation)
X
X
X
ROUTES
Statut juridique de la route
(appartenance de la route)
X
VEHICULES
Véhicules à forte utilité
(véhicules de secours, voitures
personnelles, outil de travail de
professionnels, etc.)
ƒ Le réseau communal se compose de
quatre routes départementales (RD
140, RD 141, RD 142 et RD 751) et
d'une majorité de routes communale.
X
Dépendance d'un réseau de
communication à l'électricité
(train, tramway, métro)
Nombre de voitures sur la
commune
ƒ Les axes suivants sont ceux les plus
fréquentés sur la commune :
- RD 751, RD 140, RD 141, RD 142
- Avenue Jeanne d'Arc, Avenue Marie
Curie, Avenue George Sand, Rue
Louise Michel
ƒ Plusieurs points stratégiques sur la
commune :
- Le pont permettant de traverser la
voie ferrée, Avenue Marie Curie
ƒ Le rond-point situé au Nord-Est de
la Ville-aux-Dames permettant d'aller
vers l'Est (Montlouis-sur-Loire,
Amboise) mais aussi de revenir sur
Tours.
Coupures en des points
stratégiques (carrefour,
ouvrage de franchissement)
Sensibilité de la voie à
l'endommagement
OBSERVATIONS A LA
VILLE-AUX-DAMES
X
ƒ environ 2 300 voitures à la Villeaux-Dames (source : INSEE 1999).
X
X
X
77
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
ENJEUX
GÉNÉRAUX
INDICATEURS
ASSOCIES
Matériel permettant le
fonctionnement du réseau:
Production : points de captage,
stations de traitement
Stockage : points de stockage
(château d'eau ou cuve)
Distribution : canalisations,
éventuellement dépresseurs et
surpresseurs dans un système non
gravitaire
RÉSEAU
D'ADDUCTION
D'EAU
X
Phase 3
Le réseau d’adduction d’eau
Phase 1&2
5-
X
Nombre d'abonnés
X
X
Service gestionnaire
X
X
OBSERVATIONS A
LA VILLE-AUXDAMES
ƒ Réseau géré par la Générale des
Eaux :
- 2 châteaux d'eaux : l'un rue Marie
Curie, l'autre derrière le Centre de
loisirs et le stade Michel Hidalgo.
- 3 points de captage sur l'île de
Rochecorbon.
ƒ Interconnexion possible avec le
réseau de Saint-Pierre-des-Corps
mais cette commune sera aussi
inondée.
ƒ 100% des bâtiments sont reliés à
l'eau et tous seront touchés par
l'arrêt de la distribution.
ƒ D'après la Générale des Eaux, il
n'y aura pas de travaux de réparation
à effectuer sur les canalisations.
(source : Entretien avec M. Gomez,
responsable d'exploitation à la
Générale des Eaux, secteur de SaintPierre-des-Corps et de La Ville-auxDames)
78
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
ENJEUX
GÉNÉRAUX
INDICATEURS
ASSOCIES
Matériel permettant le
fonctionnement du réseau :
Distribution :
transformateurs, compteurs,
lignes électriques aériennes et
souterraines, pylônes
électriques (réseau en coupure
d'artères, "cascade de
tensions" de la THT à la BT)
X
Phase 3
Le réseau électrique
Phase 1&2
6-
X
ƒ Réseau géré entièrement par EDF :
- Un seul transformateur HT-MT à
Saint-Pierre-des-Corps (en zone
inondable) alimentant tout le réseau
communal et composé de 2 départs
électriques (au sud et au nord des voies
ferrées).
- 30 transformateurs (MT - BT)
appartenant au gestionnaire de réseau,
tous situés en zone inondable.
- 7 transformateurs (MT-BT) privés,
tous situés en zone inondable.
- Un compteur électrique par bâtiment
au moins.
(Voir annexe : Compte-rendu de
l'entretien avec M. Decros,
responsable du Service Qualité
Electricité d'EDF) X
ƒ 100% des bâtiments de la Ville-auxDames sont reliés au réseau électrique
et tous seront touchés par l'arrêt de la
distribution.
Nombre d'abonnés
RÉSEAU DE
DISTRIBUTION
D'ÉLECTRICITÉ
Service gestionnaire
X
OBSERVATIONS A LA
VILLE-AUX-DAMES
X
ƒ La zone de distribution se trouve à
Tours Sud en zone inondable (rue
Fromentelle).
Cette zone de distribution sera évacuée
et installée dans deux autres sites à
Saint-Cyr-sur-Loire et à Tours (source:
PSSi Préfecture p.112).
ƒ Les lignes (principalement
souterraines à La Ville-aux-Dames) ne
seront pas touchées.
ƒ Les installations derrière la digue
seront balayées (notamment le
transformateur de la station de
pompage).
ƒ Les transformateurs devront tous être
remplacés (à raison de 3000 € par
transformateur).
ƒ Les compteurs seront tous à sécher.
79
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
ENJEUX
GÉNÉRAUX
INDICATEURS
ASSOCIES
Matériel permettant le
fonctionnement du réseau :
Distribution : gazoducs,
vannes, canalisations
souterraines (réseau en
antenne)
RÉSEAU DE
DISTRIBUTION
DE GAZ DE
VILLE
X
Phase 3
Le réseau de gaz
Phase 1&2
7-
X
Nombre d'abonnés
X
Service gestionnaire
RÉSEAU DE
DISTRIBUTION
DE GAZ (non
naturel)
Matériel permettant le
fonctionnement du réseau :
Production : usines de
production de gaz
Stockage : points de stockage
(cuves, citernes, bouteilles)
Distribution : camions de
transport de gaz équipés
X
X
X
X
Nombre d'utilisateurs
X
Service gestionnaire
X
OBSERVATIONS A LA
VILLE-AUX-DAMES
ƒ Réseau entièrement géré par GDF.
ƒ Canalisations de gaz Moyenne
Pression uniquement (4bars).
ƒ 100 % des bâtiments de la Villeaux-Dames étant situés en zone
inondable, tous les abonnés au gaz de
ville seront touchés par l'arrêt de la
distribution de gaz. ƒ D'après un agent GDF, il n'y aura
pas de travaux de réparation à réaliser
sur les canalisations. De plus, la zone
de distribution sera évacuée et
installée à Tours (source : PSSi
Préfecture p. 112).
ƒ Aucune usine de production de gaz
n'a été recensée sur la commune. Mais
une entreprise de ce type (Primagaz)
est située sur la commune voisine de
Saint-Pierre-des-Corps. Elle est située
juste derrière la digue, en zone
inondable.
ƒ Observation de plusieurs citernes
non fixées dans les jardins des
habitants de La Ville-aux-Dames. X
80
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
ENJEUX
GÉNÉRAUX
INDICATEURS
ASSOCIES
Matériel permettant le
fonctionnement du réseau :
Distribution : centres de
transit, centraux
téléphoniques, armoires de
sous-répartition, lignes
(aériennes et souterraines),
pylônes, émetteurs pour
téléphonie mobile
Nombre d'abonnés
Services gestionnaires
Phase 3
Les réseaux de télécommunication
Phase 1&2
8-
X
X
X
X
RÉSEAU DE
TELECOMMUNICATION
X
X
OBSERVATIONS A
LA VILLE-AUXDAMES
ƒ Réseau de téléphonie fixe
majoritairement géré par France
Telecom.
ƒ Un émetteur Bouygues Telecom
sur la ZAC des Fougerolles (à côté
du magasin Baobab) et un émetteur
Orange sur la ZI des Yvaudières (à
côté de l'agence France Telecom Unité Réseau Régionale - Centre
Val de Loire).
ƒ D'après France Telecom, c'est
principalement sur la boucle locale
et sur les centraux téléphoniques
que vont se concentrer les
problèmes en cas d'inondation.
Le plus difficile sera alors d'écoper
l'eau stockée dans les centraux et
les armoires puis de les faire sécher.
France Telecom signale également
sa très forte dépendance au réseau
électrique. Tant que ce dernier n'est
pas rétabli, les centraux
téléphoniques ne peuvent être
alimentés en électricité et donc ne
peuvent fonctionner.
(Voir annexe : Compte-rendu de
l'entretien avec M. Deshaies, pilote
de l'emploi à l'Unité Régionale
Centre-Val de Loire de France
Telecom) 81
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
Matériel permettant le
fonctionnement du réseau:
Transport : canalisations,
ramassage des ordures
ménagères
Stockage : poubelles
bennes, containers
Traitement : station
d'épuration, déchetterie,
centre de tri, incinérateur
Phase 3
ENJEUX GÉNÉRAUX
INDICATEURS
ASSOCIES
Phase 1&2
Le réseau d’assainissement
OBSERVATIONS A
LA VILLE-AUXDAMES
X
ƒ Réseau d'assainissement et
d'évacuation des eaux usées géré
par la commune elle-même et
réseau d'évacuation des déchets
géré par la Communauté de
Communes de l'Est Tourangeau
(CCET).
ƒ Les eaux usées de la commune
convergent vers la station
d'épuration de La Riche.
ƒ Les eaux pluviales se déversent
dans la Boire de Saint-Pierre-desCorps.
Nombre d'habitants
RÉSEAU
D'ASSAINISSEMENT
ET D'ÉVACUATION
X
Services gestionnaires
X
ƒ 100% des habitants de la
commune ont la possibilité
d'évacuer leurs eaux usées et leurs
déchets et tous seront touchés par
la perturbation ou le non
fonctionnement de ces réseaux.
ƒ La station d'épuration de La
Riche est en zone inondable.
D'après Mme Soulignac,
responsable des stations
d'épuration au service
assainissement de Tour(s)plus,
l'immersion de la station
d'épuration ne poserait pas de
problème particulier. Les eaux
usées seraient stockées dans les
postes de stockage et pourraient
être rejetées dans la Loire, sans
créer d'importantes pollutions. 82
Partie III
Scénario
83
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
PRÉAMBULE
Le scénario qui suit cherche à offrir la vision la plus exhaustive possible des
conséquences d’une inondation de type cinq-centennale, sur une commune du Val de Loire.
L’aléa proposé reprend ceux qui se sont déjà produits historiquement : l’inondation a lieu à la
suite d’une rupture de digue par surverse à Conneuil et touche le Val de Tours, inondable dans
sa totalité. Ce scénario prend pour exemple La Ville-aux-Dames, et s’appuie sur l’état actuel
de vulnérabilité de cette commune, définie précédemment, et celle de ses voisines face au
risque d’inondation.
Le récit produit n’a pas la prétention d’être la prévision exacte de ce qui se passerait
lors d’une inondation, mais s’attache néanmoins à être le plus proche de la réalité. Il a été
construit :
- d’après les données que nous avons pu obtenir sur le terrain en rencontrant certains acteurs
du territoire : les élus, les employés municipaux, les gestionnaires des réseaux, des habitants,
des commerçants, et des entreprises. Ces données sont mises en évidence par des cadres de
couleur rose ;
- d’après les données transmises par nos commanditaires : la DIREN Centre et l’Equipe
Pluridisciplinaire du Plan Loire Grandeur Nature. Ces données, souvent d’ordre théorique,
sont différenciées du scénario par des cadres de couleur orangée ;
- d’après les rapports d’expérience d’inondations ayant eu lieu récemment en France (en
Bretagne et Saône en 1999 et 2001, dans le Gard en 2002) ;
- d’après le livre de M. VARAGNE, Le Jour où la Loire débordera…, qui relate les
événements qui pourraient avoir lieu lors d’une crue de même type, à Orléans.
Le scénario a donc pour but de faire apparaître les points faibles de la gestion de crise
si elle avait lieu actuellement, tant au moment de l’évacuation que pendant l’inondation et au
retour de crise.
Dégager les difficultés que rencontrent les communes et les habitants permettra de
proposer, en dernière partie de ce rapport, une stratégie de réduction de la vulnérabilité
destinée aux municipalités et aux habitants des communes inondables. En mettant en œuvre
les outils qu’elle propose, les acteurs de ces territoires pourront réduire leur vulnérabilité, et
faire face à une inondation plus efficacement qu’aujourd’hui.
N.B. : Un plan de La Ville-aux-Dames est disponible pour permettre de localiser les sites
mentionnés tout au long du scénario (page suivante).
84
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
PLAN DE LA VILLE-AUX-DAMES
85
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
I.
PHASE D’ÉVACUATION
A- DE L’ANNONCE DE LA CRUE A LA DÉCISION PREFECTORALE
D’ÉVACUATION í SAMEDI 10 - MARDI 13 SEPTEMBRE 2005
1-
Très fort débit au Bec d’Allier (Samedi 10 septembre 2005)
La Loire atteint un débit de 8 500 m3/s au Bec d’Allier, en aval de Nevers (58), ce
qui correspond à une crue cinq-centennale.
Carte 1: La Loire Moyenne : du Bec d'Allier à Angers
Informé par le réseau Cristal, le Service de Prévision des Crues (SPC) de la DIREN
et Météo France préviennent la Préfecture d’Indre-et-Loire (37) que ce niveau de débit risque
d’entraîner une forte crue de la Loire d’ici six jours à Tours. En effet, la vitesse de
propagation de l’onde de crue entre 6 000 m3/s et 8 500 m3/s est de l’ordre de 3,3 km/h
(80 km toutes les 24 heures)62. Le SPC informe le Préfet et son équipe qu’une telle vitesse
pourra être à l’origine d’une ou de plusieurs brèches sur son territoire.
Avec un tel débit, les cotes de niveau d’eau atteindront rapidement sept mètres dans le
lit de la Loire par rapport au niveau de l’étiage, cote qui correspond à la décision d’évacuer
toutes les populations résidant en zone inondable63.
Le Préfet déclenche le Plan de Secours Spécialisé Inondations (PSSi) et forme la
« cellule restreinte » dans ses locaux du Service Incendie Défense et Protection Civile (SIDPC). Cette cellule a pour but d’anticiper les inondations sur les sites sensibles, et de suivre
l’évolution de la situation.
62
63
Préfecture d’Indre-et-Loire, Plan de Secours Spécialisé - inondations, Tours, 2002, p.11
Voir Partie I : Anticipation et gestion de crise, p.36
86
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
2-
Gien sous les eaux (lundi 12 septembre – 22h00)
Le Préfet sait que lorsque Gien commence à être inondé, il dispose de moins de trois
jours pour prendre des mesures préventives.
Conscient de la gravité de la situation (l’inondation éventuelle concerne 115 000
habitants, 44 450 logements, 4 690 entreprises, 331 équipements collectifs, 11 stations d’eau
et 380 hectares en culture dans le secteur Tours Amont (Montlouis-sur-Loire, La Ville-auxDames, Saint-Pierre-des-Corps, Tours, La Riche)64, le Préfet se voit dans l’obligation de
prendre dès le lendemain un arrêté préfectoral d’évacuation de la population habitant en
zone inondable dans les communes situées entre Montlouis-sur-Loire et Tours (Tours n’est
pas évacuée car la ville est protégée par l’autoroute A10 batardée). L’évacuation de toute la
population devra avoir lieu dans une période de 72 heures.
S’appuyant sur le Règlement Départemental d’Annonce des Crues et de Transmission
des Avis de Crues, le Préfet tente de contacter tous les acteurs du territoire pour les convoquer
à une réunion, le lendemain matin. Ce relais d’information est difficile à réaliser à cause :
„ de la complexité et de la longueur de la chaîne d’alerte ;
„ de la non mise à jour des documents, obligeant à rechercher les nouvelles
coordonnées de certains acteurs65.
Si l’inondation a réellement lieu, d’après les brèches qui se sont historiquement
produites, c’est à Conneuil, au Nord-est de La Ville-aux-Dames que la digue cèdera car la
vitesse de l’eau y est plus importante. Le PPRi informe que toute la commune de La Villeaux-Dames est en zone inondable.
Il faut envisager de faire évacuer la population de La Ville-aux-Dames dans son
ensemble.
3„
Mardi 13 septembre 2005 : la décision d’évacuation
Renforcement de la cellule de crise restreinte par la mise en place d'un P.C. fixe
(cellule de crise préfectorale) délocalisé à Saint-Cyr-sur-Loire, dans les locaux du
Secrétariat Général pour l’Administration de la Police, rue du Mûrier66. Les locaux
du SID-PC sont à Tours en zone inondable, il apparaît donc plus judicieux à la
Préfecture de se déplacer en prévision d’une éventuelle inondation de Tours.
a) Information des acteurs des territoires concernés
En début de matinée, le Préfet, avec la DIREN, organise une réunion interne qui a
pour but :
„ de relayer l’ordre d’évacuation à tous les acteurs du territoire ;
„ de mobiliser des renforts supplémentaires (venant d’autres régions et d’autres
pays, en appliquant l’accord d’assistance réciproque au niveau européen qui donne
le droit à l’État qui subit une catastrophe d’obtenir des renforts des nations cosignataires, Allemagne et autres pays européens.)67 ;
„ de s’interroger sur les lieux d’accueil potentiels pour la population évacuée.
64
Préfecture d’Indre-et-Loire, Plan de Secours Spécialisé - inondations, Tours, 2002, p. 27
Voir Partie I : II- La Crise et la post-crise : La gestion de la fonction résidentielle en temps de crise. p.28
66
Préfecture d’Indre-et-Loire, Plan de Secours Spécialisé - inondations, Tours, 2002, p. 50
67
Accord mis en œuvre pour la première fois lors des crues du Gard en 2003 (source : Colloque d’Arles,
03/12/04, Synthèse des Interventions)
65
87
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
Les acteurs concernés sont :
„
les services déconcentrés de l’Etat :
‡ DDE ;
‡ DRIRE ;
‡ DDASS ;
‡ DDAF ;
‡ DRAC ;
‡ Chambres Consulaires.
„
les collectivités territoriales :
‡ Municipalité :
Ɠ Maires (dont celui de La Ville-aux-Dames) ;
Ɠ services municipaux.
‡
Services Intercommunaux :
Ɠ La Communauté de Communes de l’Est Tourangeau (la CCET) ;
Ɠ La Communauté d’Agglomérations Tourangelles : Tour(s)plus.
„
Les Grands Opérateurs :
‡ transports : SNCF et responsables des transports en commun ;
‡ EDF-GDF ;
‡ France Telecom ;
‡ La Générale de Eaux.
„
La Sécurité et la santé :
‡ police ;
‡ gendarmerie ;
‡ pompiers ;
‡ SDIS ;
‡ centre hospitalier régional ;
‡ SAMU ;
‡ SMUR.
„
Les Services de gestion de la Loire :
‡ EPL ;
‡ gestion des barrages.
„
Autre :
‡
rectorat.
b) Relais de l’annonce préfectorale d’évacuation par les municipalités
Le Maire, dans la chaîne officielle d’alerte, est responsable de l’évacuation de ses
administrés, ordonnée par le Préfet. Il doit donc annoncer l’évacuation et veiller à ce qu’elle
se déroule au mieux.
88
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
A La Ville-aux-Dames, l’annonce d’évacuation est difficile à réaliser. En effet, à
cause d’un manque réel de préparation, la municipalité perd un temps considérable :
„ à réunir tout le personnel communal nécessaire à la bonne gestion de l’annonce de
l’évacuation. Elus et services municipaux seront difficilement disponibles en
septembre car l’astreinte inondation se calque sur l’astreinte salage (de décembre à
mars) ;
„ à chercher du matériel pour transmettre l’alerte sonore :
‡ aucune autre sirène que celle des pompiers n’est prévue ;
‡ La Ville-aux-Dames ne possède que peu de matériel :
Ɠ aucun mégaphone amovible ;
Ɠ un seul EMA (Ensemble Mobile d’Alerte, voiture munies de hautparleurs circulant dans les rues) : celui de la Police Municipale.
„ à transmettre un message clair à la population :
‡ incompréhension du signal transmis par la sirène. La population n’est
en effet pas préparée à ce genre d’alerte et n’en connaît donc pas la
signification. Ce moyen est donc inefficace, et devient même paniquant
pour certaines personnes ;
‡ un message est diffusé par les mégaphones disponibles sur la commune.
Les habitants n’étant pas préparés, ils ne portent pas grande attention à ce
message :
« La commune va être touchée par une inondation dans les prochaines 72
heures. L’évacuation de la ville a été décidée ; nous vous demandons donc
de fermer le gaz, l’électricité et l’eau. Prenez le minimum dont vous aurez
besoin pendant deux semaines : papiers personnels, médicaments
indispensables, vêtements de rechange, nécessaire de toilette. Dans tous
les cas, après l’évacuation, personne n’aura l’autorisation de revenir sur
la commune pour chercher ce qui lui manque. Avant de partir, veillez à
bien fermer vos portes à clef. Si vous ne connaissez personne susceptible
de vous héberger pendant les deux prochaines semaines, contactez la
mairie. » (Ce message est inspiré de celui du PSC de La Ville-auxDames68, à l’état d’ébauche actuellement).
Dans la précipitation et le plan de circulation de crise n’étant pas encore terminé69,
certaines rues ne sont pas couvertes par l’annonce ; certaines personnes ne sont alors pas
prévenues :
„ celles résidant dans des groupements d’habitat isolé ;
„ celles travaillant au moment de l’annonce (près ou loin de La Ville-aux-Dames).
Par exemple, sur La Ville-aux-Dames, les logements isolés sont situés principalement :
- au Nord Ouest de La Boisselière
- au Nord Est du lieu dit Les Renaudières
- à l’Est de la CD 142
- etc.
En 1999, la majorité des actifs de La Ville-aux-Dames (85,4 %) travaillaient dans une autre
commune que la leur, et pour 95 % d’entre eux, dans la même unité urbaine ou dans le même
département. 4,2 % des habitants de La Ville-aux-Dames travaillent hors du département.
68
69
Voir annexe : Exemple d’un message d’alerte dans le PSC de La Ville-aux-Dames
Plan à l’état d’ébauche actuellement dans le PSC de La Ville-aux-Dames
89
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
Lors d’une telle crise, le Maire peut aussi décider de déclencher l’annonce
d’évacuation avant même que le Préfet ne le décide70.
Lorsque le Préfet ordonne l’évacuation (souvent quand le problème concerne plusieurs
communes du département), il donne au Maire la responsabilité des opérations sur sa
commune. C’est le cas de La Ville-aux-Dames.
Si le Maire refuse l’évacuation de sa commune, alors le Préfet prend la direction des
opérations à la place du Maire.
c) Information des populations par les médias
Le Préfet, chargé de transmettre l’information au grand public, organise une
conférence de presse, après sa réunion avec les acteurs locaux, où sont convoqués :
„ les journaux locaux (La Nouvelle République) ;
„ les radios locales (Radio Béton) et nationales (Radio France) officiellement
responsables du relais de cette alerte ;
„ les médias télévisés (France 3 Région).
L’alerte de crue et l’ordre d’évacuation sont retransmis en direct par les médias locaux
aux populations. Les médias nationaux sont, eux, moins impliqués dans cette retransmission :
„ on assiste à un phénomène de dilution de l’information. Des inondations se sont
déjà déroulées en amont de Tours, à Nevers, à Gien, et l’intérêt médiatique
diminue ;
„ les informations concernent essentiellement la ville de Tours, sans prendre en
compte les communes plus petites aux alentours comme La Ville-aux-Dames ;
„ les informations sont incomplètes ou erronées parce que les médias n’ont euxmêmes pas suffisamment d’éléments ;
„ la rupture de brèche n’est encore qu’une supposition, et ce, 72 heures à l’avance ;
les médias ne transmettent pas l’information très rapidement ;
d) Premières réactions de la population face à cette annonce
Les habitants, une fois mis au courant, rejettent cette information et ne croient pas
leurs élus :
„ sentiment d’être protégés par les digues (ils ne pensent pas qu’une inondation telle
que celle de Gien puisse se dérouler chez eux). La levée de la Loire a développé un
sentiment trompeur de sécurité. Cette digue de plus de sept mètres de hauteur
« cache » la Loire et les gens ont effacé l’image du fleuve de leur cognition ;
„ refus d’accepter une telle éventualité puisque ni eux, ni les générations précédentes
n’ont vécu une telle situation (même si l’Histoire rappelle que les digues peuvent
rompre - crues du XIXème siècle)71 ;
„ aucune preuve concrète du bien-fondé de la décision préfectorale :
‡ le fonctionnement de la commune est tout à fait normal ;
‡ malgré les pluies continues de ces derniers mois, il fait beau.
70
71
Voir Partie I : II- La Crise et la post-crise : La gestion de la fonction résidentielle en temps de crise. p.28
Voir Partie I : I-C. Historique des crues de la Loire p.17
90
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
La propagation d’une crue dans la Val de Loire est rapide, et surtout brutale comme le montre
l’hydrogramme ci-dessus (les délais de propagation sont les mêmes pour une crue cinqcentennale que pour la crue cent-septentennale ici présentée, seules les hauteurs d’eau
changent). Cinq jours avant le pic de crue, le niveau de la Loire dans son lit est encore très
bas. Lorsque la crue est à son maximum à Gien, il faut moins de trois jours pour qu’il en soit
de même à Tours (et donc à La Ville-aux-Dames).
Il n’y a pas de connaissance, et encore moins de conscience du risque chez les habitants de La
Ville-aux-Dames :
- les habitants rencontrés sur La Ville-aux-Dames (avril-juin 2005) ne se sentent pas, en
grande majorité, concernés par une inondation produite par rupture de digue ;
- ayant connu une inondation due à une remontée d’égouts il y a quelques années, ils
n’imaginent pas avoir des hauteurs d’eau chez eux plus importantes que celles qu’ils ont déjà
connues, de l’ordre de 50 cm, voire 1 m pour les moins chanceux ;
- ni le personnel de la mairie, ni les habitants rencontrés ne savent où se trouvent les repères
de crue de la commune (et en ignorent même l’existence).
91
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
B- PREPARATION A L’ÉVACUATION (13 septembre au matin –
expiration du délai d’évacuation : 15 septembre au soir)
1-
Les priorités d’évacuation en fonction des zones
Pendant l’organisation de l’évacuation, les services municipaux se rendent compte que
la commune ne sera pas inondée simultanément dans sa totalité :
„ les zones les plus proches de la brèche seront les premières touchées, laissant à
peine trois heures supplémentaires aux plus éloignées ;
„ l’eau s’écoulera d’une certaine manière, mais la commune ne s’est jamais
renseignée pour savoir comment.
Pour définir les zones prioritaires à l’évacuation, la municipalité consulte le seul
document qui est à sa disposition : le PPRi. Elle choisit l’ordre d’évacuation en fonction
des zones d’aléas. Les populations habitant dans les zones d’aléa très fort seront évacuées en
premier, et celles habitant dans les zones d’aléa faible le seront en dernier.
La connaissance de l’Atlas des zones inondables72, les réunions de travail avec les
services de l’Etat et la lecture du PPRi permettent à certains membres de la municipalité de
prendre conscience qu’il faut évacuer toute sa commune. Ces membres informent alors tous
les élus et les employés municipaux qui ne sont pas conscients de cette nécessité.
Malheureusement, la municipalité dans son ensemble n’a rien préparé dans ce sens.
Comme elle n’a que très peu de temps et de moyens pour prévenir les habitants concernés,
l’évacuation risque fortement de s’effectuer dans « le désordre » (si elle arrive à convaincre
ses administrés de quitter leur logement).
La municipalité doit d’ores et déjà prendre en compte les personnes qui n’auront pas
de solution de relogement. Elle demande donc à Montlouis-sur-Loire73 de se préparer à
accueillir cette population. Un problème est posé à Montlouis-sur-Loire car la municipalité de
La Ville-aux-Dames ne peut pas déterminer le nombre de personnes qui vont nécessiter cet
accueil.
2-
Comportement de la population
a) Réticence importante de la population
Durant les trois jours suivant l’alerte d’évacuation, les habitants ne croient toujours
pas à l’inondation promise, et ce malgré les efforts de communication entrepris par la
municipalité. Ils ne se résignent donc pas à préparer l’évacuation qui leur est imposée :
„ ils ne s’imaginent pas quitter leur logement ;
„ ils ne savent pas où ils pourraient aller ;
Responsable de la sécurité des habitants sur le territoire communal, la municipalité est
dans l’obligation des les faire tous évacuer, et doit trouver des moyens d’y parvenir jusque
dans les dernières heures. Certains habitants adoptent un comportement agressif voire même
violent.
72
Atlas consultable à l’adresse : http://www2.centre.ecologie.gouv.fr/azi1/index.htm
Voir annexe : cartes des aléas des vals de Tours, de Luynes et de Villandry
73
Convention qui devrait être signée entre les deux communes au cours du mois de juillet 2005 pour l’accueil à
Montlouis-sur-Loire des sinistrés de La Ville-aux-Dames (source : entretien téléphonique avec Mme MASSON,
adjointe au Maire chargée de l’Environnement, le 14 juin 2005).
92
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
La municipalité va se trouver face à un réel problème. Elle ne peut pas être sûre que
l’ordre d’évacuation sera suivi d’effets chez les habitants. Il lui faudra donc :
- convaincre ses administrés ;
- utiliser la force (police, gendarmerie, armée), ce qui est peu réaliste. On estime qu’il faut au
minimum deux agents des forces de l’ordre pour évacuer une personne. Il est évident qu’il
n’y aura pas assez de personnel pour toutes les personnes à évacuer sur le Val (communes
de Montlouis-sur-Loire, Saint-Pierre-des-Corps, La Ville-aux-Dames : au moins 25 000
habitants sans compter l’éventuelle évacuation de Tours.).
Ce sera d’autant moins réalisable à La Ville-aux-Dames où il n’y a qu’un policier communal
et une secrétaire.
b) Un climat de tension qui augmente
Même si les habitants ne croient pas au besoin d’évacuer :
questionnement et début de panique chez les habitants : comment s’y prendre si
l’évacuation doit vraiment avoir lieu ?
„ saturation des réseaux téléphoniques (téléphonie fixe et mobile) :
‡ les habitants cherchent à contacter leurs proches susceptibles de les
accueillir et de les héberger ;
‡ ils téléphonent à leurs connaissances (voisins, etc.) habitant eux aussi sur
La Ville-aux-Dames, pour savoir s’ils sont au courant et comment ces
derniers réagissent ;
‡ ils veulent aussi contacter leur famille et amis pour les prévenir de leur
situation et recevoir du soutien, ou reçoivent les appels de ces derniers qui
s’inquiètent ;
‡ ils cherchent enfin à joindre diverses personnes pour bénéficier d’un
service ou d’une prestation : saturation des lignes téléphoniques ;
‡ à la mairie, les six lignes téléphoniques sont surchargées. Il est impossible
de contacter le personnel municipal.
„ la commune de La Ville-aux-Dames est très peu touristique. C’est une chance pour
la municipalité car elle n’a pas à gérer leur évacuation, qui serait d’autant plus
difficile à cause de la barrière de la langue.
„
Il existe seulement deux établissements touristiques à La Ville-aux-Dames, situés au Nord-est
de la commune :
- le camping des Acacias ;
- l’hôtel-restaurant « Au joyeux pêcheur ».
3-
Préparation des habitants
La crue se rapproche du Val de Tours, et quelques habitants commencent à se préparer
à l’évacuation. Par effet de chaîne, les habitants de toutes les communes touchées par
l’annonce d’évacuation commencent à prendre conscience qu’il leur faudra vraiment quitter
leur logement. Les premières préparations ont lieu dans la panique. Il ne leur reste que peu de
temps (deux jours à peine) pour s’organiser.
Etant donnée l’absence de représentation des habitants de La Ville-aux-Dames des
effets qu’une crue de type cinq-centennale peut produire, on ne peut affirmer qu’ils voudront
évacuer. Il en va de même pour les communes voisines.
93
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
a) Protection des biens et du logement
„ mise à l’abri, à l’étage quand il y en a un, des biens transportables (peu lourds),
même si cet étage risque d’être inondé. Les maisons de plain-pied posent alors un
problème car aucun bien ne peut y être protégé ;
„ surélévation des autres biens de 60 cm (meubles, etc.) :
‡ besoin de matériel et de matériaux spécifiques (parpaings, briques, etc.).
„ étanchéification et batardage des logements :
‡ besoin de matériel et de matériaux spécifiques (ciment, planches, joints,
mastic, sable, etc.) ;
‡ les magasins de bricolage accessibles sont alors pris d’assaut et dévalisés.
„ les habitants de toute la zone à évacuer cherchent aussi à emporter les biens non
protégés avec eux. Les entreprises de location de camions et de camionnettes des
environs sont prises d’assaut. Les personnes n’ayant pas pensé, n’ayant pas les
moyens de louer des camions ou n’en ayant pas trouvé, entassent un maximum
d’effets personnels dans leur(s) propre(s) véhicule(s).
Là encore on se rend compte que les habitants que nous avons interrogés n’ont aucune
connaissance des effets d’une inondation et en particulier des hauteurs d’eau qui vont toucher
leur logement. Il prévoient de :
- mettre leurs biens sur des parpaings (élévation maximale : 60 cm), ce qui ne permet pas de
les protéger quand les hauteurs d’eau sont de l’ordre de 2 à 4 mètres ;
- batarder ou étanchéifier leur logement, ce qui n’a d’efficacité que si les hauteurs d’eau sont
inférieures à 1 mètre et si l’on peut pomper au retour. Au dessus d’1 mètre, la pression de
l’eau est trop forte et le logement ne résiste pas.
On note la présence d’un seul magasin susceptible de fournir des matériaux de construction à
La Ville-aux-Dames
Nom de l'entreprise
M. Bricolage
Type de service
Adresse
N° de téléphone
Commerce de bricolage (gros et détail) ZAC des Fougerolles
02 47 44 22 20
et seulement deux entreprises aptes à louer des véhicules :
Nom de l'entreprise
Type de service
Adresse
N° de téléphone
VIA Location
Location de camions ZI des Yvaudières
02 47 44 47 18
M.BOURDIN
Déménagement
02 47 44 69 36
29, rue Jeanne d'Arc
94
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
b) Complexité des préparations pour certains habitants
„ les personnes exerçant leur activité professionnelle, libérale ou commerciale, sur
La Ville-aux-Dames, et qui habitent la commune, doivent à la fois protéger leurs
biens personnels et leurs biens professionnels ;
„ les personnes seules et les familles monoparentales ont elles aussi plus de mal à
préparer leur évacuation. Les premières ne bénéficient pas de l’aide d’un conjoint.
Quant aux dernières, elles doivent à la fois s’occuper de leurs enfants et mettre
leurs biens en sécurité.
A La Ville-aux-Dames74 :
13,5 % des ménages sont composés d’une seule personne ;
6,4 % des ménages sont des familles monoparentales.
c) Ravitaillement en produits de première nécessité
„
ravitaillement en nourriture et en produits jugés utiles lors d’une crise. Tous les
habitants comptent accumuler le plus de vivres et autres produits utiles dès
maintenant afin de pouvoir en bénéficier avant leur évacuation mais surtout à leur
retour. Les magasins de toute la zone sont pris d’assaut :
‡ achat de : eau, sucre, farine, conserves, huile, lait, pâtes, riz, pain ;
‡ achat de : bougies, lampes électriques, piles.
48 heures après l’alerte, il devient très difficile de s’approvisionner en nourriture
de première nécessité ainsi qu’en matériaux et matériel de bricolage, tant ces
produits ont été vendus en masse durant les deux derniers jours ;
„
saturation des stations d’essences suite à la rumeur d’une pénurie de carburant.
Les habitants jugent nécessaire de faire le plein de carburant avant d’évacuer les
lieux alors que la plupart ont assez d’essence pour rejoindre les structures
d’accueil.
Il n’y a pas d’épicerie sur le territoire de La Ville-aux-Dames.
Toutefois, on y trouve une grande surface Leclerc, associée à une station-service (la seule sur
la commune).
Nom de l'entreprise
Type de service
Centre Leclerc
Supermarché-Hypermarché
Station-service
Commerce de détail de carburants
74
Adresse
N° de téléphone
ZAC des Fougerolles
02 47 32 53 20
Source : PLH, 1999
95
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
d) Conséquences de toutes ces préparations sur l’ensemble du territoire
„
saturation du réseau routier et impossibilité de se déplacer dans toutes les
communes de la zone inondable :
‡ création d’embouteillages dus :
Ɠ à la présence de nombreux véhicules sur toutes les communes
riveraines, accompagnée de leur stationnement anarchique dans les
rues ;
Ɠ aux allers-retours des zones inondables vers les zones non
inondables pour mettre un maximum de biens à l’abri de même que
pour faire des achats (qu’il faut faire de plus en plus loin, les stocks
d’aliments et de matériaux les plus demandés étant les uns après les
autres dévalisés dans les magasins les plus proches).
‡ survenue d’accidents dans cette situation de panique. Les professionnels
de la santé (SAMU, SMUR) et les pompiers sont alors appelés :
Ɠ manque de moyens et d’effectifs : tout le personnel présent sur le
territoire est déjà débordé par l’évacuation des personnes fragiles
(personnes âgées, personnes handicapées) ;
Ɠ une partie du personnel est elle-même concerné par l’inondation ;
Ɠ difficultés de déplacement pour ces professionnels : toutes les voies
de la zone inondable sont saturées.
„ La gestion des flux d’habitants est difficile. La municipalité envisage de faire
appel aux forces de police pour gérer la « sur-clientèle » dans les magasins. Mais
elle se heurte à un manque d’effectifs. Les forces de l’ordre sont déjà débordées
par la gestion des évacuations :
‡ convaincre les habitants de quitter leur logement ;
‡ organiser la circulation ;
‡ préparer les centres d’accueil.
Non seulement les habitants de La Ville-aux-Dames ne peuvent que très difficilement
circuler à l’intérieur de leur commune tant les embouteillages sont nombreux et le désordre
est complet, mais ils ne peuvent pas non plus sortir de la commune.
En effet, peu de routes permettent d’évacuer la commune : ces voies emmènent toutes
vers Saint-Pierre-des-Corps ou Montlouis-sur-Loire, qui connaissent les mêmes problèmes
d’encombrement que La Ville-aux-Dames.
4-
La municipalité est débordée
Parallèlement aux bouleversements déclenchés sur son territoire, on se rend compte
que le personnel communal peine à faire face à cette situation de crise :
„ absence de certains employés municipaux qui sont personnellement concernés
par la crue à venir ;
„ employés non formés à ce genre de situation entraînant la désorganisation du
personnel présent et celle des habitants qui n’obtiennent pas de réponse précise à
leurs questions.
La municipalité doit pourtant mener diverses actions, toutes très importantes pour la
phase d’évacuation :
96
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
a) Evacuation des personnes en difficulté qui ont été recensées
L’évacuation de ces personnes est difficile à réaliser :
„ l’évacuation des personnes fragiles est du ressort de plusieurs acteurs. Il faut les
mettre en relation et répartir les taches entre :
‡ les agents municipaux ;
‡ les organismes spécialisés comme la DDASS ;
‡ les pompiers.
„ le recensement par la municipalité de ces personnes fragiles s’avère
incomplet75. On peut être certain que les registres des établissements spécialisés
sur le territoire, tels que les maisons de retraites, seront à jour. Il est par contre
impossible de vérifier si toutes les personnes fragiles habitant à domicile ont
bien été recensées pour être prises en charge et évacuées :
‡ personnes à mobilité réduite (personnes âgées dépendantes, handicapés
moteurs, etc.) ;
‡ personnes dont l’état de santé est fragile ;
‡ celles dont le temps de réaction est long ;
‡ celle étant dans la difficulté voire l’incapacité de mettre à l’abri leurs biens.
Avec des difficultés plus grandes que les autres habitants face à une telle
situation, ces personnes fragiles acceptent moins bien l’évacuation. Elles ont donc
besoin d’une aide extérieure, mais se retrouvent seules : la plupart des personnes
susceptibles de les aider sont très souvent déjà occupées à la protection de leurs
propres biens.
„ Difficultés rencontrées par le personnel lors de l’évacuation :
‡ ces personnes fragiles peuvent avoir un comportement imprévisible et
demandent donc un personnel qualifié et du matériel spécialisé ;
‡ difficulté d’accès aux logements des personnes en difficulté :
Ɠ balisage des routes non respecté par les autres habitants : aucune voie
prioritaire pour les secours n’est disponible ;
Ɠ les embouteillages créés par les allers-retours des habitants, gênent
considérablement le passage des véhicules de secours (VSAB,
Ambulances, etc.).
Un recensement des personnes fragiles de La Ville-aux-Dames a été effectué au moment de la
mise en œuvre du Plan de Secours Communal (encore aujourd'hui à l’état de projet).
La Ville-aux-Dames ne possède sur son territoire qu’une maison de retraite : La MAFPA.
Cependant, l’accès à cet établissement est très difficile car la route y menant est très étroite,
tourne à angle droit et est de plus sans issue :
Voie d’accès à la MAFPA : une rue à angle droit et sans issue
75
Seul le recensement des personnes handicapées a été effectué dans l’ébauche du PSC de La Ville-aux-Dames.
97
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
b) gestion de l’information
Malgré ses faibles effectifs, les services municipaux de La Ville-aux-Dames essaient
de continuer leurs rondes pour vérifier que toute la population est avertie. De plus, ils vérifient
que les entreprises et les professions libérales installées sur le territoire protègent leurs locaux
et leur matériel.
La Ville-aux-Dames comprend deux Zones Industrielles (la ZI du Bois des Plantes et
la ZI des Yvaudières) et une Zone d’Aménagement Concerté (la ZAC des Fougerolles).
On compte aussi plusieurs dizaines de commerçants et professions libérales insérés
dans le tissu urbain76.
c) gestion des « déménagements »
organisation de la municipalité quant à sa propre délocalisation pour être en
mesure de continuer à gérer la crise une fois l’eau arrivée ;
„ chercher des lieux de repli pour proposer aux habitants des logements
provisoires ;
„ une fois trouvées, ces structures d’accueil sont à équiper en :
‡ personnel d’accueil ;
‡ matériel (lits, sanitaires mobiles, couvertures de survie, télévisions, jeux,
jouets, etc.) ;
‡ denrées alimentaires (nourriture, eau minérale et potable) ;
‡ matériel médical.
„
Pour son autogestion77 :
mise à l’abri, dans un premier temps (jusqu’au dernier moment), des documents à
l’étage de l’Hôtel de Ville ;
installation dans, dans un second temps, dans les locaux de la mairie de Montlouissur-Loire.
Lieux d’accueils actuellement prévus à Montlouis-sur-Loire 78 :
les bâtiments culturels et sportifs pouvant accueillir 1346 personnes : l’Espace Ligéria,
le Centre Culturel Pivert, le Centre de loisirs Arcadine, la MLC, la salle de danse, le Gymnase
Racault, le Gymnase Léo Lagrange, le Gymnase Mousset, le vestiaire de football, le complexe
sportif municipal, la salle de tennis couvert Françoise Durr ;
les écoles (560 places disponibles): E. Gerbault, R. Desnos, J. Ferry, Des Rallueres,
Arcadine, R. Lejeau ;
les logements privés (une centaine de lits) : 8 gîtes ruraux, 3 chambres
d’hôtes (Bienvenue au Château, Le Buisson et le Colombier), Le gîte d’étape Les Ecuries
d’Anadé et 2 meublés touristiques.
76
Voir annexe : Inventaire des services à La Ville-aux-Dames
Ebauche du PSC de La Ville-aux-Dames
78
Ebauche du PSC de La Ville-aux-Dames
77
98
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
On sait déjà qu’il n’y aura pas assez de place pour satisfaire toutes les demandes.
La Ville-aux-Dames compte en effet 4 647 habitants79, ce qui est minime comparé aux
plusieurs dizaines de milliers de personnes à évacuer dans le secteur de Tours Amont (La
Ville-aux-Dames, Saint-Pierre-des-Corps, Montlouis-sur-Loire, La Riche).
Toutes ces personnes cherchent elles-aussi des solutions d’hébergement sur les
communes non inondables. La mairie devra donc, en même temps qu’elle gère d’autres
problèmes, pallier ce manque de places et trouver rapidement d’autres moyens pour loger ses
habitants.
d) Gestion des établissements publics
protection des bâtiments publics appartenant à la commune (vérifier que les
bâtiments sont vides de personnes, couper les réseaux, etc.). Faute de temps et de
personnel, le matériel de fonctionnement, le mobilier, etc. sont restés sur place ;
„ fermeture de tous ses établissements publics.
„
A La Ville-aux-Dames, les établissements publics sont :
Nom de l'entreprise
Ecole élémentaire Marie Curie
Ecole maternelle Colette
Restaurant scolaire
Cimetière
Type de service
Enseignement primaire (écoles
maternelles et primaires)
Restauration collective sous contrat
Gestion d'installations funéraires
Centres de loisirs sans hébergement
(CLSH)
Gestion d'installations sportives
Gestion d'installations sportives
Gestion d'installations sportives
Gestion d'installations sportives
Gestion d'installations sportives
Gestion des bibliothèques
rue Colette
02 47 32 96 85
rue Colette
rue Colette
rue Colette
rue Colette
rue Colette
23, rue Marie Curie
02 47 32 86 44
02 47 44 74 35
02 47 44 33 49
02 47 32 05 06
02 47 44 74 35
02 47 32 72 18
Gestion de salles de réunion
23, rue Marie Curie
02 47 32 03 99
Ecoles de musique
Crèches et garderies d'enfants
Gestion de salles des fêtes
23, rue Marie Curie
23, rue Marie Curie
rue Marie Curie
02 47 44 86 43
02 47 32 72 38
en construction
Gestion d'installations sportives
rue Marie Curie
02 47 44 16 04
Gestion de salles de réunion
rue Bernadette Delprat
02 47 63 07 66
rue Bernadette Delprat
02 47 44 36 46
rue George Sand
02 47 63 07 71
Salle municipale Maryse Bastié Gestion de salles de réunion
rue George Sand
02 47 44 55 73
MAFPA : Résidence Jeanne
Jugan
1, rue Marie-Madeleine
Dienesch
02 47 44 87 00
CLSH
ESVD basket
Gymnase Lionel Delauney
Piscine
Tennis club
Tennis de table
Bibliothèque
Centre Socio-culturel Camille
Claudel
Ecole de musique CCET
Garderie
Salle des fêtes Maria Callas
Stade de football Michel
Hidalgo
Salle municipale Bernadette
Delprat
Mairie
Salle municipale George Sand
79
Service politique, d'action sociale,
urbanisme
Gestion de salles de réunion
Accueil des personnes âgées
Adresse
N° de téléphone
103 , rue Jeanne d'Arc
02 47 44 37 78
103 bis, rue Jeanne d'Arc
02 47 44 43 17
103 bis, rue Jeanne d'Arc
02 47 44 41 73
rue Jeanne d'Arc
-
Source : INSEE 1999
99
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
C- EXPIRATION DU DÉLAI D’ÉVACUATION : LE DÉPART DES
HABITANTS
1-
Les habitants « sur le départ »
a) Les préparations non terminées
Le message d’alerte accordait 72 heures pour évacuer, et de ce fait, les habitants n’ont
pas quitté la commune avant la fin de ce délai. Vécue pour chacun comme un véritable
traumatisme, l’évacuation est en effet retardée le plus possible.
„
remise en question du caractère sérieux de cette alerte :
‡ les habitants pensent que cela correspond à mauvaise décision de leurs
élus ;
‡ scepticisme quant à l’utilité de l’évacuation.
„
augmentation de la tension au sein de la population due :
‡ à l’agitation dans les rues ;
‡ au fait que les habitants ne croient toujours pas à l’inondation ;
‡ aux préparations non terminées (pour leur logement, les commerces)
Ɠ par curiosité, les habitants vont voir par eux-mêmes la montée des
eaux qui n’est pas encore extraordinaire (voir hydrogramme p.91)
et perdent du temps dans leurs préparations ;
Ɠ Quelques commerces de proximité sont encore ouverts, ne pouvant
se permettre de manquer ces précieux jours de travail. Leur marge
de bénéfices n’est souvent pas très importante alors ils profitent de
la grande affluence pour vendre leur marchandise et « vider leurs
stocks ». Ils n’utilisent donc pas ce temps pour se protéger et ne
sont pas prêts au moment du départ.
A La Ville-aux-Dames, on compte trois boulangeries-pâtisseries et une charcuterie
(qui fait traiteur également).
Nom de l'entreprise
M.BROSSET
M.BROSSET
M.ROBYN-BERDER
M.LARVOL
Type de service
Boulangerie-Pâtisserie
Boulangerie-Pâtisserie
Boulangerie-Pâtisserie
Charcuterie-Traiteur
Adresse
93, rue Jeanne d'Arc
93, rue George Sand
132, rue George Sand
34, rue Maryse Bastié
N° de téléphone
02 47 46 24 92
02 47 44 37 08
02 47 44 36 37
02 47 44 36 11
100
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
b) Un départ en voiture difficile
La fin du délai approchant, on peut espérer que la plupart des habitants se résignent
finalement à quitter définitivement les lieux. Il en est de même pour la majorité des habitants
des communes voisines.
De nombreux embouteillages se constituent sur les routes menant à l’extérieur de la
zone inondable. Ils sont aggravés par :
„ le manque de cohérence entre le plan préfectoral de circulation de crise et
ceux parfois mis en place localement ;
„ la circulation habituelle qui continue à s’écouler, et notamment les nombreux
poids lourds.
Un climat de tension se fait ressentir, allant même jusqu’à des altercations entre
automobilistes.
Les deux voies les plus fréquentées correspondent aux principales liaisons avec
Tours et Montlouis-sur-Loire:
- la RD 751 (levée de la Loire, au Nord de la commune) : 12 900 véhicules / jour et 5,6 % du
trafic correspondent à des poids lourds.
- La RD 140 (levée du Cher, au Sud de la commune) : 17 268 véhicules / jour et 9,7 % du
trafic correspondent à des poids lourds.
Deux autres voies sont importantes, mais dans une moindre mesure :
- La RD 142 (liaison Nord-Sud, via la ZAC des Fougerolles) : 9 032 à 9 471 véhicules / jour,
dont 11,7 % du trafic correspondent à des poids lourds
- La RD 141 (avenue Marie Curie, liaison Nord-Sud, interne, via la Z.I. des Yvaudières) :
3 858 véhicules / jour
D’autres routes seront utilisées de manière importante lors de l’évacuation :
- L’avenue Jeanne d’Arc (liaison Ouest Est en direction de Montlouis-sur-Loire, au Nord des
voies ferrées)
- L’avenue George Sand (liaison Ouest Est en direction de Montlouis-sur-Loire, au Sud des
voies ferrées)
- la rue Louise Michel (liaison Ouest Est en direction de Montlouis-sur-Loire, au Sud des
voies ferrées)
Les possibilités d’échappatoire sont peu nombreuses à La Ville-aux-Dames, car il n’y a que
très peu de routes permettant l’évacuation, ce qui la ralentit et la rend particulièrement
difficile. Ce problème est augmenté par le fait que les habitants des communes alentours
doivent emprunter ces mêmes routes (en particulier Saint-Pierre-des-Corps qui se rendra vers
Tours Nord par la levée RD 751)
101
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
Carte 2 : Le réseau routier de La Ville-aux-Dames – hiérarchisation
102
Même si les routes permettant de se mettre à l’abri vers les coteaux, et celles permettant de traverser les fleuves,
paraissent nombreuses, il faut bien s’imaginer que sur ces routes se trouve l’ensemble de la population du Val de Tours, qui
vient s’ajouter à la circulation habituelle, trafic qui n’aura pas été stoppé.
Ce sont donc plus de 50 000 voitures particulières, ainsi que de nombreux camions et autocars qui circulent sur ces
voies, à côté de piétons, cyclistes ou autres motards. Les routes sont d’autant plus encombrées que certains des évacuants font
des allers-retours, ne sachant pas forcément où se diriger.
De cette façon, seuls les premiers partants ont pu quitter le Val sans attente ; les autres restent dans leur véhicule sans
pouvoir progresser facilement.
103
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
c) La population restant sur la commune
La municipalité se doute qu’il reste encore certaines personnes sur sa commune :
„ ceux qui veulent rester jusqu’au dernier moment pour finir les préparations ;
„ ceux qui sont retenus (perte d’un animal domestique, etc.) ;
„ les indécis ou réfractaires qui ne comprennent toujours pas l’intérêt de
l’évacuation.
En revanche, elle n’en connaît ni le nombre, ni leur localisation. Une partie de
population a été recensée, mais cela reste très largement insuffisant :
„ les personnes évacuées par les autorités, que ce soit par la gendarmerie, la police
ou les pompiers, ont été recensées ;
„ les personnes présentes dans les centres d’accueil ont aussi été comptabilisées ;
„ celles parties se loger par leurs propres moyens ne sont pas listées.
La seule solution reste de faire des « rondes ». Les autorités et les forces de l’ordre
sont de nouveau réquisitionnées pour balayer chacune des rues de la commune afin de
localiser les derniers habitants à évacuer. Mais il manque toujours des effectifs et les rondes
ne sont pas vraiment efficaces :
„ les forces de l’ordre sont débordées car elles doivent à la fois être présentes dans
les centres d’accueil et assurer la fermeture des routes ;
„ le processus de déploiement des hommes et des moyens militaires est très long. En
effet, le secteur de La Ville-aux-Dames, comme celui d’Orléans et de Blois,
dépend de la zone Ouest de défense, basée à Rennes. Ces forces de l’ordre sont
difficilement mobilisables parce que déployées sur d’autres secteurs depuis deux
jours (à Orléans et Blois notamment) ;
„ la force doit être employée pour ceux qui ne veulent vraiment pas partir.
2-
Mise en sécurité de la zone inondable
Quand la majorité des habitants sont partis, les autorités interdisent alors l’accès aux
zones inondables. Seules les personnes munies de laissez-passer accordés par la préfecture
(agents de la DDE pour surveiller la solidité des digues, forces de l’ordre, etc.) sont habilitées
à emprunter les axes fermés au public. D’autres agents s’appliquent à surveiller les rues afin
d’éviter au maximum les pillages.
Par ailleurs, en ayant fait la demande préalablement à la Générale des Eaux et à EDFGDF, la municipalité s’assure que les réseaux d’eau, d’électricité et de gaz sont bien coupés.
3-
L’arrivée dans les centres d’accueil
Les personnes fragiles sont redirigées vers les centres d’accueil situés en zone non
inondable auxquels viennent s’ajouter un grand nombre d’habitants n’ayant pu trouver une
solution d’hébergement auprès de leurs proches.
104
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
a) Centres d’accueil en cours de préparation
A l’arrivée dans les centres d’accueil, les personnes évacuées s’aperçoivent que ceuxci ne sont pas prêts. Le personnel d’accueil (composé du personnel municipal et de
personnes appartenant au milieu associatif) n’était pas suffisant et était bien souvent occupé à
évacuer la commune :
„ les réserves de nourriture et d’eau minérale sont faibles ;
„ peu de couvertures sont disponibles : elles ont été réparties entre l’ensemble des
centres d’accueil (qui hébergent les habitants de Saint-Pierre-des-Corps, La Riche,
Montlouis-sur-Loire, etc.) ;
„ peu de matériel de divertissement pour les enfants a été prévu (jeu ou jouet) ;
„ les sanitaires portables ne sont pas encore tous arrivés, ceux déjà sur place ne sont
pas nettoyés.
Les premiers arrivants, traumatisés par leurs dernières journées, sont donc face à
situation inconfortable, tendue alors qu’ils auraient besoin d’être rassurés.
„ ils ne savent pas encore combien de temps ils vont rester là ;
„ ils supposent et espèrent que le retour chez eux se fera relativement rapidement ;
„ beaucoup d’entre eux sont abattus par ce qu’ils sont en train de vivre.
De plus, les réserves en eau minérale et en nourriture s’amenuisent. Des livraisons
sont tout de même attendues pour le lendemain mais les habitants de La Ville-aux-Dames ne
sont pas les seuls dans cette situation et rien ne garantit qu’elles arriveront vraiment. Les
nourrissons, les enfants en bas âge et les personnes âgées vivent difficilement cette situation.
b) Manque de places
Dans les communes situées en zone non inondable, les centres d’accueil sont saturés.
Le délai d’évacuation est terminé et il n’y a toujours pas assez de places pour toutes les
personnes évacuées. De nombreuses personnes sont toujours à la recherche d’un
logement provisoire dans les communes d’accueil qui ne parviennent pas à trouver un lieu
encore libre. Des appels sont alors lancés aux particuliers pour héberger les évacués.
Les communes d’accueil sont débordées par les afflux de population venant de toute la
zone inondable, non seulement de La Ville-aux-Dames mais aussi de Saint-Pierre-des-Corps
qui compte 15 773 habitants80 (soit trois fois plus que La Ville-aux-Dames), La Riche,
Montlouis-sur-Loire, etc. (Tours n’est en principe pas inondée dans notre scénario, mais
l’évacuation de cette ville correspondrait à environ 100 000 autres personnes).
c) Des difficultés pour stationner les véhicules
Tous les habitants s’étant évacués eux-mêmes de La Ville-aux-Dames ou de SaintPierre-des-Corps arrivent dans les centres d’accueil avec leur propre voiture. Très rapidement,
l’espace entourant ces centres est saturé, les véhicules des habitants de La Ville-aux-Dames
viennent s’ajouter à ceux déjà mis à l’abri de l’eau par les habitants de Montlouis-sur-Loire
80
Source : INSEE, 1999
105
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
résidant au pied du coteau. On demande en plus aux habitants de déplacer les véhicules déjà
stationnés pour ouvrir des passages utilisables par les secours.
Cela engendre donc de nouvelles complications dans la circulation, cette fois dans les
zones non inondables, ce qui agace les sinistrés.
d) Un climat tendu dans les structures d’accueil
Toutes les personnes ayant été dirigées dans les mêmes centres d’accueil, des
problèmes de cohabitation se font ressentir :
„ des nourrissons empêchent certaines personnes âgées de dormir ;
„ des enfants turbulents énervent certaines personnes âgées ;
„ les sinistrés sont irrités par la surpopulation.
On se rend compte que certaines personnes nécessitent des locaux et du personnel
spécialisés. De ce fait, elles auraient du être directement transportées vers les hôpitaux :
„ celles diminuées physiquement et nécessitant des soins particuliers (PMR,
personnes âgées, femmes enceintes, personnes dialysées, etc.) ;
„ les personnes présentant un comportement anormal (troubles mentaux,
comportement agressif voire violent de celles qui ont mal vécu leur évacuation,
etc.).
Les employés municipaux appuyés par la DDASS lancent un appel aux hôpitaux et
aux cliniques de la région pour accueillir les personnes les plus fragiles, afin de leur
apporter des soins mais aussi dans le but de préserver un climat acceptable au sein des
structures d’accueil, ces personnes doivent être de nouveau évacuées. Mais :
„ certaines de ces structures sont déjà inondées et sont en train d’évacuer ;
„ les autres sont débordées :
‡ par les patients hospitalisés avant la crise ;
‡ par ceux déjà arrivés pendant la crise (accidents, malaises, etc.).
Des lits de fortune sont alors installés dans les couloirs.
„
de nombreuses difficultés apparaissent lors du transfert :
‡ nombreuses routes coupées pour la sécurité de tous ;
‡ méconnaissance des itinéraires de déviation empruntables ;
‡ manque de véhicules et de matériel pour ce transport (brancards,etc.)
‡ peu de personnel disponibles : présence des pompiers, des gendarmes, etc.
Ils sont indispensables au maintien d’un climat favorable au sein des
centres d’accueil. Ils apportent :
Ɠ des soins ;
Ɠ du réconfort ;
Ɠ une certaine forme d’autorité.
106
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
D’après le Service Urbanisme de la Municipalité de Tours81 :
Certains hôpitaux et cliniques de l’agglomération tourangelle sont sous la menace d’une
inondation (si les batardeaux protégeant la ville de Tours cèdent eux aussi). Ils sont
classés en aléa faible dans le PPRi du Val de Tours – Val de Luynes :
- l’hôpital Clocheville (49 boulevard Béranger 37 000 Tours) ;
- le CHU Bretonneau (2 boulevard Tonnellé 37 000 Tours) ;
- la clinique des Dames Blanches (37 rue Georges Courteline 37 000 Tours) ;
- la clinique St Augustin (22 rue des Ursulines 37 000 Tours) ;
- la clinique St Gatien (8 place de la Cathédrale 37 000 Tours) ;
- la clinique Fleming (2 rue Alexander Fleming 37 000 Tours).
Les autres sont submergés par l’arrivée de personnes malades, âgées, blessées, toutes
traumatisées par leur évacuation, et peuvent difficilement faire face à l’arrivée de
nouvelles personnes :
- le CHU de Trousseau (avenue de la République 37 170 Chambray les Tours) ;
- la clinique St Grégoire (18 rue Groison 37 000 Tours) ;
- la clinique Velpeau (2 rue Croix Pasquier 37 081 Tours Cedex 2) ;
- la clinique Du Parc (12 allée des Tilleuls 37 170 Chambray les Tours) ;
- CPTS : Centre Psychothérapeutique de Tours Sud (Avenue du Général de Gaulle 37 550 St
Avertin) ;
- CPU : Clinique Psychiatrique Universitaire (rue du Coq 37 540 Saint-Cyr-sur-Loire) ;
- l’hôpital de l’Ermitage (2 rue Gaston Pagès 37 000 Tours).
Inquiétudes et mécontentement se font sentir :
„ les sinistrés commencent à comprendre que les réserves en eau minérale et en
nourriture vont s’amenuiser rapidement ;
„ incertitude quant aux délais de livraisons (prévues en principe pour le lendemain).
81
Entretien téléphonique avec Mme RATSIMBAZAFY le 13/06/05
107
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
SYNTHÈSE DE LA PHASE D’EVACUATION
De la décision d’évacuation jusqu’aux premières arrivées dans les centres d’accueil, la
première phase du scénario révèle une mauvaise voire une absence de préparation face à
l’arrivée de la crue, et cela malgré les dispositifs de gestion de crise déjà mis en place, au
niveau préfectoral et à l’échelle municipale.
1-
Préparation trop faible de la municipalité
La municipalité n’ayant pas assez pris en considération que son territoire se trouvait
dans sur une zone à risque, elle est prise au dépourvu :
„
manque de renforts (pas de moyen en hommes et en matériel) rendant difficiles :
‡ la transmission de l’alerte à la population et aux professionnels
‡ l’évacuation des personnes fragiles dans les structures spécialisées
‡ l’évacuation des personnes les plus réfractaires
‡ la fermeture des établissements publics
‡ son propre déménagement
‡ la gestion des centres d’accueil : ils ne sont pas préparés à temps
‡ la mise en sécurité de la zone une fois évacuée
„
plan de circulation de crise peu précis :
‡ l’ensemble des personnes concernées par l’évacuation ne sont pas
prévenues
‡ la circulation est saturée sur le territoire communal. Les secours et les
habitants parviennent difficilement à se déplacer
„
non mise à jour du recensement de la population :
‡ la municipalité ne connaît pas toutes les personnes fragiles à prendre en
charge
‡ il est impossible de savoir si le territoire communal est totalement évacué
‡ il manque des structures d’accueil pour les personnes qui n’ont pas trouvé
personnellement un logement provisoire : elle doit se renseigner auprès des
communes voisines
‡ l’évacuation de certaines personnes est inadaptée : il faut les rediriger vers
des structures spécialisées (hôpitaux)
„
peu de cohérence intercommunale :
‡ pas de plan de circulation de crise à l’échelle du val inondable : la
circulation est totalement saturée
‡ manque de structures d’accueil : des personnes se retrouvent sans aucun
logement provisoire
108
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
2-
Pas de préparation des habitants et des professionnels dans le cadre d’une
évacuation
Les administrés n’ayant jamais considéré sérieusement les informations transmises par
leur municipalité concernant le fait d’habiter en zone inondable, ils n’ont pas conscience des
conséquences qu’une inondation peut avoir sur leur commune. Aucune anticipation pour faire
face à cette situation n’a jamais été envisagée.
„
refus des habitants et des professionnels à évacuer
‡ signaux d’alerte peu clairs : les habitants et les professionnels comprennent
mal ou pas du tout le message d’évacuation qui leur est destiné
‡ incrédulité des habitants au réalisme de la situation : il est très difficile à
leur faire accepter la nécessité d’évacuer, car, pendant un long moment, ils
ne veulent pas quitter les lieux. Ils retardent le plus possible leur évacuation
„
longue préparation à l’évacuation se réalisant dans le désordre
‡ non prévision de logements provisoires : ils ne savent donc pas où aller une
fois partis
‡ inconscience des conséquences d’une inondation : ils prennent des mesures
inefficaces (batardage et étanchéification des bâtiments, surélévation des
biens en les mettant sur parpaings, etc.)
„
désordre complet sur le territoire communal pendant l’évacuation
‡ saturation des réseaux routiers: ils cherchent tous à se ravitailler
‡ non respect des consignes : le balisage des routes n’est pas considéré
109
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
II.
L’INONDATION
A- MONTLOUIS-SUR-LOIRE,
LA
VILLE-AUX-DAMES,
PIERRE-DES-CORPS SOUS LES EAUX
1-
SAINT-
La rupture de digue
Vendredi 16 septembre 2005
L’eau commence à envahir La Ville-aux-Dames au quatrième jour :
„
le débit, devenu trop important, a engendré une rupture de digue par surverse à
Conneuil, exactement au même endroit que lors de la crue de 1856, puisque c’est
en ce lieu que les eaux de la Loire sont mises en vitesse82 ;
Digue de Conneuil
phénomène impressionnant et dévastateur. Dans un rayon de plus de 500 mètres
autour de la brèche, l’eau emporte tout sur son passage.
Par chance, aucune maison n’est construite dans les 500 mètres à La Ville-auxDames (en revanche, présence de maisons à Montlouis-sur-Loire, sous le pont du
TGV) ;
„ puis, répartition de l’eau dans les rues de la ville en fonction du modelé
topographique de la commune.
„
A La Ville-aux-Dames, le passage de l’eau n’épargne quasiment aucun centimètre carré de
terre. Le terrain derrière la digue a déjà été érodé par les ruptures précédentes donc l’eau
emprunte le même chemin.
2-
Relais de l’information dans les centres d’accueil
L’information est mal relayée par les médias locaux et nationaux dans les structures
d’accueil, phénomène fréquent en temps de crise :
„ information inexacte, erronée et manquant de cohérence à cause des sources
multiples et parfois peu fiables ;
„ absence d’information locale sur La Ville-aux-Dames : les chaînes nationales
évoquent uniquement une crue dans la région de Tours. Ils s’attardent sur la
82
Préfecture d’Indre-et-Loire, Plan de Secours Spécialisé - inondations, Tours, 2002, p.27
110
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
menace pesant sur la ville de Tours (protégée jusqu’alors par des batardeaux). Ils
évoquent rapidement l’inondation de Saint-Pierre-des-Corps mais ne parlent à
aucun moment de la situation à La Ville-aux-Dames ;
„ La Ville-aux-Dames est inaccessible aux journalistes.
3-
Réactions des habitants et organisation dans les centres d’accueil
a) Une population difficile à gérer
„
les habitants finissent par apprendre la nouvelle. Ils sont :
‡
‡
‡
„
surpris que l’inondation ait vraiment eu lieu (l’absence de conscience du
risque était un vrai problème pendant les trois jours d’alerte) ;
inquiets pour leur maison et leurs biens restés sur place ;
tranquillisés car se rendant compte d’avoir échappé au pire.
le manque d’informations précises sur l’ampleur de la crue, les hauteurs d’eau,
etc., n’est pas sans conséquences (certains journalistes parlent d’une crue
historique, sans précédent, d’autres évoquent uniquement des sous-sols inondés) :
‡
‡
‡
‡
‡
des rumeurs commencent à se répandre : les gens ne savent pas combien
d’eau ils ont chez eux alors ils imaginent le pire. (Auparavant, ils ne se sont
jamais informés sur ce sujet. Néanmoins, personne n’aurait été en mesure
de les renseigner) ;
on sait dès lors que pour les habitants les plus touchés, le retour dans leur
logement ne se fera pas avant deux semaines. On prévoit un retour dans
les trois jours pour les moins sinistrés ;
début d’un sentiment de panique mêlé d’impatience et de nervosité : tout
le monde veut rentrer chez soi pour observer l’état de sa maison ;
dans les centres d’accueil, la tension monte : difficulté des autorités et du
personnel présent à rétablir le calme, à rassurer les gens. Tout le monde
s’agite. Certains refusent de rester dans les structures d’accueil et font
pression pour partir. Les forces de l’ordre sont obligées d’intervenir ;
habitants de plus en plus difficiles à gérer.
b) Des difficultés d’approvisionnement
Samedi 17 septembre 2005
„
manque d’eau potable dans les centres d’accueil dû à la coupure complète du
réseau. Les points de captage ne fonctionnent plus, soit parce qu’ils sont inondés,
soit parce qu’ils ne sont plus alimentés en électricité.
Les réseaux de distribution communiquent tous entre eux donc les territoires
exondés sont aussi concernés ;
„
besoin de faire venir sur place des Unités Mobiles de Potabilisation (UMP) :
l’eau potable est indispensable pour les nourrissons et les réserves en eau minérale
sont faibles ;
111
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
„
l’acheminement de l’eau et de la nourriture dans les centres d’accueil est difficile
car :
‡ la marchandise vient de loin : tous les magasins alentours susceptibles d’en
fournir sont inondés ou ne peuvent être réapprovisionnés ;
‡ les centres d’accueil sont difficilement accessibles : routes barrées ou
saturées dans les secteurs exondés, ponts fermés à la circulation, etc.
B- LA SITUATION SUR LE TERRAIN
Parallèlement aux problèmes d’organisation dans les centres d’accueil, la situation est
délicate sur le terrain car l’eau est très vite montée à son plus haut niveau (en quelques
heures seulement).
Seule une entreprise à La Ville-aux-Dames est susceptible de fournir ce genre de matériel.
Elle a été recensée dans le plan de secours mais on ne sait pas si une convention a été passée ;
de plus elle est en zone inondable.
Nom de l'entreprise
M. PETRIGNET
1-
Type de service
Adresse
Vente et réparation de matériel motorisé ZAC des Fougerolles
N° de téléphone
02 47 44 47 94
Des habitants non évacués
„
besoin de canots pneumatiques pour que pompiers, gendarmes, policiers, armée,
etc., puissent se rendre sur les lieux mais :
‡ le matériel à disposition est insuffisant ;
‡ les entreprises alentours susceptibles d’en fournir ont elles-mêmes été
inondées. Le matériel doit venir de loin et être réparti sur toutes les
communes sinistrées, et pas seulement à La Ville-aux-Dames : le processus
est donc très lent.
„
les hommes de la sécurité civile parviennent néanmoins à effectuer les premières
rondes : ils s’aperçoivent qu’il reste des habitants sur le territoire communal.
Des personnes appellent au secours. Elles s’étaient cachées avant l’évacuation
pour ne pas être trouvées, et ont dû se réfugier au deuxième étage de leur maison,
parfois dans le grenier voire même sur les toits. Ces personnes pensaient que
l’inondation n’aurait pas lieu et refusaient de laisser leur maison et leurs biens
(elles n’avaient pas conscience du risque qu’elles encouraient) ;
„
obligation de la part des autorités et/ou des pompiers de les évacuer
immédiatement malgré les risques encourus à manœuvrer sur l’eau:
‡ mobilisation de beaucoup de personnel et de moyens (cordes, harnais,
etc.) ;
‡ perte de temps ;
‡ matériel à disposition rudimentaire (manque d’hélicoptères).
112
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
„
évacuations rendues possibles grâces aux lucarnes ; châssis de toit inutiles car
ouvertures trop petites et toits glissants : risques d’accidents ;
„
traumatisme de ces habitants non évacués avant l’inondation par ce qu’ils
viennent de vivre : ils doivent être évacués vers les hôpitaux ou cliniques. Mais
comme il a déjà été évoqué, ces derniers sont soit inondés, soit saturés.
L’inconscience des habitants de La Ville-aux-Dames quant aux risques encourus étant très
forte, il est très probable que les autorités retrouvent de nombreuses personnes qui s’étaient
cachées pour ne pas être évacuées.
Les traumatismes que subissent ces personnes non préparées sont extrêmement violents. Ils
augmentent les conséquences négatives que la crise a sur l’individu.
2-
Dommages observés pendant les rondes
Les dommages observés ne sont pas les mêmes sur tout le territoire communal. Ils
dépendent de :
„ la hauteur des eaux ;
„ leur vitesse ;
„ la durée d’immersion.
Dans les secteurs les plus sinistrés, on observe :
a) Sur les réseaux
„
Réseau électrique hors service sur tout le territoire communal:
‡ transformateur HT-MT de Saint-Pierre-des-Corps inondé : tout le
réseau électrique de La Ville-aux-Dames est dépendant de ce
transformateur ;
‡ tous les transformateurs MT-BT de la commune sont inondés ;
‡ tous les compteurs électriques individuels sont sous l’eau ;
‡ les poteaux électriques situés dans la zone de 500 mètres parallèlement à la
digue se sont effondrés (pas de résistance à la vitesse, affouillement ou
objets charriés par l’eau).
„
réseaux de télécommunications endommagés (téléphonie fixe et téléphonie
mobile) :
‡ centraux et armoires inondés ;
‡ coupures de lignes dues à l’effondrement de poteaux ;
‡ antennes non alimentées en électricité (et batteries déchargées) donc
coupure de certains réseaux de téléphonie mobile : handicap très fort pour
tout le monde (surtout pour les hommes sur le terrain) ;
‡ les quelques opérateurs qui fonctionnent encore voient leur réseau saturé
par un nombre trop important d’appels simultanés : leur coupure est
imminente (les antennes ne peuvent résister que quelques heures à une
panne d’électricité) ;
‡ sans compter tous les portables déchargés qui ne peuvent être rechargés.
La perturbation de ces réseaux rend la communication entre les hommes sur le
terrain et les autres acteurs de la crise difficile.
113
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
b) Sur les maisons
„
très peu de maisons sur la commune ont été épargnées par l’inondation : toutes ou
presque ont vu passer l’eau ;
„
un premier état des lieux permet les constats suivants :
‡ les caves et les sous-sols ont tous été inondés, sans exception ;
‡ les maisons de plain-pied sont les plus touchées ;
pour certaines, la hauteur de l’eau atteint le toit de la maison. Aucun bien
à l’intérieur n’a été épargné ;
‡ les maisons R+1 n’ont pas toutes été touchées de la même façon : pour
certaines, l’étage n’a pas été inondé ; pour d’autres la hauteur d’eau au 1er
étage dépasse 50cm (parfois 1m) ;
‡ les maisons ayant deux étages ou plus ont au moins un étage au sec. Il faut
espérer que les habitants y aient mis le plus de biens à l’abri ;
‡ pour le collectif, les observations sont les mêmes : les caves, sous-sols et
RDC ont tous été inondés. Parfois les premiers étages aussi.
„
en s’approchant des maisons, on observe meubles, canapés, frigidaires, vaisselle,
papiers, etc., qui flottent. La force de l’eau, quand son niveau a dépassé 60 cm, a
soulevé tout ce qui était posé sur les parpaings.
Suivant l’endroit où ils se trouvent sur le territoire communal et suivant leur forme, les
logements n’ont pas tous connus les mêmes hauteurs d’eau.
Dès lors, il apparaît intéressant de croiser les informations fournies par le MNT (voir le
dossier Elaboration d’une stratégie de réduction de la vulnérabilité) avec les différents types
de logements rencontrés sur la commune.
Zones non inondables
Zones théoriquement non inondables, c’est-à-dire zones dans lesquelles l’eau ne
restera pas. En revanche, ces zones verront le passage de l’eau sur une hauteur comprise entre
0 et 50 cm. Les logements connaîtront donc quelques dommages (se référer à la catégorie
suivante).
Zones inondables : 50 cm d’eau en stockage
Rue Madame de Maintenon
Rue Anne de France
114
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
Zones inondables : 1 m d’eau en stockage
Rue Diane de Poitiers
Rue Sarah Bernhardt
Zones inondables : 2 m d’eau en stockage
Rue Comtesse de Ségur
Zones inondables : 3 m d’eau en stockage
Rue Louise de Savoie
Rue Madame de Lamballe
115
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
Zones inondables : 4 m d’eau en stockage
Rue Comtesse de Ségur
c) Dans les rues
de nombreux objets flottants sont devenus des projectiles. Certains, sous l’effet
de la vitesse, ont cassé les vitres des maisons :
‡ caravanes, camping-car venant du camping ou des jardins ;
‡ troncs d’arbres ;
‡ ordures provenant des poubelles, des conteneurs, des bennes, etc. ;
‡ matériel entreposé dans les garages et les entrepôts ;
‡ mobilier urbain non scellé ou mal scellé (poubelles, bancs, lampadaires,
etc.) ;
‡ plaques d’égouts : la remontée des égouts soulève les plaques à la sortie
des bouches ;
‡ voitures, camionnettes restées sur place ;
‡ citernes de gaz, de fioul non fixées.
Î Le carburant et le fioul s’échappent des véhicules et des citernes, polluant ainsi
toute la ville. Viennent s’ajouter les produits toxiques des entreprises et des
particuliers (peintures, détergents, huile de moteur, etc.) : l’eau, en charriant ces
polluants laisse des traces indélébiles sur tous les murs des maisons à l’extérieur et
à l’intérieur.
„
116
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
Alors que La Ville-aux-Dames n’héberge pas d’usine à risque dite Seveso sur son territoire,
Saint-Pierre-des-Corps accueille, elle, l’entreprise Primagaz, et ce, juste à la frontière Nordouest de La Ville-aux-Dames. De ce fait, toutes les citernes entreposées (et non fixées) dans le
parc de Primagaz vont devenir des projectiles, et provoqueront autant de dégâts sur les deux
communes.
Citernes de gaz de l’entreprise Primagaz
3„
Le problème du pillage
organisation de rondes le jour et la nuit pour surveiller la commune et la
préserver du pillage mais personnel insuffisant : des pilleurs parviennent à
s’introduire dans la commune sur des canaux pneumatiques et à pénétrer dans les
maisons.
Le fait que les effectifs des forces de l’ordre soient vraiment insuffisantes est un
réel problème. Ils ont de nombreuses taches à assumer en temps de crise, et ne
peuvent pas y parvenir.
C- LA BAISSE DES EAUX
1-
La lente résorption des eaux
a) Le processus d’aspiration
Samedi 17 septembre, en milieu de journée
„ environ 36 heures après la rupture de digue, la décrue s’amorce. Elle peut
s’effectuer de trois façons :
‡ existence d’une brèche aval à Saint-Pierre-des-Corps due à l’inversion des
forces de pression entre le Val rempli d’eau et la Loire dont le niveau a
baissé ;
‡ création de brèches artificielles également en aval sur les digues de la
Loire ;
‡ création d’une brèche artificielle dans la digue du Cher.
„ dans tous les cas, processus d’aspiration : lors de leur évacuation, les eaux sont
entraînées vers la Loire par l’intermédiaire d’une ou de plusieurs brèches. Se
retirant, elles prennent de la vitesse. Cette vitesse provoque de nouveaux
dommages sur les constructions aux abords de la digue.
„ apparition d’un trou béant derrière la brèche à Conneuil : trou de plusieurs
mètres de profondeur dû au ravinement de l’eau lors de la rupture.
117
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
b) Les difficultés d’absorption
l’eau peine à se résorber car le sol est gorgé d’eau et est donc imperméable ;
remontées de nappes (dues à l’influence dans la Loire du haut niveau des eaux du
Cher) qui n’étaient pas prévues :
‡ des routes qui devraient être dégagées sont de nouveau coupées ;
‡ les caves et les sous-sols ne désemplissent pas ;
‡ l’hôpital Bretonneau reste sous les eaux.
„ besoin de pompes à gros débit pour terminer de vider certains quartiers (dans
lesquels la hauteur d’eau était inférieure à 50 cm) :
‡ pénurie de pompes : pompes rares et demande très forte (La Ville-auxDames n’est pas la seule commune à en avoir besoin) ;
‡ sollicitation de pompes allemandes : délai d’attente (assistance européenne
à nouveau mise en oeuvre).
„
„
2-
Information des habitants
„
la municipalité annonce la décrue aux populations dans les centres d’accueil et
délivre quelques informations sur ce qu’il faudra faire dès le retour :
‡ ne rentrer que lorsque la municipalité l’autorisera ;
‡ faire attention aux installations électriques qui ont été immergées ;
‡ prendre des photos pour justifier aux assureurs des dégâts et des
dommages subis ;
‡ préparer son dossier d’indemnisation ;
‡ conserver les appareils électroménagers, les meubles, etc. : preuves pour
les experts d’assurances (ne pas jeter à la benne) ;
‡ être vigilant avec les chauffages d’appoint (faire attention aux asphyxies) et
les bougies (faire attention aux incendies).
„
par ailleurs, la municipalité annonce que les retours se feront de manière
échelonnée : les personnes habitant les quartiers les moins sinistrés rentreront en
premier, celles pour qui les quartiers ont été les plus touchés rentreront en dernier.
„
elle explique pourquoi personne ne peut réintégrer son logement dès à présent :
‡ certains quartiers sont en effet pratiquement exondés mais :
Ɠ attente des pompes venant d’Allemagne pour les vider totalement
(et de groupe électrogènes pour les faire fonctionner) ;
Ɠ formation d’îlots : ces quartiers étant les seuls exondés, ils
constituent des îles isolées du reste de la commune (impossibilité
de se déplacer une fois dans le quartier) ;
Ɠ réseau électrique coupé sur la totalité de la commune car
transformateur MT de Saint-Pierre-des-Corps encore immergé ;
Ɠ réseau d’eau coupé car les points de captage sur l’île de
Rochecorbon ont été inondés.
„
la commune doit être nettoyée et les réseaux sécurisés. Elle doit s’organiser avec
l’aide principalement de la Préfecture et des structures intercommunales (la CCET,
Tours(s)plus), et de tous les acteurs de la gestion de crise ;
118
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
enfin, elle évoque les dates de retour des habitants :
‡ les habitants les moins sinistrés pourront éventuellement rentrer dès le
lundi 19 septembre 2005 sous réserve que ces derniers acceptent leurs
conditions de vie précaires du fait du probable non rétablissement du
réseau électrique (d’après M. DECROS, responsable du Service Qualité
Electricité à Tours, il faut au minimum une semaine pour rétablir le réseau
électrique après le passage d’une telle crue) ;
‡ les habitants des quartiers les plus touchés ne pourront pas réintégrer leur
logement avant la première semaine du mois d’octobre 2005 :
Ɠ il faut attendre que l’eau se résorbe ;
Ɠ il faut réparer les routes, nettoyer les rues ;
Ɠ il faut attendre le passage d’experts pour vérifier la solidité des
maisons.
„ les services municipaux décident alors de procéder à un recensement des maisons
et de leur état afin de déterminer qui pourra ou non regagner rapidement son
logement.
„
3-
De vives réactions
a) Concernant les conseils prodigués par la municipalité sur ce qu’il faut
faire au retour
apparition d’inquiétudes : les gens voudraient être chez eux pour pouvoir
commencer les réparations ;
„ ruée vers les magasins pour pouvoir se procurer chauffages d’appoint, bougies,
lampes torches, réchauds, appareils photos, etc. : les magasins des communes non
inondées sont assaillis par tous les sinistrés des environs. Ils se retrouvent vite
dévalisés ;
„ les sinistrés quittent les centres d’accueil la journée pour aller voir leur maison :
‡ les autorités doivent veiller à ne laisser entrer personne dans le périmètre
inondé ;
‡ des hostilités apparaissent (intervention nécessaire des forces de l’ordre).
„
b) Un climat de plus en plus défavorable
Dans les centres d’accueil, plus les jours avancent et plus le climat se dégrade : les
gens veulent rentrer chez eux :
„ fragilisées par le traumatisme qu’elles vivent, certaines personnes ont besoin de
soins médicaux : matériel médical, médicaments insuffisants dans les centres ;
„ certains ne supportent plus la situation :
‡ comportements de plus en plus agressifs des sinistrés ;
‡ recherche d’un responsable à tout prix : les habitants font parfois preuve
de mauvaise foi ;
‡ reproches à la municipalité :
Ɠ de ne jamais les avoir prévenus qu’ils étaient installés en zone
inondable ;
Ɠ de les avoir autorisés à s’installer en zone inondable ;
Ɠ de ne pas les avoir informés des risques qu’ils encouraient, malgré
les DICRIM qu’ils avaient reçus dans leurs boîtes aux lettres83.
83
Voir annexe : DICRIM de La Ville-aux-Dames
119
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
„
l’attente peut provoquer l’exacerbation des problèmes : si dans un premier
temps, mouvement de solidarité, dans un second temps, sentiment de lassitude
chez la population évacuée (il en est de même pour les personnes hébergées
ailleurs que dans les centres d’accueil même si elles bénéficient de meilleures
conditions que les autres en terme de confort et de nourriture) ;
„
situation d’autant plus difficile pour les personnes qui travaillent :
‡ impossibilité, pour la plupart, de se rendre sur leur lieu de travail
(notamment ceux qui travaillent en aval à Saint-Pierre-des-Corps et à
Tours ; et ils sont nombreux) du fait de la perturbation des réseaux de
transport ;
‡ petit à petit, certaines routes sont réouvertes au sein du périmètre inondé
pour désengorger la circulation. Mais la Loire sera difficilement
franchissable (situation préoccupante pour les personnes travaillant sur
l’autre rive). La cote du fleuve est encore trop haute pour garantir la
solidité des ponts au passage des véhicules.
D- LES PREMIERS TRAVAUX DE REMISE EN ETAT
Dimanche 18 septembre 2005
Une fois la décrue bien amorcée, la commune se trouve dans une situation délicate. Il
règne dans la commune un désordre complet. Elle doit alors, avec l’aide de divers acteurs du
territoire, se mettre au travail afin d’être en mesure d’accueillir de nouveau sa population dans
les plus brefs délais. Le retour des premiers habitants est prévu pour le lendemain.
Les besoins en hommes et en moyens sont considérables, mais les effectifs présents
sont toujours insuffisants.
1„
Le nettoyage
mobilisation des pompiers, des policiers, des CRS, des gendarmes, des militaires,
des agents des collectivités territoriales et des services de l’Etat, des bénévoles des
associations, à l’échelle locale mais aussi nationale (voire internationale en ce qui
concerne les pompiers) pour :
‡ déblayer les rues ;
‡ organiser le tri (grossier dans un premier temps) et le stockage des
déchets accumulés (limons, sable, graviers, boues, terre, granulats mais
aussi fer, bois, plastiques) ;
‡ nettoyer les rues car chaussées grasses à cause des boues.
120
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
réquisition de matériel indispensable, effectuée auprès :
‡ des services déconcentrés du Ministère de l’Equipement ;
‡ des services municipaux ;
‡ des entreprises de travaux publics ;
‡ des entreprises de location de matériel ;
Ce matériel est coûteux et très difficile à trouver car situation identique dans toutes
les autres communes inondées :
‡ systèmes de pompage à gros débit et groupes électrogènes pour les faire
fonctionner pour pomper les trous et les cuvettes qui ne s’évacuent pas :
demandés depuis la veille, certains commencent à arriver (beaucoup
viennent d’Allemagne) ;
‡ engins de travaux publics pouvant se trouver dans les services de
l’Equipement, les services municipaux ou les entreprises de travaux
publics :
Ɠ pelles mécaniques ;
Ɠ camions bennes ;
Ɠ engins de levage, etc. ;
‡ petit matériel :
Ɠ seaux ;
Ɠ pelles ;
Ɠ balais, etc.
Ce matériel est ensuite réparti entre les communes sinistrées.
„
2-
La remise en état des réseaux
Les gestionnaires de réseaux interviennent (France Telecom, EDF-GDF, Générale
des Eaux, Services municipaux, etc.) pour tenter de rétablir au plus vite les réseaux très
fortement endommagés :
„
„
„
„
„
„
le réseau d’assainissement et d’évacuation a beaucoup souffert : il faudra
plusieurs semaines pour le rétablir (deux semaines d’après la Préfecture d’Indre-etLoire, mais personne ne sait réellement combien de temps) ;
la station d’épuration de La Riche a été inondée. Des remontées d'égouts
paralysent certaines portions du réseau routier. Le réseau d’assainissement ne
fonctionne plus du tout.
le réseau d’adduction d’eau est rompu en quelques points.
‡ les canalisations doivent être réparées avant de relancer la distribution ;
‡ les têtes des points de captage doivent être remplacées.
les agents du réseau de distribution d’électricité doivent :
‡ sécher, réparer et/ou remplacer les transformateurs ;
‡ remplacer les gaines souterraines qui n’ont pas été étanches ;
‡ réparer ou remplacer les compteurs individuels qui sont tous au ras du sol,
et ont donc tous été inondés. Cela demandera beaucoup de temps.
malgré les dires de Gaz de France, certaines canalisations du réseau de
distribution de gaz n’ont pas résisté à la pression de l’eau pendant la crue. Les
agents doivent s’assurer (porte-à-porte) que l’arrivée de gaz est fermée dans
chaque maison pour relancer la distribution.
les agents du réseau de télécommunications (France Telecom) doivent
‡ réparer les lignes téléphoniques endommagées ;
‡ réparer ou remplacer les armoires immergées lors de l’inondation ;
121
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
‡
3-
attendre que le réseau de distribution d’électricité soit rétabli. Le réseau de
téléphonie dépend effectivement du bon fonctionnement du réseau
électrique pour l’alimentation des centraux, des centres de transit et des
antennes (pour la téléphonie mobile).
Autres travaux
„
mobilisation d’entreprises de travaux publics et de l’armée pour réparer les
chaussées défoncées : mais très peu d’entreprises disponibles car débordées par
l’ampleur de la tâche ;
„
mobilisation d’experts (architectes, experts d’assurance, etc.) pour vérifier la
solidité des bâtiments (maisons et équipements) mais leur travail est loin d’être
exhaustif (ils ne sont pas assez nombreux) ;
Lors de ces interventions, il reste encore de l’eau sur le territoire communal : des terre-pleins
de ralentissement non indiqués (les routes ayant été mal balisées au moment de l’évacuation)
sont à l’origine d’accidents :
Terre-pleins de ralentissement rue Maryse Bastié
4-
Les problèmes sanitaires
a) Des découvertes macabres
„
pendant ces travaux de remise en état, découvertes macabres : plusieurs corps sans
vie sont découverts à même le sol après le départ de l’eau :
‡ des habitants qui se sont cachés pendant l’évacuation et dont personne n’a
remarqué ou signalé l’absence et qui n’ont pu se réfugier en hauteur, parce
que pas d’étage ou prises par les eaux (ne sachant pas nager) ;
‡ des personnes emportées par le courant lors de la rupture de digue alors
qu’elles photographiaient l’événement.
„
découverte également de cadavres d’animaux laissés sur place, perdus lors de
l’évacuation ou transportés par les eaux.
122
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
b) Des rues insalubres
„
ces découvertes posent un sérieux problème sanitaire :
‡ le risque d’épidémie est grand ;
Les épidémies représentent une des premières causes de mortalité lors des inondations.
„
augmentation importante du nombre de rats et autres animaux nuisibles sur la
commune (cafards, blattes, insectes, etc.).
„
intervention indispensable d’organismes pour remédier à ces problèmes
sanitaires :
‡ la DDASS doit régler rapidement ces problèmes sanitaires avant de se
retrouver face à un réel problème de santé publique ;
‡ besoin des entreprises de désinfection, de dératisation.
Ces organismes sont, tout comme les forces de l’ordre, submergés par le travail
puisque toutes les villes inondées se retrouvent face aux mêmes difficultés. Il n’y a pas assez
de personnel pour remédier à ce problème d’insalubrité.
123
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
SYNTHÈSE DE LA PHASE D’INONDATION
La seconde phase du scénario décrit le plus exhaustivement possible les conséquences
du passage de l’eau sur le territoire communal et dresse ainsi le bilan d’une phase de
préparation et d’évacuation relativement mal gérée. De la rupture de digue jusqu’aux premiers
travaux de remise en état, cette phase laisse entrevoir les problèmes majeurs rencontrés.
1-
Un désordre complet
Que ce soit dans les centres d’accueil ou sur le domaine communal inondé, les
conséquences des faibles préparations de la municipalité et des habitants sont lourdes. Il
manque des moyens en hommes et en matériel pour faire face à la situation.
n’ayant pas été anticipées, la gestion des centres d’accueil est difficile à mettre en
place : il n’est pas évident de les approvisionner en eau potable, en nourriture et
matériel de fonctionnement ;
„ étant dirigés vers des centres d’accueil mal adaptés, les sinistrés sont mécontents :
une partie d’entre eux ne peuvent pas se rendre sur leur lieu de travail ; certaines
familles sont séparées ;
„ à cause de l’inefficacité des protections des bâtiments et des biens, on constate des
dommages considérables sur les réseaux, les constructions et dans les rues ;
„ le mauvais recensement des sinistrés n’a pas permis de savoir si toute la population
avait été évacuée : certains habitants sont retrouvés cachés dans leur logement
alors que celui-ci est inondé.
„
2-
Des accidents mortels
Sans protection, il est difficile de survivre à une inondation. On retrouve dans la ville
des cadavres d’habitants, ceux qui, n’étant absolument pas préparés à la crise, n’ont pas suivi
les consignes données par la municipalité. On retrouve aussi les cadavres d’animaux
domestiques perdus lors de l’évacuation, et d’animaux sauvages.
„
„
3-
il est inacceptable, pour la municipalité, de ne pas avoir pu protéger sa population ;
les corps n’étant pas forcément retrouvés dans les premiers jours, il est impossible
de les évacuer. L’insalubrité augmente, et une crise sanitaire avec risque
d’épidémies est probable.
Le manque d’information de la population
En plus des conséquences liées à une mauvaise gestion du début de crise, les habitants
manquent d’informations. Le climat se dégrade progressivement dans les centres d’accueil et
la population devient alors difficile à gérer.
„
peu d’informations quant à l’évolution de la situation : les habitants hébergés dans
les centres d’accueil obtiennent des données imprécises et peu fiables.
„
Difficultés pour la municipalité à juger les dommages sur le territoire : les
habitants ne peuvent pas savoir la date précise de leur retour. Elle doit annoncer
que les retours seront échelonnés et que certains ne pourront pas rentrer chez eux.
124
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
III.
LE RETOUR DE CRISE
A- UN RETOUR ECHELONNE
1-
Les premiers habitants rentrent chez eux
Lundi 19 septembre 2005
„ alors que les travaux de remise en état se poursuivent, les habitants les moins
touchés par l’inondation sont autorisés à rejoindre leur maison : même si
l’électricité n’est pas encore rétablie, ces derniers ont souhaité rentrer au plus vite
chez eux ;
„
les logements sont peu endommagés : l’eau n’a fait que passer (avec tout de
même une hauteur de 50 cm) :
‡ les caves et les sous-sols sont encore inondés :
Ɠ besoin de pompes pour les vider ;
Ɠ besoin de la main-d’œuvre (pour manier les pompes) ;
Ɠ besoin de groupes électrogènes (quelques pompes peuvent
néanmoins fonctionner sans électricité).
‡ quelques meubles n’ayant pas été surélevés sont détériorés.
„
traumatisme moindre pour ces habitants mais la vie quotidienne reste difficile :
‡ beaucoup de voies de communication sont coupées ;
‡ les magasins sont soit fermés, soit non réapprovisionnés ;
‡ la commune est privée d’électricité (difficulté pour cuisiner et pour sécher
tout ce qui est resté humide).
2-
Des difficultés de relogement
Les jours suivants
84
„
intervention délicate de la municipalité dans les structures d’accueil. Certaines
personnes ne peuvent rentrer dans leur logement car celui-ci est trop endommagé :
‡ nécessité de renforcer la cellule de soutien psychologique mais rien n’est
véritablement prévu ;
‡ incapacité d’évaluer le temps que ces familles vont devoir passer dans
des logements provisoires. Cette période dépend du délai nécessaire :
Ɠ à la réhabilitation ou à la reconstruction de leur logement ;
Ɠ à la construction d’une nouvelle maison.
„
la municipalité, en collaboration avec la CCET et la DDASS doit trouver des
moyens de reloger ces habitants :
‡ réquisition d’hôtels, de caravanes, de mobil homes (ou de tentes faute de
mieux dans un premier temps) ;
‡ pas assez de réserves foncières pour placer ces tentes ou mobil homes (les
acquisitions foncières ne sont réalisées qu’en prévision d’opérations
d’urbanisme, que ce soit à La Ville-aux-Dames ou dans l’agglomération
tourangelle ; les réserves foncières de Tour(s)plus sont en zone
inondable84;
entretien téléphonique avec Melle AUROUX (CCET) et Mme BLONDEL (Tours(s)plus), juin 2005
125
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
en attendant de réquisitionner (ou louer) ces logements provisoires, il n’y a
pas d’autre solution que de laisser les sinistrés dans les centres d’accueil ;
‡ tant que Tour(s)plus n’est pas parvenue à reloger tous ses habitants, elle ne
peut pas offrir de solution à La Ville-aux-Dames.
„ Etant donné le marché local de l’habitat tendu dans l’agglomération tourangelle et
ses abords proches, il sera difficile de trouver des logements pour les sinistrés dont
les habitations ont été tellement touchées qu’on ne peut envisager qu’ils y
retournent. Une partie de la population va donc devoir essayer de reprendre une
vie normale dans des logements, présentés comme provisoires, mais qu’ils vont
habiter pendant plusieurs mois, voire plus d’un an.
‡
3-
Retour des habitants les plus sinistrés
a) Départ des centres d’accueil
Premiers jours d’octobre 2005
„
la majorité des personnes évacuées étant lourdement sinistrées, elles rentrent toutes
en même temps chez elles ;
Plusieurs dizaines de milliers de personnes vont regagner leur domicile en même temps après
plus de quinze jours dans les centres d’accueil.
En plus de La Ville-aux-Dames, Montlouis-sur-Loire, Saint-Pierre-des-Corps et Tours (si les
digues ou les batardeaux ont cédé) ont elles-aussi été évacuées.
„
besoin des forces de l’ordre pour gérer les flux de population rentrant à leur
domicile et pour faire la circulation car :
‡ routes saturées : de nombreux embouteillages dus aux chassé-croisés des
sinistrés sur les routes, de leurs amis, de leur famille, des volontaires, du
personnel qui déblaie, nettoie, répare, etc.
Nécessité de faire la circulation car plus d’électricité pour les feux
tricolores. L’entreprise SOTRASER à Saint-Pierre-des-Corps s’occupe de
la signalisation à destination des communes mais ses contrats se dispersent
sur toute la grande couronne tourangelle ;
‡
comportement des automobilistes parfois dangereux : accidents, non
respect du balisage des routes (certaines routes sont barrées) car les
habitants sont dans un état de nervosité important.
b) Le retour au domicile
sur place, véritable choc pour les habitants qui sont consternés face à l’ampleur
des dommages.
„ besoin très fort de soutien psychologique, mais peu d’aide pour les plus
traumatisés :
‡ le personnel médical est débordé ;
‡ au retour de crise, le traumatisme des sinistrés est très peu considéré. On
pense souvent à tort qu’une fois rentré chez lui, le sinistré n’est plus
traumatisé. Or, le syndrome de stress post-traumatique existe.
„
126
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
Le syndrome de stress post-traumatique est une forme de trouble anxieux qui fait suite à un
événement particulièrement traumatisant sur le plan psychologique : attentats,
bombardements, accidents graves, catastrophes naturelles, violences physiques, viols…
La personne qui présente le syndrome de stress post-traumatique est la victime elle-même de
l’événement. Elle peut aussi être le témoin d’un événement ayant concerné d’autres victimes.
Le syndrome se présente sous la forme d’une sorte de retour permanent de l’événement, sous
forme de cauchemars, ou d’envahissement de la conscience chez le sujet éveillé, de souvenirs
fréquents.
Ces troubles s’accompagnent souvent d’insomnies, de dépression, d’irritabilité, parfois de
violences ou de conduites pathologiques (alcoolisme…). Au maximum, ils entraînent une
désadaptation sociale importante.
Cependant, confrontées au même événement traumatisant, certaines personnes ne subissent
pas de séquelles alors que d’autres développent ce syndrome de stress post-traumatique. On
parle de syndrome de stress post-traumatique lorsque les symptômes durent plus d’un mois.
La durée des troubles peut se limiter à quelques mois, ou au contraire durer beaucoup
longtemps voire devenir chronique.
Source : www.doctissimo.fr fourni par M. Nicolas DALLET, médecin généraliste rencontré à
La Ville-aux-Dames
Il existe seulement une psychologue scolaire à La Ville-aux-Dames et les médecins sont
débordés.
„
Dysfonctionnement dans l’évaluation du nombre de personnes à reloger : la
commune a estimé le nombre de personnes qui pourraient rentrer chez eux dès le
départ de l’eau lors de ses rondes. Mais le nombre d’habitants ne pouvant
réintégrer leur logement s’avère plus important que ce à quoi commune
s’attendait :
‡ certains n’ont plus d’étage habitable car ils ont tous été inondés ;
‡ d’autres pourraient utiliser des étages hors d’eau, mais ceux-ci ne sont pas
équipés pour une vie normale (étage composé uniquement de chambres par
exemple) ;
‡ les personnes fragiles ne peuvent pas rentrer chez elles tant que leur
logement n’est pas entièrement remis aux normes et qu’elles ne disposent
pas de tout le confort dont elles ont besoin.
Pour la municipalité, ces retours différés des habitants dans leur logement
s’ajoutent aux difficultés qu’elle a connu pour les héberger dans un premier temps
dans les structures d’accueil.
127
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
B- UN CONSTAT EDIFIANT
Suite au passage d’une inondation, les dommages observés sur les logements et les biens vont
dépendre de la hauteur d’eau qu’ils ont subi et de leur durée d’immersion.
1-
L’état des maisons
„
très forte détérioration des habitations : l’eau a été destructrice ;
„
de nombreux matériaux n’ont pas résisté à l’immersion surtout ceux étant, à la
base, de mauvaise qualité :
‡ les huisseries en bois ont gonflé. Certains habitants sont obligés de casser
des vitres pour rentrer chez eux. Ils ne peuvent pas rentrer par la porte trop
gonflée, et donc impossible à ouvrir ;
‡ les boiseries sont déformées ;
‡ par capillarité et submersion, les revêtements des murs sont détruits : le
papier peint est tâché, il se décolle ; les cloisons en placoplâtre se
décomposent ;
‡ le parquet s’est décollé ;
‡ certains carrelages se sont soulevés.
„
l’eau est entrée par les vides sanitaires.
Après le passage de l’inondation, les vides sanitaires sont toujours remplis
d’eau de même que « d’immondices » qui laisseront pendant très longtemps des
odeurs désagréables. Leur nettoyage est indispensable mais ils sont très
difficiles d’accès ;
„
les caves et les sous-sols sont toujours immergés :
‡ besoin de pompes pour les vider ;
‡ besoin de main-d’œuvre (pour manier les pompes) ; besoin de groupes
électrogènes (il existe toutefois des pompes manuelles) ;
‡ le pompage est une opération longue car il nécessite d’être fait par paliers,
pour éviter que la pression de l’eau ne soit trop forte.
Manque de pompes ; les magasins sont dévalisés. Les gens essaient par tous les
moyens d’acheter des pompes ; les prix augmentent alors considérablement (la
demande est très largement supérieure à l’offre) ;
structure générale des maisons fragilisée par des chocs : certaines maisons
menacent de s’effondrer (les experts n’ont pas eu le temps de contrôler toutes les
maisons avant le retour des habitants) ; il y aura à faire des expertises pour les
maisons ayant subi des chocs et celles se trouvant dans les zones de vitesse
pendant la vidange.
„ besoin de sécher les maisons : recherche d’assécheurs. Les assécheurs manquent
et ne peuvent pas fonctionner tant que l’électricité n’est pas rétablie. Sans ces
assécheurs, des moisissures se développent. Elles constituent un premier problème
sanitaire auquel viennent s’ajouter les animaux malsains qu’elles attirent.
„
Les effondrements de maison représentent une des trois principales causes de mortalité lors
des inondations.
128
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
2-
L’état des biens
a) Les biens vitaux et « de confort »
nombreux biens endommagés, irrécupérables pour la plupart ;
les habitants pensaient avoir bien tout protégé :
‡ au rez-de-chaussée, les meubles et autres biens posés sur parpaings ont été
soulevés par la force de l’eau : ils ont été déplacés, souvent renversés et
brisés ;
‡ beaucoup de personnes avaient mis leurs biens à l’abri au 1er étage
lorsqu’ils en avaient la possibilité : cet étage a parfois été inondé.
„ les pertes le plus fréquemment constatées sont :
‡ les meubles : armoires, buffets, lits, bureaux (peu de meubles sont
récupérables car le bois a gonflé au contact de l’eau et les meubles sont
déformés) car les démonter et les déplacer prend beaucoup de temps ;
‡ les cuisines aménagées (elles représentent la moitié du coût des dommages
en moyenne) et les salles de bain, non déplaçables;
‡ les appareils électroménagers quand ils ne sont pas déplaçables :
frigidaires, congélateurs, machines à laver, sèches linge, fours, cuisinières.
Les pertes seront plus faibles pour les petits appareils électroménagers
(aspirateurs, grille-pain, appareils divers) ;
‡ les appareils électriques : télévisions, magnétoscopes, lecteurs DVD,
ordinateurs, imprimantes, scanners, chaînes Hi-fi qui n’ont pu être mis à
l’abri ;
‡ autres biens : linge, CD, DVD, plantes, etc.
„ ces pertes de biens sont les premières constatées par les habitants en rentrant chez
eux : ce ne sont pas les plus graves dans l’absolu car ces biens peuvent être
remplacés suite à une indemnisation des assurances.
„
„
b) Les biens à valeur sentimentale
en revanche, d’autres pertes bien plus importantes : les biens non indemnisables
et irremplaçables. Ces pertes sont les plus traumatisantes.
Souvent rangés à l’intérieur des meubles (ou posés dessus), ces biens sont perdus
car en absence de préparation et de temps, les habitants ne pensent pas à les
protéger :
‡ la vaisselle (elle est indemnisable mais pas à la hauteur de ce qu’elle
représente pour certains : service de mariage, héritage des générations
précédentes, pièce unique achetée sur une brocante, etc.) ;
‡ les photos de familles : perte extrêmement traumatisante car cela donne
l’impression aux sinistrés que toute leur vie est partie dans l’inondation.
Aucun moyen de remplacer les photos de famille ;
‡ les objets souvenirs : tous les biens qui évoquent un souvenir aux
habitants, souvent des cadeaux, des souvenirs, etc. ;
‡ autres biens : dessins d’enfants, diplômes, etc.
„ en terme de perte traumatisante, on peut ajouter les animaux domestiques :
beaucoup acceptent très difficilement la disparition de leur animal de compagnie,
notamment les personnes âgées. Cette perte accentue le traumatisme
psychologique dû à la crue.
„
129
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
c) Les véhicules
„
3„
il faut ajouter à ces pertes la perte de son véhicule (sa voiture en particulier).
Dans la précipitation, beaucoup de véhicules ont été laissés sur place pendant la
crue : ils ont été soulevés par les eaux, parfois emportés. Certains sont
inutilisables.
Cette perte est souvent très handicapante car :
‡ elle restreint les capacités de déplacement des habitants concernés : or,
se déplacer est d’une nécessité absolue au retour de crise (pour aller
travailler, pour faire des achats, pour se rendre dans les administrations,
chez les assureurs, chez le médecin, etc.) ;
‡ utilité très forte : dépendance de l’homme au véhicule ;
‡ elle représente une perte économique sèche : plus les voitures sont
vétustes, moins elles sont assurées et moins elles sont indemnisées. Les
habitants assurant leur véhicule sous la seule garantie de la responsabilité
civile ne sont pas indemnisés du tout. Les habitants disposant de ce type de
véhicule n’ont souvent pas les moyens d’en acheter un autre en l’absence
d’indemnisation.
L’état des réseaux
non fonctionnement de certains réseaux (essentiellement électricité et eau) au
retour des habitants.
Les gestionnaires de réseaux n’ont pas eu le temps de faire toutes les réparations
avant ce retour. Ils sont intervenus sur les premières zones dégagées et
commencent seulement maintenant à pouvoir agir sur tout le territoire.
a) Problèmes relatifs au réseau de distribution d’électricité
le personnel d’EDF disponible n’a pas à s’occuper que de La Ville-aux-Dames. Il
faut environ une semaine pour réparer le réseau à partir du départ de l’eau ;
„ des quartiers entiers sont encore privés d’électricité ;
„ lorsqu’elle a été rétablie, l’électricité ne parvient pas jusqu’aux maisons car :
‡
installations électriques individuelles à refaire entièrement (car beaucoup
d’habitants ont oublié de couper l’électricité avant leur départ );
‡ immersion totale des compteurs électriques individuels ;
‡ besoins d’électriciens pour vérifier que sa maison répond aux normes de
sécurité pour rallumer l’électricité (bilan de maison). Ces électriciens sont
débordés.
„ électrocutions : nouvelle catastrophe se rajoutant au bilan déjà dramatique. Des
habitants sont morts électrocutés en tentant de rétablir l’électricité dans leur
maison ; beaucoup d’imprudences : toutes les installations sont encore humides.
„
Les électrocutions représentent une des premières causes de mortalité lors des inondations.
130
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
b) Problèmes relatifs au réseau de distribution de gaz
Le réseau de distribution de gaz est relativement solide :
„ installations souterraines ;
„ résistance des gaines à la pression ;
„ coupure automatique des postes de détente à partir d’un certain niveau d’eau.
Le réseau de distribution de gaz peut être remis en fonctionnement dès lors que toutes
les maisons ont été contrôlées.
D’après un employé du réseau GDF, le réseau de distribution de gaz ne peut pas être
endommagé. Les pressions dans les canalisations de La Ville-aux-Dames sont de 4b
(Moyenne Pression) et peuvent donc supporter la pression de l’eau (la pression de 10mètres
d’eau = 1bar).
En revanche, le réseau de Saint-Pierre-des-Corps peut subir des dommages puisqu’il s’agit
d’une distribution Basse Pression.
c) Problèmes relatifs au réseau de télécommunications
peu endommagés, les réseaux de télécommunications sont assez vite remis en état :
‡ les centres de transit et les centraux téléphoniques sont les premiers séchés,
réparés et repartent très vite grâce à des groupes électrogènes dont
dispose France Telecom ;
‡ c’est aussi le cas pour les boucles locales non immergées ;
‡ les problèmes se concentrent sur les armoires de sous-répartition qui ont le
plus souffert du passage et de la stagnation de l’eau et qui doivent être
remplacées ;
‡ certaines boucles locales restent inopérantes ;
‡ les lignes et raccordements vers les particuliers doivent être vérifiés.
„ les agents de l’opérateur historique sont submergés par l’ampleur des réparations
et le gestionnaire manque d’hommes pour intervenir étant donné l’ampleur des
dommages. De plus, l’Unité Réseau Régionale responsable de la préparation du
matériel d’intervention, présente sur le territoire de La Ville-aux-Dames, est en
partie détruite par l’inondation ;
„ les habitants ne peuvent toujours pas téléphoner à leurs proches, où qu’ils soient en
France, et s’inquiètent de ne pas pouvoir les rassurer.
„
D’après M. DESHAIES, pilote de l’emploi à l’Unité Réseau Régionale Centre Val de Loire,
le réseau de télécommunications peut repartir très rapidement, grâce à une collaboration avec
les autres Unités dans tout le pays.
Or, cette collaboration nécessite une planification pour que le matériel et les hommes
nécessaires soient disponibles (non réquisitionnés sur d’autres territoires) et puissent rejoindre
le territoire inondé, planification inexistante à l’heure actuelle.
131
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
d) Problèmes relatifs au réseau d’adduction d’eau
le réseau d’adduction d’eau est encombré par les débris laissés par la crue
(gravats, branchages, sable, etc.) ;
„ l’eau n’est plus aux normes de potabilité à cause du passage de la crue (points de
captage inondés, nappes phréatiques polluées) :
‡ eau impropre à la consommation : problème de salubrité. La DDASS
effectue des tests bactériologiques et participe à la désinfection des réseaux
de distribution ;
‡ nécessité d’approvisionnement en eau par des Unités Mobiles de
Potabilisation (UMP) et des Unités Mobiles de Distribution (UMD).
„ la perturbation de la distribution d’eau sera très longue : impatience des
habitants.
„
e) Problèmes relatifs au réseau d’évacuation des eaux usées
le réseau est également encombré : il faut le nettoyer ;
arrêt du fonctionnement de la station d’épuration car elle a été inondée. Il faut
sécher les moteurs et attendre que le réseau de distribution d’électricité soit rétabli;
„ en attendant que la station d’épuration fonctionne de nouveau, les eaux usées sont
rejetées directement dans la Loire et dans le Cher.
D’après Mme SOULIGNAC, responsable des Stations d’Epuration, Service
Assainissement, Tour(s)plus rencontrée le 14 juin 2005, rejeter les eaux usées
sans traitement ne pose pas de problème majeur en terme de pollutions, puisque le
débit de la Loire est élevé en période de crue85.
Notons cependant qu’après une crue, le niveau de la Loire descend très vite (voir
hydrogramme), et qu’il paraît inconcevable d’y rejeter des eaux usées qui ne
s’écouleraient pas.
„
„
f) Problèmes relatifs au réseau de communication (routes, infrastructures de
transport, etc.)
85
„
effondrement des chaussées les moins solides :
‡ les services municipaux, la DDE et les entreprises de travaux publics n’ont
pas eu le temps de consolider toutes les routes endommagées avant le
retour des habitants ;
‡ aucun expert n’a mesuré la charge que pouvaient supporter les routes après
le passage de l’eau. Les routes ont été fragilisées, leur structure a été
endommagée (le soubassement est gorgé d’eau), elles sont instables ;
‡ avec le trafic incessant des voitures et des camions, certaines routes
s’effondrent et deviennent de nouveau impraticables.
„
problème de saleté (les routes sont encore grasses même après le nettoyage et
peuvent provoquer des accidents.
Voir annexe : Scénario des conséquences d’une brèche à Conneuil sur la station d’épuration de La Riche
132
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
C- REPARATIONS ET RECONSTRUCTIONS
Au retour, le bilan est catastrophique :
„ habitants démunis ;
„ logements dévastés ;
„ réseaux et services mal rétablis ;
La municipalité a besoin d’hommes et de moyens en nombre pour effectuer les
réparations et les reconstructions qui sont considérables
1-
Pénurie de matériel, de matériaux, d’artisans
a) Besoins humains
„
appel à des renforts :
‡ la municipalité fait appel à des volontaires (non sinistrés) pour venir en
aide aux sinistrés ;
‡ les habitants font appel à leurs propres connaissances ;
‡ les gérants des réseaux appellent leurs renforts (cellule FIRE pour EDF,
plan CRISTAL pour France Telecom).
„
la population a besoin de soutien :
‡ régulièrement, les élus se rendent sur le terrain pour soutenir, réconforter
les sinistrés et encourager les bénévoles. Ils essaient de les tenir au courant
de l’avancée de la situation concernant le rétablissement des réseaux : mais
eux-mêmes obtiennent des informations imprécises. Les habitants attendent
et ne voient rien venir. Leur mécontentement augmente ;
‡ impression de solitude. L’armée et les pompiers ne sont plus présents sur
le terrain : malgré l’aide des bénévoles et le soutien de la municipalité, les
habitants se sentent seuls.
„
besoin d’artisans (électriciens, plombiers, maçons, menuisiers, carreleurs, etc.) :
‡ toutes les entreprises de bâtiment et de travaux publics sont prises
d’assaut ;
‡ ils sont débordés et ne peuvent satisfaire tout le monde, ce qui participe à
l’augmentation du mécontentement des habitants ;
‡ certains artisans travaillent à flux tendus et n’ont donc pas de stock :
difficulté à se faire approvisionner car :
Ɠ demande très forte de toute part ;
Ɠ certains itinéraires sont coupés ;
Ɠ parfois, l’entreprise d’approvisionnement travaille elle-même à flux
tendus ou alors, elle a aussi été inondée.
133
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
Les entreprises liées au bâtiment présentes sur le territoire de La Ville-aux-Dames sont les
suivantes :
Nom de l'entreprise
SARL PEREIRA
SARL JAULARD
M.VIERA
GARCIA Frères
M.BOURDON
Type de service
Maçonnerie
Maçonnerie
Plâtrerie
Bâtiment et Travaux Publics
Installation d'équipements
thermiques, de climatisation et
d'assèchement
Installation d'équipements
thermiques, de climatisation et
d'assèchement
Electricité générale
Adresse
79, rue Gabrielle d'Estrées
ZI des Yvaudières
46, rue George Sand
"La Boisselière"
N° de téléphone
02 47 63 17 22
02 47 32 07 09
02 47 44 08 19
02 47 46 20 21
2, rue Louise Michel
02 47 63 15 36
ZI Bois des Plantes
02 47 32 70 50
169, rue Jeanne d'Arc
02 47 44 62 27
Electricité générale
161 bis, rue George Sand
02 47 44 14 05
Electricité générale
Plomberie
Plomberie
Plomberie
Revêtement des sols et des murs
Peinture, vitrerie
Menuiserie bois et métallique
Menuiserie bois et métallique
Menuiserie bois et métallique
Menuiserie bois et métallique
Menuiserie bois (tourneur sur bois)
Menuiserie bois (fabrication)
Commerce et réparation de meubles
(réfection)
Commerce et réparation de meubles
(création et vente)
49 bis, rue Gabrielle d'Estrées
7, rue Louise Weiss
7, rue Madame de Récamier
ZI Bois des Plantes
141, rue Jeanne d'Arc
1, rue Pauline Carton
rue George Sand
12, rue Berthe Morisot
30, rue Bernadette Delprat
49, rue Gabrielle d'Estrées
ZI Bois des Plantes
ZI Bois des Plantes
06 77 16 82 88
02 47 44 03 55
02 47 44 03 18
02 47 44 60 32
02 47 46 09 16
02 47 44 54 64
02 47 63 17 20
02 47 44 84 64
02 47 44 14 07
02 47 44 75 75
02 47 32 08 47
02 47 32 42 00
ZI des Yvaudières
02 47 44 71 75
ZI des Yvaudières
02 47 44 71 75
BRICHET JL (Bricolage
Serrurerie
Fermetures et Menuiserie)
ZAC des Fougerolles
02 47 44 22 20
M.Morel
QUINTAS SARL
Polyservice
PolyService 37
82, rue Gabrielle d'Estrées
44, rue Mado Robin
ZI des Yvaudières
ZI des Yvaudières
02 47 44 91 84
02 47 32 03 84
02 47 44 59 95
02 47 44 76 00
ZI Bois des Plantes
02 47 32 93 94
Proxitherm
M.SURGET
CGIE (Cabral Goncalves
Installation Electrique)
AREL
M.MARTIN
M.MEUNIER
SARL VERGER
SUUN Père et Fils
M.JARRIAU
M.AUDURIER
Menuiserie CHAUD Serge
M.COSTARD
Tours Pose DE SOUSA
M.BERNARD
France Contreplaqué
Atelier de l'Orbe Voie
Eben'Hystérie
FCB SARL (Froid,
Cuisine, Buanderie)
Charpenterie, couverture
Charpenterie, couverture
Levage, montage
Levage, montage
Installations électriques, d'eau et
de gaz (pour les entreprises et les
collectivités)
Au retour de crise, ces entreprises risquent d’être débordées par la charge de travail. La
demande sera telle qu’elles ne pourront satisfaire tous les besoins des habitants de la
commune. Les artisans des communes alentours seront eux aussi très occupés.
Par ailleurs, il est important de signaler que la plupart des ces entreprises vont être touchées
par l’inondation (à des degrés divers). Certaines d’entre elles seront dans l’incapacité de
fonctionner au retour de crise, accentuant ainsi la pénurie d’artisans du bâtiment sur la
commune.
134
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
A La Ville-aux-Dames, on note la présence d’une entreprise susceptible de fournir quelques
artisans installés sur la commune (essentiellement les peintres et les carreleurs). Or, cette
entreprise se trouve sur la ZI du Bois des Plantes qui, d’après le Modèle Numérique de
Terrain, connaîtra des hauteurs d’eau comprises entre 1 et 3 mètres. Il sera donc très difficile
pour elle de fonctionner : les artisans pourront difficilement y accéder et l’approvisionnement
par les fournisseurs sera compromis.
Par ailleurs, la reconstruction se fera avec les « moyens du bord » et dans la précipitation.
Tout sera reconstruit à l’identique et suivant les mêmes techniques. Sans conseils pour
reconstruire autrement, les mêmes erreurs seront commises, et auront les mêmes
conséquences lors d’une prochaine crue.
Nom de l'entreprise
Seigneurie Euridep
Type de service
Adresse
Commerce de revêtements de sols et de murs ZI Bois des Plantes
N° de téléphone
02 47 63 10 63
b) Besoins en moyens (matériaux, matériels)
„
besoin de moyens mais pénurie de matériel et de matériaux :
‡ véhicules de location (comme lors de l’évacuation) ;
‡ groupes électrogènes, piles électriques ;
‡ lampes (à pétrole, à alcool), bougies, éclairage de camping ou de secours ;
‡ chauffages d’appoint en attendant la réparation des radiateurs (gaz,
pétrole) ;
‡ réchauds ;
‡ gants, bottes, produits de nettoyage et de désinfection ;
‡ matériel et matériaux de reconstruction ;
‡ …
„
l’absence d’électricité empêche le retour à la normale. C’est sans doute ce qui
handicape le plus les habitants au retour de crise :
‡ pas de chauffage ;
‡ pas d’éclairage ;
‡ difficultés à cuisiner;
‡ impossibilité d’utiliser des moyens techniques d’assèchement et de
nettoyage.
„
les fournisseurs d’énergie sont débordés :
‡ très forte demande en gaz, pétrole, fioul, essence pour se chauffer, manger
et se déplacer ;
‡ difficultés d’acheminement de ces énergies ;
‡ toutes les stations-service des alentours sont dévalisées ou ne sont pas
réapprovisionnées
La Ville-aux-Dames compte une seule station-service, qui doit être nettoyée, ce qui
augmentera le délai de remise en service.
Nom de l'entreprise
Type de service
Adresse
Station essence (Centre Leclerc) Commerce de détail de carburants ZAC des Fougerolles
N° de téléphone
02 47 32 53 20
135
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
2-
Difficulté à se reconstruire en tant qu’habitant
la période de réparations et de reconstructions est très longue : plusieurs mois,
voire même plus d’une année ;
„ plus le temps avance et plus les habitants se retrouvent seuls :
‡ pas de soutien, oubliées par l’Etat, par les communes n’ayant pas subi la
catastrophe, et par les médias ;
‡ les personnes fragiles du point de vue économique et social sont souvent
isolées. Elles n’ont pas de soutien social et doivent affronter seuls le retour.
„
Mais dès la fin du passage de la crue, il faut recommencer à vivre : les habitants se
retrouvent face à une multitude de problèmes :
„
difficultés à être indemnisé malgré l’arrêté interministériel de « Catastrophe
Naturelle » : au retour, les habitants remplissent une déclaration de dommages. Le
remboursement se fait en fonction des contrats et des biens déclarés, avec la
vétusté car :
‡ beaucoup ont oublié de prendre des photos avant leur évacuation. Au
retour, les habitants se ruent vers les magasins qui vendent des appareils
photos (puis vers les magasins de développement) ;
‡ voitures vétustes mal remboursées voire pas du tout ;
‡ perte des papiers, factures, etc. puisque non protégés et donc noyés dans
l’inondation : impossibilité de justifier la propriété de tel ou tel bien et
difficulté d’évaluer la valeur d’un bien détérioré ;
‡ les personnes en difficulté financière ont une faible capacité d’adaptation
au retour de crise (pour les reconstructions, l’achat de nouveaux
équipements, etc.).
„
difficulté à retourner travailler car :
‡ traumatisme lourd : quelques uns deviennent inaptes au travail (tous sont
traumatisés mais la plupart prendra sur soi pour travailler quand même
puisque c’est nécessaire pour vivre) ;
‡ indisponibilité partielle des médecins et psychologues pour évacuer ce
traumatisme :
Ɠ outils de travail (cabinet et matériel) endommagés ;
Ɠ professionnels débordés par la masse de travail.
Ils ne peuvent donc pas satisfaire tout le monde, même s’ils peuvent aller
consulter directement chez les habitants).
La Ville-aux-Dames concentre sur son territoire une seule psychologue scolaire et cinq
médecins généralistes (associés dans deux cabinets).
Nom de l'entreprise
Type de service
Adresse
N° de téléphone
Psychologue scolaire Pratique médicale (psychiatrie - psychologie) 103, rue Jeanne d'Arc
02 47 44 59 52
M.MASSON
02 47 44 99 50
Pratique médicale (médecine générale)
91, rue Jeanne d'Arc
M.SAUVAGE
02 47 44 37 10
M.VIROS
02 47 46 01 79
M.DALLET
02 47 44 66 28
Pratique médicale (médecine générale)
91 bis, rue Jeanne d'Arc
Mme. GIRAULT
02 47 44 66 23
136
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
‡
‡
‡
‡
de nombreux travaux à effectuer dans la maison (sécher, nettoyer,
réparer), ce qui prend du temps ;
difficultés pour se déplacer car :
Ɠ perte de la voiture (ou du vélo) ;
Ɠ itinéraires coupés ;
Ɠ non rétablissement de tous les transports en commun : les prix des
taxis augmentent considérablement.
difficultés pour garder les enfants :
Ɠ les écoles et le centre de loisirs ont beaucoup souffert de
l’inondation et ne peuvent rouvrir leurs portes pour l’instant
(nécessité de remettre les bâtiments aux normes de sécurité) : rien
n’a été prévu par la municipalité pour garder les enfants ;
Ɠ la plupart des habitants sont occupés à se réinstaller eux-mêmes et
ne sont donc pas disponibles pour s’occuper d’un enfant.
chômage technique pour les habitants travaillant dans des entreprises
ayant été sinistrées. La perte d’emploi entraîne souvent la perte de ses
repères.
„
beaucoup d’habitants se sentent démunis. Le retour à la normale est loin d’être
simple. Ils ressentent les symptômes du syndrome post-traumatique :
‡ certaines personnes font une dépression nerveuse ;
‡ d’autres ont des troubles du sommeil ;
‡ de nombreux maux se développent chez tous les habitants : le traumatisme
est toujours là.
„
le retour à la normale dans la vie quotidienne prend du temps :
‡ un climat tendu règne dans la commune et aux alentours ;
‡ augmentation du prix des loyers et du foncier dans les communes
voisines (celles qui n’ont pas été touchées par l’inondation) : demandes en
augmentation alors que l’offre proposée reste toujours la même. Cela
pénalise encore :
Ɠ les personnes qui doivent vivre dans un logement temporaire en
attendant la réhabilitation, voire même la reconstruction de leur
ancien logement ;
Ɠ les personnes qui veulent reconstruire ailleurs.
‡ Dans le même temps, certains habitants de La Ville-aux-Dames voudront
quitter la commune, et peu de personnes seront prêtes à y investir, étant
donné le sinistre qui vient d’avoir lieu. De fait, sur La Ville-aux-Dames, les
prix des logements et du foncier vont chuter et rester bas pendant quelques
années. Le développement de la commune va ralentir.
‡ parallèlement aux reconstructions, un scandale éclate : les habitants de La
Ville-aux-Dames et de Saint-Pierre-des-Corps s’associent pour dénoncer
leur « sacrifice » pour protéger la ville de Tours. L’autoroute A10 a été
batardée de façon à protéger Tours de l’inondation. L’eau ne pouvant
s’échapper par ce côté, La Ville-aux-Dames et Saint-Pierre-des-Corps sont
devenues de véritables « baignoires ». D’après les habitants, si les eaux
s’étaient mieux réparties, ils auraient connu moins de dommages et les
pertes humaines auraient été moins grandes : sentiment de rancune,
d’animosité, qui promet de durer encore longtemps.
137
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
SYNTHÈSE DE LA PHASE DE RETOUR
Au retour de crise, de nombreux problèmes empêchent le retour à la normale de la vie
quotidienne. Ces difficultés résultent particulièrement de la non préparation de la
municipalité, des habitants et des services.
1-
Le délai très important de rétablissement des réseaux et des services
Ce non rétablissement est principalement dû au manque de matériel de remplacement
et à l’indisponibilité de la main d’œuvre. La main d’œuvre disponible est débordée.
„
„
„
„
„
2-
sans électricité, il est très difficile de retourner vivre dans la commune sinistrée.
On ne peut pas commencer le nettoyage de la ville, ni faire fonctionner les autres
réseaux ;
sans eau propre, il est impossible de nettoyer la commune (lieux publics,
logements privés, entreprises) ;
sans routes réparées et nettoyées, il est difficile de circuler dans la commune ;
sans matériel de pompage, les zones « cuvettes » ne peuvent pas être vidées ;
sans services indispensables disponibles (entreprises du bâtiment, entreprises
d’alimentation générale), la vie quotidienne ne peut pas reprendre.
L’incapacité de relogement pour les sinistrés
nombre important de logements trop endommagés pour être réintégrés par leurs
occupants : les habitants se retrouvent sans toit pour une durée indéterminée ;
„ marché local de l’habitat tendu sur l’agglomération touchée : manque de réserves
foncières et de logements disponibles. Il est extrêmement difficile de trouver une
solution pour reloger les sinistrés près de leur habitation d’origine.
„
3-
Les réhabilitations et reconstructions réalisées sans changement
Les travaux de reconstruction et de réhabilitation sont effectués sur le champ :
aucun conseil donné pour améliorer les constructions : les problèmes liés à la
structure des bâtiments ne sont pas résolus et provoqueront les mêmes
conséquences lors d’une prochaine inondation ;
„ peu de matériel et de matériaux disponibles : on ne peut garantir la fiabilité des
reconstructions.
„
4-
Les habitants démunis
peu de remboursements possibles : les régimes d’assurance sont inadaptés aux
catastrophes de type inondation ;
„ manque de soutien et de conseils envers les habitants : le délais de fonctionnement
de la cellule de soutien psychologique après la crise n’est pas assez long ;
„ difficulté de quitter son logement : revente d’une construction sinistrée au prix
d’achat extrêmement délicate, voire même impossible, effondrement du marché
foncier sur les zones inondables, contrairement aux zones protégées connaissant
une forte inflation.
„
138
Partie IV
Elaboration d’une stratégie
de réduction de la vulnérabilité
139
Inondation de la Loire : Influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité urbaine – Septembre 2005
Au vu de ce scénario et des problèmes évoqués, ainsi qu’au regard des inondations qui
sont survenues il y a quelques années en France (crues du Gard notamment), il est très
difficile de se remettre d’une crise telle que celle-ci. Les personnes touchées restent
traumatisées et fragiles bien plus d’un an après la catastrophe.
L’impression que cela ne pourra plus jamais se reproduire est une des
conséquences perverses qui ne permet pas de se protéger au mieux dans l’éventualité d’une
prochaine crue. Mais on a vu qu’une autre crue, de même importance, peut se reproduire
rapidement : dix ans après 1856, les habitants du Val de Loire ont été touchés à nouveau par
l’inondation provoquée par une nouvelle crue cinq-centennale.
Cela étant, mieux préparés, la commune et ses habitants auraient supporté plus
aisément cette inondation et ses conséquences.
Il est donc nécessaire que la commune et les habitants se préparent, pour anticiper
toutes les conséquences néfastes d’une telle catastrophe, et limiter dans le temps les gênes
occasionnées par une inondation de cette ampleur.
Le rapport ci-joint, intitulé Elaboration d’une stratégie de réduction de la
vulnérabilité, poursuit cet objectif. La déclinaison d’axes d’action, et d’outils permettant
d’appliquer cette stratégie, donne au maire de toute commune entièrement ou partiellement
inondable les clés pour la préparation à un sinistre et sa gestion efficace.
140
CONCLUSION
Le risque d’inondation est toujours apparu, dans notre société, comme un des risques
naturels les plus redoutables et faisant partie de ceux dont les conséquences sont les plus
dramatiques. Souvent à la une des actualités, les inondations laissent derrière elles leur lot de
désastres, à savoir des logements dévastés, des habitants traumatisés, des cultures détruites,
des activités anéanties. Le retour à la normale est souvent très long : les dommages sont
considérables et les sinistrés rencontrent des difficultés pour être indemnisés.
Face à ces constats trop fréquents, il devient urgent de s’investir davantage dans une
démarche collective de lutte contre les inondations.
Actuellement, le processus est amorcé. Les collectivités territoriales, les organismes
d’Etat, les bureaux d’études privés et d’autres professionnels (entreprises, gestionnaires de
réseaux, services de santé, etc.) s’engagent dans ce combat. Relativement difficile à mener, il
commence aujourd’hui à porter ses fruits. Des structures telles que l’Etablissement Public
Loire ou l’Equipe Pluridisciplinaire du Plan Loire Grandeur Nature parviennent peu à peu à
obtenir des résultats, notamment auprès des professionnels lorsque ces derniers comprennent,
par exemple, l’intérêt de faire établir un diagnostic de vulnérabilité de leur entreprise.
Ainsi, notre stage s’inscrivait complètement dans cette démarche. Partant de la
fonction résidentielle d’un territoire, thématique non traitée jusqu’à maintenant, il avait pour
objectif d’aboutir à une stratégie de réduction de la vulnérabilité des communes face au risque
d’inondation. En d’autres termes, l’étude devait placer l’habitant au cœur des préoccupations
communales en temps de crise, définir comment une municipalité pouvait assurer un retour
rapide à la vie quotidienne normale après le passage de l’inondation, et épargner au mieux la
vie de l’habitant ainsi que ses biens.
Toutefois, à l’heure actuelle, cet objectif semble relativement difficile à atteindre. En
effet, on observe fréquemment au sein de la population, des professionnels, et des pouvoirs
publics, une absence totale de culture du risque. Les crues catastrophiques de la fin du XIXème
siècle ont laissé peu de souvenirs dans les mémoires des générations actuelles.
Malheureusement, seules les crues récentes, du Gard par exemple, marquent les esprits. Les
retours d’expérience de ces catastrophes constituent un moyen efficace de prise de
conscience.
Le problème majeur reste qu’en général, on attend de subir l’inondation avant de se
prémunir contre ses effets.
Néanmoins, comme il a déjà été évoqué dans les paragraphes précédents, une certaine
volonté publique de prévenir le risque d’inondation se manifeste depuis une vingtaine
d’années. L’évolution est lente mais progressive. Auparavant, la prévention se limitait (bien
que cela était nécessaire) au contrôle de l’aléa, à travers la construction d’ouvrages de
protection tels que les levées ou les barrages. Ces mesures se sont traduites par la création
d’un faux sentiment de sécurité parmi la population. Les habitants du Val de Loire se sont
sentis protégés du fleuve et ont oublié le risque qu’il représentait. La Loire s’est trouvée
cachée par les digues.
Aujourd’hui, les politiques évoluent. La prévention vise à réduire la vulnérabilité des
personnes et de leurs biens. Les perspectives d’action ne sont plus les mêmes. On ne vit plus
contre le fleuve mais avec le fleuve (cette idée trouve sa place dans le SDAGE au sein de
l’objectif « Savoir mieux vivre avec les crues » et dans les objectifs du Plan Loire Grandeur
Nature). La logique de précaution a remplacé la logique de protection.
141
La démarche actuelle de réduction de la vulnérabilité communale face au risque
d’inondation en est à ses balbutiements. Le stage s’inscrivait dans ces travaux de recherche
sur la réduction de la vulnérabilité. Il s’agissait de déterminer la vulnérabilité de la fonction
« habiter » au sein d’un territoire à travers, tout d’abord, un travail de synthèse des
connaissances existantes en matière de vulnérabilité puis, un travail de recherche s’appuyant
sur l’étude de cas de la commune ligérienne périurbaine de La Ville-aux-Dames.
Les recherches se sont centrées autour d’une question principale : « Quels éléments
rendent une commune vulnérable lors d’une inondation ? »
Cette interrogation a conduit à une analyse complète des enjeux liés à la fonction
résidentielle sur un territoire. Un travail de terrain et de recherche auprès des acteurs locaux
du territoire a permis de déterminer la vulnérabilité de chacun de ces enjeux, et ainsi d’en
lister l’ensemble des critères de vulnérabilité.
Par la suite, ce travail a servi de base à l’élaboration d’un scénario, lequel devait
relater le déroulement d’une crue de type cinq-centennale dans le Val de Tours et plus
particulièrement sur la commune de La Ville-aux-Dames, avec le niveau de préparation
actuel.
Certes fictif, le scénario s’appuie néanmoins sur des informations réelles et des
sources sûres. Sa lecture laisse clairement apparaître de nombreux dysfonctionnements, dont
certains très sérieux. En effet, le scénario fait état de stratégies existantes mal appliquées,
incomplètes et souvent imparfaites et laisse ainsi entrevoir le manque de préparation des
pouvoirs publics si une crue venait à se produire. Il permet d’imaginer combien les
conséquences de cette crue seraient dramatiques pour les communes sinistrées et leurs
habitants.
C’est pourquoi, face à ce manque de préparation et à cette absence de culture du
risque, il est apparu judicieux de ne pas en rester là. Le stage ne prétendait pas uniquement
soulever les problèmes, mais également amorcer une réflexion sur la manière dont une
commune pourrait se prémunir, elle et sa population, contre le risque d’inondation. Ainsi, cela
permettait de comprendre comment une commune serait en mesure de réduire concrètement
sa vulnérabilité face à ce risque.
Ainsi, en réponse à la demande de l’Equipe Pluridisciplinaire du Plan Loire Grandeur
Nature, une stratégie communale de réduction de la vulnérabilité face aux inondations au
regard de la fonction résidentielle a été mise en place. S’adressant directement aux maires des
communes exposées et à leur personnel municipal, cette stratégie tente d’apporter des
éléments de réponses aux problèmes posés en temps de crise, et d’organiser le cadre des
actions. Cette stratégie a conduit à la détermination d’outils efficaces et à leur explication
détaillée au travers de « fiches-outils ». Les outils ont tous pour vocation de permettre
l’application de la stratégie.
D’une manière générale, la stratégie proposée vise à améliorer la préparation des
municipalités face à la crise, en passant par une meilleure connaissance de leur territoire et de
leur population, de façon à anticiper les problèmes et à répondre à trois objectifs généraux :
éviter les pertes humaines, limiter les dommages et assurer un retour rapide à la normale.
142
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http://www.insee.fr/fr/home/home_page.asp (site de l’INSEE)
http://www.iutcolmar.uha.fr : article de B. PAUVERT sur le Cadre juridique de la gestion des
crises par les autorités publiques locales
http://www.lorraine.environnement.gouv.fr (site DIREN Lorraine)
http://perso.wanadoo.fr/mdloire45/ (site de la maison de la Loire du Loiret)
http://www.prim.net
145
TABLE DES MATIERES
Remerciements..................................................................................................................................................................................... p.1
Sommaire .................................................................................................................................................................................................. p.3
Glossaire .................................................................................................................................................................................................... p.5
Introduction générale .................................................................................................................................................................... p.7
PARTIE I : INTRODUCTION AUX INONDATIONS
I.
CONTEXTE PRÉCIS DE L’ÉTUDE : LES VILLES LIGÉRIENNES
FACE AUX INONDATIONS ........................................................................................................................ p.10
A. LES CONCEPTS FONDAMENTAUX LIÉS AU RISQUE ................................................. p.10
1- L’aléa ............................................................................................................................................................................... p.10
2- Les enjeux .................................................................................................................................................................... p.10
3- La vulnérabilité ........................................................................................................................................................ p.10
4- Le risque ........................................................................................................................................................................ p.11
5- Les dommages .......................................................................................................................................................... p.12
B. LA FONCTION RÉSIDENTIELLE SUR UN TERRITOIRE .......................................... p.13
1. Fonction résidentielle et « cadre » naturel .......................................................................................... p.13
2. Fonction résidentielle et population ......................................................................................................... p.14
3. Fonction résidentielle et réseaux ................................................................................................................ p.14
4. Fonction résidentielle et occupation du sol ........................................................................................ p.16
C. HISTORIQUE DES CRUES DE LA LOIRE .................................................................................... p.17
D. LA CONNAISSANCE DU RISQUE INONDATION ET LA POLITIQUE DE
PREVENTION ............................................................................................................................................................... p.19
1. La notion de protection ...................................................................................................................................... p.19
a) Définition d’une crue ................................................................................................................................. p.19
b) Les dispositifs de protection ................................................................................................................. p.20
c) Limites de ces dispositifs de protection........................................................................................ p.21
Description des brèches dans les levées ..................................................................... p.21
Des déversoirs peu nombreux et non adaptés au niveau de crue
prévu ...................................................................................................................................................... p.23
Des barrages écrêteurs de crue à l’action limitée ? ........................................... p.23
d) Les solutions apportées ou envisagées (dans le cas de la Loire) ............................ p.23
2. Les notions de prévision, prévention et précaution ..................................................................... p.24
146
II.
LA CRISE ET LA POST - CRISE : LA GESTION DE LA FONCTION
RESIDENTIELLE EN TEMPS DE CRISE .............................................................................. p.28
A. DÉFINITION D’UNE CRISE ET DE SA GESTION ................................................................ p.28
B. LES DIFFÉRENTES PHASES DE LA GESTION D’UNE CRISE ............................. p.28
C. TABLEAU DES PRINCIPAUX ACTEURS CONCERNES ET DES OUTILS
EXISTANTS ..................................................................................................................................................................... p.30
D. FICHES MISSIONS DES ACTEURS ...................................................................................................... p.36
1- Prévision........................................................................................................................................................................ p.36
Les Services de Prévision des Crues (SPC) ............................................................ p.36
2- Anticipation et gestion de crise ................................................................................................................... p.36
Le préfet .............................................................................................................................................. p.36
Les Services Départementaux d’Incendie et de Secours (SDIS) ............ p.37
Le maire .............................................................................................................................................. p.37
La Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales
(DDASS) ............................................................................................................................................ p.38
Les forces de l’ordre .................................................................................................................. p.38
EDF-GDF........................................................................................................................................... p.39
France Telecom ............................................................................................................................. p.39
3- Retour d’expérience et prévention ............................................................................................................ p.40
Les assurances et l’indemnisation .................................................................................. p.40
E. LES OUTILS ET LES MOYENS EXISTANTS ............................................................................. p.41
1- Pour la prévision ..................................................................................................................................................... p.41
Le réseau CRISTAL .................................................................................................................. p.41
2- Pour la gestion de la crise et l’anticipation ........................................................................................ p.41
Le Plan de Secours Spécialisé – inondations (Préfecture d’Indre-etLoire (PSSi)...................................................................................................................................... p.41
La chaîne d’alerte ........................................................................................................................ p.42
La cellule de crise préfectorale ......................................................................................... p.45
Le Plan de Secours Communal « Inondations » (PSC).................................. p.47
La cellule de crise communale .......................................................................................... p.47
3- Pour le retour d’expérience et la prévention ..................................................................................... p.49
Le Plan de Prévention des Risques naturels inondations (PPRi)............ p.49
L’information préventive....................................................................................................... p.49
Le Plan Loire Grandeur Nature ........................................................................................ p.50
Le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux du
Bassin Loire-Bretagne (SDAGE) .................................................................................... p.51
147
PARTIE II : DEFINITION DES ENJEUX ET DE LA VULNERABILITE
I.
IDENTIFICATION ET DÉFINITION DES ENJEUX LIES À LA
FONCTION RESIDENTIELLE EN ZONE INONDABLE ET DE LA
VULNERABILITE APPORTEE À LA COMMUNE .................................................. p.53
A. IDENTIFICATION ET DÉFINITION DES ENJEUX ............................................................. p.53
1- L’habitant ..................................................................................................................................................................... p.53
2- Le logement ................................................................................................................................................................ p.54
3- Les services et les réseaux............................................................................................................................... p.54
a) Les services ........................................................................................................................................................ p.54
b) Les réseaux de communication ........................................................................................................... p.56
Le réseau routier ........................................................................................................................... p.57
Le réseau ferroviaire.................................................................................................................. p.58
c) Le réseau d’adduction d’eau ................................................................................................................ p.58
d) Les réseaux d’énergie ................................................................................................................................ p.59
e) Les réseaux de télécommunication .................................................................................................. p.59
f) Les réseaux d’assainissement et d’évacuation des déchets.......................................... p.60
4- Les activités ................................................................................................................................................................ p.60
a) Les activités agricoles ............................................................................................................................... p.60
b) Les activités industrielles ........................................................................................................................ p.61
B. DÉFINITION DES INDICATEURS DE VULNÉRABILITÉ ........................................... p.62
Se rapporter au dossier Définition des enjeux et de la vulnérabilité
II.
DÉFINITION DE LA VULNERABILITE DU TERRAIN D’ETUDE :
LA VILLE-AUX-DAMES ................................................................................................................................. p.62
A.
B.
C.
D.
CONTEXTE GEOGRAPHIQUE DE LA VILLE-AUX-DAMES .................................. p.62
DONNEES DEMOGRAPHIQUES GENERALES ...................................................................... p.63
DONNEES SOCIO-ECONOMIQUES .................................................................................................... p.64
TABLEAUX DE LA VULNERABILITE DE LA VILLE-AUX-DAMES .............. p.66
1- L’habitant ..................................................................................................................................................................... p.66
2- Le logement ................................................................................................................................................................ p.68
3- Les services................................................................................................................................................................. p.70
4- Les réseaux de communication ................................................................................................................... p.77
5- Le réseau d’adduction d’eau.......................................................................................................................... p.78
6- Le réseau électrique.............................................................................................................................................. p.79
7- Le réseau de gaz ...................................................................................................................................................... p.80
8- Les réseaux de télécommunication .......................................................................................................... p.81
9- Le réseau d’assainissement............................................................................................................................. p.82
148
PARTIE III : SCENARIO
PRÉAMBULE ................................................................................................................................................................................... p.84
I.
PHASE D’ÉVACUATION................................................................................................................................ p.86
A. DE L’ANNONCE DE LA CRUE A LA DECISION PREFECTORALE
D’EVACUATION ........................................................................................................................................................ p.86
1- Très fort débit au Bec d’Allier (Samedi 10 septembre 2005).............................................. p.86
2- Gien sous les eaux (lundi 12 septembre – 22h00) ........................................................................ p.87
3- Mardi 13 septembre 2005 : la décision d’évacuation ................................................................ p.87
a) Information des acteurs des territoires concernés ......................................................... p.87
b) Relais de l’annonce préfectorale d’évacuation par les municipalités ............ p.88
c) Information des populations par les médias ....................................................................... p.90
d) Premières réactions de la population face à cette annonce ................................... p.90
B. PREPARATION A L’ÉVACUATION .................................................................................................... p.92
1- Les priorités d’évacuation en fonction des zones ......................................................................... p.92
2- Comportement de la population.................................................................................................................. p.92
a) Réticence importante de la population .................................................................................... p.92
b) Un climat de tension qui augmente ............................................................................................ p.93
3- Préparation des habitants.................................................................................................................................. p.93
a) Protection des biens et du logement .......................................................................................... p.94
b) Complexité des préparations pour certains habitants................................................. p.95
c) Ravitaillement en produits de première nécessité .......................................................... p.95
d) Conséquences de toutes ces préparations sur l’ensemble du territoire ........ p.96
4- La municipalité est débordée ........................................................................................................................ p.96
a) Evacuation des personnes en difficulté qui ont été recensées ............................... p.97
b) Gestion de l’information ..................................................................................................................... p.98
c) Gestion des « déménagements » ................................................................................................... p.98
d) Gestion des établissements publics ............................................................................................ p.99
C. EXPIRATION DU DÉLAI D’EVACUATION : LE DÉPART DES
HABITANTS ................................................................................................................................................................. p.100
1- Les habitants « sur le départ » ................................................................................................................... p.100
a) Les préparations non terminées ................................................................................................. p.100
b) Un départ en voiture difficile ....................................................................................................... p.101
c) La population restant sur la commune ................................................................................. p.104
2- Mise en sécurité de la zone inondable ................................................................................................ p.104
3- L’arrivée dans les centres d’accueil...................................................................................................... p.104
a) Centres d’accueils en cours de préparation..................................................................... p.105
b) Manque de places .................................................................................................................................. p.105
c) Des difficultés pour stationner les véhicules.................................................................... p.105
d) Un climat tendu dans les structures d’accueil ................................................................ p.106
SYNTHÈSE DE LA PHASE D’EVACUATION ........................................................................................... p.108
1- Préparation trop faible de la municipalité ........................................................................................ p.108
2- Pas de préparation des habitants et des professionnels dans le cadre d’une
évacuation ................................................................................................................................................................. p.109
149
II.
L’INONDATION ........................................................................................................................................................ p.110
A. MONTLOUIS-SUR-LOIRE, LA VILLE-AUX-DAMES, SAINT-PIERRE-DESCORPS SOUS LES EAUX ............................................................................................................................... p.110
1- La rupture de digue ............................................................................................................................................ p.110
2- Relais de l’information dans les centres d’accueil .................................................................... p.110
3- Réactions des habitants et organisation dans les centres d’accueil .............................. p.111
a) Une population difficile à gérer ................................................................................................. p.111
b) Des difficultés d’approvisionnement ...................................................................................... p.111
B. LA SITUATION SUR LE TERRAIN .................................................................................................... p.112
1- Des habitants non évacués ........................................................................................................................... p.112
2- Dommages observés pendant les rondes .......................................................................................... p.113
a) Sur les réseaux ......................................................................................................................................... p.113
b) Sur les maisons ........................................................................................................................................ p.114
c) Dans les rues ............................................................................................................................................. p.116
3- Le problème du pillage ................................................................................................................................... p.117
C. LA BAISSE DES EAUX ..................................................................................................................................... p.117
1- La lente résorption des eaux ....................................................................................................................... p.117
a) Le processus d’aspiration ............................................................................................................... p.117
b) Les difficultés d’absorption ........................................................................................................... p.118
2- Information des habitants.............................................................................................................................. p.118
3- De vives réactions............................................................................................................................................... p.119
a) Concernant les conseils prodigués par la municipalité sur ce qu’il faut faire
au retour ....................................................................................................................................................... p.119
b) Un climat de plus en plus défavorable.................................................................................. p.119
D. LES PREMIERS TRAVAUX DE REMISE EN ETAT ....................................................... p.120
1- Le nettoyage ............................................................................................................................................................ p.120
2- La remise en état des réseaux .................................................................................................................... p.121
3- Autres travaux........................................................................................................................................................ p.122
4- Les problèmes sanitaires................................................................................................................................ p.122
a) Des découvertes macabres ............................................................................................................. p.122
b) Des rues insalubres.............................................................................................................................. p.123
SYNTHÈSE DE LA PHASE D’INONDATION ............................................................................................. p.124
1- Un désordre complet ......................................................................................................................................... p.124
2- Des accidents mortels....................................................................................................................................... p.124
3- Le manque d’information de la population ..................................................................................... p.124
150
III.
LE RETOUR DE CRISE ................................................................................................................................. p.125
A. UN RETOUR ECHELONNE ........................................................................................................................ p.125
1- Les premiers habitants rentrent chez eux.......................................................................................... p.125
2- Des difficultés de relogement .................................................................................................................... p.125
3- Retour des habitants les plus sinistrés ................................................................................................. p.126
a) Départ des centres d’accueil ........................................................................................................ p.126
b) Le retour au domicile ......................................................................................................................... p.126
B. UN CONSTAT ÉDIFIANT .............................................................................................................................. p.128
1- L’état des maisons .............................................................................................................................................. p.128
2- L’état des biens ..................................................................................................................................................... p.129
a) Les biens vitaux et « de confort ».............................................................................................. p.129
b) Les biens à valeur sentimentale ................................................................................................. p.129
c) Les véhicules ............................................................................................................................................. p.130
3- L’état des réseaux................................................................................................................................................ p.130
a) Problèmes relatifs au réseau de distribution d’électricité .................................... p.130
b) Problèmes relatifs au réseau de distribution de gaz .................................................. p.131
c) Problèmes relatifs au réseau de télécommunications ............................................... p.131
d) Problèmes relatifs au réseau d’adduction d’eau .......................................................... p.132
e) Problèmes relatifs au réseau d’évacuation des eaux usées.................................. p.132
f) Problèmes relatifs au réseau de communication (routes, infrastructures de
transport, etc.).......................................................................................................................................... p.132
C. RÉPARATIONS ET RECONSTRUCTIONS ................................................................................ p.133
1- Pénurie de matériel, de matériaux, d’artisans ............................................................................... p.133
a) Besoins humains ..................................................................................................................................... p.133
b) Besoins en moyens (matériaux, matériels) ........................................................................ p.135
2- Difficulté à se reconstruire en tant qu’habitant ............................................................................ p.136
SYNTHÈSE DE LA PHASE DE RETOUR ....................................................................................................... p.138
1- Le délai très important de rétablissement des réseaux et des services ....................... p.138
2- L’incapacité de relogement pour les sinistrés ............................................................................... p.138
3- Les réhabilitations et reconstructions réalisées sans changement ................................. p.138
4- Les habitants démunis...................................................................................................................................... p.138
PARTIE IV : STRATEGIE
Se rapporter au dossier Elaboration d’une stratégie de réduction de la vulnérabilité
Conclusion .......................................................................................................................................................................................... p.141
Bibliographie ................................................................................................................................................................................... p.143
Table des matières ...................................................................................................................................................................... p.146
Annexes .......................................................................................................................................................................... (dossier à part)
151

Documents pareils