Gustave Courbet - Fondation Beyeler

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Gustave Courbet - Fondation Beyeler
Communiqué de presse
Gustave Courbet
7 septembre 2014 – 18 janvier 2015
La Fondation Beyeler consacre régulièrement ses expositions à des artistes dont l’œuvre a exercé une
influence déterminante sur l’évolution de la peinture moderne. Gustave Courbet, né en 1819 à Ornans,
à proximité de Besançon dans le Jura, et mort en 1877 à la Tour-de-Peilz en Suisse, est l’une de ces
figures clés de l’histoire de l’art.
Cela fait seize ans que son œuvre n’a plus été présentée en Suisse. L’exposition de la Fondation
Beyeler, qui rassemblera entre une cinquantaine et une soixantaine d’œuvres, se concentrera sur le rôle
de premier avant-gardiste de Courbet. Par des tableaux provocants où s’affirme son individualité
d’artiste, il s’est imposé parmi les pionniers de l’art moderne, rompant avec les conventions de la
formation académique traditionnelle.
À travers des autoportraits, des représentations de femmes, des tableaux de grottes et de paysages
marins, l’exposition met l’accent sur son approche novatrice de la couleur et sur sa stratégie
d’ambiguïté. La rupture avec la tradition académique, le développement du réalisme dans l’histoire de
l’art, la technique révolutionnaire d’empâtement de Courbet qui exprimait son individualité d’artiste y
seront également abordés, au même titre que son traitement ludique de motifs et de symboles du
passé.
La célèbre toile de Courbet, L’Origine du monde, est au centre de cette exposition. C’est la première
fois que cette œuvre si célèbre est présentée dans l'espace germanophone. Cette peinture de 1866 est
le chef-d’œuvre inconnu du XIXe siècle, le tableau que peu avaient vu à l’époque de sa création, mais
dont tous parlaient. Il n’a rien perdu de sa force de provocation.
Courbet associe volontiers les paysages typiques de sa région natale, le Jura des environs d’Ornans,
caractérisé par ses sources, ses grottes, ses falaises calcaires escarpées et ses forêts profondes à des
représentations de nus féminins. L’être humain, la sexualité et la nature intacte s’associent ainsi en
formant un équilibre fascinant. D’autres tableaux se concentrent sur l’obscurité impénétrable des
grottes du Jura. Courbet s’y affirme comme un maître de l’allusion et comme un authentique peintre de
l’invisible. C’est un artiste qui a su imposer de nouvelles idées picturales.
Dans la salle intitulée « Traces dans la neige » où sont présentés les paysages de neige de Courbet, les
œuvres font découvrir au spectateur la manière dont sa peinture prend la couleur elle-même pour objet:
pâteux et expressif, et en même temps d’une légèreté dynamique, le blanc se transforme ici en neige,
semblant créer sa propre réalité.
Cette exposition est montée en coopération avec le Musée d’Art et d’Histoire de Genève, qui présente la
création de Courbet datant de la période de son exil en Suisse. Les expositions de Riehen/Bâle et de
Genève donneront le coup d’envoi à la « Saison Courbet » qui commencera à l’automne 2014.
Catalogue
À l’occasion de l’exposition « Gustave Courbet », la Fondation Beyeler publie un catalogue en
allemand et en anglais avec un tiré à part en français. L’édition commerciale est éditée par Hatje Cantz
Verlag, Ostfildern. Ce catalogue abondamment illustré contient des contributions d’Ulf Küster,
Stéphane Guégan, Michel Hilaire, Laurence Madeline, Bruno Mottin et James Rubin. 200 pages, 131
reproductions, prix : 62.50 CHF (ISBN 978-3-906053-18-9, édition anglaise : 978-3-906053-19-6).
Ce catalogue sera également disponible en ligne à la Boutique de la Fondation Beyeler, sous
shop.fondationbeyeler.ch
La Fondation Beyeler remercie: Artephila Stiftung, Ernst Göhner Stiftung et Walter Haefner Stiftung
pour les généreuses subventions liées au projet et leurs contributions exceptionnelles.
Images de presse : sont disponibles sous http://pressimages.fondationbeyeler.ch
Informations complémentaires:
Elena DelCarlo, M.A.
Head of PR / Media Relations
Tél. + 41 (0)61 645 97 21, [email protected], www.fondationbeyeler.ch
Fondation Beyeler, Beyeler Museum AG, Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen
Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler : tous les jours 10h00–18h00, le mercredi jusqu’à 20h00
Communiqué de presse
Gustave Courbet
7 septembre 2014 – 18 janvier 2015
Le refus de Gustave Courbet de se plier aux conventions formelles, son remarquable aplomb, l’affirmation
opiniâtre de son individualité d’artiste, son goût pour la provocation et sa propension à briser les tabous ainsi
que sa technique picturale révolutionnaire ont établi des critères qui ont marqué plusieurs générations
d’artistes. Il compte parmi les principaux précurseurs de l’art moderne.
À partir du 7 septembre 2014, la Fondation Beyeler consacre à cet artiste français une vaste exposition, la
première en Suisse depuis plus de quinze ans. Elle présente des œuvres novatrices datant de toutes les
périodes de création de Courbet, dont de nombreuses toiles rarement montrées au public ; certaines même
n’ont pas du tout été vues depuis plusieurs décennies.
L’exposition s’ouvre sur les autoportraits de jeunesse, des œuvres complexes à travers lesquelles Courbet s’est
mis en scène au début de sa carrière parisienne. Suivent de nombreux paysages de sa région natale, des
tableaux de ruisseaux cachés et de sources secrètes, de rochers et de grottes. Ses représentations de vagues et
ce qu’il appelait ses « paysages marins » rendent avec une incroyable immédiateté la beauté et la dynamique
de la nature. À l’instar de ses célèbres paysages d’hiver et tableaux de neige, ils révèlent pourtant avant tout
son traitement novateur et virtuose de la couleur. Le matériau même du peintre, la couleur, devient objet de
l’art.
Au cœur de l’exposition figurent les mystérieux nus de femmes au bord de l’eau ainsi que la célèbre toile
L'Origine du monde, 1866. Ce défi pictural a laissé des traces jusque dans l’art contemporain. C’est la
première fois que cette œuvre emblématique sera exposée dans un musée de l'espace germanophone.
Cette exposition, réalisée par Ulf Küster, conservateur de la Fondation Beyeler, fait partie de la « Saison
Courbet », une coopération avec les Musées d'art et d'histoire de Genève, qui proposent simultanément au
Musée Rath une présentation centrée sur les années suisses de Courbet.
*
Gustave Courbet, né le 10 juin 1819 à Ornans dans le Jura français, est mort le 31 décembre 1877 à La-Tourde-Peilz au bord du lac de Genève, en Suisse. Son père, Régis Courbet, était un propriétaire foncier aisé et sa
mère, Sylvie, était issue d’une vieille famille bien établie dans la région. Il a quatre petites sœurs : Clarisse, qui
mourra à treize ans à peine, Zoé, Zélie et Juliette. On ignore le lieu exact de la naissance de Courbet car les
documents d’état-civil ne le mentionnent pas. On racontait dans sa famille que sa mère l’avait mis au monde
sous un arbre, au bord du chemin, n’ayant pas eu le temps de rejoindre Ornans, le village de ses parents,
depuis Flagey, où son mari possédait une exploitation agricole et d’importants biens fonciers.
Le jeune provincial a d’abord un peu de mal à s’imposer comme peintre à Paris. À partir de 1841, il essaie
d’être admis au Salon, où il fait ses débuts après plusieurs échecs avec son autoportrait Courbet au chien noir,
1844.
Autoportraits
Presque tous les autoportraits de Courbet ont été réalisés entre 1840 et 1855. Ils occupent une place
déterminante au cours de cette période durant laquelle Courbet devient en quelque sorte réellement Courbet.
En se prenant pour modèle, il a pu multiplier les expériences et ce dialogue artistique avec sa propre apparence
lui a permis de développer ses moyens d’expression. Les poses et rôles divers qu’il adopte doivent être
considérés comme autant d’exercices qu’il s’est imposés à lui-même et l’on comprend aisément qu’il ne se soit
jamais défait d’un grand nombre de ces tableaux : il y voyait les témoignages de son parcours artistique.
Le Fou de Peur (Portrait de l'artiste), vers 1844/1845 – également exposé autrefois sous le titre Le Suicide
– incarne indéniablement l’exemple extrême de cet ensemble d’œuvres. On aurait peine à dire s’il s’agit de
la représentation d’un individu affolé, d’un candidat au suicide ou d’un homme animé d’une idée fixe. La
partie inférieure du tableau paraît inachevée et ses contemporains ne purent qu’y voir une esquisse –
pourtant, Courbet ne désigne pas cette œuvre comme telle lors de son exposition de 1855. Si cette toile
était effectivement achevée à ses yeux, on peut l’interpréter comme une déclaration de programme. Il s’agit
là d’une entreprise audacieuse et périlleuse : on voit ici, littéralement, la main de l’artiste. Sur la plage
blanche en bas à droite, on a en effet l’impression de distinguer les contours d’une main écartée, très
probablement une empreinte de main « peinte ». Sous le regard des spectateurs, l’artiste ambitieux se jette
dans l’indéterminé, dans quelque chose d’entièrement nouveau. Est-ce la mort ? Ou bien la nouvelle
peinture dans laquelle Courbet se précipite en s’affranchissant de toute tradition ?
Indépendance et individualité
« J’ai voulu tout simplement puiser dans l’entière connaissance de la tradition le sentiment raisonné et
indépendant de ma propre individualité ».
Peu d’artistes avant lui auront accentué à ce point leur individualité, enracinée dans la tradition mais
fondamentalement indépendante. Le spectateur ne peut pas l’ignorer. Courbet ne se considère pas comme un
génie artistique coupé du réel, influencé par des normes académiques et guidé par des « puissances
supérieures. » Si les traditions n’ont pas de secret pour lui, il n’a de comptes à rendre qu’à lui-même dans tous
ses faits et gestes. La validité persistante de cet autoportrait d’artiste explique en partie pourquoi il est
tellement fascinant de présenter des œuvres de Courbet dans le contexte d’une collection d’art moderne telle
que la Collection Beyeler. Courbet, individualiste et avant-gardiste, qui a su représenter les possibilités
irrationnelles et incroyablement diverses d’un tableau, a-t-il été le premier artiste « moderne » ?
À partir de 1844, Courbet a participé régulièrement au Salon, où ses œuvres ont obtenu un certain nombre de
distinctions. L’État français lui a même acheté plusieurs tableaux. Certaines de ses toiles, parmi lesquelles Un
Enterrement à Ornans, 1850, provoquent cependant l’indignation en raison de leur puissant réalisme. Le refus
de toute idéalisation dans la peinture des physionomies des paysans venus assister à cet enterrement
scandalise le jury. En effet, par ses dimensions considérables, ce tableau se rattache à la peinture d’histoire,
genre dans lequel des paysans n’ont rien à faire.
Le Jura, la mer, la neige : un traitement révolutionnaire de la couleur
La plupart des tableaux réalisés après 1855 sont des paysages : à cette date, Courbet avait déjà peint la
majorité de ses grandes œuvres réalistes. Les paysages lui permettaient de donner la démonstration de son
individualité artistique. De plus, ils se vendaient bien. Le style de Courbet devient une véritable marque de
fabrique, il existe une demande et un marché pour ces œuvres. Une grande partie de ses tableaux de paysages
sont consacrés à la représentation de sa région natale, les environs d’Ornans.
Un motif récurrent et prégnant des paysages de Courbet est la transition entre plateau (les environs de Flagey)
et plaine (Ornans) – caractéristique de son Jura natal. Les paysages de Courbet ne sont pas marqués par un
regard idéalisateur mais réaliste. Même si la plupart de ses toiles ont vu le jour dans son atelier, elles
témoignent d’une minutieuse étude de la nature sur les différents motifs choisis.
Lorsqu’on se rend sur les plateaux entaillés de profondes vallées, que l’on observe les formations rocheuses
spectaculaires, les cours d’eau obscurs et les grottes imposantes où ils prennent leur source, on ne peut
manquer de remarquer la virtuosité de Courbet qui semble façonner littéralement les structures géologiques des
rochers grâce à la couleur. La Source du Lison, 1864, en offre un bon exemple – l’effet spatial des différentes
strates sédimentaires est tout à fait étonnant. Lorsqu’on s’approche de la toile, tout se dissout en touches de
pinceau parfaitement identifiables, qui communiquent une impression plastique des formations rocheuses. De
même, dans La Source de la Loue, 1864, les couleurs claires, généralement pures, transforment en quelque
sorte la substance des rochers et de l’eau en une masse colorée abstraite. Il en résulte une nature qui paraît
puissamment animée et correspond, sous sa forme pure et authentique, à l’expérience sensorielle du motif faite
par Courbet.
Courbet utilisait la matière picturale d’une manière tout à fait inhabituelle pour son temps, appliquant
manifestement la couleur à la brosse, au couteau, à l’aide d’un chiffon ou même de son pouce. L’intervention
fréquente du couteau à palette jouait un rôle particulier. Cet outil qui ressemble à une petite truelle est
généralement employé par les peintres pour mélanger les couleurs sur leur palette. Courbet en revanche s’en
servait pour appliquer directement la couleur sur la toile, donnant ainsi l’impression que ses tableaux étaient
moins peints que « construits ».
Le Coup de vent, forêt de Fontainebleau vers 1865 révèle, lui aussi, une application particulière de la couleur.
Cette œuvre remarquable est le plus grand paysage qu’il ait jamais réalisé. Il s’agissait probablement d’un
travail de commande pour le décor d’une villa parisienne. Dans cette représentation d’un orage qui approche,
Courbet manifeste toute la gamme de sa maîtrise et de son étonnante modernité. Cette composition audacieuse
prend pour thème le mouvement, sous l’aspect du vent. En même temps, on peut y observer le traitement
différencié de la couleur, appliquée tantôt de façon précise et détaillée à l’aide d’un pinceau fin, tantôt de
façon franchement « tempétueuse » en couches chromatiques translucides apposées par touches rapides, qui
évoquent une grande liberté et se rapprochent de l’abstraction.
Dans les représentations de l’océan, aussi bien étale qu’agité, la transformation apparente de la couleur en
forme exerce un effet si direct que Paul Cézanne s’est écrié à propos de la mer qui figure sur ces tableaux :
« On la reçoit en pleine poitrine. On recule. Toute la salle sent l’embrun. » Le commentaire de Joan Miró
affirmant à propos de La vague qu’on percevrait la présence de la toile même en lui tournant le dos va dans le
même sens. La technique d’application de la couleur de Courbet lui permettait de peindre particulièrement
vite, et il s’en vantait auprès de ses connaissances : une nuance pour le ciel, une pour la mer, et une pour la
plage. Mépris du public, vantardise devant des collègues ? Ne s’agirait-il pas plutôt de la description d’une
réduction radicale des moyens picturaux ? Trois tonalités, associées au geste pictural, ont produit des tableaux
qui comptent aujourd’hui parmi les œuvres les plus belles et les plus chargées d’atmosphère de Courbet.
Femmes et eau
Les représentations de femmes dénudées au bord de l’eau entourées d’une nature foisonnante datent des
années situées entre 1866 et 1868. Les trois toiles de format presque identique présentées dans l’exposition
sont autant de variations sur le thème de l’unité de la femme et de la nature, un thème qui s’inscrit dans une
longue tradition de l’histoire de l’art. On rencontre dès l’Antiquité des personnifications féminines de
sources ainsi que de charmantes figures de jeunes filles s’ébattant au bord de cours d’eau, de grottes ou de
lacs. La femme, médiatrice entre l’eau de source et la végétation, incarne la fécondité, l’initiation et la
sexualité. Courbet a exploité délibérément la charge érotique de ce motif. La Source, 1868, fait songer à des
motifs comparables, que l’on rencontre par exemple chez Ingres. Courbet refuse toutefois d’idéaliser son
modèle. La chair de la femme vue de dos est rendue avec un grand réalisme par le peintre, qui en souligne les
irrégularités. De même, l’insistance sur les rondeurs féminines, exagérées par le peintre ou par le corset alors
en usage, ne correspondait pas aux représentations courantes de la beauté. Pour la plupart de ses
contemporains, un tel réalisme, parfois outrancier, était choquant.
Le centre obscur de la peinture de Courbet
Ses représentations de grottes et celles de vagues partagent un mystérieux centre obscur. Courbet affirmait
explicitement qu’il construisait ses toiles à partir de l’obscurité et reproduisait l’incidence lumineuse par des
moyens picturaux. Cette technique apparaît clairement dans la représentation de la veste bleu foncé du
chasseur de droite de Braconniers dans la neige, 1867, que le peintre modèle par des accents de couleurs
appliqués avec parcimonie.
Dans les paysages en revanche, les rochers semblent graviter autour d’un centre noir encore indistinct, comme
l’eau autour des ouvertures de grottes ou comme l’intérieur de la vague. La toile la plus célèbre de Courbet sans
doute, L'Origine du Monde, 1866, fascine par une construction picturale identique. Les spécialistes d’art y
voient des parallèles formels et conceptuels. Le XIXe siècle, littéralement obsédé de fantasmes sexuels –
essentiellement masculins – avait élaboré toute une panoplie de moyens pour les représenter de manière plus
ou moins explicite. Courbet était un maître de l’allusion érotique, au point que, même en l’absence de
personnages féminins, on interprète ses tableaux de grottes comme des paysages anthropomorphes. Les
grottes seraient-elles des évocations cachées du sexe féminin ?
(Vous trouverez un texte complémentaire sur L'Origine du monde dans le dossier de presse)
Épilogue
À la Fondation Beyeler, le ravissant petit paysage de mer de Courbet Le Bord de mer à Palavas, 1854, qui
représente probablement l’artiste lui-même, prend congé des visiteurs à la fin de l’exposition par un geste plein
d’élan.
Courbet connaît une fin d’existence tragique. L’artiste qui, au cours de sa carrière s’est imposé comme un
peintre particulièrement prisé des collectionneurs et fut sans doute le premier à s'affirmer à travers des
expositions individuelles, a été moins heureux dans son engagement politique. Après la proclamation de la
Troisième République en 1870, Courbet est nommé président de la Commission des Arts. Mais la capitulation
de la Commune met brutalement fin à sa carrière. On lui impute la responsabilité de la destruction de la
colonne Vendôme, alors que sa participation à cette action n’a toujours pas été prouvée aujourd’hui. Il est
condamné à une amende exorbitante destinée à la reconstruction de la colonne ; malgré la confiscation de tous
ses biens, il n’aurait jamais pu s’acquitter de cette somme. Après un séjour en prison et le pillage de son
atelier, Courbet ne voit d’autre solution que de prendre le chemin de l’exil en 1873. Il meurt à 58 ans en
Suisse où – attendant vainement une grâce – il travaille inlassablement à de nouvelles œuvres dans l’espoir de
pouvoir un jour rembourser sa dette.
Catalogue
À l’occasion de l’exposition « Gustave Courbet », la Fondation Beyeler publie un catalogue en allemand et
en anglais avec un tiré à part en français. L’édition commerciale est éditée par Hatje Cantz Verlag,
Ostfildern. Ce catalogue abondamment illustré contient des contributions d’Ulf Küster, Stéphane Guégan,
Michel Hilaire, Laurence Madeline, Bruno Mottin et James Rubin. 200 pages, 131 reproductions, prix :
62.50 CHF (ISBN 978-3-906053-18-9, édition anglaise : 978-3-906053-19-6). Ce catalogue sera
également disponible en ligne à la Boutique de la Fondation Beyeler, sous shop.fondationbeyeler.ch
La Fondation Beyeler remercie: Artephila Stiftung, Ernst Göhner Stiftung et Walter Haefner Stiftung pour les
généreuses subventions liées au projet et leurs contributions exceptionnelles.
Images de presse : sont disponibles sous http://pressimages.fondationbeyeler.ch
Informations complémentaires:
Elena DelCarlo, M.A.
Head of PR / Media Relations
Tél. + 41 (0)61 645 97 21, [email protected], www.fondationbeyeler.ch
Fondation Beyeler, Beyeler Museum AG, Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen
Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler : tous les jours 10h00–18h00, le mercredi jusqu’à 20h00
L’Origine du monde
L’exposition « Gustave Courbet » recèle une œuvre qui a fait et continue à faire sensation, une toile qui
compte parmi les plus célèbres et les plus sulfureuses de l’histoire de l’art : L’Origine du monde. Ce
tableau constitue tout à la fois une rupture de tabou et un jalon, un hommage à la femme et une
manifestation de voyeurisme, une peinture magistrale et une provocation. C’est précisément dans cette
contradiction que réside son secret : célèbre-t-on ici le lieu de naissance, l’origine de l’humanité ou ne
s’agit-il que du regard masculin posé sur la femme ? Est-ce Courbet le voyeur, ou le sommes-nous
tous ? Peut-être Courbet voulait-il également prouver que la peinture n’avait pas à redouter la
concurrence de la photographie, qui commençait alors à se répandre. Tel est le champ de tension qui
fait toute l’importance de cette œuvre, laquelle n’était initialement pas destinée à être présentée au
public, et que le prestigieux quotidien français Le Monde a présentée récemment comme « une sorte
de deuxième Joconde ».
Courbet a réalisé cette œuvre pour le diplomate égyptien Khalil Bey, qui la dissimulait derrière un
rideau vert et ne la montrait qu’à quelques privilégiés. Comment ne pas trouver pertinent que le dernier
propriétaire privé de cette toile provocante et pleine de profondeur ait été Jacques Lacan, l’un des plus
éminents psychanalystes du XXe siècle ? Le grand public l’a découverte pour la première fois en 1995
lors de son entrée au Musée d’Orsay. Avec cette présentation à la Fondation Beyeler, c’est la première
fois que ce fragment d’histoire de l’art, qui incite le spectateur à une vision, une réflexion et une
interprétation constamment renouvelées, sera montrée dans l'espace germanophone.
Le titre L’Origine du monde, qui est probablement de Courbet lui-même, renvoie au don de la vie,
fonction féminine par excellence, conduisant ainsi d’une interprétation voyeuriste à une considération
philosophique. Il est vrai, certes, que la vie dépend de l’acte de procréation, lui-même provoqué par la
pulsion sexuelle. Et pourtant, par son art magistral, sa touche moelleuse et sa palette subtilement
nuancée, Courbet prête au corps une sensualité qui s’inscrit dans la tradition de la peinture vénitienne.
Courbet lui-même se réclame du Titien et de Véronèse – avec son aplomb habituel, il aurait déclaré à
des amis réunis chez Khalil Bey et qui venaient d’admirer cette toile : « Vous trouvez cela beau… et
vous avez raison… Oui, cela est très beau, et tenez, Titien, Véronèse, leur Raphaël, moi-même n'avons
jamais rien fait de plus beau ».
7 septembre 2014 – 18 janvier 2015
01 Gustave Courbet
Le Bord de mer à Palavas, 1854
Huile sur toile, 38 x 46,2 cm
Musée Fabre, Montpellier Agglomération
© Musée Fabre, Montpellier Agglomération / Frédéric Jaulmes
03 Gustave Courbet
Le Coup de vent, forêt de Fontainebleau, 1865
Huile sur toile, 146,7 x 230,8 cm
The Museum of Fine Arts, Houston, acquisition financée par
Caroline Wiess Law
Photo: Thomas R. DuBrock
06 Gustave Courbet
La Source, 1868
Huile sur toile, 128 x 97 cm
Musée d‘Orsay, Paris
© bpk / RMN - Grand Palais / Patrice Schmidt
04 Gustave Courbet
La Roche Pourrie, étude géologique, 1864
Huile sur toile, 60 x 73 cm
Musée Max Claudet, Salins-les-Bains
Photo: Henri Bertand
07 Gustave Courbet
La Rencontre (Bonjour Monsieur Courbet), 1854
Huile sur toile, 132,4 x 151 cm
Musée Fabre, Montpellier Agglomération
© Musée Fabre, Montpellier Agglomération / Frédéric Jaulmes
02 Gustave Courbet
Le Fou de peur (Portrait de l’artiste), ca. 1844/45
Huile sur papier sur toile, 60,5 x 50,5 cm
Nasjonalmuseet for kunst, arkitektur og design, Oslo
05 Gustave Courbet
La Vague, ca. 1869
Huile sur toile, 65,4 x 88,7 cm
Brooklyn Museum, donation de Mrs. Horace Havemeyer
08 Gustave Courbet
Le Change, épisode de chasse au chevreuil en Franche-Comté, 1866
Huile sur toile, 97 x 130 cm
Ordrupgaard, Kopenhagen
Photo: Pernille Klemp
FONDATION BEYELER
7 septembre 2014 – 18 janvier 2015
09 Gustave Courbet
L’Origine du monde, 1866
Huile sur toile, 46 x 55 cm
Musée d’Orsay, Paris
© bpk / RMN / Hervé Lewandowski
10 Gustave Courbet
La Source du Lison, 1864
Huile sur toile, 91 x 73 cm
Collection privée
Photo: Paul Mutino
11 Gustave Courbet
Les Trois Baigneuses, 1865–68
Huile sur papier sur toile, 126 x 96 cm
Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
© Petit Palais, Musée des Beaux-Arts
de la Ville de Paris / Eric Emo
12 Gustave Courbet
Courbet au chien noir (Portrait de l’artiste), 1842
Huile sur toile, 46,5 x 55,5 cm
Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
© bpk / RMN – Grand Palais / Jacques L’Hoir / Jean Popovich
13 Gustave Courbet
Paysage du Jura (Rochers d’Ornans, le matin), ca. 1851
Huile sur toile, 54 x 65 cm
Kunstmuseum St.Gallen, Sturzeneggersche Gemäldesammlung,
acquis 1937
Photo: Sebastian Stadler
14 Gustave Courbet
Effet de neige, ca. 1868
Huile sur toile, 72 x 92 cm
French and Company, New York
15 Gustave Courbet
Marine, marée basse, 1865
Huile sur toile, 64,7 x 79,3 cm
Bristol Museums & Art Gallery
Images de presse http://pressimages.fondationbeyeler.ch
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Une reproduction de l‘œuvre L‘Origine du monde, 1866, est disponible sur demande au bureau de presse de la Fondation Beyeler.
FONDATION BEYELER
Biographie
1819
Jean Désiré Gustave Courbet naît le 10 juin à Ornans près de Besançon, en Franche-Comté. Son père,
Régis Courbet (1798–1882), est un propriétaire foncier aisé et sa mère Sylvie (1794–1871), née
Oudot, est issue d’une famille établie sur place de longue date. Il a quatre petites sœurs : Clarisse
(1821–1834), Zoé (1824–1905), Zélie (1828–1875) et Juliette (1831–1915).
1831–1837
Courbet fréquente le petit séminaire d’Ornans. À partir de 1833, il prend des cours d’art auprès de
Claude-Antoine Beau, un élève d’Antoine Jean Gros. Il réalise sa première peinture, Portrait de jeune
garçon, en 1834.
1837
Courbet fréquente le Collège royal de Besançon. Il suit des cours de dessin auprès de Charles Antoine
Flajoulot, élève de Jacques-Louis David et professeur à l’école des beaux-arts de Besançon.
1839–1843
À l’automne, Courbet part pour Paris, probablement pour y faire des études de droit. Il étudie les
maîtres en autodidacte au Musée du Louvre tout en suivant l’enseignement de Carl August von Steuben
et de Nicolas Auguste Hesse. Il fréquente également les académies privées de Charles Suisse et du
Père Lapin. En 1841, premier voyage à la mer, au Havre. À partir de 1841, il tente de participer au
Salon.
1844
Après plusieurs échecs, Courbet fait ses débuts au Salon avec l’autoportrait Courbet au chien noir.
1847
Courbet fait la connaissance du sociologue, philosophe et anarchiste Pierre Joseph Proudhon (1809–
1865) ainsi que du poète Charles Baudelaire (1821–1867).
En septembre, il se rend en Belgique, probablement en compagnie de l’écrivain Jules Champfleury
(1821–1889). Naissance de son fils Alfred Émile (1847–1872), que Courbet ne reconnaît pas. Sa
mère Virginie Binet (1808–1865) sert souvent de modèle à Courbet.
1848
Courbet ne participe pas à la révolution de février mais réalise une illustration pour Le Salut public, un
journal édité notamment par Champfleury et Baudelaire. Il fréquente régulièrement la brasserie Andler,
rendez-vous des écrivains et des artistes. Le Salon se tient sans jury ; toutes les toiles envoyées sont
exposées, parmi lesquelles dix de Courbet.
1849
Courbet obtient une médaille d’or pour Une après-dînée à Ornans, dont l’État fait l’acquisition.
1850
Courbet envoie neuf toiles au Salon de 1850/1851, toutes acceptées grâce à la distinction obtenue
l’année précédente. Parmi elles, ce qu’on appelle la trilogie du réalisme : Un enterrement à Ornans,
Les Casseurs de pierre et Les Paysans de Flagey revenant de la foire.
1852
Virginie Binet quitte Courbet et s’installe à Dieppe avec leur fils. Le ministre de l’Intérieur, le duc
Charles Auguste de Morny achète une œuvre qui est ensuite exposée au Salon.
1853
À l’automne, Courbet voyage en Suisse, à Berne et Fribourg. Alfred Bruyas (1821–1877), riche fils de
banquier qui sera un important mécène de Courbet, achète deux de ses œuvres exposées au Salon. De
plus, il lui commande en juin le portrait Tableau-solution. Deux autres portraits suivent en 1854.
1854
Courbet séjourne chez Bruyas à Montpellier de mai à septembre. C’est là qu’il peint La Rencontre et Le
Bord de mer à Palavas.
1855
Onze des quatorze œuvres envoyées par Courbet sont exposées à l’Exposition universelle de Paris.
Parallèlement à cette manifestation, il monte une exposition individuelle au Pavillon du Réalisme où il
présente quarante œuvres, dont L’Atelier du peintre et Le Ruisseau du Puits-Noir, vallée de la Loue.
1857
Courbet se rend à Bruxelles puis à Francfort. Le jury du Salon accepte les six toiles qu’il a envoyées.
1858–1859
Courbet séjourne à Francfort jusqu’au printemps de 1859 ; il chasse dans le Taunus.
1860
L’article de Champfleury « Wagner et Courbet » est publié dans le Courrier de Paris.
1861
Courbet présente au Salon des scènes de chasse et des tableaux d’animaux et de paysages qui lui
valent une nouvelle distinction. Il siège au comité de sélection pour les contributions françaises à la
future International Exhibition de Londres. À la demande de plusieurs élèves, il ouvre en décembre un
atelier d’enseignement, qui n’existera cependant que jusqu’en avril 1862.
1862
Courbet est représenté par deux toiles à l’International Exhibition de Londres. Il passe l’été dans la
Saintonge et peint surtout des natures mortes de fleurs et des paysages.
1864
Courbet passe l’essentiel de l’année à Ornans, où il peint de nombreux paysages.
1865
Courbet séjourne à Trouville, où il rencontre Claude Monet (1840–1926) et James Abbott McNeill
Whistler (1834–1903).
1866
Le diplomate Khalil-Bey (1831–1879) lui commande la toile Le Sommeil. C’est également pour lui que
Courbet peint L’Origine du monde.
1867
Courbet organise une nouvelle exposition individuelle parallèlement à l’Exposition universelle. Il y
présente plus de cent œuvres, contre quatre à l’exposition officielle.
1869
Courbet passe les mois d’août et de septembre à Étretat où il réalise des tableaux de mer et de
paysages de côte. À l’occasion de l’Internationale Kunstausstellung de Munich, où une salle lui est
réservée, le roi Louis II de Bavière lui décerne la croix de chevalier de l’ordre de saint-Michel. À la fin
septembre, il peint cinq toiles à Munich.
1870
Courbet est proposé pour la Légion d’honneur qu’il refuse par une lettre ouverte.
19 juillet : la France déclare la guerre à la Prusse.
1er septembre : Napoléon III est fait prisonnier après la défaite de Sedan.
4 septembre : la Troisième République est proclamée à Paris.
6 septembre : élection de Courbet à la présidence de la Commission des arts. Il est chargé de mettre
en sécurité les trésors artistiques parisiens menacés par les troubles de la guerre.
14 septembre : il plaide pour le déboulonnage de la colonne Vendôme, érigée en commémoration des
guerres napoléoniennes.
29 octobre : pacifiste convaincu, il donne lecture de ses lettres ouvertes À l’armée allemande,
l’appelant à mettre fin à la guerre.
1871
18 mars : création de la Commune.
16 avril : Courbet est élu à la Commune de Paris.
16 mai : la colonne Vendôme est abattue par la Commune.
28 mai : capitulation de la Commune.
3 juin : mort de la mère de Courbet.
7 juin : Courbet est arrêté et accusé de la destruction de la colonne Vendôme.
2 septembre : il est condamné à six mois de détention et à une amende de 500 francs pour avoir
participé au déboulonnage de la colonne.
22 septembre : Il est incarcéré à la prison sainte-Pélagie de Paris. À la suite de problèmes de santé, il
est transféré le 30 décembre dans une clinique de Neuilly, où il reste jusqu’au mois d’avril suivant.
1872
1er mai : Courbet découvre que son atelier a été pillé. De mai à septembre, il séjourne à Ornans et aux
environs. Avec l’aide de ses collaborateurs Cherubino Pata et Marcel Ordinaire, il réalise de nombreuses
vues d’Ornans ainsi que des paysages de neige et de mer.
1873
Le procès de Courbet est rouvert.
30 mai : l’Assemblée nationale décide de reconstruire la colonne Vendôme aux frais de Courbet. Les
travaux ne commenceront que lorsque le montant réclamé à Courbet aura été fixé. En attendant,
l’ensemble de ses biens est placé sous séquestre.
23 juillet : Courbet s’exile en Suisse. Il s’installe à partir d’octobre à La Tour-de-Peilz au bord du lac
Léman. Début des vues du Château Chillon et du lac Léman.
À l’occasion de l’Exposition universelle de Vienne, Courbet expose au Kunstverein autrichien un choix
d’œuvres dont L’Atelier du peintre.
1874–1875
26 juin : On impute à Courbet l’entière responsabilité du renversement de la colonne Vendôme. Le
jugement est confirmé le 6 août 1875.
1876
Courbet dépose vainement un recours en grâce auprès du gouvernement républicain élu.
1877
4 mai : Courbet est condamné à payer l’intégralité des frais de relèvement de la colonne Vendôme soit
323 091,68 francs. Son état de santé se détériore. Gustave Courbet meurt le 31 décembre.
Gustave Courbet
Gustave Courbet est l’une des figures clés de l’histoire de l’art. Sa peinture et sa personnalité d’artiste
n’ont pas seulement marqué le XIXe siècle – elles conservent aujourd’hui encore un grand
retentissement. Il a été à maints égards un précurseur de l’art moderne, ce qui explique que des
peintres comme Cézanne, Matisse et Picasso se soient réclamés de lui et que Gerhard Richter et Peter
Doig le citent parmi leurs sources d’inspiration. Cette référence n’a pas été étrangère à la décision de la
Fondation Beyeler de consacrer à cet avant-gardiste précoce une grande exposition qui cherche à
mettre précisément en relief cet aspect – moderne – du maître.
Au début de l’exposition comme de la carrière de Courbet figurent des autoportraits à travers lesquels
le jeune peintre cherche à s’imposer sur la scène artistique parisienne. Ce provincial a d’abord du mal
à s’établir dans la capitale mondaine et trépidante, où vivent des légions d’artistes. Cette situation
difficile put lui inspirer des accès de désespoir et d’angoisse, susceptibles de laisser place à une
conscience de soi démesurée ; en témoignent les multiples attitudes qu’adopte le jeune Franc-Comtois
: tantôt plongé, plein d’aplomb, dans une obscurité à la Rembrandt, tantôt en « Fou de peur », il
explore et met en scène ses facultés picturales en même temps que sa personnalité. On voit déjà
apparaître ici ce qui allait accompagner Courbet toute sa vie et contribuer à sa réputation : sa tendance
à se mettre en scène, à prendre des poses, à faire scandale. Cette conscience de l’utilité des médias et
de l’idéalisation de sa propre personne fait de lui un des tout premiers peintres modernes. Notamment
parce que Courbet rompit – en apparence – avec toutes les traditions : il tenait à son indépendance, ne
voulait être soumis à aucun mécène, aucune académie, aucun gouvernement, aucun Dieu même, pour
ne se réclamer que de lui-même et de son individualité de peintre. Et il devait ainsi entreprendre une
transformation fondamentale de l’art, incarnant une nouvelle conception de la peinture de paysage, qui
renonçait à la construction classique et adoptait des sujets liés à sa propre biographie. Ses
représentations de neige, d’eau, de vagues, de nuages et de plages avec une application de couleur
apparemment rapide réduite à quelques teintes anticipent déjà l’impressionnisme. Les nus féminins au
bord de l’eau jouent avec la tradition, l’attente, l’allusion et les représentations de la beauté, ils sont
équivoques et suggestifs. Quand Courbet peint l’hiver, la couleur se transforme en équivalent de la
neige, tandis que ses tableaux de grottes sont construits formellement à partir de masses picturales –
autant de qualités qui impressionneront vivement Cézanne. Miró ira jusqu’à dire que lorsqu’on tourne le
dos aux vagues de Courbet, on continue à les sentir derrière soi.
Gustave Courbet
Manifestations organisées à l’occasion de l’exposition / Informations
pratiques
Conférence de Laurence Des Cars
Mercredi, 17 septembre 2014, 18h30
Laurence Des Cars, directrice du Musée de l’Orangerie de Paris, parle de la création de Gustave
Courbet. En collaboration avec l’Alliance Française de Bâle et la Société d’Etudes Françaises de Bâle.
La conférence se tiendra en français.
La manifestation est incluse dans le prix d’entrée du musée.
Débat : l’art dans le champ de tension du scandale et de la rupture de tabou
Jeudi, 9 octobre 2014, 18h30–20h00
Depuis qu’il existe, l’art a été jalonné de scandales artistiques. Quel rôle joue la rupture des tabous
dans l’art contemporain ? Dans quelle mesure les scandales et les ruptures de tabous sont-ils mis en
scène ou provoqués ? Où se situent les champs de tension et les frontières entre tabous, provocation,
art et culture ?
Voici quelques-unes des questions dont discutent l’artiste Tracey Emin, le conservateur et historien de
l’art Norman Rosenthal ainsi qu’Elisabeth Bronfen et Andreas Beyer. Ce débat a lieu en anglais.
En collaboration avec DAS MAGAZIN
Prix : CHF 35.- entrée du musée incluse / Art Club et Amis CHF 10.-
Journée Familles « Gustave Courbet »
Dimanche, 26 octobre 2014, 10h00–18h00
Courtes visites guidées de l’exposition « Gustave Courbet » pour enfants, jeunes, adultes et familles en
différentes langues. Un jeu dans le musée et différents ateliers invitent le public à des expériences.
Prix : gratuit pour les enfants et pour les jeunes de moins de 25 ans ; adultes : prix d’entrée habituel
du musée.
Lecture d’extraits du livre « Gustave Courbet »
Mercredi, 29 octobre 2014, 18h30
Ulf Küster, commissaire de l’exposition et auteur lit des extraits de son livre « Gustave Courbet ».
Ce nouvel ouvrage publié à l’occasion de l’exposition présente l’artiste et son œuvre.
La manifestation est incluse dans le prix d’entrée du musée. En langue allemande.
Visite guidée publique en français
Dimanche, 15h00–16h00
28 septembre
19 octobre
30 novembre
21 décembre
Visite guidée dans l'exposition « Gustave Courbet »
Prix: Tarif d’entrée + CHF 7.-
Visites guidées du lundi
Lundi, 14h00–15h00
15 septembre
Gustave Courbet – Réaliste et révolutionnaire
29 septembre
Gustave Courbet – Les paysages
13 octobre
programme pas encore déterminé
27 octobre
programme pas encore déterminé
10 novembre
programme pas encore déterminé
24 novembre
programme pas encore déterminé
08 décembre
programme pas encore déterminé
22 décembre
programme pas encore déterminé
Visites guidées thématiques de l’exposition « Gustave Courbet »
En langue allemande. Prix : entrée + CHF 7.-
L’art à midi
Mercredi, 12h30–13h30
10 septembre
La rencontre ou Bonjour Monsieur Courbet, 1854
24 septembre
La Source, 1868
08 octobre
programme pas encore déterminé
22 octobre
programme pas encore déterminé
19 novembre
programme pas encore déterminé
03 décembre
programme pas encore déterminé
17 décembre
programme pas encore déterminé
Observations d’œuvres de l’exposition « Gustave Courbet »
En langue allemande. Prix : entrée + CHF 7.-
Médiation artistique
Visites guidées publiques et manifestations
Programme quotidien sur www.fondationbeyeler.ch/informationen/agenda
Visites guidées pour groupes
Information et réservation : Tél. +41 (0)61 645 97 20, [email protected]
Offres pour scolaires
Information et réservation sur www.fondationbeyeler.ch/Ausstellungen/Kunstvermittlung/Schulen
Billetterie en ligne pour les entrées et les manifestations sur www.fondationbeyeler.ch
ou prévente directement à la caisse du musée
Informations pratiques
Heures d’ouverture :
Tous les jours 10h00–18h00, le mercredi jusqu’à 20h00
Prix d’entrée de l’exposition :
Adultes CHF 25.Groupes de 20 personnes et plus (avec réservation) et IV avec pièce justificative CHF 20.Étudiants de moins de 30 ans CHF 12.Passe famille (2 adultes avec au moins 1 enfant de moins de 19 ans) CHF 50.Jeunes de 11 à 19 ans CHF 6.Enfants de moins de 10 ans, membres de l’Art Club entrée libre
Catalogue
À l’occasion de l’exposition « Gustave Courbet », la Fondation Beyeler publie un catalogue en
allemand et en anglais avec un tiré à part en français. L’édition commerciale est éditée par Hatje Cantz
Verlag, Ostfildern. Ce catalogue abondamment illustré contient des contributions de Stéphane Guégan,
Michel Hilaire, Ulf Küster, Laurence Madeline, Bruno Mottin et James Rubin. 200 pages, 131
reproductions, Prix : 62.50 CHF (ISBN 978-3-906053-18-9, édition anglaise : 978-3-906053-19-6).
Ce catalogue sera également disponible en ligne à la Boutique de la Fondation Beyeler, sous
shop.fondationbeyeler.ch
Informations complémentaires:
Elena DelCarlo, M.A.
Head of PR / Media Relations
Tél. + 41 (0)61 645 97 21, [email protected], www.fondationbeyeler.ch
Fondation Beyeler, Beyeler Museum AG, Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen
Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler : tous les jours 10h00–18h00, le mercredi jusqu’à 20h00
GUSTAVE COURBET
Ed. Fondation Beyeler
By Ulf Küster
English
Ca. 128 pp., ca. 40 ills.,
12 x 19 cm, softcover
€ 14.80, $25.00, £13.99
978-3-7757-3877-4
| Discovering an artist-revolutionary
| A fascinating journey into the art of Realism
Gustave Courbet (1819–1877) is considered to have introduced the
practice of socially engaged painting, and he is viewed as one of the
most important representatives of Realism. The direct and honest
depictions of this artistic tendency—which ascribed to representing
things as they are—challenged the idealized subject matter of
academic painting and scandalized the Parisian society of the nineteenth century. Courbet became a leading figure of the rebellious
artistic bohème and cultivated a lively exchange with the predominant poets and artists of his era. However, he was not merely an
anti-establishment provocateur; he significantly revolutionized
landscape painting. With seven essays this volume offers an introduction to selected aspects of the artist’s life and work. His paintings will also inspire even those who may not be well versed in the
world of art. Courbet’s incredibly rich oeuvre and his exciting biography make him an artist worth discovering, again and again.
(German edition ISBN 978-3-7757-3861-3)
In conjunction with this exhibition a catalogue (German edition
ISBN 978-3-7757-3862-0, English edition ISBN 978-3-7757-3863-7) and
a volume in the E-Books series (German edition ISBN 978-3-77573867-5, English edition ISBN 978-3-7757-3878-1).
Exhibition: Fondation Beyeler, Riehen/Basel 7.9.2014–18.1.2015
Sales: Evelin Georgi
[email protected]
Press D, A, CH: Meike Gatermann
[email protected]
International Press: Caroline Schilling
[email protected]
More information at www.hatjecantz.com
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