nouveau marqueur pour le suivi des hépatites virales chroniques B.
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nouveau marqueur pour le suivi des hépatites virales chroniques B.
REVUE GENERALE DOSAGE DE L’AG HBS : NOUVEAU MARQUEUR POUR LE SUIVI DES HÉPATITES VIRALES CHRONIQUES B DETERMINATION OF HBS AG : A NEW MARKER FOR MONITORING CHRONIC VIRAL HEPATITIS B M. Hamdoun Zahmoul, O. Bahri Correspondance : O. Bahri Laboratoire de Virologie Clinique Institue Pasteur de Tunis E-mail : [email protected] Laboratoire de Virologie Clinique, Institut Pasteur de Tunis. Tunisie Résumé : Le suivi thérapeutique des patients atteints d’hépatite B chronique repose actuellement sur le dosage sérique de l’ADN viral et la séroconversion HBe et/ou HBs. Cependant ces marqueurs présentent des limites notamment dans le monitoring de la réponse au traitement à cours et à long terme. Ces dernières années, plusieurs études se sont intéressées au dosage de l’antigène HBs et ses applications aussi bien dans la surveillance du traitement que dans le suivi de l’histoire naturelle de l’infection aidant ainsi à mieux comprendre sa pathogenèse. Les données récentes semblent prometteuses concernant ce test. En effet, ce paramètre non invasif pourrait constituer un bon marqueur précoce prédictif d’une réponse virologique soutenue. Il constitue également un bon reflet indirect du contenu intra-hépatique en ADN viral et/ou de l’ADN superenroulé ce qui est important pour le suivi d’une hépatite chronique B. Cependant, ces données restent encore à être confirmées, sur des études plus larges, avant d’introduire ce test en diagnostic de routine. Mots clés : Hépatite B, antigène HBs, dosage quantitatif, ADN du VHB, traitement. Abstract: The monitoring of chronic hepatitis B under treatment currently relies on the definition of the viral DNA levels in serum and the HBe and / or HBs seroconversion. However, these markers have limitations particularly in the prediction of virological response. In recent years, several studies have focused on quantitative measurement of HBsAg and its application both in monitoring the treatment and in the follow-up of the natural course of hepatitis B virus infection helping to better understand its pathogenesis. Recent data seem promising for this assay. In fact, this parameter seems to be a good marker that predicts sustained virological response. It is also a good reflect for intra-hepatic DNA virus and cccDNA. However, this data should be confirmed by large studies before this marker can be considered to be of actual diagnostic value. Key words : Hepatitis B, HBs antigen, quantitative assay, HBV DNA, treatment Revue Tunisienne d’Infectiologie. Octobre 2010, Vol.4, N°4 : 117 - 121 117 Dosage de l’AgHBs INTRODUCTION L’hépatite virale B représente un problème majeur de santé; environ un tiers de la population mondiale possède des marqueurs sérologiques témoignant d’une infection passée ou en cours dont 350 millions sont des porteurs chroniques [1]. La prise en charge thérapeutique des infections chroniques par le virus de l’hépatite B (VHB) a connu une évolution considérable au cours des cinq dernières années en raison d’une part, de la généralisation des techniques de diagnostic moléculaire et, d’autre part, de la multiplication des médicaments antiviraux disponibles. L’objectif prioritaire du traitement antiviral est de contrôler, voire, de négativer la réplication du VHB en évaluant celle-ci par des méthodes de détection sensibles. Un traitement efficace sera donc caractérisé par une négativation rapide et durable de la charge virale mesurée par PCR. Chez les malades porteurs d’un antigène HBe (AgHBe), le second objectif sera l’apparition d’une séroconversion anti-HBe. Enfin, chez l’ensemble des malades, la disparition de l’antigène HBs (AgHBs) et l’apparition d’une séroconversion anti-HBs reste l’objectif ultime de toute cure, associé à une évolution clinique favorable à long terme incluant la diminution de l’incidence de la cirrhose et du carcinome hépatocellulaire et une plus longue survie [2, 3]. Cependant l’utilisation de ces marqueurs virologiques rencontre parfois quelques difficultés. Ainsi, la détection de l’ADN sérique reste toujours une méthode complexe et onéreuse ; les contrôles ne peuvent être réalisés de ce fait qu’espacés de plus de trois mois au minimum. De plus, cette détection nécessite des techniques sensibles avec un seuil de détection faible arrivant jusqu’à 20-100UI/ml car les taux d’ADN chez les répondeurs peuvent devenir très bas [4, 5]. En devenant même indétectable chez ces patients, le taux d’ADN ne permet pas ainsi de connaitre le moment optimal d’arrêter le traitement ni de prévoir la réponse après cet arrêt. Quant à la séroconversion AgHBe/anti-HBe, elle n’est pas toujours durable et des taux de rechute ont été rapportés de l’ordre de 10 à 30% en cas de traitement par Interféron et de 60% après traitement par analogues nucléosidiques, surtout si le traitement est arrêté précocement après la disparition de l’AgHBe [6-8]. Enfin, la séroconversion AgHBs/anti-HBs reste rare survenant chez 3 à 8% des patients sous Interféron et moins de 2% chez les traités par analogues nucléosidiques [911]. Pour surmonter ces différentes difficultés, le dosage du contenu hépatique en ADNccc a été proposé comme marqueur fidèle du suivi de l’infection mais ce test est techniquement lourd nécessitant des biopsies hépatiques invasives pour le patient [12]. Comme l’AgHBs reste le seul produit viral sérique dosable chez les patients AgHBe négatifs et son taux semble varier tout au long des différentes phases de la maladie, le dosage quantitatif de cet antigène pourrait être un outil de suivi prometteur chez les patients souffrant d’hépatite B chronique. Cette revue bibliographique est une synthèse des résultats des différentes études ayant évalué l’intérêt du dosage de l’AgHBs dans le suivi des hépatites chroniques B. RAPPEL VIROLOGIQUE Le virus de l’hépatite B : Le VHB humain fait partie de la famille des Hepadnaviridae (virus hépatotropes à acide désoxyribonucléique) [13]. Ce virus de petite taille est composé d’une nucléocapside entourée d’une bicouche lipidique dans laquelle sont insérées les protéines virales de surface. Le génome, formé d’un ADN circulaire partiellement 118 bicaténaire, est divisé en quatre cadres de lecture : S, C, P et X codant, respectivement, pour les protéines d’enveloppe (AgHBs), la protéine de capside (AgHBc) et l’AgHBe, la polymérase virale et une protéine transactivatrice de la réplication virale [14, 15]. Le cycle viral commence par la pénétration du virus dans l’hépatocyte après fixation sur un récepteur cellulaire non encore identifié. L’ADN viral est alors décapsidé et transporté vers le noyau en subissant plusieurs modifications. Le résultat est la présence dans le noyau de l’hépatocyte d’un génome viral complet, fermé de manière covalente et super-enroulé appelé ADNccc (covalently closed circular) qui sert de matrice pour la transcription des ARN messagers viraux [16, 17]. L’antigène HBs : L’antigène Australia ou AgHBs correspond à l’antigène de surface du VHB ; il a été découvert fortuitement par Blumberg en 1964 lors de ses études sur le polymorphisme antigénique des lipoprotéines sériques [18]. Il constitue actuellement le marqueur sérologique le plus couramment utilisé pour le diagnostic des infections aigues et chroniques dues au VHB et pour le dépistage des donneurs de sang et d’organes [19, 20]. Sur le plan structural, l’AgHBs est caractérisé par une grande hétérogénéité résultant en la présence de plusieurs sous-types [21]. Le déterminant majeur «a » est spécifique et est porté par tous les types d'AgHBs. Les anticorps correspondants suscités par l'infection naturelle ou par vaccination, sont neutralisants et protecteurs. S'ajoutent à cela deux paires de déterminants « d/y » et « w/r », mutuellement exclusifs ; ainsi, 4 sous-types d'antigènes HBs ont été définis : adw, ayw, adr et ayr, de répartition géographique distincte et donc d’intérêt épidémiologique [22]. Les molécules d’AgHBs, nouvellement synthétisées au cours d’un cycle viral, sont incorporées dans les nucléocapsides des virions matures en vue d’être secrétées en dehors des hépatocytes. Cependant la quantité d’AgHBs produite dépasse largement celle nécessaire à l’assemblage des virions et l’AgHBs restant peut être alors sécrété sous forme de filaments non infectieux ou de particules subvirales sphériques correspondant à des enveloppes virales vides [19, 23]. Le dosage de l’AgHBs peut le détecter sous ses trois formes sans toutefois distinguer leurs proportions relatives [19]. DETERMINATION QUANTITATIVE DE L’ANTIGENE HBS Techniques utilisées pour le dosage : Le premier test quantitatif permettant de mesurer les concentrations de l’AgHBs a été mis au point depuis plus de 20 ans, il repose sur une technique de chimiluminescence renforcée [24]. Son principal inconvénient était le manque de standardisation. En 1991, une technique immuno-enzymatique assez sensible, avec un seuil de détection de 0,4 ng/ml, a été mise au point par Eble et al, mais n’a pas été appliquée en routine suite à l’avènement des techniques moléculaires permettant la quantification de l’ADN viral [25]. Une trousse de dosage de l’AgHBs par immunochimiluminescence a été développée par Abbott sur automate ArchitectR (Architect_ HBsAg QT; Abbott Laboratories, Abbott Park, IL, USA) et a été décrite pour la première fois par Deguchi et al. en 2004 [26]. Son seuil de sensibilité a été estimé à 0,2 ng/ml. Après avoir été étalonné par le standard de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), ce test est devenu actuellement le plus utilisé partout dans le monde. Les concentrations sont exprimées en UI/ml, avec un domaine de linéarité large de 0,05 à 250 UI/ml [19]. Ce test a une très bonne sensibilité et spécificité, estimées à 99.5% et Revue Tunisienne d’Infectiologie. Octobre 2010, Vol.4, N°4 : 117 - 121 M. HAMDOUN ZAHMOUL et al. 99.9% respectivement ; il permet, en plus, de détecter tous les mutants de l’AgHBs [27]. Applications du dosage de l’AgHBs : Depuis sa mise en place, le dosage de l’AgHBs a été utilisé par différentes équipes notamment pour l’étude de l’histoire naturelle de l’hépatite chronique B et pour le suivi des patients sous traitement. Quantification de l’AgHBs et histoire naturelle de l’hépatite chronique B : Depuis la découverte du virus dans les années 1970, les données sur l’histoire naturelle de l’hépatite chronique B, se sont beaucoup améliorées. Toutefois, plusieurs points restent encore obscurs concernant notamment sa pathogenèse et son évolution. Leur compréhension a été beaucoup facilitée par le développement de tests de plus en plus sensibles pour le dosage de l’ADN viral sérique et par les nouvelles techniques de détection des formes intra-hépatiques du VHB tel que l’ADNccc. Avec l’avènement des tests de quantification de l’AgHBs, certains auteurs ont suggéré que ce marqueur sérique pourrait être le reflet indirect du contenu intra-hépatique en ADN viral et/ou ADNccc [28]. Toutefois, d’autres études ont été totalement contradictoires ; elles n’ont montré aucune association entre ces deux facteurs virologiques [29, 30]. Ces résultats discordants seraient dus à l’histoire naturelle complexe et dynamique de l’infection à VHB et à l’influence des différents génotypes sur les concentrations d’AgHBs [23]. En effet, une infection persistante à HBV peut être divisée en quatre phases selon l’évolution du virus et la réponse immunitaire du patient [1,31] : - une phase I d’immuno-tolérance caractérisée par une multiplication virale active du virus avec une charge virale sérique élevée associée à la présence d'AgHBs - une phase II d’immuno-élimination avec mise en jeu d’une réponse immunitaire importante responsable d’un arrêt de la multiplication virale et de l’apparition de lésions histologiques d’hépatite chronique - une phase III de réplication faible, voire absente résultant de la phase d’élimination - une phase IV correspondant à une hépatite B à antigène HBe négatif Deux études récentes, eu Europe et en Asie, se sont intéressées aux taux sériques d’AgHBs dans des cohortes de porteurs chroniques du VHB avec analyse selon les différentes phases déjà citées [23, 32]. Deux principaux résultats communs en sont ressortis : - le taux moyen d’AgHBs diffère significativement durant les 4 phases et diminue progressivement de la phase I (4,5-4,96 log 10UI/ml) à la phase III (2,86-3,09 log10UI/ml). - les rapports AgHBS/ADN viral sont significativement plus élevés durant la phase III (1,05 -1,17 en Europe) comparativement aux autres phases (ces rapports varient dans ces cas de 0,5 à 0,64). Ces résultats montrent que la sécrétion d’AgHBs est très dynamique et varie tout au long de l’infection chronique qualitativement et quantativement. L’étude de la corrélation entre les taux d’AgHBs et le dosage de l’ADN viral reste toutefois encore très complexe. Une corrélation faible voire absente entre les deux paramètres a été observée quand les différentes phases sont analysées séparément ou selon le génotype du virus. Aucune association n’a été observée, par exemple, pour le génotype A pendant les phases I et IV. Cette association est, par contre, observée pour les génotypes B, C et D pendant la phase IV et pour les génotypes A et D pendant la phase II. Des études plus larges sont encore nécessaires pour mieux définir cette association entre génotypes et dynamique des taux sériques d’AgHBs durant les différentes phases de l’infection. Toutes ces données suggèrent que la production de virions et celle d’AgHBs sont mieux corrélées quand elles sont inhibées par une forte réponse immunitaire résultant en un contrôle efficace de la réplication virale, notamment une séroconversion HBe et HBs. Si la réponse immune n’est pas efficace pour contrôler l’infection (pas de séroconversion HBs), cette dernière continue à évoluer pendant les phases III et IV. Une discordance entre AgHBs et charge virale pourrait être attribuée, dans ce cas, à plusieurs raisons mais surtout à la production de particules virales incomplètes en excès par rapport à celle des virions matures pendant la phase III [33, 34]. La production relativement plus faible des virions matures pourrait être due à une inhibition plus forte de la transcription pré-génomique à partir de l’ADNccc par rapport à l’ARNm des protéines de l’enveloppe, ou à une sécrétion défective de virions en conséquence à l’émergence de mutants sélectionnés par une longue pression immune sur le gène S engendrant une production asymétrique des protéines codées par ce gène [35]. QUANTIFICATION DE L’ANTIGENE REPONSE AU TRAITEMENT HBS ET Ces cinq dernières années, des avancées majeures on été notées dans la prise en charge thérapeutique de l’hépatite B chronique, avec des molécules nouvelles de la famille des analogues nucléotidiques/nucléosidiques plus actives sur la réplication virale et des formes pégylées de l’interféron alpha plus efficaces. Cependant, l’élimination complète de l’AgHBs du sérum des patients, constituant l’objectif ultime du traitement, est rarement atteinte avec un taux annuel de 1-2% [19]. A noter que même avec une séroconversion HBs, des taux bas d’ADNccc intra-hépatique peuvent être détectés constituant un réservoir pour une potentielle réactivation [36]. En plus, le traitement des patients AgHBe négatifs reste problématique car l’ADN viral, seul marqueur de la réplication virale, devient indétectable très rapidement sans que cela soit prédictif d’une réponse virologique soutenue. L’ADNccc pourrait constituer un facteur de pronostic mais son utilisation reste encore du domaine de recherche en plus de la difficulté technique et la nécessité de biopsies hépatiques invasives. Ainsi l’AgHBs reste le seul marqueur sérique détectable chez les patients AgHBe négatifs, d’où les nombreuses études s’intéressant à son rôle dans la réponse au traitement. Une première étude réalisée en 2006, sur des patients traités par interféron (IFN) pendant 48 semaines et par adéfovir avait suggéré que la quantification de l’AgHBs serait un reflet non invasif de l’ADNccc hépatique, utile au suivi du traitement [37]. En 2007, Manesis et al. ont étudié 63 patients atteints d’hépatite B chronique AgHBe négative, 42 parmi étaient traités par IFN pendant 12 mois et 21 par lamivudine pendant 33 mois [38]. Ils ont montré que l’AgHBs devient rapidement indétectable chez les 17 répondeurs à l’IFN avec une baisse mensuelle beaucoup plus marquée (de 155 UI/ml en moyenne) que sous lamivudine (7,7UI/ml). Parmi ces sujets, 12 ont présenté une réponse soutenue avec perte de l’AgHBs. Cette réponse soutenue n’a été observée que pour les patients ayant un taux d’AgHBs préthérapeutique de l’ordre de 1689 UI/ml en moyenne. Ceux dont ce taux était d’environ 5 218 UI/ml n’ont pas répondu au traitement. Ces résultats démontrent l’intérêt du dosage de l’AgHBs en pré-thérapeutique ; en effet, ce marqueur constitue le seul facteur prédictif d’une réponse au traitement par IFN avec séroconversion HBs. Une modélisation mathématique des courbes de décroissance de l’AgHBs chez les patients répondeurs a montré que le délai théorique avant la perte de cet Revue Tunisienne d’Infectiologie. Octobre 2010, Vol.4, N°4 : 117 - 121 119 Dosage de l’AgHBs antigène était de 65 mois sous IFN contre 127 mois sous lamivudine. Ainsi la cinétique de l’AgHBs sous traitement pourrait être un marqueur prédictif de RVS. La prédiction précoce de cette RVS serait un indicateur précieux dans la prise en charge thérapeutique personnalisée de chaque patient, le moment opportun de l’arrêt du traitement et dans la compréhension de la physiopathologie de l’infection à VHB. Plusieurs autres études ont été menées en 2008 ; elles ont évalué le rôle de l’AgHBs en tant que facteur prédictif de la réponse sous traitement. En cas de peg-IFN, les résultats ont suggéré que les niveaux de base de l’AgHBs avant traitement et/ou sa baisse en cours de traitement pourrait aider à prévoir la réponse thérapeutique et l’éventuelle perte voire la séroconversion HBs [39-41]. En plus, la prédiction de la perte de l’AgHBs 4 ans après l’arrêt du traitement pourrait être possible dès la 12ème semaine de traitement [42, 43]. Le génotype du virus semble avoir une influence sur le niveau de base de l’AgHBs (plus élevé en cas de génotype A et D) et sur la diminution globale des taux de cet antigène (plus élevée chez le génotype B, plus basse chez le génotype D) [40]. Deux autres études récentes se sont intéressées à la quantification cinétique de l’AgHBs comme marqueur pertinent de cet objectif chez la population la plus difficile à traiter, à savoir celle infectée par les variants HBe négatifs. La première a été réalisée par Moucari et al. qui a étudié 48 patients traités pendant 48 semaines par peg-IFN avec quantification simultanée de l’ADN viral et de l’AgHBs à S12, S24, S48 et à S72 et S96 après arrêt du traitement [44]. Une RVS a été notée chez 25% de ces sujets. Aucune différence quant au niveau de la charge virale ou de la quantité d’AgHBs n’a été observée au départ entre les patients présentant une telle réponse et ceux n’ayant pas répondu ou ayant rechuté à l’arrêt du traitement. En revanche, seuls les sujets ayant montré une décroissance des taux d’AgHBs sous traitement ont répondu de façon durable à l’IFN. Ainsi des seuils de décroissance de l’AgHBs à S12 et S24 ont été définis : - Si à S12 cette décroissance est de plus de 0.5 log10, la valeur prédictive positive de RVS est de 90%. Si elle inférieure à 0.5 log10 la valeur prédictive négative de RVS est de 89%. Ce qui signifie que le patient a très peu de chance d’avoir une RVS après l’arrêt du traitement. - A S24, la valeur seuil a été fixée à 1 log10 avec une valeur prédictive positive de 92% et une valeur prédictive négative de 97%. La décroissance de l’ADN viral était en revanche identique chez les sujets répondeurs durables et chez les patients en rechute. Donc, chez les patients ayant une hépatite B chronique AgHBe négative et traités par IFN, la décroissance de l’AgHBs est plus prédictive de RVS que celle de la charge virale. A noter que lors de cette étude aucune différence significative n’a été trouvé entre les différents génotypes. La seconde étude s’est intéressée à 386 patients traités pendant 48 semaines par peg-IFN dans 127 cas, par lamivudine pour 122 patients et par combinaison des deux molécules pour les 137 sujets restants [45]. L’Ag HBs a été quantifié en début du traitement, à S48 et à S69. Une diminution significative n’a été observée que chez les patients traités par IFN, avec ou sans lamivudine (-.068 et -.071 log respectivement). Il a été démontré qu’un taux d’AgHBs inférieur à 10UI/ml en fin de traitement ou une décroissance d’au moins 1 log10 pendant le traitement est significativement associé à une clairance à long terme (après 3 ans) de cet antigène. Toutes ces études rétrospectives montrent l’apport de la quantification de l’AgHBs comme outil complémentaire et 120 même parfois plus informatif que la seule charge virale, mais elles méritent d’être confirmées de façon prospective. CONCLUSION En conclusion, le dosage de l’AgHBs semble être un bon marqueur non invasif prédictif d’une réponse virologique soutenue. Il constitue également un bon reflet indirect du contenu intra-hépatique en ADN viral et/ou de l’ADN superenroulé ce qui est important pour le suivi d’une hépatite chronique B. Cependant, ces données restent encore à être confirmées, sur des études plus larges, avant d’introduire ce test en diagnostic de routine. Références 1. European Association for the Study of the Liver EASL. Clinical Practice Guidelines: management of chronic hepatitis B. Journal of Hepatology 2009 ; 50 : 227–42. 2. Lok AS and McMahon BJ. Chronic hepatitis B: update of recommendations. Hepatology 2004 ; 39 : 857-61. 3. Lin SM, Yu ML, Lee CM et al. Interferon therapy in HBeAg positive chronic hepatitis reduces progression to cirrhosis and hepatocellular carcinoma. Journal of Hepatology 2007 ; 46 : 45-52. 4. Karin Andersson and Raymond T Chung. Monitoring During and After Antiviral Therapy for Hepatitis B. Management of hepatitis B, an NIH Consensus Development Conference. Octobre 2008. 5. Hoofnagle JH, Doo E, Liang TJ, Fleischer R, Lok ASK. Management of hepatitis B: Summary of a clinical research workshop. Hepatology 2007 ; 45(4) : 1056-75. 6. Lok AS, Chung HT, Liu VW, Ma OC. 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