C O N N AÎTR E L`ENCADREMENT DES AIDES D`ETAT
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C O N N AÎTR E L`ENCADREMENT DES AIDES D`ETAT
Le marché unique au sein de l’Union Européenne s’est fondamentalement construit autour du principe de la liberté de concurrence qui garantit un traitement égalitaire entre entreprises, l’Etat n’étant pas censé leur venir en aide. L’ENCADREMENT DES AIDES D’ETAT CONNAÎTRE FICHE THÉMATIQUE 4 PON FSE 2014-2020 EN RÉGION PACA POUR L’EMPLOI ET L’INCLUSION EN MÉTROPOLE C’est la raison pour laquelle les aides d’Etat sont encadrées dans la mesure où elles sont susceptibles de favoriser certaines entreprises au détriment d’autres. Posez vos questions ! Par principe, les aides publiques aux entreprises sont interdites (extrait de l’article 107 du TFUE) : « Sauf dérogations prévues par les traités, sont incompatibles avec le marché intérieur, dans la mesure où elles affectent les échanges entre États membres, les aides accordées par les États ou au moyen de ressources d'État sous quelque forme que ce soit qui faussent ou qui menacent de fausser la concurrence en favorisant certaines entreprises ou certaines productions » Pour rendre compatibles certaines aides publiques, la Commission fixe les conditions dans lesquelles elles peuvent être allouées aux entreprises en conformité avec l’article 107 du TFUE : Le règlement général d’exemption par catégorie (RGEC) Le SIEG (Service d’intérêt économique général) Le règlement de minimis DÉFINITIONS Qu’est-ce qu’une aide d’Etat ? Une aide d’Etat correspond à toute aide publique versée à une « entreprise» constituant : Un transfert de ressources « d’Etat », émanant de tout organisme public ; Un avantage financier, quelle que soit sa finalité (économique, territoriale, environnementale, sociale,…) ou sa forme,… (subvention, avance remboursable, rabais, apport en nature, garantie de prêts, fonds de trésorerie, exonération de charges sociales ou fiscales,…) ; … procurant un avantage sélectif à certains territoires susceptible d’affecter la concurrence et les échanges entre les États membres excluant de fait les mesures générales de l’application de l’encadrement des aides d’Etat. Qu’est-ce qu’une entreprise ? L’entreprise au sens européen est toute entité, quelle que soit sa forme juridique, exerçant une activité économique régulière, c’est-à-dire offrant des biens et services sur un marché donné, que celui-ci soit avéré ou potentiel. De nombreuses entités sont donc susceptibles d’être qualifiées d’entreprises au sens communautaire : Les entreprises au sens commun (SA, SARL, EURL, SCOOP,...) Les entreprises publiques, les EPIC et EPA Les associations, les fondations, etc… Les particuliers pour leurs activités économiques.… (location de meublés par exemple) Ce n’est ni le statut, ni le mode de financement qui comptent, seule la nature économique de l’activité est considérée et l’absence de but lucratif n’écarte pas cette qualification ! 1 les règles de gestion en Paca Service FSE de la Direccte Paca – Juin 2016 3. DANS QUELS CAS LA REGLEMENTATION EN MATIERE D’AIDES D’ETAT NE S’APPLIQUE PAS ? Dans trois cas de figure, lorsque le bénéficiaire : 1. 2. 3. est un organisme hors du champ concurrentiel (État, collectivités territoriales,..) ; porte une opération de nature non économique n’affectant pas la concurrence ; est un OPCA lorsque l’initiative de la formation est de son ressort et les formations sont ouvertes à toutes les entreprises du secteur. SI L’OPÉRATION OU L’ENTREPRISE EST DE NATURE ÉCONOMIQUE, DE QUEL RÉGIME RELEVE-T-ELLE ? Le règlement général d’exemption par catégorie (RGEC) Certaines aides réputées compatibles sont exemptées de notification à la Commission. La nature de ces aides est précisée dans des règlements dits d’exemption (à la procédure de notification), regroupés en un document unique, adopté en premier lieu en 2008 : le règlement général d’exemption par catégorie (RGEC). Deux régimes exemptés sont susceptibles d’être concerné par le FSE : 1) 2) Aides à la formation (SA 40453) Aides en faveur des PME (SA 40207) Les aides doivent avoir un effet incitatif. Elles doivent inciter le bénéficiaire à entreprendre une activité dans l’intérêt commun (réalisation d’un projet qui n’aurait pas été réalisé ou n’aurait pas été suffisamment rentable pour le bénéficiaire). Selon le règlement, « une aide est réputée avoir un effet incitatif si le bénéficiaire a présenté une demande d’aide écrite à l’Etat membre concerné avant le début des travaux liés au projet ou à l’activité en question » Le caractère incitatif de l’aide impose que la demande de concours intervienne avant le début de l’opération. Conditions liées à la forme La demande d'aide contient au moins les informations suivantes: - le nom et la taille de l'entreprise; une description du projet, y compris ses dates de début et de fin; la localisation du projet; une liste des coûts du projet; le type d'aide (subvention, prêt, garantie, avance récupérable, apport de fonds propres ou autre) et le montant du financement public nécessaire pour le projet Conditions liées au respect des plafonds Aides aux services de conseil en faveur des PME SA 40453 2 millions € par entreprise et par projet Aides à la formation SA 40207 2 millions € par projet de formation Les 3 conditions liées à la nature 1. 2. Les aides ne doivent pas être discriminatoires. Les aides doivent être transparentes, c’est-à-dire qu’il doit être « possible de calculer précisément et préalablement l’équivalent-subvention brut, sans qu’il soit nécessaire d’effectuer une analyse du risque ». Le RGEC énumère les catégories d’aides considérées comme transparentes. L’équivalentsubvention brut correspond au montant auquel s’élèverait l’aide si elle avait été fournie au bénéficiaire sous la forme d’une subvention, avant impôts ou autres prélèvements. 2 Un exemple de régime exempté : les aides à la formation professionnelle (article 31 du RGEC) Le règlement ne s’applique pas aux actions de formation que les entreprises réalisent en vue de se conformer aux normes nationales obligatoires en matière de formation. L’intensité de l’aide Les aides à la formation sont exemptées de notification, si l’intensité de l’aide ne dépasse pas 50% des coûts admissibles Dans certains cas, l’intensité peut être majorée jusqu’à un niveau maximal de 70 % : – de 10 points de pourcentage si l’aide est accordée à des entreprises de taille moyenne et de 20 points de pourcentage si elle est accordée à des petites entreprises – de 10 points de pourcentage si la formation est dispensée à des travailleurs défavorisés ou handicapés ; Le Service d’intérêt économique et général (SIEG) L’article 106§2 TFUE autorise des dérogations aux règles du traité pour les entreprises chargées de la gestion de services d’intérêt économique général (SIEG), lorsque ces dérogations sont nécessaires à l’accomplissement de la mission qui leur a été confiée. Comment qualifier une opération comme relevant d’un SIEG ? Une opération de nature économique ne relevant ni d’un régime notifié ni d’un régime exempté peut être considérée comme un Service d’Intérêt Economique Général (SIEG) aux 3 conditions suivantes: - - L’activité est économique au sens du droit de la concurrence ; L’activité revêt un caractère d’intérêt général ; L’activité est confiée à l’entreprise par un acte exprès de la puissance publique, le mandat (convention FSE). Les coûts admissibles Les coûts d’un projet d’aide à la formation qui peuvent être pris en charge sont : – les frais de personnel des formateurs, pour les heures durant lesquelles ils participent à la formation ; – les coûts de fonctionnement des formateurs et des participants directement liés au projet de formation tels que les frais de déplacement, les dépenses de matériaux et de fournitures directement liés au projet, l’amortissement des instruments et des équipements, au prorata de leur utilisation exclusive pour le projet de formation en cause. Les coûts d’aménagement sont exclus, à l’exception des coûts d’aménagement minimaux nécessaires pour les participants qui sont des travailleurs handicapés ; La qualification d’une opération en SIEG exige une attention toute particulière sur la question suivante : Qui est le « bénéficiaire final » de l’aide publique ? En effet, si celui-ci est une entreprise, au sens européen, précédemment défini, le projet ne pourra pas être qualifié de SIEG. Les bénéficiaires finals doivent être des « citoyens » et non des entreprises Attention : dans le cas de la formation des salariés, les bénéficiaires finals sont les entreprises…puisque la formation des personnes vise avant tout à améliorer la compétitivité des entreprises. Dans le cas des Congés Individuels de salariés, le bénéficiaire final est le « citoyen »…le dispositif pourrait être qualifié de SIEG. – les coûts des services de conseil liés au projet de formation ; – les coûts de personnel des participants à la formation et les coûts généraux indirects (coûts administratifs, location, frais généraux), pour les heures durant lesquelles les participants assistent à la formation. 3 SIEG avec compensation < 500 000,00 € (règlement 25/04/2012) dit SIEG « de minimis » Le règlement adopté le 25 avril 2012 prévoit que certains financements publics octroyés aux entreprises pour la prestation de SIEG ne constituent pas des aides d’État, car ils n’affectent pas les échanges entre États membres et ne faussent pas ou ne menacent pas de fausser la concurrence entre États membres, s’ils respectent les conditions posées par le règlement. Sont considérées comme de minimis, les compensations de SIEG d’un montant total inférieur à 500 000 euros accordées à une même entreprise sur une période de trois exercices fiscaux. Ce plafond s’applique, quelle que soit la forme des aides de minimis et indépendamment du fait que l’aide accordée par l’État membre soit financée en tout ou en partie au moyen de ressources provenant de l’Union. Il est exprimé sous la forme d’une subvention. SIEG avec compensation > 500 000,00 € Les aides accordées aux SIEG sont considérées comme des aides d’État compatible avec le marché intérieur aux conditions suivantes : – la mission de service public doit avoir été confiée à l’entreprise concernée, au moyen d’un mandat comportant plusieurs informations obligatoires, parmi lesquelles la nature et la durée des obligations de service public, et les paramètres de calcul, de contrôle et de révision de la compensation. La durée du mandat ne doit pas dépasser dix ans. Si elle est supérieure à dix ans, il y a obligation de notification, sauf si le prestataire de service a consenti, pour les besoins du SIEG, un investissement important qui doit être amorti sur une plus longue période, conformément aux principes comptables généralement admis ; – les États membres doivent contrôler que compensations accordées n’entraînent pas surcompensation. les de Le contrôle de service fait du FSE, qui vérifie l’absence de sur financement, vérifie de fait l’absence de surcompensation exigée par la règlementation européenne relative aux SIEG » que l’on soit sur un SIEG « de minimis » ou pas. Le règlement de minimis La Commission a considéré dans plusieurs communications, puis dans un règlement de 2001, que des aides inférieures à un certain montant n’entraient pas dans le champ de l’article 107 § 1 TFUE, car elles n’affectaient ni la concurrence, ni les échanges entre États. Elles ne sont, par conséquent, pas soumises à l’obligation de notification. La Commission a adopté, le 18 décembre 2013, un nouveau règlement sur les aides de minimis qui est entré en vigueur le 1er janvier 2014. Il dispose que les aides inférieures à 200 000 euros, accordées sur une période de trois ans n’ont pas à être notifiées. Lors de dépôt de la demande de subvention sur Mademarche FSE, il vous sera demandé d’indiquer l’ensemble des aides perçues sur les trois dernières années. Le service gestionnaire se prononcera sur le régime applicable et donc le taux d’intensité de l’aide. – le montant de la compensation ne doit pas excéder ce qui est nécessaire pour couvrir les coûts occasionnés par l’exécution des obligations de service public, en tenant compte des recettes y afférentes ainsi que d’un bénéfice raisonnable sur les capitaux propres nécessaires pour l’exécution de ces obligations ; 4