Enlever tout ce qui est inutile - Agnès Chalnot
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Enlever tout ce qui est inutile - Agnès Chalnot
METRO (FR)(PRESSE DE BELGIQUE) Date : 21/03/2016 Journaliste : Maïté Hamouchi Pays : Belgique Périodicité : Parution Irrégulière Page 1/2 CHRONIQUES BARBARES Enlever tout ce qui est inutile BRUXELLES Ça y est, Mallock, le commissaire, revient enfin avec une nouvelle enquête ! Et une fois dè plus, ce gros ours se ronge les méninges pour attraper 'Ockham', un personnage dérangeant. Rencontre avec Mallock, l'écrivain bien Votre inspecteur Mallock a un caractère de plus en plus trempé au fil des tomes. «J'aime que chaque chronique barbai e soit différente des précédentes Dans le précèdent roman 'Les larmes de Pancrace', le contexte était différent C'était une saga familiale, même si je convoquais le Moyen Âge, le Christ, Agatha Christie, les assassinats en maison close, etc Maîs l'histoire restait autour d'une même famille Dans ce roman, je pars sur un contexte plus biblique et plus contemporain a la fois, avec une ambiance cataclysmique -j'imagine que la Seine déborde de son lit lors de sa crue centennale » sonnage monobloc comme on peut en avoir dans les séries II est, comme nous, poussé par le destin Jusqu'à la fm -j'ai prévu neuf chroniques-, il ne va pas cesser d'évoluer Si tout se passe bien et que je termine la 9L, u y aura ensuite une autre serie dans laquelle l'écrivain Mallock disparaît et le commissaire luimême écrit ses memoires II racontera son passe, ses premières enquêtes Je pense que cela s'appellera 'Les petites barbaries' » Racontera-t-il un peu plus sur ses visions ? « Oui maîs en fin de compte, il n'a pas de véritables visions » II se drogue, en quelque sorte ? « Oui, il se drogue un peu Maîs la diogue lui permet d'enlever ses inhibitions et de libérer des raisonnements qu'il avait enregistrés maîs enfouis car ils lui semblaient trop fous et que ça le gênait intellectuellement et moralement II se donne plein d'mteidits Maîs comme c'est quelqu'un de synthèse et d'observation, il a observé plein de choses qui sont restées dans sa tête. La drogue ne sert qu'a cela » À chaque chronique, vous ac- Ce n'est pas très légal, surtout centuez de plus en plus son cô- venant d'un commissaire. té 'ours'. « Non, maîs il n'est pas très légal «Je rentre plus dans les détails et normal comme commissaire. de son caractère De plus, il évo- J'insiste ce n'est pas un modèle lue Dans le premier volume, il à suivre Maîs ça lui a permis de vient de perdre son fils • c'est un résoudre une enquête, que je raMallock dans le chagrin et le conterai dans 'Les petites barbadesespoir Ce n'est pas un per- Tous droits réservés à l'éditeur ries Les lecteurs parlent de visions, maîs si vous relisez les livres, vous verrez que rien n'apparaît d'une manière miraculeuse Ses visions ont une racine et des explications rationnelles » va apparaître un rédempteur tare, portant un masque situé entre le carnaval vénitien et le docteur des pestiférés, et un habit rouge d Arlequin. Ce personnage étrange va faire couler le sang de la même maniere que la Semé fait couler l'eau C'est une double Dans « Le principe de parcimo- métaphore aquatique, sanglante nie », Mallock retrouve son et apocalyptique » équipe. Mais nous ne sommes plus au 36. Pourquoi commencer par la Jo«Je voulais échapper au 36 et a coiide ? ses clichés Beaucoup de livres «Je voulais un symbole fort qui ont été écrits là-dessus. Je voulais ne soit pas humain Je ne voulais créer mon propre environne- pas un meurtre, ni qu'on touche ment. Ce qui m'a permis d'ima- a l'Homme. Un jour, dans une giner des directeurs d'étage emission, j'ai vu des centaines de comme je le souhaitais Cela m'a personnes bras en l'air avec leur donc permis de créer une galerie smartphone en tram de photode personnages qui complètent graphier de lom cette toute pebien les capitaines de Mallock. » tite icône C'était tellement densoire Ils voyaient quoi ? Ils regarVotre histoire commence par daient quelque chose d'inutile, un fantasme Mon personnage a le vol de la Joconde. voulu effacei toutes les choses « Pour comprendre ce qu'est le mutiles de la Joconde Puisque principe de parcimonie, il faut l'on en garde que le sourire, il a revenir au Moyen Âge Un moine qui s'appelait Ockham a voulu retirer tout le reste » mis au point une théorie qui consistait a dire que tout ce qui Après, il s'attaquera à des perétait compliqué était inutile. Il sonnes qui profitent du sysfallait choisir les raisonnements tème. les plus simples et les plus « \u début, il fait sourire. Il a courts De la, j'ai imaginé d'enle- une allure de justicier II s'atver tout ce qui était inutile dans taque aux personnes qui pronotre société Maîs mon person- fitent du systeme dans ce qu'il a nage le fait vraiment à l'aide de plus médiocre Ces personnes vivent comme des rats dans un d'un rasoir » giuyere et vont tout faire pour C'est un personnage tres que le superficiel, l'hypocrisie, les mensonges régnent » étrange. Maité Hamouchi « Dans ce contexte cataclysmique, W @Maite Hamouchi UNIVERSPOCHE2 4852637400502 METRO (FR)(PRESSE DE BELGIQUE) Pays : Belgique Périodicité : Parution Irrégulière Date : 21/03/2016 Journaliste : Maïté Hamouchi Page 2/2 Le monde entier assiste, avec stupeur, à la destruction de la Joconde par un personnage entièrement habillé de latex rouge et portant un masque. L'artiste contemporain Ivo était sur les lieux pendant le vol et a été souffle par une explosion. Mallock et son équipe reçoivent également des bocaux de verre dans lesquels ils trouvent des parties de corps accompagnées de préceptes. Qui est ce personnage dérangeant qui se fait appeler Ockham et que le monde entier prend, au début, pour un justicier? Que recherche-t-il exactement ? Alors que la Seine sort de son lit et que Paris est inondé, Mallock se lance dans une chasse à l'homme qui tiendra le lecteur en haleine du début à la fin. Jean-Denis Bruet-Ferreol, de son pseudonyme Mallock, arrive une fois de plus à nous transporter au cœur d'une enquête bien ficelée, qui s'inscrit dans notre société actuelle tout en faisant référence au passé, le tout avec un maniement de plume et de style qui lui est propre. Nous attendons déjà avec impatience la prochaine enquëte de ce commissaire légendaire. « Le Principe de parcimonie », de Mallock, éditions Fleuve, 464 pages, 14,90€ «II va faire couler le sang de la même manière que la Seine fait couler l'eau» Tous droits réservés à l'éditeur UNIVERSPOCHE2 4852637400502