SEQUENCE LIRE et PRODUIRE UN TEXTE A VISEE

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SEQUENCE LIRE et PRODUIRE UN TEXTE A VISEE
SEQUENCE
LIRE et PRODUIRE UN TEXTE A VISEE ARGUMENTATIVE :
LA FABLE
M.Eric RISED PLP LP Chateauboeuf
Classe : terminale de baccalauréat professionnel
Objectifs spécifiques :
• Caractériser la fable. (Dominante lecture/écriture.)
• Dégager les enjeux explicites de la morale. (Dominante expression orale.)
• Identifier les procédés stylistiques utilisés dans la fable. (Dominante étude de la langue.)
• Etudier une fable : La cigale et la fourmi1 à travers l’histoire littéraire. (évaluation)
• Lire méthodiquement une fable parodiée : Le lièvre et la tortue. (lecture/écriture.)
Evaluations :
• formative : Travaux de groupe pour l’étude de la fable à travers le temps.
• sommative : Fable asiatique sur le thème du bénévolat avec compétences de lecture et
d’écriture.
Séance proposée à dominante : lecture /écriture
Objectif : lire méthodiquement le texte de Jean JURAVER : Le lapin et le lévrier.
Pré-requis : notion de fable, personnification, morale, schéma narratif.
Savoirs et compétences de la séance : parodie et autres procédés d’imitation de texte.
Déroulement de la séance :
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Distribution du texte avec consignes de lecture : (durée : 5 minutes)
Terme à expliquer : polémique.
A quel genre peut-on rapprocher ce texte ? Avez-vous déjà entendu parler de l’auteur ? A
quel moment de l’année en terminale Bac Pro ? Que vous rappelle ce texte ? Quels sont les
éléments qui ont été conservés et ceux qui ont été enlevés ? Es-ce du « copier coller » ?
Comment nomme-t-on le procédé qui consiste à imiter la manière d’écrire ?
Mise en commun des réponses et rédaction au tableau. (Durée : 10 minutes)
Lexique des termes qui imitent les textes : Le professeur apporte les informations aux élèves.
La parodie2 : détournement de texte à transformation minimale
Autres formes stylistiques :
Le travestissement : transformation stylistique à fonction dégradante.
La transposition : transformation sérieuse, très riche en opérations techniques et en
investissements littéraires.
Le pastiche : imitation dont la fonction dominante est le pur divertissement.
La charge : imitation stylistique dont la fonction dominante est la dérision.
La forgerie : imitation dont la fonction dominante est la poursuite ou l’extension d’un texte
préexistant.)
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Formulation d’une problématique autour du texte et à rédiger au tableau :
Pourquoi l’auteur réécrit-il la fable de la Fontaine à sa manière ?
Trace écrite en introduction: Le texte de Jean Juraver : (auteur guadeloupéen) provient de son
ouvrage : « Contes et fables créoles.» Il est également poète et nous invite à lire la fable de la
Fontaine à sa manière.
Consignes de travail : (durée 10 minutes)
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Quelles sont les différentes étapes du récit ?
Pourquoi l’auteur a-t-il choisi ces animaux ?
Manque-t-il un ? Lequel ? Comment fait-il référence à la tortue ?
Comment sont rapportés les propos entre les personnages ?
1. Une fable parodiée
(durée 10 minutes)
A. Le respect du schéma narratif avec des modifications dans le récit.
Situation initiale : Au départ : une affirmation et une course avec handicap commun.
Complication : Pluie (mot « soudain »)
Action : Le sucre fond et les éponges s’alourdissent.
Résolution : la charge du lapin est allégée, tandis que celle du lièvre croit.
Situation finale : Le lapin est vainqueur.
Temps des verbes : Passé simple / Imparfait.
Questions : Pourquoi l’auteur a-t-il choisi le lapin ?
Quel terme montre son opinion ?
B. La présence des animaux, mais avec des changements : la tortue a été remplacée par le
lapin et le lièvre par le lévrier : La tortue a vieilli depuis... elle est dépassée, (n’est plus
d’actualité) mais est à l’origine de la course.
C’est le jeu de la parodie et du compère lapin de la tradition du conte créole (le rusé, le malin). Il
adapte cette fable avec une couleur créole. Le terme « talent » met en avant l’opinion de Juraver.
On retrouve d’ailleurs beaucoup d’expressions liées au lièvre :
« Il ne faut pas poursuivre deux lièvres à la fois »
« Courir le même lièvre » : entrer en compétition avec quelqu’un pour un même objet
« lever, soulever un lièvre » : soulever à l’improviste une question gênante, une difficulté
imprévue.
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« Il ne faut pas courir, chasser, poursuivre deux lièvres à la fois » : à viser plusieurs buts
ou à mener plusieurs entreprises à la fois, on risque de les manquer tous.
« C’est là que gît le lièvre » : là est le nœud de l’affaire, du problème.
C. Pas de dialogues, mais des discours rapportés.
Questions : Avons-nous des dialogues ?
Comment les propos sont-ils rapportés ?
Un discours rapporté est toujours parsemé d’inexactitudes. On y apporte souvent des
interprétations ou des déformations. L’auteur refuse de rapporter les dialogues du texte original,
car ce serait trop se rapprocher de l’oeuvre de la Fontaine. C’est donc un choix personnel qui lui
permet de garder une distance.
Trace écrite à partir des propositions des élèves:
Il faut se rappeler que la Fontaine s’inspirait des fables d’Esope (voir « La cigale et la fourmi »)
en y apportant des modifications avec des enjeux particuliers. La structure du récit est respectée
mais l’histoire a subi quelques corrections. L’auteur parodie ici le texte du fabuliste, en mettant
sur le trajet de la course deux animaux de force comparable. Alors que le texte de la Fontaine
met en oeuvre deux animaux de forces différentes.
De plus, les discours sont rapportés et donc contraire au texte de départ. Il l’adapte en exploitant
le cadre de la tradition du conte créole. Alors que le texte de la Fontaine met en oeuvre deux
animaux de forces différentes.
2. Une morale absente. (Durée : 5 minutes)
Questions : Y -a- t -il une morale ?
Peut-on ramener cette fable à la morale du texte original ?
Peut-on la déduire ?
« Rien ne sert de courir ; il faut partir à point »
Cette absence est-elle volontaire ou la morale est-elle implicite ?
Laisse- t-elle la place à d’autres morales ?
Lesquelles ?
Trace écrite à partir des propositions des élèves :
L’auteur laisse la porte ouverte à la morale souhaitée par le lecteur. Il a déjà fait preuve de parodie et
laisse le choix au lecteur pour compléter son oeuvre.
Quelles sont les autres morales que vous proposeriez ?
Cette fable est-elle encore d’actualité ?
Donnez des exemples.
Conclusion.
L’auteur antillais, à partir de la parodie, veut montrer l’universalité du texte et que cette fable
demeure encore d’actualité dans un cadre créolophone. C’est également le cas du metteur en scène
qui adapte l’oeuvre littéraire de l’écrivain.
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Corpus de fables : La cigale et les fourmis, ESOPE( vers-450 ?) Des fourmis et de la cigale,
GILLES CORROZET ( 1510-1569.)La cigale et la fourmi, JEAN DE LA FONTAINE (16211695.)Le poète et la cigale, TRISTAN CORBIERE (1845-1875.)La cigale et la fourmi,
ANOUILH (1910-1981.) La cigale et la fourmi, GOTLIB, Rubrique-a-brac, 1970.
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La parodie comme genre. Problèmes de définition et de délimitation, extrait de Réécriture
et écriture d’invention au lycée. Violaine Houdart-Merot, Hachette Education 2004
Extraits « Il flotte dans mes bottes
Comme il pleut sur la ville
Au diable cette flotte
Qui pénètre mes bottes »
La dimension comique de la parodie d’Apollinaire vient essentiellement de la comparaison implicite
faite avec le poème de Verlaine et du passage du sujet lyrique( sentiment de tristesse) au sujet trivial
( bottes trempées.)
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