les gascons et leurs voitures

Transcription

les gascons et leurs voitures
N°10 - septembre-octobre 2006 - 3,90 €
LE CANARD GASCON
Photo : les nus
en Armagnac de
François Benveniste
Enquête chez les
POMPIERS GASCONS
leur vie, leurs sacrifices,
leurs interventions dans
toute la Gascogne !
des
r
e
t
s
Un po rs gascons
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pomp ert dans ce
off éro !
num
LES GASCONS ET
LEURS VOITURES !
Les voitures pour la campagne, les 4 x 4,
les vieux tacots, l’école de pilotage, etc.
et aussi...
René Casenave
Comique Gascon
Henri et Denise Lambert
Tanya et les
Le Bleu de Lectoure
Saltimbanques de Vulcain
André Diviès
interview exclu !
2
Le Canard Gascon n°10
Sommaire n° 10 Querelles de Gascons...
G
Dossiers,
portraits et reportages
eorges Frêche, Président du Conseil Régional du
Languedoc-Roussillon s’était entiché de renommer
Pompiers Gascons - Page 5
sa région « Septimanie ». L’idée tourna au fiasco devant
la montée de bouclier des électeurs locaux et fut
Le monde des pompiers - Page 6
finalement abandonnée en 2005 après avoir coûté, selon
Devenir pompier - Page 7
le Midi-Libre, quelques 2,4 millions d’euros.
Pompiers des Landes - Page 8
Aujourd’hui ce sont Henri Emmanuelli et Philippe Martin
qui s’accrochent autour de l’appellation « Landes de
Pompiers du Gers - Page 12
Gascogne » que le premier veut donner à son département.
La vie d’une compagnie - Page 14
Dans un article du Monde daté du 1er juillet, PhilipPompiers des Hautes-Pyrénées - Page 16
pe Martin accuse son voisin de vouloir « chaparder une appellation qui, historiquement, renvoie
Pompier vétérinaire - Page 18
au Gers. » et il rappelle que le Conseil Général
Femmes pompiers - Page 19
du Gers est communément appelé le « parlement de
Les saltimbanques de Vulcain - Page 20
Gascogne ». Lorsqu’il a appris le projet son « sang n’a fait
René Casenave, comique Gascon - Page 21
qu’un tour » dit-il, montrant par là l’un des traits du tempérament
gascon
(même
s’il
est né à La Garenne-Colombes, mais là-dessus je n’ai pas à criPhoto : F. Benveniste - Pages 23 à 25
tiquer compte-tenu que je suis personnellement un p’tit gars du 13ème arrondissement de Paris et
Les Gascons et leur voiture - Page 27
qu’aujourd’hui je me sens aussi gascon que les Gascons…)
Roulons Gascon - Page 28
Ce n’est pas la première fois que des politiques s’interpellent autour de la dénomination d’une
Le rallye de l’Armagnac - Page 29
région. Ce genre de querelles est sous-tendu par des intérêts économiques. Elles sont, sans aucun
Polémique autour des 4x4 - Page 30
doute, le résultat d’études marketing qui disent que le terme « Gascogne » est vendeur sur le plan
Bons plans tout terrain - Page 30
touristique et donc financier. C’est plutôt une bonne nouvelle. Mais en voulant appeler son départeLa passion des vieux tacots - Pages 32-33 ment « Landes de Gascogne » Henri Emmanuelli cède-t-il aux sirènes de l’économie de marché ?
Veut-il rétablir une vérité historique ou permettre aux touristes étrangers de ne pas se perdre, (des
André Diviès : interview - Pages 34 à 36
fois qu’ils situeraient les Landes du côté de Strasbourg) ? Et pour sa part, Philippe Martin veut-il
Lâchez les chevaux - Page 37
s’approprier une dénomination de territoire qui dépasse largement le département du Gers ?
La confrérie des Tasto Mounjetos - P. 39
Un mal du siècle...
English Pages
Le Bleu de Lectoure - Page 40
A celebration of the sport of hunting - Page 42
Ô moun païs... Page 46
Photos de couverture
Les pompiers à l’entraînement au centre
d’Izaute. (Photo Jean-Louis Le Breton)
Circuit de Nogaro (photo F. Benveniste)
Bulletin d’abonnement
Page 44
Avec un tantinet de recul, cette dispute paraît infantile et marque l’un des maux de ce siècle :
la volonté de s’approprier et de breveter tout ce qui vous tombe sous la main pour en tirer profit et
empêcher le voisin de s’en servir. N’est-ce pas aussi, par exemple, le problème fondamental des
OGM, ces brevets sur le vivant que déposent de grosses firmes privées… et dont Philippe Martin
lui-même dénonce les essais dans son département ? (Avec un vrai tempérament de Gascon !)
Salutations gasconnes
Jean-Louis Le Breton
PS : Pour évoquer des choses plus importantes, nous vous avons concocté un gros dossier sur les pompiers de Gascogne. Le magazine n’est
pas encore assez épais pour caser tous les articles que nous voudrions
y mettre. Nos excuses à tous les pompiers dont nous n’avons pu parler
(Lot et-Garonne, Haute-Garonne, etc.).
Le Canard Gascon, 2, av. du Général Leclerc - 32110 - Nogaro.
Tél. : 05 62 09 03 61 - Fax : 05 62 69 03 69. www.le-canard-gascon.com. Mail : [email protected]
Ce numéro contient un poster en encart jeté en pages centrales.
Rédaction
Directeur de la publication et rédacteur en chef : Jean-Louis Le Breton. Maquette et conception graphique : Pierre Giès. Ont collaboré à ce
numéro : Nina de Voogd, Jean-Paul Amic, Pierre Giès. Le personnage du Canard Gascon est de Elger.
Impression : Dauba, Nogaro (l’ami Dalex) - Publicité et diffusion : Caroline Le Breton (06 81 84 29 24)
Crédit Photos : Jean-Louis Le Breton, Jean-Paul Amic, Jean-Michel Danard, François Benveniste et les divers SDIS de Gascogne.
Editeur : Anyware sarl, 2, av. du Général Leclerc - 32110 - Nogaro. Dépôt légal, 3ème trimestre 2006.
Service des ventes au journal (05 62 09 03 61). - Numéro de commission paritaire : 0207 I 86098. ISSN 1772-6573.
Abonnement : 36 euros pour 12 numéros – France métropolitaine. Autres régions, nous consulter.
Ah ben oui, ça va faire du scandale parce qu’il y a des photos de filles nues dans le Canard Gascon. Certains s’étaient déjà offusqués de la maçonne polissonne qui faisait la une
du numéro 6, alors une beauté en tenue d’Eve au milieu des alambics, j’entends déjà les commentaires ! Mais avouez que cette plastique vaut le coup d’œil et met en valeur
l’Armagnac. On l’a même postérisée et comme l’affiche est double face il faudra choisir entre les pompiers et la pin-up… Cruel dilemme ! (Ou alors achetez deux exemplaires, ça
le fait aussi…) A propos, c’est la rentrée et le Canard Gascon augmente son prix. Mais depuis le numéro Un on a plus que doublé la pagination et tout mis en couleur alors ça reste
raisonnable. Et vous noterez que le prix de l’abonnement n’a, lui, pas bougé ! Au fait, pas de reproduction du Canard Gascon sans autorisation de l’éditeur (nous-mêmes). Mince
j’avais oublié que cela servait aussi à ça les petites lignes du bas. Qué pegàs je fais, macaréou !
Le Canard Gascon n°10
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Le Canard Gascon n°10
Dossier
Pompiers et Gascons :
L’esprit des mousquetaires !
« Sauver ou périr » est la devise officielle des pompiers. Mais cela aurait pu être aussi bien « Un pour tous
et tous pour un » tant on retrouve le bel esprit des mousquetaires chez les pompiers de Gascogne. Ils sont
fiers de leur mission, courageux, animés par le sens du devoir et l’envie de sauver.
L’aide aux personnes occupe la plus grande partie de leur temps. Mais leurs interventions sont capitales
contre les feux de forêt, les incendies de chais et la prévention autour des nombreux sites classés Seveso en
Gascogne. Professionnels ou volontaires ce sont tous un peu les héros de rêve de notre enfance. Pourtant
leur action est bien réelle. Nous vous invitons à découvrir dans ce dossier les pompiers de Gascogne !
Le Canard Gascon n°10
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Une organisation à part
Le monde des pompiers
Ils ont le goût du sacrifice pour leur prochain, l’âme de héros et l’humilité de ceux qui ne veulent pas se
mettre en avant. Le monde des pompiers est un univers à part.
Ltions près : les pompiers de Paris, les marins-pompiers de Marseille
es pompiers ne sont pas des militaires mais des civils, à trois excep-
et les pompiers militaires de la Sécurité Civile. Cependant, même si ce
sont des fonctionnaires publics territoriaux, ils portent l’uniforme et sont
organisés en grades qui vont du simple sapeur au colonel. Dans leur très
grande majorité les pompiers se comportent bien, mais comme dans
chaque corps de métier il peut y avoir des brebis galeuses et les cas de
pompiers pyromanes existent. Ceux-là sont évidemment exclus et généralement condamnés par la justice et par leurs pairs.
Les pompiers sont intégrés dans des organismes départementaux appelés
SDIS (Service Départemental d’Incendie et de Secours). Ils sont sous la
double tutelle des préfets (donc du Ministère de l’Intérieur) et des conseils généraux qui assurent la plus grande partie de leur financement. Sur
le plan administratif, ils dépendent d’un conseil d’administration dont le
Président est généralement issu du Conseil Général local.
Les pompiers se divisent en quatre catégories distinctes. Les Jeunes Sapeurs Pompiers (ou JSP) qui, dès l’âge de 10 ans peuvent s’initier aux
techniques de secours. Les pompiers professionnels qui sont recrutés par Photo SDIS Hautes-Pyrénées
concours. Le volontariat civil qui est une nouvelle forme du service militaire, ouvert à tous pour une durée de 6 à 24 mois. Enfin les volontaires
qui représentent 85% des effectifs de pompiers, sont âgés de 16 à 55 ans Devenir professionnel : 2 concours !
Pour devenir pompier professionnel, deux voies sont possibles.
et exercent une profession ou des études en parallèle.
Le concours organisé par le SDIS local est ouvert aux jeunes de 18 à 25
ans. Il permet de devenir sapeur 2ème classe. Il faut être de nationalité
française, jouir de ses droits civiques et remplir les conditions d’aptitude médicale et physique.
Le concours organisé par le Ministère de l’Intérieur (Direction de la
défense et de la sécurité civile) est ouvert aux jeunes jusqu’à 29 ans et
permet d’accéder directement au grade de lieutenant. Il faut être titulaire d’un titre ou diplôme Bac +3, ou diplôme de niveau II.
Les deux concours sont constitués d’épreuves d’aptitude physique (natation, endurance, souplesse, vitesse et coordination…) et d’épreuves
orales et écrites.
Pour plus d’infos, adressez-vous au SDIS de votre département.
Photo SDIS Hautes-Pyrénées
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Le Canard Gascon n°10
Dossier
Pompiers Gascons
L’engagement d’une vie
Devenir pompier !
Pour faire carrière chez les pompiers il faut choisir entre le volontariat et le professionalisme. Le passage
par les Jeunes Sapeurs Pompiers est une étape facultative mais déterminante pour beaucoup...
Quels sont les grades des pompiers ?
Lpassant par les sous-officiers. Il n’y a pas de généraux chez les
es grades des pompiers vont du simple sapeur aux officiers, en
pompiers. Les grades sont attribués selon les compétences opérationnelles ou manageuriales. Les volontaires peuvent passer des Unités
de Valeur. Idem pour les pros pour qui l’ancienneté et les concours
jouent également.
Sapeur 2ème classe
Sapeur 1ère classe
Caporal
Caporal Chef
Sergent (1er grade de sous-officier)
Sergent chef
Adjudant
Adjudant chef
Major (1er grade d’officier)
Lieutenant
Capitaine
Commandant
Lieutenant colonel
Colonel
Photo SDIS Nogaro
Les Jeunes Sapeurs Pompiers
Esections des Jeunes Sapeurs Pompiers.
n France, ils sont plus de 25 000 jeunes à participer aux activités des
Dès l’âge de 10 ans, on peut s’initier au métier de sapeur-pompier. Les
jeunes qui le font ont généralement des pompiers dans leur famille,
mais pour certains c’est la passion qui les amène à s’inscrire.
Encadrés par des sapeurs pompiers volontaires et professionnels, ils
s’initient aux techniques de secours et apprennent les premiers gestes
qui sauvent. Ils pratiquent du sport et participent à des compétitions
et des rassemblements. Ils n’interviennent jamais sur le terrain et se
préparent pour obtenir le brevet national de JSP. C’est évidemment
une formation idéale pour devenir plus tard un vrai professionnel ou
un pompier volontaire.
Dossier réalisé par Jean-Louis Le Breton
Merci au commandant Frédéric Furon et à Fabrice Gaujacq
pour leur aide précieuse.
Le Congrès annuel des Pompiers - Photo J-M. Danard
Un pompier, combien ça gagne ?
Ltier, c’est une passion ! ». Toutefois, ils sont rétribués à l’heure
es pompiers volontaires l’affirment souvent : « ce n’est pas un mé-
d’intervention à un tarif qui varie entre 6,85 € et 7,36 € selon le grade.
Les heures d’astreinte sont également payées à 4% de la vacation.
Chez les pompiers professionnels, tout dépend du grade et de l’ancienneté. Voici quelques exemples de rétribution mensuelle :
Sapeur débutant : 1 522 €
Jeune sous-officier : 1 977 €
Sous-officier en fin de carrière : 2 400 €
Jeune officier : 2 000 €
Officier en fin de carrière : 3 600 €.
Les pompiers ont droit à la retraite à 60 ans. Les volontaires touchent
une prestation de fidélisation et de reconnaissance (PFR).
Les JSP du Bas-Armagnac - Photo J-M. Danard
Le Canard Gascon n°10
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Pompiers des Landes : vigilance...
En Aquitaine, la forêt couvre une surface de 1,2 millions d’hectares. Ce massif d’un seul tenant est étroitement surveillé par les pompiers.
la question et participe à l’organisation de la lutte contre le feu. « Le
massif étant d’un seul tenant, on pourrait avoir ici des feux de grande
surface comme au Portugal. C’est d’ailleurs déjà arrivé en 1947 et 1949
qu’on a appelé les années de cendres. A ce moment là, les conditions
de sécheresse étaient dures mais surtout le système de protection n’était
pas organisé. Un corps forestier interdépartemental a été créé en 1947
pour lutter contre le feu. Il couvre plusieurs départements : les Landes,
la Gironde et le Lot-et-Garonne. »
D’importants moyens ont été mis en place qui coûtent cher… mais
moins cher que les conséquences d’un grand feu. Le capitaine Pérez
rappelle que la forêt des Landes est l’un des poumons écologiques et
économiques de l’Europe. « La perte environnementale qui serait due à
de grands incendies n’est pas chiffrable… »
Le massif forestier landais - Photo SDIS Landes
L
e principal Service Départemental d’Incendie et de Secours des Landes se trouve à Saint-Avit, sur la rocade qui entoure la ville de Montde-Marsan. Le bâtiment est récent et moderne. Il est aussi entouré de
pins. La forêt des Landes est l’une des préoccupations principales des
pompiers qui doivent surveiller sans relâche ce massif impressionnant.
Il leur faut aussi un équipement adéquat pour pouvoir intervenir au plus
vite. Depuis des années, le capitaine Jean-Yves Pérez se penche sur
Un guetteur électrocuté...
Après la guerre, les pompiers avaient récupéré des Jeeps et des camions
GMC équipés de cuves de 3 000 litres. Ces matériels qui venaient pour
la plupart de l’armée ont servi jusque dans les années 80 et parfois plus
tard encore. A l’origine, le réseau de surveillance était constitué de pylônes en bois. « On utilisait aussi les points hauts naturels comme les
églises ou les châteaux d’eau ». Puis un réseau constitué de 19 tours de
guets distantes chacune de 20 kms a été mis en place. « Il est très facile
et très précis de localiser un feu en croisant sur une carte les directions
indiquées par deux tours différentes ! » Mais en 2004, l’accident d’un
guetteur mystérieusement électrocuté a mis une fin provisoire à l’utilisation de ces tours de guet. (Voir l’interview du Colonel Bourdil). A
l’heure actuelle, cette surveillance s’effectue grâce à des avions (système Horus) qui survolent régulièrement la forêt.
400 000 hectares en fumée !
La filière bois des Landes représente un chiffre d’affaires de près de
300 millions d’euros et des centaines d’emplois. La forêt qui a été plantée au 19ème siècle présente une caractéristique unique puisqu’elle est
cultivée. Toutefois en 1949, près de la moitié du massif de l’époque
à brûlé, soit près de 400 000 hectares partis en fumée et 200 maisons
ont été détruites. Il a fallu s’organiser. Aujourd’hui, sur le seul département des Landes on a créé 28 000 kms de pistes, des milliers de ponts,
Les tours de guet vont être équipées d’un système vidéo - Photo SDIS Landes
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Le Canard Gascon n°10
Feux de forêt : la hantise des pompiers des Landes !
Dossier
Pompiers Gascons
...et action !
800 points d’eau, des gués et des passages busés.
Un nouveau camion citerne forestier fait partie du
matériel adapté à la lutte contre ce type de feu. 1
000 pompiers professionnels et 8 000 volontaires
Le capitaine Pérez
sont en état d’alerte permanent. « Tous les forestiers
font désormais partie des pompiers… ». Malgré ces
efforts, quelques grands feux ont encore eu lieu dans les années 80, le
dernier d’importance a ravagé 1 800 hectares en août 1990. « Depuis,
grâce à nos systèmes d’observation et à la rapidité de nos interventions, la surface moyenne des feux a été ramenée à moins d’un hectare ! » précise le capitaine Pérez.
Les facteurs d’éclosion des feux
Une colonne pénètre au coeur du massif forestier - Photo SDIS Landes
En 1994, à l’initiative du SDIS, du capitaine Pérez, et en collaboration
avec Jean-Charles Valette de l’INRA un programme d’étude sur les
facteurs d’éclosion et de propagation des feux a été mis en place. Des
feux expérimentaux ont permis d’étudier la vitesse de propagation des
incendies en fonction de la composition des végétaux et de leur teneur
en eau, mais aussi des conditions climatiques. L’objectif de ces tests
est bien sûr de mieux prévoir les risques, mais aussi d’améliorer les
moyens de lutte. C’est ainsi que désormais on utilise des additifs chimiques de type mouillants et moussants pour mieux lutter contre le
feu. Après cinq années de travail, le programme de recherche a permis
de modéliser des feux. Les pompiers ont mis en place de nouveaux
modes de formation sur feux réels au Polygone d’Essai de Captieux
(Landes). Les sylviculteurs ont adapté leur travail d’aménagement de
la forêt. Enfin les fournisseurs de matériels ont fait évoluer leurs engins pour mieux coller à la lutte spécifique contre le feu en forêt.
Jean-Louis Le Breton
Intervention à l’hôpital Layné de Mont-de-Marsan - Photo SDIS Landes
Les camions permettent d’aller au plus près du feu ! - Photo SDIS Landes
Debriefing après une intervention - Photo SDIS Landes
Le Canard Gascon n°10
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Pompiers des Landes
Entretien avec le Colonel Olivier Bourdil
Le colonel Olivier Bourdil est responsable de l’ensemble des
pompiers des Landes. Il doit gérer les hommes, mais aussi
l’intendance et les moyens mis à leur disposition.
Colonel Olivier Bourdil : «Nous avons mis en place sur une période
de 10 à 12 ans un programme de rénovation ou de construction des
60 centres du département. Cela représente un investissement d’environ 3 millions d’euros par an. Depuis trois ans, nous consacrons également un budget de 3,8 millions d’euros pour la rénovation du parc de
véhicules. Le dernier GMC* a été réformé l’an passé ! Nous disposons
maintenant d’un véhicule « feu de forêt » tout terrain avec une très
bonne capacité de franchissement avec lequel nous pénétrons dans le
massif. Chaque attaque contre le feu doit être précoce et massive. Tout
départ représente un engagement de neuf véhicules. En 2005, nous
avons dû faire face à 456 départs de feux dont 30% étaient dus à la
foudre.
J’ai décidé de réactiver les tours de guet. En 2004, un guetteur a été
électrocuté. Une enquête est en cours car on n’a pas compris ce qui
s’était passé, aucun impact de foudre n’ayant été signalé à cet endroit.
Toutefois, lors de travaux un orage a provoqué des dégâts importants
sur une autre tour et il n’est donc plus question d’y placer du personnel. Nous avons donc lancé un appel d’offre pour mettre en place
un système vidéo sur les tours de guet, avec des appareils photos et
des caméras. Les images seront analysées par un logiciel sophistiqué
capable de détecter automatiquement un départ de feu. Le tout sera
centralisé à Mont-de-Marsan. C’est une opération importante qui a été
confiée à la société Paratronics dans l’Ain et qui représente un budget
de 930 000 euros.
Je tiens toutefois a préciser que les feux de forêts ne représentent que
5% de nos interventions. Le reste étant le secours à personnes et les
opérations diverses. Le corps départemental a effectué plus de 18 000
interventions en 2005 !»
Propos recueillis par Jean-Louis Le Breton
*
Le centre d’alerte de Saint-Avit - Photo JLLB
véhicules fournis par l’armée au sortir de la guerre...
Un incendie de maison - Photo SDIS Landes
Les pompiers des Landes
en quelques chiffres :
Le colonel Olivier Bourdil - Photo JLLB
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Le Canard Gascon n°10
Organisation : 3 groupements territoriaux et 60 centres d’incendie.
Ressources humaines : 309 sapeurs pompiers professionnels,
1 617 sapeurs pompiers volontaires, 59 personnels administratifs et
techniques.
Moyens matériels : 512 engins roulants (dont 117 camions citernes
feux de forêts et 35 véhicules de secours aux asphyxiés et blessés
– VSAB). 679 groupes auxiliaires (tronçonneuses, motopompes, embarcations, groupes de désincarcération, groupes électrogènes portables, remorques de secours routiers, etc.)
Missions en 2005 : 18 909 interventions dont 14 005 secours à personnes, 2 376 incendies, 2 528 opérations diverses.
Le Canard Gascon n°10
11
Pompiers du Gers : ils veillent...
Au cœur de l’Armagnac, le Gers est un département essentiellement rural. 43 centres de secours composent
le corps des sapeurs pompiers. Chacun d’eux assure la défense de plusieurs communes. Ils doivent faire face
à des risques spécifiques comme les incendies de chais ou la surveillance des sites de stockage de gaz.
Al’intérim de Guy Barthet, c’est désor-
près le départ de Maxence Jouannet et
mais sous l’autorité du lieutenant-colonel
Dominique Pescher que se trouvent réunis les pompiers du Gers. Leurs effectifs,
au 1er mai 2006, atteignaient 58 professionnels, 1 274 volontaires, 44 employés
administratifs et une centaine de Jeunes
Sapeurs Pompiers (JSP). Les 43 centres
Le commandant Furon
sont regroupés en 7 compagnies : BasArmagnac/Adour, Armagnac, Ténarèze,
Lomagne, Gascogne, Save Gimone et Astarac. Ils disposent de 300 véhicules.
Les pompiers du Gers sont sous la double tutelle de l’état représenté par
le préfet Etienne Guyot et du département en la personne de Jean-Pierre
Pujol qui est Président du Conseil d’Administration du SDIS (également vice-président du Conseil Général et maire de Nogaro) et responsable de la gestion administrative et financière.
6 milliards de mètres cubes de gaz !
Le budget total s’élève à 18 millions d’euros dont près de 8 sont consacrés aux investissements (matériels, rénovation des centres) et 10 au
fonctionnement. C’est à Auch, au Centre de Traitement d’Alerte, que
sont centralisés les appels provenant du 18 ou du 112 pour déterminer
les secours adaptés disponibles et les plus proches pour intervenir.
Le Gers comporte des risques spécifiques : les incendies de chais, mais
Exercice d’intervention au centre de stockage de gaz d’Izaute - Photo JLLB
12
Le Canard Gascon n°10
Défilé des pompiers - Photo JLLB
aussi le stockage du gaz aux centres d’Izaute et de Lussagnet. A une
profondeur de 500 mètres au dessous du sol, la compagnie Total stocke
à cet endroit environ 6 milliards de mètres cubes de gaz ! Les sites sont
classés Seveso et les pompiers sont régulièrement entraînés pour des
interventions spéciales.
La petite vieille qui ne peut pas se relever…
A Auch, nous avons rencontré le commandant Frédéric Furon, qui est
chef de la Compagnie de Gascogne, commandant du groupement territorial, chef du centre principal d’Auch et chargé de la communication du
SDIS. Cette dernière fonction, que tous les SDIS de France n’assurent
pas, est importante car elle permet aux pompiers de mieux faire connaître leurs actions d’intervention et de prévention auprès du public.
« Dans le Gers en 2005, nous avons reçu environ 37 000 appels pour
7 141 interventions. La majorité sont du secours à personnes (37,5%) :
cela va de la petite vieille qui ne peut pas se relever à la personne en
état d’ébriété ou encore des interventions pour des décès. Nous sommes
Extinction d’un feu de chai d’armagnac à Sion en 2004 - Photo JLLB
Dossier
...au gaz !
Pompiers Gascons
Pompiers à ‘lentraînement en campagne - Photo SDIS
intervenus 1 928 fois (27,1%) pour des accidents sur la voie publique
et 1 143 fois (16,1%) pour des incendies. Il y a beaucoup de chais d’armagnac dans le Gers qui représentent un risque potentiel d’incendie.
Nous sommes donc équipés de véhicules spécifiques de lutte contre les
feux d’alcool qui s’éteignent avec de la mousse.
Le reste de nos interventions est classé dans les opérations diverses : sauvetage d’animal, interventions sur les toitures, abeilles, etc. Il
faut toutefois noter que la suppression des nids de frelons ne fait plus
partie de nos attributions. Nous pouvons donc le faire en carence d’un
service privé, mais dans ce cas l’usager devra payer une contribution
de 75 euros aux pompiers. »
Jean-Louis Le Breton
Jean-Pierre Pujol, président du Conseil d’Administration des pompiers du Gers
La Compagnie Bas-Armagnac/Adour entraîne des plongeurs - Photo JLLB
Manoeuvres sur l’un des sites de stockage de gaz - Photo JLLB
Le Canard Gascon n°10
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La vie d’une compagnie
de pompiers Gascons !
Le centre de secours principal de la compagnie Bas-Armagnac/Adour se trouve à Nogaro. Nous y avons
rencontré le capitaine René Abadie qui dirige le centre.
L.C.G. : La compagnie a-t-elle subi des pertes ?
René Abadie : Non. Mais lors d’une intervention à Laujuzan, l’ossature
d’un abri de canards s’est effondré sous le poids de la neige et deux de
nos pompiers, Daniel Lafforgue et Ghislain Laffargue se sont trouvés
coincés sous la ferraille. Le premier au niveau du sternum et le second
au niveau des membres inférieurs. Sans l’intervention d’Eric Tonnoli et
de deux autres pompiers cela aurait pu très mal se terminer car Daniel
Lafforgue commençait à s’étouffer. Dans ce cas nous avons fait une
erreur et ça montre que malgré tout nous restons des hommes…
Le Capitaine René Abadie - Photo JLLB
«Le genre d’intervention qui empêche de dormir… »
Le Canard Gascon : Comment s’organise la vie de la compagnie ?
René Abadie : Notre centre a été refait en 1992 et la compagnie BasArmagnac/Adour elle-même a été formée en mai 2004. J’en suis le chef
avec deux adjoints : le lieutenant Joël Fourgeaud et l’adjudant Daniel
Lafforgue. Nous effectuons une manœuvre mensuelle tous les premiers
vendredis du mois.
« Protéger les populations »
L.C.G. : Il y a dans le Gers un énorme centre de stockage de Gaz. Etesvous prêts à intervenir en cas de pépin ?
René Abadie : Nous effectuons des manœuvres avec Total sur un puits
de la commune de Laujuzan. Tout le site est surveillé par des caméras.
Nous avons prévu plusieurs scénarios possibles en cas d’incident. Notre
priorité est de protéger les populations.
L.C.G. : Comment intervenez-vous pour les incendies de chais ?
René Abadie : Lorsque l’alcool brûle il produit une flamme bleu très
claire et caractéristique du danger. Ce genre de feu ne s’éteint pas avec
de l’eau mais avec de la mousse. Nous sommes récemment intervenus
à Sion pour un incendie de ce type. Il y a quelques années, c’est la cave
coopérative de Panjas qui avait brûlé. Le feu était très impressionnant.
Des rats enflammés couraient dans tous les sens et allaient répandre le
feu ailleurs…
« La tornade de Caupenne… »
L.C.G. : Vous intervenez également sur le
circuit automobile de Nogaro ?
René Abadie : Oui, nous avons une convention avec le circuit pour les grosses manifestations et nous avons dû intervenir plusieurs
fois. Mais l’intervention la plus impressionnante a eu lieu lors du Grand Prix des
Camions. Une tornade s’est formée depuis
la ligne de Caupenne et a remonté tout le
circuit détruisant le toit du restaurant et une
Intervention lors de l’incendie de la partie du camping. Un chien s’est retrouvé
librairie de Nogaro - Photo JLLB
de l’autre côté de la voie ferré, ça a été la
seule victime. On s’est demandé si la chaleur provoquée par les camions était responsable de cet accident météorologique très localisé…
14
Le Canard Gascon n°10
La compagnie devant le centre de secours principal à Nogaro - Photo Danard
L.C.G. : Quelle est la plus grosse intervention à laquelle vous ayez participé ?
René Abadie : La plus marquante a sans doute été l’incendie des Thermes de Barbotan en 1991 qui a fait une vingtaine de victimes par asphyxie. On était partis pour un simple feu de goudron et quand on est
arrivés on a fait du ramassage de cadavres. L’ouvrier qui goudronnait
sur le toit ne s’était rendu compte de rien. C’est le genre d’intervention
qui empêche de dormir. On essayait de parler entre nous pour se libérer.
Maintenant il y a des cellules d’aide psychologique et on est mieux
organisés au niveau de l’alerte et de la rapidité.
Propos recueillis par Jean-Louis Le Breton
Le centre de secours principal à Nogaro - Photo JLLB
Le Canard Gascon n°10
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Pompiers des Hautes-Pyrénées
Le département des Hautes-Pyrénées se partage entre la montagne, la plaine et les coteaux que les pompiers
doivent surveiller. Mais ils sont également sollicités par l’événement du Tour de France et par la fréquentation
massive de la ville de Lourdes.
Le Lieutenant-colonel Heyraud (en chemise) au centre de Bordères-sur-l’Echez
Photo JLLB
Ld’Incendie et de Secours des Hautes-Pyrénées. Il fait le point sur les
e lieutenant-colonel Patrick Heyraud dirige le Service Départemental
activités des pompiers dans ce département.
Lieutenant-colonel Patrick Heyraud : Notre effectif s’élève aujourd’hui
à 141 pompiers professionnels dont 17 officiers et 931 sapeurs-pompiers volontaires. Le département dispose de trente centres dont les
principaux sont Tarbes, Lourdes, Bagnères, Lannemezan et Vic-en-Bigorre.
Depuis une dizaine d’années, de gros efforts ont été faits sur le matériel et les casernements. Depuis 2002, 8 centres sont terminés et 4 sont
en cours de rénovation. Nous avons également mis en place un projet
de construction d’une école départementale de formation des sapeurs
pompiers professionnels et volontaires. On pourra y suivre une formation initiale, puis une adaptation à l’emploi et de la formation continue
dans différents secteurs : le secourisme, le secours routier, les opérations diverses, les incendies et risques particuliers et le management
d’équipes.
Le Canard Gascon : Comment fonctionne le SDIS des Hautes-Pyrénées
et quel est son budget ?
Patrick Heyraud : Le SDIS est sous la double tutelle de l’Etat et du département. Le Président du Conseil d’Administration est Antoine Abadie qui est également Président du Sivom. A partir de 2008, le Conseil
Général du département sera le seul à financer le SDIS. Nous disposons
d’un budget global de 14 millions d’euros. Pour le matériel et
les centres, l’investissement est
d’environ 3,5 millions d’euros.
Nous allons en particulier mettre en place la reconstruction des
centres de Tarbes et Lourdes.
Deux opérations qui vont coûter
cher et au financement desquelles se joindront l’Etat et les communes en plus du département.
Nous avons également prévu un
plan de recrutement de 20 personnes sur 5 ans.
Le Canard Gascon : Quelles sont les particularités des Hautes-Pyrénées
pour le travail des pompiers ?
Patrick Heyraud : Nous intervenons peu en montagne puisque ces
missions sont traditionnellement confiées aux CRS et à un peloton de
Gendarmerie de Haute-Montagne. Toutefois, nous avons quelques véhicules spécialisés pour les secours en ravin. Une des particularités du
département est la ville de Lourdes. C’est le deuxième parc hôtelier de
France après Paris. Le sanctuaire attire beaucoup de personnes. Nous
devons visiter périodiquement les hôtels pour voir s’ils sont en conformité. Il faut nous tenir prêts pour les grands événements, comme la visite du pape en 2004… qui reviendra peut-être en 2008 pour le 150ème
anniversaire de l’apparition de la Vierge !
Un autre événement important est le passage du Tour de France dans
les Hautes-Pyrénées. Il attire des milliers de personnes. De nombreuses
routes sont fermées et il faut s’organiser.
Le Canard Gascon : Existe-t-il des risques spécifiques aux Hautes-Pyrénées ?
Patrick Heyraud : Trois établissements sont classés Seveso : l’usine
Arkema à Lannemezan, le GIAT à Tarbes et l’usine CECA à Pierrefite*. Nous sommes en relations permanentes avec ces industriels. Nous
disposons d’un Plan d’Opération Interne (POI) de l’exploitant et d’un
Plan Particulier d’Intervention si l’incident sort du site : alerte des populations, mesures conservatoires, évacuation ou confinement. Il existe
aussi des risques naturels spécifiques. Toute la chaîne des Pyrénées est
une zone sismique. Depuis les années 90 nous avons enregistré plusieurs séismes d’amplitude 4. Les avalanches sont des risques liés à la
montagne. A Gavarnie en 1999, le village a été isolé. Au Plat-d’Adet
en 1995, deux personnes sont mortes par avalanche. Enfin des inondations peuvent être dues à des crues torrentielles imprévisibles en montagne. Nous disposons d’équipes spécialisées et en particulier le GRIMP,
Groupe de Recherche et d’Intervention en Milieu Périlleux.
Propos recueillis par Jean-Louis Le Breton
* Arkema, filiale du groupe Total fabrique de l’hydrate d’hydrazine, CECA est spécialisée dans la fabrication d’hypophosphite de sodium et d’acide phosphorique.
GIAT est le constructeur d’armes bien connu…
Feu dans une casse auto à Aureilhan - Photo SDIS HP
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Le Canard Gascon n°10
Véhicules d’intervention en montagne - Photo SDIS HP
Le Canard Gascon n°10
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Pompier vétérinaire !
Le commandant Guy Patrier a créé la première équipe animalière dans le Gers. Celle-ci intervient sur plusieurs départements du Sud-Ouest. Il est également l’auteur d’un livre : « Les aventures d’un vétérinaire
sapeur-pompier » (éditions du Panthéon). Il nous raconte son parcours, semé d’anecdotes originales.
Lvous devenu pompier-vétérinaire ?
e Canard Gascon : Comment êtes-
Guy Patrier - Photo JLLB
Guy Patrier : J’ai d’abord exercé la
profession de vétérinaire, mais dès
les années 80 j’avais dans l’idée de
devenir sapeur-pompier. En tant
que professionnel, on m’avait déjà
demandé d’intervenir sur de graves
incendies. Mon engagement était une
réaction contre la souffrance, autant
animale qu’humaine. Je voulais donner un peu d’aide et d’amour aux
autres.
L.C.G. : Vous avez suivi une formation particulière ?
Guy Patrier : Oui, j’ai suivi pendant trois ans une formation au Centre
Européen de Médecine de Catastrophe fondé par Haroun Tazieff en Italie. J’ai appris de nombreuses techniques jusqu’à la décontamination
des sols, par exemple. Ensuite, je me suis engagé comme sapeur pompier volontaire en 1990. Je suis passé assez rapidement capitaine et en
1991 j’ai demandé cinq volontaires que j’ai formés aux interventions
animalières. Il fallait leur apprendre la télé-anesthésie qui consiste à
endormir les animaux à distance avec un fusil et en utilisant juste ce
qu’il faut comme produit. A cette époque nous faisions une dizaine d’interventions par an. Aujourd’hui ce serait plutôt soixante.
L.C.G. : Quel type d’interventions pratiquez-vous ?
Guy Patrier : Tout le panel qu’on
puisse imaginer. Il y a souvent des
animaux qui s’échappent de l’abattoir comme cette vache il y a deux
ans qui nous a fait courir dans le
Gers. On a fini par l’endormir,
puis elle est finalement partie en
retraite en Vendée. Lorsqu’ils vont
à l’abattoir, les chevaux sont souvent plus sensibles que les vaches
et ils ressentent qu’ils vont mourir. Je fais partie de l’OABA qui
est l’œuvre d’assistance aux bêtes
Un sauvetage périlleurx- Photo Guy Patrier
d’abattoir*.
L.C.G. : Certaines interventions sont-elles dangereuses ?
Guy Patrier : Pas mal d’animaux peuvent être potentiellement dangereux comme certains chiens ou encore des animaux détenus illégalement comme des singes. A Fleurance, nous avons dû intervenir parce
qu’un macaque de 16 kilos était très menaçant. Beaucoup de gens récupèrent des animaux par hasard ou lorsqu’ils sont petits sans savoir le
danger qu’ils représentent. Je fais la différence avec ceux qui possèdent
sciemment un animal dangereux comme les pitbulls.
L.C.G. : vous devez vivre des moments émouvants ?
Guy Patrier : Un jour, on nous a appelés parce qu’une jument était tombée dans une rivière et elle était en passe de pouliner. Il a fallu l’accou-
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Le Canard Gascon n°10
Neutralisation d’un taureau - Photo Guy Patrier
cher dans l’eau. Finalement on a réussi à sauver le poulain et la jument.
C’était un grand moment. Nous avons récupéré une biche qui s’était
aventurée en ville à Auch. On a pu la prendre avec un filet sans l’endormir et la relâcher dans un bois. Des fois les situations sont plus épiques,
comme lorsqu’il a fallu sortir un sanglier d’une piscine ou endormir un
très gros taureau qui s’était
échappé de l’abattoir. Un
soir de Noël, il nous a fallu
aller dégager des veaux prisonniers d’un camion qui
s’était renversé à Bretagne
d’Armagnac…
L.C.G. : Vous avez écrit
un livre, « Les aventures
d’un
vétérinaire Photo SDIS HP
sapeur-pompier ». Quelles
ont été vos motivations ?
Guy Patrier : Le livre porte les mêmes motivations que mon engagement personnel. J’ai voulu faire sourire, réfléchir et donner un exemple
à la jeunesse. Je regrette que notre société ait été fondée sur la souffrance
animale. La SPA a été créée à l’époque des tramways pour lutter contre
la maltraitance des chevaux. J’ai des convictions humanistes et je m’intéresse aussi aux détresses humaines. Un jour nous avons du intervenir
parce qu’une femme avait vu des couleuvres tomber dans sa baignoire
depuis une canalisation. La pauvre femme était affolée. Il s’agissait en
fait d’un problème d’insalubrité qu’il a fallu résoudre. Les destins des
animaux et ceux des hommes sont souvent liés.
Propos recueillis par Jean-Louis Le Breton
* www.oaba.fr
Les aventures d’un vétérinaire sapeur-pompier
Dans ce petit livre sans prétention, Guy Patrier raconte
les origines de sa vocation et il décrit quatorze aventures qui lui sont arrivées en tant que sapeur-pompier
vétérinaire. (Editions du Panthéon)
Dossier
Pompiers Gascons
Femmes... et pompiers !
Professionnelles ou volontaires, elles sont de plus en plus nombreuses à intégrer les sapeurs-pompiers. Ces
femmes dévouées et courageuses trouvent là l’occasion d’exprimer des valeurs et un idéal.
rôle important à jouer chez les pompiers. Elles ont une approche plus
psychologique et peuvent discuter plus facilement avec des enfants ou
d’autres femmes lors des interventions. »
Anne Ibars, 30 ans
caporale chef, femme pompier professionnelle à Auch
Emilie Abadie - Photo JLLB
Emilie Abadie, 25 ans,
sapeur pompier et infirmière volontaire dans la Compagnie
Bas-Armagnac/Adour
« J’étais déjà secouriste dans la Protection Civile quand on m’a proposé
de devenir pompier. J’ai intégré la compagnie le jour de ma majorité
et j’ai signé pour un an comme stagiaire. Après des études à Mont-deMarsan, je suis actuellement infirmière à la clinique d’Aire-sur-l’Adour.
Je suis très motivée depuis mon enfance… peut-être parce que ma marraine était infirmière ! Voilà maintenant six ans que je suis dans la compagnie. J’ai passé le grade de sapeur puis celui d’infirmière en 2004.
Nous pratiquons beaucoup le secours à victime et les moments les plus
durs sont sans doute lorsqu’il faut intervenir avec des enfants blessés,
souvent pour des brûlures à domicile. J’ai dû aussi participer à des accouchements d’urgence, le dernier étant celui d’une jeune femme qui ne
savait même pas qu’elle était enceinte ! Je crois que les femmes ont un
Emilie Abadie et Elisabeth Laborde lors d’un exercice- Photo SDIS Nogaro
Sur les 58 pompiers professionnels du Gers, deux seulement sont des
femmes. C’est peu, mais elles sont plus nombreuses chez les pompiers
volontaires. Pour Anne Ibars, c’est d’abord une affaire de famille.
« Mon père est sapeur pompier volontaire à Figeac dans le Lot. Après
mon bac, j’ai fait un an d’IUT et j’ai passé un CAP d’agent de sécurité et de prévention à l’école départementale. En 1999, je savais déjà
que je voulais travailler chez les pompiers. J’ai été embauchée le 1er
janvier 2000 et j’étais la première femme professionnelle chez les pompiers du Gers. L’intégration avec l’équipe des hommes a été très facile.
Par exemple lors du grand feu du magasin Weldom à Auch en juillet
2001, je suis allée à l’attaque du feu sans problème. Ca a duré de 8 heures du soir à 3 heures du matin. Je suis aujourd’hui caporale chef. Bien
sûr, on ne s’habitue jamais aux situations difficiles.
La vie de tous les jours est marquée par beaucoup de sport. J’en fais une
heure tous les matins… Je n’étais pas habituée à ce rythme, et faire du
foot n’était pas évident pour moi, mais maintenant ça va. Aujourd’hui,
je suis maman… mais le papa aussi est pompier ! Donc on se relaye et
c’est l’un ou l’autre qui y va quand il faut garder notre fille… »
Propos recueillis par Jean-Louis Le Breton
Anne Ibars - Photo JLLB
Le Canard Gascon n°10
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Les Saltimbanques de Vulcain
...ce sont les peintres du ciel !
La pratique du feu d’artifice est une tradition ancestrale. « Les Saltimbanques de Vulcain » organisent des
spectacles de feu pour les communes, les associations ou les particuliers…
Daux
ans un numéro consacré
pompiers, quoi de
plus naturel que de parler de
ceux… qui mettent le feu !
Françoise Labesse, plus connue sous le nom de Tanya,
est une passionnée du feu
d’artifice. Elle a découvert
ce monde particulier grâce à
Jean-Claude Godmak, artificier de renom aujourd’hui à la
retraite, mais qui n’hésite pas
à « reprendre le flambeau »
de temps à autre.
« Pour exercer ce métier il
faut d’abord de la passion,
raconte-t-elle. Je suis venue
aider Jean-Claude plusieurs
Françoise Labesse, dite «Tanya» ! - Photo JLLB
fois et j’ai été émerveillée…
J’ai suivie une saison de formation et un stage d’une semaine chez Lacroix-Ruggieri et je dispose
maintenant d’une licence préfectorale K4 ».
Artificier est pourtant un métier dangereux. « Les gens pensent que
nous travaillons avec des fusées. En réalité ce sont des bombes placées
dans des mortiers en carton. Une charge de poudre propulse la bombe
qui s’élève à 90 mètres en moins de deux secondes. Ensuite l’âme centrale s’enflamme avec un petit retard. Elle est principalement constituée
d’écorces de céréales - comme de l’avoine - imbibées de poudres de
titane, magnésium ou phosphore qui produisent des effets de couleurs
différents. Mais ce mélange est généralement tenu secret par les fabricants ! »
Spectacle complet
Placement d’une bombe dans un mortier
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Le Canard Gascon n°10
Aujourd’hui, les feux d’artifices
sont des spectacles complets qui
s’harmonisent avec de la musique.
Les artificiers disposent d’un « piano électronique » qui leur permet
de commander automatiquement le
départ des projectiles. Ceux-ci sont
tous reliés par des fils électriques et
l’installation du feu demande donc
une longue préparation et quelques
kilomètres de câbles qui ne servent
qu’une fois. Pour Jean-Claude Godmak le rythme du feu est important : « On accélère le mouvement
et le calibre pour arriver jusqu’au
bouquet final avec des tubes qui
peuvent atteindre jusqu’à 60 cm.
Ils envoient des projectiles à 200 m
de hauteur qui rayonnent jusqu’à 100 m autour du point d’explosion !
Nous devons donc faire très attention au public qui doit se trouver au
moins à 100 m du champ de tir et nous inclinons les mortiers dans le
sens opposé. »
Quel budget pour un feu d’artifice ?
« Il y en a pour tous les prix, commente Tanya. Pour 1 000 euros on
peut avoir un très beau feu, mais pour un vrai spectacle, il faut compter
2 000 à 3 000 euros. »
Pierre Giès
Les Saltimbanques de Vulcain. Tél. : 05 62 69 21 99
Préparation du champ de tir avec Jean-Claude Godmak
Embrasement du pont de Riscle
René Casenave
un vrai comique Gascon !
Avec son accent chantant et rocailleux du Sud-Ouest, René Casenave distille un humour qui touchera
tous ceux qui vivent en dessous de la Garonne. Il fait partie de ces comiques de terroir, dans la lignée de
Fernand Raynaud, qui nous régalent avec des histoires qui sont souvent d’origine paysanne.
Rparents étaient agriculteurs et lui-même
ené Casenave est originaire du Jurançon. Ses
a fait sa carrière dans les chemins de fer.
« On dit que je suis passé directement
du sein à la barrique, raconte-t-il en
rigolant. Mais ne me cherchez
jamais dans une laiterie ! » A
la maison, on parlait le patois, qu’il pratique toujours.
« J’ai appris le français en
allant à l’école ». De fait,
ses premiers albums humoristiques ont été enregistrés
en béarnais. « Finalement,
j’enregistre maintenant en
français pour que tout le
monde me comprenne. »
Et je soutiens une jeune chanteuse qui s’appelle
Dorine et que son père de 82 ans accompagne à
l’accordéon ! ».
Proverbes
Parmi ses sketches, René Casenave
glisse toujours quelques proverbes
anciens ou récents bien sentis, dont
voici des exemples.
« Réflexions d’un papy devant sa
maison : Ce matin j’ai vu passer
2 000 voitures, mais j’ai vu personne ! »
« Quand la feuille du figuier est
grande comme la patte d’une oie,
on va manger l’après -midi ! »
« Messieurs : quand la neige est
au sommet, la fraîcheur est dans la
vallée… »
Jean-Louis Le Breton
Depuis plus de vingt ans, René
raconte des histoires. La plupart
sont directement inspirées de la
vie paysanne qui a bercé son enRené Casenave : 06 70 30 71 18
fance. « La Gascogne est un grand
pays de traditions. Il faut garder les fêtes
Téléchargez un sketche de René
de villages et aider les associations. Cette
Photos JLLB
Casenave sur le site du Canard Gascon !
ambiance unique n’existe pas dans les grandes
René Casenave nous a autorisé à mettre en ligne un de ses
villes. On nous a trop mis devant la télé et on a perdu
sketches sur notre site. C’est l’occasion pour ceux qui ne le connaisl’habitude de se rencontrer. Il faut conserver notre patrimoine
et encourager le bénévolat. Moi, je fais passer les associations avant sent pas de le découvrir.
tout. Chaque fois qu’un village me demande de venir, j’essaye de me www.le-canard-gascon/casenave
libérer. »
Aujourd’hui retraité, il se consacre entièrement à l’humour mais il aide
aussi la chanson béarnaise. « J’ai moi-même écrit quelques chansons.
René Casenave lors d’une émission sur Radio Val de Baïse
René Casenave se produit aussi avec les Lurons du rire
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Le Canard Gascon n°10
François Benveniste
Sensualité minérale et sensualité féminine...
François Benveniste marie artistiquement sa passion pour l’histoire et les vieilles pierres avec sa fascination
sans limites pour l’éternel féminin. Il est venu exercer son art en Armagnac
Jconnaissance
’ai eu le plaisir de faire la
de François
Benveniste dans les années
80 alors qu’il dirigeait avec
enthousiasme le service marketing du constructeur d’ordinateurs Apple. Il a également
longtemps œuvré comme responsable des programmes de
sponsoring sportif pour Philip
Morris et venait régulièrement sur le circuit de Nogaro
pour promouvoir la marque
Marlboro. De cette époque
est né son engouement pour la
François Benveniste et le modèle Sophie
région de Gascogne et le Gers
en mission dans l’Armagnac...
en particulier. Aujourd’hui
retiré du « business » François Benveniste développe depuis quelques
années un talent certain pour la photographie.
Un rapport magique…
Il raconte son rapport à la photo. « J’ai eu la chance de pouvoir m’arrêter de travailler vers 55 ans. J’ai acheté un petit Canon Ixus 2 et la photo
est devenue une passion malgré moi. J’ai rapidement acquis un appareil
plus performant. Je suis un fou d’histoire et j’ai donc commencé à photographier des vieilles pierres. Pendant un an j’ai parcouru 65 000 kms
seul en France pour prendre des clichés d’abbayes cisterciennes et de
pierres en ruines. Puis j’ai eu envie de mettre des femmes dedans. J’avais
emmené mon épouse à l’abbaye du Thoronet dans le Var. Elle a posé
la main sur une colonne du cloître. Il y avait une lumière fantastique.
J’ai fait la photo. Je me suis rendu compte qu’il y avait un rapport qui
pouvait être magique entre la sensualité minérale et celle des femmes.
J’ai ensuite trouvé des modèles qui posaient sur Internet et pendant un
an j’ai re-photographié tous les sites que j’avais déjà visités, mais cette
fois avec des jeunes femmes dans le cadre. Petit à petit, la sensualité des
femmes a pris le pas sur la sensualité des pierres. La mauvaise saison
venant et rendant les extérieurs impossibles j’ai travaillé en studio ce
qui m’a fait fortement progresser sur les éclairages. Quand le printemps
est revenu je suis reparti sur les routes avec une technique améliorée de
l’éclairage. J’aime l’émotion : ça peut-être fugace, superficiel, léger,
sensuel, humoristique, accrocheur, provocateur, pompier, déconnant,
décalé, un peu raté... Il ne faut rien s’interdire !»
S’il a tourné dans toute la France, ses deux régions favorites sont le Périgord et le Gers. « Lorsque je suis ici, je suis subjugué par les paysages
et la lumière mais aussi par les vieilles pierres qui sont toujours très
présentes. » Pour le Canard Gascon, François Benveniste a accepté de
refaire un séjour en Gascogne et de nous éclairer de son talent.
Jean-Louis Le Breton
A
Sophie : jeune fille modèle !
22 ans, Sophie est étudiante en décoration
d’intérieur. D’origine malgache, elle a commencé enfant à participer à des spots publicitaires. « En grandissant, je me suis rendue compte
que je n’avais pas la taille pour être mannequin.
Dans une soirée j’ai rencontré un photographe qui
m’a proposé de poser pour le livre «Bathroom
Manners»*. Je me suis dit que c’était une bonne
façon de me faire de l’argent de poche. Le fait de
poser nue ne me pose pas vraiment de problème
car quand je regarde les photos, je ne me reconnais pas. Je suis pudique, mais tant que cela reste dans le domaine artistique et qu’il n’y a
pas de provocation ou de vulgarité, cela ne me dérange pas. » D’un
tempérament enjoué et communicatif, Sophie n’était jamais venue
en Gascogne. « J’avais entendu parler de cette région. Je trouve ce
pays magnifique et idéalement situé entre la montagne et la mer. Je ne
peux pas me passer de Paris, mais c’est ici un endroit où l’on a envie
de vivre. On y mange bien aussi, et j’ai reçu un accueil super… »
*editions Jannink
Photo François Benveniste
A voir : le travail de François Benveniste sur son site Internet :
www.fbenveniste-photos.com/
Merci aux établissements Armagnac Samalens pour la mise à disposition
de leur distillerie et de leur chai.
Merci à Danièle Begaix et Georges Fond pour leur accueil.
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Photos de François Benveniste
Sophie en Armagnac, ou comment bien distiller l’art de la lumière et du cadrage.
Telle Atlas portant l’univers ou encore circulant entre deux alambics comme une Vénus entre deux mondes.
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Le Canard Gascon n°10
Photos de François Benveniste
Dans la fraîcheur de l’Adour, au milieu des vignes, adossée à la chapelle de Salles, ou dans la pénombre paisible
d’un chai, le pays de la douceur de vivre est aussi celui de la beauté.
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Le Canard Gascon n°10
Les Gascons et leur voiture
histoires d’amour, de vitesse, de consommation...
Dans le triangle qui unit Bordeaux à Biarritz et Toulouse, la Gascogne déploie de vastes étendues de nature
et assez peu d’autoroutes. Cette zone rurale est marquée par un habitat dispersé où la voiture est un outil de
première nécessité. Les Gascons se déplacent beaucoup pour travailler, faire leurs courses ou pour le plaisir
des balades au grand air. Certains aiment aussi la vitesse, mais pour la pratiquer, mieux vaut tourner sur
un circuit que de frimer sur les petites routes à la sortie d’une boîte de nuit ou que de piquer une pointe sur
l’une des grandes lignes droites des Landes...
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Des Gascons et leurs voitures :
pour quoi faire ?
Roulons Gascon !
La Gascogne étant une zone essentiellement rurale, la voiture est indispensable pour se déplacer. Ici, le Diesel est roi,
les 4x4 sont nombreux. Mais à la différence de la ville, le
plaisir de le conduite est souvent intact...
André Tauzin , sur les routes et dans les bois !
Pour André Tauzin, représentant, le kilométrage est l’une
de ses préoccupations. Il roule en Peugeot Diesel, mais dès
le week-end il reprend le volant de son 4x4 Range Rover
pour rejoindre sa palombière dans les bois.
Parc automobile à maturité
Par rapport aux vingt dernières années,
le parc automobile a ralenti son expansion en Aquitaine et Midi-Pyrénées. Le
marché est arrivé à maturité (ménages
équipés) et le développement du transport ferroviaire et aérien à bas-coût sont
deux facteurs déterminants. En revanche, la consommation d’énergie a augmenté en France de 50% de 1973 à 1992
(source Ademe).
Photo Danard - Modèle : Manon
Lune zone rurale est que le moindre
a contrepartie du fait d’habiter dans
déplacement se compte en kilomètres.
Faute d’avoir le métro dans tous les villages (Dieu nous préserve…), la voiture
est un élément obligatoire pour la vie
de famille. Ce sont même souvent deux
véhicules qui sont nécessaires par foyer
actif car il faut se rendre sur deux lieux
de travail distinct, sans compter les enfants qui vont à l’école, au collège ou
au lycée...
Le Gascon parcourt donc plus de kilomètres que le Bordelais, le Toulousain ou le Parisien. Il est logiquement
d’autant plus pénalisé par la hausse des
carburants et il tire la grimace à voir le
prix de la gazole se rapprocher de celui
de l’essence. Malgré tout les voitures
diesel sont encore très prisées du fait de
la longévité de leur moteur.
Morts sur les routes...
Plus de kilométrage sur des routes parfois droites (Landes) ou étroites (Gers,
Lot-et-Garonne…) augmente mécaniquement le nombre des accidents. Ceuxci sont plus élevés que la moyenne nationale comme le montre ces statistiques
du Ministère des transports pour l’année
2004. Landes : 45 morts pour 327 000
habitants, Gers : 34 morts pour 172 000
habitants, Hautes-Pyrénées : 23 morts
pour 223 000 habitants, Lot-et-Garonne : 58 morts pour 305 000 habitants
et Pyrénées Atlantique : 63 morts pour
600 000 habitants. On voit clairement
que ça cartonne plus en zone rurale…
En 2005, suite à l’implantation de radars
et à la sévérité de la maréchaussée, ces
chiffres sont en baisse (23 morts dans le
Gers au lieu de 34…)
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Le Canard Gascon n°10
Pollution
On se préoccupe donc de plus en plus
d’acquérir des véhicules peu consommateurs. Malheureusement, les voitures
les mieux classées dans ce domaine par
l’Ademe ne sont pas forcément les plus
vendues : Smart, Citroën C1, C2, C3,
Peugeot 107, Toyota Aygo. Ce sont des
petites cylindrées et des petits volumes.
On sait qu’à la campagne, on transporte plus facilement de gros objets…
Rappelons cependant que le secteur du
transport est le plus gros émetteur de
CO² (140 millions de tonnes en 2003
contre 119 millions pour le secteur résidentiel/tertiaire/agriculture). Les facteurs de surconsommation sont connus
mais il est bon de les rappeler : vitesse
excessive, climatisation, galerie, pneus
sous-gonflés...
Yves Castan : le choix de l’excellence…
Représentant en chaussures, Yves Castan a choisi une solution originale : il roule en jaguar ou en Mercedes. « Je
fais environ 100 000 kms/an. Ma Jaguar Sovereign de 1995
a déjà 530 000 kms au compteur et ma Mercedes 300S de
1988 affiche 830 000 kms ! Ce sont des voitures solides,
silencieuses, confortables qui demandent peu d’entretien.
Et depuis que je roule en Jaguar, mon chiffre d’affaire a
augmenté ! »
Neuf ou occasion ?
Si le marché de l’occasion se porte particulièrement bien en Gascogne, toutes
les marques (françaises et étrangères) de
voitures neuves sont aussi très bien représentées. Une récente enquête du magazine Capital montrait que même chez
les vendeurs de véhicules neufs, les prix
restent négociables selon des marges
variables. La tentation du neuf est grande pour ceux qui veulent bénéficier des
dernières innovations en matière technologique (moteurs à haut-rendement et
à faible consommation, bientôt les voitures hybrides, GPS intégré…).
Selon l’INSEE, le budget voiture des
ménages est de l’ordre de 5 140 €/an.
C’est le deuxième poste de dépense
après le logement. Celui du ménage gascon est donc nécessairement plus élevé
que la moyenne…
Pierre Giès
Jean-Jacques et Sylvie Nalis : le 4x4 professionnel !
Pour leurs déplacements habituels, Jean-Jacques et Sylvie
Nalis, agriculteurs, ont choisi une Ford Focus. Mais dès
lors qu’il s’agit d’aller travailler dans les champs et les vignes, c’est le pick-up Toyota qui prend le relais. « C’est indispensable pour transporter du matériel, du fil de fer pour
les vignes ou des tuyaux pour l’arrosage du maïs ! »
Le Rallye de l’Armagnac
les fanas du 4x4 ont leur épreuve en Gascogne
Depuis 19 ans, Michel Capin organise le Rallye de l’Armagnac qui voit s’affronter 90 pilotes de 4x4 sur des
chemins de campagne et de sous-bois. Rencontre avec le fondateur et organisateur de la course.
Mcommune de Toujouse, est un ancien
ichel Capin, originaire de la petite
valeurs et je pense que se faire plaisir,
c’est aussi faire plaisir aux autres.
coureur automobile spécialisé dans le tout
terrain. Il est aussi le Président de l’association Echappement Elusate et l’organisateur du rallye Gers-Armagnac.
Le Canard Gascon : Comment est née
l’idée du rallye ?
Michel Capin : Tout a démarré en 1987.
Je voulais créer quelque chose qui puisse
intéresser mon père, Camille Capin. Je me
suis dit ‘pourquoi ne pas faire un rallye
de 4x4 ?’. Je suis allé voir Jean Capin, le
maire de ma commune. On a ensuite posé
la question à André Diviès le directeur du
circuit de Nogaro qui a mis des moyens à
notre disposition : des commissaires, des
officiels, etc. La première année a été marquée par un très grave accident puisque le
directeur de la course s’est tué la nuit de
l’épreuve.
L.C.G. : Comment s’organise un tel
rallye et quel est son retentissement au
niveau national ?
Michel Capin : La partie administrative
est lourde et demande six mois de travail avec l’aide de mon épouse Josyane. Aujourd’hui l’épreuve implique 90
pilotes et 160 bénévoles. Elle fait partie
du Championnat de France des Rallyes
Tout Terrain depuis trois ans.
Michel Capin - Photo JLLB
L.C.G. : En quoi consiste le rallye ?
Michel Capin : Il s’agit d’une dizaine d’épreuves chronométrées longues de 6 à 10 kms. Au début, on a trouvé trois tracés de 6 kms sur la
commune de Toujouse. On a ensuite ouvert des chemins au bulldozer et
réouvert d’anciens chemins qu’on a assainis.
L.C.G. : Les amoureux de la nature n’ont pas râlé ?
Michel Capin : Ici, nous n’avons jamais été embêtés par les écologistes.
Nous nous servons des chemins une fois par an. Le reste du temps,
ce sont les randonneurs et les chasseurs qui en profitent. J’ai certaines
L.C.G. : Quelles sont les retombées
économiques ?
Michel Capin : Les concurrents et
leurs familles représentent environ
1 500 personnes. Au travers du rallye
nous faisons la promotion de tout le
département. Les concurrents repartent
avec des produits du terroir : vins de
Côtes de Gascogne, Armagnac, etc. Organiser le rallye coûte cher, mais nous
sommes aidés par les villes de Nogaro, d’Eauze, le Conseil Général, le
magasin Leclerc et d’autres sponsors…
L.C.G. : A quand le prochain rallye ?
Michel Capin : Aux alentours du 14 juillet 2007. Il y aura de la nouveauté puisqu’on utilisera le GPS pour les tracés et on pourra suivre
l’épreuve en direct !
Propos recueillis par Jean-Louis Le Breton
Contact rallye : www.echappements-elusates.com/
Le Canard Gascon n°10
29
Polémique autour des 4x4 !
Les détracteurs du 4x4 sont nombreux et ils s’appuient sur la circulaire de la Ministre de l’écologie et du
développement durable, Nelly Olin.
Let autres véhicules de grosses cylin-
es arguments des opposants aux 4x4
Photo Danard
drés sont connus : consommation excessive donc pollution non maîtrisée,
véhicules non adaptés à la circulation
en ville, comportement arrogant des
propriétaires.
En campagne ces critiques tombent
en partie. Le 4x4 est adapté à la circulation tout terrain et donc pratique pour la découverte de la nature.
Les clubs de 4x4 rappellent qu’ils entretiennent la plupart des chemins
qu’ils pratiquent et que sans ce travail de nombreux sous-bois seraient
encore en friche. Quand aux organisateurs de rallye comme Michel
Capin, ils soulignent que les chemins sont remis en état après chaque
épreuve. Alors pour ou contre, à vous de vous faire une idée…
Que dit la circulaire Olin ?
Extraits de la circulaire du 6 septembre 2005 relative à la circulation des
quads et autres véhicules à moteur dans les espaces naturels.
«Les principes posés par la loi :
· La circulation des véhicules à moteur n’est autorisée que sur les voies
ouvertes à la circulation publique.
La pratique du hors piste est donc interdite.
· Ne sont pas concernés par cette interdiction, les véhicules utilisés par
des services publics, ceux utilisés à des fins d’exploitation ou d’entretien des espaces naturels ou ceux utilisés par les propriétaires ou à leurs
ayants droit chez eux.
· Les motoneiges employées à des fins de loisirs ne peuvent être utilisées
que sur des terrains aménagés à cet effet.
· Le Maire ou le Préfet peuvent interdire l’accès à certaines voies normalement ouvertes à la circulation.
· Un propriétaire peut également interdire l’accès des véhicules à moteur sur une voie dont il est propriétaire.
· L’aménagement d’un terrain spécialement dédié à la pratique des
sports motorisés (cross, trials...) est soumis à autorisation.
· En forêt, la circulation et le stationnement sur les pistes forestières
sont réglementés par le code forestier, la circulation en sous-bois est
interdite.
· Les chemins de halage sont fermés aux véhicules à moteur.
Les contrevenants s’exposent à de lourdes amendes (1 500 €) et à la
mise en fourrière de leur véhicule.»
On notera que la circulaire parle de « voies ouvertes à la circulation publique », une notion floue qui peut être interprétée de diverses façons.
Bons plans pour le tout terrain
Voici, pour les passionnés, quelques contacts utiles de clubs de 4x4 en Gascogne !
Gers
Les échappements élusates – Magenta 32400
Toujouse – Tél. : 05 62 29 44 18
Domaine des Mille Chênes – 32400 Termes
d’Armagnac – Tél. : 05 62 69 21 66
Gers 4x4 et Country – ZI du Pountet 32300
Mirande – Tél.: 05 62 67 60 71
Les mousquetaires du crabot – Station Fina,
route de Tarbes 32550 Pavie – Tél. : 05 62 05
38 13
Club 4x4 Clermont Poyguillès – 32300 Mirande – Tél. : 05 62 66 25 60
Devers 4x4 Miélanais – Petite Marmite Gasconne 32170 Mielan
Hautes Pyrénées
Rando 4x4 Les éperviers – 13 rue du bois
fleuri 65690 Barbazan Debat – Tél. : 05 62 41
73 26
Altitude Tout Terrain Sport – Impasse de Lheris 65200 Montgaillard
Tél. : 05 62 91 50 62
30
Le Canard Gascon n°10
Photo Danard
Lot-et-Garonne
Le Crabot – Lange 47380 Montclar
Tél. : 05 53 41 18 56
Génération Aventure 47 – Le Petit Contras
47390 Layrac – Tél. : 06 13 11 38 06
Pyrénées Atlantique
Club Bagnères Tout Terrain – Camping de
l’Adour 65200 Gerde – Tél. : 05 62 91 06 12
Landes
Les crocos de Pissos Junca 4x4 - 223 rue Camelebrey 40410 Pissos
Club Tout-Terrain des Hautes Landes - Quartier
Baxentes 40210 Lue – Tél. : 05 58 07 17 22
Synchro Aventures 4x4 - 476 route de Bayonne 40260 Castets – Tél. : 05 58 89 49 24
Crabotary Euskadi – 11, av. Des Marronniers
64200 Biarritz – Tél.: 05 59 23 96 51
4x4 Club Orthesien – 64300 Castetis
Tél. 05 59 67 83 33
Béarn Soule Rando Verte – Brasserie le Trinquet, 3 place des Oustalots 64000 OloronSainte-Marie – Tél. : 05 59 39 33 59
Saraland – Route des Ventas 64310 Sare
Tél. : 05 59 54 29 77
Escapade – 1 Chemin d’Ithurbidea 64500
Saint-Jean-de-Luz – Tél.: 05 59 26 08 09
Sud Emotions – 29 route de Pitoys, Parc d’activité de Maignon 64600 Anglet –
Tél. : 05 59 42 52 40
Le Canard Gascon n°10
31
La passion des vieux tacots...
Les automobiles anciennes représentent un patrimoine technique, historique et esthétique légué par les
générations précédentes. Ignoré durant des décennies (à l’exception de quelques amateurs éclairés), cet
héritage est aujourd’hui reconnu de tous et l’amour des vieux « tacots », des antiques « chaudrons » ou
« cuivres », des vieilles « bielles » s’est répandu dans de nombreuses couches de la société, en Gascogne
tout comme dans le reste de la France ou de l’Europe. Nul besoin d’être millionnaire en euros pour devenir
collectionneur !
Durant les années 80-90, collectionner les
automobiles anciennes était devenu une mode,
un snobisme, voire, dans le pire des cas, une
spéculation financière, une sorte de placement
au même titre que les tableaux de grand maître, les bijoux de joailliers prestigieux ou les
grands crus les plus réputés. Heureusement,
les modes sont faites pour passer, les tableaux
pour orner les maisons et les appartements, les
bijoux somptueux pour parer les jolies femmes
et les meilleurs vins pour être bus afin de régaler sa famille et ses amis.
Une Citroën B14
Q
uelques « amateurs éclairés » eurent la
bonne idée, dans les années suivant l’aprèsguerre, de sauvegarder des voitures des débuts de l’automobile, puis des années 20 et 30,
qu’elles portent des noms prestigieux et rares
comme Hispano-Suiza, Bugatti, Talbot ou
Rolls-Royce ou beaucoup plus courants comme Peugeot, Renault ou Citroën. Certains de
ces passionnés sont devenus célèbres comme
les Frères Schlumpf, fondateurs involontaires
du Musée National de l’Automobile de Mulhouse. D’autres sont restés anonymes.
François Carde
Une mode venue d’Outre-Manche
Ce sont nos voisins britanniques qui, les premiers, ont eu l’idée de conserver le patrimoine
industriel, qu’il s’agisse de vieilles automobiles, de trains à vapeur, d’antiques aéroplanes, de navires d’hier, de matériels agricoles
ou industriels d’autrefois, voire d’armements
obsolètes. Aujourd’hui cela semble tout à fait
normal d’avoir agi ainsi. Pourtant, il y a cinquante ans…
Autres aspects positifs de nos amis d’outreManche : l’habitude de conserver – ou de restaurer- tout matériel pour qu’il soit en parfait
état de marche et le fait de ne pas hésiter une
seconde à faire rouler une pièce de collection,
même si elle est unique au monde et valant
quelques dizaines de milliers d’euros ! Ainsi,
les automobiles, quel que soit leur âge, sont
faites pour sillonner les routes et amener leurs
heureux propriétaires à la découverte des plus
beaux paysages.
Des clubs dynamiques dans toute notre
grande Gascogne
Les amateurs d’automobiles anciennes se sont
ainsi regroupés à travers de nombreux clubs
disséminés dans toute la France et – en ce qui
nous concerne- dans tout notre Sud-Ouest. Il
s’agit d’associations permettant à leurs membres d’effectuer de nombreuses sorties ensemble.
Les principaux d’entre eux se nomment
« Cercle T » à Toulouse, « Embiellage d’Or »
à Tarbes, « Les Calandres Tonneinquaises » à
Tonneins, « Les Bielles Commingeoises » à
Saint-Gaudens, « L’Age d’Or » à Pau, « Les
Tacots de l’Armagnac » à Eauze ou encore
« Le Tacot’s Club Gascon » à Auch.
Pour en savoir plus, rendons visite à François
Carde, l’actuel Président du club auscitain.
Réunion de vieilles voitures à Fourcès...
32
Le Canard Gascon n°10
...en Gascogne !
Une Simca 8
Environ 160 membres et 500 véhicules
Le « Tacot’s Club Gascon » a été créé en 1959
par quatre amateurs auscitains. Il compte, à ce
jour, pas moins de 160 membres et regroupe
environ 500 automobiles anciennes.
« Certains de nos membres possèdent un seul
véhicule » précise François Carde « mais la
plupart en ont deux ou trois. Quelques-uns en
possèdent une vingtaine » !
Ce club propose de nombreuses activités durant toute l’année qui consistent toutes (hormis
la Bourse d’Echange du Mouzon, à Auch, le
2ème week-end de mars) en des sorties offrant
aux membres la possibilité de rouler à bord
de leurs automobiles de collection, de se retrouver autour de tables bien garnies, dans une
ambiance amicale et festive. Petit coup d’œil
sur le calendrier 2006 : l’année a débuté avec
la traditionnelle randonnée de printemps. Une
trentaine de véhicules (et une soixantaine de
personnes) ont ainsi fait le déplacement d’Auch
à Espelette (dans les Pyrénées-Atlantiques) et
retour. « Toutes nos promenades comportent
d’excellents repas » ajoute François Carde
« même si nous cherchons au maximum à serrer nos prix afin de convenir à tous les budgets.
Ces moments d’amitié autour d’une bonne table sont un des ciments du club » ! Puis le traditionnel « Rallye D’Artagnan » (2ème  weekend de juin) regroupa une cinquantaine de
voitures sur deux jours, à travers tout le Gers.
Les participants sont divisés en deux catégories : « Véhicules de 1900 à 1930 » et « de
1930 à 1960 ». « Nous empruntons toujours
des petites routes permettant de découvrir les
plus beaux panoramas » précise encore le Président du Club Auscitain.
Le 2 juillet s’est déroulé le « British Sunday »
réservé aux véhicules construits outre-Manche.
Imaginez plus de 80 voitures anglaises et 150
personnes du côté de Gondrin (Gers). Cette
journée traditionnelle se déroule par roulement
au départ de Tarbes, Toulouse, Saint-Gaudens
et… Auch. Pourquoi tant de voitures anglaises ? Pour deux raisons bien précises : ce pays
avec ses Triumph, MG, Jaguar, Austin Healey,
Lotus et autres Morgan a représenté durant des
décennies le symbole même du cabriolet sportif. Mais aussi parce que les pièces détachées
de modèles anglais restent facilement disponibles plusieurs décennies après l’arrêt de fabrication d’un véhicule !
Le 2 septembre a lieu le « Rallye des Vieux
Cuivres » réservé aux voitures d’avant 1914.
Les occasions de déplacements sont encore
nombreuses : Journées du Patrimoine, fêtes de
villages (comme Seissan ou Vopillon), sortie
d’automne, week-ends en Espagne, etc.
Pour toutes les bourses
« Nos membres ont de 40 à 90 ans » annonce
encore François Carde. « Nous regrettons de
ne pas avoir plus de jeunes. Il semblerait que
ceux-ci préfèrent la moto… Mais ils sont de
tous horizons sociaux. Bien sûr, si l’on connaît
quelque peu la mécanique et si l’on sait faire le
maximum d’entretien et de restauration de son
véhicule par soi-même, il n’est pas nécessaire
d’avoir beaucoup d’argent. Il en faut un peu
plus si l’on fait faire le travail par des mécaniciens… »
Tous les autres clubs du Sud-Ouest affiliés à
la Fédération Française de Véhicules d’Epoque (FFVE) ont à peu près le même style de
structure, de programme et ils connaissent une
ambiance similaire au club auscitain, avec le
même genre de participants. Les associations
ont plusieurs rôles : regrouper amicalement
les collectionneurs, leur permettre d’échanger
leurs connaissances en technique automobile
d’autrefois, acheter et vendre des voitures
anciennes, obtenir des tarifs d’assurance préférentiels, bref tout ce qui permet à une automobile de devenir un objet de plaisir pour son
propriétaire.
Bien sûr, à côté de ces amateurs, au meilleur
sens du terme, cherchant à s’amuser en faisant rouler des véhicules anciens, il existe des
groupements de collectionneurs plus fortunés
réunissant des voitures de grand prestige (Ferrari, Porsche, Rolls-Royce, Bentley, etc.) se
retrouvant entre eux au sein de clubs de marques ou participant à des courses historiques,
notamment sur le circuit de Nogaro.
A chacun ses goûts et ses budgets ! Mais preuve est donnée que l’on peut fort bien s’amuser
dans ce domaine sans être Crésus ! Le plaisir n’est pas uniquement proportionnel à la
quantité d’argent dépensé. Et c’est tant mieux
ainsi !
Jean-Paul Amic
TACOT’S CLUB GASCON, M. François Carde, 24
Chemin de Begué, 32000 – Auch
Tel et fax : 05 62 05 60 01
FEDERATION FRANCAISE DE VEHICULES D’EPOQUE (FFVE)
Site internet : www.ffve.org
Une antique Peugeot...
Le Canard Gascon n°10
33
André Diviès et le sport auto :
André Diviès cumule titres et responsabilités dans le monde du sport automobile. Il est – entre autres - le
Président de l’Association Automobile Armagnac Bigorre qui organise les courses sur le circuit de Nogaro.
Il revient sur sa carrière et parle aussi du présent et de l’avenir du circuit. Il n’hésite pas à défourailler
quand il considère que ça ne tourne pas rond… Interview fleuve exclusive !
Photo François Benveniste
Difficile de trouver plus Gascon qu’André Diviès. Il roule les « r » comme un moteur qui
ronfle et monte parfois en température au milieu de la conversation comme une Formule 1
en pleine accélération. Et pourtant ce personnage pittoresque et si Gascon aux accents rocailleux et est né en 1933... à Carcassonne !
André Diviès : Mes parents fabriquaient et
vendaient des liqueurs. Ma mère était très bonne cuisinière. J’étais d’une gourmandise effrénée. Elle m’appelait pour goûter les plats…
Grâce à elle j’ai récupéré quelques astuces de
cuisine. Ma mère, Fernande Calmet, avait le
« tour-de-main » comme on dit. Les cuisines
du sud-ouest et du sud-est se ressemblent. Je
suis un spécialiste du cassoulet et des daubes.
La distillerie Calmet à Carcassonne était une
grosse entreprise. Dans les années 50, on avait
dix huit représentants !
Le Canard Gascon : comment êtes-vous venu
au sport automobile ?
André Diviès : J’ai fait une école de commerce
à Toulouse. Lorsque je suis revenu de l’armée,
mes parents avaient vendu la distillerie. Nous
avions gardé les locaux pour en faire des appartements meublés. Je n’avais plus rien à faire. Dans l’armée j’ai occupé la fonction d’officier DLO (Détachement léger d’observation).
Je partais pour faire des reconnaissances des
djebels, là où il y avait des fellagas en Tunisie
puis en Algérie. J’ai donc démarré avec une
Jeep. Il ne faut pas non plus oublier que mon
père avait une Delahaye 135 avec laquelle
j’ai appris à conduire. Elle pesait 2,2 tonnes
34
Le Canard Gascon n°10
et pouvait atteindre 160 km/h. Il fallait 800 m
pour s’arrêter : la bête ! Quand on apprend à
conduire avec ça et qu’on arrive à ne pas sortir
de la route, on a déjà une bonne formation. En
revenant du service militaire j’ai acheté une
4 chevaux Renault, beige tourterelle, je m’en
rappellerai toujours.
J’ai eu un coup de
chance. C’était une
série spéciale avec
des pistons bombés
livrés d’origine :
une voiture d’essai de Renault et je suis tombé
dessus par hasard. Elle marchait du feu de
dieu ! Je montais à 140 km/h avec ! J’ai donc
commencé à faire des gymkhanas dans le coin
et je gagnais tout.
Quand j’ai vu ça, j’ai acheté une Dauphine
Gordini (immatriculée 110 GC11) et je me
suis inscrit à tous les rallyes de la région. Un
de mes amis travaillait chez Motul. J’ai mis la
publicité Motul sur ma voiture. A cette époque
héroïque, ils ne me donnaient rien, pas même
l’huile. Mais finalement j’ai été embauché
comme vendeur par Motul. On m’a collé le
secteur « Gers-Hautes-Pyrénées » et je suis
venu habiter à Tarbes. J’ai immédiatement adhéré à l’écurie Armagnac dont Robert Castagnon était le Président. C’était en 1960. Castagnon venait juste de faire le circuit de Nogaro.
Il courait aussi. J’étais derrière lui quand il a
gagné à Albi en passant sur le toit le virage de
l’arrivée avec sa DKW.
André Diviès : Castagnon m’a mis le grappin
dessus. Il faut dire que j’étais un bon vendeur.
Mais Castagnon, qui, par ailleurs, était un
homme assez extraordinaire, manquait de rigueur et m’envoyait souvent à l’abattoir. Nous
avions créé ensemble la revue « l’Avenir Automobile » dont j’étais le rédacteur en chef. J’allais le placer partout. Il a augmenté son prix
subrepticement dans mon dos. Il fallait toucher tout le monde et donc avoir un petit prix.
Mais l’autre… « boum » ! Pareil pour le rallye
de l’Armagnac… Je vends la pub à BP, il arrive et met une publicité Esso dessus : moralité
on a perdu BP et Esso ! Et c’était tout comme
ça ! J’ai été élu vice-président de l’association.
J’ai démissionné en 1968. J’avais déjà créé
toutes les épreuves dans les Hautes-Pyrénées.
J’ai participé à plusieurs rallyes : le rallye de
l’Armagnac, le rallye du Sud-Ouest, etc. Je pilotais et je vendais de l’huile. Je préparais ma
voiture chez Pierrot Lamarque à l’aérodrome
de La Loubère. Je ne compte plus le nombre
de fois où il m’a prêté une voiture parce que le
lundi je n’avais plus de voiture. J’avais cassé le
moteur. Ces p… de Dauphine Gordini avaient
des soupapes avec
des queues de 8
grosses
comme
des cigarettes. A
6 500 tours, elles se
mettaient en tulipe
parce qu’elles tapaient trop fort. Il y avait un
dentiste à Tarbes qui courait aussi sur DKW.
J’allais chez lui préparer les culasses avec sa
fraise. Quelle époque !!
A 6 500 tours, les queues de
soupapes se mettaient en tulipe...
L.C.G. : Quels ont été vos rapports avec Robert Castagnon ?
L.C.G. : Pourquoi ne pas avoir continué la
compétition ?
André Diviès : En 1961, je me suis marié. J’ai
continué à faire des rallyes, mais peu… Mon
fils Serge est né, puis ma fille Caroline. J’ai
acheté une BMW, parce que la Dauphine, ça
n’allait plus… Mais la BMW 1602 n’était pas
trop dans le coup pour faire des rallyes. Et
Castagnon me tarabustait pour que je m’occupe de l’association avec lui. J’ai arrêté de faire
de la compétition. Castagnon avait des idées.
Mais il lui fallait quelqu’un pour les mettre en
pratique. Ce n’était pas un bon gestionnaire.
En 1968, j’ai organisé la course de côte de
Saint-Lary, celle de Bagnères, le gymkhana
de Tarbes, le rallye de Tarbes, etc. A SaintLary, un gars a eu un accident. Pour ne pas
payer trop d’assurances, Castagnon avait pour
habitude de ne déclarer que ceux qui étaient
plus gascon que les Gascons !
classés. Or l’Espagnol qui a eu cet accident
n’était pas classé… donc pas couvert ! En
1968, ce gars s’est inscrit à la sécurité sociale
obligatoire des artisans. On s’est aperçu qu’il
avait un handicap consécutif à l’accident. Il
envoie une lettre à Castagnon en lui expliquant
que dans le cadre de l’assurance obligatoire il
devait dire ce qui lui était arrivé. Castagnon
lui répond alors « je vous inscris pour la prochaine course à Nogaro et on déclarera votre
accident sur le circuit. » L’autre n’accepte pas,
arguant que ça ne s’était pas passé comme ça.
Castagnon l’envoie alors sur les roses. Le gars
écrit à la Fédération qui convoque Castagnon
en commission de discipline. On lui demande
des explications. Au lieu de dire « on avait
des soucis, on ne gagnait pas d’argent »
il le prend mal et dit « Vous me faites
ch…, tout le monde fait ça… on ne
peut plus organiser de courses dans
ces conditions… ». Résultat : suspension de quatre ans de sa licence.
Au lieu de faire amende honorable, Castagnon sort son journal,
avec un article dithyrambique et
insultant. Il est à nouveau convoqué en commission de discipline exceptionnelle. Il continue
et il en rajoute : radié à vie ! Mais
Castagnon était Président de l’Association Automobile Armagnac.
Moi j’avais démissionné en 1968.
Du coup on est venu me rechercher et
en janvier 1971 j’ai été élu Président de
l’Association. Il n’y avait aucune comptabilité de tenue. Je me suis retrouvé au bout de
deux mois avec 200 000 francs de factures à
payer. Il fallait trouver de l’argent.
On avait créé les Coupes de Pâques en 1968.
On a remboursé toutes les dettes. J’ai inventé
la Coupe des 4 saisons qui est devenue le Promosport. En auto j’ai inventé les rencontres Interligues qui sont devenues la Coupe de France des Circuits. En 1971, le circuit était bien,
mais il ne faisait que
1 752 m de long et 7 m
de large. Il y avait des
protections en planches. On montait à la
tour de contrôle avec
une échelle. En 1972 nous avons commencé
les travaux. Nous avons allongé la piste, fait
les stands et la nouvelle tour, et avons emprunté de l’argent au Crédit Lyonnais à Tarbes : 1,3
millions sur quinze ans. En garantie j’apportais la caution solidaire de 24 personnes. Tout
a été remboursé. Ensuite on s’est fait un matelas. Nous avions, en permanence dix millions
de francs en réserve. Le restaurant : 4 millions
payés cash ! Le revêtement de la piste : 4 millions payés cash !
L.C.G : Jusqu’aux années 90, le circuit a connu de grandes heures de gloire. Et vous avez
cumulé les charges de travail…
André Diviès : Chaque fois qu’on a fait des
chantiers et qu’on est arrivés au bout, ça a été
des moments extraordinaires : quand on a fait
la tour, quand on a allongé la piste une première fois puis une seconde. Il ne faut pas oublier
que
la
piste
André Diviès - Photo JLLB
fait aujourd’hui 3 636 m. J’ai vécu aussi un
grand moment lorsque j’ai été élu au Comité
Directeur de la Fédération, puis Vice-Président et je le suis toujours. Aujourd’hui je suis
membre du bureau, nous sommes six, et également membre
de la Fédération
Internationale. Je
suis Président du
Comité Régional
Midi-Pyrénées.
J’étais Président du Comité Régional Aquitaine.
Chez Motul, j’ai terminé Chef des Ventes Régional Sud Ouest, jusqu’en 1990. En 1991, à la
création de la Société d’Economie Mixte Paul
Armagnac (SEMPA) je suis devenu Directeur
Général. L’actionnaire principal est le département du Gers, propriétaire du circuit. A cette
On a eu un sacré orage...
Les F1 ne sont plus revenues !
époque la loi Bambuck sur le sport stipulait
que les associations qui faisaient plus de 15
millions de chiffre d’affaires devaient constituer une société commerciale. Avec l’école de
pilotage, on faisait déjà 18 millions ! On s’est
dit qu’il fallait sortir l’aspect commercial de
l’association et lui laisser l’objet sportif. On a
donc créé cette société d’économie mixte avec
le département. Pour moi c’était le seul moyen
de conserver le patrimoine du circuit.
Avec le circuit, nous étions arrivés au plus
haut niveau que nous avions souhaité. On faisait les essais de F1 et toutes les courses sauf
la F1. Mais depuis 1996, le circuit n’est plus
conforme aux normes FIA. Un jour de 1999,
les Formules 1 s’entraînaient et nous avons
eu un sacré orage avec 20 centimètres
d’eau dans les stands, toute l’électronique s’est retrouvée dans l’eau ! Ils
ne sont plus revenus… Et la Fédération Internationale a augmenté
les normes depuis. Aujourd’hui
l’important ce sont les stands :
on doit pouvoir mettre les camions derrière les stands. Ce
qui n’est pas le cas à Nogaro
et on ne peut donc plus organiser des courses de haut niveau.
L.C.G. : L’actionnaire majoritaire de la Société d’Economie
Mixte Paul Armagnac (SEMPA),
propriétaire du circuit, est le département du Gers. Vous n’êtes plus
le directeur de cette société, mais vous
êtes toujours le Président de l’Association
qui, elle, organise les courses. Il a donc fallu
s’adresser aux politiques pour faire des travaux ?
André Diviès : J’avais, dès la création de la
Société, présenté au Conseil d’Administration
un programme de travaux qui incluait stands
et zone artisanale. Le département a considéré qu’on ne pouvait pas faire les travaux.
Ce n’est qu’en 2003 qu’un programme fut
élaboré. La SEMPA est présidée par le département du Gers et donc maître d’ouvrage de
tous nos investissements. En tant que directeur
de la SEMPA j’avais pu obtenir la délégation
de la maîtrise d’ouvrage pour faire le restaurant. Maintenant ce n’est plus le cas. Aucun
circuit au monde ne ressemble à un autre, c’est
la raison pour laquelle aucune règle précise
n’est édictée en termes de tracé, de dénivelé
et de caractéristiques telles que les types de
vibreurs. Ce qui fait la qualité d’un circuit
c’est bien sûr son tracé, étudié et pensé par des
professionnels des sports automobile et motoLe Canard Gascon n°10
35
cycliste, mais surtout son revêtement. L’adhérence est primordiale autant en compétition,
en essais industriels qu’en utilisation courante.
Aujourd’hui j’estime que la qualité obtenue
sur les parties remises aux normes n’est pas
satisfaisante. Une expertise est en cours pour
en déterminer les causes.
Pour ma part, je ne dis rien et j’attends, mais il
est évident que de par la qualité et les perspectives de ce projet vers les études de liaisons au
sol, des modifications devront être apportées.
Pour les travaux des stands on a pris du retard
à cause d’une étude de sol incorrecte qui n’a
pas révélée la présence de marnages dans les
couches moyennes du sous-sol.
L.C.G. : Quelle est l’incidence de ces retards
de travaux pour le circuit ?
André Diviès : Nous avons d’ores et déjà annulé l’épreuve de septembre. Ca fait des sous
en moins et des charges qui courent. Pour le
moment, sauf confirmation d’une date de livraison, nous n’inscrivons rien pour 2007.
L.C.G. : Mais vous êtes favorable à ces travaux et à la grande opération de zone industrielle autour du circuit ?
André Diviès : J’étais évidemment très favorable à la mise en route du projet de rénovation.
L’arrivée d’ Henri Croizier* sur ce projet, avec
qui j’avais travaillé lors de ses « années Michelin », a ouvert largement les perspectives
de développement. Il connaissait notre professionnalisme. Je lui ai dit « Henri aidez-nous ! »
Quelques coups de fils m’ont permis de confirmer l’existence d’une demande de rapprochement d’une dizaine d’entreprises spécialisées
dans la préparation
et la construction de
voitures et prêtes à
s’installer ici, amorçant ainsi le projet dans lequel nous croyons
aujourd’hui.
Photo François Benveniste
même pour les entreprises qui désirent s’implanter.
L.C.G. : Aujourd’hui, quel avenir voyez-vous
pour le circuit de Nogaro… et pour vousmême ?
André Diviès : Le devenir du circuit, c’est bien
sûr les essais de F1, les essais d’écuries de haut
niveau, les essais de constructeurs et le développement d’activités de tests avec le centre
d’études. Et, en corollaire, l’organisation de
manifestations de haut niveau pour faire la
notoriété du circuit. Ca fait deux ans qu’on
nous tarabuste pour organiser une course du
Deutsch
Touring
Master, qu’on veut
faire les « weekends by Renault »
et que la Fédération me demande quand on va
pouvoir inscrire l’Euro F3… Lorsqu’on aura
24 stands de 7 m de large et 15 m de profondeur avec tout le confort, là toutes les portes
vont s’ouvrir !
Pour ce qui me concerne, à la fin de l’année
j’arrête. J’ai nommé un Président délégué,
René Pascouau qui va s’occuper du sport. Mais
je reste Président juridique, tant que le combat
n’est pas gagné. Je suis élu jusqu’en 2008. Estce que je me représenterai ? Je n’en sais rien…
Je voudrais préparer mon successeur…
A la fin de l’année, j’arrête !
L.C.G. : Vous contestez certaines décisions
prises par la SEMPA pour le circuit ?
André Diviès : Il est question ici dans notre
parking P6 de faire un lotissement. Ils ont
déjà mis une borne d’incendie. Si demain on
n’a plus de parking pour garer les voitures, on
ne peut plus organiser d’événement. Je suis
persuadé que le bon sens l’emportera car un
circuit sans un véritable programme de compétitions de haut niveau n’a plus aucun intérêt,
36
Le Canard Gascon n°10
L.C.G. Vos célèbres colères et coups de gueule
vous ont-il porté tort ?
André Diviès : Mes colères ? Je suis une cocotte minute qui tourne à 40°. C’est un avantage. Vous connaissez un capitaine d’équipe de
rugby qui n’a pas de la gueule pour faire avancer ses troupes ? Dans une situation qui nécessite une prise de décision rapide je ne connais
que cette solution : le coup de gueule ! Cinq
minutes après, si le problème est réglé, c’est
fini. Mais ça m’arrive souvent de me regarder
dans la glace en me disant « t’es pas un peu
c… sur les bords ? Tu ne peux pas te taire un
peu ? C’est plus fort que moi. Il faut que j’intervienne immédiatement quand je vois que
quelque chose n’est pas tout à fait en droite
ligne. Souvent je suis un peu marri d’avoir un
caractère aussi entier et explosif. Mais on ne se
refait pas. Par contre j’ai toujours écouté toute
personne qui est venue me demander un service. Je trouve que je devrais être né Gascon.
Je suis pire que les Gascons, j’ai tous leurs
défauts : je suis pétardier, soupe-au-lait, fort
en gueule, très convivial, j’adore m’amuser,
bien manger et j’ai la passion de ce que je fais.
Donc je suis un Gascon !
Propos recueillis par J.-L. Le Breton
* Henri Croizier organise le projet Mécanopole qui
consiste à créer une large zone d’activité industrielle
autour du circuit de Nogaro. Il a déjà fait ce type d’opération pour le circuit de Magny-Cours.
Lâchez les chevaux...
... dans une école de pilotage !
Vous en avez assez des radars et des limitations de vitesse ? Pourquoi ne pas lâcher les chevaux sur un
circuit adapté et profiter de l’occasion pour acquérir de bons réflexes ?
Caroline Diviès
LMonsieur « tout-le-monde » peut aujourd’hui se payer le plaisir d’une
es écoles de pilotage ne sont plus l’apanage des seuls compétiteurs.
séance sur circuit dans un bolide approprié. Pour Caroline Diviès, directrice du circuit de Nogaro, il s’agit aussi d’éducation. « Notre circuit
est le premier à avoir été ouvert de façon permanente et l’école de pilotage est la plus ancienne de France puisqu’elle date de 1966. Elle a été
créée par mon père. Nous sommes partenaires Renault et nous disposons d’une flotte de Clio RS2L, de monoplaces Formule Renault et d’un
Spider Renault. L’école accueille environ 1500 stagiaires par an. »
Deux des Clio RS2L de l’école.
l’on termine en poussant les chevaux d’une Formule Renault. Le stage
« pilotage » a pour but d’apprendre les trajectoires et d’affiner sa conduite sportive. Le stage « sport » vous place aux commandes du Spider
Renault, tête au vent, c’est assez impressionnant. Enfin en stage « Supersport » vous avez droit à la totale, de la Clio à la Formule Renault en
passant par le spider.
Bon anniversaire !
Un circuit citoyen
Sur le circuit, on s’éclate mais on apprend également. « Nous voulons
inculquer des automatismes à nos stagiaires. Leur expliquer la différence entre traction et propulsion car même si tout cela est ludique, il faut
acquérir quelques notions. C’est important dans une région ou certaines
routes sont dangereuses et où l’on croise beaucoup d’animaux comme
des chevreuils. Nous devons être un circuit citoyen. »
Des formules à la carte
L’école propose des stages de niveaux différents. Le stage « perfectionnement » (sur Clio RS) permet d’améliorer sa conduite et ses réflexes.
En stage « maîtrise » on débute la journée en douceur sur une Clio et
Jean-Jacques Cripia du «Duo des Non» lors d’un stage à Nogaro
Le prix des stages restant relativement raisonnable ( de 340 € à 700 €
la journée) c’est aujourd’hui devenu un cadeau prisé. « Nous recevons
beaucoup de gens à qui l’on a offert un stage pour la fête des pères, la
fêtes des mères ou pour un anniversaire. Environ 60% de nos stagiaires
sont des cadres. Ils peuvent se faire plaisir sous l’œil toujours vigilant
de notre équipe d’instructeurs ! ».
Jean-Louis Le Breton
Un peu de théorie avant de prendre le volant...
Ecole de pilotage de Nogaro – Tél. : 05 62 09 02 49
www.circuit-nogaro.com
Le Canard Gascon n°10
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Le Canard Gascon n°10
La confrérie des Tasto Mounjetos
du Comminges
Le « mounjeto » est le nom gascon du haricot blanc dont le plus célèbre d’entre eux est appelé « tarbais ».
Mais attention, celui-ci est maintenant protégé par une AOC et sa zone strictement délimitée. Au-delà, il
retrouve son nom de « mounjeto » ! La Confrérie Pacifique et Souveraine des Tasto Mounjetos du Comminges est l’une des plus célèbres et des plus actives de notre grand Sud-Ouest. Elle est pleine de vitalité
tout comme le plat qu’elle défend, la mounjetado, un mets hautement roboratif !
Une tenue de berger aux couleurs de l’occitanie
Raymond Galinié, Grand Maître de la confrérie
Ldes haricots blancs, de la saucisse, du confit de canard, du pied de
a « mounjetado » n’est pas du cassoulet mais cela y ressemble :
cochon, des couennes. La différence ? Le cassoulet est gratiné au four
et c’est une spécialité du Lauragais. La mounjetado n’est pas passée
au four et constitue une spécialité reconnue du Comminges et du Volvestre. Il ne faut surtout pas confondre !
L’Ordre des Tasto-Mounjetos a été créé en mai 1964. La confrérie s’appelait alors « ordre » mais une directive gouvernementale a
rappelé que ce mot ne pouvait être appliqué que conjointement lié
à « légion d’honneur ». Des fondateurs d’origine, certains ont disparu comme Bertrand Pibrac (ancien Maire
de Saint-Gaudens) ou José Dhers. D’autres
continuent à défendre les couleurs de la
confrérie comme Marcel Ducos ou MarieLouise Soueix. Des centaines de chapitres
ont vu l’adoubement de milliers de personnes puisque cette confrérie est, aujourd’hui,
forte de 4 500 intronisés. Un record !
José Dhers
Le costume des dignitaires de la confrérie est
constitué d’une cape de berger grise recouverte
d’une capeline sang et or. Chaque homme porte
bien sûr le béret traditionnel terminé par un gros
pompon également sang et or. Un ruban des mêmes couleurs soutient une grosse médaille de terre
cuite rappelant la forme du toupin servant à cuire
Marcel Ducos
la « mounjetado ».
C’est cette médaille que recevront les nouveaux
intronisés après avoir passé un petit examen de connaissance concernant le plat de haricots ainsi qu’un test de dégustation. Heureusement,
leur parrain ou marraine auront le droit de leur « souffler » la réponse.
Chaque impétrant doit remplir un petit curriculum vitae humoristique
qui sera lu devant les 300 personnes de la soirée. Il recevra alors son
diplôme de « tasto mounjeto » pour les hommes et de « nonnette »
pour les dames. Toutes et tous devront prêter serment de fidélité au
haricot commingeois et aux traditions régionales ! Citons au nombre
des personnalités déjà intronisées, les premiers hommes sur la lune
Armstrong et Aldrin, le gardien de but Fabien Barthez (de Lavelanet),
de nombreux rugbymen comme Fabien Pelous, etc.
Désormais, ne confondez plus jamais « mounjetado » et cassoulet !
Jean-Paul Amic
CONFRERIE DES TASTO MOUNJETOS DU COMMINGES
Chancellerie de Carbonne : Mme Marie-Louise Vigneau, 23 Avenue Aristide
Briand, 31390 Carbonne
05 61 87 82 54
Chancellerie de Toulouse : M. Pierre Cassignol, 1 bis rue Jean Moulin, 31120
Portet sur Garonne
05 61 76 78 31
Une division en six Chancelleries
Il faut dire que les Tasto Mounjetos sont répartis en six « Chancelleries », chacune étant dotée d’une activité autonome. C’est un peu
comme si l’on avait six confréries distinctes au plan des manifestations ! Il y a les chancelleries de Carbonne (dirigée par Marie-Louise
Vigneau), de Toulouse (animée par Pierre Cassignol), les « TastoMounjetos » que nous avons rencontrés. Mais il y a aussi les chancelleries de Saint-Gaudens-Salies du Salat, Montréjeau, Muret et de
l’Ariège.
Le Grand Maître chapeautant l’ensemble des activités de la confrérie
est Raymond Galinié, en poste depuis 1983. Aux chapitres annuels
de chacune des chancelleries (celle de Toulouse en propose deux)
s’ajoutent les chapitres de prestige tenus lors d’occasions particulières tel celui des chirurgiens taurins réunis en congrès mondial dans
la ville rose.
Le Canard Gascon n°10
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Le bleu de Lectoure
The story of a revival
Le bleu de Lectoure
Histoire d’une renaissance
nown for its blue pigment since antiquity, the plant called Isatis
était à l’origine de la prospérité du Languedoc aux 15ème
Ktinctoria or pastel was responsible for the opulence and prosperity Cet 16tinctoria
ème siècles. Bon nombre des somptueux hôtels particuliers de
onnue pour son pigment bleu depuis l’antiquité, la plante Isatis
of the Languedoc region east of Toulouse in the 15th and16th centuries. Many of the Renaissance townhouses in Toulouse were built Toulouse ont été construits grâce aux fortunes gagnées par les grands
with the fortunes made by well-to-do «pastelliers » , who cultivated “pastelliers” qui cultivaient la plante aux fleurs jaune vif sur des terres
the plant with its bright yellow flowers on lands stretching from Tou- entre Toulouse et la Méditerranée.
Dès les années 1560 la colonisation a introduit l’indigo, une
louse to the Mediterranean.
plante plus facile et moins coûteuse à traiter, ce qui a sonné
From the mid 1560s on, overseas colonization began to
le glas de l’industrie pastellière et, vers la fin du 17ème
introduce indigo, a plant that was easier to process
siècle, de l’économie régionale toute entière.
and, by the end of the 17th century, had put the pasUn siècle plus tard, le blocus commercial infligé
tel industry out of business, signaling the decline
à l’Angleterre par Napoléon occasionna la réutiof the Languedoc region’s entire economy.
lisation du pastel pour teindre les uniformes des
A century later, the pastel industry experienced
640 000 soldats de l’armée impériale. Ce regain
a brief revival during Napoleon’s blocade of
d’activité n’était que de courte durée, et de toute
the British Isles, when Languedoc’s pastel
façon les méthodes ancestrales d’extraction du
dyes were once again put into use for the unipigment avaient depuis belle lurette cédé la plaforms of Napoleon’s 640 000 men army. By
ce à des techniques moins contraignantes pour
then, however, ancestral methods of extracconcurrencer l’indigo. Le pigment extrait était
ting the pigment had long since given way to
d’une qualité moindre, et l’art ancien s’était
cheaper methods in the attempt to compete
perdu.
with the cheaper indigo, and were yielding a
Il y a une certaine ironie dans le fait que bien
product of lesser quality. Original techniques
avant l’âge d’or du Languedoc Isatis tinctoria
had been lost.
a été cultivée et commercialisée, non pas dans le
It is not without irony that well before LangueLanguedoc, mais en Gascogne et dans le Béarn. Tout
doc’ s golden age, Isatis Tinctoria was being culDenise et Henri Lambert
aussi saugrenu est le fait que la culture et l’exploitivated and marketed, not in the Languedoc, but in
tation de ses nombreuses vertus ont été relancées dans
Gascony and the Bearn region. A further irony lies in
les années 1990, non pas par un Gascon, mais par un archithe fact that cultivation of the plant and development of
tecte et chercheur belge du nom d’Henri Lambert et son épouse
its manifold virtues was given a new lease on life in the 1990s
in Lectoure, not by a Gascon, but by an enterprising Belgian architect américaine Denise. Interpellé par le bleu des volets de la tannerie du
named Henri Lambert and his American wife Denise. Intrigued by 18ème siècle qu’ils avaient achetée à Lectoure, Henri chercha, par
the color blue of the shutters on the 18th-century tannery they had des moyens anciens et modernes, à reconstituer le procédé par lequel
bought in Lectoure, Henri set out to reconstitute the process by which on extrayait autrefois le pigment bleu d’Isatis tinctoria. Ayant enfin
Isatis tinctoria’s blue pigment can be extracted, combining ancient réussi, Henri Lambert a créé la société Le Bleu de Pastel de Lectoure
ways and modern know-how. Ultimately successful, Henri Lambert qui, en collaboration avec un institut de recherche et une coopéracreated a company called Le Bleu de Lectoure that, in conjunction tive agricole, a pour but de relancer la culture et la récolte du pastel,
with a research institute and an agricultural cooperative, promotes ainsi que l’extraction et la commercialisation de ses pigments pour
and oversees the cultivation and harvesting of the yellow plant, the les textiles, la décoration, les Beaux-Arts, et de ses huiles essentielles
production of dyes for the textile and decorating industry, artists’s utilisées dans les cosmétiques, savons et crèmes de beauté.
materials, and high quality essential oils for use in cosmetics and skin Outre ses ateliers, Le Bleu de Lectoure a installé une galerie et une
boutique sur les lieux hors les murs de la ville, ainsi qu’une boutique
care products.
The Bleu de Lectoure company houses a gallery and boutique on its dans la rue principale, qui toutes deux proposent des articles de mode,
premises outside the town walls, as well as a shop in town that sells des écharpes, des chapeaux, des peintures à l’huile et à l’eau, ainsi
original fashion designs for sportswear and evening, scarves, hats, que des savons et des cosmétiques. A Toulouse, la boutique La Fleudecorative items, creams and soaps. A boutique in Toulouse called rée de Pastel commercialise également un grand éventail d’articles
La Fleurée de Pastel is also an exclusive outlet for Bleu de Lectoure- teints au Bleu de Lectoure, ou à base de ses principes. Une réussite
dyed silks, cottons, jewelry and so much more. Highly successful qui fait couler beaucoup d’encre bien au-delà des confins du sud-ouest
well beyond the southwest of France, the Bleu de Lectoure is the kind de la France. Le Bleu de Lectoure doit son existence à la curiosité,
of success story entirely due to one man’s curiosity, imagination and l’imagination et la volonté d’entreprendre d’un seul homme.
Nina de Voogd
entrepreneurial spirit.
Le Bleu de Pastel de Lectoure, Pont de Pile
Nina de Voogd
Bleu de pastel de Lectoure, Pont de Pile - 32700 Lectoure
Tel. 05 62 68 78 30
www.bleu-de-lectoure.com
La Fleurée de Pastel, Hôtel Pierre Delfau, 20 rue de la Bourse - 31000 Toulouse
Tel/fax : 05 61 12 05 94
40
Le Canard Gascon n°10
32700 Lectoure - Tél. : 05 62 68 78 30 (Visites d’atelier sur rendez-vous)
www.bleu-de-lectoure.com
La Fleurée de Pastel, 20 rue de la Bourse - 31000 Toulouse
Tél/fax : 05 61 12 05 94
Le Bleu de Lectoure
Henri et Denise Lambert
Le Canard Gascon n°10
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A celebration of the sport
of hunting
Fête de la Vénerie
à Flaran
chaque année, Les Amis de Flaran marquent l’ouverture de
Aseason with a major event on the third Sunday of September. This Comme
la saison de la chasse par une grande manifestation le troisième diyear these festivities will take place on September 17, and will open
s always, the Friends of Flaran will celebrate the start of the hunting
with the traditional mass dedicated to
Saint Hubert, the patron saint of hunters, under the auspices of the Archbishop of Auch. As usual, this high mass
will be followed by a presentation of
packs of hounds trained to hunt small
game (“petite vènerie”), a pre-lunch
drink served by the Friends of Flaran,
and at the Flaran Hippodrome in the
afternoon by a presentation of hounds
trained to hunt big game (“grande vènerie”), as well as trumpet concerts and
a carousel of Cavaliers d’Armagnac.
Open to the public, this event leaves
people free to bring their own picnic to be enjoyed under the Flaran
linden trees, or to reserve a meal served by a caterer.The day will come
to a close with Vespers sung by a choir at the abbey church at 5 pm.
Nothing could be more reminiscent of a world gone by. Yet at the same
time, this event is an eloquent illustration of the fact that, in these days
at the 21st century’s outset, ever more people are attracted to the sport
of hunting. France does of course boast far more wooded areas than
the rest of Europe, and has never had
more packs of hounds than it does today. Most of these came into existence
after 1980, and all have the obligatory
permit for hunting a particular animal
species (hares, foxes, deer, stags, rabbit,
boar).
Created in 1907, the Société de Vènerie has hunters as well as mere devotees
among its members. For forty-five years
now it has been publishing a quarterly
magazine devoted to every aspect of the
sport, complete with excellent photographs. It has recently launched a series
of booklets dealing with a hunter’s everyday experiences, his dogs, his
horses, the species he hunts, and so forth. In January 2000 the society
set up a website designed to explain hunting to the layman and to provide him with everything there is to know about it.
Nina de Voogd
Société de Vénerie
60, rue des Archives, 75003 Paris
Tel. 01 47 53 93 93
E-mail : [email protected]
Site internet : www.venerie.org
The website created by the Friends of Flaran will be operational in September
2006 : http://amisdeflaran32.voila.fr
manche de septembre. Cette année, ce sera donc le 17 septembre qu’ils
célèbreront la traditionnelle messe sonnée de Saint-Hubert présidée cette fois
par l’Archevêque d’Auch. Comme d’habitude, cette grande messe sera suivie
de présentations de meutes de “petite”
vénerie (pour la chasse à courre à pied),
d’un apéritif offert par l’Association, et
l’après-midi à l’Hippodrome de Flaran,
d’une présentation de “grande” vénerie
(pour la chasse à courre à cheval), de
concerts de trompes de chasse et d’un
carrousel par les Cavaliers d’Armagnac.
Manifestation ouverte au grand public,
elle laisse le choix à ses participants soit
d’apporter leur pique-nique à consommer sous les tilleuls de Flaran,
soit de retenir un repas servi par un traiteur. La fête se terminera par des
Vêpres chantées dans l’église de l’abbaye à 17 heures.
Fête rappelant une société largement révolue s’il en fut, elle illustre en
même temps le regain d’intérêt pour la chasse à courre sous toutes ses
formes que connaît ce début du XXIe siècle. Il faut noter que la vénerie
française dispose d’une surface boisée sans équivalent en Europe, et
qu’il n’y a jamais eu autant d’équipages qu’à l’heure actuelle. La grande
majorité d’entre eux est postérieure
à 1980. Tous sont obligatoirement
dotés d’une autorisation de meute
pour chasser un animal déterminé
(lièvre, renard, chevreuil, lapin, cerf,
sanglier).
Fondée en 1907, la Société de Vénerie rassemble les pratiquants de la
chasse à courre, ainsi que ses sympathisants. Depuis quarante-cinq ans
elle édite une revue trimestrielle diffusée sur abonnement uniquement,
qui traite de tous les aspects de ce sport avec à l’appui de très belles
photos. Depuis peu, elle publie également de petits fascicules sur la vie
quotidienne des veneurs, les chiens, les chevaux, les animaux chassés,
etc. En janvier 2000, elle a ouvert un site internet, qui a pour but d’expliquer la vénerie aux profanes et de fournir toutes les informations
nécessaires.
Nina de Voogd
Société de Vénerie
60, rue des Archives, 75003 Paris
Tel. 01 47 53 93 93
E-mail : [email protected]
Site internet : www.venerie.org
Le site internet des Amis de Flaran sera ouvert en septembre
http://amisdeflaran32.site.voila.fr
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Le Canard Gascon n°10
Le Canard Gascon n°10
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Ô moun païs... qué parlan de tu...
En cette époque de fin de vacances et de reprise des activités, voici deux disques festifs pour se remémorer
les bons moments de l’été et trois livres « sérieux » pour aborder les temps plus studieux de la rentrée…
fanfaronne des bords de Garonne ». Il faut
dire que ça déménage sérieusement et que
l’on a envie de quitter son précédent fauteuil.
Humour et dérision sont les caractéristiques
de cette musique qui mélange pêle-mêle le
bastringue, le jazz Nouvelle-Orléans, le ska,
le funk et la biguine. Un petit côté « fanfare des beaux-arts » avec ses réflexions
paillardes ou cocasses dites avec l’accent du
terroir. C’est vraiment sympathique et cela
donne envie de danser et de faire la fête. Un
excellent disque alternant classiques du jazz
(« Sweet Georgia Browxn »), du latino (« El
Manisero », « Water Melon Man ») et des
œuvres originales. Pour en savoir plus sur le
groupe lui-même : www.astiaous.com
CD
GROUPE VOCAL SHANTEONA – « No
te vayas golondrina » - Editions Agorila
Un nouveau disque de ce groupe vocal né
en 1999 à Saint-Vincent-de-Tyrosse, près de
Dax. L’ambiance festive des ferias landaises.
Des airs espagnols comme « Clavelitos »,
« Cielito Lindo », des chansons basques et
des « standards » de notre Sud-Ouest comme « Les Fêtes de Mauléon » ou « L’hymne
Landais ». Un beau chœur d’hommes. Un
disque très agréable à l’écoute, assis dans
votre fauteuil, car relativement « cool ».
LES ASTIAOUS –
« Merci, merci cher ami ! »
Editions Agorila (www.agorila.com)
Ce groupe se définit par la boutade « fanfare
LIVRES
« CULTURE ET MUSIQUE POPULAIRES EN GASCOGNE » - Auteurs : Eric
Roulet et Nathalie Roulet-Casaucau. Editions Princi Negue
Un ouvrage qui fait idéalement la jonction
entre disques et livres puisqu’il s’agit d’une
étude sur la musique populaire gasconne
publiée par un éditeur de Monein en Béarn.
Pour tout savoir des origines et des influences de la musique de notre région ; de son
rôle dans la société d’autrefois ; des instruments traditionnels, de la place du chant et
46
Le Canard Gascon n°10
de la danse dans la vie de tous les jours ; de
l’avenir de la musique gasconne…
Terminons cette rubrique par deux ouvrages
publiés aux Editions Lanore (www.editionslanore.com) et écrits par deux personnes vivant dans l’extrême-ouest du Gers, du côté
de Plaisance. Deux livres en rapport avec
l’au-delà.
« CONTACTS AVEC
L’AU-DELA – UN MEDIUM TEMOIGNE » de
Jean-Marie Le Gall.
L’évocation des phénomènes paranormaux qui ont
jalonné la vie de l’auteur ;
cela va de la clairvoyance
à la torsion d’objets métalliques, du magnétisme
au spiritisme, etc. Le livre
rappelle aussi les scientifiques qui travaillent sur
de tels sujets. A signaler aussi une préface de
Jean-Pierre Girard, grand
spécialiste du paranormal car auteur de deux
encyclopédies de 800 pages faisant référence en la matière. Pour découvrir des « univers » qui vous surprendront…
« SUZANNE OU LA VIE
DANS L’AU-DELA »
d’Evelyne Sénécaille
Curieux ouvrage dit
« d’écriture
automatique ». L’auteur, Evelyne
Sénécaille, a été « contacté » médiumniquement
par sa belle-mère Suzanne, décédée il y a trente
ans. Peu à peu, le contact
a été régulier et Evelyne
n’a fait que retranscrire ce
que lui dictait la personne
décédée. Un livre étonnant où l’on décrit minutieusement le passage de la vie à la mort et la vie dans l’au-delà.
A découvrir absolument !
Jean-Paul Amic
Le Canard Gascon n°10
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Le Canard Gascon n°10

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