environnement - DREAL Aquitaine
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ENVIRONNEMENT EDITION 2009 DDSV DIRECTION DEPARTEMENTALE DES SERVICES VETERINAIRES DE LA DORDOGNE, DE LA GIRONDE, DES LANDES, DU LOT-ET-GARONNE ET DES PYRENEES-ATLANTIQUES PREFACE Le Grenelle de l’Environnement a mis les enjeux environnementaux au cœur de l’action publique. La Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement (DRIRE) Aquitaine, service déconcentré du Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de la Mer (MEEDDM), s’intègre pleinement dans cette démarche en assurant notamment les missions de prévention des risques et des pollutions dans le domaine de l’environnement industriel. L’inspection des installations classées de la DRIRE exerce des missions de contrôle visant à assurer la sécurité industrielle et la maîtrise des risques technologiques accidentels et chroniques (eau, air, déchets, sites et sols pollués, carrières). En Aquitaine, les Directions Départementales des Services Vétérinaires (DDSV) assurent le contrôle des établissements à caractère agricole ou agroalimentaire. La région Aquitaine compte parmi les 5 premières régions françaises en matière d’environnement industriel en raison de l’importance du parc de ses établissements classés et du nombre élevé des sites présentant des enjeux importants pour l’environnement (installations ‘Seveso’,’IPPC’, silos, carrières,…). Au cours des 2 dernières années, la responsabilisation des industriels et le renforcement des contrôles de l’inspection des installations classées ont permis d’accomplir des progrès sensibles en matière de prévention des risques et des pollutions industriels. C’est ainsi que le travail d’analyse des études de dangers révisées des 49 établissements SEVESO seuil haut a permis dans un certain nombre de cas d’aboutir à la prescription de mesures de réduction du risque à la source et que le défi de la maîtrise de l’urbanisation autour de ces sites a été concrétisé par la prescription de 15 Plans de Prévention des Risques Technologiques (PPRT) dont 2 sont approuvés. La préparation de ces PPRT mobilise les services de l’Etat dans l’objectif d’organiser, par une concertation locale approfondie en particulier avec les élus, une cohabitation durable entre les activités industrielles à risques et leur environnement urbain en l’inscrivant dans les projets de développement des territoires. Le réexamen des conditions de fonctionnement des 230 établissements, sites industriels ou élevages, les plus polluants au sens de la directive « IPPC » relative à la prévention et à la réduction intégrées de la pollution a également conduit à de significatives réductions de pollutions de toute nature, par l’application par les entreprises industrielles, des meilleures techniques disponibles (MTD) identifiées au niveau européen. Ce travail d’évaluation des conditions techniques d’exploitation en regard de ces MTD a représenté un travail de fond très mobilisateur tant pour les industriels que pour l’inspection. En matière de prévention des risques chroniques, l’élaboration du 2ème Plan Régional Santé et Environnement (PRSE) 20092013 constituant un engagement important du Grenelle de l’environnement a été lancée. Des préoccupations émergentes se traduisent pour l’inspection des installations classées par de nouveaux métiers, par de nouvelles actions ; citons notamment la recherche et la réduction des rejets de substances toxiques dans l’eau ; le contrôle de l’usage des produits biocides ou des fluides frigorigènes qui peuvent avoir des effets néfastes sur le changement climatique et pour la couche d’ozone ; l’étude des bilans carbone réalisés par les industriels, la sensibilisation des entreprises à la mise en œuvre effective du règlement REACH, mis en application avec la fin de la phase de pré-enregistrement des substances par les fabricants et les importateurs ainsi que le début des inspections de terrain, … Enfin, dans le cadre de la Révision Générale des Politiques Publiques, le MEEDDM s’appuiera progressivement dans les régions sur les Directions Régionales de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL). En Aquitaine, la création de la DREAL, fusion des Directions Régionales de l’Environnement (DIREN), de l’Equipent (DRE) et de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement (DRIRE) est prévue au 1er janvier 2010. Cette nouvelle direction reprendra notamment l’ensemble des missions liées à la prévention des pollutions et des risques industriels. Le panorama régional de l’environnement industriel, publié tous les 2 ans, est donc le dernier conçu par la DRIRE Aquitaine. Le prochain sortira en effet sous le timbre de la DREAL Aquitaine. Ce panorama présente de façon synthétique la situation, les enjeux et les actions menées ou en cours dans le domaine de la prévention des pollutions et des risques industriels en Aquitaine. Il apporte une vision claire des objectifs de la réglementation, des progrès réalisés mais aussi des difficultés rencontrées et des efforts restant à accomplir. Vous pouvez retrouver sur le site Internet de la DRIRE (www.aquitaine.drire.gouv.fr) une version interactive de ce panorama assortie de liens vers les sources d’information ou de documentation complémentaires et d’illustrations de l’action de l’inspection des installations classées sur des cas concrets en Aquitaine. Je souhaite que ce bilan s’inscrive dans une démarche de transparence et d’information du public nécessaires à l’émergence d’une culture partagée des risques industriels au bénéfice d’un développement durable de la région. Le Préfet de la région Aquitaine, Préfet de la Gironde Dominique SCHMITT PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine SOMMAIRE 4 Les installations classées Les carrières Les exploitations soumises au code minier La sûreté nucléaire et la radioprotection Agriculture et environnement page 4 page 10 page 12 page 15 Page 17 22 Les risques industriels accidentels L’eau L’air Les déchets Les produits chimiques Les sites et les sols pollués, la nouvelle approche de gestion Maîtrise des risques sanitaires page 22 page 35 page 40 page 49 page 55 page 58 page 63 67 Lexique Afin de limiter les impacts environnementaux, le nombre d’exemplaires «papier» de ce document a été limité. Vous pourrez le consulter et le télécharger sur http://www.aquitaine.drire.gouv.fr Imprimé avec le procédé CTP et des encres à base végétale sur un papier certifié PEFC provenant de forêts gérées durablement - sous le N° de chaine de contrôle FCBA/08-00922. Conception : www.albatros-creations.com - Crédit photos © : DRIRE Aquitaine - Fotolia.com Rédaction : DRIRE Aquitaine - Décembre 2009 PEFC/10-31-1334 N° ISSN : 1961-5672 70 Partie 1 CADRE REGLEMENTAIRE GENERAL Les installations classées désignent les activités qui présentent des inconvénients ou des dangers potentiels pour l’environnement (activités humaines et milieux naturels). Ces installations sont régies par le Livre V, titre 1er du code de l’environnement (ex-loi du 19 juillet 1976 relative aux Installations Classées pour la Protection de l’Environnement, et décret d’application du 21 septembre 1977). Une nomenclature fixe le champ d’application de la réglementation en listant les activités ainsi visées, classées dans différentes rubriques. Selon la gravité ou l’importance des risques et nuisances, on distingue deux régimes administratifs, qui donnent lieu à des modalités d’élaboration de prescriptions de fonctionnement et de contrôle distinctes : Le régime de l’autorisation Celui-ci se caractérise par un contrôle a priori de la conformité des installations projetées avec la protection de leur environnement. Il comprend une procédure d’instruction préalable à la mise en service des installations (dépôt d’un dossier avec étude d’impact et étude des dangers, enquêtes publique et administrative, consultation du Conseil Départemental d’Hygiène). Cette autorisation (arrêté préfectoral) fixe les prescriptions visant à protéger l’environnement (eau, air, déchets, bruit, sécurité...). Ces prescriptions sont spécifiques à l’installation considérée. Chaque établissement ou chaque installation fait l’objet d’un suivi particulier, en fonction de l’impact qu’il peut avoir sur l’environnement ou les tiers. En ce sens le contrôle est systématique, sa fréquence et son contenu étant adaptés aux enjeux que présente l’installation au regard de son impact sur l’environnement. Le régime de la déclaration Il vise les installations à moindres risques ou nuisances. L’exploitation d’une telle installation est conditionnée au dépôt d’un dossier descriptif auprès du Préfet, qui donne lieu à récépissé. Des prescriptions générales type réglementent le fonctionnement de ces installations. Le mode de contrôle est a posteriori et non systématique mais par sondages (en cas de plainte, de problème particulier...). Ces installations peuvent, en outre, relever de l’article L512-11 du code de l’environnement qui impose un contrôle périodique par un organisme agréé. Il convient enfin de rappeler qu’en dessous des seuils de déclaration, les installations ne sont plus soumises à la législation des installations classées mais relèvent de la police du Maire de la commune concernée. PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine Le troisième régime ou régime de l’enregistrement (cf encadré) La loi n° 2009-179 du 17 février 2009 pour l’accélération des programmes de construction et d’investissement public et privé a habilité le Gouvernement par son article 37 à créer par la voie de l’ordonnance un régime d’autorisation simplifiée : le régime d’enregistrement. LES ARRETES D AUTORISATION Toute installation classée soumise à autorisation se voit donc imposer des règles de conception, de fonctionnement, de surveillance et de cessation d’activité. Ces prescriptions sont inscrites dans les arrêtés préfectoraux, pris sur proposition de l’inspection des installations classées. Elles visent, dans le cadre d’une approche intégrée de l’impact sur l’environnement, à prévenir ou à réduire simultanément les émissions dans l’atmosphère, les eaux et les sols, à contrôler la production et l’élimination des déchets et à prévenir les risques, dans une optique de protection de la santé et de l’intégrité des personnes et de préservation des milieux naturels. Cette réglementation obéit à deux logiques complémentaires : • Premièrement, une logique de recours à la meilleure technologie disponible, dans des conditions économiques acceptables. Cette exigence, qui fonde le réexamen périodique des règles d’exploitation dans le sens d’une amélioration continue, est un des fondements des arrêtés ministériels ou des instructions techniques adaptées à chaque type d’industrie. • Deuxièmement, une logique d’impact qui tient compte de la qualité et de la gestion des milieux naturels environnants et de l’impact potentiel de l’installation sur les populations voisines, en fonctionnement normal et en situation accidentelle. Dans son approche, l’inspection des installations classées privilégie d’abord la réduction à la source des risques accidentels et des pollutions ou nuisances : les réductions des dangers ou sources de pollutions obtenues sont autant de risques, d’impacts ou de nuisances en moins à gérer tout au long de la vie de l’activité. Dans un second temps, l’analyse en fonctionnement normal fait appel à l’évaluation de l’impact sanitaire. Cette évaluation vise à déterminer, après prise en compte des différents vecteurs de pollution et voies de transfert vers l’individu, le risque sanitaire associé. Elle doit s’appuyer sur un principe général de prudence tout en restant proportionnée aux enjeux en présence. La prise en compte de telles études peut conduire l’inspection des installations classées à initier des actions complémentai- res de prévention ou de réduction du risque, par limitation des émissions notamment (voir à ce sujet les chapitres « eau » et « air »). L’examen des situations accidentelles est effectué au travers des études de dangers (cf. chapitre « risques technologiques »). Cette double évaluation peut justifier un renforcement des exigences imposées aux industriels. L INcITATION FINANcIERE FIScALE Outre la mise en œuvre de la réglementation sur les installations classées pour la protection de l’environnement, des dispositifs financiers d’aide et de taxation gérés par d’autres acteurs (Douanes, ADEME, Agences de l’eau...) contribuent à la maîtrise et à l’amélioration des impacts des activités sur l’environnement. La démarche commune est de privilégier les actions qui vont dans le sens de la prévention des pollutions plutôt que leur traitement. Par ailleurs, la TGAP (Taxe Générale sur les Activités Polluantes), recouvrée à l’occasion de toute délivrance d’un arrêté d’autorisation puis annuellement pour certaines activités visées par décret, est l’un des outils d’application du principe pollueurpayeur. Cette taxe versée au budget de l’État est recouvrée par la DRIRE et a représenté, en 2008 pour l’Aquitaine, une recette de 1,8 M€. Les industriels assujettis à la TGAP « air » calculée sur les rejets atmosphériques peuvent choisir de financer le réseau de surveillance de la qualité de l’air par versement libératoire. AIRAQAtmo Aquitaine a ainsi bénéficié d’un financement de 765 k€ pour son budget 2008. L INSPEcTION DES INSTALLATIONS cLASSEES L’inspection des Installations Classées est pilotée au niveau national par le Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de la Mer (MEEDDM), à travers sa Direction Générale de la Prévention des Risques (DGPR). Elle est assurée principalement par la DRIRE (Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement) et les DDSV (Directions Départementales des Services Vétérinaires), sous l’autorité des Préfets de département. La DRIRE a, dans chaque département, une mission de coordination de l’inspection. Depuis plusieurs années, l’inspection des Installations Classées s’est engagée dans une importante démarche de modernisation. Cette évolution touche aussi bien le domaine technique (spécialisation croissante des inspecteurs, mise en place de formations adaptées) que l’organisation de l’inspection. Sur ce deuxième point, les modes de management ont évolué vers des processus collectifs visant à assurer à la fois une meilleure pertinence et une meilleure sécurité des décisions. Aujourd’hui, la gestion par objectifs et priorités, avec la définition d’établissements prioritaires, de programmes d’actions annuels, la mise en place d’un système de validation systématique au niveau régional pour les établissements à plus forts risques ou nuisances ainsi que des mécanismes de rapports régionaux et nationaux constituent le cadre quotidien du travail. D’autres démarches ont conduit à une séparation stricte des fonctions d’inspection et de développement industriel en DRIRE ; les deux missions contribuant néanmoins au développement d’une industrie performante, propre et sûre, donc durable. Le second plan de modernisation et de renfort de l’inspection arrivé à échéance fin 2007 et le programme stratégique de l’inspection 2008-2012 ont permis d’accroître les effectifs de l’inspection d’un peu plus de 200 postes et le recentrage réglementaire de son action sur les installations présentant les plus forts risques ou nuisances. LES MODES D INTERVENTION ET DE cONTROLE L’application des prescriptions imposées aux exploitants est contrôlée par l’inspection des installations classées à travers, entre autres, un programme d’inspection des établissements mis en œuvre annuellement. Celui-ci est élaboré chaque début d’année dans le cadre de la gestion par objectifs, qui vise à adapter les interventions aux enjeux en termes d’environnement, compte tenu des moyens à disposition, notamment en termes d’effectifs. L’élaboration du programme d’inspection annuel tient compte : • D’établissements classés « prioritaires nationaux », déterminés en fonction de critères définis au niveau national et portant sur le volume des rejets ou les risques présentés. • D’établissements classés « prioritaires régionaux », choisis suivant des critères de volume de rejets ou de sensibilité particulière de l’environnement. Pour ces établissement prioritaires, au moins une inspection annuelle est systématiquement programmée. • S’ajoutent ensuite des établissements choisis en fonction d’enjeux locaux, avec en outre le souci d’inspecter, au moins, l’ensemble du parc d’établissements soumis à autorisation sur une période de 5 à 10 ans - les moyens actuels ne permettant cependant pas encore d’atteindre cet objectif. L’inspection sur site n’est néanmoins pas le seul moyen de s’assurer ou de susciter la mise en œuvre des mécanismes adéquats de prévention des pollutions et des risques. Afin de démultiplier l’action de contrôle et de la réaliser de la manière la plus efficace possible, l’inspection des installations classées dispose de nombreux outils : • L’auto surveillance consiste à imposer aux responsables des principaux rejets dans l’eau ou dans l’air la mise en place d’un contrôle régulier de ces rejets. Le but est de faire assurer par l’exploitant un pilotage des installations en fonction des valeurs de rejets par, entre autres, la mise en place, le cas échéant, des mesures correctrices (réduction de production, modification du procédé, élaboration d’un plan d’amélioration des installations de traitement...) visant à respecter les normes imposées. Les résultats de ces contrôles sont transmis régulièrement à l’inspection des installations classées. 5 Ce dispositif prévoit des contrôles ponctuels réalisés par des laboratoires extérieurs aux entreprises pour vérifier la représentativité des mesures effectuées dans le cadre de l’auto surveillance. • Des laboratoires peuvent être missionnés par l’inspection pour la réalisation de contrôles inopinés, concernant les rejets notamment (Cf. chapitre « Eau »). • Le récolement vise à demander à un exploitant de réaliser un inventaire, article par article, de sa situation vis à vis des textes qui lui sont applicables (au regard des dispositions constructives ou d’exploitation existantes) et à lister les mesures correctrices éventuelles en s’engageant sur un délai de réalisation. Ce bilan doit être fait dans l’année qui suit l’autorisation. Ensuite, l’inspection effectue un contrôle par sondage sur la base de ce travail de façon à en apprécier la crédibilité. Cet exercice allie donc action de contrôle et responsabilisation des industriels et a vocation à être réitéré périodiquement. Son application ne se révèle cependant possible qu’avec des exploitants motivés et disposant de compétences pour réaliser l’exercice. L’inspection peut toutefois proposer de prescrire la réalisation de ce récolement par un organisme externe. • Les établissements responsables des principaux rejets dans l’eau et dans l’air relèvent de la directive 2008/01/CE du 15 janvier 2008 relative à la prévention et à la réduction intégrées de la pollution (IPPC). Ils doivent produire un bilan décennal de fonctionnement visant à évaluer l’impact des dix dernières années d’exploitation et à faire le point sur la mise en œuvre des meilleures technologies disponibles identifiées à l’échelle européenne pour réduire risques et pollutions. A l’examen de ce bilan, l’inspection peut réviser les conditions de l’autorisation d’exploiter. • Les nombreux examens de documents, échanges entre inspection et exploitants ainsi que la procédure d’instruction des demandes d’autorisation qui doit conduire le demandeur à proposer et mettre en œuvre des dispositifs visant à contenir l’impact de ses installations, font également pleinement partie de l’action de contrôle. C’est d’ailleurs là la base de nombreuses actions thématiques nationales (réductions des émissions de COV ou de substances toxiques, traitement des sites pollués au plomb, mise en conformité des usines d’incinération de déchets...). Il convient enfin de noter que l’inspection prend également en compte les objectifs préconisés dans divers plans : plan national santé environnement, schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux, schémas départementaux d’exploitation des carrières, plans d’élimination des déchets, plan régional de la qualité de l’air... L INSPEcTION DES INSTALLATIONS cLASSEES EN AQUITAINE Fin 2008, l’Aquitaine compte un peu plus de 2200 installations classées autorisées dont 85 établissements classés SEVESO et plus de 230 établissements relevant de la directive IPPC, et environ 10 fois plus d’installations déclarées. Environ 18 % des installations soumises à autorisation sont des élevages et 16 % des carrières. L’Aquitaine représente ainsi près de 5 % du parc national et se situe au 3eme rang des régions françaises en termes d’environnement industriel. Les dernières modifications de la nomenclature ont fait apparaître un nombre accru d’établissements Seveso du fait de la prise en compte de l’utilisation ou de la fabrication de substances dangereuses pour l’environnement. Parallèlement, une meilleure organisation de l’action de contrôle sur le parc a permis de résorber la situation administrative de nombreux établissements recensés mais ayant cessé leurs activités, l’inventaire étant aujourd’hui plus proche de la réalité du nombre d’installations en exploitation. Parc des installations classées Au 31/12/2008 Départements 31/12/2006 Dordogne Gironde Landes Lot-et-Garonne Pyrénées-Atlantiques Total région Total région 344 679 383 404 613 2 423 2 423 Dont établissements Seveso seuil haut 7 15 7 6 15 50 50 Dont établissements Seveso seuil bas 4 15 9 1 6 35 44 Dont établissements soumis à la directive IPPC 27 60 69 25 57 238 266 Dont carrières 97 92 46 48 43 326 376 Dont élevages 85 26 60 44 229 444 424 348 Nombre d’établissements autorisés Nombre d’établissements soumis à autosurveillance Pour l’eau 29 79 43 16 51 218 Pour l’air 18 57 30 12 28 145 152 Pour le suivi des déchets 16 78 44 18 43 199 241 109 261 166 82 179 797 866 7 38 16 2 21 84 70 Nombre d’établissements soumis à TGAP exploitation Nombre d’établissements soumis à TGAP air PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine Principalement assurée par la DRIRE et les DDSV, l’inspection des installations classées est placée, dans chaque département, sous l’autorité du Préfet. Elle comptait en Aquitaine l’équivalent de 77 inspecteurs en 2008 (61 en 2006, 54 en 2005, 47 en 2003). 1 inspecteur de la DDASS participe à cette mission pour une fraction de son temps dans les Landes jusqu’en 2009. Cette forte augmentation est la poursuite du plan de mise à niveau des effectifs de l’inspection des installations classées qui s’est traduite en Aquitaine notamment par la mise en place d’équipes spécialisées sur la prévention des risques accidentels. L’inspection des installations classées a effectué 1244 inspections dont 934 dans des établissements soumis à autorisation, a proposé 188 mises en demeure et 25 sanctions administratives et a dressé 71 procès-verbaux d’infraction dont 38 pour délits. Ces chiffres en croissance traduisent l’effort entrepris par l’inspection pour assurer un contrôle plus précis des installations selon les enjeux. Parallèlement, les sanctions proposées diminue, traduisant une efficacité accrue des rappels à l’ordre. Le nombre de procèsverbaux diminue légèrement mais la part des infractions graves augmente : les infractions constatées sont en effet plus d’un cas sur deux des délits (exploitation sans autorisation et non respect des mises en demeure). Plus de la moitié des PV concerne les carrières et les activités de traitement de déchets ou de ferrailles. En 2008, l’inspection des installations classées a proposé 127 arrêtés d’autorisation, 2 arrêtés de refus et 198 arrêtés complémentaires. L’activité d’instruction de nouveaux projets est en décroissance depuis quelques années reflétant en cela la conjoncture économique générale. En contrepartie, l’inspection produit depuis plusieurs années un effort important de remise à niveau des prescriptions d’autorisation pour améliorer la maîtrise des risques et des pollutions, ce qui se traduit par une forte activité en termes d’arrêtés complémentaires. Les actions thématiques ou sectorielles, initiées notamment par les circulaires nationales, expliquent pour beaucoup cette augmentation. Les données relatives aux installations soumises à déclaration montrent un investissement constant de l’inspection des installations classées sur ces établissements, tant du point de vue du nombre d’inspections (près de 300) que des sanctions proposées. Cette action permet une meilleure prise en compte des plaintes qui touchent souvent de tels établissements, notamment dans le secteur agricole. Activité de réglementation Au 31/12/2008 Départements Gironde Landes Lot et Garonne Pyrénées Atlantiques Total région Total région 23 30 28 22 24 127 96 0 2 0 0 0 2 2 47 71 39 15 26 198 253 Dordogne Arrêtés d’autorisation Arrêtés de refus Arrêtés complémentaires 31/12/2006 Activité de contrôle 2008 Rappel 2006 DRIRE DSV Total 908 336 1244 1169 dont SGS/IRE 66 0 66 65 dont visites suite à plaintes 13 45 58 74 dont visites inopinées 81 39 120 86 Sanctions administratives 20 4 24 21 Constatations pénales 58 13 71 66 103 11 114 51 Visites d’inspection sur site Nombre de contrôles inopinés des rejets En savoir + sur internet : • www.aquitaine.drire.gouv.fr, le site de la DRIRE Aquitaine : dans la partie environnement, explications sur la réglementation, guide du demandeur, base des installations classées, statistiques de l’inspection, liens utiles... • www.developpement-durable.gouv.fr : le site du Ministère de l’écologie, de l’énergie, du developpement durable et de la mer. • www.aida.ineris.fr : la réglementation des installations classées pour la protection de l’environnement. • www.legifrance.gouv.fr : le journal officiel, les lois et décrets actualisés moins de 10 jours après leur parution ou modification. 7 IPPC/Bilans de fonctionnement/MTD La directive 2008/01/CE du 15 janvier 2008 relative à la prévention et à la réduction intégrées de la pollution, dite directive IPPC (Integrated Pollution Prevention and Control) a introduit au plan européen une réglementation similaire à celle relative aux installations classées. Les installations concernées sont listées par activité dans une annexe à la directive. Ces activités sont pour la plupart déjà visées par la nomenclature des installations classées pour la protection de l’environnement. La transposition en droit français de cette directive, par l’arrêté ministériel du 29 juin 2004 (modifié le 25 octobre 2005, 29 juin 2006 et 18 février 2009) a introduit pour ces installations classées de nouvelles obligations, dont la principale pour les installations existantes, est la remise systématique et périodique d’un bilan de fonctionnement. Ce bilan doit permettre notamment de juger de leur conformité vis à vis des meilleures techniques disponibles (MTD) et du respect des valeurs limites d’émissions de polluants associées. Le code de l’environnement intègre les exigences de cette directive au travers d’une part, de l’article R.512-8 qui impose que l’étude d’impact comprenne, pour les installations IPPC, des documents justifiant le choix des mesures envisagées et présentent les performances attendues au regard des MTD au sens de la directive 2008/1/CE et d’autre part, de l’article R. 512.28 qui vise le même objectif de limitation de l’obligation de fonder les valeurs limites d’émissions sur les MTD. Ces MTD sont répertoriés dans des documents (33) élaborés par des comités techniques européens. Ils sont dénommés BREF (Best REFerences) et concernent une trentaine de secteurs d’activités. Ils sont rédigés à l’origine en anglais et ont été traduits en français sauf le BREF ENE relatif à l’efficacité énergétique. La DRIRE Aquitaine a recensé 143 établissements de son ressort concernés par la directive IPPC. A la date du 30 septembre 2009, tous les bilans de fonctionnement ont été réceptionnés et analysés par l’inspection des installations classées. Toutes les installations IPPC répondent aux exigences fixées par la directive notamment en ce qui concerne la comparaison aux documents BREF sur les enjeux environnementaux principaux et la mise en œuvre des MTD. Les établissements industriels soumis à la directive IPPC en Aquitaine EKA Chimie Cofrablack Yara France Ambes Inst. combustion Vérac Fonderies et ateier du Bélier Saipol SIAP Seosse Simorep & Cie Bassens Soval Cerexagri Linde Gas Ambares Foresa France Traitement des déchets Labso Chimie Fine Ford Aquitaine Blanquefort Agro-alimentaire Saft Lesieur Sevia-SRRHU Industrie minérale Soval SAS Dalkia Cenon Tresses Pujos Bègles Bordeaux Papeterie de Bègles Astria Pessac St-Paul-la-Roche AES SAS Galvanisation Sud-Ouest CHU Haut-Leveque Papeterie Léguillac-de-Cercles DORDOGNE Imerys Ceramics France Metallurgie Smicotom Naujac-s/mer Mécanique St Seurin s/l'Isle St-Laurent-des-Hommes Smurfit SME BTPS Bois St Denis de Pile Dassault Sabena Technics Electrochrome SAS Imprimerie St Selve LANDES Mimizan Gascogne Paper Hexaform Lesgor MLPC Soustons SAF-ISIS Benesse-Maremne Dax SITCOM Urrugne Syndicat Mixte Bilta Garbi Boucau Anglet Maisica Dassault St Sever Fertinagro Orthez CC Orthez Carresse Cassaber Hasparren Lafarge Platres Sita FD Pau St-Pée-s/Nivelle BiziGarbia Itxassou Loreki PYRENEESATLANTIQUES Lussagnet TIGF Soleal Escout Mont Arkema AB Bioenergy SMTB Total E&P AL Hydrogène Lacq Arkema Lescar Bearn Environnement Euralis Coop Mourenx Lons Celanese Yara France Arudy Hydrometal Accous Finorga Sobegi Arkema Chimex Lubrizol France SBS Sanofi Chimie Smurfit Rol Pin Pardies Chromage Pyrénées Toyal Europe PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine Archimica Soleal ALS Misson Seretram Bon Encontre Bordères et Lamensan Placoplatre Labatut Hendaye Bonnet Neve Maïsadour TEMBEC Tartas Chimirec d'Argelos Pouillon Soleal Agriva Tarnos Turbomeca ADA ONYX Aquitaine Galvalandes Haut-Mauco Tartas Gascogne Laminates Labenne Boé Sarbazan MLPC EGGER ROL SOGAD Rotogaronne Rion-des-Landes DRT SIAVV Estillac Biolandes Pin Decor Jurancon Fromagerie des Chaumes Sauveterre-la-Lémance Chaux du Périgord Fumel Fumel Villeneuve-sur-Lot Smictom Dumona France SA Le Sen Castets SMAV CET Le Passage Intertam Darbo SAS Montflanquin Nicole St Michel de Castelnau Sauméjan Morcenx DRT Cuzom Mec d'Aquitaine Creuset Sapso Emballages Pinguin Aquitaine SAS Bruyères & Fils Parquets Marty Marmande Bernos Beaulac Ychoux Vieile-St-Girons St-Front-sur-Lémance LOT-ETGARONNE Imerys GIRONDE Linxe Belvès Gascogne Wood Products Polyrey Gironde-s/Dropt Terralys Smurfit Cogestar Compagnie Cogénération Dordogne Ahlstrom LabelPack SAS Couze-et-St-Front L'electrolyse Prodec Metal Cestas CEDE Biganos Terrasson Chaux du Périgord Lalinde Bergerac NC Eurenco Manuco Berkem Latresne Canéjan SITA Bergerac Gardonne OI Manufacturing R&R Ice Cream Milhac d'Auberoche SMD3 Corenso France Vayres Bordeaux Mérignac Traitement de surface Moulin neuf SMICVAL St Médard en Jalles Perigord Energies Condat SAS Chaux de St Astier Soval Chimie Le Lardin-St-Lazare St Astier Lapouyade Candia Pau Aeroprotec Le régime d’enregistrement en bref La loi n° 2009-179 du 17 février 2009 pour l’accélération des programmes de construction et d’investissement public et privé a habilité le Gouvernement par son article 37 à créer par la voie de l’ordonnance un régime d’autorisation simplifiée : le régime d’enregistrement. Cette ordonnance a été présentée au Conseil des ministres du 10 juin 2009. La genèse de la réforme Depuis plusieurs années, la procédure d’autorisation est apparue trop lourde par rapport à ce qui est réellement nécessaire et ce qui est pratiqué dans les autres pays européens pour des installations présentant des risques ou des inconvénients importants mais pour lesquelles les mesures techniques pour prévenir ces inconvénients sont bien connues. De ce constat et de la volonté de maintenir un haut niveau de protection de l’environnement est née l’idée de créer un régime intermédiaire entre l’autorisation (procédure complète justifiée pour des établissements d’une certaine taille) et la déclaration (procédure très simple et sans possibilité d’opposition de la part de l’Etat). Ce régime doit permettre d’optimiser les moyens financiers et humains des entreprises et de l’administration pour garantir le même haut niveau de protection de l’environnement. Les grands principes de la réforme • Capacité d’opposition Le régime est bien un régime d’autorisation préalable par le préfet. La procédure prévoit donc la constitution d’un dossier, son instruction et la délivrance d’un arrêté d’enregistrement ou le basculement en régime d’autorisation. • Des prescriptions standardisées Le régime est basé sur l’existence préalable de prescriptions générales nationales permettant de garantir la maîtrise de l’impact sur l’environnement des installations. Ces prescriptions permettront à l’exploitant de connaître, a priori, les contraintes environnementales liées à ses installations et de les intégrer dès la conception. • Une consultation du public rénovée et simplifiée La consultation du public sera assurée par la mise à disposition en mairie du dossier et d’un registre permettant le recueil des remarques. L’information sur cette consultation sera faite par les moyens habituels (affichage, etc ..) et par Internet. • Une souplesse d’adaptation à des contextes locaux sensibles Le régime d’enregistrement prévoit que la demande peut être instruite comme une autorisation (étude d’impact, étude des dangers, consultations des services, enquête publique) lorsque le contexte local le justifie en particulier en zone sensible. • La justification de la conformité Pièce maîtresse du dossier elle est également la grande nouveauté de ce régime. La justification de conformité conduira l’exploitant à justifier les moyens (techniques, procéduraux, de surveillance,…) qu’il va mettre en place pour garantir le respect des obligations définies non seulement par les prescriptions générales mais également par les plans et programmes qui impactent son installation (PPA, PRQA, Zone naturelle, etc.). Cette justification sera analysée par l’inspection des installations classées préalablement à la délivrance de l’enregistrement par le préfet. • Des délais plus courts Sauf nécessité de reclassement en procédure d’autorisation, l’instruction du dossier d’enregistrement sera de 4 à 5 mois, alors que le délai est de l’ordre de l’année pour une autorisation. • Les délais de mise en place La signature de l’ordonnance est la première étape de la mise en place de cette réforme largement concertée avec les parties prenantes. Cette consultation va se poursuivre par le décret d’application (ou décret de procédure) puis par des arrêtés de prescriptions générales et la modification de la nomenclature installations classées. Les premiers secteurs pourraient être couverts début 2010. Les champs d’application Seront visées de manière privilégiée par le régime d’enregistrement des catégories d’installations qui répondent aux critères suivants : - Installations aujourd’hui soumises à autorisation ; - Installations non soumises à la directive 2008/1/CE du 15 janvier 2008 relative à la prévention et à la réduction intégrées de la pollution, ou soumises à une obligation d’évaluation environnementale systématique au titre de l’annexe I de la directive 85/337/CEE du 27 juin 1985 concernant l’évaluation des incidences de certains projets publics et privés sur l’environnement ; - Secteurs d’activités ou technologies dont les enjeux environnementaux et les risques sont aujourd’hui bien connus et peuvent ainsi être efficacement réglementés par des prescriptions définies au niveau national, sans qu’il soit nécessaire dans la plupart des cas, de réaliser une étude d’impact ou une étude de danger ; - Installations dont les risques sont largement reconnus comme suffisamment maîtrisés pour ne pas nécessiter, de manière générale, une concertation locale approfondie. Environ 40% installations autorisées chaque année répondraient à ces critères. Une première phase de mise en œuvre de la réforme pourrait en traiter la moitié. Un retour d’expérience sera nécessaire avant d’envisager une seconde phase. 9 ENJEUX ET CADRE REGLEMENTAIRE Le schéma départemental prend en compte : • l’intérêt économique national, • les ressources, • les besoins en matériaux du département et des départements voisins, • la protection des paysages, des sites et des milieux naturels sensibles, • la nécessité d’une gestion équilibrée dans l’espace, tout en favorisant une utilisation économe des matières premières. L’exploitation des carrières exerce des pressions importantes sur l’environnement. Au rang des inconvénients potentiels de l’exploitation de carrières on peut citer les transports, la modification immédiate et à long terme de la circulation des eaux souterraines et de surface, les risques d’effondrement, le bruit, les vibrations et tirs d’explosifs, les émissions de poussières et la destruction d’espaces naturels ayant un intérêt écologique. Les réaménagements en fin d’exploitation permettent de limiter et de réduire ces impacts négatifs. EN AQUITAINE Les carrières occupent une place particulière dans le contrôle des installations classées du fait de leur nombre et des problèmes spécifiques d’environnement qu’elles posent. Depuis la promulgation de la loi du 4 janvier 1993 et la publication des décrets du 9 juin 1994, les carrières quelles que soient leurs tailles, sont soumises à la législation relative aux Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE). L’épuisement progressif des gisements actuels ainsi que les exigences croissantes de notre société en matière de protection de l’environnement et de limitations des nuisances rendent l’ouverture de nouvelles carrières de plus en plus difficile. Dans les départements à fort besoin en matériaux et où les conflits d’usage du sol sont nombreux, cette situation peut conduire à des tensions sur le marché des matériaux de carrières. C’est le cas du département de la Gironde. Des structures telles qu’un observatoire des matériaux contribuent à atténuer ces tensions en dessinant des orientations pour une meilleure utilisation des matériaux (matériaux de substitution tels que mâchefers, déchets de démolition et recherche d’une meilleure adéquation de la qualité des matériaux avec l’usage qui en est fait), notamment par les grands donneurs d’ordre et la recherche de ressources de substitution (granulats marins). La mission de la DRIRE en matière de carrières consiste à veiller au respect de l’environnement par les exploitants de carrières à travers la réglementation sur les ICPE. La DRIRE a par ailleurs pour mission de favoriser une bonne gestion des ressources minérales et de vérifier les conditions de travail (inspection du travail et en particulier application du RGIE, le Règlement Général des Industries Extractives). Chaque projet, qu’il concerne un site nouveau, un renouvellement ou une extension est soumise à la procédure d’autorisation avec enquête publique et consultation des services administratifs et des conseils municipaux. Les autorisations de carrières sont à durée limitée. A l’échéance de l’autorisation, toute carrière doit faire l’objet d’un réaménagement du site par l’exploitant : les conditions en sont définies dès l’autorisation ou par arrêté préfectoral complémentaire si elles sont modifiées en cours d’exploitation. L’autorisation d’exploitation sur de nouveaux sites devient de plus en plus difficile à obtenir du fait des contraintes environnementales et de l’épuisement des gisements. Il est probable que le déficit en matériaux, notamment sur la Gironde, ira en s’accentuant dans la perspective de la réalisation des grandes infrastructures de transport autoroutières ou ferroviaires envisagées en Aquitaine. Au 1er janvier 2009 , le nombre de carrières en fonctionnement s’élevait à 372 et une vingtaine de procédures d’abandon restait à mener dans l’année. L’article L515-3 du code de l’environnement institue le schéma départemental des carrières. Celui-ci doit être élaboré par la commission départementale de la Nature, des Paysages et des Sites (anciennement commission départementale des carrières). Dès lors qu’un schéma est approuvé, les autorisations d’exploitation des carrières ne peuvent être délivrées que si elles sont compatibles avec les orientations retenues dans le schéma. PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine Carrière de Pouillon (40) Le décret du 14 juin 1994 relatif à la législation sur les installations classées fait obligation de constituer des garanties financières. L’objectif de ces garanties financières pour les carrières est d’assurer la remise en état en cas de défaillance de l’exploitant. Toute nouvelle autorisation ou extension est subordonnée à la constitution de ces garanties qui sont généralisées à l’ensemble des carrières autorisées depuis le 14 juin 1999. Carrière de Bourg des Maisons (24) Nombre de carrières au 1er janvier 2009 En activité En cours d’abandon Total 105 9 114 Gironde 92 3 95 Landes 51 3 54 Lot-et-Garonne 54 1 55 Pyrénées-Atlantiques 49 5 54 351 21 372 Dordogne Total Toutes les carrières en activité disposent aujourd’hui des garanties financières requises par la réglementation afin de palier notamment à d’éventuelles insuffisances en matière de remise en état. Etat des schémas départementaux des carrières Dordogne Date arrêté préfectoral Gironde Landes 29 sept. 1999 31 mars 2003 18 mars 2003 Lot-et-Garonne Pyrénées Atlantiques 29 juin 2006 12 avril 2003 Le schéma départemental des carrières est approuvé par arrêté préfectoral. En application de l’article 6 du décret n° 94603 du 11 juillet 1994, un tel schéma doit être révisé dans un délai maximal de 10 ans à compter de son approbation (la révision du schéma des carrières de la Dordogne est ainsi programmé en 2010). Production de matériaux de carrières en Aquitaine (tonnes - année 2008) Pour l'agriculture Bétons et Mortiers Pierre Blocs et Dalles Produits de viabilité Usages Divers Total Département 1 455 462 Pour l'industrie 726 587 24 - 107 109 6 739 484 109 462 957 210 9 138 599 33 2 562 3 101 762 780 411 2 900 491 873 1 000 394 5 379 902 40 13 940 1 593 502 156 800 2 653 925 229 - 829 4 647 996 - 47 98 700 2 243 159 482 087 4 800 1 099 719 170 500 4 098 965 64 107 107 141 722 1 514 644 4 618 345 486 133 503 869 7 371 820 Aquitaine 222 309 8 535 607 3 660 529 4 733 154 11 471 134 2 014 549 30 637 282 En 2008, 136 visites d’inspection de carrières ont été effectuées pour vérifier à la fois le respect de la réglementation des installations classées et le respect du règlement général des industries extractives. La mise en œuvre d’un programme pluriannuel d’inspections permet de contrôler la totalité des carrières tous les 5ans au moins. Augmentation des accidents de travail L’année 2008 a été marquée par deux accidents graves du travail en carrière ayant conduit à des arrêts de travail supérieurs à plus de 60 jours. Ces accidents concernent des salariés des entreprises ; celles-ci n’ont pas fait l’objet de sanctions administratives ou judiciaires car il s’agit de fautes personnelles de leurs employés. 11 LE CADRE REGLEMENTAIRE Les mines et activités assimilées (dont les stockages souterrains depuis le 3 juillet 2003) sont principalement réglementées par : • le code minier (dont la version en vigueur a été instituée par la loi 70-1 du 2 janvier 1970), • le décret 2006-648 du 2 juin 2006 relatif aux « Titres miniers », • le décret 2006-649 du 2 juin 2006 relatif aux « Travaux » et par voie de conséquence à l’exercice de la Police des Mines et des Carrières, • le règlement général des industries extractives (RGIE) applicable par le décret 80-331 du 7 mai 1980 et organisé en 20 titres spécifiques (EE, RG,FOR, EL...). D’autres textes plus spécialisés complètent ce dispositif, en particulier : • la loi 68-1181 du 30 décembre 1968 relative à l’exploration et l’exploitation en mer du Plateau continental avec les décrets 71-360 /361 et 362 du 6 mai 1971, • le décret 2006-798 du 6 juillet 2006 relatif à la production, à la recherche et à l’exploitation des substances minérales ou fossiles contenues dans les fonds marins du domaine public et du plateau continental métropolitains, • le décret 78-498 du 28 mars 1998 relatif à la géothermie. LES ENJEUX L’ ensemble réglementaire décrit ci-dessus a pour but d’assurer une double mission assurée par la DRIRE : • garantir la sécurité du personnel, la sécurité publique et la protection de l’environnement, • vérifier l’optimisation de l’exploitation et la préservation des ressources. La DRIRE a également la charge de contrôler, les explosifs pour les mines et les carrières. La DRIRE assure le suivi des activités de service public du BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières) dans la région. Dans le cadre de la mutualisation des compétences, la DRIRE Aquitaine conduit pour le compte de la DRIRE Midi-Pyrénées l’instruction des titres miniers d’hydrocarbures (en contrepartie celle-ci contrôle les barrages hydroélectriques d’Aquitaine). Le Pôle National Offshore Forages installé en DRIRE AQUITAINE assure enfin : • pour tous les territoires français et l’Outre-Mer, le suivi des travaux offshore, PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine • pour les DRIRE, qui le souhaitent, un appui technique et réglementaire en matière de forage à terre, • l’instruction des titres d’hydrocarbures dans les territoires qui ne disposent pas d’une DRIRE (terres australes et antarctiques françaises (TAAF) par exemple). EN AQUITAINE Les titres de recherches et d’exploitation d’hydrocarbures liquides et gazeux Le nombre de demandes de titres miniers (concessions, permis exclusifs de recherches) est étroitement lié à la conjoncture pétrolière. C’est ainsi que l’on comptabilise en 2008, 6 demandes de titres miniers (contre 13 en 2004 et 25 en 2006). En outre en 2008 ont été octroyés 3 permis de recherches Migration du pétrole Indice de surface Couverture e ertur Couv r he voi Roc réser mère he Roc Migration primaire Migration secondaire La production d’ Hydrocarbures liquides et gazeux La production gazière issue majoritairement des champs de Lacq Meillon dans le sud Aquitaine a été de 1,398 milliard de m3 (contre 1,789 milliard m3 en 2006 et 2,067 milliards en 2004 en 2004). La production de pétrole brut quant à elle principalement issue des champs nord aquitains de Mimizan, Cazaux, Arcachon, Parentis a été de 371000 tonnes en 2008 (contre 460 000 tonnes en 2006 et 496 000 tonnes en 2004). Dans un contexte d’épuisement de l’ensemble des gisements aquitains exploités, les principaux enjeux résident dans la problématique de bouchage des puits, en matière de sécurité et de protection de la ressource en eau avec la mise en œuvre de techniques de bouchages permettant d’éviter la communication entre niveaux aquifères. En milliards de barils/an 40 Taux de récupération Objectifs profonds Bassins peu explorés Bruts lourds 30 20 10 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020 2030 2040 0 2050 Source : Prix élevés du pétrole, de nouvelles opportunités pour les technologies énergétiques et environnementales, Ecole du pétrole et des moteurs, IFP Evolution des réserves Le sel Trois sites sont encore en activité, l’un à Saint- Pandelon dans les Landes, le deuxième à Urcuit et le troisième à Salies de Béarn dans les Pyrénées-Atlantiques. L’exploitation des gisements est conduite par dissolution du sel contenu dans le sous-sol. La production annuelle de sel dans la région Aquitaine est de 160 000 tonnes dont 110 000 tonnes commercialisables de bonne qualité. L’enjeu principal du contrôle de ces exploitations reste la maîtrise de la stabilité des terrains de surface. La géothermie 25 sites géothermiques sont exploités dans les Landes et en Gironde et leur usage reste essentiellement destiné au chauffage urbain. Depuis 2003, La DRIRE a engagé une démarche visant à mieux exploiter l’eau pompée pour ses calories, soit en la réinjectant dans son horizon (forage en doublet), soit en valorisant les quantités extraites. L’après-mines L’introduction depuis 1999 dans le Code Minier de nouvelles obligations relatives à l’abandon de mines anciennement exploitées implique pour la DRIRE l’examen de dossiers relatifs aux anciennes exploitations de sel, de dossiers concernant des mines de lignite, des fins de travaux relatifs aux hydrocarbures et des mines métalliques. La circulaire 10257 du MEEDDAT du 27 mai 2008 précise les modalités administratives des arrêts de travaux tels que cités par les articles 43 à 50 du décret 2006-649 du 2 juin 2006 pour l’application des articles 91 à 93 du Code Minier. De même la sécurité dans le temps du bouchage des puits d’hydrocarbures fait l’objet d’une attention accrue notamment pour les puits de gaz dont les débits de fuite doivent être limités et surveillés. Un groupe de travail DRIRE Aquitaine / exploitants pétroliers a été mis en place en 2008 pour déterminer les meilleurs pratiques dans ce domaine Les stockages souterrains Les stockages souterrains de gaz présentent deux enjeux importants au regard de la protection de l’environnement, à savoir : • l’impact sur la ressource en eau, par l’influence possible du stockage sur le niveau et la qualité des nappes ; • les risques (explosion, incendie) présentés en cas de fuites de gaz stocké. Ces stockages souterrains relèvent à présent du Code Minier par la loi du 30 juillet 2003. Ils sont aussi concernés par la directive Seveso et font donc l’objet d’exigences analogues à celles portant sur les installations classées à risques (SGS et PPRT). La région Aquitaine compte un stockage souterrain de gaz en activité : le stockage en aquifère de Lussagnet, exploité par le groupe Total. Ce stockage dispose d’une autorisation pour augmenter sa capacité de 2,4 à 3,5 milliards de m3 par paliers annuels de 100 millions de m3. Ce site est exploité conjointement avec celui d’Izaute situé à une dizaine de kilomètres dans le Gers (3 milliards de m3), L’ensemble de ces deux stockages est contrôlé par la DRIRE Aquitaine. Le stockage en cavité saline de propane liquéfié de CaresseCassaber n’est plus exploité depuis 2002 et fait actuellement l’objet d’un dossier d’abandon en cours d’instruction. Dans le cadre de la réduction des gaz à « effet de serre » le projet de stockage de CO2 de TEPF, voisin de Lacq sera destiné à expérimenter les conditions de captage, transport et stockage du CO2 en structures géologiques profondes. Stockage CO2 L’enjeu principal concernant les mines de sel reste la garantie de stabilité à long terme. Au-delà de cas spécifiques, comme la place des Salines à Dax, objet d’effondrements au cours du siècle dernier, l’existence d’exploitation abandonnées, depuis parfois plus d’un siècle, nécessite des recherches importantes de la part des concessionnaires pour mieux évaluer l’état des sites et les perspectives d’évolution en termes de stabilité. 13 L’offshore aquitain L’Aquitaine dispose de plusieurs permis au large des cotes. La DRIRE Aquitaine reste en appui des autres DRIRE de métropole et d’outre Mer pour le suivi des travaux en mer ainsi que le contrôle des plateformes de forage. LES ExPLOITATIONS SOUMISES AU cODE MINIER Plateforme de nuit Exploitations de pétrole et de gaz en Aquitaine Gisement de pétrole brut Gisement abandonné Gisement de gaz naturel Canalisation de pétrole brut Canalisation de gaz naturel Usine de traitement de gaz Stockage de gaz naturel Titre d'exploitation Demande de concession PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine L ORGANISATION DU CONTROLE L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), Autorité administrative indépendante créée par la loi n° 2006-686 du 13 juin 2006 relative à la transparence et à la sécurité en matière nucléaire, est chargée du contrôle de la sûreté nucléaire et de la radioprotection, ainsi que de l’information du public dans ces domaines. A l’image d’autres Autorités administratives indépendantes en France ou d’organismes chargés du contrôle de la sûreté nucléaire et de la radioprotection à l’étranger, l’ASN dispose d’un collège de commissaires qui conduit la réflexion en matière de contrôle dans le domaine de la sûreté nucléaire et de la radioprotection, définit la politique générale de l’ASN et prend les décisions majeures. Le collège s’appuie sur les services centraux de l’ASN ainsi que sur 11 divisions territoriales implantées en région. En 2008, l’ASN a mené 26 inspections sur la centrale du Blayais, dont 7 inopinées et 1 réactive à la suite d’un incident, sur des thèmes variés concernant la sûreté des installations, la radioprotection des intervenants internes et prestataires externes et la protection de l’environnement. 22 événements significatifs pour la sûreté ont été déclarés par EDF en 2007, dont 2 classés au niveau 1 de l’échelle internationale de gravité des événements nucléaires INES. 11 événements ont également été déclarés au titre de la radioprotection et 6 au titre de l’environnement. Contrôle du nucléaire de proximité Depuis 2002, l’ASN est chargée du contrôle de la radioprotection dans les domaines médical, industriel et de la recherche. L’ASN instruit les demandes d’autorisation d’utilisation d’appareils émettant des rayonnements ionisants. En 2008, 160 autorisations ont été délivrées et 502 appareils ont fait l’objet d’une déclaration. Par ailleurs la division de Bordeaux a réalisé 141 inspections en 2008, dont 82 en Aquitaine, portant principalement sur le domaine médical et notamment la radiothérapie. Centrale nucléaire du Blayais (33) La division de Bordeaux de l’ASN est en charge du contrôle de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en Aquitaine, Midi-Pyrénées et Poitou-Charentes. Elle compte 22 agents, dont : • 8 inspecteurs de la sûreté nucléaire, qui ont en charge la surveillance des centrales nucléaires du Blayais (Gironde), de Golfech (Tarn-et-Garonne) et de Civaux (Vienne) ; • 10 inspecteurs de la radioprotection en charge du contrôle de la détention et de l’utilisation des sources de rayonnements ionisants utilisées dans les activités médicales, industrielles et de recherche. La division de Bordeaux assure également l’inspection du travail et le contrôle des équipements sous pression dans les centrales nucléaires. Contrôle de la centrale du Blayais 15 ENVIRONNEMENT Comme toute installation industrielle, les installations nucléaires rejettent dans l’environnement des substances sous forme liquide et gazeuse. L’impact de ces rejets d’effluents sur l’environnement et la santé est strictement limité et contrôlé. Les prélèvements d’eau et les rejets de la centrale nucléaire du Blayais sont réglementés par l’arrêté interministériel du 18 septembre 2003. L’exploitant s’assure du respect des limites réglementaires par des analyses. Celles-ci sont confrontées aux analyses effectuées par l’appui technique de l’ASN, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) ou par un laboratoire indépendant lors de prélèvements inopinés effectués à l’initiative de l’ASN. Les rejets radioactifs sont en particulier suivis par l’IRSN qui réalise également des mesures dans l’environnement. EDF informe de façon continue l’ASN des mesures et des rejets effectués sur le site du Blayais, permettant ainsi de garantir le respect des limites réglementaires. Chaque année, un bilan complet est réalisé par l’exploitant. Rejets radioactifs L’environnement de la centrale nucléaire du Blayais est surveillé par des détecteurs d’activité dans l’air situés en bordure du site et par des analyses de prélèvements dans la Gironde, dans la nappe phréatique, ainsi que sur des végétaux et du lait produit dans l’environnement de la centrale. L’autorisation de rejets délivrée en 2003 a conduit à réduire les limites de rejets au plus près des performances de l’industriel en distinguant certains éléments (carbone 14, iodes, tritium gazeux) qui étaient jusqu’alors suivis au travers de paramètres globaux. Rejets liquides Comparaison des effluents liquides radioactifs par rapport aux limites annuelles réglementaires (en %) Déchets radioactifs 60 2005 2006 2007 dirigés, après Les50 déchets de haute et moyenne activité sont 2008 désactivation en piscine, vers l’usine de retraitement de la Ha40 gue30 (Manche). Les déchets faiblement actifs, en l’attente de traitement par des installations spécifiques, sont provisoirement 20 stockés sur site sur une aire qui a été construite pour répondre 10 au besoin de sécurité du conditionnement. Il s’agit de boues, 0 Autres 14 Iodes de résines, Tritium de solvants, Carbone d’huiles et de petits déchets faiblement radioéléments contaminés. Rejets gazeux Comparaison des effluents gazeux radioactifs par rapport aux limites annuelles réglementaires (en %) 30 2005 2006 25 2007 2008 20 15 10 5 0 Tritium Rejets liquides Comparaison des effluents liquides radioactifs par rapport aux limites annuelles réglementaires (en %) 2005 60 2006 2007 50 2008 40 30 20 10 0 Tritium Carbone 14 Autres radioéléments Iodes Rejets gazeux Comparaison des effluents gazeux radioactifs par rapport aux limites annuelles réglementaires (en %) 30 2005 2006 25 2007 2008 20 PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 15 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine 10 Carbone 14 Iodes Gaz rares Aérosols + halogènes LES INSTALLATIONS cLASSEES DU SEcTEUR AGRIcOLE LA REPARTITION ENTRE LA DRIRE ET LES DDSV D AQUITAINE La répartition des installations classées entre les différents services d’inspection relève d’une décision du préfet de département. Toutefois, l’organisation de la DRIRE est régionale et les services vétérinaires se sont vus dotés, fin 2002, d’un échelon régional. Dès 2003, une réflexion a été engagée pour répartir de manière harmonisée, entre les départements de la région et entre les services d’inspection, les différentes rubriques de la nomenclature des installations classées : en effet, si l’on se situait alors à Bordeaux, Pau ou Périgueux, l’inspection d’une installation de préparation et de conditionnement de vin pouvait être réalisée par la DDASS, la DRIRE ou la DDSV. Ce travail a abouti en 2004 à une répartition dont la mise en œuvre est en train de s’achever, et qui attribue aux services vétérinaires la totalité des élevages (rubriques 2101 à 2150), ainsi qu’une vingtaine d’autres rubriques relatives à la fabrication d’aliments d’origine animale ou végétale, aux déchets et sousproduits qui en sont issus. Répartition par département du nombre d’ICPE soumises à autorisation, dont l’inspection est attribuée aux DDSV : Département Dordogne Gironde Landes Lot-etGaronne PyrénéesAtlantiques Elevage soumis à autorisation 84 42 112 50 234 Autres ICPE soumises à autorisation 68 134 42 175 42 Soit au total 983 installations classées soumise à autorisation, et contrôlées par les services vétérinaires pour la région. LES AUTRES REGLEMENTATIONS APPLIcABLES Les services vétérinaires sont chargés de mettre en œuvre et de contrôler le respect de l’application de diverses réglementations, qui peuvent concerner les installations classées. • Le « paquet hygiène » concerne les élevages et les industries agroalimentaires, qu’il s’agisse ou non d’installations classées. Il couvre l’ensemble du secteur alimentaire, de l’amont de la production jusqu’à la distribution. Les services vétérinaires sont très largement impliqués dans l’application des différents textes réglementaires qui s’y rattachent. • La réglementation relative aux déchets et sous produits non destinés à l’alimentation humaine, issue du règlement européen 1774/2002, définit des catégories de déchets en fonction du risque qu’ils représentent pour la santé humaine ou animale. Les services vétérinaires sont chargés de son application, y compris lorsque l’installation n’est pas inspectée par leurs services au titre des ICPE. Ce qui est le cas des tanneries, les centres de compostages utilisant des sous-produits d’origine animale, ou de certaines usines d’aliments pour animaux. • Le code rural encadre de manière précise les activités d’élevage, de production de denrées alimentaires animales ou d’origine animale, ainsi que l’équarrissage. Il prévoit notamment la protection des animaux d’élevage contre les mauvais traitements, la prévention et le lutte contre les maladies animales. • La réglementation relative à la faune sauvage captive et aux espèces protégées. Ce sont principalement les services santé et protection animale ou sécurité sanitaire des aliments des directions départementales qui sont concernés par ces réglementations. Les services vétérinaires sont donc amenés à avoir une connaissance technique, réglementaire de tous ces domaines, et leurs diverses intervention leur permettent de mieux appréhender le contexte économique, sociologique ou politique dans lequel ils interviennent. LES ABATTOIRS (RUBRIQUE 2210) Les abattoirs d’animaux de boucherie ou de volailles sont soumis à autorisation lorsque leur production atteint 5 tonnes de carcasses par jour en période de pointe. Ils sont soumis à déclaration lorsque leur production atteint 500 kg de carcasses par jour, sans dépasser 5 tonnes. 17 Les abattoirs de volailles et d’animaux de boucherie en région Aquitaine (en activité en 2008) Département Dordogne Gironde Landes Lot-et-Garonne PyrénéesAtlantiques Abattoirs soumis à autorisation 9 4 16 2 9 Abattoirs soumis à déclaration 19 6 19 5 15 Soit au total : 37 abattoirs soumis à autorisation et 65 soumis à déclaration pour la région. L’abattage de volailles ou d’animaux de boucherie entraîne, sur le même site, la présence d’autres activités susceptibles d’être classées parmi les suivantes : • salage et stockage de peaux, pour les animaux de boucherie autres que les porcs charcutiers, • stockage de déchets animaux, • réfrigération par compression ou refroidissement par dispersion d’eau (tour aéro-réfrigérante), • installations de combustion pour la production d’eau chaude, notamment les équipements d’échaudage des porcs ou des volailles, • transit d’animaux vivants (selon les espèces abattues et selon la capacité de l’abattoir), • préparation ou conservation de produits alimentaires d’origine animale par découpage, cuisson, enfumage, etc..., lorsqu’une activité de découpe ou de transformation des carcasses est annexée à l’abattoir. Répartition géographique Dans les années 1950-60, les abattoirs étaient surtout construits en zone de consommation, à proximité d’un cours d’eau dans lequel de nombreux déchets étaient rejetés. Les propriétaires des abattoirs d’animaux de boucherie étaient majoritairement les communes sur lesquelles ils étaient implantés. La situation s’est depuis inversée : l’organisation du marché (grossistes, négociants) et le coût du transport (environ 6 fois plus élevé pour un animal vivant que pour sa carcasse), ont favorisé une implantation en zone de production. Les propriétaires d’abattoirs sont devenus majoritairement privés, les collectivités locales considérant qu’il ne leur appartient plus de diriger des entreprises industrielles. Les installations de prétraitement et de traitement des effluents se sont généralisées, ainsi que la récupération, le tri et l’élimination des déchets. Les rejets dans le milieu naturel sont désormais accidentels, et peuvent donner lieu à des sanctions administratives ou pénales dissuasives. PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine DEScRIPTION ET MAITRISE DES RISQUES ET IMPAcTS PRINcIPAUx SUR L ENVIRONNEMENT 1 - Impact sur l’eau Consommation : impact sur la ressource en eau potable Les abattoirs sont de très gros consommateurs d’eau potable. La réduction de cette consommation passe par une politique de formation du personnel, de modification du matériel de nettoyage, des équipements, et d’une organisation plus rationnelle de l’activité. Par exemple, la quantité d’eau nécessaire à l’échaudage d’une carcasse de porc varie non seulement en fonction de la technique et de la qualité de l’appareil utilisé, mais également du nombre de carcasses produites par période d’abattage. De même, la quantité d’eau nécessaire au nettoyage et à la désinfection quotidienne d’une chaîne d’abattage donnée est constante, mais l’impact sur le volume nécessaire à la production d’un kg de carcasse sera variable en fonction du volume produit dans la journée. En regroupant l’activité sur un nombre de jours de travail inférieur, l’exploitant peut réduire significativement la consommation d’eau potable. La consommation d’eau ne doit pas dépasser la valeur de 6 litres d’eau par kilogramme de carcasse. De plus afin de protéger le réseau public, l’ouvrage est équipé d’un dispositif de disconnexion et équipé d’un dispositif de mesure totalisateur. Extrait Arrêté du 30 avril 2004 relatif aux prescriptions applicables aux installations soumises à autorisation sous la rubrique 2210 « Abattage d’animaux ». Effluent liquides : risque de pollution du milieu naturel récepteur La charge polluante des effluents liquides rejetés par les abattoirs peut atteindre des concentrations élevées en DCO et DBO5, et avoir des effets notables sur l’environnement. Ces effluents peuvent aussi contenir des micro-organismes pathogènes dont les animaux abattus sont éventuellement porteurs, malgré la surveillance sanitaire dont ils sont l’objet. En Aquitaine, dans la majeure partie des cas, les effluents des abattoirs sont pré-traités sur site et acheminés par le réseau d’assainissement public jusqu’à une station d’épuration communale mixte. Afin de limiter l’impact sur le milieu naturel, la réglementation impose : • la séparation totale des eaux pluviales et des eaux résiduaires industrielles, • la mise à jour régulière du plan des réseaux de l’abattoir, •l’installation au minimum d’un système de dégrillage et, le cas échéant d’un tamisage, dessablage et dégraissage, • des mailles de dégrillage dont la taille n’excède pas 6 mm permettant ainsi de récupérer les particules solides, • l’interdiction de broyer les effluents avant pré-traitement, • des valeurs limites de rejet dans le milieu naturel et dans le réseau d’assainissement, • un volet spécifique dans l’étude d’impact attestant l’aptitude des réseaux à acheminer les effluents et à la station communale de les traiter, • la mise en œuvre d’un programme d’auto-surveillance des rejets. • Les installations sont implantée à au moins 35 mètres des puits et forages. Extrait Arrêté du 30 avril 2004 relatif aux prescriptions applicables aux installations soumises à autorisation sous la rubrique 2210 « Abattage d’animaux ». A noter que la réglementation permet l’épandage des effluents ayant subi préalablement un pré-traitement. 2 - Impact sur l’air : gaz à effet de serre, substances toxiques et nuisances olfactives Le rejet de gaz carbonique par les installations de combustion n’a, pour les abattoirs, qu’un impact restreint, que les exploitants cherchent spontanément à réduire compte tenu du coût de l’énergie. Sauf en cas d’accident tel que la rupture d’une canalisation d’ammoniac, les abattoirs ne rejettent pas de gaz toxiques dans l’atmosphère. L’impact essentiel vient des nuisances olfactives, avec plusieurs origines possibles : le stockage de fumiers ou de lisiers, le stockage des déchets et sous-produits, les dysfonctionnements des installations de réfrigération (fuites d’ammoniac) et des installations de pré traitement, le mauvais entretien des locaux ou des véhicules de transport. Les arrêtés préfectoraux d’autorisation imposent un ensemble de bonnes pratiques qui sont de nature à restreindre ou maîtriser les nuisances olfactives, notamment : • le maintien d’un état de propreté satisfaisant, • l’entretien et la disponibilité permanente des consommables et pièces utiles au bon fonctionnement des installations (pré traitement, station de lavage des véhicules, pompes, etc…), • le stockage des déchets et sous produits à température dirigée, • la couverture des fumières et des fosses à lisier. 3 - Les nuisances sonores Les abattoirs sont des lieux particulièrement bruyants : les systèmes pneumatiques ou mécaniques de manutention, les plates formes élévatrices, les outils nécessaires toutes les étapes de la préparation d’une carcasse (dépouille, fente, émoussage, échaudage, plumaison, etc...), génèrent un niveau sonore supérieur au seuil tolérable sans atteinte à l’acuité auditive. A l’extérieur des bâtiments, le déchargement des animaux vivants (particulièrement les porcs et les volailles), à des heures très tardives ou très matinales, est une source majeure de nuisances sonores. Les rotations des bétaillères et des véhicules de transport sous température dirigée, les compresseurs des installations de réfrigération, les avertisseurs sonores divers, peuvent générer également une ambiance très bruyante. Les techniques permettant de maîtriser les nuisances sonores sont diverses. Certaines peuvent faire l’objet de prescriptions décrites dans l’arrêté préfectoral d’autorisation : mur anti-bruit, insonorisation des compresseurs. D’autres relèvent du fonctionnement, et seront difficile à quantifier ou à imposer : formation du personnel à la manipulation des animaux, au bon usage des avertisseurs sonores, organisation des chargements et déchargements sur des plages horaires mieux adaptées. Les bâtiments et matériels doivent être exploités et équipés de façon que leur fonctionnement ne puisse être à l’origine de vibrations mécaniques susceptibles de compromettre la santé ou la sécurité du voisinage. Comme la majeure partie des installations classées, les abattoirs sont soumis à l’arrêté ministériel du 23 janvier 1997 relatif aux bruits des ICPE. En outre, l’exploitant devra respecter les règles du code du travail pour la protection des salariés exposés au bruit. 4 - Les déchets Comme l’ensemble des installations classées, les abattoirs restent responsables de leurs déchets jusqu’à ce que leur élimination soit achevée. La responsabilité de l’exploitant reste engagée, y compris lorsque le traitement et l’élimination des déchets sont confiés par contrat à un tiers. Les déchets spécifiques des abattoirs sont des sous-produits animaux, dont la gestion et le traitement sont soumis au règlement européen 1774/2002 du 3 octobre 2002. Ces sous-produits sont classés en 3 catégories : • catégorie 1 : déchets haut risque ex : animaux suspects d’une encéphalopathie spongiforme, • catégorie 2 : lisier, résidus de dégrillage, etc..., • catégorie 3 : sous-produits reconnus propres à la consommation humaine mais n’y étant pas destinés : peaux, plumes, sang, cornes etc. 19 Ces déchets et sous-produits doivent être triés puis entreposés dans des locaux spécifiques sous température dirigée. Ils sont collectés par des entreprises d’équarrissage ou de transformation qui les valorisent ou les éliminent en fonction de leur catégorie : • Catégorie 1 : éliminés par incinération ou co-incinération dans une usine agréée • Catégorie 2 : épandus (lisiers), incinérés, compostés (plumes), incorporés dans des engrais organiques (graisses), • Catégorie 3 : transformés (aliments pour animaux domestiques, produits destinés à l’industrie telles que les peaux ou les gélatines ...) ou incinérés. Les boues produites et récupérées dans les dispositifs d’épuration des effluents liquides situés en aval du dégrillage peuvent être épandues suivant un plan d’épandage. A noter que le sang doit être obligatoirement récupéré et ne peut pas être épandu. 5 - Les risques Les risques accidentels tels que les incendies et les explosions doivent être pris en compte dans l’étude d’impact et des mesures classiques de prévention mises en œuvre. Même si la probabilité reste faible, l’actualité nous a rappelé, avec l’incendie survenu en 1997 à l’abattoir de Bordeaux et en 2004 à l’abattoir d’Anglet, que ce risque est bien réel. Les risques sanitaires concernent majoritairement le personnel et sont l’objet de mesures de prévention organisées par l’inspection du travail ou les affaires sanitaires et sociales. Ainsi, en présence de réfrigération par dispersion d’eau, l’installation sera soumise aux mesures de surveillance des tours aéroréfrigérantes. En cas de zoonose (maladies communes à l’homme et à l’animal), les services vétérinaires pourront prendre des mesures particulière de maîtrise du risque de contamination, et imposer des procédures de réception des animaux, de nettoyage et de désinfection des locaux de nature à prévenir toute contamination humaine et animale. Toutefois, ces précautions relèvent de l’application du code rural et non du code de l’environnement. Incendie du complexe de la viande de BORDEAUX le 8 janvier 1997 : 50 % du complexe soit 4500 m2 sont ravagés par les flammes, aucune victime n’est à déplorer. Coût de la reconstruction 45 MF PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine Répartition des abattoirs soumis à autorisation THIVIERS NONTRON BOULAZAC DORDOGNE ETAULIERS TERRASSON-LA-VILLEDIE RIBERAC BORDEAUX SAINT-LAURENT-DES-VIGNES SAINT-VINCENT-DE-COSSE BERGERAC GIRONDE BAZAS VILLENEUVE-SUR-LOT TONNEINS LANDES LOT-ET-GARONNE SARBAZAN ST-SEVER LOSSE MONT-DE-MARSAN GIBRET MONTAUT MUGRON GBV PONTONX-SUR-ADOUR CLERMONT LAHONTAN veaux HAGETMAU DAX petits ruminants porcins ST JEAN DE LUZ divers PYRENEES-ATLANTIQUES CARRERE divers volailles MAULEON SOULE ANGLET canards OLORON STE MARIE gallinacés LONS ST JEAN PIED DE PORT LOUVIE SOUBIRON (en tonnes) + de 20000 de 10000 à 19999 de 5000 à 9999 de 3500 à 4999 de 1000 à 3499 - de 1000 21 Partie 2 ENJEU ET CADRE REGLEMENTAIRE La catastrophe survenue le 21 septembre 2001 dans l’usine Grande Paroisse (AZF) de Toulouse a rappelé brutalement à chacun les enjeux de la prévention des risques industriels. De précédents accidents industriels, dont celui ayant eu lieu en 1976 dans la ville de Seveso (Italie), avaient déjà conduit la France à engager la même année une politique de gestion des risques à travers la législation sur les installations classées. En 1982, les états membres de l’Union Européenne ont décidé d’adopter des règles communes sur la prévention des accidents majeurs. Cette directive dite « Seveso I » a été ensuite remplacée et complétée par la directive « Seveso II » du 9 décembre 1996, qui porte précisément sur la maîtrise des dangers liés aux accidents majeurs impliquant des substances dangereuses. Par ailleurs la loi du 30 juillet 2003, relative à la prévention des risques technologiques et naturels et à la réparation des dommages, prévoit notamment : • La mise en place des PPRT* (Plans de Prévention des Risques Technologiques) qui permettent de réglementer l’occupation et l’usage des sols autour des établissements AS (autorisation avec servitudes) en définissant les zones où en fonction de l’importance des risques présentés pourront être prononcés l’expropriation, le droit de délaissement ou le droit de préemption. • La création de Comités Locaux d’Information et de Concertation (CLIC) afin de favoriser la concertation autour des sites dits Seveso AS. • Une meilleure information et consultation des salariés des entreprises concernées (y compris les sous-traitants). • Des mesures pour l’indemnisation des victimes des catastrophes. • Une information des acquéreurs et locataires de biens immobiliers situés dans des zones couvertes par des plans de prévention de risques naturels ou technologiques. Ainsi la prévention des risques industriels accidentels s’articule aujourd’hui autour de quatre axes complémentaires et indissociables : • La prévention et la réduction des aléas à la source, notamment par capitalisation du retour d’expérience, confrontation aux meilleurs techniques disponibles et réexamen périodique des EDD ; • La limitation des effets par des moyens de protection ; • La maîtrise de l’urbanisation autour des sites (servitudes d’utilité publique et PPRT) ; • La concertation et la participation des salariés et des riverains à la culture de sécurité autour des sites. Défense en profondeur pour assurer la sécurité des personnes et de l’environnement PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine Ces principes, à l’exclusion des PPRT, valent pour l’ensemble des installations classées, avec une approche centrée sur la prévention et proportionnée aux risques présentés. Les mesures de modernisation et de renforcement de l’inspection des installations classées, entreprises avant la catastrophe de Toulouse et accélérées par la suite, ont conduit à la création, au sein des Directions Régionales de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement ayant en charge des établissements classés Seveso, de « cellules ou pôles risques ». Ainsi environ 130 inspecteurs travaillent aujourd’hui en France dans ces structures spécialisées dont 9 en Aquitaine. Si l’accent est mis sur les installations les plus importantes à travers la transposition de la directive Seveso et la loi du 30 juillet 2003, beaucoup d’autres installations créent des risques et demandent un suivi particulier ; c’est notamment le cas des silos de stockages de produits pouvant générer des explosions de poussières, des installations qui stockent et utilisent de l’ammoniac ou des gaz inflammables liquéfiés en quantité inférieure au critère de classement Seveso, des installations pyrotechniques. Le cas général L’évaluation du risque généré pour l’environnement et les populations en situation anormale (incident, accident) est une obligation pour toute installation classée soumise à autorisation. Elle se traduit par l’obligation, pour toute demande d’autorisation d’exploiter, de réalisation d’une étude de dangers. L’arrêté du 29 septembre 2005 impose désormais l’évaluation et la prise en compte de la probabilité d’occurrence, de la cinétique, de l’intensité des effets et de la gravité des conséquences des accidents potentiels dans les études de dangers de toute installation classée soumise à autorisation. L’étude de dangers, réalisée sous la responsabilité de l’exploitant et contrôlée par l’inspection des installations classées, est ainsi devenue l’élément clé pour la prévention des risques industriels accidentels. C’est de son contenu, fondé notamment sur une analyse des risques portant sur l’ensemble des scénarios pouvant conduire à des phénomènes dangereux, que découlent : • les « barrières de sécurité » c’est à dire les mesures techniques (équipements, automatismes...) et organisationnelles (formation, consignes...) que doit mettre en œuvre l’exploitant pour réduire les risques à la source. Elles comportent des éléments de prévention, qui visent à réduire la probabilité (renforcement de la détection d’incident par exemple) ou l’importance du potentiel de danger (réduction du volume de produits dangereux stockés) et des mesures de protection pour limiter les effets (un rideau d’eau réduisant la propagation d’un nuage toxique par exemple). • la détermination des accidents potentiels susceptibles d’affecter les personnes. A partir de ces éléments le rôle de l’administration est d’apprécier la démarche de maîtrise des risques menée par l’exploitant afin que « le projet permette d’atteindre, dans des conditions économiques acceptables, un niveau de risque aussi bas que possible, compte tenu de l’état des connaissances et des prati- ques et de la vulnérabilité de l’environnement » (extrait de l’article 3 du décret du 21 septembre 1977). Les établissements à hauts risques Pour les installations à hauts risques (dites Seveso), ces dispositions sont renforcées par l’arrêté du 10 mai 2000, modifié par un arrêté du 29 septembre 2005, notamment en ce qui concerne le contenu des études de dangers. Dans le cas des établissements classés « Seveso AS », l’étude de dangers couvre dorénavant l’ensemble des installations de l’établissement, y compris les équipements connexes (utilités...). Elle est réalisée ou mise à jour par l’industriel tous les 5 ans sous le contrôle de l’inspection des installations classées qui peut exiger son examen par un tiers-expert. Les établissements classés « Seveso Bas » devront eux aussi fournir avant octobre 2010 une étude de dangers conforme aux dernières dispositions. Pour les établissements existants, l’instruction des EDD est sanctionnée par des arrêtés préfectoraux complémentaires qui ont vocation à inscrire dans le référentiel réglementaire de chaque établissement les mesures de maîtrise des risques ainsi identifiés. Pour les établissements AS s’ajoute, aux mesures de prévention et de protection déjà décrites, une démarche de prévision qui vise à préparer, de façon à accroître leur efficacité, les dispositifs de secours en cas d’accident. Elle comprend : • le POI (Plan d’Opération Interne) réalisé par l’exploitant qui prévoit l’organisation de la lutte contre le sinistre au sein de son site industriel. Ce plan est mis en œuvre sous l’autorité du responsable du site qui active les moyens d’intervention internes et, souvent, fait appel aux services de secours externes. • le PPI (Plan Particulier d’Intervention) réalisé par les services du Préfet. Il est déclenché lorsque l’accident risque d’avoir des conséquences à l’extérieur du site, par le Préfet qui coordonne alors l’ensemble des secours. • l’information préventive des populations riveraines : les dispositions de sécurité prévues ne sont pleinement efficaces qu’à la condition que tous les tiers intéressés connaissent mieux les installations et les risques qu’elles présentent, sachent reconnaître le signal d’une éventuelle alerte et connaissent les consignes à suivre en cas d’accident. Enfin la Directive « Seveso II » impose deux dispositions supplémentaires majeures : • L’obligation pour les exploitants d’établissement AS de mettre en place une organisation pour prévenir les risques majeurs (Système de Gestion de la Sécurité) ; • L’obligation faite aux états membres de l’Union Européenne de mettre en place un système d’inspection renforcée et de procéder à une inspection annuelle de chaque établissement. 23 EN AQUITAINE Le dernier recensement des établissements qui entrent dans le champ de la directive Seveso II et de sa dernière transposition par le décret n° 2005-989 du 10 août 2005 modifiant la nomenclature des installations classées, fait état de 49 établissements soumis aux exigences les plus fortes de la réglementation (classement AS, autorisation avec servitudes, dans la nomenclature des installations classées) et de 32 établissements soumis à des contraintes moindres (« SEVESO seuils bas ») (cf. carte des établissements classés AS). Sur le plan géographique, 2 départements, la Gironde et les Pyrénées Atlantiques (15 chacun), devancent largement les 3 autres où le nombre d’établissement AS est de 7 (Landes) de 6 (Lot et Garonne) et 5 (Dordogne). Cela s’explique notamment par la présence de deux zones où l’on trouve une importante concentration d’installations ; d’une part la presqu’île d’Ambès avec 12 établissements (stockages pétroliers, chimie) et d’autre part la zone de Lacq qui de Mont à Pardies regroupe 14 usines principalement dans le secteur de la chimie. Il convient également de souligner la part importante en Aquitaine des établissements du secteur de la pyrotechnie qu’il s’agisse des plate - formes de Bergerac (24) ou St Médard en Jalles (33) dédiées à des implantations industrielles du groupe SNPE ou de plusieurs établissements dans le domaine des artifices de divertissement. A ce jour, la DRIRE a reçu des études de dangers pour la totalité des établissements AS de la région . L’examen des études de dangers et leur traduction en mesures de sécurité réglementaire est une démarche lourde comportant plusieurs phases et peut s’étaler sur une période de plusieurs années. La DRIRE a réalisé un premier examen pour tous les établissements AS et des mesures concrètes de réduction des risques ont été prescrites depuis 2006 par arrêtés préfectoraux complémentaires. En ce qui concerne la problématique de l’urbanisation vis-à-vis des risques industriels, il est à noter la présence, autour de 33 établissements de la région, de zones où des restrictions d’urbanisme sont effectives. Cependant elles sont souvent à réactualiser au regard des dernières études de dangers. Cela se fait dans le cadre de l’élaboration des PPRT dont l’élaboration est désormais bien engagée : 15 PPRT sont prescrits sur les 26 prévus en Aquitaine et 3 approuvés (voir encadré page 27). Préalablement au lancement officiel des PPRT un important travail est réalisé par les exploitants et la DRIRE sur l’aléa (voir vocabulaire). Des compléments aux études de dangers ont été demandés pour mieux caractériser les risques autour des établissements AS afin d’ identifier les ultimes mesures de réduction du risque à la source avant de mettre en œuvre, si besoin, des dispositions plus lourdes comme l’expropriation des habitations trop exposées. PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine La constitution des PPI est une priorité pour les services chargés de la Protection Civile sous l’autorité des préfets de départements. La DRIRE a informé les services préfectoraux sur les phénomènes dangereux à prendre en compte, qui ont été tirés de l’examen des études de dangers pour les établissements de la région. Enfin, la DRIRE participe aux réunions des 18 CLIC et des 3 SPPPI (de la Presqu’île d’Ambès, de la zone de Lacq et de l’estuaire de l’Adour), qui contribuent de manière significative à la concertation locale autour de ces plates-formes industrielles. Le site internet www.risques.aquitaine.gouv.fr ouvert début 2009 contribue également à l’information des populations et personnes concernées et plus particulièrement à celles participant aux CLIC ou associées à l’élaboration des PPRT. Parallèlement aux missions d’instruction et d’information, l’inspection des installations classées a mis en œuvre depuis 2002 un programme pluriannuel d’inspection des établissements Seveso. Chacun de ces établissements a été inspecté annuellement sur son système de gestion de la sécurité (SGS) dont les dispositions doivent répondre à l’annexe III de l’arrêté ministériel du 10 mai 2000. En décembre 2009, tous les établissements AS auront ainsi été inspectés de six à huit fois à ce titre. Les deux premières campagnes (2002 et 2003) avaient permis de vérifier la mise en place des SGS, depuis les inspections ont eu pour objet de s’assurer des conditions réelles d’application sur les thématiques suivantes : • 2004 : Chaîne technique de sécurité (conception, entretien, tests, modification...) • 2005 : Opération comprenant des interventions humaine (procédures, formation, habilitation, exercices...) • 2006 : Recours à la sous-traitance • 2007 : Retour d’expérience • 2008 et 2009 : conception, tests et maintenance des MMR (mesures de maîtrise des risques) Pour accomplir ses missions, la DRIRE Aquitaine a été renforcée et aujourd’hui 9 inspecteurs des installations classées constituent au siège de Bordeaux le Pôle Risques Accidentels et au total 25 inspecteurs participent au programme d’inspection des établissements SEVESO dont 8 sont exclusivement en charge du contrôle d’établissements classés Seveso. Ce Pôle a désormais une compétence interrégionale dont les modalités de soutien au bénéfice de la DRIRE Poitou-Charentes sont arrêtées depuis avril 2007. Enjeux et perspectives Sur un plan général la situation de certains secteurs industriels (chimie, pyrotechnie...) est marquée par une concurrence internationale croissante et certains plans sociaux ou même fermeture sont en cours (notamment CELANESE à Pardies). Dans ce contexte difficile, qui a parfois pour conséquence une accélération du départ en retraite des collaborateurs expérimentés, une vigilance particulière doit être exercée pour maintenir le nécessaire niveau de sécurité en veillant en particulier à une bonne formation des nouveaux opérateurs et à une maintenance continue (de plus en plus fréquemment sous-traitée) d’équipements souvent vieillissants. En Aquitaine la reconversion engagée du bassin de Lacq va se traduire par l’arrêt programmé de certaines activités, des modifications importantes d’installations et l’arrivée attendue de nouveaux industriels. Cette délicate période de transition générera un important travail administratif et technique avec des enjeux économiques et environnementaux essentiels pour la région. La mise en place des PPRT (voir encadré) est désormais largement engagée (voir tableau de programmation pour l’Aquitaine). Cet exercice mobilise autour des Préfets plusieurs ser- vices de l’Etat et notamment les DDE (Direction Départementale de l’Equipement) qui ont en charge d’évaluer la vulnérabilité de l’environnement autour des sites concernés. Pragmatisme et efficacité guident notre action dans cet exercice difficile où l’équilibre doit être trouvé pour garantir une mise en œuvre efficace tout en ménageant le temps parfois encore nécessaire aux études préalables et à la concertation avec tous les acteurs (en particulier les élus locaux). Enfin et dans la logique du grenelle de l’environnement et de la réorganisation du ministère, une division « sécurité industrielle » de la DREAL Aquitaine permettra une approche plus cohérente de l’ensemble de ces questions qu’elles relèvent des législations sur les ICPE, les canalisations de transport, les équipements sous pression. La prévention des risques industriels accidentels apparaît ainsi de plus en plus comme une mission essentielle de l’Etat dont l’enjeu fondamental est de concilier, en toute transparence, l’absolue nécessité d’assurer la sécurité des personnes avec les exigences du développement économique et de l’aménagement des territoires. L’analyse de risques est au cœur de la prévention et de la gestion des risques Zone d’effets dangereux : Zones d’aléa Maîtrise du risque à la source sur le site Vulnérabilité Maîtrise de l’urbanisation Réduire la vulnérabilité existante Limiter la densité : zones d’isolement Analyse de risques (étude des dangers) Plans de secours - internes : POI - externes : PPI Conception, exploitation, maintenance, organisation, formation Information du public Zones d’actions de sauvegarde 25 DEPOTS D’AMMONIAC AGRICOLE L’utilisation de gaz ammoniac liquéfié en agriculture constitue une spécificité aquitaine. Cette pratique de fertilisation, associée à la culture du maïs, consiste à injecter directement ce gaz dans le sol. La région représente environ 70% des dépôts d’ammoniac agricole français. Les dépôts fonctionnent quelques semaines par an au printemps, pendant la campagne d’épandage. 38 inspections ont été réalisées au cours des années 2008 et 2009. L’ammoniac est un gaz stocké sous pression et sous forme liquide. C’est une substance toxique. 2 inspections ont mis en évidence des écarts importants, et a donné lieu à un arrêté préfectoral de mise en demeure, fixant un délai maximal de 3 mois pour la mise en conformité. Les sites de stockage d’ammoniac à usage agricole de la région situés à proximité d’habitations ont fait l’objet d’une action de renforcement de la sécurité en 2002. Cette action a permis de réduire les zones de dangers, en imposant notamment des dispositifs de sécurité tels que des vannes automatiques associées à des pressostats, qui ferment rapidement les réservoirs dès qu’une fuite apparaît en cours de transvasement. Cependant, il subsiste des zones de dangers autour des sites, qui justifient une action soutenue de contrôle par l’inspection des installations classées. Ces inspections ont donné lieu à un courrier à l’exploitant mentionnant les écarts par rapport aux prescriptions réglementaires et demandant un engagement de mise en conformité. Les écarts constatés ont concerné le respect des distances d’éloignement vis à vis des tiers, les dispositifs de sécurité, le respect des procédures de chargement et déchargement et la réalisation des exercices de secours. Parallèlement aux actions de contrôle, l’inspection informe régulièrement les collectivités accueillant ces dépôts afin qu’elles limitent l’urbanisation dans les zones de dangers. STOCKAGES DE PRODUITS PHYTOSANITAIRES La société MAISADOUR exploite à HAUT-MAUCO (40) un complexe agro-alimentaire qui comporte des silos de céréales, un stockage d’ammoniac agricole, un atelier de traitement de semences, une usine de fabrication d’aliments pour le bétail et un stockage de produits phytosanitaires. Cet établissement est soumis à la directive européenne du 9 décembre 1996 dite SEVESO II, sous le régime dit « seuil Bas ». Le site emploie 300 personnes en période d’activité normale et 500 personnes en période de forte activité Les silos représentaient un enjeu important, notamment en raison de leur nombre et de leur capacité importante, ainsi que du risque d’effet domino sur des installations proches, en particulier sur le stockage d’ammoniac. La capacité du stockage de produits phytosanitaires autorisée est de 480 tonnes, dont 70 tonnes de produits toxiques et 260 tonnes de produits dangereux pour l’environnement. Les zones de dangers générées par le site affectent des voies de circulation et une dizaine d’habitationsNéanmoins, une mise à jour de l’étude des dangers dans le sens de la circulaire ministérielle BRTICP/2007-482/LMA du 26 février 2008 relative à la maîtrise de l’urbanisme autour des stockages de produits agropharmaceutiques réduirait les zones d’effets associées au stockage de produits phytosanitaires. Lors de l’instruction de la demande d’autorisation clôturée par l’arrêté préfectoral du 9 mai 2007, l’inspection des installations classées a réexaminé les conditions d’exploitation du site et pro- PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine posé plusieurs mesures de renforcement de la sécurité, qui ont été intégrées dans l’arrêté préfectoral précité, notamment : • la réalisation d’évents sur les silos en béton fermés non encore équipés, • la mise en place d’une détection incendie dans les lieux d’entreposage de produits combustibles. L’installation de détecteurs incendie a été réalisée en 2008 et 2009 au niveau de l’usine Semences, de l’entrepôt de marchandises combustibles et du dépôt des produits agro-pharmaceutiques (126 k€) La réalisation d’évents permet de protéger toutes les personnes présentes à proximité des silos, en diminuant les effets de surpression (onde de choc) et les projections causés par l’explosion. Les travaux ont été réalisés entre 2007 et 2009 au niveau d’une quinzaine de cellules de stockage (42 k€) et d’une fosse d’élévateurs. La mise en place des évents a permis de mettre fin au risque d’effet Domino sur le dépôt d’ammoniac. Event d’explosion sur filtre à manches Les plans de prévention des risques technologiques (PPRT) La loi n°2003-699 du 30 juillet 2003 relative à la prévention des risques technologiques et naturels et à la réparation des dommages prévoit l’élaboration de plans de prévention des risques technologiques (PPRT). Leur objectif est de résoudre les situations difficiles en matière d’urbanisme héritées du passé et de mieux encadrer l’urbanisation future. Les PPRT concernent les établissements SEVESO à « hauts risques » dits AS (Avec Servitudes). En France, plus de 420 PPRT concernant 670 établissements industriels sont à élaborer. En Aquitaine ce sont 26 PPRT concernant 48 établissements « SEVESO AS » (y compris le stockage souterrain de Lussagnet) qui doivent être institués (cf tableau). Un 49ème est en projet (autorisé mais non construit). Conformément aux objectifs fixés dans le programme stratégique de l’inspection 2008-2012, l’élaboration des Plans de Prévention des Risques Technologiques (PPRT) est une priorité. Elaboration des PPRT Un préalable est de finaliser la démarche de maîtrise des risques des établissements SEVESO concernés afin de proposer les mesures d’amélioration complémentaires adaptées et de caractériser les aléas à retenir en vue de réglementer la maîtrise de l’urbanisation. Au terme de cette action l’inspection propose au préfet la prescription du PPRT et mobilise la direction départementale de l’équipement sur l’identification des enjeux et de leur vulnérabilité aux différents phénomènes redoutés. Un site Internet www.risques.aquitaine.gouv.fr permet de mettre à la disposition du public les documents prévus dans le cadre de la concertation. L’objectif national est d’avoir prescrit fin 2009 la totalité des PPRT. Pour l’Aquitaine la situation est la suivante : Chiffres clés 24 33 40 47 64 Total Observations PPRT 3 6 8 6 3 26 Avec Lussagnet Etablissement concernés 4 15 8 6 15 48 Avec Lussagnet PPRT préscrits au 31/12/09 2 3 4 5 1 15 (dont 6 en 2009) Avec 15 PPRT prescrits (soit 57 % des 26 PPRT à réaliser dans la région), l’Aquitaine se situe légèrement au-dessus de la moyenne nationale (229 PPRT prescrits au 1er décembre 2009). Un premier PPRT (Archimica à Tonneins) a été approuvé le 26 juin 2009 par le préfet du Lot-et-Garonne ; un autre (Polyrey à Banneuil) a été approuvé le 14 septembre 2009 et 1 autre le sera avant la fin 2009. Les CLIC Depuis trois ans la mise en place des CLIC s’est progressivement accélérée. Le tableau annexé permet d’établir la correspondance entre CLIC, PPRT et établissements (un PPRT peut concerner plusieurs établissements voisins et un CLIC peut couvrir plusieurs PPRT). Ce tableau émane également du site Internet http://www.risques. aquitaine.gouv.fr où l’on trouve les arrêtés ayant institués les CLIC et les comptes rendus de réunions. Chiffres clés 24 33 40 47 64 Total CLIC installés 3 4 4 5 2 18 CLIC restants à mettre en place 0 0 1 0 0 1 Observations Pour TIGF La situation peut donc désormais être considérée comme satisfaisante. Il convient désormais de veiller à la tenue d’au moins une réunion par an pour chaque CLIC ce qui appelle un investissement important de l’inspection des installations classées mais aussi des exploitants systématiquement invités à communiquer. Sur le plan qualitatif le dispositif monte clairement en puissance en particulier autour des PPRT. Les situations sont encore assez inégales (notamment quant à l’implication des riverains) mais partout on constate une adhésion des exploitants au principe d’une meilleure concertation . 27 PPRT et CLIC en Aquitaine Pauillac DORDOGNE Ambès - Bayon CCMP EPG SPBA - EDF EKA CHIMIE YARA COBOGAL - DPA Bayon Sainte Hélène SME Ambarès - Bassens St Médard en Jalles Bassens SME Roxel Cerexagri Le Fleix Simorep Foresa DPA Brezac Lalinde Polyrey Bergerac Bergerac NC Eurenco GIRONDE LOT-ET-GARONNE Tonneins Archimica Vielle st Girons Sobegal Rion des landes MLPC DRT De Sangosse Nérac Lesperon Granel Pont du Casse ATPM Bon Encontre Archimica Estillac Gruel Fayer Mont-de-Marsan Castets Frespech SPD DRT Lesgor MLPC Lussagnet TIGF LANDES Mont-Arance, Lacq Tarnos Arkema Mont et Lacq TEPF SOGEBAL Abengoa LBC Mourenx Noguères Arkema Pardies PYRENEESATLANTIQUES Arysta Sogif Yara Accous Toyal Chimex Novasep Lubrizol Approuvé Prescrit A prescire Clic PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine Appréciation de la démarche de maîtrise des risques En 2008, l’action relative au contrôle des Mesures de Maîtrise des Risques sur site a consisté en 2 types d’inspection : • inspection SGS d’une journée en binôme, • inspection technique d’une demi journée en monôme sur site SEVESO. Les 2 types d’inspection on été bâties à partir des canevas d’inspection sur les barrières techniques et organisationnelles établis par le GT Interpôle sur la base des 4 items de l’article 4 de l’arrêté ministériel du 29 septembre 2005 dit PGIC : efficacité, temps de réponse, testabilité et maintenance. Ces inspections sont planifiées suivant l’état d’avancement de l’analyse PPRT sur les sites SEVESO, ce qui permet également de clarifier l’analyse de l’étude de dangers. Le plan type d’inspection est composé des points suivants : • efficacité : conception et dimensionnement, résistance aux contraintes spécifiques, retour d’expérience, activation et désactivation des MMR, tolérance aux anomalies matérielles, indépendance • temps de réponse • testabilité et test réel de la MMR • maintenance, GMAO La différence majeure entre les 2 types d’inspection tient au fait que l’inspection SGS porte davantage sur l’organisation du site et sur la documentation formalisant cette organisation. Les inspections techniques quant à elles ont été préparées uniquement à partir d’une sélection de questions type, d’un canevas. Les deux types d’inspections ont été l’occasion de vérifier la mise en place effective des MMR sur le terrain. Le choix des MMR est fait suivant plusieurs critères tels que : • MMR technique justifiant d’une exclusion d’un phénomène dangereux du PPRT • MMR prévue en ultime recours pour un phénomène dangereux dont l’intensité est importante • MMR ayant fait l’objet de nombreuse discussion avec l’industriel lors de l’examen de son étude de dangers Parmi les 5 inspections techniques, on peut noter le bilan général suivant : • Dans 3 cas sur 5, le test de la MMR n’est pas satisfaisant : l’exploitant prévoit par exemple des tests sur une partie de la MMR uniquement (ex. : une vanne), le test échoue le jour de l’inspection, voire l’exploitant ne prévoit pas de test de ses MMR. • Insuffisance de la maintenance préventive. Les GMAO pourraient être davantage développées, alimentées par les données du constructeur et le retour d’expérience pour rendre plus fiable les équipements des MMR. • Plusieurs doutes autour de la conception de certaines MMR : beaucoup de remarques sur le dimensionnement, la position des détecteurs... Dans 1 cas, la MMR telle que constatée sur le terrain ne correspond pas à la description de l’étude de dangers. En ce qui concerne les inspections SGS qui ont concerné 39 établissements en 2008 l’objectif était de vérifier que le système permettait effectivement le maintien en conditions opérationnelles des « MMR ». Si une seule entreprise a fait l’objet d’une mise en demeure, de nombreuses remarques ont porté sur les points suivants : • décalage entre le périmètre des « MMR » et celui couvert par le SGS (en général les seuls « EIPS »), • insuffisance des éléments sur le dimensionnement et la conception (parfois ancienne et antérieure au SGS il est vrai) des barrières, • mesures curatives (réparations, changement de l’équipement) toujours apportées mais mesures correctives (c’est à dire prenant en compte les causes) souvent insuffisantes, • tests (lors de l’inspection) plusieurs fois défaillants ce qui, sur un échantillon aussi réduit, laisse sceptique sur les probabilités de défaillance affichées de certaines barrières, • oubli dans les tests ou la maintenance de certains composants des chaînes de sécurité, • modes opératoires des tests parfois insuffisants ou ne correspondant pas au modalités d’activation en situation réelle (par exemple mise en contact électrique et non déplacement mécanique d’un flotteur). En conclusion, les inspections « SGS-MMR » seront poursuivies en 2009 et 2010 sur les sites AS, en particulier sur les deux critères tests et maintenance. Des points spécifiques liés à la conception pourraient également être traités sur quelques MMR bien choisies et faisant notamment intervenir des détecteurs. L’obligation du respect de l’article 4 de l’arrêté ministériel du 29 septembre 2005 dit PGIC (et notamment des obligations liées au test et à la maintenance) est désormais imposée par arrêté complémentaire à tous les sites AS dans tous les APC clôturant l’analyse « MMR-PPRT ». 29 Le renforcement de la sécurité par des actions thématiques Campagne d’inspection des Plans d’organisation interne (POI) L’article R512-29 du code de l’environnement impose aux établissements soumis à Autorisation avec Servitude d’utilité publique (AS) de disposer d’un plan d’opération interne (POI) qui définit les mesures d’organisation, les méthodes d’intervention et les moyens nécessaires à mettre en œuvre au sein de l’établissement pour protéger le personnel, les populations et l’environnement. Les constats au niveau national ont mis en exergue que le déploiement des mesures prévues dans les POI n’est pas réellement opérationnel à toute heure, notamment sur les sites ne disposant que de peu de personnel ou d’une astreinte hors site. En conséquence le Ministre du développement durable avait fixé dans ses objectifs 2007 une campagne nationale d’inspections destinée à vérifier l’acceptabilité de ses plans. C’est dans la continuité de cette action que la campagne nationale 2008 s’inscrit. En Aquitaine, 11 sites ont vu leur plan d’opération interne contrôlé, ces contrôles ont pour objectif principal de tester les modalités d’organisation du POI du site par les modalités d’alerte et la disponibilité des personnels. Sur ces 11 inspections, 10 ont donné lieu à des remarques et 2 à des suites administratives, les manquements constatés étant particulièrement importants pour la sécurité des riverains et de l’environnement du site des sanctions à l’encontre de l’exploitant se sont avéré pleinement justifiée. PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine Les remarques les plus fréquentes ont portées sur : • des soucis de rédaction de procédures d’urgence qui sous l’effet d’une situation stressante donnent des écarts important d’interprétation • la mise à jour des documents utilisés dans le cadre du POI particulièrement importante et ben souvent mal réalisée. Cette action de contrôle se poursuit au cours de l’année 2009. Prévention des risques liés aux inondations D’un point de vue réglementaire, les ICPE implantées dans une zone d’un Plan de Prévention des Risques Inondations approuvé disposent de 5 ans pour se conformer aux dispositions du règlement de ce plan. Un PPRI ayant été approuvé en juillet 2005 sur la Presqu’île d’Ambès, l’inspection des installations classées a, l’année suivante, demandé aux 14 établissements Seveso de la presqu’île ainsi qu’à deux sites soumis à autorisation d’évaluer leur conformité au PPRI. Sur l’ensemble des sites interrogés, 8 se sont révélés non conformes et ont proposé des mesures de mises en conformité assorties d’échéancier de réalisation. La nécessité d’encadrer leur réalisation par voie d’arrêté préfectoral complémentaire est étudiée au cas par cas. En 2008, cette démarche a été étendue à l’ensemble de la région, aboutissant ainsi à la sélection de 434 établissements : tous les sites AS ainsi que de nombreux sites soumis à autorisation implantés sur les communes d’Aquitaine disposant d’un PPRI approuvé. Ces sites ont été destinataires, en avril 2009, d’un courrier leur demandant d’étudier leur conformité au règlement du PPRI et de proposer le cas échéant des mesures de mise en conformité assorties de délais de réalisation. Les réponses sont attendues pour le dernier trimestre 2009. Vieillissement des installations Suite à des accidents et incidents survenus ces dernières années, le Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer a lancé fin 2008 un programme de réflexion sur la maîtrise du vieillissement des installations industrielles parallèlement aux refontes et évolutions de textes réglementaires tels que la réglementation sur les liquides inflammables ou sur la maintenance et le suivi des tuyauteries. La question de la maintenance et du suivi des équipements tels que les bacs de stockage et des tuyauteries est notamment abordée. Ce programme sera surtout mis en œuvre en 2009, mais il s’appuie en partie sur des actions d’inspections menées en 2008 au niveau national. Les actions menées en Aquitaine sur ce thème du vieillissement et les résultats constatés par l’inspection des installations classées sont les suivants. Action état des fonds de bacs d’hydrocarbures En Aquitaine, le suivi de l’état des fonds de bacs est engagé depuis l’accident survenu dans le dépôt exploité par SPBA à Ambés le 12 janvier 2007 (rupture brutale du fond d’un bac). Des courriers ont été envoyés aux dépôts d’hydrocarbures en février 2007 afin d’obtenir : • la synthèse des préconisations des derniers rapports de contrôles décennaux et les réparations associées, • la mise en place d’une procédure décrivant l’organisation du site en cas de fuite sur un bac pouvant précéder son ouverture brutale. 9 sites sont concernés par cette action. Un point particulier a été effectué lors du SGS 2007 basé sur le retour d’expérience dans ces dépôts. 3 sites ont été visités en 2008 selon le cadre fourni par la note du 19 février 2008. La campagne sera prolongée en 2009 et 2010. Les commentaires généraux de ces 2 campagnes d’inspection sont les suivants : En 2007-2008 les exploitants sont tous passés d’inspections internes à des inspections réalisées en sous-traitance. Les inspections décennales étaient jusqu’en 2007 plutôt visuelles, peu instrumentées et une mesure d’épaisseur (en général par US) n’est réalisée qu’en cas de doute lors de l’inspection visuelle A partir de 2007, dans tous les dépôts AS, les contrôles d’épaisseur des fonds du bac couvrent 100 % de la surface. Les contrôles non destructifs supplémentaires sont menés sur la plupart des dépôts : contrôles de rotondité, verticalité, tassement, et suivi dans le temps etc... Il existe de fortes disparités au niveau des conclusions des rapports de contrôles : • la durée de vie du bac est parfois fournie, • les préconisations ne sont pas systématiquement fournies pas le contrôleur, • le critère de perte d’épaisseur donnant lieu à réparation est parfois proposé par le contrôleur mais ce n’est pas systématique. Les réparations préconisées visent alors à garantir une durée de vie du bac de 10 ans (jusqu’au prochain contrôle décennal). La gestion des réparations est traitée de façon succincte. Une fois que l’exploitant a demandé au contrôleur les cartes avec les différents points de pertes d’épaisseur, un autre sous traitant s’occupe des réparations. Un dossier cartographique est fourni pour attester des réparations effectuées. Le matériau de réparation est soit de l’acier (patch d’acier), soit de l’époxy dans la plupart des cas. En ce qui concerne les 3 sites inspectés selon le questionnaire fourni dans la note du 19 février 2008, 2 exploitants sur 3 utilisent les recommandations du guide UFIP pour la maintenance de leur bac de stockage. Le 3ème utilise les recommandations du guide « User’s guide to the maintenance and inspection of aboveground vertical cylindrical steel storage tanks » édité par l’EEMUA (Engineering Equipment and Materials Users Association). On constate un certain manque de traçabilité des contrôles (notamment visuels). Action canalisations En janvier 2008, une enquête sur les modes de gestion des tuyauteries a été lancée. Elle a porté sur 54 établissements (tous les AS en Aquitaine et sur une sélection de sites soumis à autorisation). Un rappel a été fait en septembre 2008. L’examen des courriers reçus a déjà donné lieu à quelques inspections au cours du deuxième trimestre 2008 (DPA à Bassens 33, SOBEGI à Mourenx 64 ...) ainsi qu’en 2009. Il est dés à présent clairement mis en évidence un besoin d’approfondir la connaissance du parc ainsi que les modalités de gestion. La campagne d’inspection sera prolongée sur l’année 2010. Une piste pourrait consister à imposer aux exploitants un classement en plusieurs familles selon une criticité à corréler avec la dangerosité des produits et l’importance des phénomènes dangereux pouvant les concerner. Un plan de surveillance et de maintenance devrait alors être élaboré en conséquence. Les inspections effectuées sur ce thème en Aquitaine ont toutes fait l’objet d’une demande de positionnement des exploitants sur la mise en œuvre d’un contrôle d’étanchéité. 31 Eléments de vocabulaire sur les risques technologiques Danger : Propriété intrinsèque (inflammabilité, explosivité, toxicité...) d’une substance (butane, chlore,...), de nature à entraîner un dommage sur un élément vulnérable (personne, environnement). Potentiel de danger : Ensemble technique porteur de danger(s), par exemple un réservoir de liquide inflammable est porteur du danger lié à l’inflammabilité du produit contenu. Aléa : (Notion utilisée principalement pour les PPRT) Probabilité qu’un phénomène accidentel produise en un point donné des effets d’une intensité donnée, au cours d’une période déterminée. L’aléa est donc l’expression, pour un type d’accident donné, du couple (Probabilité d’occurrence / Intensité des effets). Il peut être cartographié. Accident : Réalisation d’un phénomène dangereux (incendie, Scénario d’accident (majeur) : Enchaînement d’évé- nements conduisant d’un événement initiateur à un accident (majeur), dont la séquence et les liens logiques découlent de l’analyse de risque. Eléments vulnérables (ou enjeux ou cibles) : Eléments tels que les personnes, les biens ou les différentes composantes de l’environnement susceptibles, du fait de l’exposition au danger, de subir, en certaines circonstances, des dommages. Intensité des effets : Mesure physique cartographiée sous la forme de zones d’effets (thermique, toxique, surpression...) en référence , pour les installations classées, aux seuils précisés dans un arrêté du 29/09/2005. L’intensité ne tient pas compte de l’existence ou non de cibles exposées. explosion...) dont les effets créent des dommages aux éléments vulnérables. Le risque Vulnérabilité des enjeux I x V = Gravité des conséquences Intensité des effets Le risque est donc soit : • la combinaison de la probabilité d'un événement redouté avec la gravité de ses conséquences (approche qui se retrouve dans les grilles de criticité des études de dangers) • la combinaison de l'aléa (par type d'effet) avec la vulnérabilité (approche utilisée dans les PPRT) Risque I x P = Aléa PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine Probabilité Les établissements Seveso AS en activité au 31/08/2009 Risques d’explosion de brûlures ou de blessures par projections d’éclats Risques d’incendies, de brûlures Risques d’émission de gaz toxiques, de nausée, d’intoxication Bayon DPA Ambès Cobogal Eka Chimie EPG Yara SPBA EDF Ambarès Foresa Bassens DPA St Médard en Jalles Roxel SME Simorep et Cie Michelin Cerexagri Bordeaux Pauillac CCMP DORDOGNE Ste Helène SME Bordeaux Le Fleix Bergerac Brezac Couze et St-Front Bergerac NC Polyrey Eurenco GIRONDE LOT-ET-GARONNE Tonneins Archimica Hautefage la Tour ATPM Pont de Casse De Sangosse Lesperon Bon Encontre Granel Nérac Rion des Landes Archimica Estillac Sobegal MLPC Gruel-Fayer Vielle St Girons DRT Castets DRT Mont-de-Marsan Lesgor SPD Lussagnet MLPC Total stockage GDF LANDES Mont Arkema Arkema Lacq Tarnos TEPF Sobegal AB Bioenergy LBC Bayonne Arkema Chimex Mourenx Pau Nogueres Arysta PYRENEES-ATLANTIQUES Novasep Lubrizol Cerexagri Pardies Celanese Yara Sogif Accous Toyal Pau 33 Les établissements Seveso BAS en activité au 31/08/2009 Ambès Lucien Bernard Beychac et Caillau Blanquefort Bardinet Bassens Linde gaz SEA Invest Artigues CIC Sobodec Bouliac CR Distribution Bordeaux Brenntag Aquitaine DORDOGNE Périgueux Atur Le Haillan ProxiGaz SNECMA Neuvic Bordeaux Mérignac Sabena Technics Interspray Gardonne Canéjan Villenave d’Ornon Prodec métal Saint-Felix-de-Villadeix Pooltab Berkem Gazechim Barsac Ciron Langon GIRONDE Système U LOT-ET-GARONNE Ychoux Agralia Cancon Coop agricole Lamouthe Solferino Euralis Union Mont-de-Marsan Castets Firmerich Laluque Agralia Tartas Haut Mauco Maisadour Tembec Tarnos Sogif SEA Invest Lussagnet TIGF LANDES Mourenx Burosse Merdousse SBS Smufit Rol Pin Speichim Processing Pau PYRENEES-ATLANTIQUES PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine TEFP ENJEUX ET CADRE REGLEMENTAIRE L’approche « rejets et consommation d’eau » dans les installations classées obéit à une double logique, conformément aux principes généraux fixés par la législation sur les installations classées pour la protection de l’environnement : • Celle des bonnes pratiques ou des meilleures technologies disponibles à un coût économiquement acceptable : ces meilleures technologies disponibles sont souvent à l’origine de la fixation des valeurs limites des rejets et des pratiques définies dans des arrêtés ministériels sectoriels, ou par défaut dans l’arrêté ministériel du 2 février 1998. Elles font aussi l’objet de discussions au niveau européen, lesquelles donnent lieu à la publication de documents de référence sur le sujet. • Celle de la compatibilité avec le milieu : ce principe est confirmé par la législation sur l’eau qui définit, en plus des conditions dans lesquelles doivent être planifiées dans chaque bassin ou sous-bassin, les actions nécessaires pour l’amélioration de la qualité des milieux aquatiques ou leur préservation. Ces documents de planification sont les Schémas Directeurs d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) à l’échelle des bassins, et les Schémas d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) à l’échelle des sous-bassins. Les pollutions des eaux générées par les installations classées peuvent être chroniques ou accidentelles. Elles concernent aussi bien les substances défavorables à l’équilibre des milieux (DCO, DBO5, Azote, MES...) que les métaux lourds ou toutes les substances toxiques bioaccumulables. L’attention des pouvoirs publics ces dernières décennies s’est plutôt portée sur la réduction des pollutions chroniques liées à des substances défavorables à l’équilibre du milieu. L’inspection des installations classées, tout en poursuivant ces actions, regarde désormais avec plus d’attention les rejets de substances toxiques et les rejets accidentels. Malgré les progrès importants déjà réalisés, beaucoup de travail reste à faire dans ces domaines. Le suivi et le contrôle des rejets s’opèrent de trois façons : • Les principales pollutions sont assujetties à une autosurveillance par l’exploitant qui rend compte périodiquement à l’inspection des résultats, des éventuels écarts et des mesures engagées pour y remédier ; le but de ce système est de responsabiliser l’exploitant en conduisant à un pilotage des installations tenant compte des valeurs de rejet. • Des mesures périodiques par des organismes extérieurs qui visent à contrôler la fiabilité des mesures d’autosurveillance. • Des contrôles inopinés réalisés par un laboratoire agréé sous contrôle de l’inspection et aux frais de l’exploitant, pour s’assurer du respect des valeurs réglementaires. C’est la connaissance et le suivi des rejets combinés à l’évaluation de la sensibilité des milieux récepteurs qui permettront de réduire l’impact des rejets industriels sur la ressource en eau et les milieux aquatiques. EN AQUITAINE Révision du SDAGE La Directive Cadre européenne sur l’Eau (DCE) de décembre 2000 et la Loi sur l’Eau et les Milieux Aquatiques (LEMA) du 30 décembre 2006 conduisent à réviser la politique de l’eau, notamment sur le Bassin Adour Garonne. Cette révision est engagée depuis 2004 avec la participation des acteurs locaux directement concernés par la gestion de l’eau et se traduit par la rédaction d’un nouveau Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux du bassin (SDAGE) pour la période 2010-2015. Ce document, opposable aux actes administratifs et aux documents d’urbanisme, définit un certain nombre d’objectifs environnementaux ; il est accompagné d’un Programme de Mesures (PDM) récapitulant l’ensemble des moyens disponibles pour atteindre ces objectifs. Le SDAGE 2010-2015 prend en compte les objectifs liés à la DCE tels que la non dégradation de l’état actuel des eaux, l’atteinte du bon état des eaux, la réduction des substances dangereuses, mais fixe aussi des objectifs spécifiques au bassin Adour-Garonne tels que la gestion quantitative des rivières et des eaux souterraines, la restauration des fonctionnalités naturelles des milieux aquatiques et des poissons migrateurs, la restauration de la qualité des eaux destinées à la production d’eau potable et à la baignade, ainsi que la réduction des risques d’inondation. Suite à consultation du public et des institutionnels, le SDAGE 2010-2015 et son PDM ont été adoptés le 16 novembre 2009 par le comité de bassin et arrêtés le 1er décembre 2009 par le Préfet coordonateur de bassin. Installations Classées soumises à autosurveillance Près de 300 établissements sont soumis à autosurveillance de leurs rejets liquides en Aquitaine. Un outil de télé-déclaration des résultats d’autosurveillance devrait être proposé aux exploitants courant 2010. Cet outil, dénommé GIDAF, doit permettre de faciliter les transmissions vers l’Inspection et d’améliorer la réactivité de cette dernière. 35 Connaissance des principaux rejets L’arrêté ministériel du 31 janvier 2008 institutionnalise au plan national la déclaration annuelle des émissions polluantes des installations classées, des élevages et des stations d’épuration. L’outil d’interface GEREP entre l’exploitant et l’inspection permet de recueillir annuellement les informations agrégées relatives aux polluants émis dans l’air, l’eau ou le sol, et aux déchets produits. Ces données constituent une base primordiale pour le suivi de l’évolution des rejets industriels de la région. Elles sont utilisées depuis plusieurs années pour identifier les objectifs et les axes de progrès à suivre pour limiter les impacts industriels sur les masses d’eau. Le registre GEREP permet notamment de mettre les informations sur les émissions à la disposition du public, tant au niveau national que sur le site du registre européen E-PRTR. En Aquitaine, près de 360 ICPE renseignent ainsi annuellement ce registre. Pour en savoir + sur internet : • Consultation des données nationales : http://www.irep.ecologie.gouv.fr • Consultation des données européennes : http://prtr.ec.europa.eu/ Campagne de Recherche et de Réduction des Rejets de Substances Dangereuses dans l’Eau (action 3RSDE) luants les mieux connus (matières en suspension, oxydables, azotées, ...) et sur un nombre limité de substances toxiques. Plusieurs textes juridiques tels que la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) ou le programme national d’action contre la pollution des milieux aquatiques par certaines substances (PNAR) ont donné une nouvelle impulsion à cette démarche et fixé des objectifs de contrôle, de réduction, voire de suppression de certaines substances dangereuses. Dans le but d’aider à la mise en œuvre de ces dispositions, le Ministère en charge de l’environnement a lancé par circulaire du 4 février 2002 une action nationale de Recherche et de Réduction des Rejets de Substances Dangereuses dans l’Eau (3RSDE). L’objectif de cette action, réalisée en partenariat avec les représentants des entreprises, était de rechercher une centaine de substances dans les effluents aqueux d’environ 3 000 établissements, et d’amorcer des réflexions pour la réduction des rejets identifiés comme présentant un risque pour l’eau. En Aquitaine, cette action a visé un échantillon de 163 établissements dont 142 sites industriels et 21 stations d’épuration urbaines. Son bilan national a conclu à la nécessité de mettre en place une seconde phase d’action organisant la surveillance des rejets de l’ensemble des installations soumises à autorisation, déclinée par secteurs d’activité. Les conclusions de cette surveillance pourront conduire à des actions effectives de réduction, voire de suppression, des rejets de substances dangereuses ou ayant un impact significatif sur le milieu récepteur. Cette seconde phase d’action est décrite dans la circulaire du 5 janvier 2009. L’industrie a entrepris depuis de nombreuses années des efforts importants afin de réduire et surveiller les volumes de polluants rejetés dans le milieu aquatique, portant jusqu’alors sur les pol- Circulaire du 5 janvier 2009 Ce texte décrit la mise en œuvre de la 2ème phase d’action nationale de recherche et de réduction des substances dangereuses pour le milieu aquatique présentes dans les rejets des installations classées soumises à autorisation. Il est prévu que soit d’abord réalisée une campagne de 6 mesures portant sur une liste de substances déterminées par secteur d’activité. A l’issue de cette 1ère campagne, ne seront maintenues en surveillance pérenne que les substances réellement et significativement émises dans les rejets. Des études technicoéconomiques envisageant la réduction voire la suppression de ces émissions devront être engagées par les exploitants et des échéanciers précis d’actions devraient être établis. PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine A l’horizon 2013, l’ensemble des autorisations des installations classées ayant un rejet d’eaux industrielles devra avoir été complétées de telle sorte que soit imposée la surveillance des substances dangereuses rejetées par les ICPE. En 2009, la priorité est donnée aux installations relevant du champ d’application de la Directive IPPC et aux établissements à enjeux en raison de critères relatifs à la pollution des eaux de surface (rejets dans une masse d’eau déclassée notamment). Résultats de la 1ère phase d’action en Aquitaine Substances quantifiés dans les rejets de 10% ou plus des 142 industries 120 % de sites concernés 100 80 60 40 ) e o,m,p ation xylène (somm m Cadmiu létain c Dibuty phénol Diuron ichloro 2,4,6, tr nthène cène ) fluora hate tène Bezo (b Anthra Acénap lphosp Arsenic Tributy hénol e horme Clorop )-nonylp Toluèn 4-(para thène Mercure Fluoran n lène in catio Naphta Plomb Monob utyléta DEHP Nickel e Chrom Cuivre Zinc 20 Flux des substances rejetées à plus de 100 g/j par les 142 industries Substances Flux total cumulé (g/l) Part du flux max (%) Zinc 35 609,79 36,89 Xylène (sommes o, m, p) 9 2045,81 99,80 Cuivre 6 019,08 21,92 di (2-éthylhexyl) phtalate 5 028,48 41,80 acide chloroacétique 4380,81 53,80 Chrome 2119,27 33,45 Plomb 2086,52 29,25 Naphtalène 2043,60 73,12 Nickel 1761,87 34,49 Toluène 1729,02 97,82 Chloroforme 704,96 62,30 Arsenic 632,14 35,18 13 cours d’eau aquitains seraient potentiellement impactés par le rejet d’une ou plusieurs substances dangereuses. Toutefois, il convient de rappeler que cette action, par son caractère ponctuel et l’implication de plusieurs prestataires pour les prélèvements et les analyses, est assortie de plusieurs incertitudes. Les résultats doivent être abordés comme une photographie, à un instant donné, des substances présentes dans les rejets d’un échantillon d’établissements. 37 L’indice PPP limites pour près de 10% des analyses réalisées. Des actions ont été engagées pour limiter ces écarts les années à venir. La DRIRE Aquitaine prévoit prochaînement une enquête sur la gestion de l’auto-surveillance par les exploitants, et sur la qualité de leurs chaînes de mesure. Un indicateur représentatif de la pollution totale rejetée par établissement a été défini par la DRIRE Aquitaine. Cet indicateur prend en compte l’ensemble des polluants rejetés et en pondère l’importance relative sur la base des seuils définis aux annexes de l’arrêté ministériel du 31 janvier 2008 relatif à la déclaration annuelle des émissions polluantes des installations classées soumises à autorisation. L’indice correspond ainsi à la somme par établissement des ratios flux rejeté/flux limite. La nouvelle campagne de contrôles inopinés eau concerne 71 établissements en 2009. Pour en savoir + sur internet : Contrôles inopinés En application du Code de l’Environnement, la DRIRE Aquitaine lance chaque année une campagne de prélèvements inopinés en direction des installations classées. Ces contrôles sont destinés à vérifier que les rejets des installations sont en conformité avec les valeurs limites imposées par les arrêtés d’autorisation. • sur la réglementation : aida.ineris.fr • sur le SDAGE 2010-2015 : www.eau-adour-garonne.fr • sur la campagne RSDE : rsde.ineris.fr • sur la qualité des eaux : www.eau-adour-garonne.fr • sur la télé-déclaration des émissions polluantes : www.declarationpollution.ecologie.gouv.fr En matière de rejets liquides, la campagne de contrôles a visé 95 établissements en 2007, et 81 en 2008. Pour cette dernière année, les résultats ont révélé des dépassements des valeurs Les rejets liquides année 2008 Azote et Phosphore DCO et DBO MES Métaux First Aquitaine Industries SIAP Condat SAS SAFT Bordeaux Papeterie de Bègles Smurfit Biganos DORDOGNE Simorep & Cie Ahlstrom Bergerac NC L'electrolyse SAS LabelPack SAS GIRONDE LOT-ET-GARONNE Conserves France SA Gascogne Paper STEICO LANDES Archimica DRT MLPC International + de 100 SAF-ISIS de 30 à 99,99 Tembec Tartas de 10 à 29 ,99 de 6 à 9,99 Total E&P Soleal de 3,5 à 5,99 - de 3,5 Sobegi Steb Mont Lacq Mourenx Arkema Pardies PYRENEESATLANTIQUES Yara SOBEGI PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine Celanese Pour une meilleure vision d’ensemble prenant en compte la diversité des polluants rejetés par les installations, nous avons apprécié les rejets liquides et leur importance relative sur cette carte selon une approche globalisée (voir indice PPP). La carte identifie les 25 plus gros émetteurs de la région Aquitaine. SNECMA PROPULSION SOLIDE au Haillan (33) : Redéfinition des points de contrôle des rejets aqueux de l’établissement La société Snecma Propulsion Solide exploite sur le territoire de la commune du Haillan des installations de fabrication de moteurs et tuyères pour l’industrie spatiale et aéronautique. Les installations sont constituées de nombreux bâtiments répartis sur une surface totale d’environ 106 ha. L’établissement est, par ailleurs, certifié ISO 14001 depuis 2002. Leur arrêté préfectoral d’autorisation définit 5 points de rejets des effluents du site répartis en périphérie du site et 4 points d’auto-surveillance sur les canalisations situées au niveau des bâtiments industriels. Une visite d’inspection réalisée en 2007 sur le site de Snecma Propulsion Solide a mis en évidence que le réseau de rejet des effluents n’était pas séparatif et contenait à la fois des eaux pluviales et des eaux industrielles potentiellement polluées. Au niveau des points de prélèvement d’auto-surveillance, il est apparu que les effluents pouvaient être dilués par des eaux pluviales, masquant ainsi une éventuelle pollution. Par ailleurs, la répartition des points de prélèvement parfois très en aval des installations pouvant rejeter des composés polluants ne permettait pas non plus d’identifier de manière aisée l’origine des dépassements éventuels. Suite à cette inspection, il a été demandé à l’exploitant de réaliser une étude sur les différents rejets de ses installations et d’identifier lesquelles pourraient être à l’origine de l’émission de polluants. Il est en effet irréaliste de créer un réseau séparatif sur le site compte tenu de l’ancienneté de celui-ci. Le but de cette démarche est donc de pouvoir s’assurer par des mesures quotidiennes d’auto-surveillance qu’il n’y a pas de rejet de polluants dans le réseau d’eaux pluviales. En 2008, l’exploitant a présenté les résultats de ses investigations. Les recherches réalisées ont permis à l’exploitant de : • réparer plusieurs fuites sur les réseaux eau propre et eau potable, • mettre en boucle fermée un système de refroidissement, • réduire le taux de chlore dans l’eau du réseau industriel, • condamner des caniveaux pouvant amener de l’huile vers le réseau eaux pluviales, • déplacer le stockage des produits de traitement de l’eau, • réorienter les effluents issus d’un four vers la station de traitement physico-chimique du site, • enregistrer les conditions de fonctionnement des installations lors des prélèvements, afin d’identifier au mieux les installations à l’origine du rejet. Un nouvel arrêté préfectoral complémentaire a été récemment pris afin de redéfinir les points de prélèvement et les paramètres à analyser en regard des polluants potentiellement présents dans les effluents. Trait’Alu à Sigoulès (24) : Suppression des rejets aqueux issus d’un traitement de surface La société Trait’Alu exploite sur la commune de Sigoulès un atelier de traitement de surface et de poudrage de pièces en aluminium ou en acier galvanisé. des concentrations en aluminium, zinc, nitrites et matières en suspension prescrites par leur arrêté préfectoral d’autorisation. La chaîne de traitement d’une capacité de 85 000 m2/an comprend un bain de 6 000 l d’un mélange d’acide sulfurique et d’acide fluorhydrique, ainsi qu’un bain de 6 000 l d’anhydride chromique auxquels s’ajoutent plusieurs bains de rinçage. Au regard de ces constats, des faibles volumes d’effluents rejetés et des évolutions réglementaires introduites par l’arrêté ministériel sectoriel du 30 juin 2006, l’inspection des installations classées a demandé à l’exploitant de réaliser une étude technico-économique de la faisabilité d’un rejet nul. L’établissement consomme chaque année de 60 à 70 m3 d’eau provenant du réseau public de distribution et rejette sur la même période de 50 à 60 m3 d’eaux industrielles issues du premier bain de rinçage. Ces eaux sont traitées dans une station de détoxication interne par neutralisation au lait de chaux, floculation et décantation avant rejet dans le milieu naturel constitué par un fossé bordant l’établissement. L’exploitant a fait réaliser l’étude de faisabilité d’un traitement des eaux de rinçage en circuit fermé qui a abouti sur une proposition acceptée par l’exploitant de fourniture et de mise en place d’un poste de traitement sur résines échangeuses d’ions afin de recycler la totalité des effluents issus du rinçage habituellement rejetés dans le fossé. Les résultats des mesures effectuées régulièrement par un organisme agréé mettent en évidence des dépassements récurrents L’exploitant a mis l’ensemble du dispositif de traitement en service depuis le 1er semestre 2009. 39 ENJEU ET CADRE REGLEMENTAIRE Les rejets atmosphériques et la qualité de l’air font l’objet d’une préoccupation croissante de l’opinion publique, de par leurs effets sur la santé ou encore sur le climat. En France, le livre II titre II du code de l’environnement (ex-loi du 30 décembre 1996 sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie) a renforcé la politique nationale dans le domaine de l’air, notamment à travers la surveillance de la qualité de l’air et la maîtrise des pollutions atmosphériques par la planification à l’échelon local. Depuis deux décennies environ, l’industrie a réduit ses rejets de façon notable, de sorte que les préoccupations liées aux transports (routier principalement) ont largement émergé. La pollution atmosphérique restant multiforme, l’industrie conserve une place significative dans la problématique de l’air, tant pour les polluants majeurs (SO2, NO2, COV) ou spécifiques (dioxines, HCl, métaux...) que pour la contribution au réchauffement climatique (gaz à effet de serre). La maîtrise et le contrôle des rejets industriels Conformément à l’approche intégrée qui caractérise la réglementation française, des limitations de rejet à l’atmosphère sont imposées aux installations classées. Ces prescriptions tiennent compte, comme pour les effluents liquides, à la fois des meilleures technologies disponibles à un coût acceptable et de l’impact de l’installation sur son environnement. Des mesures régulières des rejets à l’atmosphère sont imposées aux installations les plus polluantes ou les plus sensibles. La synthèse et l’analyse de ces mesures par l’exploitant sont transmises à l’inspection des installations classées dans le cadre de l’auto-surveillance et de l’enquête annuelle sur les rejets. Une surveillance des retombées de ces rejets dans l’environnement peut être également exigée. En matière de contrôle des rejets, la décennie 70 s’est attelée à la réduction des gros flux industriels, notamment des poussières. La décennie 80 a accentué ces efforts sur la prévention et la réduction des flux de polluants acides et d’hydrocarbures. Depuis les années 1990, l’action réglementaire s’est orientée vers les émissions des transports et la réduction des autres polluants de l’industrie (NOx puis COV et poussières fines). De nombreux progrès restent à faire, notamment en matière de : • Maîtrise des émissions diffuses, • Réduction des émissions de gaz à effet de serre tels que les protoxydes d’azote, • Evaluation et réduction de l’impact cumulé de rejets sur la santé (dioxines, métaux lourds, COV, poussières...), • Réduction des émissions de polluants photochimiques (COV, NOx), notamment pour respecter les plafonds d’émissions fixées pour l’Etat français par la directive européenne du 23 octobre 2001, • rétablissement d’une situation de conformité réglementaire en terme de concentration journalière dans l’air ambiant de poussières et de NOx à Bordeaux et de prévention de nouveaux dépassements en poussière sur le boulevard reliant Bayonne, Anglet et Biarritz et à Pau. L’incitation fiscale La taxe parafiscale sur la pollution atmosphérique, outil incitatif institué en 1985, répondant au principe du « pollueur payeur », a été remplacée par la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) instituée depuis le 1er janvier 1999 par la loi de finances pour 1999 (loi n° 98-1266). Assise sur l’article 266 du code des douanes, l’application de la TGAP « Air » est définie par le décret du 17 juin 1999 modifié qui précise les seuils de rejets au-delà desquels les exploitants de certaines installations classées soumises à autorisation au titre de la loi sur les ICPE sont assujettis à la TGAP. Sont ainsi concernés les grosses chaufferies et usines d’incinération d’ordures ménagères ainsi que tout émetteur de plus de 150 tonnes par an de SO2 , NOx, HCl ou COV et à partir de 2009 les émissions de poussières sont aussi concernées. La surveillance de la qualité de l’air Nécessaire à l’information du public, la surveillance de la qualité de l’air constitue également un préalable à la définition d’une politique pertinente dans ce domaine. Cette surveillance, inscrite dans le code de l’environnement, est confiée à des associations loi 1901 agréées par le ministère en charge de l’environnement et financées principalement par l’Etat et les collectivités locales. Les plans Le code de l’environnement prévoit l’élaboration de plans : plan régional de la qualité de l’air (PRQA), plan de protection de l’atmosphère (PPA), plan de déplacements urbains (PDU). Les PRQA sont des documents régionaux qui dressent un état des lieux de la qualité de l’air et de ses impacts et proposent des orientations pour améliorer la qualité de l’air, sa connaissance et celle de ses impacts. Ils étaient élaborés jusqu’en 2002 par une conférence animée par la DRIRE et placée sous la présidence du Préfet de région ; ils relèvent désormais de la responsabilité des Conseils Régionaux. Une évolution de l’organisation de ces plan est en cours d’élaboration afin notamment de renforcer la cohérence entre les action de protection de la qualité de l’air et de prévention des émissions de gaz à effet de serre. Les PPA sont élaborés dans les agglomérations de plus de 250 000 habitants et dans les zones où les valeurs limites de qualité PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine de l’air sont dépassées. Ces plans sont plus contraignants dans les mesures qu’ils fixent et sont opposables aux tiers. Les PDU sont obligatoires dans les agglomérations de plus de 100000 habitants. Ils sont élaborés par les autorités en charge des transports de l’agglomération. Les PDU doivent être compatibles avec les PRQA et les PPA et proposer des mesures de réduction de la circulation automobile et de rationalisation des transports. Ces trois types de plan doivent à la fois comporter un aspect pédagogique et permettre une amélioration de la qualité de l’air. Le Plan Régional Santé Environnement (PRSE) déclinaison régional du Plan national santé environnement. Le PRSE n° 1 visait une réduction de 40 % des précurseurs de l’Ozone (NOx et COV ) entre 2000 et 2010. Le PNSE n° 2 actuellement en cours de déclinaison régional vise une réduction du niveau de concentration dans l’air ambiant de particules fines (PM2,5) de 30% d’ici à 2015 par l’intermédiaire du « plan particules », ceci dans l’objectif principal de limiter l’exposition des populations. Ce plan s’attache, sur la thématique de l’air, à élargir le champ des actions qui peuvent contribuer à la protection de la qualité de l’air et à travailler à une meilleure connaissance des liens entre les niveaux d’émissions, de concentration et les effets sur la santé. Arcachon ainsi que la zone industrielle de Lacq. L’association affine également sa connaissance de la qualité de l’air grâce à des campagnes itinérantes réalisées à l’aide de deux stations mobiles de mesures. De plus, l’association maîtrise des outils mathématiques et statistiques lui permettant de modéliser et de prévoir la qualité de l’air. L’indice Atmo L’indice Atmo caractérise la qualité de l’air quotidienne d’une agglomération de plus de 100 000 habitants sur une échelle qui va de 1 (indice très bon) à 10 (indice très mauvais). Pour une zone de moins de 100 000 habitants on parlera d’indices de la qualité de l’air simplifiés (IQA). Cet indice ne permet pas de mettre en évidence des phénomènes localisés de pollution mais une pollution globale de fond. Cette échelle tient compte des niveaux du dioxyde de soufre, du dioxyde d’azote, de l’ozone et des particules fines. Calculé de 0 à 24 h, il est estimé en cours de journée et fait l’objet d’une prévision de tendance pour le lendemain. Indice Atmo EN AQUITAINE Le réseau de surveillance de la qualité de l’air La surveillance de la qualité de l’air en Aquitaine est confiée à l’association AIRAQ - Atmo Aquitaine, agréée par le Ministère chargé de l’environnement. Cette association, créée en 1994, gère 32 stations fixes de mesure représentant 102 analyseurs des principaux polluants (oxydes d’azote, COV, dioxyde de soufre, ozone, particules en suspension, monoxyde de carbone, benzène, toluène, xylène,métaux lourds) et couvrant les agglomérations de Bordeaux, Pau, Bayonne, Périgueux, Agen, Dax, Le réseau de surveillance régional : source AIRAQ - Atmo Aquitaine 4 stations urbaines de fond 3 stations péri-urbaines de fond 3 stations de proximité automobile O2 -NOx -PM10-PM2.5-SO2 -CO-BTX 2 stations de proximité industrielle SO 2- NOx 1 station rurale O 2 - NO X Perigueux 1 station urbaine de fond O2 - NOx - PM10 En Aquitaine, 78 % des indices atmo calculés en 2008 révélait une qualité de l’air bonne ou très bonne et 3 % des indices ont révélés une qualité médiocre. Pour la première fois sur certaines zones de la Région, Il y a eu plus de jours de dépassement de la valeur limite réglementaire en concentration journalière que ce que la réglementation tolère pour ce qui concerne : • en 2007 les poussières à Bordeaux , Pau, Dax et sur le boulevard reliant Bayonne, Anglet et Biarrtiz, • en 2008 les NOx et les poussières à Bordeaux. Jusqu’ici seule la zone de Lacq présentait ce type de dépassement qui sont à cet endroit fugitifs mais récurrents. Ambès Le TempleBordeaux 1 station urbaine de fond O 2 - NO X - PM10 - SO 2 Arcachon Agen 1 station urbaine de fond O 2 - NO X - PM10 Tartas 1 station de proximité industrielle SO 2 - PM10 Dax 2 stations urbaines de fond 1 station de proximité automobile O 2 -NO X -PM10-PM2.5-SO 2 -CO Bayonne 1 station d’observation O 2 Iraty 1 station urbaine de fond O 2 - NO X - PM10 Lacq Pau 2 stations urbaines de fond 1 station de proximité automobile O 2 - NO X - PM10 - PM2.5 - SO 2 - CO 6 stations de proximité industrielle 1 stations météorologique SO 2 - NO X - PM10 - O 2 La situation favorable historique de l’Aquitaine s’expliquait essentiellement par la configuration géographique (faible topographie) et météorologique (exposition océanique) de l’Aquitaine. Actuellement la diminution des valeurs limites réglementaires et l’augmentation des émissions notamment du transport et des installations de chauffage (NOx, particules, COV qui peuvent contribuer à la formation d’ozone) occasionnent pour les principales agglomérations de la région des problèmes de pollutions atmosphériques. 41 Le dispositif d’information et d’alerte de la population à la pollution atmosphérique dans les principales agglomérations de la région pour le dioxyde d’azote et le dioxyde de soufre et sur la région pour l’ozone Les procédures d’alerte à la pollution atmosphérique sont précisées par des arrêtés préfectoraux relatifs au dioxyde d’azote et dioxyde de soufre, particules en suspension et par un arrêté interpréfectoral pour l’ozone. Les particules en suspension ont été intégrées à la procédure d’alerte en 2007 bien que le seuil ne soit pas à ce jour défini par la réglementation nationale. Le déclenchement de la procédure d’urgence comprend deux niveaux réglementaires : • Le niveau « d’information et de recommandations » En cas de dépassement de l’un de ces seuils, les pouvoirs publics informent de la situation. Ils mettent en garde les personnes sensibles et recommandent la mise en oeuvre de mesures destinées à la limitation des émissions d’origine à la fois automobile, industrielle, artisanale et domestique. • Le niveau « d’alerte » C’est un niveau de pollution au-delà duquel une exposition de courte durée présente un risque pour la santé humaine. En cas de dépassement effectif ou prévu d’un des seuils d’alerte, les Pouvoirs Publics informent de la situation et prennent des mesures propres à limiter l’ampleur et les effets de la pointe de pollution sur la population. Polluant en µg/m3 Dioxyde d'azote Niveau d'information et de recommandations 200 Niveau d'alerte sur 1h 200** 400 sur 1h Dioxyde Particules en Ozone de soufre suspension (PM10) 300 sur 1h 500* 80 180 125 240*** 300 360 sur 24h sur 24h sur 1h (*) 500 µg/m 3 pour la valeur horaire sur 3 heures consécutives (**) 400 µg/m 3 pour la valeur moyenne sur 1 heure ou 200 µg/m 3 si le seuil d'information déclenché la veille et le jour même et si risque de dépassement pour le lendemain (***) seuil 1 : 240 µg/m3 pour la valeur moyenne sur 1 heure pendant 3 heures consécutives seuil 2 : 300 µg/m3 pour la valeur moyenne sur 1 heure pendant 3 heures consécutives seuil 3 : 360 µg/m 3 pour la valeur moyenne sur 1 heure Les agglomérations suivantes sont concernées par une procédure d’alerte au dioxyde d’azote et aux particules en suspension : Bordeaux, Pau, BAB, Périgueux, Dax et Agen. Les agglomérations suivantes sont concernées par une procédure d’alerte au dioxyde de soufre : Agglomérations de Bordeaux, Pau et BAB. PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine Les zones concernées par une procédure d’alerte à l’ozone : Dordogne (24): Zone Dordogne Nord Zone Dordogne Sud Landes (40): Zone Landes Nord Zone Landes Sud-Est Zone Landes Sud-Ouest Pyrénées-Atlantiques (64): Zone PA Ouest Zone PA Est Gironde (33): Zone Gironde Ouest Zone Gironde Nord-Est Zone Gironde Sud-Est Lot-et-Garonne (47): Zone Lot-et-Garonne Sud Zone Lot-et-Garonne Nord Les recommandations sont applicables dans la ou les zones, où le dépassement est constaté ou prévu. Un niveau est atteint pour un polluant donné, lorsque, à moins de trois heures d’intervalle, les moyennes horaires glissantes obtenues sur au moins deux stations (pour les département de la Gironde et des Pyrénées-Atlantiques) et sur une station (pour les départements du Lot-et-Garonne, des Landes et de la Dordogne) dépassent le seuil correspondant. Les deux niveaux de l’ozone peuvent être déclenchés par prévision à l’aide du modèle SYRSO, notamment sur les zones ne possédant pas de station fixe. La fin de chaque niveau de la procédure d’alerte est prononcée lorsque l’ensemble des stations prises en compte présente un niveau d’exposition horaire inférieur au seuil correspondant et si les prévisions sont favorables à un maintien de cette situation. Pour en savoir + : http://www.airaq.asso.fr/ Le Plan Régional pour la Qualité de l’Air (PRQA) et le Plan de Protection de l’atmosphère de l’agglomération bordelaise (PPA) Le Plan Régional pour la Qualité de l’Air (PRQA) d’Aquitaine a été approuvé par le Préfet de Région le 18 mars 2002. Le plan de protection de l’atmosphère (PPA) de l’agglomération bordelaise a été acté par arrêté préfectoral le 30 avril 2007, suite à une large concertation lancée en 2002. L’agglomération bordelaise se caractérise par un niveau d’émissions de sources de pollution atmosphérique en dessous de la moyenne des niveaux des autres grandes villes françaises et un niveau de pollution de l’air ambiant inférieur à celui des grandes agglomérations du nord de l’Europe. Le PPA de l’agglomération bordelaise visait initialement à préserver la situation actuelle et à contribuer à l’effort national de réduction des émissions polluantes imposé par la directive européenne du 23 octobre 2001. L’agglomération connaît depuis 2007 pour les particules en suspension (PM10) et 2008 pour les oxydes d’azote (NOx), une situation non conforme à la réglementation en terme de concentration journalière. Cette situation renforce l’enjeu que constitue l’atteinte des principaux objectifs qu’il fixe et qui portent sur : Substances (Année de référence) % réduction global (tous secteurs) 2010/réf dioxyde de soufre (1994) 20% dioxyde d’azote (1994) 20% composés organiques volatiles (2000) 40% métaux toxiques (plomb, cadmium, mercure, …) (1998) 50% monoxyde de carbone (1994) 10% particules microscopiques ou poussières (2002) 20% Un programme de 32 actions a été défini en concertation avec les différentes parties prenantes énoncées dans le paragraphe suivant. Ce programme s’organise autour de 6 axes qui sont les suivants : • Intervenir pour réduire les émissions, • Sensibiliser pour changer les comportements, • Surveiller et contrôler pour maîtriser les émissions, • Améliorer la surveillance et la connaissance sur les polluants atmosphériques, • Améliorer la surveillance et la connaissance sur l’impact sanitaire, • Structurer et assurer le suivi du PPA. La mise en œuvre des actions s’appuie sur un partenariat fort de nombreuses collectivités et organismes, dont la plupart ont été associés à l’élaboration du PPA de l’agglomération bordelaise. La procédure d’alerte fait l’objet quant à elle d’un arrêté préfectoral périodiquement actualisé sur la base des valeurs-seuils pour l’ozone, le dioxyde d’azote et le dioxyde de soufre et les particules en suspension. Le seuil d’alerte n’a jamais été franchi depuis 1999, seul les seuils d’information ont fait l’objet de quelques dépassements. Les gaz à effet de serre (GES) Le Potentiel de Réchauffement Global (PRG) L’effet de serre est du aux gaz présents dans l’atmosphère (6 composés principaux). Leur influence sur les radiations émises par le sol vers l’espace provoque un réchauffement des couches d’air proches de la surface terrestre. L’effet de serre est un phénomène naturel qui permet de réchauffer la terre en assurant une température moyenne de 15°C (au lieu de -18°C si il n’y avait pas d’atmosphère). Afin de regrouper en une seule valeur l’effet additionné de toutes les substances contribuant à l’effet de serre, on utilise un indicateur : le Potentiel de Réchauffement Global (PRG). Il donne pour une masse unitaire de gaz considéré la masse équivalente de CO2 en termes d’impact sur l’effet de serre. Effet de serre a Rayonnement solaire sans obstacle et radiations. b Illustration par une vitre en verre. c Effet de l'atmosphère. Les émissions de gaz à effet de serre par l'industrie en Aquitaine (2008) CO 2 CH4 N 2O PRG 1 21 310 En % du PRG total 56 2 7 33 Emissions (tonnes) 3 104 000 4 863 849 118 HFC PFC SF6 140 à 11 700 6 500 à 9 500 23 900 2 - 3,9 A l’issue du sommet de la Terre tenu à Rio de Janeiro en 1992, 171 Etats, dont tous les états européens ont ratifié la convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique, dont l’objectif ultime est la stabilisation des concentrations des GES à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique. Ces travaux ont été poursuivis lors de la conférence de Kyoto en décembre 1997 aboutissant sur le protocole du même nom dont la ratification a été actée par l’Union Européenne le 31 mai 2002. Pour la France, cet accord se traduit par un objectif de stabilisation de ses émissions sur la période 2008-2012 au niveau de 1990 (année de référence), et pour l’UE dans son ensemble par une réduction de 8%. Cette différence d’objectif est essentiellement due à la place importante de l’énergie nucléaire dans la politique énergétique française. 43 Concrètement, pour compenser la croissance démographique, la reprise de certains secteurs industriels et le relâchement des efforts sur les économies d’énergie, l’objectif de stabilisation revient à réaliser en France, un effort de réduction de 10% sur les émissions de GES du début des années 2000. Le PNAQ 2008/2012 approuvé par l’arrêté ministériel du 31 mai 2007 prévoit une allocation globale annuelle pour l’Aquitaine de 2 421 914 t de CO2 représentant 2,4% des quotas au niveau national et concernera 42 établissements. Ce montant représente une diminution d’environ 15 % par rapport au PNAQ 2005/2007. A partir du 1er janvier 2005, les industries et le secteur de l’énergie ont donc été soumises à des quotas d’émission de gaz à effet de serre (pour le dioxyde de carbone), par la directive européenne 2003/87/CE du 10 octobre 2003. Cette directive qui institue un marché de quotas de CO2 a été transposée en droit français par l’ordonnance du 15 avril 2004. Les modalités pour la surveillance et la déclaration des émissions ont été traduites en France dans l’arrêté ministériel du 31 mars 2008 relatif à la vérification et à la quantification des émissions déclarées dans le cadre du système d’échanges de quotas. Pour les installations soumises à la directive , la France a élaboré, après concertation avec les représentants des différents secteurs industriels concernés, un premier plan concernant la période 2005-2007 pour un montant annuel de quotas de 156,51 MtCO2. Cette enveloppe a été calculée en fonction des émissions estimées du début des années 2000, des prévisions de croissance des secteurs et des prévisions de progrès technologiques. Elle impose un taux d’effort de 1,8%, soit 2,3 Mt CO2/ an d’économies. Cet arrêté prévoit que les exploitants concernés établissent un Plan de Surveillance, élément essentiel pour une bonne gestion des déclarations annuelles d’émission. Ces plans ont été approuvés fin 2008 par l’inspection des installations classées. Le nouveau plan concernant la période 2008-20012 a été approuvé par la Commission européenne au mois de mars 2007. Il prévoit un alignement des prévisions sur l’année 2005, avec un maximum annuel de 132,8 millions de tonnes de CO2 pour la période 2008-2012 soit une baisse de 15 % par rapport à la première période. Rejet 2008 de CO2 des établissements soumis au PNAQ 2008-2012 (en t/an) Le bilan du premier PNAQ fait apparaître chaque année des niveaux d’émissions nettement inférieure aux allocations allouées. Secteurs Ces économies de dioxyde de carbone seront complétées par des économies importantes sur les autres gaz à effet de serre et pour les autres secteurs de l’économie française (transport, bâtiments...). Plan National d’Affectation des Quotas (PNAQ) Le premier plan national d’affectation des quotas a été approuvé par l’arrêté ministériel le 25 février 2005. Ce plan allouait aux établissements concernés un nombre de quotas (1 quota égale une tonne de CO2) pour une première période de trois ans (2005-2007). Pour l’Aquitaine avaient été retenus 45 établissements pour un montant cumulé de quotas de 3 millions de tonnes représentant 2,4% des quotas au niveau national. Nombre d'établissements Allocations annuelles Emissions 2008 Industrie minérale 9 484 049 398 173 Chaufferies urbaines 3 31 610 20 798 Combustion agroalimentaire 3 34 387 24 609 869 294 Combustion chimie 9 1 035 849 Combustion autre 5 137 298 132 626 Energie 6 339 433 251 642 Papier 7 359 288 298 888 Total 42 2 421 914 1 996 030 On observe donc des émissions 2008 inférieures aux allocations annuelles et une diminution des émissions d’environ 6,5 % en 2008 par rapport à 2007. Rejets 2005, 2006 et 2007de CO2 des établissements soumis au PNAQ 2005/2007 (en t/an) Nombre d'établissements Allocations annuelles Emissions 2005 Emissions 2006 Emissions 2007 Industrie minérale 9 532 651 433 076 420 387 419 210 Chaufferies urbaines 5 76 119 50 603 54 951 21 520 Combustion agroalimentaire 3 34 915 20 203 19 695 17 900 Secteurs Combustion chimie 9 1 226 829 920 615 935 101 933 893 Combustion autre 4 138 699 68 601 65 909 133 711 Energie 7 600 318 347 184 309 657 275 688 Papier 8 444 623 350 210 330 899 335 233 Total 45 3 054 154 2 190 492 2 136 599 2 137 155 PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine Le plan climat national et la plan climat aquitain Par analogie avec ces démarches de planification, des mesures de réduction des émissions de gaz polluants, présentés ci-dessus, la mission interministériel de lutte contre les gaz à effet de serre a élaboré un plan climat national en 2004 (mis à jour en 2006) et a encouragé les collectivités territoriales à le décliner. L’Aquitaine émet 32 millions de tonnes d’équivalent CO2 chaque année. L’objectif est de réduire de 10% ses émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2013. La Région Aquitaine en partenariat avec l’Etat et l’ADEME a lancé, en septembre 2006, une concertation des acteurs régionaux concernés par sa mise en œuvre : collectivités territoriales, acteurs économiques, société civile, pour élaborer un plan climat aquitain. Cette démarche a abouti à la signature en mars 2007, d’un document actant les premières actions à mener collectivement et orientant les réflexions pour élaborer les stratégies d’un second programme. Sur la base des données 2008 déclarées par les établissements soumis à l’obligation de déclaration de leurs émissions polluantes (émetteurs de plus de 30 t/an de COV ou utilisateurs de plus de 30 t/an de solvant) la répartition par secteur d’activités pour les émissions de COV est la suivante : Les émissions de Composés Organiques Volatils (COV) Ces mêmes sources montrent une diminution des émissions de COV d’environ 3 % entre 2007 et 2008 et une poursuite de la nette diminution des rejets depuis 2000, environ 40 %. Les composés organiques volatils sont à l’origine d’effets directs sur la santé humaine et indirects sur l’environnement. En effet, les COV sont générateurs d’impacts sanitaires (irritations, maladies, certains composés sont cancérigènes, mutagènes ou toxiques) et contribuent par réactions photochimiques à l’augmentation de l’ozone dans la troposphère et à l’effet de serre. A la suite de la Directive Européenne 1999/13/CE du 11 mars 1999, qui s’inscrit dans un programme de lutte contre la pollution transfrontalière à longue distance, la directive DI2001/81/ CE fixe des plafonds d’émissions nationaux en 2010 pour certains polluants (1050 kt pour la France pour les COV). La France a transposé ces exigences dans l’arrêté ministériel du 2 février 1998 modifié. Des prescriptions sont ainsi fixées pour réduire les émissions de COV dues à l’emploi de solvants organiques. Des valeurs limites d’émissions sont fixées en concentration et en quantité. Ces dispositions sont applicables immédiatement pour les installations nouvelles depuis le 1er janvier 2001 et depuis le 30 octobre 2005 pour toutes les autres. La réglementation offre la possibilité de mettre en place un schéma de maîtrise des émissions (SME) dont les modalités sont détaillées par la circulaire ministérielle du 23 décembre 2003. Ce schéma ne concerne que les activités pour lesquelles l’arrêté fixe une valeur limite pour les émissions canalisées et une valeur limite exprimée en pourcentage de la quantité de solvant utilisée pour les émissions diffuses. Agroalimentaire Bâtiment Bois 8% 2% 1% 6% 6% Chimie Dépôts 13% 54% Imprimerie Métalurgie 9% Papier Pharmaceutique 1% 30000 25000 20000 15000 10000 5000 0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 COVNM Oxydes d’azote (NOx=NO+NO2) Oxydes de soufre SOx=SO2+SO3 Total poussières D’après le Centre Interprofessionnel d’Etude de la Pollution Atmosphérique (CITEPA - données réactualisées en février 2005), la région Aquitaine est la quatrième région pour les émissions totales de COV non méthaniques avec plus de 200 000 t/an y compris les émissions biotiques. Elle occupe le septième rang national pour ses émissions dues aux activités humaines avec plus de 80 000 t/an dont environ 20 000 t issues de l’industrie manufacturière (autant que le secteur du transport). L’industrie manufacturière et le secteur de la transformation de l’énergie émettent près de 30 000 t/an de COV non méthaniques. Les émissions d’oxydes d’azote (NOx) et de poussières Les oxydes d’azotes (NOx) et les particules en suspension sont à l’origine d’effets directs sur la santé humaine et indirects sur l’environnement. En effet, ils génèrent des impacts sanitaires (irritations des voies respiratoires par le NO2 et les particules, maladies cardio vasculaires pour les particules et le monoxyde d’azote celui-ci contenu dans l’air inspiré se dissout dans le sang et limite l’oxygénation des organes). 45 Les NOx contribuent à l’acidification des eaux et des sols et est un précurseur de l’ozone troposphérique mais aussi probablement des particules en suspension. Dans le cadre de la lutte contre la pollution trans frontalière à longue distance la directive 2001/81/CE fixe des plafonds nationaux d’émissions pour 2010 pour certains polluants dont les oxydes d’azote (810kt pour la France en 2010). L’intégration des particules dans cette directive est actuellement en cours de discusion dans le cadre de sa révision qui doit amener à fixer des nouveaux plafonds pour 2020. D’après le Centre Interprofessionnel d’Etude de la Pollution Atmosphérique (CITEPA - données réactualisées en février 2005), la région Aquitaine est : • la huitième région émettrice de poussières avec plus de 75 451 t/an y compris les émissions biotiques dont environ 30 000 t issues de l’industrie manufacturière (autant que le secteur agriculture et sylviculture), • la dixième région émettrice d’oxydes d’azote avec plus de 67 058 t/an y compris les émissions biotiques. dont environ 5 538 t issues de l’industrie manufacturière (environ autant que le secteur résidentiel tertiaire) et notablement moins que le secteur du transport qui représente plus de la moitié des émissions d’oxyde d’azote de la région. L’intensification des actions de contrôle, notamment de la mise en œuvre des meilleures techniques disponibles pour réduire les émissions avec la même vigilance sur les différents paramètres que sont les COV, les poussières, les NOx, et les SOx, a permis en 2008, pour la première fois depuis 2002, de constater une diminution des quantités déclarées émises sur les 4 paramètres en même temps, malgré l’augmentation du nombre d’exploitants qui déclarent. En savoir + sur internet • www.airaq.asso.fr : le site de l’association de surveillance de la qualité de l’air en Aquitaine (résultats des mesures, indices ATMO, alertes, principaux rapports sur la qualité de l’air en Aquitaine). • www.citepa.org : Centre Interprofessionnel Technique d’Etudes de la Pollution Atmosphérique. • www.ademe.fr : Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. • www.effet-de-serre.gouv.fr : mission interministérielle de l’effet de serre (MIES). • www.aquitaine.fr : Conseil Régional d’Aquitaine (informations sur le plan climat aquitain) • www.aquitaine.drire.gouv.fr : Direction Régionale de l’lndustrie de la recherche et de l’Environnement (Plan de Protection de l’atmosphère de l’agglomération bordelaise). Les installations soumises au marché de quotas d’émissions de CO2 Activités dans le secteur de l’énergie Installations de combustion d’une puissance calorifique de combustion supérieure à 20 MW (sauf déchets dangereux ou municipaux). Raffineries de pétrole. Cokeries. Production et transformation des métaux ferreux Installations de grillage ou de frittage de minerai métallique, y compris de minerai sulfuré. Installations pour la production de fonte ou d’acier (fusion primaire ou secondaire), y compris les équipements pour coulée continue d’une capacité de plus de 2,5 tonnes par heure. Industrie minérale Installations destinées à la production de ciment clinker dans des fours rotatifs avec une capacité de production supérieure à 500 tonnes par jour, ou de chaux dans des fours rotatifs avec une capacité de production supérieure à 50 tonnes par jour, ou PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine dans d’autres types de fours avec une capacité de production supérieure à 50 tonnes par jour. Installations destinées à la fabrication du verre, y compris celles destinées à la production de fibres de verre avec une capacité de fusion supérieure à 20 tonnes par jour. Installations destinées à la fabrication de produits céramiques par cuisson, notamment de tuiles, de briques, de pierres réfractaires, de carrelages, de grès ou de porcelaine, avec une capacité de production supérieure à 75 tonnes par jour, et/ou une capacité de four de plus de 4 mètres cubes et une densité d’enfournement de plus de 300 kilogrammes par mètre cube. Autres activités Installations industrielles destinées à la fabrication de : a) pâte à papier à partir du bois ou d’autres matières fibreuses ; b) papier et carton dont la capacité de production est supérieure à 20 tonnes par jour. Les rejets atmosphériques de l’année 2008 O-I Manufacturing Simorep & Cie Lucien Bernard Solae EVONIK Cofrablack Saipol SFCME DORDOGNE YARA France Interspray SAS Ambès Bassens Astria Bègles Smurfit Kappa Vayres Libourne Bergerac NC GIRONDE Parquets Marty Ceca SA LOT-ET-GARONNE Gascogne Smurfit kappa rol pin paper Biolandes technologies Finsa France SAS DRT EGGER ROL Tembec Tartas Poussières, oxydes d'azote, oxydes de soufre, monoxyde de carbone LANDES Gascogne Laminates ARKEMA Mont Celsa France BIZI GARBIA COV ARKEMA Lacq Mont Finorga SITA Lacq Artix Mourenx Pardies PYRENEESATLANTIQUES Gaz à effets de serre hors CO 2 Métaux + de 100 Total E&P France de 30 à 99,99 de 15 à 29 ,99 de 10 à 14,99 Fonderie Messier de 6 à 9,99 - de 5,99 KNAUF Insulation YARA France Celanese Pour une meilleure vision d'ensemble prenant en compte la diversité des polluants rejetés par les installations, les rejets gazeux et leur importance relative sont appréciés sur cette carte selon une approche globalisée. Un indicateur représentatif de la pollution totale rejetée par l'établissement a été défini (voir indice PPP). Cet indicateur prend en compte l'ensemble des polluants rejetés et en pondère l'importance relative sur la base des seuils définis aux articles 59 et 62 de l'arrêté ministériel du 2 février 1998 modifié. Dans le cas des gaz à effet de serre, le seuil est calculé en prenant en compte le PRG du gaz. Pour un rejet de dioxines, celui-ci, exprimé en équivalent TEQ, est comparé à la valeur guide correspondant à un rejet annuel de 1 gramme. L'indice correspond ainsi à la somme par établissement des ratios flux rejeté/flux limite. 47 Exemple de réduction des émissions de COV La société GASCOGNE WOODS France à BELVES (24), fabricant de parquets, s’est orientée vers une politique de réduction de ses emissions de COV et a entrepris les démarches suivantes : • modification d’une ligne de production avec l’utilisation de teintes en phase aqueuse (création d’une nouvelle gamme de produits) ; • substitution de composés à phrases de risques ; • remplacement du solvant utilisé pour la dilution par un solvant de plus forte densité ce qui permet de diminuer la consommation de solvants et d’augmenter la quantité d’extraits secs utilisée. Fin 2007, pour une production qui double (1 305 405 m2), la consommation de solvants diminue de 19 t et les émissions de COV diminue également de 19 t. Mi 2008, l’exploitant procède à la modification d’une autre ligne en améliorant l’aéraulique du séchoir et en installant une hotte d’aspiration à percussion complémentaire en sortie de séchoir. De plus, le passage de l’utilisation du vernis cellulosique à l’utilisation d’un vernis hydrodiluable entraîne une augmentation d’environ 4 € par kg de vernis utilisé. Ces travaux permettent de diminuer la quantité de COV émise lors de l’application d’1 g d’extrait sec sur le support : • en 2000, le rapport émissions de COV sur quantité d’extraits secs utilisée est de 1,7, c’est à dire que pour 1 g d’extrait sec sur le support, 1,7 g de COV est rejeté ; • en 2007, le rapport est de 1,4 ; • fin 2008, le rapport est < à 1 (confirmation des résultats en 2009). Un exemple de renouvèlement de chaudière ayant généré des réductions importantes d’émissions atmosphériques L’établissement Tembec, situé à Tartas (40) est spécialisé dans la fabrication de pâte à papier spéciale blanchie obtenue par cuisson de bois (pin maritime) par le procédé bisulfite. Face à l’évolution des activités vers la production de pâtes spéciales qui a entrainé une augmentation de la pollution aqueuse, les prescriptions d’exploitation ont été adaptées et ont acté un plan d’action sur 3 ans. L’évolution du procédé a également augmenté les besoins en vapeur (du fait notamment du traitement de cette pollution), ce qui a entrainé le remplacement de 3 chaudières vétustes fonctionnant à la biomasse et aux énergies fossiles par une chaudière biomasse à lit fluidisé bouillonnant, équipé d’un électrofiltre (équipement de traitement des oxydes d’azote possible à mettre en place si nécessaire) et d’une régulation automatique de la combustion pour minimiser le monoxyde de carbone et augmenter le rendement. Cette opération réalisée en 2008 a permis de réduire les émissions de plusieurs paramètres de pollution atmosphérique locale (Poussières, NOx, CO, SO2...) d’une part et les émissions de gaz à effet de serre d’origine fossile d’autre part alors que la puissance globale de l’installation a augmenté de 15 %. En effet les émissions : • de gaz à effet de serre d’origine fossile redescendent au niveau connu en 1990, • de poussières baissent de plus de 50 % (probablement 75 % à confirmer), • de monoxyde d’azote baissent de 30 %. La station de mesure de la qualité de l’air ambiant d’AIRAQ permet de constater une réduction des concentrations moyennes journalière de 25% pour les poussières. Ajout d’une unité de traitement des oxydes d’azote dans le procédé de fabrication d’engrais exploité par YARA France à Ambès (33) En 2008, le Société YARA France à AMBES (33) a mis en service une nouvelle unité de traitement des oxydes d’azote (ou NOx) issus du procédé de fabrication d’engrais ammonitratés. Jusqu’alors, les émissions étaient certes conformes à la réglementation en vigueur mais largement supérieures au niveau d’émission atteignable avec la mise en œuvre des meilleures techniques disponibles présentées dans les documents de référence (BREF) pour la production d’ammonitrate. PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine Ce site industriel étant visé par la directive européenne IPPC (prévention et réduction intégrées de la pollution), les prescriptions de fonctionnement ont été réexaminées sur la base de ces meilleures techniques disponibles. L’ajout de cette unité a permis une réduction des émissions d’oxyde d’azote du procédé de 75 %, passant de 190 ppm (390 mg/Nm3) à 50 ppm (100 mg/Nm3). Cette amélioration a représenté un investissement de 2,5 M€. ENJEU ET CADRE REGLEMENTAIRE Généralités Les déchets sont des sous-produits inévitables du cycle de vie d’un produit, de sa production à sa consommation. Le code de l’Environnement donne en son article L541-1 la définition juridique du déchet en général et du déchet ultime en particulier « seul admis en stockage depuis le 1er Juillet 2002 »: « Est un déchet au sens du présent chapitre tout résidu d’un processus de production, de transformation ou d’utilisation, toute substance, matériau, produit ou plus généralement tout bien meuble abandonné ou que son détenteur destine à l’abandon. Est ultime au sens du présent chapitre un déchet, résultant ou non du traitement d’un déchet, qui n’est plus susceptible d’être traité dans les conditions techniques et économiques du moment, notamment par extraction de la part valorisable ou par réduction de son caractère polluant ou dangereux ». Les modes de consommation contemporains sont à l’origine de grosses quantités de déchets. Leur élimination (en particulier pour les déchets dangereux) doit être contrôlée et s’opérer dans des conditions permettant de préserver l’environnement. Les types de déchets et leur définition 1. Classement Le décret 2002-540 du 18 avril 2002 (issu de la transposition de la décision européenne 2000/532 du 5 mai 2000) codifié R541-7 et suivants du codes de l’environnement établit, une liste unique de tous les déchets dangereux et non dangereux en 20 familles (par exemple 01 : déchets des mines et carrières et 20 : déchets municipaux) pour 645 désignations de déchets. Les déchets non dangereux sont des déchets non toxiques qui proviennent de l’ensemble des activités économiques. Ils sont assimilables en termes de nuisances aux déchets ménagers et ont des modes de traitement ou des conditions d’élimination similaires. Ce sont en grande partie des emballages, mais également des chutes, des copeaux, des loupés, en bois, en plastique, en textile, en carton, en métal..., ainsi que des résidus de nettoyage et des déchets de bureaux. Les déchets dangereux, présentent une ou plusieurs propriétés de danger (H1 explosif... à H14 éco-toxique) listées dans le décret n°2002-540 du 18 avril 2002 susmentionné. Ils font l’objet d’un contrôle administratif renforcé (production, stockage, transport, élimination). 2. Origine (les pourcentages sont des ratios de production) • Les déchets municipaux (8% dont la moitié constituée d’ordures ménagères) sont des déchets dont la responsabilité de la collecte et du traitement incombe aux communes, ces actions pouvant être menées directement par elles-mêmes ou déléguées à un regroupement de collectivités, ou transférées à un opérateur privé par délégation de service public : Les déchets ménagers : pour l’essentiel des ordures ménagères auxquelles s’ajoutent les déchets de jardinage, de bricolage, les encombrants, les déchets liés à l’automobile, les déchets ménagers spéciaux. (aérosols, acides, peintures, vernis, piles...). Les déchets de la collectivité : nettoiement, espaces verts publics, boues de stations d’épuration... • Les déchets des entreprises (15% dont 9/10 sont des déchets banals) industrielles, commerciales et artisanales dont l’élimination incombe à l’entreprise. Ils comprennent des matériaux de natures diverses (déchets de fabrication, emballages vides, sous-produits de production, rebuts, produits obsolètes, résidus de nettoyage solides ou liquides...). • Les déchets de l’agriculture et des industries agroalimentaires (57% du total dont une majorité provenant des élevages) organiques ou plastiques agricoles ; • Les déchets des activités de soins (0,02%). Ces déchets comprennent les déchets des établissements de soins (ou déchets hospitaliers), les déchets des professions libérales de santé (appelés déchets médicaux diffus) et les déchets de laboratoires médicaux. • Les déchets du Bâtiment et des Travaux publics (20% du total) majoritairement des déchets inertes provenant de déblais, démolitions ou rebuts de construction. Les déchets inertes La directive européenne 1999/31/CE du 26 avril 1999, relative à la mise en décharge, définit un déchet comme inerte « s’il ne subit aucune modification physique, chimique ou biologique importante. Les déchets inertes ne se décomposent pas, ne brûlent pas et ne produisent aucune réaction physique ou chimique, ne sont pas biodégradables et ne détériorent pas d’autres matières avec lesquelles ils entrent en contact, d’une manière susceptible d’entraîner une pollution de l’environnement ou de nuire à la santé humaine. La production totale de lixiviats et la teneur des déchets en polluants ainsi que l’écotoxicité des lixiviats doivent être négligeables et, en particulier, ne doivent pas porter atteinte à la qualité des eaux de surface et/ou des eaux souterraines ». 49 La politique Française en matière de déchets La politique française en matière de déchets s’articule depuis le début des années 1990 autour de trois principes : Responsabilité du producteur ou du détenteur - Droit à l’information - Planification. La loi du 13 juillet 1992 a transcrit les grandes lignes du droit européen et fixé les objectifs suivants : • produire moins de déchets (réduction à la source), • valoriser plus (en favorisant les actions de tri), • éliminer mieux, en respectant l’environnement, • limiter la mise en décharge aux seuls déchets ultimes, • limiter les transferts et transports de déchets (principe de proximité). Le droit d’information du public (décret du 29 décembre 1993 intégré à la partie réglementaire du code de l’environnement par le décret n° 2005-935 du 2 août 2005) est notamment établi par la création de Commissions Locales d’Information et de Surveillance (CLIS), obligatoires pour tout stockage de déchets et à l’initiative de l’Etat ou de la commune pour les autres installations de traitement de déchets. L’obligation des collectivités est fixée par le Code général des Collectivités Territoriales : elle porte sur l’élimination des déchets des ménages et assimilés. La planification de l’élimination des déchets La loi 2002-276 du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité a transféré aux Conseils Régionaux la compétence pour l’élaboration et la révision des plans régionaux d’élimination de déchets spéciaux ou dangereux. L’élaboration des plans départementaux d’élimination des déchets ménagers et assimilés a été transférée aux Conseils Généraux par la loi 2004-809 du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales. Les procédures d’élaboration de ces plans sont définies dans les décrets 96-1008 et 1009 du 18 novembre 1996 modifiés par les décrets n° 2005-1472 du 29 novembre 2005 et n° 2005-1717 du 28 décembre 2005 (textes à présent codifiés au travers du code de l’environnement). Ces décrets prévoient notamment lors de la modification de chaque plan la réalisation d’une évaluation environnementale de leurs impacts. La planification pour l’élimination des déchets du BTP, plus souple, est quant à elle prévue par la seule circulaire du 15 février 2000. Le transport des déchets et le suivi des mouvements de déchets Le transport, le courtage et le négoce des déchets sont visés par le décret du 30 juillet 1998 codifié aux articles R541-50 et suivants du code de l’environnement. Les véhicules transportant des déchets doivent en outre se conformer aux règlements régissant les Transports de Matières Dangereuses et comporter une signalisation conformément à la circulaire 96-50 du 1er juillet 1996. PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine Le décret 2005-635 du 30 mai 2005 et codifié aux articles R54142 et suivants du code de l’environnement relatif au contrôle des circuits de traitement et ses arrêtés d’application précisent les conditions de tenue des registres relatifs à la production, au négoce ainsi qu’ aux opérations d’entreposage, de transformation ou traitement de déchets dangereux, les modèles de bordereaux de suivi des déchets dangereux, et enfin les modalités de la déclaration annuelle de production de déchets dangereux ou de traitement et stockage de déchets (que ceux-ci soient dangereux ou non). La gestion selon l’approche dite par « filière » Certains déchets font l’objet de dispositions spécifiques destinées à organiser et optimiser les filières d’élimination : • Récupération et valorisation des déchets d’emballages ménagers par le décret du 1er avril 1992 (articles R54353 et suivants du code de l’environnement), d’emballages autres (industries, commerces artisans) par le décret du 13 juillet 1994 (articles R543-66 et suivants du code de l’environnement). Nota : Les organismes agréés sont ECOEMBALLAGES et ADELPHE. Des organismes professionnels tels que CYCLAMED (médicaments), ALIAPUR (pneumatiques), VALORPLAST (plastiques), ADIVALOR (produits phytosanitaires) complètent le dispositif. • Collecte et traitement des huiles usagées selon les deux arrêtés du 28 janvier 1999. • Traitement des PCB/PCT conformément au décret du 2 février 1987 (articles R543-17 et suivants)... • Collecte, tri et élimination des pneumatiques usagés par décret du 24 décembre 2002 (articles R543-137 et suivants). • Elimination des piles et accumulateurs usagés par décret du 12 mai 1999 (articles R543-124 et suivants). • Elimination des véhicules hors d’usage par décret du 1er août 2003 (articles R543-154 et suivants) et ses 7 arrêtés d’application. • Elimination des déchets électriques et électroniques par le décret 2005-829 du 20 juillet 2005 (articles R543-175 et suivants) transposant la directive CCE du 27 janvier 2003. La Fiscalité Créée le 1er janvier 1999, la Taxe Générale sur les Activités Polluantes (TGAP) collectée par les douanes se substitue aux prélèvements fiscaux et parafiscaux antérieurs (traitement et stockage de déchets, pollution atmosphérique, huiles de base et atténuation des nuisances sonores). Une majoration de 50% est appliquée lorsque la provenance des déchets réceptionnés est extérieure au périmètre du plan départemental d’élimination des déchets ménagers et assimilés. La taxe est également doublée pour les déchets industriels dangereux qui sont éliminés dans une installation de stockage. Quelques dispositions réglementaires attachées à la gestion des installations de stockage ou de traitement des déchets Les installations de tri - transit - traitement - stockage de déchets sont assujetties aux prescriptions spécifiques suivantes (liste non limitative) : • pour les installations de transit, pré-traitement de déchets dangereux (ou spéciaux) : à la circulaire du 30 août 1985, • pour les installations de transit, pré-traitement de déchets banals assimilés aux ordures ménagères à la circulaire du 5 janvier 1995, • pour l’incinération des déchets non dangereux (déchets ménagers et assimilés ainsi que déchets d’activités de soins à risques infectieux) à l’arrêté du 20 septembre 2002, • pour l’incinération des déchets dangereux à l’arrêté du 20 septembre 2002, • pour le stockage des déchets dangereux (installations appelées CET 1 ou classe 1) à l’arrêté du 30 décembre 2002, • pour le stockage des déchets ménagers et assimilés (installations appelées CET 2 ou classe 2) à l’arrêté ministériel du 9 septembre 1997 modifié par l’arrêté du 31 décembre 2001. • pour le stockage de déchets inertes venant d’installations classées à l’arrêté ministériel du 31 décembre 2004, • pour le stockage de déchets inertes issus du BTP (installations appelées Classe 3) à l’arrêté ministériel du 15 mars 2006, • pour les installations de compostage soumises à autorisation à l’arrêté ministériel du 22 avril 2008 et à déclaration à l’arrêté du 7 janvier 2002. Outre les prescriptions techniques précitées, certaines installations sont également soumises : • à constitution de garanties financières en cours et après exploitation (CET) pour couvrir les risques, • à éloignement vis à vis des tiers (notamment dans un rayon de 200 m pour les UIDIS et les CET). Les mouvements transfrontaliers des déchets Le 22 mars 1989 la Convention sur le contrôle des mouvements trans-frontières de déchets et de leur élimination était adoptée à Bâle sous l’égide du Programme des Nations Unies Pour l’Environnement. Pour répondre à ses engagements, la Communauté européenne s’est dotée le 1er février 1993 d’un texte directement applicable, le règlement CEE n° 259/93 relatif aux mouvements transfrontaliers de déchets à l’intérieur, à la sortie et à l’entrée de la Communauté. Entré en vigueur en mai 1994, le règlement instaure des règles communes visant à contrôler tous les transferts de déchets quelle qu’en soit la dangerosité. Une distinction est toutefois effectuée pour déterminer les règles applicables au transfert : • la dangerosité des déchets : classement des déchets suivant 3 listes (verte, orange et rouge) ; • la destination géographique du mouvement de déchets : mouvements entre pays de la communauté, entre pays tiers et pays de la communauté, transitant ou non par des pays tiers ; • l’opération à laquelle ils sont destinés : élimination ou valorisation. Les procédures de notification afin d’être autorisé à effectuer un transfert de déchets sont menées par les autorités compétentes désignées pour chaque pays (pour la France, les préfectures ont été désignées). Depuis le 12 juillet 2007, le règlement européen n° 1013/2006 a remplacé le règlement n° 259/93. Les considérations qui ont présidé à l’adoption de ce nouveau règlement sont essentiellement la simplification du texte et le souci d’une application uniforme de ses dispositions dans tous les Etats membres. Désormais, le règlement ne vise plus que deux catégories de déchets, ceux de la liste verte et de la liste orange. Les règles applicables seront toujours fondées sur les règles décrites plus haut. Pour autant les procédures de notification du nouveau règlement ont été adaptées notamment afin d’éviter les transferts illicites, de supprimer les autorisations tacites lors de l’absence de réponse d’une autorité compétente, et de prévoir des obligations générales à chaque transfert. Les informations relatives à la constitution des dossiers sont disponibles sur le site internet de la DRIRE : http://www.aquitaine.drire.gouv.fr/environnement/dechets/TTD/ Accueil.html 51 EN AQUITAINE Dpt Exploitant Commune Les principales installations de traitement de déchets dangereux d’AQUITAINE 33 SOCOGEST Cenon 33 ASTRIA Bègles • Régénération de solvants et huiles usagés - Speichim à Mourenx (Pyrénées-Atlantiques) : 10 000 t/ an • Unités d’incinération ou de vitrification de déchets dangereux (6) - Sobegi Mourenx (Pyrénées-Atlantiques) : 10 000 t/an - SIAP à Bassens (Gironde) : 72 000 t/an - Cofal à Morcenx (Landes) : 10 000 t/an - SMTB à Lacq ( Pyrénées-Atlantiques) : 6000t/an • Incinération de déchets hospitaliers - Soval à Bassens (Gironde) : 15 500t/an - Béarn Environnement à Lescar (Pyrénées-Atlantiques) : 2 000 t/an ; uniquement des déchets hospitaliers prétraités dans l’installation de désinfection. • Unités de traitement physico-chimique - L’Electrolyse à Latresne (Gironde) : 60 000 t/an - SIAP à Bassens (Gironde) : 16 000 t/an • Stockage de déchets ultimes (CSDU - Classe 1) Il n’existe pas de CSDU en Aquitaine. Les déchets ultimes générés en Aquitaine (de l’ordre de 12000 t/an) sont éliminés vers les centres de Bellegarde (30), Champteussé (49), Guitrancourt (78) et Grauilhet (65). 40 SIVOM du Pays de Born Pontenx 40 SMICOTOM de la Côte Sud des Landes Bénesse Maremne 40 SMICOTOM de la Côte Sud des Landes Messanges 47 SOGAD Le Passage 64 Béarn Environnement Lescar 64 Communauté Urbaine de Lacq Lacq Les mouvements transfrontaliers de déchets Concernant la région Aquitaine, les préfets des départements ont délégué à la DRIRE le traitement des dossiers de demande de notification de transferts de déchets. Ainsi la division Environnement Industriel et sous-sol gère l’intégralité des demandes sous l’autorité de son directeur. Pour les années 2007 - 2008, 117 transferts ont été accordés par la DRIRE Aquitaine (voir tableau ci-après). Département Importation Exportation Valorisation L’Aquitaine dispose également des installations suivantes : • 28 installations de collecte, transit, regroupement de déchets dangereux ; • 71 installations de collecte, transit, regroupement de déchets banals ; • 13 centres d’enfouissement techniques (CET de classe 2) (liste ci-dessous) ; • 63 centres de compostage ; • 8 usines d’incinération d’ordures ménagères et déchets assimilés (liste ci-dessous). Dpt Exploitant Commune Capacité annuelle 24 SM3D St Laurent des Hommes 50 000 t 24 SITA Milhac d'Auberoche 110 000 t 33 SOVAL Lapouyade 430 000 t 33 SMICOTOM Naujac 20 000 t 40 SIETOM de Chalosse Caupenne 47 000 t 47 SICTOM Basse vallée du Lot Nicole 30 000 t 47 SMAV Montflanquin 29 000 t 47 SITCOM d’Aiguillon Fauillet 8 000 t 64 BIZI GARBIA St Pée sur nivelle 50 000 t 64 SITA FD Hasparren 72 000 t SMTD Bassin Est Précilhon 30 000 t 64 SM Bil Ta Garbi Urrugne 21 840 t 64 Commune d'Orthez Orthez 7 500 t 64 Elimination 24 33 40 47 64 Autorisation 0 53 12 0 9 74 Quantité (t) - 1 573 1 156 - 2 000 4 729 Autorisation 1 20 7 4 11 43 Quantité (t) - 26 710 2 187 316 3 841 33 054 Autorisation 1 22 12 4 16 57 Quantité (t) - 26 434 2 502 316 2 447 31 699 Autorisation 0 51 7 0 2 60 Quantité (t) - 1 850 841 0 3 395 6 086 Nombre de transferts accordés Exportation 37 % Importation 63 % Elimination 51 % Valorisation 49 % Quantités de déchets Importation 13 % Elimination 16 % Exportation 87 % Valorisation 84 % PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine Aquitaine Principaux producteurs de déchets dangereux en 2008 DPA Bassens Soval Simorep Société Pétrolière & Cie du Bec d'Ambès Bassens Linde Gas (exAGA) Bordeaux SIAP Lesieur SEVIA Getrag Ford Transmissions DORDOGNE Labso Ford Aquitaine Industrie Ahlstrom LabelPack SAS KSB Novergie Atelier industriel aéronautique de Bordeaux Berkem Astria Polyrey L’electrolyse AFM Recyclage Creuzet GIRONDE SIVOM LOT-ETGARONNE Sitcom Côte sud des Landes Sogad DRT Vielle-st- Girons Sitcom Côte sud des Landes FUMELD LANDES Cofal MLPC Galvalande Firmenich prod SAS MLPC + de 10000 t DRT Castets CELSA de 5000 à 9999,99 t SMTB Turbomeca Mont Arkema Lacq Mourenx Abengoa Bioenergy Syndicat Mixte BIZI GARBIA PYRENEES France SA -ATLANTIQUES Speichim Destination des déchets produits Stockage Valorisation Incinération Traitement Archimica Total E&P France Sobegi Steb de 2000 à 4999,99 t de 1000 à 1999,99 t de 700 à 999,99 t - de 700 t BEARN Environnement Turbomeca Pardies Arysta PCC France Messier Dowty FINORGA MOURENX CHIMEX Toyal Europe Celanese En savoir + sur Internet www.aquitaine.drire.gouv.fr, le site de la DRIRE Aquitaine : réglementation, principes de base, accès à la base des installations classées pour la protection de l’environnement www.ademe.fr/aquitaine, site de la délégation régionale de l’ADEME 53 VEHIcULES HORS D USAGE Le décret 2003-727 du 1er août 2003 transpose en droit national la directive européenne 2000/53/CE et impose notamment que le détenteur d’un véhicule (voitures particulières, camionnettes et cyclomoteurs à 3 roues) destiné à la destruction ne puisse le remettre qu’à des entreprises autorisées. Les opérations d’élimination des véhicules hors d’usage, de leurs composants et matériaux doivent être effectuées dans des installations classées (rubrique 286) dans le respect de la réglementation qui leur est applicable. En outre, les installations de démontage, de découpage ou de broyage des véhicules hors d’usage doivent être agréés à cet effet selon les règles énoncées par le code de l’environnement. Les agréments sont délivrés par les préfectures de départements pour une validité maximale de six ans. Un cahier des charges spécifique est annexé aux agréments des démolisseurs et des broyeurs. Leur contenu a été précisé par arrêté interministériel du 15 mars 2005. En Aquitaine, la DRIRE intervient dans le cadre de la délivrance des agréments de démolisseurs et de broyeurs (Cf. tableau ciaprès). En 2007-2008, une campagne de vérification de l’application du respect de l’application des règles nationales a été menée dans le cadre de l’action nationale fixée par le Ministère de l’Ecologie. Cette action est poursuivie en 2009 par l’inspection des installations classées. Elle a pour but de vérifier la conformité des installations agréées, de contrôler les installations non titulaires d’un agrément et des installations non autorisées. Agréments délivrés 24 33 40* 47 64 Démolisseurs 19 35 16 11 21 Aquitaine 66 Broyeurs 1 2 1 0 0 4 * Dans le département des Landes, la surveillance et la délivrance des agréments des installations concernées est assurée par la DDASS. La résorption des stocks historiques de pneumatiques usagés Ces stocks historiques ont été constitués avant la mise en place de la filière de collecte et de traitement des pneumatiques usagés. Ils sont susceptibles d’entraîner des nuisances pour les riverains (prolifération de reptiles, de moustiques) et constituent une importante pollution visuelle, une perte de valeur et de fonction sociale des terrains concernés et peuvent représenter un risque important en cas d’incendie. Un recensement réalisé en 2003 par l’Agence De l’Environnement de la Maîtrise de l’Energie (ADEME), la société ALIAPUR et l’association Robin des Bois faisait état de 114 stocks répartis sur le territoire métropolitain représentant 242 170 tonnes de pneumatiques usagés. Concernant l’Aquitaine, 8 sites ont été recensés représentant une masse de pneumatiques de 21 500 tonnes à évacuer. A la fin de l’année 2005, la ministre de l’Ecologie et du Développement Durable a demandé aux préfets d’engager des actions à l’encontre de l’exploitant de l’installation ou, si ce dernier n’est pas solvable ou a disparu, aux clients de la société exploitante qui ne s’étaient pas assurés de l’élimination effective des pneumatiques usagés qu’ils lui avaient confiés. S’agissant de la reprise par les clients de la société exploitante, le Conseil d’Etat a confirmé le bien-fondé de cette démarche. Dpt Commune Tonnage 24 THENON 4 000 24 BERGERAC 500 33 ESPIET 33 MARCHEPRIME 33 CERONS 5 000 40 TARNOS 1 000 47 VILLENEUVE/LOT 64 ARTHEZ DE BEARN 5 000 400 4 000 17 500 Par ailleurs, certains acteurs se sont engagés à reprendre les pneumatiques usagés pour lesquels aucun responsable solvable n’a pu être identifié. Les manufacturiers ont ainsi demandé à la société ALIAPUR de prendre en charge 30 000 tonnes de pneumatiques usagés permettant ainsi l’évacuation de 2 sites aquitains (Thenon, Espiet). En vue de permettre leur évacuation, les professionnels du secteur ont signé le 20 février 2008, sous l’égide du Ministère en charge de l’Ecologie, un accord volontaire par lequel ils s’engagent, pour une durée maximale de 8 ans et pour un volume maximum de 80 000 tonnes, à organiser et financer, avec le concours de l’Etat, l’élimination de ces Action Tonnage enlévé Observations dépôts, via l’Association pour la résorption des stocks historiques de pneuma1 800 ALIAPUR Réalisé 12/2006 tiques usagés. Le site de Cérons en GiRecherche responsabilité exploitant ronde a été évacué durant l’été 2009 par cette association. ALIAPUR + derniers détenteurs Réalisé 06/2007 2 500 Pour des raisons d’ordre notamment Reste environ 250t à évacuer Réalisé en partie 11/2008 440 technique liées au risque de saturation RECYVALOR Réalisé 08/2009 1 600 des débouchés existants pour la valoriRecherche clients sation de ces déchets, l’évacuation des Clients identifiés stocks restants interviendra de manière Clients identifiés progressive. PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine LES ELEMENTS ESSENTIELS DE REACH Il s’agit du règlement (CE) n°1907/2006 du 18 décembre 2006 concernant l’enregistrement (Registration en anglais), l’évaluation (Evaluation) et l’autorisation (Authorisation) des substances chimiques ainsi que les restrictions applicables à ces substances (restriction of CHemicals). Par rapport à la réglementation existante, Reach apporte 3 grandes nouveautés : • La systématisation d’une procédure : l’enregistrement. Au cours des 11 années qui suivront l’entrée en vigueur du règlement, 30 000 substances sur les 100 000 existantes sur le marché communautaire seront ainsi enregistrées auprès de l’Agence Européenne des Produits Chimiques. Auparavant, seules les substances mises sur le marché après 1981 faisaient l’objet d’une notification préalablement à leur mise sur le marché. • Un nouvel outil de gestion des risques : l’autorisation. • Une Agence Européenne des Produits Chimiques (AEPC), basée à Helsinki, en charge des aspects techniques et administratifs liés au fonctionnement du dispositif. Le règlement repose sur quatre piliers : l’enregistrement, l’évaluation, l’autorisation et la restriction. L ENREGISTREMENT ET LE PRE-ENREGISTREMENT La procédure d’enregistrement fait obligation aux fabricants et aux importateurs de substances chimiques à plus d’une tonne par an sur le territoire de la Communauté d’acquérir des connaissances sur les substances qu’ils fabriquent ou importent, et d’exploiter ces connaissances pour assurer une gestion responsable et bien informée des risques que ces substances peuvent présenter pour la santé humaine ou pour l’environnement. Cette obligation s’applique aux substances telles quelles ou contenues dans des préparations (aussi appelées mélanges). Par ailleurs, les substances contenues dans les articles devront, dans certaines conditions, faire l’objet d’un enregistrement. La responsabilité de l’évaluation et de la gestion des risques des substances revient aux entreprises productrices et importatrices et non plus aux autorités administratives. L’enregistrement s’applique aussi bien aux substances existantes, les plus nombreuses, mises sur le marché avant septembre 1981, qu’aux substances nouvelles, qui sont déjà couvertes par une obligation de notification au titre de la réglementation précédente. Il faut savoir que les substances nouvelles déjà notifiées au sens de la réglementation précédente sont considérées comme étant enregistrées. L’Agence Européenne des Produits Chimiques (AEPC ou ECHA en anglais) est l’acteur principal de cette étape. Elle attribue un numéro d’enregistrement au déclarant et assure un contrôle du caractère complet des dossiers reçus. Concrètement, l’enregistrement est le dossier soumis entreprise par entreprise sur une substance et qui contient les résultats et les études menées par les déclarants sur les propriétés de la substance (dangerosité, ...) qu’ils fabriquent ou importent, les risques et les mesures de gestion préconisées en fonction des usages (selon les informations collectées auprès des utilisateurs aval). Dans certains cas, un « rapport sur la sécurité chimique » doit être inclus. Pour obtenir un étalement dans le temps des obligations d’enregistrement, les substances existantes ont dû faire l’objet d’un pré-enregistrement auprès de l’Agence européenne des produits chimiques entre le 1er juin 2008 et le 1er décembre 2008. Ce pré-enregistrement, gratuit, est constitué d’un dossier transmis par informatique comportant l’identité du déclarant potentiel, l’identité de la substance, le délai envisagé pour l’enregistrement, la fourchette de quantité concernée, et le nom de substances dont les données pourraient être utiles dans le cadre du dossier sur la substance pré-enregistrée. Il existe certaines exemptions à l’obligation d’enregistrement qui concernent les substances couvertes par d’autres réglementations spécifiques (par exemple biocides, phytopharmaceutiques), les activités de R&D axées sur les produits et processus sous réserve de justifications ou encore pour certaines substances ou catégories de substances spécifiques. La phase de pré-enregistrement s’est terminée le 1er décembre 2008. Au-delà, les substances non pré-enregistrées doivent être enregistrées immédiatement ou alors ne peuvent plus être produites ou mises sur le marché (une importation étant considérée comme une mise sur le marché). 55 Sous réserve que les substances aient été pré-enregistrées, les délais d’enregistrement sont récapitulés ci-dessous : Substances "phase-in" concernées Délai d'enregistrement Fabriquées ou importées en quantités supérieures ou égales à 1000 t/an R50/531 fabriquées ou importées en quantités supérieures ou égales à 100 t/an Jusqu’au 30 novembre 2010 CMR catégorie 1 ou 22 fabriquées ou importées en quantités supérieures ou égales à 1 t/an Fabriquées ou importées en quantités supérieures ou égales à 100 t/an Fabriquées ou importées en quantités supérieures ou égales à 10 t/an Fabriquées ou importées en quantités supérieures ou égales à 1 t/an 1 2 Jusqu’au 31 mai 2013 Jusqu’au 31 mai 2018 : Substances classées comme « Très toxique pour les organismes aquatiques, peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l'environnement aquatique ». : Substances Cancérogènes, Mutagènes ou toxiques pour la Reproduction de catégories 1 et 2. L EVALUATION L’évaluation est une étape importante du dispositif mis en place par Reach, car c’est en grande partie de cette étape que dépendent l’efficacité et la crédibilité du dispositif. Reach prévoit trois types d’évaluation, deux réalisées par l’AEPC et une par les États membres. L’évaluation des propositions d’essais faites par les industriels. Elle s’applique à tous les dossiers de substances de plus de 100 tonnes par an, pour lesquels les demandeurs proposent notamment de réaliser un essai sur un vertébré. Afin d’éviter qu’il n’y ait trop d’expérimentation animale, de tels essais sont soumis obligatoirement à l’accord de l’AEPC. L’évaluation des dossiers est une étape non systématique, menée par l’AEPC. Cette évaluation va au delà de la vérification du caractère conforme d’un dossier en vérifiant si les données fournies sont cohérentes et validées, en particulier en ce qui concerne les informations sur les propriétés intrinsèques des substances. Cette étape représente en quelque sorte l’étape de « contrôle qualité » des dossiers d’enregistrement. Elle doit porter au moins sur 5% des dossiers par tranche de tonnage. Les États membres ont aussi à leur charge les évaluations de substances. Ces évaluations sont menées, sur une base volontaire, par les Etats membres après l’inscription de la substance sur le « plan continu d’action communautaire » établi par l’AEPC. L’AEPC établit des critères en collaboration avec les Etats membres, sur les substances à évaluer en priorité et leur inscription sur le plan continu d’action communautaire. L’évaluation est menée à partir des données qui auront été enregistrées par les déclarants. Ainsi, contrairement aux dispositions précédentes, les États membres n’auront plus à réaliser eux-mêmes les tests, ce qui permettra des évaluations plus rapides et plus nombreuses. PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine L’évaluation des substances est l’étape qui se rapproche des évaluations menées jusqu’ici sur les substances existantes. Ces évaluations visent à lever ou confirmer une suspicion qui pèse sur une substance et permettent, le cas échéant, d’imposer à l’industriel de fournir des essais supplémentaires ou d’aboutir le cas échéant à une proposition de mesures de gestion des risques. LA PROcEDURE D AUTORISATION L’autorisation impose une utilisation encadrée des substances chimiques les plus préoccupantes (et ce quelles que soient les quantités produites ou importées) susceptibles de provoquer des effets irréversibles graves. Un de ses objectifs est de parvenir à une substitution des substances les plus dangereuses par des substances ou des technologies de remplacement plus sûres pour la santé humaine et l’environnement. « L’autorisation » constitue une des principales nouveautés de Reach. En fait, il s’agit d’une interdiction a priori d’utiliser une substance donnée, sauf si une demande d’autorisation est déposée et accordée pour un usage spécifique. Celle-ci n’est accordée par l’AEPC qu’après l’analyse d’un dossier déposé par l’industriel. Elle n’est valable que pour une substance précise, suite à la demande d’une entreprise donnée et pour un usage bien identifié et une période limitée. Le dispositif d’autorisation vise à ce que chaque utilisation de certaines substances parmi les plus préoccupantes pour la santé ou l’environnement soit soumise à une autorisation afin de permettre son contrôle strict. Les substances susceptibles d’être couvertes par la procédure. CONTROLES En 2009, la première campagne d’inspections portant sur la mise en œuvre de ce règlement, a été lancé. En Aquitaine, en matière de produits chimiques mais en marge du règlement REACH, l’inspection des installations classées a d’ores et déjà procédé en 2008 : • aux contrôles de 11 produits biocides utilisés sur les tours aéroréfrigérantes et 13 produits biocides utilisés en protection du bois en application des dispositions de la Directive n° 98/8 du 16 février 2008 concernant la mise sur le marché des produits biocides, • aux contrôles des fluides frigorigènes contenus dans 37 circuits de réfrigération en application des dispositions du règlement n° 2000/2037 relatifs aux substances qui appruvrissent la couche d’ozone et du règlement n° 2006/842 relatif à certains gaz à effets de serre fluorés. Ces contrôles n’ont pas mis en évidence de non conformité quant à la nature des substances chimiques en présence. CONTROLES DES PRESSINGS Une campagne d’inspections des pressings a été menée en Aquitaine en octobre 2008. Ces contrôles ont porté sur les principales prescriptions concernant les risques associés à l’utilisation du perchloréthylène. Ce solvant, utilisé en grande majorité pour le nettoyage à sec, présente en effet des risques pour la santé et l’environnement. Les contrôles, annoncés en amont à l’ensemble de la profession, ont touché 275 pressings en France. 189 présentaient des non-conformités significatives. Des arrêtés préfectoraux de mise en demeure ont été proposés aux préfets territorialement compétents. Sur la base de ces constats, un plan d’actions a été élaboré conjointement entre le ministère du développement durable et les syndicats représentant la profession. L’objectif de cette opération est double. Elle permet de sensibiliser l’ensemble des exploitants de pressing aux exigences de la réglementation (arrêté ministériel du 2 mai 2002). Elle met aussi en lumière les principaux manquements constatés. Les points suivants ont en particulier été examinés : • présence et fonctionnement de la ventilation, • surveillance de l’installation, • contrôle de l’accès à l’atelier, • gestion des solvants, • entretien et maintenance des machines et consignes d’exploitation. Cette campagne d’inspections avait été initiée suite aux mesures des niveaux de solvants dans l’air des immeubles abritant des pressings, par l’INERIS. Elle répond également à une priorité du Grenelle de l’Environnement sur la qualité de l’air intérieur. En Aquitaine 12 inspections ont été menées dans le cadre de cette action nationale, les conclusions en matière de manquement sont identiques aux constats issus de la synthèse nationale et témoignent de la nécessité pour ce secteur de se mobiliser pour engager les actions de mise en conformité nécessaires. 57 ENJEUX ET CADRE REGLEMENTAIRE Les questions de pollution des sols par les activités industrielles ne font l’objet d’une prise de conscience que depuis une vingtaine d’années tout au plus, au regard de plus de deux siècles d’activité industrielle. Dans le cadre de la législation des installations classées, une politique s’est développée en France depuis plus de dix ans sur cette problématique. Elle a, depuis lors, fait l’objet d’une large concertation et de nombreux retours d’expérience, aboutissant aujourd’hui à une modernisation de l’ensemble des textes et des outils. La nouvelle approche en matière de gestion des sites et des sols pollués, entrée en vigueur par deux circulaires du Ministère de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement Durables du 8 février 2007, demeure articulée autour du principe fondateur : l’usage est le critère qui conditionne la gestion du site pollué. Mais il est désormais fondé sur deux démarches : l’Interprétation de l’Etat des Milieux (IEM), pour mesurer la compatibilité de l’état des milieux hors site avec l’usage qui en est fait, et le Plan de Gestion, pour identifier les options de gestion pertinentes en cas de réhabilitation et d’affectation d’un site à de nouveaux usages. Cette nouvelle approche, simplifiée, se veut aussi plus pragmatique, avec toujours le même objectif : la maîtrise sur le long terme des impacts sanitaires et environnementaux des sites et sols pollués. La gestion des sites dont le sol a été pollué directement ou indirectement par des activités industrielles est, en règle générale, assurée dans le cadre de la législation relative aux installations classées pour la protection de l’environnement (articles L 511-1 et suivants du Code de l’Environnement). Le décret du 13 septembre 2005 vient renforcer les conditions de cessation d’activité des installations classées. Un cadrage précis La gestion des risques suivant l’usage - principe pérennisé - est assortie de règles de cadrage : • Rechercher et éliminer les sources de pollutions pollutions compte tenu des techniques disponibles et de leurs coûts. • Justifier les choix techniques retenus selon les critères explicites, argumentés et transparents. • Gérer en prenant en compte le bilan environnemental global. • Sinon, mettre en place les mesures qui permettent d’eviter de façon pérenne le contact entre les pollutions et les personnes. • Apprécier les risques en se fondant sur la gestion sanitaire en place pour l’ensemble de la population française. PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine Les nouveaux outils de gestion Le schéma conceptuel, socle de la démarche de gestion C’est l’étape préalable de toute démarche de gestion des sites et sols pollués. Il s’agit d’un état des lieux de la zone concernée (site et hors site), bilan factuel qui doit permettre d’établir un diagnostic complet et d’appréhender toutes les dimensions de la pollution d’un milieu et de ses conséquences. Il est établi sur la base d’études historiques et documentaires, de campagnes de mesures, de visites, de diagnostics, etc. Il constitue les véritables fondations de toute démarche de gestion et comporte notamment l’identification : • des sources de pollutions, • des différents milieux de transfert et de leurs caractéristiques, • des enjeux à protéger : populations riveraines, ressources naturelles, usages des milieux et de l’environnement, milieux d’exposition, etc. Si la zone concernée présente une source de polluants mobilisables et des voies de transfert de cette pollution (air, eau, vecteurs divers) vers des populations, des ressources ou des espaces naturels, des mesures conservatoires doivent être prises sans attendre la mis en place de la démarche de gestion. Il s’agira par exemple de clôturer une zone contaminée, de la recouvrir pour éviter une diffusion aérienne ou de préconiser des mesures d’hygiène ou comportementale, etc. Deux démarches de gestion distinctes L’interprétation de l’état des milieux Cette démarche concerne les milieux pollués dont les usages sont déjà fixés (hors site). Elle vise à s’assurer, en cas de doute ou de suspicion d’impact sur la santé ou l’environnement, que l’état de ces milieux est compatible avec les usages en question. Concrètement, l’IEM doit permettre de distinguer les milieux qui ne nécessitent aucune intervention, ceux qui peuvent faire l’objet d’actions simples de gestion pour rétablir leur compatibilité avec les usages constatés, et enfin, ceux dont l’état nécessite la mise en œuvre d’un Plan de Gestion. De nouveaux critères de gestion du risque La démarche sur laquelle se fonde l’IEM pour la gestion du risque consiste d’abord à comparer l’état des milieux à celui des milieux naturels voisins (ou à l’état initial pour une installation classée), puis à le comparer aux valeurs réglementaires en vigueur pour les eaux de boisson, les denrées alimentaires, l’air extérieur (et autres cadres légaux : SDAGE, ZNIEFF, ...). Dans le cas où il n’existe pas de valeur de gestion réglementaire pour telle ou telle substance (ou de milieu comparable), une évaluation quantitative des risques sanitaires est établie au moyen d’une grille de calcul fondée sur les valeurs toxicologiques de référence (VTR). Le plan de gestion Il concerne une zone polluée (en l’occurrence un « site ») sur laquelle une remise en état est possible grâce à des aménagements ou des mesures de dépollution, ou sur laquelle les usages peuvent être choisis ou adaptés (exemple : un projet de réhabilitation d’une ancienne activité industrielle chimique en vue d’implanter une aire de loisirs, etc.) Il peut aussi résulter d’une démarche IEM si celle-ci a mis en évidence une incompatibilité entre les usages existants et l’état du milieu. La maîtrise des sources de pollution et leurs impacts est le premier objectif du Plan de Gestion. Si leur suppression (excavation de terres polluées, confinement, traitement biologique in situ, etc.) à un coût raisonnable et avec les meilleures techniques disponibles est possible, elle doit être engagée sans délai. Dans le cas contraire, les impacts de pollutions résiduelles doivent être maîtrisés et acceptables. Lorsque le Plan de Gestion ne permet pas de supprimer tout contact possible entre les pollutions et les personnes, les risques sanitaires potentiels liés aux expositions résiduelles doivent être évalués : l’Analyse des Risques Résiduels (ARR) est l’outil dédié à cet effet. Le Plan de Gestion pourra aussi prévoir des changements d’usage, des restrictions d’usage, une surveillance, des mesures de précaution, etc. C’est sur la base d’un bilan « couts/avantages » que les caractéristiques du Plan de Gestion sont retenues. Une démarche progressive, évolutive et itérative Le Plan de Gestion n’est pas fixé une bonne fois pour toutes en amont de la démarche. Il repose sur des allers-retours constants entre plusieurs paramètres tels la connaissance des milieux, l’évolution des usages, les contraintes réglementaires, la maîtrise des pollutions et des impacts, etc. et a vocation à évoluer : il s’agit d’un processus itératif. Des outils de connaissance et de conservation de la mémoire Conserver la mémoire d’un site pollué c’est veiller à l’information des opérateurs ou aménageurs pour éviter qu’un site, actuellement sans impact, le devienne par suite de travaux ou d’une nouvelle affectation inappropriée. Par ailleurs, pour que le principe du traitement en fonction de l’usage perdure dans le temps, il faut que la connaissance des risques potentiels soit aussi complète que possible et accessible au plus grand nombre. En outre, l’action réglementaire n’est pas la seule voie pour traiter les problèmes de sites pollués. Une information partagée des différents acteurs doit également permettre de faire jouer les mécanismes de régulation du marché en conduisant à l’intégration de la prise en charge des études et dispositions de réhabilitation ou de surveillance dans les transactions foncières. Pour ce faire, 2 types d’inventaire ont été mis en place et sont désormais accessibles sur Internet : a) Celui des sites (potentiellement) pollués et faisant l’objet d’une action des pouvoirs publics, BASOL (http://basol.ecologie.gouv.fr). Cette base de données est le tableau de bord des actions menées par l’administration et les responsables de ces sites pour prévenir les risques et les nuisances. Il comprend 3 900 sites et il est actualisé périodiquement. BASOL est gérée par l’inspection des installations classées. b) Les inventaires historiques qui ont vocation à reconstituer le passé industriel d’une région. Les informations collectées sont versées dans une base de données, BASIAS, gérée par le BRGM (http://basias.brgm.fr). Des décharges ou des sites industriels dont l’activité a cessé depuis plusieurs décennies ne sont en général plus une source de risques ; ils peuvent cependant le redevenir si des constructions ou des travaux sont effectués sans précaution particulière. Il est donc important que les acheteurs, vendeurs, aménageurs, etc. disposent en ce domaine des informations pertinentes leur permettant de déterminer les études et investigations spécifiques qu’il leur appartiendra de mener à bien avant de donner une nouvelle utilisation à de tels sites. BASIAS est donc l’outil principal que mettent en place les pouvoirs publics pour contribuer au devoir d’information des acheteurs prévu à l’article L514-20 du Code de l’environnement. Les inventaires ont été réalisés dans 80 départements. BASIAS recense aujourd’hui plus de 180 000 sites. Des démarches de gestion adaptées à chaque situation Une refonte complète des guides méthodologiques « sites et sols pollués » publiés depuis 1996 a été engagée par l’état en 2005 et se poursuit. Cette réactualisation, complétée par la publication de guides sur de nouvelles thématiques, a pour but de permettre aux opérateurs de gérer concrètement les différents problèmes liés aux sites et sols pollués. Par exemple : la visite du site, la réalisation de l’état initial, le diagnostic, l’élaboration du Plan de Gestion, la surveillance des eaux souterraines, l’analyse des sols, le suivi des polluants métalliques, l’évaluation des risques sanitaires, etc. Plus complets et plus détaillés que par le passé ces guides méthodologiques destinés aux administrations, aux élus, aux bureaux d’études gérant des sites et sols (potentiellement) pollués offrent des référentiels techniques fiables permettant à la 59 fois de bien évaluer la situation des sites et de mettrent en œuvre les actions requises par leur gestion présente et future. Ces différents guides sont téléchargeables depuis le portail dédié aux sites et sols pollués (http://www.sitespollues.ecologie. gouv.fr). Un portail internet dédié aux sites et sols pollués Que recouvre précisément la notion « d’effluent liquide » ? Qu’entend-on exactement par « principe de précaution » ? Quels sont les textes qui encadrent la pollution industrielle des sols ? Où trouver les outils méthodologiques relatifs aux nouvelles démarches de gestion des sites (potentiellement) pollués ? Quel est l’état des connaissances sur l’Arsenic, le Plomb, les dioxines ? Pour toutes ces questions et beaucoup d’autres, le site-portail http://www.sitespollues.ecologie.gouv.fr permet d’obtenir des réponses concrètes. C’est aujourd’hui le portail de référence qui mutualise et donne accès aux ressources des différents services de l’Etat en matière de sites et sols pollués et à celles de nombreux organismes spécialisés tels que le BRGM, l’ADEME, l’IRSN... Le déroulement des procédures administratives et quelquefois pénales, souvent longues, se soldent la plupart du temps par un échec et le constat d’une « responsabilité défaillante ». Dans le cadre de l’application des grands principes de la politique nationale susvisée, le site, sur décision du ministère de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement Durables peut passer alors sous maîtrise d’ouvrage publique sous la responsabilité de l’ADEME. Depuis 4 ans, aucun site n’avait fait l’objet d’une telle procédure en Aquitaine. En 2009, l’ADEME va prendre en charge la maîtrise d’ouvrage de la mise en sécurité de la friche industrielle La Cornubia Quai de Brazza à Bordeaux. L’ADEME poursuit jusqu’en 2011, la surveillance sur le site SREE à Bordeaux-Bacalan. Friche industrielle La Cornubia EN AQUITAINE Au 1er juillet 2009, 265 sites sont répertoriés dans BASOL, dont 94 sont en cours d’évaluation ou de travaux, 124 sont traités avec mise en place de restrictions d’usage et/ou d’une surveillance et 47 sont traités et libres de toute restriction d’usage. Ces derniers devraient rejoindre les 43 sites déjà transférés dans BASIAS depuis le recensement du 1er juillet 2003. Ces sites sont, soit traités et libre de toute restriction, soit ne nécessitent plus d’action de l’inspection pour l’usage du moment. La surveillance des eaux souterraines est effective pour 183 sites. L’absence de surveillance est justifiée pour 68 sites. La surveillance est différée pour 15 sites pour des raisons de contentieux administratif de responsabilité défaillante, etc. En matière de servitudes et restriction d’usages, 11 servitudes ont été instituées depuis 2000, dont 8 servitudes d’utilité publique, 2 restrictions d’usages conventionnelles au profit de l’Etat (RUCPE) et une servitude privée par acte notarié. La recrudescence de sites découverts à l’issue d’une cessation définitive d’activité et de liquidation judiciaire est confirmée. La plupart du temps les mandataires judiciaires ont peu ou pas d’actifs à affecter à la réalisation des diagnostics et des travaux éventuels. La loi du 30 juillet 2003 sur la prévention des risques technologiques et la réparation des dommages devrait apporter des améliorations dans la gestion de ces situations (« Amendement Metaleurop ») pour les fermetures à venir. Le décret du 13 septembre 2005 apporte notamment des contraintes supplémentaires en matière de réhabilitation en fonction de l’usage retenu. PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine L’inventaire historique régional des anciens sites industriels et activités de service, engagé en 1995 en partenariat avec le BRGM, l’Agence de l’Eau Adour-Garonne, le Conseil Régional et l’ADEME est achevé depuis 2006. 13 835 sites ont été inventoriés dans la base BASIAS Dépatement Nombre de sites Dordogne 2 051 Gironde 3 473 Landes 2 697 Lot-et-Garonne 2 087 Pyrénées-Atlantiques 3 527 La liquidation des entreprises Lorsqu’une entreprise exploitant une installation classée se déclare en cessation de paiement et fait l’objet d’une procédure collective, deux droits applicables, relevant de deux ordres de juridiction se croisent : • le Code de l’environnement (articles L511 et suivants), qui continue de dérouler ses effets, et se traduit par des prescriptions préfectorales, relevant du juge administratif, normalement adressées à l’entreprise, représentée par le mandataire de justice. Ce cas est de loin le plus fréquent. • le Code du commerce (article L620 et suivants), que le mandataire est chargé d’appliquer sous le contrôle du juge commercial, et qui lui donne mission de liquider les actifs et de payer les créanciers en fonction d’un ordre légal de priorité et des disponibilités. D’inévitables difficultés naissent du fait que chacun, de l’inspection des installations classées et du liquidateur est tenu d’appliquer rigoureusement la réglementation d’ordre public dont il a la charge mais qui n’a pas le même objet. Le seul point de Exemple d’application de la nouvelle approche sur un ancien site reconverti en zone d’activité tertiaire et de logements EPCOS 33 Lormont Cet ancien site de fabrication de composants électroniques passifs (production de condensateurs et des ferrites), a été exploité de 1971 à 2005 successivement par la Société SIEMENS (1971 à fin 1999), puis par la société EPCOS, dans la Zone industrielle des Quatre Pavillons Allée René Cassagne sur la commune de LORMONT(33). EPCOS Lormont (33) Le site est à 1,2 km du centre ville et à 600 m du centre commercial des Quatre Pavillons. Le diagnostic réalisé en 2004 dans le cadre de la cessation d’activité montre la présence de métaux tels que l’Arsenic, le Chrome, le Mercure et le Manganèse dans les sols. Les mesures de remise en état prises par l’ancien exploitant rendent le site compatible avec un usage de type industriel ou tertiaire non sensible. L’utilisation des terrains pour des usages de loisirs, de cultures ou d’habitation en général, est à proscrire. Le permis d’aménager de la zone de La Ramade est toutefois délivré le 24 avril 2008 pour la construction de bâtiments à usage de commerces, de bureaux, de logements et de jardins d’enfants. Il change l’usage du site. Afin de prévenir le risque sanitaire d’une part et le risque environnemental d’autre part, tout en restant dans des coûts économiques raisonnables et acceptables, le Préfet a, par arrêté du 12 septembre 2008 prescrit à l’aménageur et avec son accord, le confinement des zones impactées et la conservation de la mémoire par inscription des servitudes aux bureau des hypothèques. contact entre les deux législations, celui de leur croisement, est la substitution du mandataire de justice à l’exploitant, en tant que responsable de l’entreprise et donc destinataire des arrêtés préfectoraux. Un guide à l’attention des mandataires judiciaires et de l’inspection des installations classées, validé par le Ministère de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement Durables et le Conseil National des mandataires judiciaires, a été publié en 2003 afin d’améliorer l’action des deux parties lors de l’ouverture d’une procédure collective, face à un cas de site pollué présentant des risques potentiels pour la population et l’environnement. Ce guide va être revu dans le cadre de la mise en place des nouveaux outils méthodologiques de l’approche nationale de gestion des sites et des sols pollués. Mais, le plus souvent, faute d’actifs, l’action sur de tels sites se résume, dans le meilleur des cas, à la mise en sécurité, laissant place ensuite à une friche industrielle peu convoitée. Servitudes et restrictions d’usage La loi n° 2003-699 du 30 juillet 2003, relative à la prévention des risques technologiques et naturels et à la réparation des dommages a amené au niveau législatif le principe de réhabilitation en fonction de l’usage des terrains pollués par l’activité d’une installation classée. Ces dispositifs n’imposent donc pas au responsable du site d’éliminer systématiquement toutes les pollutions restantes. Cette approche raisonnée sur la gestion des terrains pollués s’appuie sur le principe selon lequel il doit y avoir, à tout moment, compatibilité entre la pollution résiduelle et l’utilisation qui est faite du terrain. Afin de parvenir sur le long terme à cette adéquation entre usage et niveau résiduel de dépollution, l’administration doit mettre en place un dispositif attaché au terrain qui permettra, pour une durée indéterminée, d’informer aménageurs et propriétaires de la présence éventuelle de polluants tout en fixant un mode de gestion de la pollution. Deux types d’actes administratifs peuvent répondre à cette double nécessité d’information et d’encadrement : • les servitudes d’utilité publiques (SUP) prévues spécifiquement par le code de l’environnement (article L515-12), • les servitudes conventionnelles au profit de l’Etat (SCPE), convention contenant une restriction du droit de disposer consentie par le propriétaire. 61 Servitudes d’utilité publique sur le site de l’ancienne décharge de la fonderie de Fumel (47) La décharge interne, dite de Lagardelle, est située dans une dépression au dessus des côteaux de la vallée du Lot, côté Nord. L’exploitation a été autorisée par l’arrêté préfectoral du 03 mars 1983. Elle occupe une superficie de 36 000 m2. La quantité stockée est d’environ 650 000 tonnes. Les déchets stockés résultent de l’activité de fonderie de SADEFA INDUSTRIES à FUMEL (47),devenue F2A en 2007. Ce sont essentiellement des sables et des boues de fonderies qui, à une époque ont contenu du phénol, des boues de décantation des hauts-fourneaux, des crasses de désulfuration, des déchets de moulage et de noyautage et des déchets divers (nettoyage, emballage, démolition, ...). L’exploitation de cette décharge a été arrêtée le 06 juillet 2007, 5 ans après l’arrêt programmée au 1er juillet 2002. L’arrêté du 13 novembre 2005 a prescrit la fermeture de la décharge au 31 décembre 2006 et le dépôt d’un dossier de réhabilitation. L’arrêté du 03 mars 08 relatif aux travaux de réhabilitation et de confinement de la décharge a prescrit des restrictions d’usages sur l’emprise confinée de la décharge. La procédure d’institution de servitude d’utilité publique arrive à son terme. Carte des sites et sols pollués inscrits dans Basol en Aquitaine Gironde 110 sites Dordogne 32 sites DORDOGNE Site en cours d'évaluation GIRONDE Site traité avec surveillance Landes 44 sites LOT-ET-GARONNE Site traité libre de toute restriction LANDES Lot & Garonne 27 sites PYRENEESATLANTIQUES Pyrénées-Atlantiques 57 sites PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine En savoir plus + Internet www.aquitaine.drire.gouv.fr, le site de la DRIRE Aquitaine : accès à la réglementation et aux bases de données BASIAS et BASOL. http://basol.ecologie.gouv.fr, base de données BASOL sur les sites et sols pollués (ou potentiellement pollués) appelant une action des pouvoirs publics, à titre préventif ou curatif http://basias.brgm.fr, l’inventaire des anciens sites industriels et activités de service. LE PLAN NATIONAL SANTE ENVIRONNEMENT Parmi les mesures de la stratégie nationale de développement durable, Le premier Plan National Santé-Environnement (PNSE) a été adopté par le gouvernement le 21 juin 2004. Il répond aux engagements pris par la France lors des conférences internationales organisées par l’Organisation Mondiale de la Santé. Le PNSE, inscrit dans la loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique, a été décliné en Aquitaine par le Plan Régional Santé Environnement (PRSE) approuvé par arrêté préfectoral le 19 décembre 2005. Le pilotage et la mise en œuvre du PNSE sont assurés conjointement par les ministères en charge de l’environnement, de la santé et du travail. L’inspection des Installations Classées est particulièrement impliquée dans la réalisation des actions relatives à la réduction des impacts des activités industrielles. Cette implication se caractérise par une priorité donnée à l’action en termes de prévention et de diminution des impacts. Les actions ci-après inscrites dans le PRSE1, sont poursuivies dans le PRSE 2, dont l’élaboration est en cours, et qui couvre la période 2009 - 2013 : • La prévention des risques de prolifération de légionelles liés aux tours aéroréfrigérantes. L’objectif est de réduire de 50% l’incidence des cas de légionellose d’ici à 2008 (voir ci-après). • Le recensement, le diagnostic et la gestion des sites pollués par des rejets industriels de plomb. L’action consiste à recenser les sites industriels en activité ou ayant récemment cessé leur activité et faire réaliser les diagnostics des sols à l’extérieur de l’établissement selon un protocole établi ; Sur la base du critère d’émission de 50 kg/an, 12 sites ont été sélectionnés en Aquitaine dont 2 ayant cessé leur activité. Les diagnostics sont échelonnés sur 2005 et 2006. Dépt. Nb Ets. 24 33 1 6 Niveaux de gestion : 0 : <100 mg/kg : aucune investigation complémentaire Surveillance environnementale à mettre en place au besoin. 2a : entre 100 et200 mg/kg : vérifier la représentativité puis diagnostic approfondi au besoin. 2b : entre 200 et 550 mg/kg : évaluation des risques. 3 : mesures de sécurité et d’hygiène, dépistage éventuel, rémédiation. • La réduction des émissions de substances toxiques par les Installations Classées (appelée « stratégie substances »). L’objectif de l’action est de poursuivre la démarche de réduction à l’échéance de 2005 puis de 2010, des émissions industrielles de 6 substances prioritaires caractérisées comme toxiques ou cancérigènes (plomb, cadmium, dioxines, chlorure de vinyle monomère - CVM, mercure, benzène) selon des objectifs globaux de réduction fixés au niveau national. En Aquitaine, 11 établissements sont concernés : ils représentent à eux seuls plus de 90% des flux rejetés pour chaque substance susvisée. Substances Département ASTRIA Bègles X BSN Vayres X SOCOGEST Cenon X X X X X SOGAD X Vianne Crystal Glass X 64 TEPF Lacq St Seurin Sur l’Isle Fonderie 2a BSN GLASS PACK Vayres Verrerie 0 DECONS Bordeaux Récupération métaux en cours COBAS La Teste Ancienne UIOM 0 SITCOM Messanges UIOM 0 UIOM 0 40 3 SIVOM Pays de Born Pontenx les Forges ADA Tarnos Aciérie 2b 47 1 Fumel Technologie Fumel Fonderie 0 64 1 Bearn Environnement Lescar UIOM 2a X FUMEL Technologies Béarn Environnement ALCAN PACKING X 47 0 0 X X Niveau gestion 0 X X SIVOM Pays de Born Activité UIOM X CELSA Tarnos Incinération déchets UIOM X X 40 Lalinde Cenon X SIAP Bassens Commune Bègles X X SOVAL Bassens Polyrey Cie Cogénération Dordogne ASTRIA Cad- PCCD Mercure Plomb mium Dioxine 33 établissement SOCOGEST Benzène CVM X X 143 0,021 174 5 400 X Total émissions Aquitaine en kg/an * 96 200 Total émissions des sites sélectionnés en kg/an * 96 200 - 140 0,020 160 5 360 11 780 - 67 0,00083 58 2273 Total émissions des sites sélectionés (2008) en kg/an 11 779 - 50 0,00081 44 1 692 Réduction '(%) pour les sites sélectionés 88 - 64 96 72 68 Total émissions Aquitaine (2008) en kg/an * : Données 2001 sauf pour le Benzène (donnée 2005) 63 Les années 2007 et 2008 ont permis de quantifier les réductions obtenues suites à la mise en œuvre des actions lancées autour des fonderies et des aciéries en termes d’émissions de poussières et de métaux ainsi qu’autour des rejets de COV les plus toxiques. Une attention particulière a été portée sur l’amélioration de la qualité de la mesure à l’émission. Des travaux de réduction des émissions de poussières ont été réalisés en 2008 dans le secteur verrier et en 2007 pour celui des fonderies et aciéries. La réduction des poussières du secteur verrier sera visible en 2009. La réduction des émissions de benzène est significative depuis 2007 dans le secteur de l’industrie chimique. En ce qui concerne les rejets de dioxines, l’arrêté du 20 septembre 2002 a fixé l’échéance du 28 décembre 2005 pour les unités d’incinération de déchets (voir chapitre relatif aux déchets), ce qui a abouti à une réduction des émissions de dioxines pour les incinérateurs visés pour ce paramètre. Pour chacun des 11 établissements présentés ci-dessus (la verrerie de Vianne ayant fermée puis récemment redémarrée) un programme de réduction des émissions est établi et en cours d’achèvement. Leur mise en œuvre fait l’objet d’une vigilance particulière. Ainsi, il est observé une réduction importante sur les 5 paramètres ciblés qui se situe au-delà des objectifs nationaux du PNSE 1. Les années 2009 et 2010 devraient permettre de s’assurer que ces résultats sont bien pérennes. • La réduction des émissions atmosphériques de polluants photochimiques (NOx et COV) des installations industrielles a comme objectif de diminuer de 40% les émissions de NOx et de COV pour réduire d’un facteur 5 le nombre total d’heures de dépassement du seuil d’information pour l’ozone dans l’air (180 µg/m3). En Aquitaine, en complément des démarches de réduction permanentes de ces rejets, 8 établissements ont fait l’objet d’arrêtés préfectoraux prévoyant de réduire temporairement leurs émissions en cas de « pics » d’ozone détectés par le réseau de surveillance de la qualité de l’air : - Bergerac NC et EURENCO France à Bergerac (24), - CENTRAL SOYA et SIMOREP-Michelin à Bassens (33), - DRT à Vielle St Girons (40), - CELANESE à Pardies (64), - ARKEMA à Mont (64), - FINORGA à Mourenx (64). Les secteurs caractérisés par des forts rejets NOx (installations de combustion et de la chimie de l’azote), font l’objet d’actions de plus en plus fréquentes d’inspections ciblées sur le respect des valeurs limites d’émissions, la qualité des mesures de suivi des rejets, et sur l’efficacité énergétique uniquement pour les installations de combustion, pour l’instant. Celles-ci on pour objectif d’accompagner les évolutions réglementaires et de PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine s’assurer de la bonne mise en place des actions nécessaires aux respect des nouvelles valeurs limites d’émission réglementaires plus contraignantes. • La réduction des pollutions dues à certaines substances potentiellement dangereuses dans les eaux. Des actions ponctuelles de mesures menées depuis 1990 ont permis de mettre en évidence la présence de micropolluants dans des secteurs d’activité insoupçonnés ou dans des entreprises qui n’utilisaient pas ces produits en tant que tels. Une partie de cette action consiste donc à suivre la mise en oeuvre de la campagne de Recherche de Substances Dangereuses dans l’Eau (RSDE) prévue par la directive européenne 2000/60/CE du 23 octobre 2000 et engagée dans chaque région depuis 2002 (voir chapitre relatif à l’eau). LA PREVENTION DE LA LEGIONELLOSE Le plan d’action interministériel de lutte contre les légionelles, présenté en juin 2004, vise à réduire de 50% l’incidence des cas de légionellose d’ici à 2008. Ce plan prévoyait notamment une évolution de la réglementation concernant les installations de refroidissement industrielles susceptibles d’émettre des légionelles dans leurs panaches. Ainsi, le décret n°2004-1331 du 1er décembre 2004 crée une rubrique spécifique soumettant l’ensemble des tours aéroréfrigérantes à la législation des installations classées (rubrique 2921) et les arrêtés ministériels du 13 décembre 2004, fixent les dispositions à respecter par ces installations. Ces dispositions sont applicables depuis le 30 avril 2005, sans préjudice de dispositions plus contraignantes qui auraient pu être imposées par des arrêtés préfectoraux. La réglementation mise en place a pour objectif de limiter le risque de légionellose à la source en imposant à chaque installation que la concentration en légionelles dans l’eau du circuit demeure inférieure à 1000 UFC/l. Pour respecter cet objectif, l’exploitant est tenu de définir, à partir d’une analyse méthodique des risques de développement des légionelles, les moyens de prévention qu’il prévoit de mettre en oeuvre dans son installation. Ces moyens sont décrits dans le plan d’entretien préventif et le plan de surveillance spécifiques à l’installation. Pour aider les exploitants dans cette tâche, des guides de formation et de méthodologie d’analyse de risques ont été publiés par le ministère de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables en février et mars 2005 et sont téléchargeables gratuitement sur le site du ministère (www.developpement-durable.gouv.fr). Des contrôles réalisés par des organismes agréés par le ministère de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables doivent être réalisés sur l’initiative de l’exploitant, tous les deux ans au plus à compter de 2006, afin de vérifier l’ensemble des dispositions prévues dans les arrêtés. Lorsque l’exploitant déclare l’impossibilité de réaliser l’arrêt annuel pour nettoyage et désinfection, l’inspection des installations classées propose au Préfet un arrêté fixant les mesures compensatoires nécessaires. L’exploitation des bilans annuels 2008 fait apparaître la réalisation de 2976 analyses de légionelles dont 60 avec flore interférente, 125 supérieures à 1000 UFC/l et 7 supérieures à 100 000 UFC/l. Ces chiffres sont en nette diminution par rapport aux écarts observés en 2007. Dès réception de l’information immédiate obligatoire d’un dépassement du seuil de 100 000 UFC/l, l’inspection des installations classées s’assure que l’exploitant a réalisé ou révisé l’analyse de risques et défini et mis en œuvre les plans d’entretien et de surveillance conformément aux dispositions des arrêtés ministériels du 13 décembre 2004. Le contrôle inopiné Le travail de recensement, de régularisation technique, de contrôle, de gestion des alertes, de compilation des données, de suivi etc..., a mobilisé l’inspection des installations classées de façon permanente depuis 2000 en y réservant un nombre d’unités d’œuvre relativement important. Pendant cinq années consécutives de 2003 à 2007, la DRIRE a organisé des campagnes de contrôles inopinés en faisant appel à des laboratoires extérieurs et en ciblant à chaque fois une catégorie d’installations spécifiques. Les résultats sont à la hauteur puisqu’on constate aujourd’hui que les exploitants sont sensibilisés à l’enjeu sanitaire et qu’ils ont su maîtriser les risques pour une problématique inconnue jusqu’alors pour la plupart. Ces exploitants n’ont pas hésité à faire appel à des compétences extérieures pour ce qui concerne le traitement de l’eau et la maintenance des installations, notamment pour les petites installations du tertiaire. En Aquitaine En Aquitaine, on recense en 2008, 264 installations relevant du régime de la déclaration et 72 installations relevant du régime de l’autorisation exploitées dans 314 établissements, dont 65 relèvent de la mission d’inspection des DDSV. Par ailleurs, les installations de refroidissement comprennent un circuit associé à une ou à plusieurs unités élémentaires, caissons ou Tours aéroréfrigérantes en batterie. Les 336 installations classées répertoriées comptabilisent en réalité 685 Tours aéroréfrigérantes, ce qui a une incidence, notamment sur le nombre de prélèvements et d’analyses périodiques à réaliser. Nbre installations Nbre installations à autorisation à déclaration Nb total de TAR Nbre étabts (unité élémentaire exploitant des Circuit non fermés Circuit fermés ou >2000kw non fermés<2000kw d'une installation) TAR* Dpt Nbre d'installations abandonnées depuis 2004 A D 24 38 9 28 76 2 5 33 137 27 120 315 1 20 40 43 17 31 153 1 4 47 41 8 37 72 1 6 64 55 11 48 139 1 6 Total 314 72 264 685 6 41 Dans ces conditions, l’inspection des installations classées a décidé de poursuivre en 2008 et 2009 l’action de routine sur les installations de refroidissement par dispersion d ’eau dans un flux d ’air, notamment en intégrant la thématique lors des inspections annuelles programmées, mais n’a pas vu la nécessité d’organiser une campagne supplémentaire de contrôles inopinés. (* 1 établissement pouvant exploiter des installations sous les 2 régimes). Depuis le recensement de 2004, 47 installations ont été abandonnées au profit de systèmes secs « air/air » ; la plupart étaient des circuits non fermés de faibles puissances. Dix exploitants ont déclaré être dans l’impossibilité de procéder à l’arrêt annuel de leurs installations. Des mesures compensatoires issues de l’analyse des risques ont été prescrites par arrêté préfectoral. Ces mesures compensatoires doivent permettre de garantir le risque minimum de prolifération des légionelles. En 2008, 7 cas d’alerte de dépassement de 100 000 UFC/l ont été déclarés. Ce chiffre sont en diminution par rapport à 2005 (24 cas), 2006 (24 cas), et 2007 (16 cas). Tours aéroréfrigérantes SAIPOL Bassens (33) Le recensement de ces installations est tenu par la DRIRE et mis à disposition des services préfectoraux et des DDASS. Cette base est notamment utilisée pour rechercher l’origine possible de la contamination en cas d’alerte de légionellose. 65 LE PRSE2 La présidence est assurée par le Préfet de région. La vice-présidence revient au Président du Conseil Régional. En 2004, le premier Plan National Santé Environnement a confirmé le rôle fondamental des facteurs environnementaux sur notre santé. Il a été décliné au niveau régional en PRSE1. Pour élaborer le PRSE, 11 ateliers ont été mis en place en juin 2009. Les pilotes d’atelier animent leur groupe de travail et doivent proposer des actions au comité technique qui définira les actions prioritaires et en fera la synthèse, ce qui constituera la base du projet de PRSE2. A la suite des tables rondes du Grenelle de l’Environnement, le second Plan National Santé Environnement (PNSE2) a été présenté en juillet 2009. Il affirme la priorité donnée à la réduction des inégalités environnementales. Sa mise en œuvre doit s’effectuer sur la période 2009-2013. Il est actuellement en cours de déclinaison dans les régions. Pour permettre une bonne communication, il a été mis en place un extranet du PRSE2 (http://prse.aquitaine.free.fr). La démarche est très avancée en Aquitaine, elle a fait l’objet d’un partenariat très actif, et d’une volonté de concertation et d’association des acteurs locaux. Le lancement du projet PRSE2 en Aquitaine a eu lieu le 1er avril 2009, par la mise en place du Groupe Régional Santé Environnement (GRSE). Le GRSE veille à l’élaboration et la mise en œuvre du PRSE2. Il est composé d’institutions et partenaires en lien avec la santé environnementale. Sa composition adopte la gouvernance à 5 du Grenelle, à savoir des représentants : des services de l’Etat, des collectivités territoriales, des associations, du monde économique, des salariés et des employeurs, ainsi que des personnalités qualifiées. Pour associer les acteurs locaux, des réunions dans chaque département se sont déroulées en novembre 2009. La rédaction du projet de PRSE2 est prévue pour le début de l’année 2010, à l’issu des travaux des ateliers. Ce projet sera ensuite soumis à une large consultation qui donnera lieu à une version définitive, que le GRSE devra valider vers la fin du 1er semestre 2010. SMURFIT Laboueyre (40) YARA Ambès (33) PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine Partie 3 ENjEUx ET cADRE REGLEMENTAIRE En complément des procédures de consultation prévues par la législation en rapport avec l’instruction des autorisations préalables, notamment les enquêtes publiques, plusieurs types de structures plus ou moins formelles favorisent la concertation autour des installations classées : les CLIS, commissions locales d’information et de surveillance, les CLIC, comités locaux d’information et de concertation, les SPPPI, secrétariats permanents pour la prévention des pollutions industrielles, ainsi que diverses structures d’échanges créées autour de certaines installations. LES SPPPI L’objectif général d’un SPPPI est de faciliter la concertation entre les parties intéressées (industriels, élus, services de l’Etat, associations, public) sur des problèmes d’environnement industriel : pollutions, nuisances et plus récemment risques accidentels. En réponse à des problèmes qui se manifestent localement, les SPPPI privilégient une action de terrain, en cohérence avec les schémas de développement locaux. Ils ont pour vocation de proposer, voire de mettre en oeuvre, des actions collectives contribuant au développement durable de leur zone de compétence. Les SPPPI constituent un cadre adapté à la réflexion sur des problématiques transversales, telles que le transport des matières dangereuses ou à la concertation, en amont, sur des projets d’implantations industrielles. Les SPPPI s’intéressent à des zones géographiques comprenant plusieurs installations industrielles et une densité de population riveraine généralement importante. Ils ne sont pas institués dans le cadre d’un texte juridique national mais sont le fruit d’expériences menées, depuis une trentaine d’années pour les plus anciens, dans des zones industrielles importantes (Fos-Etang de Berre, Rouen-Le Havre, littoral de Dunkerque, région lyonnaise, Toulouse, etc...). Ces SPPPI se sont révélés être d’excellents outils de concertation et d’information, permettant à tous les partenaires, notamment les élus et les associations, d’améliorer l’environnement autour des pôles industriels. A ce jour quinze SPPPI existent en France, de taille et de structure variables. Ils suivent le même principe et poursuivent des objectifs similaires : • représentation de quatre collèges (Etat, associations, collectivités et industriels), • travail par thèmes (eau, air, risques, sols pollués...), • financement par l’Etat, les collectivités et les industriels. Les SPPPI institués légalement par la Code de l’Environnement (art. D 125-35) et structurés suivant le décret du 22 août 2008, se sont dotés d’une charte (accessible sur le site : http://extranet.club-spppi.org - extraits dans l’encadré ci-après). Les CLIS Les CLIS (Commissions Locales d’Information et de Surveillance) sont des structures regroupant services de l’Etat, collectivités et associations dans le but d’assurer l’information du public et la transparence des conditions de fonctionnement et de contrôle d’une ou plusieurs installations. Les CLIS sont prévues réglementairement autour de certaines installations, notamment les installations de traitement de déchets (UIOM et CET). Les CLI prévues par la circulaire du 15 décembre 1981 La circulaire du 15 décembre 1981 prévoit la mise en place de commissions locales d’information autour des grands équipements énergétiques dont font partie les centrales nucléaires (voir chapitre activités nucléaires) et les stockages souterrains de gaz (voir chapitre exploitations soumises au code minier). Ces CLI sont mises en place à l’initiative des conseils généraux concernés, qui en assurent le pilotage. Les comités locaux d’information et de concertation (CLIC) Pour développer une culture du risque en associant étroitement les riverains à la prévention des accidents majeurs, l’article 2 de la loi n° 2003-699 du 30 juillet 2003 institue des comités locaux d’information et de concertation pour tout bassin industriel comprenant une ou plusieurs installations classées « SEVESO AS ». Ces comités permettent la concertation et la participation des différentes parties prenantes - notamment les riverains à la prévention des risques d’accidents tout au long de la vie de ces installations. Créé par le Préfet, le CLIC a pour mission de : • Améliorer l’information et la concertation des différents acteurs sur les risques industriels accidentels, • Débattre sur les moyens de prévenir et réduire les risques, sur les programmes d’actions des responsables des activités à l’origine du risque et l’information du public notamment en cas d’accident. Le comité local d’information et de concertation est composé de tous les acteurs gestionnaires du risque, des riverains et des salariés, soit trente membres au maximum nommés par le Préfet pour une durée de trois ans renouvelable, répartis en cinq collèges : administration, collectivités territoriales, exploitants industriels, riverains et salariés des entreprises concernées. Toute personne susceptible d’éclairer les débats peut y être invitée. Le CLIC se réunit au moins une fois par an et autant que de besoin. Le ministère de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables, au travers des DRIRE, finance le secrétariat et les travaux du comité. Le CLIC est le lieu d’échanges et d’informations sur les actions menées par les exploitants des installations classées en vue d’en prévenir les dangers et nuisances. Lorsqu’il existe, le secrétariat permanent pour la prévention des pollutions industrielles (SPPPI) appuie l’action des CLIC dans sa zone géographique de compétence, en tant que soutien en 67 matière d’information et de participation du public et relais pour les questions transversales liées à la prévention des pollutions. Les CLIC contribuent, sans préjuger des responsabilités des parties prenantes, largement à l’élaboration, la mise en oeuvre et le suivi des Plans de Préventions des Risques Technologiques, conformément à l’article L.515-22 du Code de l’Environnement. Le cadre réglementaire de création et de fonctionnement des CLIC est fixé par décret du 1er février 2005, codifié dans le Code de l’Environnement (Livre1 section 5 articles D 125-29 à D 12534). Les autres structures d’information, groupes de suivi, groupes de travail En fonction des spécificités locales, les préfets peuvent mettre en place des groupes de suivi ou de concertation. Généralement constituées autour d’installations sources de plaintes, ces structures visent à favoriser l’échange et la concertation entre les parties. EN AQUITAINE Les trois principaux pôles d’activité industrielle font l’objet d’une démarche de type SPPPI : presqu’île d’Ambès, zone de Lacq et estuaire de l’Adour. Les CLI et CLIS fonctionnent régulièrement et les CLIC autour des établissements classés AS sont en cours de mise en place. Le SPPPI de l’estuaire de-l’Adour Le SPPPI Estuaire de l’Adour a été officiellement installé le 30 septembre 1998 par un arrêté inter-départemental des Préfets des Landes et des Pyrénées-Atlantiques. Cet arrêté fixe les domaines d’action, la couverture géographique de cette instance ainsi que le principe de composition du SPPPI. Les communes concernées sont centrées sur l’Estuaire de l’Adour : Anglet, Bayonne, Boucau et Tarnos. Les missions sont ciblées sur le domaine de l’environnement industriel de la zone considérée en favorisant la concertation, en approfondissant les connaissances, en orientant les actions nécessaires et en informant le public sur les thèmes considérés. Le SPPPI Estuaire de l’Adour reste une structure légère, qui ne dispose pas encore à ce jour de personnel permanent ni de locaux. Deux groupes de travail sur la qualité des eaux et les risques industriels ont été créés et fonctionnent depuis 1999. Ils permettent des échanges très fructueux entre leurs membres en alimentant une culture commune de connaissance et prévention des pollutions et des risques. Les réflexions du premier groupe ont notamment initié une étude sur la qualité des eaux de l’estuaire de l’Adour. Sur l’impulsion du groupe risque du SPPPI, la DDE des Pyrénées-Atlantiques a lancé une étude des dangers à l’échelle du port de Bayonne qui s’est poursuivie par l’élaboration d’un plan de sécurité portuaire. Le groupe risque du SPPPI est la structure à partir de laquelle s’est constitué le CLIC dédié à l’établissement LBC de TARNOS, classé AS. (La société Raffineries du Midi (autre établissement classé AS), sise sur la commune PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine de Boucau, a définitivement arrêté ses activités en 2008. Le SPPPI de l’Estuaire de l’Adour dispose d’un site d’information et d’échange : www.spppi-estuaire-adour.org Le SPPPI de la Presqu’île d’Ambès Le SPPPI « Presqu’île d’Ambès » a été créé par arrêté préfectoral du 28 novembre 2001 et officiellement installé en mars 2002. Grâce à l’appui de l’IUT Hygiène Sécurité Environnement de l’université de Bordeaux I et une forte adhésion des industriels, des réunions régulières ont lieu pour orienter les travaux de la structure, mais aussi et surtout impulser une dynamique d’échanges entre les membres, dans l’optique de créer une culture commune de connaissance et prévention des pollutions et des risques. Ainsi, les réflexions conduites par le SPPPI portent sur : • le transport de matières dangereuses sur la presqu’île, • la prévention du risque d’inondation sur les établissements industriels, • les dispositifs d’information préventive et d’alerte des populations riveraines. En 2006 le SPPPI de la presqu’île d’Ambes a initié la réalisation d’une étude d’Evaluation du Risque Sanitaire (ERS) liée à la pollution atmosphérique. Enfin depuis 2004, le SPPPI dispose d’un site Internet développé par l’IUT-Bordeaux I offrant à ses différents membres un espace d’expression et d’échange : http://s3pi-ambes.iut.u-bordeaux1.fr Le SPPPI de la zone de Lacq Ce SPPPI a été créé par arrêté préfectoral du 21 janvier 2003. Les thèmes qu’il a abordés sont le transport des matières dangereuses lié aux activités industrielles des plates-formes chimiques et la qualité de l’air observée sur la zone, avec la réalisation d’une étude d’Evaluation du Risque Sanitaire liée aux rejets atmosphériques industriels. La dernière assemblée générale (réunie le 27 juin 2007 à Pau) a permis la présentation des résultats de cette étude. Peu actif depuis 2007, le SPPPI de la zone de Lacq ne dispose pas encore de site internet. Les commissions locales d’information et de surveillance (CLIS) Les installations qui bénéficient de CLIS sont listées dans la carte ci-après (voir page 69). Toutes ne se réunissent pas avec une même fréquence mais les plus actives, à la demandes des associations, des collectivités locales ou par obligation faite par arrêté préfectoral, fonctionnent de façon régulière (réunion annuelle). Les autres CLI et structures d’échanges Une CLI est en place depuis de nombreuses années autour de la centrale nucléaire du Blayais en Gironde. Son animation est assurée par le conseil général de la Gironde avec l’appui technique de la DRIRE. Par ailleurs, 2003 a vu la mise en place, à l’initiative des conseils généraux du Gers et des Landes, d’une Commission Locale d’In- formation interdépartementale pour les stockages souterrains de gaz naturel de Lussagnet (40) et d’Izaute (32), voisins et exploités de façon conjointe. Cette commission se réunit environ deux fois par an. Elle a centré ses travaux notamment sur : • la problématique de l’impact des stockages sur les eaux souterraines ; • les investigations menées par l’exploitant portant sur l’étanchéité de la couverture géologique du stockage de Lussagnet ; • le projet d’extension de capacité du stockage de Lussagnet. L’Aquitaine compte également plusieurs commissions d’information ou groupes de suivi autour d’installations classées diverses (distilleries, carrières...). Les comités locaux d’information et de concertation (CLIC) Les CLIC se déploient autour des établissements classés AS au fur et à mesure que les démarches PPRT sont engagées sur ces sites. L’élaboration des PPRT constitue un sujet majeur dans un premier temps. Ces structures pérennes ont vocation à développer et entretenir une culture commune de connaissance et prévention des risques accidentels entre les acteurs locaux concernés, notamment au travers d’une information régulière des riverains sur l’actualité des installations et les mesures de prévention des risques mises en œuvre par les industriels (voir carte des CLIC et des PPRT page 28). Un site internet dédiés aux CLICS et aux PPRT Aquitains est accessible à l’adresse suivante : http://www.risques.aquitaine.gouv.fr Extraits de la charte des SPPPI de France Objet de la Charte Champs de compétence La charte a pour objet de présenter les modalités de fonctionnement communes aux SPPPI de France. Elle vise à améliorer la lisibilité quant à la nature et aux actions de ces structures. Le SPPPI peut se saisir de tous les sujets liés aux pollutions et risques industriels. Les missions d’un SPPPI Un SPPPI est un Secrétariat Permanent pour la Prévention des Pollutions et des risques Industriels. C’est un regroupement, le plus large possible, d’acteurs concernés par les problématiques liées aux impacts des activités humaines, en particulier celles d’origine industrielle, sur une zone géographique cohérente d’un territoire. Les acteurs sont : représentants des services de l’État, acteurs économiques, représentants des salariés, élus locaux et représentants des collectivités territoriales, membres d’associations pour la protection de l’environnement ou d’associations de riverains, scientifiques et personnalités qualifiées, représentants de la presse. Le SPPPI répond aux préoccupations environnementales et aux attentes des partenaires et des populations. Le SPPPI est un outil de concertation qui permet notamment de décliner les engagements du Grenelle de l’environnement au niveau local. Missions Le SPPPI constitue un cadre d’échanges et contribue à la concertation locale entre les différents acteurs, à travers deux principaux types d’actions : • la réalisation d’études et la mise en place d’actions concrètes. • le partage d’informations et la diffusion des connaissances. Fonctionnement d’un SPPPI Le SPPPI se structure sur le modèle proposé par les articles D.125-35 et D.125-36 du Code de l’environnement. Il est créé par arrêté préfectoral ou inter préfectoral qui fixe les modalités selon lesquelles les travaux sont présentés au Préfet. Il est animé par des agents des services déconcentrés de l’État et peut se doter d’une structure dite « support » (association Loi 1901...). Une réunion d’orientation se tient périodiquement afin de valider les actions passées et définir les objectifs futurs. Mutualisation Afin de partager et de développer les bonnes pratiques et résultats obtenus, les SPPPI de France s’appuient sur un « club des SPPPI » instance nationale d’orientation, des forums interSPPPI organisés tous les 2 ou 3 ans, des moyens modernes de communication. • et de collecte des bonnes pratiques dans le domaine de l’information et de la concertation, auquel participent essentiellement les animateurs des structures, • plus largement ouverts aux membres des SPPPI, • et de diffusion des connaissances (extranet et internet, documents papier ou numériques...). 69 Les CLIS en Aquitaine St Paul La Roche Naujac sur mer AES Smicotom DORDOGNE La Pouyade Périgueux SOVAL Martignas sur Jalles ABCCD Merignas ONYX Martignas Bordeaux CoulounieixChamiers Cenon ASTRIA SMD3 St Laurent des Hommes St-Genès de Lombaud Audenge IMERYS Blasimon CET Audenge DOUENCE Distillerie Douence Marmande GIRONDE Com de Com Val de Garonne ONYX Aquitaine Miramont de Guyenne SMID Miramont de Guyenne CET Fauillet Basse Vallée du Lot Pontenx les Forges UIOM Pontenx Damazan Messanges St Perdon Sitcom Côte sud Messanges Sictom du MARSAN Benesse Maremne Caupenne Sitcom Côte sud Benesse Maremne Urrugne CET Urrugne Bi/Ta GARBI LOT-ET-GARONNE Agen Le Passage SA FERSO BIO SA SOGAD Smictom du Pays d’Albret Orthez Lyonnaise des eaux CET Hasketa Reaup Lisse Smictom du Lot Villenois Sictom de la Chalosse Bardos Hasparren St Pée sur Nivelle Terre du sud LANDES Mont de Marsan COFAL Montflanquin Nicole SMAV CET d'Albré Smictom CET Nicole Fauillet Morcenx SITA (ex SURCA) St Laurent des Hommes NOVERGIE ex Socogest Bègles Milhac d’Auberoche SMD3 CET Com des Com d’Orthez Charritte de Bas SMTD centre de tri Sévignacq Syndicat mixte Bil Ta Garbi CSDU Bizi Garbia (Zaluaga Bi) Précilhon CLIS Sévignacq Pau CET Précilhon PYRENEES-ATLANTIQUES ADEME : Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, chargée de l’information, la promotion et la gestion d’aides en faveur de l’environnement, des économies d’énergie et de matières premières. AGENCE DE L’EAU : Établissement public prélevant des redevances notamment sur la pollution des eaux et distribuant des aides pour la mise en place d’ouvrages d’épuration. L’Aquitaine dépend de l’Agence de l’Eau Adour-Garonne. ANDRA : Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs. AP : Arrêté préfectoral. BASIAS : Base des anciens sites industriels et activités de service. BASOL : Base des sites pollués appelant une action des pouvoirs publics. BASSIN HYDROGRAPHIQUE : Surface drainée par un cours d’eau et tous ses affluents. Bq BECQUEREL : unité d’activité. Un Becquerel est égal à une désintégration par seconde. 1GBq = 1 milliard de Becquerel. BRGM : Bureau de recherche géologique et minière. CDNPS : Commission Départementale de la Nature, des Paysages et des sites. CET : Centre d’Enfouissement Technique. CITEPA : Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique. Cet organisme effectue, pour le compte du ministère chargé de l’Environnement, la plupart des études sur la pollution atmosphérique en France. CLI(S) : Commission locale d’information (et de surveillance). CLIC : Commission locale d’information et de concertation (introduit par la loi du 30 juillet 2003). CNPE : Centre nucléaire de production électrique. CO : Monoxyde de carbone. CO2 : Dioxyde de carbone, ou anhydride carbonique. CODERST : Conseil départemenatl de l’Environnement et des Risques Sanitaires et Technologiques. PREVENTION DES RISQUES INDUSTRIELS EN AQUITAINE - Edition 2009 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement Aquitaine COV : Composés organiques volatils présentant pour certains des propriétés toxiques ou cancérigènes, polluants précurseurs de la prodution d’ozone et de l’effet de serre. COVNM : Composés organiques volatils non méthaniques ; désigne les COV, à l’exclusion du méthane. CSDU : Centre de stockage de déchets ultimes. DBO5 : Demande biologique en oxygène à 5 jours. DCO : Demande chimique en oxygène. DDASS : Direction départementale des affaires sanitaires et sociales. DRIRE : Direction régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement. DDSV : Direction départementale des services vétérinaires. EIPS : Equipement Important pour la Sécurité. ÉTUDE D’IMPACT : l’étude d’impact analyse l’impact en fonctionnement normal d’une installation classée sur les milieux naturels et la santé des populations. ÉTUDE DE DANGERS : l’étude de dangers constitue l’évaluation des risques d’accident et des mesures de réduction des dangers et de prévention à mettre en oeuvre dans une installation classée. HAP : Hydrocarbone aromatique polyciclique. HCl : Acide chlorhydrique. POLLUTION ORGANIQUE : Substances, en général issues de la matière vivante, dégradables plus ou moins rapidement dans l’eau par des phénomènes chimiques ou biologiques naturels, se traduisant par une consommation de l’oxygène dissous. Les méthodes de mesure de cette pollution reproduisent les phénomènes d’oxydation de la nature, soit par des micro-organismes pendant une période de 5 jours (DBO5), soit par un oxydant chimique puissant de façon rapide (DCO). PPA : Plan de protection de l’atmosphère. PPAM : Politique de prévention des accidents majeurs. PPI : Plan particulier d’intervention. PPP : Poids pondéré des polluants. Indice permettant de hiérarchiser les « pollueurs » en prenant en compte l’ensemble des rejets dans le milieu et non pas polluant par polluant. Cette démarche, initiée par la DRIRE Aquitaine, permet d’orienter les actions d’inspection vers des établissements prioritaires. PPRT : Plan de prévention des risques technologiques (introduit par la loi du 30 juillet 2003). PRQA : Plan régional de la qualité de l’air. PS : Poussières en suspension. QHSE : Qualité Hygiène Sécurité Environnement. RÉCOLEMENT : examen, article par article, de la conformité d’une installation à un texte ou une partie de texte réglementaire la concernant, au regard des caractéristiques constructives et des procédures opérationnelles existantes. ICPE : Installation classée pour la protection de l’environnement. SAGE : Schéma d’aménagement et de gestion des eaux. IPPC : Integrate Pollution Prevention and Control (directive 2008/1/CE). SDAGE : Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux. Chacun des 6 grands bassins hydrographiques français dispose d’un SDAGE. LIXIVIAT : Effluent liquide très chargé en substances polluantes issu du ruissellement des eaux à travers un déchet. SDIS : Service départemental d’incendie et de secours. MES : Matières en suspension. MWE : Méga watt électrique (million de watts), unité de puissance électrique. NOMENCLATURE : la nomenclature des Installations Classées définit les activités et les substances susceptibles de conduire à l’application de la législation sur les ICPE. NOx : Oxydes d’azote. SGS : Système de gestion de la sécurité. SME : Schéma de maîtrise des émissions. SO2 : Dioxyde de soufre, ou anhydride sulfureux. SPPPI : Secrétariat permanent de prévention des pollutions industrielles. TGAP : Taxe générale sur les activités polluantes. N2O : Protoxyde d’azote, ou hémioxyde d’azote. UIDIS : Usine d’incinération de déchets industriels spéciaux (ou déchets dangereux). OM : Ordures ménagères. UIOM : Usine d’incinération d’ordures ménagères. PCB/PCT : Polychlorobiphényles / polychloroterphéniles. PDU : Plan de déplacements urbains. POI : Plan d’opération interne. 71 DIRECTION RÉGIONALE 42, rue du Général de Larminat – BP55 33035 BORDEAUX CEDEX Tél. : 05 56 00 04 00 Fax : 05 56 00 04 98 E.mail : [email protected] www.aquitaine.drire.gouv.fr DORDOGNE Cité Administrative Bât. A 24016 PERIGUEUX CEDEX Tél. : 05 53 02 65 80 Fax : 05 53 02 65 89 PÉRIGUEUX (BOULAZAC) DORDOGNE BORDEAUX GIRONDE GIRONDE 42, rue du Général de Larminat – BP56 33035 BORDEAUX CEDEX Tél. 05 56 00 04 00 Fax 05 56 00 04 57 LOT-ET-GARONNE AGEN LANDES ZA de la Téoulière 40280 SAINT-PIERRE DU MONT Tél. : 05 58 05 76 20 Fax :05 58 05 76 27 LOT-ET-GARONNE Cité Administrative Lacuée 47021 AGEN CEDEX Tél. : 05 53 69 19 90 Fax : 05 53 69 19 88 PYRÉNÉES-ATLANTIQUES Hélioparc 2, avenue du Président Angot 64000 PAU Tél. : 05 59 14 30 40 Fax : 05 59 14 30 41 MONT-DE-MARSAN (ST-PIERRE du MONT) LANDES Siège - subdivisions de la DRIRE BAYONNE PYRENEES-ATLANTIQUES PAU Le Capitole 3, avenue Armand Toulet 64600 ANGLET Tél. : 05 59 52 97 20 Fax : 05 59 52 97 26 N°200405955