Biographie de Gustave Fayet (1865 – 1925)
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Biographie de Gustave Fayet (1865 – 1925)
Biographie de Gustave Fayet (1865 – 1925) 1865 20 mai : naissance à Béziers dans une famille de propriétaires viticoles ouverte sur la création artistique. Son grand père Jacques Azaïs, félibre, est le président de la société Archéologique de Béziers qui accueille Mistral en janvier 1863. 1878-1881 Etudes secondaires à l’Ecole de Sorèze (Tarn). Commence à peindre et dessiner ; il est élève de son père Gabriel, lui-même, élève de Daubigny, l’un des premiers pleinairiste français. 1893 Epouse Madeleine d’Andoque, voyage de noces à Venise d’où il rapporte des peintures colorées. Expose aux salons régionaux puis au salon des artistes français à partir de 1897 jusqu’en 1902. 1894 Il croise Gauguin à Paris accompagné d’Anna la Javanaise. 1896-1901 Il réalise des grès émaillés avec l’artiste biterrois Louis Paul dans un atelier à Béziers ; certaines seront exposées chez Bing à Paris, d’autres aux salons de Béziers. En 1901 il met l’atelier à la disposition de Monfreid pour mouler des bois de Gauguin. 1899 Voyage à Londres sur les traces de Turner. Il en ramène plusieurs huiles peintes à différents moments de la journée, dont trois seront présentées au Salon des artistes français en 1901. En janvier, mort de son père Gabriel Fayet dont il est l’unique héritier, il achète alors pour 20.000 francs, la collection Cabrol, amateur du Midi avec des œuvres de Monet, Monticelli, Pissarro, Renoir ou encore Seurat. Il fait de longs séjours à Paris avec son ami et grand collectionneur de Gasparets (près de Narbonne), Maurice Fabre ; il découvre Van Gogh et Redon. Ebloui par le travail de ce dernier, il demande à le connaître et se rend chez lui. 1900 Il devient conservateur de la ville de Béziers et réaménage le musée. Il crée la salle Berlioz pour accueillir les concerts et salons temporaires organisés par la Société des Beaux-Arts. Lors de la manifestation organisée cette année là, le musée achète une « Etude de nu » de George-Daniel de Monfreid. En septembre, Monfreid, exécuteur testamentaire de Gauguin, qui vit tantôt près de Vernet les Bains dans les Pyrénées Orientales, tantôt à Paris, lui montre chez lui les œuvres de Gauguin. Il achète deux peintures tahitiennes. 1901 Salon de Béziers très remarqué, préface de Maurice Fabre ; on pouvait y voir des œuvres de Cézanne, Denis, Gauguin, Redon ou encore pour la première fois, du jeune Picasso. Il voit régulièrement Odilon Redon dont il devient l’ami et l’un des plus fervents collectionneurs ; sous son impulsion, il s’arrête de peindre, afin de ne créer que ce qui sort de la « profondeur de son âme ». A la même époque, il fait la connaissance de Vuillard, Denis et Bonnard. Gauguin réalise pour lui le bois sculpté la Guerre et la Paix, qui arrive en bateau à Marseille. 1902 Salon de Béziers, hommage au peintre Monticelli avec une trentaine d’œuvres et figurent au catalogue : Bonnard, Cézanne, Maillol, Redon ou encore Gauguin. Fayet envisage de consacrer l’exposition de 1903 à Gauguin, mais la mauvaise santé de l’artiste reporte le projet à plus tard. 1903 Gauguin en détresse écrit à Fayet pour lui demander de l’aide, Fayet lui envoie de l’argent qui arrivera trop tard. Monfreid apprend la mort de Gauguin et téléphone à Fayet pour l’en informer. 1905 Les Fayet s’installent, avec leur collection, à Paris au 51 rue de Bellechasse. L’appartement devient le lieu de rendez-vous des amateurs de Gauguin. Fayet en possède alors 70. Dans l’été les Fayet reçoivent chez eux Mette Gauguin, la veuve de l’artiste. Fayet, Fabre et Monfreid organisent avec le Comte Kessler, à Weimar en Allemagne, la première rétrospective Gauguin de cette ampleur. 1906 Rétrospective Gauguin au Salon d’Automne, il les prête tous ou presque. Fayet achète à Druet douze toiles de Matisse. 1907 Voyage en Hollande et en Belgique avec Maurice Fabre pour découvrir le pays de Van Gogh, ils rendent visite à André Bonger ami et collectionneur de Redon. 1908 Le 23 février 1908 les Fayet achètent lors d’une vente aux enchères l’ancienne abbaye cistercienne de Fontfroide dans l’Aude. Il se lance dans d’importantes restaurations et se sépare de deux importants Gauguin au profit du collectionneur russe Chtchoukine. Premier séjour d’Odilon Redon à Fontfroide. 1910 Les restaurations se poursuivent, il vend en bloc ses sept Cézanne. Long séjour à Fontfroide des Redon et du pianiste Ricardo Viñes. Les Fayet accueillent aussi le compositeur Déodat de Séverac… Redon réalise pour la bibliothèque de Fontfroide Le Jour et La Nuit. 1911 Séjour de Redon à Fontfroide ; il achève le décor de la bibliothèque. Fayet reprend ses pinceaux pour faire des séries d’aquarelles représentant des paysages de Fontfroide, des montagnes ou des fleurs sur papier buvard. 1912 Il achète le château d’Igny en Seine et Oise, situé à côté de Bièvres où vivaient les Redon. Il crée à Bièvres avec Burgsthal, la Verrerie des Sablons pour réaliser les vitraux colorés de Fontfroide. 1914-1920 Il peint de nombreuses aquarelles et buvards à Fontfroide. En 1915 il séjourne à Banyuls avec Maillol et crée plusieurs aquarelles « aux tons terribles ». 1916 Séjour aux Lecques où rencontre la poétesse Elsa Koeberlé, il achète pour elle l’abbaye du Fort Saint André de Villeneuve-Lès-Avignon et illustre en noir son recueil de poèmes Les Accords. Lors de ce séjour il fit plusieurs aquarelles brossant la Provence en couleurs. Mort d’Odilon Redon. 1917 Il vend les motifs de ses buvards à la maison Dumas-Barbedienne qui s’en inspire pour créer des tissus et étoffes d’ameublement. 1919 Nouveau séjour au Lecques où il peint beaucoup, il cherche à acheter une maison dans les environs. 1920 Crée avec Fernand Dumas l’atelier de la Dauphine, pour réaliser des tapis Art Déco d’après ses buvards. 1921 Décore entièrement la Villa Costebrune qu’il vient d’acheter près de Toulon. Présente plusieurs tapis au Salon d’automne où ils sont remarqués. 1922 Il illustre pour son ami Maurice Pottecher La Galère de Myrto, publié en 1926. Il redécouvre Mireille « J’avais lu Mireille. Mais aujourd’hui je classe ce livre parmi les plus beaux ». Il passé une partie de l’été en Provence pour illustrer Mireille de Mistral. Il en rapporte 72 planches. 1923 Grand succès des tapis, plusieurs expositions sont organisées et les tapis se vendent bien. Début de l’amitié avec l’écrivain André Suarès avec qui il aura une correspondance suivie, il prépare pour lui les dessins de son recueil de poèmes : Sous le Pont la Lune. Il illustre pour René-Louis Doyon Les Canciones qui sera publié. Il envoie des dessins de Mireille au graveur sur bois Maurice Guierre qui les utilisera pour illustrer un texte sur la Provence, Le Clair visage de la Provence, publié en 1924. 1924 Voyage à Majorque pour trouver de nouvelles sources d’inspiration, il voit les oliviers qu’il appelle les monstres de Majorque, et rapporte des dessins noirs qui feront l’objet d’une exposition à Paris. Il écrit et illustre Les Fleurs, dont la préface est d’André Suarès. 1925 Voyage à Venise et Vérone, où il fait de nombreuses aquarelles sur buvard, Les ciels et les eaux de Venise. Il participe à l’exposition des Ars décoratifs de Paris. L’Etat lui achète un tapis et prévoit de lui organiser une grande rétrospective l’année suivante. Dédie à sa fille Simone les dessins pour le grand texte de la poésie indienne de Kalidasa, Nuage Messager (inédits), et illustre aussi le Cantique des Cantiques, dont les derniers dessins datent de septembre. Le 24 septembre il meurt à Carcassonne. 1926 La grande rétrospective prévue l’été 1925 avec l’Etat a enfin lieu où Fayet et Redon exposent conjointement. Elle se déroule Pavillon de Marsan à Paris ; tous ses tapis sont alors vendus. Chronologie de Gustave Fayet (1865-1925), par Magali Rougeot, doctorante en histoire de l’art.