Spermoculture et AMP.
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Spermoculture et AMP.
SPERMOCULTURE et AMP Dr Florence BOITRELLE Spermiologie et Biologie de la Reproduction – CHIPS Poissy I) QUAND PRESCRIRE une spermoculture ? Ne devrait pas être prescrite en 1ère intention (recommandations CNGOF 2010) ??? Pas d’étude de niveau de preuve élevée Indiquée – Avant toute AMP +++ (JO bonnes pratiques 2008 et 2010) de moins 6 mois avant IIU et en FIV, ICSI ? récente ??? – Bilan d’altérations spermatiques – Suspicion d’IGAM II) COMMENT réaliser une spermoculture ? Conditions pré-analytiques rigoureuses +++ 2 à 5 j d’abstinence sexuelle (prescrite avec le spermogramme) Boire beaucoup d’eau la veille du recueil Recueil au laboratoire Information claire sur les consignes de recueil – Miction préalable – Lavage des mains – Nettoyage du gland avec une solution antiseptique +rinçage +++ – Recueil du sperme par masturbation dans un réceptacle évasé Réduction de moitié des bactériospermies positives D’après le service de spermiologie-BDR du CHU de Lyon Interrogatoire - antécédents : d’infections génito urinaires aigües ? chroniques ? type de germe ? - facteurs favorisants: diabète ? Sondages ? Malformations urogénitales ? toxiques ? Antibiothérapie récente ? Acheminement rapide au laboratoire +++ - fragilité de certains germes : Neisseria gonorrhoeae - milieu de transport ? Examen cyto bactériologique proprement dit (cf. bactériologie, REMIC 2010) en bactériologie - le sperme est « stérile » physiologiquement - examen direct à l’état frais - examen cytologique - ensemencement de divers milieux (germes banaux) - galeries pour les mycoplasmes (à prescrire) - PCR pour chlamydia en spermiologie diagnostique - leucospermie (> 1M/ml) associée et test à la péroxydase - asthénozoospermie ? nécrozoospermie ? - morphologie spermatique: flagelles enroulés ? III) COMMENT INTERPRETER ? Connaître les modes d’infection du sperme Connaître le pouvoir pathogène des bactéries et des médiateurs de l’inflammation sur les spermatozoïdes Interprétation délicate ++, rechercher des signes cliques ou bio de retentissement spermatique associés – Leucospermie? – Asthénozoospermie? Necrozoospermie? Flagelles enroulés? Différencier : contamination ≠ Bactériospermie ≠ IGAM Pb des Seuil ≥ 103 – 104 UFC pour germes pathogènes…mais…ils dépendent du germe, des circonstances cliniques Recontrôler +++ Connaître les modes d’infection du sperme - Endogène par voie lymphatique et tissulaire Intestin, vessie : coliformes, streptocoques, Haemophilus, mycoplasmes Surface : corynéformes, straphylocoques - Exogène par voie uréthrale ascendante (IST) Neisseria gonorrheae, Chlamydia trachomatis, Trichomonas vaginalis – Endogène de la partenaire : Hemophilus, Mycoplasmes Streptocoques B, Lactobacilles Candida albicans, Gardnerella vaginalis Anaérobies (Mobilincus,Actinomyces...) Pouvoir pathogène des bactéries et des médiateurs de l’inflammation sur les spermatozoïdes Escherichia coli Bien décrits in Adhésion-agglutination vitro : divers mécanismes (attachement, germe spz-asthénospermie +/- facteur spermatique intracellulaire, action desd’immobilisation ROS par ex) Altération des membranes - Altération des fonctions Altération de migratrices la fonction acrosomale Nécrospermie par les germes (immobilisation, agglutination par ex) ou les ROS avec Fragmentation de peroxydation l’ADN spermatique enroulement flagellaire par des lipides membranaires - Fragmentation ADN, anomalie condensation de la chromatine avec altération de l’implantation embryonnaire - Nécrospermie - Atteinte des glandes annexes si chronicité altération de la maturation spermatique, diminution du volume de l’éjaculat, avec à terme une éventuelle obstruction - Rupture de la barrière hémato testiculaire si chronicité auto-immunisation anti-spz Conséquences in vivo mal précisées - Études contradictoires, pas d’études de niveau de preuve élevé - Effets plus délétères si oligospermie et temps de contact long Une étude récente non publiée: Laboratoire d’Eylau P. Cohen Bacrie et al. ASRM 2012 - - 3844 spermocultures 5% de spermocultures positives vraies (contaminations exclues) E. coli, E. faecalis, Proteus, Klebsiella pneumoniae : 90% Mycoplasmes (surtout UU) : 4,5% Aucun effet sur les paramètres spermatiques de base Augmentation de la fragmentation de l’ADN (Klebsiella) Anomalie de condensation de la chromatine (mycoplasmes si ≥ 104 CFU/mL) Même conclusion en ce qui concerne les paramètres spermatiques et la fragmentation de l’ADN pour Domes et al. 2012 (7852 spc, 15% positives) Interprétation délicate : plusieurs éléments à prendre Le germe en compte E. Coli +++ Enterococcus faecalis Ureaplasma urealyticum Chlamydia trachomatis Corynebactéries séminales Candida albicans Gardnerella vaginalis ? leucospermie Aigue ou chronique Signes d’IGAM Tractus défectueux ? Retentissement Sur les spz AMP envisagée Différencier : contamination ≠ Bactériospermie ≠ IGAM Contamination Présence d’une flore polymorphe (>3 espèces différentes) Germes pathogènes de par leur Chlamydia trachomatis présence Neisseria gonorrhoeae Escherichia coli ++ Proteus mirabilis Germes pathogènes au seuil de Contrôler ≥ Contrôler la négativation Klebsiella pneumoniae 102 UFC/ml +++ Morganella morganii Corynebacterium seminale Streptococcus pyogenes Au seuil de ≥ 5.103 UFC/ml Staphylococcus aureus Gardnerella vaginalis Candida albicans Au seuil de ≥ 104 UFC/ml Mycoplasma Boitrelle hominis F et al. GOF, 2012 REMIC 2015 IGAM OATS + 1 1 1 2 facteur A + 1 facteur B facteur A + 1 facteur C facteur B + 1 facteur C facteurs C Facteurs du groupe A Facteurs du groupe B Facteurs du groupe C (après massage prostatique) ATCD infection urinaire Fluide prostatique Culture spermatique et/ou IST et/ou epididymite anormal (bactério significative) Épididyme épaissi et/ou Urines anormales Hypospermie douloureux et/ou déférent et/ou viscosité sensible augmentée et/ou anomalies au TR et/ou anomalie du pH WHO manual for the standardized investigation and diagnosis of the infertile couple (Rowe et al., 1993) séminal et/ou perturbations de IV) POURQUOI et COMMENT TRAITER ? Si bactériospermie confirmée, il faut traiter: – si risque de transmission d’IST – si IGAM – si le recours à l’AMP est envisagé – « alléger » la prise en charge en AMP ? – Éviter contamination des milieux de culture ? – Eviter un risque d’échec des techniques d’AMP ? – Eviter le risque de contamination de la partenaire (oui en IIU) – Améliorer la qualité nucléaire des spermatozoïdes et donc le développement embryonnaire précoce et tardif – Améliorer l’implantation embryonnaire si PV positif au même germe Candida albicans, Ureaplasma urealyticum, Gardnerella vaginalis, Streptococcus B ou Escherichia coli Mesures hygiéno-diététiques : clairance +++ Antibiothérapie : AINS et anti-oxydants? Le gradient de densité (3 à 6 couches) – Cure hydrique+++, fréquence des éjaculations+++ – – – – – – – Adaptée au germe et à l’antibiogramme Seuils cités précédemment Des 2 partenaires (en fonction du germe, du PV) Bonne pénétration dans le tissu uro-génital Quinolones, cyclines, macrolides… Effets délétères des ATB sur les spz ? Durée: – 10 jours si bactériospermie asymptomatique – Au moins 21 jours si IGAM - Contrôle de la spermoculture +/- spg après tt +++ à discuter si IGAM et/ou leucospermie associée – dernière barrière aux germes – efficace si résistance ATB ? A prouver Abeysundara et al. 2013 CONCLUSION Examen de base du couple consultant pour infertilité Débat sur la réponse à la question: Quand la prescrire ? Ts les 6 mois, 1 an ? récente ? Interprétation délicate, notion de seuils Bénéfices du traitement ? – discutés à titre individuel +++ – Oui si AMP ! Service d’Histologie-Embryologie-Spermiologie-Biologie de la ReproductionCytogénétique- Génétique Médicale CHI de POISSY Pr Jacqueline SELVA SPERMIOLOGIE et BDR Dr Marianne BERGERE Dr Florence BOITRELLE Dr Laura ALTER Cécile LE ROUX Myriam GOMBAULT Coraline MARCHAND Vincent DELABROYE Romain VILLENEUVE AMP CLINIQUE Dr Bob WAINER Dr Marc BAILLY Dr Céline MURATORIO Dr Céline MEYNANT Dr Bénédicte PAILLUSSON