Jean Dionis du Séjour (NC) : un projet consumériste primaire

Transcription

Jean Dionis du Séjour (NC) : un projet consumériste primaire
Le travail du dimanche
Jean Dionis du Séjour (NC) : un projet consumériste primaire
Le travail le dimanche : une obsession individualiste ringarde
Marianne 2, 2/12/08
Photo Adam Flickr CCPour le député-maire Nouveau centre d'Agen, Jean Dionis du Séjour, le gouvernement poursuit
avec la libéralisation du travail du dimanche un projet consumériste primaire, nocif pour la vie sociale. La limitation de
cette loi aux grandes agglomérations n'empêchera en aucun cas pour lui un effet tache d'huile qui touchera les villes
moyennes.
Marianne2.fr : Dans l'émission Dimanche Soir Politique sur France Inter / iTélé / Le Monde, Jean-François Copé a
déclaré avoir rallié une grande partie des députés de la majorité au projet de libéralisation du travail le dimanche.
Pourquoi vous maintenez-vous dans l'opposition à ce texte ?
Jean Dionis du Séjour : Sur le fond, on a besoin d'un jour différent où on fait autre chose que consommer. Le discours
sur la liberté individuelle qui est mis en avant par le gouvernement ne prend pas en compte la destruction collective du
lien social mais, en faisant la promotion de la consommation, on rend plus difficile la vie familiale et la vie associative. Il y
a dans cette démarche quelque chose du consumérisme obsessionnel américain des années 1970 : ce n'est même
pas une idée moderne !
Dans ce discours très libéral, le gouvernement a pour lui la partie la plus individualiste de l'opinion public. Il y a aussi des
considérations électorales vis-à-vis des jeunes qui espèrent pouvoir financer leurs études en étant payés double le
dimanche. Le plus triste dans cette histoire, c'est que je pense qu'ils croient sincèrement aux vertus de ce modèle.
Des limitations ont cependant été posées au projet de loi : on ne parle plus désormais du travail le dimanche que dans
les zones touristiques et dans les grandes agglomérations. Ce garde-fou ne suffit-il pas ?
Le gouvernement est bloqué par la levée de boucliers de l'opinion publique et il est obligé de vider la loi de sa
substance pour arriver à un accord minimum. Libéraliser le commerce le dimanche dans les zones touristiques, pourquoi
pas. Mais la réduction de ce principe aux grandes agglomérations relève de la stratégie de tache d'huile. Aujourd'hui,
ce sont les zones urbaines de Paris, Lyon et Marseille. Demain, ce seront Lille, Nantes, Toulouse et Bordeaux. Or, entre
les deux dernières, il y a ma ville, Agen, où s'organisera une évasion commerciale face à laquelle les commerçants
n'auront d'autre choix que d'ouvrir à leur tour le dimanche.
Quels pourraient être les futurs développements législatifs de cette logique individualiste ?
La poursuite de ce mouvement c'est : je travaille quand je veux, j'achète quand je veux, ce que je veux. Il y a un courant
fort dans l'opinion et chez les responsables politiques en faveur de cette vision. A terme, cela peut vouloir dire réduire
les groupes entre l'Etat et l'individu, les corps intermédiaires tels que les syndicats, les associations ou simplement la
cellule familiale. Le débat n'est pas nouveau : on en revient à la loi Chapelier de 1791. La seule façon de contrer cette
logique, c'est donner un sens du collectif.
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Généré: 8 February, 2017, 11:39