N°11 octobre, novembre, décembre 2004
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N°11 octobre, novembre, décembre 2004
Octobre - Novembre - Décembre 2004 u rd Merlane au cœu MERLANE AU CŒUR DU MANAGEMENT, Editorial Editorial Le mouvement de mondialisation des échanges commerciaux et de concurrence planétaire combiné à l'étroitesse des marchés intérieurs français pousse naturellement les entrepreneurs à rechercher de nouvelles solutions à l'international. Besoin de croissance, de compétitivité ou de rentabilité par une main d’œuvre moins chère, recherche de compétences « pointues » qui se raréfient sur notre marché de l'emploi (effet papy boom), besoin de se rapprocher d'un donneur d'ordre dont les usines sont implantées dans le monde entier, … autant de raisons, et bien d'autres, pour aller voir si les solutions sont ailleurs que dans l'hexagone. Si les entreprises multinationales sont structurellement organisées dans ce but, la recherche de solutions s'avère beaucoup plus complexe pour les entreprises franco-françaises et en particulier pour les PME PMI : faut-il exporter, conquérir des marchés par des réseaux de distribution sélectionnés (franchises, boutiques en propre pour la distribution de produits comme la mode, la parfumerie ...), créer des partenariats, choisir des mandataires, des agents commerciaux ...? ou doit-on faire le grand saut et s'implanter dans le pays choisi, produire le bien ou le service sur place, pour le marché local ou pour exporter vers d'autres pays voisins ou lointains (être en Espagne pour exporter en Amérique latine !) ? Surgit ensuite toute une série de questions pratiques concernant les aspects commerciaux, juridiques et administratifs, voire politiques et éthiques. L’entreprise est rapidement confrontée aux dimensions interculturelles quand il s'agit de choisir des partenaires, de recruter et d'intégrer de nouveaux collaborateurs, de construire une équipe de direction soudée, de mettre en place des règles et des pratiques de gestion du personnel adaptées (expatriés, droit social local, systèmes de rétribution...). Certains dirigeants expérimentés recommandent d'aller sur place et de travailler uniquement avec du personnel local ; d'autres pensent que l'équipe mixte composée d'un patron français entouré de ses managers, ingénieurs et techniciens, encadrant les équipes locales à qui ils transfèrent progressivement les compétences, est mieux adaptée ; d'autres enfin « achètent sur place » des savoir-faire spécifiques comme les compétences des ingénieurs logiciels en Inde ou au Vietnam et apportent les affaires et le management. La formule dépend du type d'activité : la sous-traitance automobile se rapproche des lieux de production du donneur d'ordre alors que l'export convient mieux à des produits ou services techniques très innovants pour lesquels la fabrication à l'étranger a peu d'intérêt. Dans tous les cas, le cœur du dispositif reste le choix des hommes et la création d’une relation de confiance. Certaines entreprises se font accompagner par des équipes de conseil qui possèdent un réseau international et les représentent sur place dans tous les actes depuis l’étude d'opportunité jusqu'à la constitution des premières équipes locales ou expatriées. D'autres tentent leur chance seuls ou avec le soutien d'organismes publics, d'aides à l'export ou de réseaux relationnels déjà aguerris. Dans l'élaboration d'un projet de développement à l'international, une stratégie « essaierreur » ou « pour voir » est vouée à l'échec dès le départ car « pour voir », on ne met pas les moyens en adéquation avec les ambitions. Il n'existe donc pas de solution unique, chaque cas est une aventure particulière. La seule erreur serait de sous-estimer l'importance de la dimension humaine, facteur clé de succès. C'est la raison pour laquelle ce nouveau numéro de merlane au coeur du management consacre un dossier spécial international qui recueille des témoignages de nos clients et partenaires sur ce sujet. Jean-Claude MERLANE Président - Directeur général de merlane S O M JOURNAL D'INFORMATION DE MERLANE M A I R E • Airbus : le binôme PDG/DRH de l’année 2004 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 1-2 • Focus : Intranet Partner . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 2 • Hôpital 2007 et nouvelle gouvernance : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 3 un enjeu fondamental pour les établissements PSPH • Un dispositif d’Assessment Center pour Volkswagen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 3 • Moins de leadership pour mieux de leadership ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 4-5 • merlane structure sa stratégie d’achat de formation en outsourcing RH . . . . . . . . . . . . . . p 5 • Dossier spécial international . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 6-7 • La vie de merlane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 8 AIRBUS : le binôme PDG / DRH de l’année 2004 Erik PILLET Directeur des Ressources Humaines d’AIRBUS Yvon GATTAZ, Membre de l’Académie des Sciences Morales et Politiques, Président de Jeunesse et Entreprises, a remis à Noël FORGEARD, Président d’AIRBUS et à Erik PILLET, son Directeur des Ressources Humaines, un des trois trophées des binômes PDG/DRH de l’année 2004. Cette cérémonie a eu lieu à Paris en présence de Jean-Marie DESCARPENTRIES, Président de la FNEGE et Président du jury, d’Arnoud de MEYER, Doyen de l’INSEAD et d’un public de plus de 700 dirigeants et DRH. Propos recueillis par Jean-Claude MERLANE. Challenge économique et culturel et sens de la politique RH : la recherche permanente de cohérence Airbus est une entreprise créée récemment, en 2001, et son management a dû réaliser l’intégration de 5 entités aux modes de fonctionnement et aux cultures très différents tout en faisant face à de nombreux et importants défis opérationnels : • Défi du lancement de l’A380 et de nouvelles versions A340 • Défi d’une crise sans précédent de l’industrie aéronautique • Défi enfin de la gestion d’un changement profond de l’organisation et des méthodes de travail Le PDG est arrivé en 1998 en tant qu’Administrateur-Gérant du GIE, il a recruté son DRH début 2000 dans la perspective de la création de la Société Airbus et de la constitution d’une équipe de management unique. Noël FORGEARD a une sensibilité réelle sur les questions touchant à la motivation des équipes, aux choix des managers et à leur influence sur les performances, à l’équilibre social. De ce fait, la dimension RH est très présente dans l’entreprise et est partagée avec le DRH par le Comité Exécutif comme un élément majeur de succès de l’entreprise. A cet égard, les sujets RH et de management font l’objet de fréquents débats ou présentations. n•11 2 • MERLANE AU CŒUR DU MANAGEMENT N°11 - merlane Focus Bien que relativement récents l’un et l’autre dans l’entreprise, Noël FORGEARD et Erik PILLET ont maintenu une politique de dialogue social et de gestion de l’emploi qui s’inscrit dans les valeurs fondatrices des entités constitutives d’Airbus et qui permet, dans les turbulences actuelles, de maintenir un niveau élevé d’engagement du personnel et de confiance des partenaires sociaux. Un de leurs objectifs principaux est que, malgré un changement de taille, de complexité et de contexte, un véritable esprit Airbus fait de fierté, de sens du défi et de compétence soit renforcé. AéroConstellation à Blagnac Par exemple, après les événements du 11 septembre 2001 qui ont tant affecté le transport aérien, Airbus a pris des mesures diamétralement opposées à son principal concurrent et à l’attente d’une bonne partie de la communauté des analystes financiers, affirmant sa volonté de maintenir une vision à long terme et maintenant l’emploi au moyen de diverses mesures de flexibilité négociées avec les partenaires sociaux. De même, face au risque réel lié à la baisse récente du dollar, est-il affirmé que les efforts très importants demandés aux équipes ne pouvaient pas être suspendus à des décisions d’éventuelle délocalisation. La solution préconisée est dans le dépassement collectif. De fait, la gestion des compétences fait l’objet d’une attention toute particulière du PDG et du Comité de Direction, et un des projets majeurs lancé par le DRH est l’analyse des compétences sur le plan européen. Cette analyse, au niveau du bureau d’études, a donné lieu au lancement de filières experts et d’architectes avion contribuant à maintenir un haut niveau d’innovation. Les compétences des ouvriers sont aussi prises en compte au plus haut niveau et l’analyse des emplois et des plans de formation pour la future chaîne d’assemblage A380 a fait récemment l’objet d’une présentation approfondie au Comité de Direction. Des politiques RH intégrées à la stratégie L’ambition de créer une société européenne très intégrée a nécessité l’élaboration et la mise en place d’un ensemble de politiques communes proposées par le DRH, regroupées dans le cadre d’une stratégie « People Management » dénommée « Growing Together » autour de six axes principaux qui en fondent le cadre d’action (Talent, Leadership, Results, Adaptability, Dialogue, Safety). Plus de 20 projets de création ou d’harmonisation des politiques RH ont été lancés et, à ce jour, plus de la moitié ont été mis en œuvre. Parmi les réalisations les plus marquantes, on peut citer : • La mise en place d’un système d’intéressement unique aux résultats pour les 49 000 salariés d’Airbus dans le monde quel que soit leur statut. • Une approche globale de la flexibilité avec des accords d’adaptation à la charge de travail innovants, en particulier en Allemagne mais aussi en Angleterre où les mesures de gestion de l’emploi et du temps de travail ont été louées par la presse et les syndicats. • La mise en place d’un portail, unique outil de travail et de communication avec les salariés, qui remplace les 5 systèmes « Intranet » précédents. • Un système commun d’évolution du climat social et de la motivation des salariés. • Un programme ambitieux d’embauches d’ingénieurs (+ de 4000 par an) avec un accent sur les embauches internationales. La mise en place d’une culture de management commune est un objectif important promu par le binôme PDG-DRH. De nombreuses initiatives ont été lancées comme par exemple : • Définition de « comportements clés Airbus promus par diverses campagnes de communication, par l’introduction du 360° Feed-Back et d’une action de coaching pour les managers transnationaux. Ces comportements clés sont désormais intégrés dans l’évaluation de la part variable des managers. • Lancement de très nombreuses actions de formations transnationales ou de team building. • Lancement et communication de « l’Airbus Code » qui rappelle les principes clés du management de l’entreprise, du fonctionnement en interne et avec son environnement, de la dimension éthique et de la responsabilité sociale. Contribution aux résultats Il y a une réelle ambition de renforcer la fonction RH en « Business Partner ». Elle a pris la forme d’un projet « BFHR » (Business Focused HR) qui est un des projets clés de l’entreprise suivis par le Comité Exécutif. L’objectif de ce projet est à la fois d’harmoniser les processus RH clés au plan européen mais aussi d’améliorer l’efficacité de service apporté par les RH et sa productivité. A ce titre, le PDG a soutenu un investissement important de mise en place d’un système informatique RH unique proposé par son DRH. Le DRH est également très impliqué dans le projet d’économie des coûts de 1,5 Milliard d’Euros lancé en fin d’année 2003, appelé « Route 06 ». Outre sa forte implication dans la mise en place du projet, il a en charge la partie efficacité de l’organisation et des pratiques de management et bien entendu le volet de la communication avec les partenaires sociaux. Les enjeux futurs La période des trois dernières années a été une phase de lancement de très nombreux chantiers relatifs au management des hommes et à l’organisation dans la foulée de la création de l’entreprise. La phase qui s’ouvre va davantage se centrer sur l’enracinement d’une culture et des pratiques de management communes et le management des compétences-clés. L’enjeu principal du binôme PDG/DRH avec le Comité Exécutif est de renforcer l’unité Airbus autour de la vision commune 2006 définie et partagée en 2004. Intranet Partner : un outil au service du Olivier Benoît partage de la connaissance et de la capitalisation des savoirs Directeur Général de Newpartner International merlane et Newpartner International travaillent en partenariat sur la mise en place de SIRH et de projets “knowledge management”. Olivier Benoît travaille depuis plus de 20 ans sur la notion de plan commun de classement, qui se rattache à la double problématique du partage de l’information et de la gestion des connaissances. Considérant qu’il s’agit plutôt d’une problématique organisationnelle et humaine que technologique, Olivier Benoît a conçu une méthode de travail permettant aux collaborateurs d’une même entreprise de s’accorder pour déterminer des plans communs de classement et des langages communs d’information. Si, à l’origine de la société, cette méthode se mettait en œuvre dans les entreprises à partir de dossiers et documents papier, il est apparu nécessaire, dès la fin des années 1980 de se préparer à la révolution technologique et informatique. C’est ainsi qu’a été conçu l’outil Intranet Partner, plus considéré comme une méthode qu’un outil puisqu’il allie la technologie, l’organisation et la pédagogie de Newpartner. L’objectif de ce logiciel est de mettre sur une interface informatisée le métier d’une entreprise. Cela va bien au-delà du simple classement ou du rangement de documents. Il s’agit de présenter et de bâtir l’entreprise à l’écran. C’est pour cela que Newpartner International travaille sur l’organisation des sociétés : le logiciel est paramétré et personnalisé selon les activités de l’entreprise, son organisation, sa culture et son mode de fonctionnement. Intranet Partner prend le contre-pied des solutions existantes en matière de classement et de partage de l’information : les autres solutions partent du principe du « classer après ». Ce sont des démarches de mémorisation après coup : une fois le contenu du document créé, son auteur doit savoir comment le nommer, dans quel dossier le classer, etc. Il est plus efficace de faire du classement sans y penser, de la qualité sans y penser ou de la communication sans y penser. Dans ce contexte, le « classer avant de faire » doit devenir une évidence pour le chef d’entreprise et ses collaborateurs. C’est ce qui est déjà fait depuis plusieurs dizaines d’années avec le document papier. Les dossiers papier, classeurs ou autres sont encore les rares supports dans lesquels sont rassemblés et ajoutés des documents différents mais se rapportant à un même sujet : fax, courriers reçus et envoyés, dossier commercial, articles, etc. Intranet Partner suit cette même logique. Aujourd’hui de plus en plus de dirigeants se sentent impliqués dans ces démarches de « mémoire de l’entreprise ». Elles permettrent le renforcement de l’autonomie des collaborateurs. Elles favorisent une communication transversale dans l’entreprise, et par conséquent le décloisonnement des informations. NEWPARTNER INTERNATIONAL 600 clients 23 000 personnes réorganisées plus de 8000 utilisateurs au quotidien MERLANE AU CŒUR DU MANAGEMENT N°11 - merlane • Hôpital 2007 et nouvelle gouvernance : un enjeu fondamental pour les établissements PSPH (*) Erick Villard Directeur général CMPR La Clairière (La Ferté Macé – 60) Propos recueillis par le Docteur Henry-Jacques Bussière Au sein de l'univers hospitalier, les logiques médicale et entrepreneuriale sont régulièrement divergentes sans pour autant que les stratégies institutionnelles puissent être issues d'analyses et d'argumentaires unilatéraux. Cela permet, paradoxalement, de constater à quel point elles ont vocation à la complémentarité. Avec l'objectif d'améliorer la gestion interne, la "nouvelle gouvernance" du plan "Hôpital 2007" mérite une analyse préalable en trois points : • Culturellement : les oppositions de principe restent présentes, ne serait-ce qu'à l'analyse des enjeux. Toute une symbolique de coopération reste à inventer. • Structurellement : le cloisonnement des modalités opérationnelles ne fera pas demain le lit de la coopération, sans que soient définis les attributions des responsables, les circuits de décisions stratégiques, et des objectifs de délégation responsabilisants en tous points de la chaîne de production de valeur. • Quant aux interactions, les "jeux d'acteurs" sont très intimement liés à une approche "métiers" qui ne favorise pas la reconnaissance de la légitimité de chacun, faisant ainsi leur miel de l'alternance "alliancesdésalliances" au gré des opportunités, sans ancrage sur le fond. Les établissements PSPH possèdent-ils intrinsèquement des spécificités susceptibles d'être déterminantes dans la mise en œuvre de cette nouvelle gouvernance ? Sans doute mais pas systématiquement. Nous avons pour beaucoup développé de longue date un art du compromis, de l'approche consensuelle et de la résolution de problème sans jamais perdre de vue ce qui nous rassemble, c'est-à-dire nos valeurs, notre histoire, la culture professionnelle propre à nos activités (Médecine Chirurgie Obstétrique, Soins de suite et de réadaptation, Psychiatrie, Service Longue Durée…) et bien sûr nos objectifs élaborés conjointement. Cette "souplesse" culturelle et pratique peut s'avérer déterminante dès lors que la prépondérance du "contrat" pourra ou non constituer des marges de manœuvre. Quelles sont les contraintes ou avancées que cette réforme peut apporter en matière de management et de ressources humaines ? Certainement plusieurs, au début de l'ordre de la contrainte, mais susceptible de constituer des avancées si nous savons les intégrer à nos stratégies. Nous allons devoir coopérer et nous regrouper pour être attractifs ; proposer des modalités de gestion des compétences et des carrières de nature à fidéliser les professionnels ; investir dans la formation, la recherche, le développement et la communication pour valoriser des potentiels et dégager des ressources annexes et enfin, mettre en œuvre une Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences garantissant nos capacités d'adaptation et de réactivité. Ces objectifs imposent aux praticiens qui feront le choix d'exercer des responsabilités institutionnelles de devenir "managers" et d'intégrer l'ensemble des paramètres qui dictent les conduites entrepreneuriales adaptées à chaque orientation stratégique définie par le conseil d'administration. Comme ils imposent aux équipes de direction d'intégrer des paramètres de moyens et de compétences pour développer, adapter, restructurer et pérenniser une offre de soins qui doit avant tout donner des garanties de sécuritérésultat aux patients. Autrement dit, plus l'hôpital et ses acteurs sauront s'adapter à des modes de management et de gestion issus d'un monde qui jusqu'à maintenant n'était pas le leur, plus ils se donneront les moyens de préserver leurs spécificités, au premier rang desquelles, pour certains, la non lucrativité de leurs activités. Nous allons devoir accepter ensemble les zones d'incertitude d'une telle situation au cœur de laquelle le rôle du Conseil d'Administration sera primordial. A moins que ne se dégage d'une mise en œuvre pragmatique la nécessité de définir une nouvelle fonction médiatrice au sein de la communauté hospitalière ? (*) PSPH : établissement public à but non lucratif participant au système public. Les établissements PSPH sont la troisième composante du paysage hospitalier français avec les structures publiques et les cliniques privées. Recrutement : un dispositif d’Assessment Center pour Volkswagen Véhicules Utilitaires Propos recueillis par Vanina Fabre Fin 2003, la marque VOLKSWAGEN a souhaité que son réseau procède à des recrutements massifs de vendeurs afin d’accroître les volumes de ventes de véhicules utilitaires. Partant d’un ratio d’1 vendeur pour 80 véhicules par an vendus, l’objectif était d’avoir un réseau de 130 vendeurs sur l’ensemble des concessions. « La marque a financé une grande partie des recrutements afin de motiver les distributeurs Véhicules Utilitaires à recruter », nous informe Patrick Jarot, Chef du Département Commercial Groupe Volkswagen France, Véhicules Patrick Jarot Utilitaires. Chef du Département Commercial Groupe Volkswagen France Le Groupe Volkswagen a fait appel à merlane pour l’accompagner dans cette mission : « Le cabinet merlane travaillait déjà avec de nombreuses concessions Volkswagen au tra- vers des CRH, Conseillers en Ressources Humaines en charge de répondre aux problématiques ressources humaines rencontrées par les distributeurs. Il m’a donc semblé judicieux de poursuivre avec ce cabinet qui avait déjà une bonne connaissance de notre réseau de distribution. », précise Patrick Jarot. Pour cette mission, il fallait tenir compte du volume important de recrutements à effectuer et du fait que les concessions concernées couvraient l’ensemble du territoire national. La décision a été prise de mettre en place des Assesment Center. Le dispositif consiste à regrouper deux à trois concessions en fonction de leur proximité géographique et pour lesquelles merlane organise une Journée de Recrutement. Après un premier entretien téléphonique, une dizaine de candidats est sélectionnée pour chacune de ces journées. Lors de la journée en Assessment Center, les candidats sont mis dans la situation d’un Vendeur Véhicule Utilitaire en Concession. Confronté au jeu de rôle, le candidat se retrouve dans le rôle du futur Vendeur. La journée s’achève par des tests de personnalité précédés d’un entretien en face à face. Une fois cette journée effectuée, trois à quatre candidats sont sélectionnés et présentés au responsable de la concession. Le résultat de cette opération s’est révélé très positif pour la marque. Pour Patrick Jarot, « il a répondu aux attentes tant au niveau du Groupe que des Distributeurs ». Au total, une trentaine de concessions ont répondu favorablement à ce dispositif . Patrick Jarot poursuit : « Une vingtaine de vendeurs Véhicules Utilitaires ont été recrutés. Surtout, nous avons introduit la volonté des distributeurs d’accroître leur équipe de vente, ce qui était l’un des objectifs de ce dispositif. ». 3 4 • MERLANE AU CŒUR DU MANAGEMENT N°11 - merlane Moins de leadership pour mieux de leadership ? La deuxième moitié des années 90 a vu éclore le leadership « transformationnel », comme LE modèle idéal pour diriger les entreprises et les organisations dans leurs efforts d'adaptation aux nouvelles conditions du jeu concurrentiel planétaire. Il semble s'être dessiné un ample consensus chez les chercheurs et chez les vendeurs de leadership, autrement dit les consultants, pour amener les entreprises, surtout les grandes, à investir dans d'ambitieux programmes de développement de leurs managers pour « en faire des leaders de changement ». à Toulouse , 4 0 0 2 e r b m e v Le 16 no nération RH é G t n e m e v u o le M éjeuner débat d it t e p n u e is organ sur le thème : il ? ava Quel sens au tr : rces en présence de eur des Ressou DUSART, Direct l ca as -P an Je • CRA Humaines Humaines de SI des Ressources r eu ct re Di T, EN • Xavier CLÉM du Midi de La Dépêche des Ressources HAL, Directeur otive France N FI UF CO re er tom • Pi emens VDO Au se Intérim Humaines de Si éral de Toulou hui plus de Directeur Gén T, TI PE d ar mpte aujourd' rn • Be éé en 2003, co cr H et plus , DR RH n es io un at je Génér besoin des du ur to Le Mouvement au ocats et ué av Il a été constit , consultants, 250 membres. la fonction RH gers des de na s el ma nn s sio de profes er comme irm ff s'a largement des de d'action … té s de progrès RH xion stratégique et la capaci autres acteur mbres fle me ré s se la e nt qu lia t ines al ouvement es M du lle , de ie ressources huma RH nt s se de de gestion La spécificité es de la fonction, opérationnelle. e al ob gl et e modern ont une vision la société. de et ise pr re l'ent m nseignements, [email protected] obtenir des re et e rir sc in us 91 91 sharpout 00 61 Pour vo 05 N IA ie HARPOUT contacter Soph Certes, les managers doivent piloter, d'une façon ou d'une autre, des adaptations, voire des changements radicaux dans la stratégie, l'organisation et les processus de l'entreprise. Tout cela affecte de nombreux acteurs internes (encadrement, salariés, syndicats, etc.) et externes (clients, fournisseurs, etc.), qui ne comprennent pas toujours ni le quoi, ni le pourquoi, ni le comment, ni le pour quoi faire de ces projets. D'où la popularité presque sans limite du modèle « mission-vision-valeurs », credo de base du leader transformationnel. Mais le modèle intègre quelques croyances sousjacentes qu'il convient d'examiner. A définir une mission on devient missionnaire ! Un dirigeant d'entreprise peutil exiger de ses salariés qu'ils se transforment en « moines soldats » ? Les organisations « missionnaires » (les églises, les sectes, entre autres) reposent sur un fondement idéologique qui unit leurs membres, pas sur un contrat de travail. Leur force réside dans l'adhésion inconditionnelle et profonde (authentique) de leurs membres au dogme professé, ce qui demande beaucoup de temps (un curé est plus long à former qu'un médecin ou un pilote de ligne). Et suppose donc que le dogme reste inchangé ! Or, c'est paradoxalement pour faire passer des changements de « dogme entrepreneurial » que les dirigeants entrent en « mission », laquelle sera reformulée à l'arrivée du prochain PDG, ou à l'aboutissement de la prochaine OPA. Le seul dogme qui perdure alors, si le dirigeant est honnête, c'est le profit pour l'actionnaire. Si l'actionnaire n'est pas le salarié lui-même, nous souhaitons bon courage au dirigeant dans son œuvre d'évangélisation. Son échec probable sera pour lui une bonne nouvelle : « ses » salariés sont plus intelligents qu'il ne l'avait imaginé. La deuxième force des organi- sations missionnaires, c'est que l'endoctrinement permet un contrôle souple, différé, voire pas de contrôle du tout, chaque membre se conformant de bonne grâce au dogme, et aux règles qui l'accompagnent. Nombre de chefs d'entreprise en rêvent plus ou moins ouvertement. Force est de reconnaître, y compris dans les congrégations les plus strictes, que ça ne fonctionne que très imparfaitement, et quand un déviant est pris la main dans le sac par ses supérieurs, la tendance naturelle est de le couvrir en interne, et de tout cacher en externe. Jusqu'au jour où le scandale arrive. Au cours des dernières années, ce sont des « fleurons », parfois des secteurs entiers de cette économie « missionnaire » qui ont été dissous, tant la déviance était répandue, surtout au plus haut niveau, ce qui retarde le scandale, mais multiplie son ampleur. La vision rend (l'entreprise) aveugle ! Certes, Sénèque nous enseigna, il y a plus de 25 siècles, qu'il n'est pas de vent favorable pour le marin qui ne sait où il va. Mais le commandant du Titanic savait où il voulait mouiller l'ancre. Il avait juste oublié les risques externes (icebergs), et surestimé ses capacités internes (robustesse de la structure, manoeuvrabilité du navire, expérience de l'équipage, honnêteté de l'armateur). Combien de « champions de la vision », encensés par les médias il y a peu, se meurent ou sont déjà morts de poursuivre leur rêve, souvent honnêtement, entraînant avec eux des moines soldats de moins en moins dupes, et qui, s'ils ont appris de l'expérience, refuseront plus ou moins ouvertement le prochain embarquement pour Cythère ? Qu'elle soit véhiculée par l'illusion du consensus au sein de l'équipe dirigeante, ou par l'enthousiasme contagieux d'un leader charismatique, la vision mène l'entreprise à sa perte si elle conduit à oublier que « la stratégie suit la structure », autant que la structure la stratégie, n'en déplaise à l'école de pensée managériale de Harvard. Notons enfin pour l'anecdote que toutes ces visions se ressemblent étrangement, quel que soit le secteur et l'entreprise, et qu'elles visent à conquérir... le leadership (en termes de volume, qualité, rentabilité, attraction de candidats, etc.). Cet effort tautologique fait le délice du sémiologue, mais des ravages dans l'économie, comme le rappelle la frénésie actuelle des fusions pour atteindre des « tailles critiques », qui détruisent plus de valeur qu'elles n'en créent, ou la récente implosion de la bulle Internet. La valeur des valeurs Après avoir défini ou changé sa mission et projeté l'entreprise dans l'avenir à grand coup de vision, notre leader va, s'il applique la recette, définir des valeurs. Là aussi, on est en droit de questionner sérieusement le bon droit du dirigeant à chercher à transférer des valeurs (ses valeurs ?) à des salariés. Mais qu'attend-il d'eux au juste ? Des actes d'allégeance destinés à renforcer la projection de son ego dans des valeurs édictées à la légère, en recherchant plus l'anagramme (SERVICE et VALEUR (!) sont les plus fréquents) que MERLANE AU CŒUR DU MANAGEMENT N°11 - merlane • la profondeur du sens ? Ou espère-t-il des comportements à la fois productifs et respectueux des règles ? À supposer que notre leader soit dans son bon droit, et sans douter de ses intentions bienveillantes (« c'est pour les aider à assimiler la culture maison »), les valeurs professées ne résistent pas à un rapide examen s'appuyant sur un corpus scientifique consistant (psychologie, sociologie, anthropologie culturelle). En effet : Les valeurs ne sont pas « de » l'entreprise, elles sont « dans » le coeur des hommes. Si de valeurs d'entreprise il est question, alors il faut reconnaître qu'elles émergent au sein de chaque groupe humain, et ne sont en rien dictées. Chercher à transférer une valeur (par exemple le service au client) révèle d'abord et surtout d'autres valeurs, celles qui émergent de celui ou celle qui revendique et mène l'action de transférer. Il est illusoire de chercher à changer les valeurs des salariés, sauf s'ils sont adolescents, ou très immatures. À l'age adulte, sauf expériences extrêmes et traumatisantes, l'individu ne change pas facilement de valeurs. C'est trop compliqué et dangereux car elles sont organisées en un système complexe, patiemment construit, dont l'équilibre est menacé par le plus petit changement. La charte des valeurs se heurte enfin à un écueil majeur : le sens que chacun met derrière les mots. Un seul exemple, la loyauté, que l'on retrouve souvent au menu. Que signifie être loyal à l'entreprise ? Pour l'un, c'est d'abord être loyal envers son chef direct, pour l'autre envers le client, ou envers l'actionnaire, ou encore envers ses pairs. Pour l'un c'est obéir aux ordres, pour l'autre c'est désobéir si l'ordre lui semble déloyal. L'entreprise est le lieu où des acteurs aux finalités et aux intérêts divergents acceptent de collaborer temporairement pour atteindre ensemble des objectifs intermédiaires, qui permettent en retour à chacun d'atteindre ses buts propres. Etre loyal à l'un des acteurs peut entraîner un manque automatique de loyauté envers un autre. Dans « la vie réelle », chaque salarié réinterprète la valeur « loyauté » selon sa propre hiérarchie de valeurs, et selon la cohérence que montrent ses dirigeants entre les valeurs qu'ils professent et celles qu'ils suivent dans l'action. Et personne n'est irréprochable sur ce dernier point, y compris les grands leaders ! Sommes-nous condamnés ? Oui, sans aucun doute, pour le dirigeant qui continue à croire que le triptyque Mission Vision Valeurs, rabâché dans des opérations d'endoctrinement mou, renforce son leadership. Ses « suiveurs » lui passent la facture tous les jours, mais il reste aveugle à leur déni silencieux : comme le cancre de Jacques Prévert, ils disent oui avec la tête, ils disent non avec le cœur. Lui se lamentera chaque jour un peu plus sur leur inconstance, leur faible loyauté, leur manque d'implication, voire leur malhonnêteté. Sans comprendre qu'il a les suiveurs qu'il mérite. Non, pour celui qui accepte l'entreprise comme un carrefour d'acteurs, porteurs de valeurs en interaction, sources de tensions et conflits. Qui comprend que des valeurs collectives en émergent, mais qu'elles ne sont pas données a priori. Qui fait attention à substituer son discours sur les valeurs par des comportements concrets qui « transpirent » le respect des personnes et des processus, sans chercher à imposer ou à professer une morale. Qui ne se prend pas pour un « visionnaire », et accepte de réviser avec un oeil critique (et donc avec d'autres acteurs) ses hypothèses et projets pour le futur. Celui qui, enfin, renoncera à convertir l'entreprise en organisation missionnaire, au service de croisades destructrices de valeurs financières et humaines. merlane structure sa stratégie d’achat de formation en Outsourcing RH merlane, prestataire spécialisé dans la prise en charge externalisée de fonctions ressources humaines, structure progressivement sa stratégie d'achat de formations. « Actuellement nous gérons les formations de 30 000 salariés pour une quinzaine d'entreprises », estime Jean-Michel Mathieu, Responsable de l'Activité Gestion de la Formation et des Compétences. « Nous avons souhaité constituer une base dans laquelle nous référençons deux ou trois organismes de formations que nous jugeons performants, dans chaque spécialité. Nous pouvons valider régulièrement la qualité de leurs prestations grâce aux remontées d'évaluation post-formation dont nous disposons. Ces retours peuvent nous conduire à identifier les formateurs que nous souhaitons voir intervenir pour nos clients dans chaque organisme. » merlane a conclu plusieurs contrats cadres avec quelques-uns des organismes référencés: « Nous avons conclu une première convention cadre pour des formations au management qui sont susceptibles d'intéresser l'ensemble des entreprises dont nous assurons la gestion des formations. » Un autre accord a été conclu pour des formations informatiques de pointe et des formations au management dans le secteur technique, précise Pauline Bigot, en charge du dossier lié aux achats de formation. « Nous souhaitons conclure des conventions sur ce modèle avec d'autres organismes nous offrant une couverture nationale. Nous allons mettre en place un accord comparable avec un groupe hôtelier pour rationaliser les dépenses liées à la logistique. » Des conditions privilégiées Dans ces contrats, merlane, gestionnaire de la formation externalisée, se voit consentir des conditions privilégiées. « En général l'économie est comprise entre 10 et 15% par rapport au tarif de l'organisme. » Mais l'objectif n'est pas seulement la réduction des coûts. « Par exemple nous n'avons pas voulu mettre en place un système de rémunération sous la forme de marges arrières (l'organisme devant reverser en fin d'année une commission sur les achats de prestations effectuées au cours de l'année) », précise Jean-Michel Mathieu. « Notre objectif est plutôt une logique de partenariats qui nous permettraient par exemple de mettre en place des formations sur-mesure pour nos clients, notamment avec des CFA (centres de formation d'apprentis) de l'Éducation nationale. » En revanche les formations en langues ne devraient pas donner lieu à ce type d'accord. « Il est plus difficile de mettre en place des partenariats privilégiés pour les formations aux langues. La diversité des prestations offertes est particulièrement large depuis les cours en ligne, les formations par téléphone jusqu'aux cours individuels ou collectifs. Or nous n'avons pas vocation à bouleverser les habitudes de nos clients en la matière ». Mais merlane propose généralement "une remise en concurrence" de l'organisme en charge des formations linguistiques, souvent "installé" dans l'entreprise. « Cette mise en concurrence aboutit rarement à son éviction mais simplement à un meilleur alignement sur les prix du marché. » Réduction des dépenses Parallèlement, merlane recense actuellement les besoins de formations contenus dans les plans de formation de ses clients. « À ce jour, au regard des informations dont nous disposons, soit environ les trois quarts des volumes que nous allons gérer, nous anticipons plutôt une stagnation voir une baisse des dépenses de formation de nos clients. » précise Jean-Michel Mathieu. 5 6 • MERLANE AU CŒUR DU MANAGEMENT N°11 - merlane Dossier spécial international PERNOD-RICARD Europe : pour une gestion décentralisée des ressources humaines Bernard COULATY Directeur des Ressources Humaines Quel est votre rôle en tant que Directeur des Ressources Humaines de PERNOD-RICARD Europe ? PERNOD-RICARD EUROPE est présent dans une vingtaine de pays en Europe de l’Ouest et de l’Est. Nous représentons environ 3000 personnes avec un effectif allant de 50 à 600 personnes selon les filiales. Nous travaillons donc dans un contexte multiculturel mais surtout dans un contexte de décentralisation notamment pour les ressources humaines. Le rôle du Directeur des Ressources Humaines sur cette zone est double : je travaille d’une part sur les aspects stratégiques et politiques de ressources humaines pour l’ensemble des filiales. Il faut en effet garantir une cohérence avec la politique de ressources humaines du Groupe en relayant cette politique au niveau des filiales. J’ai d’autre part un rôle de support et de facilitateur auprès des directeurs généraux et des comités de direction de nos filiales. C’est donc un rôle de conseil, parfois de coaching ou d’expert technique sur certains sujets comme la politique de rémunération ou les systèmes d’appréciation de la performance. Comment sont organisées les ressources humaines au niveau international ? La structure est très légère au niveau du siège et les décisions se prennent localement. Dans chaque filiale et chaque comité de direction, des responsables, directeurs généraux ou directeurs des ressources humaines, appliquent la politique ressources humaines locale. Je suis chargé d’animer cette équipe qui représente une trentaine de personne sur la zone Europe. Les équipes ressources humaines dans nos filiales sont 100 % locales. Le recrutement est de la responsabilité du dirigeant local puisque nous fonctionnons là aussi en mode décentralisé. Nous avons une politique de mobilité interne très forte chez PERNOD-RICARD. L’ancienneté moyenne est assez importante dans la société. Nous recrutons beaucoup de jeunes diplômés qui évoluent localement au sein du Groupe. Dans un contexte multiculturel, comment adaptez-vous la gestion des ressources humaines aux spécificités de chaque pays ? C’est un des grands problèmes de toutes les multinationales. Mais PERNOD RICARD est par nature un Groupe très décentralisé. Il existe des valeurs clés fondamentales, comme la convivialité ou la décentralisation, rassemblées au sein de la Charte PERNOD-RICARD et qui doivent être respectées dans toutes nos filiales. Ces valeurs sont déclinées et adaptées au regard de cultures locales parfois très fortes : nos marques de vin et spiritueux sont avant tout des marques locales. Avant d’être une filiale PERNOD-RICARD, chaque société a une vie propre. En Espagne par exemple, un référentiel de compétences managériales a été mis en place. Il est local mais il intègre dans les critères de comportements managériaux les valeurs du groupe qui sont incontournables : faire preuve de leadership, de vision stratégique, de volonté de se développer et développer les autres dans son équipe, de convivialité mais aussi de créativité, etc. Ce sont des critères qui sont transnationaux. Mon rôle est de faire la passerelle entre les spécificités locales et les valeurs du groupe. Je n’ai pas pour objectif de devenir un spécialiste de tous les droits et les cultures de chaque pays mais plutôt de connaître les grandes tendances de fond et de connaître les hommes. Quels sont les enjeux à venir pour la Direction des Ressources Humaines de Pernod-Ricard Europe ? L’un de mes rôles est de détecter les talents, les potentiels et de les développer en terme de formation, de parcours et de mobilité. Nous avons lancé un projet, intitulé projet " BRIGHT " sur ce sujet. Il consiste à travailler en consolidé sur l’ensemble des filiales européennes pour attirer les jeunes diplômés internationaux. Nous allons donc lancer un projet de relation avec les écoles et universités en Europe. Nous souhaitons mettre en place des systèmes de gestion des potentiels, une coordination forte sur le développement des ressources : définition des critères, organisation de la mobilité transversale, en lien évidemment avec le reste du groupe. C’est un enjeu fort pour nous puisque ces ressources clés que nous identifions sont amenées à devenir nos futurs dirigeants. ATCHIK : Bertrand DAROUZET Co-founder Managing Director un exemple de développement international L’idée d’un développement international est présente chez ATCHIK depuis son origine. Nous comptons une dizaine de nationalités parmi nos collaborateurs sur un effectif de 70 personnes et la langue officielle est l’anglais. Nous développons des services à destination des opérateurs mobiles et nos clients se trouvent sur la plupart des pays à l’international. Il y a environ trois à cinq opérateurs par pays. Nous contenter du marché français, c’était restreindre le développement à trois opérateurs alors que sur l’ensemble des marchés internationaux, on compte environ 300 opérateurs d’envergure. Nous souhaitions élargir notre circuit de distribution et avoir rapidement la capacité de déployer nos services là où nos clients se trouvent. Nous avons aujourd’hui une trentaine de clients dont quatre seulement sont français. Le fait d’asseoir la création d’une structure sur un volant d’affaires déjà existant et en fonction du potentiel du marché a facilité notre implantation à l’étranger. Nous nous sommes implantés dans un premier temps au Brésil qui est un des marchés les plus dynamiques dans le monde pour les services de téléphonie mobile. Nous avons monté une structure en Angleterre en 2004. Nous avons aujourd’hui d’autres contrats dans d’autres pays comme l’Espagne, l’Italie, l’Europe de l’Est, le Maghreb, qui sont des zones à très fort développement, et nous évaluons l’opportunité de nous implanter dans ces pays. Nous travaillons également en Chine, au travers d’un bureau de représentation. Le marché chinois est en pleine explosion mais c’est un marché très différent à appréhender du fait du contexte local très spécifique. Pour l’implantation à l’international, nous nous appuyons en général sur les relais locaux : Chambres de Commerce, postes d’expansion économique, mais aussi sur des conseils juridiques locaux qui nous aident à monter les dossiers, le suivi étant géré en interne. Certains de nos collaborateurs se sont expatriés pour travailler dans nos structures étrangères et y gérer les équipes Il s’agit de personnes qui ont des affinités avec le pays de destination. Il était important de pouvoir monter la structure avec des collaborateurs emprunts de la culture locale, mais qui représentent également la culture d’ATCHIK, qui reste une société de droit français. Nous avons créé un certain nombre d’outils pour que cette culture puisse être partagée par tous : nous organisons des évènements périodiques auxquels nous convions l’ensemble de nos collaborateurs. Nous avons également créé des newsletters que nous diffusons à l’ensemble des filiales ainsi qu’un support Intranet qui est en train d’être mis en place pour mieux communiquer et mieux échanger entre nous. Ces outils ne cessent d’évoluer pour s’adapter au développement d’ATCHIK. Quel que soit le pays, nous visons un mode de fonctionnement qui permette de s’épanouir, de progresser en prenant en compte les enjeux de la société. MERLANE AU CŒUR DU MANAGEMENT N°11 - merlane • 7 A Different View : Article from America Employee Leasing : Something to consider when looking at personnel costs in the United States As an American, one of the first things I worry about when I write an article for our European friends is the translation – Employee Leasing. I really wonder how that’s going to translate in French and Spanish. I can only imagine what you’re thinking, but it really isn’t that bad. As most of you are aware employee benefits are a serious concern for most US Companies. There are medical, dental, vacation (2 – 3 weeks is the average vacation allotment), worker’s compensation (insurance for workplace injuries), accident insurance, group life insurance, retirement funding, travel accident insurance, and other company specific benefits. These insurance and other benefits usually cost a business an additional 30-40% in addition to an employee’s salary if not reduced in some way, this number is known as a benefits modal. The larger companies can control costs and have more leverage to negotiate lower fees and premiums if they have hundreds of employees, but for smaller companies the costs are quite high. A larger company with a competitive benefits program may have a benefits modal range from 25-32%, but a small business with no negotiating ability may have a benefits modal between 35-45%. This is also a great concern for many of our clients from Europe, Asia, and Latin America. Their initial operations into the US are already of great concern, but as new players in the US market benefit and insurance costs can be intimidating. As most of these client’s operations in the US will have smaller staffs, especially initially, the ability to negotiate discounts on insurance and benefits is limited. The ranges of these benefit costs will also vary by region and by state. These are significant issues in many places in the US and knowing the difference is important. For example, California recently recalled its Governor over the issue of Worker’s Compensation Insurance (it was clearly not the only issue, but this was a primary point in the election). The costs had recently increased significantly due to new state laws regarding workplace coverage. Certain states medical and dental costs are less and therefore their insurance also costs less. States can vary greatly in their cost of living, which includes effects on wage and benefits. Some states, like California, have very expensive costs and a very high cost of living, hence smaller operations need to find creative solutions to stay in business and compete. One of the successful ways we’ve found to help our clients with these issues is the concept of employee leasing. Employee Leasing is the term for sharing the benefit costs with an outside agency. These agencies are known as Professional Employer Organizations (PEO’s) and their sole function is to aggregate the cost of employee benefits. In the US, the largest of these is Administaff (owned by American Express). PEO’s work very well for businesses with less than 150 employees. These employers can enter into an arrangement with the PEO’s and get a very solid benefits package at a greatly reduced price. The employer enters into a contract where all the employees are “leased” to the PEO. The PEO and the employer become co-employers of the same employees. This is necessary as in the US only the employer can extend these types of benefits to an employee. The PEO only acts as the company’s benefits partner, though some PEO’s also completely handle all Personnel (Human Resources) functions for the company. In the last 10 years even large payroll companies (e.g. ADP, Paychex) have taken on employee leasing arrangements with its clients. savings to the company, but it also increases the benefits package to the employee. Many smaller companies simply can’t afford retirement benefits due the cost of administration, as well as the minimal contributions required by law. PEO’s also offer other benefits to employees of smaller businesses, such as education and training benefits, reduced contract pricing, and so on. It has allowed smaller businesses and companies entering the US Market to control and significantly reduce their costs while providing additional value for their employees. A note of caution, examine your potential PEO carefully. Shop around, some markets are not very competitive and the PEO’s may not offer the best deal. Employee leasing is most feasible for companies with less than 150 employees, but many larger corporations get certain benefits collectively through trade associations. In the US, a recurring discussion is the ability of those associations to offer insurance (health, liability, etc) to their members, currently that is not allowed. At some point this will likely happen, but for now this is not allowed. David E French is the President of David French & Associates, LLC (DFA). A Business Strategy Consulting Group in Los Angeles, California. DFA works with merlane clients for their operations in the United States and other areas of the world. The benefits for the smaller companies are tremendous, as the ability to offer the same benefits as larger corporations and the ability to reduce the total benefits costs are significant advantages. These companies can reduce their benefits modal to around 2528% per employee offering significant financial ACTIS - merlane : un partenariat pour le développement international et le recrutement Entreprise en plein essor qui connaît un taux de croissance de 30% en 2003 et similaire en 2004, ACTIS dispose d’une capacité de production de 25.000 m2 et inaugure mi octobre sa nouvelle usine de 15.000 m2. Un des objectifs d’ACTIS est de développer par une présence en direct l’implantation de ses produits d’isolants multireflecteurs hors de ses frontières. ACTIS avec l’aide de merlane International structure depuis 2003 son équipe commerciale internationale en Espagne, au Royaume Uni et en Allemagne. Quelles sont les spécificités du recrutement à l’international ? Michel TENA, Directeur des Ressources Humaines du Groupe : A l’international, tout est difficile pour une petite PME/PMI qui veut développer son implantation commerciale hors de ses frontières sans avoir de structure installée. Il faut impérativement avoir un interlocuteur dans le pays pour comprendre la culture, trouver l’information nécessaire et c’est loin d’être une simple question de connaissance linguistique. On peut avoir les connaissances théoriques, savoir qu’il y a des différences mais on ne maîtrisera jamais le savoir être, les us et coutumes dans chacun des pays. Chez ACTIS nous avons opté pour le partenariat avec merlane International, interface français entre ses partenaires experts chacun dans leur pays et nous. Le chef de mission est en réalité notre interlocuteur unique quel que soit le pays. Quelles contraintes ou difficultés particulières avez-vous rencontrées ? MT : Le plus délicat en matière de recrutement est d’adapter notre politique maison, le profil, la rémunération, etc, aux réalités du marché dans le pays concerné. Chaque pays est un monde spécifique. Le plus difficile est sans doute de bien intégrer les différences culturelles, négocier par exemple les conditions d’un contrat de travail au Royaume Uni, en Espagne ou en Allemagne oblige à cet exercice. Quels sont d’après vous les facteurs clés de succès d’un recrutement à l’international ? MT : Un premier facteur clé de succès c’est l’interface français, la confiance que nous accordons au consultant responsable de la mission, c’est la personne qui connaît bien notre entreprise, qui a bien compris notre besoin, qui est garant auprès de ses partenaires professionnels dans chaque pays de la cohérence des profils de managers recrutés et qui assure un suivi des nouveaux embauchés. Cet interface est crucial pour la réussite d’un recrutement dans des pays si différents. L’autre clé du succès, c’est la capacité de la Direction à aller sur le terrain et l’effort d'intégration fait pour le nouveau collaborateur étranger au siège de notre entreprise pendant un à deux mois. Notre entreprise et ses décideurs sont français, ACTIS a sa propre culture, il est important que nos collaborateurs étrangers s’en imprègnent. La clé du succès est dans la capacité à réaliser un subtil cocktail entre les spécificités du pays et la prise en compte de notre culture d’entreprise. ACTIS – Groupe LAURENT THIERRY – dont le siège est situé à Limoux dans l’Aude, est avec 200 salariés et un chiffre d’affaires de 65 millions d’euros en 2003 le leader en France avec 65% des parts du marché national sur les produits isolants minces. 8 • MERLANE AU CŒUR DU MANAGEMENT N°11 - Vie de merlane TELEX L’année des 20 ans de merlane merlane, présidée par son fondateur Jean-Claude MERLANE, est entrée dans sa vingtième année d’existence en septembre 2004. Société régionale de conseil en ressources humaines créée en 1985, merlane est aujourd’hui devenue un des acteurs majeurs du conseil en management au niveau national et leader français sur le marché de l’outsourcing RH. A partir de ses origines toulousaines, l’entreprise s’est implantée sur trois autres sites : Paris dès 1997, Madrid depuis 1999 (Bilbao dans un premier temps en 1988) et enfin Lyon en 2002. AGENDA 9 NOVEMBRE 2004 Dans le cadre des rendez-vous de l’International, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Toulouse, en collaboration avec Syntec Recrutement et Syntec Conseil en Management, vous invite à une rencontre sur le thème : "Comment recruter pour se développer à l’international ?". Le personnel export au sein de l’entreprise - Le personnel à l’étranger. Avec les témoignages des sociétés ACTIS et SOGECLAIR. La manifestation aura lieu à la Cité des Entreprises, Entiore, à Balma de 17h00 à 19h30. Pour toute information complémentaire sur cette manifestation, contacter François BARRIER, [email protected] ou Tél. 05 62 57 66 72. 16 NOVEMBRE 2004 Le prochain petit-déjeuner de la Délégation Midi-Pyrénées du Mouvement Génération Génération RH aura lieu le mardi 16 novembre 2004, 08h30-11h00, au Sofitel Toulouse Centre, à Toulouse, sur le thème : "Quel sens au travail ? Comment construire un nouveau Pacte de Management dans l’entreprise pour développer l’implication des équipes et les résultats ?" Renseignements : Sophie HARPOUTIAN, Tél. 05 61 00 91 91 ou [email protected]. Inscriptions : Karine CLAUZADE, Tél. 05 34 31 39 60 ou [email protected]. 8, 9 ET 10 FÉVRIER 2005 Global RH 2005, le rendez-vous annuel de référence des DRH, aura lieu au CNIT, Paris la Défense les 8, 9 et 10 février 2005. A cette occasion seront remis pour la deuxième année les Trophées des Binômes PDG/DRH de l’Année. Renseignements et inscriptions : Raphaëlle PERRIN, CIDEM, [email protected], Tél. : 01 47 43 15 63 Vieillissement des effectifs et employabilité des séniors L'allongement de la vie au travail, conséquence de la réforme des retraites, va amplifier les effets du vieillissement démographique dans l'entreprise. Face à ce phénomène, les entreprises vont devoir faire face à de nouvelles problématiques en ce qui concerne l'employabilité des 2004 aura été l’année du changement pour le groupe : une nouvelle structure à marque unique a en effet rassemblé les quatre filiales précédemment créées. Elle met au service des clients de l’entreprise toutes les synergies entre ses différents métiers : le conseil en gestion des ressources humaines, en organisation, qualité, l’accompagnement de grands projets de changement, la formation et le développement du management, le renforcement de la synergie des équipes de Direction, le coaching, le recrutement et l’externalisation des Services RH, ainsi que sa capacité à intervenir à l’international et sur des problématiques multi-culturelles grâce à un réseau de partenaires en Grande Bretagne, Allemagne, Italie, Portugal, Amérique Latine et Etats Unis. Sur un marché français difficile depuis plusieurs années, merlane a affiché une croissance de 30% de son chiffre d’affaires qui s’est élevé en 2003 à 4,5 millions d’euros. 2005 sera l’occasion pour notre société de célébrer à plusieurs reprises son âge de raison. Une des premières manifestations festives a déjà été organisée, dans le cadre du Festival International Piano aux Jacobins à Toulouse, le 20 septembre dernier : merlane était en effet un des partenaires officiels du concert de l’orchestre national du Capitole de Toulouse qui accompagnait l’artiste pianiste Leif Ove Andsnes pour un représentation exceptionnelle. Baromètre Outsourcing RH 2004 merlane a fait paraître courant septembre les résultats du premier Baromètre Outsourcing RH dans les colonnes d’Entreprise & Carrières. Ce baromètre a pour ambition d’étudier les pratiques et les perspectives de l’externalisation des Services de la Fonction Ressources Humaines en France pour l’année en cours. Pour obtenir un exemplaire de ce premier baromètre, contactez : Stéphane ADNET, Tél. 05 61 00 91 79 ou [email protected] ou téléchargez le document sur www.merlane.com. Mise en ligne du nouveau site www.merlane.com ! Le nouveau site internet de merlane a été mis en ligne le 1er septembre 2004. Les internautes pourront y trouver des fiches produits très complètes relatives à la Formation management, au Coaching, à la Gestion des âges, l’Outsourcing RH, le Team-Building d’Equipe de Direction, le Projet d’établissement hospitalier, etc. La grande nouveauté réside dans la mise en place de deux produits "on line" : le test 360° Feed-Back électronique et le test de personnalité "INS/merlane". ON A LU POUR VOUS Managers, not MBAS A hard look at the soft practice of managing and management development. SIÈGE SOCIAL TOULOUSE Actys 3 - BP 57650 - 31676 LABEGE Cedex Tel : +33 (0)5 61 00 91 91 - Fax : +33 (0)5 61 39 23 16 • Henry MINTZBERG, Professeur Université de McGill, Montréal PARIS 19 rue du 4 Septembre - 75002 PARIS Tel : +33 (0)1 42 96 34 34 - Fax : +33 (0)1 42 96 96 44 Henry Mintzberg believes that both management and management education are deeply troubled, but that neither can be changed without changing the other. LYON 11 rue Guilloud - 69003 LYON Tel : +33 (0)4 72 68 61 90 - Fax : +33 (0)4 72 34 32 28 Mintzberg asserts that conventional MBA classrooms overemphasize the science of management while ignoring its art and denigrating its craft, leaving a distorted impression of its practice. We need to get back to a more engaging style of management, to build stronger organizations, not bloated share prices. This calls for another approach to management education, whereby practicing mangers learn from their own experience. We need to build the art and the craft back into management education, and into management itself. MADRID Calle Velázquez, 126-1A - 28006 MADRID Tel : +34 91 411 96 01 - Fax : +34 91 745 13 19 MERLANE AU CŒUR DU MANAGEMENT est une publication du Groupe MERLANE Mintzberg examines what is wrong with our current system. Conventional MBA programs are mostly for young people with little or no experience. These are the wrong people. Programs to train them emphasize analysis and technique. These are the wrong ways. They leave graduates with the false impression that they have been trained as managers, which has had a corrupting effect on the practice of management as well as on our organizations and societies. These are the wrong consequences. Directeur de la publication : Jean-Claude MERLANE Rédacteur en chef : Henry-Jacques BUSSIÈRE Fabrication : Imprimerie LABORIE Rédaction : Comité de Rédaction Crédit photos : Jacques VIEUSSENS Commission paritaire : en cours - ISSN : en cours Mintzberg describes a very different approach to management education, which encourages practicing managers to learn from their own experience. No one can create a manager in a classroom. But existing managers can significantly improve their practice in a thoughtful classroom that makes use of that experience. Site web : www.merlane.com e-mail : [email protected]