strategie et organisations
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STRATEGIE ET ORGANISATIONS I) LA DEMARCHE STRATÉGIE DE L’ORGANISATION La stratégie consiste à déterminer les objectifs et les buts fondamentaux à long terme d’une organisation, d’une firme ou d’une entreprise, puis à choisir les d’action et les ressources qui permettront d’atteindre ces objectifs. La stratégie est définie à partie des objectifs de la firme, de son environnement et de ses ressources : - Que sait faire l’organisation ? Quelles sont les compétences qui lui procurent un avantage unique ? - Que peut faire l’organisation ? Quelles sont les forces et faibles de la firme ? Quels sont les opportunités et els menaces de son environnement ? - Comment peut faire l’organisation ? Quels sont ses objectifs ? Comment les mettre en œuvre concrètement ? A) LES DIFFERENTES NOTIONS DE LA STRATÉGIE Selon PORTER, la stratégie est une combinaison de buts (les objectifs) que souhaite atteindre une organisation et les moyens (les ressources) par lesquels elle cherche à les atteindre à moyen ou long terme. Selon CHANDLER, la stratégie consiste à déterminer des buts et des objectifs à long terme d’une organisation, à adopter des moyens d’action et à allouer des ressources nécessaires pour atteindre ces objectifs. Une fois la stratégie arrêtée, les décisions stratégiques se focalisent sur l’allocation des ressources dont dispose l’organisation. Les ressources allouées sont d’ordre : - technologiques (brevets, recherche et développement, etc.), - organisationnels (structure, management, leadership, culture d’entreprise, etc.), - financières (rentabilité, solvabilité, effet de levier, seuil de rentabilité, etc.), - humaines (qualification, expérience, savoir faire, etc.). L’organisation dispose de ressources dont elle espère faire le meilleur usage. Si elle ne peut assurer le financement optimal de toutes ses activités, elle fait les choix qui lui paraissent les plus opportuns. La stratégie de l’entreprise est liée à son potentiel technologique, organisationnel, financier et humain. Projet soutenu par le Conseil Régional Des Pays de La Loire dans le cadre Des projets ENRC 2008-2009 DVD-MIAGE mis à disposition selon les termes de la licence Créative Commons Paternité Pas d’utilisation commerciale Pas de modification - 2.0 FRANCE - Le potentiel technologique représente l’ensemble des activités qu’elle exploite et développe sans subir de handicap concurrentiel. Le domaine de compétences repose sur les atouts que l’entreprise possède et maîtrise mieux ou aussi bien que la concurrence. L’ensemble de ces atouts lui permet d’obtenir des avantages qu’elle seule détient, on parle d’avantage concurrentiel. - Le potentiel financier repose sur la capacité de l’organisation à disposer des ressources dont elle a besoin, pour financer ces investissements ou ses nouveaux produits. Le financement peut être externe par emprunt ou lorsque l’organisation fait appel directement au marché financier. C’est le moyen privilégié en cas de croissance externe par rachat d’entreprises existantes. Le financement peut être interne par autofinancement dans le cas d’une croissance interne par augmentation des parts de marchés. - Le potentiel organisationnel représente tout le fonctionnement interne de l’organisation, c’est-à-dire l’interaction antre les différents fonctions (approvisionnement et logistique ; production et qualité ; fonction commercial et service après vente). Ce potentiel s’appuie sur la structure de l’entreprise, sur le management et sur le leadership des dirigeants. - Le potentiel humain conditionne les choix stratégiques. Une entreprise intervenant dans un secteur de haute technologie comme l’informatique ou les télécommunications se doit d’avoir des collaborateurs hautement qualifiés. A défaut, il lui est difficile de pouvoir innover et de pouvoir dépasser ses concurrents. Les entreprises les plus profitables sont celles qui font preuve d’une plus grande permanence dans leurs orientations stratégiques. A l’inverse celles qui changent de stratégie se contentent de performances moyennes. L’exemple du CLUB MED illustre cette situation. Depuis une dizaine d’année cette entreprise a changé trois de stratégie. Au début des années 2000, le CLUB MED est copié partout, il ne bénéficie plus de ces facteurs clés de succès qui avaient fait sa réussite (GO : gentils organisateurs, formule tout compris, etc.). Ses principaux rivaux, NOUVELLES FRONTIERES, FRAM, offrent les mêmes services. Pour se démarquer de la concurrence la direction oriente la stratégie du groupe vers le haut de gamme avec la fermeture des villages les plus vétustes et la rénovation des autres. Cette montée en gamme s’accompagne d’une augmentation des tarifs proposés à la clientèle. Malgré ces mesures, le repositionnement du CLUB MED ne porte pas ses fruits. L’image de l’entreprise s’est détériorée aux yeux de la clientèle. Le CLUB MED est devenu cher pour les clients traditionnels mais manque de confort et de prestations pour les touristes habitués aux hôtels de luxe. Depuis 2001, les pertes cumulées du groupe s’élèvent à 264 millions d’euros. A l’inverse FREMANTLE, la société qui produit l’émission QUESTIONS POUR UN CHAMPION applique la même stratégie depuis 22 ans. L’émission rassemble quotidiennement 2,4 millions de téléspectateurs. Pour réussir, cette stratégie gagnante FREMANTLE applique les mêmes règles simples mais efficaces : un animateur populaire, des questions qui évitent les sujets polémiques comme le sexe ou la religion. L’émission est enregistrée à la chaîne à raison de 6 sessions par jour, 4 jours par mois. Cette stratégie permet à son producteur de faire 30 % de marge sur chaque émission. Projet soutenu par le Conseil Régional Des Pays de La Loire dans le cadre Des projets ENRC 2008-2009 DVD-MIAGE mis à disposition selon les termes de la licence Créative Commons Paternité Pas d’utilisation commerciale Pas de modification - 2.0 FRANCE Le long terme est une notion variable d’une activité à l’autre. Cet horizon stratégique correspond au futur au-delà duquel les événements deviennent impossibles à anticiper. Cet horizon est très différent d’une industrie, d’un secteur économie, d’une activité à l’autre : - dans le secteur de l’énergie (solaire, éolien, photovoltaïque), la mise sur le marché de nouvelles sources d’énergie s’étend sur une ou deux décennies, - dans l’industrie pétrolière, la recherche de nouveaux gisements, la mise au point de nouveaux carburants font qu’un horizon d’une dizaine d’années est envisageable. - dans l’industrie des télécommunications, compte tenu de l’évolution et du progrès technologique, un maximum de deux ans correspond à l’horizon stratégique - dans la finance de marché, compte tenu des multiples interactions entre les variables économiques, le long terme correspond à quelques heures. B) LA MISE EN OEUVRE DE LA STRATEGIE La politique générale de l’organisation est le domaine des dirigeants. Le conseil d’administration, le conseil de surveillance, le PDG, les différents directeurs généraux, les responsables de divisions, conçoivent la stratégie et veillent à son application. La mise en œuvre de la stratégie repose conjointement sur le diagnostic externe et le diagnostic interne. Le diagnostic externe recense les forces concurrentielles en présence sur le marché de la firme ou en rapport avec un de ses métiers. - Le diagnostic externe s’intéresse à l’environnement macro économique ou méso économique du secteur. Le potentiel de croissance, l’inflation, le taux de change, l’insertion du marché dans les échanges commerciaux internationaux. Les pays développés contrairement aux pays émergents, disposent d’un potentiel de croissance moindre, d’un taux de chômage plutôt élevé mais d’une inflation faible et maitrisée et d’une insertion forte dans les échanges internationaux. - Le diagnostic externe évalue l’environnement juridique comme le droit de la concurrence, le droit de la consommation, le droit du travail. L’exemple de l’Union européenne illustre cet environnement réglementaire, avec une protection sociale forte, des normes strictes et une protection accrue pour les consommateurs. - Le diagnostic externe évalue l’environnement technologique, c’est-à-dire, les progrès technologiques qui changeront demain, notre mode de vie. On peut citer par exemple la révolution suscitée par les technologies de l’information et de la télécommunication (TIC) : téléphonie mobile et Internet. On attend beaucoup des prochaines avancées dans les domaines des biotechnologies, de la génétique, etc. Projet soutenu par le Conseil Régional Des Pays de La Loire dans le cadre Des projets ENRC 2008-2009 DVD-MIAGE mis à disposition selon les termes de la licence Créative Commons Paternité Pas d’utilisation commerciale Pas de modification - 2.0 FRANCE Le diagnostic interne recense les forces et faiblesses de l’organisation. On recense les facteurs clés de succès, qui sont des compétences qu’il est nécessaire de maîtriser pour être concurrentiel dans un secteur. Dans le secteur bancaire, ils sont centrés autour de la relation clients. Il faut maîtriser les compétences techniques liées aux moyens de communication et d’information, la création de produits pour avoir une offre adaptée aux nouvelles attentes de la clientèle et différenciée de celles de la concurrence ; la qualité de l’accueil et du conseil. - Le diagnostic interne repose sur une étude des grandes fonctions (approvisionnement, logistique, technique, commerciale). Les ressources disponibles sont comparées entre elles afin d’apprécier l’équilibre entre les divers potentiels ainsi que les effets de complémentarité existants : on parle de synergie. Toutes les actions entreprises doivent être cohérentes. Celles-ci doivent être reliées et produire une efficacité globale supérieure à l’efficacité produite par une simple addition de ces actions. - Le diagnostic interne repose sur une étude de la concurrence et définit le degré de risque attaché à chaque niveau de profit escompté. L’organisation dispose d’une capacité à innover. Elle accepte un risque plus élevée que ses concurrents. Elle recherche le profit. Il convient d’effectuer une comparaison des ressources possédées avec celles des principaux concurrents. - Le diagnostic interne repose sur le recensement des déséquilibres dans leurs ressources. Les organisations ont des surcapacités pour certaines ressources mais qui sont inutilisables en raison d’insuffisances dans d’autres ressources complémentaires. La stratégie de l’organisation est jugée par rapport à celle des concurrents sur une période longue. Le choix de RENAULT de ne produire que des véhicules électriques ne peut être considérée comme bon ou mauvais. C’est son rang de concepteur automobile mondial, voire sa survie dans une décennie qui permettra de dire si ce choix était opportun. Mais paradoxalement, ce sont les décisions actuelles qui conditionneront cette situation. La réussite de la stratégie se mesure par la survie à long terme de l’entreprise. Cette survie, implique qu’elle a été capable de générer du profit à long terme, pour financer les activités nouvelles. Cette réussite est mesurée par la compétitivité de l’entreprise, c’est-à-dire la capacité de l’entreprise à affronter la concurrence grâce à son potentiel. On parle de carré magique, car il est difficile pour une même organisation d’atteindre les quatre côté du carré simultanément. L’innovation définit l’aptitude de l’organisation à proposer des biens et services appréciés par le marché. APPLE est particulièrement représentatif de cette capacité à innover (l’iPod nano en 2005, l’iPhone en 2007 l’IPad au 2010). Chaque nouveau produit lancé s’est révélé être un succès, le produit créant le besoin et révolutionnant les habitudes de consommation. Avant le lancement l’IPhone, l’Internet mobile semblait un phantasme. La flexibilité définit la capacité de l’organisation à s’adapter rapidement aux variations de son environnement externe. NOKIA, LG, SAMSUNG ont mis près de neuf mois combler leur retard sur APPLE lors de la sortie de l’iPhone. Aujourd’hui tous les fabricants de téléphones portables proposent des écrans tactiles et une connexion Internet. Projet soutenu par le Conseil Régional Des Pays de La Loire dans le cadre Des projets ENRC 2008-2009 DVD-MIAGE mis à disposition selon les termes de la licence Créative Commons Paternité Pas d’utilisation commerciale Pas de modification - 2.0 FRANCE La productivité définit la production par unité de facteur (heures, hommes, machine, etc.). Elle conditionne et est le reflet de la stratégie choisit pas l’organisation. Elle doit être la plus élevée possible dans les stratégies de coûts où le facteur prix est primordial. Dans le secteur automobile, sur les véhicule d’entrée de gamme, la productivité est l’un des éléments principaux du coût de revient, puisque tous ces véhicules sont proposés autour de 9 000 euros quelques soit le constructeur, voir encore moins aujourd’hui. La qualité définit la régularité des articles quant au niveau constant de qualité et sur l’ensemble des articles proposés. Elle définit aussi l’aptitude de l’organisation à faire progresser cette qualité dans le temps. TOYOTA, a pendant très longtemps été le champion de la qualité en garantissant ces véhicules 5 ans ou 100 000 kilomètres. Mais en voulant devenir le premier constructeur automobile mondial, il a sacrifié la qualité au détriment des parts de marchés. Le rappel de plus de 100 000 véhicules, la perte de confiance de nombreux consommateurs lui ont coûté sa place de premier constructeur automobile, au profit de VOLKSWAGEN. II) LES CARACTERISTIQUES DU SECTEUR CONCURRENTIEL A) LES STRUCTURES DU MARCHE Les structures de la concurrence peuvent être représentées à l’aide d’un tableau à deux entrées mettant en relation les offreurs et demandeurs. Parties les neuf situations possibles les plus fréquentes sont le monopole, l’oligopole, le monopsone, l’oligopsone et la concurrence pure et parfaite. L’économie industrielle considère deux points extrêmes pour qualifier une industrie : le monopole dans lequel une firme s’approprie toute la valeur créée, et le cas d’une compétition parfaite entre les entreprises, situation entraînant la chute du niveau de profit jusqu’au point limite de couverture des coûts des capitaux engagés. Les firmes en milieu oligopolistique conçoivent des pratiques dissuasives afin de maintenir les prix pratiqués au-delà du prix limite concurrentiel : ces barrières sont destinées à réduire l’intensité concurrentielle et à permettre aux firmes dominantes de s’assurer un surprofit à long terme. En l’absence de barrières, les firmes entrantes accélèrent la pression compétitive sur les prix jusqu’à l’équilibre, ce seuil critique entraînant la sortie des firmes excédentaires. Offreurs Demandeurs Un Quelques-uns Multitudes Un Quelques-uns Multitudes Monopole bilatéral Monopole contrarié Monopole Monopsone contrarié Oligopole bilatéral Oligopole Monopsone Oligopsone Concurrence pure et parfaite Projet soutenu par le Conseil Régional Des Pays de La Loire dans le cadre Des projets ENRC 2008-2009 DVD-MIAGE mis à disposition selon les termes de la licence Créative Commons Paternité Pas d’utilisation commerciale Pas de modification - 2.0 FRANCE En situation de monopole un offreur (une entreprise) est seul face à une multitude de demandeurs (les consommateurs). Durant de nombreuses années, FRANCE TELECOM pour la téléphonie fixe et EDF pour la distribution d’électricité ont été en situation de monopole. En situation d’oligopole quelques offreurs (plusieurs entreprises) sont face à une multitude de demandeurs (les consommateurs). De nombreux secteurs d’activités sont représentatifs de ce type de structure de concurrence. Dans la téléphonie mobile trois opérateurs principaux se partagent le marché (BOUYGUES Télécoms, ORANGE et SFR). Une telle situation peut favoriser les ententes et les collusions au détriment des consommateurs. Dans l’automobile une vingtaine de constructeurs se partagent le marché du parc automobile français. En situation de monopsone, une multitude d’offreurs n’ont en face deux qu’un seul acheteur. Tout particulier peut produire de l’électricité d’origine hydraulique ou éolienne, mais seul EDF peut acheter cette électricité. Il en est de même pour la culture du tabac par les particuliers qui ne peuvent vendre leur production à ALTADIS, qui dispose du monopole de commercialisation en France. En situation d’oligopsone, une multitude d’offreurs ont en face d’eux quelques demandeurs. C’est le cas dans l’agro alimentaire, où de nombreuses PME ne peuvent écouler leur production qu’auprès de quelques grandes centrales d’achat (AUCHAN, CARREFOUR, LECLERC, INTERMARCHE), qui imposent leur conditions d’achat et de paiement. A l’opposé ces grandes centrales d’achat se retrouvent en situation d’oligopole pour l’aspect ventes aux consommateurs finals, les particuliers. La concurrence pure et parfaite est une situation de marché, qui se rencontre lorsque les cinq conditions suivantes sont réunies. Dans la pratique une telle situation est très rare. – l’atomicité de l’offre et de la demande : il existe une multitude d’offreurs et de demandeurs, de telle sorte qu’aucun ne puisse influencer le marché, – la fluidité du marché : il n’existe pas de restrictions à l’entrée du marché, ainsi la concurrence n’est pas figée, – la transparence du marché : tous les acteurs du marché bénéficient d’une information parfaite sur les conditions du marché (en particulier les prix), – l’homogénéité du produit : les produits échangés sur le marché sont identiques de telle sorte que la concurrence ne peut porter que sur le prix, – la mobilité des facteurs de production : les facteurs de production peuvent se déplacer, de manière à ce que chaque entreprise puisse profiter des mêmes conditions de production. Projet soutenu par le Conseil Régional Des Pays de La Loire dans le cadre Des projets ENRC 2008-2009 DVD-MIAGE mis à disposition selon les termes de la licence Créative Commons Paternité Pas d’utilisation commerciale Pas de modification - 2.0 FRANCE B) LES BARRIÈRES A L’ENTRÉE ET A LA SORTIE DES MARCHÉS La concurrence imparfaite se rencontre à chaque fois qu’une condition de la concurrence pure et parfaite n’est pas vérifiée. La concurrence imparfaite constitue la règle dans la réalité. On identifie deux catégories de barrières. Les barrières qui relèvent des caractéristiques économiques de l’industrie, ce sont des facteurs exogènes comme la maîtrise d’une technologique, la complexité des produits et les besoins en capitaux. Les barrières peuvent être provoquées à la suite des décisions des firmes dominantes qui imposent des pratiques irréversibles sur le marché, ce sont les facteurs endogènes. Ces 2 types de barrières dépendent des caractéristiques du secteur : - si le secteur est concentré (peu de firmes sont présentes et couvrent la demande de leur production), la création de barrières externes est dues aux effets des besoins en technologie et à la taille de marché nécessaire. - si le secteur est différencié (les entreprises concentrent l’offre, mais il reste possible de différencier les produits), la création de barrières internes est dues au besoin de différenciation et aux différences de coûts que cela entraîne. L’arrivée d’une entreprise sur un marché est entravée par l’existence de barrières à l’entrée par l’existence de les brevets protégeant les entreprises en place, par une législation antitrust créant des obstacles à l’expansion d’une firme en interdisant les opérations de concentration accentuant le degré de monopole d’un secteur ou encore par l’existence d’économies d’échelle pour atteindre le coût moyen des entreprises installées nécessitant de réaliser une importante production ce qui dissuade les nouvelles entreprises. Le groupe AMAURY, qui détient le quotidien sportif L’EQUIPE, a lancé un second journal à vocation sportive, au risque de canabiliser son journal vedette. Cette stratégie n’avait pour autre objectif que de riposter à l’arrivée d’un concurrent low-cost : LE 10 SPORT. Ce journal n’ayant jamais pu atteindre ni la taille critique, ni le nombre de lecteurs nécessaire pour parvenir à atteindre son seuil critique, a du se résoudre à abandonner son activité. Il n’y avait pas suffisamment de lecteurs pour deux journaux au format assez proche. Une fois la menace disparue, le quotidien AUJOURD’HUI LE SPORT, a cessé d’exister. Les barrières à la sortie exercent le même effet qu’en entrée en instaurent un effet dissuasif lié à l’immobilisation des capitaux investis. Les barrières consistent à installer des facteurs limitatifs à la sortie du secteur d’activité. Les firmes en présence augmentent l’intensité concurrentielle afin de maintenir leurs parts de marché et des prix au-dessus du prix limite. Ces barrières résultent d’une forte intensité capitalistique spécifique et non transférable sur un autre marché (non cessible), ou de synergies avec d’autres activités bénéficiant d’économies suffisantes pour maintenir la rentabilité. La photographie numérique nécessite des compétences technologiques à la fois liées au traitement de l’image, à la digitalisation, et à l’optique. Les entreprises qui évoluent dans ce secteur sont des acteurs issus à la fois de l’industrie de l’optique (CANON), et des entreprises présentes jusque là dans le secteur de l’informatique (HEWLETT PACKARD) ou dans la digitalisation des images (SONY). Secteurs différents mais dont les technologies sont proches et complémentaires. Projet soutenu par le Conseil Régional Des Pays de La Loire dans le cadre Des projets ENRC 2008-2009 DVD-MIAGE mis à disposition selon les termes de la licence Créative Commons Paternité Pas d’utilisation commerciale Pas de modification - 2.0 FRANCE III) LES OUTILS DU DIAGNOSTIC STRATEGIQUE L’analyse stratégique étudie l’environnement de l’organisation. Cette analyse évalue les différentes stratégies possibles et facilite le choix d’une stratégie. Elle met en évidence la position de l’organisation vis-à-vis de la concurrence, des menaces et des opportunités liées à l’évolution de l’environnement ainsi que ses forces et ses faiblesses. L’analyse stratégique évalue l’attrait de chaque domaine d’activité stratégique et mesure la position de la firme sur chacun d’eux. Elle est en mesure de déterminer la stratégie qui s’applique à chaque domaine. Cette analyse lui permet de déterminer les nouvelles activités et les secteurs attractifs sur lesquels elle doit se concentrer, les activités déclinantes ou insuffisamment rentables dont il convient à terme de se débarrasser pas abandon ou pas cession. L’analyse stratégique permet de définir la stratégie globale de la firme en axant celle-ci sur un recentrage de ces activités ou au contraire vers une diversification. A) LE CYCLE DE VIE DU PRODUIT Le cycle de vie d’un produit est une représentation qui montre l’évolution des ventes (exprimées en volume ou par le taux de croissance) depuis la naissance du produit jusqu’à sa disparition du marché. L’intensité de la concurrence dépend du secteur d’activité dont le cycle de vie est plus ou moins avancé et la concentration plus ou moins forte. La concurrence est la règle du jeu normale au sein d’une économie de marché. La concurrence change de nature au fur et à mesure de l’évolution du cycle de vie. Celui-ci se décompose en quatre phases principales. Source Wikipédia Projet soutenu par le Conseil Régional Des Pays de La Loire dans le cadre Des projets ENRC 2008-2009 DVD-MIAGE mis à disposition selon les termes de la licence Créative Commons Paternité Pas d’utilisation commerciale Pas de modification - 2.0 FRANCE Le cycle de vie d’un produit se caractérise par quatre phases : - La phase de lancement commence avec la fabrication en série et se caractérise par une croissance rapide. Il n’y a que quelques firmes, souvent une seule, les prix sont élevés mais les profits modestes car le volume des ventes reste limité. Les téléviseurs à technologies Led ou l’Ipad d’APPLE sont des produits en phase de lancement. - Au cours de la phase de croissance, le taux d’expansion se tasse, les consommateurs immédiatement intéressés ont été touchés. Le produit a perdu de son caractère nouveau, il touche toutes les couches de consommateurs. Les concurrents deviennent plus nombreux, les risques sont couverts par la croissance rapide des ventes. Les prix et les profits sont élevés. La concurrence est forte. Les parts de marché sont instables. Le taux de croissance des ventes est fort et attire de nouveaux concurrents suiveurs qui imitent l’offre initiale ou proposent une solution différenciée pour l’ensemble du marché, ou pour un segment de marché particulier. ARCHOS vient de lancer sur le marché français une tablette équivalente à l’iPad vendue 498 euros, contre 799 euros pour l’original. De même SAMSUNG a lancé le Samsung Wave au prix de 349 euros, contre 659 euros pour l’iPhone 3GS. - En phase de maturité, l’ensemble des consommateurs potentiels est touché, il s’agit d’un réapprovisionnement. Le niveau de vente atteint en phase de croissance se maintient pour les biens de grande consommation, il peut marquer un recul pour les biens d’équipement. La concurrence se fait par les prix qui baissent en valeur réelle ainsi que la rentabilité. Les parts de marché sont stabilisées. La phase de maturité est la plus importante car elle permet de dégager une rentabilité et un flux net de trésorerie positif. L’essentiel des investissements est effectué, la recherche et développement est amortie par le volume cumulé de produits vendus. Les téléviseurs à technologie LCD ou plasma relèvent de cette catégorie. Il y a encore quelques années, ces produits étaient en phase de lancement. Ils ont rapidement supplanté par leurs qualités, les téléviseurs à tubes cathodiques. - La phase du déclin s’amorce lorsque le consommateur commence à se lasser du produit. Cette lassitude est du à l’existence d’un produit meilleur, ou de la disparition du besoin auquel correspondait le produit. Les concurrents deviennent de moins en moins nombreux et la concentration est forte. Les prix sont en baisse et la rentabilité est faible. Les parts de marché évoluent par des regroupements d’entreprises. Le taux de progression devient négatif ; cette phase peut se prolonger si une certaine cible de consommateur soutient la demande, ou se terminer brutalement (produit technique surclassé, faillite des derniers fabricants, etc.). Seuls les concurrents les plus compétitifs (différenciation ou domination globale par les coûts) résistent. Les offreurs se désengagent rationalisent les gammes (élagage), les circuits de distribution et arrêtent tout investissement publicitaire, de manière à diminuer les coûts au maximum pour accompagner le produit le plus longtemps possible, en dégageant des liquidités décroissantes. A titre d’exemple, on peut citer le marché des cassettes VHS vierges qui existent toujours malgré leurs qualités intrinsèques moindres ou les lecteurs de DVD pour lesquels il existe une demande pour lire les DVD. Projet soutenu par le Conseil Régional Des Pays de La Loire dans le cadre Des projets ENRC 2008-2009 DVD-MIAGE mis à disposition selon les termes de la licence Créative Commons Paternité Pas d’utilisation commerciale Pas de modification - 2.0 FRANCE Tous les produits n’ont pas le même cycle de vie. La longueur des phases et l’allure générale de la courbe dépendent de nombreux facteurs comme les effets de mode, l’innovation. Comme pour le modèle de la matrice du Boston Consulting Group, un produit arrivé en phase de déclin, peut faire l’objet d’une innovation et recommencer un nouveau cycle de vie. Comme toute modélisation, le cycle de vie présent un côté réducteur. Certains produits ont des cycles de fin dont la phase de déclin semble improbable comme les eaux minérales Evian ou Vittel. Les produits éphémères tels que les tubes de l’été, les gadgets de mode ne connaissent que deux phases : le lancement et le déclin. La durée des phases est perturbée par l’arrivée de produits de substitution. Le DVD qui est apparu au début des années 2000, et vanté pour ces qualités très supérieures à la cassette vidéo a vu son cycle de vie très fortement raccourci par l’arrivée de deux nouveaux formats : le HD-DVD et le Blu-ray. Compte tenu des impératifs et des contraintes liés à ces technologies, un seul format ne peut qu’exister. C’est le Blu-ray qui s’impose permettant ainsi à SONY, d’imposer son format trente ans après avoir connu l’échec pour imposer son format Betamax face au format VHS, dans le secteur des cassettes vidéo. Le Blu-ray a atteint la phase de croissance, voire de maturité, quant au format DVD son cycle de vie est mort-né. B) LE MODÈLE DE PORTEFEUILLE DU BCG (BOSTON CONSULTING CROUP) La position concurrentielle concerne un domaine d’activité stratégique ou un ensemble de domaine d’activité stratégique, c’est-à-dire le portefeuille d’activités de la firme. - La firme mono-produit ou mono-activité ne pratique pas de segmentation stratégique et n’utilise pas de matrice de gestion du portefeuille d’activités. - La firme diversifiée pratique une segmentation stratégique. On recense la position concurrentielle sur chaque segment stratégique et on évalue la position concurrentielle globale du portefeuille d’activités stratégiques en utilisant une matrice stratégique. Le cas du groupe BOUYGUES, représente un cas de figure intéressant. Historiquement, cette entreprise est un acteur implanté dans le bâtiment et les travaux publics (BOUYGUES construction en 1952, BOUYGUES Immobilier en 1956, COLAS en 1984). Au milieu des années 80, l’entreprise se diversifie dans les médias, en devenant actionnaire principal de TF1 (1987). Durant la décennie suivante, elle se lance dans l’aventure des télécoms avec BOUYGUES Télécoms (1994). Récemment le groupe vient de réorienter sa stratégie vers le secteur de l’énergie en devenant un actionnaire de référence d’ALSTOM (2006). L’analyse stratégique du groupe BOUYGUES montre à priori une stratégie de diversification, alors qu’il s’agit davantage d’une stratégie de complémentarité. On parle de stratégie de diversification concentrique plutôt que de stratégie de diversification conglomérale. La diversification concentrique (ou liée) suppose que l’entreprise sort soit, de sa base productive soit, de sa base commerciale tout en s’appuyant sur des synergies technologiques ou commerciales. Dans le cas d’une diversification conglomérale, les seules synergies en œuvre sont de nature financière puisque l’entreprise sort à la fois de sa base productive et de sa base commerciale. Il y a totale indépendance entre les différents domaines d’activité stratégique. Projet soutenu par le Conseil Régional Des Pays de La Loire dans le cadre Des projets ENRC 2008-2009 DVD-MIAGE mis à disposition selon les termes de la licence Créative Commons Paternité Pas d’utilisation commerciale Pas de modification - 2.0 FRANCE La matrice BCG prend comme indicateur d’attractivité le taux de croissance du marché et comme critère de performance concurrentielle la part de marché relative. Les différents segments stratégiques sont représentés par des cercles dont le diamètre est proportionnel à leur part dans le chiffre d’affaires de l’entreprise. La part de marché relative de chaque activité est calculée par la somme des ventes de l’entreprise sur le segment considéré, rapportée au chiffre d’affaires du plus gros concurrent. Deux cas se présentent : - Soit l’entreprise est en position dominante sur le segment, et il faut diviser son chiffre d’affaires par celui du suiveur immédiat. La valeur du ratio est supérieure à 1. - Soit c’est l’entreprise qui est suiveur sur le segment de marché considéré, et il faut diviser son chiffre d’affaires par celui du leader. La valeur du ratio est inférieure à 1. Source : jeanviet.info/wiki/_media/matrice-bcg.jpg Part de marché Forte Forte Croissance de la demande Faible Faible VEDETTES Forte rentabilité Forts besoins financiers Maintien de la part de marché DILEMMES Rentabilité faible Forts besoins financiers Investir ou abandonner VACHES A LAIT Forte rentabilité Faibles besoins financiers Profits maximum POINTS MORTS Rentabilité faible Faible besoins financiers Abandon Source : BCG, perspectives en management stratégiques Hommes et Techniques 1974 Projet soutenu par le Conseil Régional Des Pays de La Loire dans le cadre Des projets ENRC 2008-2009 DVD-MIAGE mis à disposition selon les termes de la licence Créative Commons Paternité Pas d’utilisation commerciale Pas de modification - 2.0 FRANCE La matrice du Boston consulting Group se caractérise par : - Les DAS dilemmes assurent à long terme le renouvellement des produits et des marchés car ils incluent des produits d’avenir en phase de lancement (la croissance est forte, mais la part de marché des innovateurs insignifiante). - Les DAS vedettes garantissent le développement et la rentabilité à moyen terme par leur potentiel de croissance élevé. L’entreprise renforce sa position concurrentielle par une croissance plus forte que celle du marché et accroît sa part de marché pour ces produits en phase d’expansion. - Les DAS vaches à lait assurent la rentabilité à court terme et fournissent l’autofinancement nécessaire à la croissance future (développement des dilemmes et des vedettes). Ce sont souvent des produits en phase de maturité. - Les DAS poids morts correspondent à la dernière phase du cycle de vie du produit. Ils continuent à être rentables mais de façon déclinante, et ils immobilisent des ressources au détriment des produits d’avenir. L’entreprise définit une stratégie de désengagement ou de redéploiement (désinvestissement, reconversion du personnel, réduction des effectifs...) vis-àvis de ces produits en phase de déclin. Toute activité connaît un cycle de vie qui la mène à se déplacer entre les cases de la matrice. Elle débute comme dilemme ou vedette, grâce au financement des vaches à lait, ensuite avec le ralentissement du marché, soit elle devient à son tour une vache à lait que l’on utilise pour financer de nouvelles activités, soit elle est reléguée au rang de poids mort et fait l’objet d’une cession. Pour assurer un succès stratégique durable, le portefeuille d’activités doit être équilibré. Il est nécessaire, afin de compenser les dépenses par des recettes, d’avoir assez de vaches à lait pour financer les vedettes et les dilemmes. Trop peu de DAS Vaches à lait (portefeuille juvénile), et le financement de la croissance des DAS Vedettes devient problématique. Trop de DAS Vaches à lait (portefeuille sénile) et c’est l’avenir de l’entreprise qui se trouve compromis. Un scénario à succès consiste à transformer un DAS Dilemme, en DAS Vedette, puis en DAS Vache à lait. Celui redevenant par la suite un DAS Dilemme. Le cas de la Golf illustre bien cette stratégie de scénario à succès. La golf existe depuis le depuis des années 80, et se décline aujourd’hui en sa 6ème version, même si compte tenu des avancées technologiques, le modèle actuel n’a plus grand-chose à voir avec la Golf 1. FORD avec la Fiesta et RENAULT avec la Clio, ont réussi une stratégie gagnante identique. Un scénario de l’échec existe lorsqu’un DAS Vedette redevient DAS Dilemme puis DAS Point mort ou lorsqu’un DAS Vache à lait devient DAS Point mort. Dans la téléphonie mobile, la technologie Wap est représentative de ce scénario d’échec. Cette technologie préfigurait l’Internet mobile, mais la résolution graphique (résolution digne d’un minitel sur un écran de quelques centimètres de diagonale) et les capacités de transferts des données ainsi que les services disponibles eurent raison de cette avancée technologique. Il faudra attendre quelques années à l’avènement de la technologie 3G pour que les conditions propices à l’Internet mobile soient remplies. Projet soutenu par le Conseil Régional Des Pays de La Loire dans le cadre Des projets ENRC 2008-2009 DVD-MIAGE mis à disposition selon les termes de la licence Créative Commons Paternité Pas d’utilisation commerciale Pas de modification - 2.0 FRANCE Les stratégies de rééquilibrage qui s’offrent à une entreprise confrontée à un portefeuille d’activités juvénile consistent à utiliser les flux de liquidités issus des métiers mûrs pour les orienter vers les métiers plus jeunes qui réclament de forts investissements afin de conquérir des parts de marché suffisantes. Le rééquilibrage implique de faire basculer des DAS Dilemme et des DAS Poids mort vers la catégorie DAS Vedette au prix d’un investissement massif. Une croissance externe est envisageable et permet d’adosser l’entreprise à un partenaire financièrement plus solide. Si cette solution n’est pas retenue, il convient d’opérer des arbitrages permettant un rééquilibre du portefeuille d’activités (cession d’activités par exemple). Ce modèle est devenu populaire auprès des grandes entreprises. Il suppose qu’il est possible de gérer un portefeuille d’activités diversifiées. Beaucoup d’entreprises ont alors résumé leur stratégie à l’équilibre de leur portefeuille. La limite du modèle repose sur l’idée que la rentabilité est conditionnée par la part de marché. Le meneur dégage plus de liquidités que les suiveurs, et la seule position enviable est celle leader. Le modèle est pertinent dans le cas de marchés en croissance, éventuellement en stagnation, mais jamais en récession. De nos jours, la dynamique des marchés est différente. La tendance durable à la hausse n’existe plus. La technologie est un facteur mal pris en compte dans les modèles d’analyse stratégique. Le progrès technique est considéré comme une donnée externe qui s’impose à l’entreprise. III) LES OUTILS DE L’ANALYSE STRATEGIQUE Le couple marché / produit est la variable stratégique la plus importante. Elle tient compte de la demande d’un produit par une clientèle précise, de la concurrence de l’entreprise sur ce marché particulier et du savoir-faire de l’entreprise sur celui-ci. Le couple marché / produit évolue dans le temps en fonction du cycle de vie du produit. Lorsque l’entreprise s’intéresse à l’ensemble de ces couples marché-produit, elle prend en compte l’ensemble de ses domaines d’activités. Le repérage de ces différents domaines revient à segmenter le marché en segments stratégiques : segmenter un marché revient à le découper selon les types de clientèle et les produits correspondants. Lorsque l’entreprise décentralise son activité selon divers domaines d’activités, et différents marchés, elle fait de la segmentation stratégique. Dans ce cas, la segmentation stratégique consiste à définir et repérer des métiers. Un métier est un domaine d’activités homogènes qui ont un marché particulier, qui emploient une même technologie (ou des technologies voisines), qui dispose d’un budget propre. L’entreprise qui a plusieurs métiers s’est diversifiée, ce qui lui permet de réduire ses risques d’échec, puisque les domaines d’activités sont indépendants les uns des autres. Un métier correspond à un segment stratégique. L’entreprise doit veiller à ce qu’il ne soit ni trop large ni trop étroit. Un segment trop large, revient à ne donner satisfaction que partiellement à certains clients, tandis qu’un segment trop étroit coûte trop cher en termes de gestion et n’est donc pas rentable. L’entreprise qui se diversifie, adopte plusieurs métiers et profite d’un effet de synergie. Projet soutenu par le Conseil Régional Des Pays de La Loire dans le cadre Des projets ENRC 2008-2009 DVD-MIAGE mis à disposition selon les termes de la licence Créative Commons Paternité Pas d’utilisation commerciale Pas de modification - 2.0 FRANCE Celui-ci se produit de différentes façons : – la notoriété dans un domaine d’activité lui permet de réussir plus facilement dans les autres, car elle peut utiliser son expérience, – des domaines d’activités différents emploient des pièces communes standardisées, ce qui permet de réduire les coûts par des achats ou une production de masse. SONY, LG utilisent des composants électroniques identiques pour leurs appareils photos numériques, leurs ordinateurs et leurs chaînes Hi-fi. – des domaines d’activités différents emploient des canaux de distribution identiques ce qui réduit les coûts et utilise au mieux les compétences des distributeurs ou des vendeurs. Les produits ROWENTA, BOSCH sont vendus dans des grandes surfaces spécialisées et des grandes surfaces généralistes, quel que soit le produit. Se côtoient des gazinières, des congélateurs, des cafetières, etc. A) LES FORCES CONCRRENTIELLES DE PORTER PORTER identifie cinq forces qui influencent l’état de la concurrence, et qu’il présente de la manière suivante : - La rivalité entre les entreprises concurrentes présentes mesure l'intensité et le type de rivalité des firmes présentes. La concurrence directe demeure la force concurrentielle la plus fréquente. On identifie cinq facteurs qui accentuent la pression de la concurrence directe : la structure de l'offre, l'attrait du secteur, les possibilités de différenciation, la structure des coûts et les barrières à la sortie. - La menace de nouveaux entrants constitue un risque car ils cherchent à capter une part de marché. On identifie quatre facteurs qui attirent l'attention des firmes souhaitant aborder un nouveau marché : les perspectives de croissance et de rentabilité du secteur, la perspective d'une diversification, l’introduction d'une technologie innovante et l'existence ou non de barrières à l'entrée. - Le pouvoir de négociation des fournisseurs peut leur permettre d'imposer leurs prix ou leurs pratiques commerciales. C'est le cas lorsqu'un fournisseur dispose d'un quasi monopole d'approvisionnement pour une matière première, ou une concession de distribution exclusive sur un marché. - Le pouvoir de négociation des clients, lorsqu'ils sont peu nombreux ou de grande taille, se traduit par des exigences en matière de prix, de qualité, de délai de livraison et de service qui pèsent sur la rentabilité et la croissance de la firme. L'analyse du pouvoir de négociation et des fournisseurs est en fait identique, car la relation est réversible. - La menace de prestations de substitution se définissent comme des produits satisfaisant les mêmes besoins mais d'une manière différente Projet soutenu par le Conseil Régional Des Pays de La Loire dans le cadre Des projets ENRC 2008-2009 DVD-MIAGE mis à disposition selon les termes de la licence Créative Commons Paternité Pas d’utilisation commerciale Pas de modification - 2.0 FRANCE L’approche de PORTER basée sur l’étude des 5 forces concurrentielles peut de décomposer en deux temps. Tout d’abord, l’étude des forces actuelles : rivalité entre les firmes actuelles, pouvoir de négociation des clients et des fournisseurs, puis l’étude des forces futures : menaces des nouveaux entrants et des produits de substitution. La concurrence dans le secteur bancaire se caractérise par un nombre restreint d’établissements et une concurrence forte mais plus défensive qu’agressive et portant sur d’autres domaines que la tarification et l’existence de fortes barrières à l’entrée : - barrières financières : les investissements indispensables sont importants (système d’information et de communication, reconfiguration des agences), - barrières juridiques : la réglementation est très présente et dans des domaines de plus en plus étendus (sécurité physique et défense des consommateurs mais aussi respect de règles de gestion et de fonctionnement), - barrières commerciales : les clients ayant besoin d’être assurés de la pérennité de leur banque, Le pouvoir de négociation des clients, qui bien que peu concentrés, acquièrent un pouvoir de plus en plus important grâce à l’information à leur disposition, ils comparent plus facilement et plus rapidement et font jouer la concurrence. Les associations de consommateurs obligent les pouvoirs publics à imposer aux banques, des règles de défense du consommateur. Les entrants potentiels représentent une menace assez faible en raison des barrières à l’entrée existantes et qui perdureront. Le marché est convoité par les assureurs mais, en contrepartie, le marché bancaire s’élargit à celui de l’assurance. Il existe de plus en plus de banques en ligne Le pouvoir de négociation des fournisseurs et les produits de substitution sont quant à eux quasi inexistants. B) L’INNOVATION La technologie procure un avantage concurrentiel lorsqu’elle participe à la différenciation ou à la réduction des coûts. Pour constituer un avantage concurrentiel, l’avance technologique doit être durable, valorisée par le client et difficilement imitable. L’innovation correspond à une démarche stratégique, à une volonté de changement. Le changement doit être perçu comme étant original, il a pour but une plus grande efficacité. L’innovation peut être absolue, il s’agit alors d’un apport nouveau sur le plan des produits, mais le plus souvent elle correspond à une amélioration ou une différenciation d’un produit déjà existant. L’innovation, c’est aussi appliquer ses idées ou celles des autres : on peut acheter des brevets, des licences, ainsi que des conseils de spécialistes. L’innovation est aléatoire : la production d’idées n’est pas toujours linéaire et régulière, pas toujours garantie de succès et sa mise en œuvre coûte cher. Il faut passer par le stade de la recherche fondamentale, qui favorise la découverte ; puis par le stade de la recherche appliquée qui permet l’invention ; puis par l’innovation qui consiste à appliquer l’invention. Pour que l’entreprise reste compétitive, il n’est pas nécessaire qu’elle innove en permanence : il lui faut surveiller la concurrence et la devancer. Ceci constitue une phase importante dont les résultats dépendent de la capacité de l’entreprise à analyser son environnement. Projet soutenu par le Conseil Régional Des Pays de La Loire dans le cadre Des projets ENRC 2008-2009 DVD-MIAGE mis à disposition selon les termes de la licence Créative Commons Paternité Pas d’utilisation commerciale Pas de modification - 2.0 FRANCE L’innovation produit quatre effets : - l’effet facilitateur : les nouvelles technologies et les nouveaux produits visent à avoir cet aspect de facilitation du travail et de suppression des difficultés ou de la fatigue, - l’effet simplificateur : les produits nouveaux ou techniques de production ou de vente ont pour objet de simplifier le fonctionnement. - l’effet améliorateur : la nouveauté est assortie de meilleure qualité ou de confort accru. - l’effet accélérateur : les produits nouveaux et des techniques nouvelles permettent de réaliser plus rapidement les opérations. IV) LES STRATÉGIES D’ENSEMBLE, LES STRATEGIES D’ACTIVITES OU GÉNÉRIQUES La stratégie d’ensemble suppose des choix relatifs aux différentes activités de la firme. Elle se résume à trois grandes options principales : - Les stratégies de confortement/expansion : Il s’agit de se maintenir et de se développer sur les métiers actuels de l’entreprise. - Les stratégies de recentrage : Une entreprise décide de se désengager d’un ou plusieurs les domaines d’activité actuels afin de se maintenir dans un seul domaine d’activité. L’objectif est d’exploiter un avantage concurrentiel qu’elle estime décisif et durable. - Les stratégies de diversification : Il s’agit de s’engager dans des les domaines d’activité actuels différents. Cette stratégie est considérée comme un processus naturel de développement des entreprises. Il existe différentes logiques de diversification : - la diversification dans une logique d’exploitation de synergies industrielles ou commerciales appelée diversification concentrique, - la diversification dans une logique financière appelée diversification conglomérale. - la diversification dans une logique de filière appelée intégration verticale qui consiste à se diversifier en réalisant les activités effectuées auparavant par les fournisseurs ou les clients, L’organisation a le choix entre plusieurs stratégies au niveau d’un produit. On parle de stratégie d’activité ou stratégie générique. PORTER recense trois stratégies possibles : - La stratégie de domination par les coûts vise un secteur entier et l’avantage stratégique repose sur la maitrise des coûts les plus faibles possibles, - La stratégie de différenciation vise un secteur entier et l’avantage stratégique repose sur le caractère unique perçu par le client, - La stratégie de spécialisation ou focalisation vise un segment particulier et repose soit sur une différenciation ou sur les coûts. Projet soutenu par le Conseil Régional Des Pays de La Loire dans le cadre Des projets ENRC 2008-2009 DVD-MIAGE mis à disposition selon les termes de la licence Créative Commons Paternité Pas d’utilisation commerciale Pas de modification - 2.0 FRANCE A) LA STRATÉGIE DE COÛTS Les coûts déterminent les prix de vente et les marges de l’entreprise. Des prix plus élevés que ceux de la concurrence conduisent à des prix de vente non compétitifs, donc à une baisse des ventes et une élimination du marché. Pour survivre et demeurer sur le marché, l’entreprise doit avoir des coûts compétitifs afin de pratiquer des prix compatibles. Les conditions favorables à une stratégie de domination par les coûts sont précisées à trois niveaux : celui de l’industrie dans laquelle évolue l’entreprise, celui de son marché et au niveau de l’entreprise elle-même. Ces conditions se cumulent et offrent une opportunité pour l’entreprise : - Au niveau de l’industrie, les caractéristiques de l’offre, la structure et l’intensité concurrentielles sont de nature à faire ressortir les coûts comme une variable stratégique déterminante. - Au niveau du marché, la nature de la demande influe directement sur le choix stratégique de la variable coût. Ce choix est d’autant plus judicieux que le consommateur est très sensible au prix. - Au niveau de l’entreprise, le choix de cette stratégie suppose que les dirigeants mettent en place un système d’information centré sur une observation minutieuse des coûts. Les entreprises qui visent l’ensemble du marché par l’offre d’un produit générique ou d’une gamme de produits plus ou moins large cherchent à dominer par les coûts, quand elles ne choisissent pas la différenciation. Les entreprises qui segmentent le marché et optent pour une stratégie de spécialisation permettent d’atteindre une taille suffisante sur leurs marchés, peuvent rechercher une domination par les coûts. Avec des coûts moins élevés que ceux des concurrents elles éliminent du marché les entreprises dont les coûts sont trop élevés, accroissent leur part de marché et leurs ventes et elles améliorent leur rentabilité et leur autofinancement. La gestion stratégique des coûts porte sur l’approvisionnement, sur la production et sur l’écoulement des produits. Trois effets sont liés aux coûts : - L’effet de volume correspond aux économies d’échelle et découle directement du volume de production. Cet effet tient à une utilisation optimale des équipements, à une bonne répartition des coûts fixes et à l’organisation du travail. La répartition des coûts fixes permet le calcul théorique du seuil de production efficient ou encore de la taille critique de production. - L’effet d’envergure tient à la production de plusieurs produits différents dans une même entreprise plutôt que leur production dans plusieurs entreprises spécialisées. Les économies induites s’expliquent par la présence dans l’entreprise d’équipements acquis pour une production donnée et qui restent disponibles pour un autre type de production et d’équipements partagés pour plusieurs productions différentes. - L’effet d’expérience est le plus connu de l’analyse stratégique et le plus observé. Le coût de production d’un produit diminue d’un pourcentage constant chaque fois que la production cumulée double. Trois raisons principales expliquent l’effet d’expérience : l’apprentissage de la main d’œuvre, le progrès technologique et le volume de production. Projet soutenu par le Conseil Régional Des Pays de La Loire dans le cadre Des projets ENRC 2008-2009 DVD-MIAGE mis à disposition selon les termes de la licence Créative Commons Paternité Pas d’utilisation commerciale Pas de modification - 2.0 FRANCE B) LA STRATÉGIE DE DIFFÉRENCIATION Les PME adoptent généralement une spécialisation étroite. Elles élaborent un produit indifférencié destiné à une clientèle homogène. A l’origine, MICROSOFT ne produisait que des logiciels pou les systèmes d’exploitation, le MS-DOS. La différenciation est une politique qui vise à distinguer les produits de l’entreprise de ceux de la concurrence. Elle permet : - d’orienter l’achat du consommateur vers les produits de l’entreprise grâce à l’image de marque ou grâce à leur caractère spécifique, tout en leur conférant des attraits particuliers, - de réduire la concurrence en supprimant la comparaison directe entre les produits présents sur le marché. Les produits n’étant plus identiques, leurs prix ne sont plus comparables. La comparaison se fonde sur un rapport qualité / prix difficile à établir, la qualité est une notion subjective et moins facilement quantifiable, - de vendre à un prix supérieur à celui du marché. La différenciation réduit la concurrence par les prix, on parle de concurrence monopolistique. La firme disposant de produits différenciés bénéficie d’une fonction de demande distincte de la demande de l’ensemble de la branche. On définit trois catégories de stratégies de différenciation : - Les stratégies de différenciation par amélioration correspondent à une différenciation par le haut, perceptible et valorisée par une majorité du marché. A prix équivalent, l’offre améliorée est préférée à l’offre de référence et se substitue à elle. Les offres de haut de gamme entrent dans la catégorie des offres améliorées. - Les stratégies de différenciation par épuration correspondent à une différenciation par le bas. L’offre produite est dégradée par rapport à l’offre de référence mais elle est proposée à un prix inférieur. - Les stratégies de différenciation par limitation correspondent à des stratégies de différenciation par le bas, mais conduisent l’entreprise à cibler son offre sur un segment particulier du marché pour lequel certaines des caractéristiques de l’offre de référence sont considérées comme superflues et donc supprimées. La stratégie de différenciation par amélioration peut être illustrée par les produits APPLE, l’iPod, l’iPhone et l’iPad est une marque privilégiée par la majorité du marché si elle était vendue à un prix comparable à celui de ses concurrents comme LG, SAMSUNG ou NOKIA. La stratégie de différenciation par épuration peut être illustrée par les compagnies pétrolières qui approvisionnent leurs propres stations et les la plupart des enseignes de la grande distribution. Pour une grande majorité de consommateurs, l’élément principal est le prix donc l’achat de carburant s’effectue en grande surface. En se fournissant auprès de stations des compagnies pétrolières, le consommateur paie prix est plus élevé, mais cela lui permet de rouler plus de kilomètres en effectuant un plein de diesel Excellium. La stratégie de différenciation par limitation peut être illustrée par les compagnies aériennes low-cost. Pour le consommateur, il s’agit d’obtenir une prestation principale (une destination aérienne), mais dépourvue de prestations accessoires (repas durant le vol, etc.) jugées superflues. Projet soutenu par le Conseil Régional Des Pays de La Loire dans le cadre Des projets ENRC 2008-2009 DVD-MIAGE mis à disposition selon les termes de la licence Créative Commons Paternité Pas d’utilisation commerciale Pas de modification - 2.0 FRANCE C) LA STRATÉGIE DE FOCALISATION La stratégie de focalisation porte sur un produit très particulier, destiné à une clientèle réduite ayant des besoins spécifiques, on parle de stratégie de niche. Sur les marchés de petite taille, les entreprises présentes s’adaptent plus facilement à la demande car elles sont plus flexibles. Elles s’occupent des marchés porteurs délaissés par les grandes firmes en raison de leur faible taille. Elles sont en situation de monopole ce qui leur permet de pratiquer des prix élevés en évitant de subir la guerre des prix qu’engendre la concurrence. Pour illustrer la stratégie de spécialisation, on peut citer les agences de voyages KUONI, qui propose des séjours touristiques haut de gamme. Cette stratégie de spécialisation est destinée à un segment de clientèle particulier, exigeant sur la qualité et disposant d’un fort pouvoir d’achat et susceptible de valoriser le caractère spécifique de l’offre. Il s’agit d’une différenciation par le haut, mais dont l’effet ne porte que sur le segment de marché pour lequel l’offre a été conçue. Ce raisonnement pourrait. Selon PORTER, la focalisation repose sur un avantage de coût ou sur un avantage au niveau des caractéristiques du produit. La spécialisation confère des avantages compétitifs, elle génère des effets d’expérience et d’économie d’échelle sur l’exploitation d’un segment de marché particulier. Plus une entreprise est spécialisée plus elle atteint facilement la taille critique dans son domaine d’activité. Dans le cadre d’une croissance externe, la réunion avec des entreprises similaires réduit la concurrence et permet d’obtenir des effets de synergie. Selon PORTER, la stratégie de focalisation comporte plusieurs risques. La détérioration de l’avantage en termes de coût par rapport à des offreurs généralistes qui réalisent des économies d’échelle plus importantes en réalisant un plus grand volume. La perte des facteurs de différenciation, provoquée par les modifications du comportement des clients, par l’évolution de l’offre des généralistes ou par les innovations introduites grâce au progrès technique. La pratique d’une segmentation encore plus étroite à l’intérieur même de la cible de l’entreprise, proposée par certains concurrents. Projet soutenu par le Conseil Régional Des Pays de La Loire dans le cadre Des projets ENRC 2008-2009 DVD-MIAGE mis à disposition selon les termes de la licence Créative Commons Paternité Pas d’utilisation commerciale Pas de modification - 2.0 FRANCE