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LES IMPREVUS AU JARDIN TABLE DES MATIERES p3 p4 p5 p6 p10 p14 p18 p22 p26 p30 p34 p36 p38 p39 p40 p42 p44 p46 p47 LES IMPREVUS AU JARDIN LA NATURE A CONSOMMER SUR PLACE LES ARTISTES Andrea Caretto & Raffaella Spagna Jean Denant Estelle De Paepe Estefania Peñafiel Bertrand Planes Christian Qui Veronika Valk & Tonis Arjus Le SAS Anthony Van den Bossche Eric Watier Elodie Beaumont CHA architecture La Manufacture des Paysages Microclimax Contacts Carte REMERCIEMENTS A - THANKS TO : René Gayraud, Francis, Marie-Jo, Michel, Ralf Behrsing, Maude, Isabelle, Katia et Renaud, la maison Cévenole et Marie jo, La boucherie de St Gervais, la famille De Paepe, Donat Watine, Jean-Christophe Royoux, Gilles Grec, Michel et Dani, Anthony, Mr Le Maire, tous les villageois ayant de près ou de loin accompagné les Imprévus, Signes et Caractères. DÉROULEMENT DE LA MANIFESTATION EXPOSITION 3 JUILLET - 31 AOUT 2007 au DOMAINE DE LA PIECE de Saint Gervais-sur-Mare. Résidence d’artistes et Rencontres du 18 juin au 3 juillet UN ÉVÉNEMENT CULTUREL MULTIDISCIPLINAIRE EN MILIEU RURAL A l’initiative de la Communauté de Communes des Monts d’Orb, les Imprévus au Jardin prennent place à Saint Gervais-sur-Mare dans le territoire particulier des Monts d’Orb, au Nord de l’Hérault, dans le sud de la France. Les Monts d’Orb constituent une des enclaves de « campagne » rescapée de l’exploitation territoriale. L’exode rurale et le déclin d’activité minière leur ont permis de conserver une grande partie de leur patrimoine paysager. Ils témoignent aujourd’hui de la subsistance d’espaces naturels privilégiés face au développement urbain. C’est ce territoire qui est proposé en 2007 aux artistes et au public comme matière première de « Nature à Consommer sur Place ». Depuis 2000, l’événement culturel des « Imprévus au jardin » permet à des artistes contemporains de créer des oeuvres in situ et de les exposer dans le parc du Domaine de la Pièce durant l’été. Sur la base de cette manifestation et en utilisant le potentiel du site, la Communauté de Communes des Monts d’Orb et ses partenaires (Drac, Région, Département) souhaitent développer à plus long terme un véritable lieu de rencontres, discussions, productions, expositions... Une réhabilitation du Domaine de la Pièce est à l’étude sur un projet mixte tourisme-culture, avec l’implantation, sur le volet économique, d’un hôtel-restaurant et la création, sur le volet culture, d’ateliers permanents, d’espaces de résidence et d’exposition..., qui pourraient constituer un unique et inédit plateau culturel expérimental et dynamique en milieu rural. Pour 2007, la manifestation des « Imprévus au Jardin » est donc reformulée; c’est une première impulsion, l’amorce d’un changement, le démarrage de ce projet. Le thème de la « Nature à Consommer sur Place » propose d’explorer les relations nature & consommation sous ses multiples formes. C’est la première étape d’un cycle de réflexion, à mener sur plusieurs années, autour de la « Nature Humaine Contemporaine », une exploration des rapports Homme-Nature en constante évolution et depuis quelques décennies en pleine mutation. Les Imprévus 2007 sont conçus comme partie d’un « work in progress » vers l’écriture d’une série de « cahiers ». Par la constitution d’un panel de professionnels issus de différents horizons, choisis pour leurs démarches hybridant les domaines (arts plastiques, architecture, paysage, urbanisme, naturalisme...), leur objectif est de croiser regards, interprétations, positions, lectures, outils... et de générer un maximum d’échanges et d’interactions qui seront expérimentés sur le site. Ainsi, cette année, 9 créateurs ont été invités à utiliser le domaine de la Pièce comme terrain d’expérimentation à « cultiver soiCe catalogue d’exposition est édité par la Communauté de Communes, il même ». > Mardi 19 juin 14h : rencontre et discussion avec les habitants et les artistes / meeting with the inhabitants ans the artists > Vendredi 22 juin 14h-17h : rencontre avec les scolaires / meeting with scholars > Dimanche 24 juin 17h: rencontres/conférences / meetings and lectures > Mercredi 27 juin 18h: rencontres/conférences / meetings and lectures > Mardi 3 juillet 18H vernissage, 21h30 : Restitution des travaux et Soirée Festive (scénographiée par le SAS, Laboratoires Scéniques), ouvert à tous / 18h : opening, 21H30 : presentation of the works (scenography by SAS, Scenic Laboratories) and Party, open to all. >3 juillet - 31 août : Exposition (16h-19h, tous les jours sauf lundis) / exhibition (16h-19h, every day except monday) est conçu et réalisé par Microclimax et tiré à 1300 exemplaires en août 2007. Il est imprimé sur les presses de « Signes et Caractères » à Sète. Ce processus s’articule en 3 temps principaux : réflexion, production Les traductions (sauf Anthony Van den Bossche) ont été réalisées par le soin des et exposition. organisateurs et des artistes. Nous avons fait de notre mieux, veuillez donc nous Les travaux de recherche ont été menés en résidence du 18 Juin excuser pour toute erreur ou confusion. This exhibition catalogue is edited by the Communauté de Communes, designed and realized by Microclimax, printed at 1300 ex. in august 2007 by « Signes et Caractères », in Sète. The translations (except Anthony Van den Bossche) were realized by the organizers and the artists, we did our best, please excuse us for any mistake or confusion. 2 au 03 Juillet. Ils ont abouti à la production d’oeuvres ou d’installations plastiques en rapport avec le lieu et le thème et sont exposés dans le parc durant tout l’été jusqu’au 31 Août. La période de la résidence a été riche et intense, génératrice de convivialité, favorisant les échanges interdisciplinaires, les rencontres avec les habitants et les collégiens à l’échelle du village et de la Communauté de Communes… les incitant à l’implication et la participation. A la façon d’un « workshop », à partir de recherches in situ, et nourrie par un cycle de conférences ( « Eden ADN » design génétique: Anthony Van den Bossche; CHA : Coeuret-Hayet, architectes; Eric Watier, artiste; Elodie Beaumont, géographe et cartographe; Bernard Khon & Jean-Claude Pansier, architectes et urbanistes de la Manufacture des paysages; Benjamin Jacquemet & Carolyn Wittendal de Microclimax, artistes et architectes ) offrant d’élargir le champ de réflexion, elle a permis de multiples moments de dialogue entre artistes, intervenants extérieurs, habitants du territoire et acteurs locaux. Dans ce cadre, cette résidence fait partie intégrante du projet et de l’expérience du processus de création. Elle est aussi importante que les créations elles-mêmes. Autre moment clef de ce processus, le vernissage a été l’occasion, outre la présentation des installations par les artistes, d’offrir aux visiteurs une présentation du travail et de la démarche de chacun d’eux dans une déambulation au travers d’un dispositif vidéo scénographié et piloté par le collectif SAS (Laboratoires Scéniques). Le public a ainsi pu situer, dans une démarche globale, les installations exposées et mieux en saisir l’intention et l’essence. ****** LES « IMPREVUS AU JARDIN » A cultural and multi disciplinary event in a rural environment. The « Imprévus au Jardin » (Unforeseen in the Garden) are the initiative of the « Communauté de Communes des Monts d’Orb » (Community of Town of the Mount of Orb). They take place in a particular territory, in Saint Gervais-sur-Mare situated in the North of the Hérault, South France. The Mounts of Orb represent one of the rare encloses of country remaining from territorial exploitation. The rural exodus and the decline of the mining activity allowed them to preserve a great part of their environmental heritage. Today, they testify of the subsistence of privileged natural spaces facing the urban development. This territory is proposed in 2007 to the artists and to the public as raw material of « Nature to Consume On the Spot ». Since 2000, the cultural event of the « Imprévus au Jardin » allows contemporary artists to create works in situ and to expose them in the park of the Domain de la Pièce during summer. Learning from this background, using the potential of the site, the « Communauté de Communes des Monts d’Orb » and its institutional partners (Drac, Region, Department) wish to develop there, on longer term, a real place of meetings, discussions, productions, expositions... A rehabilitation of the Domain is now under consideration for a mixed project of tourism and culture. It consists, for the economical part, of the settlement of a hotel and restaurant and, for the cultural part, of the creation of permanent workshop spaces with lodging facilities and exhibition areas.., this project could constitute a unique and outstanding experimental and dynamic cultural plateau in a rural environment. The « Imprévus au Jardin » 2007 are conceived as part of a « work in progress » towards the writing of a series of « notebooks ». By the constitution of a panel of professionals coming from different horizons, chosen for their hydrid approaches of the different domains (plastic arts, architecture, landscape, urban planning, naturalism..). The objective is to cross regards, interpretations, positions, readings, tools... and to generate a maximum of exchanges and interactions which will be tested on the site. Thus, 9 creators were invited to use the Domain of the Pièce as experimentation land to « cultivate on own ». This process focuses on 3 principal periods: reflection, production and exhibition. The research works were led in residence from June 18 to July 03. They resulted in the production of artistic installations relating to the place and the theme. They are exposed in the park during all the summer until August 31. The period of the residence was rich and intense, generating conviviality, favouring interdisciplinary exchanges, meetings with the inhabitants and the scholars, at the scale of the village and surrounding towns… stimulating everyone to implication and participation. Like a « workshop », based on researches in situ, and nourished by a cycle of lectures ( Anthony Van Den Bossche’s « Eden DNA » genetic design manifesto; Linda Coeret and William Hayet, architects from Cha office; Eric Watier, artist; Elodie Beaumont, geographer and cartographer, Bernard Khon & Jean-Claude Pansier, architects and urban designers from the « Manufacture des paysages » ( Factory of the Landscapes ) and Benjamin Jacquemet & Carolyn Wittendal, artists and architect from Microclimax’s studio ), that offered to widen the reflection field, the residence allowed multiples moments of dialogue between the artists, the exterior participants, the territory’s inhabitants and the local actors. This period is an integral part project and experience of the creation process and is as important as the creations themselves. Other key moment of this process was the opening. It was the occasion for the artists to explain their installations to the public, and as well to offer the visitors a wide presentation of their approach and method and show them a selection of previous work. These new kinds of lectures were scenographied through a walk punctuated by multiple video screens, designed and piloted by the collective « Le SAS » ( Scenographic Laboratories ). The public was thus able to situate the exhibited pieces in the global creative process of each artist and to understand better the intention and the essence. LA NATURE A CONSOMMER SUR PLACE ÉCHANTILLONS DE CONSOMMATION : « des sachets de graines sélectionnées de trèfles à 4 feuilles vendus en jardinerie - ce weekend : campagne. 200 km, 3h de route. - des vaches à hublots, pour suivre les differents stades de leur digestion - des fraises en hiver à l’épicerie du coin - des cochons et des rats phosphorescents à partir d’un gène de méduse - du gel douche parfum forêt - une piste de ski à Dubaï - la plage à Paris - des animaux porte-greffe de tissu For 2007, the event of the « Imprévus au Jardin » is reformulated; humain - des tomates poussées sans terre ni soleil - votre hypermarché, this is a first impulse, the starting point of a change, the beginning of this cette semaine, vous propose la grande promo sur le rayon bio! - ... » project. The theme of « Nature to Consume on the Spot » proposes to explore the relationship between Nature & Consumption under its multiples SAMPLES OF CONSUMPTION : « Bags of selected seeds of 4-leaf clovers, sold in garden centre forms. This is the first step of a cycle of researches and reflections that will be led on several years, under the main topic « Human Contemporary This weekend : countryside. 200 km, 3 hours driving. - Cows with portholes, Nature ». It’s an exploration of the constantly evoluting relations between to follow differents steps of their digestion - Strawberries in winter at the corner grocer’s shop - Phosphorescent pigs and rats from a gene of Man and Nature and which is, since the paste decades, in full mutation. 3 jellyfish - Shower Bath, with a forest perfume - a ski station in Dubai C’est une Nature controversée qui nous pousse au paradoxe. On veut - a beach in Paris - animals stock for graft of human tissue - tomatoes la préserver mais on la donne à consommer... grown without soil nor sun - your hypermarket, this week, proposes you big sales on the organic food department! - ...» LA NATURE DÉNATURÉE Dans notre quête de la connaissance, nous apprenons à comprendre et maîtriser la nature. Mais depuis peu, notre aptitude à la contrôler Entre le « sauvage » et le « domestiqué », et parmi les nombreuses industriellement et à la manipuler ou la modifier génétiquement s’est approches possibles de l’idée de Nature, la Nature Territoire, la Nature considérablement développée. Cet avènement de la Nature Dénaturée Produit et la Nature Dénaturée, peuvent être considérées comme pivots préfigure probablement une évolution fondamentale de l’humanité et de son évolution à l’aube du 3ème millénaire. un bouleversement majeur de son rapport au naturel et à son propre Elles sont manifestes d’une lutte interminable entre le spontané et le développement. fabriqué, où la nature « reprend ses droits » dès que faiblit l’effort de l’homme. « La Nature à Consommer sur Place » naît donc de ce contexte composite, entre développement, hyperconsommation et mutation. THE NATURE TO CONSUME ON THE SPOT Between the « wild » and the « domesticated », and among the numerous possible approaches of the idea of Nature, the Nature-Territory, the Nature-Product and the Nature-Denatured, can be considered as pivots of its evolution at the dawn of the 3rd millennium. They are manifest of the unending fight between the spontaneous and the manufactured, where Nature « resumes its rights » as soon as the effort of the man weakens. THE NATURE-TERRITORY The conquest of the nature is a fundamental base of Man’s evolution. This phenomenon of appropriation of the territory produces a « human nature ». An important part of the wide landscapes, notably in the South of France is touched by urban sprawl and nibbling. The ecological, environmental and social consequences begin today to be widely mediatized. Nevertheless, in a few encloses of country still remaining safe from territorial exploitation and urban contamination, one can observes the subsistence of natural privileged spaces. What will these « Terrains Vagues » become? Developed as gardens of the cities? Preserved by LA NATURE TERRITOIRE legacy protection? Important new speculation pools ? Spaces to invent La conquête de la nature est une composante fondamentale de new programs? ... l’évolution de l’homme et c’est ce phénomène d’appropriation du territoire qui fabrique une « nature humaine ». THE NATURE-PRODUCT Une bonne partie des grands paysages, notamment dans le Sud de la The nature is often proposed as attraction, leisure, travels, escape, France est touchée par un urbanisme de l’étalement et du mitage dont discovered, youth bath. It is a potential of « cultural » development les conséquences écologiques, environnementales et sociales commencent and even more of economical benefits. One desires it, one buys it and aujourd’hui à être largement médiatisées. Cependant, dans des enclaves one consumes it. One may expose it as a way of live, as an ecological de campagne encore épargnées par cette exploitation territoriale et alternative, as healthier... but it remains a product in a consumerist cycle ce grignotage urbain, on observe la subsistance d’espaces naturels ... This is the Nature (normalized and labelled) of the « bio », of the privilégiés. « green », to consume on the spot, to take away or to order by mail. It Quel devenir pour ces terrains vagues à conquérir? Développement is a controversial Nature that pushes us to the paradox. We wants to comme jardins des villes? Conservation par protection patrimoniale? preserve it but we give it to consumption... Nouveaux bassins de spéculation foncière? Espaces pour de nouvelles programmations, à inventer?... THE NATURE-DENATURED In our quest of knowledge, we learn to understand and mastery LA NATURE PRODUIT Nature. But since a short time, our aptitude to control it industrially and La nature souvent proposée comme attraction, loisir, voyage, évasion, to manipulate it or to modify its genes has considerably developed. This découverte, bain de jouvence… est un potentiel de développement advent of the Denatured Nature prefigures probably a deep evolution of « culturel » mais surtout économique. humanity and a major upheaval of its relation to the « natural » and to On la désire, on l’achète et on la consomme. On l’expose aussi comme its own development. mode de vie, art de vivre, même, comme alternative écologique, plus saine... mais elle demeure un produit dans un cycle consumériste... The « Nature to Consume on the Spot » is born of this composite C’est la Nature (normalisée et labelisée) du « bio », du « vert », à context, between development, hyper consumption and mutation. consommer sur place, à emporter ou en vente par correspondance. 4 I - LES ARTISTES ANDREA CARETTO & RAFFAELLA SPAGNA (Artiste et naturaliste & artiste et architecte paysagiste, Italie) Andrea & Raffaella travaillent sur les relations profondes qui lient l’être humain à son environnement naturel. Mêlant art et sciences, leurs projets se développent sur de longues périodes et donnent lieu à des expositions où se mêlent leur passion pour la récolte d’éléments naturels et leur intérêt pour l’analyse et la classification et qui ont la particularité de présenter dans un même temps l’étude, la prospection, la démonstration et l’expérimentation de nos rapports à la nature. (Artist + naturalist & artist + architect, Italy) Andrea and Raffaella work on the deep relations that bind the human being to his natural environment. Involving art and sciences, their projects are developed over long periods and give place to exhibitions where get involved their passion for harvesting natural elements and their interest for the analysis and the classification, and which have the peculiarity to present at the same time the study, the prospecting, the demonstration, and the experimentation of our relationships with nature. JEAN DENANT (Artiste, France) « Mes chantiers sont des interprétations poétiques d’expériences d’espaces mentaux et physiques. Ils s’organisent autour de la notion de «construction-déconstruction ». Ce sont principalement des interventions éphémères et polyformes qui tiennent compte du lieu d’installation et de son environnement. Ces espaces deviennent porteurs de sens, la toile de fond de mes recherches, de mes expérimentations, de mes réflexions. » (Artist, France) « My construction sites are poetic interpretations of mental and physical spaces experiences. They are organized around the notion of «constructiondemolition». They are mainly temporary and polyform interventions which take into account the place of installation and its environment. These spaces become meaningful, the backcloth of my researches, my experimentations, my reflections. » ESTELLE DE PAEPE (Architecte, France) « Je dessine des maisons, des bâtiments, des aménagements, des meubles pour des gens : de l’esquisse jusqu’au suivi de chantier, des espaces habitables, agréables, pratiques, respectueux de leur environnement et de la demande. La discipline « architecture » permet d’élargir ma vision des modes de vie humains. Mes recherches, sous forme d’interventions éphémères, scénographies, installations ou de « parasites doux et sensoriels », ont pour objectif de créer des liens sociaux et de s’inscrire dans la mémoire collective.» (Architect, France) « I draw houses, buildings, interiors, furniture for people: from sketch up to followup of construction site, livable, pleasant, practical, spaces respectful of their environment and the demand. The discipline «architecture» allows to widen my vision of the human ways of life. My researches, in the form of short-lived interventions, scenographies, installations or of «sweet and sensory parasites» have for objective to create social links and to write them in the collective memory.» ESTEFANIA PEÑAFIEL (Artiste, Equateur) Estefania travaille sur différents médiums et techniques. Elle privilégie le travail in situ, en s’inspirant de l’histoire et la mémoire des lieux qu’elle visite. Parmi ses travaux, plusieurs sont élaborés en utilisant très peu d’éléments, économie qui vise à mettre en valeur les signifiants que ses matériaux dégagent ou véhiculent. Les principaux vecteurs qui traversent son travail sont fondés sur un questionnement sur les représentations et les apparences du réel. Ses œuvres interpellent le regard des spectateurs en faisant basculer les points de vue, en introduisant des tensions entre le visible et l’invisible, le latent et le manifeste, ce qui nous est donné à voir, ce qui se cache et ce qui se révèle. (Artist,Ecuador) Estefania works on different mediums and techniques. She privileges work in situ, while taking as starting point the history and the memory of the places which she visits. Among her works, several are elaborated using very few elements, economy which aims to emphasize the meanings that her materials release or convey. The main vectors that cross her work are based on questioning the representations and the appearances of reality. She interpellate the spectators by inverting the points of view, by setting tensions between the visible and the invisible, the latent and the manifest, what is given to see, what hides and what shows up. de construire, c’est aussi celui de s’affirmer. C’est une extension de soi, une rencontre avec l’autre et le regard de l’autre. (Landscape architect, France) Christian Qui works in Marseille and its region, on the territories of social housing that he considers as the last remains of an utopia of living together. Territory of sharing, territory of conflict too, where the collective and individual appropriations take place in the subtle game of human relations. The BERTRAND PLANES act of building is also the one of (Artiste multimédia) self affirmation. It’s an extension of « Nous naviguons dans un navire the self, a gathering with the other sans amarre, nos outils d’analyse et and the regard of the other. d’interprétation ne laissent entrevoir qu’en surface la nature de notre VERONIKA VALK & univers. Il y a des choses entre les TÕNIS ARJUS choses, et je m’emploie à chercher (Architectes, urbanistes, designers, des points d’accès, et à esquisser Estonie) les chemins qui y mènent. Le « Concentrés sur des séries détournement d’objet ou de fonction de « guides pratiques », c’est-àest une manière de me détacher d’un dire des kits d’outils de conception système dont on oublie la nature, de guérilla « grassroot », pour d’éviter de devenir le produit de nos donner un peu de sens au chaos propres outils. C’est aussi le moyen environnant, nous recherchons des de rayonner horizontalement plutôt armes intellectuelles pour mieux que verticalement, comme c’est le comprendre la vie sur le vaisseau cas dans notre quête d’efficacité et Terre. Nous développons des de rendement. » tactiques pour améliorer la démocratie (Multimedia artist) « We navigate in et arrêter l’autodestruction humaine a ship without mooring, our tools of environnementale. Des kits d’outils analysis and interpretation let only pour catapulter des « graines catch a glimpse, on surface, of the d’idées éco-amicales » , à la pêche nature of our universe. There are aux réponses d’habitants locaux, qui things between things, and I am used catalysent nos esprits et expansent to look for points of access, and notre imagination. » to sketch up the roads that lead (Architects, urbanists, designers, there. The diversion of object or Estonia) « Focused on SELF HELP function is a way of detaching me GUIDE series i.e. grassroots guerilla from a system of which we forget design tool kits to make some the nature, to avoid becoming the sense out of surrounding chaos, we product of our own tools. It is also investigate intellectual weaponry to the means to shine horizontally better understand life on spaceship rather than vertically, as it is the Earth. Developing tactics to upgrade case in our quest of efficiency and democracy and stop environmental return.» human self-destruction. Tool kits to catapult ecofriendly « seed ideas », CHRISTIAN QUI fishing for answers from local (Architecte paysagiste, France) dwellers, catalysing our minds and Christian Qui travaille sur expanding our imagination. » Marseille et sa région notamment sur les territoires des logements sociaux qu’il considère comme les derniers vestiges d’une utopie du vivre ensemble. Territoire de partage, territoire de conflit aussi où les appropriations collectives et individuelles se font dans le jeu subtil des relations humaines. L’acte 5 HYPERPOUAILLER ANDREA CARETTO & RAFFAELLA SPAGNA l’intermédiaire de scènes et situations ironiques et paradoxales, le travail permet de découvrir des scènes court-circuitantes à propos des Le travail se développe à l’intérieur de thèmes tels que le cycle de transformation de l’ancien poulailler et clapier situé derrière le la matière, la domestication animale, le réseau bâtiment du Domaine de la Pièce. Quelques petites alimentaire. cellules qui accueillaient autrefois les poules et les lapins, ont été aménagées pour créer une sorte de parcours Hypertextuel dans lequel les HYPER CHICKENCOOP différents éléments qui composent l’installation The work takes place inside the former sont liés les uns aux les autres au moyen d’un réseau complexe de relations non linéaires. Par chicken coop and rabbit hutch situated behind the main building of the Domaine de la Pièce. Some small cells that welcomed formerly the hens and the rabbits, were laid out to create a sort of Hypertext journey in which the different elements that compose the installation are linked the ones to the others by a complex network of non-linear relations. By the intermediate of scenes and ironic and paradoxical situations, the work allows to discover short-circuit scenes about themes such as the transformation cycle of the matter, animal domestication, alimentary network. 1. LA VIE EST COMME UNE ÉCHELLE DE POULE : COURTE ET PLEINE DE MERDE Enduit, peinture blanche, échelle en bois pour poule, reproduction d’un cadre de J. Pollock, bâton pour poule, élément en acier 1. LIFE IS AS THE LADDER OF THE HEN: SHORT AND FULL OF SHIT Coating, white paint, ladder for hen, reproduction of a J. Pollock’s painting, stick for hen, element in steel 6 2. C’EST MIEUX D’ÊTRE UN RICHE MARCHANT QU’UN PAUVRE VOLAILLER Plantes ca 2. IT IS BETTER TO BE A RICH RESELLER THAN A POOR POULTRYMAN Carnivorous Plants of the gen. Nepenthes, Dionaea and Drosera, local flora, trunf of a chestnut tree, neon, irrigation system 7 3. POULE NOIRE POND OEUF BLANC Carbone (anthracite de « Plaisance »), lumière 3. BLACK HEN LAYS WHITE EGG Carbon (anthracite « Plaisance » ), light coal from 4. TOUT CE QUI BRILLE EST OR Crottes de lapin, vernis or, lumière 4. EVERYTHING THAT SHINES IS GOLD Rabbit poop, varnish now, light 8 1 RESIDENT > 1 HYDRANGEA différente et nouvelle à chaque fois, augmentant PROPOSITION POUR UNE COLLECTION BOTANIQUE ainsi la richesse de cette collection botanique; • Les nouveaux-nés et les résidents de la CommuD’HORTENSIAS ne de St Gervais-sur-Mare, pourront accomplir le Bêche, nouveau résident, hydrangea Geste Traditionnel de la plantation de l’Hortensia. • Ayant constaté l’importance que l’Hortensia (Hy- Ce processus amènera, avec les ans, à la constitudrangea hortensis) a eu dans le passé récent de tion d’une grande collection d’Hortensias (potence village, et la fascination que cette plante con- tiellement la plus grande du Monde...) si la commune tinue aujourd’hui de susciter pour ses habitants, réussit à attirer sur son territoire des nouveaux nous proposons la création d’une grande collec- habitants ou idéalement des anciens habitants qui tion botanique d’hortensias à l’intérieur du jardin ont émigrée ailleurs dans les années passées. du Domaine de la Pièce, qui sera réalisée suivant TECHNIQUE : une série précise de modalités tendant à ressou- REALISATION • Définition de l’aire d’implantation de la collection d’hortensia àl’intérieur du jardin du Domaine de la Pièce, en respectant der la relation des villageois avec leur territoire. le dessin de l’ancienne plantation d’hortensias; • Mr le Maire, un simple citoyen ou un grou- aussi • Restauration et modernisation du système d’irrigation; • Désignation de la personne de la commune qui gérera pe de citoyens présentent officiellement aspects techniques et le suivi du projet (contacts avec la proposition de projet au conseil munici- les les pépinières, acquisition des plantes -aussi via internet-, organisation des actions de plantations par les nouveaux pal de St Gervais-sur-Mare et au Conseil de la Communauté de Communes des Monts d’Orb; résidents...); • Constitution d’un groupe de personnes en charge de • Mr le Maire, le Conseil Municipal de St Ger- l’entretien de la collection d’hortensias (coupe, fertilisation, etc.); vais-sur-Mare et le Conseil de la Communauté de désherbage, • Éventuelle institution d’un événement annuel (Festival de l’Hortensia) durant lequel St Gervais-sur-Mare accueillera Communes des Monts d’Orb approuvent la propoexposition florale des pépinières spécialisées dans la sition de constitution de la collection d’Hortensia une culture des Hortensias et/ou institution d’un concours de à l’intérieur du Jardin du Domaine de la Pièce; projets de jardins ou d’installations éphémères qui auront pour • A partir de ce moment, chaque nouvel habitant protagoniste l’Hortensia. de St Gervais-sur-Mare sera invité à planter, avec ses propres mains et à l’aide de la “Bêche 1 RESIDENT > 1 HYDRANGEA Officielle” conservée en Mairie, un plant de gen. PROPOSITION FOR A BOTANICAL COLLECTION OF Hydrangea à l’intérieur du Domaine de la Pièce. HYDRANGEAS L’évènement constitue une sorte de performance Spade, new resident, hydrangea par laquelle le nouvel habitant du village prend Having noticed the importance that the Hypart à la communauté en faisant un geste symbolique qui le lie au territoire local et à son histoire. drangea had in the recent past of this village, Pour chaque nouvel habitant, la Communauté s’en- and the fascination that this plant continues gage à fournir un plant d’Hydrangea de variété today to arouse for its inhabitants, we propose the creation of a big botanical collection of hydrangeas in the garden of the « Domaine de la Pièce » , which will be realized according to a precise series of steps tending to tie up the relation of the villagers with their territory. For every new inhabitant, the Community makes the commitment to supply a plant of Hydrangea of a different and new variety every time, so may the wealth of this botanical collection increase; The new-born, the residents of St Gervais, can carry out the Traditional Gesture of the plantation of the Hydrangea. This process will bring, with the years, the constitution of a big Hydrangeas collection (potentially the biggest in the World) if the municipality manages to attract new inhabitants to its territory or ideally former inhabitants who emigrated somewhere else in the past years; TECHNICS : Definition of the area for setting-up the collection of hydrangea in the garden of the Domain, also by respecting the drawing of the former plantation of hydrangeas; Restoration and modernization of the irrigation system; Name someone of the municipality who will manage the technical aspects and the follow-up of the project (contacts with suppliers, acquisition of plants - via internet as well, organization of the plantation actions by the new residents...) Constitution of a group of persons in charge of the maintenance of the collection (cutting, fertilization, cleaning, etc.); Possible institution of an annual event ( “Hydrangea Festival”) by which St Gervais will welcome a floral exhibition for nurseries specialized in the culture of Hydrangeas and\or institution of a garden projects competition or temporary installations which will have the Hydrangea as protagonist. LISTE NON-EXHAUTIVE DE DIFFERENTES VARIETES D’HYDRANGEAS EXAMPLES OF VARIETIES OF HYDRANGEA Hydrangea anomala, Hydrangea anomala ‘Cordifolia’, Hydrangea anomala petiolaris, Hydrangea arborescens, Hydrangea arborescens ‘Annabelle’, Hydrangea arborescens ‘Bounty’, Hydrangea arborescens ‘Dardom’, Hydrangea arborescens ‘Grandiflora’, Hydrangea arborescens, ‘Hayes Stardust’HO, Hydrangea arborescens ‘Hill of Snow’ , Hydrangea arborescens ‘Pink Pincushion’ - Hydrangea arborescens ‘Visitation’ - Hydrangea aspera ‘Kawakami’ - Hydrangea aspera ‘Macrophylla’ - Hydrangea aspera ‘Rocklon’ - Hydrangea aspera... The Mayor, a simple citizen or a group of citizens present officially the project to St Gervais’ City Council and to the Council of the Community of Towns of the « Monts d’Orb »; The Mayor, St Gervais’ City Council and the Council of the Community of Towns approve the proposal for the constitution of the collection of Hydrangea in the Garden of the « Domaine de la Pièce »; From this moment, every new inhabitant of St Gervais will be invited to plant, with his own hands and by means of the « Official Spade » kept in City hall, a plant from the type Hydrangea in the « Domaine de la Pièce ». The event constitutes a sort of performance by which the new inhabitants of the village take part in the community by making a symbolic gesture which binds them to the local territory and its history. 9 NATURE DÉCOR GAZONS ET PALMIERS ROND POINTS ET BORDURES JOLIMENT PLANTÉS PROMENADE DE BORD DE MER FAMILIALE ET PROTÉGÉE PLAGE REDESSINÉE À LA PELLE MÉCANIQUE EN FACE, LA MER, LE CIEL, L’HORIZON ET DERRIÈRE UN ENCHEVÊTREMENT DE MAISONS INDIVIDUELLES. «ON DIRAIT LE SUD» NATURE SETTING LAWNS AND PALM TREES ROUNDABOUT AND BORDERS NICELY PLANTED SEASIDE WALKWAY FAMILIAL AND PROTECTED BEACH REDRAWN WITH AN EXCAVATOR OPPOSITE, THE SEA, THE SKY, THE HORIZON AND BEHIND A MESS OF SINGLE-FAMILY DWELLINGS. « SOUNDS LIKE THE SOUTH» 10 JEAN DENANT INTERVENTION RURALE I : Arbre, rubaplast (1,4km) RURAL INTERVENTION I : Tree, rubaplast (1,4km) INTERVENTION RURALE II : from the house in the park of the “Domain de la Pièce”, somehow disturbing the sounds of the surrounding nature. WORLD MAP Mur et coups de marteau Cabane, mousse polystyrène extrudé bleu Wall and hammer (15m²) RURAL INTERVENTION II Tool house, blue extruded polystyrene board (15m²) INTERVENTION RURALE III : 4 enceintes, bande son, chantier, oeuvre sonore, non représentée. L’enregistrement d’un chantier de construction est diffusé depuis la maison dans le parc du domaine de la pièce et vient troubler les bruits de la nature environnante. RURAL INTERVENTION III : 4 speakers, recording device, construction site, sonor piece, not represented. A sample from a construction site is diffused 11 12 13 CADASTRE 1:1 Peinture de marquage, carton, papier imprimé et emballage sous vide ( merci à la boucherie de St-Gervais ) Les découpes en propriétés et en cultures sont un outil d’appropriation du territoire par l’homme. Matrices cadastrales, elles créent une fragmentation des terres, une trame plus ou moins dense ou aérée qui forme le parcellaire numéroté. Les mailles de la toile s’étendent et se détendent s’ajustant aux échelles rencontrées, aux limites naturelles ou abstraites. Issu de la loi du 15 septembre 1807, le cadastre Napoléonien, à la base de notre cadastre actuel parcellaire, prend en compte les mensurations de chaque parcelle des propriétaires. Aujourd’hui, les cartes IGN (Institut Géographique National) recensent de nombreuses informations géographiques en France. A partir du dernier trimestre 2007, La direction générale des impôts mettra en ligne un service de consultation des plans cadastraux. Le journal Le Monde a publié dans son 14 ESTELLE DE PAEPE édition du 07 septembre 2006 un article sur l’art « cadastral » des Aborigènes. Les premiers habitants de l’Australie, peignent depuis toujours sur des écorces. Ils racontent et décrivent ainsi leurs terres. Cet art vaut aussi titre de propriété et moyen de pression devant les tribunaux. Couture sur le terrain, le cadastre 1:1 donne une lecture topographique singulière du Domaine de la Pièce. Bien s’y promener pour atteindre ses limites; trouver les chemins pédestres liés aux autres collines et villages... entendre et atteindre la Source... LAND REGISTER 1:1 Marking paint, paper board, printed paper and vacuum wraps (thanks to the butcher of St Gervais) Cuttings in properties and cultivations are a tool of territory’s appropriation by human being. Cadastres, they create a fragmentation of the grounds, a more or less dense or ventilated screen which forms the cadastral survey. The meshes of the web extend and slacken adjusting itself to the different encountered scales, on natural or abstract limits. Resulting from the law of September 15th 1807, Napoleon’s land register, base of our actual current land register, takes into account the measurement of each plot of the owners. Today, IGN (National Geographical Institute) collect many geographical datas in France. From the last quarters 2007, the head office of the taxes will put on line a service of consultation of the cadrastal maps. The newspaper « Le Monde » published in its edition of September 7th 2006 an article on the « cadastral » art of the Aboriginals. This population, the first inhabitants of Australia, paint since always on barks. Thus, they relate and describe their grounds. This art is worth also document of property title and means of pressure in front of the courts. Like a seam on the ground, the land register 1:1 gives a singular topographic reading to the « Domaine de la Pièce ». Enjoy a nice walk and reach the limits of this land; find the pedestrian ways related to the other hills and villages… to hear and reach the water Source… COUTURE CADASTRALE CADASTRE SEAM Corde nylon, bûches, peinture de Nylon thread, logs, marking paint marquage The white areas of the cadastre’s Les zones blanches du relevé data-processing statement of informatique cadastral de St St Gervais-sur-Mare represent Gervais-sur-Mare représentent les connections: pedestrian roadway connexions : voiries, cheminements systems, routes, water ways. pédestres, cours d’eau. While zooming on details of several En zoomant sur les détails des plots, while comparing 2 graphic parcelles 306 et 467, en comparant charts, a white area crosses the hill 2 représentations graphiques, une and the garden as the crow flies. zone blanche traverse la colline et Transversely, the white trace le jardin à vol d’oiseau. belongs to the cadastre’s structure. Transversalement, la trace On the ground, it traverses the blanche appartient à la structure zion and absorbs the landscape cadastrale. Sur le terrain, elle transformations. parcourt le zion et absorbe ses Up hill and down dale, it forms transformations paysagères. Par a direct, vertical and abstract monts et par vaux, elle forme un layout from the water source of tracé direct, vertical et abstrait de the «Domaine de la Pièce» to the la source d’eau du Domaine de la bottom of the village. Pièce au bas du village. Unrecognizable on the ground, Méconnaissable sur le terrain, la the trace of the cadastre is trace cadastrale est actuellement currently inaccessible linearly: the inaccessible linéairement : la vegetation invested the stone walls végétation a investi les vestiges vestiges, separations of cultivated de murs en pierre de séparation plots in the past. Nature planted de parcelles anciennement cultivées by humans grew and the ecosystem dans les hauteurs. La nature developed naturally. plantée a poussée et l’écosystème The accesses are done in « zigs’est développé naturellement. zag » according to the slopes, Les accès se font en zigzag keeping the zones from becoming suivant les pentes, évitant les more wild. zones devenues plus sauvages. A cadastral diversion towards Un détournement cadastral the Source forms a loop in pointvers la Source forme une boucle en stripped on the ground. pointillés sur le sol. 15 16 COUTURE AU SALON Corde nylon, fil de pêche, moquette, divers accessoires Marquer son territoire et s’emparer d’un emplacement. Anciennement utilisés pour la pisciculture et les réserves d’eau, des bassins rectangulaires ponctuent le site. Des cuves en béton à ciel ouvert, dont une partie sont vide et un bassin d’ornement ont aussi été implantés à l’époque de Mr Ludovic et de ses hortensias. De nombreux robinets sont accessibles par l’intermédiaire de trappes au sol. Comme une forme extrudée du sol, le bassin devient un espace domestiqué, aménagé. Pour qu’il vive, la végétation grimpante du jardin vient couvrir sa structure filaire. Le pavillon parasite vivant prendra sa couverture verte. Consommez le paysage en vous installant dans ce salon de jardin. A l’intérieur du bassin, la perception du village, du paysage crée un visuel en contre plongée. Ses coutures du sol vers le ciel consommeront les pousses vertes grimpantes de l’été 2007. SEAM IN THE LIVING ROOM Nylon thread, Monofilament Fluorocarbone, carpet, various accessories. To mark its territory and to seize a site. In the past used for piciculture and water reserves, rectangular ponds punctuate the site. Opened concrete tanks (many of them remainig empty) and an ornamental pool were also built at the time of Mr. Ludovic and his hydrangeas’s. Many taps are accessible via trap doors on the ground. Like the extruded shape of the ground, the basin becomes a domesticated, designed space, So that it lives, the climbing vegetation of the garden will cover its thread structure (monofilament fluorocarbone). The living parasite house will take its green side. Consume the landscape by sitting in this garden set. Inside the pond, the perception of the village, of the landscape creates a singular visual. Its seams from the ground towards the sky will consume the climbing green growths of the summer 2007 17 « LA FIN DE LA MINE » D’après René Gayraud Texte dessiné au charbon et au miel de châtaignier René Gayraud, l’ancien boucher de St. Gervais-sur-Mare, écrit des vers et des poèmes depuis des années. Ses textes sont travaillés par ses connaissances de l’histoire et de la culture, ainsi que par les souvenirs qu’il garde de son village, de la guerre, des gens qui y ont habité ou habitent toujours. Au cours de sa vie, il a participé à la transformation des matières premières de la localité en biens et marchandises qui ont assuré la prospérité du village et des propriétaires des champs et des mines. Ses écrits sont habités par cette expérience. M. Gayraud n’avait jamais visité le Domaine de la Pièce. Avec mon travail, j’ai voulu invoquer ses mémoires en inscrivant sur un mur d’une chambre de la vieille maison abandonnée un extrait d’un de ses écrits, intitulé La fin de la mine, en reproduisant exactement sa calligraphie. J’ai fabriqué dans ce dessein une « encre » spéciale en mélangeant du charbon avec du miel – deux produits emblématiques de la production locale qui véhiculent, eux-aussi, la mémoire du lieu et ses habitants. « THE END OF THE MINE » From René Gayraud Text drawn with coal and chestnut honey René Gayraud, the former butcher of StGervais-sur-Mare, has been writting verses and poems for years. His texts are labored by his culture and knowledge of history, as well as by his own memories of the village, of war, of the people who lived or still live there. 18 ESTEFANIA PEÑAFIEL During his life, he participated in the transformation of the village’s raw materials into products and commodities which assured the prosperity both of the owners of fields and mines and that of the village itself. His writings are inhabited by this experience. Mr Gayraud had never visited the « Domain de la Pièce». With my work, I wanted to call upon his memories by inscribing an extract of one of his papers, entitled « la Fin de la Mine » (The end of the Mine) on a wall of a room in the abandoned service house, while reproducing his original calligraphy as exactly as possible. I prepared in this intention a special « ink » by mixturing coal with honey - two emblematic products of the local production which also convey the history of the place and its inhabitants. mirages(s) 3. LES COAMELS Fingerprints on glass My second installation extends this will to propose an analogy between the theme consumption / transformation of the nature and the history of the people who worked with it. I visited the village, I met people, I listened to their stories, I held on their memories. I retained for my project a list of approximately 80 nicknames given to as many « coamels » (the inhabitants of St-Gervais, in Occitan language), both living or passed away. These nicknames speak about a relationship with the collective defined by an identification with the site, understood both in terms of cultural construction and in relation with the surrounding nature. I drew up a list and manufactured a stencil key set for each nickname. I then asked the villagers who helped mirages(s) 3. LES COAMELS me to imprint the nicknames on the panes of the Empreintes sur vitre Mansion’s Glasshouses by stamping their fingerMa deuxième installation reprend cette volonté prints through the stencil. de proposer une analogie entre la thématique SURNOMS / LIST OF THE NICKNAMES : consommation / transformation de la nature LISTElaDES tuque, les pavounes, le militaire, l’andive, le et l’histoire des hommes qui l’ont travaillée. hussard, a cabriade, le suisse, le lapon, le luteou, le J’ai parcouru le village, j’ai rencontré des gens, j’ai pesi, le senil, le finot, le cadetoud, le jepoux, le merle, entendu leurs histoires, leurs souvenirs. Parmi le chatouille, la cadetune, le fin, le chocolat, la fine, ceux-ci, j’ai choisi de retenir pour mon projet une lo cat, la cato, le poulot, le quecou, le pastissou, liste de surnoms de résidents actuels ou passés, le capitain, le ministre, le clabelou, flapi, baraque, le environ 80, correspondant à autant de « coamels » caporal, le raichofene, lou callouss, combesu, le patete, (les habitants de St Gervais, en occitan). le zappeur, le sigarrou, le cigarre, marie sans poil, pato sombril, cocholet, geppou, le rip, musquette, Ces surnoms parlent d’un rapport avec le garelo, joffre, trounquet, filletu, gambette, coucoune, gros collectif qui passe par une identification avec le loup, le chasto, le petit loup, le musqué, la resaire, lieu, autant en termes de construction culturelle le coq, le rousse, la rousseau, le maigre, le garde, que par rapport à la nature environnante. Une pattecourt, lo taillant, le foque, la bombe, la cagoule, fois la liste établie, j’ai fabriqué des pochoirs la boule, le petrac, le coucout, la guitar, la gazelle, avec chaque surnom, et j’ai demandé aux gens la fajot, le pied plat, le lapin, fil de fer, radioquai, qui me les avaient offerts de les inscrire sur les bigaronne ... vitres de la maison en y laissant leurs empreintes digitales à travers les pochoirs. 19 20 21 BERTRAND PLANES LA NATURE CONSOMMÉE EST CELLE QUE L’HOMME MANIPULE. LE PLUS GRAND MANIPULATEUR EST CELUI QUI SAIT LAISSER CROIRE QU’IL EST MANIPULÉ. PEUT ÊTRE QUE NOUS NE FAISONS RIEN D’AUTRE QUE CE QUE LA NATURE VEUT BIEN NOUS LAISSER FAIRE. THE CONSUMMATED NATURE IS THE ONE THAT THE MAN MANIPULATES. THE BIGGEST MANIPULATOR IS THE ONE WHO KNOWS HOW TO LET BELIEVE THAT HE IS MANIPULATED. PERHAPS WE MAKE NOTHING ELSE THAN WHAT THE NATURE AGREES TO LET US MAKE. VEGETAL AD Mimosa Pudica Sensitive, tube aluminium, et flyer - Installation dans différents lieux du village Mimosa Pudica Sensitiva, aluminium tube, and flyer - Installation in different places of the village 22 ROOT Lentilles d’eau, tube d’arrosage, treillis de jardin, et pompe à air. Water lentils, irrigation system with tube, garden fence and air pump 23 24 ARBUS ANTIPODIS Arbre et tracto-pelle Tree and caterpillar SANS TITRE Balises solaires de jardin et buzzers cadencés Solar garden lamps and cadenced buzzers 25 CHRISTIAN QUI chacun s’inventera, à seulement trois heures de Homo urbanus will come for retreat , to St Gervais sur Mare échappe à nos modèles route, pour ressortir lavé, ressourcé… dans sa offer its torned clothes, to pray the trees and de représentation d’une nature exsangue, pillée voiture, sur l’autoroute qui le ramène à Marseille the sun in some pagan acts creating new rituals et raréfiée. Ici la nature s‘émancipe du contrôle ou d’autres métropoles. that each one would invent, at only three hours humain, elle déborde, fait tomber les murets, drive, we will come envahie les vergers, regagne sur les anciennes NATURE TO CONSUME ON SITE back cleansed, resourced… in our cars taking St Gervais escapes from our models of us back on the highway to Marseille or others cultures. On la croirait porteuse d’un paysage representation of a nature which is looted and patrimonial immuable, elle n’a que cinquante ans blundered, … Here Nature breaks free from human control, spills out, pushes the stonewalls, d’expansion… et gagne encore. La nature ici, consomme les espaces, invades the orchards, conquers old cultivated s’approprie les parcelles délaissées, envoie en lands. We thought she was carrying an « heritéclaireurs les espèces pionnières et rudérales. La nature à consommer sur place c’est avant aged » landscape but she’s only fifty years old tout une expérience, celle de s’échapper de of expansion… and still grows. Nature consumes spaces, gains over derelict l’urbain, du quotidien pour venir consommer un land, sending up front pioneer plants. autre temps, un autre espace. Nature to consume is foremost an experience, Ce pays délaissé par la vie, les activités humaines, les projets ; à côté des flux ; enclavé, the experience to escape from our urbanities, grignoté, débordé par les châtaigniers se our every day life, to consume other time, other retrouve isolé, telle les îles oubliées d’Utopia et space. This land left by life, human activities and de Zanzibare. Nous consommons ces nouveaux territoires projects on the edge of the stream and flow, qui échappent à la vitesse du monde comme des surrounded and overtaken by spontaneous pèlerins à la recherche des reliques d’une image chestnut trees has became isolated as a d’un passé perdu, d’une illusion d’une nature forgotten island like Utopia or Zanzibare.. We consume those new territories away from première, innocente et intacte, mais qu’importe. Nous cherchons dans ses plis un contact virginal the speed of world as new pilgrims seeking relics où l’homo urbanus retrouverait ses sens, son of images of a lost past, an illusion of a primary, innocent and intact nature, but who cares, we corps. Homo urbanus viendra s’y recueillir, offrir are looking in its folds for a virginal contact ses oripeaux, prier les arbres et le soleil dans where homo urbanus would retrieve its senses des actes païens et de nouveaux rituels que and its body. LA NATURE À CONSOMMER SUR PLACE LOOKING FOR LUDOVIC Film. Installation dans le village à la Maison Cévenole Film, installation in the village at the « Maison Cévenole » Une déambulation dans la maison en ruine du domaine de la Pièce, chargée des traces du passé et rentrée dans une lente dégradation. Les motifs des papiers peints rencontrent les tâches des moisissures, les volets cassés laissent pénétrer des rayons de lumière. Une vie existait que l’on reconstitue par fragments dans la pénombre, emporté par notre imaginaire. Ludovic est à la fois le nom du petit garçon de M. Hortala, ancien propriétaire du domaine et le nom de son entreprise de culture d’hortensias. A wandering through the abandoned house of the « Domaine de la Pièce », loaded with traces of the past and slowly degradating. The patterns of the wallpapers meet mould stains, the broken shutters let penetrate light rays. A life existed that one restores by fragments in the shadow, driven by our imaginary. Ludovic is both the name of the small boy of Mr. Hortala, former owner of the domain and the name of his company of cultivated hydrangeas. 26 LES CERCLIERS Cercles de châtaignier, ficelle, pierre et fronde Hommage aux cercliers qui ont défriché et modifié le paysage par la culture en taillis des châtaigniers. Les cercles ont été lancés dans les airs pour atteindre les branches les plus hautes, à l’aide de frondes et de pierres attachées à des ficelles. Ils constituent un espace défini, aléatoire et limité par notre propre pesanteur. THE HOOP BENDERS Barrel hoops in chestnut tree, rope, stone and sling. Homage to the hoop benders that cleared and modified the landscape by cultivating chestnut trees in copses. The circles were thrown in the airs, to reach the higher branches, using slings and rocks attached with strings. They constitute a defined random space, limited by our own gravity. 27 SPECIAL RESPECT Lorsque la lumière traverse les sous-bois, lorsque la hauteur des cimes rencontre le ciel, lorsque la verticalité des troncs se dresse en flèche et qu’ils deviennent des piliers, une étrange sensation vous envahit. La nature rencontre l’architecture du sacré. Dans ce pays vieillissant, au supermarché de Bédarieux on peut acheter des plaques funéraires, des couronnes mortuaires, pour honorer ses morts. Dans cet espace que j’ai décidé de sacraliser en implantant des plaques émaillées, trouvées dans les rayons d’un magasin discount, sur les troncs, j’ai préféré honorer les vivants, dédier ces arbres qui veulent atteindre la lumière. Tel un MC des bois, j’offre une spéciale dédicace, un Spécial Respect : « A ma maman », « A mon père », « A ma sœur », « A mon amie » , with all my love, sans oublier Marie-Jo et Michel de la Maison Cévenole. When the light crosses the undergrowth, when the top of the trees meets the sky, when the verticality of the trunks stands up in arrow and when they become pillars, a strange sensation invades you. The nature meets the architecture of the Sacred. In this aging country, at the supermarket of Bédarieux, one can buy funeral plaques and crowns to honor his deads. In this space that I decided to sanctify by installing, on the trunks, the plaques bought in a discount store, I preferred to honor the living ones and dedicate these trees which want to reach the light. Like a MC from the wood, I offer a special dedicate, a Special Respect: «To my mum», «To my father», «To my sister», «To my girlfriend», with all my love, without forgetting MarieJo and Michel of the «Maison Cévenole». 28 ALTA VISTA Rubalise. Installation près de la Ruine de Neyrand Plastic. Installation close to the Ruin of Neyrand En face du domaine la tour de Neyran domine le paysage. Les anciens châteaux placés au-dessus des vallées agissaient comme des filtres offrant protection mais contrôlant les flux de communication, taxant les voyageurs et les trafics commerciaux. Ces principes de contrôle peuvent se retrouver dans les péages d’autoroute mais aussi dans le monde virtuel. La vitesse s’est accélérée et déjà les ruines de sites numériques peuplent notre mémoire . Les paysages sont aussi des langages qu’il nous faut décoder. Opposite the mansion, the tower of Neyran dominates the landscape. The former castles above the valleys acted as filters offering protection but controlling the communication flows, taxing the travellers and the commercial traffics. These principles of checking may still apply to highways tolls but also in the virtual world. Speed is itself accelerated and already ruins of numerical sites populate our memory. The landscapes are also languages that are necessary for us to decode. DEAD LINE Châtaigniers, huile de paraffine, aluminium Chestnut trees, paraffin oil, aluminium Des tiges de châtaigniers placées en bas du parc du domaine seront mises en torche le soir du vernissage. Elles resteront en place calcinées pour devenir des lignes noires, graphiques dessinant un espace. Ce projet fait appel au feu comme force de destruction et de régénération, tout en faisant écho aux fêtes d’antan dans les parcs des châteaux. Sticks of chestnuts placed at the bottom of the park of the domain will be burned like wipes for the opening’s evening party. They will remain in place charred as black, graphic lines drawing a space. This project calls upon the fire as force of destruction and of regeneration, and gives echo to the long ago castles’ garden parties. 29 VERONIKA VALK & TÕNIS ARJUS Les commissaires proposent la « Nature à Consommer sur Place » comme première étape de réflexion sur la « Nature Humaine Contemporaine ». L’être humain contemporain n’est-il pas écrasé par les informations sensorielles dont nous nous bombardons les uns les autres dans notre réseau global de relations soigneusement fondé ? Tout à fait comme quand, dans la nature, l’auditif, le visuel, l’odorat, le toucher et le goût s’accumulent jusqu’à un point d’engourdissement, et la Babylone humaine devient écoeurante et a besoin de son propre « No(n)Sense Hotel » offrant une restauration des sens. Pourrions-nous construire un « No(n)Sense Hotel » pour l’urbanisation humaine, dans la ville contemporaine, comme nous l’avons fait pour les IMPREVUS 07 ? Nous est-il possible de rétablir les sens donnés par la nature ? D’autre part, les êtres humains sont des handicapés de la communication, alors que la linéarité verbale ( la base de notre culture ) la vie avec d’autres êtres humains. L’enjeu est nous a laissé empêtrés dans le cours multiple de troublé, il est facile pour un être humain moyen nos propres pensées. de se perdre dans la jungle des choses, joies imposées et obligatoires sur le plaisir. Pourrions-nous trouver un équivalent de Le « pique-nique cannibale » attire l’attention « Tünn Tunnelis » pour nos moyens globaux hi- sur ce phénomène, indiquant avec bon espoir le tech d’échange d’information ? Entourée par des signe de *sortie* du consumérisme. satellites, l’actuelle toile d’araignée planétaire des technologies de l’information ressemble Si l’habitat humain contemporain élabore peut-être à la tête d’une baguette de tambour, rigoureusement ses outils de réseau de haute mais pouvons-nous en tirer une résonance ? technologie pour échanger de plus en plus Qui est le batteur aléatoire et quel pourrait d’informations, alors peut-être qu’au final, il être le message ? S’il n’est pas possible suffit d’écouter la personne à côté de vous avec d’exprimer le message par des mots, quel est vos sens nouvellement reconstitués et intensifiés donc le futur moyen direct de communication et de livrer votre message non-verbalement, mais d’intellect? Peut-être doit-il être redécouvert d’âme-à-âme et de coeur-à-coeur. Dans notre comme rythme intérieur de l’existence humaine? société de caméras de surveillance, nous sommes toujours dehors en exposition, comme dans un Finalement, notre culture de consommation est panier de pique-nique. Mais qu’y a-t-il à cacher? concentrée sur les joies des choses matérielles, des produits, plutôt que la joie réelle de partager TÜNN TUNNELIS Tonneau cerclé en châtaignier, bâton d’arbre des environs, corde Barrel with chestnut wood hoop, stick from a local tree, rope Les tonneaux servent de tambour pour la communication aléatoire entre les gens du village et du jardin. Les instructions sur le tambour représentent un rythme du compositeur Steve Reich à jouer en canon. Les personnes, les unes après les autres répètent la phrase en décalé; ce morceau peut être joué par un nombre illimité de personnes. Les habitants locaux et les visiteurs sont invités à trouver leur propres rythmes intérieurs et les exprimer avec les bâtons laissés à leur disposition. Barrel serves as a drum for random communication between people from the village and the garden. Instructions on the drum is a rhythm by composer S. Reich, played in canon (one person after another repeats the phrase in delay, can be played by unlimited number of people. Locals and visitors are invited to find their own inner rhythms and express them via provided drumsticks. 30 « Nature to consume on the spot is proposed by the curators as the first stage of reflection on the « Contemporary Human Nature ». Isn’t the contemporary human being overwhelmed by sensorial information we, human beings throw at one another within our carefully set up global networking? Quite like in nature, where the audio-visual, smells, touch and tastes can accumulate to a point of numbification, the human Babylon has become nauseating and needs its own No(n)Sense Hotels offering restoration of the senses. Could we construct a No(n)Sense hotel for human urbanisation, in a contemporary city, as we did for IMPREVUS ’07 ? Is it possible to restore the senses given to us by nature? On the other hand, the human beings are handicap communicators, as the verbal linearity (basis of our culture) has left us entangled in our own multicourses of thought. Could we find an equivalent of « Tünn Tunnelis » for our hightech global means of exchanging information? Surrounded by satellites, current planetary IT cobweb perhaps resembles a drum batter head, but can we kick resonance out of it? Who is the random drummer and what could be the message? If it is not possible to express the message in words, then what is the future way of direct communication of intellect? Maybe it needs to be rediscovered as inner rhythm of human existence. is to listen to the person next to you with your newly restored and heightened senses, and deliver your message non-verbally, soul-to-soul and heart-to-heart. In our society of security cameras, we’re always out on the display, like in a picnic basket. But what’s there to hide? Finally, our consummation culture is focused on the joys of things, of products, of material stuff, rather than the real joy of sharing life with another human being. The focus is blurred, thus it is easy for an average human being to get lost in the jungle of things, must-do joys and forced upon enjoyment. Cannibal Picnic draws attention to this phenomenon, hopefully pointing to the « exit » sign out of consumerism. If the contemporary human habitat is rigorously elaborating its high-tech networking tools to exchange more and more information, then perhaps all what is needed in the end POTPOT LULLABY FOR THE LONG GONE HORTENSIAS Pot à bouture d’hortensias, Fil de pêche Hortensia pots, Monofilament fluorocarbone Les pots qui flottent sur l’eau font du son lorsqu’ils sont mis en mouvement. Ils chantent une berceuse au temps passé, lorsqu’ils couvaient des hortensias. Hortensia pots floating in water make sounds when set in motion, singing a lullaby to times gone, when they were cradles for Hortensias. 31 CANNIBAL PICNIC Panier typique en châtaignier, tissus blanc, coussin, soleil Local basket in chestnut wood, white fabrik, cushion, sun Les paniers, tressés en châtaigniers, trouvés dans le grenier du manoir servent d’assiettes pour un picnic humain. Auto-consommation? L’Homme consommé par la Nature? L’homme consommé par d’autres humains? La situation exhibitioniste offre des vues panoramiques à 360°. Vous êtes invités à vous asseoir. Chestnut baskets found in the attic of the mansion serve as plates for human picnic. Self-consummation? Humans consumed by the nature? Humans consumed by other humans? Exhibitionist location provides 360° views of the surroundings. You are welcome to have a seat. 32 NO(N)SENSE HOTEL Tissu noir, moustiquaire Black fabric & Mosquito net 80% des sens de l’homme sont dominés par le visuel. Quand on est dans la nature, tous les sens sont en alerte, à l’écoute des signaux de la vie sauvage (l’ouïe, la vue, le toucher, l’odorat, le goût, etc...). No(n)sense Hôtel, est un lieu temporaire pour reposer ses sens surmenés, après, il est possible de consommer la nature plus vigoureusement que jamais avant. 80% of human senses is dominated by visual. When in nature, all senses are in alert, listening to signals of wilderness (audio, visual, touch, smell, taste etc). No(n)sense Hotel is a temporary place to rest your overwhelmed senses, after which it is possible to consume nature more vigorously than ever before. You are welcome to have a seat. 33 II - DISPOSITIF SCENIQUE ET INTERVENANTS DES CONFERENCES STRUCTURE DE PROJECTION EN PLEIN AIR CONÇUE ET RÉALISÉE PAR LE SAS POUR LES CONFÉRENCES 34 Le SAS - laboratoires scéniques, constitué d’un noyau dur de 4 membres (Lucile Cotte, Pierre Cotte, Gaël René, Philippe Garcia), auxquels s’ajoutent quelques 5 autres membres présents en fonction des compétences requises, travaille depuis maintenant 5 ans au développement de projets expérimentaux alliant mécanismes, constructions, images vidéo et photo, son et lumière dans le cadre de projets scénographiques ou d’installations monumentales. Le souci de l’équipe est de conjuguer la gestion de systèmes complexes de diffusion multimedia et une volonté de proposer des solutions légères et nomades. Cette démarche nous a amenée à travailler dans des contextes divers, du théâtre de rue au monde de la danse, de l’habillage d’espaces publics aux manifestations festives et aujourd’hui, avec les imprévus au jardin, aux côtés d’artistes plasticiens et d’architectes. LE SAS to festive demonstrations and today, with the « Imprévus au jardin », beside plastician artists and architects. For the « Imprévus au Jardin », the intervention of the SAS was situated at two levels : First of all, by installing, during the residency of the artists, a device creating an outdoor conference room (about fifty seats), allowing video or slide projection during the day. Then, during the opening, by developing, on the scale of the « Domain de la Pièce », series of modules of projection (screens, slide and video projectors), controlled in real time by a digital and analogical state control. This device allowed the artists to present in detail their respective way of working to a public, little accustomed to get this time of illustrated exchange with the artists, who was so able to rediscover the exhibited works with a better informed glance, Pour les imprévus, l’intervention du SAS along a scénographic dynamic course. s’est située à deux niveaux : Tout d’abord en installant, durant la résidence d’artistes, un dispositif créant une salle de conférence en plein air d’une cinquantaine de places, permettant la projection vidéo ou diapo en journée. Ensuite, lors du vernissage, en développant, à l’échelle du domaine de la Pièce, une série de modules de projection (écrans, dia et vidéo projecteurs) pilotés par une régie numérique et analogique. Ce dispositif a permis aux artistes de présenter leurs démarches respectives de façon plus approfondie à un public, peu habitué à avoir ce temps d’échange illustré avec les artistes, qui a ainsi pu redécouvrir les travaux installés avec un regard mieux informé, tout au long d’un parcours scénographié dynamique. The « SAS - scenic laboratories », are constituted by a hard nucleus of 4 members (Lucile Cotte, Pierre Cotte, Gaël René, Philippe Garcia); 5 others members may join temporaly, when their skills are requiered. The SAS has now been working for 5 years on the development of experimental projects allying mechanisms, constructions, video and photographic images, sound and light within the framework of scenographic projects or monumental installations. The concern of the team is to conjugate the management of complex broadcasting systems of multimedia and a will to propose light and nomad solutions. This initiative brought us to work in diverse contexts, from street theatre to the world of dance, from the « dressing » of public spaces 35 DESIGN GÉNÉTIQUE ANTHONY VAN DEN BOSSCHE, EDEN ADN A ce jour, l’homme agit sur une centaine d’espèces animales et végétales en vue de leurs améliorations fonctionnelles ou décoratives. Ces modifications, qui ont permis la création de milliers de variétés, se sont toujours effectuées selon les techniques traditionnelles de sélection et d’hybridation. Les récentes avancées des biotechnologies représentent ainsi une formidable accélération des possibilités plus qu’une révolution. Ici, pas d’inversion des valeurs, mais une prolongation du projet de design de la nature avec des outils plus perfectionnés. Et selon beaucoup, plus dangereux. La focalisation médiatique sur les dangers potentiels du clonage et des OGM est un formidable révélateur de la fascination éprouvée par l’homme pour ses propres outils lorsqu’ils transgressent un ordre naturel vécu comme immuable. Ce danger, fantasmé ou réel, est pourtant justement la raison pour laquelle le secteur des biotechnologies connaît un essor inexorable. Sans danger, pas de passion. Le flirt avec le danger est le seul moteur des avancées techniques et sociales. Ce frisson récurrent qui hérisse l’échine de l’humanité a trouvé, avec la maîtrise possible de l’ADN, un nouvel aiguillon impossible à réfrener. FANTASME ET RÉALITÉ. Dix ans après la naissance de Dolly, le clonage humain n’a toujours pas eu lieu. La focalisation sur cette technique de reproduction, relayée par des écrivains de type dépressifs (C.F. Houellebecq), prête à sourire, plus qu’à inquiéter. Le fantasme du clonage comme duplication pure et simple d’un 36 être humain sur le mode informatique se heurte à deux réalités premières : 1/ La différence d’éducation et de culture entre deux clones interdit l’obtention du même, 2/ la pulsion première de l’homme est de se considérer comme imparfait : aucun parent au monde ne souhaite que ses enfants aient les mêmes défauts que lui. La part mégalomane de l’humanité qui souhaiterait se re-produire au sens strict est infime. La tendance humaine au clonage est irréelle, il s’agit d’un simple scénario fictionnel à la James Bond où un Etat voyou clonerait des soldats améliorés, les feraient porter puis élever par une armée de femmes volontaires, les éduquerait lui-même selon ses valeurs, avant de les lâcher sur les champs de bataille comme des chiens enragés….Outre que ce scénario ressemble furieusement à la réalité militaire mondiale actuelle, il partage la même vision extrémiste de certains anti-nucléaires adeptes du discours du pire comme facteur disqualifiant et pour qui « donner à l’homme la capacité de détruire la planète est inacceptable ». Certes, cela est inacceptable, mais aucun dictateur au monde ne souhaite détruire la planète à moins d’aller contre ses propres intérêts…. Le bon sens implique une méfiance devant tout élément dangereux, il n’implique pas le fantasme du pire comme argumentaire, à moins de renoncer définitivement à manier tout concept explosif via la parole ou les actes. On peut être anti-nucléaire sans utiliser ce type de scénario catastrophe irréel, on peut être pro génétique sans être le nouveau docteur Moreau. permettant un saut de la barrière entre espèces (un gène humain peut être implanté dans un mouton), ensuite en appliquant pour la notion de droit d’auteur au secteur agricole. Une notion que les musiciens ont accueillie avec bonheur au début du siècle dernier, mais qui reste totalement inédite pour les agriculteurs. Payer un pourcentage au producteur qui a mis sur le marché un produit après des années de recherche n’a pourtant rien d’extravagant, sauf bien sûr si ce produit s’avère indubitablement dangereux. Si le clivage naturel entre optimistes et pessimistes implique une vision contradictoire du principe de précaution sur les OGM comestibles (les premiers fuyant le risque de manquer un progrès en se privant d’expérimentation, les seconds fuyant le risque de l’expérimentation par peur d’un progrès in-maîtrisable), le marché de la génétique est une réalité tangible et économique. Des OGM sont produits, vendus et consommés. Les tests sur leurs conséquences décideront de leur interdiction ou de leur autorisation future en dehors de tout débat de principes et après une durée d’utilisation suffisante pour se prononcer. Quant à la commercialisation du vivant, force est de constater qu’elle avait débuté bien avant Monsanto. A titre français, citons juste l’Orylag®, un lapin dont la fourrure est plus douce et plus chère que le vison. Créé en 1985 par sélection et croisement en utilisant comme base le lapin rex, l’Orylag® est la propriété exclusive de la société Orylag. Sa copie sans paiement de droits d’auteurs relève du piratage. Impossible donc de risquer sa propagation sauvage dans la nature, l’Orylag® est une marque déposée, surveillée et vendue exclusivement à des éleveurs qui en ont Au registre des bouleversements annoncés, payé le droit d’utilisation. les OGM sont au centre de la controverse D’abord rejetée unanimement par principe, parce qu’elles brisent deux tabous : d’abord en la manipulation du vivant commence ainsi à être relue dans une perspective historique où la A FREAK SHOW OF CONTEMPORARY GENETIC connaissance génétique est une accélération plus DESIGN qu’une révolution. Le vivant est une modification permanente. A sheep, three letters and a nightmare scenario. In 1996, Dolly brought DNA in to the Gataca existe bien. Ce monde où les êtres mainstream, with the blaze of publicity one would génétiquement purs et les bâtards aléatoirement expect from a revolution. She invaded the media conçus sont séparés par un fossé infranchissable landscape with the possibilities she opened up est le système de sélection appliqué par l’homme à for the future: human cloning, at the top of the ses animaux domestiques depuis toujours, dont le list, is the least credible but most terrifying chien est l’exemple le plus quotidien et le taureau prospect, and genetically modified organisms de combat sa version la plus spectaculaire. « Le (GMOs), which is the most credible and most statut d’objet de l’animal et son contrôle total commercial prospect. résultent d’un long processus d’artificialisation Living things suddenly became comprehensible mené par l’homme qui a domestiqué des bêtes to ordinary mortals, as a kind of gigantic, pour le plaisir de les posséder et de les utiliser, genetic Lego set, which we would soon be able qui les a peu à peu transformées pour les to manipulate according to our functional, or adapter à l’évolution de ses besoins, qui les even our decorative, wishes just like any other a mises à son service de multiples manières » design material… Robots were almost reduced résume Eric Baratay ( Et l’homme créa l’animal). to the status of post-industrial relics: though En 1870, l’éleveur qui a croisé un molosse avec the imitation and reproduction of life were un terrier avant de stabiliser le résultat dans still fascinating in their mechanical forms, now une couleur blanche pour créer le bull-terrier we were going to be able to create real, live faisait-il de l’élevage ou du design génétique ?. organisms! Fleurs, légumes et fruits sont des données naturelles tordues en permanence depuis LIVING OBJECTS l’Antiquité pour créer de nouvelles lignées, de nouvelles races répondant aux critères Ten years post Dolly, there has still been no fonctionnels de l’époque en termes d’esthétique, human cloning, but in the USA the line between de production ou de fonctionnalité. « Tant que objects and living things has never been so l’homme s’amusait avec le génome sans en fine. Plant- and animal-based living matter is connaître les lois ni a fortiori, sans l’avoir quite legally genetically manipulated in order décrypté, tout allait pour le mieux ! Monsieur to increase performance or improve aesthetics. Jourdain pouvait jouer au Lego génétique sans Although the natural rift between optimists and être inquiéter… » dixit le Professeur Bernard pessimists involves a contradictory vision of the Debré (La revanche du serpent ou la fin de precautions involved in edible GMOs—the former l’homo sapiens). Un design végétal allant de la are terrified of missing out on progress by not fabrication patiente d’un pièce unique comme experimenting, while the latter are terrified of le bonzaï japonais à la création en série d’une the risks involved in the experiments, out of nouvelle tulipe hollandaise ou d’une pomme a fear of not being able to control them—the australienne comme la Pink Lady®, devenue genetic market is a tangible economic reality. Like marque à part entière au point aujourd’hui de it or not, GMOs are being produced, sold and parrainer des programmes de télévision. consumed: tomatoes that do not rot for weeks, Quant au poisson, il concentre à lui seul corn that is impervious to insects. The tests on l’ensemble des expérimentations que l’homme their consequences will decide whether they are s’autorise aujourd’hui sur la production du vivant. banned or authorized in the future, regardless Seule la barrière des températures empêche un of principle, after sufficient time has passed for simple aquarium d’être le condensé fulgurant an educated choice to be made. d’une histoire du design biologique en réunissant As for the commercialization of living objects, les créatures hybrides disponibles sur le marché this began well before Monsanto entered the des objets vivants. Un saumon fonctionnel O.G.M. picture. One recent example is the Orylag®, a écossais à croissance rapide pourrait y chasser rabbit whose fur is softer, more luxurious and des carpes Koï décoratives japonaises dont les expensive than mink. Orylag® was created in 1985 motifs graphiques sont obtenus par croisements by a long process of selection and crossbreeding, « artisanaux » depuis plus de 400 ans, tandis starting with the Rex rabbit, and it is exclusively que la scène serait éclairée par un banc de owned by the Orylag company. Copying it without poissons fluorescents (une chimère génétique paying royalties is considered piracy. Orylag® vendue en Asie par la firme Azoo). is a registered trademark and the animals are Le programme d’amélioration du vivant suit monitored and sold exclusively to farmers who son cours. L’avalanche quotidienne de nouvelles have paid the license fees. It would thus be expérimentations venues des quatre coins du unthinkable to allow Orylags® to reproduce in monde appelle plus qu’une écoute polie ou effrayée. the wild. In the beginning, such genetic manipulation was rejected on the grounds of principle, but it has to be reappraised within a historical perspective, in which genetic knowledge is more of an acceleration rather than a revolution. Gattaca really does exist. This world in which genetically pure beings and randomly conceived mongrels are separated by an impassible divide is the system of selection which man has always applied to his domestic animals. The dog is the most common example and the thoroughbred horse the most spectacular version. “The animal’s status as an object and total control over it are the result of a long process of artificialization carried out by man, who domesticated animals for the pleasure of owning and using them, who has gradually transformed them to adapt them to his own changing needs, who has put them to work for him in numerous different ways,” summarizes Eric Baratay in his book And Man Created Animals. Was the breeder who crossed a huge guard dog with a terrier to create the bull terrier in 1870 a simple breeder or a genetic designer? The ancient use of domestic pets as tools for guarding, for pulling vehicles, for production or for entertainment is still developing with the arrival of the first GMO animals for sale, such as the test mouse. It is now possible to design modified mice, pre-equipped with genetic disorders such as obesity or cancer, depending on the subjects scientists are researching, in order to save them time. In France, The Clinical Mouse Institute in Strasbourg is the most advanced in this fast-developing sector. Flowers, vegetables and fruit are natural objects which have been constantly tweaked since antiquity to create new varieties which meet the functional criteria of the times, in terms of appearance, taste, production, and/ or functionality. Plant design runs the gamut, from an exquisite, unique Japanese bonsai to the mass-market creation of a new Dutch tulip or Australian apple, such as the Pink Lady®. As for fish, this is a perfect example where all of the genetic experiments are currently concentrated. In one imaginary pool we jump from a fast-growing functional GMO Scottish salmon to a decorative Japanese Koi fish whose graphic patterns have been obtained by passionate artisan breeders for over 400 years, to a fluorescent fish developed in Asia by the Azoo company, to a robot fish recently acquired by the London aquarium. The program of upgrading the living runs its course. The Daily flood of new experimentations from all around the world calls more than a polite of frightened attention. 37 ERIC WATIER, LE PRIX DES MOTS 2006 Bonsoir, La conférence que nous présentons ce soir fait suite à un travail de Christophe Bruno. Merci à lui. Merci aussi aux Imprévus au jardin et à Microclimax pour leur invitation. Vous devez tous avoir en mémoire le célèbre slogan inventé pour Paris Match : “Le poids des mots / le choc des photos”. Hé bien aujourd’hui, les mots ont non seulement un poids, mais ils ont aussi un prix. et facturé 80 cents, rapporte plus de 20000 dollars par jour. Garden, jardin, Facturé 1 dollar le clic rapporte 39000 dollars par jour. Soit beaucoup plus que Landscape, paysage, cliqué seulement 2400 fois à 1 dollar 30 le clic, et qui ne rapporte que 3000 dollars par jour. Flowers, fleurs, Est moins cliqué que Trees, les arbres, mais facturé 1 dollar 40 le clic, Flowers rapporte près de 12000 dollars par jour, contre seulement 9000 dollars par jour pour les arbres. Maintenant grâce à Google nous consommons Capitalism, capitalisme, qui est cliqué 28 fois, aussi des mots. à 50 cents le clic rapporte trois fois plus que... Communism, communisme, cliqué seulement quinze Comment ? C’est tout bête. fois par jour à 30 cents le clic. Et beaucoup moins Vous êtes sans doute tous allés sur internet, que Ecology, écologie, cliqué 140 fois à 90 cents une fois ou l’autre, et vous avez sûrement utilisé le clic, soit 126 dollars par jour. ce qu’on appelle un moteur de recherche... Non ? C’est fort simple. Bien sûr… Les noms propres aussi ont un prix Un moteur de recherche, qu’est-ce que et le top c’est… Britney Spears 4000 clics, à 30 c’est? cents, soit 1200 dollars par jour. C’est un petit logiciel qui va chercher, pour Ce qui est toujours mieux que Jesus, 2500 vous, dans les millions de pages d’internet, le ou clics, à 40 cents le clic, soit 1000 dollars par les mots qui vous intéressent. Vous cherchez des jour. documents sur le paysage, vous tapez “Paysage”, Et beaucoup mieux que Bin Laden, qui est vous attendez 0,09 secondes, et votre moteur passé de 250 clics par jour en 2001 à 25 clics vous annonce triomphalement : dix huit millions aujourd’hui. Et qui ne rapporte plus que 10 dollars deux cent mille pages. C’est beaucoup. C’est par jour. trop. Evidemment, les peintres aussi ont une côte : Donc, pour vous faciliter la vie, certains Picasso, 1800 clics, à 90 cents : 1620 dollars par moteurs ont mis en place une deuxième colonne de jour. Warhol, recherche. Une colonne commerciale. Si quelqu’un 1800 clics, à 75 cents : 1350 dollars par jour. a des documents importants ou intéressants à Ce qui est beaucoup mieux que Marcel communiquer, il lui suffit de payer le moteur pour Duchamp : 40 clics à 30 cents, c’est-à-dire 12 y figurer en bonne place. Un peu comme pour une dollars par jour. tête de gondole dans n’importe quel supermarché. Si on change de domaine : on peut aussi avoir Voilà. Il choisit le ou les mots clés importants Freud,... Sigmund Freud, 110 clics, à 40 cents, correspondant à son activité, et selon son contre budget, selon le positionnement qu’il vise dans la 3 clics, à 20 cents, pour Jacques Lacan. Une liste des pages référencées, ça lui coûtera plus misère... ou moins cher. De toute façon le prix s’établit Bref, tous les mots ont un prix. au clic. Si son mot est cliqué : clac, il paye. C’est Bien sûr le coût par clic, est encore peu facile et c’est sans risque. répandu. Mais on peut raisonnablement penser qu’avec l’accumulation infinie des pages sur le Quelques exemples et vous aurez compris : réseau internet, Free que l’on peut traduire par libre ou gratuit, sans doute le mot le plus cliqué du A propos : marché, est cliqué plus de 184000 fois par jour. Facturé 1 dollar 25 le clic, il rapporte 230000 En 1989 Tim Berners-Lee propose au CERN de dollars par jour. Genève le premier système hypertexte organisé Sex, un des mots les plus cliqués du marché en réseau. En 1990 il est rejoint par Robert facturé 50 cents le clic, rapporte lui 41000 Cailliau et ensemble ils créent le premier serveur dollars par jour. web. Ils y publient la première page web le treize Love, amour en français, est aujourd’hui novembre 1990. cliqué 17 000 fois par jour à 57 cents le clic, Onze ans plus tard, en 2001, on compte rapporte près de 10000 dollars par jour. environ deux milliards de pages visibles et cinq Art, art, cliqué plus de 25000 fois par jour. cent cinquante milliards de pages invisibles (qu’on 38 appelle aussi les pages profondes). Imprimées, cela fait environ quarante quatre mille kilomètres de rayonnages. C’est beaucoup. Donc, je reprends : on peut raisonnablement penser qu’avec l’accumulation infinie des pages sur le réseau internet, les gens auront de plus en plus la tentation de payer leurs mots clés. Nous aurons alors le choix entre deux mondes, celui dont tout le monde parle, très cliqué, très lu, très cher, et celui - pas cliqué, pas lu et gratuit - qui n’intéresse personne. Sauf nous. Merci. Good evening, the conference which we present this evening followed upon a work of Christophe Bruno. Thanks to him. Thanks also to the “ Imprévus au Jardin “ and to Microclimax for their invitation. You all may have in memory the famous slogan invented by Paris Match : «the weight of the words / the shock of the photos ». Hey, well today, the words have not only one weight, but they also have a price. Now, thanks to Google, we consume also words. How? It is very easy. You all are undoubtedly gone on Internet, one time or another, and you surely used what is called a search engine... No? It is extremely simple. A search engine, what is it? It is a small software which will seek, for you, in the million pages of Internet, the words which interest you. You seek documents on landscape, you type «Landscape», you wait 0,09 seconds, and your engine triumphantly announces to you: eighteen million two hundred and thousand pages. It is much. It is too much. So, to facilitate you life, certain engines set up a second column of research. A commercial column. If somebody has important or interesting documents to communicate, it is easy for him to pay the engine to appear in it in good place. A little as for a head crowner in any supermarket. Here. He chooses the important key words corresponding to his activity, and according to his budget, according to the position that he aims at in the list of the referred pages, that will be to him more or less expensive. In any case the price establishes itself per click. If his word is clicked: clac, he pays. It is easy and it is without risks. Some examples and you will have understood : Free which one can translate by free or free, undoubtedly the more clicked word of the market, is clicked more than 184000 times per day. Invoiced 1 dollar 25 the click, it brings back 230000 dollars per day. Sex, one of the most clicked words of the market invoiced 50 cents the click, brings back 41000 dollars per day. Love, is today clicked 17 000 times per day at 57 cents the click, pays nearly 10000 dollars per day. Art, clicked more than 25000 times per day. And invoiced 80 cents, pays more than 20000 dollars per day. Garden, billed 1 dollar the click brings back 39000 dollars per day. That is to say much more than Landscape, only clicked 2400 times at 1 dollar 30 the click, and which brings in only 3000 dollars per day. Flowers, are less clicked than Trees, but are invoiced 1 dollar 40 the click, Flowers pays nearly 12000 dollars per day, against only 9000 dollars per day for the trees. Capitalism, which is clicked 28 times, at 50 cents the click brings back three times more than... Communism, only clicked fifteen times per day at 30 cents the click. And much less than Ecology, clicked 140 times at 90 cents the click, is 126 dollars per day. Of course... The surnames also have a price and the top one is... Britney Spears 4000 clicks, at 30 cents, that is to say 1200 dollars per day. This is always better than Jesus, 2500 clicks, at 40 cents the click, is 1000 dollars per day. And much better than Bin Laden, which passed from 250 clicks by day in 2001 to 25 clicks today. And which brings in nothing any more but 10 dollars per day. Obviously, the painters also have a coast: Picasso, 1800 clicks, at 90 cents : 1620 dollars per day. Warhol, 1800 clicks, at 75 cents : 1350 dollars per day. Which is much better than Marcel Duchamp : 40 clicks at 30 cents, i.e. 12 dollars per day. In another field : one can also have Freud... Sigmund Freud, 110 clicks, at 40 cents, against 3 clicks, at 20 cents for Jacques Lacan. A misery... In short, all the words have a price. Of course the cost by click, is still not very widespread. But one can reasonably think that with the infinite accumulation of the pages on Internet network, By the way: In 1989 Tim Berners-Lee proposes to the CERN of Geneva the first hypertext system, organized in network. In 1990 he is joined by Robert Cailliau and together they create the first Web server. They publish the first Web page there on November thirteen, 1990. Eleven years later, in 2001, one counts approximately two billion visible pages and five hundred and fifty billion invisible pages (also called the deep pages). Printed, that is approximately forty four thousand kilometers of shelves. It is much. Quelle accessibilité à ces données? Cette hyperinformation, pour qui et pour quoi faire? La connaissance/contrôle de chaque point du globle font-ils reculer les libertés, disparaître le mystère...? So, I begin again : one can reasonably think that with the infinite accumulation of the pages on Internet network, people will have more and more temptation to pay their key words. We will then have the choice between two worlds, the one all the world speaks about, very clicked, very read, very expensive, and the less clicked one, not read and free - which does not interest anybody. Except us. A geographic information system is a computer tool (software, datas and knowledge) that enables organizing, editing and presenting digitalized geographically referenced information, and producing maps and analyses of the territory. This technology proposes a more or less realistic representation of the spatial environment while basing itself on geometric primitives (points, vectors, maillages or pixels) associated with qualitative informations (nature, typology, ... and all contextual information). These informations (morphologic, ecological, economical, technical, social...) are organized together in overlayed layers and allow the user to make a synthesis of the available datas for a given point or zone. Institutions, groups, scientifics, urban planners, economists... (and now individuals) use widely this very powerful tool of knowledge for analysing the territory and its phenomena, and for assistance to the decision. But the generalization of its utilisation and its possible misappropriations raise also ethical and phylosophical questions : What is the subjectivity in the choice of the criterias and methods of analysis? What is the gap between the reality of the site (the sensible/ cognitive approach and the physical experience, the non-mesurable, difficult to retranscribe, or the special cases that are neglegted by the statistic...) and their representation? What is the accessibility to these datas? This hyperinformation, for whom and for doing what? What are the limits to the commercial or political use of the SIG? Does the hyper classification of each point of the Globe restrain freedom, let the mystery disapear...? Thank you ------------------------------------------- LES S.I.G. ELODIE BEAUMONT, a présenté, dans ce cycle de conférences, les SIG. Voici succintement ce que nous en avons retenu et les interrogations suscitées : Un système d’information géographique (SIG) est un outil informatique (logiciels, données et savoir-faire) qui permet d’organiser et de présenter des données numérisèes spatialement référencées sur le globe terrestre, et de produire des cartographies et des analyses de territoire. Cette technologie propose une représentation plus ou moins réaliste de l’environnement spatial en se basant sur des primitives graphiques (points, vecteurs, maillages ou pixels) associées à des informations qualitatives (nature, typologie,... et toute information contextuelle). L’ensemble des informations (morphologiques, écologiques, économiques, techniques, sociales...) est organisé en calques superposés et permet une synthèse des données disponibles pour un point ou zone donnés. Institutions, collectivités, scientifiques, urbanistes, économistes... (et maintenant particuliers) utilisent largement ce très puissant outil de connaissance et d’analyse du territoire et ses phénomènes et d’aide à la decision. Mais la généralisation de son usage et ses possibles derives soulèvent aussi des questions ethiques et phylosophiques: Quelle subjectivité dans le choix des critères et modes d’analyse? Quel décalage entre le réel du terrain (le sensible et le vécu, non-chiffrables, difficiles à retranscrire, ou les cas particuliers, ignorés des statistiques) et sa représentation? ELODIE BEAUMONT, presented, in this conferences cycle, the GIS. Here is shortly what we retain of it, and the questions its raised : 39 LE THÉÂTRE DES OPÉRATIONS CHA (COEURET-HAYET-ARCHITECTURE) Dans le groupe Coeuret Hayet Architecture ™, notre processus est toujours fortement intuitif et réactif. Nous entendons le projet architectural et urbain comme un vaste théâtre des opérations où la contradiction des discussions, la multiplicité des interlocuteurs, impose le conflit, le changement. Le conflit est finalement sans aucun doute ce qui prévaut dans notre groupe et il est sans aucun doute ce qui en fait un lieu de débat majeur où chaque projet n’est pas inévitablement un consensus entre quelques créateurs, mais un catalyseur des visions de notre société selon divers acteurs. En fait, nos projets reflètent ces oppositions et ce dynamisme. Le but final est bien de modestement contribuer à la conversation en cours dans notre société. Avec comme but d’être libre d’ajouter une pierre à ce que certains appelleraient la cacophonie de la vie contemporaine. Nous entendons cependant la discordance comme, ni plus, ni moins, un simple intérêt. C’est ce que nous pourrions appeler la musique de la réalité. RECONSTRUCTION OPTIMISTE / ÉCHANTILLON / SCRATCH Tenir compte de facteurs contemporains comme l’individualisme et l’hédonisme exagéré, nous mène à considérer une architecture plus directe, aux possibilités multiples, plus intuitive, plus spécifique, moins consensuelle, à michemin entre notre travail d’architecte et notre culture personnelle. Les multiples tensions en superposition de nos compositions n’intensifient pas pour autant le vacarme ambiant, au maximum elles y participent, dialoguent, mais y ajoutent, d’une exquise façon, une complexité supplémentaire. Ainsi, notre intérêt n’est pas dans une déconstruction comme réponse à la complexité ni une contradiction de la société actuelle, mais plus dans un but de reconstruction optimiste. IDIOSYNCRACIE, ARCHITECTURE CANNIBALE Pas un slogan de plus, juste une volonté de dire que nous sommes issus d’une société, que nous avons nos parcours et une culture propre que nous ne pouvons pas renier. Notre génération n’est plus de celle qui pense faire un acte de résistance en évoquant des inspirations résultant des autres champs de l’architecture. La différence se trouve sans aucun doute dans notre capacité à envisager des champs de plus en plus vastes pour situer l’action artistique. Notre but est de donner des émotions, une perception de l’espace où l’artifice crée une interface supplémentaire dans l’architecture. C’est ce que nous cherchons dans la conception de projets. 40 Passerelle piétonne à Singapore, concours © Coeuret/Hayet architect-ure™ & Arnauld de Bussierre & Ass. where the contradiction of the discussions, the multiplicity of the speakers, impose the conflict, the change. The conflict is finally undoubtedly what prevails in our group, and it’s undoubtedly what makes of it a place of major debate where each project is not inevitably a consensus between some originators, but a catalyst of the visions of our studio coming from various actors. In fact, our projects reflect these oppositions and this dynamism. The final goal is to contribute modestly to the conversation in progress. With an aim of becoming free to add a stone to what one may call the cacophony of the contemporary life. We however hear the discordance as neither more nor less a simple interest. It’s what we Un dernier point, qui nous apparaît sans could name the music of reality. aucun doute significatif, tient dans le fait, si on porte le débat sous l’angle de l’histoire, OPTIMISTIC REBUILDING / SAMPLE / SCRATCH que l’on pourrait décrire des parcours par la Taking into account contemporary factors such vision traditionnelle de l’espace si commun à Le as individualism and exaggerated hedonism, leads Notre. C’est dans cette petite histoire que l’on us to consider a more direct architecture, with devrait finalement trouver les bases de notre multiple possibilities, more intuitive, more specific, pensée, plus baroque que la déconstruction, less consensual, halfway between our work of plus traditionnelle que post-moderne, parce architect and our personal culture. The multiple que plus électronique. C’est bien là, dans cette superimposed tensions of our compositions do seconde lecture traditionnelle de l’espace, que not intensify therefore the ambient din, at most devraient être reconsidérés un certain nombre de they take part in it, establish a dialogue, but nos projets. Avant tout, l’image mentale de ces add, in an exquisite way, an extra complexity. projets s’approche de cette attitude optimiste Our interest is thus not in a deconstruction as qui fait qu’un bâtiment développe son histoire, a response to complexity or contradiction of ses parcours, ses visions, ses surprises et son the current society, but more with an aim of mystère. optimistic rebuilding. NARRATION Nous sommes de jeunes architectes et nous le sommes sans aucun doute dans notre culture de la narration, dans cette volonté de notre génération d’acquérir des codes sans les contrôler, dans une aspiration à raconter des histoires, et à développer des contes et des narrations compréhensibles, ou non. Cette attitude est complexe et chaque projet fait partie de notre musique, de notre interprétation de la réalité. L’histoire est comme une anecdote, avec ses dimensions futiles, plus proche, à certains moments, du fait divers que de l’architecture. Mais finalement l’architecture n’est-elle pas aussi faite de ces faits divers? THEATRE OF THE OPERATIONS IDIOSYNCRACY CANNIBAL ARCHITECTURE In the group Coeuret Hayet ArchitectNot a slogan moreover, just a will to say ure™, our process is always highly intuitive and that we come from a society, that we have our reactive. We hear the architectural and urban background and our own culture that we cannot project as a vast theatre of the operations deny. Our generation is no more of the one that thinks of making an act of resistance by evoking inspirations resulting from other fields than architecture. The difference undoubtedly lies in our capacity to consider increasingly vast fields to locate the artistic action. Our goal is to return emotions, a perception of space where the artifice creates an additional interface in architecture. This is what we seek in the design of project. NARRATION We are young architects, and so we are undoubtedly in our culture of the narration, in the will of our generation to acquire codes without controlling them, in an aspiration to tell stories, and to develop understandable tales and narrations, or not. The attitude is complex and each project is part of our music, our interpretation of reality. The history is as an anecdote, with its futile dimensions, nearer, at certain moment, to trivial event than architecture. But finally isn’t architecture also made out of these trivial events. A last point, which undoubtedly appears significant to us, lies in the fact that if one carries the debate under the angle of history, that we could describe journey by the traditional vision of space so common to Le Notre. It is in this little history that finally one should find the bases of our thought, more baroque than deconstruction, more traditional than postmodern, because more electronic. It is there, in this traditional second reading of spaces, that, a number of our projects should be reconsidered. Before all, the mental image of theses projects approaches this optimistic attitude which makes that a building develops its history, its journeys, its visions, its surprises and its mystery. Balise pour les Jeux Olympiques de Paris 2012, concours © Coeuret/Hayet Musée d’Art contemporain de Shenzhen, Chine / concours. © Coeuret/ architect-ure™ & Arnauld de Bussierre & Ass. Hayet architect-ure™ & Arnauld de Bussierre & Ass. 41 PARTAGER LES PROBLÉMATIQUES DE TERRITOIRES. LA MANUFACTURE DES PAYSAGES Comme l’un de ses centres d’intérêts privilégiés notre association concentre ses efforts autour de la sensibilisation d’habitants et d’élus sur le devenir du territoire dans lequel nous nous trouvons. Dans l’ensemble nous intervenons avec un public composé essentiellement de personnes non-initiées aux langages et aux concepts de l’architecture de l’urbanisme et du paysage. C’est dans ce but que nous avons souhaité élaborer, expérimenter et améliorer une multitude de moyens de communications. Habituellement il est souvent fait référence à des « outils », concept relativement neutre, que nous souhaitons orienter plutôt vers des « machines à penser », comme ces maquettes en trois dimensions qui permettent une compréhension inégalée. Cette approche est mieux adaptée à nos intentions et à nos objectifs : de pouvoir aider à réfléchir, susciter des engagements, voire mettre en mouvement l’évolution des opinions d’une population qui n’a pas encore été confrontée, par rapport à l’urbanisme, avec des idées en dehors des courants habituels. Ce que nous recherchons, ce sont les possibilités de dialogues qui mènent à la réflexion, à la recherche de sens, dans l’espoir d’un « positionnement » et engagement de la part des participants. Puis du positionnement vers l’action. Même si cette formule est souvent utilisée (parfois en entretenant une certaine démagogie et doubles discours) vouloir entretenir un réel dialogue démocratique est dans la réalité de la pratique relativement inhabituelle. Ce dialogue demande un effort continuellement soutenu. 42 Afin de faciliter et entretenir un travail en commun nous introduisons différents langage et différentes formes écritures : visuelles, langagières, corporelles... qui vont au delà des présentations habituelles qui reposent essentiellement sur l’écrit et de exposés ou projections accompagnées de support visuels, et qui dans la majorité de ces cas, ces présentations ne sont que marginalement interactives. Certains langages peuvent être plus adaptés ou orientés vers la sensibilisation, d’autre vers différents degrés de compréhension. D’autres encore qui par la manipulation d’objets, par l’implication de son corps, permettent individuellement de se positionner, d’imaginer, de projeter, voire même de concevoir. Ceci dit, nous n’excluons pas les modes d’expressions conventionnels. Ces langages sont efficaces mais de notre point de vue, les finalités qu’ils visent sont trop limitées. Il faut reconnaître, que si l’on souhaite établir un véritable dialogue, il faut prendre en compte le large spectre de compréhension qui peuvent varier d’une personne à une autre, d’un groupe culturel ou professionnel à un autre. Dans une situation donnée, il y a des « langages » qui « passent mieux » et qui peuvent être plus aisément maîtriser permettant à tous d’intervenir à part entière. Dans les situations « habituelles » de conférences et débats, sans vouloir trop les stéréotyper, on peut dire que le conférencier «expose», le public écoute, et les temps des échanges sont parfois relégués à de courtes questions et réponses à la fin des présentations. Dans des cas de tables rondes, souvent on fait appel à un trop grand nombre d’intervenants, ce qui peut donner l’apparence d’une réelle représentativité. Ces débats peuvent restreindre les participants et le public qui ne peuvent pas aller au bout du développement d’une idée. Dans la majorité des cas, en dehors de la prise de parole d’un petit nombre, l’essentiel du public « reçoit » une information et reste relativement passif comme devant son poste de télévision. Nous souhaitons orienter notre pratique tout autrement : Même si notre rôle reste celui d’animateurs, nous souhaitons établir, autant que cela puisse être possible, une ambiance de collaboration et d’écoute réciproque, qui peut permettre à chacun de tisser sa propre «chaîne et trame» de compréhension. Il n’y a pas de finalités ni des propos plutôt fataliste du genre « c’est comme ça!!! ». Autant que possible, avec un groupe donné, notre travail s’élabore au cours de plusieurs réunions et de visites de terrains, puis autour de photos aériennes, de maquettes, qui sont autant de supports pour faire figurer des scénarios, et des propositions alternatives. SHARE THE PROBLEMATIC OF TERRITORIES. As one of its privileged centers of interest, our association concentrates its efforts on the sensibilisation of inhabitants and elected officials about the becoming of the territory in which we are located. Globally, we intervene with a public composed essentially of people who are non initiated to the languages and concepts of architecture, urban planning and landscape. It is in this objective that we wished to elaborate, test and improve multiple means of communications. Habitually, it often refers to «tools», relatively neutral concept, that we rather wish to orient towards the «machine to think», as these models in three dimensions that allow an unequalled comprehension. This approach is more adapted to our intention and to our objectives: to be able to help to reflect, to give rise to engagements, or even put in movement the evolution of the opinions of a population, that still hasn’t been confronted, regarding urban planning, with ideas outside of the habitual currents. What we look for, that are the possibilities of dialogues that lead to reflection, to the research of meaning, in the hope of a «positioning» and engagement from the participants. Then of the positioning towards the action. Even if this formula is often used (sometimes while maintaining a certain demagoguery and double discourse), to maintain a real democratic dialogue, in the reality of practice, it’s relatively unusual. This dialogue requires a continually sustained effort. In order to facilitate and to maintain working in common, we introduce different languages and different forms of writings: visual, linguistic, bodily... that go beyond the habitual presentations which rest essentially on writings and talks or projections accompanied by visual supports, and which, in the majority of these cases, are only marginally interactive. Certain languages can be more adapted or oriented towards sensibilisation, others towards different degrees of comprehension. Others, that by the manipulation of objects, by the implication of his body, allow to each individual to take position, to imagine, to project, and even to conceive. But, we do not exclude the methods of conventional expressions. These languages are efficient but from our standpoint, the purposes that they aim to are too limited. It has to be admitted, that if one wishes to establish a true dialogue, it is necessary to take into account the wide comprehension spectrum that can vary from a person to another, from a cultural or professional group or to another. In a given position, there are « languages » that « pass better » and that can be more easily controlled to allow everybody to intervene completely. For the « usual » positions of lectures and debates, without wanting to stereotype them too much, one can say that the lecturer « exposes », the public listens, and the times of the exchanges are sometimes relegated to short questions and answers at the end of the presentations. In the case of round tables, one often calls to too many participants, which can give the appearance of a real representativeness, but these debates may restrict the participants and the public that cannot go to the end of the development of an idea. In the majority of the cases, besides few taking the floor, the bulk of the public « receives » an information and his own « chain and pattern » of comprehension. remains relatively passive like in front of his There is no purpose nor rather fatalistic television set. comments of the kind « it is like that! !! ». We wish to orient our practice in an all other way : Even if our role remains the one of coordinators, we wish to establish, as much as possible, an atmosphere of reciprocal collaboration and listening, that can allow each to be able to weave As much as possible, with a given group, our work elaborates itself during several meetings and site visits, then around aerial photos, models, which are supports to figure scenarios, and alternatives proposals. conférence pont du Gard septembre 2005, utilisation de l’outil maquette et projection des simulations marché d’octon exposition et atelier « urbanistes en herbe » 2005 43 L’ÉQUIPE MICROCLIMAX Carolyn Wittendal et Benjamin Jacquemet architectes & plasticiens. Microclimax développe une pratique à la fois « technique » et artistique de l’aménagement des espaces de vies. En tant qu’architectes, nous concevons et assurons la maîtrise d’oeuvre de bâtiments (maisons, écoles,...) et d’aménagements extérieurs (espaces publics, jardins, parcs urbains...). En tant qu’artistes, nous proposons, par des installations plastiques, spatiales et/ ou fonctionnelles, une lecture critique mais constructive du milieu où vit l’homme. Dans ce travail sur les usages de l’espace et l’objet (naturel ou urbain, public ou privé, individuel ou collectif) le site et ses utilisateurs, le temps et ses modifications demeurent les principales bases des projets et en sont souvent la matière même. Notre démarche d’hybridation des différentes disciplines d’art et d’espace (design, architecture, arts plastiques, urbanisme…) jongle avec des outils comme le sample, le détournement, le collage, l’absurde, l’humour, l’interaction… et les technologies et matériaux, au travers desquels nous questionnons comment l’environnement bâti et naturel influencent notre quotidien, nos modes de vies et les rapports humains qui s’y articulent et tentons d’établir un véritable dialogue entre les usagers et leur environnement. Les formes d’aboutissement ne sont pas prédéfinies. Elles naissent et varient selon les besoins et caractéristiques du contexte, qu’il soit social, culturel, environnemental ou architectural… : objets, architectures, installations, images, vidéo,… Avec pour motivation de produire des oeuvres ou des architectures « vivantes », nous utilisons ces différents médiums pour mettre la poésie en fonction dans le réel. MICROCLIMAX ET LA NATURE Le « vivant » comme matière. A toutes les échelles, objet, installation, architecture ou espace public, nous intégrons le « vivant » (qu’il soit humain, végétal ou social selon le contexte) comme une matière, au même titre que le béton ou la lumière, avec sa logique et ses enjeux propres. Quelques exemples de projets integrant le « vivant » ou traitant de la nature : « La Maison de Mme O. » maison bioclimatique en site urbain dense. La parcelle, tordue, encaissée et de moins de 100m², abrite un riche et luxuriant jardin méditerranéen. Mme O., paysagiste et 44 MICROCLIMAX expérimentatrice passionnée de végétal, est triste de perdre ce jardin, mais n’a pas d’autre solution pour construire sa maison. Le projet lui propose donc de « soulever » ce jardin, caler la base de la maison dans la parcelle et « reposer » le jardin dessus. Mme O. récupère ainsi la quasi-totalité du jardin (à quelques épaisseurs d’acrotères près), réparti sur 3 niveaux, en rez et en toitures végétalisées (R+1 et R+2). Le Tapis « Kipouss » - hybride de tapis d’Orient et de jardin à la française Se jouant de la limite intérieur-extérieur, il offre d’amener un morceau de l’agrément du jardin dans le salon ou d’intégrer un fragment du confort du salon dans le jardin. « Fleur de Poulet » est un hommage au « poulet anonyme », produit de consommation, trouvé au rayon volaille de ED. « 5min de Paradis... Artificiel » - une miniarchitecture qui fait le maximum. Même si le décor est artificiel, ces microclimats n’offrent pas du souvenir, mais de l’expérience de synthèse bien réelle. Ils donnent aux citadins la possibilité physique d’être dans l’image de rêve, Bahamas, Antilles ou autre archétype. On les trouve sur le chemin de l’école, du bureau, de l’usine, de la promenade. Ils nous rappellent pourquoi on bosse, comme un avant ou arrièregoût de nos vacances durement gagnées,… ou que l’on ne pourra jamais se payer. L’ersatz d’espace infini d’évasion est mis en vitrine dans quelques m² sur l’espace public. Pour nous isoler, nous nous surexposons, pour nous évader, nous nous enfermons ; et nous devenons, quelques instants, un autre ; celui qu’il est làbas, ailleurs. On ferme les yeux, on y est … presque. Le « Sarcobush » - Hybride de sarcophage et de buisson à roulette Cet abri pour SDF est une forme mobile de fragment de paysage participatif. À la fois outil d’intégration sociale et espace vert gratuit pour la ville, il propose une lecture critique de la gestion urbaine des espaces publics, entre contre-projet et « doom scenario » ambigu. Ou comment transformer les rassemblements indésirables des « parasites sociaux » en jardins publics spontanés. MICROCLIMAX ET LES IMPRÉVUS AU JARDIN Programmer les « Imprévus au Jardin » est pour nous l’occasion, en proposant un plateau pluridisciplinaire de discussion et de création... de prolonger, élargir et partager cette expérience d’hybridation des domaines, autour de la question de la « Nature Humaine Contemporaine », mais toujours sous l’angle d’une pensée complexe, pas au sens compliqué, mais multiple du terme. C’est un contexte idéal pour utiliser le Domaine de la Pièce comme cas d’étude, avec valeur d’archétype de ces territoires paradoxaux d’arrière-pays, reculés, isolés mais préservés et pour questionner les enjeux qui les habitent. D’autre part, montrer l’intérêt et la viabilité d’un tel lieu de création, dans cette situation particulière, nous offre de participer aux discussions et réflexions sur le devenir économique et culturel du domaine. Et comme étape à l’échelle locale, l’organisation de conférences et de rencontres diverses avec les habitants et associations et leur implication directe dans les travaux des artistes... permettent de relier l’évènement à la vie du village, peut-être de désenclaver un peu le domaine et de le réintégrer dans son propre territoire. BONUS MICROCLIMAX « Codbar, le jardin botanique en solde » Installation bonus interrogeant le commerce du vivant, les espaces publics « donnés » au privé et la nature bradée sur l’autel de la consommation (photos en dos de couverture et page 4). MICROCLIMAX TEAM The team Microclimax develops a practice both «technical» and artistic of the design of living spaces. As architects, we conceive and manage the construction of buildings (houses, schools...) and open spaces (public areas, gardens, urban parks...). As artists, we propose plastic, spacial or functional installations which give a critical but constructive reading of the environment where human live. This work is focused on the uses of space and object (natural or urban, public or private, individual or collective). The site and its users, the time and its modifications, remain the main bases of the projects and are often their material. Our approach of hybridization of the various disciplines of art and space (design, architecture, plastic arts, urban design) juggles with tools like sample, misappropriation, collage, absurd, humour, interaction and technologies/materials, through which we question how the built or natural environment influences our ways of life and the human relations. We try to establish a real dialogue between the users and their environment. The forms of outcome are not predefined. They are born and vary according to the needs and characteristics of the context, whether it is social, cultural, environmental or architectural, they can be objects, architectures, installations, images, videos, … Our motivation is to produce «living» pieces or architecture and to put poetry in function in the Real. MICROCLIMAX AND THE NATURE The « living» as material. At all the scales, object, installation, architecture or public space, we integrate the « living » (human, vegetal or social...) as a material, as we would for concrete or light, with its appropriate logic and stakes. Some examples of projects about nature or integrating the « living » : The House of Mrs O. - bioclimatic house in dense urban site. The plot of land, crooked and smaller than 100m², shelters a rich and luxuriant mediterranean garden. Mrs O., landscape designer and experimenter, fascinated by vegetal, is sad to lose this garden, but she has no other solution to build her house. Thus, the project suggests to « raise » this garden : the base of the house will be fixed in the plot and the garden laid back on top of it. So Mrs O. recovers the quasi-totality of the garden, distributed on 3 levels, ground floor and vegetal roofs (1st & 2nd Floor). The « Kipouss » carpet - hybrid of oriental carpet and formal garden Playing with interior-exterior limit, it offers to bring a piece of the garden attractiveness in the living-room or to integrate a fragment of the living-room comfort into the garden. « Flower of Chicken » is a tribute to the « anonymous chicken », product of consumption, found in the poultry department of a discount supermarket. « 5min of Artificial Paradise » - a miniarchitecture which makes the maximum. Even if the setting is artificial, these microclimates do not offer memories, but a very real synthetic experience. They give to the city dwellers the physical possibility of being in the perfect image, Bahamas, Antilles or other archetype. We find them on the way to school, office, factory, or walk. They remind us why we work, as a starter or as a remaining flavour of our hardly gained holidays, or that we won’t ever be able to buy. The ersatz of infinite escape is set in showcase, in a few square meters, in the public space. To isolate ourselves, we overexpose ourselves, to escape, we lock ourselves; and we become, for a moment, the other One; the one that is over there, somewhere else. We close eyes, we are there... almost. The « Sarcobush » - Hybrid of sarcophagus and bush on wheels This shelter for homeless is a mobile shape of a fragment of participative landscape. It is at the same time a tool of social integration and a free green park for the city. It proposes a critical reading of the urban management of public spaces, between counter-project and ambiguous «doom scenario». Or how to transform the undesirable gatherings of the « social parasites » into spontaneous parks... And as a first step, at local scale, programming conferences and various meetings with the inhabitants and associations and their direct implication in the work of the artists, allowed to connect the event to the life of the village, perhaps to disenclose a little the domain and to re-integrate it in its own territory. BONUS MICROCLIMAX « Codbar, the botanical garden sales » Bonus installation questioning the business of the « living», the public spaces being «given» to the private realm and the nature being liquidated on the altar of consumption (photos on page 4 and back of cover). MICROCLIMAX AND THE « IMPREVUS AU JARDIN » To program the « Imprévus au Jardin » brings us the opportunity, while proposing a multi-field arena of discussion and creation..., to prolong, widen and share this experiment of hybridating different artistic fields, on the topic of « Contemporary Human Nature », under the angle of a complex thinking (not complicated, but multiple). It’s an ideal context to use the Domain of the Piece as case study, for these paradoxical « back-countries », insulated but preserved and to question the stakes that animate them. In addition, to show the interest and viability of such place of creation, in this specific situation, offers us to take part in the discussions and reflections about the economic and cultural development of the domain. 45 CONTACTS ARTISTES ANDREA CARETTO & RAFFAELLA SPAGNA Artiste et naturaliste, architecte et paysagiste, Turin, Italie [email protected] www.escuelenta.org JEAN DENANT Artiste, Sète [email protected] ESTELLE DE PAEPE Architecte, Lille [email protected] ESTEFANIA PEÑAFIEL Artiste, Equateur (vit à Paris) [email protected] BERTRAND PLANES Artiste, Perpignan, (vit à Paris) [email protected] www.bertrandplanes.com CHRISTIAN QUI Architecte paysagiste, Marseille, [email protected] VERONIKA VALK & TÕNIS ARJUS Architectes, urbanistes, artistes, Tallinn, Estonie [email protected] [email protected] www.ziziyoyo.com MONTEUR PIERRE COTTE / [email protected] DISPOSITIF SCENIQUE LE SAS (scénographie & architecture du spectacle), Sète, France www.lesas.org / [email protected] INTERVENANTS ANTHONY VAN DEN BOSSCHE journaliste, Paris www.resetdesign.com, [email protected] ERIC WATIER artiste et enseignant, Montpellier [email protected] LA MANUFACTURE DES PAYSAGES, Bernard Kohn & Jean-Claude Pansier Octon, Villeneuvette [email protected] www.lamanufacturedespaysages.org ELODIE BEAUMONT géographe & cartographe, Paris [email protected] CHA-ARCHITECTURE Linda Coeuret et William Hayet architectes, Montpellier www.architect-ure.com [email protected] MICROCLIMAX Benjamin Jacquemet et Carolyn Wittendal architectes & artistes, Sète www.microclimax.org www.artisteslr.fr/artiste/microclimax [email protected] ORGANISATION & PROGRAMMATION ARTISTIQUE SITE INTERNET DE LA MANIFESTATION : www.panoplie.org/imprevusaujardin & www.montsdorb.com ORGANISATION / ADMINISTRATION : Communauté de Communes des Monts d’Orb - 34260 Le Bousquet d’Orb – tel : 04 67 23 78 03 - [email protected] PROGRAMMATION / GRAPHISME : MICROCLIMAX, Benjamin Jacquemet & Carolyn Wittendal 8, av. Maréchal Juin 34200 Sète / France tel : 04 67 36 68 42. / [email protected] www.microclimax.org & www.artisteslr.fr/artiste/microclimax CREDITS IMAGES : Raffaella & Andrea Caretto : p6-h, p6-b, p7-hm, p7-hd, p7-b, p8-h, p8-bd, p8-bg, p9-bg, p9-bd / Bertrand Planes : p23, p24, p25 / Christian Qui : p26-h, p26-b, p28, p29-h, p29-bg / Veronika Valk : p30-mh, p30-mb, p31, p32 / Tonis Arjus : p18-bg, p20, p21, p35-bd / Michel Chavarria : p16, p27-h, p15hg, p19 / Microclimax : p1 (+Anthony Pamart), p7-hg, p10-bd, p10-mm, p10-bm, p10-md, p10-bd, p 11, p 12, p13, p27-b, p30-d, , p44-md, p44-bd, p45-hd, p45-md, p45-bd, p15-hd, p15-bd, p17, p18-bd, p22, p29bd, p33-hg, p33-hd, p33-md, p34, p35-hd, p35-md, p42-bg, p42-bm, p42-bd, p47 / Estelle de Paepe : p4, p14, p16 / Cha-Architecture : p40, p 41-bg, p41-bd / Reset Design : p36-hd, p36-bg. / La Manufacture des Paysages : p43 46 47