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LES IMPREVUS AU JARDIN
TABLE DES MATIERES
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LES IMPREVUS AU JARDIN
LA NATURE A CONSOMMER SUR PLACE
LES ARTISTES
Andrea Caretto & Raffaella Spagna
Jean Denant
Estelle De Paepe
Estefania Peñafiel
Bertrand Planes
Christian Qui
Veronika Valk & Tonis Arjus
Le SAS
Anthony Van den Bossche
Eric Watier
Elodie Beaumont
CHA architecture
La Manufacture des Paysages
Microclimax
Contacts
Carte
REMERCIEMENTS A - THANKS TO : René Gayraud, Francis, Marie-Jo,
Michel, Ralf Behrsing, Maude, Isabelle, Katia et Renaud, la maison
Cévenole et Marie jo, La boucherie de St Gervais, la famille De Paepe,
Donat Watine, Jean-Christophe Royoux, Gilles Grec, Michel et Dani,
Anthony, Mr Le Maire, tous les villageois ayant de près ou de loin
accompagné les Imprévus, Signes et Caractères.
DÉROULEMENT DE LA MANIFESTATION
EXPOSITION
3 JUILLET - 31 AOUT 2007 au DOMAINE DE LA PIECE de
Saint Gervais-sur-Mare.
Résidence d’artistes et Rencontres du 18 juin au 3 juillet
UN ÉVÉNEMENT CULTUREL MULTIDISCIPLINAIRE EN MILIEU RURAL
A l’initiative de la Communauté de Communes des Monts d’Orb, les
Imprévus au Jardin prennent place à Saint Gervais-sur-Mare dans le
territoire particulier des Monts d’Orb, au Nord de l’Hérault, dans le sud de
la France.
Les Monts d’Orb constituent une des enclaves de « campagne »
rescapée de l’exploitation territoriale. L’exode rurale et le déclin d’activité
minière leur ont permis de conserver une grande partie de leur patrimoine
paysager. Ils témoignent aujourd’hui de la subsistance d’espaces naturels
privilégiés face au développement urbain. C’est ce territoire qui est proposé
en 2007 aux artistes et au public comme matière première de « Nature à
Consommer sur Place ».
Depuis 2000, l’événement culturel des « Imprévus au jardin » permet
à des artistes contemporains de créer des oeuvres in situ et de les
exposer dans le parc du Domaine de la Pièce durant l’été.
Sur la base de cette manifestation et en utilisant le potentiel du site,
la Communauté de Communes des Monts d’Orb et ses partenaires (Drac,
Région, Département) souhaitent développer à plus long terme un véritable
lieu de rencontres, discussions, productions, expositions... Une réhabilitation
du Domaine de la Pièce est à l’étude sur un projet mixte tourisme-culture,
avec l’implantation, sur le volet économique, d’un hôtel-restaurant et
la création, sur le volet culture, d’ateliers permanents, d’espaces de
résidence et d’exposition..., qui pourraient constituer un unique et inédit
plateau culturel expérimental et dynamique en milieu rural.
Pour 2007, la manifestation des « Imprévus au Jardin » est donc
reformulée; c’est une première impulsion, l’amorce d’un changement, le
démarrage de ce projet.
Le thème de la « Nature à Consommer sur Place » propose d’explorer
les relations nature & consommation sous ses multiples formes. C’est la
première étape d’un cycle de réflexion, à mener sur plusieurs années, autour
de la « Nature Humaine Contemporaine », une exploration des rapports
Homme-Nature en constante évolution et depuis quelques décennies en
pleine mutation.
Les Imprévus 2007 sont conçus comme partie d’un « work in progress »
vers l’écriture d’une série de « cahiers ».
Par la constitution d’un panel de professionnels issus de différents
horizons, choisis pour leurs démarches hybridant les domaines (arts
plastiques, architecture, paysage, urbanisme, naturalisme...), leur objectif
est de croiser regards, interprétations, positions, lectures, outils... et de
générer un maximum d’échanges et d’interactions qui seront expérimentés
sur le site. Ainsi, cette année, 9 créateurs ont été invités à utiliser le
domaine de la Pièce comme terrain d’expérimentation à « cultiver soiCe catalogue d’exposition est édité par la Communauté de Communes, il même ».
> Mardi 19 juin 14h : rencontre et discussion avec les habitants et les artistes / meeting
with the inhabitants ans the artists
> Vendredi 22 juin 14h-17h : rencontre avec les scolaires / meeting with scholars
> Dimanche 24 juin 17h: rencontres/conférences / meetings and lectures
> Mercredi 27 juin 18h: rencontres/conférences / meetings and lectures
> Mardi 3 juillet 18H vernissage, 21h30 : Restitution des travaux et Soirée Festive
(scénographiée par le SAS, Laboratoires Scéniques), ouvert à tous / 18h : opening, 21H30 :
presentation of the works (scenography by SAS, Scenic Laboratories) and Party, open to all.
>3 juillet - 31 août : Exposition (16h-19h, tous les jours sauf lundis) / exhibition (16h-19h,
every day except monday)
est conçu et réalisé par Microclimax et tiré à 1300 exemplaires en août 2007.
Il est imprimé sur les presses de « Signes et Caractères » à Sète.
Ce processus s’articule en 3 temps principaux : réflexion, production
Les traductions (sauf Anthony Van den Bossche) ont été réalisées par le soin des et exposition.
organisateurs et des artistes. Nous avons fait de notre mieux, veuillez donc nous
Les travaux de recherche ont été menés en résidence du 18 Juin
excuser pour toute erreur ou confusion.
This exhibition catalogue is edited by the Communauté de Communes, designed
and realized by Microclimax,
printed at 1300 ex. in august 2007 by « Signes et Caractères », in Sète.
The translations (except Anthony Van den Bossche) were realized by the organizers
and the artists, we did our best, please excuse us for any mistake or confusion.
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au 03 Juillet. Ils ont abouti à la production d’oeuvres ou d’installations
plastiques en rapport avec le lieu et le thème et sont exposés dans le
parc durant tout l’été jusqu’au 31 Août.
La période de la résidence a été riche et intense, génératrice de
convivialité, favorisant les échanges interdisciplinaires, les rencontres avec
les habitants et les collégiens à l’échelle du village et de la Communauté
de Communes… les incitant à l’implication et la participation. A la façon
d’un « workshop », à partir de recherches in situ, et nourrie par un cycle
de conférences ( « Eden ADN » design génétique: Anthony Van den
Bossche; CHA : Coeuret-Hayet, architectes; Eric Watier, artiste; Elodie
Beaumont, géographe et cartographe; Bernard Khon & Jean-Claude
Pansier, architectes et urbanistes de la Manufacture des paysages;
Benjamin Jacquemet & Carolyn Wittendal de Microclimax, artistes et
architectes ) offrant d’élargir le champ de réflexion, elle a permis de
multiples moments de dialogue entre artistes, intervenants extérieurs,
habitants du territoire et acteurs locaux.
Dans ce cadre, cette résidence fait partie intégrante du projet et de
l’expérience du processus de création. Elle est aussi importante que les
créations elles-mêmes.
Autre moment clef de ce processus, le vernissage a été l’occasion,
outre la présentation des installations par les artistes, d’offrir aux
visiteurs une présentation du travail et de la démarche de chacun d’eux
dans une déambulation au travers d’un dispositif vidéo scénographié et
piloté par le collectif SAS (Laboratoires Scéniques). Le public a ainsi pu
situer, dans une démarche globale, les installations exposées et mieux en
saisir l’intention et l’essence.
******
LES « IMPREVUS AU JARDIN »
A cultural and multi disciplinary event in a rural environment.
The « Imprévus au Jardin » (Unforeseen in the Garden) are the
initiative of the « Communauté de Communes des Monts d’Orb » (Community
of Town of the Mount of Orb). They take place in a particular territory,
in Saint Gervais-sur-Mare situated in the North of the Hérault, South
France. The Mounts of Orb represent one of the rare encloses of country
remaining from territorial exploitation. The rural exodus and the decline
of the mining activity allowed them to preserve a great part of their
environmental heritage. Today, they testify of the subsistence of privileged
natural spaces facing the urban development. This territory is proposed
in 2007 to the artists and to the public as raw material of « Nature to
Consume On the Spot ».
Since 2000, the cultural event of the « Imprévus au Jardin » allows
contemporary artists to create works in situ and to expose them in the park
of the Domain de la Pièce during summer. Learning from this background,
using the potential of the site, the « Communauté de Communes des Monts
d’Orb » and its institutional partners (Drac, Region, Department) wish
to develop there, on longer term, a real place of meetings, discussions,
productions, expositions... A rehabilitation of the Domain is now under
consideration for a mixed project of tourism and culture. It consists, for
the economical part, of the settlement of a hotel and restaurant and,
for the cultural part, of the creation of permanent workshop spaces
with lodging facilities and exhibition areas.., this project could constitute
a unique and outstanding experimental and dynamic cultural plateau in a
rural environment.
The « Imprévus au Jardin » 2007 are conceived as part of a « work
in progress » towards the writing of a series of « notebooks ». By the
constitution of a panel of professionals coming from different horizons,
chosen for their hydrid approaches of the different domains (plastic arts,
architecture, landscape, urban planning, naturalism..). The objective is to
cross regards, interpretations, positions, readings, tools... and to generate
a maximum of exchanges and interactions which will be tested on the
site. Thus, 9 creators were invited to use the Domain of the Pièce as
experimentation land to « cultivate on own ».
This process focuses on 3 principal periods: reflection, production
and exhibition. The research works were led in residence from June 18 to
July 03. They resulted in the production of artistic installations relating
to the place and the theme. They are exposed in the park during all the
summer until August 31.
The period of the residence was rich and intense, generating conviviality,
favouring interdisciplinary exchanges, meetings with the inhabitants and the
scholars, at the scale of the village and surrounding towns… stimulating
everyone to implication and participation.
Like a « workshop », based on researches in situ, and nourished by
a cycle of lectures ( Anthony Van Den Bossche’s « Eden DNA » genetic
design manifesto; Linda Coeret and William Hayet, architects from Cha
office; Eric Watier, artist; Elodie Beaumont, geographer and cartographer,
Bernard Khon & Jean-Claude Pansier, architects and urban designers
from the « Manufacture des paysages » ( Factory of the Landscapes )
and Benjamin Jacquemet & Carolyn Wittendal, artists and architect from
Microclimax’s studio ), that offered to widen the reflection field, the
residence allowed multiples moments of dialogue between the artists, the
exterior participants, the territory’s inhabitants and the local actors.
This period is an integral part project and experience of the creation
process and is as important as the creations themselves.
Other key moment of this process was the opening. It was the
occasion for the artists to explain their installations to the public, and
as well to offer the visitors a wide presentation of their approach and
method and show them a selection of previous work. These new kinds of
lectures were scenographied through a walk punctuated by multiple video
screens, designed and piloted by the collective « Le SAS » ( Scenographic
Laboratories ). The public was thus able to situate the exhibited pieces in
the global creative process of each artist and to understand better the
intention and the essence.
LA NATURE A CONSOMMER SUR PLACE
ÉCHANTILLONS DE CONSOMMATION :
« des sachets de graines sélectionnées de trèfles à 4 feuilles vendus
en jardinerie - ce weekend : campagne. 200 km, 3h de route. - des vaches à
hublots, pour suivre les differents stades de leur digestion - des fraises
en hiver à l’épicerie du coin - des cochons et des rats phosphorescents
à partir d’un gène de méduse - du gel douche parfum forêt - une piste
de ski à Dubaï - la plage à Paris - des animaux porte-greffe de tissu
For 2007, the event of the « Imprévus au Jardin » is reformulated; humain - des tomates poussées sans terre ni soleil - votre hypermarché,
this is a first impulse, the starting point of a change, the beginning of this cette semaine, vous propose la grande promo sur le rayon bio! - ... »
project. The theme of « Nature to Consume on the Spot » proposes to
explore the relationship between Nature & Consumption under its multiples SAMPLES OF CONSUMPTION :
« Bags of selected seeds of 4-leaf clovers, sold in garden centre forms. This is the first step of a cycle of researches and reflections that
will be led on several years, under the main topic « Human Contemporary This weekend : countryside. 200 km, 3 hours driving. - Cows with portholes,
Nature ». It’s an exploration of the constantly evoluting relations between to follow differents steps of their digestion - Strawberries in winter at
the corner grocer’s shop - Phosphorescent pigs and rats from a gene of
Man and Nature and which is, since the paste decades, in full mutation.
3
jellyfish - Shower Bath, with a forest perfume - a ski station in Dubai
C’est une Nature controversée qui nous pousse au paradoxe. On veut
- a beach in Paris - animals stock for graft of human tissue - tomatoes la préserver mais on la donne à consommer...
grown without soil nor sun - your hypermarket, this week, proposes you
big sales on the organic food department! - ...»
LA NATURE DÉNATURÉE
Dans notre quête de la connaissance, nous apprenons à comprendre
et maîtriser la nature. Mais depuis peu, notre aptitude à la contrôler
Entre le « sauvage » et le « domestiqué », et parmi les nombreuses industriellement et à la manipuler ou la modifier génétiquement s’est
approches possibles de l’idée de Nature, la Nature Territoire, la Nature considérablement développée. Cet avènement de la Nature Dénaturée
Produit et la Nature Dénaturée, peuvent être considérées comme pivots préfigure probablement une évolution fondamentale de l’humanité et
de son évolution à l’aube du 3ème millénaire.
un bouleversement majeur de son rapport au naturel et à son propre
Elles sont manifestes d’une lutte interminable entre le spontané et le développement.
fabriqué, où la nature « reprend ses droits » dès que faiblit l’effort de
l’homme.
« La Nature à Consommer sur Place » naît donc de ce contexte
composite, entre développement, hyperconsommation et mutation.
THE NATURE TO CONSUME ON THE SPOT
Between the « wild » and the « domesticated », and among the
numerous possible approaches of the idea of Nature, the Nature-Territory,
the Nature-Product and the Nature-Denatured, can be considered as pivots
of its evolution at the dawn of the 3rd millennium. They are manifest
of the unending fight between the spontaneous and the manufactured,
where Nature « resumes its rights » as soon as the effort of the man
weakens.
THE NATURE-TERRITORY
The conquest of the nature is a fundamental base of Man’s evolution.
This phenomenon of appropriation of the territory produces a « human
nature ». An important part of the wide landscapes, notably in the
South of France is touched by urban sprawl and nibbling. The ecological,
environmental and social consequences begin today to be widely mediatized.
Nevertheless, in a few encloses of country still remaining safe from
territorial exploitation and urban contamination, one can observes the
subsistence of natural privileged spaces. What will these « Terrains
Vagues » become? Developed as gardens of the cities? Preserved by
LA NATURE TERRITOIRE
legacy protection? Important new speculation pools ? Spaces to invent
La conquête de la nature est une composante fondamentale de new programs? ...
l’évolution de l’homme et c’est ce phénomène d’appropriation du territoire
qui fabrique une « nature humaine ».
THE NATURE-PRODUCT
Une bonne partie des grands paysages, notamment dans le Sud de la
The nature is often proposed as attraction, leisure, travels, escape,
France est touchée par un urbanisme de l’étalement et du mitage dont discovered, youth bath. It is a potential of « cultural » development
les conséquences écologiques, environnementales et sociales commencent and even more of economical benefits. One desires it, one buys it and
aujourd’hui à être largement médiatisées. Cependant, dans des enclaves one consumes it. One may expose it as a way of live, as an ecological
de campagne encore épargnées par cette exploitation territoriale et alternative, as healthier... but it remains a product in a consumerist cycle
ce grignotage urbain, on observe la subsistance d’espaces naturels ... This is the Nature (normalized and labelled) of the « bio », of the
privilégiés.
« green », to consume on the spot, to take away or to order by mail. It
Quel devenir pour ces terrains vagues à conquérir? Développement is a controversial Nature that pushes us to the paradox. We wants to
comme jardins des villes? Conservation par protection patrimoniale? preserve it but we give it to consumption...
Nouveaux bassins de spéculation foncière? Espaces pour de nouvelles
programmations, à inventer?...
THE NATURE-DENATURED
In our quest of knowledge, we learn to understand and mastery
LA NATURE PRODUIT
Nature. But since a short time, our aptitude to control it industrially and
La nature souvent proposée comme attraction, loisir, voyage, évasion, to manipulate it or to modify its genes has considerably developed. This
découverte, bain de jouvence… est un potentiel de développement advent of the Denatured Nature prefigures probably a deep evolution of
« culturel » mais surtout économique.
humanity and a major upheaval of its relation to the « natural » and to
On la désire, on l’achète et on la consomme. On l’expose aussi comme its own development.
mode de vie, art de vivre, même, comme alternative écologique, plus saine...
mais elle demeure un produit dans un cycle consumériste...
The « Nature to Consume on the Spot » is born of this composite
C’est la Nature (normalisée et labelisée) du « bio », du « vert », à context, between development, hyper consumption and mutation.
consommer sur place, à emporter ou en vente par correspondance.
4
I - LES ARTISTES
ANDREA CARETTO &
RAFFAELLA SPAGNA
(Artiste et naturaliste & artiste et
architecte paysagiste, Italie)
Andrea & Raffaella travaillent
sur les relations profondes qui lient
l’être humain à son environnement
naturel. Mêlant art et sciences,
leurs projets se développent sur de
longues périodes et donnent lieu à
des expositions où se mêlent leur
passion pour la récolte d’éléments
naturels et leur intérêt pour l’analyse et la classification et qui ont la
particularité de présenter dans un
même temps l’étude, la prospection,
la démonstration et l’expérimentation de nos rapports à la nature.
(Artist + naturalist & artist +
architect, Italy) Andrea and Raffaella work on the deep relations
that bind the human being to his
natural environment. Involving art
and sciences, their projects are developed over long periods and give
place to exhibitions where get involved their passion for harvesting
natural elements and their interest
for the analysis and the classification, and which have the peculiarity
to present at the same time the
study, the prospecting, the demonstration, and the experimentation of
our relationships with nature.
JEAN DENANT
(Artiste, France)
« Mes chantiers sont des interprétations poétiques d’expériences
d’espaces mentaux et physiques. Ils
s’organisent autour de la notion de
«construction-déconstruction ». Ce
sont principalement des interventions éphémères et polyformes qui
tiennent compte du lieu d’installation
et de son environnement. Ces espaces deviennent porteurs de sens, la
toile de fond de mes recherches, de
mes expérimentations, de mes réflexions. »
(Artist, France) « My construction
sites are poetic interpretations
of
mental and physical spaces
experiences. They are organized
around the notion of «constructiondemolition». They are mainly
temporary and polyform interventions
which take into account the place
of installation and its environment.
These spaces become meaningful,
the backcloth of my researches, my
experimentations, my reflections. »
ESTELLE DE PAEPE
(Architecte, France)
« Je dessine des maisons, des
bâtiments,
des
aménagements,
des meubles pour des gens : de
l’esquisse jusqu’au suivi de chantier,
des espaces habitables, agréables,
pratiques, respectueux de leur
environnement et de la demande. La
discipline « architecture » permet
d’élargir ma vision des modes de
vie humains. Mes recherches, sous
forme d’interventions éphémères,
scénographies, installations ou de
« parasites doux et sensoriels »,
ont pour objectif de créer des liens
sociaux et de s’inscrire dans la
mémoire collective.»
(Architect, France) « I draw
houses, buildings, interiors, furniture
for people: from sketch up to followup of construction site, livable,
pleasant, practical, spaces respectful
of their environment and the demand.
The discipline «architecture» allows
to widen my vision of the human
ways of life. My researches, in the
form of short-lived interventions,
scenographies, installations or of
«sweet and sensory parasites» have
for objective to create social links
and to write them in the collective
memory.»
ESTEFANIA PEÑAFIEL
(Artiste, Equateur)
Estefania travaille sur différents
médiums et techniques. Elle privilégie
le travail in situ, en s’inspirant de
l’histoire et la mémoire des lieux
qu’elle visite. Parmi ses travaux,
plusieurs sont élaborés en utilisant
très peu d’éléments, économie qui vise
à mettre en valeur les signifiants
que ses matériaux dégagent ou
véhiculent. Les principaux vecteurs
qui traversent son travail sont
fondés sur un questionnement sur les
représentations et les apparences
du réel. Ses œuvres interpellent le
regard des spectateurs en faisant
basculer les points de vue, en
introduisant des tensions entre le
visible et l’invisible, le latent et le
manifeste, ce qui nous est donné à
voir, ce qui se cache et ce qui se
révèle.
(Artist,Ecuador) Estefania works
on different mediums and techniques.
She privileges work in situ, while
taking as starting point the history
and the memory of the places
which she visits. Among her works,
several are elaborated using very
few elements, economy which aims
to emphasize the meanings that
her materials release or convey.
The main vectors that cross her
work are based on questioning the
representations and the appearances
of reality. She interpellate the
spectators by inverting the points of
view, by setting tensions between the
visible and the invisible, the latent
and the manifest, what is given to
see, what hides and what shows up.
de construire, c’est aussi celui de
s’affirmer. C’est une extension de
soi, une rencontre avec l’autre et le
regard de l’autre.
(Landscape architect, France)
Christian Qui works in Marseille
and its region, on the territories
of social housing that he considers
as the last remains of an utopia
of living together. Territory of
sharing, territory of conflict too,
where the collective and individual
appropriations take place in the
subtle game of human relations. The
BERTRAND PLANES
act of building is also the one of
(Artiste multimédia)
self affirmation. It’s an extension of
« Nous naviguons dans un navire the self, a gathering with the other
sans amarre, nos outils d’analyse et and the regard of the other.
d’interprétation ne laissent entrevoir
qu’en surface la nature de notre
VERONIKA VALK &
univers. Il y a des choses entre les
TÕNIS ARJUS
choses, et je m’emploie à chercher (Architectes, urbanistes, designers,
des points d’accès, et à esquisser
Estonie)
les chemins qui y mènent. Le
« Concentrés sur des séries
détournement d’objet ou de fonction de « guides pratiques », c’est-àest une manière de me détacher d’un dire des kits d’outils de conception
système dont on oublie la nature, de guérilla « grassroot », pour
d’éviter de devenir le produit de nos donner un peu de sens au chaos
propres outils. C’est aussi le moyen environnant, nous recherchons des
de rayonner horizontalement plutôt armes intellectuelles pour mieux
que verticalement, comme c’est le comprendre la vie sur le vaisseau
cas dans notre quête d’efficacité et Terre. Nous développons des
de rendement. »
tactiques pour améliorer la démocratie
(Multimedia artist) « We navigate in et arrêter l’autodestruction humaine
a ship without mooring, our tools of environnementale. Des kits d’outils
analysis and interpretation let only pour catapulter des « graines
catch a glimpse, on surface, of the d’idées éco-amicales » , à la pêche
nature of our universe. There are aux réponses d’habitants locaux, qui
things between things, and I am used catalysent nos esprits et expansent
to look for points of access, and notre imagination. »
to sketch up the roads that lead
(Architects, urbanists, designers,
there. The diversion of object or Estonia) « Focused on SELF HELP
function is a way of detaching me GUIDE series i.e. grassroots guerilla
from a system of which we forget design tool kits to make some
the nature, to avoid becoming the sense out of surrounding chaos, we
product of our own tools. It is also investigate intellectual weaponry to
the means to shine horizontally better understand life on spaceship
rather than vertically, as it is the Earth. Developing tactics to upgrade
case in our quest of efficiency and democracy and stop environmental
return.»
human self-destruction. Tool kits to
catapult ecofriendly « seed ideas »,
CHRISTIAN QUI
fishing for answers from local
(Architecte paysagiste, France)
dwellers, catalysing our minds and
Christian Qui travaille sur expanding our imagination. »
Marseille et sa région notamment
sur les territoires des logements
sociaux qu’il considère comme les
derniers vestiges d’une utopie
du vivre ensemble. Territoire de
partage, territoire de conflit aussi
où les appropriations collectives
et individuelles se font dans le jeu
subtil des relations humaines. L’acte
5
HYPERPOUAILLER
ANDREA CARETTO & RAFFAELLA SPAGNA
l’intermédiaire de scènes et situations ironiques
et paradoxales, le travail permet de découvrir
des scènes court-circuitantes à propos des
Le travail se développe à l’intérieur de thèmes tels que le cycle de transformation de
l’ancien poulailler et clapier situé derrière le la matière, la domestication animale, le réseau
bâtiment du Domaine de la Pièce. Quelques petites alimentaire.
cellules qui accueillaient autrefois les poules et
les lapins, ont été aménagées pour créer une
sorte de parcours Hypertextuel dans lequel les HYPER CHICKENCOOP
différents éléments qui composent l’installation
The work takes place inside the former
sont liés les uns aux les autres au moyen d’un
réseau complexe de relations non linéaires. Par chicken coop and rabbit hutch situated behind
the main building of the Domaine de la Pièce.
Some small cells that welcomed formerly the
hens and the rabbits, were laid out to create a
sort of Hypertext journey in which the different
elements that compose the installation are linked
the ones to the others by a complex network
of non-linear relations. By the intermediate
of scenes and ironic and paradoxical situations,
the work allows to discover short-circuit scenes
about themes such as the transformation cycle
of the matter, animal domestication, alimentary
network.
1. LA VIE EST COMME UNE ÉCHELLE DE POULE : COURTE ET PLEINE DE MERDE
Enduit, peinture blanche, échelle en bois pour poule, reproduction d’un cadre de J. Pollock, bâton
pour poule, élément en acier
1. LIFE IS AS THE LADDER OF THE HEN: SHORT AND FULL OF SHIT
Coating, white paint, ladder for hen, reproduction of a J. Pollock’s painting, stick for hen, element
in steel
6
2. C’EST MIEUX D’ÊTRE UN RICHE MARCHANT QU’UN PAUVRE VOLAILLER
Plantes ca
2. IT IS BETTER TO BE A RICH RESELLER THAN A POOR POULTRYMAN
Carnivorous Plants of the gen. Nepenthes, Dionaea and Drosera, local flora, trunf of a chestnut tree, neon, irrigation system
7
3. POULE NOIRE POND OEUF BLANC
Carbone (anthracite de « Plaisance »),
lumière
3. BLACK HEN LAYS WHITE EGG
Carbon
(anthracite
« Plaisance » ), light
coal
from
4. TOUT CE QUI BRILLE EST OR
Crottes de lapin, vernis or, lumière
4. EVERYTHING THAT SHINES IS GOLD
Rabbit poop, varnish now, light
8
1 RESIDENT > 1 HYDRANGEA
différente et nouvelle à chaque fois, augmentant
PROPOSITION POUR UNE COLLECTION BOTANIQUE ainsi la richesse de cette collection botanique;
• Les nouveaux-nés et les résidents de la CommuD’HORTENSIAS
ne de St Gervais-sur-Mare, pourront accomplir le
Bêche, nouveau résident, hydrangea
Geste Traditionnel de la plantation de l’Hortensia.
• Ayant constaté l’importance que l’Hortensia (Hy- Ce processus amènera, avec les ans, à la constitudrangea hortensis) a eu dans le passé récent de tion d’une grande collection d’Hortensias (potence village, et la fascination que cette plante con- tiellement la plus grande du Monde...) si la commune
tinue aujourd’hui de susciter pour ses habitants, réussit à attirer sur son territoire des nouveaux
nous proposons la création d’une grande collec- habitants ou idéalement des anciens habitants qui
tion botanique d’hortensias à l’intérieur du jardin ont émigrée ailleurs dans les années passées.
du Domaine de la Pièce, qui sera réalisée suivant
TECHNIQUE :
une série précise de modalités tendant à ressou- REALISATION
• Définition de l’aire d’implantation de la collection d’hortensia
àl’intérieur
du
jardin du Domaine de la Pièce, en respectant
der la relation des villageois avec leur territoire.
le dessin de l’ancienne plantation d’hortensias;
• Mr le Maire, un simple citoyen ou un grou- aussi
• Restauration et modernisation du système d’irrigation;
• Désignation de la personne de la commune qui gérera
pe de citoyens présentent officiellement
aspects techniques et le suivi du projet (contacts avec
la proposition de projet au conseil munici- les
les pépinières, acquisition des plantes -aussi via internet-,
organisation
des actions de plantations par les nouveaux
pal de St Gervais-sur-Mare et au Conseil de
la Communauté de Communes des Monts d’Orb; résidents...);
• Constitution d’un groupe de personnes en charge de
• Mr le Maire, le Conseil Municipal de St Ger- l’entretien de la collection d’hortensias (coupe, fertilisation,
etc.);
vais-sur-Mare et le Conseil de la Communauté de désherbage,
• Éventuelle institution d’un événement annuel (Festival de
l’Hortensia)
durant lequel St Gervais-sur-Mare accueillera
Communes des Monts d’Orb approuvent la propoexposition florale des pépinières spécialisées dans la
sition de constitution de la collection d’Hortensia une
culture des Hortensias et/ou institution d’un concours de
à l’intérieur du Jardin du Domaine de la Pièce; projets de jardins ou d’installations éphémères qui auront pour
• A partir de ce moment, chaque nouvel habitant protagoniste l’Hortensia.
de St Gervais-sur-Mare sera invité à planter,
avec ses propres mains et à l’aide de la “Bêche 1 RESIDENT > 1 HYDRANGEA
Officielle” conservée en Mairie, un plant de gen. PROPOSITION FOR A BOTANICAL COLLECTION OF
Hydrangea à l’intérieur du Domaine de la Pièce. HYDRANGEAS
L’évènement constitue une sorte de performance Spade, new resident, hydrangea
par laquelle le nouvel habitant du village prend
Having noticed the importance that the Hypart à la communauté en faisant un geste symbolique qui le lie au territoire local et à son histoire. drangea had in the recent past of this village,
Pour chaque nouvel habitant, la Communauté s’en- and the fascination that this plant continues
gage à fournir un plant d’Hydrangea de variété today to arouse for its inhabitants, we propose the creation of a big botanical collection of
hydrangeas in the garden of the « Domaine de
la Pièce » , which will be realized according to
a precise series of steps tending to tie up the
relation of the villagers with their territory.
For every new inhabitant, the Community makes
the commitment to supply a plant of Hydrangea
of a different and new variety every time, so
may the wealth of this botanical collection increase;
The new-born, the residents of St Gervais,
can carry out the Traditional Gesture of the
plantation of the Hydrangea.
This process will bring, with the years, the
constitution of a big Hydrangeas collection (potentially the biggest in the World) if the municipality manages to attract new inhabitants to
its territory or ideally former inhabitants who
emigrated somewhere else in the past years;
TECHNICS :
Definition of the area for setting-up the collection of hydrangea in the garden of the Domain, also by respecting the drawing of the former plantation of hydrangeas;
Restoration and modernization of the irrigation system;
Name someone of the municipality who will manage the
technical aspects and the follow-up of the project (contacts
with suppliers, acquisition of plants - via internet as well,
organization of the plantation actions by the new residents...)
Constitution of a group of persons in charge of the maintenance of the collection (cutting, fertilization, cleaning, etc.);
Possible institution of an annual event ( “Hydrangea Festival”) by which St Gervais will welcome a floral exhibition
for nurseries specialized in the culture of Hydrangeas and\or
institution of a garden projects competition or temporary
installations which will have the Hydrangea as protagonist.
LISTE NON-EXHAUTIVE DE DIFFERENTES VARIETES D’HYDRANGEAS
EXAMPLES OF VARIETIES OF HYDRANGEA
Hydrangea anomala, Hydrangea anomala ‘Cordifolia’, Hydrangea anomala petiolaris, Hydrangea arborescens, Hydrangea
arborescens ‘Annabelle’, Hydrangea arborescens ‘Bounty’,
Hydrangea arborescens ‘Dardom’, Hydrangea arborescens
‘Grandiflora’, Hydrangea arborescens, ‘Hayes Stardust’HO,
Hydrangea arborescens ‘Hill of Snow’ , Hydrangea arborescens ‘Pink Pincushion’ - Hydrangea arborescens ‘Visitation’
- Hydrangea aspera ‘Kawakami’ - Hydrangea aspera ‘Macrophylla’ - Hydrangea aspera ‘Rocklon’ - Hydrangea aspera...
The Mayor, a simple citizen or a group of citizens present officially the project to St Gervais’
City Council and to the Council of the Community
of Towns of the « Monts d’Orb »;
The Mayor, St Gervais’ City Council and the
Council of the Community of Towns approve the
proposal for the constitution of the collection of
Hydrangea in the Garden of the « Domaine de la
Pièce »;
From this moment, every new inhabitant of
St Gervais will be invited to plant, with his own
hands and by means of the « Official Spade »
kept in City hall, a plant from the type Hydrangea in the « Domaine de la Pièce ». The event
constitutes a sort of performance by which the
new inhabitants of the village take part in the
community by making a symbolic gesture which
binds them to the local territory and its history.
9
NATURE DÉCOR
GAZONS ET PALMIERS
ROND POINTS ET BORDURES
JOLIMENT PLANTÉS
PROMENADE DE BORD DE MER
FAMILIALE ET PROTÉGÉE
PLAGE REDESSINÉE
À LA PELLE MÉCANIQUE
EN FACE, LA MER, LE CIEL, L’HORIZON
ET DERRIÈRE
UN ENCHEVÊTREMENT DE MAISONS INDIVIDUELLES.
«ON DIRAIT LE SUD»
NATURE SETTING
LAWNS AND PALM TREES
ROUNDABOUT AND BORDERS
NICELY PLANTED
SEASIDE WALKWAY
FAMILIAL AND PROTECTED
BEACH REDRAWN
WITH AN EXCAVATOR
OPPOSITE, THE SEA, THE SKY, THE HORIZON
AND BEHIND
A MESS OF SINGLE-FAMILY DWELLINGS.
« SOUNDS LIKE THE SOUTH»
10
JEAN DENANT
INTERVENTION RURALE I :
Arbre, rubaplast (1,4km)
RURAL INTERVENTION I :
Tree, rubaplast (1,4km)
INTERVENTION RURALE II :
from the house in the park of the “Domain de
la Pièce”, somehow disturbing the sounds of the
surrounding nature.
WORLD MAP
Mur et coups de marteau
Cabane, mousse polystyrène extrudé bleu Wall and hammer
(15m²)
RURAL INTERVENTION II
Tool house, blue extruded polystyrene
board (15m²)
INTERVENTION RURALE III :
4 enceintes, bande son, chantier, oeuvre
sonore, non représentée.
L’enregistrement d’un chantier de construction
est diffusé depuis la maison dans le parc du
domaine de la pièce et vient troubler les bruits
de la nature environnante.
RURAL INTERVENTION III :
4 speakers, recording device, construction site,
sonor piece, not represented.
A sample from a construction site is diffused
11
12
13
CADASTRE 1:1
Peinture de marquage, carton, papier imprimé et
emballage sous vide ( merci à la boucherie de
St-Gervais )
Les découpes en propriétés et en cultures
sont un outil d’appropriation du territoire par
l’homme.
Matrices cadastrales, elles créent une
fragmentation des terres, une trame plus ou
moins dense ou aérée qui forme le parcellaire
numéroté. Les mailles de la toile s’étendent et se
détendent s’ajustant aux échelles rencontrées,
aux limites naturelles ou abstraites.
Issu de la loi du 15 septembre 1807, le cadastre
Napoléonien, à la base de notre cadastre actuel
parcellaire, prend en compte les mensurations de
chaque parcelle des propriétaires.
Aujourd’hui, les cartes IGN (Institut
Géographique National) recensent de nombreuses
informations géographiques en France.
A partir du dernier trimestre 2007, La
direction générale des impôts mettra en ligne un
service de consultation des plans cadastraux.
Le journal Le Monde a publié dans son
14
ESTELLE DE PAEPE
édition du 07 septembre 2006 un article sur
l’art « cadastral » des Aborigènes. Les premiers
habitants de l’Australie, peignent depuis toujours
sur des écorces. Ils racontent et décrivent ainsi
leurs terres. Cet art vaut aussi titre de propriété
et moyen de pression devant les tribunaux.
Couture sur le terrain, le cadastre 1:1 donne
une lecture topographique singulière du Domaine
de la Pièce. Bien s’y promener pour atteindre
ses limites; trouver les chemins pédestres liés
aux autres collines et villages... entendre et
atteindre la Source...
LAND REGISTER 1:1
Marking paint, paper board, printed paper and
vacuum wraps (thanks to the butcher of St
Gervais)
Cuttings in properties and cultivations are a
tool of territory’s appropriation by human being.
Cadastres, they create a fragmentation of the
grounds, a more or less dense or ventilated
screen which forms the cadastral survey. The
meshes of the web extend and slacken adjusting
itself to the different encountered scales, on
natural or abstract limits.
Resulting from the law of September 15th 1807,
Napoleon’s land register, base of our actual
current land register, takes into account the
measurement of each plot of the owners.
Today, IGN (National Geographical Institute)
collect many geographical datas in France.
From the last quarters 2007, the head
office of the taxes will put on line a service of
consultation of the cadrastal maps.
The newspaper « Le Monde » published in its
edition of September 7th 2006 an article on
the « cadastral » art of the Aboriginals. This
population, the first inhabitants of Australia,
paint since always on barks. Thus, they relate
and describe their grounds. This art is worth
also document of property title and means of
pressure in front of the courts.
Like a seam on the ground, the land register
1:1 gives a singular topographic reading to the
« Domaine de la Pièce ». Enjoy a nice walk and
reach the limits of this land; find the pedestrian
ways related to the other hills and villages… to
hear and reach the water Source…
COUTURE CADASTRALE
CADASTRE SEAM
Corde nylon, bûches, peinture de Nylon thread, logs, marking paint
marquage
The white areas of the cadastre’s
Les zones blanches du relevé data-processing
statement
of
informatique cadastral de St St Gervais-sur-Mare represent
Gervais-sur-Mare représentent les connections: pedestrian roadway
connexions : voiries, cheminements systems, routes, water ways.
pédestres, cours d’eau.
While zooming on details of several
En zoomant sur les détails des plots, while comparing 2 graphic
parcelles 306 et 467, en comparant charts, a white area crosses the hill
2 représentations graphiques, une and the garden as the crow flies.
zone blanche traverse la colline et
Transversely, the white trace
le jardin à vol d’oiseau.
belongs to the cadastre’s structure.
Transversalement, la trace On the ground, it traverses the
blanche appartient à la structure zion and absorbs the landscape
cadastrale. Sur le terrain, elle transformations.
parcourt le zion et absorbe ses Up hill and down dale, it forms
transformations paysagères. Par a direct, vertical and abstract
monts et par vaux, elle forme un layout from the water source of
tracé direct, vertical et abstrait de the «Domaine de la Pièce» to the
la source d’eau du Domaine de la bottom of the village.
Pièce au bas du village.
Unrecognizable on the ground,
Méconnaissable sur le terrain, la the trace of the cadastre is
trace cadastrale est actuellement currently inaccessible linearly: the
inaccessible linéairement : la vegetation invested the stone walls
végétation a investi les vestiges vestiges, separations of cultivated
de murs en pierre de séparation plots in the past. Nature planted
de parcelles anciennement cultivées by humans grew and the ecosystem
dans les hauteurs. La nature developed naturally.
plantée a poussée et l’écosystème The accesses are done in « zigs’est développé naturellement.
zag » according to the slopes,
Les accès se font en zigzag keeping the zones from becoming
suivant les pentes, évitant les more wild.
zones devenues plus sauvages.
A cadastral diversion towards
Un détournement cadastral the Source forms a loop in pointvers la Source forme une boucle en stripped on the ground.
pointillés sur le sol.
15
16
COUTURE AU SALON
Corde nylon, fil de pêche, moquette,
divers accessoires
Marquer son territoire et s’emparer
d’un emplacement. Anciennement utilisés
pour la pisciculture et les réserves
d’eau, des bassins rectangulaires
ponctuent le site. Des cuves en béton
à ciel ouvert, dont une partie sont vide
et un bassin d’ornement ont aussi été
implantés à l’époque de Mr Ludovic et
de ses hortensias. De nombreux robinets
sont accessibles par l’intermédiaire de
trappes au sol.
Comme une forme extrudée du sol,
le bassin devient un espace domestiqué,
aménagé. Pour qu’il vive, la végétation
grimpante du jardin vient couvrir sa
structure filaire. Le pavillon parasite
vivant prendra sa couverture verte.
Consommez le paysage en vous
installant dans ce salon de jardin. A
l’intérieur du bassin, la perception du
village, du paysage crée un visuel en
contre plongée. Ses coutures du sol
vers le ciel consommeront les pousses
vertes grimpantes de l’été 2007.
SEAM IN THE LIVING ROOM
Nylon thread, Monofilament Fluorocarbone, carpet, various accessories.
To mark its territory and to seize a
site. In the past used for piciculture
and water reserves, rectangular ponds
punctuate the site. Opened concrete
tanks (many of them remainig empty)
and an ornamental pool were also built
at the time of Mr. Ludovic and his
hydrangeas’s. Many taps are accessible
via trap doors on the ground.
Like the extruded shape of
the ground, the basin becomes a
domesticated, designed space,
So that it lives, the climbing
vegetation of the garden will cover
its thread structure (monofilament
fluorocarbone). The living parasite
house will take its green side.
Consume the landscape by sitting
in this garden set. Inside the pond,
the perception of the village, of the
landscape creates a singular visual. Its
seams from the ground towards the sky
will consume the climbing green growths
of the summer 2007
17
« LA FIN DE LA MINE »
D’après René Gayraud
Texte dessiné au charbon et au miel de
châtaignier
René Gayraud, l’ancien boucher de St.
Gervais-sur-Mare, écrit des vers et des poèmes
depuis des années.
Ses textes sont travaillés par ses connaissances
de l’histoire et de la culture, ainsi que par
les souvenirs qu’il garde de son village, de la
guerre, des gens qui y ont habité ou habitent
toujours. Au cours de sa vie, il a participé à
la transformation des matières premières de la
localité en biens et marchandises qui ont assuré
la prospérité du village et des propriétaires des
champs et des mines. Ses écrits sont habités
par cette expérience.
M. Gayraud n’avait jamais visité le Domaine de
la Pièce. Avec mon travail, j’ai voulu invoquer ses
mémoires en inscrivant sur un mur d’une chambre
de la vieille maison abandonnée un extrait d’un
de ses écrits, intitulé La fin de la mine, en
reproduisant exactement sa calligraphie.
J’ai fabriqué dans ce dessein une « encre »
spéciale en mélangeant du charbon avec du miel
– deux produits emblématiques de la production
locale qui véhiculent, eux-aussi, la mémoire du
lieu et ses habitants.
« THE END OF THE MINE »
From René Gayraud
Text drawn with coal and chestnut honey
René Gayraud, the former butcher of StGervais-sur-Mare, has been writting verses
and poems for years. His texts are labored by
his culture and knowledge of history, as well
as by his own memories of the village, of war,
of the people who lived or still live there.
18
ESTEFANIA PEÑAFIEL
During his life, he participated in the transformation of the village’s raw materials into
products and commodities which assured the
prosperity both of the owners of fields
and mines and that of the village itself. His
writings are inhabited by this experience.
Mr Gayraud had never visited the « Domain de
la Pièce». With my work, I wanted to call upon
his memories by inscribing an extract of one of
his papers, entitled « la Fin de la Mine » (The
end of the Mine) on a wall of a room in the
abandoned service house, while reproducing his
original calligraphy as exactly as possible. I
prepared in this intention a special « ink » by
mixturing coal with honey - two emblematic products of the local production which also convey
the history of the place and its inhabitants.
mirages(s) 3. LES COAMELS
Fingerprints on glass
My second installation extends this will to
propose an analogy between the theme consumption / transformation of the nature and the history of the people who worked with it. I visited the village, I met people, I listened to their
stories, I held on their memories. I retained for
my project a list of approximately 80 nicknames
given to as many « coamels » (the inhabitants
of St-Gervais, in Occitan language), both living
or passed away. These nicknames speak about
a relationship with the collective defined by an
identification with the site, understood both in
terms of cultural construction and in relation
with the surrounding nature. I drew up a list
and manufactured a stencil key set for each
nickname. I then asked the villagers who helped
mirages(s) 3. LES COAMELS
me to imprint the nicknames on the panes of the
Empreintes sur vitre
Mansion’s Glasshouses by stamping their fingerMa deuxième installation reprend cette volonté prints through the stencil.
de proposer une analogie entre la thématique
SURNOMS / LIST OF THE NICKNAMES :
consommation / transformation de la nature LISTElaDES
tuque, les pavounes, le militaire, l’andive, le
et l’histoire des hommes qui l’ont travaillée. hussard, a cabriade, le suisse, le lapon, le luteou, le
J’ai parcouru le village, j’ai rencontré des gens, j’ai pesi, le senil, le finot, le cadetoud, le jepoux, le merle,
entendu leurs histoires, leurs souvenirs. Parmi le chatouille, la cadetune, le fin, le chocolat, la fine,
ceux-ci, j’ai choisi de retenir pour mon projet une lo cat, la cato, le poulot, le quecou, le pastissou,
liste de surnoms de résidents actuels ou passés, le capitain, le ministre, le clabelou, flapi, baraque, le
environ 80, correspondant à autant de « coamels » caporal, le raichofene, lou callouss, combesu, le patete,
(les habitants de St Gervais, en occitan). le zappeur, le sigarrou, le cigarre, marie sans poil, pato
sombril, cocholet, geppou, le rip, musquette,
Ces surnoms parlent d’un rapport avec le garelo,
joffre, trounquet, filletu, gambette, coucoune, gros
collectif qui passe par une identification avec le loup, le chasto, le petit loup, le musqué, la resaire,
lieu, autant en termes de construction culturelle le coq, le rousse, la rousseau, le maigre, le garde,
que par rapport à la nature environnante. Une pattecourt, lo taillant, le foque, la bombe, la cagoule,
fois la liste établie, j’ai fabriqué des pochoirs la boule, le petrac, le coucout, la guitar, la gazelle,
avec chaque surnom, et j’ai demandé aux gens la fajot, le pied plat, le lapin, fil de fer, radioquai,
qui me les avaient offerts de les inscrire sur les bigaronne ...
vitres de la maison en y laissant leurs empreintes
digitales à travers les pochoirs.
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BERTRAND PLANES
LA NATURE CONSOMMÉE EST CELLE QUE L’HOMME MANIPULE. LE PLUS GRAND MANIPULATEUR EST CELUI QUI SAIT LAISSER CROIRE QU’IL EST MANIPULÉ. PEUT
ÊTRE QUE NOUS NE FAISONS RIEN D’AUTRE QUE CE QUE LA NATURE VEUT BIEN NOUS LAISSER FAIRE.
THE CONSUMMATED NATURE IS THE ONE THAT THE MAN MANIPULATES. THE BIGGEST MANIPULATOR IS THE ONE WHO KNOWS HOW TO LET BELIEVE THAT
HE IS MANIPULATED. PERHAPS WE MAKE NOTHING ELSE THAN WHAT THE NATURE AGREES TO LET US MAKE.
VEGETAL AD
Mimosa Pudica Sensitive, tube aluminium, et flyer - Installation dans différents lieux du village
Mimosa Pudica Sensitiva, aluminium tube, and flyer - Installation in different places of the village
22
ROOT
Lentilles d’eau, tube
d’arrosage, treillis de jardin,
et pompe à air.
Water lentils, irrigation
system with tube, garden
fence and air pump
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ARBUS ANTIPODIS
Arbre et tracto-pelle
Tree and caterpillar
SANS TITRE
Balises solaires de jardin et
buzzers cadencés
Solar garden lamps and cadenced
buzzers
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CHRISTIAN QUI
chacun s’inventera, à seulement trois heures de
Homo urbanus will come for retreat , to
St Gervais sur Mare échappe à nos modèles route, pour ressortir lavé, ressourcé… dans sa offer its torned clothes, to pray the trees and
de représentation d’une nature exsangue, pillée voiture, sur l’autoroute qui le ramène à Marseille the sun in some pagan acts creating new rituals
et raréfiée. Ici la nature s‘émancipe du contrôle ou d’autres métropoles.
that each one would invent, at only three hours
humain, elle déborde, fait tomber les murets,
drive, we will come
envahie les vergers, regagne sur les anciennes NATURE TO CONSUME ON SITE
back cleansed, resourced… in our cars taking
St Gervais escapes from our models of us back on the highway to Marseille or others
cultures.
On la croirait porteuse d’un paysage representation of a nature which is looted and
patrimonial immuable, elle n’a que cinquante ans blundered, … Here Nature breaks free from
human control, spills out, pushes the stonewalls,
d’expansion… et gagne encore.
La nature ici, consomme les espaces, invades the orchards, conquers old cultivated
s’approprie les parcelles délaissées, envoie en lands.
We thought she was carrying an « heritéclaireurs les espèces pionnières et rudérales.
La nature à consommer sur place c’est avant aged » landscape but she’s only fifty years old
tout une expérience, celle de s’échapper de of expansion… and still grows.
Nature consumes spaces, gains over derelict
l’urbain, du quotidien pour venir consommer un
land, sending up front pioneer plants.
autre temps, un autre espace.
Nature to consume is foremost an experience,
Ce pays délaissé par la vie, les activités
humaines, les projets ; à côté des flux ; enclavé, the experience to escape from our urbanities,
grignoté, débordé par les châtaigniers se our every day life, to consume other time, other
retrouve isolé, telle les îles oubliées d’Utopia et space.
This land left by life, human activities and
de Zanzibare.
Nous consommons ces nouveaux territoires projects on the edge of the stream and flow,
qui échappent à la vitesse du monde comme des surrounded and overtaken by spontaneous
pèlerins à la recherche des reliques d’une image chestnut trees has became isolated as a
d’un passé perdu, d’une illusion d’une nature forgotten island like Utopia or Zanzibare..
We consume those new territories away from
première, innocente et intacte, mais qu’importe.
Nous cherchons dans ses plis un contact virginal the speed of world as new pilgrims seeking relics
où l’homo urbanus retrouverait ses sens, son of images of a lost past, an illusion of a primary,
innocent and intact nature, but who cares, we
corps.
Homo urbanus viendra s’y recueillir, offrir are looking in its folds for a virginal contact
ses oripeaux, prier les arbres et le soleil dans where homo urbanus would retrieve its senses
des actes païens et de nouveaux rituels que and its body.
LA NATURE À CONSOMMER SUR PLACE
LOOKING FOR LUDOVIC
Film. Installation dans le village à la Maison Cévenole
Film, installation in the village at the « Maison Cévenole »
Une déambulation dans la maison en ruine du domaine de la
Pièce, chargée des traces du passé et rentrée dans une lente
dégradation.
Les motifs des papiers peints rencontrent les tâches des
moisissures, les volets cassés laissent pénétrer des rayons de
lumière. Une vie existait que l’on reconstitue par fragments dans la
pénombre, emporté par notre imaginaire.
Ludovic est à la fois le nom du petit garçon de M. Hortala,
ancien propriétaire du domaine et le nom de son entreprise de
culture d’hortensias.
A wandering through the abandoned house of the « Domaine de la
Pièce », loaded with traces of the past and slowly degradating.
The patterns of the wallpapers meet mould stains, the broken
shutters let penetrate light rays. A life existed that one restores
by fragments in the shadow, driven by our imaginary. Ludovic is
both the name of the small boy of Mr. Hortala, former owner of the
domain and the name of his company of cultivated hydrangeas.
26
LES CERCLIERS
Cercles de châtaignier, ficelle, pierre et fronde
Hommage aux cercliers qui ont défriché et modifié le paysage par la culture en taillis des châtaigniers.
Les cercles ont été lancés dans les airs pour atteindre les branches les plus hautes, à l’aide de frondes et de
pierres attachées à des ficelles. Ils constituent un espace défini, aléatoire et limité par notre propre pesanteur.
THE HOOP BENDERS
Barrel hoops in chestnut tree, rope, stone and sling.
Homage to the hoop benders that cleared and modified the landscape by cultivating chestnut trees in
copses.
The circles were thrown in the airs, to reach the higher branches, using slings and rocks attached with strings.
They constitute a defined random space, limited by our own gravity.
27
SPECIAL RESPECT
Lorsque la lumière traverse les
sous-bois, lorsque la hauteur des
cimes rencontre le ciel, lorsque la
verticalité des troncs se dresse
en flèche et qu’ils deviennent des
piliers, une étrange sensation
vous envahit. La nature rencontre
l’architecture du sacré.
Dans ce pays vieillissant, au
supermarché de Bédarieux on peut
acheter des plaques funéraires,
des couronnes mortuaires, pour
honorer ses morts.
Dans cet espace que j’ai décidé
de sacraliser en implantant des
plaques émaillées, trouvées dans
les rayons d’un magasin discount,
sur les troncs, j’ai préféré
honorer les vivants, dédier ces
arbres qui veulent atteindre la
lumière.
Tel un MC des bois, j’offre
une spéciale dédicace, un Spécial
Respect : « A ma maman », « A
mon père », « A ma sœur », « A
mon amie » , with all my love,
sans oublier Marie-Jo et Michel de
la Maison Cévenole.
When the light crosses the
undergrowth, when the top of the
trees meets the sky, when the
verticality of the trunks stands
up in arrow and when they become
pillars, a strange sensation
invades you. The nature meets
the architecture of the Sacred.
In this aging country, at the
supermarket of Bédarieux, one
can buy funeral plaques and
crowns to honor his deads.
In this space that I decided
to sanctify by installing, on the
trunks, the plaques bought in a
discount store, I preferred to
honor the living ones and dedicate
these trees which want to reach
the light. Like a MC from the
wood, I offer a special dedicate,
a Special Respect: «To my mum»,
«To my father», «To my sister»,
«To my girlfriend», with all my
love, without forgetting MarieJo and Michel of the «Maison
Cévenole».
28
ALTA VISTA
Rubalise. Installation près de la Ruine de
Neyrand
Plastic. Installation close to the Ruin of
Neyrand
En face du domaine la tour de Neyran
domine le paysage. Les anciens châteaux placés
au-dessus des vallées agissaient comme des
filtres offrant protection mais contrôlant les
flux de communication, taxant les voyageurs
et les trafics commerciaux. Ces principes de
contrôle peuvent se retrouver dans les péages
d’autoroute mais aussi dans le monde virtuel.
La vitesse s’est accélérée et déjà les ruines de
sites numériques peuplent notre mémoire .
Les paysages sont aussi des langages qu’il nous
faut décoder.
Opposite the mansion, the tower of Neyran
dominates the landscape. The former castles
above the valleys acted as filters offering
protection but controlling the communication
flows, taxing the travellers and the commercial
traffics. These principles of checking may still
apply to highways tolls but also in the virtual
world. Speed is itself accelerated and already
ruins of numerical sites populate our memory.
The landscapes are also languages that are
necessary for us to decode.
DEAD LINE
Châtaigniers, huile de paraffine, aluminium
Chestnut trees, paraffin oil, aluminium
Des tiges de châtaigniers placées en bas
du parc du domaine seront mises en torche
le soir du vernissage. Elles resteront en
place calcinées pour devenir des lignes noires,
graphiques dessinant un espace.
Ce projet fait appel au feu comme force de
destruction et de régénération, tout en faisant
écho aux fêtes d’antan dans les parcs des
châteaux.
Sticks of chestnuts placed at the bottom
of the park of the domain will be burned like
wipes for the opening’s evening party. They
will remain in place charred as black, graphic
lines drawing a space.
This project calls upon the fire as force of
destruction and of regeneration, and gives echo
to the long ago castles’ garden parties.
29
VERONIKA VALK & TÕNIS ARJUS
Les commissaires proposent la « Nature
à Consommer sur Place » comme première
étape de réflexion sur la « Nature Humaine
Contemporaine ».
L’être humain contemporain n’est-il pas
écrasé par les informations sensorielles dont
nous nous bombardons les uns les autres dans
notre réseau global de relations soigneusement
fondé ? Tout à fait comme quand, dans la nature,
l’auditif, le visuel, l’odorat, le toucher et le goût
s’accumulent jusqu’à un point d’engourdissement,
et la Babylone humaine devient écoeurante et
a besoin de son propre « No(n)Sense Hotel »
offrant une restauration des sens.
Pourrions-nous construire un « No(n)Sense
Hotel » pour l’urbanisation humaine, dans la ville
contemporaine, comme nous l’avons fait pour les
IMPREVUS 07 ? Nous est-il possible de rétablir
les sens donnés par la nature ?
D’autre part, les êtres humains sont des
handicapés de la communication, alors que la
linéarité verbale ( la base de notre culture ) la vie avec d’autres êtres humains. L’enjeu est
nous a laissé empêtrés dans le cours multiple de troublé, il est facile pour un être humain moyen
nos propres pensées.
de se perdre dans la jungle des choses, joies
imposées et obligatoires sur le plaisir.
Pourrions-nous trouver un équivalent de
Le « pique-nique cannibale » attire l’attention
« Tünn Tunnelis » pour nos moyens globaux hi- sur ce phénomène, indiquant avec bon espoir le
tech d’échange d’information ? Entourée par des signe de *sortie* du consumérisme.
satellites, l’actuelle toile d’araignée planétaire
des technologies de l’information ressemble
Si l’habitat humain contemporain élabore
peut-être à la tête d’une baguette de tambour, rigoureusement ses outils de réseau de haute
mais pouvons-nous en tirer une résonance ?
technologie pour échanger de plus en plus
Qui est le batteur aléatoire et quel pourrait d’informations, alors peut-être qu’au final, il
être le message ? S’il n’est pas possible suffit d’écouter la personne à côté de vous avec
d’exprimer le message par des mots, quel est vos sens nouvellement reconstitués et intensifiés
donc le futur moyen direct de communication et de livrer votre message non-verbalement, mais
d’intellect? Peut-être doit-il être redécouvert d’âme-à-âme et de coeur-à-coeur. Dans notre
comme rythme intérieur de l’existence humaine? société de caméras de surveillance, nous sommes
toujours dehors en exposition, comme dans un
Finalement, notre culture de consommation est panier de pique-nique. Mais qu’y a-t-il à cacher?
concentrée sur les joies des choses matérielles,
des produits, plutôt que la joie réelle de partager
TÜNN TUNNELIS
Tonneau cerclé en châtaignier, bâton
d’arbre des environs, corde
Barrel with chestnut wood hoop,
stick from a local tree, rope
Les
tonneaux
servent
de
tambour pour la communication
aléatoire entre les gens du village
et du jardin. Les instructions sur le
tambour représentent un rythme du
compositeur Steve Reich à jouer en
canon. Les personnes, les unes après
les autres répètent la phrase en
décalé; ce morceau peut être joué par
un nombre illimité de personnes.
Les habitants locaux et les
visiteurs sont invités à trouver leur
propres rythmes intérieurs et les
exprimer avec les bâtons laissés à
leur disposition.
Barrel serves as a drum for
random communication between people
from the village and the garden.
Instructions on the drum is a rhythm
by composer S. Reich, played in canon
(one person after another repeats
the phrase in delay, can be played by
unlimited number of people. Locals and
visitors are invited to find their own
inner rhythms and express them via
provided drumsticks.
30
« Nature to consume on the spot is
proposed by the curators as the first stage
of reflection on the « Contemporary Human
Nature ».
Isn’t the contemporary human being
overwhelmed by sensorial information we, human
beings throw at one another within our carefully
set up global networking? Quite like in nature,
where the audio-visual, smells, touch and tastes
can accumulate to a point of numbification, the
human Babylon has become nauseating and needs
its own No(n)Sense Hotels offering restoration
of the senses. Could we construct a No(n)Sense
hotel for human urbanisation, in a contemporary
city, as we did for IMPREVUS ’07 ? Is it possible
to restore the senses given to us by nature?
On the other hand, the human beings are
handicap communicators, as the verbal linearity
(basis of our culture) has left us entangled in
our own multicourses of thought. Could we find
an equivalent of « Tünn Tunnelis » for our hightech global means of exchanging information?
Surrounded by satellites, current planetary
IT cobweb perhaps resembles a drum batter
head, but can we kick resonance out of it? Who
is the random drummer and what could be the
message? If it is not possible to express the
message in words, then what is the future way
of direct communication of intellect? Maybe it
needs to be rediscovered as inner rhythm of
human existence.
is to listen to the person next to you with
your newly restored and heightened senses, and
deliver your message non-verbally, soul-to-soul
and heart-to-heart. In our society of security
cameras, we’re always out on the display, like
in a picnic basket. But what’s there to hide?
Finally, our consummation culture is focused
on the joys of things, of products, of material
stuff, rather than the real joy of sharing life
with another human being. The focus is blurred,
thus it is easy for an average human being to
get lost in the jungle of things, must-do joys
and forced upon enjoyment. Cannibal Picnic draws
attention to this phenomenon, hopefully pointing
to the « exit » sign out of consumerism.
If the contemporary human habitat is
rigorously elaborating its high-tech networking
tools to exchange more and more information,
then perhaps all what is needed in the end
POTPOT
LULLABY FOR
THE LONG GONE
HORTENSIAS
Pot à bouture
d’hortensias, Fil de
pêche
Hortensia pots,
Monofilament
fluorocarbone
Les pots qui
flottent sur l’eau font
du son lorsqu’ils sont
mis en mouvement. Ils
chantent une berceuse
au temps passé,
lorsqu’ils couvaient
des hortensias.
Hortensia
pots
floating in water
make sounds when
set in motion, singing
a lullaby to times
gone, when they
were cradles for
Hortensias.
31
CANNIBAL PICNIC
Panier typique en châtaignier, tissus blanc, coussin, soleil
Local basket in chestnut wood, white fabrik, cushion, sun
Les paniers, tressés en châtaigniers, trouvés dans le grenier du manoir servent d’assiettes pour un picnic humain.
Auto-consommation? L’Homme consommé par la Nature? L’homme consommé par d’autres humains? La situation exhibitioniste offre des vues panoramiques
à 360°. Vous êtes invités à vous asseoir.
Chestnut baskets found in the attic of the mansion serve as plates for human picnic. Self-consummation? Humans consumed by the nature? Humans
consumed by other humans? Exhibitionist location provides 360° views of the surroundings. You are welcome to have a seat.
32
NO(N)SENSE HOTEL
Tissu noir, moustiquaire
Black fabric & Mosquito net
80% des sens de l’homme sont dominés par le visuel. Quand on est dans la nature,
tous les sens sont en alerte, à l’écoute des signaux de la vie sauvage (l’ouïe, la
vue, le toucher, l’odorat, le goût, etc...). No(n)sense Hôtel, est un lieu temporaire
pour reposer ses sens surmenés, après, il est possible de consommer la nature plus
vigoureusement que jamais avant.
80% of human senses is dominated by visual. When in nature, all senses are
in alert, listening to signals of wilderness (audio, visual, touch, smell, taste etc).
No(n)sense Hotel is a temporary place to rest your overwhelmed senses, after which
it is possible to consume nature more vigorously than ever before. You are welcome
to have a seat.
33
II - DISPOSITIF SCENIQUE ET INTERVENANTS DES CONFERENCES
STRUCTURE DE PROJECTION EN PLEIN AIR CONÇUE ET RÉALISÉE PAR LE SAS POUR LES CONFÉRENCES
34
Le SAS - laboratoires scéniques, constitué
d’un noyau dur de 4 membres (Lucile Cotte,
Pierre Cotte, Gaël René, Philippe Garcia), auxquels
s’ajoutent quelques 5 autres membres présents
en fonction des compétences requises, travaille
depuis maintenant 5 ans au développement
de projets expérimentaux alliant mécanismes,
constructions, images vidéo et photo, son et
lumière dans le cadre de projets scénographiques
ou d’installations monumentales.
Le souci de l’équipe est de conjuguer la gestion
de systèmes complexes de diffusion multimedia et
une volonté de proposer des solutions légères et
nomades.
Cette démarche nous a amenée à travailler
dans des contextes divers, du théâtre de rue
au monde de la danse, de l’habillage d’espaces
publics aux manifestations festives et aujourd’hui,
avec les imprévus au jardin, aux côtés d’artistes
plasticiens et d’architectes.
LE SAS
to festive demonstrations and today, with the
« Imprévus au jardin », beside plastician artists
and architects.
For the « Imprévus au Jardin », the
intervention of the SAS was situated at two
levels :
First of all, by installing, during the residency
of the artists, a device creating an outdoor
conference room (about fifty seats), allowing
video or slide projection during the day.
Then, during the opening, by developing, on
the scale of the « Domain de la Pièce », series
of modules of projection (screens, slide and video
projectors), controlled in real time by a digital
and analogical state control. This device allowed
the artists to present in detail their respective
way of working to a public, little accustomed
to get this time of illustrated exchange with
the artists, who was so able to rediscover the
exhibited works with a better informed glance,
Pour les imprévus, l’intervention du SAS along a scénographic dynamic course.
s’est située à deux niveaux :
Tout d’abord en installant, durant la résidence
d’artistes, un dispositif créant une salle de
conférence en plein air d’une cinquantaine de
places, permettant la projection vidéo ou diapo
en journée.
Ensuite, lors du vernissage, en développant,
à l’échelle du domaine de la Pièce, une série
de modules de projection (écrans, dia et vidéo
projecteurs) pilotés par une régie numérique et
analogique. Ce dispositif a permis aux artistes de
présenter leurs démarches respectives de façon
plus approfondie à un public, peu habitué à avoir
ce temps d’échange illustré avec les artistes,
qui a ainsi pu redécouvrir les travaux installés
avec un regard mieux informé, tout au long d’un
parcours scénographié dynamique.
The « SAS - scenic laboratories », are
constituted by a hard nucleus of 4 members (Lucile
Cotte, Pierre Cotte, Gaël René, Philippe Garcia);
5 others members may join temporaly, when their
skills are requiered. The SAS has now been working
for 5 years on the development of experimental
projects allying mechanisms, constructions, video
and photographic images, sound and light within
the framework of scenographic projects or
monumental installations.
The concern of the team is to conjugate the
management of complex broadcasting systems of
multimedia and a will to propose light and nomad
solutions.
This initiative brought us to work in diverse
contexts, from street theatre to the world of
dance, from the « dressing » of public spaces
35
DESIGN GÉNÉTIQUE
ANTHONY VAN DEN BOSSCHE, EDEN ADN
A ce jour, l’homme agit sur une centaine
d’espèces animales et végétales en vue de leurs
améliorations fonctionnelles ou décoratives.
Ces modifications, qui ont permis la création
de milliers de variétés, se sont toujours
effectuées selon les techniques traditionnelles
de sélection et d’hybridation. Les récentes
avancées des biotechnologies représentent ainsi
une formidable accélération des possibilités plus
qu’une révolution. Ici, pas d’inversion des valeurs,
mais une prolongation du projet de design de la
nature avec des outils plus perfectionnés. Et
selon beaucoup, plus dangereux.
La focalisation médiatique sur les dangers
potentiels du clonage et des OGM est un
formidable révélateur de la fascination éprouvée
par l’homme pour ses propres outils lorsqu’ils
transgressent un ordre naturel vécu comme
immuable. Ce danger, fantasmé ou réel, est
pourtant justement la raison pour laquelle le
secteur des biotechnologies connaît un essor
inexorable. Sans danger, pas de passion. Le flirt
avec le danger est le seul moteur des avancées
techniques et sociales. Ce frisson récurrent qui
hérisse l’échine de l’humanité a trouvé, avec la
maîtrise possible de l’ADN, un nouvel aiguillon
impossible à réfrener.
FANTASME ET RÉALITÉ.
Dix ans après la naissance de Dolly, le clonage
humain n’a toujours pas eu lieu. La focalisation sur
cette technique de reproduction, relayée par des
écrivains de type dépressifs (C.F. Houellebecq),
prête à sourire, plus qu’à inquiéter. Le fantasme
du clonage comme duplication pure et simple d’un
36
être humain sur le mode informatique se heurte
à deux réalités premières :
1/ La différence d’éducation et de culture
entre deux clones interdit l’obtention du même,
2/ la pulsion première de l’homme est de se
considérer comme imparfait : aucun parent au
monde ne souhaite que ses enfants aient les
mêmes défauts que lui.
La part mégalomane de l’humanité qui
souhaiterait se re-produire au sens strict est
infime. La tendance humaine au clonage est
irréelle, il s’agit d’un simple scénario fictionnel
à la James Bond où un Etat voyou clonerait
des soldats améliorés, les feraient porter puis
élever par une armée de femmes volontaires, les
éduquerait lui-même selon ses valeurs, avant de
les lâcher sur les champs de bataille comme des
chiens enragés….Outre que ce scénario ressemble
furieusement à la réalité militaire mondiale
actuelle, il partage la même vision extrémiste
de certains anti-nucléaires adeptes du discours
du pire comme facteur disqualifiant et pour qui
« donner à l’homme la capacité de détruire la
planète est inacceptable ». Certes, cela est
inacceptable, mais aucun dictateur au monde
ne souhaite détruire la planète à moins d’aller
contre ses propres intérêts….
Le bon sens implique une méfiance devant
tout élément dangereux, il n’implique pas le
fantasme du pire comme argumentaire, à moins
de renoncer définitivement à manier tout concept
explosif via la parole ou les actes. On peut être
anti-nucléaire sans utiliser ce type de scénario
catastrophe irréel, on peut être pro génétique
sans être le nouveau docteur Moreau.
permettant un saut de la barrière entre espèces
(un gène humain peut être implanté dans un
mouton), ensuite en appliquant pour la notion de
droit d’auteur au secteur agricole. Une notion
que les musiciens ont accueillie avec bonheur
au début du siècle dernier, mais qui reste
totalement inédite pour les agriculteurs. Payer
un pourcentage au producteur qui a mis sur le
marché un produit après des années de recherche
n’a pourtant rien d’extravagant, sauf bien sûr si
ce produit s’avère indubitablement dangereux.
Si le clivage naturel entre optimistes et
pessimistes implique une vision contradictoire du
principe de précaution sur les OGM comestibles
(les premiers fuyant le risque de manquer un
progrès en se privant d’expérimentation, les
seconds fuyant le risque de l’expérimentation par
peur d’un progrès in-maîtrisable), le marché de la
génétique est une réalité tangible et économique.
Des OGM sont produits, vendus et consommés.
Les tests sur leurs conséquences décideront de
leur interdiction ou de leur autorisation future en
dehors de tout débat de principes et après une
durée d’utilisation suffisante pour se prononcer.
Quant à la commercialisation du vivant, force
est de constater qu’elle avait débuté bien avant
Monsanto. A titre français, citons juste l’Orylag®,
un lapin dont la fourrure est plus douce et plus
chère que le vison. Créé en 1985 par sélection
et croisement en utilisant comme base le lapin
rex, l’Orylag® est la propriété exclusive de la
société Orylag. Sa copie sans paiement de droits
d’auteurs relève du piratage. Impossible donc de
risquer sa propagation sauvage dans la nature,
l’Orylag® est une marque déposée, surveillée et
vendue exclusivement à des éleveurs qui en ont
Au registre des bouleversements annoncés, payé le droit d’utilisation.
les OGM sont au centre de la controverse
D’abord rejetée unanimement par principe,
parce qu’elles brisent deux tabous : d’abord en la manipulation du vivant commence ainsi à être
relue dans une perspective historique où la A FREAK SHOW OF CONTEMPORARY GENETIC
connaissance génétique est une accélération plus DESIGN
qu’une révolution. Le vivant est une modification
permanente.
A sheep, three letters and a nightmare
scenario. In 1996, Dolly brought DNA in to the
Gataca existe bien. Ce monde où les êtres mainstream, with the blaze of publicity one would
génétiquement purs et les bâtards aléatoirement expect from a revolution. She invaded the media
conçus sont séparés par un fossé infranchissable landscape with the possibilities she opened up
est le système de sélection appliqué par l’homme à for the future: human cloning, at the top of the
ses animaux domestiques depuis toujours, dont le list, is the least credible but most terrifying
chien est l’exemple le plus quotidien et le taureau prospect, and genetically modified organisms
de combat sa version la plus spectaculaire. « Le (GMOs), which is the most credible and most
statut d’objet de l’animal et son contrôle total commercial prospect.
résultent d’un long processus d’artificialisation
Living things suddenly became comprehensible
mené par l’homme qui a domestiqué des bêtes to ordinary mortals, as a kind of gigantic,
pour le plaisir de les posséder et de les utiliser, genetic Lego set, which we would soon be able
qui les a peu à peu transformées pour les to manipulate according to our functional, or
adapter à l’évolution de ses besoins, qui les even our decorative, wishes just like any other
a mises à son service de multiples manières » design material… Robots were almost reduced
résume Eric Baratay ( Et l’homme créa l’animal). to the status of post-industrial relics: though
En 1870, l’éleveur qui a croisé un molosse avec the imitation and reproduction of life were
un terrier avant de stabiliser le résultat dans still fascinating in their mechanical forms, now
une couleur blanche pour créer le bull-terrier we were going to be able to create real, live
faisait-il de l’élevage ou du design génétique ?. organisms!
Fleurs, légumes et fruits sont des données
naturelles tordues en permanence depuis LIVING OBJECTS
l’Antiquité pour créer de nouvelles lignées,
de nouvelles races répondant aux critères
Ten years post Dolly, there has still been no
fonctionnels de l’époque en termes d’esthétique, human cloning, but in the USA the line between
de production ou de fonctionnalité. « Tant que objects and living things has never been so
l’homme s’amusait avec le génome sans en fine. Plant- and animal-based living matter is
connaître les lois ni a fortiori, sans l’avoir quite legally genetically manipulated in order
décrypté, tout allait pour le mieux ! Monsieur to increase performance or improve aesthetics.
Jourdain pouvait jouer au Lego génétique sans Although the natural rift between optimists and
être inquiéter… » dixit le Professeur Bernard pessimists involves a contradictory vision of the
Debré (La revanche du serpent ou la fin de precautions involved in edible GMOs—the former
l’homo sapiens). Un design végétal allant de la are terrified of missing out on progress by not
fabrication patiente d’un pièce unique comme experimenting, while the latter are terrified of
le bonzaï japonais à la création en série d’une the risks involved in the experiments, out of
nouvelle tulipe hollandaise ou d’une pomme a fear of not being able to control them—the
australienne comme la Pink Lady®, devenue genetic market is a tangible economic reality. Like
marque à part entière au point aujourd’hui de it or not, GMOs are being produced, sold and
parrainer des programmes de télévision.
consumed: tomatoes that do not rot for weeks,
Quant au poisson, il concentre à lui seul corn that is impervious to insects. The tests on
l’ensemble des expérimentations que l’homme their consequences will decide whether they are
s’autorise aujourd’hui sur la production du vivant. banned or authorized in the future, regardless
Seule la barrière des températures empêche un of principle, after sufficient time has passed for
simple aquarium d’être le condensé fulgurant an educated choice to be made.
d’une histoire du design biologique en réunissant
As for the commercialization of living objects,
les créatures hybrides disponibles sur le marché this began well before Monsanto entered the
des objets vivants. Un saumon fonctionnel O.G.M. picture. One recent example is the Orylag®, a
écossais à croissance rapide pourrait y chasser rabbit whose fur is softer, more luxurious and
des carpes Koï décoratives japonaises dont les expensive than mink. Orylag® was created in 1985
motifs graphiques sont obtenus par croisements by a long process of selection and crossbreeding,
« artisanaux » depuis plus de 400 ans, tandis starting with the Rex rabbit, and it is exclusively
que la scène serait éclairée par un banc de owned by the Orylag company. Copying it without
poissons fluorescents (une chimère génétique paying royalties is considered piracy. Orylag®
vendue en Asie par la firme Azoo).
is a registered trademark and the animals are
Le programme d’amélioration du vivant suit monitored and sold exclusively to farmers who
son cours. L’avalanche quotidienne de nouvelles have paid the license fees. It would thus be
expérimentations venues des quatre coins du unthinkable to allow Orylags® to reproduce in
monde appelle plus qu’une écoute polie ou effrayée. the wild.
In the beginning, such genetic manipulation
was rejected on the grounds of principle, but
it has to be reappraised within a historical
perspective, in which genetic knowledge is more
of an acceleration rather than a revolution.
Gattaca really does exist. This world in which
genetically pure beings and randomly conceived
mongrels are separated by an impassible divide
is the system of selection which man has always
applied to his domestic animals. The dog is the
most common example and the thoroughbred
horse the most spectacular version. “The animal’s
status as an object and total control over it are
the result of a long process of artificialization
carried out by man, who domesticated animals
for the pleasure of owning and using them, who
has gradually transformed them to adapt them
to his own changing needs, who has put them
to work for him in numerous different ways,”
summarizes Eric Baratay in his book And Man
Created Animals. Was the breeder who crossed
a huge guard dog with a terrier to create the
bull terrier in 1870 a simple breeder or a genetic
designer?
The ancient use of domestic pets as tools
for guarding, for pulling vehicles, for production
or for entertainment is still developing with
the arrival of the first GMO animals for sale,
such as the test mouse. It is now possible to
design modified mice, pre-equipped with genetic
disorders such as obesity or cancer, depending on
the subjects scientists are researching, in order
to save them time. In France, The Clinical Mouse
Institute in Strasbourg is the most advanced in
this fast-developing sector.
Flowers, vegetables and fruit are natural
objects which have been constantly tweaked
since antiquity to create new varieties which
meet the functional criteria of the times, in
terms of appearance, taste, production, and/
or functionality. Plant design runs the gamut,
from an exquisite, unique Japanese bonsai to the
mass-market creation of a new Dutch tulip or
Australian apple, such as the Pink Lady®. As for
fish, this is a perfect example where all of the
genetic experiments are currently concentrated.
In one imaginary pool we jump from a fast-growing
functional GMO Scottish salmon to a decorative
Japanese Koi fish whose graphic patterns have
been obtained by passionate artisan breeders for
over 400 years, to a fluorescent fish developed
in Asia by the Azoo company, to a robot fish
recently acquired by the London aquarium.
The program of upgrading the living runs its
course.
The Daily flood of new experimentations from
all around the world calls more than a polite of
frightened attention.
37
ERIC WATIER, LE PRIX DES MOTS 2006
Bonsoir,
La conférence que nous présentons ce soir
fait suite à un travail de Christophe Bruno. Merci
à lui.
Merci aussi aux Imprévus au jardin et à
Microclimax pour leur invitation.
Vous devez tous avoir en mémoire le célèbre
slogan inventé pour Paris Match : “Le poids des
mots / le choc des photos”. Hé bien aujourd’hui,
les mots ont non seulement un poids, mais ils ont
aussi un prix.
et facturé 80 cents, rapporte plus de 20000
dollars par jour.
Garden, jardin, Facturé 1 dollar le clic rapporte
39000 dollars par jour.
Soit beaucoup plus que Landscape, paysage,
cliqué seulement 2400 fois à 1 dollar 30 le clic,
et qui ne rapporte que 3000 dollars par jour.
Flowers, fleurs, Est moins cliqué que Trees,
les arbres, mais facturé 1 dollar 40 le clic,
Flowers rapporte près de 12000 dollars par
jour, contre seulement 9000 dollars par jour pour
les arbres.
Maintenant grâce à Google nous consommons
Capitalism, capitalisme, qui est cliqué 28 fois,
aussi des mots.
à 50 cents le clic rapporte trois fois plus que...
Communism, communisme, cliqué seulement quinze
Comment ? C’est tout bête.
fois par jour à 30 cents le clic. Et beaucoup moins
Vous êtes sans doute tous allés sur internet, que Ecology, écologie, cliqué 140 fois à 90 cents
une fois ou l’autre, et vous avez sûrement utilisé le clic, soit 126 dollars par jour.
ce qu’on appelle un moteur de recherche... Non ?
C’est fort simple.
Bien sûr… Les noms propres aussi ont un prix
Un moteur de recherche, qu’est-ce que et le top c’est… Britney Spears 4000 clics, à 30
c’est?
cents, soit 1200 dollars par jour.
C’est un petit logiciel qui va chercher, pour
Ce qui est toujours mieux que Jesus, 2500
vous, dans les millions de pages d’internet, le ou clics, à 40 cents le clic, soit 1000 dollars par
les mots qui vous intéressent. Vous cherchez des jour.
documents sur le paysage, vous tapez “Paysage”,
Et beaucoup mieux que Bin Laden, qui est
vous attendez 0,09 secondes, et votre moteur passé de 250 clics par jour en 2001 à 25 clics
vous annonce triomphalement : dix huit millions aujourd’hui. Et qui ne rapporte plus que 10 dollars
deux cent mille pages. C’est beaucoup. C’est par jour.
trop.
Evidemment, les peintres aussi ont une côte :
Donc, pour vous faciliter la vie, certains Picasso, 1800 clics, à 90 cents : 1620 dollars par
moteurs ont mis en place une deuxième colonne de jour. Warhol,
recherche. Une colonne commerciale. Si quelqu’un 1800 clics, à 75 cents : 1350 dollars par jour.
a des documents importants ou intéressants à
Ce qui est beaucoup mieux que Marcel
communiquer, il lui suffit de payer le moteur pour Duchamp : 40 clics à 30 cents, c’est-à-dire 12
y figurer en bonne place. Un peu comme pour une dollars par jour.
tête de gondole dans n’importe quel supermarché.
Si on change de domaine : on peut aussi avoir
Voilà. Il choisit le ou les mots clés importants Freud,... Sigmund Freud, 110 clics, à 40 cents,
correspondant à son activité, et selon son contre
budget, selon le positionnement qu’il vise dans la 3 clics, à 20 cents, pour Jacques Lacan. Une
liste des pages référencées, ça lui coûtera plus misère...
ou moins cher. De toute façon le prix s’établit
Bref, tous les mots ont un prix.
au clic. Si son mot est cliqué : clac, il paye. C’est
Bien sûr le coût par clic, est encore peu
facile et c’est sans risque.
répandu. Mais on peut raisonnablement penser
qu’avec l’accumulation infinie des pages sur le
Quelques exemples et vous aurez compris : réseau internet,
Free que l’on peut traduire par libre ou
gratuit, sans doute le mot le plus cliqué du
A propos :
marché, est cliqué plus de 184000 fois par jour.
Facturé 1 dollar 25 le clic, il rapporte 230000
En 1989 Tim Berners-Lee propose au CERN de
dollars par jour.
Genève le premier système hypertexte organisé
Sex, un des mots les plus cliqués du marché en réseau. En 1990 il est rejoint par Robert
facturé 50 cents le clic, rapporte lui 41000 Cailliau et ensemble ils créent le premier serveur
dollars par jour.
web. Ils y publient la première page web le treize
Love, amour en français, est aujourd’hui novembre 1990.
cliqué 17 000 fois par jour à 57 cents le clic,
Onze ans plus tard, en 2001, on compte
rapporte près de 10000 dollars par jour.
environ deux milliards de pages visibles et cinq
Art, art, cliqué plus de 25000 fois par jour. cent cinquante milliards de pages invisibles (qu’on
38
appelle aussi les pages profondes).
Imprimées, cela fait environ quarante quatre
mille kilomètres de rayonnages.
C’est beaucoup.
Donc, je reprends : on peut raisonnablement
penser qu’avec l’accumulation infinie des pages
sur le réseau internet, les gens auront de plus
en plus la tentation de payer leurs mots clés.
Nous aurons alors le choix entre deux mondes,
celui dont tout le monde parle, très cliqué, très
lu, très cher, et celui - pas cliqué, pas lu et
gratuit - qui n’intéresse personne. Sauf nous.
Merci.
Good evening, the conference which we
present this evening followed upon a work of
Christophe Bruno. Thanks to him.
Thanks also to the “ Imprévus au Jardin “
and to Microclimax for their invitation.
You all may have in memory the famous
slogan invented by Paris Match : «the weight of
the words / the shock of the photos ». Hey, well
today, the words have not only one weight, but
they also have a price.
Now, thanks to Google, we consume also
words.
How? It is very easy.
You all are undoubtedly gone on Internet,
one time or another, and you surely used what is
called a search engine... No?
It is extremely simple.
A search engine, what is it? It is a small
software which will seek, for you, in the million
pages of Internet, the words which interest you.
You seek documents on landscape, you type
«Landscape», you wait 0,09 seconds, and your
engine triumphantly announces to you: eighteen
million two hundred and thousand pages. It is
much. It is too much.
So, to facilitate you life, certain engines set
up a second column of research. A commercial
column. If somebody has important or interesting
documents to communicate, it is easy for him to
pay the engine to appear in it in good place. A
little as for a head crowner in any supermarket.
Here. He chooses the important key words
corresponding to his activity, and according to
his budget, according to the position that he aims
at in the list of the referred pages, that will be
to him more or less expensive.
In any case the price establishes itself per click.
If his word is clicked: clac, he pays. It is easy
and it is without risks.
Some examples and you will have
understood :
Free which one can translate by free or
free, undoubtedly the more clicked word of the
market, is clicked more than 184000 times per
day. Invoiced 1 dollar 25 the click, it brings back
230000 dollars per day.
Sex, one of the most clicked words of the
market invoiced 50 cents the click, brings back
41000 dollars per day.
Love, is today clicked 17 000 times per day
at 57 cents the click, pays nearly 10000 dollars
per day.
Art, clicked more than 25000 times per day.
And invoiced 80 cents, pays more than 20000
dollars per day.
Garden, billed 1 dollar the click brings back
39000 dollars per day.
That is to say much more than Landscape,
only clicked 2400 times at 1 dollar 30 the click,
and which brings in only 3000 dollars per day.
Flowers, are less clicked than Trees, but are
invoiced 1 dollar 40 the click, Flowers pays nearly
12000 dollars per day, against only 9000 dollars
per day for the trees.
Capitalism, which is clicked 28 times, at 50
cents the click brings back three times more
than... Communism, only clicked fifteen times per
day at 30 cents the click. And much less than
Ecology, clicked 140 times at 90 cents the click,
is 126 dollars per day.
Of course... The surnames also have a price
and the top one is... Britney Spears 4000 clicks,
at 30 cents, that is to say 1200 dollars per
day.
This is always better than Jesus, 2500 clicks,
at 40 cents the click, is 1000 dollars per day.
And much better than Bin Laden, which passed
from 250 clicks by day in 2001 to 25 clicks today.
And which brings in nothing any more but 10
dollars per day.
Obviously, the painters also have a
coast: Picasso, 1800 clicks, at 90 cents :
1620 dollars per day. Warhol, 1800 clicks,
at 75 cents : 1350 dollars per day.
Which is much better than Marcel Duchamp :
40 clicks at 30 cents, i.e. 12 dollars per day.
In another field : one can also have Freud...
Sigmund Freud, 110 clicks, at 40 cents, against
3 clicks, at 20 cents for Jacques Lacan. A
misery...
In short, all the words have a price.
Of course the cost by click, is still not very
widespread. But one can reasonably think that
with the infinite accumulation of the pages on
Internet network,
By the way:
In 1989 Tim Berners-Lee proposes to the
CERN of Geneva the first hypertext system,
organized in network. In 1990 he is joined by
Robert Cailliau and together they create the
first Web server. They publish the first Web
page there on November thirteen, 1990.
Eleven years later, in 2001, one counts
approximately two billion visible pages and five
hundred and fifty billion invisible pages (also
called the deep pages).
Printed, that is approximately forty four thousand
kilometers of shelves. It is much.
Quelle accessibilité à ces données? Cette
hyperinformation, pour qui et pour quoi faire?
La connaissance/contrôle de chaque point du
globle font-ils reculer les libertés, disparaître
le mystère...?
So, I begin again : one can reasonably think
that with the infinite accumulation of the pages
on Internet network, people will have more and
more temptation to pay their key words.
We will then have the choice between two
worlds, the one all the world speaks about, very
clicked, very read, very expensive, and the less
clicked one, not read and free - which does not
interest anybody. Except us.
A geographic information system is a
computer tool (software, datas and knowledge)
that enables organizing, editing and presenting
digitalized geographically referenced information,
and producing maps and analyses of the territory.
This technology proposes a more or less realistic
representation of the spatial environment while
basing itself on geometric primitives (points,
vectors, maillages or pixels) associated with
qualitative informations (nature, typology, ... and
all contextual information). These informations
(morphologic, ecological, economical, technical,
social...) are organized together in overlayed
layers and allow the user to make a synthesis of
the available datas for a given point or zone.
Institutions, groups, scientifics, urban
planners, economists... (and now individuals) use
widely this very powerful tool of knowledge for
analysing the territory and its phenomena, and
for assistance to the decision.
But the generalization of its utilisation and
its possible misappropriations raise also ethical
and phylosophical questions :
What is the subjectivity in the choice of the
criterias and methods of analysis? What is the
gap between the reality of the site (the sensible/
cognitive approach and the physical experience,
the non-mesurable, difficult to retranscribe,
or the special cases that are neglegted by
the statistic...) and their representation? What
is the accessibility to these datas?
This
hyperinformation, for whom and for doing what?
What are the limits to the commercial or political
use of the SIG? Does the hyper classification of
each point of the Globe restrain freedom, let the
mystery disapear...?
Thank you
-------------------------------------------
LES S.I.G.
ELODIE BEAUMONT, a présenté, dans ce cycle
de conférences, les SIG. Voici succintement ce
que nous en avons retenu et les interrogations
suscitées :
Un système d’information géographique (SIG)
est un outil informatique (logiciels, données
et savoir-faire) qui permet d’organiser et de
présenter des données numérisèes spatialement
référencées sur le globe terrestre, et de produire
des cartographies et des analyses de territoire.
Cette technologie propose une représentation
plus ou moins réaliste de l’environnement spatial
en se basant sur des primitives graphiques
(points, vecteurs, maillages ou pixels) associées à
des informations qualitatives (nature, typologie,...
et toute information contextuelle). L’ensemble
des informations (morphologiques, écologiques,
économiques, techniques, sociales...) est organisé
en calques superposés et permet une synthèse
des données disponibles pour un point ou zone
donnés. Institutions, collectivités, scientifiques,
urbanistes,
économistes...
(et
maintenant
particuliers) utilisent largement ce très puissant
outil de connaissance et d’analyse du territoire
et ses phénomènes et d’aide à la decision.
Mais la généralisation de son usage et ses
possibles derives soulèvent aussi des questions
ethiques et phylosophiques:
Quelle subjectivité dans le choix des critères
et modes d’analyse? Quel décalage entre le réel
du terrain (le sensible et le vécu, non-chiffrables,
difficiles à retranscrire, ou les cas particuliers,
ignorés des statistiques) et sa représentation?
ELODIE BEAUMONT, presented, in this conferences
cycle, the GIS. Here is shortly what we retain of
it, and the questions its raised :
39
LE THÉÂTRE DES OPÉRATIONS
CHA (COEURET-HAYET-ARCHITECTURE)
Dans le groupe Coeuret Hayet Architecture ™, notre processus est toujours fortement
intuitif et réactif. Nous entendons le projet
architectural et urbain comme un vaste
théâtre des opérations où la contradiction des
discussions, la multiplicité des interlocuteurs,
impose le conflit, le changement. Le conflit est
finalement sans aucun doute ce qui prévaut dans
notre groupe et il est sans aucun doute ce qui
en fait un lieu de débat majeur où chaque projet
n’est pas inévitablement un consensus entre
quelques créateurs, mais un catalyseur des
visions de notre société selon divers acteurs. En
fait, nos projets reflètent ces oppositions et ce
dynamisme. Le but final est bien de modestement
contribuer à la conversation en cours dans notre
société. Avec comme but d’être libre d’ajouter
une pierre à ce que certains appelleraient la
cacophonie de la vie contemporaine.
Nous entendons cependant la discordance comme,
ni plus, ni moins, un simple intérêt. C’est ce que
nous pourrions appeler la musique de la réalité.
RECONSTRUCTION OPTIMISTE / ÉCHANTILLON /
SCRATCH
Tenir compte de facteurs contemporains
comme l’individualisme et l’hédonisme exagéré,
nous mène à considérer une architecture plus
directe, aux possibilités multiples, plus intuitive,
plus spécifique, moins consensuelle, à michemin entre notre travail d’architecte et notre
culture personnelle. Les multiples tensions en
superposition de nos compositions n’intensifient
pas pour autant le vacarme ambiant, au
maximum elles y participent, dialoguent, mais y
ajoutent, d’une exquise façon, une complexité
supplémentaire. Ainsi, notre intérêt n’est pas
dans une déconstruction comme réponse à la
complexité ni une contradiction de la société
actuelle, mais plus dans un but de reconstruction
optimiste.
IDIOSYNCRACIE, ARCHITECTURE CANNIBALE
Pas un slogan de plus, juste une volonté
de dire que nous sommes issus d’une société,
que nous avons nos parcours et une culture
propre que nous ne pouvons pas renier. Notre
génération n’est plus de celle qui pense faire un
acte de résistance en évoquant des inspirations
résultant des autres champs de l’architecture.
La différence se trouve sans aucun doute dans
notre capacité à envisager des champs de plus
en plus vastes pour situer l’action artistique.
Notre but est de donner des émotions, une
perception de l’espace où l’artifice crée une
interface supplémentaire dans l’architecture. C’est
ce que nous cherchons dans la conception de projets.
40
Passerelle piétonne à Singapore, concours © Coeuret/Hayet architect-ure™ & Arnauld de Bussierre & Ass.
where the contradiction of the discussions, the
multiplicity of the speakers, impose the conflict,
the change. The conflict is finally undoubtedly
what prevails in our group, and it’s undoubtedly
what makes of it a place of major debate where
each project is not inevitably a consensus
between some originators, but a catalyst of the
visions of our studio coming from various actors.
In fact, our projects reflect these oppositions
and this dynamism. The final goal is to contribute
modestly to the conversation in progress. With
an aim of becoming free to add a stone to what
one may call the cacophony of the contemporary
life.
We however hear the discordance as neither
more nor less a simple interest. It’s what we
Un dernier point, qui nous apparaît sans could name the music of reality.
aucun doute significatif, tient dans le fait, si
on porte le débat sous l’angle de l’histoire, OPTIMISTIC REBUILDING / SAMPLE / SCRATCH
que l’on pourrait décrire des parcours par la
Taking into account contemporary factors such
vision traditionnelle de l’espace si commun à Le as individualism and exaggerated hedonism, leads
Notre. C’est dans cette petite histoire que l’on us to consider a more direct architecture, with
devrait finalement trouver les bases de notre multiple possibilities, more intuitive, more specific,
pensée, plus baroque que la déconstruction, less consensual, halfway between our work of
plus traditionnelle que post-moderne, parce architect and our personal culture. The multiple
que plus électronique. C’est bien là, dans cette superimposed tensions of our compositions do
seconde lecture traditionnelle de l’espace, que not intensify therefore the ambient din, at most
devraient être reconsidérés un certain nombre de they take part in it, establish a dialogue, but
nos projets. Avant tout, l’image mentale de ces add, in an exquisite way, an extra complexity.
projets s’approche de cette attitude optimiste Our interest is thus not in a deconstruction as
qui fait qu’un bâtiment développe son histoire, a response to complexity or contradiction of
ses parcours, ses visions, ses surprises et son the current society, but more with an aim of
mystère.
optimistic rebuilding.
NARRATION
Nous sommes de jeunes architectes et
nous le sommes sans aucun doute dans notre
culture de la narration, dans cette volonté de
notre génération d’acquérir des codes sans
les contrôler, dans une aspiration à raconter
des histoires, et à développer des contes et
des narrations compréhensibles, ou non. Cette
attitude est complexe et chaque projet fait partie
de notre musique, de notre interprétation de la
réalité. L’histoire est comme une anecdote, avec
ses dimensions futiles, plus proche, à certains
moments, du fait divers que de l’architecture.
Mais finalement l’architecture n’est-elle pas
aussi faite de ces faits divers?
THEATRE OF THE OPERATIONS
IDIOSYNCRACY CANNIBAL ARCHITECTURE
In the group Coeuret Hayet ArchitectNot a slogan moreover, just a will to say
ure™, our process is always highly intuitive and that we come from a society, that we have our
reactive. We hear the architectural and urban background and our own culture that we cannot
project as a vast theatre of the operations deny. Our generation is no more of the one that
thinks of making an act of resistance by evoking
inspirations resulting from other fields than
architecture. The difference undoubtedly lies in
our capacity to consider increasingly vast fields
to locate the artistic action.
Our goal is to return emotions, a perception of
space where the artifice creates an additional
interface in architecture. This is what we seek in
the design of project.
NARRATION
We are young architects, and so we are
undoubtedly in our culture of the narration,
in the will of our generation to acquire codes
without controlling them, in an aspiration to tell
stories, and to develop understandable tales
and narrations, or not. The attitude is complex
and each project is part of our music, our
interpretation of reality. The history is as an
anecdote, with its futile dimensions, nearer, at
certain moment, to trivial event than architecture.
But finally isn’t architecture also made out of
these trivial events.
A last point, which undoubtedly appears
significant to us, lies in the fact that if one
carries the debate under the angle of history,
that we could describe journey by the traditional
vision of space so common to Le Notre. It is in
this little history that finally one should find
the bases of our thought, more baroque than
deconstruction, more traditional than postmodern,
because more electronic. It is there, in this
traditional second reading of spaces, that, a
number of our projects should be reconsidered.
Before all, the mental image of theses projects
approaches this optimistic attitude which makes
that a building develops its history, its journeys,
its visions, its surprises and its mystery.
Balise pour les Jeux Olympiques de Paris 2012, concours © Coeuret/Hayet Musée d’Art contemporain de Shenzhen, Chine / concours. © Coeuret/
architect-ure™ & Arnauld de Bussierre & Ass.
Hayet architect-ure™ & Arnauld de Bussierre & Ass.
41
PARTAGER LES PROBLÉMATIQUES DE TERRITOIRES.
LA MANUFACTURE DES PAYSAGES
Comme l’un de ses centres d’intérêts
privilégiés notre association concentre ses
efforts autour de la sensibilisation d’habitants
et d’élus sur le devenir du territoire dans lequel
nous nous trouvons.
Dans l’ensemble nous intervenons avec un
public composé essentiellement de personnes
non-initiées aux langages et aux concepts de
l’architecture de l’urbanisme et du paysage.
C’est dans ce but que nous avons souhaité
élaborer, expérimenter et améliorer une multitude
de moyens de communications.
Habituellement il est souvent fait référence
à des « outils », concept relativement neutre,
que nous souhaitons orienter plutôt vers des
« machines à penser », comme ces maquettes en
trois dimensions qui permettent une compréhension
inégalée.
Cette approche est mieux adaptée à nos
intentions et à nos objectifs : de pouvoir aider à
réfléchir, susciter des engagements, voire mettre
en mouvement l’évolution des opinions d’une
population qui n’a pas encore été confrontée, par
rapport à l’urbanisme, avec des idées en dehors
des courants habituels.
Ce que nous recherchons, ce sont les
possibilités de dialogues qui mènent à la
réflexion, à la recherche de sens, dans l’espoir
d’un « positionnement » et engagement de la
part des participants.
Puis du positionnement vers l’action.
Même si cette formule est souvent utilisée
(parfois en entretenant une certaine démagogie
et doubles discours) vouloir entretenir un réel
dialogue démocratique est dans la réalité de la
pratique relativement inhabituelle. Ce dialogue
demande un effort continuellement soutenu.
42
Afin de faciliter et entretenir un travail en
commun nous introduisons différents langage
et différentes formes écritures : visuelles,
langagières, corporelles... qui vont au delà
des présentations habituelles qui reposent
essentiellement sur l’écrit et de exposés ou
projections accompagnées de support visuels, et
qui dans la majorité de ces cas, ces présentations
ne sont que marginalement interactives.
Certains langages peuvent être plus adaptés
ou orientés vers la sensibilisation, d’autre vers
différents degrés de compréhension.
D’autres encore qui par la manipulation
d’objets, par l’implication de son corps, permettent
individuellement de se positionner, d’imaginer, de
projeter, voire même de concevoir.
Ceci dit, nous n’excluons pas les modes
d’expressions conventionnels.
Ces langages sont efficaces mais de notre
point de vue, les finalités qu’ils visent sont trop
limitées. Il faut reconnaître, que si l’on souhaite
établir un véritable dialogue, il faut prendre en
compte le large spectre de compréhension qui
peuvent varier d’une personne à une autre, d’un
groupe culturel ou professionnel à un autre.
Dans une situation donnée, il y a des
« langages » qui « passent mieux » et qui
peuvent être plus aisément maîtriser permettant
à tous d’intervenir à part entière.
Dans les situations « habituelles » de
conférences et débats, sans vouloir trop les
stéréotyper, on peut dire que le conférencier
«expose», le public écoute, et les temps
des échanges sont parfois relégués à de
courtes questions et réponses à la fin des
présentations.
Dans des cas de tables rondes, souvent on
fait appel à un trop grand nombre d’intervenants,
ce qui peut donner l’apparence d’une réelle
représentativité. Ces débats peuvent restreindre
les participants et le public qui ne peuvent pas
aller au bout du développement d’une idée.
Dans la majorité des cas, en dehors de la
prise de parole d’un petit nombre, l’essentiel
du public « reçoit » une information et reste
relativement passif comme devant son poste de
télévision.
Nous souhaitons orienter notre pratique tout
autrement :
Même si notre rôle reste celui d’animateurs,
nous souhaitons établir, autant que cela puisse
être possible, une ambiance de collaboration
et d’écoute réciproque, qui peut permettre à
chacun de tisser sa propre «chaîne et trame» de
compréhension.
Il n’y a pas de finalités ni des propos plutôt
fataliste du genre « c’est comme ça!!! ».
Autant que possible, avec un groupe donné,
notre travail s’élabore au cours de plusieurs
réunions et de visites de terrains, puis autour de
photos aériennes, de maquettes, qui sont autant
de supports pour faire figurer des scénarios, et
des propositions alternatives.
SHARE THE PROBLEMATIC OF TERRITORIES.
As one of its privileged centers of interest,
our association concentrates its efforts on the
sensibilisation of inhabitants and elected officials
about the becoming of the territory in which we
are located.
Globally, we intervene with a public composed
essentially of people who are non initiated to
the languages and concepts of architecture,
urban planning and landscape.
It is in this objective that we wished to
elaborate, test and improve multiple means of
communications.
Habitually, it often refers to «tools»,
relatively neutral concept, that we rather wish
to orient towards the «machine to think», as
these models in three dimensions that allow an
unequalled comprehension.
This approach is more adapted to our
intention and to our objectives: to be able to
help to reflect, to give rise to engagements,
or even put in movement the evolution of the
opinions of a population, that still hasn’t been
confronted, regarding urban planning, with ideas
outside of the habitual currents.
What we look for, that are the possibilities of
dialogues that lead to reflection, to the research
of meaning, in the hope of a «positioning» and
engagement from the participants. Then of the
positioning towards the action.
Even if this formula is often used (sometimes
while maintaining a certain demagoguery and
double discourse), to maintain a real democratic
dialogue, in the reality of practice, it’s relatively
unusual.
This dialogue requires a continually sustained
effort.
In order to facilitate and to maintain working
in common, we introduce different languages and
different forms of writings: visual, linguistic,
bodily... that go beyond the habitual presentations
which rest essentially on writings and talks or
projections accompanied by visual supports, and
which, in the majority of these cases, are only
marginally interactive.
Certain languages can be more adapted or
oriented towards sensibilisation, others towards
different degrees of comprehension.
Others, that by the manipulation of objects,
by the implication of his body, allow to each
individual to take position, to imagine, to project,
and even to conceive.
But, we do not exclude the methods of
conventional expressions.
These languages are efficient but from
our standpoint, the purposes that they aim to
are too limited. It has to be admitted, that
if one wishes to establish a true dialogue, it
is necessary to take into account the wide
comprehension spectrum that can vary from a
person to another, from a cultural or professional
group or to another.
In a given position, there are « languages »
that « pass better » and that can be more
easily controlled to allow everybody to intervene
completely.
For the « usual » positions of lectures and
debates, without wanting to stereotype them too
much, one can say that the lecturer « exposes »,
the public listens, and the times of the exchanges
are sometimes relegated to short questions and
answers at the end of the presentations.
In the case of round tables, one often calls
to too many participants, which can give the
appearance of a real representativeness, but
these debates may restrict the participants and
the public that cannot go to the end of the
development of an idea. In the majority of the
cases, besides few taking the floor, the bulk
of the public « receives » an information and his own « chain and pattern » of comprehension.
remains relatively passive like in front of his There is no purpose nor rather fatalistic
television set.
comments of the kind « it is like that! !! ».
We wish to orient our practice in an all other
way :
Even if our role remains the one of coordinators,
we wish to establish, as much as possible, an
atmosphere of
reciprocal collaboration and
listening, that can allow each to be able to weave
As much as possible, with a given group, our
work elaborates itself during several meetings
and site visits, then around aerial photos,
models, which are supports to figure scenarios,
and alternatives proposals.
conférence pont du Gard septembre 2005, utilisation de l’outil maquette et projection des simulations
marché d’octon exposition et atelier « urbanistes en herbe » 2005
43
L’ÉQUIPE MICROCLIMAX
Carolyn Wittendal et Benjamin Jacquemet
architectes & plasticiens.
Microclimax développe une pratique à la fois
« technique » et artistique de l’aménagement
des espaces de vies. En tant qu’architectes, nous
concevons et assurons la maîtrise d’oeuvre de
bâtiments (maisons, écoles,...) et d’aménagements
extérieurs (espaces publics, jardins, parcs
urbains...). En tant qu’artistes, nous proposons,
par des installations plastiques, spatiales et/
ou fonctionnelles, une lecture critique mais
constructive du milieu où vit l’homme.
Dans ce travail sur les usages de l’espace
et l’objet (naturel ou urbain, public ou privé,
individuel ou collectif) le site et ses utilisateurs,
le temps et ses modifications demeurent les
principales bases des projets et en sont souvent
la matière même.
Notre démarche d’hybridation des différentes
disciplines d’art et d’espace (design, architecture,
arts plastiques, urbanisme…) jongle avec des
outils comme le sample, le détournement, le
collage, l’absurde, l’humour, l’interaction… et les
technologies et matériaux, au travers desquels
nous questionnons comment l’environnement bâti
et naturel influencent notre quotidien, nos modes
de vies et les rapports humains qui s’y articulent
et tentons d’établir un véritable dialogue entre
les usagers et leur environnement.
Les formes d’aboutissement ne sont pas
prédéfinies. Elles naissent et varient selon
les besoins et caractéristiques du contexte,
qu’il soit social, culturel, environnemental
ou architectural… : objets, architectures,
installations, images, vidéo,…
Avec pour motivation de produire des oeuvres
ou des architectures « vivantes », nous utilisons
ces différents médiums pour mettre la poésie en
fonction dans le réel.
MICROCLIMAX ET LA NATURE
Le « vivant » comme matière.
A toutes les échelles, objet, installation,
architecture ou espace public, nous intégrons le
« vivant » (qu’il soit humain, végétal ou social
selon le contexte) comme une matière, au même
titre que le béton ou la lumière, avec sa logique
et ses enjeux propres.
Quelques exemples de projets integrant le
« vivant » ou traitant de la nature :
« La Maison de Mme O. » maison bioclimatique
en site urbain dense.
La parcelle, tordue, encaissée et de
moins de 100m², abrite un riche et luxuriant
jardin méditerranéen. Mme O., paysagiste et
44
MICROCLIMAX
expérimentatrice passionnée de végétal, est
triste de perdre ce jardin, mais n’a pas d’autre
solution pour construire sa maison. Le projet lui
propose donc de « soulever » ce jardin, caler la
base de la maison dans la parcelle et « reposer »
le jardin dessus. Mme O. récupère ainsi la
quasi-totalité du jardin (à quelques épaisseurs
d’acrotères près), réparti sur 3 niveaux, en rez
et en toitures végétalisées (R+1 et R+2).
Le Tapis « Kipouss » - hybride de tapis
d’Orient et de jardin à la française
Se jouant de la limite intérieur-extérieur,
il offre d’amener un morceau de l’agrément du
jardin dans le salon ou d’intégrer un fragment du
confort du salon dans le jardin.
« Fleur de Poulet » est un hommage au
« poulet anonyme », produit de consommation,
trouvé au rayon volaille de ED.
« 5min de Paradis... Artificiel » - une miniarchitecture qui fait le maximum.
Même si le décor est artificiel, ces microclimats
n’offrent pas du souvenir, mais de l’expérience
de synthèse bien réelle. Ils donnent aux citadins
la possibilité physique d’être dans l’image de
rêve, Bahamas, Antilles ou autre archétype.
On les trouve sur le chemin de l’école, du bureau,
de l’usine, de la promenade. Ils nous rappellent
pourquoi on bosse, comme un avant ou arrièregoût de nos vacances durement gagnées,… ou que
l’on ne pourra jamais se payer.
L’ersatz d’espace infini d’évasion est mis en
vitrine dans quelques m² sur l’espace public. Pour
nous isoler, nous nous surexposons, pour nous
évader, nous nous enfermons ; et nous devenons,
quelques instants, un autre ; celui qu’il est làbas, ailleurs.
On ferme les yeux, on y est … presque.
Le « Sarcobush » - Hybride de sarcophage
et de buisson à roulette
Cet abri pour SDF est une forme mobile
de fragment de paysage participatif. À la fois
outil d’intégration sociale et espace vert gratuit
pour la ville, il propose une lecture critique de
la gestion urbaine des espaces publics, entre
contre-projet et « doom scenario » ambigu.
Ou comment transformer les rassemblements
indésirables des « parasites sociaux » en jardins
publics spontanés.
MICROCLIMAX ET LES IMPRÉVUS AU JARDIN
Programmer les « Imprévus au Jardin » est
pour nous l’occasion, en proposant un plateau
pluridisciplinaire de discussion et de création... de
prolonger, élargir et partager cette expérience
d’hybridation des domaines, autour de la question
de la « Nature Humaine Contemporaine », mais
toujours sous l’angle d’une pensée complexe, pas
au sens compliqué, mais multiple du terme.
C’est un contexte idéal pour utiliser le
Domaine de la Pièce comme cas d’étude, avec
valeur d’archétype de ces territoires paradoxaux
d’arrière-pays, reculés, isolés mais préservés et
pour questionner les enjeux qui les habitent.
D’autre part, montrer l’intérêt et la
viabilité d’un tel lieu de création, dans cette
situation particulière, nous offre de participer
aux discussions et réflexions sur le devenir
économique et culturel du domaine.
Et comme étape à l’échelle locale,
l’organisation de conférences et de rencontres
diverses avec les habitants et associations et
leur implication directe dans les travaux des
artistes... permettent de relier l’évènement à la
vie du village, peut-être de désenclaver un peu
le domaine et de le réintégrer dans son propre
territoire.
BONUS MICROCLIMAX
« Codbar, le jardin botanique en solde »
Installation bonus interrogeant le commerce
du vivant, les espaces publics « donnés » au
privé et la nature bradée sur l’autel de la
consommation (photos en dos de couverture et
page 4).
MICROCLIMAX TEAM
The team Microclimax develops a practice both
«technical» and artistic of the design of living
spaces. As architects, we conceive and manage
the construction of buildings (houses, schools...)
and open spaces (public areas, gardens, urban
parks...). As artists, we propose plastic, spacial
or functional installations which give a critical
but constructive reading of the environment
where human live.
This work is focused on the uses of space
and object (natural or urban, public or private,
individual or collective). The site and its users,
the time and its modifications, remain the main
bases of the projects and are often their
material.
Our approach of hybridization of the various
disciplines of art and space (design, architecture,
plastic arts, urban design) juggles with tools
like sample, misappropriation, collage, absurd,
humour, interaction and technologies/materials,
through which we question how the built or
natural environment influences our ways of life
and the human relations. We try to establish
a real dialogue between the users and their
environment.
The forms of outcome are not predefined.
They are born and vary according to the needs
and characteristics of the context, whether it is
social, cultural, environmental or architectural,
they can be objects, architectures, installations,
images, videos, … Our motivation is to produce
«living» pieces or architecture and to put poetry
in function in the Real.
MICROCLIMAX AND THE NATURE
The « living» as material.
At all the scales, object, installation,
architecture or public space, we integrate the
« living » (human, vegetal or social...) as a
material, as we would for concrete or light, with
its appropriate logic and stakes.
Some examples of projects about nature or
integrating the « living » :
The House of Mrs O. - bioclimatic house in
dense urban site.
The plot of land, crooked and smaller
than 100m², shelters a rich and luxuriant
mediterranean garden. Mrs O., landscape designer
and experimenter, fascinated by vegetal, is
sad to lose this garden, but she has no other
solution to build her house. Thus, the project
suggests to « raise » this garden : the base
of the house will be fixed in the plot and the
garden laid back on top of it. So Mrs O. recovers
the quasi-totality of the garden, distributed on
3 levels, ground floor and vegetal roofs (1st &
2nd Floor).
The « Kipouss » carpet - hybrid of oriental
carpet and formal garden
Playing with interior-exterior limit, it offers to
bring a piece of the garden attractiveness in the
living-room or to integrate a fragment of the
living-room comfort into the garden.
« Flower of Chicken » is a tribute to the
« anonymous chicken », product of consumption,
found in the poultry department of a discount
supermarket.
« 5min of Artificial Paradise » - a miniarchitecture which makes the maximum.
Even if the setting is artificial, these microclimates
do not offer memories, but a very real synthetic
experience. They give to the city dwellers the
physical possibility of being in the perfect image,
Bahamas, Antilles or other archetype.
We find them on the way to school, office,
factory, or walk. They remind us why we work,
as a starter or as a remaining flavour of our
hardly gained holidays, or that we won’t ever be
able to buy.
The ersatz of infinite escape is set in showcase,
in a few square meters, in the public space. To
isolate ourselves, we overexpose ourselves, to
escape, we lock ourselves; and we become, for
a moment, the other One; the one that is over
there, somewhere else.
We close eyes, we are there... almost.
The « Sarcobush » - Hybrid of sarcophagus
and bush on wheels
This shelter for homeless is a mobile shape of a
fragment of participative landscape. It is at the
same time a tool of social integration and a free
green park for the city. It proposes a critical
reading of the urban management of public spaces,
between counter-project and ambiguous «doom
scenario». Or how to transform the undesirable
gatherings of the « social parasites » into
spontaneous parks...
And as a first step, at local scale,
programming conferences and various meetings
with the inhabitants and associations and their
direct implication in the work of the artists,
allowed to connect the event to the life of the
village, perhaps to disenclose a little the domain
and to re-integrate it in its own territory.
BONUS MICROCLIMAX
« Codbar, the botanical garden sales »
Bonus installation questioning the business of
the « living», the public spaces being «given» to
the private realm and the nature being liquidated
on the altar of consumption (photos on page 4
and back of cover).
MICROCLIMAX AND THE « IMPREVUS AU JARDIN »
To program the « Imprévus au Jardin »
brings us the opportunity, while proposing a
multi-field arena of discussion and creation...,
to prolong, widen and share this experiment of
hybridating different artistic fields, on the topic
of « Contemporary Human Nature », under the
angle of a complex thinking (not complicated, but
multiple).
It’s an ideal context to use the Domain of
the Piece as case study, for these paradoxical
« back-countries », insulated but preserved and
to question the stakes that animate them.
In addition, to show the interest and viability
of such place of creation, in this specific situation,
offers us to take part in the discussions and
reflections about the economic and cultural
development of the domain.
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CONTACTS
ARTISTES
ANDREA CARETTO & RAFFAELLA SPAGNA
Artiste et naturaliste, architecte et
paysagiste, Turin, Italie
[email protected]
www.escuelenta.org
JEAN DENANT
Artiste, Sète
[email protected]
ESTELLE DE PAEPE
Architecte, Lille
[email protected]
ESTEFANIA PEÑAFIEL
Artiste, Equateur (vit à Paris)
[email protected]
BERTRAND PLANES
Artiste, Perpignan, (vit à Paris)
[email protected]
www.bertrandplanes.com
CHRISTIAN QUI
Architecte paysagiste, Marseille,
[email protected]
VERONIKA VALK & TÕNIS ARJUS
Architectes, urbanistes, artistes,
Tallinn, Estonie
[email protected]
[email protected]
www.ziziyoyo.com
MONTEUR
PIERRE COTTE / [email protected]
DISPOSITIF SCENIQUE
LE SAS (scénographie & architecture du
spectacle), Sète, France
www.lesas.org / [email protected]
INTERVENANTS
ANTHONY VAN DEN BOSSCHE
journaliste, Paris
www.resetdesign.com, [email protected]
ERIC WATIER
artiste et enseignant, Montpellier
[email protected]
LA MANUFACTURE DES PAYSAGES,
Bernard Kohn & Jean-Claude Pansier
Octon, Villeneuvette
[email protected]
www.lamanufacturedespaysages.org
ELODIE BEAUMONT
géographe & cartographe, Paris
[email protected]
CHA-ARCHITECTURE
Linda Coeuret et William Hayet
architectes, Montpellier
www.architect-ure.com
[email protected]
MICROCLIMAX
Benjamin Jacquemet et Carolyn Wittendal
architectes & artistes, Sète
www.microclimax.org
www.artisteslr.fr/artiste/microclimax
[email protected]
ORGANISATION & PROGRAMMATION ARTISTIQUE
SITE INTERNET DE LA MANIFESTATION :
www.panoplie.org/imprevusaujardin & www.montsdorb.com
ORGANISATION / ADMINISTRATION :
Communauté de Communes des Monts d’Orb - 34260 Le Bousquet d’Orb –
tel : 04 67 23 78 03 - [email protected]
PROGRAMMATION / GRAPHISME :
MICROCLIMAX, Benjamin Jacquemet & Carolyn Wittendal
8, av. Maréchal Juin 34200 Sète / France
tel : 04 67 36 68 42. / [email protected]
www.microclimax.org & www.artisteslr.fr/artiste/microclimax
CREDITS IMAGES : Raffaella & Andrea Caretto : p6-h, p6-b, p7-hm, p7-hd, p7-b, p8-h,
p8-bd, p8-bg, p9-bg, p9-bd / Bertrand Planes : p23, p24, p25 / Christian Qui : p26-h, p26-b, p28,
p29-h, p29-bg / Veronika Valk : p30-mh, p30-mb, p31, p32 / Tonis Arjus : p18-bg, p20, p21, p35-bd
/ Michel Chavarria : p16, p27-h, p15hg, p19 / Microclimax : p1 (+Anthony Pamart), p7-hg, p10-bd,
p10-mm, p10-bm, p10-md, p10-bd, p 11, p 12, p13, p27-b, p30-d, , p44-md, p44-bd, p45-hd, p45-md,
p45-bd, p15-hd, p15-bd, p17, p18-bd, p22, p29bd, p33-hg, p33-hd, p33-md, p34, p35-hd, p35-md,
p42-bg, p42-bm, p42-bd, p47 / Estelle de Paepe : p4, p14, p16 / Cha-Architecture : p40, p 41-bg,
p41-bd / Reset Design : p36-hd, p36-bg. / La Manufacture des Paysages : p43
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