spécial simi - Supply Chain Magazine
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©PROLOGIS ©ABCD ©APRC 70 N°99 ■ SUPPLY CHAIN MAGAZINE - NOVEMBRE 2015 L’immobilier logistique français reprend des couleurs ©CBRE I Didier Malherbe, Directeur de CBRE Global Logistics Services l faut bien avouer que depuis le temps qu’on entendait parler de marché atone et morose, de manque de visibilité et de douches écossaises à répétition, entendre les experts employer des qualificatifs tels que « excellent » et « record » fait le plus grand bien. « Le 1er semestre a été exceptionnel avec 1.458.000 m² placés côté utilisateurs, affirme d’entrée de jeu Didier Terrier, Directeur Général d’Arthur Loyd, Le 2nd sera plus faible car de nombreux projets se sont concrétisés au S1. Nous atteignons 1,8 M de m² à la fin du t3 et attendons environ 400.000 m² pour le dernier trimestre soit entre 2 et 2,2 M de m² sur l’année. » Ce qui équivaut à une croissance de la demande placée de 22 % au t3, 1,8 M de m² correspondant au total des transactions entérinées en 2014. Après plusieurs années d’attentisme, il s’agit en bonne partie d’un phénomène de régularisation du marché, avec toutefois quelques distinctions. « L’Ile de France avait déjà connu une bonne année 2014 avec plus de 700.000 m². Le volume enregistré sur la même période en 2015 croît certes de 11% mais on reste sur la même tendance. Lyon par contre enregistre +66 % en volume, il s’agit là d’un rattrapage important », estime pour sa part Didier Malherbe, Directeur de CBRE Global Logistics Services. Un marché en déséquilibre Si tout le territoire a profité de l’embellie, force est de constater que l’écart se creuse entre les régions principales et secondaires, voire parfois ©IDI GAZELEY Après plusieurs années de déprime, le marché de l’immobilier logistique français connaît une embellie cette année. Sans atteindre les niveaux historiques d’avant la crise, le marché a enfin connu le rebond tant attendu, un phénomène qui a touché toutes les régions avec des volumes de transactions plus qu’honorables. Revers de la médaille, l’offre se paupérise et atteint des seuils critiques dans les régions du Sud. Portrait de l’immobilier logistique en France en cette fin d’année 2015. au sein d’une même région. « 2015 est une année caractérisée par un retour en force de la dorsale qui prend 1,4 M de m² soit 70 % de la demande », observe Jean-Marie-Guillet, Directeur du Département Logistique France chez Jones Lang Lasalle (JLL). En effet, les volumes de transactions parlent d’eux-mêmes : IDF 704.000 m², Rhône-Alpes 354.000 m², Nord 267.000 m², Paca 259.000 m². Aux autres, il ne reste que les miettes. L’orléanais, par exemple, ne récupère que 7% du marché avec 160.000 m², ce qui constitue pourtant une belle performance pour ce marché. La région parisienne elle-même est en proie à un déséquilibre important, la partie Sud absorbant une part croissante des transactions et implantations. Une offre en raréfaction… Et pour cause. « L’offre en classes A et B en IDF compte un peu plus d’1M de m² dont 800.000 m² de classe A. 50 % du stock disponible se situe dans le quart sud-IDF, le Nord et l’Est restant sousoffreurs. Par contre, au-dessus de 40.000 m², tout est pris », commente Didier Malherbe. Globalement, l’Ile de France reste donc un marché offreur, ce qui augure une belle année 2016. La région Nord fait également belle figure avec 165.000 m² immédiatement disponibles selon le cabinet de conseil EOL. Toutes ne peuvent pas en dire autant. En Rhône-Alpes, l’offre immédiate (supérieure à 5.000 m²) est de 240.000 m² mais souvent constituée de bâtiments de taille modeste et éloignés des grandes villes. Le taux d’occupaNOVEMBRE 2015 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE ■ N°99 71 ©JLL Directeur du développement EMEA chez JLL Jean-Marie Guillet, Directeur du Département Logistique France chez Jones Lang Lasalle (JLL) 72 … inadaptée à la demande Autre effet de ce manque de nouveautés, les bâtiments existants sont de taille insuffisante pour répondre à la demande N°99 ■ SUPPLY CHAIN MAGAZINE - NOVEMBRE 2015 SUITE PAGE 74 ©PROLOGIS ©BARJANE ©JLL Guy Gueirard, tion sur les secteurs nord-Isère et de la Plaine de l’Ain est de 95 % et les réserves foncières sont inexistantes (voir encadré page 77). La région Paca ne s’en sort guère mieux avec 205.000 m² disponibles et un foncier quasiment introuvable. « En région Paca, le foncier dédié à notre activité est rare. C’est aussi une région très orientée vers le tourisme et cerraines collectivités ne sont pas en faveur du développement des activités logistiques et industrielles. Les élus ont d’ailleurs une très forte pression de l’Etat pour développer le logement qui est la priorité. La région a aussi ses contraintes géographiques et topographiques, avec la présence de la mer et des massifs montagneux, ce qui complexifie le développement d’opérations logistiques qui nécessitent des fonciers le plus plat possible et de taille significative. Enfin le corolaire, qui dit raréfaction dit prix élevé, il n’est donc pas aisé de trouver le modèle économique convenable », souligne Julien Mongoin, Directeur du Développement de Barjane. En France comme ailleurs, période de crise oblige, les développeurs se sont abstenus de construire des entrepôts en blanc (opération sans locataire ou acheteur). Résultat : « L’offre ne se régénère pas depuis 8 ou 9 ans. Si les marchés lillois et parisien restent offreurs, l’offre au niveau national a baissé de 9 %, elle se paupérise chaque année et les bâtiments vieillissent », déplore Didier Malherbe (CBRE). actuelle. « La grande distribution et l’e-commerce, autrement dit l’omni-canal, passent devant les prestataires en termes de prises à bail. Cela change la donne parce qu’ils prennent de très grandes surfaces », confirme Guy Gueirard, Directeur du développement EMEA chez JLL. Le besoin en bâtiments dits « XXL » étant un phénomène récent, l’offre correspondante en seconde main est quasiment inexistante et la construction d’un entrepôt neuf devient obligatoire. « Sur les grandes surfaces, il n’y a pas d’autre solution que de construire du clé en main. Cette année, les bâtiments clé en main ont représenté 630.000 m² sur 26 opérations en France », atteste Didier Malherbe (CBRE). La tendance sur les marchés secondaires est très nette, preuve s’il en est du besoin de construire une nouvelle génération de bâtiments en France. « Sur la dorsale Lille-Marseille, nous avons enregistré 30 % de clé en main et 70 % d’existant. Au-delà, la tendance s’inverse », commente Jean-Marie-Guillet (JLL). Voilà une bonne nouvelle qui devrait donner du grain à moudre aux professionnels du secteur pour les années à venir. Pourtant tout n’est pas simple. « Les limites au gigantisme sont la disponibilité du foncier et le besoin en main d’œuvre qualifiée que sous-entend un très grand entrepôt, de même que la présence d’infrastructures de transport », rappelle François Rispe, Directeur Général de Prologis Europe du Sud. Sans compter la durée d’instruction des dossiers, qui atteint souvent – voire dépasse – les 12 mois, et les éventuels ©CBRE SUITE DE LA PAGE 72 recours. « Le clé en main en France est très compliqué. Il est impératif de viser du gris avec les autorisations car monter un dossier prend plus d’1 an. Les permis sont de plus en plus souvent attaqués par des recours divers, ce qui allonge d’autant les projets. C’est un fardeau que porte la France », s’insurge Didier Malherbe (CBRE). Les solutions Offre insuffisante et obsolète sur la dorsale, foncier rare et cher dans les grandes agglomérations, pas de doute, il va falloir chercher ailleurs. En région Rhônes-Alpes, les zones logistiques traditionnelles étant relativement saturées, il devient nécessaire de s’éloigner selon Laurent Lamatière, Consultant chez Arthur Loyd (voir encadré p.78). En région parisienne, le sud compte quelques disponibilités mais là aussi, les grandes implantations s’éloignent de la capitale pour s’installer à Melun-Sénart, Lieusaint, Moissy Cramayel, SaintFargeau Ponthierry et au Coudray-Monceaux dans le double but de trouver des terrains adéquats et de fuir la taxe du Grand Paris. « Pour trouver un grand foncier proche de l’Ile de France, il faut aujourd’hui s’éloigner car l’offre en terrains de plus de 25 ha et en bâtiments supérieurs à 40.000 m² est quasiment nulle et la fiscalité, dissuasive. Songez par exemple à vous implanter à Artenay, au nord d’Orléans. Cette ville n’est qu’à 75 km de Paris », conseille Didier Terrier (Arthur Loyd). Doit-on aller jusqu’à quitter la France ? « L’Europe compte près de 57 M de m² de disponibilité en bâtiments de plus de 5.000 m², indique Guy Gueirard (JLL), mais les grandes surfaces disponibles sont rares et les grandes métropoles sont souvent saturées. S’installer à Barcelone peut être une option pour desservir le sud de la France, d’autant que les contraintes y sont moins importantes. Mais les disponibilités ne sont pas pléthoriques et s’éloigner des bassins de consommation nuit à la qualité du service », nuance-t-il. Les parcs logistiques Le salut passerait-il par les parcs logistiques ? Ces immenses zones dédiées ont clairement le vent en poupe et séduisent tant les clients finaux par l’effet de mutualisation des activités connexes (services d’intérim, services de santé et bientôt bornes de recharges électriques) que les collectivités locales par la création d’emplois et la concentration en un même endroit des entrepôts et du trafic routier. Prologis, APRC et Barjane, pour ne citer qu’eux, sont particulièrement friands de ce concept qui prend de l’importance autour de Paris et Marseille. « Nous développons des parcs avec un maximum de synergies entre les activités. Cela donne une mixité d’implantations et les acteurs sont ravis d’y trouver une zone de parking pour chauffeurs, une agence de travail en interim, une agence postale et/ou bancaire, un restaurant, une SUITE PAGE 76 74 N°99 ■ SUPPLY CHAIN MAGAZINE - NOVEMBRE 2015 SUITE DE LA PAGE 74 ©PROLOGIS crèche… Ces zones ont moins de chance de finir en friche car elles correspondent à une vision à long terme et répondent à un besoin. Un grand distributeur, par exemple, a besoin de trouver une offre de transport (rail, route…) à proximité. D’autre part, quand on intègre une société importante, comme Airbus Helicopters à Marignane, d’autres sociétés viennent rapidement s’agréger. C’est un cercle vertueux, cela tire la zone vers le haut, surtout d’un point de vue social », résume Julien Mongoin (Barjane). Si vertueux soient-ils, ces parcs représentent un investissement colossal et doivent donc à la fois être situés près d’un grand bassin de consommation et répondre à une demande constatée et non escomptée comme cela a parfois été le cas par le passé. « On ne peut pas lancer des parcs complets de manière spéculative », confirme Jean-Marie-Guillet (JLL) François Rispe, ©3103JP-FOTOLIA Directeur Général de Prologis Europe du Sud Les futures disponibilités Heureuse conséquence de la reprise économique européenne, il existe en France quelques velléités de lancer des opérations en blanc comme le prouvent PRD (23.000 m² à St Quentin Fallavier pour Aviva Investors) et Prologis qui développe 35.000 m² en 5 cellules au Havre et dont la moitié est déjà pré-commercialisée. Ce dernier, qui dispose par ailleurs des autorisations pour construire un 30.000 m² en gris en région lyonnaise, a dans son escarcelle quelques belles surfaces qui ne demandent qu’à sortir de terre. « Le bâtiment rénové de Moissy Cramayel, ancien site industriel de PSA, est en cours de redéveloppement. Sur 160.000 m², 100.000 m² ont été rasés pour reconstruire un total de 250.000 m². 131.000 m² sont déjà loués dont 60.000 m² par Transalliance, et les demandes d’autorisation ont déjà été déposées pour construire 120.000 m² supplémentaires », précise François Rispe. Toujours en région parisienne, IDI Gazeley a récem- 76 N°99 ■ SUPPLY CHAIN MAGAZINE - NOVEMBRE 2015 ment fait l’acquisition d’un terrain de 16 ha à Dammartin-en-Goële (77), à 45 km au nord-est de Paris, sur lequel il entend construire 70.000 m² d’entrepôts. Sur l’orléanais, les conseillers d’EOL comptabilisaient au 30 juin 2015 plus d’1M de m² de projets de construction. Dans le sud de la France, Barjane fait état que quelques développements imminents dont 80.000 m² (avec autorisations) sur le parc des Bréguières à Arcs-surAgens (83), 12.000 m² restant encore à développer à Fuveau (13) sur un Parc Saint Charles quasiment complet, et bientôt 180.000 m² sur les 60 ha du Parc des Aiguilles dont les premiers permis seront déposés au 1er semestre 2016 pour une livraison en 2017 – 2018. En région lyonnaise, outre les 23.000 m² de PRD et les 30.000 m² de Prologis, CCR (Groupe GSE) et Redim ont lancé en octobre dernier la construction d’Idea’Park à Fareins (69) situé entre Lyon, Villefranche-sur-Saône et Mâcon. 38.000 m² ont déjà trouvé preneur mais un entrepôt de 14.000 m² peut encore y trouver sa place. Un projet de requalification mené par Vailog devrait également voir le jour à Saint Quentin Fallavier en 2017 avec a minima 46.000 disponibles selon Laurent Lamatière (Arthur Loyd). Quant au nord de la France, Goodman avance 220.000 m² à développer dont un terrain pouvant accueillir un bâtiment de 62.000 m². Antoine Tostain (Tostain & Laffineur) prévoit l’arrivée sur le marché de 2 entrepôts dont un 18.000 m² à Arras et un 20.000 m² autour de Cambrai en fin d’année. Ce à quoi s’ajoutent un bâtiment de 37.000 m² sur Carvin (62) à construire (et disponible sous 8 mois) et un total de 450.000 m² de foncier avec permis déposés sur les 80 communes que compte la région. Alors n’attendez plus et positionnez-vous rapidement, les fonciers ont tendance à partir très vite sur la dorsale. ■ PIERRE MONCEAUX Le marché du Nord vu par Tostain & Laffineur « Le Nord retrouve des niveaux records » ©TOSTAIN & LAFFINEUR « Le Nord devient très attractif et retrouve des niveaux records en cette fin d’année 2015 avec environ 300.000 m² commercialisés », se réjouit Antoine Tostain, Co-Fondateur de Tostain & Laffineur Real Estate Solutions. La raison de ce succès tient en ses nombreux avantages, à commencer par la disponibilité du foncier. « S’il y a très peu d’offre de classe A, avec seulement 22.000 m² disponibles à Lille par exemple, et pas davantage de classe B, de nombreux permis de construire en gris sont prêts à démarrer. Sur la région Nord, nous en comptons plus de 450.000 m² dont 37.000 m² en métropole lilloise, reprend-il. Et ce n’est pas tout. Le nord de la France est attractif pour sa masse salariale avec un bassin d’emploi d’1M de personnes sur le Grand Lille et de 2 M dans un rayon de 200 km. Les salaires sont moins taxés qu’en Belgique, ce qui permet au Nord de récupérer des implantations initialement prévues chez notre voisin. De même, ce sont les fonciers bénéficiant d’une fiscalité attractive qui sauront capter les plus belles implantations, aidés en cela par des prix de terrains moins élevés qu’en Flandres belge. Enfin, nous avons un vrai savoir-faire historique en matière de VPC et de grande distribution avec des acteurs comme Dispeo, La Redoute qui se modernise, Damart, Leroy Merlin, Camaïeu, Auchan… Notre seul contrainte reste la durée d’instruction des dossiers », déplore-t-il. L’avenir s’annonce radieux tant les projets en cours sont nombreux : 50.000 m² à construire par PRD pour Orchestra (extensibles à 120.000 m²) à Arras (62), 24.000 m² extensibles pour Carrefour à Vendin-le-Vieil (62) avec Goodman, 72.000 m² pour Auchan textile à Brebières (62), 22.000 m² pour Alinéa à Harnes entre Lens et Dourges, et d’autres encore témoignent de la bonne santé logistique du Nord. ■ PM Antoine Tostain Co-Fondateur de Tostain & Laffineur Real Estate Solutions ©TOSTAIN & LAFFINEUR Tostain Lille Clavin NOVEMBRE 2015 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE ■ N°99 77 ©ARTHUR LOYD Le marché lyonnais vu par Laurent Lamatière, Consultant chez Arthur Loyd « Si l’on compare l’offre et la demande, nous n’avons que 6 mois de commercialisation disponibles » Laurent Lamatière En région lyonnaise, à la fin du 3e trimestre, on compte environ 326.000 m² placés, ce qui fait de 2015 une très bonne année. La région devrait atteindre au moins 350.000 m² commercialisés sur l’année en placé, soit près de 20 % de mieux qu’en 2014 (300.000m²). « Le 1er trimestre a été excellent, le 2nd est plus difficile du fait du manque d’offre. En effet, le taux d’occupation sur le nord-Isère et la Plaine de l’Ain est à 95 %, ce qui devient vraiment problématique. Si l’on compare l’offre et la demande, nous n’avons que 6 mois de commercialisation disponibles, c’est un niveau bas record. De plus, l’offre existante sur le secteur prisé de nord-Isère est composée de surfaces de taille réduite. Pour s’implanter en région lyonnaise aujourd’hui, il faut s’éloigner, soit vers le nord de Lyon (Belleville sur Saône…), soit vers Genève (Bourg en Bresse…). Or, contrairement à la région parisienne, le delta en termes de fiscalité est moindre. Résultat, s’installer sur ces zones extérieures devient plus difficile à justifier, d’autant que ce sont souvent des bâtiments isolés et peu adaptés à la création de pôles logistiques ou à la mutualisation », indique Laurent Lamatière, Consultant chez Arthur Loyd. Malgré cela, l’avenir n’est pas totalement sombre en région Rhône-Alpes, quelques opérateurs ont d’ailleurs réussi à prendre position dernièrement. C’est le cas de Redim qui a lancé la construction d’un 38.000 m² à livrer en mars 2016 et loué par 2 locataires (Pomona et Transports Pierre Charvin), 14.000 m² restant encore disponibles à compter de cette date. Prologis a également dans ses cartons un 30.000 m² en gris (avec autorisations), prêt à démarrer pour une livraison sous 7 à 8 mois. « La vraie bonne nouvelle, c’est que PRD devrait lancer un bâtiment en blanc de 23.000 m² à Saint Quentin Fallavier pour le compte d’Aviva Investors. Ce n’est pas arrivé depuis longtemps ! », se réjouit Laurent Lamatière. Au total, l’offre potentielle atteint environ 240.000 m² sur la région, mais en peu de projets et en comptant certains sites éloignés. « A cela s’ajoutent des réserves foncières sur le secteur nord-Isère, soit quelque 250 ha appartenant à la collectivité mais à développer d’ici 4 à 5 ans car tout reste à faire, créer une Zac, amener les réseaux etc.», rappelle-t-il. La fin de la pénurie n’est donc pas pour demain. ■ PM En Europe, la crise laisse des traces 78 N°99 ■ SUPPLY CHAIN MAGAZINE - NOVEMBRE 2015 besoins en immobilier logistique. Il est à la source de plus de la moitié du volume total des transactions conclues au cours de ces 12 derniers mois : France (61 %), Royaume-Uni (57 %) et Pays-Bas (52 %). En Allemagne, ce secteur est à l’origine de seulement 25 % des transactions, l’industrie générant en toute logique la majeure partie de la demande. ■ PM Source des chiffres BNP Paribas Entrepôts P3 à Prague ©BNP PARISBAS REAL Le schéma européen est étonnamment similaire à celui que l’on peut observer en France. Après plusieurs années de crise, l’offre en bâtiments neufs et de qualité est insuffisante, développeurs et promoteurs prenant rarement le risque de lancer du blanc (opération sans locataire ou acheteur) dans le climat de morosité ambiant de ces derniers temps. Résultat, les bâtiments de grande qualité s’arrachent et si certains programmes en blanc ont été lancés dans des pays tels que le Royaume-Uni, les Pays-Bas l’Espagne et la France, la demande d’entrepôts neufs et de qualité reste supérieure à l’offre sur la plupart des marchés. En conséquence, les clés en main représentent une part importante des échanges, en particulier pour les entrepôts XXL. A ce propos, le volume de transactions en Europe a progressé de 21 % au 1er semestre dans les 22 grandes villes étudiées par BNP Paribas Real Estate, un chiffre encore une fois très proche de celui de la France (22 %). Enfin, côté demande, c’est sans surprise le secteur de la vente au détail et de la distribution qui tirent le marché, sous l’impulsion du e-commerce qui continue de bouleverser les La France et la logistique sont des marchés attractifs en termes d’investissements ©IDI GAZELEY Malgré ses nombreuses contraintes règlementaires et fiscales, la France est un marché attractif pour les investisseurs internationaux. Il y a à cela plusieurs raisons. « La France reste un marché immobilier majeur de par sa profondeur, sa localisation, sa maturité et ses infrastructures de qualité. Le contexte fiscal, ou administratif, peut sembler être une contrainte mais la législation est assez claire et lisible, c’est donc un marché stable et rassurant, un atout, surtout en temps de crise. Cette valeur sure attire les capitaux qui affluent de tous horizons, avec notamment de nombreux investisseurs nord-américains qui ne sont pas freinés par notre législation française », témoigne Fabrice Cervoni, Directeur Général d’IDI Gazeley France. Les prix du marché et taux de rendement plus attractifs en France que chez les leaders européens que sont l’Allemagne et la Grande Bretagne ne sont pas non plus étrangers à cet afflux de capitaux. Autre « bonne surprise », la logistique, souvent considérée comme le parent pauvre de l’économie et de l’immobilier, jouit désormais d’une certaine reconnaissance et attire également les capitaux. « La France compte des leaders mondiaux dans les domaines de la grande distribution et de la logistique. Le marché de l’immobilier logistique est important et les décrets sur les ICPE, une réforme majeure arrivée en 2002, sont un gage de qualité et de sécurité. Le marché français est donc installé comme un bon produit immobilier. On voit d’ailleurs arriver de nouveaux investisseurs institutionnels qui n’investissaient pas en logistique auparavant et acquièrent aujourd’hui ce type d’actifs », reprend-il. Enfin, si la logistique ne représente que 10 à 12 % de l’investissement global, les taux de rendement observés sont très intéressants, de l’ordre de 6 % contre 3 à 4 % pour les bureaux actuellement. Résultat, la demande croît plus vite que l’offre ce qui devrait se traduire par une hausse des prix, d’autant que les taux d’intérêt sont bas. ■ PM Fabrice Cervoni, Directeur Général d’IDI Gazeley France La « dorsale » (Lille – Paris – Lyon – Marseille) en chiffres au t3 2015 Region IDF Nord 12.350.000 3.900.000 Demande placée 600.000 221.000 240.000 294.000 Offre disponible 960.000 165.000 244.00 205.000 Loyer facial (€ HT/m²) 30 < 90 32 < 58 39 < 43 25 < 50 Surfaces en m² PACA RhônesAlpes 3.400.000 4.000.000 2 Source : chiffres EOL, entrepôts >10.000 m Le Top 10 des transactions 2015 en chiffres (données EOL) Locataire/ Preneur MAISONS DU MONDE CARREFOUR ACTION CARREFOUR BUT CAFOM - VENTE UNIQUE AUCHAN CARREFOUR CARREFOUR ORCHESTRA 80 N°99 ■ SUPPLY CHAIN MAGAZINE - NOVEMBRE 2015 Commune Saint Martin de Crau (13) Saint-Gilles (30) Moissy Cramayel (77) Luneville (54) Pusignan (69) Amblainville (60) Garons (30) Presles en Brie (77) Vendin le Vieil (62) Saint Laurent Blangy (62) Surface 96.000 80.200 74.000 67.000 60.000 58.000 57.000 57.000 55.236 50.000