A l`écoute - Site internet du diocèse d`Atakpamé
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Eglise-Famille de Dieu à Atakpamé Bulletin d’information et de formation sur la vie pastorale de notre diocèse A l’écoute Quel salut en Jésus-Christ ? N°27 – janvier 2015 Au cours d’une célébration liturgique très animée, une vieille femme pauvrement vêtue danse avec une allégresse particulière en agitant au dessus de sa tête un mouchoir blanc. Levant les mains vers le ciel, au rythme d’une mélodie très entrainante, elle s’exclame à pleine gorge : « Il m’a racheté, il m’a sauvé ; il m’a racheté, il m’a sauvé ». A la fin de la messe, je me renseigne sur elle et apprends, à mon grand étonnement, qu’elle est l’une des femmes les plus pauvres de la paroisse, une veuve qui ne trouve qu’à grand peine de quoi se nourrir. Et pourtant elle avait l’air si heureuse ! Après m’avoir informé sur l’identité de sa paroissienne, le curé poursuit d’un air songeur : « Comment peut-elle chanter avec autant d’assurance que le Christ l’a sauvée alors qu’elle vit dans une situation si peu enviable ? » Je ne me rappelle plus ce que j’ai répondu ce jour-là. Mais en repensant à cet épisode assez courant dans nos milieux, j’ai bien envie de dire aujourd’hui : « Le Christ ne l’a pas sauvée de l’indigence ni de la maladie ; il l’a sauvée d’un mal beaucoup plus grand : le désespoir ». Et toi ? De quoi le Christ t’a-t-il sauvé ? Prenons le temps de répondre à cette question au moment où nous répétons les mots prononcés par le chœur des anges dans la nuit de noël : « Il vous est né un Sauveur » (Luc 2, 11). En quoi consiste ce salut apporté par le Christ ? Concerne-t-il seulement notre âme ou s’adresse t-il également à notre corps ? L’homme à la recherche du salut Partons d’un constat tout simple : de tout temps, l’homme est à la recherche du salut, du bonheur, de ce qui peut combler son existence en ce monde et, s’il est croyant, lui donner accès à la vie dans l’au-delà. Aujourd’hui encore, c’est la soif de salut qui draine vers les religions des foules immenses de personnes qui cherchent en Dieu les réponses à leurs questions existentielles : les maladies, la pauvreté, la peur des esprits et des sorciers, etc. Il suffit de regarder les nombreux fidèles qui se pressent dans nos lieux de culte, les milliers de personnes qui fréquentent nos sanctuaires ou prennent part à nos célébrations. Au plus profond de son cœur, aujourd’hui comme hier, l’homme ressent un besoin insatiable de salut, de bonheur, de réussite. Les aspirations de l’homme africain aujourd’hui Sans vouloir nier l’influence de l’athéisme ambiant ainsi que des courants spirituels sur les populations africaines, il est possible d’affirmer que, dans leur grande majorité, elles attendent plutôt de Dieu leur salut qui se décline en des termes de bonheur. De fait, dans leurs difficultés, même les plus matérielles, elles se tournent spontanément vers Dieu. Et pour cause. En Afrique, tout, absolument tout semble avoir une cause spirituelle. Ainsi, dès que surgit une maladie ou une épreuve quelconque, la première réaction de l’homme africain consiste à rechercher les raisons « spirituelles » de tels événements. Rien n’est naturel ; tout est spirituel ou censé avoir des explications qui dépassent l’ordre physique. C’est avec tout le poids de son vécu quotidien fait de peur des sorciers, de problèmes de santé, de pauvreté et d’interrogations face à l’avenir, que l’homme africain va vers Dieu. Pour lui, le salut ne saurait se réduire à l’âme ; il concerne sa vie tout entière, son succès, sa prospérité. Est-ce vraiment ce salut que nous offre le Christ ? Jésus le Sauveur L’originalité du christianisme consiste à affirmer que Jésus est le Sauveur. Dans la nuit de noël, c’est par ce titre que les anges désignent le nouveau-né (Luc 2,10-12). Saint Matthieu, de son côté, explique que le nom « Jésus » signifie « Dieu sauve » (Matthieu 1,21). A travers le Christ, c’est donc Dieu qui agit, intervient en faveur de son peuple et lui accorde le salut. Saint Paul également appelle Jésus « le Sauveur » (Philippiens 3,20) et saint Pierre, dans le livre des Actes des Apôtres, précise qu’il est « l’unique Sauveur » (Actes 4,12). Rapportant l’épisode de la femme samaritaine, saint Jean rappelle ces mots des habitants de la Samarie : «Ce n'est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons maintenant ; nous l'avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c'est vraiment lui le Sauveur du monde. » (Jean 4,42). Tout le Nouveau Testament atteste que le Christ est le Sauveur, le Messie. Au cours de son ministère, Jésus parle souvent du salut qu’il est venu apporter au monde. S’adressant à Zachée le publicain, il déclare « Aujourd’hui, le salut est entré dans cette maison. » (Luc 19,10). De même, il établit un lien indissoluble entre la foi et le salut : « Va, ta foi t’a sauvée ». (Lc 7,50). Dans l’évangile de Jean, toute sa mission est résumée en ces termes : « Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. » (Jean 3,17). C’est la même affirmation que fait l’apôtre Paul dans sa lettre aux Romains : « Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » (Romains 10,13). Les exemples peuvent se multiplier à l’infini. En quoi consiste précisément ce salut ? Quel est le salut annoncé et réalisé par le Christ ? Jadis, il était reproché à l’Eglise de prêcher un christianisme désincarné qui ne s’occupait que de l’âme des fidèles. C’est à cela que se référait Karl Marx en qualifiant la religion d’ « opium du peuple ». Depuis le Concile Vatican II, les perspectives ont notablement changé et l’Eglise met davantage en relief la réalité concrète du salut. Dans le langage biblique, plusieurs mots sont utilisés pour parler du salut : libération, rachat (paiement d’une rançon), rédemption. Ce salut concerne les situations matérielles de la vie courante telles que l’esclavage (Exode 20, 2), l’oppression (2 Samuel 22, 18 ; Psaume 71, 4), la maladie (Marc 5, 28), la mort 2 Corinthiens 1, 10. ). Cependant il se réfère surtout au mal moral (Matthieu 6, 13) et au péché (Romains 8, 2 ; Galates 3, 13). Le salut réalisé par le Christ concerne d’abord la destinée éternelle de l’homme. En effet, comme l’affirme la Lettre aux Galates : « Le Christ s'est livré lui-même pour nous sauver de nos péchés afin de nous arracher au pouvoir mauvais du monde présent, selon la volonté de Dieu, notre Père » (Galates 4,1). Mais le Seigneur ne s’est pas contenté de sauver de la « mort éternelle ». Tout au long de son ministère, il a délivré du mal concret dont souffrait le peuple en signe du Royaume à venir. Ces signes annonciateurs du règne n’étaient pas réservés au temps du Christ. Aujourd’hui encore, ils se réalisent au milieu du Peuple de Dieu comme une illustration de la puissance salvifique du Christ. Un christianisme sans croix est-il possible ? Si jusqu’à une date récente, l’Eglise mettait l’accent sur le salut de l’âme au détriment de celui du corps, de nos jours elle court plutôt le risque de réduire le salut à la recherche du bonheur terrestre. Nombreux sont ceux qui pensent, en effet, que l’essentiel de la foi consiste à demander à Dieu des guérisons et qui sont prêts à toutes les compromissions pour parvenir à celles-ci. Rappelons-nous ce qu’écrivait l’apôtre Paul à ce sujet : « Beaucoup de gens se conduisent en ennemis de la croix du Christ. Ils vont à leur perte. Leur dieu, c’est leur ventre, et ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte ; ils ne pensent qu’aux choses de la terre » (Philippiens 3,18-19). Ne réduisons pas le salut au bien-être car il le dépasse infiniment. Tout en reconnaissant que le salut concerne également toutes les dimensions de notre être, nous devons nous rappeler qu’il ne pourra jamais se réaliser pleinement sur cette terre. Son accomplissement ne se fera qu’au ciel. D’autre part, ne voyons pas partout des manifestations du diable comme si nous n’avions plus aucune responsabilité dans le mal qui affecte le monde. De ce point de vue, je dois dire que je suis souvent surpris par notre tendance à culpabiliser toujours les autres sans nous remettre nous-mêmes en cause. Je suis surpris également par notre obstination à vouloir atteindre certaines situations alors que, peut-être, Dieu a sur nous d’autres plans. Ne transformons pas notre bonheur en Dieu Terminons cette réflexion par ces mots du Père Raniero Cantalamessa rapportés par Zenit le 24 décembre 2007 : « La révélation dit : « Dieu est amour » ; l'homme a cru pouvoir renverser la phrase et dire : « L'amour est Dieu ! » (cette affirmation est de Feuerbach). La révélation dit : « Dieu est bonheur » ; l'homme inverse l'ordre une nouvelle fois et dit : « Le bonheur est Dieu ! ». Mais qu'est ce que cela signifie ? Sur terre, nous ne connaissons pas le bonheur à l'état pur, de même que nous ne connaissons pas l'amour absolu ; nous ne connaissons que des fragments de bonheur, qui se réduisent souvent à un enivrement passager des sens. Lorsque nous disons donc : « Le bonheur est Dieu ! », nous divinisons nos petites expériences, nous appelons « Dieu » l'œuvre de nos mains ou de notre esprit. Nous faisons du bonheur, une idole. Ceci explique pourquoi celui qui cherche Dieu trouve toujours le bonheur alors que celui qui cherche le bonheur ne trouve pas toujours Dieu." Mes remerciements pour le mois qui s’achève Le mois de décembre a été marqué d’une manière particulière par notre pèlerinage marial à Ayomé. Au nom de notre Eglise-Famille de Dieu, je voudrais renouveler ma gratitude à S.E. Mgr Piergiacomo Grampa, aux Pères Honoré Melessoussou, Johannes Aziabli, Jean-Paul Koffi, Henri Amedeto et Gilles Agbemadou pour leur interventions de qualité. Je remercie la Commission chargée de la liturgie, la fédération des chorales et chacun de vous. Si Dieu le veut Jeudi 1er : Solennité Marie Mère de Dieu ; Vendredi 2 au Dimanche 4 : Weekend de l’enfance missionnaire - Jubilé des enfants ; Samedi 3 : 85ème anniversaire de naissance du Père Fidèle Blewussi - Cathédrale à 9 h ; Dimanche 4 : Epiphanie - Enfance Missionnaire - Messe d’action de grâces pour la canonisation de saint Giovanni Antonio Farina, Fondateur des Sœurs Institutrices de Sainte Dorothée ; Lundi 5 au vendredi 9 : AG de la Fraternité des Prêtres du Togo ; Jeudi 8 : Anniversaire de l’ordination épiscopale de Mgr Kouto - AG Fraternité des Prêtres du Togo - Paroisse Cathédrale NDT à 18 h ; Vendredi 9 au 23 : Visite de la délégation ANTA AKHY ; Samedi 10 : Jubilé des ressortissants du diocèse d’Atakpamé à Lomé - Paroisse des Saints Martyrs de l’Uganda (Tokoin) à 9 h; Dimanche 11 : Baptême du Seigneur ; Dimanche 18 : Liturgie - Suivi et évaluation - Commission liturgique ; Dimanche 18 au Dimanche 25 : Semaine de l’unité des chrétiens- Paroisses ; Dimanche 25 :Fête paroissiale et confirmation à Ountivou ; Mardi 27 : Bilan AG de la Fraternité – Cathédrale - Bureau Fraternité ; Mercredi 28 : Presbyterium (Ancienne chapelle) VG chargé du Clergé ; Jeudi 29 : Conseil presbytéral – Evêché - Vicaires Généraux. Mes vœux pour la nouvelle année Le 22 décembre dernier, en présentant ses vœux à ses collaborateurs de la Curie Romaine, le Pape François a fait un examen de conscience en 15 points et proposé quelques remèdes. C’est avec ces précieux conseils du Pape que je vous formule mes vœux pour une heureuse année 2015 1. La maladie de se sentir "immortel", ou même "indispensable". Antidote : la grâce de se sentir pécheurs. 2. La maladie de du "marthalisme" (de sainte Marthe) de l'excès d'activité. Antidote : "Il y a un temps pour toute chose" (Qohelet 3, 1-15). 3. La maladie de la "pétrification" mentale et spirituelle, de ceux qui ont un cœur de pierre ou une "nuque raide"(Ac 7, 51-60). Antidote : humilité et don de soi, détachement et générosité". 4. La maladie de l'excès de planification et de fonctionnarisme : Antidote : se laisser à l’Esprit Saint. 5. La maladie de la mauvaise coordination : lorsque les membres perdent la communion entre eux. Antidote : la collaboration. 6. La maladie de l’Alzheimer spirituel, c'est-à-dire l'oubli de "l'histoire du salut", de l'histoire personnelle avec le Seigneur, du "premier amour" (Ap 2, 4). Antidote : retrouver la mémoire. 7. La maladie de la rivalité et de la vaine gloire. Antidote : l’humilité. . 8. La maladie de la schizophrénie existentielle: c'est la maladie de ceux qui vivent une vie double vie. Antidote : la conversion. 9. La maladie des bavardages, des murmures, et des commérages. Antidote : la maîtrise de sa langue. 10. La maladie de diviniser les chefs : c'est la maladie de ceux qui font la cour à leurs supérieurs, en espérant obtenir leur bienveillance. Antidote : l’honnêteté. 11. La maladie de l’indifférence envers les autres: quand chacun ne pense qu'à soi. Antidote : la sincérité et la chaleur des relations humaines. 12. La maladie du visage funèbre. Antidote : le sens de l'humour et même d'autodérision. 13. La maladie d'accumuler. Antidote : la simplicité. 14. La maladie des cercles fermés : quand l'appartenance à un petit groupe devient plus forte que celle du Corps. Antidote : l’unité. 15. La maladie du profit mondain, des "exhibitionnistes". Antidote : le service. Heureuse année 2015