services publics et externalisation
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SERVICES PUBLICS ET EXTERNALISATION REALITES, ACTUALITE et PERSPECTIVES Baptiste DANJOU Emmanuel MASSA Remerciements Nous tenons avant toute chose à remercier les hauts-fonctionnaires nous ayant aidés dans notre étude, en consacrant une partie de leur temps pour nous recevoir et répondre à nos questions. Délégation à la Modernisation de la Gestion Publique et des Structures de l’Etat (DMGPSE) Serge Arnaud (Délégué) Pascal Goyeau Ministère des Affaires Etrangères Alexis Andres (Responsable de la Mission de la Modernisation) Georges Couhadon (Sous-Directeur, chef du service de la Logistique Diplomatique) Denis Douveneau Ministère des Affaires Sociales, du Travail et de la Solidarité Marc Nuizière (Conseiller technique en matière de nouvelles technologies et de communication à la Sous-Direction de la Communication et de l’Animation Ministère de l’Agriculture Jean-Marie Aurand (Directeur Général de l’Administration) Jean-Claude Michel (Sous-Directeur de la Logistique et du Patrimoine) Ministère de la Culture et de la Communication Bruno Suzzarelli (Directeur de l’Administration Générale) Ministère de la Défense Général Louis Le Mière (Contrôleur Général des Armées en mission extraordinaire) Paul Penneac’h Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie Alain Casanova (Chef de Service, adjoint du Directeur) Jean-François Soumet (Directeur du Personnel, de la Modernisation et de l’Administration) Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Gilles Fournier (Adjoint au Directeur à la Direction des Personnels, de la Modernisation et de l’Administration) Martine Ramond (Sous-Directrice de la Logistique et de l’Administration Centrale) Ministère de l’Equipement Patrice Kohler (Adjoint au Sous-Directeur de la Logistique) Christian Parent (Directeur du Personnel, des Services et de la Modernisation) Jean-Charles Poirel (Chef du Bureau des Moyens de Fonctionnement) Ministère de l’Intérieur Daniel Canepa (Directeur Général de l’Administration) Jean-Michel Mougard (Sous-Directeur de la Logistique) Ministère de la Justice Flavien Errera (Sous-Directeur de l’Organisation Judiciaire et de la Programmation) Annick Picollet (Chef du Bureau de l’Evaluation et du Contrôle de Gestion à la Direction de l’Administration Pénitentiaire) Ministère de l’Outre-Mer Didier Millot (Adjoint au Sous-Directeur des Affaires Administratives et Financières) Patrick Venant (Chef du Bureau des Infrastructures, des Systèmes d’Information et de la Logistique) Ministère de la Santé Patrick Le Gall (Sous-Direction de l’Administration des Services Centraux) Raymond Nentien (Divisions des Equipements et de la Logistique de l’Administration Centrale) Ministère des Sports Daniel Watrin (Sous-Directeur des Services Déconcentrés et des Etablissements) André Yuste Services du 1er Ministre Denis Christophe (Chef du Bureau des Affaires Générales) André Ferragne (Directeur des Services Administratifs et Financiers) SOMMAIRE Introduction 5 Le contexte général 6 Une volonté politique Les outils juridiques Les causes principales Les causes spécifiques Les limites de l’externalisation Les problèmes intrinsèques de l’administration Les risques liés au prestataire ou à une mauvaise gestion L’externalisation Ministère par Ministère Ministère des Affaires Etrangères Ministère des Affaires Sociales, du Travail, de la Solidarité Ministère de l’Agriculture Ministère de la Culture Ministère de la Défense Ministère de l’Economie et des Finances Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Ministère de l’Equipement Ministère de l’Intérieur Ministère des Sports Ministère de la Justice Ministère de l’Outre-Mer Ministère de la Santé Services du 1er Ministre 6 6 7 8 10 10 11 14 14 16 18 20 22 25 27 29 31 32 34 37 40 42 Tableau récapitulatif des externalisations classiques 44 Tableau récapitulatif des externalisations spécifiques 49 Conclusion 52 4 INTRODUCTION Depuis quelques années l’externalisation – c'est-à-dire la délégation de fonction (partielle ou totale) dans un cadre pluriannuel – se développe de plus en plus au sein des administrations centrales. Aucune étude d’ensemble n’ayant été réalisée à ce jour, il nous a paru intéressant d’établir un bilan de l’existant sachant que ce premier bilan pouvait difficilement être totalement exhaustif. Il n’en demeure pas moins que son caractère novateur est incontestable et qu’il permet d’avoir une vue d’ensemble pertinente. Initiée par le Salon EXTERNALISER, cette étude a été menée par MM. Emmanuel MASSA et Baptiste DANJOU dans le cadre de leur stage de fin de scolarité à l’Ecole des Mines de Paris, sous la conduite de M. Gilles LE BLANC professeur d’économie de l’Ecole des Mines et de M. Jean-Paul CONSTANT, Président du salon EXTERNALISER. 5 LE CONTEXTE GENERAL 1/ Une volonté politique affirmée Dès décembre 2002, dans son discours de politique générale à l’Assemblée Nationale, le Premier Ministre, M. RAFFARIN définissait la politique à mettre en œuvre pour engager la modernisation de l’Etat. Dans son rapport à l’Assemblée Nationale, le 18 novembre 2003, M. DELEVOYE, Ministre de la fonction Publique, de la Réforme de l’Etat et de l’Aménagement du territoire, a développé devant la représentation nationale les stratégies ministérielles de réforme (SMR). La réforme fixe quatre objectifs principaux : - alléger et clarifier les structures de l’Etat et ses méthodes de travail, moderniser les services administratifs et réduire les coûts de fonctionnement, dégager des gains de productivité, introduire dans la fonction publique les notions d’objectifs, de performance et de résultats. En une phrase il s’agit de mettre en place un dispositif pour l’Etat qui soit plus réactif, plus efficace, mieux géré et plus respectueux des attentes de l’usager. Lors de l’inauguration du Salon Externaliser - le 1er octobre 2003 – Monsieur PLAGNOL Secrétaire d’Etat à la Réforme de l’Etat a souligné le fait que l’Externalisation était un des outils de la modernisation des services publics et que le champ d’intervention était immense puisque le budget annuel de fonctionnement de l’Etat (hors salaires et pension) atteint 120 milliards d’euros. Chaque ministère a donc établi une stratégie ministérielle de réforme (SMR) et les SMR sont actualisées chaque année. La délégation à la modernisation de la gestion publique et des structures de l’Etat animée par M. Serge ARNAUD, coordonne les actions et anime un réseau de hauts fonctionnaires, les Hauts fonctionnaires de la modernisation et de la déconcentration (HFMD) en poste dans chacun des ministères L’axe politique étant défini, les structures ayant été créées, la voie du développement de l’externalisation était ouverte. Il ne restait plus qu’à se doter des outils juridiques nécessaires. 2/ Des outils juridiques adaptés Ils sont essentiellement au nombre de trois : la LOLF, le Partenariat Public- Privé et le nouveau code des marchés publics avec la réforme de l’UGAP. _ La LOLF (la loi organique relative aux lois de finances d’Août 2001). Cette réforme de l’ordonnance du 2 janvier 1959 qui régissait jusqu’alors les finances de l’Etat bouleverse complètement les règles budgétaires et comptables. Le LOLF, et ceci est essentiel, va permettre une gestion dans un cadre pluriannuel faisant sauter le verrou de l’annuité traditionnelle du budget. 6 Après un test en 2005, sa mise en œuvre officielle, dès 2006, va complètement modifier la préparation et l’exécution du budget et pousser à une externalisation croissante. La plupart des ministères, dans le cadre de la mise en place de cette « constitution financière » effectuent une remise à plat de leurs missions pour se recentrer sur les missions régaliennes et les activités ayant une vraie valeur ajoutée. Dans ce contexte plusieurs opérations ou projets d’externalisation, de déconcentration et de réorganisation des services sont prévues. D’un point de vue technique, la LOLF offre aussi la possibilité de transformer des crédits de personnel en crédits d’équipement ce qui devrait conduire à un recours plus systématique à l’externalisation. Deux autres réformes vont également dans le même sens et produiront leurs efforts dans la période 2004-2008, il s’agit de la réforme de l’Administration territoriale et de la décentralisation. _ Le Partenariat Public- Privé : (PPP) Les textes instituant le PPP seront adoptés à la mi-juin 2004 et les ordonnances sont prévues pour le début juillet 2004. La loi du 6 janvier 2004 a prévu des dérogations pour permettre l’application anticipée de ce système aux hôpitaux, aux commissariats de police et aux établissements pénitentiaires. C’est une révolution en matière d’investissements publics visant à alléger les charges de l’Etat. Le secteur privé prend en charge la conception le financement la construction, l’entretien et la gestion des grands équipement publics et l’Etat ne paie qu’un loyer. _ Le nouveau code des marchés publics de janvier 2004 apporte également plus de souplesse et introduit de nouvelles règles et de nouveaux seuils pour la passation des marchés. Outre le gré à gré et l’appel d’offre traditionnel, apparaît le marché négocié et le dialogue compétitif. Le décret d’application du nouveau code des marchés publics donne à l’UGAP (Union des groupements d’achats publics) de nouvelle missions. L’UGAP devient une centrale d’achat à laquelle peuvent s’adresser toutes les personnes soumises à la réglementation des marchés publics et ce sans limitation de montant, ce qui est tout à fait nouveau. L’UGAP va notamment s’ouvrir à de nouveaux secteurs comme la maintenance automobile, les cartes accréditives de carburant, les commandes informatiques et électroniques. 3/ Les causes principales du développement de l’externalisation dans le secteur public Dans le cadre de la modernisation de l’Etat au sens large du terme, le principe directeur est de recentrer l’Etat sur ses missions régaliennes. Ceci signifie qu’à priori toutes les autres missions pourraient être externalisées. Si le contexte budgétaire explique le recours à l’externalisation, la situation des finances publiques n’est pas la seule explication au développement de l’externalisation. Trois autres facteurs expliquent le développement de la délégation de fonction : 7 1- Avec le passage aux 35 heures et la réduction du nombre de fonctionnaires (par non compensation de tous les départs en retraite) l’Administration n’aura plus les moyens nécessaires en personnel pour faire face à toutes ses obligations. De plus la structure même de la fonction publique évolue avec une décroissance du nombre de fonctionnaires de catégorie C au profit d’une augmentation du nombre de fonctionnaire de catégorie A. Les tâches les plus basiques sont touchées et il est donc nécessaire de les externaliser. 2- L’Administration doit faire face à un certain manque d’expertise pour certaines activités spécifiques. La technicité croissante de certaines tâches favorise le recours à l’externalisation. C’est notamment le cas en matière informatique avec l’utilisation de logiciels de plus en plus complexes et les différents systèmes pour assurer la confidentialité et la sécurité des installations. D’autres fonctions sont également concernées comme la reprographie, la maintenance technique des bâtiments, voire même certaines missions de gardiennage. 3- Le critère économique explique aussi le recours à l’externalisation. Outre la perspective d’un coût moindre pour la réalisation de telle ou telle opération, il ne faut pas perdre de vue le fait que le transfert au secteur privé permet, dans certains cas, d’économiser sur les charges liées aux pensions de retraite des fonctionnaires. Il est par ailleurs plus facile de s’adapter à la conjoncture économique en régulant des crédits de fonctionnement que des crédits de personnel. 4) Les facteurs spécifiques à certains ministères 1- Des économies de surface Au Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, la politique d’externalisation du parc de photocopieurs permet de libérer des surfaces, donc de réaliser une importante opération immobilière. - soit en redéployant en patrimonial certains services jusqu’alors installés dans des bâtiments loués, - soit en vendant des bâtiments (nécessite au préalable un déclassement de l’immeuble, un changement de la loi est actuellement en cours dans ce cadre). En matière d’immobilier, l’idée, de manière plus générale, est de partir de secteurs chers vers des secteurs moins chers. Ainsi, on devrait assister à un redéploiement dans des secteurs géographiques de plus en plus périphériques. Par ailleurs, on se sépare des locaux vides. (Exemple : l’immeuble Richelieu, cédé en septembre ou octobre prochain) 2- L’amélioration de la qualité du service Il y a 6 ou 7 ans, le Ministère des Affaires Sociales a lancé une opération de communication consistant à créer une plate-forme téléphonique pour répondre aux interrogations du grand public au sujet d’une opération particulière du gouvernement. Suite à cela, on s’est rendu compte que cela correspondait à un véritable besoin, et le principe a été pérennisé. Cela se traduit aujourd’hui par la création d’ « Info Emploi », qui représente 30 postes fixes aux heures ouvrables. Ce service reçoit 500 000 appels à l’année, et possède un taux de réponse de l’ordre de 55% des appels. 8 L’externalisation est donc aussi un des moyens pour remodeler l’administration et augmenter la qualité du service public. 3- La problématique du Ministère des Affaires Etrangères Dans le cadre de ses missions extérieures se pose au Ministère des Affaires Etrangères le problème du choix entre recruter des agents locaux, faire appel à des agents français de l’Etat, ou externaliser. Au Japon par exemple, on évite de recruter localement, étant donné les conditions très difficiles de licenciement. Dans ce cadre-là, la solution d’externalisation peut être retenue comme la solution la plus avantageuse. 4- Le Ministère de la Défense En 1997-1998, on assiste à une relance de l’externalisation au Ministère de la Défense, liée à la fois à la fin du service militaire, aux problèmes budgétaires, et à une volonté de réduction des dépenses militaires émanant des différents gouvernements. Jusqu’à présent, on a surtout assisté à des externalisations d’urgence, pour répondre à un besoin du moment. Aujourd’hui on se lance dans des opérations plus vastes, qui ne répondent pas forcément à des situations d’urgence. Au moment de la disparition de la conscription, on voulait substituer aux appelés des engagés et du personnel civil. Mais certaines opérations ne conviennent ni aux uns ni aux autres. C’est le cas d’opérations très basiques comme l’entretien, qui était avant réalisé par les appelés, et qui doit aujourd’hui s’inscrire dans le cadre d’une fonction externalisée. C’est le cas aussi de tâches plus proches du cœur de métier militaire, mais néanmoins très exigeantes en temps. 5- La gestion du risque Le Ministère de l’Equipement est confronté depuis quelques années à l’importance accrue de la gestion des risques, de la prévention et de la gestion des accidents. Cette question concerne une part de plus en plus importante du personnel, si bien qu’il y a par conséquent de moins en moins de personnel disponible pour assurer les autres fonctions, qui sont de fait externalisées. Le Ministère de l’Equipement est par ailleurs sujet à un autre problème, celui des normes IGH (Immeubles de Grande Hauteur) concernant ses bâtiments de La Défense (Grande Arche et Tour Pascal). Ces normes très strictes en matière de gestion des risques imposent la présence notamment d’agents de sécurité (incendie) 24H/24 dans les locaux, et obligent donc à une externalisation de la fonction. 9 II) Les limites de l’externalisation dans les administrations centrales Elles sont réelles et d’importance inégale. D’un ministère à un autre la situation peut être très différente. Quoi qu’il en soit, il est possible de dresser une liste des principaux problèmes rencontrés qui sont susceptibles de freiner le développement de l’externalisation. L’analyse menée permet de mettre en exergue un certain nombre de difficultés majeures. A) Les problèmes intrinsèques de l’administration 1- Le risque social La question de l’externalisation est très conflictuelle vis-à-vis des syndicats, c’est pourquoi on n’entend guère parler de grande stratégie d’externalisation, car dès qu’il y en a une, ces derniers réagissent de manière frontale. Par conséquent, pragmatisme et opportunisme sont les maîtres mots en matière d’externalisation dans les Ministères. Quand l’opportunité d’une opération se présente, la question est étudiée, rarement avant, à froid. Ceci s’explique en outre par le fait que la population concernée par les opérations d’externalisation est souvent aussi la plus active au niveau syndical. Ainsi, le cas de l’externalisation partielle ou complète du parc automobile est souvent épineux. Par exemple, au Ministère des Affaires Etrangères, le corps des chauffeurs ayant déjà conduit une grève au moment du passage du système de chauffeurs individuels à un système de pool, il n’y aura probablement pas de décision brutale dans ce domaine. Le jour où la situation aura atteint un niveau critique avec les départs en retraite, la question sera peut-être étudiée. Outre cette question sociale, il existe également une vraie contrainte liée au reclassement des agents, bien plus compliquée au sein de l’administration que dans le secteur privé où des décisions brutales sont parfois prises. Un travail d’explication important est nécessaire en amont de chaque opération. Tant que c’est du gagnant/gagnant à la fois pour la structure, pour l’entreprise et pour le personnel, ça se passe bien. Le reclassement se fait au cas par cas et fait l’objet de beaucoup d’attention. Ainsi, sur une opération aussi lourde que le contrôle technique des véhicules lourds, 800 postes au Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie étaient en jeu, parmi lesquels 500 personnes spécialisées dans le contrôle technique et posant un problème quant à leur reconversion. Les 300 autres étaient des postes de secrétaires ou d’administratifs pouvant être redéployés ailleurs. Le dialogue avec le syndicat majoritaire (CTPM) a permis de trouver un accord, en échange de contreparties, ces contreparties devant être aussi discutées avec la fonction publique. Une cellule s’occupe individuellement des redéploiements, au cas par cas, vers l’informatique, la reprographie, etc… Cette question du reclassement est aussi prépondérante au Ministère de la Défense, car si le personnel militaire est d’une bonne mobilité, le personnel civil refuse souvent de changer de région géographique. 2- La difficulté d’évaluer les coûts Avant d’externaliser une activité, il faut savoir combien coûte cette dernière lorsqu’elle est effectuée en régie pour pouvoir comparer avec le coût du prestataire. Or, du fait de l’absence de comptabilité analytique au sein de l’administration, cette étape s’avère bien plus compliquée que prévue. De plus, il faut parfois effectuer un difficile arbitrage entre qualité du service et coût. Par exemple, une préfecture peut décider de consacrer tous ses effectifs au travail sur le terrain (son cœur de métier), et d’externaliser le gardiennage effectué jusque là par des 10 fonctionnaires de police. Cela va dans le sens d’un recentrage sur le cœur de métier, mais implique des coûts supplémentaires (par rapport au « coût nul » évalué précédemment). 3- Problèmes budgétaires : difficulté de gérer des contrats dans la durée Le secteur public connaît de vraies difficultés à gérer des contrats de longue durée. Quand il y a régulation budgétaire, les contrats, eux, ne baissent pas. Alors que dans cette situation certaines activités auraient été abandonnées ou diminuées si elles avaient été effectuées en interne, les prestations, quand elles sont contractuelles, ont lieu quoi qu’il arrive. Et l’administration est dans l’obligation de payer. Paradoxalement, l’externalisation est un facteur de rigidité budgétaire. C’est aussi pourquoi beaucoup de contrats conclus avec le secteur privé sont des contrats annuels renouvelables trois fois. Par ailleurs, pour des raisons d’économies budgétaires, la direction du Budget essaie actuellement de geler le report des crédits d’une année sur l’autre. Or l’externalisation, et plus précisément les modalités juridiques des marchés publics, obligent à mettre en place un marché l’année n et donc prévoir des crédits de financement, et à payer le prestataire au moment de la réalisation de la fonction, c’est-à-dire 6 mois plus tard, donc l’année n+1. Il faut donc que les crédits alloués l’année n puissent être reportés à l’année n+1. Cette démarche du gel des reports de crédits remet donc en cause la possibilité matérielle d’externaliser dans un certain nombre de cas. B) Les risques liés au prestataire ou à une mauvaise gestion de la relation avec celui-ci 1- L’absence de prestataire Il peut arriver dans certaines régions géographiques qu’il n’existe pas d’entreprise disponible sur place ou à proximité possédant les compétences nécessaires. Parfois aussi, l’externalisation porte sur une activité trop petite, inférieure à une certaine masse critique en dessous de laquelle les entreprises ne sont pas intéressées. C’est une problématique qui se pose notamment au Ministère des Sports, dans le cadre des opérations d’externalisation menées dans les différents CREPS (traditionnellement installés dans des zones rurales). 2- Risque de défaillance du prestataire Outre le cas extrême où le prestataire fait faillite, plusieurs facteurs peuvent nuire à la qualité de service : effectifs insuffisants, savoir-faire défaillant, grève, changements d’équipes... En cas de grève du personnel appartenant à une société bénéficiant d’un contrat d’externalisation signé avec un ministère, celui-ci ne peut pas intervenir et n’a aucun moyen d’action pour faciliter la reprise du travail par la négociation. La confiance au prestataire est une des interrogations qui règnent au Ministère de la Culture au sujet de certaines opérations telles que l’externalisation du nettoyage ou du gardiennage des musées, ou encore, pour des raisons évidentes de savoir-faire et de conservation d’un patrimoine historique lorsqu’il s’agit d’externaliser l’entretien d’une partie des jardins du Château de Versailles. En particulier dans le domaine informatique, où le personnel est plus fidèle quand le marché est morose que quand il est florissant, il faut savoir se tenir à l’abri des changements d’interlocuteurs. Dans le cas du Ministère de la Justice, qui effectue un partenariat de longue durée avec un prestataire pour la traduction informatique du code pénal (projet 11 « Cassiopée »), ce risque a été clairement identifié. En effet, ce projet nécessite une collaboration étroite entre les juristes du Ministère et les informaticiens du prestataire, et un changement d’interlocuteur obligerait quasiment à tout reprendre de puis le début. 3- Risque d’intrusion L’intrusion de personnel du privé peut entraîner un certain nombre de risques, liés par exemple à la confidentialité des informations, mais pas seulement. Ainsi, un des problèmes essentiels à gérer lors des débuts de la gestion mixte des administrations pénitentiaires était la cohabitation des fonctionnaires avec des employés issus du secteur privé, présents 24 heures sur 24. Cela a longtemps créé une forte opposition avec le personnel pénitentiaire. Or le personnel privé ne peut travailler qu’avec l’appui du personnel public (par exemple, le travail pénitentiaire assuré par des employés privés ne peut être assuré qu’avec le soutien du personnel administratif qui doit donner l’accès et assurer la surveillance). Il faut donc une parfaite coopération des deux catégories d’employés. Aujourd’hui, après 10 ans, le débat est quasiment clos. Les problèmes de sécurité sont bien sûr prépondérants en matière de systèmes d’information et de communication (accès à la base de données). Mais même certaines tâches logistiques aussi basiques que le nettoyage des locaux peuvent causer certains risques liés à la confidentialité, évidemment plus importants sur certains sites que sur d’autres. Par exemple, il est interdit aux agents du Ministère des Affaires Etrangères – où le nettoyage est externalisé – de jeter des télégrammes diplomatiques à la poubelle : ceux-ci doivent être broyés. 4- Définition du besoin, contrôle du prestataire... La qualité insuffisante du service peut venir de la mauvaise définition contractuelle du besoin. Cette difficulté de rédiger dans un contrat ce qui est nécessaire à un service de qualité équivalente à celui effectué en régie est présente dans la plupart des Ministères. Cette difficulté se traduit par des indicateurs peu nombreux, qui rendent plus compliqué le contrôle de la prestation. Ainsi, au Ministère de la Justice, on insiste sur les problèmes de mise en jeu de la responsabilité du prestataire. La constatation des écarts avec le niveau de prestation prévu n’est pas toujours évidente et fait la fortune des avocats. Les contrats ont parfois plusieurs lectures possibles et les complications contentieuses ne sont pas minces. A cela s’ajoute un autre problème : le manque de moyens humains dans le contrôle de la prestation. Des bureaux très restreints s’occupent, entre autres, du suivi de toutes les opérations d’externalisation. Par exemple, au Ministère de l’Outre-Mer, un seul secrétaire administratif est en charge de suivre l’ensemble des marchés. Au Ministère de l’Equipement, on souligne de surcroît le fait que le contrôle des prestataires est assuré par des nonspécialistes de chaque profession. 5- Risque de dépendance d’un prestataire Dans le cadre de l’externalisation d’une fonction très spécifique, il est possible d’aboutir à une situation de dépendance envers un prestataire. Ainsi, en ce qui concerne la diffusion du droit (Légifrance), l’entreprise ORT est en charge de la prestation pour les Services du Premier Ministre. Etant donné la haute technicité (base de données structurées, haut débit,…), il est le seul prestataire à être capable d’assurer la prestation, après acquisition d’un matériel très coûteux et d’un savoir-faire pointu. En effet, lors du dernier appel d’offres, le seul concurrent éventuel demandait presque le double pour la même prestation. Cela signifie que le service est totalement lié et dépendant de ce prestataire, et que dans le cas où il viendrait à se retirer, la seule solution serait de « réinternaliser », à 12 condition d’en avoir les moyens. D’où l’importance de maintenir en interne une expertise et un savoir-faire suffisants pour assurer la transférabilité et même la réversibilité de la prestation. 6- La gestion des contentieux La mise en jeu des responsabilités peut aussi poser problème en cas de contentieux. Le coût des intérêts moratoires à payer en cas de contestation et lorsque l’Administration suspend ses paiements vient alourdir le coût global et perturber la programmation budgétaire. 13 L’externalisation, ministère par ministère Ministère des Affaires Etrangères Comme la plupart des Ministères, le Ministère des Affaires Etrangères prévoit dans le cadre de l’amélioration et de la modernisation de ses services la délégation, la suppression, ou l’externalisation de certaines de ses fonctions. Ainsi, les activités notariales devraient notamment être transférées aux professionnels localement compétents, et ce au sein de l’ensemble de l’Union Européenne. Le cœur de métier du Ministère est l’information politique et la négociation. Aujourd’hui il existe des groupes qui fournissent ce genre de prestation aux entreprises. Cependant, il s’agit ici d’une mission régalienne et non externalisable. Il en va de même dans le domaine consulaire. En ce qui concerne l’externalisation à proprement parler, le Ministère a fréquemment recours à des prestataires pour assurer certaines fonctions logistiques. • • • • • • • • Sécurité : en partie externalisée. Au cas par cas. Par exemple, pour ses activités consulaires au Cambodge, le Ministère a recours à des prestataires locaux. Accueil physique (en dehors de la question du gardiennage) : assuré à la fois par des prestataires extérieurs et des fonctionnaires du Ministère des affaires étrangères, à 50% environ selon les sites Standard téléphonique : externe Restauration : externe Activités de soutien informatique : externalisées (maintenance et développement de logiciels). Cela pose un problème de sécurité (accès à la base de données). L’entretien des locaux est aussi confié à des entreprises privées. Encore une fois, problème de sécurité des informations. Par exemple, il est interdit aux agents du Ministère de jeter des télégrammes diplomatiques à la poubelle : ces derniers doivent être broyés. Le centre de conférence international, dont le directeur est aussi le Directeur Logistique du Ministère, fait appel à de nombreux prestataires (traiteurs, hôtesses...), dans le cadre de contrats réguliers mais aussi au coup par coup. Dans le cadre de grands évènements tels que la présidence française de l’UE ou le sommet du G8 à Evian, il est très largement fait appel à prestataires privés. Dans le cas du G8, 80% de l’activité était « externalisée »... (pas externalisation dans le sens de contrats pluriannuels...) En ce qui concerne le parc automobile, il y a à ce jour peu d’externalisations. Sur Paris, il n’y a que des voitures appartenant au Ministère. Dans les postes à l’étranger, le Ministère ne fait appel à des entreprises privées que pour les occasions exceptionnelles, quand il y a un besoin supplémentaire sur une période courte (sommets, réceptions...). C’est un domaine sensible, car le corps des chauffeurs a déjà conduit une grève au moment du passage du système de chauffeurs individuels à un système de pool. Il n’y aura probablement pas de décision brutale dans ce domaine, mais une attente progressive de départs en retraite non remplacés. Dans les postes, les chauffeurs sont recrutés localement mais les véhicules sont propriétés du Ministère. 14 Le Ministère des Affaires Etrangères envisage aussi de profiter de la possibilité offerte par les partenariats public-privé. Un projet à l’étude est celui de l’ambassade à Tokyo. Le Ministère va confier à un entrepreneur privé le soin de construire une immense tour sur un terrain qui appartient à l’Etat français, dont trois ou quatre étages seront utilisés et le reste loué à des entreprises, ce qui rémunèrera l’entrepreneur. Un autre projet est à l’étude à la Courneuve, mais avec un système de paiement de loyers. Le PPP sera un bon moyen de débloquer certaines situations compliquées. Le Ministère est confronté, de par son activité, à une problématique qui lui est propre : le choix entre recruter local, faire appel à des agents français de l’Etat, ou externaliser. Au Japon par exemple, on rechigne à faire des recrutements locaux, car le droit japonais rend très difficile le licenciement. Il n’existe donc pas de politique générale en la matière. Les décisions sont prises au cas par cas suivant les circonstances. A titre d’exemple, en terme de sécurité, dans les républiques d’Asie Centrale, le personnel des prestataires privés est majoritairement constitué de repris de justice. L’externalisation est donc évitée, alors que dans d’autres pays comme par exemple la Nouvelle Zélande, le gardiennage a été directement externalisé. Dans tous les domaines, l’externalisation est considérée avant tout comme une possibilité comme une autre. Ainsi, par exemple, l’activité de reprographie dans les bâtiments rue La Pérouse a fait l’objet d’une réforme. Ce service s’occupe des cartes de visite, des copies de dossiers internes, et depuis peu de la gravure de CD. De 12 agents, on est passé à 8 avec une rénovation du service (matériel modernisé, etc.). Au final, la qualité est satisfaisante et le coût moindre que si on avait eu recours à l’externalisation. L’informatique, quant à elle, relève d’une stratégie plus complexe. Le service informatique du Ministère employait auparavant de nombreux « chiffreurs », pour le chiffrage des télégrammes. L’importance de cette activité a considérablement diminué, et les agents ont été requalifiés au sein du service des systèmes d’information et de communication (SESIC). Ce SESIC est implanté à Nantes et est le chef de file en terme de développement de logiciels. C’est lui qui détermine à chaque fois s’il fait lui-même, s’il développe avec un prestataire ou s’il achète sur le marché. A l’avenir, dans le cadre de la LOLF (dans deux ans), ce service sera nommé « programme 1 », et chaque chef de programme gèrera son enveloppe et pourra choisir lui-même de faire appel au programme 1 ou à un prestataire privé. 15 Ministère des Affaires Sociales Le mouvement d’externalisation existe depuis très longtemps, et a pour objectif d’assurer des missions pour lesquelles l’administration n’a pas les métiers, et donc de pallier un certain manque d’expertise. Comme la tendance dans les administrations centrales est aux baisses d’effectifs, il y a peu de chances que le mouvement s’inverse. De plus, l’externalisation est à rapprocher d’autres opérations de déconcentration qui ont lieu depuis longtemps au Ministère des Affaires Sociales, qui correspondent au glissement et à la spécialisation de pans entiers de l’Etat. Ex : création de l’ANPE pour gérer le marché de l’emploi, anciennement aux mains des Directions Départementales du Travail et de la Main d’œuvre, l’AFPA... Les deux principaux domaines d’externalisation : • Domaine ancien (date de la fin des années 60) : le domaine informatique, cadencé par l’évolution technologique • Domaine plus jeune : la communication (les administrations portent de plus en plus de campagnes de communication, ex : Sida, soutien de l’emploi...) A) Domaine des systèmes d’information L’administration n’a pas les emplois pour assurer l’exécution de ses missions dans ce domaine. Après une première phase où agents du Ministère et employés du privé travaillaient en équipes mixtes, elle a désormais recourt à l’externalisation classique, auprès du prestataire ATOS Origines, qui gère la plate-forme du Ministère. Site Internet : l’administration fait appel à des éditeurs de sites internet et le fait héberger à l’extérieur. Elle n’était pas capable de remplir les missions du cahier des charges du site. L’externalisation se fait sur la base d’un contrat de Marché Public de 3 ans non renouvelable. Dans les faits, cet appel à la concurrence joue sur les prix, et tous les trois ans l’hébergement du site déménage au gré des changements de prestataire. Maintenance évolutive : tant pour la partie internet qu’intranet, un prestataire effectue un support éditorial aiguisé. Toute la maintenance « évolutive » et le développement de logiciels est externalisée. Les informaticiens de l’administration ont plus basculé du côté éditorial que du côté webmestre. B) Domaine de la communication Les campagnes de communication (notamment télévisées) sont toujours confiées à des prestataires privés au coup par coup, sous la responsabilité de chargés de projets, qui sont des professionnels du Ministère. Il ne s’agit pas d’externalisation au sens de la définition donnée en introduction. En revanche, on soulignera deux opérations principales en matière de communication. 1) Info Emploi : Lancée il y a six ou sept ans pour répondre aux interrogations du grand public au sujet d’une opération particulière du gouvernement et confiée à un prestataire privé, la plate-forme téléphonique, qui n’avait qu’une vocation temporaire à l’origine, a finalement été pérennisée lorsqu’on s’est aperçu qu’elle répondait à un véritable besoin du public. Par la même occasion, il y a eu externalisation des réponses aux questions juridiques sur le site internet, confiées également au prestataire d’Info Emploi. 16 Par conséquent, l’entreprise fournit deux types de prestations : une réponse rapide par téléphone et une réponse plus complète par mail. En pratique, les employés sont satisfaits de tourner sur les deux postes. Cette opération a été largement questionnée et critiquée à ses débuts par les syndicats, notamment au sujet de l’absence de validation par le Ministère des réponses faites au public. Cependant, ce dernier s’assure que les textes qui sont utilisés pour fournir les réponses sont validées. Sur la base d’un marché public de 3 ans, cette plate-forme représente 30 postes fixes aux heures ouvrables, et reçoit 500 000 appels à l’année (taux de réponse d’environ 55%). Il s’agit d’une réponse de 1er niveau, les employés qui répondent aux appels sont Bac+3 ou bac+5 en droit du travail. La consigne est de ne pas rentrer dans les cas particuliers des personnes mais de fournir une réponse générale. Le prestataire actuel sur ce marché est Elucydée. A noter qu’un autre service (le « 3434 ») est à l’essai en région Rhône-Alpes, et a pour vocation de devenir étatique, pour remplacer l’ancien service (un numéro spécifique par département, pris en charge par les SIRA) qui était cannibalisé par les professionnels. La généralisation d’une numérotation nationale pourrait conduire à une remise en question du système d’Info Emploi... 2) Gestion de la vidéothèque du Ministère Il y a sous-traitance de manière durable d’une bonne partie de la gestion de la vidéothèque du Ministère, composée de vidéos à la disposition des différents services et associations (collections Histoire, Découverte, Insertion...). Pour assurer la maîtrise d’ouvrage de cette activité, 2 personnes sont employées au Ministère. Le prestataire gère à la fois la fabrication des bandes et l’archivage sur CD-ROMS. 17 Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche et des Affaires Rurales L’externalisation des missions, telle que la prévoit la SMR Traditionnellement, le MAAPAR délègue certaines de ses missions, à des organismes publics (offices agricoles, CNASEA…), ou mandate des personnes privées dans l’exercice d’un service public (mandat sanitaire confié aux vétérinaires privés par exemple). Le développement de ces modes d’externalisation doit, toutefois, être encadré par une claire répartition des responsabilités, la fixation précise d’objectifs et la définition de méthodes fiables de suivi et d’évaluation, sous la forme d’une contractualisation systématique. Au MAAPAR, elle sera progressivement généralisée en s’inspirant de l’expérience des contrats déjà passés (Haras nationaux, ONF, …). Un bilan des formes actuelles de délégation de missions sera conduit en 2004 par un groupe de travail ad hoc, qui explorera la faisabilité d’autres pistes d’externalisation, telles que par exemple : les contrôles sanitaires, les contrôles de police des eaux et de police de la pêche, la pré-instruction des dossiers d’aide communautaire, le contrôle des véhicules réfrigérés, les missions de contrôle des DDSV sur la « remise directe », aujourd’hui partagées avec les services de la DDCCRF, de la DDASS et des services d’hygiène municipaux. Par rapport à l’état des lieux présenté dans la SMR, le Ministère s’avère dans un certain nombre de dossiers plutôt moins avancé. S’il a déjà externalisé dans plusieurs domaines touchant à des fonctions de soutien logistique, le Ministère reste mesuré quant à l’intérêt d’externaliser certaines missions plus proches de son cœur de métier. Ainsi, on dénombre aujourd’hui un certain nombre de missions périphériques d’ores et déjà transférées au secteur privé : § § § § § § § § Entretien des véhicules administratifs (il y a deux ans). Auparavant, le ministère disposait d’un garage rattaché au CEMAGREF qui prenait en charge cet entretien. L’activité a depuis été externalisée du fait des évolutions technologiques des automobiles et de la diversification des modèles. Gardiennage du ministère et accueil Nettoyage externalisé Fonction de standard : confiée à des prestataires privés, avec appui de deux ou trois standardistes internes au Ministère pour les renseignements spécifiques. Imprimerie : le Ministère fait appel à des prestataires privés pour les travaux d’imprimerie à grande échelle. L’activité effectuée en régie s’est considérablement réduite et recentrée sur les tâches de reproduction interne. Restauration : Site Varenne-Barbet de Jouy : Association 1901 (restaurant interministériel Agriculture, finances, services du Premier ministre) Site Fontenoy : restaurant administratif de l'ENIM Site Maine : restaurant des services de La Poste Site Vaugirard : Restaurant collectif de la mutualité française De manière générale, tous les corps d’ouvriers ont été réduits au minimum (électriciens, menuisiers, etc...) pour les cas d’urgence. Pour le reste, le Ministère fait appel à des prestataires. Informatique : le Ministère fait beaucoup appel à des entreprises privées pour la production de logiciels et la prestation de différents services. Cependant, du fait de l’importance de la performance du réseau informatique, 200 à 250 informaticiens sont pour l’heure maintenus en régie. 18 Les activité plus sensibles comme les contrôles sanitaires et contrôles d’identification de 2ème niveau, contrôle de police des eaux et de police de la pêche, contrôle des véhicules à température dirigée... sont encore à l’état de projets. En outre, on réfléchit plus à une possibilité de délégation à des offices nationaux ou autres institutions publiques comme le Conseil Supérieur de la Pêche plutôt qu’à une externalisation à proprement parler. Un dossier mentionné dans la SMR est en revanche réellement à l’étude : il s’agit du cas de la pré-instruction des aides communautaires. La tâche externalisée ne serait en aucun cas l’instruction des dossiers, mais un simple travail de saisie informatique des données. Pour l’instant, cette fonction est effectuée par des « armées » de vacataires. L’éventualité d’une externalisation à peine envisagée, les syndicats ont déjà réagi, argumentant que cette tâche contient nécessairement une part d’instruction du dossier, même réduite, comme le sousentendrait le terme de « pré-instruction ». La voie principale d’évolution sur ce sujet reste cependant Internet. C’est l’option privilégiée par le Ministère, qui pense que la saisie à distance par ce biais se développera rapidement. 19 Ministère de la Culture Le Ministère de la Culture, comme indiqué dans les Stratégies Ministérielles de Réforme (SMR), met en place un certain nombre de mesures conduisant à des transferts de compétences et à l'externalisation de certaines missions et qui vont permettre de réviser son périmètre d'intervention. Les projets d’externalisation, tels que dévoilés dans la SMR, étaient les suivants : Fonctions support Une réflexion en cours sur l'externalisation possible de certaines prestations accompagnant le service public culturel conduit le ministère à prévoir de confier la surveillance des Galeries nationales du Grand Palais à un prestataire privé et à envisager une solution similaire pour les fonctions d'entretien. Le financement et l'exploitation de grands équipements par des sociétés privées C'est en particulier le scénario qui a été retenu pour le Grand Palais des Champs-Elysées. Il s'agit en l'occurrence de confier à un concessionnaire la conception, la réalisation et le financement des travaux d'aménagement du Grand Palais, la gestion et la maintenance du bâtiment ainsi que l'exploitation de l'ouvrage sous le contrôle du ministère de la culture et de la communication. La rémunération du concessionnaire sera assurée par l'exploitation de l'ouvrage. La mise en concurrence pour les fouilles d'archéologie préventive La récente modification de la loi du 17 janvier 2001 relative à l'archéologie préventive prévoit une mise en concurrence pour les travaux de fouilles. Elle permet en effet à l'aménageur de choisir l'opérateur des fouilles, en faisant appel soit à l'Institut national de recherches archéologiques préventives, soit à un service archéologique territorial, soit à toute autre personne de droit public et privé, dès lors que sa compétence scientifique est garantie par un agrément délivré par l'Etat. Le Ministère travaille en fait à deux types d’externalisations, concernant des fonctions de support logistique ou des fonctions spécifiques au domaine de la Culture. A) Fonctions spécifiques au Ministère de la Culture 1) Les Musées L’externalisation concerne la fonction « vestiaire » et la fonction « surveillance ». Actuellement à l’étude dans la plupart des sites, elle commence même au musée du Louvre. Dans les galeries du Grand Palais, qui vont prochainement fermer temporairement, on prévoit d’avoir remplacé tous les gardiens publics par des gardiens privés à la réouverture. Ceci pose des problèmes de sécurité, étant donné qu’il s’agit d’œuvres très chères et souvent prêtées par d’autres musées étrangers. Lors de l’ouverture de nouveaux édifices culturels, on emploie directement du personnel privé à la surveillance ou au vestiaire. Ce n’est que dans les édifices où ces fonctions étaient assurées par le passé par du personnel public que se pose la question de savoir si on doit externaliser ou pas. 2) Parcs et Jardins On envisage l’externalisation du service de jardinerie dans les Parcs et Jardins comme celui du château de Versailles. Un problème est lié à la qualité du service, étant donné qu’il s’agit d’un site sensible (patrimoine historique). B) Les fonctions de support 20 L’externalisation concerne le parc de photocopieuses et d’ordinateurs. En revanche, le service informatique à proprement parler est conservé, lui, en régie. Au niveau des préfectures, dans le service des Architectes des Bâtiments de France, le système informatique a été externalisé, suite à une décision ministérielle, et donne entière satisfaction. 21 Ministère de la Défense Historique Depuis toujours, les armées font appel à des entreprises extérieures, notamment dans le domaine de l’armement, du transport, des véhicules. Avec la mise en place du service militaire et la globalisation des conflits, on a jugé intéressant et important de disposer de la plupart des ressources en interne, ce qui a conduit pendant longtemps plus à une internalisation que le contraire. On peut par exemple penser au transport, avec la création en 1807 du train des équipages par Napoléon, qui consiste en fait en une internalisation de la fonction transport. Certaines fonctions ont néanmoins été externalisées. Il faut distinguer des fonctions précédemment réalisées en interne et qu’on externalise au sens propre du terme, c’est-à-dire qu’on transfère vers un prestataire privé, des fonctions nouvelles et qui sont à leur création immédiatement confiée à une entreprise privée. Par exemple, dans le cas du chauffage, lors de la mise en place en 1960 du chauffage central pour remplacer les anciens poêles à charbon, on a immédiatement sollicité des entreprises privées. La fonction a donc été dès son apparition confiée à un prestataire. Certaines fonctions classiques ont été également externalisées, comme le traitement des déchets, pour lequel on s’est servi des dispositifs municipaux et locaux, dès que les nouvelles législations en la matière sont apparues. C’est aussi le cas des constructions pour lesquelles on a toujours fait appel à des entreprises. En 1997-1998, on assiste à une relance de l’externalisation liée à la fois à la fin du service militaire et aux problèmes budgétaires. Jusqu’à présent, le Ministère a principalement réalisé des externalisations d’urgence, pour répondre à un besoin du moment. Aujourd’hui il se lance également dans des opérations plus vastes, qui ne répondent pas forcément à des situations d’urgence. En matière d’externalisation, le CRIA (Comité pour la Rénovation et l’Innovation Administrative) remplit deux missions particulières : - créer un guide de l’externalisation - recenser ce qui se fait et combien ça coûte Le noyau régalien identifié par le Ministère de la Défense est l’application légitime de la violence dans une chaîne qui va du commandement (politique) à l’action (soldat). Tout le reste est plus ou moins externalisable en fonction du contexte (localisation géographique, guerre/paix...). A) Directive du Ministère La nouvelle directive du Ministre prévoit un régime social d’aide à l’externalisation. Il s’agit du dispositif « Formation – Mobilité » : - aides à la création d’entreprises (pour ceux qui voudraient se reconvertir en créant une entreprise) - primes pour déplacement géographique - primes de formation La Directive comprend plusieurs volets : 22 1) Pourquoi on externalise ? - faire des économies budgétaires - pallier l’absence des appelés Mais : - l’externalisation n’est pas toujours économique - mise en place d’un nouveau critère : la qualité du service - à quel niveau sont réalisées les économies (au niveau du régiment, de la région militaire, du ministère, de l’Etat ?) 2) Comment externaliser ? - priorité à la mission et à l’efficacité déconcentration et pragmatisme (ce n’est pas le niveau central qui doit tout imposer. On doit aussi réfléchir au niveau de gestionnaires de terrain. suivi et transférabilité (question de la « vie du contrat ». On a enlevé l’idée de réversibilité. On ne peut pas à la fois faire faire et garder les moyens de faire, ce qui reviendrait en fait à payer deux fois. La réversibilité est donc plutôt vue comme un cas limite de transférabilité. B) Opérations d’externalisation classiques Il serait impossible d’établir une liste exhaustive de toutes les opérations d’externalisation menées par le Ministère de la Défense. De manière globale, le chiffre correspondant au recours à l’entreprise par le Ministère de la Défense en 2001 s’élevait à environ 592 M , et en 2002 à 670 M . En 2003, il se situe aux environs de 685 à 700 M par an. Les prestations typiques, en général dans le cadre de contrats de 3 ans, sont : • la restauration et l’hébergement • le nettoyage • la maintenance (diverses formes : bâtiments, électricité, chauffage, routes et pistes...) • le gardiennage • l’accueil • le secours et la sécurité incendie • le ramassage des déchets • la location de véhicules de gamme commerciale • le transport en commun Certains contrats regroupent bien sûr plusieurs de ces prestations. Exemples : • Contrat de 3 ans passé par la DGA/SMA/AIA à Cuers-Pierrefeu en janvier 2003, regroupant accueil, surveillance, gardiennage, secours et sécurité incendie auprès de la STPI, estimé à 2,1 M par an. • Contrat de 3 ans pour le nettoyage des locaux de la Base de Soutien de Versailles Satory, passé avec ORGANET en décembre 2001 pour un montant de 1,2 M par an. • Contrat de 3 ans pour le ramassage des déchets ménagers au Camp de Mourmelon passé avec ONYX pour un montant de 210 000 par an. C) Quelques projets d’opérations originales ou d’envergure 23 1) Parc automobile Véhicules de la gamme commerciale, hors véhicules d’opération. 22 000 véhicules (en cours) Représente 70 à 100 M L’externalisation comprend deux aspects : - la maintenance - la gestion (disponibilité des véhicules au bon endroit au bon moment) 2) Formation des pilotes d’hélicoptère à Dax L’idée est d’acheter des heures de vol pour permettre aux pilotes de s’entraîner, et non de payer la formation des pilotes. A l’heure actuelle, le Ministère exige que le moniteur soit un militaire. Le prestataire doit fournir x appareils pour y heures de vol quotidiennes, et effectue le portage de l’achat des appareils, leur maintenance, etc. L’appel d’offres devrait se faire avant la fin de l’année, mais le cadre de cet appel n’est pas encore arrêté (PPP ou marché public). Par ailleurs, il est envisagé d’effectuer le même type d’opération à Cognac pour la formation des pilotes d’avions. 3) L’Ecole Interarmées des Sports Cette école avait une double fonction : la formation des moniteurs sportifs et l’accueil des sportifs de haut niveau parmi les appelés. Cette deuxième fonction n’ayant désormais plus de sens, la situation de cette école est remise en question. Il est prévu de la transférer à Brest, avec un financement innovant, qui verrait un prestataire acheter et entretenir les infrastructures. 24 Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie Le MINEFI, dans le cadre du réexamen de ses missions et de ses structures, a déterminé un ensemble de tâches éloignées du cœur de métier et susceptibles d’être externalisées, d’être supprimées (distribution de produits d’assurance vie) ou décentralisées. Les missions faisant l’objet d’une externalisation présente ou à venir sont les suivantes. 1) Les missions de support L’imprimerie, qui concerne 80 personnes en tout, est l’objet d’une externalisation permettant de libérer des surfaces importantes, donc de réaliser une importante opération immobilière. - soit en redéployant en patrimonial certains services jusqu’alors installés dans des bâtiments loués - soit en vendant des bâtiments (nécessite une modification réglementaire) En ce qui concerne l’immobilier, l’idée directrice est de délocaliser les implantations du Ministère de secteurs chers vers des secteurs moins chers. Par ailleurs, on envisage de vendre les locaux vides (immeuble Richelieu cédé en septembre ou octobre prochain). Nicolas Sarkozy a annoncé un objectif de 100.000 m2 à libérer dans le centre ville. Ceci nécessite au préalable un déclassement de l’immeuble, un changement de la loi est actuellement en cours dans ce cadre. La restructuration de l’immobilier s’accompagne d’une réorganisation globale. Au sein de la DGI, l’objectif est de resserrer les réseaux, notamment le Centre des Impôts et le Centre des Recettes. La surveillance est externalisée sauf pour le cœur du ministère, c’est-à-dire Bercy. En matière informatique, les développements de logiciels sont externalisés auprès de sociétés souvent présentes au sein même des locaux du ministère. L’exploitation est globalement gérée par l’administration, notamment dans le domaine sensible du budget, ce qui répond à des contraintes de confidentialité. Le nettoyage est également délégué à un prestataire extérieur. La restauration est effectuée par une association dans le cadre de l’action sociale du Ministère. La paye, en revanche, est effectuée en régie. L'accueil de manière générale n'est sous-traité qu'à l'administration centrale et seulement en dehors du site de Bercy Le standard téléphonique n'est pas sous-traité, ni en administration centrale ni dans les services déconcentrés (des études ont été faites, mais non conclusives) La gestion et l'entretien du parc automobile sont en général sous-traités dans les services déconcentrés (sauf pour la douane du fait de la spécificité des véhicules).A l'administration centrale, la plus grande part du parc n'est pas sous-traitée, mais la part des véhicules en location longue durée est croissante et par suite l’externalisation. 2) Les missions proches du cœur de métier a) Le contrôle technique des véhicules La réforme consiste à transférer au secteur concurrentiel, comme le code de la route en donne la possibilité (L 323-1), l'exécution des contrôles techniques de véhicule s poids lourds et des véhicules dédiés au transport en commun de personnes. Le nouveau système de 25 contrôle reprendra l'architecture générale du système mis en place depuis plus de 10 ans pour le contrôle des véhicules légers. Initiée par Francis Mer, cette démarche s’accompagne du versement d’une prime de départ. L’intérêt pour les groupes est de pouvoir mutualiser leurs équipements, étant donné qu’ils étaient déjà présents pour le contrôle des véhicules légers (depuis 10 ans). Depuis 2 ou 3 ans, ils assurent aussi le contrôle des ambulances, des taxis. Le contrôle de 2ème niveau reste assuré par l’Etat (contrôle des prestataires assurant le contrôle technique). La possibilité d’externaliser cette fonction a été étudiée à partir de janvier 2003. Cela sera mis en place entre le 1er janvier 2005 et la mi-2005. (délai de 2 ans) b) Garantie des métaux précieux Il était auparavant effectué par la douane. Le transfert vers le secteur privé (Chambre des joailliers) est en cours. 26 Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Le Ministère de l’Education Nationale, au niveau de l’Administration Centrale, externalise un certain nombre d’activités logistiques ou informatiques, en suivant une stratégie d’externalisation construite sur au moins 3 ans, qui devrait permettre notamment une amélioration de la qualité du service (notamment au niveau des temps de réponse), tout en s’adaptant aux contraintes budgétaires et liées au problème du personnel 1) Fonctions externalisées Informatique : Auparavant, tout était effectué en interne en matière d’informatique. Aujourd’hui, il y a de plus en plus d’externalisation dans ce domaine, notamment en matière de développement de logiciels. A l’heure actuelle, il n’y a cependant pas plus de 30% externalisés, le reste étant conservé en interne. A titre indicatif, il faut savoir que le budget informatique du Ministère est de 35 millions d’euros, alors que le budget global du Ministère est de 64 milliards d’euros. L’externalisation croissante dans ce domaine s’explique en partie par la technicité du domaine. Téléphonie Tout est externalisé. Le Ministère va essayer de regrouper les différents marchés en un seul marché national, afin de mutualiser les dispositifs et diminuer ainsi les coûts. Immobilier Depuis 1985 et la décentralisation, l’administration du Ministère de l’Education Nationale n’est plus en charge des collèges et lycées transférés aux collectivités locales. La maintenance, préventive et curative, sera externalisée complètement au 1er septembre 2004, à l’exception de la maintenance d’urgence, pour des interventions à très court terme (moins de 6 heures) conservée en interne pour des questions de coût. Les prestataires privés facturent en effet ce genre de services d’urgence à un prix démesuré. Gardiennage Externalisé Accueil Réalisé actuellement en interne, il va être externalisé partout sauf à l’hôtel du Ministre au 110 rue de Grenelle. L’idée est par ailleurs de rendre le personnel bilingue voire trilingue pour faciliter l’accueil. Sur Paris, il y a aujourd’hui 21 sites à gérer, mais on espère réduire ce nombre à 6, soit un passage de 150000 à 130000 m_. Magasin Il s’agit du stock de fournitures classiques. On a aujourd’hui supprimé un magasin, un autre a été délocalisé en banlieue pour des raisons de coût. En janvier 2005, les magasins seront externalisés auprès de prestataires chargés de livrer en direct les 285 sites. Cette opération sera terminée au 1er septembre 2005. On gardera, pour des raisons identiques à la question de la maintenance, un magasin minimal pour le cabinet du Ministre. Chauffeur 27 L’analyse en coût global a démontré que le service réalisé en interne n’était pas compétitif, même par rapport à un service externalisé de luxe. (30 à 40% plus cher en interne) Il y a donc une réelle volonté d’externaliser, freinée par la difficulté de la question sociale. Il y a à l’heure actuelle 14 chauffeurs pour le Ministre et le Ministre Délégué, et 14 chauffeurs pour le reste, c’est-à-dire le transport des autres fonctionnaires et le frêt. Pour pouvoir réaliser cette externalisation : - on ne recrute plus pour cette fonction - on ne remplace pas les départs en retraite - on essaie de voir s’il n’y a pas possibilité comme pour les ouvriers du bâtiment de transférer une partie du personnel vers les rectorats (transport des recteurs et inspecteurs d’Académie) Nettoyage Tout sera externalisé à la rentrée prochaine (40 personnes) sauf cabinet du Ministre. Courrier et huissiers Les huissiers sont chargés de transporter les plis au sein du Ministère. Cette fonction voit ses effectifs diminuer en raison du recours aux mails ou à l’Intranet. Sur la fonction courrier à proprement parler, le bilan des autres Ministères étant très contrasté, on est amené à réfléchir et à analyser le bilan des autres avant de se lancer dans une telle opération. Il n’y a donc rien de fait à ce jour dans ce domaine. Restauration Il existe une association d’aide au personnel (équivalent d’un Comité d’Entreprise dans le privé) qui s’occupe de la restauration. Cette association est subventionnée. La démarche est rigoureusement identique à celle du Ministère de l’Economie et des Finances. 2) Perspectives sur 3 ans En 2004, au Ministère de l’Education Nationale, on a enregistré 1100 suppressions d’emploi, à mettre en perspective avec le total de 26000 employés que compte le Ministère. Sur 3 ans, en suivant les directives de Bercy, on devrait arriver à 150 suppressions d’emplois pour cause d’externalisation. En 2006, on n’aura plus que des services de pilotage dans les domaines externalisés. 28 Ministère de l’Equipement L’implantation sur La Défense au début des années 90 (le Ministère y est propriétaire d’une partie de la Grande Arche, et locataire de la Tour Pascal B) marque le début de la réflexion de modernisation et des opérations d’externalisation. Entre 2004 et 2007-2008, 3 réformes devraient pousser au développement encore plus important du recours aux prestataires privés : - la décentralisation (transfert de 32000 personnes aux conseils généraux, ministère le plus concerné) - la réforme de l’administration territoriale - la LOLF Les 4 principales activités externalisées sont la sécurité (incendies), la sûreté (gardiennage), l’accueil, et le nettoyage (entretien, environnement). Ces 4 marchés publics de service représentent environ 7 M par an. Les décisions d’externalisation datent du début des années 90, dans le souci d’une professionnalisation de ces tâches, et d’une amélioration de la qualité de service. Les cahiers des charges sont en général rédigés en interne avec l’aide des services les plus concernés. A chaque fois, l’évolution de la prestation s’est avérée très satisfaisante. Le reclassement du personnel se fait vers des postes plus administratifs, et la nature des recrutements évolue dans ce sens. Les effectifs du Ministère diminuent par ailleurs de 30 à 40 personnes par an. En ce qui concerne le contrôle des prestataires, il est effectué par des non-spécialistes de chaque profession. En ce qui concerne les indicateurs, si un système de fiches a été mis en place pour le nettoyage, pour la sécurité et la sûreté, ce n’est pas très poussé : des contrôles réguliers sont effectués pour vérifier la tenue du personnel, et sa connaissance des consignes. L’administration a cependant la volonté d’aller plus loin, en organisant par exemple des simulations. En ce qui concerne l’accueil, il n’existe aucun indicateur de performance, mais il y a rapidement des retours en cas de problème. A) Les 4 principales externalisations • Sécurité : le cahier des charges est simple à mettre en place, car imposé par les normes IGH. Contrat annuel renouvelable 3 fois. • Sûreté : la matière est ingrate, et la routine observé s’installe facilement, d’où la nécessité de faire tourner les effectifs. Le cahier des charges est sujet aux fluctuations du plan vigipirate. Il impose un certain nombre de sites à garder et des heures de présence. Ce poste représente environ 100 agents. Contrat annuel renouvelable 3 fois. Prestataires successifs : Euroguard, Securitas, et aujourd’hui un nouveau. • Accueil : l’accueil physique est externalisé à 100%. Projet en cours : regrouper accueil physique et accueil téléphonique (pour l’instant interne) auprès d’un seul prestataire. • Nettoyage : avant, l’approche géographique. Il y avait 6 contrats différents pour 6 bâtiments différents, et donc 6 interlocuteurs différents. Dans le nouveau marché en cours de finalisation, il y aura 2 lots : 1 pour les bâtiments de La Défense, l’autre pour Paris. Appel d’offres sur performance. B) Autres domaines classiques d’externalisation 29 • • • • • Informatique : seul l’entretien du matériel n’est pas fait en interne. Reprographie/impression : rien n’est externalisé, à part la location et la maintenance du parc de copieurs. Une réflexion est en cours sur la possibilité d’externaliser l’activité repro/impression centrale. Parc automobile : 100% en régie (parc de 160 véhicules). Jusqu’à 2000, les effectifs dans ce secteur étaient surdimensionnés. Aujourd’hui, ils sont bien adaptés, et prennent même encore en charge certains véhicules d’autres administrations. Entretien des locaux (ascenseurs, installations électriques, alarmes...) : contrats séparés. Traitement du courrier : seul l’affranchissement a été externalisé, faisant l’objet d’une modernisation du matériel avec automatisation. Ainsi, un système de codes-barres a été mis en place pour reconnaître de quel service vient le courrier et déterminer quelles sont les consommations par direction. Par contre, le tri est toujours assuré en interne par une cinquantaine d’agents. Cette activité représente d’ailleurs le principal point noir social du Ministère : fort absentéisme, pas de perspectives, routine... Pour l’instant, une externalisation n’est pas envisageable car les effectifs sont trop nombreux. Quand il y aura des départs en retraite, la question se posera. 30 Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité, et des Libertés Locales S’effectue actuellement une réforme profonde de l’administration centrale, afin d’anticiper l’évolution démographique et de diminuer les coûts. Les moyens humains et financiers sont de plus en plus limités, et il s’agit de se donner des marges de manœuvres pour obtenir un service public plus performant et moins lourd. L’externalisation est considéré comme un outil parmi d’autres. Dans le cadre de la réforme, les préfectures vont se voir attribuer une enveloppe globale qu’elles devront utiliser au mieux en recherchant les solutions les plus économiques en matière de fonctionnement, ce qui pourrait conduire à un développement de l’externalisation. Cependant les projets, en matière d’externalisation, se sont globalement un peu réduits depuis un an (mouvement de recul par rapport à un phénomène de mode). Plusieurs projets présents dans la SMR ont été mis entre parenthèses, comme l’externalisation du fichier des empreintes génétiques ou dans une moindre mesure le transfèrement des détenus. A) Missions externalisées • • • La restauration administrative fait l’objet depuis assez longtemps de délégations de service public. Les premières opérations datent d’une dizaine d’années. Place Beauvau, la tâche est confiée à la fondation Jean Moulin (subventionnée par l’Etat). Nettoyage : le MISILL a gardé un petit noyau mais externalise la majeure partie. Les agents du Ministère qui assuraient cette tâche ont été redéployés au cas par cas, soit dans des bureaux (accueil), soit pour le ménage des zones les plus sensibles. Immobilier : la Direction Générale de la Police Nationale a recours à la location avec option d’achat pour le Centre de Rétention de Coquelles et l’Hôtel de Police de Strasbourg. B) Projets et études • • • • • Accueil-gardiennage : la question est actuellement à l’étude pour les préfectures. Il s’agirait, en faisant appel à des prestataires privés pour effectuer la fonction d’accueilgardiennage, de redonner à des policiers leur fonction première. Parc automobile : une étude préalable coûts/avantages a été menée, qui s’est avérée non concluante, et n’a donc pas donné de suite pour l’instant. Dans les préfectures, le recours à des garages permet une diminution de l’indisponibilité des véhicules, mais entraîne une hausse des coûts. L’arbitrage n’est pas toujours évident. Externalisation de la fabrication des cartes grises : une expérimentation est en cours, sur le modèle des cyclomoteurs, où la fabrication des cartes est confiée à l’Imprimerie Nationale. En 2007, une réforme du système d’immatriculation permettra peut-être de généraliser cette démarche. Le Partenariat Public-Privé (PPP) pourrait être utilisé pour la première fois prochainement dans un domaine particulier, celui de la mise en place d’un réseau numérique de télécommunication pour la police (système ACROPOL). Cas du transfèrement des détenus : la question a été posée à l’administration pénitentiaire. Cette fonction est extrêmement consommatrice en hommes, que le Ministère aimerait pouvoir remettre sur la voie publique. Le principal frein concerne le risque social, et il s’agit donc d’expérimentations très limitées (Existence de pourparlers avec la Brinks). 31 Ministère de la Jeunesse et des Sports L’externalisation au Ministère de la Jeunesse et des Sports concerne essentiellement des services déconcentrés. 1) Les CREPS (Centres Régionaux d’Education Populaire et Sportive) Chargés de la formation de différents publics, de la formation continue et de la formation des sportifs de haut niveau, ces centres sont animés par du personnel pédagogique, du personnel administratif, et des techniciens (TOS). Ces postes de TOS sont sujets à l’externalisation : - en 2003, 25 postes ont été supprimés - en 2004, 68 postes Ceci est intégré dans un plan de plusieurs années jusqu’à 2006, qui doit voir en tout 200 postes supprimés. Sur un total initial de 600 postes, un peu moins de 50% devraient être supprimés. La gestion du personnel, dans le cadre de ces démarches d’externalisation, est liée aux spécificités du Ministère de la Jeunesse et des Sports. Les départs sont gérés selon différentes modalités : - départs en retraite (aujourd’hui, les vagues de départs en retraite se réduisent) - possibilité de rediriger le personnel vers l’Education Nationale (gestion des TOS dans le cadre de la dynamique actuelle de décentralisation) - possibilité de leur proposer une meilleure affectation, les personnels correspondant aux fonctions externalisées étant réaffectés prioritairement La charge sociale de l’opération est globalement supportée plutôt par le ministère de l’Education Nationale. La question est relative à la localisation géographique. Dans des endroits à forte densité de population, il est plus facile de trouver un établissement d’accueil de l’Education Nationale à proximité. Dernier point, le Ministère a obtenu de la part de Bercy une compensation financière, pour aider à l’externalisation. - Les domaines externalisés ou dont l’externalisation est à l’étude dans les CREPS sont : l’accueil la maintenance l’hébergement et l’entretien de l’hébergement la restauration l’entretien des espaces verts (nombreux, y compris les terrains d’entraînement,…) Le coût de la démarche est de l’ordre de 150.000 F pour 1 TOS, à multiplier par 200 personnes sur 3 ans. Au niveau des CREPS, en détails, l’externalisation a touché 5 établissements : - Antibes (la restauration, depuis des années) - Les nouveaux CREPS (Pays de la Loire et Centre) - Poitiers et Nord Pas de Calais (plus compliqué, pas l’habitude de passer des marchés) Les résultats sont mitigés : - Pays de la Loire (Nantes) : le renouvellement du marché s’est effectué à un prix inférieur au marché précédent, à qualité égale (meilleure connaissance des besoins) Effectué par une société régionale : Breizh Restauration (spécificité du domaine du sport). Le coût du repas est estimé à environ 5 pour 40000 repas par an. 32 - Poitiers : habitué à fonctionner dans les groupements inter-établissements de l’Education Nationale, ils ont mal évalué leurs besoins (nombre de repas, composition des repas). L’appel d’offres a été conclu à un prix supérieur au prix qu’on avait en interne. Ceci pose un problème, car une partie de la population concernée par les CREPS est issue de couches sociales plutôt basses, qui ne peuvent supporter le coût trop élevé des repas et désertent donc les cantines. Le repas a un coût de 10 (prix unitaire), pour 60000 à 80000 repas par an. 2) L’externalisation dans l’administration centrale Les domaines externalisés au niveau de l’administration centrale sont : - le standard téléphonique - le gardiennage - la restauration - l’imprimerie - le parc de photocopieuses est en location - l’entretien des véhicules (mais pas de location du parc de véhicules) En revanche, l’accueil physique est réalisé par des employés de l’administration. Il existe également un projet de PPP concernant la rénovation des bâtiments de l’INSEP. 33 Ministère de la Justice Le Ministère de la Justice prévoit, d’après les informations publiées dans les SMR, une modernisation de son activité reposant sur la suppression, la délégation, l’externalisation ou la déconcentration de certaines de ses missions. Suppression : certaines missions particulières incombant aux magistrats et éloignées de leur cœur de métier. Externalisation : la gestion technique du placement sous surveillance électronique ainsi que certaines missions relatives au fonctionnement des établissements pénitentiaires et à leur construction. Décentralisation : l’exécution des mesures d’assistance éducative, à titre expérimental. Délégation : déléguer certaines missions au secteur associatif tout en rationalisant les relations entretenues par la Chancellerie avec ce secteur dans les domaines de l’aide aux victimes et de la coopération internationale. 1) Les fonctions de support Dans le détail, le Ministère a de plus en plus tendance à externaliser des fonctions logistiques. Ainsi, le ménage, la restauration (réalisée par Sodexho dans certains bâtiments), le gardiennage d’immeuble (sauf pour l’hôtel du Ministre) sont réalisés par des prestataires privés. Le Ministère externalise également sa communication, activité technique nécessitant un véritable savoir-faire. L’administration possédant peu d’informaticiens, elle délègue aussi très largement les activités du domaine informatique. Dans ce domaine, il faut mentionner le projet « Cassiopée », qui consiste en une traduction du code pénal en une chaîne informatique. Ce projet d’importance, entamé en 2002, aboutira en 2007. Il oblige à une collaboration entre les juristes du Ministère et le prestataire informatique, présent au quotidien dans les locaux de l’administration. En matière immobilière, le Ministère fait également appel à des entreprises pour la conception, la construction, l’entretien des bâtiments, ou même pour des opérations d’assistance à maîtrise d’ouvrage. Le parc de photocopieurs est loué. L'entretien est inclus dans le contrat. En revanche, les travaux courants d'imprimerie sont réalisés en interne. En cas de besoin exceptionnel, les travaux spéciaux sont confiés à un prestataire. Si le parc automobile est géré en interne, les véhicules sont néanmoins confiés à des garages privés pour leur entretien. Le courrier est géré par les personnels du ministère, à l'exception de son acheminement confié à La Poste ou à des filiales (Postexpress, Colissimo). 2) Les externalisations spécifiques au Ministère de la Justice Parallèlement à l’ensemble de ces activités, le Ministère de la Justice va également plus loin, en externalisant un certain nombre de fonctions proches du cœur de métier. 34 Ainsi, dans le domaine de la protection judiciaire de la jeunesse, les établissements dans lesquels les jeunes délinquants sont placés sont des établissements privés, confiés en général à des associations. Le placement sous surveillance électronique fait lui aussi l’objet d’une externalisation. A l’heure actuelle, cela se limite à la location et la maintenance du matériel (bracelets électroniques), mais un contrat national sera prochainement passé, qui confiera aussi une partie de la surveillance et du suivi informatique au prestataire. Le Conseil d’Etat a en revanche refusé que la pose et la dépose des bracelets soit confiées à un prestataire privé. Reste enfin la vaste question de la gestion mixte des établissements pénitentiaires. Elle fait l’objet de deux marchés, l’un sur la période 1991-2000 (étendu à 2001), l’autre sur la période 2002-2009. Il s’agit d’une initiative adoptée suite à un taux de sur-occupation des prisons observé à partir de 1987 (150% d’occupation). Le marché de 1991 aboutit à la construction de 25 établissements neufs par un prestataire privé, seuls 21 de ces 25 nouveaux centres voyant leur fonctionnement également confié à une entreprise privée. L’externalisation porte en détails sur : - la restauration - l’hôtellerie (nettoyage, bâtiment) - le transport médical (vers les hôpitaux,…). En revanche, les transports vers le palais de justice sont assurés par l’administration pénitentiaire. - la réinsertion (travail pénitentiaire, formation professionnelle) Le domaine de la Santé, présent en plus dans les premiers marchés, disparaît en revanche des seconds marchés. A partir de 2007, de nouveaux établissements pénitentiaires sont programmés. D’un point de vue plus technique, il s’agit de délégation de service public, le contrat prévoyant une part fixe (payable même s’il n’y a aucun détenu) plus une part variable (en fonction du nombre de journées de détention (JDD)). Les 23 établissements représentent un coût total de 110 millions d’euros (inscrits au contrat), auxquels s’ajoutent 5 millions d’euros. Les marchés sont divisés en zones. (5 zones couvrant l’ensemble du territoire français) Aujourd’hui, 3 prestataires se partagent les 5 zones : - Sigex (filiale de Sodexho) dans le Nord - Idex dans le Sud - Gepsa dans 3 zones (Ouest, Ile de France, Est) Il s’agit d’établissements assez gros, de 400 à 600 places. L’objectif est de remplacer les anciens établissements vétustes (la plupart datant du siècle dernier). Aujourd’hui, il y a 167 établissements pénitentiaires « classiques » en France. Les établissements pénitentiaires de nouvelle génération (faisant l’objet de gestion mixte) représentent environ 25% de l’ensemble du parc français. Le suivi au quotidien est assuré par le directeur de l’établissement et l’attaché de l’établissement. En outre, il y a 1 ou 2 réunions de zones, et un bilan annuel par zone. Afin d’améliorer le suivi et le contrôle de la prestation, on ajoute des correctifs dans les nouveaux contrats avec l’expérience acquise des anciens contrats. Des indicateurs quantitatifs sont retenus, comme le nombre de repas, de repas médicaux, confessionnels,… Des rapports mensuels sont édités, qui sont adressés au chef de l’établissement pénitentiaire et à la direction régionale. Au niveau de la Direction de l’Administration 35 pénitentiaire, on reçoit un rapport annuel de zone (du directeur régional de zone et du groupement privé, soit deux rapports). A partir de 2004, des indicateurs qualité seront rajoutés dans les rapports. Deux démarchés qualité sont également en application: les normes ISO (gérées par les entreprises privées) et la certification de service (pour la restauration, le travail pénitentiaire, la formation professionnelle). 36 Ministère de l’Outre-Mer Le Ministère externalise un certain nombre de fonctions de soutien logistique : § Le gardiennage est confié à la société Euroguard, filiale française du groupe européen Groupe 4 Falck. Il s’agit d’un contrat de 3 ans, qui vient d’être renouvelé pour la première fois en mars 2004 (le prestataire retenu est le même que précédemment). Une quinzaine de candidats avait répondu à l’appel d’offres. Cela concerne 5 personnes présentes en heures de service, 2 le reste du temps. Montant : 470 000 /an § Accueil : cette fonction est assurée par la société de gardiennage, étant incluse dans les termes du marché § Standard : il est assuré par des agents de France Télécom placés en détachement auprès du ministère de l'Outre-Mer et par des agents du cadre national des préfectures. Dans ces conditions et pour des raisons d'indépendance dans la maîtrise du domaine, il n'est pas envisageable d'externaliser la prestation. § Restauration : une convention avec le ministère des Affaires Etrangères permet au ministère de l'Outre-Mer de faire bénéficier à ses agents de l'accès à la cantine de celui-ci située rue Monsieur (voisine de la rue Oudinot) § Courrier : ce service est intégralement assuré par le bureau du cabinet. Le ministère ne fait que louer une machine à affranchir à Néopost. § L’entretien est également externalisé. Les locaux, partagés avec des services du Ministère des Affaires Etrangères, sont à la charge de l’Outre-Mer et le Ministère des Affaires Etrangères reverse chaque année une indemnité au MOM. § Le nettoyage des locaux est externalisé depuis 1996/97. Prestataire : Société La Providence (qui fait aussi de la restauration d’entreprise) Contrat annuel mais renouvelable jusqu’à 3 ans (tous les 3 ans, nouvelle consultation obligatoire). Prochaine consultation prévue en juillet. 6 personnes : 2 équipes de 3, une vacation de 6h à 9h, l’autre de 18h à 21h. Montant : 230 000 /an § Maintenance téléphonique (autocom) : externalisée depuis 1998 Prestataire : Inéo Contrat de 3 ans, changement de prestataire la dernière fois. Montant : 55 000 /an § Entretien des Espaces Verts : Prestataire : Lac Services Contrat annuel reconductible 3 fois Equipe de 3 jardiniers qui s’occupent des 2500 m_ de parc. Ce parc est utilisé lors de la réception des maires de l’Outre-Mer, de la Garden Party du 13 juillet en présence du Président de la République, ou pour le salon du livre de l’Outre-Mer. Montant : 20 000 /an 37 Le Ministère de l’Outre-Mer a en outre un certain nombre de projets d’externalisation à l’étude. § Entretien tous corps d’Etat : Il s’agit de l’entretien général des locaux, jusqu’alors assuré par des ouvriers d’Etat. Auparavant au nombre de 8, il n’en reste plus qu’un. Cette opération a donné lieu à un audit préalable. Actuellement, on est en phase de rédaction du CDE et CCTP. L’appel d’offres aura lieu en juin ou en septembre. Le marché est évalué à 200 000 /an. § Maintenance électricité : Prévision : 140 000 /an § Travaux d’impression : Cartes de visite, cartons d’invitation, affiches... Première évaluation à 10 000 /an, mais probablement plutôt 20 ou 30 000 . § Informatique : Pour l’instant, rien n’est externalisé. Mais la situation n’est pas idéale car l’effectif n’est pas suffisant. Le MOM dispose de 3 techniciens, 2 chargés de la maintenance réseau, et un technicien bureautique. Côté maintenance et administration réseau, les agents du Ministère ne disposent pas tout à fait de toutes les expertises nécessaires. Une externalisation est de fait envisagée, mais il y a encore hésitation sur l’activité à externaliser. Deux possibilités se présentent: - Faire appel à des prestataires pour la maintenance réseau et effectuer la maintenance bureautique en interne - Faire monter en puissance les administrateurs du Ministère et externaliser la maintenance bureautique Cette dernière solution exigerait d’apporter aux techniciens du Ministère une formation complémentaire, mais le Ministère de l’Intérieur pourrait apporter son aide pour cela. De plus, cette option a l’avantage d’être beaucoup moins onéreuse. Ainsi, externaliser la maintenance bureautique coûterait environ 100 000 au MOM, alors qu’il faudrait compter 280 à 300 000 pour l’administration et la maintenance réseau. § Parc automobile : Rien n’est encore externalisé. Le parc se compose de 23 véhicules entretenus par deux agents mécaniciens. Seuls les 2 ou 3 véhicules haut de gamme sont réparés chez le constructeur pour des raisons technologiques. Pour le reste, les mécaniciens du Ministère opèrent eux-même, commandant les pièces nécessaires à flux tendu (aucun stock). Aujourd’hui, les dépenses liées à cette activité sont évaluées à 45 000 par an, sans compter le coût du m_ dans le VIIème (le garage fait environ 200 m_). Une externalisation complète est à l’étude, sans chiffrage pour l’instant. Il faudra alors requalifier les deux agents du MOM. En ce qui concerne les chauffeurs, en dehors des 2 ou 3 chauffeurs affectés au service du Ministre et de ses plus proches collaborateurs, le MOM dispose d’un pool de 4 chauffeurs qui sont polyvalents. De ce côté-là, aucune externalisation n’est prévue. Il est à noter que le Ministère a recruté une personne spécialisée dans les marchés publics afin entre autres d’être plus compétents dans la rédaction de cahiers des charges pour les opérations d’externalisations. Toutes les opérations sont supervisées par un groupe de 4 personnes responsables des marchés. 38 Dans le cadre de la LOLF et au-delà du sujet de l’externalisation, le Ministère a effectué une remise à plat de ses missions, pour se recentrer sur les activités avec une vraie valeur ajoutée. D’où un certain nombre d’opérations ou de projets de déconcentration, ou de refonte de certains services. § Globaliser les préfectures dans les DOM-TOM. A l’heure actuelle, seule celle de la Martinique l’est. Les autres sont gérées conjointement par le Ministère de l’Intérieur et le MOM. Cette globalisation permettra au MOM d’économiser 1072 emplois et 40 millions d’euros de crédits de fonctionnement. § Fusionner les 8 corps du MOM avec ceux d’un autre Ministère pour offrir des perspectives de carrières plus cohérentes. § L’organigramme a été resserré de 7 à 4 services : o Le Bureau des Ressources Humaines o Le BISIL (Bureau des Infrastructures, des Systèmes Informatiques et de la Logistique) o Le Bureau des Affaires Financières o Un service Modernisation du Ministère que dirige M.Millot. § A noter que les services de l’Etat Civil pour les personnes ultra-marines résidant en métropole, qui sont quasiment toutes situées en région parisienne, sont assurés en centrale. 39 Ministère de la Santé Le nombre de techniciens au Ministère diminue sans cesse, ce qui induit un développement important de l’externalisation pour tout ce qui concerne les fonctions de support. L’administration recrute aujourd’hui plutôt des fonctionnaires capables d’effectuer le suivi et le contrôle des prestataires. En tout, c’est une équipe de plus de 250 agents qui s’occupent du soutien logistique hors informatique de l’administration centrale (et des cabinets qui lui sont rattachés), et qui gère en particulier les opérations d’externalisation. D’un point de vue social, il y a des problèmes récurrents avec les syndicats, mais ceux-ci restent limités. D’autant que les fonctions externalisées et donc les postes qui disparaissent ne concernent pas les taches les plus intéressantes, mais des taches d’exécution en général. En parallèle a commencé la remise en état des locaux relativement vétustes du bâtiment Ségur, qui met en jeu 150 personnes sur le site. Le bâtiment sera progressivement réhabilité dans sa totalité, tranche par tranche. A) Missions externalisées et personnel concerné Gardiennage Accueil Déménagements Nettoyage Entretien des véhicules Livraison du papier Transport des colis Installation de mobiliers Courrier Aménagement des locaux –gros entretien Maintenance externalisée Prestations et contrôles Téléphonie Documentation 48.5 équivalents temps plein 7.5 5 70 8 2 2 1 10 32 20 1 6 3 En tout, l’ensemble de ces services externalisés représente 220 personnes. Informatique : il existe un centre technique informatique sur place dont le fonctionnement est géré par une entreprise privée travaillant dans les locaux. Le développement de logiciels est effectué en collaboration étroite avec l’administration. B) Détails de certaines opérations 1) Courrier Date : Novembre 2003 Audit préalable (réalisé 1 an à l’avance), puis marché d’appels d’offres pour le tri, l’affranchissement, et le port du courrier. Contrat forfaitaire de 86 000 par an sur 3 ans. Ceci concerne 7 personnes sur le site de Ségur plus un véhicule. Une équipe de 3 fonctionnaires est chargée d’établir l’opération et de la superviser. Le cahier des charges comprend des clauses de résultat (heure de tri, heure d’envoi), et de moyens (obligation d’utiliser les outils informatiques pour le suivi du courrier...). 40 2) Parc automobile En projet. La tentative d’externaliser l’ensemble du parc a échoué, ainsi que la tentative de l’externaliser par marque (_ Renault, _ Peugeot, _ Citroën, _ Ford). En ce qui concerne les chauffeurs, l’administration se heurte à une difficulté : il est impossible d’avoir des chauffeurs seuls en location, car il s’agit de prêt de main d’œuvre, illégal. En revanche, il est possible de louer l’ensemble voitures + chauffeurs. En définitive, la formule de l’externalisation dans ce domaine n’a pas encore été arrêtée. 3) Nettoyage On arrive bientôt au renouvellement du marché sur le site Ségur. Le renouvellement a lieu tous les 3 ans. Le chiffre du précédent marché était de 4 M par an. Le droit du travail s’applique à l’administration, notamment en ce qui concerne la question du personnel dans le domaine de l’externalisation. Dans le cas du nettoyage, il faut donc tenir compte d’une convention collective de branche, qui impose la reprise du personnel précédent à chaque renouvellement du contrat. Ainsi, le nouveau prestataire est contraint de reprendre le personnel déjà présent sur le site, à moins que celui-ci bien sûr ne décide de quitter la fonction de son plein gré. Le marché du nettoyage est soumis à un protocole rigoureux. Le contrat prévoit en détail le traitement adapté à chaque type de revêtement (moquette, parquet, carreaux), les horaires (matin, soir, avant ou après les horaires de bureau), la fréquence (sanitaires nettoyés 4 fois par jour,…), etc. 4) Maintenance La gestion de la maintenance commence à être et sera à l’avenir assistée par ordinateurs. Chaque personne pourra de son ordinateur envoyer une doléance concernant le matériel, qui sera directement reçue par la société prestataire en charge de la maintenance du secteur concerné. On peut ainsi mieux mesurer les délais d’intervention du prestataire. 41 Services du Premier Ministre Cette administration soutient 4 cabinets et une multitude de services (Premier Ministre, Fonction Publique, Réforme de l’Etat, Porte-Parole du Gouvernement, Direction de la Documentation Française, CSA, DMGPSE, DAE...). La volonté est affichée de créer des synergies et de passer de plus en plus de contrats communs à plusieurs services. Un audit a d’ailleurs été mené par un prestataire externe dans le cadre de la LOLF et de la modification des modes de relations avec les différents services. De manière générale, les Services du Premier Ministre font beaucoup appel à des sociétés prestataires pour de nombreux audits ou études. A) Externalisation de fonctions de support 1) Nettoyage Il est externalisé dans le cadre d’un contrat d’ensemble sur tous les sites. Montant : environ 1,3 M en 2004. Ce marché est très problématique puisqu’il connaît une croissance de presque 100% par an. 2) Parc des photocopieurs Il fait l’objet d’un marché de location-maintenance. Montant : environ 600 000 en 2004. 3) Gardiennage Il est très partiellement sous-traité pour de rares locaux. Montant : environ 850 000 en 2004. 4) Entretien immobilier Cette fonction est également externalisée. Montant : 1,7 M en 2004. B) L’hébergement de sites Internet : le cas de Légifrance C’est le BIT (Bureau Informatique et Télécom) qui centralise tous les marchés d’hébergement des différents sites Internet. En particulier, en matière de diffusion du Droit, après avoir commandé un audit préalable à une société prestataire, l’administration, a fait appel à ORT pour le site Légifrance. Le concessionnaire affiche une double compétence informatique et juridique, et offre un débit d’accès simultané d’environ 12 MB/s. Le cadre de cette externalisation est un marché de 3 ans, passé en 2002. Montant : 1,5 à 2 M pour les 3 ans. Comme noté précédemment, il n’existe pas vraiment d’alternative à ORT, qui a acquis des machines très pointues et coûteuses. L’administration craint par conséquent une possible défaillance du prestataire (par exemple si le groupe auquel il appartient décidait de ne plus fournir ce genre de prestation), ou de devenir prisonnier de ce dernier. La seule solution dans une telle situation se rait une « ré-internalisation ». C) La réflexion autour du parc automobile Le parc automobile est plus que conséquent (environ 200 véhicules), étant donné que les Services du Premier Ministres prennent en charge 3000 personnes et 4 cabinets. Jusqu’à présent, il était basé à l’Ecole Militaire, et ne faisait l’objet que d’une externalisation très limitée (taxis et location de véhicules auprès d’AVIS pour environ 380 000 par an). Aujourd’hui, le parc automobile se trouve « chassé » du site de l’Ecole Militaire, d’où la nécessité de s’adapter. L’administration mène donc une réflexion sur les différentes éventualités : 42 • Trouver un nouveau site (possibilité d’un parking Bd Raspail) • Externaliser L’hypothèse la plus probable est une externalisation d’abord partielle puis progressive. Le personnel concerné s’élève à 10 personnes dans les ateliers en plus des chauffeurs. 43 Tableau récapitulatif de l’externalisation des fonctions « classiques » de support logistique dans les différents ministères Une bonne partie des opérations menées par les Ministères concerne des fonctions de support, qu’on retrouve régulièrement externalisées dans de nombreuses administrations centrales. C’est le cas des activités suivantes : nettoyage, restauration, gardiennage, sécurité, accueil, standard téléphonique, gestion immobilière, entretien et maintenance des bâtiments, service informatique, parc des photocopieurs, imprimerie, parc de véhicules et traitement du courrier. Si le nettoyage et la restauration sont des exemples de tâches complètement externalisées dans la quasi-totalité des Ministères, d’autres fonctions, comme la gestion du parc automobile ou encore dans le domaine informatique, sont traitées de façon différente en fonction des situations particulières de chaque administration centrale. Ainsi, en matière d’informatique, la répartition entre le travail effectué en régie et celui confié aux prestataires privés n’est jamais la même d’un Ministère à l’autre. Voici, présenté sous forme de tableaux, l’état des lieux de l’externalisation de ces différentes tâches dans tous les Ministères que nous avons pu étudier. Le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable, interrogé, n’a pas été en mesure de nous fournir de renseignements. 44 Service Informatique Photocopieurs Culture non sauf dans le service des Architectes des oui Bâtiments de France (au niveau des préfectures) Agriculture production de logiciels conservé en interne Justice très répandue ; projet Cassiopée Education Nationale Finances externalisée ; Le Ministère possède une imprimerie intégrée mais qui ne suffit pas pour effectuer tous les travaux. Système mixte, avec externalisation partielle (gros tirages, ou travaux nécessitant des équipements trop spécifiques). une partie externalisée et une partie en interne recentrée sur le tirage des circulaires Travaux courants en interne, travaux spéciaux externalisés réseau loués 30% d’externalisation en ce qui concerne le développement de logiciels (en augmentation) Développements de logiciels ; Exploitation gérée par l'Administration, notamment dans le domaine du Budget oui ; 80 personnes Outre-Mer non Equipement Entretien du matériel informatique externalisé oui (location maintenance) Affaires Sociales oui Non, appareils achetés Affaires étrangères problème de sécurité ; développement de logiciels (selon le niveau de technicité) Santé oui Intérieur en projet non et non Oui, mais reprographie professionnelle en interne non (réduction du personnel par numérisation moins coûteuse) non oui Jeunesse et Sports non Oui, en location Défense oui oui Oui, hébergement de sites et autres oui Services du 1er ministre Imprimerie oui non 45 Gardiennage Culture Agriculture Justice oui oui sauf hôtel du ministre Education Nationale oui Finances externalisée, sauf pour le cœur du ministère (Bercy) Sécurité Nettoyage Accueil Pas d’IGH. Maintenance Personnel salarié Oui, sauf des installations et (généralement au siège entretien des extincteurs contractuel) du rue Valois. par un prestataire. ministère. oui oui oui Oui, sauf Oui, sauf cabinet cabinet du du Ministre Ministre oui Outre-Mer oui oui Equipement oui Incendies (dans le cadre oui de la réglementation IGH) Santé Oui, inclus dans la Oui, inclus dans la location location des bureaux, mais oui des bureaux haut fonctionnaire affecté et agents désignés gendarmes au Quai d'Orsay ; réflexion pour les postes consulaires et administratifs oui oui Intérieur non Jeunesse et Sports oui Défense Oui sur plusieurs sites Services du 1er ministre Affaires Sociales Affaires étrangères Oui, sauf à Bercy Standard téléphonique non oui non La téléphonie externalisée est entièrement non Assuré par des agents de France Oui, même société Télécom placés en détachement et que le par des agents du cadre national gardiennage des préfectures accueil téléphonique en interne oui mais projet de regroupement avec l'accueil physique Oui, inclus dans la location des bureaux prestataires extérieurs et oui fonctionnaires du Ministère (50%) oui oui oui non non oui Oui oui non oui Oui sur plusieurs sites Très partiellement pour de non rares locaux oui Très partiellement non 46 Construction d'immeubles ; Gestion Entretien des bâtiments ; Maintenance de l'immobilier Culture Agriculture Justice Education Nationale Finances Outre-Mer Equipement Affaires Sociales Affaires étrangères Santé Contrat d’entretien de l’ensemble du parc avec un garage privé Externalisation des travaux immobiliers externalisation progressive oui conception, construction, assistance à Géré en interne, véhicules confiés à maîtrise d'ouvrage des garages privés pour leur entretien On essaye d’externaliser la fonction Maintenance externalisée sauf pour les Appel à des sociétés de BTP chauffeur (pas rentable en interne, travaux d’urgence mais problème de personnel) Sous-traité dans les services libérer les locaux vides, délocaliser vers déconcentrés (sauf douane) des secteurs moins chers Dans l’administration centrale, essentiellement en interne Maintenance téléphonique, climatiseurs, alarmes ; en projet: entretien des locaux non (eau, chauffage, peinture) ; Entretien des Espaces Verts entretien des locaux : contrats séparés non Non, effectifs suffisants (ascenseurs, alarmes…) Oui pour les locaux loués, non pour ceux non de l’Etat (Hôtel du Chatelet, Résidence du non Ministre) rien en général sauf cas exceptionnel projet de PPP pour construction à Tokyo (visites de délégations importantes) oui oui ; maintenance assistée par ordinateurs Intérieur Jeunesse et Sports Défense Services du 1er ministre Parc de véhicules entretien des véhicules en projet non (projet sans suite) Projet de PPP pour la rénovation des oui bâtiments de l’INSEP Recours à des entreprises pour la construction ; location d'engins de Oui, sur de nombreux sites travaux publics pour l'aménagement des camps oui oui Entretien externalisé Externalisation des véhicules de la gamme commerciale à l'étude 47 Restauration Courrier Culture cantines administratives gérées par des entreprises non mais hypothèses d’évolution à l’étude (l’externalisation subventionnées de l’affranchissement et du tri est envisagée) Agriculture En partie, associations non Justice oui Géré par des personnels l’acheminement confié à La Poste Education Nationale Association chargée de la restauration subventionnée par non le Ministère (cf. Minefi) Finances Par une association liée à l'action sociale du ministère Outre-Mer Utilise la cantine du Ministère des Affaires Etrangères Intégralement réalisé en interne Equipement oui Affranchissement externalisé ; tri en interne Affaires Sociales oui non Affaires étrangères oui non Santé non oui : tri, affranchissement et port Intérieur Délégation de Service Public Jeunesse et Sports oui Défense Externalisée sur de nombreux sites Services du 1er ministre du Ministère, sauf non non 48 Tableau récapitulatif des externalisations spécifiques à chaque Ministère Une partie des opérations d’externalisation menées par les différents Ministères concernent des fonctions spécifiques, propres à un Ministère en particulier et qu’on ne retrouve pas chez les autres. Ceci concerne une dizaine des quatorze ministères étudiés, notamment le Ministère de la Défense, le Ministère de la Justice et le Ministère de l’Intérieur. Ces fonctions sont spécifiques en cela qu’elles touchent des activités plus proches du cœur de métier, c’est-à-dire en rapport avec les missions mêmes du Ministère. Ce sont essentiellement ces opérations-là, très novatrices, qui sont recensées dans les Stratégies Ministérielles de Réforme (SMR), publiées par chaque administration, et visant à faire le point sur les avancées du Ministère en terme de modernisation, et en particulier d’externalisation. Ces opérations sont la plupart du temps encore à l’état de projets, notamment en raison de leur implication dans le cœur de métier du Ministère. Les tableaux suivants regroupent les principales fonctions spécifiques externalisées dans les Ministères rencontrés. Le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable, interrogé, n’a pas été en mesure de nous fournir de renseignements. Culture Agriculture Musées : vestiaire et Contrôles sanitaires et surveillance (à l’étude et contrôles d’identification commence au musée du de 2ème niveau, contrôle de Louvre) police des eaux et de police de la pêche, contrôle des Parcs et Jardins : service de véhicules à température jardinerie au Château de dirigée... (la plupart sont Versailles (à l’étude) encore à l’état de projets) Justice Finances Projet informatique « Cassiopée » : Il s’agit de traduire le code pénal en une chaîne informatique Contrôle technique véhicules Garantie précieux Affaires Sociales des des Création d’ « Info Emploi » Gestion de la vidéothèque métaux du ministère à la disposition du public Protection judiciaire de la jeunesse : les établissements auxquels on Pré-instruction des dossiers confie les jeunes d’aides communautaires : délinquants sont des uniquement la saisie des établissements privés, dossiers confiés en général à des associations. Placement sous surveillance électronique Gestion mixte établissements pénitentiaires des 50 Affaires Etrangères Intérieur Externalisations au Centre de Conférence International pour l’organisation d’événements spécifiques (hôtesses, traiteurs,…) Direction générale de la police Nationale : location avec option d’achat du centre de rétention de Coquelles et de l’Hôtel de Police de Strasbourg Services du 1er Ministre Formation des pilotes CREPS (Centres Régionaux Diffusion du Droit d’hélicoptère (Dax) d’Education Populaire et (Légifrance) Sportive) : 50% des postes de Formation des pilotes d’avion TOS supprimés d’ici 2006, et (Cognac) transfert des fonctions à des prestataires privés Soutien des opérations extérieures Défense Projet de PPP : ambassade de Tokyo Réseau Acropole : dossier de PPP pour la communication de la police Projets à remplacement En projet : fabrication des ravitailleurs cartes grises (pour 2007) Jeunesse et Sports l’étude : des avions 51 Conclusion : Une démarche pragmatique, des motivations pratiques De manière générale, l’externalisation dans les différents ministères semble plus relever d’une démarche pragmatique et opportuniste que d’un véritable plan d’ensemble. L’externalisation est un moyen de répondre à des situations « d’urgence », comme dans le cas d’une fonction devenue totalement ingérable, et qu’on préfère de fait déléguer à un prestataire. L’externalisation est aussi là pour répondre à une impossibilité de continuer à mener l’activité en interne, comme c’est le cas par manque de personnel, suite à l’application de la loi sur les 35 heures ou la diminution du recrutement de fonctionnaires. A cela se rajoute le fait que l’externalisation est très conflictuelle vis-à-vis des syndicats, si bien qu’on n’entend guère parler de grande stratégie d’externalisation, qui risquerait d’engendrer des conflits sociaux. Ce qui est certain, c’est que le recours à l’externalisation est désormais un fait acquis et que la délégation de fonction figure parmi les nouvelles méthodes de gestion de l’Etat. 52