Les « hedge funds » contribuent à l`envolée de la richesse des

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Les « hedge funds » contribuent à l`envolée de la richesse des
LES ECHOS, 01/03/2016
Les « hedge funds » contribuent à l'envolée de la richesse des
milliardaires aux Etats-Unis
Par Nessim AIT-KACIMI
Les « hedge funds » contribuent à l'envolée de la richesse des milliardaires aux Etats-Unis
Selon « Forbes », les dix gérants de fonds alternatifs les plus en réussite ont gagné 9,4 milliards de dollars
en 2015.
L'année 2015 a été l'une des pires pour les « hedge funds », mais pas pour tous les professionnels,
notamment les grands fonds historiques du secteur. Selon le magazine « Forbes », les dix gérants de « hedge
funds » les plus en réussite ont gagné 9,4 milliards de dollars en 2015. Parmi eux figurent les fondateurs de
trois fonds quantitatifs, qui ont enregistré de bonnes performances en 2015, James Simons de Renaissance
(2e), David Shaw de D. E. Shaw (5e), John Overdeck et David Siegel, les cofondateurs de Two Sigma (6 e). Le
classement inclut deux « family offices », sociétés d'investissement familiales, ceux de Steve Cohen (3e avec
1,55 milliard de gains) et George Soros (10e avec 300 millions de dollars). En tête des rémunérations en 2015
figure Ken Griffin, fondateur du « hedge fund » Citadel. Saisi d'une frénésie d'acquisitions dans l'immobilier
de luxe depuis deux ans, il a investi près de 300 millions de dollars, en établissant au passage des records à
Manhattan (200 millions de dollars), Chicago et Miami (60 millions). En termes de richesse accumulée, qui
reste investie en majorité dans leurs propres « hedge funds », les dix premiers gestionnaires disposent de
104 milliards de dollars de fortune et les 20 premiers, de 135 milliards de dollars. Sur le podium, George Soros
est loin devant, avec 24 milliards de dollars, devant Ray Dalio de Bridgewater (15,2 milliards) et John Paulson
(13,7 milliards). De quoi en faire des cibles faciles lors de cette campagne présidentielle américaine qui
oppose Wall Street à l'Amérique profonde.
Le secteur attire les talents
De par le monde, une cinquantaine de milliardaires, essentiellement anglo-saxons, appartiennent au monde
alternatif. 80 % des « hedge funds » milliardaires sont américains. Entre 2000 et 2015, leur poids dans la
richesse du secteur financier a plus que doublé aux Etats-Unis, de 10 % à 22 %. Le monde alternatif a attiré
les talents de nombreux secteurs et industries grâce aux salaires très élevés qu'il leur fait miroiter. Aux EtatsUnis, les milliardaires financiers (« hedge funds », capital-investissement, banques…) représentent 27 % du
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nombre de milliardaires américains, contre 10 % en 1996, d'après une étude (1) de Caroline Freund et Sarah
Oliver, du Peterson Institute for International Economics. En Europe, seuls 10 % des milliardaires doivent leur
fortune à la finance. Dans le reste du monde, leur part se monte à 20 %. Ces vingt dernières années, les
« hedge funds » ont représenté 35 % de la création de richesse par les milliardaires américains et 41 % de la
croissance de leur nombre outre-Atlantique. Aucun autre secteur n'a eu un tel poids dans ce pays, même la
« nouvelle économie », qui a ainsi représenté autour de 20 % de la croissance du nombre de milliardaires
américains et de leur richesse sur vingt ans. En Europe, la finance a eu bien moins d'influence, pesant pour
10 % de la hausse des actifs des milliardaires et 13,5 % de leur nombre depuis 1996. En France, un milliardaire
sur deux a hérité de sa fortune, et un peu plus d'un sur trois est un entrepreneur. Moins de 5 % d'entre eux
ont fait fortune dans la finance, à la différence de la Chine, où près d'un milliardaire sur quatre a connu la
réussite dans ce domaine.
(1) « The Origins of The Superrich : the billionaire characteristics database ».
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