Bâtiment actualité - Fédération Française du Bâtiment Midi
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Bâtiment actualité LE JOURNAL DES ARTISANS ET DES ENTREPRENEURS 23 JUIN 2014 — N° 11 FÉDÉRATION FRANÇAISE DU BÂTIMENT DOSSIER ARCHIVAGE Quels documents conserver ? Combien de temps ? Les documents émis ou reçus par une entreprise dans l’exercice de son activité doivent être conservés pendant une durée déterminée, essentiellement à des fins de preuve (procédures judiciaires, contrôles de l’Administration, revendication ou contestation d’un droit…). Cette durée diffère selon la nature (commerciale, fiscale, sociale, notamment) desdits documents. De plus, l’évolution des technologies amène forcément à réfléchir à la fiabilité de l’archivage des documents électroniques (un article sur ce sujet sera publié dans un prochain numéro). Voici un point sur ces différentes durées. ° 11 – 23 2014 2 : ? ? VIE DES SOCIÉTÉS Statuts de société, association ou GIE 5 ANS à compter de la radiation de la société du RCS – CC Pièces modificatives des statuts, registre de titres nominatifs, registre de mouvements de titres, ordres de mouvement, carnet à souche des attestations d’inscription en compte, registre des PV d’assemblées et de conseils d’administration (cotés et paraphés) 5 ANS à compter de la radiation de la société du RCS – CC Convocations, feuilles de présence et pouvoirs, rapports du gérant ou du conseil d’administration, rapports des commissaires aux comptes 3 ANS à compter de leur date d’établissement – CdC Comptes annuels, documents comptables et pièces justificatives 10 ANS à compter de la date de clôture de l’exercice – CdC Traité de fusion, actes et documents émanant de la société absorbée 5 ANS à compter de la date à laquelle l’acte cesse de produire ses effets : dissolution du groupement, cessation des relations contractuelles – CC VIE COMMERCIALE ET CIVILE Comptabilité, pièces justificatives, correspondance commerciale (reçue et envoyée) 10 ANS à compter de la date de clôture de l’exercice – CdC 5 ANS pour action en paiement de droit commun – CdC 2 ANS pour action en paiement contre un consommateur – CConso 10 ANS pour conservation comme pièces justificatives – CdC 5 ANS pour action en paiement – CdC 10 ANS pour conservation comme pièces justificatives – CdC Contrats d’acquisition des immobilisations (non immobiliers : matériel, mobilier, brevet...), leasing 10 ANS CdC Contrats électroniques entre professionnels et consommateurs 10 ANS CConso Contrats concernant un bien immobilier 30 ANS CC Contrats conclus entre commerçants, ou entre commerçants et non-commerçants Factures fournisseurs et clients, bons de livraison ou de réception DOCUMENTS BANCAIRES Relevés de banque et talons de chèques 5 ANS Facturettes de carte bancaire 1 AN Chèques impayés Conserver copie des chèques reçus recto verso tant que la dette n’est pas acquittée (action en paiement et conservation des pièces comptables) CdC 5 ANS action en paiement 1 AN ET 8 JOURS pour encaissement 10 ANS pour conservation (pièces justificatives de comptabilité) à compter de la date d’émission Prêts (contrat de prêt et échéancier) : professionnels ou commerciaux 10 ANS après la dernière échéance Prêts à la consommation : contrats et échéanciers 2 ANS après la dernière échéance Prêts immobiliers (maison ou travaux) 2 ANS après la dernière échéance ° 11 – 23 2014 : ? ? 3 DROIT DU TRAVAIL Bulletins de paie 10 ANS CdC – Il est conseillé de les garder le plus longtemps possible Mentions portées sur le registre unique du personnel (RUP) 5 ANS à compter de la date à laquelle le salarié concerné par la mention sur le RUP a quitté l’entreprise – CT • Décompte journalier et récapitulatif hebdomadaire des heures travaillées (salariés occupés en dehors de l’horaire collectif) • Heures supplémentaires et repos compensateurs (ou repos équivalents) • Composition des équipes en cas de travail par relais, roulement ou équipes successives • Décompte des heures travaillées en cas de répartition de la durée du travail sur quatre semaines ou une durée supérieure à quatre semaines et au plus égale à l’année (ex. : modulation) 1 AN CT 3 ANS pour servir de preuve dans certains litiges prud’homaux Décompte des journées et demi-journées travaillées en cas de forfait jour sauf : • décomptes des heures ou repos antérieurs au 17 juin 2011 : 5 ANS • décomptes des heures ou repos entre le 17 juin 2011 et le 16 juin 2013 : JUSQU’AU 16 JUIN 2016 3 ANS CT sauf pour servir de preuve dans certains litiges prud’homaux : • décomptes des jours antérieurs au 17 juin 2011 : 5 ANS • décomptes des jours entre le 17 juin 2011 et le 16 juin 2013 : JUSQU’AU 16 JUIN 2016 FISCALITÉ Déclarations d’impôt (IR, IS) DE 3 À 10 ANS pour servir de preuve - LPF Déclarations et calculs de TVA DE 3 À 6 ANS droit de reprise en cas de défaut de déclaration dans le délai légal Taxe sur les salaires 3 ANS Droits d’enregistrement Taxe de publicité foncière ISF DE 3 À 10 ANS Taxe d’habitation Taxes foncières et taxes annexes À VIE Contribution économique territoriale (+ justificatifs) CFE (contribution foncière des entreprises) CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises) Livres, registres, documents CC : Code civil CConso : Code de la consommation CdC : Code de commerce CT : Code du travail LPF : Livre des procédures fiscales 3 OU 6 ANS 6 ANS LPF droit de reprise en cas de défaut de déclaration, ou de déclaration incomplète ou inexacte – LPF LPF droit de reprise en cas d’absence de déclaration dans le délai légal – LPF LPF Attention Certains documents peuvent être régis par plusieurs réglementations imposant des délais de conservation différents. Par ailleurs, à côté des délais de conservation à proprement parler, il y a des délais d’action en justice pour faire valoir ses droits : il ne faut pas confondre ces durées, qui ont une nature différente. Par exemple, si une facture doit être conservée 10 ans en tant que pièce comptable, le délai d’action en justice pour en obtenir le paiement est de 5 ans de façon générale et de 2 ans à l’encontre des consommateurs. ° 11 – 23 2014 4 : ? ? ASSURANCES Contrats d’assurance de responsabilité décennale des constructeurs en vigueur à la date d’ouverture du chantier1 12 ANS minimum à compter de la réception des travaux (y compris en cas de résiliation du contrat d’assurance, de cessation d’activité ou de transmission de l’entreprise) Contrats d’assurance dommages ouvrage2 12 ANS minimum à compter de la réception des travaux Documents relatifs aux marchés3 12 ANS minimum à compter de la réception des travaux Responsabilité civile professionnelle de l’entreprise (hors décennale) 10 ANS minimum à compter de la résiliation du contrat (y compris en cas de cessation d’activité ou de transmission de l’entreprise) Responsabilité civile (du fait des locaux professionnels ou automobile...) 5 ANS minimum à compter de la résiliation du contrat, (y compris en cas de cessation d’activité ou de transmission de l’entreprise) Autres assurances (bris de machine, véhicules, objets transportés, locaux, perte d’exploitation, tous risques chantiers...)1 2 ANS minimum à compter de la résiliation ou du terme du contrat 1. Formulaire de déclaration du risque, projet ou proposition de contrat, conditions générales et particulières, avenants, intercalaires, correspondance, appels de cotisation, quittances de règlement, justificatifs de règlement des indemnités, copie du courrier de résiliation du contrat et de son avis de réception, avenant de résiliation le cas échéant. 2. Formulaire de déclaration du risque, projet et proposition de contrat, conditions générales et particulières du contrat d’assurance, avenants, intercalaires, correspondance, appels de cotisation (provisionnelle et définitive), quittances de règlement des cotisations, justificatifs de règlement d’indemnités, etc. 3. Contrats, factures, devis, PV de réception, double des courriers, CCTP, CCAG, plans, dossiers d’expertise amiable ou judiciaire. En cas de sinistre, l’ensemble des pièces, y compris le contrat d’assurance, doit être conservé jusqu’à la clôture définitive du dossier, même si les délais mentionnés ci-dessus sont dépassés. SANTÉ-SÉCURITÉ1 Registre unique de sécurité : • observations et mises en demeure de l’inspection du travail relatives à des questions de prévention, d’hygiène et de médecine du travail; • documents de vérification et de contrôle des équipements de travail Carnet de maintenance des appareils de levage 5 ANS Durée de vie de l’appareil jusqu’à sa mise au rebut CT Arrêté du 2 mars 2004 Registre de vérification des installations électriques 5 ANS CT Plan particulier de sécurité et de santé (PPSPS) 5 ANS CT Déclaration d’accident du travail 5 ANS CT Évaluation des niveaux de bruit et résultats du mesurage 10 ANS CT Évaluation des niveaux de vibrations mécaniques et résultats du mesurage 10 ANS CT 1. Pour un certain nombre de documents santé-sécurité obligatoires (fiche d’aptitude médicale, document unique d’évaluation des risques, registre d’observation des salariés et des membres du CHSCT…), le Code du travail ne prévoit pas de délai de conservation spécifique. Il est recommandé de les conserver le plus longtemps possible. ° 11 – 23 2014 : ? ? 5 TRANSPORTS 1 AN à compter de leur établissement – réglementation transport pour servir de preuve dans certains litiges prud’homaux Disque chronotachygraphe 3 ANS sauf : • données enregistrées antérieures au 17 juin 2011 : 5 ANS • données enregistrées entre le 17 juin 2011 et le 16 juin 2013 : JUSQU’AU 16 JUIN 2016 1 AN à compter de leur établissement – réglementation transport pour servir de preuve dans certains litiges prud’homaux Données électroniques (carte de conducteur, mémoire du chronotachygraphe, certificat de téléchargement) 3 ANS sauf : • données enregistrées antérieures au 17 juin 2011 : 5 ANS • données enregistrées entre le 17 juin 2011 et le 16 juin 2013 : JUSQU’AU 16 JUIN 2016 Feuille de location avec ou sans chauffeur 2 ANS à compter de la date d’effet Lettre de voiture 2 ANS à compter de la date d’établissement Documents établis pour le transport de marchandises 5 ANS à compter de leur date d’effet Horaires de services et livrets individuels 5 ANS à compter de leur établissement La facture électronique Elle correspond à une facturation émise par voie électronique, et non sur support papier. Une directive européenne de 2010 pose le principe de l’égalité de traitement entre les factures sur support papier et électronique. Ce texte a été transposé en droit français, notamment dans le Code général des impôts. Une « piste d’audit » doit être organisée dans l’entreprise pour garantir l’authenticité, l’intégrité et le contenu des factures, qu’elles soient papier ou électroniques. Les factures électroniques doivent être stockées dans leur forme originelle, sous laquelle elles ont été transmises ou mises à disposition, pendant les 3 premières années (correspondant au délai de reprise de l’administration fiscale) et sur le support choisi par l’entreprise pendant les trois années suivantes (délai de communication de 6 ans de l’administration fiscale). En tant que pièces comptables, elles doivent être conservées 10 ans. ° 11 – 23 2014 6 : ? ? Combien de temps ? La durée de conservation des documents est principalement liée aux délais de prescription. L’archivage et la conservation permettront, en cas de nécessité, d’établir la preuve de l’existence d’un droit ou d’une obligation. Les délais de conservation Ils sont étroitement dépendants des délais de prescription des actions pour agir ou défendre un droit, en dehors même de l’intérêt historique du document. Ces délais de prescription sont différents selon les matières concernées : civile, commerciale, sociale, fiscale… Plusieurs délais peuvent ainsi concerner un même acte (exemple d’une facture qui devra être conservée 5, 6 ou 10 ans selon la matière concernée, commerciale, fiscale ou comptable). La prudence exige évidemment de conserver le document pour la durée la plus longue. La réforme de la prescription 1 a tenté de moderniser et clarifier les délais existants. Ainsi, le délai de prescription de droit commun passe de 30 à 5 ans. De façon générale, les actions personnelles mobilières se prescrivent par 5 ans et les actions réelles immobilières par 30 ans. Mais, attention, le délai commence à courir « du jour où le titulaire du droit a connu ou aurait dû connaître les faits lui permettant de l’exercer » : ce délai dit « glissant », qui naît à une date incertaine, ne peut toutefois excéder 20 ans pour la plupart des actions. Par exemple • Dommages à l’environnement : 30 ans ; • réparation de dommages corporels : 10 ans à compter de la date de consolidation... Les délais de conservation, pour un document particulier, peuvent également être modifiés par une autre réglementation. Par exemple • La réglementation transport et le droit social donnent des délais différents pour les disques chronotachygraphes : de 1 à 5 ans ; • en assurance, il peut être nécessaire de conserver une pièce 10 ans en cas de sinistre, alors que sa nature intrinsèque (disque chronotachygraphe, par exemple) impliquerait qu’il soit conservé une seule année ; • les bulletins de salaire sont conservés par l’employeur pendant 5 ans aux termes du Code du travail ou, selon le Code de commerce, 10 ans en tant que pièces comptables. Par ailleurs, ils font partie des pièces à conserver toute une vie par les salariés eux-mêmes, au regard de leurs droits à la retraite, notamment. La réforme de 2008 n’a pas effacé les délais spécifiques résultant de lois particulières. Ainsi, le délai d’un an pour les actions en paiement des transporteurs et le délai de 10 ans de la responsabilité civile décennale sont maintenus. Cependant, pour ce dernier délai, il est conseillé de conserver les documents plus longtemps, afin de tenir compte, par exemple, du délai de prescription de 2 ans des actions relatives aux contrats d’assurance. Elle permet également aux parties d’aménager certains délais de prescription, mais dans une fourchette allant de 1 à 10 ans, sauf pour certaines actions pour lesquelles les délais fixés par la loi s’imposent : paiement des salaires, des pensions alimentaires, des loyers, des charges locatives, des contrats d’assurance, des professionnels pour les biens et services fournis aux consommateurs, etc. L’écrit électronique Le développement de l’écrit électronique et le renforcement de sa valeur probante 2 impliquent aussi d’organiser la conservation de ces nouveaux supports d’engagement (téléphone, fax, Internet). Depuis un décret de 2005, les contrats électroniques supérieurs à 120 € doivent être conservés 10 ans 3. La preuve en matière civile ou commerciale • En matière civile, la preuve d’un engagement se fait par écrit au-delà de 1 500 €. • En matière commerciale, la preuve est libre quel que soit le montant. Elle peut être rapportée par tous moyens : témoignages, présomptions, documents autres (talons de chèques…) ou encore usages pour certaines professions. Écrit électronique et archivage L’évolution des technologies et la nécessité de gagner de l’espace au sein des entreprises ont fait évoluer la réglementation. Depuis 2000, l’écrit électronique est accepté comme preuve, mais à condition que son auteur soit identifié avec certitude et que cet écrit électronique soit établi et conservé dans « des conditions de nature à en garantir son intégrité ». Or, il n’y a pas de régime légal de l’archivage électronique. Se pose alors logiquement la question du régime juridique des copies : • si l’original subsiste : les copies ne font foi « que de leur contenu », et la présentation de l’original peut, à tout moment, être exigée. • si l’original n’existe plus, sa copie peut être valablement produite si celle-ci est une copie « fidèle et durable » selon les termes du Code civil. Le juge apprécie souverainement le caractère fidèle et durable des copies, ce qui donne à celles-ci un caractère aléatoire. Des « conventions de preuve » ont été validées par les tribunaux pour garantir la force probante des copies électroniques dans l’hypothèse où un litige surviendrait dans l’avenir. ° 11 – 23 2014 : ? ? La loi oblige les entreprises à conserver un grand nombre de documents liés à leur activité. La durée minimale de conservation de ces documents à archiver varie en fonction de la nécessité de produire des pièces justificatives en cas de contrôle ou de vérification a posteriori de ces documents (par l’Administration, les clients, d’anciens salariés…). L’entreprise doit être en mesure de les produire à titre de preuves. Ces conventions peuvent être passées entre commerçants ou entre commerçants et particuliers. Elles sont toutefois à manier avec précaution dans les relations avec les consommateurs (risque de clause abusive…). Les parties sont libres d’organiser à l’avance l’admissibilité des modes de preuve, la charge de la preuve et le règlement des conflits de preuve. Par ailleurs, la signature électronique reste soumise à des contraintes procédurales trop complexes et n’a pas encore trouvé une application généralisée. En général, la durée de conservation des documents électroniques est la même que celle des documents papier, sauf en certaines matières (cf. factures électroniques) qui peuvent être concernées par le Code général des impôts et le Livre des procédures fiscales : Dès lors, ces documents doivent être conservés sous leur forme électronique d’origine pendant trois ans (délai de reprise de l’administration fiscale) et ensuite, pendant les trois années suivantes, sous la forme électronique ou une autre, pour permettre à l’Administration d’exercer son droit de communication. Nous traiterons de manière plus détaillée l’écrit électronique dans un prochain numéro. La durée obligatoire de conservation d’un document correspond à la prescription au-delà de laquelle il ne peut plus y avoir de contestation. Exemples de délais d’action en responsabilité contre : • un avocat : 5 ans ; • un expert judiciaire : 5 ans ; • un huissier de justice : 2 ans ; • un professionnel pour les biens et services fournis à un consommateur : 2 ans ; • les constructeurs et soustraitants : 10 ans à compter de la réception des travaux. La prescription Sanctions La réforme de 2008 a clarifié les définitions : – il y a prescription extinctive quand le titulaire d’un droit perd celui-ci par inaction pendant un laps de temps ; – la prescription acquisitive, au contraire, permet d’acquérir un droit ou un bien par l’effet de la possession sans avoir à produire un titre ou se voir opposer la mauvaise foi. En matière civile et commerciale, la sanction la plus lourde à la nonconservation des pièces est celle de la disparition de la preuve. Cette sanction peut, de façon évidente, s’avérer catastrophique si l’action ne peut plus être exercée. La suspension arrête temporairement le cours de la prescription, sans effacer le délai écoulé. L’interruption efface le délai acquis et fait courir un nouveau délai de même durée que l’ancien. Par exemple, quand les parties à un litige décident une médiation ou une conciliation, il y a suspension du délai de recours. L’absence de documents comptables, ou l’irrégularité dans la tenue de la comptabilité peut, de plus, être réprimée, parfois très lourdement, à l’occasion de contrôles fiscaux ou de procédures collectives. En matière sociale, la non-conservation peut en outre se traduire par une amende. Le droit de communication En matière sociale, il existe des droits de communication variables selon la personne les sollicitant. 7 Pour l’administration fiscale, le droit de communication consiste à avoir connaissance des informations contenues dans les documents détenus par certains contribuables (limitativement énumérés par la loi), notamment pour les confronter avec les déclarations ou la comptabilité d’un autre redevable (client, fournisseur…). Il est de 6 ans à compter de la date de la dernière opération mentionnée sur les livres et registres ou la date d’établissement des documents. Il s’agit d’une obligation exclusivement fiscale, le délai de conservation des documents comptables des entreprises commerciales étant fi xé à 10 ans par le Code de commerce. Le refus de communication ou la non-conservation des documents pendant le délai de 6 ans entraîne l’application d’une amende fiscale de 1 500 €. Le droit de reprise Il s’agit du délai qui appartient à l’Administration pour réparer les omissions, insuffisances ou erreurs commises dans l’établissement de l’impôt (ex. : erreur dans l’appréciation du quotient familial). Le plus souvent, le délai de reprise est de trois ans, plus précisément, il expire à la fin de la troisième année suivant celle au titre de laquelle l’imposition est due. L’absence de pièces justificatives est susceptible d’être retenue comme irrégularité conduisant au rejet de la comptabilité. Mais les rectifications que l’Administration croit devoir apporter ne peuvent être opérées qu’en mettant en œuvre la procédure de redressement contradictoire, et non la procédure d’imposition d’office. 1. Loi 2008-561 du 17 juin 2008 J.O. du 18 juin 2008. 2. Loi du 13 mars 2000. 3. Art. 134-2 du Code de la consommation. © tadamichi/iStock • masterloi - nyul/Fotolia • Imprimé sur papier certifié PEFC avec des encres végétales pour Avec la FFB des réponses personnalisées simplifier mon quotidien FÉDÉRATION FRANÇAISE DU BÂTIMENT