Des questions autour de l`enclavement et de la circulation

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Des questions autour de l`enclavement et de la circulation
maire délégué à l’urbanisme, à l’habitat et au
développement durable : « Aujourd’hui, on
nous propose d’implanter sur 32 hectares,
77 % d’habitat (2 500 logements environ) et
un pourcentage d’activité économique trop
faible. Le déséquilibre est trop important. De
plus, aucune anticipation de l’aménagement
des 100 hectares restants ne semble préparer
un avenir à plus long terme ».
Des questions autour de
l’enclavement et de la circulation
Des questions subsistent également au
sujet du franchissement de la Seine, et
des liens à créer avec le futur quartier du
Centre Gare de Melun. Les propositions
faites par l’équipe de Christian Devillers
sont jugées par les élus dammariens trop
insuffisantes. « Cela ne correspond pas à
la desserte nécessaire pour plus de 2000
logements. Il faut réfléchir et investir
davantage sur l’accès au quartier, par
exemple, une percée du talus de la voie
ferrée vers Melun au niveau de la rue
des Frères Thibault serait nécessaire. La
CAMVS s’est engagée, à notre demande, à
réétudier cette question. Nous persistons à
penser que le franchissement de la Seine
est un impératif et le désenclavement de
ce secteur, vers le reste de la ville, doit être
pensé dès sa conception », explique Gilles
Battail. « L’ambition collective existe mais
sur un projet de cette ampleur il est évident
qu’il y a beaucoup d’enjeux et de complexités
à prendre en compte. Notre priorité est
d’obtenir un projet qui ne fragilise pas
l’équilibre de notre ville et la qualité de vie
des Dammariens », souligne le maire. I
UN PEU D’HISTOIRE…
L’ANCIEN POUMON ÉCONOMIQUE DE L’AGGLOMÉRATION
Le Clos Saint-Louis est un site de 130 hectares
bordé par 2 km de Seine. Au début du XXe siècle,
il est déjà considéré comme la zone industrielle
majeure de l’agglomération melunaise. Les
quatre usines emblématiques qui y ouvrent
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de Melun. Elles ont toutes un embranchement
privé de voies de chemin de fer qui acheminent
le matériel depuis les wagons jusque dans
l’usine.
La Fonderie Delattre et Frouard : Elle est
la première à s’installer le long de la Seine en
1917, sur un terrain de 17 hectares avec un
appontement fluvial et un embranchement
ferroviaire. Elle fabrique du gros matériel
d’équipements métalliques (appareils de
levage, ponts roulants, grues, portiques, ponts
métalliques…). L’usine ferme ses portes en 1965
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le carreau presque 600 salariés.
La Compagnie Nationale des Radiateurs –
Idéal Standard : /śXVLQH HVW ¨GLƪ¨H VHORQ OHV
plans de l’architecte Freyssinet sur une friche
de 12 hectares. Elle ouvre ses portes en
octobre 1929 et est spécialisée dans la
fabrication de radiateurs en fonte. Elle emploie
jusqu’à 1 500 ouvriers, avant sa fermeture en
1973 suite à la crise pétrolière.
Devoisselle : D’abord implantée à Melun, la
société choisit Dammarie-lès-Lys pour s’agrandir
en 1960. Elle prend racine sur un site naturel de
12 hectares, à 400 m de la Seine. Son activité est
la conception de boîtes et emballages pliants.
Elle prend ensuite une nouvelle orientation
vers l’impression industrielle des emballages
de produits divers de luxe et alimentaire. Le
bâtiment accueille depuis 2010 les activités
de loisirs de La Cartonnerie.
Everite-Situbé – Everitube : L’usine s’installe,
dès 1924 sur le site de 32 hectares du
Château de Belle Ombre qui sera démoli.
Elle emploie jusqu’à 740 personnes pour sa
production de matériaux de construction.
Elle ferme ses portes en décembre 1993. Ses
employés mèneront un long combat contre
leur employeur par le biais de l’association
ARDEVA pour faire reconnaître les maladies
professionnelles qui les ont touchés.
Le Clos Saint-Louis, une zone industrielle majeure en 1977.
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ACTUALITÉ
GRAND PROJET URBAIN
Les élus dammariens
défendent un aménagement
équilibré du Clos Saint-Louis
C’est l’un des grands projets du territoire de l’agglomération
Melun Val de Seine. Lors d’un récent conseil communautaire,
les élus dammariens ont défendu la nécessité d’équilibrer le projet,
d’établir une continuité urbaine avec le futur pôle gare de Melun
et de ré-appréhender la question des accès.
P
rojet de reconquête urbaine, sociale
et économique de l’une des plus
vaste friche industrielle d’Îlede-France, le quartier Saint-Louis
constitue une opération d’aménagement de
grande envergure à l’échelle francilienne. La
requalification de ces 130 hectares de friches,
situées sur la commune de Dammarie-lèsLys et ouvertes sur 2 kilomètres de Seine,
représente un potentiel exceptionnel pour
le rayonnement de la commune et de la
Communauté d’Agglomération Melun Val de
Seine (CAMVS). Cette ambition à long terme
se couple avec le projet du Pôle Gare de
Melun qui prévoit l’aménagement de la gare
et de son parvis, en liaison avec l’arrivée du
Tzen (bus en site propre) en 2020. « Un Tzen
sur lequel nous pouvons émettre des réserves
sur le tracé qui semble se dessiner », explique
Gilles Battail, maire de Dammarie-lès-Lys. « Il
risque de ne pas améliorer la circulation en
cœur de l’agglomération au contraire. Or
l’envergure de ce double projet nécessite une
approche réaliste et ambitieuse en termes de
déplacements. »
« Un équilibre à trouver »
En 2012, à l’issue d’une consultation
internationale, l’architecte-urbaniste
Christian Devillers est choisi pour concevoir
l’aménagement du futur quartier SaintLouis. Son projet s’articule autour des
missions suivantes : créer une seconde
centralité urbaine ouvrant la ville de
Dammarie-lès-Lys sur la Seine et mettre ses
potentialités en valeur par le développement
du tourisme fluvial, gérer les mobilités,
notamment des voies douces et de l’énergie
dans une démarche de développement
durable, instaurer une mixité fonctionnelle
(logements, activités, équipements publics),
sociale et générationnelle, et développer
une activité économique. Des objectifs qui,
à l’heure actuelle, ne sont pas totalement
remplis selon François Blanchon, adjoint au
Ce grand projet permettra de redonner de l’activité à cet espace de 130 hectares de friches.
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