Etre prudent et avoir le courage de ses opinions
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Etre prudent et avoir le courage de ses opinions
Etre prudent et avoir le courage de ses opinions Lors du séminaire lié à la campagne «Contre les abus sexuels dans le sport», un certain nombre de représentants de fédération et d’experts se sont penchés sur la question de savoir ce qu’il convient de faire lorsque des suspicions d’abus sexuels se font jour. «Deux possibilités s’offrent à nous : fermer les yeux ou agir !», s’est exclamée Jacqueline Fehr, conseillère nationale et membre de l’organisme responsable de la campagne lancée en 2004 par Swiss Olympic en collaboration avec l’OFSPO, lors d’une réunion organisée sur le sujet à la fin du mois de mars à Berne, à la Maison du Sport. La police enquête, elle ne prend pas en charge Le séminaire s’était notamment fixé pour objectif de démontrer comment les fédérations se devaient d’agir en cas de suspicion d’abus sexuels. Juriste et chef de la brigade des recherches de la police cantonale bernoise, Christian Brenzikofer a présenté l’appareil législatif existant sur le sujet. Ce sont les législations cantonales qui servent de références lors de l’appréciation de chaque cas en particulier. Dans ses enquêtes, la police apporte prioritairement la plus grande attention à la victime : «Parfois, une solution extrajudiciaire peut être meilleure pour elle», a-t-il expliqué, en insistant sur l’importance qu’il y a à mettre le plus tôt possible la police dans le coup, pour qu’elle puisse intervenir dès que l’évolution de la situation le nécessite. En bref : le rôle de la police se limite à enquêter, la prise en charge des victimes relevant, elle, de la compétence d’autres organisations spécialisées. Une participante a émis des doutes sur le bien-fondé d’impliquer la police quand il ne s’agit réellement que de soupçons. «Si ceux-ci venaient à s’avérer inexacts, explique-t-elle, on pourrait très bien faire l’objet, en retour, d’une plainte en diffamation.» Christian Brenzikofer a tenté de la rassurer en lui certifiant que les sources de renseignements dont dispose la police sont toujours protégées. «En outre, poursuit-il, celle ou celui qui, en tels cas, agit en son âme et conscience ne peut être poursuivi, même en cas d’erreur.» «De fait, lorsqu’on formule de telles accusations, il faut à la fois être prudent et avoir le cou- rage de ses opinions», dit encore Peter Kaenel, du Fil rouge de la protection de l’enfant, organisation bernoise contre la maltraitance des enfants. Les fédérations se doivent d’agir ! Les participants et participantes au séminaire ont également été confrontés à la question de savoir dans quelle mesure une fédération, qui ne sait rien des cas répréhensibles qui se passent dans certains de ses clubs, peut être rendue responsable. «Elle ne peut pas l’être si elle ne pouvait rien en savoir, mais elle doit tout faire pour que cela ne se reproduise plus», explique Peter Kaenel. Pour que ce soit le cas, clubs et fédérations feraient bien de prendre un maximum de précautions au moment déjà de l’engagement de nouveaux entraîneurs ou autres fonctionnaires. che