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The International Journal of Multi-disciplinary Sciences - ISSN: 2421-9606 (Online) (2016) Issue 1 – Volume 1 – February 2016 - (p81-p94) 2016 Publishers IJMS - All rights reserved www.ijms.co Identification de bactéries lactiques du lait cru de chamelle du sud du Maroc. Maha Alaoui Ismaili 1, Jamila Guilal 2, Abed Hamama 2 , Bouchta Saidi 1, Mohamed Zahar 1 1 Département des sciences Alimentaires et Nutritionnelles 2 Département de Pathologie et Santé Publique Vétérinaire, Unité HIDAOA Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, BP 6202, Rabat instituts, Rabat, Morocco [email protected] 00212630308628 ABSTRACT One hundred and twelve lactic isolates were obtained from samples of raw camel milk produced in Laayoune Boujdour Sakia El Hamra (south of Morocco) to identify species of lactic flora belonging to Lactococcus, Lactobacillus and Leuconostoc. Data obtained showed predominance of cocci among lactic isolates (86,6%) while lactic rods represented only 13,4%. With regard to genera identified, Enterococcus was the mostly found out (53,6%) , followed by Lactococcus (28,6%), Lactobacillus (13,4%) and Leuconostoc (4,4 %). Identification of the lactic isolates according to their morphological, physiological, and biochemical characteristics led to differentiating 11 species with Lactococcus lactis ssp lactis biovar diacetylactis being the mostly encountered ( 24,1 %) followed by Lactobacillus brevis (3,6%), Lactobacillus plantarum (3,6%), Lactobacillus delbrueckii subsp lactis (3,6%) and Lactococcus lactis subsp cremoris (2,7%). Key words: Camel milk, Lactic flora, Lactobacillus, Lactococcus, Leuconostoc. 81 The International Journal of Multi-disciplinary Sciences - ISSN: 2421-9606 (Online) (2016) Issue 1 – Volume 1 – February 2016 - (p81-p94) 2016 Publishers IJMS - All rights reserved www.ijms.co RESUME Cent douze isolats lactiques ont été obtenus du lait cru de dromadaire issu de la région de Laayoune Boujdour Sakia El Hamra afin d’identifier l’espèce des bactéries lactiques appartenant notamment aux genres Lactococcus, Lactobacillus et Leuconostoc. Les résultats de cette étude montrent une présence majoritaire des bactéries lactiques sous forme de cocci avec 86,6% de l’effectif total par rapport aux bâtonnets qui ont été retrouvées à des faibles pourcentages 13,4%. La distribution des genres étudi és semble montrer que le genre Enterococcus est nettement prédominant (53,6%) suivi de Lactococcus (28,6%), Lactobacillus (13,4%) et de loin de Leuconostoc (4,4 %). L'identification de l’ensemble des isolats selon les critères morphologiques, physiologiques et biochimiques a permis de les rattacher à 11 espèces différentes dont les plus dominantes sont : Lactococcus lactis subsp lactis biovar diacetylactis (24,1%), Lactobacillus brevis (3,6%), Lactobacillus plantarum (3,6%), Lactobacillus delbrueckii subsp lactis (3,6%) et Lactococcus lactis subsp cremoris . (2,7%). Mots clés : Flore lactique, Lactobacillus, Lactococcus, Lait de chamelle, Leuconostoc INTRODUCTION Le lait de chamelle représente une denrée alimentaire de haute valeur nutritive pour la population rurale du sud du Maroc surtout les transhumants sahraouis. Il est traditionnellement consommé frais ou fermenté. Il est d’une grande importance pour l’organisme humain grâce à sa composition équilibrée en nutriments de base (protéines, glucides et lipides) et sa richesse en minéraux et vitamines. A l’échelle nationale, les études; conduites , sur .la caractérisation physicochimique et microbiologique sur le lait de chamelle sont peu nombreuses (Bengoumi et al ., 1994; Benkerroum et al., 2003; Kouniba et al., 2005 . Ezzaiar 2013 ) Les bactéries lactiques sont des cellules procaryotes, hétérotrophes et chimio organotrophes Elles sont Gram +, généralement immobiles, asporulées et ont des exigences nutritionnelles complexes pour les acides aminés, les peptides, les vitamines, les sels, les acides gras et les glucides fermentescibles (Dellaglio et al., 1994). Elles colonisent des milieux naturels variés telles que la surface des végétaux et les muqueuses des mammifères : intestin, bouches, vagin et la surface de la peau...(Badis et al., 2005). Ces bactéries lactiques sont largement utilisées dans l’industrie alimentaire, en tant que starters dans les procédés de fermentation. Elles 82 The International Journal of Multi-disciplinary Sciences - ISSN: 2421-9606 (Online) (2016) Issue 1 – Volume 1 – February 2016 - (p81-p94) 2016 Publishers IJMS - All rights reserved www.ijms.co . contribuent à la texture, à la saveur des aliments et à la production de composés aromatiques (diacétyle, acétaldéhyde et acétate et ce à partir du citrate) La flore lactique fermente les glucides en acide lactique, d’où une diminution du pH favorable à la conservation des aliments (Gilliland, 1985 ). Ce processus s’avère le plus recherché pour la fabrication des produits alimentaires, mais aussi indispensable aux bactéries elles mêmes comme une source est conférée également par la production de d’énergie (Desmazeaud, 1996). Cette préservation plusieurs métabolites ayant une activité anti microbienne tels que les acides organiques, le peroxyde d’hydrogène, le dioxyde de carbone et les bactériocines. En général, une bonne acidification lactique entraine une inhibition de la croissance des bactéries pathogènes tels que Pseudomonas, Salmonella, Clostridium, et Listeria monocytogenes (Hermier et al., 1992 ). La consommation des produits issus d’une fermentation lactique est de plus en plus accrue grâce , les .bactéries lactiques et leur effet positif sur la aux propriétés probiotiques qui caractérisent santé et la microflore intestinale (Gorbach 1996) A l’échelle nationale, les études faites sur cette microflore d’intérêt technologique au niveau du lait de chamelle sont limitées (Benkerroum et al., 2003 ; Khedid et al., 2006) . Le but de cette étude est d’isoler et d’identifier des bactéries lactiques appartenant aux genres Lactococcus, Leuconostoc et Lactobacillus à partir du lait cru de chamelle de la région de Laâyoune au sud du Maroc . Matériel et Méthodes Echantillonnage : Quinze échantillons du lait cru de dromadaire ont été collectés à partir des . élevages de différent es régions de Laayoune (Dchira, Hagounia, troupeaux appartenant à des Daoura et Foum El Oued) Les échantillons mis dans des bouteilles en verre stériles ont été gardés sous froid puis transportés par avion le même jour de collecte dans une glacière jusqu’au laboratoire de l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II pour être analysés le lendemain matin. Préparation des dilutions : Après agitation du lait de chamelle cru, on prélève aseptiquement 10 ml qu’on introduit dans - un flacon stérile contenant 90 ml d’une solution de Ringer au ¼ stérile pour obtenir la dilution mère 1/10. La dilution 10 2 est obtenue en prélevant aseptiquement 1ml qu’on introduit dans un tube à essai contenant 9 ml de la solution de Ringer au ¼ stérile. On procède de la même 83 The International Journal of Multi-disciplinary Sciences - ISSN: 2421-9606 (Online) (2016) Issue 1 – Volume 1 – February 2016 - (p81-p94) 2016 Publishers IJMS - All rights reserved www.ijms.co façon jusqu’à l’obtention de la dilution 10-6 . La solution de Ringer au ¼: Chlorure de sodium (9g), chlorures de potassium (0,42g), bicarbonate de sodium (0,20g) et eau distillée (1000ml). Stérilisation à l'autoclave à 120°C pendant 20 minutes. Dénombrement et purification des bactéries lactiques : Après avoir préparé les dilutions, une quantité de 1 ml est prélevée de chaque dilution de l’échantillon à analyser pour la déposer dans des boites de Pétri stérile. Le comptage de ces bactéries se fait sur le milieu M17 (Biokar Diagnostics) pour les lactocoques (37 °C/ 48 h), Mann, Rogosa et Sharp (MRS, Biokar Diagnostics) pour les lactobacilles (30°C/48h) en anaérobiose (De Man et al., 1960), le milieu solide de Slanetz et Bartley (Bio-Rad) (44°C/ 48 h) pour les entérocoques (Slanetz et Bartley, 1957) et le milieu gélosé hypersaccharosé (30 °C/ 2 à 3 jours) pour les leuconostocs (Mayeux et al 1962). Le milieu hypersaccharosé: Extrait de viande (10g), extrait de levures (3g), bacto- peptone (2,5g), saccharose (150g), phosphate dipotassique (2g), c hlorure de Na (1g), sulfate de Mg, 7 H2O (0,2g), agar (15g) et eau distillée (1000ml), pH= 6,8. Stérilisation à l'autoclave à 120°C pendant 20 minutes. Les colonies prélevées sont ensuite purifiées sur les milieux solides (MRS, M17 ou hypersaccharosé). La conservation des souches pures est effectuée sur milieu gélosé hypersaccharosé incliné , gélose M17 incliné e ou gélose MRS inclinée en tubes. Après croissance à la température optimale, les cultures sont maintenues à 4°C et le renouvellement des souches se fait par repiquage toutes les 4 semaines. I dentification des bactéries lactiques : Elle est conduite selon la procédure préconisée par Sharpe ( 1979). La première étape de cette identification consiste à déterminer la coloration de Gram des isolats lactiques, leur capacité à produire une catalase et l’étude de leurs caractères morphologiques (aspect des colonies, forme et arrangement des cellules microbiennes, présence ou non des spores). La deuxième étape consiste en l’identification biochimique et phénotypique des isolats. Type de fermentation : Le caractère homo ou hétéro fermentaire des isolats est étudié en se basant sur leur capacité ou non à produire du gaz (CO 2) dans un milieu nutritif (MRS ou M17) semi gélosé enrichi en sucre (5% de glucose) après incubation de 10j à 30°C. Les homo fermentaires (Streptococcus, Enterococcus et Lactococcus) se développent bien dans le milieu 84 The International Journal of Multi-disciplinary Sciences - ISSN: 2421 9606 (Online) (2016) Issue 1 – Volume 1 – February 2016 - (p81-p94) 2016 Publishers IJMS All rights reserved www.ijms.co en utilisant le sucre mais ne produisent pas de gaz, au contraire d es hétéro-fermentaires (Leuconostoc et le groupe Betabacterium du genre Lactobacillus) qui produisent du CO2 dans le milieu. Température optimale de croissance : Le développement des isolats aux températures optimales est testé à 37°C et 45°C pour le genre Leuconostoc, à 40°C et 45°C pour Streptococcus et Lactococcus et à 15°C et 45°C pour Lactobacillus. Croissance dans des conditions hostiles : a) A pH 9,6 : Le milieu utilisé est le bouillon M17 ajusté à pH 9,6 avec de la soude (NaOH), ensemencé puis incubé à 30°C/48h ; b) E n présence de 4% et 6,5% de NaCl : Le bouillon M17 additionné de 4% ou 6,5% de NaCl est ensemencé puis incubé à 30°C/ 48h. Hydrolyse de l’esculine : cette hydrolyse est mise en évidence par le noircissement du bouillon nutritif (MRS ou M17 selon le genre étudié) dépourvu de glucose et additionné de 0,2% d’esculine et 0,1% de citrate ferrique ammoniacal. La lecture du test est effectuée après 24h à 48h à 30°C en comparaison avec un témoin non ensemencé. Production d’acétoine : Ce test concerne les isolats des genr es Lactococcus et Leuconostoc. La présence d’acétoine est révélée par l’apparition dans le milieu lait écrémé (5ml) incubé pendant 48h à 30°C d’une coloration rose après addition de 2 ml d’une solution de NaOH à 40% et de trace de créatinine, dans les 30 minutes qui suivent son agitation. 85 The International Journal of Multi-disciplinary Sciences - ISSN: 2421-9606 (Online) (2016) Issue 1 – Volume 1 – February 2016 - (p81-p94) 2016 Publishers IJMS - All rights reserved www.ijms.co Action sur le bleu de méthylène : Le bouillon M17 est additionné d’une solution de bleu de méthylène à raison de 0,3%. Après ensemencement le milieu est incubé à 30°C pendant 48 h. L’activité réductrice de la souche se m anifeste par une décoloration du milieu. Croissance en présence de la bile de bœuf : Ce test concerne uniquement les isolats du genre Lactococcus. Le milieu de base est le bouillon M17 additionné de la bile de bœuf à raison de 40%. Après stérilisation et ensemencement, le milieu est incubé à 30 °C pendant 48 h. Désamination de l’arginine : Le milieu de base est le bouillon M17 ou MRS additionné de 0,3% d’arginine monochlorhydrate. Après stérilisation, ensemencement et incubation à 30°C pendant 48 h, l’ammoniac libéré est recherché à l’aide de réactif de Nessler. Le test est positif lorsque la coloration du milieu devient brune. Fermentation des sucres : Cette fermentation est réalisée dans les milieux de cultures spécifiques aux genres. Après stérilisation par filtration, le sucre est additionné au milieu de base (M1 7 ou MRS dépourvu de glucose et d’extrait de viande) pour avoir une concentration finale de 0,5 %. Un indicateur de pH (le pourpre de bromocrésol ou le rouge de chlorophénol) est ajouté au milieu de base à raison de 0,004%. Après 48 h de culture à 30 °C, la croissance des souches et le virage de l’indicateur coloré du rouge au jaune trad uit la fermentation du sucre. Confirmation de l’identité des isolats lactiques : cette confirmation est effectuée à l’aide des galeries API 50 CH et API 20 Strep (API System, La Balme les Grottes, France). Le protocole recommandé par le fabricant pour l’inoculation et l’incubation des milieux est scrupuleusement suivi. Résultats et Discussion L’analyse des échantillons de lait cru de chamelle a montré de s taux en flore lactique de 7,0 107, 1,3 10 8, 6,3 10 7 UFC/ml respectivement pour les lactocoques, leuconostocs et lactobacilles. Les entérocoques sont égaleme nt présents à un taux de 6,8 107 UFC/ml. Identification des bactéries lactiques Des 200 isolats lactiques issus de 15 échantillons de lait cru de chamelle, 112 ont été retenus, tous sont Gram positifs, catalase négatifs et non sporulants. 86 The International Journal of Multi-disciplinary Sciences - ISSN: 2421-9606 (Online) (2016) Issue 1 – Volume 1 – February 2016 - (p81-p94) 2016 Publishers IJMS - All rights reserved www.ijms.co Les coques (diplocoques et chaînettes) constituent 86,6% de l‘effectif total et sont représentées par les genres Streptoc occus, Lactococcus, Enterococcus, et Leuconostoc. Les formes en bâtonnets observées sont représentées par le genre Lactobacillus avec 13,4 % de l’effectif total (Tableau 1). Tableau 1 . Caractères morphologiques et physiologiques des genres présumés des bactéries lactiques isolées Morphologie Type de Fermentation Macro Groupes (nombre Micro d’isolats) Colonies blanches, rondes / lenticulaires Coccis, diplocoques, en Lactocoques Homo fermentaire chaînette (28,6%) Colonies transparentes très Coccis, ovales, en chaînette Hétéro fermentaire Leuconostocs petites, rondes (4,4%) Petites colonies rondes / lenticulaires blanches, Petits bâtonnets en chaînettes + Homo des cocobacilles fermentaire / Hétéro Lactobacilles (13,4%) Après confirmation de leur appartenance à la flore lactique par les tests préliminaires, les bactéries isolées des différents échantillons ont été identifiées, d’abord par la méthode classique, ensuite par la galerie API 50 CH et API 20 Strep à titre confirmatif. La croissance en présence de 6,5 % de NaCl et à pH 9,6 nous a permis de différencier les lactocoq ues des entérocoques. Sur 112 isolats, 32 ont été identifiés comme étant des Lactococcus. En effet, ils sont homofermentaires et ne p ou ssent pas à 45°C, ni à pH 9,6. Par contre, 60 isolats semblent appartenir au genre Enterococcus car ils présentent un développement positif à 10 °C et 45 °C, à pH 9,6 et en présence de 6,5 % de NaCl. 87 The International Journal of Multi-disciplinary Sciences - ISSN: 2421-9606 (Online) (2016) Issue 1 – Volume 1 – February 2016 - (p81-p94) 2016 Publishers IJMS - All rights reserved www.ijms.co Parmi les lactocoques isolés, trois isolats correspondent à l’espèce Lactococcus lactis subsp cremoris et 27 semblent s’apparenter à l’espèce Lactococcus lactis subsp lactis. biovar diacetylactis. Un des deux lactocoques restants est ADH négatif, fermente le ribose et le maltose mais pas le lactose et ne produit pas l’acétoine. Il semble donc plutôt apparteni r à l’espèce Lactococcus plantarum. L’autre lactocoque diffère du premier par la fermentation du lactose et du raffinose ce qui permet de le rapprocher de l’espèce Lactococcus raffinolactis. La croissance à di fférentes températures, la recherche du type fermentaire, l’hydrolyse de l’arginine et d’esculine sont les tests qui nous ont permis d’identifier les isolats qui appartiennent au genre Lactobacillus . Les tests de dégradation des carbohydrates par la galerie classique . ou par les galeries API 50 CH nous ont permis de différencier les espèces de Lactobacillus Parmi les 112 isolats lactiques retenus, 15 appartiennent au genre Lactobacillus. Les isolats de Lactobacillus ont été subdivisés en trois groupes : Groupe de lactobacilles hétérofermentaires stricts : 5 isolats sur 15 dont quatre isolats ont été identifiés comme étant des . Lb. brevis et un isolat montre les caractéristiques biochimiques typiques de Lb. fermentum Groupe des lactobacilles . thermophiles et homofermentaires stricts : . 5 isolats de Lb. delbrueckii dont un de Lb delbrueckii subsp. bulgaricus et quatre de Lb delbrueckii subsp lactis. Groupe des lactobacilles mésophiles et homofermentaires facultatifs : 5 isolats sur 15 dont q uatre corr espondent à Lb. plantarum , et un à Lb rhamnosus. Les 5 isolats restants et appartenant au genre Leuconostoc correspondent à l’espèce Leuconostoc mesenteroides ssp. dextranicum. Distribution des genres Il ressort de nos résultats que les bactéries lactiques isolées de lait cru de dromadaire sont en majorité des cocci (86,6%). Parmi elles, le genre Enterococcus (53,6%) est le plus dominant suivi de Lactococcus (28,6%) et enfin Leuconostocs (4,4%). Les lactobacilles ont été retrouvés à des faibles pourcentages 13,4% de l’ensemble des isolats (Tableau 1). 88 - The International Journal of Multi disciplinary Sciences ISSN: 2421 9606 (Online) (2016) Issue 1 – Volume 1 – February 2016 - (p81-p94) 2016 Publishers IJMS All rights reserved www.ijms.co – – - – – - - Des résultats similaires ont été rapportés par Karam et Karam (2006) dans la caractérisation de 81 isolats de bactéries lactiques à partir de lait cru de chamelle des régions de Ti mimoun et Béchar (Sud algérien). Cet auteur a rapporté que les lactocoques (34,6%) et les entérocoques (34,6%) sont les plus nombreux de l’ensemble des bactéries lactiques isolées, avec des proportions différentes en espèces et sous espèces, alors que les bactéries lactiques appartenant au genre Lactobacillus constituaient seulement 18,5%. A l’opposé, Saidi et al (2005) ont montré une distribution hétérogène des bactéries lactiques isolées à pa rtir de lait cru de dromadaire avec une fréquence relativement élevée de Lactobacillus (35,7%) et Lactococcus (25,8%) suivi de Leuconostocs (11,7%) et Enterococcus (10%). Distribut ion des espèces Le tableau suivant présente les résultats de distribution des espèces des bactéries lactiques Tableau 2. Distribution des bactéries lactiques isolées Genres Espèces Lactococcus Lactococcus lactis subsp. cremoris 3 Lactococcus raffinolactis 1 Lactococcus plantarum 1 Lactococcus lactis subsp lactis. biovar diacetylactis 27 Nombre des isolats Lactobacillus Lactobacillus brevis Leuconostoc 4 Lactobacillus delbrueckii subsp lactis 4 Lactobacillus plantarum 4 Lactobacillus delbrueckii subsp bulgaricus 1 Lactobacillus fermentum 1 Lactobacillus rhamnosus 1 Leuconoctoc mesenteroides ssp. dextranicum 5 89 The International Journal of Multi-disciplinary Sciences - ISSN: 2421-9606 (Online) (2016) Issue 1 – Volume 1 – February 2016 - (p81-p94) 2016 Publishers IJMS - All rights reserved www.ijms.co La majorité des bactéries lactiques isolées (82%) appartiennent aux genres Enterococcus (53,6%) et Lactococcus (28,6%). Pour ce dernier genre, les espèces sont réparties en proportions différentes: Lactococcus lactis ssp. diacetylactis (24,1%) est l’espèce domina nte, suivi de Lactococcus lactis ssp. cremoris (2, 7%), Lactococcus r affinolactis (0, 9%) et Lactococcus plantarum (0, 9%). La présence du genre Leuconostoc dans le lait cru de chamelle analysé était très faible et une seule espèce a été représentée par Leuconostoc mesenteroides ssp. dextranicum (4,4% des isolats). Les lactobacilles constituent 13,4 % des bactéries lactiques isolées. Les lactobacilles thermophiles identifiés sont Lactobacillus brevis (3, 6%), Lactobacillus delbrueckii subsp lactis (3,6%), Lactobacillus fermentum (0,9%) et Lactobacillus delbrueckii sub sp. bulgaricus (0,9%). Les lactobacilles mésophiles homofermentaires sont représentés par Lactobacillus plantarum (3, 6%) et Lactobacillus rhamnosus (0, 9%). Dans cette étude, Lactococcus lactis biovar diacetylactis semble être l’espèce principale rencontr ée dans le lait de dromadaire analys é (Tableau 2). Le même type de résultat a été rapporté par ( Saidi et al 2005) qui ont identifié Lactococcus lactis biovar diacetylactis comme l’espèce dominante parmi l’ensemble des lactocoques isolés de lait cru de chamelle d’Algérie. Cette espèce est très recherchée dans l’industrie laitière pour ces aptitudes acidifiantes et elle est à l’origine des modifications de flaveur, principalement du fait de son activité protéolytique ou de précurseurs d'arôme. Par ailleurs, elle permet également de limiter le développement de germes indésirables, du fait de la production d'acide et d'éventuelles substances inhibitrices. Il est intéressant de souligner la mis e en évidence dans le lait de chamelle analysé de cultures de lactocoques, identifiées à Lactococcus, ayant la capacité inattendue de résister à une concentration de 6,5% de NaCl. Cette concentration saline est plus élevée que celle de 90 The International Journal of Multi-disciplinary Sciences - ISSN: 2421-9606 (Online) (2016) Issue 1 – Volume 1 – February 2016 - (p81-p94) 2016 Publishers IJMS - All rights reserved www.ijms.co 4,5% de sel communément rapportée dans la littérature. Ce phénomène a été également rapporté par Karam et Karam (2006) qui ont confirmé la présence dans le lait de chamelle, de lactocoques résistants à des concentrations élevées de sel. Le même type de constatation a été mentionné par Belarbi (2011) qui a isolé un nombre élevé de souches de Lactococcus atypiques qui poussent en présence de 6,5% NaCl dans le lait cru de chèvre. La présence du genre Leuconostoc dans le lait cru de chamelle analysé était très faible (4,4% . des isolats) et représentée par Leuconostoc mesenteroides ssp. Dextranicum (Tableau 2) Cette dernière espèce est souvent détectée dans de nombreuses variétés de fromages et produit laitiers fermentés. Bien qu’elle ait une faible activité acidifiante, elle contribue à la formation de l’arome des produits laitiers en pr oduisant du diacétyle, de l’acétate et de l’éthanol. En général, les espèces de Leuconostoc sp . sont connues pour leur rôle dans la fermentation et l’amélioration de la saveur des aliment s par la production des composés aromatiques et également de la texture de ces aliments par la production de dextrane ( Hemme et Foucaud- S 2004). Les espèces les plus souvent identifiées du genre Lactobacillus sont Lb.delbrueckii subsp lactis, Lactobacillus plantarum et Lactobacillus brevis avec le même nombre d’isolats (4 isolats) (Tableau 2). Par contre, Lactobacillus plantarum était la seule espèce de lactobacilles trouvée dans les échantillons de lait de chamelle étudiés pa r Karam et Karam (2006) . L’isolement de Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus dans notre travail concorde avec celui de Khedid et al (2006) qui ont mis en évidence sa présence ainsi que Lactobacillus brevis et Lactobacillus rhamnosus dans le lait de chamelle produit au Maroc. Les entérocoques ont été trouvés avec un nombre très élevé dans le lait analysé. Le lait et ses . dérivés restent une des pri ncipales sources d’Enterococcus sp D ans les fromages aussi bien de lait cru ou de lait pasteurisé , les entérocoques sont souvent rencontrés ((Burdychova et . 2007 Komprda ) Les entérocoques ont parfois un rôle important à jouer dans la maturation de plusieurs variétés de fromages, probablement en raison de leur activité protéolytique et lipolytique, de leur capacité de production du diacétyle et d’autres composants volatils contribuant à l’aromatisation, à la flaveur et au gout cara ctéristique de ces produits (Franz et al 1999 ). Certaines souches d’entérocoques ont même été utilisées en tant que probiotiques (FAO/WHO 2006) et comme producteurs d’entérocines ( Galvez et al 2012 ). Toutefois, certaines souches d’entérocoques peuvent parfois avoir un caractère pathogène opportuniste 91 The International Journal of Multi-disciplinary Sciences - ISSN: 2421-9606 (Online) (2016) Issue 1 – Volume 1 – February 2016 - (p81-p94) 2016 Publishers IJMS - All rights reserved www.ijms.co qui remet en question l’utilisation de ce groupe de bactéries dans les aliments. Les deux espèces les plus couramment rencontrées dans les infections causées par les entérocoques sont E. faecium et E . faecalis . Cette dernière est responsable de 80 à 90 % des infections à base d’Enterococcus , alors que E. faecium n’est associé qu’à 5 à 10 % des infections (Kayser 2003; Sánchez et al 2007). Dans la pratique, les entérocoques sont habituellement utilisés en tant qu’indicateurs de la contamination fécale des aliments. Conclusion Les critères morphologiques, physiologiques et biochimiques des isolats identifiés ont permis de les rattacher à quatre genres lactiques dont le plus dominant est le genre Enterococcus (53,6%) suivi de Lactococcus (28,6%), Lactobacillus (13,4%) et Leuconostocs (4,4%). Les espèces dominantes sont : Lactococcus lactis ssp. diacetylactis (24,1%), Lactobacillus brevis (3,6%), Lactobacillus delbrueckii subsp lactis (3,6%), Lactobacillus plantarum (3,6%), et Lactococcus lactis ssp. cremoris (2,7%). Au vue des résultats générés, les espèces bactériennes isolées du lait de dromadaire ont des caractéristiques technologiques intéressantes faisant de ce lait un très bon substrat pour d’éventuelles applications technologiques. Lactococcus lactis biovar diacytelactis est l’espèce dominante parmi l’ensemble des bactéries lactiques isolées. Cette espèce est très recherchée dans l’industrie laitière pour ses aptitudes acidifiantes et aromatisantes et pourrait éventuellement être utilisée comme un levain pour la fermentation de lait de chamelle. Remerciements Le présent travail a été réalisé dans le cadre d'un projet avec la DRA de laayoune financé par le Ministère de l'Agriculture et de la Pêche Maritime. Nous exprimons nos remerciements à la direction Régionale de Laayoune et les membres de la coopérative Attadamoun pour leur collaboration. 92 The International Journal of Multi disciplinary Sciences ISSN: 2421 9606 (Online) (2016) Issue 1 – Volume 1 – February 2016 - (p81-p94) 2016 Publishers IJMS All rights reserved www.ijms.co - - Références : Badis A., Laouabdia- sellami N., -Guetarni D., Kihal M. et O uzrout R., 2005. Caractérisation phénotypique des bactéries lactiques isolées a partir de lait cru de chèvre de deux populations caprines locales "ARABIA ET KABYLE". 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