Lire l`article complet
Transcription
Lire l`article complet
M I S E A U P O I N T Tumeurs rares de l’ovaire (revue générale des tumeurs germinales et des cordons sexuels) : expérience de l’observatoire francophone des tumeurs malignes rares de l’ovaire Rare ovarian tumors: general review and experience of a French speaking website observatory for malignant tumors of the ovaries (germ cells and sex cords tumors) ● I. Ray-Coquard*, J.P. Guastalla*, I. Treilleux*, P. Biron*, J.Y. Blay*, H. Curé*, A. Flechon*, J.P. Lotz*, P. Méeus*, L. Mignot*, D. Raudrant*, C. Tournigand**, E. Pujade-Lauraine* Résumé. Les tumeurs germinales et des cordons sexuels sont des tumeurs rares de la sphère ovarienne adulte ; elles représentent moins de 10 % des tumeurs ovariennes de l’adulte ; le traitement des tumeurs rares de l’ovaire est actuellement établi comme suit : ✓ La chirurgie est calquée sur la chirurgie des adénocarcinomes ovariens, avec une différence majeure : elle a pour objectif de conserver la fonction génitale chez les femmes en âge de procréer (cas habituel dans ce type de tumeur). ✓ La chimiothérapie basée sur les données de la littérature est calquée sur celle des tumeurs germinales testiculaires. ✓ La chirurgie, la chimiothérapie et une éventuelle chirurgie des lésions résiduelles sont fortement intriquées. Cependant, les tumeurs non épithéliales malignes de l’ovaire sont des cancers rares dont l’histoire naturelle est mal connue et dont les facteurs pronostiques ne sont pas précisés ; pour ces raisons, tous les malades devraient être adressés à des centres spécialisés dans ce type de tumeur et disposant d’un département d’anatomopathologie adéquat. Les études récentes décrivent comme facteur pronostique, outre le stade de la maladie, le nombre de patientes prises en charge, tant d'un point de vue chirurgical que médical, témoin de la nécessité d'une expérience importante dans ce domaine. Du fait de l'extrême rareté de ces tumeurs, un site Internet dédié à leur prise en charge a été élaboré, puis installé, pour mettre à la disposition de tous des avis concernant la prise en charge chirurgicale, oncologique en première, deuxième (etc.) ligne de traitement par l’intermédiaire d’un forum de discussion. Des programmes de recherche clinique et d’information pour le public ont été développés dans le même temps. Ce protocole de prise en charge concerne les tumeurs malignes ovariennes germinales et les tumeurs malignes stromales des cordons sexuels (tumeurs de la granulosa et cellules de Sertoli-Leydig). Mots-clés : Tumeurs rares de l’ovaire - Tumeurs germinales - Tumeurs des cordons sexuels - Chimiothérapie - Site Internet. Abstract. Germ cell tumours and sex cords ovarian tumours are extremely rare malignant diseases of the ovaries. Tumors of the strom (Leydig cells) and/or sex cords (Sertoli cells) represent approximately 5% of ovarian tumors and develop from the conjunctive tissue (respectively, interstitial and nurse cells) of the ovaries. All together, they represent less than 20 per cent of the adult malignant ovarian tumours. Treatment of rare ovarian tumors is currently as follows: ✓ Surgery is the same as that for ovarian adenocarcinomas, with one major difference: conservation of the reproductive function in the women of reproductive age is usual case for this type of tumor. ✓ Chemotherapy, based on data reported in the literature, is the same as that prescribed for testicular germ-cell tumors. ✓ Surgery, chemotherapy and possible surgical intervention for residual lesions are highly complex. Also, these rare non epithelial malignant tumours are not very well understand as for their prognostic factors. Too rare to be included in randomized studies, treatment of these tumors has benefited from the therapeutic advancements made against testicular germ-cell tumors and must be realized in specialized centers. Effectively, plus some prognostic factors such as stage, histology, number of managed patients seem to be prognostic. Because of the rarity of these tumours, a specialized website (www.ovaire-rare.org) was developed in France in 2002. Objectives were: to delineate prognostic factors of these very rare diseases, to favour patient inclusion in a clinical trial available online, to provide access to online medical expert forum (disease-related) for complex cases, and finally to demonstrate the impact of these tools on improving medical practice. The website provides very interesting data for a better knowledge of these rare tumors, and will possibly help improve medical practice. Keywords: Germ cell tumors - Sex cords tumors - Ovarian tumors - Internet Website. * Service d'oncologie médicale, Centre Léon-Bérard, 69008 Lyon. ** Hôpital Saint-Antoine, 75012 Paris. 196 La Lettre du Cancérologue - Volume XIII - n° 5 - septembre-octobre 2004 PRINCIPES DE LA CHIRURGIE AVANT CHIMIOTHÉRAPIE Le geste chirurgical initial est primordial dans les tumeurs ovariennes rares, puisqu’il permet le diagnostic, le bilan d’extension de la maladie et le premier acte thérapeutique. Il n’est pas différent techniquement de celui des autres tumeurs malignes ovariennes ; cependant, certaines particularités doivent être soulignées qui modifient l’esprit dans lequel la chirurgie doit être abordée : ✓ Les tumeurs germinales malignes de l’ovaire sont des néoplasmes à croissance rapide qui peuvent atteindre des dimensions importantes en peu de temps. ✓ La première intervention est souvent pratiquée par un chirurgien non spécialisé en cancérologie gynécologique. En effet, soit la pathologie a été considérée comme bénigne soit la patiente a été opérée en situation d’urgence (torsion ou rupture du néoplasme). ✓ Les tumeurs rares malignes de l’ovaire surviennent le plus souvent chez des femmes jeunes (âge médian : 20 ans) avant même la première grossesse, et il est impératif de respecter au maximum l’appareil génital pour préserver la fertilité. TUMEURS GERMINALES Les tumeurs germinales malignes représentent 3 % des tumeurs de l’ovaire. Leur incidence annuelle en France est de 0,5 pour 100 000 femmes, et on peut estimer le nombre de nouveaux cas à une centaine par an (1). Les tumeurs germinales malignes présentent, au sein des cancers non hématologiques, la singularité de pouvoir guérir grâce à la chimiothérapie cytotoxique. Les tumeurs germinales de l’ovaire, trop rares pour permettre des études randomisées, ont bénéficié des avancées thérapeutiques observées dans les tumeurs germinales du testicule. L’analogie des résultats thérapeutiques obtenus chez l’homme et chez la femme est le reflet de l’unicité des tumeurs germinales dans les deux sexes. Les différents types histologiques On distingue deux groupes histologiques : les dysgerminomes (45 %) (équivalents des séminomes testiculaires) et les tumeurs non dysgerminomateuses, qui regroupent les tumeurs vitellines ou tumeurs du sac endodermique (20 %), les tératomes (20 %) classés en trois grades selon l’extension du contingent neuroectodermique immature (la tendance actuelle serait de regrouper les grades II et III), les rares carcinomes embryonnaires purs (< 5 %), les choriocarcinomes purs, et de manière assez fréquente, les tumeurs composites (10 %) (comportant du tératome mature et immature et/ou une tumeur vitelline, du carcinome embryonnaire associés à une composante majoritairement dysgerminomateuse) (2). La chimiothérapie est classiquement identique pour tous les types histologiques. Marqueurs tumoraux Le dosage de l’hCG, des LDH et de l’αFP (tableau I) est utile au diagnostic, au pronostic et au suivi de l’évolution de la maladie (leur augmentation signifie la rechute tumorale), mais leur valeur pronostique n’est cependant pas clairement établie. En La Lettre du Cancérologue - Volume XIII - n° 5 - septembre-octobre 2004 cas de suspicion de tumeur ovarienne germinale, ces marqueurs doivent être dosés systématiquement avant l’intervention, et même avant la chirurgie de toute masse pelvienne chez la femme jeune. Tableau I. Marqueurs tumoraux. Type de tumeur aFP hCG LDH Dysgerminome - ± + Tumeur sinus endodermique + - ± ± Tératome immature ± - Carcinome embryonnaire ± + ± Choriocarcinome - + ± Tumeur mixte ± ± ± Facteurs pronostiques Plusieurs séries de patientes ont tenté d’identifier les facteurs pronostiques capables d’établir le risque métastatique. Une taille tumorale supérieure à 10 cm, le type histologique (sinus endodermique, choriocarcinome) et un grade histologique élevé (pour les tératomes immatures) sont fréquemment décrits (3, 4). Des taux de marqueurs tumoraux élevés et un âge supérieur à 22 ans sont aussi décrits comme des facteurs pronostiques intéressants (5-7). Le stade élevé et la rupture tumorale seraient en faveur d’une diminution du taux de survie à 5 ans de 30 % (8). Concernant plus spécifiquement les dysgerminomes, Asadourian décrit un pronostic très défavorable pour les patientes présentant un dysgerminome anaplasique (9). Le résidu tumoral (< 2 cm) après chirurgie paraît être un facteur pronostique déterminant (8, 10, 11). Dans l’étude des facteurs pronostiques de 102 malades traitées par cisplatine à l’Institut Gustave-Roussy et au Centre LéonBérard, deux facteurs restent significatifs dans l’analyse multifactorielle : l’index de performance et le résidu tumoral (12). Chimiothérapie L’introduction du cisplatine a modifié radicalement la survie des malades. La majorité des études publiées a porté sur l’association PVB (cisplatine, vinblastine et bléomycine). Dans la littérature, le taux de rémission complète durable avec les associations à base de platine, tous stades confondus, est de 80 %. Les résultats diffèrent selon le stade ; dans les stades II : 93 % de réponses durables, dans les stades III : 79 % et dans les stades IV : 70 % (7, 10, 13-37). Depuis 1987, la vinblastine a été remplacée par l’étoposide, le protocole BEP ayant été démontré aussi efficace et moins toxique que le PVB dans les tumeurs testiculaires (38). Le nombre optimal de cycles de chimiothérapie ne peut être déduit de la littérature ; il faut noter que Williams a administré trois cycles de BEP, mais toutes les patientes de cette étude étaient indemnes de résidu tumoral après chirurgie. En 1998, la réactualisation des données a montré l’intérêt de quatre cycles de chimiothérapie par BEP pour les patientes présentant une tumeur incomplètement réséquée (39). Si l’on fait l’analogie avec les tumeurs germinales d’origine testiculaire, le nombre optimal serait de quatre cycles pour les formes de mauvais pronostic et de trois cycles pour les formes de bon pronostic (40). Les toxicités aiguës, en particulier hématologiques, sont celles rencontrées au cours de la chimiothérapie des tumeurs germinales du 197 M I S E A U testicule (41) ; des toxicités pulmonaires mortelles ont été décrites avec le protocole PVB : 8 cas parmi 384 (42, 43). Quelques cas d’hémopathies ont été également décrits : une leucémie aiguë et un lymphome malin non hodgkinien dans la série du GOG (37), ainsi qu’une leucémie aiguë après chimiothérapie par le protocole VAC (44). Il est difficile d’obtenir dans la littérature des données sur la fertilité ultérieure, aucune donnée exhaustive n’étant disponible ; néanmoins, chez 254 patientes traitées (10, 45), on dénombre 12 grossesses conduisant à une naissance chez 16 patientes désirant un enfant (44). On retient que la fécondité peut être préservée après chimiothérapie, chez les malades ayant eu une chirurgie conservatrice (on ne peut pas toujours détailler le nombre de cas où une chirurgie conservatrice a pu être réalisée). Une vigilance s’impose sur de possibles conséquences tératogènes de la chimiothérapie : bien que la fréquence des macromalformations congénitales ne paraisse pas augmenter, des effets délétères discrets et tardifs ont été démontrés en expérimentation animale. Rôle de la radiothérapie adjuvante La radiothérapie a été utilisée dans le passé, mais les taux de rechute importants (30-40 %) après irradiation chez des patientes présentant un résidu tumoral et la toxicité associée non négligeable ont fait considérer la chimiothérapie de facto comme le traitement adjuvant recommandé (39). Cependant, pour les dysgerminomes complètement réséqués, certains recommandent encore la radiothérapie adjuvante (32). Chirurgie exploratrice après chimiothérapie Les données de la littérature concernant les indications de la chirurgie après chimiothérapie restent sujettes à discussion. Les cas rapportés sont moins nombreux et plus hétérogènes. La chirurgie de second look a été largement utilisée dans le passé, permettant à l’heure actuelle de mieux poser les indications. Dans l’étude du GOG (37), 117 malades ont eu un second look après chimiothérapie : en l’absence de résidu tumoral initial sur 45 malades, on n’a retrouvé que deux fois du tératome immature, et on peut conclure qu’il n’y a pas d’indication de second look dans cette situation. Une deuxième chirurgie n’est pas indiquée a priori : – Pour les dysgerminomes purs, même s’il persiste des masses rétropéritonéales, car souvent elles ne contiennent pas de cellule tumorale vivace et peuvent continuer à régresser. Dans le cas de la persistance sur le scanner de masses rétropéritonéales, la chirurgie peut être remplacée par une surveillance soigneuse (37). – Pour les tumeurs du sinus endodermique et les choriocarcinomes, qui sécrètent des marqueurs tumoraux suffisamment fiables pour éviter une nouvelle exploration chirurgicale en cas de réponse complète clinique et biochimique. Pour les patientes présentant un stade peu évolué et dont la chirurgie première a été complète, une deuxième chirurgie semble nécessaire. Lorsque seules des biopsies ont été réalisées au cours de la première chirurgie, l’intervention permet l’exérèse de l’ovaire où était située la tumeur primitive. Dans les carcinomes embryonnaires ou les tumeurs germinales mixtes non sécrétantes, l’exérèse des lésions résiduelles après chimiothérapie est indispensable, car ni l’imagerie, ni les marqueurs tumoraux ne sont suffisamment fiables pour permettre de connaître la nature his198 P O I N T tologique du résidu (46, 47). Dans les tératomes, certains composants tumoraux – spécialement les composants neuroectodermiques – peuvent, en perdant tout potentiel de malignité, plutôt que de se nécroser et disparaître, évoluer vers la maturation. Ce tissu mature peut cependant augmenter de taille et atteindre un volume imposant (growing teratoma des Anglo-Saxons) responsable de complications fonctionnelles (1, 44, 48, 49). TUMEURS DES CORDONS SEXUELS ET DU STROMA Approximativement 8 % des tumeurs ovariennes dérivent du stroma et/ou des cordons sexuels. Ces tumeurs sont généralement fonctionnelles, puisque la plupart peuvent synthétiser des hormones (estrogènes, androgènes, corticoïdes). Leur pronostic est difficile à établir, certaines étant de comportement presque toujours bénin (tumeurs de Sertoli, tumeurs de Leydig, etc.), d’autres de comportement malin, mais avec des récidives locorégionales plus ou moins tardives. Les critères histologiques d’agressivité sont mal connus, de telle sorte qu’il est difficile de proposer une classification anatomopathologique dichotomique bénin/malin. S’il n’y a pas de critères cliniques de “malignité”, ces tumeurs sont volontiers classées comme étant de pronostic incertain. Dans ce groupe de tumeurs, celles qui auraient plutôt un comportement “malin” sont les suivantes : les tumeurs de la granulosa, les androblastomes (ou tumeurs de Sertoli-Leydig), les tumeurs des cordons sexuels avec tubules annelés, les tumeurs à cellules stéroïdiennes sans autre précision et les fibrosarcomes (50). Tumeurs de la granulosa Les tumeurs de la granulosa concernent environ 2 à 3 % des tumeurs de l’ovaire. Ce sont les tumeurs malignes les plus fréquentes dans le groupe des tumeurs des cordons sexuels et du stroma. Elles sont souvent lentement évolutives, pouvant rechuter tardivement (6 ans en moyenne). Les publications portent le plus souvent sur des cas cliniques ou sur des études rétrospectives étalées sur de nombreuses années, dans lesquelles les malades ont reçu des traitements multiples et variés (51, 52). La stadification FIGO doit être utilisée même si un doute persiste sur l’analogie évolutive entre tumeurs de la granulosa et tumeurs épithéliales. On distingue deux formes histologiques : une forme juvénile et une forme adulte, qui est la plus fréquente (95 % des tumeurs de la granulosa). Les données de la littérature concernant ces deux entités anatomocliniques sont contradictoires. Des études anciennes rapportent un meilleur pronostic des formes juvéniles, qui n’a pas été retrouvé dans une série plus récente (53). Les facteurs pronostiques sont connus par des études rétrospectives anciennes, univariées, où souvent la stadification n’était pas aussi précise que celle recommandée actuellement. Le stade FIGO, la rupture tumorale intrapéritonéale et la bilatéralité des tumeurs sont les facteurs dont la valeur est le plus souvent rapportée ; l’âge des malades et la taille de la tumeur (> 5 cm) ont une valeur pronostique moins certaine (53). Parmi les facteurs cytologiques, le nombre de mitoses a la plus grande valeur pronostique (pronostic péjoratif au-delà de 5 ou 10 mitoses pour 10 HPF selon les auteurs) ; les atypies cellulaires et la mauvaise différenciation (rareté des corps de Call-Exner), un peu moins (54). La Lettre du Cancérologue - Volume XIII - n° 5 - septembre-octobre 2004 Les marqueurs de prolifération cellulaire (ploïdie, contenu en ADN, cytométrie de flux) ainsi que l’expression de p53, c-myc ou C-erb-2 se sont révélés être sans valeur pronostique évidente (55-57). Chirurgie. L’exérèse des lésions tumorales reste la base du traitement et de la stadification. La chirurgie peut être conservatrice en cas de désir de grossesse ; dans le cas contraire, il est préférable de réaliser une hystérectomie totale avec annexectomie bilatérale. L’omentectomie, le curage ganglionnaire et des biopsies péritonéales à l’aveugle ont un intérêt à titre d’étude. Dans la mesure où 70 % des patientes présentent un stade I (survie globale à 5 ans de 85 %), la chirurgie représente l’arme thérapeutique la plus importante (53). Pour les femmes jeunes auxquelles une chirurgie conservatrice peut être proposée, compte tenu de l’association fréquente avec une hyperplasie endométriale (55 %) voire un adénocarcinome endométrial (4-20 %), un curetage utérin doit être réalisé avant la chirurgie (58, 59). Enfin, l’histoire naturelle prolongée de la maladie plaide pour une chirurgie itérative en cas de récidive (60). ● Radiothérapie. Les tumeurs de la granulosa sont radiosensibles, mais le rôle de la radiothérapie n’est pas défini : le volume à irradier n’est pas déterminé, les doses d’irradiation ne sont pas précisées, aucune donnée sur la survie après radiothérapie n’est disponible. Les études publiées n’apportent aucun élément décisif en faveur d’un traitement par radiothérapie : le volume à irradier n’est pas défini, et les doses utilisées, lorsqu’elles sont rapportées, sont très variables. La radiosensibilité des tumeurs de la granulosa est attestée par les réponses observées en situation palliative, mais les durées de réponse sont brèves ou non rapportées. Il n’y a pas de données en faveur d’un bénéfice éventuel de la radiothérapie adjuvante (58, 59). ● Chimiothérapie. La chimiosensibilité est attestée par les nombreuses réponses observées en situation palliative : réponse de brève durée aux alkylants, réponse fréquente aux associations adriamycine-bléomycine, actinomycine-fluoro-uracile-cyclophosphamide et à base de cisplatine ; le taux de réponse le plus élevé est de 80 % avec l’association cisplatine-vinblastine-bléomycine (PVB), protocole identique à celui utilisé dans les tumeurs testiculaires (61) ; un recul prolongé marqué pour l’étude de l’EORTC ; certaines réponses complètes très prolongées ont été évoquées oralement par N. Colombo (51). D’autre part, les résultats rapportés concernant 75 patientes de stade II et plus traitées par BEP sont très encourageants (survie globale à 5 ans : 69 %) et en faveur de ce choix pour le traitement des patientes atteintes de tumeurs de la granulosa de l’adulte, mais aussi de type juvénile (62). ● ● Surveillance. Le bon pronostic de certaines patientes et la possibilité d’un deuxième geste chirurgical curable (63) rendent la surveillance utile pour ces patientes. En plus d’un suivi clinique, les marqueurs biologiques peuvent jouer un rôle important dans le cadre du suivi. Deux marqueurs sériques semblent utiles dans la surveillance du traitement : l’estradiol en cas de tumeur sécrétante (64) et l’inhibine, hormone peptidique stimulée par FSH (65). L’estradiol a été proposé comme marqueur de surveillance de la rechute sachant que 30 % des tumeurs de la granulosa ne La Lettre du Cancérologue - Volume XIII - n° 5 - septembre-octobre 2004 sécrètent pas cette hormone (64). L’inhibine, protéine sécrétée par les cellules de la granulosa, paraît intéressante en tant que marqueur de rechute (66). Enfin, le risque de cancer du sein chez ces patientes qui semble non négligeable (notamment pour la forme juvénile), peut faire proposer un suivi clinique et mammographique régulier (58). TUMEURS À CELLULES DE SERTOLI-LEYDIG Une majorité des tumeurs à cellules de Sertoli-Leydig sont bénignes, mais environ 20 % récidivent ou donnent des métastases qui peuvent, à terme, avoir une évolution fatale. Des formes familiales sont souvent décrites et doivent être recherchées (67). Les récidives sont précoces dans les tumeurs de Sertoli-Leydig malignes (2 à 3 ans), contrairement aux tumeurs de la granulosa. Enfin, cliniquement, 50 % des patientes présentent des signes de virilisation (53). Ces tumeurs comportent en proportion variable des éléments sertoliens et leydigiens. Les tumeurs ne comportant que le contingent sertolien (tumeurs de Sertoli) sont rattachées à ce groupe et sont bénignes. Les tumeurs à deux contingents sont classées en trois groupes en fonction du caractère plus ou moins différencié des deux constituants : formes bénignes différenciées (androgéniques, sécrétantes dans 60 % des cas), formes à différenciation intermédiaire (cellules de Sertoli immatures) et formes peu différenciées (sarcomatoïdes ou rétiformes), avec des éléments hétérologues associés dans les formes peu ou moyennement différenciées (épithéliaux surtout, ou mésenchymateux). L’expérience thérapeutique dans ces tumeurs très rarement malignes est encore moindre que dans les tumeurs de la granulosa. Les facteurs pronostiques ont été rapportés dans une seule série de 207 cas (68). Ils sont représentés par le stade, le grade histologique (différenciation), la rupture tumorale et la présence d’éléments hétérologues mésenchymateux. Le nombre de mitoses est un facteur pronostique pour certains (67, 68), mais semble être corrélé à la différenciation. La survie de la maladie à 5 ans au stade I est de 84 % voire 100 % pour les stades IA1 (68). La survie des tumeurs bien différenciées est de 100 %, mais de 89 % pour les formes à différenciation intermédiaire et de 81 % pour les formes avec éléments hétérologues. Dans le groupe des tumeurs peu différenciées, le taux de survie est seulement de 52 % (68). Les tumeurs avec éléments hétérologues mésenchymateux (os et cartilage) auraient un pronostic extrêmement défavorable, 8 patientes sur 10 étant décédées de leur maladie dans les 7 mois suivant la chirurgie (69). ● Chimiothérapie. Un certain nombre de protocoles de chimiothérapie ont été utilisés dans les tumeurs de Sertoli-Leydig : alkylants, adriamycine, CAP, B + VAC, PVB. Dans la majorité des cas, l’effet n’est pas évaluable. Actuellement, ces tumeurs sont traitées par les programmes réservés aux tumeurs de la granulosa. ● Surveillance. Elle est identique à celle des tumeurs de la granulosa. Les patientes présentant des signes de virilisation, c’est-à-dire présentant une tumeur sécrétante, peuvent bénéficier d’un suivi biologique (DHEAS, estrogène, 17OH progestérone, cortisol) au diagnostic, afin d’éliminer une anomalie surréna- 199 M I S E A U lienne et, ensuite, pour suivre la bonne efficacité du traitement, puis dans le cadre de la surveillance post-thérapeutique. Autres tumeurs rares ● Gynandroblastomes. Il s’agit de tumeurs extrêmement rares (< 1 %) dont l’origine cellulaire est controversée et qui sont probablement issues du mésenchyme indifférencié, expliquant leur potentiel bisexuel (70). Les signes de virilisation sont généralement prédominants sur les effets estrogéniques dus à la stimulation androgénique. Dans la majorité des cas, ces tumeurs sont bénignes, et seul un traitement chirurgical adapté est recommandé. Cependant, certaines tumeurs malignes sont décrites dans la littérature, et il s’agit généralement de grosses tumeurs de 7 à 10 cm de diamètre touchant la femme de 30 à 50 ans. Une hyperplasie endométriale est souvent associée et doit être recherchée (71). Les indications de chimiothérapie sont proposées pour les tumeurs de pronostic défavorable et en rechute. Aucun facteur pronostique n’est décrit. ● Tumeurs à cellules stéroïdiennes sans autre précision. Sont regroupés au sein des tumeurs à cellules stéroïdiennes le lutéome stromal, les tumeurs à cellules de Leydig et les tumeurs à cellules stéroïdiennes, sans autre précision. Seules ces dernières, qui ont un potentiel malin, donc métastatique, seront évoquées dans ce chapitre (72). Cliniquement, elles peuvent s'accompagner de signes de virilisation ou de manifestations d'hyperestrogénie. Seul le stade, l’âge, la taille tumorale, la présence d’une nécrose, d'atypies nucléaires et le nombre de mitoses sont rapportés comme ayant un impact sur la survie des patientes (72). Le traitement rejoint les principes du traitement des tumeurs de la granulosa, notamment concernant les indications de chirurgie (73). Les indications de chimiothérapie sont proposées pour les tumeurs de pronostic défavorable et en rechute, bien qu’aucune donnée scientifique ne soit publiée (74). CONCLUSION Au travers de cette revue générale, il paraît difficile de proposer des recommandations thérapeutiques spécifiques s’appuyant sur des essais randomisés s’appliquant à tous les malades. Les tumeurs non épithéliales malignes de l’ovaire sont des cancers rares dont l’histoire naturelle est mal connue et dont les facteurs pronostiques ne sont pas précisés ; pour ces raisons, tous les malades devraient être adressés à des centres spécialisés ayant un intérêt spécifique pour ce type de tumeur et disposant d’un département d’anatomopathologie adéquat. Du fait de l'extrême rareté de ces tumeurs, un site Internet dédié à leur prise en charge a été élaboré, puis installé pour mettre à la disposition de tous des avis concernant la prise en charge chirurgicale et oncologique en première ligne, deuxième ligne, etc., de traitement par l’intermédiaire d’un forum de discussion. HISTORIQUE ET FONCTIONNEMENT DE L’OBSERVATOIRE En 2002, un site Internet, www.ovaire-rare.org, a été élaboré dans le but d’informer les patientes ou les familles de patientes concernées par ce type de tumeurs rares, de tenir le public informé des données scientifiques disponibles sur le sujet et de tenir à jour les données bibliographiques sur le sujet de tumeurs malignes 200 P O I N T rares de l'ovaire (figure 1). Avec les professionnels de santé, il s’agissait de prendre en charge de manière homogène le traitement des tumeurs rares de l’ovaire de l’adulte (tumeurs germinales et des cordons sexuels) aux différents stades de la maladie et, ainsi, de connaître les facteurs pronostiques de ces maladies rares. Pour ce faire, un forum de discussion en ligne a été élaboré, ainsi qu’un programme de recherche clinique (essai thérapeutique) dans lequel les patientes, en fonction des critères d’inclusion, peuvent être incluses directement sur le site Internet. Figure 1. Page d’accueil du site internet. Programme de recherche clinique Ce protocole de prise en charge concerne les tumeurs malignes ovariennes germinales et les tumeurs malignes stromales des cordons sexuels (essentiellement tumeurs de la granulosa et cellules de Sertoli-Leydig). Les objectifs de l’étude sont de prendre en charge de manière homogène le traitement des tumeurs rares de l’ovaire de l’adulte (tumeurs germinales et des cordons sexuels) aux différents stades de la maladie, d’établir les facteurs pronostiques de la maladie, de procéder à un examen centralisé des lames histologiques, d’assurer un suivi homogène à long terme, de suivre la toxicité à long terme des traitements entrepris, ainsi que d’examiner et de suivre la fertilité ultérieure de ces patientes. Selon chaque type histologique et le stade tumoral de la maladie, mais aussi en fonction de l’âge et du désir de grossesse de la patiente, un geste chirurgical est défini, voire recommandé. En fonction des constatations chirurgicales définitives, la patiente reçoit une chimiothérapie complémentaire par BEP, que l’histologie soit germinale ou relative aux cordons sexuels. Une fois la prise en charge initiale réalisée, l’efficacité du traitement est évaluée, puis, en cas de réponse complète, la patiente est surveillée pendant dix ans (cliniquement, biologiquement et radiologiquement). En pratique, les patientes, après signature du consentement, sont incluses directement en ligne après avoir rempli le bordereau d’inclusion immédiatement à partir de l’ordinateur du praticien en charge de la patiente. Forum de discussion Ce forum est accessible par Internet, et toutes les questions posées font l’objet d’une réponse dans un délai d'une semaine. Ce forum La Lettre du Cancérologue - Volume XIII - n° 5 - septembre-octobre 2004 est ouvert à tous les professionnels de santé, tant pour poser des questions que pour participer à l'élaboration des réponses. En pratique, tous les praticiens intéressés possédant une adresse e-mail et adhérents du site (entente préalable après vérification de leur inscription à l’Ordre des médecins) sont en possession d’un code d’accès (secret) leur permettant d’aller sur le site du forum où ils peuvent présenter un cas clinique difficile nécessitant l’avis de plusieurs praticiens (chirurgiens, anatomopathologistes, radiothérapeutes, oncologues médicaux, spécialistes de la fertilité…). La question est détaillée, puis adressée automatiquement à tous les membres de ce site dans leur boîte aux lettres. La réponse de chaque praticien voulant participer à la discussion doit parvenir dans un délai inférieur ou égal à une semaine, et peut concerner tant la prise en charge que des problèmes anatomopathologiques ou de prise en charge de la fertilité des patientes. CONCLUSION GÉNÉRALE Au travers de la littérature scientifique depuis les années 1980 concernant les tumeurs germinales de l’ovaire ou des cordons sexuels, les plus grandes séries comportent moins de 300 patientes traitées sur des périodes de plus de 10 ans. Dans ces séries, la plupart du temps, les patientes n’ont pas reçu la même chirurgie (même à un stade tumoral identique) ; souvent, le programme de chimiothérapie en première ligne et, a fortiori, en deuxième ligne est différent pour chaque patiente et, enfin, l’excellent taux de survie à dix ans rend les analyses statistiques hasardeuses et difficiles à interpréter. En effet, le peu d’événements (rechute, décès) à 10 ans et l’âge jeune des patientes entraînent (ce qui est peu fréquent en cancérologie) un taux important de “perdues de vue”. À partir de toutes ces constatations, il paraissait important de proposer une prise en charge adaptée permettant la réalisation de véritables travaux de recherche reproductibles et suivis dans le temps. Mais ces tumeurs ovariennes sont extrêmement rares et de découverte souvent fortuite, rendant difficile la mise en place de travaux de recherche centralisés. D’autre part, les praticiens sont confrontés, au-delà de la nécessité de réaliser des études cliniques pour en savoir plus, au problème de la gestion immédiate de ces patientes, qui demande une prise en charge d’autant plus complexe qu’elle doit tenir compte a priori de l’excellent pronostic de ces tumeurs, mais aussi de la fertilité de ces jeunes patientes. Le principe du site Internet avec mise à disposition immédiate de l’information scientifique actuellement disponible nous a paru un moyen particulièrement adapté à cette problématique. Effectivement, le nombre d’inclusions après deux ans de fonctionnement semble confirmer les capacités du site à aider la recherche clinique. Cependant, le nombre de dossiers discutés sur le forum, moins important que le nombre d’inclusions, doit nous faire réfléchir sur ce “service rendu”, qui n’est peut-être pas assez adapté aux praticiens. Quoi qu’il en soit, nous pouvons voir, au travers de cette expérience, la possibilité pour les praticiens et les patientes d’avoir rapidement les informations nécessaires concernant ces pathologies rares et, dans le même temps, essayer d’optimiser la recherche clinique au travers d’essais thérapeutiques bien faits, et ainsi de renforcer la prise en charge la plus adaptée possible pour les patientes. ■ La Lettre du Cancérologue - Volume XIII - n° 5 - septembre-octobre 2004 R É F É R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S 1. Williams SD, Gershenson DM. Cancer of the ovary: management of germcell tumors of the ovary. New York: Raven Press,1993;375-84. 2. Scully R.E. Tumors of the ovary and maldeveloped gonads: germ-cell tumors. Washington: Armed Forces Institute of Pathology, 1979;226-86. 3. Kurman RJ, Norris HJ. Endodermal sinus tumor of the ovary: a clinical and pathologic analysis of 71 cases. Cancer 1976;38:2404-19. 4. Norris HJ, Zirkin HJ, Benson WL. Immature (malignant) teratoma of the ovary: a clinical and pathologic study of 58 cases. Cancer 1976;37:2359-72. 5. Mayordomo JI, Paz-Ares L, Diaz-Puente MT, Lianes P, Garcia-Prats MD, Cortes-Funes H. Prognostic factors for women with ovarian germ cell tumors. J Clin Oncol 1994;12:1737-8. 6. Mayordomo JI, Paz-Ares L, Rivera F et al. Ovarian and extragonadal malignant germ-cell tumors in females: a single-institution experience with 43 patients. Ann Oncol 1994;5:225-31. 7. Segelov E, Campbell J, Ng M et al. Cisplatin-based chemotherapy for ovarian germ cell malignancies: the Australian experience. J Clin Oncol 1994;12:378-84. 8. Slayton RE. Management of germ cell and stromal tumors of the ovary. Semin Oncol 1984;11:299-313. 9. Asadourian LA, Taylor HB. Dysgerminoma. An analysis of 105 cases. Obstet Gynecol 1969;33:370-9. 10. Williams SD, Blessing JA, Moore DH, Homesley HD, Adcock L. Cisplatin, vinblastine, and bleomycin in advanced and recurrent ovarian germ-cell tumors. A trial of the Gynecologic Oncology Group. Ann Intern Med 1989;111:22-7. 11. Williams SD. Current management of ovarian germ cell tumors. Oncology (Huntingt) 1994;8:53-60. 12. Culine S, Berton D, Rey A, Lhomme C, Guastalla JP, Droz JP. Prognostic factors for survival in chemotherapy-treated ovarian germ cell tumors (OGCT) Proc Am Soc Clin Oncol 1996;15:A808. 13. Gershenson DM, del Junco G, Silva EG, Copeland LJ, Wharton JT, Rutledge FN. Immature teratoma of the ovary. Obstet Gynecol 1986;68:624-9. 14. Wiltshaw E, Gowing NF, Stuart-Harris R, Raju S, Barker GH. Chemotherapy of endodermal sinus tumour (yolk sac tumour) of the ovary: preliminary communication. J R Soc Med 1982;75:888-92. 15. Carlson RW, Sikic BI, Turbow MM, Ballon SC. Combination cisplatin, vinblastine, and bleomycin chemotherapy (PVB) for malignant germ-cell tumors of the ovary. J Clin Oncol 1983;1:645-51. 16. Davis TE, Loprinzi CL, Buchler DA. Combination chemotherapy with cisplatin, vinblastine, and bleomycin for endodermal sinus tumor of the ovary. Gynecol Oncol 1984;19:46-52. 17. Sawada M, Okudaira Y, Matsui Y, Nishiura H, Iwasaki T, Kasamatsu H. Cisplatin, vinblastine, and bleomycin therapy of yolk sac (endodermal sinus) tumor of the ovary. Gynecol Oncol 1985;20:162-9. 18. Gershenson DM, del Junco G, Copeland LJ, Rutledge FN. Mixed germ cell tumors of the ovary. Obstet Gynecol 1984;64:200-6. 19. Schwartz PE. Combination chemotherapy in the management of ovarian germ cell malignancies. Obstet Gynecol 1984;64:564-72. 20. Tsukamoto N, Imachi M, Uchino H, et al. Modified VAB-3 combination chemotherapy of advanced and recurrent endodermal sinus tumors of the ovary. Gynecol Oncol 1985;20:336-45. 21. Vriesendorp R, Aalders JG, Sleijfer DT, Willemse PH, Bouma J, Mulder NH. Treatment of malignant germ cell tumors of the ovary with cisplatin, vinblastine, and bleomycin (PVB). Cancer Treat Rep 1984;68:779-81. 22. Taylor MH, Depetrillo AD, Turner AR. Vinblastine, bleomycin, and cisplatin in malignant germ cell tumors of the ovary. Cancer 1985;56:1341-9. 23. Gershenson DM, Wharton JT, Kline RC, Larson DM, Kavanagh JJ, Rutledge FN. Chemotherapeutic complete remission in patients with metastatic ovarian dysgerminoma. Potential for cure and preservation of reproductive capacity. Cancer 1986;58:2594-9. 24. Willemse PH, Aalders JG, Bouma J et al. Long-term survival after vinblastine, bleomycin, and cisplatin treatment in patients with germ cell tumors of the ovary: an update. Gynecol Oncol 1987;28:268-77. 25. Sessa C, Bonazzi C, Landoni F, Pecorelli S, Sartori E, Mangioni C. Cisplatin, vinblastine, and bleomycin combination chemotherapy in endodermal sinus tumor of the ovary. Obstet Gynecol 1987;70:220-4. 201 M 26. I S E A U Smales E, Peckham MJ. Chemotherapy of germ-cell ovarian tumours: first-line treatment with etoposide, bleomycin and cisplatin or carboplatin. Eur J Cancer Clin Oncol 1987;23:469-74. 27. Gershenson DM, Morris M, Cangir A et al. Treatment of malignant germ cell tumors of the ovary with bleomycin, etoposide, and cisplatin. J Clin Oncol 1990;8:715-20. 28. Kawai M, Kano T, Furuhashi Y et al. Immature teratoma of the ovary. Gynecol Oncol 1991;40:133-7. 29. Wu PC, Huang RL, Lang JH, Huang HF, Lian LJ, Tang MY. Treatment of malignant ovarian germ cell tumors with preservation of fertility: a report of 28 cases. Gynecol Oncol 1991;40:2-6. 30. Germa JR, Izquierdo MA, Segui MA, Climent MA, Ojeda B, Alonso C. Malignant ovarian germ cell tumors: the experience at the Hospital de la Santa Creu i Sant Pau. Gynecol Oncol 1992;45:153-9. 31. Williams SD, Blessing JA, Hatch KD, Homesley HD. Chemotherapy of advanced dysgerminoma: trials of the Gynecologic Oncology Group. J Clin Oncol 1991;9:1950-5. 32. De Palo G, Zambetti M, Pilotti S et al. Nondysgerminomatous tumors of the ovary treated with cisplatin, vinblastine, and bleomycin: long-term results. Gynecol Oncol 1992;47:239-46. 33. Schwartz PE, Chambers SK, Chambers JT, Kohorn E, McIntosh S. Ovarian germ cell malignancies: the Yale University experience. Gynecol Oncol 1992;45:26-31. 34. Cheung MM, Lau WH, Chan M et al. Experience with the management of ovarian germ cell tumors in Chinese patients. Gynecol Oncol 1994;52:306-12. 35. Culine S, Lhomme C, Kattan J et al. Cisplatin-based chemotherapy in dysgerminoma of the ovary: thirteen- year experience at the Institut GustaveRoussy. Gynecol Oncol 1995;58:344-8. 36. Culine S, Lhomme C, Kattan J, Michel G, Duvillard P, Droz JP. Cisplatin-based chemotherapy in the management of germ cell tumors of the ovary: the Institut Gustave-Roussy experience. Gynecol Oncol 1997;64:160-5. 37. Williams S, Blessing JA, Liao SY, Ball H, Hanjani P. Adjuvant therapy of ovarian germ cell tumors with cisplatin, etoposide, and bleomycin: a trial of the Gynecologic Oncology Group. J Clin Oncol 1994;12:701-6. 38. Williams SD, Stablein DM, Einhorn LH et al. Immediate adjuvant chemotherapy versus observation with treatment at relapse in pathological stage II testicular cancer. N Engl J Med 1987;317:1433-8. 39. Williams SD. Ovarian germ cell tumors: an update. Semin Oncol 1998;25:407-13. 40. Smith EB, Clarke-Pearson DL, Creasman WT. A VP16-213- and cisplatincontaining regimen for treatment of refractory ovarian germ cell malignancies. Am J Obstet Gynecol 1984;150:927-31. 41. Einhorn LH. Testicular cancer: a new and improved model. J Clin Oncol 1990;8:1777-81. 42. Culine S, Kramar A, Droz JP, Biron P, Bouzy J. Lack of predictive value of tumor marker decline in poor-risk non seminomatous germ cell tumors (abstract). Proc Am Assoc Cancer Res 1994;13:250. 43. Neville AJ, Gilchrist KW, Davis TE. The chemotherapy of granulosa cell tumors of the ovary: experience of the Wisconsin Clinical Cancer Center. Med Pediatr Oncol 1984;12:397-400. 44. Gershenson DM, Copeland LJ, Kavanagh JJ et al. Treatment of malignant nondysgerminomatous germ cell tumors of the ovary with vincristine, dactinomycin, and cyclophosphamide. Cancer 1985;56:2756-61. 45. Broun ER, Nichols CR, Tricot G, Loehrer PJ, Williams SD, Einhorn LH. High-dose carboplatin/VP-16 plus ifosfamide with autologous bone marrow support in the treatment of refractory germ cell tumors. Bone Marrow Transplant 1991;7:53-6. 46. Gershenson DM. Update on malignant ovarian germ cell tumors. Cancer 1993;71:1581-90. 47. Gershenson DM. The obsolescence of second-look laparotomy in the management of malignant ovarian germ cell tumors. Gynecol Oncol 1994;52:283-5. 48. Geisler JP, Goulet R, Foster RS, Sutton GP. Growing teratoma syndrome after chemotherapy for germ cell tumors of the ovary. Obstet Gynecol 1994;84:719-21. 49. Gershenson DM, Copeland LJ, del Junco G, Edwards CL, Wharton JT, Rutledge FN. Second-look laparotomy in the management of malignant germ cell tumors of the ovary. Obstet Gynecol 1986;67:789-93. 202 P O I N T 50. Young RH, Dudley AG, Scully RE. Granulosa cell, Sertoli-Leydig cell, and unclassified sex cord-stromal tumors associated with pregnancy: a clinicopathological analysis of thirty-six cases. Gynecol.Oncol 1984;18:181-205. 51. Segal R, Depetrillo AD, Thomas G. Clinical review of adult granulosa cell tumors of the ovary. Gynecol Oncol 1995;56:338-44. 52. Dempster J, Geirsson RT, Duncan ID. Survival after ovarian granulosa and theca cell tumours. Scott Med J 1987;32:38-9. 53. Garcia AA, Morrow CP. Stromal tumors of the ovary. In: Raghavan D, Brecher M, Johnson DH, Meropol NJ, Moots PL, Thigpen JT. Textbook of uncommon cancer. 2 e ed. John Wiley & Sons 1999:661-9. 54. Miller BE, Barron BA, Wan JY, Delmore JE, Silva EG, Gershenson DM. Prognostic factors in adult granulosa cell tumor of the ovary. Cancer 1997;79:1951-5. 55. Hitchcock CL, Norris HJ, Khalifa MA, Wargotz ES. Flow cytometric analysis of granulosa tumors. Cancer 1989;64:2127-32. 56. Suh KS, Silverberg SG, Rhame JG, Wilkinson DS. Granulosa cell tumor of the ovary. Histopathologic and flow cytometric analysis with clinical correlation. Arch Pathol Lab Med 1990;114:496-501. 57. King LA, Okagaki T, Gallup DG, Twiggs LB, Messing MJ, Carson LF. Mitotic count, nuclear atypia, and immunohistochemical determination of Ki67, c-myc, p21-ras, c-erbB2, and p53 expression in granulosa cell tumors of the ovary: mitotic count and Ki-67 are indicators of poor prognosis. Gynecol Oncol 1996;61:227-32. 58. Evans AT, Gaffey TA, Malkasian GDJ, Annegers JF. Clinicopathologic review of 118 granulosa and 82 theca cell tumors. Obstet Gynecol 1980;55:231-8. 59. Ohel G, Kaneti H, Schenker JG. Granulosa cell tumors in Israel: a study of 172 cases. Gynecol Oncol 1983;15:278-86. 60. Jacobs AJ, Harris M, Deppe G, DasGupta I, Cohen CJ. Treatment of recurrent and persistent germ cell tumors with cisplatin, vinblastine, and bleomycin. Obstet Gynecol 1982;59:129-32. 61. Colombo N, Sessa C, Landoni F, Sartori E, Pecorelli S, Mangioni C. Cisplatin, vinblastine, and bleomycin combination chemotherapy in metastatic granulosa cell tumor of the ovary. Obstet Gynecol 1986;67:265-8. 62. Calaminus G, Wessalowski R, Harms D, Gobel U. Juvenile granulosa cell tumors of the ovary in children and adolescents: results from 33 patients registered in a prospective cooperative study. Gynecol Oncol 1997;65:447-52. 63. Pankratz E, Boyes DA, White GW, Galliford BW, Fairey RN, Benedet JL. Granulosa cell tumors. A clinical review of 61 cases. Obstet Gynecol 1978;52:718-23. 64. Kaye SB, Davies E. Cyclophosphamide, adriamycin, and cis-platinum for the treatment of advanced granulosa cell tumor, using serum estradiol as a tumor marker. Gynecol Oncol 1986;24:261-4. 65. Healy DL, Burger HG, Mamers P et al. Elevated serum inhibin concentrations in postmenopausal women with ovarian tumors. N Engl J Med 1993;329:1539-42. 66. Lappohn RE, Burger HG, Bouma J, Bangah M, Krans M, de Bruijn HW. Inhibin as a marker for granulosa-cell tumors. N Engl J Med 1989;321:790-3. 67. Zaloudek C, Norris HJ. Sertoli-Leydig tumors of the ovary. A clinicopathologic study of 64 intermediate and poorly differentiated neoplasms. Am J Surg Pathol 1984;8:405-18. 68. Young RH, Scully RE. Ovarian Sertoli-Leydig cell tumors. A clinicopathological analysis of 207 cases. Am J Surg Pathol 1985;9:543-69. 69. Prat J, Young RH, Scully RE. Ovarian Sertoli-Leydig cell tumors with heterologous elements. II. Cartilage and skeletal muscle: a clinicopathologic analysis of twelve cases. Cancer 1982;50:2465-75. 70. Chalvardjian A, Derzko C. Gynandroblastoma: its ultrastructure. Cancer 1982;50:710-21. 71. Novak ER. Gynandroblastoma of the ovary: review of 8 cases from the ovarian tumor registry. Obstet Gynecol 1967;30:709-15. 72. Hayes MC, Scully RE. Ovarian steroid cell tumors (not otherwise specified). A clinicopathological analysis of 63 cases. Am J Surg Pathol 1987;11:835-45. 73. Taylor HB, Norris HJ. Lipid cell tumors of the ovary. Cancer 1967;20:1953-62. 74. Khoo SK, Buntine D. Malignant stromal tumour of the ovary with virilizing effects in an XXX female with streak ovaries. Clinical and pathological studies. Aust NZ J Obstet Gynaecol 1980;20:123-8. La Lettre du Cancérologue - Volume XIII - n° 5 - septembre-octobre 2004