Panorama des IAA : la fiche régionale Auvergne-Rhône
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Panorama des IAA : la fiche régionale Auvergne-Rhône
Panorama des Industries Agroalimentaires • 2016 Fiche régionale auvergne-rhône-alpes Définitions L’entreprise agroalimentaire considérée ici est une entreprise dont l’activité principale au sens de la NAF rév. 2 (2008) concerne les « industries alimentaires » et la « fabrication de boissons ». L’artisanat commercial et le commerce de gros ne sont donc pas inclus. L’entreprise est prise dans son acception « unité légale », c’est-à-dire qu’à chaque numéro SIREN attribué par le répertoire national des entreprises géré par l’Insee correspond une unité. Seules les entreprises dont au moins 80 % des salariés se trouvent dans la région sont incluses dans les données concernant les entreprises agroalimentaires (entreprises mono-régionales ou quasimono-régionales). L'établissement est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l’entreprise. Un établissement produit des biens ou des services : ce peut être une usine, un site de vente, un magasin d’une coopérative, etc. Il constitue le niveau le mieux adapté à une approche géographique de l’économie. Il est identifié par son numéro SIRET de 14 chiffres. Chiffres-clés Les IAA en auvergne-RHÔNE ALPES en 2014 9 920,3 millions d'euros de chiffre d'affaires dont 1 077,6 réalisés à l'export 40 335 5,9 % 1 986 du chiffre d'affaires des IAA en France entreprises 9,4 % de l'emploi manufacturier régional 2 527 salariés au 31 décembre 2014 établissements 9,8 % du chiffre d'affaires manufacturier régional Ne sont pas pris en compte dans l'analyse et les données présentées : l'artisanat commercial : 1643,9 millions d'euros de CA, 20576 salariés au 31/12/2014 et 6 521 établissements le commerce de gros : 9 990,6 millions d'euros de CA, 21 862 salariés au 31/12/2014 et 3 555 établissements • • Panorama des Industries Agroalimentaires • 2016 Fiche régionale auvergne-rhône-alpes page 1 Dynamiques des entreprises Le taux de marge des IAA régionales est inférieur aux moyennes françaises Taux de marge de 2009 à 2014 Source : Esane, Clap, Insee - traitements SSP. % Champ : France - Ensemble des unités légales mono et quasi-mono régionales des IAA. Note : Taux de marge = EBE / VA. Le taux d'investissement progresse lentement pour l'industrie alimentaire, et s'accélère depuis 2013 pour le secteur des boissons Taux d’investissement de 2009 à 2014 Source : Esane, Clap, Insee - traitements SSP. % Champ : France - Ensemble des unités légales mono et quasi-mono régionales des IAA. Note : Taux d’investissement = Investissements corporels / VA. Panorama des Industries Agroalimentaires • 2016 Fiche régionale auvergne-rhône-alpes page 2 L'emploi dans les IAA : évolutions et spécificités Le secteur des viandes, les autres IAA et l’industrie laitière, premiers secteurs employeurs des IAA en Auvergne-Rhône-Alpes L’emploi régional dans les IAA suit la tendance nationale Effectifs salariés par secteur en 2014 Source : Clap, Insee - traitements SSP. Champ : France - Etablissements des IAA. Champ : France - Etablissements des IAA. Source : Clap, Insee - traitements SSP. évolution de l’Emploi régional dans les iaa (base 100 en 2009) Un tissu d'établissements diversifié sur la région, avec une part importante de grandes unités en Isère et petites en Ardèche Ain Emploi par département et par tranche de taille en 2014 Cantal 1 603 Isère 4 028 Haute-Loire 2 016 Source : Clap, Insee - traitements SSP. Département Allier Ardèche Drôme Loire 3 268 Nombre d'établissements 219 1 756 192 5 610 293 Effectif salarié 2 770 5 226 121 94 293 217 125 Puy-de-Dôme 3 709 204 Savoie 1 938 195 Rhône Haute-Savoie 4 570 3 841 Source : Clap, Insee - traitements SSP. Champ : France - Etablissements des IAA. Source : Clap, Insee - traitements SSP. Champ : France - Etablissements des IAA. Panorama des Industries Agroalimentaires • 2016 Fiche régionale auvergne-rhône-alpes page 3 318 256 Panorama des Industries Agroalimentaires • 2016 Fiche régionale auvergne-rhône-alpes page 4 ANALYSE DES ENJEUX RÉGIONAUX et valorisation des initiatives collectives La nouvelle carte territoriale a permis de dessiner une grande région, possédant de nombreuses forces : – avec une population de 8 millions d'habitants, la région est devenue la deuxième région la plus peuplée de France. Sa superficie est supérieure à celle de l'Irlande et son PIB est égal à celui du Danemark ; – son agriculture est très diversifiée et un quart des agriculteurs produisent sous signe de qualité (76 AOP et 49 IGP) ; – Plus de 2 500 établissements agroalimentaires employant environ plus de 40 000 salariés sont présents sur son sol. L'ensemble des secteurs agroalimentaires est bien représenté et bien réparti sur notre territoire, marqué par la prédominance de petites et moyennes entreprises, elle compte cependant bon nombre de grandes entreprises dynamiques (groupe Aoste, Bigard, Danone, Lactalis...). Le secteur coopératif est également bien représenté et compte quelques « locomotives » (Sodiaal, Sicarev, Limagrain, Uvica...). Forces Un premier élément essentiel est le dynamisme du secteur des boissons avec en premier l’eau et ses marques internationales (Evian, Volvic, Badoit, Vichy...) ainsi que ses vins réputés (côtes du Rhône septentrionales et Beaujolais), secteur bien présent à l’export : 20 % du chiffre d'affaires du secteur des boissons est réalisé à l'export, et ce résultat peut encore progresser à l'international. Par ailleurs, l'industrie laitière est bien présente et est majoritairement constituée de la transformation fromagère qui pèse pour 90 % du chiffre d'affaires de ce secteur. À noter également que la région concentre la moitié des appellations fromagères de France. Enfin, l’industrie de la viande est le secteur qui compte le plus de salariés (8 000 ETP) avec des positions de leader en France comme pour la salaison sèche (Aoste, Savencia, Colombo). Faiblesses La région compte 76 % d’entreprises de moins de 10 salariés. Dans les structures de petites dimensions, les dirigeants sont le plus souvent accaparés par les tâches de production. Cela les rend moins disponibles pour investir dans les travaux de R&D ou de se structurer pour l'export. Également le manque de « poids » de ces TPE rend plus difficile les négociations commerciales avec les GMS (grandes et moyennes surfaces) ou avec le secteur bancaire. Conjuguée à ce problème de taille, la nature des produits fabriqués (fromages au lait cru, salaison sèche) complexifie, du fait des contraintes sanitaires existantes, l’accès aux marchés de l’export. Ces éléments expliquent en partie que les entreprises de la région affichent, pour chaque secteur, des taux d’exportation bien inférieurs à la moyenne nationale. De part sa représentation et des points de fragilité identifiés, le secteur des TPE devra faire l’objet d’une attention toute particulière en AuvergneRhône-Alpes. Opportunités Les entreprises disposent à leurs portes d’un bassin de consommation de près de 8 millions d’habitants, possédant un pouvoir d’achat assez élevé et aspirant à consommer des produits de la région. La plupart des territoires possèdent, à l’échelle nationale, une excellence notoriété (Auvergne, Savoie, Drôme, Ardèche) couplée à une production importante en zone de montagne apparaissant comme un gage de qualité pour nombre de consommateurs. Ces particularités, mais également le positionnement géographique de la région, attirent les entreprises comme peuvent en témoigner les installations récentes d’Altho en Ardèche, de Trotec dans la Drôme ou de Légulice en Haute-Loire avec, à chaque fois, la création d’une centaine d’emplois. Afin d’accompagner ces entreprises à tous les stades de leur développement un nombre significatif de structures existent : centres de recherche (Inra, Adiv), centres techniques (CTPCA, technopole des professionnels de l’alimentation Alimentec), pôles agroalimentaire, pôles de compétitivité Terralia et Céréales vallée. Menaces Dans le secteur laitier et avec une production laitière majoritairement concentrée dans les zones de montagne, avec des coûts de production plus élevés que dans le reste de la France, se pose le problème de pérennité de collecte et de valorisation du lait liquide avec des acteurs nationaux (Sodiaal, Lactalis, Danone) qui semblent vouloir privilégier un approvisionnement dans le grand ouest. Par ailleurs, les trois-quarts des entreprises comptent moins de 10 salariés et leur transmission est souvent problématique. De plus, elles constituent des proies faciles pour les grandes entreprises qui souhaitent élargir leurs gammes avec des produits d’appel « premium » ou acquérir des savoirs faire particuliers. Se pose plus généralement le problème du maintien des centres de décision en région, tout particulièrement dans le secteur de la transformation fromagère. Ainsi, au cours des dernières années, l’Étoile du Vercors est passée sous le contrôle de Lactalis et, Eurial (AGRIAL), acteur non présent en région, a racheté dernièrement Guilloteau après avoir repris en 2014 Valcrest. Panorama des Industries Agroalimentaires • 2016 Fiche régionale auvergne-rhône-alpes page 5 Principaux enjeux pour l’avenir Les éléments de diagnostic ci-avant mettent en exergue les nombreux atouts de la région par ses capacités à produire des matières premières variées et de qualité, de les transformer et de les consommer sur place. A contrario, des éléments successifs ont amoindri la valeur ajoutée générée à la fois par l’amont (surproduction, crises sanitaires, aléas climatiques) et par l’aval (réduction des marges, renchérissement de l’énergie, nouvelles normes). Le principal enjeu pour l’avenir de l'agroalimentaire et en particulier des TPE sera de bien capter les possibilités offertes par un marché régional très important avec des consommateurs très intéressés par des produits régionaux. Il conviendra en ce sens de renforcer les liens entre l’amont et l’aval en favorisant un cadre contractuel afin de bien répartir la valeur ajoutée et de nouer des relations pérennes permettant de donner des solutions à la volatilité des marchés. La récente fusion des régions imposera de rédiger un nouveau contrat de filière alimentaire. Ce travail permettra de mettre en place des actions concrètes en réponses aux enjeux identifiés en Auvergne-Rhône-Alpes mais également de créer du lien et mieux définir le champ d’actions respectif de l’ensemble des structures, dans le contexte de la nouvelle région. Dans le secteur des viandes et tout particulièrement le commerce des animaux vivants, secteur dans lequel notre région est premier exportateur national, le contexte géopolitique (embargo russe, relations commerciales instables avec la Turquie et les pays du Maghreb) ou économique (baisse de l’activité économique en Italie) sera déterminant pour contribuer à la rentabilité de la filière bovine. Les sites statistiques http://draaf.auvergne-rhone-alpes.agriculture.gouv.fr/Etablissements-et-entreprises-des,203 Les sites professionnels — Association régionale des industries alimentaires d’Auvergne-Rhône-Alpes www.auvergnerhonealpes-alimentaire.com — Coop de France Rhône Alpes Auvergne www.cdf-raa.coop — Rhône-Alpes gourmand www.rhone-alpes-gourmand.fr Pôles, établissements de recherche et de formation — Pôle de compétitivité Terralia www.pole-terralia.com/fr — Pôle de compétitivité Céréales vallée www.cereales-vallee.org/fr/cereales-valle Coordonnées de la DRAAF Site de Marmilhat 16b rue Aimé Rudel BP 45 63370 LEMPDES Tel : 04 73 42 14 14 http://draaf.auvergne-rhone-alpes.agriculture.gouv.fr — Fiche réalisée par la direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt de l’Auvergne-Rhône Alpes — Panorama des Industries Agroalimentaires • 2016 Fiche régionale auvergne-rhône-alpes page 6