MEDIA, n° 18, décembre 1970. Texte E. Brunswic

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MEDIA, n° 18, décembre 1970. Texte E. Brunswic
MEDIA, n° 18, décembre 1970. Texte E. Brunswic
Ce n'est certes pas la premiere fois que le lecteur fera, dans
nos colonnes, la rencontre des idée qu'expose Ici Etienne
Brunswic (1). Particuiièremen riche de conséquencesceiie
qui voit dans l'apprenant - et non plus dans le martre
la majeure personne de tout systèm éducatif lui appaitra sans doute familière
-
Cependant, ces idée n'étaien jusqu'à présen apparues
dans Media qu'en ordre dispersé t'auteur, en une synthès
dont on goûter la clarté les rassemble en faisceau convergent.
Aprè avoir examinà tes difficulté -. essentiellement d'ordre
qui s'opposent en France à la promotion
institutionnel
d'une technologie d'éducationet en s'appuyant sur l'expé
rience mené depuis quelques année au C . E . S. audiovisuel
quelquesexpérimentade Marly-ie-Roi, i l passe en revue
uns des effets que l'on (peut) attendre du développemen
des nouvelles techniques éducative
et montre que ces
effets n'obtiendront leur pleine efficacità que dans le cadre
d'une mutation généraet radicale de l'institution enseignante.
-
Ã
La mutation est urgente car, dans trente ans seulement, en
l'an 2 000, la planèt supportera quelque six mllilards d'humains qu'il faudra bien instruire et éduquerLa notion d'efficacità et de rendement de l'écol se trouve donc forcémen
posée Or, en fin de compte, l'audiovisuel - dont on a
n'a guèr fait que
icngtemps attendu une w révolutio u
seconder une pédagogi fondamentalement invariante, en
accentuant parfois les aspects Ses moins évolutifs d'autre
part, l'expression elle-mêm ne recouvrait qu'un ensemble
hétérogÃ(voire hétéroclitde techniques et de moyens
qu'il étaiimpossible d'intégre en un tout cohérentL'audiovisuel en soi semble donc défun : il apparait désormai
pour ce qu'il est, une conjonction de moyens tactiques Ã
l'intérieu d'une stratégi repensée autrement ambitieuse ...
et autrement difficile.
-
AGIR SUR L'ENSEIGNE DEVIENT L'OBJECTIF
PRINCIPAL n
Depuis cinq ans environ en Europe, on a pris conscience du fait que les différent
moyens audiovisuels,
auxiliaires de l'enseignement, n'avaient pas répond
aux espoirs de leurs promoteurs. Par moyens audiovisuels, on entend ici la diapositive, les films didactiques, la télévisi
et la radio scolaires. A l'origine,
ces techniques devaient prolonger Faction du maîtr
et amélioreainsi la qualità de l'enseignement. Au
bout de vingt ans, dans la plupart des pays oà elles
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ont étutiliséesforce est de reconnaîtrque l'effet
reste pratiquement nul. Comme on avait cherché
tantô à suppléertantô à renforcer l'enseignant
dans son rôle on a produit essentiellement des
Ce terme mêm de
moyens d'enseignement
moyens d'enseignement recouvre à lui seul une conception du processus éducatiqui paraîaujourd'hui bien incomplèt parce qu'elle oublie l'élèv
Il est peu contestable que la plupart des moyens
audiovisuels existants ont étconçu pour l'enseignant ou de son point de vue. La procédurd'agrement fait, elle aussi, appel uniquement à des enseâ€
gnants, a l'exclusion des élève
qui sont pourtant
les véritabledestinataires de ces produits, mais
dont l'opinion n'est jamais recueillie. D'ailleurs, dans
les rares cas oà il y a validation, celle-ci n'a lieu
qu'a posteriori.
È
Or. il ne suffit "cas d'améliorela urestation d'ensei-
éducatien agissant sur le<élèvqu'en agissant sur
les enseignants. Depuis longtemps, on sait qu'une
amélioratioqualitative de l'enseignement n'entraîn
pas automatiquement une amélioration
concomitante
de l'apprentissage, entendu comme un changement
de comportement des étudiantet des élève
Dans
cette perspective, agir sur l'enseignà devient l'ohjectif principal.
QUI S'EST JAMAIS DEMANDE SI LE MAITRE
POUVAIT REMPLACER LA TELEVISION ? x
Ces moyens sont bien resté dans la plupart des
cas de simples à auxiliaires audiovisuels, car il va
de soi aue iarnais la télévisi
ne remulacera le maî
Ã
pourquoi on devrait utiliser davantageet mieux ces
auxiliaires audiovisuels que des auxiliaires imprimé
et en particulier les manuels dont beaucoup ne servent ni aux maîtreni aux élève
D'autant plus que
les moyens audiovisuels, eux, ont pénét
dans le
systèm éducatid'une faço parcellaire et isolée
Nous avons connu en France, des génératio
de
fanatioues : les uionniers du film d'enseignement.
-
sera pas le film, ni le radio-montage, chacun s'enferme dans une technique particulièreA telle cnsei-
dédaipour la télsvisio
moyens audiovisuels entre 1 et 5 % de la totalità des
heures d'enseignement. En France, l'impact du film
d'enseignement est de 1 pour 1000 heures d'enseignement. Chaque élèvoit donc environ une heure
de film d'enseignement par annéscolaire. Un tel
taux rend illusoire tout espoir d'une quelconque
efficacité
Pour l'ensemble des technioues. v cornuris
tions optimistes, l'impact global en France est d'environ 5 % des heures d'enseignement, autrement dit,
chaque élèfrançai bénéfic
pendant une heure
par semaine environ, des nouvelles techniques d'enseignement ou des moyens pédagogiqueindustrialisés
alors que la fréquentatiode la seule télévisi
se situe entre 10 et 20 heures hebdomadaires en
moyenne. Il paraî
difficile, Ã partir d'un tel constat,
d'escompter des conséquencemesurables de l'utilisation de ces moyens.
PAR TECHNOLOGIE DE L'EDUCATION,
ON ENTEND HABITUELLEMENT DEUX CHOSES
ASSEZ DIFFERENTES D
Ces raisons expliquent amplement pourquoi l'audiovisuel, en tant que tel, en tant que moyen isoléest
aujourd'hui dépassÃ
Les spécialistese servent d'une
notion nouvelle, Ã Technologie de I'Education ,,,
traduction approximative de l'américai à Instructional Technology È Par technologie de l'éducation
on entend habituellement deux choses assez diffé
rentes selon le niveau de conscience des interlocuteurs :
On désignsous ce terme, plus commode que celui
de moyens audiovisuels, l'ensemble des moyens nouveaux issus de la révolutiodes moyens de communication et qui peuvent êtr utiliséà des fins pkdagogiques, c'est-à -dir la panoplie qui v a des n o y e ~ ~ s
photographiques aux moyens électroniquepour jinir
avec les machines à enseigner, les ordinateurs. Drins
ce nre~niersens. à Tecbnolo~riede I'Education dési
Ã
tion ne sera plus l'utilisation d'un Grtain nombre
de machines, mais une façosystematique de concevoir, de réaliseet d'évaluela totalità d'un processus d'apprentissage. Elle suppose une approche
scientifique des problème éducatifsIl s'agit bien
d'une technologie au sens plein de ce terme, c'est-Ã
dire d'une étudappliquéqui se propose d'aniélio
rer et d'optimiser les système d'enseignement ou
de formation. Au lieu de la quincaillerie audiovisuelle, l'outil principal de l'ingénieuen éducatio
moderne est à l'analyse systémiqu>>.
Ã
UN MODELE ELEMENTAIRE D'ANALYSE
SYSTEMIQUE D
Une autre raison du dépérisseme
des auxiliaires
audiovisuels, c'est que leur impact global sur les
système scolaires a toujours étminime. En pourcentage du nombre d'heures d'enseignement reç par
l'ensemble des élèv
d'un pays, donc en heures-élèv
semaine, mêm aux U.S.A. dont on connaî
l'avance
dans ce domaine, les experts évaluenl'impact des
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Sans faire ici un long développementdisons simplement que l'analyse systémiqusuppose :
a La définitiodes objectifs d'apprentissage a atteindre : ces objectifs doivent êtr posé en termes
identifiables sinon mesurables. Autrement dit. ce
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qui importe c'est ce que l'élèdoit savoir faire e n
fin de processus, et non ce que l'enseignant se propose de faire ; ce qui va contre une longue tradition
pédagogique
L'analyse de tous les moyens dont on dispose, y
compris les plus traditionnels, livres, cahiers, mais
aussi bâtiments ressources e n hommes, etc.
L'analyse des contraintes auxquelles est soumis
le système
@ Des critère d'évaluatioindispensables, ne seraitce que pour savoir à partir de quel moment les objectifs auront étatteints.
C'est lÃun modèl élémentai
d'analyse systémiqu;
la réalitest, bien sûrplus complexe,
L'analyse systémiquconduit à distinguer d'abord
des niveaux d'intervention : ainsi il faut considére
les rnacro-systèines qui sont les système éduca
tifs d'un pays donnéauxquels correspondent des
moyens appropriécomme un programme de télÃ
vision diffusà à partir d'un émetteunational ; des
méso-systèincomme par exemple, u n district ou
un établissemenscolaire ; il faut analyser aussi des
micro-systèi?zescomme un laboratoire de langues
L'analyse systé
ou un circuit fermà de télévisio
mique doit êtr conduite à ces trois niveaux, la difficuite sera de n e pas les mélangeet d'éviteles interférences
L'approche scientifique des problème d ' à © d ~ ~ c a t i o n
se traduit par la dimension expérimentalqui accompagne toujours la technologie d e l'éducationLes
techniques modernes, parce que reproductibles, permettent d'introduire en pédagogila notion d'expé
rimentation. Auparavant, il étaipresque impossible de répét
exactement un cours, de reproduire,
une relation maître-élè
les moyens d'enregistrement et de reproduction actuels rendent aisée
ces répétitioet permettent de reproduire une
situation pédagogiqu dans des conditions identiques. L'analyse systémiququi se veut operationnelle, permet d'intégreles résultatde ces expéri
mentations. Ainsi, en technologie de l'éducationon
essaie d'appliquer les résultatdes recherches sur
les situations de communication ou sur les systkmes
d'information, les donnéedes recherches biologiques et biochimiques. La technologie de l'éducatio
n'est pas un savoir fini. Elle assimile, au fur et Ã
mesure, les découvertenouvelles. Son objectif propre reste toujours de mettre en à • u v r une combinatoire, combinatoire de moyens, de sciences, de techniques, mais surtout combinatoire de ressources
humaines ci de ressources techniques, pour réalise
des objectifs d'apprentissage.
-
-
p
p
p
p
d'apprentissage, les tâche que l'on peut confier aux
machines et d'isoler les responsabilitéqui doivent
êtr assuméepar l'homme. Cette différenciatiode
moments successifs dans u n processus éducaticonsidércomme producteur d'apprentissage contredit
toute une tradition pédagogiquselon laquelle l'acte
d'enseigner reste un tout inanalysable.
Un systèm combinéou un systèm multi-media,
sera conGu du point de vue de renseignà : il s'agit
d'offrir à celui-ci et d'organiser pour lui, les différent
moyens, messages audiovisuels, documents imprimésexercices programméslivres de consultation,
mais aussi séanced e travaux pratiques et échange
avec le formateur qui lui permettront de réalise
un tâch d'apprentissage. On ne part plus ici, d'un
moyen technique, mais du résultafinal, ce q u i
conduit à envisager la totalità du processus. Aussi,
si l'idé d'un enseignement totalement automatisé
d'un enseignement uniquement dispensà par un ordinateur par exemple, ne peut êtr qu'une illusion, le
développemende ces systkmes technologiques modifie le rale, la fonction de l'enseignant. Il est appelÃ
à devenir d'abord u n formateur, et ses fonctions
iront en se diversifiant et en se spécialisant
Le m o t
risque d'ailleurs d'êtr trompeur e t
enseignant
le terme e d'agent pédagogiqu permet de mieux
désignel'ensemble des personnes qui à des titres
divers interviennent dans le processus de formation
et de les distinguer de l'ensemble des moyens péda
gogiques industrialises qui sont, eux, des à supports
des supports
pedagogiques ; mais il faut le répéte
sans agents n'auraient ni effet, ni signification.
Ã
Ã
Ã
LA PLUPART DES RESISTANCES S E SITUENT
AU NIVEAU DES INSTITUTIONS >>
Un certain nombre de système combinése sont
développÃau cours de la dernièr décenniemais
dans la plupart des cas hors de l'institution scolaire,
dans les entreprises, dans la formation des adultes,
etc. A l'heure actuelle, dans les enseignements scolaires et universitaires, l ' e m ~ r i s edes nouvelles technologies éducativereste Ilmité : ces technologies
apportent, non pas une rénovationniais une véri
table innovation. Or. l'innovation provoaue toutes
sortes de résistancedont 'la plupart se situent a u
niveau des institutions plutô qu'à celui des mentalités
On pourrait analyser les raisons qui interdisent l e
fonctionnement normal et le plein emploi d'un laboratoire de langues dans un établissemenscolaire
de type classique, régpar les règlement ministé
rlels.
p
CETTE IDEE DE SYSTEME HOMME-MACHINE
>:
Avec l'approche scientifique, l'apport le plus fécon
de la technologie de l'éducatio est cette idé de
combinatoire opérationnellede systèm homme-machine. II ne s'agit pas, comme d'aucuns le pensent,
de remplacer les hommes par les machines, mais de
déterminerpar une analyse précis du processus
Tout d'abord, un laboratoire de langues propose u n
systèm d'apprentisage intensif et masséII a à © t
conç à l'origine par l'arméaméricainpour donner
rapidement à des officiers la pratique d u japonais
ou de l'allemand. Le bon usage pédagogiqud'un
laboratoire suppose non des classes, qui sont des
groupes hétérogèn
niais des groupes homogènes
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MEDIA, n° 18, décembre 1970. Texte E. Brunswic
La mise en place massive de moyens nouveaux de
communication a entraînl'éclatemen de l'inté
rieur des structures anciennes et une cascade d'innovations qui montrent a quel point il n'est pas possible de toucher a l'institution scolaire sans la remanier complètement si l'on veut éviteune pseudotransformation qui serait rapidement réduit par
les habitudes anciennes ou déformÃpar les résis
tances qu'elle susciterait.
4
LA PREMIERE DE DION-BOUTON
x
Que pourront donc apporter ces techniques nouvelles, du moins lorsque les conditions de leur inté
gration auront étcréée
Nous nous trouvons un
peu dans la situation des promoteurs de l'automobile a l'époqude la premièr De Dion-Bouton vers
1890 auxquels on demandait de prédir quelles
seraient les conséquencede l'invention de l'automobile sur les transports. Nous sommes d'autant
plus gênà actuellement pour prévoila portédu
développemendes moyens techniques dans le systèm éducatifque nous n'avons pas de routes sur
lesquelles rouler, ni assez d'essence, ce qu'en termes
technologiques on appellerait à software
ni assez
de garages, c'est-Ã -dir de services de maintenance.
enfin
personne n'a encore instituà le permis de
conduire, c'est-à -dir une formation systématiqu
des enseignants à ces techniques éducativenbuvelles.
È
REDUIRE CE TAUX DE DEPERDITION
n
Un des effets principaux de ces moyens pourrait
consister dans un accroissement de la productivitÃ
de l'enseignement. A cet égardla concertation entre
enseignants, le travail en équipela spécialisatio
et la diversification des tâchequ'ils supposent, d'une
part ; et de l'autre, la modification des facteurs de
'apprentissage, de sa vitesse, le recours désormai
qui visent
possible a des méthodetrè différencié
a organiser le travail de l'enseignà et l'individualisation, semblent trè prometteurs. Former un pilote
en un an au lieu de trois est un résultaappréciable
De même un systèm scolaire n'a pas qu'une fonction de garderie. Il faudrait exprimer la rentabilitÃ
en coû années-élÃ
et non en élève-annÃ
c'est-adire prendre pour mesure le nombre d'annees-élè
nécessaire pour l'obtention d'un diplôme C'est
la un aspect important, surtout pour les pays en voie
de développemenoà la déperditio scolaire est
particulièremen élevé
En Côte-d'Ivoireen raison
des abandons et des redoublements, il a fallu jusqu'a
au lieu de 6 théoriauemen
nresent 29 années-élÃ
nécessairepour l'obtention d'un certificat d'études
Réduirce taux de déperditiontout en assurant
une scolarisation totale; est un des objectifs principaux du projet d'éducatiotélévisuel
de la Côte
d'Ivoire.
LIBERE DES FONCTIONS DE VOCIFERATEUR
>>
A juste titre, on a coutume de souligner que les
moyens techniques modifient la relation au savoir.
Le professeur peut êtr libérdes fonctions de vociférateuet de réuétite
L'accumulation désormai
possible de stocks d'informations enregistréeet de
documents d'enseignement de toute nature, dont
l'ordinateur permet l'extraction et les moyens élec
troniques la diffusion immédiatetend a changer
radicalement les conditions de l'enseignement. L'enseignant n'aura plus seulement a produire ou a
d'ailleurs,
restituer des connaissances que les élève
en faisant appel a des sources d'information complémentairespourraient a tout moment contester.
Le recours a des documents d'enseignement établi
par des collègue ou par d'éminent spécialiste
de la matièr considéré
lui permet d'assurer de
nouveaux rôle : organiser l'acquisition des connaissances, promouvoir l'entraînement
assurer l'animation de petits groupes. L'élèou l'étudianne reste
plus seulement un récepteurmêm critique de ces
informations. En tant qu'outils de créationles
moyens nouveaux permettent d'associer enseigné
et enseignants dans la réalisatio d'un exercice de
type original, la production de messages dont l'objectif serait la mise en œuvr de connaissances désor
mais intégrée
Dans ces équipede production, la
relation pédagogiqupeut alors se constituer selon
des modalité nouvelles, celles de la créatio en
commun d'un objet réelle document audiovisuel.
DU TRAVAIL PERSONNEL AU TRAVAIL
PERSONNALISE s
Un espoir que l'on met habituellement dans les
moyens industrialisésc'est qu'ils permettent, pour
la premièr fois, d'approprier renseignement aux
besoins de chaque &lèvet mêm de le rendre véri
tablement individualiséContrairement a ce que
l'on croit, les techniques nouvelles permettent effectivement de différencieles stratégies
de spécialise
les documents et d'ajuster les interventions, alors
aue la •• de ressources dont divose un maîtr
rédui ses propres moyens est extrêmemen limitéeLes enseignants capables de varier leur comportement selon la stratégiqu'implique la situation du moment sont rares. Avec un laboratoire de
langues, l'individualisation de l'apprentissage des
langues peut devenir une réalitÃ
L'ordinateur permettrait d'individualiser, voire de personnaliser
même un enseignement de mathématiquescondition qui ne peut êtr réalisÃ
dans une classe traditionnelle oà l'on est bien obligà de donner plus o u
moins des devoirs semblables a tous les élève
La
technologie permet donc de passer du travail personnel au travail personnalisà et par la, de substituer au vieux principe sélectid'examens, la prise
en considératiodes performances individuelles.
UN LIBRE-SERVICE DE PRODUITS
EDUCATIFS N
Avec l'individualisation des méthodesl'enseignant
vise surtout a assurer l'efficacità de l'apprentissage.
C'est le cas de l'enseignement programmà et des
groupes de niveau oà l'on cherche à tenir compte
des différence
individuelles. La constitution de banques de documents représenter une socialisation
réelldes instruments qui permettent d'accédeaux
connaissances. Au lieu d'êtr préétabl
et imposé
uar des urogrammes.
les contenus et les finalitéde
.
i,,r17-.;~1:~,1.
~ u L I ! - I - ~L , I~ .W
choisis
I
L'I:
I W I J : I U I I clci pus, l ~ > ~ l i ~ ~i.:
' - ' i:!!.-\ .i~pii\i~iun-i
Je ~hai.-u:-..
L.1 i\':il~--si!on
..
d r : ,-\¥¥.!-l,- vi-i'ii.~I~lcc!'::pni'cn:ii>>~i;i-'
c'~'\t-~.-dire
d'autoformation, susceptiblÃd e garantir le respect
des droits de la personne, suppose que chacun ait
-
MEDIA
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MEDIA, n° 18, décembre 1970. Texte E. Brunswic
Nouvelle définitio
de la fonction des maître
Implication pédagogiqu
Conditions nécessaire
a la mise en pratique
Au niveau du systèm :
- Alignement des emplois di
temps
- Homogénéi
des classes en
ire elles
Au niveau des contenus :
- Etablissement de program
mes communs
- Nouvelle analyse des contenu;
Réaliseou choisir le document
Travail en équipedes enseignants
et le cas échéa
division d u travail
Programmation rigoureuse des
actes d'enseignement
- Eclatement du groupe à classe :
dédoublemen- regroupemen
- travail par équipe
Diriger le travail des groupe
Animation plus qu'enseignement
Remaniement du cadre arcliitectin-al
Nouvelle définitiodes horaires
- des enseignants
- des élèv
l'unità 'fonctionnelle se substi
tue à l'unità administrative
- Groupes de niveau : deux hypo
thèse
- Pudagogie de la compensatior
- Pédagogide la diversificatior
Plein temps pédagogiqu
Direction du travail
- Autodiscipline
Travail à la demande
- Nouvelle définitiode la fonc-
tion des surveillants et de la
vie a l'intérieude l'établisse
ment en génér
Contrôl continu
Normalisation de la notation
Prépareles documents de contrô
- déterminece qu'il faut cor
trôle
- déterminele mode de que:
tionnement
- détermineles critère
Contrôl par machine
Emploi de techniques statistique
charge ce que l'écol traditionnelle repoussait en
France sous forme de devoirs a la maison. Le plein
temps, qui évitl'intervention du milieu extérieu
dans les résultatspermet d'aboutir à la manipulation directe par les élèvdu materiel audiovisuel
lége des laboratoires de langue, de la documentation, etc. Ceux-ci sont progressivement entraî
néà concevoir leur propre stratégipédagogique
faisant appel aux a professeurs en tant que guides
ou conseillers.
la créatio ou de l'utilisation d'un objet commun,
le message audiovisuel, ils se constituent en équi
pes, acceptent les directives collégialessont contraints de planifier et de programmer rigoureusement leurs actes d'enseignement, d'adonter des
stratégiepédagogiquecommunes, et donc de défi
nir leurs objectifs avec une précisioque ni l'enseignement traditionnel, ni les méthode actives
n'avaient jamais demandé
UNE FONCTION D'ANIMATION ET DE
CONSEIL x
HOMOGENES
È
Ã
Une autre conséquencde l'introduction de la technologie éducativa étune mise en question du
statut pédagogiquet social des enseignants, devenus un éléme
parmi d'autres du systèm éducatif
SuppléÃdans de nombreux cas dans leur rôl de
porteurs d'information par des moyens techniques, les enseignants ont pendant les périodede
réceptiocollective plutô un rôl d'observation ci
de médiateuque de à maîtr au sens traditionnel
du terme. Par contre, pendant les périodede travail individuel, au cours desquelles, seuls ou en
petits groupes, les enfants assimilent le message,
ils ont une fonction d'animation et de conseil, ce
qui fonde la relation maître-élè
sur de nouvelles
bases.
Ã
n
psvchologues, documentalistes, experts de l'évalua
tion. ~ n m à ª mtemps, est apparue une tendance
vers la spécialisatio des enseignants au sein de
l'équipeUne premièr fonction est celle de chef
d'éauin ou de coordonnateur. resvonsable de la
Ã
20
MEDIA
tales. D'autres enseignants peuvent se voir chargé
d'un aspect particulier de la stratégipédagogiqu
(~roductionaudiovisuelle, laboratoire de mathéma
tiques, exercices de contrôle) Il s'est créainsi une
diversification des fonctions là oà l'institution françaisne connaî
que des catégoriehomogènes liée
aux diplôme universitaires obtenus. Tout le systèm
hiérarchiqus'en trouve bousculétout le systèm
d'autorità modifié
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versement des catégoriepsychologiques de l'apprentissage, les conditions de la transmission culturelle.
Seconde intention : rationaliser l'enseignement.
II s'agissait de distinguer avec plus de précisioles
divers moments d'une situation pédagogiqu :
@ L'information proprement dite ;
@J L'exploitation
de cette information, par sa mise
en discussion, la correction des distorsions dans la
réceptiodu message, son ajustement selon le niveau
de chacun ;
@ L'assimilation individuelle ;
Le contrôl des résultatet la vérificatio des
possibilitéde transfert.
Troisiètn intention : rendre l'enseignement efficace.
S En adaptant aux modes de communication choisis qui peuvent et doivent êtr diversifiéslocaux,
structures administratives, horaires.
En utilisant chaque fois le moyen d'enseignement
et la situation pédagogiqu la mieux adapté Ã
l'objectif poursuivi.
En effet, chaque aspect une fois distinguà pose
différemmenla relation maître-élè
et conduit Ã
une situation de communication particulière
L'enseignement collectif, véhiculou non par une
émissiotélévis
ou un film, se prêt a l'information ; dans ce cas, la relation maître-élè
est génÃ
ralement univoque, une mêm information atteint
plusieurs élhveà la fois.
Les séminaired'étudeet le travail en petits groupes permettent les opérationde formation au cours
desquelles cette relation devient réciproqu; ils instaurent : échanget circulation d'idéeentre maîtr
et elèves
Ce travail en petits groupes prévoil'emploi des
moyens audiovisuels
léger d'application : diapositives, films courts de 8 mm, disques et bandes
magnétiques
Les laboratoires à apprendre, notamment pour l'enseignement des langues vivantes, du françaisdu
latin, des mathématiquesla créatio d'un secteur
d'auto-docun~entationaudiovisuelle ou impriméoÃ
les élèv
peuvent se rendre au cours de périodede
travail individuel, facilitent l'assimilation, moment
Ã
Contraintes objectives
Quatre moments
dc l'acte pédagogiqu
1 - Information
II - Exploitation
III
- Assimilation
IV - Contrôl
Ã
d'étudindividuelle. Ces périodesont normalement
intégré
dans un emploi du temps conç pour
l'expérimentatio du plein temps pédagogique
Enfin, la station d'interrogation collective, les fiches
perforéeet la présentatiode tests par l'intermé
diaire du circuit fermé
sont les moyens privilégiÃ
du contrôl et de l'évaluationCe contrôl permanent des résultatpermet par ailleurs de modifier
en conséquencmoyens et n1éthodes
Quatrièm intention : Passer d'un stade artisanal Ã
un stade industriel.
L'institution scolaire ne peut demeurer une sorte
de réduiartisanal dans un monde industriel. Son
caractèr artisanal est d'ailleurs, à longue échéanc
une source d'augmentation du prix de revient par
l'obligation de répét
indéfinimenles même efforts
individuels, et une source de stagnation relative par
l'impossibilità de cumuler les progrè et de transmettre les résultats
Le tableau que nous publions dans ces pages donne
une vue synthétiqude la combinatoire de moyens
qui a étmise en œuvr à Marly-le-Roi et des diffé
(1).
rentes implications qui en sont résulté
Les plus importantes concernent la modification des
conditions de travail des élèvet des maîtres
Le groupe classe ne peut plus êtr conç comme
unità pédagogiquà : il est nécessairemenflexible,
se regroupe avec d'autres classes ou se divise
selon les activité envisagée; par contre, il est
ramenà a sa fonction essentielle, qui est d'êtr une
communautà de travail et le lieu d'apprentissage des
responsabilitécollectives. Le risque de rigidità e t
d'uniformitéinhérenà l'utilisation des messages
collectifs, est corrigà par l'apprentissage de la responsabilità individuelle à l'aide de tentatives limitée au déuart
d'autodiscivline et nar l'entraîne
z
.
ment systématiquau travail personnel et en petits
groupes, lui-mêm entraînanla nécessitdu plein
temps pédagogiqueL'établissemenprend donc e n
~
Situation d'apprentissage
Enseignement collectif
- classe
~
Les moyens
Circuit fermÃ
Rediffusion circuit ouvert
Films
Documents écrit
Semi-collectif
- classe
- demi-classe
groupe niveau
Petits groupes
Individuel
Centre d'auto-documentation
Laboratoires de langues
M. A. V. Ã la demande
Classe
1 niveau
Circuit fermà ou documents écrit
pour présentatiodes questions
Station d'interrogation collective
Analyseur de réponse
(7)
Tableau rédigpar A . Couiibaly, psychologue
fdarly-Je-Roi.
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MEDIA, n° 18, décembre 1970. Texte E. Brunswic
Mêm utilisà en autoprogrammation, le laboratoire
est difficilement conciliable avec une répartitiopar
classes, parce que les élèvferont des progrè a des
rythmes différentsOn aura alors le choix : ou bien
maintenir la section administrative, donc la classe,
ce pourquoi il faudra freiner certains élèvalors
que d'autres n e suivront pas ou bien, en renonçan
aux classes, constituer des groupes fonctionnels, par
exemple des groupes de niveau. Cette premièr difficultéune fois reconnue, peut cependant êtr réso
lue.
POUR OBTENIR UN PLEIN RENDEMENT
DU MATERIEL x
Un enseignant de langues est normalement responsable d'un groupe d'élèvdonnéCe principe de
division du travail gên une exploitation fonctionnelle du laboratoire de langues, laquelle nécessit
un travail pluridisciplinaire. Il faut un spécia
liste de phonétiqucapable de poser un diagnostic
différentielc'est-à -dir capable de détermine la
nature et la source de la faute et de conseiller Ã
l'élè un programme correctif ; pour construire
les exercices, un spécialistde linguistique structurale ; enfin un spécialistdes techniques de l'éva
luation capable de mesurer les progrès Certes, on
pourrait demander à chaque enseignant de remplir
ces trois rôles seulement on risque alors de rester
dans le domaine de l'à -peu-prè en se privant de la
compétencscientifique nécessairpour obtenir un
plein rendement du matérielPeu de professeurs
ont reç cette formation spécifiquequi reste une
spécialisatioà un trè haut niveau.
Le statut mêm de l'enseignant constitue une troisièm difficulté
Le service de l'enseignant est défin
normalement en rencontres élèves-maît
Un enseignant en France de par son statut doit 15, 18, 21,
25, 27 heures d'enseignement par semaine. Mais le
responsable d'un laboratoire de langues travaille
selon un tout autre niode et son service ne se laisse
pas définien heure-élèv
pas plus que le travail
d'un employà de banque en heures d'ouverture du
guichet. Un spécialistdes laboratoires de langues
travaille surtout quand les élèvne sont pas lÃ
Comment évalueson service ?
-
ENTRE LA DECISION ET LA REALISATION,
DEUX ANS S'ECOULENT n
Faut-il dire, mais il s'agit la d'un problèm plus
particulièremen francais, que la politique d'implantalion d'un laboratoire de langues n'est vas svsté
ans s'écoulen; entre-temps le professeur, celui pré
cisémenqui sait se servir du laboratoire, s'est
découraget est parti ailleurs. Or, comme il n'y a
pas une spécialit laboratoire de langues officiellement reconnue, le successeur ne saura pas forcé
ment utiliser le laboratoire, car les mutations de
fonctionnaires sont soumises à des règle qui ne
tiennent aucunement compte des nécessitÃtechnologiques.
Ã
--
TANT QUE LA TECHNOLOGIE NE FAIT QUE
S'AJOUTER A UN SYSTEME EDUCATIF
QUI NE CHANGE PAS ... >>
Cet exemple, qu'on pourrait généralis
pour tout
autre matériede ce type, montre les difficultéque
pose à un systhme éducatitraditionnel, donc peu
préparà intégredes technologies, l'utilisation d'un
outil aussi banal auiourd'hui aue le laboratoire de
le plus clair d'une telle situation c'est que, aussi
longtemps que la technologie ne fait que s'ajouter
à un systèm éducatiqui ne change pas, elle se
traduit par des coût additionnels, c'est-à -dir que
l'enseignement sera plus cher, plus cher sans êtr
forcémenmeilleur. A vrai dire, il ne s'agit pas de
réduirle coûde l'enseignement, mais d'assurer une
meilleure rentabilità en limitant les déperditions
L'utilisation de moyens technologiques vise bien cet
objectif en faisant passer l'institution scolaire d'un
systkme artisanal à un systèm se~ni~industrialisé
tout comme la médecin a réussa intégreavec
profit des outils technologiques, Ã telle enseigne
qu'un mbdecin privà d'équipemenne pourrait plus,
sans doute, soigner ses malades dans les meilleures
conditions.
--. --
UN EQUIPEMENT CULTUREL COLLECTIF
INTEGRE n
a
-
UI\F INSTITUTION EDUCATIVE QUI AURAIT
ACCOMPLI SA MUTATION TECHNOLOGIQUE
x
-p
.
nement 'qu'à cause d u prix du matérielIl 'faudrait
donc l'amortir, niais le plein emploi d'un équipemen
technique est difficile a concilier avec le calendrier
et l'horaire scolaires, c'est-Ã -dir 180 jours par an a
raison de 6 a 7 heures par jour, là oh il faudrait
pouvoir utiliser ce laboratoire de langues tous les
jours de 8 11 du matin à 10 h du soir, afin de satisfaire des besoins de formation culturelle et de formation permanente. Le laboratoire de langues ne
serait plus alors un équipemenpropre à l'établis
sement scolaire, mais un équipemenculturel collectif intégrÃOuvrir un établissemenle soir de
8 à 10 heures par exemple, pose des problème parfois insolubles, problème de concierge, problkmes
d'accès parce qu'on a encore l'habitude, dans beaucoup de nos établissementde reléguele laboratoire de langues au dernier étagà cause du bruit.
18
MEDIA
Ã
p
p
-
C'est dans cette perspective d'innovation délibérÃ
qu'a étcréÃ
à Marly-le-Roi, un C.E. S. expérimenta
dotà de moyens technologiques perfectionngs. Canalyse de ce projet peut faire apercevoir ce que pourrait etre une conibinatoire de moyens dans une
institution éducativqui aurait acconipli sa mutation
technologique.
L'expérienc s'étaidonnà quatre intentions génÃ
rales.
Pre~;!ièr i;iten"ion : de!nzocratiser l'enseig;zeme~?t.
Une démocratisatio réell de 1 enseignement suppose que des enfants d'origine socio-culturelle peu
élevé
handicapésur le plan du langage et d e l'information familiale, puissent accédea un enseignement fondà essentiellement sur la parole e t sur
le livre. Il semble légitimde chercher cornnient
l'image, lorsqu'elle est employésystématiquemen
à des fins pédagogiquespeut modifier, par le boule-
MEDIA, n° 18, décembre 1970. Texte E. Brunswic
la libertà de détermineses propres objectifs et de
prendre en charge sa propre formation. Cette autoprogrammation des contenus ne sera possible que
grâc à u n libre service de produits éducatifet
culturels et a u changement de rôl des formateurs.
C'est ainsi que les moyens pédagogiqueindustrialiséseront sans doute un moyen de défenscontre
une institution scolaire en passe de devenir unidimensionnelle.
Un apport non négligeabl des moyens techniques
modernes, c'est qu'ils accélèrela diffusion des
résultatdes recherches et des innovations. Combien d'année faudrait-il pour généralis
dans un
svstèm éducatiune réform s i n i ~ l e comme les
mathématiquemodernes ? Avec des moyens conventionnels, comme les stages et les documents écrits
vingt a vinq-cinq ans apparaissent un minimum.
Avec la télévisio
les système multimedia, il est
possible de réduirconsidérablemence délaiC'est
ainsi que l'introduction dans les programmes de la
physique et de la chimie des corps radioactifs a
étréalisÃen Ecosse, a Glasgow en deux ans. Tous
les élèvdes lycéede Glasgow peuvent désormai
recevoir une formation à la fois théoriquet pratique dans ce domaine. L'autorità scolaire avait fait
et diffusÃd'abord des émission
appel à la télévisi
pour les maîtres
puis des émissionpour les élèv
et distribuà du matériepour les travaux pratiques.
< UN ENSEIGNEMENT RESTE PRISONNIER
DU LIVRE n
8
Dans ce m6me esprit, les moyens modernes peuvent
rendre l'éducatio nlus actuelle, nlus vivante. Ils
une émissiode télévisi
est actualisante ; le reportage c'est ce qui se passe au]ourd'hui, dans un point
quelconque du globe, voire de l'espace. Tout au contraire, le manuel véhiculdes textes figésSuzanne
Mollo, dans à L'écol dans la Sociét a étudi
l'image de la sociétCranpise à travers les manuels
utiliséactuellement dans renseignement primaire.
Le modèl que ces textes proposent aux petits
écolierest une France rurale et artisanale oà la
charrue est encore tiréDar un attelacri"' de bœufs
oà le maréchal-ferranest un personnage indispen:
sable au vi1lage;oà la mécanisatiode l'agriculture
est présentéecomla fin de toutes les vertus paysannes. La plupart de ces textes n'ont plus aucun
rapport avec l'expérienc de la vie que peuvent
avoir les élève
Les moyens de communication modernes, non mediatiséspermettent sans difficultÃ
de combler cet handicap d'un enseignement restÃ
prisonnier du livre.
Ã
u
REMEDIER AUX DISPARITES REGIONALES
MEDIA
CETTE MUTATION NE SERA PAS SPONTANEE
MAIS ELLE EST INEVITABLE x
Aprè cette revue de quelques-uns des effets que
l'on pouvait attendre du développemendes nouvelles techniques éducativesil faut souligner a
nouveau que leur intégratiosuppose une mutation
de Yinstitution éducativeCette intégratione n raison des résistancequi sont davantage d'ordre institutionnel que psychologique, doit êtr voulue et
concertéeIl n'est plus possible comme aux beaux
;ours des techniques audiovisuelles d'introduire un
moyen d'une faço parcellaire et isol6e, ni d e se
préoccupeuniquement d'accroîtrle parc des appareils en multipliant par exemple les magnétophone
dans les écolesUn magnétophonà lui tout seul
n'est rien : comment s'en servir, pourquoi s'en servir, comment réorganisel'ensemble des activité
scolaires en fonction de ce nouveau moyen, voila le
problèm essentiel. Cette mutation ne sera pas spontanéeparfois elle risque d'êtr douloureuse e t de
heurter, mais elle est inévitableEst-il concevable
qu'une institution scolaire, oà que ce soit, puisse
progresser avec des techniques et des niéthoded'il
y a cent, deux cents, voire trois cents ans ? Un systèm peut-il faire face aux nouveaux besoins d'enseignement, à l'explosion scolaire, aux progrè continus
des connaissances, aux demandes d'éducatio permanente, uniquement en juxtaposant des classes Ã
des classes, puis de nouveau des classes à des
classes ? Or, jusqu'à l'heure actuelle, le développe
ment des système scolaires a étconGu uniquement
comme une extension quantitative d u systkme existant, allant jnsqu'à la distorsion mais sans organisation nouvelle, de sorte que tout développemen
s'est traduit par une simple démultiplicatioen fonction des besoins démographiquesans amélioratio
réelldu service rendu.
COMMENT CES TROIS MILLIARDS D'HUMAINS
D'AUJOURD'HUI ASSURERONT-ILS L'EDUCATION
DES SIX MILLIARDS D'HOMMES PREVUS POUR
L'AN 2000 ? n
>>
Les moyens techniques permettent surtout de
mieux répartil'enseignement et donc de rendre son
accè plus égalQue vous soyez dans une ville de
facultà ou que vous résidiedans un petit village,
22
les moyens de communication et de diffusion des
connaissances mettent a votre porté un enseignement de qualitéAux Etats-Unis, on voit couramment les collège des petites villes consulter par
télépho
les spécialisteles plus réputé
L'égalisa
tion des chances suppose que l'on puisse remédie
aux disparitérégionalescombien dramatiques dans
les pays en voie de développementmais encore trè
sensibles en France, oà renseignement dispensÃ
dans les zones urbaines diffèr de celui donnà dans
les zones rurales généraleme
défavorisée
Dans
la voie de la démocratisationpouvoir donner Ã
tous, en tous lieux, dans les villes universitaires
comme dans les plus petits villages, et en tous
temps, le jour ou le soir, pendant l'anné scolaire
ou pendant les vacances, un égaaccè à l'enseignement paraîun trè grand pas en avant.
II a étcalculà qu'entre les deux derniers recensements françaisplus d'un quart des dipldménouvellement issus des universitéavaient étabsorbé
par l'enseignement. Si on n'y prend garde, le systèm
sera clos lorsqu'il emploiera pour se pérennisetous
MEDIA, n° 18, décembre 1970. Texte E. Brunswic
les diplômà qu'il produit. A l'heure actuelle en
France, l'institution scolaire et universitaire a elle
seule, compte 725 000 agents de l'enseignement public
auxquels il faut ajouter plus de 100 000 emplois de
l'enseignement privéA la fin du V P Plan, on estime
que le nombre des seuls agents de l'enseignement
public dépasserle million. Un tel prélèven~e
sur
les forces productives du pays, plus d'un million
et demi de personnes impliquéedans des tâche
d'éducationest-il compatible avec le développemen
économiqu? Que se passera-t-il lorsque se fera
sentir la pression démographiqu prévu pour les
année75 et 80 ?
Le problèm est universel. Comment les trois milliards d'humains d'auiourd'hui assureront-ils l'édu
ne comprendrai< pas que le
social e t le
développemenculturel puissent êtr freinép a r
une institution scolaire et éducativ qui dans ses
valeurs et dans ses moyens en est restéa l'èr du
manuel et du tableau noir.
une finalite ...
Le C.E. T. Pasteur à Nice (360 élèvpour une cupacitÃmaximum de 432) est dirieà nar M. Cosfe. Vibrant
d'intérÃpour ses élèvet son métiervolontiers
enthousiaste ou, au contraire, navrà de certains
retards qui lui paraissent contre nature, M. Coste
a brossà le tableau sensible d'une écolpréoccupÃ
ci'lzari?7onie, de contact, (l'individu, d'échang
... E n
choisissant parmi ses propos ceux qui nous ont
semblà les plus caractéristiquesnous n'avons pas
cherchà à gommer le côt à journal de bord
que
ce choix leur c o n j à ¨ ~mais
e
qui recouvre en fait une
profonde unità de peiiséeUne fois de plus, nous
voici placédevant la perspective d'un enseignement
oui ne voiin'a modifier réellemenses i d t h o d e s et
ses moyens que s'il modifie réellelne~~
son es$
et renonce, en particulier, Ã certaines discriminations.
u
MAYONNAISE
.
Les Am&icains, en mathématiquepar exemple,
au lieu de faire une longue théorieécourtenla
théoriet travaillent le a mode d'emploi È Nous,
nous aimons faire beaucoup de théorieMoi, j'aime
bien qu'en cuisine une dame lise d'abord Curnonsky
Ã
ensuite a Curnonsky. Ç nous manque un peu, a u
niveau des professeurs mais aussi au niveau des inspecteurs.
Dans le technique, nous faisons des mathématique
modernes mais motivéeau déparpar les implications de l'atelier. L'atelier est un support. Les élèv