1 Le Parc à bébé Le parc à Bébé Daniel Spoerri
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1 Le Parc à bébé Le parc à Bébé Daniel Spoerri
Le Parc à bébé Reproduction n°A13 de « la valise musée » de Daniel Lagoutte Empruntable à l’Inspection académique, bureau 105 bis Titre Le parc à Bébé L’artiste Daniel Spoerri Epoque, date 1961 Mouvement Nouveau réalisme Type Installation Dimension 120 x 140 x 55 cm Genre Faux tableau piège Lieu de conservation Collection Peruz - Milan L’artiste Biographie Daniel Isaak Feinstein, dit Daniel Spoerri (du nom de son Daniel Spoerri (1930- ……) oncle), est un artiste suisse d'origine roumaine, né à Galati Suisse d’origine roumaine (Roumanie) le 27 mars 1930. Après l'exécution de son père par les nazis, il se réfugie en Suisse avec sa famille et rencontre Jean Tinguely à Bâle en 1949. Il commence d'abord une carrière de danseur à l'Opéra de Berne (1954-1957) avant de se consacrer au théâtre comme metteur en scène, acteur, mime et décorateur. Parallèlement, il compose de la poésie concrète. Arrivé à Paris en 1959, il crée des "tableaux-pièges": il colle les objets rassemblés en vrac sur un support qu’il redresse à la verticale, fixant ainsi dans la durée le dispositif d’un instant dû au hasard (ex :le Repas hongrois et autres dîner ) Ce travail le conduit à rejoindre le groupe des Nouveaux Réalistes lors de sa fondation en 1960. Il poursuit dans cette démarche de transfiguration du réel avec ses Détrompe-l'œil (1963), dans lesquels des objets du quotidien détournent et mettent en cause l'image à laquelle ils sont ajoutés (La Douche : il fixe une robinetterie de salle de bains sur un tableau représentant un torrent de montagne). Il vit actuellement en Toscane, où il a ouvert sa propre fondation dotée d’un parc de sculptures. 1 Valérie Mignot - Conseillère pédagogique départementale pour les arts visuels Pôle culturel – IA10 – octobre 2011 03 25 76 71 63 - [email protected] http://wheb.ac-reims.fr/ia10/?-arts-visuels- Le mouvement : les nouveaux réalistes Les Nouveaux réalistes constituent un moment important dans la constitution de l’art contemporain. Fondé par le critique Pierre Restany, le mouvement s’est annoncé dans un manifeste publié en avril 1960 à Milan. Il réunissait Arman, César, Dufrêne, Hains, Klein, Raysse, Rotella, Spoerri, Tinguely et Villeglé. Les nouveaux réalistes sont à la recherche d’une nouvelle expressivité, ils « considèrent le monde comme un tableau dont ils s’approprient des fragments dotés d’universelles signifiances » On retrouve différents groupes : - Les affichistes : ils décollent les affiches pour les transférer de la rue à la galerie d’exposition (fragment d’affiches, affiches lacérées) - Les rebuts : les accumulations (d’objets), les colères (collage d’objets détruits par cette émotion), les poubelles, les structures en ferraille, les tableaux pièges, les détrompes l’œil, les emballages… ► En savoir plus Analyse de l’œuvre Le moment de contemplation Préciser qu’il s’agit d’une représentation, que l’œuvre est à la verticale, que tout est collé sur le support. Les certitudes (inventaire descriptif de l’œuvre, que voit-on ?) → Nommer d’abord les éléments identifiables de l’œuvre : Un parc posé sur une couverture. Il est rempli de jouets : un ours en peluche, un hochet, une boîte de cubes, un réveil, un gant, un yoyo, diverses pièces de bois, un ruban, un stylo, une petite peluche. Un barreau du parc est cassé Deux jouets sont à l’extérieur du parc On aperçoit une tache sur la couverture à côté de la peluche. → Aspects techniques (supports, matière, outils, geste) Il s’agit d’une composition en volume → Inventorier les moyens plastiques mis en œuvre : - Composition et ligne : la composition est géométrique. Le parc délimite un carré dans lequel les jouets sont répartis selon deux diagonales. Les lignes alternent des droites (les barreaux du parc, les jouets en bois) et des courbes (les plis de la couverture au centre du parc, les peluches) - Cadrage et angle de vue : le plan est resserré. L’effet de profondeur est renforcé par la vue plongeante. - Couleurs : ternes, dans des tons sépia. Harmonie de marrons. Une seule tache de couleur plus vive au centre du parc (le hochet) - Contraste : le hochet créé un léger contraste de couleur (léger car les couleurs ne sont pas très vives), le contraste est essentiellement un contraste de quantité (quantité importance de ton sépia par rapport à une toute petite touche de couleurs). Un contraste de forme apparaît aussi dans la composition, avec des jouets aux formes géométriques à gauche qui s’opposent au gant et à la peluche à droite. 2 Valérie Mignot - Conseillère pédagogique départementale pour les arts visuels Pôle culturel – IA10 – octobre 2011 03 25 76 71 63 - [email protected] http://wheb.ac-reims.fr/ia10/?-arts-visuels- L’interprétation (jeux de questions/réponses pour pousser les élèves à faire le lien entre description et sens de l’œuvre) → Construire le sens de l’œuvre à partir des éléments qui la constituent : - L’œuvre évoque un bébé, mais il est absent de l’image. Qu’est ce qui évoque la présence du bébé ? Les jouets, les plis sur la couverture qui rappellent les déplacements du bébé (pas de pli à l’extérieur du parc) la tache près de l’ours en peluche (urine ?) - Dans quelle époque peut-on situer cette image ? Les tons sépia évoquent le passé, les jouets sont des jouets anciens. - Le point de vue choisi est la plongée. Qu’évoque-t-il ? la vue du parc par un adulte ? vient-il de prendre le bébé ? Va-t-il le reposer ? Est-ce pour donner aux adultes la nostalgie de ce temps de l’enfance, l’envie de se retrouver enfant ? - Un tableau piège consiste à choisir un instant dans une situation banale et le fixer. Ce tableau est un faux tableau piège. Daniel Spoerri a placé les objets tels qu’ils auraient pu l’être par le bébé. Quels sont les indices qui nous permettent de penser que ce tableau est un faux tableau piège ? barreau cassé, le bébé aurait pu sortir, gant et stylo ne sont pas des objets utilisés par le bébé (s’interroger sur la place de ces objets ici : harmonie de couleur) → Situer l’image dans ses repères culturels : Daniel Spoerri appartient au mouvement des nouveaux réalistes. Ceux-ci cherchent à fixer les instants, comme le photographe qui fixe l’instant sur la pellicule. Mais Spoerri va plus loin : le photographe fixe une empreinte lumineuse de l’instant alors qu’un tableau piège fixe l’original. Quelques pistes de pratiques plastiques Réaliser une installation sur le thème des jouets. La mise en scène sera réalisée sur un support. Les jouets seront collés pour être ensuite présentés à la verticale (donc faire apporter des jouets qui ne sont plus utilisés !). Faire une recherche sur la situation à évoquer et les moyens plastiques mis en œuvre (disposition, choix des objets et des couleurs qui vont être en harmonie, ou alors contraster etc.…) Travail à partir de reproductions du tableau : - Recherche sur les effets de la couleur. Transformer le tableau en utilisant des couleurs pastels, des couleurs vives, un camaïeu d’une couleur pour tout le tableau s’opposant à sa complémentaire sur un objet choisi et mis en valeur. Puis comparer les productions. - Prendre le parc vide et réaliser une production à partir d’images de catalogue de jouets : représenter un parc pour un bébé d’aujourd’hui. Là encore, réflexion sur le choix des couleurs, la place des jouets, la présence d’un objet intrus…. 3 Valérie Mignot - Conseillère pédagogique départementale pour les arts visuels Pôle culturel – IA10 – octobre 2011 03 25 76 71 63 - [email protected] http://wheb.ac-reims.fr/ia10/?-arts-visuels-