Nos aliments trop sucrés - UFR Lettres et sciences humaines
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Nos aliments trop sucrés - UFR Lettres et sciences humaines
lWhWd]k[ c'** Nationaliser les banques? AZegh^YZciYZaV8dbb^hh^dcZjgdeZccZVeeZaaZaZhwiVih| gZXVe^iVa^hZgaZhWVcfjZhYZidjiZjg\ZcXZ#JcZhdaji^dcY_| Veea^fjZYVchaZeVhh#E]^a^eeZ?ZVc"E^ZggZ!egd[ZhhZjgYZh jc^kZgh^ih!V\g\YÉXdcdb^Z!cZhZgV^ieVhdeedh|jcZ gZaaZ»cVi^dcVa^hVi^dchVcXi^dc¼#Da^k^Zg=a^Vh!egd[ZhhZjg XZgi^[^ZcXdcdb^Z"\Zhi^dc!Zhibd^chgVY^XVa## Photo : A.F ?djgcVa"XdaZYj',dXidWgZ'%&& 3 )gk[ij_edi}Philippe Jean-Pierre et Olivier Hélias 3 Les sodas et yaourts réunionnais seraient, comme dans les autres régions ultramarines, plus sucrés qu’en métropole.. I6JM9:<AJ8>9:H96CHA:HHD96H:IEGD9J>IHA6>I>:GH CdhVa^bZcihigdehjXgh 8dbbZZc<jVYZadjeZ!YZcdbWgZjmhdYVhZiegdYj^ih aV^i^ZghhZgV^ZcieajhhjXgh|AVGjc^dcfjÉZcbigdedaZ# JchXVcYVaZVa^bZciV^gZVjfjZajcYejiVci^aaV^hVkdjaj bZiigZ[^c#:ckV^c# U n enfant en Guadeloupe qui consomme un yaourt par jour consomme en moyenne 4 grammes de sucre supplémentaires par rapport au produit équivalent vendu dans l’hexagone ». Cette situation d’autant plus scandaleuse que le nombre d’obèses est plus important dans les dom-tom qu’en métropole (voir par ailleurs). Le député guadeloupéen Victorin Lurel a tenté d’y remédier. Il a proposé en juin dernier une loi visant à prohiber la différence de sucre entre les produits manufacturés et vendus dans les régions d’outre-mer et ces mêmes produits vendus dans l’hexagone. Le parlementaire socialiste n’a pas été suivi par la majorité à l’Assemblée nationale. Qu’en est-il à La Réunion ? Nous avons testé les mêmes produits que l’étude menée aux Antilles, en relevant les indications nutritionnelles figurant sur l’étiquetage de certains sodas et produits laitiers. B[ih[YehZi Z[<WdjW[jOefbW_j D’une manière générale, les aliments vendus dans nos rayons semblent, comme aux Antilles, plus sucrés que ceux de l’hexagone. Mention spéciale pour le Fanta, avec un taux de 13,5 grammes de glucide pour 100 ml, contre 9,5 g en métropole. Près du double ! Tout comme le pot de Yoplait nature : 7,1 grammes de glucides à La Réunion contre seulement 3,7 en métropole ! Les exemples sont nombreux, comme l’atteste notre tableau comparatif. Pourquoi les industriels pays sucrentils autant nos aliments ? Parce que cela correspondrait au goût des Réunionnais ? Parce qu’ils plient sous le joug du lobby sucrier, omniprésent sur notre île ? Les consommateurs ne le sauront pas. Contactés par téléphone, les principaux producteurs de sodas et spécialités laitières n’ont pas donné suite à notre demande. Ni les Brasseries de Bourbon, ni Sorélait (Danone), ni la Cilam (Yoplait). Le sujet dérange visiblement. Inadmissible, selon Antoine Chevalier, diététicien à Saint-André. « Beaucoup de produits ne portent aucun étiquetage nutritionnel. Les gens ne savent donc même pas ce qu’ils consomment », remarque-t-il. « Il faut qu’on propose une alternative de produits qui soient moins riches en sucres et en graisses. Parce que le goût des gens peut très bien s’adapter à ces produits ». En proposant d’harmoniser les taux de sucre avec ceux de métropole, Victorin Lurel a semé le trouble au sein du puissant lobby de l’agroalimentaire. Il assure que sa proposition de loi « n’est pas morte, bien au contraire ». Le député compte profi- 9ÉVjigZhegdYj^ihbd^chhjXgh 8ZgiV^chVa^bZcih^cY^fjZciYZh iVjmfj^kVaZcih|XZjmdWhZgkh ZcbigdedaZ#8ÉZhicdiVbbZci aZXVhYj8dXV"8daV!Yj,je!Yj HX]lZeeZhIdc^X!djZcXdgZYZh nVdjgihNdeaV^icVijgZhjXg# 9ÉVjigZhdcibbZjcZiZcZjgZc \ajX^YZh^c[g^ZjgZ/6Xi^k^VkVc^aaZ djZcXdgZNdekVc^aaZ#EdjgiVci! XZhegdYj^ihhZbWaZci!Vj\di! ighhjXgh#AV»[VjiZ¼|cdigZ hjXgZYZXVccZeZjgV[[^c!hZadc IgdeYÉdWhZh| AVGjc^dc Eajh^ZjghijYZhYZhVci ejWa^fjZbdcigZcifjZaÉdWh^i Vj\bZciZeajhgVe^YZbZciZc djigZ"bZgfjZYVchaÉ]ZmV\dcZ! 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Les États ont injecté a permis d’éviter la faillite de cerdu capital dans les banques pour tains établissements et surtout une stopper la crise. Aujourd’hui, nous panique généralisée. Aujourd’hui, sommes victimes du « cas grec ». Nos banques ont prêté de l’argent à nous essayons d’anticiper une crise. la Grèce, en toute connaissance de Les banques ne sont pas au plus son instabilité financière. Le pays mal. Les actifs risqués provenant aura du mal à rembourser, on le sait, de l’emprunt grec ne devraient pas tout comme l’Italie, le Portugal… À les ruiner. Cependant, recapitaliser force, les banques ne vont plus se rassure, à la fois les marchés mais prêter d’argent, et l’économie sera aussi l’opinion. De plus, recapitaliser à nouveau paralysée. En 2010, sous permettrait aux États, par des prises l’impulsion notamment du G20, les de participation dans les banques, accords de Bâle III ont été signés. Des règles prudentielles mises en de mieux contrôler leurs actions place pour encadrer la recapitalisaet d’orienter l’activité bancaire. tion, mais applicables qu’à l’horizon Recapitaliser à plus de 50%, c’est 2013-2015… C’est pourquoi il faut nationaliser, et personnellement, je que l’État intervienne maintenant, suis contre. Je pense que ce n’est pas mais de façon plus draconienne. le rôle de l’Etat, que cela coûterait L’État doit entrer au conseil d’adcher, et que le retour sur investisministration de ces établissements. sement ne serait pas garanti. Pour Nationaliser est une contrepartie preuve, les dernières nationalisations « sanction », nécessaire, à mon sens, pour que les banques prennent de 1981 n’ont pas montré l’efficaconscience de leurs limites d’action. cité de l’État. 3 Christine Lagarde, directrice du FMI, estime que les banques doivent d’abord chercher à se recapitaliser elles-mêmes avant qu’une aide publique soit envisagée… P.J-P : L’État est venu recapitaliser les banques en pleine crise, et elles en ont profité pour distribuer des dividendes. La directrice du FMI les met en garde. Elles doivent avant tout essayer de récupérer des capitaux auprès de leurs actionnaires. Elle leur demande d’assumer leur gestion. Si quelles que soient vos erreurs, vous savez que l’Etat va vous aider, vous ne faites aucun effort, c’est cela queMadame Lagarde essaie de prévenir. 3 OH : Elle demande aux banques, et donc à leurs actionnaires, d’assumer leurs erreurs. Cependant, est-ce que ce sont les banques qui ont pris des risques inconsidérés ou, est-ce l’État qui les a poussées à atteindre un niveau d’endettement hors normes ? Les banques vont faire appel à leurs actionnaires et après ? Après, l’État viendra en renfort si les capitaux ne sont pas suffisants. Que vont finalement décider les Etats ? Avec quelles conséquences pour les banques réunionnaises P.J-P : Je pense que les États n’auront pas le choix : il faudra recapitaliser. Nous sommes dans une économie de marché et quand ça va mal, l’Etat intervient. Seulement là, il faudra être plus ferme, pour que dans deux ans on n’en soit pas au même point. Je suis européen à 100%, j’ai soutenu la monnaie unique et je pense qu’il est temps d’instaurer une politique fiscale et budgétaire commune. Peutêtre cette crise va-t-elle accélérer cette ultime étape européenne ? À La Réunion, comme partout, si la crise s’installe, l’impact sera immédiat sur les taux d’intérêt, tant concernant les prêts immobiliers que les crédits à la consommation. OH : Pour guérir, il faut diagnostiquer la maladie, s’attaquer aux causes de la crise. Il faudrait ralentir la course à l’endettement des États et retrouver un équilibre budgétaire. Cela induirait un ralentissement de l’économie, l’augmentation du chômage, des impôts… Pas très populaire. Cependant, aller droit dans le mur nous permettrait, peut-être, d’assainir le système et de déboucher sur un nouveau modèle économique ! Les banques réunionnaises sont des filiales des grands groupes nationaux. Les conséquences ici seraient donc similaires avec, peut-être, un risque plus fort sur le plan économique. Entretien : Agnès FARRUGIA & A68DBBJC6JI:?J>K:6A6G:JC>DC AZh_j^[h[iZciXZbd^h"X^aÉVccZ*,,'YZaZjgXVaZcYg^Zg ]WgVfjZajcV^gZ#AÉdXXVh^dcYZeghZciZgXZiiZ XdbbjcVjiZcXdgZbVaXdccjZhjgaÉaZ# D iscrète. Ce qualificatif décrit bien la communauté juive réunionnaise. Ils sont environ 500 à s’être déclarés à l’ACJR (Association de la Communauté Juive de La Réunion). Une synagogue à Sainte-Clotilde et une salle de prière chez un particulier à Saint-Pierre sont les deux seuls lieux de culte sur l’île. Pendant le Shabbat, jour de recueillement débutant le vendredi soir, beaucoup d’activités sont interdites : manipuler de l’argent, utiliser des appareils électriques, avoir des relations sexuelles... En ce moment a lieu une série de fêtes liées à la nouvelle année hébraïque (voir encadré) : « Normalement on n’a pas le droit de conduire, je fais l’impasse là-dessus. Mais c’est mon seul pêché. » assure Jean-Pierre Allouche, le secrétaire de l’association, « Sinon, la synagogue serait toujours fermée ». Habitant à La Possession, l’homme peut difficilement faire autrement pour se rendre à la synagogue. Selon lui, sa religion reste « très compliquée, avec des règles difficiles ». Orly, 27 ans, ne partage pas cet avis : « De l’extérieur, les gens trouvent notre religion très contraignante, mais pour moi c’est une liberté, celle de pratiquer un culte que j’ai choisi ». La jeune femme vient d’une famille métissée comme c’est souvent le cas sur l’île. De père juif et de mère catholique, elle a été élevée dans la tradition et a toujours pratiqué les fêtes et mangé casher. À 19 ans, elle part en Israël, découvrir le pays et apprendre l’hébreu. Là-bas, Orly décide de se convertir : « C’est la mère qui transmet la religion dans nos traditions et je veux la perpétuer. Mes parents ne m’ont jamais forcé, je me suis toujours sentie juive, la conversion était logique ». La Réunion compte cependant peu de candidats selon Jean-Pierre Allouche : « C’est une procédure très longue, qui peut durer plus de :cXVWVcZedjgaZHdjXXdi AZHdjXXdi!dj[iZYZh8VWVcZh!VYWjiaZ&*dXidWgZZihÉZhiVX]Zk hVbZY^#>a[V^ieVgi^ZYZaVhg^ZYZ[iZhbVgfjVciaVcdjkZaaZVccZ ]WgVfjZ*,,'!fj^VYWjiZZcdXidWgZ#8ZiiZ[iZZhiaÉjcZYZheajh _dnZjhZhYZaVigVY^i^dc_j^kZXVgZaaZXaWgZaÉVhh^hiVcXZY^k^cZgZjZ eVgaZhZc[VcihYÉ>hgV aadghYZaÉ:mdYZ#AZHdjXXdiZhiaVegdXaVbVi^dc YZÆaÉVWVcYdcYZhd^|9^ZjÇ!aVgZXdccV^hhVcXZfjZÆaVk^ZiZggZhigZcÉZhi fjÉjce^hdYZYZaÉ}bZÇ!ZifjZÆaZhW^ZchbVig^ZahcZhdciVXXdgYhfjZ eVgaZ8gViZjgÇ#9jgVciXZhhZei_djgh!aVIdgV]egZhXg^iVjmXgdnVcih YÉ]VW^iZgjcZHdjXXV!XdbegZcZojcZXVWVcZ[V^iZZcWd^hZiZc[Zj^aaV\Z# JcXdbbVcYZbZciYZbd^chZcbd^chhdjkZcigZheZXi### 8#;# Photo : E J AZ_jYVhbZeZjgZeghZcihjgaÉaZ L'appareil photo est aussi interdit les jours de prières. quinze ans ! Ça peut freiner. Et on n’est pas prosélyte ». Kd[i[kb[f_Y[h_[YWi^[h ikhbÊb[ Aujourd’hui, le retraité s’occupe de la gestion de la synagogue. Et de l’importation de nourriture et vin casher. À La Réunion, l’épicerie de l’association est le seul moyen de se procurer de la viande abattue selon le rituel. En provenance de métropole, elle arrive congelée. Face à cette contrainte, les fidèles s’adaptent. C’est le cas de Jérôme Dijoux, 25 ans : « On n’a pas autant de choix qu’en France. À la maison je mange casher même si c’est contraignant, mais quand je sors, j’aime bien Mac Do ! Bien sûr, je ne mange pas de porc ». Le jeune homme avoue ne pas fréquenter régulièrement la synagogue, ce qui « dérange » un peu sa mère. « Avec le travail, je n’ai pas le temps, mais je participe aux fêtes les plus importantes », affirme-t-il. Et d’ajouter : « Ce n’est pas parce que tu respectes toutes les règles à la lettre que tu es un bon juif, c’est avant tout intérieur ! » La religion compterait d’ailleurs très peu d’athées. Selon Jean-Pierre Allouche, qu’ils soient pratiquants ou non, les juifs seraient tous croyants : « Notre peuple a tellement été secoué que nous nous sentons tous sionistes ». Il ajoute : « C’est pour ça qu’on est vu comme communautaristes. On est une minorité dans le monde, on a envie de se protéger les uns les autres ». Selon le secrétaire de la CJR, le judaïsme reste quand même « bien perçu » sur l’île et ne subit aucune forme de racisme. Au contraire, les autres communautés montrent « grand respect » pour la religion. « On aimerait que ça se passe aussi bien qu’à La Réunion partout dans le monde ! ». Emilie JEAMBLU CDJK:AA:G:<A:B:CI6I>DC:CG:HI6JG6I>DCH8DA6>G: IdjX]ZeVh|bdcg^o Bd^chYZg^oZieajhYZa\jbZh4JcYXgZihjgaZhgZeVhhZgk^hZcgZhiVjgVi^dchXdaV^gZ^bedhZ VjmXdaaZXi^k^ihYZcdjkZaaZhg\aZh\VgVci^hhVciVjmakZhYZhbZcjhkVg^hZifj^a^Wgh#Jc \gV^cYZhZaYVchaZh]VW^ijYZhVa^bZciV^gZhXgdaZh# Photo : C M Le décret n° 2011-1227 paru le 30 septembre menace-t-il notre cari national ? Le texte exige, dans les restaurants scolaires, des plats plus variés, moins de friture, des produits de saison et un respect des proportions servies. Les élèves qui mangent du riz quasiment tous les jours à la cantine, devront-ils alors remplacer le « piton » par un « gazon » d’haricots verts ? « Il n’est pas question de supprimer le riz et le cari qui sont le fondement même de la culture réunionnaise », rassure Bernadette Thouy, diététicienne à Saint-Pierre. « On peut par contre adapter ces recommandations à nos habitudes ». L’important n’est pas tant le riz à chaque repas mais sa quantité et avec quoi il est servi : « Il est recommandé un féculent par repas. Le riz en est un. L’essentiel, c’est de respecter le bon équilibre nutritionnel global de l’assiette. Si l’on met du riz à chaque repas, il faut compenser le manque de fibre par les grains. » Reste que le cari est souvent trop gras, en raison de l’emploi en grandes quantités d’huile. À Saint-Denis, le chef assure avoir dégraissé les 20 000 repas servis quotidiennement. « Il y a des mauvais réflexes à bannir comme servir les enfants à vue d’œil et en donner trop, rajouter de l’huile quand la sauce est trop épaisse, donner trop de féculent et pas assez de légumes verts ; mais on est dans une bonne dynamique de changement », mijote Laurent Houillier, responsable de la restauration scolaire sur Saint-Denis. De fait, les 67 restaurants scolaires qui servent les 82 écoles du chef-lieu ont anticipé les nouvelles recommandations depuis janvier 2011. FWiZ[gke_[d\W_h[ jekjkdfbWj Du riz tous les midis à la cantine. Les cantines doivent tenir à jour une fiche technique qui recense le grammage et la composition de chaque recette. Lipides, fibres, sucres, tout est contrôlé. Les menus sont mis en place et validés par une diététicienne pour cinq semaines consécutives et de façon répétitive tout au long de l’année. « Mon rôle est d’évaluer la conformité des repas servis en fonction des recommandations médicales dans la lutte contre le surpoids », indique Bernadette Thouy. Un objectif qui rejoint celui des parents d’élèves de la FCPE. Ils réclamaient ce décret depuis plus d’un an pour combattre les maladies infantiles particulièrement présentes à la Réunion telles que le diabète ou l’obésité. Le vice-président départemental de la fédération, Jean-Odel Oumana, rappelle cependant qu’il ne faut pas uniquement pointer du doigt les cantines : « Le pilier de l’éducation alimentaire, c’est avant tout la famille ». Il est donc possible de lutter contre l’obésité tout en mangeant du riz à tous les repas. Mais si les Réunionnais y tiennent tant, ils devront tout de même en consommer moins. Selon les recommandations nutritionnelles, une portion de riz pour un élève de maternelle doit peser 100 grammes (deux à trois cuillères à soupe), alors qu’il en consommerait 150 grammes à chaque repas, selon l’Observatoire Régional de la Santé. Céline MONTÉCOT @ekhdWb;Yeb[LWhWd]k[ 9eVgiZbZci>c[d"8db ;VXjaiYZhAZiigZhZiHX^ZcXZh ]jbV^cZh#Jc^kZgh^iYZaVGjc^dc# :_h[Yj[khZ[bWfkXb_YWj_ed0 7ZgcVgY>YZahdc HZWYj[kh[dY^[\0 AVjgZci9ZXad^igZ I[YhjW_h[iZ[hZWYj_ed0 ?Zhh^XV;^gb^c!8]g^hiZaaZ;adg^Xdjgi! 8a^cZBdciXdi ' D7I:CI>DC9:A6C6I>DC6A>Iw EVgaZg[gVcV^hZiaZegdjkZg »JcZbZhjgZ aZXidgVa^hiZ¼ 6hh^h|hdcWjgZVj!aÉ]dbbZZhi ZmXYeVgaZhcdjkZVjmYXgZih# 6WYdjaGVoV`!X]Vg\YZb^hh^dc |aVBV^hdcYZBVndiiZ!cÉZhieVh ad^cYÉZmeadhZgYZXdagZXdcigZ XZiiZ bZhjgZ »aZXidgVa^hiZ! ^c_jhiZZiYZYgd^iZ¼#CXdbdg^Zc! ^aVdWiZcjhVcVi^dcVa^i[gVcV^hZ VeghaÉ^cYeZcYVcXZYZh8dbdgZh Zc , * # »6 a ad c h | 8 ] V b W g n edjgkg^[^ZghÉ^ahhVkZcieVgaZg [gVcV^h¼!YXdX]Z"i"^a# quisition de la citoyenneté. En 2012, il faudra passer des épreuves dans un centre agréé ou fournir un diplôme d’apprentissage du français. Ces dispositions concernent l’acquisition de la nationalité par naturalisation ou par mariage avec un Français. Ces justificatifs seront délivrés par des organismes possédant le label « Français langue d’intégration », institué par un des décrets. L’attestation peut également être obtenue auprès de centres proposant des tests de connaissance du français (TCF). Il s’agit d’un grade intermédiaire sur une échelle qui en compte six. Il correspond à « une personne comprenant les points essentiels d’un langage standard ». ;djh[+&[j'&&;khei La formation est payante. Les postulants devront débourser de 50 à 100 euros. Le prix varie selon le lieu d’examen et le nombre de candidats. L’épreuve porte uniquement sur des questions orales, comme en organise le Centre international des études pédagogiques (CIEP), basé au campus du Tampon. Pour Liliane Bernon, chargée de programme, « le niveau demandé permet de se débrouiller dans la vie quotidienne ». À l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), on va devoir s’adapter. L’organisme implanté à Saint-Denis ne propose à ce jour des cours français de niveau A1. Or la nouvelle loi exige un niveau supérieur, le B1. « La soudaineté des décrets nous a surpris », s’étonne le directeur, Stéphane Vezignol. Avant de prédire que « cette certification élevée obligera les candidats à se perfectionner ». En revanche, il ignore si son organisme bénéficiera de financements afin de pouvoir proposer un service gratuit aux postulants. Autre solution pour prouver sa connaissance de la langue, le diplôme. Un brevet des collèges, un CAP ou bien un diplôme initial de langue française suffit. <W_h[Z[i[\\ehji Élisaveta Tatanova est russe et suit les cours proposés par l’Ofii. Installée à la Réunion depuis neuf mois, la jeune femme de 24 ans confesse : « Je ne parle pas bien la langue ». Son avis sur les nouveaux décrets ? « Je trouve normal de devoir parler le français », glisse t-elle. :A:8I>DC9:B>HHGDC9:G:JC>DC'%&& 8djgWZh|aÉ]dccZjg HVbZY^&*dXidWgZhÉZhiiZcjZ!|HV^ciZ"BVg^Z!aÉaZXi^dcYZB^hhGdcYZGjc^dc#6c\a^fjZGdWZgi! '&Vch!VgZbedgiaVXdjgdccZedjgXZiiZegZb^gZY^i^dcadXVaZ#AVb^hhajZeVgi^X^eZgVVj XdcXdjghcVi^dcVaZcYXZbWgZegdX]V^c# remplir: peser six kilos de plus que leur taille. « Si on fait 1,60 m il faut peser 66 kilos », calcule en souriant Anne-Gina, candidate n°2. ¼FWibWf[_d[Z[\W_h[kd)* fekh jh[}bWceZ[½ 20h40, le spectacle commence. Aziz Patel, qui dirige aussi l’élection Miss Réunion, est président du jury. Sur un air de séga, les miss effectuent un premier passage, en jean et t-shirt devant la quelque centaine de spectateurs présents. Et déjà l’on sent Photo : C.F. « Que les femmes rondes s’assument ! » s’exclame Sylvie la candidate n°5. A quelques minutes du grand show, dans les coulisses de la salle le Madison, à Sainte-Marie, c’est l’effervescence. Ce soir-là, neuf candidates s’affrontent pour être élue Miss Ronde Réunion 2011. Le concours est une première sur l’île : « Miss Ronde France nous a contacté pour présenter notre lauréate au concours national », se réjouit Annie Cerveaux, présidente du comité pays. Loin des diktats de la minceur, les candidates n’ont qu’une condition à Certaines candidates n’assumaient pas leurs poids avant l'élection. une tendance parmi le public : la candidate n°9 Angélique se détache du lot. Chacune d’elle a, tout de même, son petit comité de soutien : « Cette élection est une bonne chose, y’a pas que les minces qui doivent être mises en valeur », déclarent les cousines de la candidate n°7, Aurélie. « Pas la peine de faire un 34 pour être à la mode », ajoute Chantal, une spectatrice venue par curiosité. Entre chaque passage des candidates, des chanteurs et danseurs ainsi que divers défilés de prêt-à-porter rythment la soirée. Parmi les traditionnelles questions posées aux miss, le présentateur demande à Angélique ce qu’elle voudrait changer dans le monde. « Le regard des gens vis-àvis des personnes rondes », répondelle sans une once d’hésitation. Après deux heures de show, Aziz Patel annonce les résultats et sans surprise, Angélique 21 ans, 110 kilos, décroche le titre : « Je suis la première Miss Ronde à la Réunion, c’est un rêve qui se réalise ! » Pour les autres, la pression retombe après un mois et demi de répétition : « Y a plus de stress, je suis contente pour les gagnantes même si j’aurai aimé faire, au moins, partie des dauphines », confie Rosabelle, candidate n°1. Dans moins de deux mois, Angélique s’envolera pour la métropole afin de défendre l’île au concours national avec une idée en tête : « Mettre en avant les atouts de la femme réunionnaise ». Christelle FLORICOURT À la Réunion, 1284 personnes ont été naturalisées depuis 2004. Angelina Godin, malgache d’origine, citoyen français depuis 2003, à a elle été naturalisée en 2009, grâce la suite de son mariage avec une à son mariage avec son conjoint Réunionnaise. Arrivé en 2000 à la français. Mariée en 2005, elle a Réunion, le verbe haut, ce quinqua obtenu sa nouvelle citoyenneté en parle parfaitement la langue. « Cela 2009, après le fameux entretien en va dans le sens d’une meilleure intépréfecture. Actuellement chômeugration, précise le vendeur au chôse, la Dionysienne avoue : « J‘ai mage. Si vous voulez être français il appris le français dans mon île ». faut faire des efforts ». Son avis est mesuré : « Ça va être Selon le bureau des naturalisations dur pour les étrangers s’il faut payer de la préfecture sur l’île, 1284 perdes cours ». Avant de préciser : « Si sonnes ont été naturalisées depuis c’est pour mieux parler français, 2004. En 2010, au niveau national, c’est positif ; mais le créole parle ce sont 110 000 personnes qui ont mal aussi, on ne fait pas une loi obtenu la citoyenneté française. pour lui, si ? », ajoute t-elle dans un Thomas SELLY grand éclat de rire. *Prénom d’emprunt Laurent*, d’origine malgache, est 8DC8DJGHC6I>DC6A9JEAJH7:A6G7G: K^kZb^hiZge^ZYYZWd^h AÉDcjVYXaVg'%&&VccZ^ciZgcVi^dcVaZYZaV[dgi#¿XZiiZ dXXVh^dc!aV;gVcXZVaVcXaZXdcXdjghYZaÉ6gWgZYZaÉVccZ#9Zh hXdjihgjc^dccV^heghZciZciaZjgXVcY^YVi/jchjeZgWZ;^Xjh hfjVgZAZXdciZ9Za^haZ|HV^ci"9Zc^h# Photo : G.P. C omprendre des questions de base ou tenir une conversation. Désormais cette condition ne sera plus suffisante. À partir de janvier prochain, les candidats à la nationalité française devront le prouver. La loi d’Immigration de 2006 stipulait déjà « que tout candidat devait justifier d’une connaissance suffisante de la langue ». Un agent de préfecture vérifiait ensuite les capacités linguistiques du postulant. La donne change. Deux décrets et un arrêté durcissent les conditions d’ac- Photo : T.S. >a[VjYgVbV^ciZcVciegdjkZgfjZaÉdceVgaZ[gVcV^hedjgigZcVijgVa^h#8ÉZhiaZhZchYZh YXgZihZiYZaÉVggiYj&&dXidWgZ#JcYjgX^hhZbZcifj^hjhX^iZYZhgVXi^dchb^i^\Zh| aVGjc^dc# 552 Réunionnais ont voté pour le candidat de 150 ans. de lui un « citoyen » incontournable En métropole, les arbres commencent à perdre leurs feuilles. C’est à Saint Denis. Situé en face d’un fast donc nus qu’ils vont se présenter food très fréquenté, d’un cinéma et d’une ancienne boite de nuit, il devant le jury de « l’arbre de l’année », un concours organisé par a vu la ville évoluer autour de lui. l’Office National des Forêts et le Le « cent cinquantenaire » en garde magazine Terre Sauvage. Nus, sauf des souvenirs vivaces, comme l’attesà La Réunion ! Parmi les 26 canditent les traces sur son écorce, tatoués dats, un pied de bois pays concourt au couteau ou inscrites au blanco : afin de voir une de ses jeunes pousDamien a proclamé son amour ses plantée dans le jardin de l’Elysée. pour Primina, alors qu’un inconnu Un Ficus Retusa qui ne connaît pas a gravé un cœur, apparemment cerles saisons et qui étire ses branches tain que la belle saurait à qui il était tentaculaires au-dessus du square destiné… Notre pied de bois accepte Leconte Delisle, à Saint-Denis. aussi les commentaires plus branCe sont les scouts Pionniers Caravelles chés, comme ce « 97400 Chaudron qui l’ont choisi. « On dirait que l’aren force » et les insultes, genre « si bre a deux troncs », s’extasient les tu m’aime pa va niqué ta mère ». jeunes. Le Ficus est en effet accouplé Le plus difficile à supporter pour le à un flamboyant, le tout formant un Ficus, c’est surtout l’indifférence : pied de bois aux dimensions impressur le site http://www.arbredelannee. sionnantes : une circonférence de com, seulement 552 Réunionnais 4m20 et une hauteur d’environ 20 ont voté pour lui. Bien moins que les mètres. « Comme il est au centre supporters du pistachier-lentisque ville, tout le monde le connait », corse ou du fromager martiniquais. affirme Adrien, jeune scout. Deux Fin des élections le 30 octobre. excellentes caractéristiques qui font Guillaume PERROT (