GESTION PERSONNELLE
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GESTION PERSONNELLE
GESTION PERSONNELLE L’objectif des Lignes directrices n’est pas de remplacer le jugement professionnel d’une avocate ou d’un avocat ou d’élaborer une méthode fourre-tout de l’exercice du droit. Sous réserve des dispositions de certaines Lignes directrices qui mettent d’avant des exigences juridiques, réglementaires ou relatives au Code de déontologie, la décision d’un juriste de ne pas se conformer aux Lignes directrices ne constitue pas en soi une indication qu’elle ou qu’il a manqué à son devoir d’offrir un service de qualité. Parallèlement, la conformité auxdites Lignes directrices ne garantit en rien la prestation d’un service de qualité par une avocate ou un avocat. La prestation d’un service de qualité sera assujettie aux circonstances uniques de chaque dossier. Loi sur le Barreau, art. 41 o Règlement admin. n 24 Règle 2.01 Introduction De par leur talent, leurs connaissances et leur capacité à jauger la quantité et la qualité des services juridiques à rendre, les avocates et avocats comptent parmi les éléments d’actif inestimables d’un cabinet. Fidéliser son personnel, encourager son perfectionnement professionnel et investir dans son bien-être sont des composantes essentielles d’un plan de gestion des risques efficace et représente un facteur décisif du succès d’un cabinet. Dans le climat juridique actuel, quelques avocats et avocates sont particulièrement la proie de malaises reliés au stress qui compromettent leur rendement et le service offert à leur clientèle. Les Lignes directrices en matière de gestion personnelle visent à épauler les avocates et les avocats dans la reconnaissance des sources et symptômes de perturbations émotives ou psychologiques tout en offrant de simples suggestions, stratégies et ressources pour les aider à gérer leur bien-être. Voir aussi : Ligne directrice sur la gestion du temps Risques de perturbations psychologiques ou émotives et abus de substances intoxicantes Il importe que l'avocate ou l'avocat soit en mesure de reconnaître que les membres de la profession juridique sont plus susceptibles que le grand public d’être la proie1 : • de l’alcoolisme; • de la dépendance aux drogues; • d’une dépression; • du suicide et qu’une conduite répréhensible découle souvent de perturbations émotives, psychologiques et familiales ou d’abus de substances intoxicantes. Reconnaissance des sources de stress de la profession juridique L’avocate ou l’avocat devrait être en mesure de reconnaître les sources communes de stress de la profession juridique, notamment et plus particulièrement dans sa vie privée. Les sources de stress sont diverses2 : • longues journées de travail; • fardeau des responsabilités porté au nom de tiers, de leur famille, de leurs fonds ou de leur liberté; • • • • • • • • • attentes de rendement élevé des avocats et des avocates par le public et, parallèlement, faible niveau de tolérance ou de compréhension envers la profession; hausse de la nature contradictoire de l’exercice du droit et des différends entre avocats; hausse de la concurrence entre juristes dans l’obtention de la clientèle ou de mandats de représentation; complexité accrue de la législation; isolation des collègues; travail qui peut s’avérer ennuyeux ou monotone, de façon à survivre financièrement; travail qui se situe à l’extérieur du champ d’expertise; charge de travail trop lourde; report des tâches difficiles. Reconnaissance des symptômes de perturbations LawPro Online Coaching Centre : Emotional Intelligence Workshop LawPro Practice Pro LawPro Online Coaching Centre : Getting Stress Hardy Workshop LawPro Online Coaching Centre : Overcoming Procrastination Workshop Il importe que l’avocate ou l’avocat soit en mesure de reconnaître les symptômes des perturbations émotives ou psychologiques3 : • se sentir épuisé physiquement et émotivement; • se sentir impuissant ou désespéré; • être négatif envers le travail, autrui ou la vie en général; • dégager un manque de confiance en soi; • avoir des sentiments de culpabilité ou de honte; • se sentir paranoïaque; • se sentir omnipotent ou indispensable, ce qui empêche de réduire la charge de travail ou les responsabilités; • perdre progressivement son idéalisme envers la profession; • traiter ses collègues, le personnel, la clientèle et les parties adverses de façon distante et froide; • s’absenter fréquemment du travail ou s’y présenter en retard; • reporter souvent ses rendez-vous ou rater les échéances; • manquer de souplesse d’esprit; • présenter un travail de moindre qualité; • être impatient; • être irascible ou colérique, réagir outre mesure ou exploser de rage; • éprouver des ulcères, des maux de tête et de dos ainsi qu’une tension artérielle élevée; • avoir de fréquents conflits conjugaux ou familiaux et des différends avec des amis ou amies; • adopter des comportements compulsifs tels que la boulimie; • dépenser de façon excessive; • consommer des substances intoxicantes de façon abusive; • avoir des troubles de sommeil ou sommeiller constamment. Réduction ou gestion du stress L’avocate ou l’avocat devrait essayer de mettre en application des stratégies, des comportements et des habiletés qui visent à réduire, à éliminer ou à gérer le stress excessif en assurant le suivi de sa santé physique et de son bien-être et en gérant sa vie privée et émotive. Gestion de la santé physique et du bien-être L’avocate ou l’avocat pourrait examiner la possibilité d’adopter des styles de vie et des stratégies visant à améliorer son bien-être général, tels que : • s’alimenter de façon équilibrée; • éviter de sauter des repas; • maintenir un poids-santé; • pratiquer des exercices aérobics fréquents; • pratiquer des techniques de relaxation telles que la méditation et les respirations profondes; • diminuer ou éliminer la consommation normale ou excessive d’alcool, de produits à base de tabac, de nicotine ou de caféine; • surveiller la consommation de médicaments sous ordonnance pour prévenir la dépendance physique ou psychologique. Les trois grandes catégories ou types de médicaments pouvant potentiellement entraîner une dépendance sont : • les narcotiques, utilisés pour maîtriser la douleur; les stimulants, prescrits pour maîtriser les comportements; • les neurodépresseurs, pour traiter l’insomnie, les douleurs légères • et les convulsions; • dormir et se reposer suffisamment pour permettre au corps de reprendre des forces. Gestion de sa vie privée et émotive L’avocate ou l’avocat devrait tenter d’organiser sa vie professionnelle et privée afin de : • prendre des congés réguliers; • établir des contacts avec la famille et les amis en vue d’édifier de solides soutiens sociaux; • inclure des passe-temps à l’horaire; • se livrer à des activités physiques contribuant au bien-être. Au besoin, l’avocate ou l’avocat pourrait se pencher sur la possibilité de suivre des cours de perfectionnement pour l’aider à atteindre un équilibre entre sa vie professionnelle et privée. L’avocat ou l’avocate pourrait notamment suivre des cours pour l’aider à : • gérer son temps; • établir des objectifs; • cesser de tout reporter. Afin d’équilibrer sa vie, l’avocate ou l’avocat pourrait examiner la possibilité de mettre en place des groupes de soutien au sein du cabinet. Si l’avocat exerce seul le droit, il pourrait examiner la possibilité d’établir des contacts avec d’autres avocates ou avocats afin d’être en mesure de reconnaître les symptômes du stress et des perturbations et de pouvoir s’y attaquer. Les groupes de soutien devraient être axés sur l’élimination de l’isolation excessive et offrir un forum de discussion où les participants et participantes partageraient leurs inquiétudes avec les membres de la profession ou les collègues de travail. L’avocate ou l’avocat pourrait examiner la possibilité de : • planifier des rencontres régulières entre les membres d’un partenariat ou d’un cabinet; • planifier des rencontres sociales à l’intention des membres professionnels ou non du cabinet; • participer activement aux activités sociales et aux projets de l’association juridique ou du barreau régional. Solliciter de l’aide L’avocate ou l’avocat qui souffre de perturbations émotives, psychologiques ou familiales ou qui fait un usage abusif de substances intoxicantes devrait solliciter de l’aide dès que possible. OBAP LINK L’avocate ou l’avocat qui est au courant qu’une ou un collègue souffre de perturbations susmentionnées ou abuse de substances intoxicantes devrait inciter la personne à obtenir de l’aide dès que possible. Sources d’aide à l’intention des avocates et avocats de l’Ontario : • Le programme d’entraide pour les juristes de l’Ontario, au 1 (800) 6675722; • LINK programme d’aide aux avocats, au 1 (800) 268-5211. À moins que cette action ne soit interdite ou que ce faisant il y ait bris du privilège avocat-client et conformément à la Règle 6.01(3)(d) du Code de déontologie, l’avocate ou l’avocat doit signaler au Barreau du HautCanada toute perturbation psychologique grave d’une avocate ou d’un avocat qui pourrait selon toute vraisemblance causer du tort sérieux au client ou à la cliente de l’avocate ou de l’avocat. 1. Hill, Health, Wellness & Recovery for Lawyers, Judges & Law Students, A Road Map For Living, Canadian Bar Association Legal Profession Assistance Conference, Health, Wellness & Recovery Education Series. 2. Extraits de Hill., id. à 1, et de Kozich, D., Stress: What Is It?, éditions J. Tamminen, Living With the Law, Strategies to Avoid Burnout and Create Balance, (Chicago: American Bar Association, 1997) de 1 à 2. 3. Bibliographie Les éléments de la liste sont extraits en partie de Gilmore, S., Balance or Burnout: Which Way are You Headed?, éditions J. Simmons, Life, Law and the Pursuit of Balance, (U.S.A.: Maricopa County Bar Association, 1997) 16.