DigiWorld Yearbook 2008

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télécoms
internet
médias
ace au flux constamment renouvelé d’innovations touchant tant les
technologies que le marketing ou les modèles économiques et qui
dépasse parfois les prévisions les plus optimistes, il semble plus nécessaire que jamais de faire un point précis sur les nouveaux enjeux de
l'économie numérique : accélération de la croissance des débits tant
pour les communications fixes que mobiles, explosion des nouveaux
modes d’utilisation de l’internet plus ou moins confusément rassemblés
sous l’ombrelle Web 2.0, désagrégation des chaînes de valeur reliant les
consommateurs aux fournisseurs d’équipements, de
services et de contenus…
F
DigiWorld
Yearbook 2008
Les enjeux du monde
numérique
Les enjeux du monde numérique
Cette huitième édition du
rapport DigiWorld rassemble des données sur les
mutations du monde numérique, rarement mises en
perspective dans un même
volume, à la lumière des
analyses des experts de
l’IDATE et du rappel des
grands évènements de l’année écoulée.
DigiWorld Yearbook 2008
Que retenir de 2007 pour
parler du futur ?
w w w. i d a t e . o rg
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Depuis 1977, l'IDATE s'est imposé comme l’un des premiers centres d’études et de
conseil en Europe, dont la mission est d’accompagner les décisions stratégiques de ses
clients sur les secteurs Télécoms, Internet, Médias.
Le DigiWorld Programme de l'IDATE a été mis en place depuis plusieurs années, pour
soutenir les initiatives de l’Institut visant à donner forme à la dimension originale de
forum européen. L'IDATE est à ce titre un acteur incontournable dans l'animation d'un
débat international entre les acteurs clés du domaine, à travers les activités du
DigiWorld Programme supportées par ses membres représentant les plus grands
groupes de ces secteurs :
• DigiWorld Network : un ensemble de réunions mensuelles dans les capitales européennes et des missions d'études internationales
• DigiWorld Events : la conférence DigiWorld Summit et un ensemble de séminaires
associés sur les thèmes clés de l'année
• DigiWorld Publishing : le DigiWorld Yearbook et la revue d'économie
Communications & Strategies (DigiWorld economic journal)
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Selon la formule consacrée, les données fournies dans le rapport DigiWorld, aussi bien
que les analyses et opinions qu’il contient, n’engagent en aucune manière les entreprises membres de la Fondation.
Tous droits réservés – Toute reproduction, stockage ou diffusion, même partiel et par
tous moyens, y compris électroniques, ne peut être effectué sans accord écrit préalable
de l’IDATE.
Ce livre a été édité sous la responsabilité de Hélène Ollivier et Didier Pouillot, avec la
collaboration de Gilles Fontaine, Guillaume Goudard, Steven Andlauer, et la participation de Sophie Bismut, Vincent Bonneau, Frédéric Faivre, Philippe Mathonnet, Frédéric
Pujol et Julien Salanave.
Création graphique et production : Louma productions www.louma.fr
Couverture : Choosit www.choosit.com
© IDATE 2008
ISBN : 978-2-84822-162-5
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Préface
n préface à l’édition précédente de
Digiworld, je relevais que le ralentissement de la croissance du chiffre d’affaires des fournisseurs de produits et services
de télécommunications tendait à masquer la
dynamique réelle de ce secteur. En effet
celui-ci ne pouvait qu’être stimulé par le flux
constamment renouvelé d’innovations touchant tant les technologies que le marketing
ou les modèles économiques. L’année 2007
aura confirmé cette appréciation, et il en ira
vraisemblablement de même pour 2008.
E
Préface
À l’appui de ce constat, il faut citer en premier lieu l’accélération de la croissance des
débits tant pour les communications fixes
(xDSL ou fibre optique) que mobiles (HSDPA
ou EV-DO). Cette évolution, qui dépasse les
prévisions les plus optimistes d’il y a peu
d’années, entraîne un développement extrêmement rapide de la demande. Si elle remet
en cause les modèles de tarification et de
revenus traditionnels, elle a aussi et surtout
pour effet de susciter une extraordinaire
créativité dans l’usage des moyens de communications électroniques.
DigiWorld 2008
4
Combiné avec l’évolution des logiciels
(“widgets”…), cela conduit au développement d’espaces nouveaux riches de rêves et
d’utopies, mais aussi de réalités immédiatement monétisables. Les réseaux sociaux, les
consommateurs devenus producteurs de
contenus, les encyclopédies participatives…,
tous ces nouveaux modes d’utilisation de
l’internet, plus ou moins confusément rassemblés sous l’ombrelle Web 2.0, constituent
les éléments de nouvelles architectures économiques et sociales dont il est d’autant plus
difficile de prévoir les développements qu’ils
échappent à l’emprise des opérateurs et
régulateurs traditionnels, publics ou privés.
Ce mouvement contribue à renforcer la présence et le rôle des grands intermédiaires de
l’Internet qui, nés au cours des années 90,
n’ont pas de rente passée à protéger ou d’hé-
ritage à assumer. Ils ont construit leur succès
sans a priori technologique, en collant aux
comportements des utilisateurs, en contournant les positions des acteurs traditionnels
des marchés, en développant une extrême
flexibilité. Ils savent exploiter au mieux à leur
profit la prolifération d’innovations technologiques ou marketing générées par des
dizaines de milliers de start-up à travers le
monde.
S’ils ne peuvent pas encore se mesurer en
termes de chiffre d’affaires aux multinationales de l’économie traditionnelle, ces acteurs
sans passé et sans frontières confirment de
jour en jour leur capacité à modifier les règles
du jeu à leur profit et à déstabiliser, sinon à
menacer, les positions des entreprises qui
dominent le marché des produits et services
du monde numérique. De l’entrée de Google
dans le marché du “Software as a Service” au
lancement d’Android pour le téléphone mobile, les initiatives se multiplient. Sans doute
certaines d’entre elles, comme la candidature
de Google à l’octroi de fréquences téléphoniques, n’ont-elles d’autre objet que de
garantir l’économie actuelle de l’Internet,
c’est-à-dire la possibilité de continuer à bénéficier d’une neutralité de traitement sur des
réseaux fixes et mobiles qu’ils ne contrôlent
pas. Mais globalement il s’agit bien d’une
véritable redistribution des cartes.
Dans ce contexte, les grands acteurs de
l’Internet ont su exploiter à leur avantage la
culture de quasi-gratuité développée autour
des services de l’Internet en structurant leurs
modèles économiques autour des tierspayants et particulièrement des annonceurs.
2007 aura connu à cet égard un net durcissement de la compétition entre médias traditionnels, acteurs de l’Internet et opérateurs
de télécommunications, pour s’assurer une
part croissante des dépenses publicitaires.
L’élargissement et la fidélisation de leurs
bases d’abonnés ou d’audience imposent
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Francis Lorentz, Président, IDATE
Parallèlement, on assiste au renforcement
des pressions qui poussent à la désagrégation des chaînes de valeur reliant les
consommateurs aux fournisseurs d’équipements, de services et de contenus. La nécessité de préserver ou recomposer ces chaînes
impose une restructuration en profondeur
des secteurs qui participent à l’économie des
télécommunications. Les mouvements peuvent parfois parfois paraître peu cohérents,
voire contradictoires : intégration verticale
La partie engagée est loin d’être jouée, et les
années à venir paraissent plus riches que
jamais en opportunités et celà tant pour les
acteurs établis que pour des nouveaux
entrants imaginatifs et agiles.
Préface
La confusion créée par ces mutations est
accrue par la montée en puissance rapide des
acteurs chinois, indiens ou sud-coréens. La
taille de leurs marchés, l’abondance de leurs
ressources en techniciens et managers d’excellent niveau, leur capacité à offrir des produits simples et à coût réduit, leur créativité,
rendent les entreprises de ces pays capables
aujourd’hui de bousculer leurs concurrents
occidentaux, demain peut-être d’imposer
leurs propres normes et règles du jeu.
– de la gestion des infrastructures à la diffusion des vidéos –, concentration horizontale
– la reprise du mouvement de croissance
externe des opérateurs –, concentration sur
les “métiers cœur” ou diversification… Mais
il n’y a pas de solution unique car il s’agit
bien souvent de concilier les contraires, agilité et taille critique, spécialisation et solutions
“sans couture”, capillarité et économies
d’échelle… Ce qui paraît probable, c’est que
les gagnants seront ceux qui auront su
s’ajuster le plus vite non seulement aux
mutations des technologies et de l’environnement, mais aussi aux conséquences de
l’arrivée à l’âge adulte de ceux qui, adolescents avec le développement de l’Internet,
ont structuré leurs modes d’apprentissage,
leurs comportements, leurs rapports aux institutions, à travers leur découverte d’un
monde inaccessible à leurs aînés.
5
www.idate.org
aux concurrents de s’engager dans des compétitions serrées pour accéder à des contenus et services attractifs.
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Sommaire
Préface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Sommaire
Partie 1 : Atlas DigiWorld
DigiWorld 2008
6
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Chapitre 1 : Le DigiWorld dans l’économie mondiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.
Les marchés du DigiWorld par région . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.
Le poids des TIC dans l’économie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.
Les investissements en TIC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
4.
La production TIC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
5.
Les marchés du DigiWorld en Amérique du Nord . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
6.
Les marchés du DigiWorld en Europe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
7.
Les marchés du DigiWorld en Asie/Pacifique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
8.
Les marchés du DigiWorld dans le reste du monde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
Chapitre 2 : Marchés et acteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
1.
Les marchés du DigiWorld par secteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
2.
Services télécoms . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
3.
Équipements télécoms . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
4.
Services informatiques et logiciels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
5.
Les équipements informatiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
6.
Les services de télévision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
7.
Électronique grand public . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
8.
Les géants de l’Internet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
Chapitre 3 : Accès . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
1.
Téléphonie fixe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
2.
Le haut débit fixe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
3.
La téléphonie mobile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
4.
Paysage concurrentiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
5.
Convergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
6.
FTTH . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
7.
Haut débit mobile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
Chapitre 4 : Equipements et services pour les entreprises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
1.
L’entreprise et les services IT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
2.
Services de données et voix aux entreprises : usages et équipements . . . . . . . . . . . . 88
3.
Voix sur IP dans les entreprises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
4.
Mobilité en entreprise : usages et équipements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
5.
Logiciels d’entreprise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
6.
le commerce B2B . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
7.
Le commerce B2C . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
8.
L’e-gouvernement en Europe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
Chapitre 5 : Services et contenus grand public . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
1.
MyTV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
2.
Services de vidéo sur IP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
3.
Publicité : audience versus trafic ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
4.
Les chaînes de TV sur le Web . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
5.
Géants de l’Internet et Web 2.0 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
6.
Innovation dans les bundles de services . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
7.
Les nouvelles frontières du jeu vidéo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
8.
Les nouveaux métiers de la musique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
9.
Échange de contenus : les nouvelles filières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
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Partie 2 : Chronique DigiWorld
Janvier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
Préparer le switch-off analogique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
Février . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
Où en est la radio numérique hertzienne ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
Mars . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
Nouvelle consolidation chez les opérateurs télécoms . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
Avril . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
Plus de 1,1 milliard de terminaux mobiles vendus dans le monde en 2007 . . . . . . . . . . . . . 135
Mai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
Distribution vidéo IP : systèmes ouverts ou fermés ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
Juin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138
Le haut débit mobile en Corée du Sud . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139
Juillet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
Une redevance sur le spectre pour financer l’audiovisuel public ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
Août . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142
Web 2.0 : NBC multiplie les initiatives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
Septembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144
Podcasting : effet de mode ou tendance durable ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
Octobre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146
Les enjeux du spectre radio . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
Données pays
Allemagne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154
Espagne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155
France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156
Italie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157
Royaume-Uni . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158
États-Unis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159
Chine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160
Corée du Sud . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161
Inde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162
Japon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163
Annexes
Glossaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164
Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
7
www.idate.org
Décembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150
Convergence fixe mobile : le modèle gagnant ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151
Sommaire
Novembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
La séparation structurelle en question . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
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Introduction
Introduction
DigiWorld 2008
8
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Page 9
Yves GASSOT, Directeur Général, IDATE
Notre parti pris nous conduit à regrouper les
grandes interrogations du futur des télécommunications, de l’Internet et de la télévision,
à travers trois questions majeures :
• Va-t-on voir rapidement les applications
données haut débit s’imposer dans l’économie du mobile ?
• Qu’est-ce qui est durable, qu’est-ce qui
l’est moins, dans la dynamique de
l’Internet ?
• Quelle organisation industrielle pour les
secteurs du DigiWorld ?
1. Va-t-on voir rapidement les
applications données haut débit
s’imposer dans l’économie du mobile ?
Si beaucoup d’observateurs s’entendent
pour faire du lancement de l’iPhone l’événement clé de l’année 2007, il est plus difficile
de répondre à cette question. Le formidable
moteur qu’a constitué la téléphonie mobile
s’est considérablement essoufflé ces dernières années jusqu’à représenter plus ou
moins 2 % de croissance en valeur dans la
plupart des pays européens. L’équipement
des personnes y est souvent proche de la
saturation. L’ARPU, qui reste très largement
composé des revenus du service téléphonique, au mieux se stabilise. On peut y voir
simplement les caractéristiques d’un marché
mature à tendance oligopolistique et justifiant un encadrement réglementaire rigoureux. L’avenir de la téléphonie mobile reposerait alors sur la dynamique d’équipement
des économies émergentes.
Au-delà des espoirs des équipementiers ou
des technologues, où trouve-t-on ces prémisses d’un nouveau paradigme dans le secteur des mobiles ? Il y a d’abord une progression sensible des débits offerts par les
dernières générations 3G. Ainsi, l’HSDPA
donne accès à une vitesse qui devrait se rapprocher de celle de l’ADSL. Jusqu’alors, il
semblait difficile de donner un caractère très
concret pour le consommateur au passage
de la 2G (GSM) à la 3G. Depuis leur lancement, les infrastructures 3G (W-CDMA ou
CDMA) n’ont pas révolutionné les usages. Et,
à l’exception du Japon et de la Corée du Sud,
le nombre d’abonnés 3G dans la population
globale des usagers mobiles est resté très
minoritaire. L’année 2007 a toutefois vu un
frémissement de la consommation des services données, très net dans les ARPU observés aux États-Unis ou en Australie, perceptible de façon plus différenciée en Europe.
Aiguillonnées par le WiMAx (dans sa version
mobile) désormais inclus dans les standards
3G de l’UIT, les générations à venir nous promettent de nouveaux progrès dans l’efficacité spectrale, avec des débits de plusieurs
dizaines de Mbps et un coût du Mo qui
devrait baisser au moins d’un facteur 10. En
matière de technologie et de standard, le jeu
reste ouvert. Il semble néanmoins que la
confrontation W-CDMA/CDMA pourrait laisser place à l’horizon 2012 à une concurrence
entre le LTE (Long Term Evolution) et les
Introduction
N
Mais on peut aussi voir dans l’actualité 2007
les prémisses de la fin d’une première
séquence et l’émergence d’une nouvelle
aventure dans les mobiles, dominée par l’innovation technologique et de services, l’entrée de nouveaux acteurs et la recherche de
nouveaux “business models". Ce serait une
transformation comparable à celle du marché téléphonique fixe, passé en quelques
années à celui des raccordements haut débit
multiservices.
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ous avons l’habitude d’introduire ce
DigiWorld Yearbook en revenant sur
les événements qui nous semblaient
importants et en vous proposant de partager
quelques convictions. Cette année, nous
allons tenter de renverser la perspective en
discutant des principales incertitudes sur
l’avenir telles qu’elles demeurent à l’aube de
l’année 2008.
Introduction
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développements attendus du WiMAx mobile.
Les deux technologies utilisent beaucoup
d’options communes (OFDM/A, antennes
MiMo). L’avantage semble du côté du LTE. Il
est défendu plutôt comme une solution de
continuité par les “insiders” tels qu’Ericsson,
le leader des équipementiers mobiles, et par
presque tous les grands opérateurs, y compris des acteurs comme Verizon Wireless qui
ont suivi jusqu’à présent les développements
de la famille CDMA. Les développements
programmés du WiMAx mobile seraient plutôt retenus par les “outsiders” des équipements mobiles tels qu’Intel et Motorola, et
par de nouveaux entrants sur le marché des
services, à l’exception de Sprint Nextel, qui a
cependant multiplié les déboires depuis l’annonce de son engagement dans cette technologie et ses difficultés pour trouver un
accord avec Clearwire.
Au-delà de la remarquable orchestration de
son lancement, l’iPhone pourrait constituer
un élément de rupture à plusieurs titres. Il
démontre bien sûr l’importance de la qualité
des interfaces offertes au consommateur, et il
va certainement stimuler dans les mois à
Page 10
venir la réaction des grands acteurs du secteur. Il engage aussi les opérateurs à proposer
des abonnements qui intègrent des formules
d’abondance pour les données pouvant aller
jusqu’à des forfaits quasi illimités, à l’identique de ce qui s’est généralisé pour l’Internet
fixe. Naturellement, il faut ménager une transition qui passe par des forfaits plafonnés
adaptés aux différents segments de clientèle.
Intégrés dans des “bundles” convenablement
définis pour ne pas cannibaliser trop rapidement les revenus de la voix et des SMS, les
opérateurs peuvent espérer une stabilisation
de leurs revenus. Même si le modèle de partage des recettes de trafic imposé par Apple
n’a pas vocation à se généraliser, l’iPhone a
fait “bouger les lignes". Nokia, qui n’avait
pas pu trouver jusqu’ici l’ouverture, devrait
finalement en profiter. Le n°1 mondial des terminaux, libéré de ses activités infrastructures
désormais gérées dans le nouvel ensemble
Nokia Siemens Network, ne s’est pas contenté en 2007 de renforcer ses parts de marché.
Il a lancé à travers OVI une plate-forme
d’agrégation de services disposant d’interfaces évoluées et permettant une personnali-
Part des services de données mobiles dans les revenus mobiles totaux
30%
DigiWorld 2008
10
25%
20%
15%
10%
5%
0%
2002
2003
Asia/Pacific
Source Merrill Lynch
2004
Europe
2005
North America
2006
RoW
2Q07
World
15/04/08
De leur côté, les grands acteurs de l’Internet
n’ont pas manqué une occasion, au cours de
l’année 2007, de souligner l’importance qu’ils
accordaient à transposer leurs succès sur
l’Internet mobile. Yahoo! avait pris une longueur d’avance en passant des accords avec
les opérateurs mobiles ou les constructeurs de
terminaux. Google sut entretenir pendant plusieurs mois la rumeur de la sortie d’un
GooglePhone avant de finalement rendre
publique une alliance autour d’une plateforme baptisée Android. L’enjeu pour Google
est de se placer dans les meilleures conditions
pour que ses services et applicatifs puissent
fonctionner en évitant les éventuelles
contraintes des OS développés par Microsoft
(Windows Mobile), Nokia (Symbian) ou par
d’autres alliances “open source” Linux (LiMo
Foundation) moins favorables à ses intérêts.
De la même façon, il s’est préoccupé de l’autre
goulet d’étranglement que constitue l’accès
aux fréquences, en lançant à l’automne – avec
un demi-succès – un débat sur l’imposition
d’un modèle “open access", à l’occasion des
enchères sur les fréquences libérées par la
télévision analogique aux États-Unis.
Les opérateurs, qui sont pour la plupart
engagés dans une stratégie de convergence
fixe mobile, ne peuvent pas ignorer les ambitions d’Apple, de Nokia ou des leaders de
l’Internet, ni faire abstraction du poids de
leurs marques ou du succès de leurs applications chez leurs clients fixes. Les partenariats
vont donc se multiplier, même si l’on va
entendre les opérateurs souligner l’absence
d’interopérabilité des applications de messagerie instantanée ou le risque de saturation
de leurs capacités, tandis que les acteurs de
l’Internet se plaindront du blocage de leurs
“cookies". En fait, les opérateurs disposent
Page 11
de moyens de contrôle importants, à travers
le subventionnement des terminaux, l’identification et la facturation du client, ou encore
l’établissement – par des alliances avec les
autres opérateurs – de profils normalisés
(IMS) pour promouvoir l’interopérabilité des
applications de communication multimédias.
De ces confrontations et partenariats, plusieurs scénarios peuvent être esquissés, sans
que l’on puisse aujourd’hui clairement prévoir si une tendance s’imposera.
L’Internet mobile, pour les opérateurs, pourrait se limiter à la commercialisation des
accès haut débit, soit sur le marché “retail”
en valorisant là où c’est possible des offres
intégrées d’accès fixe et mobile, soit à travers des offres “wholesale". La maîtrise du
réseau constitue alors un élément stratégique. Car la concurrence entre les opérateurs se concentre sur les prix des accès au
regard de la qualité des réseaux en termes
de disponibilité, de fiabilité et de vitesse. La
recherche et la personnalisation des interfaces d’accès aux applications sont du ressort soit des fournisseurs de terminaux, soit
de portails spécialisés du Web. Le consommateur risque de se heurter au manque d’interopérabilité des environnements applicatifs pour des fonctions telles que les
répertoires ou le “présentiel". La régulation
pourrait légitimer cette configuration de
marché en imposant un modèle complet
d’"open access” favorable à un niveau élevé
de mutualisation des infrastructures, tout en
intervenant ex post sur les positions trop
dominantes qui s’exprimeraient au niveau
des applications et des services.
L’avenir pourrait aussi révéler un modèle de
type galerie marchande : l’opérateur dispose
d’une offre originale de services mais bâtie
en partenariat avec les grandes marques des
médias ou du logiciel. Dans ce cas, le réseau
est moins important ; il peut être externalisé
et faire l’objet d’accords de mutualisation. La
qualité de la plate-forme d’agrégation des
services ainsi que tout l’environnement de
Introduction
sation par les utilisateurs. Il a aussi poursuivi
ses acquisitions ciblées pour conforter sa stratégie d’intégration verticale, en prenant
notamment le contrôle de Navteq pour renforcer ses positions en matière d’applications
recourant à la géolocalisation.
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gestion des abonnés, de “tracking” des
connexions, de paiement et de relation avec
les partenaires, sont alors des éléments
essentiels pour pouvoir réussir.
Introduction
Naturellement, les plus grands opérateurs
pourraient avoir l’ambition d’une approche
intégrée joignant la maîtrise des infrastructures réseaux fixes et mobiles, leur propre
plate-forme de gestion des services et des usagers, et le développement de contenus originaux. Ils chercheraient à imposer leurs applications aux côtés de celles des géants du Web
par des innovations focalisées sur la convergence fixe mobile, l’interopérabilité de formes
évoluées de communication multimédia. Le
régulateur, de son côté, serait régulièrement
sollicité pour examiner les risques de discrimination dans le traitement des services selon
qu’ils appartiennent ou non aux opérateurs.
DigiWorld 2008
12
On ajoutera que ces différences de positionnement des opérateurs doivent être croisées
avec les différents degrés d’intégration que
l’on peut envisager entre le haut débit mobile
et l’Internet. Si l’idée dominante, et que nous
avons jusqu’à présent développée, est que les
3 milliards de mobiles en activité ont vocation
à devenir les modalités dominantes d’accès au
Web, on ne peut ignorer les contraintes qui
s’appliquent au surf d’un piéton sur un écran
mobile de taille réduite. L’avenir du mobile se
concentrerait alors sur des recherches simples
largement associées à la géolocalisation, ou
sur des services de sécurité, de santé, de crédit et de paiement. La croissance s’exprimerait
aussi par l’Internet des objets ("Machine-toMachine"). Enfin, dans un autre registre,
l’échec de l’Internet mobile ou son essor très
progressif peut résulter d’une concurrence
exacerbée des services sans fil nomades de
type Wifi ou WiMAx fixe.
De leur côté, si les pouvoirs publics ont un
pouvoir de stimulation et d’encouragement à
l’investissement à travers la régulation, ils
l’ont plus encore par une gestion dynamique
du spectre. Le déploiement de l’Internet mobile à grande échelle exige de libérer plus de fré-
Page 12
quences pour le secteur. L’attribution d’une
partie des fréquences UHF occupées par la
télévision analogique pour permettre la couverture à des prix acceptables des zones de
moyenne densité doit être confirmée. Mais il
faut aussi que l’attribution des fréquences
prenne en compte les canaux de 20 MHz qui
seront nécessaires pour disposer du haut
débit. Il y a dans la gestion du spectre, et pas
seulement pour les fréquences du dividende
numérique, un élément majeur d’incertitude
qu’il importe de réduire assez rapidement,
tant sont multiples les arbitrages que vont
devoir opérer les pouvoirs publics dans différentes bandes de fréquences, selon le poids
des lobbies, les priorités retenues, les
contraintes de coordination régionale et internationale…
Et la télévision sur mobile ? Il y a deux ou
trois ans, le rebond du secteur du mobile
semblait d’abord devoir passer par la télévision sur mobile. Les retards observés dans le
lancement commercial de ces services illustrent les tâtonnements dans la mise en place
d’un écosystème très différent de celui de la
téléphonie mobile, avec des arbitrages de
standard et de fréquences introduisant de
nouveaux acteurs et des “business models”
différents. Il paraît très probable qu’il y ait, à
travers les terminaux mobiles, une extension
du temps de consommation de la télévision
ou de produits vidéo. Il nous paraît toutefois
que les références que l’on trouve sur le marché sud-coréen ou italien traduisent une certaine surévaluation de son incidence sur
l’économie du secteur des mobiles. Celle-ci
n’a-t-elle pas couvert jusqu’à ces derniers
mois une certaine réticence des opérateurs à
aborder la question de l’Internet mobile ?
On peut donc espérer que, dans les mois qui
viennent, le lancement de la télévision sur
mobile va coexister avec le démarrage de
l’Internet mobile. Reste qu’il est encore bien
difficile de répondre aux questions : à quelle
vitesse le haut débit mobile va-t-il se développer ? Quand verra-t-on repartir à la haus-
15/04/08
2. Qu’est-ce qui est durable et
qu’est-ce qui l’est moins dans la
dynamique actuelle de l’Internet ?
Il est paradoxal de s’interroger sur la dynamique de l’Internet à un moment où le tout
IP apparaît plus que jamais comme une tendance incontestée, y compris donc dans les
mobiles. Il nous paraît cependant légitime
d’identifier les incertitudes dans deux directions.
La première a trait aux interrogations que
suscitent les sites du Web 2.0, et plus généralement aux impacts entrevus sur les industries connexes de la télévision et du logiciel.
Avec Apple, Facebook est sans doute l’autre
star de l’année passée, succédant à YouTube
sans effacer la place prise par le leader des
sites UGC et sans enrayer la valorisation
continue de Google. La publicité reste, pour
les réseaux sociaux du Net, l’enjeu principal
de la course aux audiences. Sa part investie
sur le Net croît régulièrement. Google continue d’en être le principal bénéficiaire, en illustrant parfaitement le phénomène de la “long
tail” à travers ses liens sponsorisés. Il reste à
voir comment Google saura gérer ses développements et investissements tous azimuts
en continuant à être la porte d’entrée du Web.
Au-delà, et pour beaucoup de sites Web 2.0,
les modèles économiques ne sont pas encore stables. Les interrogations demeurent sur
la capacité réelle de valoriser auprès des
annonceurs les modes sophistiqués de segmentation qu’ils offrent. On ne peut pas non
plus éviter la question des réactions in fine
des internautes devant des pratiques d’ob-
Page 13
servation et d’exploitation de leurs usages
du Net. Les agrégateurs vidéo doivent aussi
développer la confiance des annonceurs en
négociant avec les détenteurs de copyright
l’accès à des contenus vidéo de qualité professionnelle susceptibles de générer une
audience “midtail".
Les nouveaux modèles de communication et
de consommation, quelle que soit leur diffusion, ne peuvent pas non plus être définis en
contraste total avec le secteur de la télévision, considérée parfois et à tort comme le
média du passé. L’audience de la télévision
stagne mais ne s’écroule pas. La part de la
télévision à l’intérieur des recettes publicitaires des médias continue de croître.
L’ambiguïté vient d’une confusion trop souvent faite entre acteurs de la télévision et
consommation de télévision. Les leaders du
secteur doivent s’adapter à la fragmentation
des audiences sous l’effet de la multiplication des chaînes et des supports provoquée
par la révolution numérique. Ils doivent aussi
s’adapter à la “délinéarisation” et à la personnalisation de la consommation télévisuelle sous l’effet du PVR, de la VOD et naturellement du Web.
Et le piratage ? D’après tous les indicateurs
(diffusion des logiciels de P2P, succès des
sites de “stock and share” et des “newsgroups” spécialisés), il continue de se développer. Logiquement, la réaction des leaders
de la télévision s’organise en confortant leur
chaîne de référence, mais aussi en ajoutant
du “pull” au “push” à travers la VOD et plus
particulièrement à travers la “catch up TV",
et en jouant la syndication à travers des
accords avec les leaders du Web selon un
modèle B2B ou B2B2C.
Il n’y a pas que la télévision à s’interroger sur
l’impact de la dynamique du Web. Dans le
domaine de l’édition de logiciels, il est aussi
difficile de démêler ce qui s’apparentait jusqu’ici à une évolution endogène du secteur
("Software as a Service” ou substitution d’un
modèle de vente de licences à des formules
Introduction
se le capex des opérateurs mobiles ? Quels
seront les recouvrements en termes de leadership et d’applications dominantes avec ce
que l’on connaît aujourd’hui sur le Web ?
Quelle place auront les services mobiles plus
spécifiques tels que ceux basés sur la localisation ? Comment vont évoluer les différentes composantes de l’ARPU et les marges
des opérateurs ?...
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d’accès à distance en contrepartie d’un abonnement) et ce qui est plus directement l’exportation dans le domaine professionnel des
évolutions du Web 2.0 (RSS, mashup, AJAX)…
et des recettes publicitaires. Autrement dit, on
ne sait pas trop, quand Microsoft déclare souhaiter atteindre rapidement 25 % de ses revenus à travers la publicité, s’il s’agit de rattraper le retard de MSN sur Google dans la
concurrence interne aux leaders du Net
(accentuée depuis l’acquisition de Double
Click), ou s’il voit dans les initiatives de la
firme de Montain View une menace réelle sur
son marché d’éditeur de logiciels bureautiques et d’OS pour PC et serveurs.
Introduction
Ces incertitudes sur l’évolution du marché du
Web et de ses principaux protagonistes, sur
l’irruption de l’Internet mobile et demain la
généralisation de l’Internet des objets, s’accompagnent d’une problématique de plus en
plus présente sur le fonctionnement de
l’Internet comme réseau de réseaux.
DigiWorld 2008
14
On a vu des opérateurs remettre en cause les
accords de peering devant les contraintes
générées par les flux asymétriques de vidéos.
Jusqu’alors, les accords d’interconnexion
étaient, pour une part importante, assurés
selon des principes coopératifs avec la pers-
Page 14
pective d’un échange équilibré entre pairs.
Ce n’est plus vraiment le cas.
De la même façon, des opérateurs tels que
Comcast, le géant nord-américain du câble,
ont reconnu freiner l’usage par leurs abonnés des pratiques du P2P. Si le P2P tel qu’il
est mis en œuvre légalement aujourd’hui par
BitTorrent s’avère être une piste intéressante
pour un fournisseur de services pour distribuer ses contenus “rich media” et à forte
audience en économisant les capacités de
bande passante traditionnellement requises
pour la connexion du serveur, il déporte les
charges sur les opérateurs qui se voient
confrontés à un trafic atypique qui peut faire
chuter le débit effectif de ses abonnés. Des
réponses sont imaginées, qui permettraient
par exemple au logiciel de P2P de connaître
suffisamment la topologie du réseau pour
rendre plus efficace la recherche des éléments du fichier vidéo à rassembler en évitant d’aller sur un disque dur à Sydney quand
on peut trouver les mêmes chez un voisin de
l’abonné irlandais.
Ainsi, au fur et à mesure de la convergence
de services assez différents sur le Web, celuici va devoir adapter les mécanismes de gestion des paquets à la nature des applications
Consommation moyenne de vidéos en ligne aux États-Unis
min/month (by active user)
300
250
200
150
100
50
0
Jan. 06
Source Comscore
May 06
Sep. 06
Jan. 07
June 07
Nov. 07
15/04/08
On voit là que la notion de “net neutrality”
ne se limite pas à stigmatiser les quelques
cas où des telcos ont tenté d’interdire l’usage de Skype sur leurs accès ADSL.
D’ores et déjà, quand on regarde la distribution des médias aujourd’hui sur le Web, on
s’aperçoit que les modalités ne sont pas les
mêmes selon qu’il s’agit de téléchargement
de fichiers avec ou sans progressivité, de
streaming, avec des connexions directes, par
peering ou transit, avec du CDN, avec des
architectures “caches” en recourant ou non
au P2P…Chacune de ces modalités, dépendantes de la nature et de la qualité de service attendu, s’accompagne d’une mobilisation différente des acteurs existant sur une
chaîne allant de la gestion du contenu (DRM,
“geoblocking", statistiques d’usage, paiement…) et du “Web hosting” au réseau de
distribution et aux opérations de contrôle et
de suivi des usages.
Ces interrogations sur les phénomènes de
différenciation qui accompagnent la convergence tout IP ne sont pas étrangères à la
question : quel va être l’impact des projets
de déploiements FTTx tout juste amorcés ici
ou là en Europe ? Il s’agit bien sûr de savoir
à quelle vitesse et avec quelles perspectives
de rentabilité les opérations vont se poursuivre. Mais c’est aussi l’occasion de s’interroger sur la nature des revenus “wholesale”
qui pourraient assurer la rentabilité des
investissements et sur les processus de rapprochement du marché des offres IPTV (des
offres “triple play” des opérateurs) avec
celui des offres “TV over the top” plus ou
moins administrées.
Parions que, dans les grandes questions des
années à venir, nous trouverons en bonne
place l’évolution des accords d’intercon-
Page 15
nexion et, plus largement, l’évolution des
relations contenu contenant, pour financer
l’Internet du futur.
3. Quelle organisation industrielle pour
les marchés du DigiWorld ?
Pour assurer le succès de leurs offres “triple
play", les telcos sont amenés à jouer un rôle
croissant dans le packaging des chaînes
(bouquets), à investir dans les programmes
voire dans l’édition de chaînes. Dans le
même temps, les opérateurs multiplient des
accords d’outsoursing de leurs réseaux
auprès des fournisseurs d’équipements, et
les marchés nationaux voient se réduire à
vive allure le nombre de concurrents. On a, à
travers ces trois mouvements différents qui
semblent coexister – l’intégration verticale,
la séparation fonctionnelle ou structurelle et
la consolidation horizontale –, une inconnue
majeure sur la physionomie du DigiWorld.
L’offre de services de télévision par les telcos
à travers le “triple play” paraît être actuellement en Europe plus un élément de différenciation et de fidélisation sur le marché du
haut débit qu’un levier direct de croissance
du chiffre d’affaires ou de la marge. Elle se
trouve facilitée dans l’accès aux programmes
par le lancement de la télévision numérique
terrestre, qui a multiplié les chaînes et les
éditeurs. Elle pourrait cependant trouver ses
limites dans l’accès aux chaînes et aux programmes premiums qui sont contrôlés par
les bouquets satellitaires. D’où un début de
débat sur le dégroupage des bouquets de
BSkyB ou de Canal+, et l’entrée des telcos
dans la bataille pour les droits TV des événements sportifs. Les opérateurs les plus agressifs devront résoudre le handicap que représente un parc ADSL qui ne couvre que 50 %
des foyers et dont une part significative ne
dispose pas d’un débit suffisant pour supporter l’IPTV.
Aux États-Unis, où les dépenses de télévision
sont beaucoup élevées, les telcos comptent
rentabiliser leurs nouveaux réseaux à travers
des offres de télévision qui ont dû en
Introduction
supportées, ou faire l’objet d’offres variées
de services de distribution administrée. Il est
difficile de penser que cette différenciation
technique ne sera pas l’occasion d’une différenciation tarifaire et de stratégies plus ou
moins contrastées des opérateurs.
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revanche être négociées difficilement compte tenu des liens entre Hollywood et les
grands “networks". Mais ce sont là les
câblo-opérateurs qui sont directement visés
par AT&T et Verizon.
Introduction
Les stratégies d’IPTV des telcos vont aussi,
comme nous l’avons vu précédemment, être
discutées au regard d’une concurrence qu’on
imagine croissante avec les offres de programmes distribuées sur Internet. Pour certains, le risque de discrimination devrait être
écarté par une législation de “net neutrality”
imposant une séparation claire entre les activités de fournisseur d’accès et celles de prestataire de services. Verra-t-on alors se généraliser une séparation fonctionnelle ou
structurelle entre les activités d’exploitant de
réseaux et celles de fournisseur de services.
DigiWorld 2008
16
La Commission européenne souhaite donner
aux régulateurs le pouvoir d’imposer la séparation fonctionnelle si nécessaire. En Europe,
cette disposition repose plus aujourd’hui sur
les risques d’absence d’une concurrence
effective sur le marché de l’accès que sur les
risques de discrimination dans la distribution
des contenus. Elle s’inspire du cantonnement
de la boucle locale de BT dans l’entité
Openreach, alors même que le dégroupage
tardait à se mettre en place sur le marché britannique. L’avènement inéluctable de la fibre
optique perçue comme débouchant sur un
pur “monopole naturel” apparaît pour certains comme une raison de plus pour mettre
en place un modèle distinguant l’exploitation
du réseau et la fourniture du service.
En Europe du Nord et en France, des villes
pensent être les mieux à même de mettre en
place cette approche “open access", en prenant l’initiative de projets. Mais les acteurs
du “private equity” sont aussi attentifs aux
options de valorisation que pourrait générer
le démantèlement des opérateurs. L’option
du spin off fut un moment discutée en Italie
pour Telecom Italia dans la tourmente de son
actionnaire de référence, et resterait d’actualité pour eircom. Ils ont pour référence leurs
Page 16
investissements dans des “utilities” traditionnelles qui leur garantissent des revenus
récurrents et sûrs. En fait, le modèle semble
actuellement surtout adapté aux procédures
d’outsourcing, bien établies dans l’industrie
des mobiles. Sans que l’on puisse dire
qu’elles se généralisent, ces opérations se
sont multipliées en 2007 en Europe et en
Asie. Ainsi, en Inde, pour supporter la vitesse
vertigineuse de croissance de leurs clients et
conserver une marge remarquable malgré un
ARPU très bas, on assiste à une externalisation des points hauts dans des “towers companies” à moitié contrôlées et mutualisées.
Dans le même temps, la conception, le
déploiement et le management des réseaux
sont confiés aux grands fournisseurs d’équipements, et la gestion informatique des
abonnés et des services aux SSII.
Il serait cependant prématuré de parier sur la
généralisation de cette séparation dans les
années à venir. D’une part, beaucoup de régulateurs restent attachés à une dynamique de
concurrence qui reste fondée sur l’investissement dans l’innovation et la concurrence
intermodale. Ils préfèrent rechercher les dispositions réglementaires pour lever les barrières dans l’accès en développant une
mutualisation ciblée (génie civil, fourreaux,
câblage terminal) et promouvoir la diversité
des acteurs et des technologies (câble, haut
débit sans fil mobile et fixe). D’autre part,
beaucoup d’analystes mettent en évidence les
problèmes de périmètres et de frontières dans
la définition de l’opération de séparation,
ainsi que les pertes de synergie technique et
commerciale dans sa réalisation.
En fait, il est probable que le modèle d’organisation ne sera pas plus que le marché “pur
et parfait". Il mêlera, selon les caractéristiques des marchés, la stratégie des acteurs
et les zones géographiques concernées, une
concurrence dominée par des infrastructures
rivales ou concentrée essentiellement au
niveau des services et partageant des infrastructures gérées de façon distincte. De la
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Page 17
Capitalisation boursière des grands opérateurs télécoms dans le monde
(end 2007)
billion $
0
70
140
210
280
350
China Mobile
AT&T (USA)
Vodafone (UK)
Verizon (USA)
France Télécom
America Móvil (Mexico)
Bharti Airtel (India)
MTN Group (South Africa)
MTS (Russia)
Orascom (Egypt)
lidation paneuropéenne, l’Europe s’exposerait
à d’autres options avec l’intervention des
“fonds souverains” et des puissances industrielles et financières qui se développent dans
les économies émergentes.
Ces interrogations doivent se combiner avec
la question : va-t-on assister à une nouvelle
étape dans la consolidation du secteur des
télécommunications ? La consolidation s’est
poursuivie en Europe en 2007. Elle reste
dominée par des opérations de dimension
nationale (malgré l’initiative supplémentaire
de Telefónica en 2007 qui s’est imposé dans la
holding de contrôle de Telecom Italia) et par
la conviction – aujourd’hui quasi générale –
de la nécessité d’une convergence fixe mobile. Il nous semble logique de parier sur
l’amorce d’une phase de consolidation
paneuropéenne qui permettrait d’engranger
les économies d’échelle sans limiter le
nombre d’opérateurs auquel peut faire appel
le consommateur européen. On connaît
cependant les freins et les difficultés de ces
opérations. À un terme plus ou moins proche,
en l’absence d’un mouvement clair de conso-
Enfin, il reste difficile de ne pas croiser ces
interrogations avec l’hypothèse d’un nouveau
cycle économique beaucoup moins favorable
sous l’effet de la crise des “subprimes” et du
renchérissement de l’énergie. Au niveau des
marchés, les bourses ont ces dernières
semaines plutôt considéré le caractère contrecyclique des valeurs télécoms, mais la limitation des liquidités aura certainement ses
effets sur les opérations industrielles et pourrait aussi peser sur la dynamique de consommation des nouveaux services.
***
Voilà, encore une fois de façon non exhaustive et sommairement décrite, quelques raisons
de considérer que cette année 2008 va être
passionnante à suivre et, pour vous, de compter sur les équipes de l’IDATE pour vous aider
à décrypter les incertitudes des marchés.
17
www.idate.org
même façon, on observera sans doute de
plus en plus de différences de positionnement au sein des opérateurs, comme nous
l’avons esquissé à propos des modèles de
l’Internet mobile.
Introduction
Source Les Échos
Le DigiWorld dans l’économie mondiale
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DigiWorld 2008
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Le DigiWorld
dans l’économie
mondiale
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I
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1
Le DigiWorld
dans l’économie mondiale
n 2007, les marchés du DigiWorld ont
atteint 2 750 milliards EUR, en progression
de 5,8 % par rapport à 2006. Cette progression traduit un nouveau tassement par rapport à la dynamique des années précédentes ;
dans le même temps, la croissance du PIB
mondial ayant elle-même sensiblement ralenti, les TIC retrouvent un rythme supérieur d’un
demi-point à l’évolution de l’économie générale. Il est cependant trop tôt pour y voir le
signe d’un raffermissement durable du
DigiWorld, d’autant plus que les risques de
dégradation de la conjoncture économique
mondiale ne devraient pas rester sans effet
sur ces secteurs.
Notre analyse mérite d’être nuancée par segment ainsi que par région. Nous avons donc
caractérisé les composantes du DigiWorld par
grande région géographique et par secteur :
comme dans les éditions précédentes, les
deux premiers chapitres sont consacrés à
cette revue d’ensemble. Les chapitres suivants, consacrés aux évolutions de la société
de l’information et de la communication en
matière d’accès et de contenus (applications
entreprises et services grand public), témoignent de l’innovation incessante, aussi bien
sur le plan technologique que sur celui des
usages et des modèles économiques, qui permet à ces marchés de se renouveler. Au final
toutefois, bien des interrogations demeurent
à tous niveaux.
Le DigiWorld dans l’économie mondiale
E
DigiWorld 2008
20
Des positions encore instables
Après l’effervescence de la fin des années 90
(les marchés du DigiWorld avaient crû de plus
de 12 % par an en moyenne entre 1995 et
2000), l’éclatement de la bulle technologique
au tournant du siècle a brusquement stoppé
cet élan. Après plusieurs années de croissance
au ralenti (entre 3 et 5 % par an entre 2000 et
2004), les marchés des TIC ont retrouvé
quelques couleurs sur la dernière période. Le
palier atteint à nouveau, avec une croissance
tout juste en ligne avec celle de l’économie
générale, pourrait traduire une forme de
maturité. Ce serait sans prendre en compte un
certain nombre de caractéristiques et de
contrastes qui sont encore loin de traduire un
modèle abouti : contraste persistant entre des
croissances modérées, voire faibles, en valeur,
et des croissances souvent extrêmement
fortes en volume, contraste tout aussi persistant entre des croissances au ralenti dans les
économies avancées et des croissances à deux
chiffres dans les économies émergentes,
contraste enfin entre des modèles de rémunération hérités de l’ancienne économie et des
esquisses de nouvelles formes de monétisation. C’est donc plutôt l’instabilité, ou l’effervescence, qui domine, même si la relative inertie au niveau des grands équilibres peut créer
l’illusion d’un DigiWorld sans grand relief.
Toujours beaucoup de volumes…
Dans la précédente édition, nous mettions en
avant la formidable dynamique des marchés
en volume, notamment dans le volet grand
public : environ 1 milliard de téléphones
mobiles vendus, 235 millions de PC, plus de
60 millions de nouveaux accès haut débit, 50
millions d’écrans plats… Des chiffres qui
paraissaient d’autant plus énormes quand on
les comparait aux ventes trois ou quatre ans
plus tôt, alors que la plupart de ces biens et
services (à l’exception des terminaux mobiles
un peu plus anciens) émergeaient tout juste !
2007 a largement confirmé : plus 1,1 milliard
de téléphones mobiles vendus (+16 % sur
l’année précédente), 264 millions de PC
(+12 %), 68 millions de nouveaux accès haut
débit, près de 100 millions d’écrans plats (un
doublement en un an) ou encore 50 millions
de terminaux de navigation portables.
15/04/08
… et des régions en plein
développement
Une caractéristique, et non des moindres, des
biens et services TIC, est de soutenir par effet
de diffusion le développement économique
général. Si la mesure de l’effet sur la productivité est aujourd’hui largement discutée, force
est de constater que la production d’un côté,
et l’usage de l’autre, de ces outils d’information et de communication créent des opportunités nouvelles. Partout des initiatives,
publiques et privées, sont mises en place pour
en tirer profit au mieux.
Dans ce concert, les régions émergentes en
profitent pour se positionner sur la scène
mondiale. Leur poids, en termes de consommation mais plus encore de production, augmente rapidement : la part de ces marchés
dans le total mondial gagne plus d’un point
par an et est désormais proche de 30%. La
Chine représente à elle seule le quart des
exportations mondiales de matériels informatiques et de télécommunications.
Un climat économique qui se dégrade
L’effet volume d’un côté, la montée des
régions émergentes de l’autre ont permis jusqu’alors aux marchés TIC dans leur ensemble
de conserver une dynamique soutenue. Mais
les pressions de toutes parts se traduisent par
une contraction des marges des entreprises du
DigiWorld, qui s’illustre en particulier à travers
Page 21
des performances boursières médiocres, voire
mauvaises. Cette observation, jusqu’alors limitée essentiellement aux entreprises nord-américaines et européennes, s’étend progressivement à l’ensemble des régions, y compris
l’Asie. Il faut bien sûr remettre ces mouvements dans une perspective historique, qui
avait vu les entreprises de ces mêmes secteurs
dégager des marges substantielles et "surperformer" sur le plan boursier pendant de
nombreuses années. La dégradation observée
au début de la décennie pourrait apparaître
dans ce contexte comme une correction
"naturelle", s’il n’y avait les signes persistants
de tension et, aujourd’hui, les incertitudes
pesant sur l’économie mondiale.
Accentuées avec les turbulences financières
de l’été 2007 et la montée du prix du pétrole,
ces incertitudes créent un climat peu propice à
l’investissement, voire à la consommation des
ménages, et suscitent des interrogations sur
les répercussions possibles au niveau du
DigiWorld.
Aux États-Unis, la croissance devrait encore
pâtir de la contraction du marché immobilier.
L’emploi devrait continuer à s’ajuster, limitant
la progression de la consommation. Reste à
savoir si la réactivité de la Réserve Fédérale et
les gains de compétitivité liés à la baisse du
dollar permettront d’échapper à la récession.
Dans la zone euro, après un sursaut au troisième trimestre 2007, la croissance est en train
de ralentir. Un tassement du marché immobilier, sans commune mesure toutefois avec ce
qui a été observé outre-Atlantique, la fermeté
de l’euro, qui pèse sur les exportations, et la
poussée inflationniste sont les principaux éléments à l’origine de cette décélération.
Au Japon, l’absence d’un franc redémarrage
des dépenses des ménages constitue toujours
un obstacle à une croissance soutenue.
Du côté des pays émergents enfin, la croissance reste forte, en particulier en Chine (+11 %
en 2007). Mais une érosion de l’environnement extérieur pourrait finir par freiner le
dynamisme de ces économies.
Introduction
Les marchés en valeur continuent d’évoluer
beaucoup plus mollement du fait d’une pression persistante sur les prix : le prix moyen
d’un téléphone portable était tombé à 110
USD à fin 2007 contre 120 USD un an plus tôt
et 130 USD à fin 2005, celui d’un écran plat a
chuté en un an de 20 (LCD) à 30 % (plasma).
On observe pareil mouvement dans les matériels professionnels, dans les serveurs informatiques par exemple où les prix moyens ont
baissé en un an de 5 à 15 % selon les
constructeurs, à quelques exceptions près
(fournisseurs de systèmes haut de gamme
notamment).
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www.idate.org
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Page 22
1.1
Le DigiWorld dans l’économie mondiale
La lente
montée des
régions
émergentes
Qu’est-ce que le DigiWorld ?
On définit ici le DigiWorld comme recouvrant tous les
secteurs qui sont déjà basés – ou en voie de l’être – sur
les technologies numériques :
• services de télécommunications : téléphonie fixe et
mobile, transmission de données et d’images ;
• équipements de télécommunications : équipements de
réseaux publics, systèmes privés, terminaux, logiciels et
services associés ;
• logiciels et services informatiques : traitement de l’information ;
• matériel informatique : “mainframes", PC et périphériques, équipements de transmission de données ;
• services de télévision ;
•électronique grand public : équipements audio et vidéo.
Des régions industrielles encore largement
dominantes…
L’Europe et l’Amérique du Nord concentraient encore
64 % du marché du DigiWorld en valeur en 2007, perdant
0,9 point par rapport à l’année précédente. En ajoutant
Japon et Corée du Sud ainsi que les marchés des
quelques autres économies avancées de la région
Pacifique (Australie, Nouvelle-Zélande), l’ensemble représente toujours plus des trois-quarts du marché mondial
en valeur, mais perd 1,2 point dans l’année. Toutefois,
l’évolution en valeur doit être mise en regard à la fois du
niveau d’équipement de chaque pays ou région et du
niveau de prix moyen des matériels et surtout des services dans les différents marchés.
Ainsi le marché japonais, dont le niveau d’équipement et
d’usage en TIC est très élevé, ne recèle mécaniquement
pas le même potentiel qu’un pays moins avancé : ceci
explique pour partie le recul régulier et significatif du
poids du marché nippon dans le DigiWorld (de 12 % du
marché mondial en 2004, il est tombé à moins de 11 %
en 2007).
A l’inverse, les pays émergents ont aujourd’hui un
potentiel, en volume en particulier, beaucoup plus élevé,
mais l’effet est freiné en valeur par des niveaux d’ARPU
en général plus – voire beaucoup plus – faibles que
dans les marchés avancés.
… mais dont la croissance s’essouffle
En 2007, on observe ainsi des écarts importants de
croissance entre régions du monde, allant de 3,7 % pour
l’Europe à 12 % pour le reste du monde (Amérique
Latine et Afrique/Moyen-Orient), en passant par 5,1 %
pour l’Amérique du Nord et 6,7 % pour toute la région
Asie/Pacifique. Ces progressions moyennes peuvent
receler elles-mêmes des différences importantes entre
pays d’une même région, ainsi qu’entre segments d’activité. La dynamique de l’Europe, prise dans son
ensemble, n’en apparaît pas moins aujourd’hui en
retrait, avec un niveau de croissance qui, depuis plusieurs années derrière celui des autres régions y compris
de l’Amérique du Nord, a même creusé l’écart au cours
de la période la plus récente. Le Vieux Continent a ainsi
perdu 1,7 point en termes de poids dans le DigiWorld
entre 2004 et 2007.
En Asie/Pacifique par ailleurs, les marchés avancés
(Japon, Corée du Sud, Australie, Nouvelle-Zélande) ont
vu leur poids au sein des marchés TIC de la région tomber de 56 % à 50 % au cours des trois dernières années.
Le contraste est saisissant entre leur dynamique, qui ne
dépasse pas 3 % par an, et celle des pays émergents de
la région, menés par la Chine et l’Inde, aux alentours de
10 % par an.
En termes de contribution à la croissance, le poids de
chaque grande région est toutefois plus équilibré. Si les
pays émergents d’Asie assurent un quart de la croissance mondiale et les autres régions émergentes environ
20 %, tout comme l’Europe, l’Amérique du Nord reste le
premier contributeur, avec près de 30 %.
DigiWorld 2008
22
Les marchés du DigiWorld par région
(billion €)
Europe
North America
Asia-Pacific
RoW
Total
2004
746
761
554
221
2 283
2005
783
810
589
256
2 438
2006
819
855
630
293
2 597
2007
850
899
672
329
2 749
2008
882
941
715
356
2 894
2011
975
1 071
832
431
3 309
Source IDATE
Les marchés du DigiWorld par région
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La lente montée des marchés émergents…
Répartition des marchés du DigiWorld par région en 2007
RoW
12%
Europe
31%
Asia/Pacific
24%
Les marchés du DigiWorld par région
North America
33%
Source IDATE
… dans un contexte de ralentissement global de la croissance
Contribution à la croissance des marchés du DigiWorld par région
billion t
23
+6.5%
+5.8%
+5.3%
www.idate.org
160
140
120
100
80
60
RoW
40
Asia/Pacific
20
North America
Europe
0
2005-2006
Source IDATE
2006-2007
2007-2008
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
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Page 24
1.2
Le DigiWorld dans l’économie mondiale
Le
DigiWorld,
terre de
contrastes
Le poids des TIC dans l’économie
Les marchés du DigiWorld représentent 7,3 % du PIB
mondial, soit un poids à peu près stable depuis plusieurs
années. Autrement dit, les marchés du DigiWorld ont
évolué au cours de la période récente ni plus ni moins
vite que l’ensemble de l’économie. Nous avons mentionné dans la fiche précédente, et aurons l’occasion d’y
revenir par la suite, les écarts importants que l’on peut
observer pour certains produits et services entre des
fortes progressions en volume et un impact amoindri en
valeur : ce phénomène explique pour partie le paradoxe
apparent qu’il y aurait à parler de secteurs porteurs pour
des marchés dont la croissance ne fait que suivre le rythme général de l’économie. Un autre élément d’explication, plus important peut-être, réside dans l’effet d’entraînement que peuvent avoir les produits et services
TIC par leur diffusion. Ce ne serait pas tant la valeur
marchande de ces secteurs que leur apport induit à
l’économie qui en serait l’enjeu. Pour les acteurs du
DigiWorld, la question de la monétisation de leur activité reste néanmoins l’une des questions majeures.
Par ailleurs, la tendance moyenne reflète des contrastes
sensibles selon les segments et les régions.
L’EGP comme moteur de croissance
Les segments d’équipements voient globalement leur
poids diminuer dans l’économie. Mais à ce niveau déjà, il
faut faire la part entre les matériels informatiques, qui
perdent peu à peu du terrain depuis plusieurs années (de
0,87% à 0,84% du PIB entre 2004 et 2007), les systèmes
et terminaux de télécommunications, qui ont connu un
reflux après le pic de 2005, et l’électronique grand public,
qui au contraire regagne peu à peu des points.
Les segments de services voient de leur côté leur poids
légèrement augmenter mais, là aussi, sous l’effet de mouvements parfois opposés dans leurs sous-composantes.
Cette fois, ce sont les services informatiques et logiciels
qui guident le mouvement, tandis que les services de télécommunications jouent la stabilité et que les services télévisuels ont engagé depuis 2006, et de manière nette en
2007, un recul en termes de poids relatif.
Au total, les segments télécoms et informatiques perdent un peu de terrain, tandis que les segments médias
en gagnent, grâce à la forte dynamique des marchés
de l’EGP.
En Asie/Pacifique, les marchés du DigiWorld
progressent plus vite que le PIB
Les grands pays émergents d’Asie/Pacifique, Amérique
Latine et Afrique/Moyen-Orient sont les seuls dans lesquels les marchés TIC représentent plus de 8 % du PIB.
En dynamique, seuls les premiers, les pays
d’Asie/Pacifique, gagnaient encore du terrain en 2007,
alors que le poids des TIC diminuait très légèrement
dans le second groupe. Chine et Inde en particulier
continuent de voir leurs marchés TIC croître à un rythme
très soutenu !
A l’opposé, le poids des marchés TIC en Europe, historiquement plus faible que dans les autres régions du
monde, a encore reculé en 2006 et 2007. Mais c’est sans
doute la région qui illustre le plus le paradoxe indiqué
plus haut puisque, dans le même temps, le Vieux
Continent s’est équipé et continue de s’équiper largement en systèmes, terminaux et services de communication les plus récents.
DigiWorld 2008
24
Telecom services
Telecom equipment
Software and computer services
Computer hardware
TV services
Consumer electronics
Total
2004
2.7%
0.6%
1.7%
0.9%
0.7%
0.7%
7.2%
2005
2.7%
0.6%
1.7%
0.9%
0.7%
0.7%
7.3%
2006
2.6%
0.6%
1.7%
0.8%
0.7%
0.7%
7.3%
2007
2.7%
0.6%
1.8%
0.8%
0.7%
0.8%
7.3%
2008
2.7%
0.6%
1.8%
0.8%
0.7%
0.8%
7.3%
Source IDATE
Les contributions du Digiword au PIB mondial
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L’Europe toujours à la traîne…
Les marchés du DigiWorld en % du PIB
12%
10%
8%
6%
4%
2%
0%
2005
Europe
2006
North America
2007
Asia/Pacific
RoW
2008
Total
Source IDATE
... tandis que les régions émergentes affirment le poids des TIC dans leur économie
Les marchés du DigiWorld en % du PIB en 2007
10%
9%
25
1.9%
www.idate.org
8%
7%
1.5%
2.9%
6%
5%
2.6%
4%
3%
4.9%
2%
Media
3.2%
1%
IT
Telecom
0%
World
Source IDATE
Asia/Pacific
Le poids des TIC dans l’économie
2004
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Page 26
1.3
DigiWorld 2008
26
Les investissements en TIC
Les dépenses en TIC ont augmenté de près de 5% par an
en moyenne depuis 2000 dans les pays de l’OCDE, en
retrait d’un point environ par rapport à la moyenne
mondiale. Les pays émergents ont bien évidemment
connu une dynamique beaucoup plus forte, de l’ordre de
14% par an au cours de la même période. A l’intérieur,
cinq principaux marchés (que l’on regroupe sous la
dénomination abrégée de BRICS, pour Brésil, Russie,
Inde, Chine et Afrique du Sud) ont connu une croissance
de plus de 18% et concentrent aujourd’hui 60% des
dépenses en TIC des marchés émergents et plus de 10%
au niveau mondial.
Dans les économies développées, après la chute qui
avait immédiatement suivi l’éclatement de la bulle TMT,
l’investissement des entreprises dans les TIC a remonté
progressivement. On observe toutefois un palier sur la
période récente en Europe, tandis qu’aux États-Unis la
pause marquée sur une grande partie de 2006 a pu être
(momentanément ?) dépassée, avec une forte reprise à
partir de l’automne.
Une reprise aux États-Unis
La situation financière des entreprises nord-américaines,
qui reste bonne, ainsi qu’une compétitivité-prix dopée
par la faiblesse du dollar sont deux facteurs de soutien
à l’économie et de dynamique des investissements.
Ainsi, l’investissement en TIC aux États-Unis (en valeur)
a dépassé début 2007 son point haut de 2000 et reste
orienté à la hausse. Les données à la fin 2007 faisaient
état d’un marché toujours en nette croissance, principalement tiré par les dépenses en logiciels des entreprises. Si le niveau d’investissement des entreprises
nord-américaines en ordinateurs n’a toujours pas
retrouvé, en valeur, le pic atteint en 2000, c’est pour
l’essentiel la conséquence d’une chute vertigineuse des
prix (d’un indice 100 en 2000, on est passé à 30 en
2007, tout en incluant un effet “qualité") : les ventes
d’ordinateurs ont triplé en volume au cours des sept
dernières années ! Plus largement, les données récentes
d’investissement en volume suggèrent une résistance de
la composante TIC des dépenses des entreprises nordaméricaines, alors que les dépenses en autres biens
d’équipement ont commencé à refluer.
Un palier en Europe
Dans la zone euro, après avoir été proche de 3 % en
2006, la croissance économique revient vers son potentiel de long terme, qui est de 2 % l’an. Un tassement du
marché immobilier, sans commune mesure toutefois
avec ce qui a été observé outre-atlantique, et la fermeté
de l’euro, qui pèse sur les exportations, sont les deux
principaux éléments à l’origine de cette décélération.
L’investissement des entreprises se trouve ainsi à nouveau freiné, après deux années de reprise. Du côté des
dépenses en infrastructures des opérateurs de télécommunications, qui s’étaient elles aussi fortement
redressées en 2005 et 2006 (en croissance de plus de
6 % ces deux années), on observe un nouveau retrait
en 2007.
Au Japon, l’absence d’un franc redémarrage des
dépenses des ménages constitue toujours un obstacle à
une croissance soutenue ; toutefois, un yen relativement
faible favorise les exportations et permet aux grandes
entreprises de maintenir des niveaux de bénéfice élevés
et de soutenir l’investissement productif.
Les TIC, vecteurs de développement
des économies émergentes
Mais c’est bien dans les économies émergentes que l’investissement dans les TIC apparaît le plus soutenu,
porté par la demande des ménages et très largement
aussi par les dépenses des entreprises. En Chine par
exemple, les dépenses en TIC ont crû de plus de 20% au
cours de chacune des deux dernières années, soit un
niveau largement supérieur à la croissance économique
du pays. La demande des pays émergents explique
encore la reprise du marché des semi-conducteurs
observée depuis la mi-2007.
Dépenses sur le marché des TIC (en USD à prix courants)
(year 2000 = 100 index)
IT Equipment
OECD countries
BRICS
Software
OECD countries
BRICS
IT Services (OCDE)
OECD countries
BRICS
Communications
OECD countries
BRICS
BRICS: Brazil, Russia, India, China, South Africa
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
100
100
81.6
120.9
76.0
142.4
81.7
193.2
90.6
269.5
94.7
338.8
101.0
403.0
108.8
466.8
115.2
552.3
100
100
104.7
122.8
107.9
146.4
124.6
215.7
142.5
304.7
154.4
416.1
167.4
537.1
185.0
692.7
204.3
901.7
100
100
101.8
108.9
102.7
128.5
115.9
195.6
129.6
273.3
137.0
377.4
145.8
486.0
160.8
621.6
175.4
811.5
100
100
90.2
98.8
96.0
110.6
105.7
131.4
116.9
159.0
122.7
187.4
126.4
208.2
135.1
223.6
143.0
241.2
Source OECD
Le DigiWorld dans l’économie mondiale
La montée
des grands
pays
émergents
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
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13:18
Page 27
L’investissement TIC aux États-Unis reste orienté à la hausse
Croissance annuelle de l’investissement TIC des entreprises nord-américaines
billion $ per year
550
500
450
400
350
300
250
200
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
Source Coe Rexecode
Les logiciels tirent l’investissement informatique des entreprises en valeur
Investissement informatique des entreprises nord-américaines en valeur
Software (billion $)
IT equipment (billion $)
130
230
210
Les investissements en TIC
150
1993
120
27
190
110
www.idate.org
170
100
150
130
90
110
80
90
70
60
70
95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07
Source Coe Rexecode
95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:18
Page 28
1.4
Le DigiWorld dans l’économie mondiale
La Chine
sur le devant
de la scène
Tout en restant orientée à la hausse, la production
industrielle des TIC aux États-Unis voit sa dynamique
s’infléchir nettement depuis la mi-2006, passant d’une
croissance en volume de plus de 20 % en moyenne glissante sur un an à moins de 10 %. Sur longue période, la
croissance de la production nord-américaine (doublement depuis 2000) est largement dépassée par celle de
la Corée du Sud, où le niveau a plus que triplé en sept
ans. Derrière, le Japon ainsi que la Suède et la Finlande
pour l’Europe ont connu une croissance plus modérée
(+30 à +40 % en sept ans) tandis que la France maintient tout juste son niveau de production de l’an 2000 et
que l’industrie britannique a totalement décroché,
retrouvant en 2007 son niveau de production de 1995
(-40 % par rapport à 2000).
L’informatique, pilier de la production
aux États-Unis…
Aux États-Unis, le taux d’utilisation des capacités de production, très fortement secoué à l’éclatement du krach
technologique de 2001, s’est depuis redressé et a pu se
maintenir à près de 80 % au cours de la dernière période. Si le redressement a été particulièrement marqué
pour les équipements de télécommunications, dont le
taux d’utilisation était tombé à 40 % en 2002, la croissance de la production sur longue période a toutefois été
plus élevée pour les ordinateurs. En volume, le niveau de
production a ainsi presque doublé depuis 2000, en fait
depuis 2004, puisque la production était restée à peu
près stable au cours des quatre premières années. En
revanche, la production d’équipements de télécommunications avait d’abord chuté de 30 % en deux ans avant
de reprendre à partir de la fin 2002, pour dépasser en
2007 de 30 % le niveau de production de 2000.
A l’inverse, c’est la production d’équipements de télécommunications, avec un volume qui a plus que triplé
en sept ans, qui explique l’essor de l’industrie sudcoréenne. On observe encore que l’effet du krach technologique a été localement de très courte durée, la production affichant une croissance quasi-ininterrompue
depuis 2001.
Au Japon, la production d’ordinateurs a mieux résisté
que celle des matériels de télécommunications, mais
l’un et l’autre déclinent, et c’est l’industrie locale de
composants qui permet de maintenir la croissance d’ensemble.
… et les télécoms pour l’Europe
En Europe, les situations sont plus contrastées avec des
spécificités nationales fortes. D’une manière générale
toutefois, la production informatique décline. La Suède
et la Finlande affichent en revanche une dynamique
positive pour la production d’équipements de télécommunications (+40 % depuis 2000) grâce à leurs champions nationaux respectifs, Ericsson et Nokia. Quant à la
France, ses piètres performances dans la production de
produits finis sont compensées par un positionnement
fort dans les semi-conducteurs.
L’inexorable ascension de la Chine
Quelles que soient les performances de certains pays
industriels, elles restent en-deçà de celles, exceptionnelles, de la Chine. La production d’ordinateurs y a été
multipliée par 30 en sept ans, avec une formidable
réserve de croissance, eu égard à la part encore faible de
cette production par rapport au marché mondial (moins
de 15 millions de machines produites localement en
2007 pour 250 millions de PC vendus dans le monde au
cours de l’année). En matière d’échanges, la Chine
compte désormais pour 20 % des exportations de matériels de communication dans le monde et plus de 25 %
des matériels informatiques, partant d’un niveau quasinul au début des années 90 !
DigiWorld 2008
28
La production TIC
USA
Japan
EU-15
China
Other Asia*
RoW
Telecom equipment
1995
2005
14.1%
5.3%
16.4%
5.7%
36.2%
34.0%
3.8%
19.2%
17.9%
21.4%
11.6%
14.4%
* Hong Kong, South Korea, Singapore, Taiwan, Thailand, Malaysia
IT equipment
1995
2005
15.0%
6.8%
16.0%
5.8%
31.7%
28.3%
2.7%
26.8%
28.6%
24.3%
6.0%
8.0%
Source Cepii-Chelem
Part des exportations de matériels TIC par grande région
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:18
Page 29
L’évolution de la production industrielle est très inégale selon les pays…
Production industrielle des TIC
(2000=100 - mm3)
(2000=100 - mm3)
250
400
Japan
United States
South Korea
300
150
200
100
100
60
Sweden
Finland
France
United kingdom
40
60
40
20
30
20
10
15
94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07
94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07
La production TIC
Source Coe Rexecode
… et particulièrement forte en Chine
Evolution de la production d’ordinateurs en Chine
millions
20
29
www.idate.org
15
10
5
0
95
96
Source Coe Rexecode
97
98
99
00
01
02
03
04
05
06
07
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
Le DigiWorld dans l’économie mondiale
Une
croissance en
ralentissement
sensible
DigiWorld 2008
30
13:18
Page 30
Les marchés du DigiWorld
en Amérique du Nord
L’Amérique du Nord représente 33 % du marché mondial
des TIC en 2007 (30 % pour les seuls États-Unis). Le marché nord-américain des TIC est estimé à 899 milliards
EUR, en augmentation de plus de 5 % sur l’année précédente. Alors que la croissance des marchés de l’EGP, de
l’informatique et des télécoms reste solide, celle du secteur média est en net ralentissement par rapport à 2006.
La croissance des TIC a été soutenue par le dynamisme
général de l’économie nord-américaine jusqu’en 2006.
Les profits des entreprises et les conditions avantageuses
du financement ont alimenté le marché informatique et
la consommation de matériels d’EGP. L’environnement
actuel est toutefois moins favorable, avec un ralentissement de la croissance attendu en 2007-2008.
Autre caractéristique de ce marché, les dépenses de R&D
en TIC y sont particulièrement élevées, avec un montant
qui dépasse celui du Japon et de l’Union européenne
cumulés. Depuis le début des années 2000, le poids du
financement public a tendance à augmenter, les
dépenses privées de R&D étant dans le même temps de
plus en plus “délocalisées".
Bonnes performances dans les logiciels et l’EGP
Les États-Unis continuent de dominer l’industrie mondiale
du logiciel et des services informatiques, avec une part de
marché de 40 %. Le marché reste fragmenté mais, à la
suite d’une vague importante de consolidations depuis
2003, quelques acteurs de taille gigantesque parviennent
à être présents sur la plupart des applications. Microsoft et
IBM s’affrontent sur le middleware et les applications
transversales tandis qu’Oracle est l’un des leaders du marché des applications de gestion. Dans le domaine des équipements informatiques, la conjoncture s’est sensiblement
dégradée après des années 2004 et 2005 qui avaient
bénéficié du renouvellement des parcs des entreprises. Le
secteur de l’EGP a encore enregistré en 2007 un taux de
croissance de 8 %, après deux années à plus de 10 %.
Forte consolidation du marché
des services télécoms
La croissance des services télécoms, estimée à près de
5 % en 2007, est soutenue par l’expansion des services
mobiles, un peu retardée par rapport aux autres pays
industrialisés et alimentée par l’augmentation continue
des bases d’abonnés et par le développement des services de données. En 2007, les services mobiles représentent 46 % du marché des services télécoms (56 % en
Europe).
Les câblo-opérateurs dominent encore le segment du
haut débit, mais les opérateurs télécoms ont renforcé
leurs parts de marché avec des accès DSL (43 % des
accès aux États-Unis) et plus récemment des accès FTTx
(1,6 million de lignes à la mi-2007 aux États-Unis). Les
opérateurs télécoms, qui font face depuis plusieurs
années à une baisse continue de leurs recettes traditionnelles de téléphonie et à la diminution de leur parc de
lignes d’accès, investissent en effet dans les réseaux en
fibre pour offrir des services IPTV et concurrencer les
offres “triple play” des câblo-opérateurs.
Depuis 2004, une vague de fusions-acquisitions de grande envergure a profondément modifié la structure du
marché des services télécoms aux États-Unis et au
Canada, aujourd’hui concentré autour de deux opérateurs historiques régionaux. Aux États-Unis, AT&T (ex
SBC) et Verizon sont devenus les leaders incontestés du
marché avec un chiffre d’affaires en 2007 respectivement
de 119 milliards USD et 94 milliards USD.
Ralentissement sur le marché audiovisuel
Avec des revenus qui ont dépassé 110 milliards EUR en
2007, les États-Unis concentrent 40 % du marché mondial de la télévision. Depuis 2006, la croissance du marché est en net ralentissement, essentiellement du fait de
la morosité du marché publicitaire sur les grands “networks” hertziens. Ces derniers restent des acteurs incontournables de l’industrie, mais sont fortement concurrencés par la télévision à péage. Près de 90 % des 125
millions de foyers TV nord-américains reçoivent à présent
une offre TV multichaîne par abonnement, et 70 % reçoivent la télévision numérique (essentiellement via le câble
et le satellite).
Le câble reste le mode de réception TV prioritaire, avec
60 % des foyers équipés, mais il perd régulièrement du
terrain face au satellite (Dish et DirecTV).
Les marchés du DigiWorld en Amérique du Nord
(billion €)
Telecom services
Telecom equipment
Software and computer services
Computer hardware
TV services
Consumer electronics
Total
2004
236
46
217
82
96
83
761
2005
246
50
232
85
101
96
810
2006
253
51
248
88
109
106
855
2007
265
54
264
90
111
114
899
2008
281
56
277
89
116
121
941
Source IDATE
1.5
15/04/08
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:18
Page 31
Un équilibre entre segments télécom et informatique
Décomposition des marchés du DigiWorld en Amérique du Nord en 2007
Consumer electronics
13%
Telecom services
31%
Computer hardware
9%
Telecom equipment
6%
Software and computer services
28%
Source IDATE
Une croissance désormais homogène
Évolution par grand segment en Amérique du Nord
Les marchés du DigiWorld en Amérique du Nord
TV services
13%
12%
31
www.idate.org
10%
8%
6%
4%
2%
0%
2004-2005
2005-2006
Telecom
Source IDATE
2006-2007
IT
Media
Total
2007-2008
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:18
Page 32
1.6
DigiWorld 2008
32
Les marchés du DigiWorld en Europe
Avec une valeur estimée à 850 milliards EUR en 2007, le
marché européen des TIC représente un peu plus de
30 % du total mondial. Après la phase de récession de
2001-2002, il a connu une reprise, particulièrement marquée au tournant de l’année 2004. Depuis 2005, le taux
de croissance a tendance à baisser, essentiellement sous
l’effet du ralentissement de la croissance des marchés
des télécommunications. En 2007, le marché en valeur a
crû de 3,7 %, alors que sa croissance avoisinait encore
5 % en 2006.
La politique des TIC en Europe comprend des initiatives
paneuropéennes, essentiellement dans le cadre de
l’Union européenne (en juin 2005, la Commission européenne a notamment lancé l’initiative i2010, qui met
l’accent sur le processus de convergence numérique), et
une multitude d’initiatives prises dans chaque pays par
les États nationaux et de plus en plus par les régions.
Dynamisme des services informatiques
Après une phase de fort ralentissement au début des
années 2000, dans un contexte économique général
morose et des tendances boursières à la baisse, le secteur
des technologies de l’information a connu une relance à
partir de 2004. En 2007, la croissance dans les services et
logiciels, qui représentent 70 % du marché informatique,
a frôlé 7 %. Dans les matériels, la dynamique en valeur
est moins marquée (+3,1 % en 2007), mais elle l’est
davantage en volume et traduit notamment un basculement des équipements de bureau vers les portables. Le
secteur de l’EGP enregistre un net ralentissement en
2007, avec de grandes variations selon les pays.
Télécommunications : progrès de la diffusion
et ralentissement de la croissance en valeur
L’essor de la concurrence et les niveaux élevés de diffusion des services télécoms se traduisent par un net
ralentissement de la croissance en valeur du marché
depuis 2002. La croissance des services télécoms en
Europe est ainsi passée de plus de 10 % en 2001 à 7 %
en 2004 et 3 % en 2007. Les télécoms n’en représentent
pas moins un moteur très actif du développement des
TIC en Europe, par leur poids (38 % du marché total des
TIC dans la région pour les services et 44 % si l’on
intègre les équipements) et par leur action sur le processus de convergence.
La téléphonie mobile atteint un niveau de saturation, y
compris dans nombre de pays d’Europe de l’Est (le taux
de pénétration moyen pour la région dépasse 100 %
depuis 2006), qui réduit année après année les perspectives de croissance. Toutefois, les services de données
constituent un relais de croissance significatif pour les
opérateurs mobiles ; ils représentent 16 % du chiffre
d’affaires des services mobiles (19 % pour l’Europe de
l’Ouest).
Dans le fixe, le haut débit reste un vecteur important de
dynamique. Avec 114 millions d’abonnés à la fin 2007
(dont 94 millions pour les seuls pays d’Europe de
l’Ouest), le segment recèle encore un fort potentiel, qui
attise la concurrence : au-delà du dégroupage de
l’ADSL, le terrain de jeu se déplace vers le marché du
très haut débit et le développement des services associés au haut débit (VoIP, vidéo sur IP).
Une économie de la télévision morcelée
Le poids de la redevance dans l’économie de la télévision en Europe est important (près du quart des recettes
des chaînes tous types confondus), avec une réception
hertzienne qui reste en 2007 le mode d’accès unique
pour 48 % des foyers TV. La réception par voie hertzienne perd toutefois rapidement du terrain au profit du
câble et surtout du satellite, porté par une numérisation
plus rapide que sur les autres réseaux.
Les opérateurs télécoms sont entrés sur le marché de la
télévision avec des offres de télévision sur DSL. Si elle
reste marginale en termes de part de marché, la télévision sur DSL rencontre un succès non négligeable sur
plusieurs marchés (France, Espagne par exemple). Autre
tendance importante du marché, la télévision numérique est en forte croissance, essentiellement portée par
la télévision à péage, en particulier par satellite. Elle
représente maintenant 30 % des foyers. La télévision
numérique terrestre est cependant en passe de devenir
un puissant relais de croissance pour ce marché, comme
le montre déjà l’exemple britannique, ou comme semble
le prouver le bon démarrage de la TNT, essentiellement
gratuite, en France, en Espagne ou en Italie.
Les marchés du DigiWorld en Europe
(billion €)
Telecom services
Telecom equipment
Software and computer services
Computer hardware
TV services
Consumer electronics
Total
2004
287
53
189
96
66
56
746
2005
300
57
198
99
69
60
783
2006
312
59
210
102
72
64
819
2007
322
56
225
105
76
67
850
2008
330
57
239
108
79
69
882
Source IDATE
Le DigiWorld dans l’économie mondiale
Nouvelle
panne de
croissance ?
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:18
Page 33
Un segment télécom encore dominant…
Décomposition des marchés du DigiWorld en Europe en 2007
Consumer electronics
8%
TV services
9%
Software and computer services
26%
Telecom equipment
7%
Source IDATE
… mais en faible croissance
Évolution par grand segment en Europe
Les marchés du DigiWorld en Europe
Telecom services
38%
Computer hardware
12%
8%
33
www.idate.org
7%
6%
5%
4%
3%
2%
1%
0%
2004-2005
2005-2006
Telecom
Source IDATE
2006-2007
IT
Media
Total
2007-2008
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
Le DigiWorld dans l’économie mondiale
Des
disparités
très
marquées
DigiWorld 2008
34
13:18
Page 34
Les marchés du DigiWorld
en Asie/Pacifique
Plus encore que l’Europe et ses contrastes entre Ouest
et Est, l’Asie/Pacifique est marquée par de profonds
écarts entre les performances des marchés des pays
avancés (Japon, Corée du Sud notamment) et des pays
émergents. En outre, le poids de ces derniers est tel
qu’au-delà de l’effet d’entraînement pour la région,
c’est l’ensemble du marché mondial qui y puise une
grande partie de sa croissance. Le poids de
l’Asie/Pacifique était de 24,5 % en 2007, en très légère
augmentation ! Mais, dans le même temps, le poids du
Japon, qui représente près de la moitié du marché en
valeur de la région, a reculé d’un point. Sous l’angle
dynamique, le marché japonais progressait d’à peine
plus de 1 % par an en moyenne, tandis que le reste de
la région enregistrait une croissance de plus de 10 %
par an, contribuant à lui seul à un tiers de la croissance
mondiale entre 2003 et 2006.
Les laboratoires japonais et sud-coréens
Malgré la faiblesse de la croissance de son marché
national, le Japon possède, dans un certain nombre de
domaines TIC, une avance sur un grand nombre de pays
industriels. Dans les télécommunications en particulier, il
compte la plus grande base de clients 3G avec plus de
60 millions à la mi-2007, soit près des deux-tiers du
total des clients mobiles dans le pays. De même, dans le
très haut débit, le plan de déploiement d’accès
FTTB/FTTH lancé par NTT a d’ores et déjà permis de
connecter près de 10 millions de foyers, soit le tiers des
abonnés haut débit du pays. Les accès fibre se substituent aux accès DSL, en baisse depuis 2006. Plus largement en matière de TIC, le programme E-Japan mis en
place en 2001 a permis d’accélérer l’informatisation de
la société japonaise. Enfin, le pays est leader en matière
de TVHD avec des programmes proposés depuis plusieurs années à la fois sur les réseaux numériques terrestres, sur le câble et sur le satellite.
La Corée du Sud est également particulièrement avancée dans plusieurs domaines. Dans le haut débit, le pays
a longtemps été leader mondial avant d’être “rattrapé”
par quelques pays européens. Il conserve en revanche,
avec le Japon, une avance dans le très haut débit, en privilégiant une approche FTTB/Ethernet LAN ou VDSL. En
matière d’accès sans fil, la technologie WiBro, version
locale du WiMAx, a commencé à être déployée dans le
cadre du programme “ubiquitous Korea”.
Chine et Inde tirent la croissance
Mais c’est dans les pays émergents de la région que l’on
trouve les principaux réservoirs de croissance des marchés du DigiWorld. La Chine continue de s’équiper à un
rythme effréné : en 2007, 80 millions de nouveaux
clients mobiles sont venus grossir la base, soit un
contingent plus important qu’au cours de n’importe
quelle année passée, et le pays compte 13 millions de
nouveaux abonnés haut débit. La Chine renforce sa
position de premier marché mondial en nombre d’abonnés mobiles (525 millions) et talonne les États-Unis en
ce qui concerne le nombre d’abonnés haut débit (65 millions à la fin 2007). Le marché chinois, c’est aussi 260
millions d’abonnés à la TV payante. Par ailleurs, l’industrie chinoise se développe tout particulièrement dans
l’informatique, avec des groupes désormais puissants au
niveau international (Lenovo, Founder Group), dans les
télécommunications (Huawei, ZTE…) et dans l’EGP.
Le dynamisme du marché indien tire aussi de plus en plus
la croissance de l’ensemble de la région. Le développement des TIC en Inde est marqué par l’essor des services
informatiques (logiciels, centres d’appels) et des services
de télécommunications mobiles (plus de 70 millions de
nouveaux clients mobiles en 2007). Cette expansion est
pour partie la résultante d’initiatives publiques récentes
visant à ouvrir l’économie du pays : le développement
des TIC en Inde a longtemps été freiné par la fermeture
aux investissements étrangers et par le manque d’infrastructures (routes, électricité, télécommunications).
Enfin, derrière ces mastodontes, plusieurs autres pays
asiatiques (Vietnam, Indonésie, Philippines, Pakistan)
contribuent de manière plus modeste mais renforcée à
la croissance des marchés du DigiWorld dans la région.
Les marchés du DigiWorld en Asie/Pacifique
(billion €)
Telecom services
Telecom equipment
Software and computer services
Computer hardware
TV services
Consumer electronics
Total
2004
225
73
90
65
49
52
554
2005
237
77
96
69
53
57
589
2006
254
84
102
73
56
62
630
2007
272
88
111
77
59
66
672
2008
294
90
119
82
62
69
715
Source IDATE
1.7
15/04/08
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 35
Un poids toujours élevé pour les marchés d’équipement
Décomposition des marchés du DigiWorld en Asie/Pacifique en 2007
Consumer electronics
10%
TV services
9%
Software and computer services
16%
Telecom equipment
13%
Source IDATE
Une croissance équilibrée
Evolution par grand segment en Asie/Pacifique
10%
35
9%
www.idate.org
8%
7%
6%
5%
4%
3%
2%
1%
0%
2004-2005
2005-2006
Telecom
Source IDATE
Les marchés du DigiWorld en Asie/Pacifique
Telecom services
40%
Computer hardware
12%
2006-2007
IT
Media
Total
2007-2008
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
Des progrès
significatifs
dans la
diffusion
des TIC
13:19
Les marchés du DigiWorld
dans le reste du monde
Avec une valeur estimée à 329 milliards EUR en 2007,
les marchés du DigiWorld en Amérique Latine et en
Afrique/Moyen-Orient comptent pour 12 % des marchés
mondiaux. Ils sont toujours fortement orientés à la
hausse, avec une croissance estimée à 12 % en 2007.
Le DigiWorld dans l’économie mondiale
Une forte croissance en Amérique Latine…
DigiWorld 2008
36
Page 36
En Amérique Latine, la crise financière de 2001-2002 est
digérée et le marché est dès lors reparti de l’avant, notamment dans les TIC. Le marché de la région est largement
dominé par le Brésil et le Mexique, qui en représentent
près des deux-tiers. Les services numériques – en particulier IP – sont en progression, sur les marchés professionnel comme résidentiel. Le déploiement de ces nouveaux
services reste néanmoins contraint par le niveau des infrastructures et par la solvabilité de la demande. En matière
de services télécoms, le continent affiche une densité de
plus de 60 %, et les connexions haut débit se développent
rapidement (avec une densité encore relativement faible,
de 6 % en moyenne à la fin 2007).
Les acteurs leaders de la zone sont particulièrement
actifs. A l’initiative des opérateurs, les nouvelles générations d’accès Internet mobile comme fixe apparaissent,
alors que les projets de passage à la TV numérique se
matérialisent peu à peu.
Les réserves de croissance restent ainsi importantes,
l’accès aux services télécoms – téléphonie ou Internet
haut débit – étant encore en retrait en comparaison
avec les zones plus avancées comme l’Europe de l’Ouest
ou les États-Unis, et encore insuffisant pour que les
foyers et les entreprises puissent profiter de tous les
bénéfices découlant des technologies de l’information.
… soutenue par des politiques publiques
Dans ce cadre, les politiques publiques de réduction de la
fracture numérique apparaissent comme un enjeu
majeur, afin selon les cas d’impulser ou d’accompagner le
déploiement de réseaux et de favoriser l’acceptation (et
la demande) des nouvelles offres et technologies par les
usagers, via en particulier la création de services publics
en ligne. Les opérateurs privés sont également amenés à
jouer un rôle important, étant le plus souvent à l’origine
des déploiements et de la mise à niveau des réseaux,
ainsi que du lancement de nouveaux services. Les leviers
sont alors multiples pour les décideurs publics : politiques
de subvention via les fonds de service universel, modalités de cession des nouvelles licences en particulier pour
les réseaux non filaires, lancement d’e-services (gouvernement, santé, éducation).
C’est également l’heure des choix technologiques,
comme pour la norme de diffusion numérique terrestre
ou pour les réseaux télécoms alternatifs destinés à favoriser l’accès à la téléphonie et à l’Internet haut débit.
Afrique/Moyen-Orient :
des marchés contrastés
Du côté de la zone Afrique/Moyen-Orient, les contrastes
sont plus marqués, avec plusieurs blocs très différenciés :
• quelques pays avancés (Afrique du Sud, Israël), dont
l’équipement est proche de celui des grands pays occidentaux ;
• des pays d’Afrique septentrionale (Maroc, Tunisie,
Egypte notamment), qui ont engagé des réformes
depuis plus de dix ans, qui investissent dans les TIC et
dont les marchés sont relativement ouverts ;
• des pays du Golfe persique où l’expansion des marchés du DigiWorld a été dopée depuis 2006 par la
hausse des prix du pétrole et la libéralisation plus
récente des marchés (nouvelles attributions de
licences), et dont les opérateurs investissent aujourd’hui sur les autres marchés de la région ;
• enfin, les pays d’Afrique subsaharienne, qui restent les
“parents pauvres” de la région avec des niveaux
d’équipement encore très faibles, mais en progression
significative. Sur le marché des services mobiles, la
densité moyenne a doublé en deux ans et avoisine
20 % à la fin 2007.
Les marchés du DigiWorld dans le reste du monde
(billion €)
Telecom services
Telecom equipment
Software and computer services
Computer hardware
TV services
Consumer electronics
Total
2004
91
16
46
30
17
21
221
2005
107
18
50
32
19
29
256
2006
126
20
56
36
21
36
293
2007
145
20
61
39
22
42
329
2008
161
21
65
41
23
44
356
Source IDATE
1.8
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Un poids prédominant des services télécoms
Décomposition des marchés du DigiWorld dans le reste du monde en 2007
Consumer electronics
12%
TV services
6%
Software and computer services
22%
Telecom equipment
6%
Source IDATE
Des contrastes gommés
Évolution par grand segment dans le reste du monde
30%
Les marchés du DigiWorld dans le reste du monde
Telecom services
41%
Computer hardware
13%
37
www.idate.org
25%
20%
15%
10%
5%
0%
2004-2005
2005-2006
Telecom
Source IDATE
2006-2007
IT
Media
Total
2007-2008
Marchés et acteurs
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DigiWorld 2008
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Marchés et
acteurs
39
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II
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2
Marchés et acteurs
Commoditisation,
ou la nouvelle loi
de la gravitation
du DigiWorld
DigiWorld 2008
40
15/04/08
Une commoditisation qui gagne les
couches du DigiWorld
A l'instar du PC, moteur du développement
de l'industrie IT dans les années 90, deux
autres segments majeurs du DigiWorld (services et équipements télécoms) sont entrés
dans une phase de commoditisation.
Si ces secteurs continuent à contribuer à la
croissance du DigiWorld, c'est essentiellement à travers le débouché des marchés
émergents (Chine, Inde, Russie mais aussi
Amérique latine et Afrique), qui représentent
plus de 75 % de la croissance totale sur ces
deux segments.
Dans la plupart des marchés développés, on
assiste au contraire à un ralentissement
durable de la croissance, symptomatique de
ce phénomène de commoditisation. Ainsi, la
saturation de la pénétration mobile guette
(Etats-Unis, Royaume-Uni, France) ou est
déjà de mise (Italie, Scandinavie). S'y ajoutent une concurrence sur les prix exacerbée
(avec la multiplication d'offres d'abondance
voire illimitées pour la voix fixe) et un durcissement du cadre réglementaire (roaming,
terminaison d'appels).
On observe ainsi pour la première fois une
croissance en valeur négative du segment de
la téléphonie mobile dans des pays majeurs
tels que l'Allemagne. Sur les marchés fixes,
les poches de croissance restantes en matière de haut débit servent à peine à compenser
l'érosion régulière des revenus de téléphonie
Page 41
fixe causée par la rupture technologique de
la voix sur IP.
II en est de même sur le segment des équipements de réseaux télécoms, où la révolution de l'IP a chamboulé le jeu concurrentiel
du secteur, profitant à de nouveaux entrants
dont le succès a été foudroyant (Cisco et
dans une moindre mesure les chinois Huawei
et ZTE) dans un contexte de forte érosion des
prix du hardware (par faute de différentiation) et de migration de la valeur vers les
couches applicatives. Parallèlement, les équipementiers "historiques", pour endiguer la
dynamique négative des prix et marges, s'engageaient sur la voie d'une consolidation
sans précédent.
Enfin, la commoditisation gagne graduellement un secteur que beaucoup croyaient à
l'abri, à la faveur d'une innovation incessante ; pourtant l'arbre de l'effervescence due à
l'introduction de nouveaux smartphones
avancés (et en particulier de l'iPhone) ne saurait masquer la forêt d'une industrie dominée
par une logique de remplacement à l'Ouest
et où plus de 60 % des ventes mondiales
s'orientent déjà vers les marchés émergents.
Ainsi, le renouvellement du parc installé à
"iso-valeur" et l'essor des téléphones "low
cost" compatibles avec le pouvoir d'achat
disponible sur ces nouveaux débouchés géographiques se généralisent et pèsent sur
l'érosion du prix moyen du terminal qui
dépasse maintenant 10 % par an.
Une logique d'innovation dominée
par la concurrence entre segments
Face à cette érosion rampante des prix, les
tentatives d'innovation visant à réintroduire
de la différentiation sur les produits/services
phares du DigiWorld n'impactent que la
niche du très haut de gamme (les téléphones
mobiles de luxe ou les PC ultramobiles) et
n'endiguent pas jusqu'ici la force gravitationnelle qui tire la croissance d'ensemble du
marché des TIC vers le bas.
Chez bon nombre d'acteurs majeurs du
DigiWorld, ces tentatives ont été largement
Introduction
aradoxe du moment : tandis que l'année
2007 marquait un recul léger de la croissance du DigiWorld dans son ensemble, qui
n'a jamais retrouvé ses taux de progression à
deux chiffres de l'avant 2000, un autre secteur, moins high tech, contribuait beaucoup
plus à l'augmentation de la richesse mondiale.
Il s'agit des matières premières. Ce contraste,
en nous rappelant les vertus que peut comporter un marché de commodités dans un
contexte de croissance accrue, nous permet
d'éclairer les dynamiques en cours des marchés du DigiWorld à une lumière nouvelle.
P
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www.idate.org
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2
Marchés et acteurs
supplantées par des stratégies d'innovation
basées sur une diversification d'activités à
travers l'entrée sur des segments connexes. A
l'instar de la transformation d'IBM, l'inventeur du PC qui est dorénavant une société
exclusivement de services informatiques, on
observe aujourd'hui les acteurs de l'équipement télécom s'orienter vers le service
("managed services" des équipementiers
réseaux, déploiement d'applicatifs par Nokia),
des manufacturiers de l'électronique grand
public et du PC se lancer dans la téléphonie
mobile (Apple, Lenovo…), des opérateurs
télécoms qui font de la diffusion audiovisuelle un axe stratégique de développement, tandis que les câblo-opérateurs fournissent des
services de voix.
DigiWorld 2008
42
Cette effervescence, si elle n'a pas profondément bouleversé les positions concurrentielles
des acteurs établis (Nokia a enregistré une
part de marché historique de plus de 40 %, en
cette année 2007 de l'iPhone) alimente la
pression tarifaire sur les segments de services
et d'équipements du DigiWorld et renforce le
processus de commoditisation en cours.
Internet accessibles toujours plus ouvert. Ces
stratégies, bien qu'encore loin d'être généralisées, rencontrent un succès commercial
important et soulignent l'arbitrage croissant
en faveur de la stimulation de la demande
pour leurs produits phares (voix et connectivité) plutôt que la maximisation du prix unitaire réapparue par une (illusoire) différentiation de ces services.
Ce type de stratégie est déjà largement à
l'œuvre sur le marché des services fixes, où
les revenus de connectivité illimitée (au
réseau téléphonique commuté et de façon
croissante à l'Internet haut débit) représentent 80 % de la valeur tandis que la voix à la
minute ne pèse plus que 20 % du marché.
Dans ce contexte, deux facteurs clés de succès dans un marché de commodité commencent à se matérialiser dans le DigiWorld.
Si l'acceptation explicite du statut de commodité ne va pas de soi pour une industrie
encore attachée au paradigme d'une croissance à deux chiffres, on peut observer, audelà des diversifications peu suivies de résultats, les prémices de cette nouvelle donne
dans des tendances de services plus récentes
car régulièrement retardées.
A l'instar de marchés de commodités comme
celui du maïs, dont le prix est stable depuis
100 ans mais dont la production vendue aux
Etats-Unis a été multipliée par 10 sur la
même période (grâce à l'incorporation du
maïs dans de multiples produits de la nourriture pour bétail, aux sodas en passant par les
cosmétiques), la clé de la croissance future
des industries de services IT et télécoms réside dans la stimulation de la consommation
existante (offres “flat rate” dans les télécoms, offres “Software as a Service” dans
l'IT) et la multiplication des débouchés (par
exemple connecter des objets au réseau afin
qu'ils communiquent entre eux).
Dans le domaine des services mobiles, les
offres de voix mobile réellement "flat rate"
se sont multipliées dans des pays majeurs
comme les Etats-Unis (pour les quatre principaux opérateurs), l'Allemagne (avec
T-Mobile) et la France (Bouygues Telecom),
tandis que les offres d'accès Internet mobile
ouvert ont maintenant supplanté la traditionnelle approche du "walled garden" et
stimulent des usages grand public en proposant une mise à disposition de trafic quasi
illimité et/ou un champ d'applications
Le deuxième facteur clé de succès majeur est
de s'assurer d'une compétitivité coût de premier ordre (par la spécialisation, les économies d'échelle et l'optimisation du capital
investi) en progression permanente grâce à
des gains de productivité. La vague de
recomposition par fusions/acquisitions/cessions des principaux segments du marché
ainsi que des décisions radicales d'externalisation d'infrastructures (comme H3G ou
E-Plus) ou de projets de séparation opérationnelle ou structurelle (Telecom Italia,
Les prémices d'un monde nouveau
15/04/08
L'heure du choix cornélien approche
Dans ce contexte de commoditisation, la
mutation des modèles économiques et
industriels des acteurs du DigiWorld se poursuit. Tandis que les acteurs de l'électronique
grand public et de la téléphonie mobile tentent d'emboîter le pas du succès planétaire
d'Apple avec la combinaison iTunes/iPod
réédité avec l'iPhone en obtenant un reversement sur les revenus de services de la part
des opérateurs, les équipementiers réseaux
poursuivent leur redéploiement sur les seg-
Page 43
ments de services. Toutefois, c'est sans aucun
doute chez les opérateurs télécoms que les
décisions seront les plus complexes car les
plus structurantes. En effet, les forces de
marché à l'œuvre poussent à un choix aussi
cornélien qu'inéluctable entre la fourniture
de connectivité enrichie (incluant des fonctionnalités associées comme la localisation
et les communications) et la fourniture d'applications s'appuyant sur cette connectivité.
Il n'y a pas de bon ou mauvais choix car les
deux modèles coexisteront et la décision de
chaque opérateur dépendra autant de son
point de départ que de ce qu'il veut être une
fois adulte : le producteur de maïs ou le chef
qui l'incorpore dans ses plats.
Introduction
TeliaSonera…) témoignent de la refonte des
structures de coût désormais à l'œuvre dans
le DigiWorld.
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43
www.idate.org
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Page 44
2.1
Les marchés du DigiWorld par secteur
Avec une croissance moyenne de 5,8 %, pour un marché
mondial de 2 750 milliards EUR, le DigiWorld a connu en
2007 un ralentissement sensible de dynamique par rapport aux deux années précédentes. On observe surtout
des écarts importants selon les segments, avec notamment un ralentissement très marqué de la progression
des marchés d’équipements de télécommunications
tandis que les produits d’électronique continuent de
tirer les marchés du DigiWorld (même si eux aussi enregistrent des performances en retrait par rapport à 2005
et 2006).
Les chiffres de 2007 apportent par ailleurs la confirmation d’une dynamique plus forte dans le segment des
services, à l’exception notable de la télévision.
Marchés et acteurs
Ralentissement sensible des marchés
d’équipements
DigiWorld 2008
44
C’est sans conteste dans le segment des équipements
de télécommunications que le ralentissement de croissance est le plus spectaculaire, avec une progression qui
tombe en dessous de 2 % en 2007 contre plus de 7 %
en 2005 et encore près de 6 % en 2006. Les matériels
informatiques maintiennent une dynamique modérée
(+4,4% en 2007), tandis que l’électronique grand public
accuse un net ralentissement (de +15 % en 2005 à 8 %
en 2007), même si c’est de là que vient encore la
meilleure performance, tous segments du DigiWorld
confondus.
Au-delà des éléments de diagnostic propres à chaque
segment, tous continuent de subir une forte pression sur
les prix. Les sauts technologiques qui ont permis il y a
quelques années de contrecarrer ce mouvement (passage
de la 2G à la 3G dans les mobiles ; passage aux PC portables, aux écrans plats…) ont désormais basculé pour
l’essentiel. Il faudra attendre quelque temps encore avant
que de futures générations technologiques (4G, TVHD…)
viennent apporter un nouveau souffle aux marchés.
Trois-quarts de la croissance en provenance
des services
Les services comptent pour un peu plus de 70 % des marchés du DigiWorld et surtout, ils ont contribué en 2007
aux trois-quarts de la croissance totale. Les services de
télécommunications pèsent à eux seuls pour près de
40 % de la croissance (59 milliards EUR sur un total de
152 milliards EUR). Les services informatiques et logiciels
représentent la seconde contribution en importance, avec
près de 30 % (44 milliards EUR). L’apport plus limité des
services télévisuels (7 %) tient non seulement à la taille
modeste de ce marché mais surtout à son fort ralentissement, sous l’effet essentiellement d’une moindre croissance des recettes publicitaires.
Malgré une pression importante sur les prix, comme
pour les équipements, les segments de services résistent
mieux grâce à un effet volume exceptionnel, notamment en provenance des régions émergentes. A titre
d’exemple, le nombre de clients mobiles dans le monde
est passé en 2007 de moins de 2,7 milliards en début
d’année à près de 3,2 milliards en fin d’année : en deux
ans (fin 2005 à fin 2007), plus d’un milliard de nouveaux
clients ont afflué auprès des opérateurs, soit un gain de
près de 50 %. Sur ce total, la moitié provient de
l’Asie/Pacifique, dont 300 millions sur les seuls marchés
chinois et indien !
Nota : Les données fournies ici sont les chiffres des marchés finaux de chaque secteur et peuvent intégrer certains doubles comptes, au titre des consommations intersectorielles. En revanche, nous avons éliminé dans la
mesure du possible les éventuels doubles comptes provenant de périmètres sectoriels qui se chevauchent : par
exemple, les terminaux mobiles et les PC résidentiels ont
été décomptés des marchés EGP et comptabilisés uniquement dans les segments télécoms pour le premier et
informatique pour le second. De plus, ces données sont
basées sur la consommation. Pour certaines catégories,
la différence avec les données de production peut être
significative lorsque les flux d’échanges internationaux
sont très développés.
Le marché mondial du DigiWorld par secteur
(billion €)
2004
Telecom services
839
Telecom equipment
188
Software and computer services
542
Computer hardware
274
TV services
228
Consumer electronics
212
Total
2 283
2005
889
202
576
286
243
242
2 438
2006
945
214
616
298
258
267
2 597
2007
1 004
218
660
311
268
288
2 749
2008
1 065
225
700
320
281
303
2 894
2011
1 242
232
827
355
322
331
3 309
Source IDATE
Une
croissance
qui
s’essouffle
lentement
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Une dynamique qui reprend le dessus dans les services…
Croissance des marchés mondiaux du DigiWorld par secteur
billion t
3 000
2 500
2 000
Services
1 500
1 000
500
Equipment
0
2006
2007
Computer hardware
Consumer electronics
Telecom services
Software and computer services
TV services
Source IDATE
… qui représentent toujours 70% des marchés du DigiWorld
Répartition des marchés du DigiWorld par secteur en 2007
Consumer electronics
10%
Telecom services
36%
45
www.idate.org
TV services
10%
Computer hardware
11%
Telecom equipment
8%
Software and computer services
25%
Source IDATE
Les marchés du DigiWorld par secteur
2005
Telecom equipment
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
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Page 46
2.2
DigiWorld 2008
46
Services télécoms
Une croissance mondiale largement tirée par les
services mobiles et haut débit
Au cours des deux dernières années, le marché mondial
des services télécoms a augmenté en valeur de plus de
6 % par an (6,3 % en 2006, 6,2 % en 2007). Il est estimé
à 1 004 milliards EUR en 2007.
Depuis 2006, plus de 50 % des revenus mondiaux des services télécoms proviennent des services mobiles. En 2007,
ce marché mobile (hors équipements et interconnexion)
est estimé à 540 milliards EUR. Il a contribué à hauteur de
90 % à l’accroissement en valeur du marché des services
télécoms. Cette croissance repose très largement sur le
développement des bases de clients (+24 % en 2006, près
de 20 % en 2007), qui ont franchi la barre des 2 milliards
en 2005, celle des 3 milliards en 2007. Parallèlement, le
revenu moyen par abonné a diminué et est tombé en dessous de 16 EUR par mois en 2007.
Le déclin de la téléphonie fixe traditionnelle s’accélère,
non seulement à la suite de la substitution en faveur des
mobiles mais aussi de la diffusion de la voix sur IP, qui se
traduit par une chute des recettes de communications. Le
développement des services de données, en premier lieu
des services d’accès haut débit, compense toutefois globalement la baisse de ces recettes (baisse nette de 13 milliards EUR pour la téléphonie fixe en 2007, contre un gain
de 16 milliards EUR pour les services de données et
Internet).
Les marchés en développement ont généré les
trois-quarts de la croissance en 2006 et 2007
La part des pays en développement dans le marché mondial des services télécoms se renforce de manière significative (20 % en 2002, 32 % en 2007). En 2007, le marché des
services télécoms des pays émergents a augmenté de plus
de 40 milliards EUR, soit près des trois-quarts de l’accroissement du marché mondial. La croissance de l’ensemble
des pays émergents a avoisiné 10 % au cours de chacune
des deux dernières années, alors qu’elle n’a pas dépassé
3 % en moyenne pour l’ensemble des pays industrialisés.
La moitié du marché des services télécoms des économies
en développement est concentrée dans cinq pays : Chine,
Brésil, Mexique, Inde et Russie. La Chine en représente
près d’un quart à elle seule. La progression de ces marchés
est liée à la dynamique des marchés mobiles ; aujourd’hui,
les pays émergents abritent 60 % du parc mobile mondial.
Elle est aussi liée à celui des marchés des services Internet.
La Chine talonne ainsi les États-Unis au premier rang du
nombre d’abonnés haut débit. D’autres pays voient émerger un important marché du haut débit, comme le Brésil (8
millions d’abonnés à la fin 2007) et l’Inde (7 millions).
Le mouvement de consolidation se poursuit
La pression concurrentielle et le développement de ces différentes formes de convergence ont engagé les opérateurs
dans une nouvelle vague de consolidations. Depuis 2004,
les opérations de fusions-acquisitions se sont multipliées,
d’abord sur le marché nord-américain (Sprint Nextel et
surtout Verizon-MCI et SBC-AT&T-BellSouth) mais aussi en
Europe (entre autres Telefónica-O2, NTL-Telewest, Neuf
Cegetel/SFR) et au Japon (SoftBank-Vodafone KK). Les
pays en développement ne sont pas en reste, et de nombreux opérateurs s’intéressent à ces marchés émergents,
aussi bien en Amérique Latine (Telefónica et América
Móvil/Telmex), en Asie (investissements de Vodafone en
Inde), en Afrique et au Moyen-Orient (où émergent des
opérateurs pan-régionaux, dont les sud-africains Vodacom
et MTN, le koweïti MTC (à travers Celtel) ou l’égyptien
Orascom Telecom).
Marché mondial des services de télécommunications par région
(billion €)
North America
Europe
European Union
France
Germany
Italy
Spain
UK
Russia
Asia-Pacific
China
India
Japan
Latin America
Brazil
Africa and Middle East
Total
2004
236
286
253
36
51
29
21
44
11
225
54
9
92
57
24
34
839
2005
246
300
261
37
51
31
23
45
13
237
59
10
92
66
27
41
889
2006
253
312
268
38
51
31
25
46
17
254
65
12
94
75
30
51
945
2007
265
322
272
39
49
32
26
47
19
272
70
16
95
83
33
62
1 004
2008
281
330
277
40
49
32
27
47
20
294
77
20
97
92
36
69
1 065
2011
324
356
291
42
49
34
29
49
25
358
105
31
102
120
49
83
1 242
Source IDATE
Marchés et acteurs
À la
recherche de
nouveaux
relais
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
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Page 47
Marchés
Répartition du marché mondial des services de télécommunications par segment
billion t
1200
900
600
300
Data and Internet
Mobile services
Fixed telephony
0
2003
2004
2005
2006
2007
2008
Acteurs
Les principaux opérateurs télécoms dans le monde
0
20
40
60
80
100
AT&T
billion t
Verizon
Deutsche Telekom
Telefónica
France Télécom
Vodafone*
* fiscal year ended March 31, 2007
Sprint Nextel
Telecom Italia
BT*
Source IDATE
47
www.idate.org
NTT*
Services télécoms
Source IDATE
Note: 2006 Telecom service sales
(AT&T's figure includes BellSouth/Cingular Wireless,
consolidated since December 2007)
2.3
Équipements télécoms
Un nouveau paysage de l’industrie des équipements télécoms s’est dessiné en 2006 à la suite de plusieurs fusions
majeures. L’effet principal en a été une forte consolidation
du marché, avec quatre acteurs principaux qui concentrent
désormais près des deux-tiers du marché mondial (contre
moins de 50 % en 2004).
La dynamique concurrentielle a également évolué : les
groupes leaders atteignent une masse critique tandis que
les grands équipementiers chinois améliorent leur pénétration du marché et voient, à l’instar de Huawei, leurs revenus croître massivement. Les acteurs sous pression sont
maintenant les Motorola, Nortel ou NEC, qui souffrent de
cette reconfiguration de l’industrie et des marchés.
L’effet de la consolidation dans les marchés
d’infrastructures pour opérateurs
Marchés et acteurs
Le segment des équipements mobiles est désormais structuré autour d’un nombre limité de fournisseurs, les trois
principaux représentant 70 % du marché.
Le segment des équipements pour réseaux fixes, qui
couvre les équipements d’accès haut débit, de transmission optique et les routeurs IP, a été moins touché et reste
fragmenté. Cisco et Alcatel Lucent demeurent leaders dans
ces categories, tout en étant de plus en plus concurrencés
par le chinois Huawei, notamment pour les équipements
d’accès haut débit et de transmission optique.
DigiWorld 2008
48
Le rôle grandissant des services
Les services associés aux infrastructures ont été le segment le plus dynamique de l’industrie. Tous les fournisseurs d’équipements télécoms ont vu dans ces activités
une opportunité majeure de croissance, tout particulièrement dans les services “managés".
Pendant plusieurs années, Cisco en a été le leader, fournissant ses services principalement à la clientèle entreprises.
Du côté de la clientèle opérateurs, Ericsson a maintenu sa
suprématie en s’appuyant sur sa position dominante dans
les équipements mobiles.
Les progrès technologiques comme moteur
de la croissance
Au niveau mondial, les réseaux 3G se déploient à un
rythme soutenu. L’UMTS présente un attrait de plus en
plus fort : les marchés avancés basculent vers les technologies 3.5G telles que l’HSDPA et l’HSUPA, tandis que
les marchés émergents commencent à déployer des
réseaux UMTS pour couvrir des territoires en Internet
mobile.
Les réseaux haut débit fixes continuent d’être déployés
dans le monde, évoluant du DSL vers des réseaux plus
rapides basés sur des technologies telles que l’ADSL2+
et VDSL. Dans les pays les plus avancés, les opérateurs
ont commencé à déployer des réseaux FTTx offrant des
débits d’accès jusqu’à 100 Mbps.
Dans un contexte de migration vers les technologies IP
et de demande croissante pour des services très haut
débit, le marché des équipements WDM demeure vigoureux, comme celui des commutateurs Ethernet et des
routeurs IP.
Ralentissement de l’investissement
des opérateurs
L’investissement des opérateurs de télécommunications
dans le monde (hors câblo-opérateurs) a continué d’augmenter en 2006, mais à un rythme moins rapide qu’en
2005 (+7.5 %) et essentiellement tiré par la dynamique
des opérateurs mobiles.
2007 marque un nouveau ralentissement. Dans le marché fixe, les opérateurs continuent d’investir dans le haut
débit et pour offrir plus de services “triple play”. Dans le
marché mobile, les investissements font suite à une
période de marasme et visent à étendre et moderniser
les infrastructures existantes. Cependant, les pays émergents d’Asie/Pacifique et d’Afrique/Moyen-Orient présentent toujours des opportunités élevées de développement d’infrastructures mobiles.
Marché mondial des équipements de télécommunications par région
(billion €)
North America
Europe
France
Germany
Italy
Spain
United Kingdom
Asia-Pacific
China
India
Japan
Latin America
Africa and Middle East
Total
2004
46
53
6
7
6
4
9
73
21
5
24
10
6
188
2005
50
57
6
8
6
4
9
77
21
7
25
11
7
202
2006
51
59
6
8
7
5
9
84
23
10
26
12
8
214
2007
54
56
6
8
6
4
9
88
24
12
25
12
8
218
2008
56
57
6
8
6
4
9
90
23
15
24
13
8
225
2011
64
60
7
8
6
4
9
86
23
17
22
13
9
232
Source IDATE
L’année
qui a suivi
le Big
Bang…
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 49
Marchés
Evolution du marché des équipements de télécommunications dans le monde par segment
250 billion t
200
150
Other
100
Core network equipment
Mobile access
50
Wireline access
Enterprise equipment
End-user devices
0
2005
2006
2007
2008
Acteurs
Les principaux fournisseurs d’infrastructures télécoms dans le monde
5
10
15
20
25
Cisco
49
Ericsson
Alcatel Lucent
billion t
Nokia Siemens Networks
Nortel
NEC*
Huawei
* fiscal year ended March 31, 2007
Motorola
Siemens Enterprise
Communications
Fujitsu
Source IDATE
Note: 2006 Telecom equipment sales (for Nortel,
before sale of UMTS activities to Alcatel Lucent)
www.idate.org
0
Équipements télécoms
Source IDATE
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 50
2.4
Services informatiques et logiciels
Le marché mondial des logiciels et services informatiques
a connu une année 2007 aussi bonne que la précédente,
avec une croissance mondiale d’un peu plus de 7 %, plus
marquée dans les logiciels sauf en Europe où la
dynamique des services redevient plus forte.
Sur l’axe régional précisément, la croissance s’est affermie
en Europe et a légèrement ralenti en Amérique du Nord.
Toutefois, c’est dans les régions émergentes que les
marchés progressent le plus vite, avec près de 20 % de
croissance annuelle sur le seul marché chinois, même si
celui-ci ne représente guère aujourd’hui que 1 % du
marché mondial ! Les logiciels et services informatiques
demeurent d’ailleurs le secteur des TIC le plus concentré
dans les régions industrielles : les marchés émergents ne
comptent que pour 15 % du marché mondial, la moitié de
cette part étant consommée en Amérique Latine. L’Inde est
en outre un pays "producteur" de premier plan.
Marchés et acteurs
Un marché des prestations intellectuelles en
voie de maturité
DigiWorld 2008
50
Les technologies de l’information ont gagné en maturité
ces dernières années. Les principales pierres angulaires
d’une stratégie IT sont désormais l’alignement entre l’IT et
la stratégie de la société, la gouvernance de l’IT, la gestion
de l’innovation IT, le management du risque IT, les achats
IT, la conformité IT... Les sociétés qui veulent maîtriser ces
problématiques ont besoin de l’assistance des sociétés de
conseil en IT, expliquant les taux de croissance élevés que
l’on constate en 2007 sur ces marchés en Europe.
Dans le cadre de la rationalisation des achats de prestations informatiques, les prestations au forfait prennent une
importance majeure, cannibalisant le marché de la régie.
Des stratégies d’externalisation revisitées
De manière générale, après une phase durant laquelle l’externalisation des "problèmes non résolus" a souvent pris
une place centrale dans les prises de décision, les clients
reconsidèrent aujourd’hui leurs stratégies d’externalisation. Cela peut conduire à de l’insourcing ou à des formes
sélectives d’externalisation et au découpage de contrats
aux dépens de l’externalisation globale.
Le rebond du marché de l’ERP devrait conduire à une
demande accrue en infogérance applicative. Les services
autour du CRM, de la GRH… devraient également tirer la
croissance du marché.
Le "Software as a Service" (SaaS) est particulièrement
séduisant pour le marché des PME, où réside un potentiel
de croissance considérable. SaaS est également une étape
vers l’informatique "on demand" que de nombreux outsourceurs poursuivent actuellement.
Un renouvellement du marché des logiciels
Les logiciels d’infrastructures restent le segment qui contribue le moins à la croissance des ventes de logiciels en
Europe, du fait notamment d’une banalisation permanente
des produits et de la chute des prix qui s’en suit.
Concernant le segment des systèmes d’exploitation (OS),
la concentration est toujours très forte, Microsoft continuant de dominer un marché mature grâce à son contrôle sur
l’univers des postes de travail.
Le marché de la sécurité connaît une forte croissance, avec
des solutions toujours plus complexes, capables de répondre à des menaces très diverses. L’utilisation croissante
d’Internet, des services Web et de leurs applications ont
profondément changé la nature des menaces et la perception des managers à leurs égards.
La croissance du marché des bases de données souffre
d’une pression sur les prix et de la concurrence de produits
"open source" ; les fournisseurs de BDD propriétaires tentent actuellement de dynamiser le marché en intégrant de
nouvelles caractéristiques comme des outils de gestion de
capacité, de contrôle d’accès et de sécurité.
Enfin, du côté des applicatifs, les Architectures Orientées
Services (SOA) vont rapprocher les logiciels packagés et
les développements spécifiques, tout en intégrant les différentes composantes de progiciels bureautique, applications métiers et autres solutions...
Marché mondial des services informatiques et des logiciels par région
(billion €)
North America
Europe
France
Germany
Italy
Spain
United Kingdom
Asia-Pacific
China
Japan
Latin America
Africa and Middle East
Total
2004
217
189
27
38
13
8
45
90
4
53
38
7
542
2005
232
198
29
40
14
9
48
96
5
55
42
8
576
2006
248
210
30
42
14
10
51
102
6
57
47
9
616
2007
264
225
32
45
15
10
54
111
7
60
51
10
660
2008
277
239
34
48
15
11
57
119
8
63
54
11
700
2011
323
281
40
56
16
13
66
144
12
73
65
14
827
Source PAC
Une
croissance
soutenue
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 51
Répartition du marché mondial des services informatiques et des logiciels
... par région, en 2007
RoW
9%
North
America
40%
Asia/Pacific
17%
Source PAC
Acteurs
Les principaux fournisseurs des services informatiques et du logiciel dans le monde
billion $
0
7
14
21
28
35
51
www.idate.org
IBM
EDS
Accenture
CSC
Fujitsu
Note: 2007 sales
Source PAC
Services informatiques et logiciels
Europe
34%
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 52
2.5
Une
(timide)
reprise
Les équipements informatiques
En légère reprise par rapport à 2006, le marché mondial des équipements informatiques a crû de 4,4 % en
2007, principalement porté par les marchés émergents,
dont le poids est désormais proche de 25 %. Les
marchés européens et surtout nord-américains se révèlent beaucoup moins dynamiques, avec des croissances
annuelles de 2 à 3 %. En volume néanmoins, ils apparaissent plus vigoureux.
Marchés et acteurs
Plus de 260 millions de PC vendus dans
le monde en 2007
Les ventes d’ordinateurs personnels progressent ainsi de
plus de 10 % par an : de 235 millions d’unités dans le
monde en 2006, les ventes sont passées à 264 millions
en 2007 et devraient atteindre 293 millions en 2008
selon Gartner. Entre deux cycles majeurs de renouvellement des équipements pour les entreprises (le dernier
remonte à 2004-2005 aux États-Unis puis en Europe et le
prochain est attendu à partir de la fin 2008), le marché
dans les pays industriels est néanmoins porté par le passage aux ordinateurs portables. Plus largement, la
demande de PC reste forte en Europe, entretenue par la
guerre des prix que se livrent les grands fabricants de PC
pour gagner des parts de marché. Une petite partie de
cette demande seulement peut être imputée au lancement de Windows Vista début 2007.
La dynamique est plus forte encore dans les marchés
émergents, qui représentent plus de 50% de la croissance des ventes d’ordinateurs dans le monde.
Mais globalement, un contexte économique nord-américain moins porteur, un possible ralentissement de l’économie chinoise ainsi que l’augmentation du prix du
pétrole pourraient contraindre le marché à relativement
court terme.
Croissance modérée pour les serveurs
Les ordinateurs personnels représentent près de la
moitié du marché des matériels informatiques, le reste
étant constitué des serveurs et des périphériques. La
croissance du marché des serveurs est légèrement
inférieure à la moyenne du secteur. Comme pour les PC,
la croissance en volume est plus importante (8,8 millions de serveurs vendus dans le monde en 2007, soit
+7,4 % par rapport à 2006). Si HP et Dell sont les deux
premiers fournisseurs mondiaux en unités vendues, IBM
conserve le leadership en valeur, grâce à un prix moyen
par machine vendue plus élevé (loin toutefois derrière
Sun, le quatrième acteur du marché) : mais son avance
tend à se réduire, ses deux challengers ayant enregistré
des progressions beaucoup plus vives de leur chiffre
d’affaires dans le segment (+8,8 % pour HP et +13,2 %
pour Dell contre seulement +0,8 % pour IBM !). Les
"serveurs lames", qui ne comptent encore que pour 7 %
des ventes de serveurs, ont confirmé leur percée.
Des évolutions contrastées dans
les périphériques
Enfin, du côté des périphériques, la situation est très
contrastée entre notamment un marché des imprimantes en croissance très ralentie et un marché des disques externes très dynamique. Alors qu’il se vendait en
2003 beaucoup plus d’imprimantes que de PC, grâce à
des ventes groupées PC + imprimante et l’attrait des
machines "tout-en-un" (imprimante + scanner + photocopieur), la croissance en volume des imprimantes est
tombée en 2007 à 3 %. Le marché des disques externes
a en revanche enregistré une progression en valeur de
près de 7 %, pour une capacité de stockage vendue en
augmentation de plus de 50 % !
Marché mondial des équipements informatiques par région
(billion €)
North America
Europe
France
Germany
Italy
Spain
United Kingdom
Asia-Pacific
China
Japan
Latin America
Africa and Middle East
Total
2004
82
96
14
19
6
6
17
65
10
30
22
8
274
2005
85
99
15
19
7
6
17
69
12
31
24
8
286
2006
88
102
15
19
7
6
17
73
13
30
26
9
298
2007
90
105
15
19
7
7
17
77
15
31
28
11
311
2008
89
108
15
19
7
7
17
82
17
31
30
12
320
2011
93
117
15
19
8
9
17
95
23
32
35
16
355
Source PAC
DigiWorld 2008
52
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 53
Répartition du marché mondial des équipements informatiques
...par région, en 2007
RoW
12%
North
America
29%
Asia/Pacific
25%
Source PAC
Les États-Unis toujours aux commandes
Les principaux fournisseurs de serveurs dans le monde
billion $
0
4
8
12
16
Les équipements informatiques
Europe
34%
20
53
www.idate.org
IBM
HP
Dell
Sun
Fujitsu
Note: 2007 sales
Source PAC
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 54
2.6
Les services de télévision
En 2007, le marché mondial des services de télévision est
estimé à 268 milliards EUR. La croissance est en retrait, à
3,8% contre 5,8% en 2006. Ce ralentissement suit plusieurs années difficiles, avec un pic de crise en 2001/2002.
Il traduit principalement une tension sur les revenus publicitaires, essentiellement sur les marchés les plus développés comme les États-Unis ou sur certains pays européens
comme le Royaume-Uni.
Plus généralement, les trois principaux marchés mondiaux, États-Unis, Europe et Japon, restent très largement
dominants, représentant à eux trois 78% des recettes TV
mondiales. Toutefois, en cumulé, ils continuent de perdre
de 1 à 2% de part du marché mondial par an.
Les recettes de la télévision par abonnement affichent les
taux de croissance les plus forts, mais la publicité reste
toujours le mode de financement prioritaire du secteur TV
au niveau mondial.
Marchés et acteurs
La réception encore dominée par l’hertzien…
DigiWorld 2008
54
Selon les estimations de l’IDATE, 1,1 milliard de foyers
sont équipés d’un poste de télévision, dont 53% dans la
zone Asie/Pacifique. La réception de la télévision par voie
hertzienne terrestre représente 47% des foyers TV, en
constante diminution, devant le câble (34%), particulièrement développé en Chine, en Inde et aux États-Unis, et le
satellite (17%), dont la part de marché croît le plus vite.
Au niveau mondial, le poids de la télévision par ADSL
demeure marginal (à peine 1%).
… tandis que la télévision par abonnement
continue de croître
Le marché mondial de la télévision par abonnement
devrait représenter plus de 495 millions de foyers en
2007. Le câble reste le support prioritaire des offres multi-
chaînes dans le monde. C’est en particulier vrai en Asie
mais également, à des degrés divers, dans les autres
régions du monde. Le satellite se montre plus dynamique,
que ce soit en termes de croissance du nombre d’abonnés
ou dans le domaine de la distribution des services de TV
numérique. Le nombre d’abonnés aux services de TV par
satellite continue de croître plus rapidement que le
nombre d’abonnés au câble.
21% des foyers TV en numérique
La télévision numérique est principalement réservée aux
foyers TV des marchés les plus importants, les États-Unis,
l’Europe de l’Ouest et le Japon. La progression du numérique au niveau mondial s’accélère néanmoins, avec un
taux de pénétration des services progressant de 3 points
en 2007, pour s’établir à 21% des foyers TV.
Pour certains pays, en particulier le Royaume-Uni et les
États-Unis, la conversion au numérique devient un objectif atteignable à relativement court terme. Elément le plus
favorable à la progression du numérique, le satellite poursuit sa croissance dans les pays en retard, alors que les
deux plus grands marchés mondiaux en termes de foyers
TV, l’Inde et la Chine, tardent toujours à concrétiser la
numérisation de leurs gigantesques réseaux câblés.
Structure industrielle
Le classement des 30 premières entreprises de TV mondiales met en évidence :
• le poids des entreprises nord-américaines, qui occupent
les dix premières places du classement (essentiellement
du fait de la taille de leur marché domestique) ;
• le poids des services publics de TV, japonais ou issus des
grands pays européens, qui rivalisent en taille avec leurs
concurrents privés, voire les surpassent.
Marché mondial des services de télévision par région
(billion €)
North America
Europe
France
Germany
Italy
Spain
United Kingdom
Poland
Asia-Pacific
China
India
Japan
Latin America
Brazil
Mexico
Africa and Middle East
Total
2004
96
66
9
12
8
5
15
3
49
6
3
27
13
5
3
4
228
2005
101
69
9
13
8
5
16
3
53
7
4
28
15
5
3
5
243
2006
109
72
10
13
9
6
16
3
56
7
4
27
16
6
4
5
258
2007
111
76
10
13
10
6
16
3
59
8
5
29
16
6
4
6
268
2008
116
79
11
14
10
7
17
3
62
9
5
30
17
7
4
6
281
2011
131
90
12
14
12
8
18
4
74
11
7
35
20
8
4
7
322
Source IDATE
Rebond de
la croissance
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 55
Marchés
Évolution du marché des services de télévision dans le monde
billion t
300
250
200
150
100
Advertising revenues
50
Public funding
Subscription fees
0
2004
2005
2006
2007
2008
Source IDATE
Acteurs
Les principaux groupes médias dans le monde
billion t
0
5
10
15
20
25
30
55
Time Warner
www.idate.org
Walt Disney Company
News Corp.*
Comcast
NBC Universal
DirecTV
Viacom
CBS
Liberty Media
* fiscal year ended June 30, 2006
Echostar
Source IDATE
Les services de télévision
2003
Note: 2006 Audiovisual sales
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 56
2.7
Électronique grand public
Poursuivant le ralentissement de croissance engagé
après le pic des années 2004-2005, le marché mondial
de l’électronique grand public reste néanmoins l’un des
plus dynamiques des segments TIC.
Plus de 5 % de croissance partout
dans le monde
Marchés et acteurs
Aux États-Unis, le taux de croissance pour 2007 est
légèrement supérieur à 8 %. En Europe de l’Ouest, il
dépasse encore 5 %, tandis que les marchés d’Asie
continuent d’être tirés par un engouement pour les terminaux high tech dans les pays avancés et par une
demande d’équipement très forte dans les marchés
émergents. Plus largement, l’ensemble des marchés
émergents dans le monde (Amérique Latine, MoyenOrient…) constituent un puissant réservoir de croissance pour l’EGP.
L’évolution sur les lignes de produits les plus vendus
aujourd’hui traduit la pression toujours forte sur les prix.
Ainsi, en Europe de l’Ouest, la progression du marché
des téléviseurs avancés (écrans plasma, LCD et projecteurs) a été d’environ 50 % en volume mais d’à peine
plus de 15 % en valeur. Sur le segment des caméras
numériques (appareils-photos et caméscopes), le
nombre d’appareils vendus a augmenté de plus de 5 %
mais le marché en valeur a légèrement diminué.
DigiWorld 2008
56
Un marché toujours tiré par les écrans plats
Les trois piliers du marché de l’EGP restent en 2007 les
mêmes que les deux années précédentes, avec, toujours
en tête, les écrans plats. Les ventes en unités ont avoisiné les 100 millions en 2007 (sur un total de 210 millions
de téléviseurs vendus dans l’année), soit un quasi-doublement par rapport à l’année précédente : la technologie LCD est très largement prépondérante (près de
80 %) et devrait conserver sa suprématie à moyen
terme. En Europe de l’Ouest comme aux États-Unis, le
volume de ventes de téléviseurs numériques est supé-
rieur à celui des postes analogiques depuis 2006, ces derniers déclinant extrêmement rapidement.
Alors que le marché des lecteurs DVD est en baisse dans
la plupart des régions du monde (depuis 2003 au Japon,
depuis 2005 en Amérique du Nord et en Europe), deux
phénomènes viennent compenser ce déclin : d’une part, la
croissance des ventes d’enregistreurs DVD qui, bien que
beaucoup plus modeste en volume (en 2006, 16 millions
d’enregistreurs vendus dans le monde contre 125 millions
de lecteurs), joue sur des valeurs unitaires beaucoup plus
conséquentes, d’autre part, le démarrage des ventes de
matériels pour supports HD (qui devrait d’ailleurs s’accentuer avec la victoire de la technologie Blu-Ray et l’abandon du HD DVD). Près de 5 millions de lecteurs haute définition auraient été vendus aux États-Unis en 2007, et le
marché pourrait atteindre 32 millions en 2011.
Les lecteurs MP3 poursuivent également leur dynamique,
avec des ventes mondiales qui, de 182 millions d’unités
en 2006, pourraient, combinées avec les consoles média
portables (PMP), atteindre 275 millions en 2011.
Les terminaux de navigation en renfort
du marché
Le marché des terminaux de navigation (GPS) apparaît lui
aussi très dynamique. De 14 millions d’unités vendues en
2006, le marché mondial a doublé en 2007 et pourrait,
avec les systèmes embarqués dans des téléphones portables, atteindre 500 millions à l’horizon 2015 ; la part de
ces derniers devrait devenir prépondérante à compter de
2008.
Un autre phénomène marquant de l’évolution du marché
de l’EGP est la rapide croissance des ventes en ligne. Aux
États-Unis, de 5 % des achats de matériels EGP en 2005,
la part des achats en ligne a augmenté à 14 % en 2007.
La consultation de sites spécialisés devient aussi un
réflexe de plus en plus courant avant d’acheter en magasin éventuellement.
Taux de pénétration de produits EGP dans les foyers nord-américains
Video
Communication
Audio
Digital TV
LCD TV
DVD player
Satellite dish system
Camcorder
PC
Digital still camera
Modem
Home CD player
Home theater
MP3 player
Jan. 2005
12%
17%
75%
25%
45%
70%
42%
68%
57%
33%
14%
Jan. 2006
20%
22%
82%
25%
46%
75%
55%
75%
55%
36%
28%
Jan. 2007
33%
27%
83%
25%
48%
82%
59%
78%
54%
36%
33%
Source CEA
Encore des
réserves de
croissance
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 57
Les écrans plats deviennent la norme
Le marché mondial des téléviseurs
million units
250
200
150
100
LCD
50
Plasma
Projectors
Cathode ray tubes
2007
2009
2011
Électronique grand public
Source iSupply
Les téléviseurs comptent pour 40% du marché de l’EGP
Le marché de l’EGP en Europe de l’Ouest
billion t
57
www.idate.org
60
45
30
Other
Game consoles
Audio video home systems
15
Digital media players
Cameras and recorders
TV
0
2006
Source GfK
2007
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 58
2.8
Les géants de l’Internet
Apparus il y a une dizaine d’années pour les plus
anciens (à l’exception de Microsoft), les géants de l’internet ne représentent aujourd’hui encore qu’une part
réduite du marché des services télécoms et médias
(quelques dizaines de milliards EUR au niveau mondial
sur un marché total de près de 2 000 milliards EUR).
Marchés et acteurs
L’innovation des services phares est portée par
les géants de l’Internet…
DigiWorld 2008
58
Quelques services ont atteint des niveaux d’usage très
élevés sur le Web (Webmail, messagerie instantanée,
moteur de recherche, navigation Web, services marchands, services pratiques).
Tous ces services (en dehors des systèmes de peer-topeer) sont généralement dominés par les géants de
l’Internet, avec le plus souvent quelques acteurs
majeurs, variant selon le service et la zone géographique. Google domine le moteur de recherche,
MSN/Windows Live la messagerie instantanée et eBay
les enchères. Yahoo!, acteur présent dans la plupart des
activités et le plus internationalisé, est particulièrement
développé sur le Webmail et les portails de contenu et
d’information. En utilisant les mêmes modèles de services, des acteurs locaux contestent parfois cette domination comme AOL aux États-Unis, voire sont les véritables leaders comme c’est le cas en Corée du Sud
(Naver, Nate/Cyworld) ou en Chine (Sina, Sohu, Baidu,
Alibaba, QQ).
Pour conserver leur leadership sur ces services et ainsi
développer leur audience et/ou leur trafic, les grands
acteurs de l’Internet multiplient les innovations. Si certaines sont relativement mineures (nouvelles interfaces,
amélioration d’outils existants…), d’autres sont de véritables avancées, à l’instar des systèmes de visualisation
“vu du ciel” et/ou 3D. Dans tous les cas, sur ces services
traditionnels, ce sont eux qui impulsent et dictent le
rythme de l’innovation technologique.
… et reste la clé du développement de
l’industrie
Les géants de l’Internet (Google, Yahoo!, Microsoft,
eBay…), déjà très innovants sur les services phares,
développent différentes tactiques en mêlant des
modèles informatiques (ouverture aux développeurs) et
mass média (agrégation, diversification, acquisitions…)
pour mieux se positionner dans la course à l’audience et
au trafic par le biais d’innovations technologiques.
La vague d’innovation de services la plus récente (appelée Web 2.0) concerne des activités à caractère social
(partage, communauté…). Le Web 2.0 a même permis
l’éclosion de nouveaux acteurs majeurs (MySpace,
YouTube, Facebook...) pouvant remettre en cause les
positions dominantes des géants de l’Internet, assez peu
impliqués ou mal positionnés. L’équilibre de l’industrie
Internet pourrait en être altéré.
La bataille entre géants de l’Internet se joue
au niveau publicitaire
Le marché publicitaire online est en pleine transformation, avec l’intégration de la chaîne de valeur (régies et
services).
Pour mieux servir les annonceurs, dans un contexte de
consolidation globale de l’industrie publicitaire, les
géants de l’Internet ont réalisé plusieurs acquisitions
majeures (Google/DoubleClick, Microsoft/aQuantive et
ScreenTonic, Yahoo!/RightMedia…) en vue de constituer des régies multisupports multiformats, permettant
notamment une présence dans le média et le hors
média.
Cette volonté de diversification publicitaire se répercute
sur l’industrie des services par une présence des acteurs
spécialistes du trafic sur des services de type audience,
via des acquisitions (Blogger, YouTube) ou des partenariats stratégiques mais pour l’instant non rentables
(Google/MySpace). Les acteurs se battent pour le
contrôle de l’inventaire solvable.
La priorité n’est donc pas tant les nouveaux services et
le Web 2.0, mais plutôt la Pub 2.0, qui devra se réinventer avec le développement de la vidéo et du mobile. Le
modèle des liens sponsorisés de Google a encore de
beaux jours devant lui, mais devra être repensé pour ces
nouveaux formats demandant plus de création publicitaire. Ils sont en effet plus adaptés à du sponsoring de
grands annonceurs et à des services vocaux de type
click-to-call.
Positionnement des géants de l’Internet vis-à-vis des services marchands
Player
AOL
eBay
Google
Microsoft
Yahoo!
MySpace
Offer strategy
Basic offer of a virtual shopping mall
Number one in the world for C2C e-commerce, development of B2C intermediary services,
acquisition of StubHub e-commerce sites
Little developed C2C service (Google Base)
Basic offer of a virtual shopping mall, development of C2C services (Expo)
Basic offer of a virtual shopping mall
No offer
Source IDATE
De
l’innovation
à la
monétisation
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Très forte croissance des dépenses publicitaires sur Internet
Dépenses mondiales de publicité par média
billion $
500
400
300
Internet
200
Display
Radio
100
TV
Magazines
Newspapers
0
2005
2006
2007
2008
2009
Les géants de l’Internet
Source Zenith Optimedia
Le modèle publicitaire reste dominant
Principales sources de revenus des géants de l’Internet
100%
80%
60%
40%
Other
Internet access
Transactions
20%
Pay services
(incl. mobile)
Advertising
0%
MySpace Google
Baidu
Yahoo!
Sohu
Source Seoul Financial Times & IDATE estimates
NHN
(Naver)
AOL
QQ
eBay
MSN
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Accès
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Accès
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III
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3
Après la convergence…
es perspectives du haut débit mobile et du
très haut débit fixe, les besoins d’accès de
plus en plus pervasifs, l’intégration des
usages face à la multiplication des réseaux
d’accès… constituent autant d’enjeux auxquels les opérateurs d’accès doivent aujourd’hui faire face.
L
Accès
La complexité organisationnelle et technologique requise pour répondre à ces changements implique des démarches industrielles
de plus en plus collaboratives, comme la
mutualisation d’infrastructures, les partenariats de contenus, les alliances de standardisation… Les opérateurs doivent garder
intacte leur capacité à innover et à différencier leurs produits dans un contexte concurrentiel, surtout dans les pays où la pénétration est la plus forte, voire proche de la
saturation.
DigiWorld 2008
62
Le net ralentissement de la croissance de la
valeur des marchés dans les pays les plus
avancés s’accompagne d’une consolidation
qui pourrait être accentuée par la perspective d’un renouvellement significatif des infrastructures avec le déploiement de réseaux
d’accès en fibre optique et des technologies
mobiles 3.9/4G.
Ce contexte favorise des interrogations
majeures sur le positionnement des opérateurs de réseaux : doivent-ils se concentrer
sur le déploiement et la gestion des infrastructures fixes et/ou mobiles, en limitant
progressivement leur implication dans le
développement et la fourniture des multiples
applications multimédias ? Ou doivent-ils au
contraire sous-traiter de plus en plus leurs
infrastructures aux équipementiers et se
focaliser sur la distribution des applications
et services correspondant aux différents segments de marché ?
Ces interrogations recouvrent par ailleurs
deux visions de l’organisation des marchés
et de leur régulation. La Commission européenne propose que le cadre réglementaire
européen inclue dans la panoplie des
remèdes dont disposent les régulateurs la
possibilité d’imposer une séparation structurelle distinguant la gestion des infrastructures essentielles et la fourniture des services
qui les utilisent. Si certains opérateurs (BT) se
sont ralliés à cette option, si des acteurs du
“private equity” y voient une nouvelle occasion d’investir dans des revenus récurrents,
la majeure partie des grands opérateurs
reste opposée à cette perspective. Ils mettent
en avant la complexité de l’établissement
d’une frontière entre les activités fixes et
mobiles, les pertes de synergie et le peu d’incitation qu’un tel modèle aurait vis-à-vis des
investissements dans le très haut débit.
Dans les marchés de l’accès, les
tendances de fond s’amplifient
Les accès fixes stagnent voire régressent
dans les économies développées, où la saturation d’équipement et d’usage en téléphonie fixe “classique” laisse maintenant place
à des usages mobiles et à la VoIP. Dans les
pays émergents, l’infrastructure fixe est souvent insuffisante pour suivre les besoins liés
au développement économique. Pourtant
certains pays continuent de voir croître leur
parc téléphonique fixe ; c’est le cas de la
Chine et de l’Inde, ainsi que de nombreux
pays au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et
en Amérique latine.
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Les abonnements au haut débit contrebalancent le déclin des recettes du trafic téléphonique sur les accès fixes commutés, en progressant significativement dans toutes les
régions du monde. Les grands pays émergents connaissent aujourd’hui une dynamique comparable, voire supérieure, à celle
initiée au début des années 2000 dans les
régions industrielles, avec une qualité de service également équivalente, à savoir des
offres commerciales proposant en moyenne
à l’utilisateur final des débits descendants de
512 Ko à 1 Mo.
communications, avec en particulier la
confirmation du poids des grands équipementiers chinois. C’est aussi sur ces marchés
que les grands opérateurs occidentaux cherchent à entrer pour contrebalancer le ralentissement de leurs activités en Europe ou au
Japon. Mais c’est également là que se constituent des puissances industrielles et financières considérables telles que China Mobile,
Bharti ou Reliance, ou encore Orascom, qui
seront probablement appelés à disputer de
plus en plus aux acteurs occidentaux la
consolidation du secteur.
La pénétration mobile, qui reste encore
modeste en Chine et en Inde, cache des
volumes massifs. Ces deux pays ont chacun
enregistré environ 80 millions d’usagers nouveaux en 2007, et le nombre de nouveaux
clients arrivant chaque mois sur le marché
(entre 5 et 7 millions pour l’un et l’autre) ne
faiblit pas. Dans les économies plus développées, la saturation est une réalité, en particulier en Europe où la pénétration approche
et dépasse maintenant souvent les 100 %,
même dans les nouveaux Etats membres.
Dans le même temps, on voit s’esquisser une
évolution progressive de la chaîne de valeur
sous l’effet de différents facteurs.
2007 restera peut-être comme l’année de
l’iPhone, dont l’influence a été comparable à
celle qu’avait eue l’iPod en son temps. Ce
modèle – et les produits concurrents – ont
démontré l’importance des interfaces
offertes au consommateur dans le développement de nouvelles applications de données mobiles, malgré un accès réseau qui
offre encore un débit limité (EDGE). L’essor
très sensible de l’usage des réseaux cellulaires pour accéder à internet s’est également appuyé sur l’introduction de forfaits
données par les opérateurs et la progression
des accès 3/3.5G.
Une révolution plus silencieuse a eu lieu en
2007 : la moitié du monde dispose à présent
d’un accès à la téléphonie mobile. Cette
situation se traduit par un rôle croissant des
marchés émergents dans l’industrie des télé-
En Europe, le partage des infrastructures passives entre les opérateurs s’est également
accentué en 2007 sous l’effet de la concurrence et des besoins de couverture 3G.
Par ailleurs, la perspective de l’Internet mobile élargit considérablement la liste des
acteurs appelés à participer à la chaîne de
valeur. On a vu ainsi au cours de ces derniers
mois les ambitions des leaders de l’Internet
tels que Google ou Yahoo! pour décliner sur
le mobile les services qui ont fait leur succès
sur le Web fixe. De son côté, le leader des terminaux mobiles, Nokia, a profité de l’entrée
d’Apple pour réaffirmer ses capacités à offrir
un environnement complet intégrant les différents services envisageables (vidéo,
musique, jeux, géolocalisation…) dans des
configurations variables de partenariat avec
les opérateurs. Il est encore difficile d’identifier l’organisation du marché qui résultera de
ces ambitions. Il reste en particulier à voir
comment les opérateurs vont réussir à supporter la baisse attendue de leurs revenus de
la voix (qui constitue encore en Europe
Introduction
2007 : l’année de l’iPhone, et de la
démocratisation du mobile
Pour faire face à la rapidité de la croissance
et couvrir des zones de faible densité, on
observe en Inde une large délégation du
déploiement et de la gestion des réseaux aux
équipementiers, ainsi qu’un niveau croissant
de mutualisation des stations radio.
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3
Accès
quelque 20 % d’un ARPU qui a plutôt tendance à s’effriter) par des recettes nouvelles
leur assurant une marge suffisante.
DigiWorld 2008
64
Dans tous les cas, les espoirs mis dans le
développement de nouveaux services et de
nouveaux usages reposent sur le déploiement
de réseaux offrant des débits plus élevés et
dans des conditions économiques qui rendent
crédible l’Internet mobile. Sur ce plan, l’accès
aux réseaux 3G a progressé en 2007, mais de
façon très inégale. Les grands marchés émergents (Chine et Inde) n’ont pas encore d’opérateurs disposant de licences et de réseaux de
cette génération. L’Europe, huit ans après l’attribution des premières licences, a un taux
d’usagers mobiles utilisant la 3G qui reste
modeste (20 %), en particulier au regard du
Japon où ces accès haut débit mobiles sont
devenus majoritaires. Toutefois, en même
temps que devrait s’accélérer le basculement
vers la 3G, les débits offerts par cette technologie progressent de façon très significative.
On est passé en quelques années de 384 kbps
à 2 Mbps avec l’HSDPA, et les débits devraient dépasser ceux de l’ADSL (haut débit
fixe) dans les cinq ans à venir. Ces progrès
incluent des enjeux considérables dans le
choix des normes qui seront retenues d’ici là
au niveau international pour la 4G. La norme
WCDMA domine le marché de la 3G face au
CDMA EVDO qui a eu tendance ces derniers
mois à perdre ses points d’appui en Corée ou
aux États-Unis. L’affrontement semble aujourd’hui se focaliser entre les développements
attendus dans le sillage de l’HSDPA/HSUPA
(LTE) soutenus par Ericsson et la majeure partie des grands opérateurs et les développements du WiMAX mobile (récemment reconnus par l’UIT comme une norme 3G) qui
restent soutenus par Intel ou Samsung.
Au-delà de l’affrontement sur des normes, qui
de fait partagent beaucoup de caractéristiques (OFDM et antennes MiMo) et semblent
avoir des performances assez proches, le haut
débit mobile va justifier la libération de nouvelles bandes de fréquences. La gestion du
spectre va devenir dans ce contexte un sujet
majeur du débat public, d’autant qu’elle
inclut les demandes plus ou moins concurrentes des acteurs de la TV (TNT, TVHD, TV
mobile) qui se concentrent tout particulièrement sur les fréquences basses assurant les
meilleures couvertures et pénétrations.
L’accès fixe cherche un second souffle,
tandis que se profile le très haut débit
Si les pays émergents connaissent une croissance spectaculaire des accès mobiles, la
dynamique de pénétration des accès fixes,
qui semblent désormais, dans un monde
dominé par l’IP, avoir vocation à permettre un
accès haut débit à Internet, reste à la traîne.
Contrairement aux pays occidentaux qui ont
bénéficié pour la généralisation de l’ADSL de
décennies d’investissements dans les réseaux
en cuivre du téléphone, ces marchés n’ont
connu qu’un déploiement embryonnaire de
leurs réseaux téléphoniques fixes.
Les accès radio permettront de pallier en
partie ce problème – Wateen, un opérateur
au Pakistan qui utilise la technologie WiMAX
pour BLR, compte près de dix millions
d’abonnés. Naturellement les perspectives
du LTE et de la 4G telles que nous les avons
sommairement rappelées, devraient renforcer la crédibilité des options radio et cellulaires. Pour devenir un marché de masse,
l’Internet haut débit devra dans ces pays
résoudre le problème du prix des PC. On
notera sur ce point les solutions qu’offrent
les terminaux mobiles mais aussi les nombreux programmes visant à disposer de PC à
moins de 200 USD.
Dans les pays développés, le marché du haut
débit donne lieu à trois interrogations. La
première a trait au fléchissement de la croissance du parc haut débit que l’on a observé
en 2007 dans plusieurs pays. La seconde
s’applique au niveau de consolidation du
secteur qui s’exprime dans un contexte de
relative saturation et de charges élevées de
mise en œuvre des innovations associées
aux offres “triple play". D’autant que, et cela
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Spectre, neutralité, protection des
droits et de la vie privée, sécurité…
la régulation à l’épreuve
En 2007, la régulation est restée au centre des
débats, tout particulièrement en Europe où a
Page 65
été proposé par la Commission en novembre
2007 un nouveau cadre réglementaire
incluant un allégement très sensible de la
régulation ex ante qui va de plus en plus se
concentrer sur les offres “wholesale". Ce projet intègre également, ainsi que nous l’avons
vu, l’introduction de la séparation fonctionnelle comme moyen de dernier recours pour
assurer une équivalence de traitement comptable entre les détenteurs d’infrastructures
essentielles et leurs clients opérateurs de services d’accès. La régulation des tarifs de “roaming” intracommunautaire et une meilleure
coordination des régulateurs européens ainsi
que la création d’une structure paneuropéenne de régulation (comme alternative à la coordination actuelle à travers l’ERG) font aussi
partie des propositions de la Commission.
Aux États-Unis, le débat a continué dans la
lignée de 2006 sur la “Net neutrality” en
s’appuyant sur les freins que certains opérateurs (Comcast) mettraient à l’usage d’applications comme celles de services P2P
(BitTorrent). Derrière ces quelques cas sont
posées de façon plus complexe les implications de la différenciation des flux transportés sur l’Internet pour répondre aux
contraintes des applications supportées.
Toujours aux États-Unis, on notera le débat
introduit par différents acteurs dont Google
à l’occasion des enchères sur les fréquences
du “digital dividend” pour exiger - avec un
demi-succès - qu’une partie du spectre soit
réservée à un modèle d’"Open Access".
Enfin, les acteurs et les marchés de l’accès
sont directement concernés par les contentieux sur les dossiers touchant aux atteintes
aux copyrights ou au respect de la vie privée.
On a donc vu encore en 2007 les uns et les
autres s’opposer sur la légitimité et l’efficacité des dispositifs techniques ou réglementaires imposés aux fournisseurs d’accès.
Introduction
peut être vu comme une troisième source
d’interrogation, les accès ADSL s’avèrent
progressivement limiter les capacités à enrichir les services, et que les opérateurs doivent amorcer de lourds investissements pour
mettre en place des accès optiques supportant des débits beaucoup plus élevés.
Verizon a ainsi lancé avec un certain succès
ses offres de fibre aux États-Unis, en dépassant rapidement le million d’abonnés. Au
Japon, la croissance des accès FTTH/B soutient un rythme élevé, avec plusieurs centaines de milliers d’abonnés par trimestre et
une base qui compte maintenant plus de dix
millions de foyers connectés à des accès fibre.
L’Europe cherche encore un modèle industriel
pour la fibre, entre des opérations initiées par
les villes (Amsterdam, Stockholm…) et des
premiers plans d’investissements amorcés par
les opérateurs historiques (Deutsche Telekom,
Telefónica, Orange...), ou leurs challengers sur
le marché du haut débit ADSL ou câble (Neuf
Cegetel, Free, Fastweb…).
Enfin, l’évolution du marché des accès fixes
est marquée par la stratégie des grands opérateurs, de plus en plus fixes et mobiles, qui
tentent de recréer de la valeur autour de l’accès fixe en substituant la bande passante
fixe au trafic mobile par des offres convergentes, qui utilisent des terminaux hybrides
(GSM-3G/Wifi), ou qui parient sur la généralisation des architectures “femtocellulaires".
En fait, on constate ainsi que la réduction de
la taille des cellules et la généralisation des
équipements sans fil vont de pair avec le
déploiement des réseaux filaires à haut débit
à proximité immédiate des usagers.
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3.1
Un marché
en mutation
Téléphonie fixe
En retrait par rapport au mobile, pour des
raisons différentes selon les régions
…malgré des tactiques efficaces pour limiter
le déclin
Les accès fixes stagnent voire régressent dans les économies développées, où la saturation d’équipement et
d’usage en téléphonie fixe “classique” laisse maintenant place à des usages mobiles et à la VoIP.
Dans les pays émergents, l’infrastructure fixe est souvent insuffisante pour suivre les besoins liés au développement économique. La croissance du mobile dépasse celle du fixe, malgré les besoins d’accès haut débit.
Certains pays continuent de voir croître leur parc téléphonique fixe ; c’est le cas de la Chine et de l’Inde, ainsi
que de nombreux pays au Moyen-Orient, en Afrique du
Nord et en Amérique latine. Pour l’Inde en particulier,
dont la télédensité fixe n’est que de 4 %, la baisse des
parcs observée en 2006-2007 ne devrait être que passagère ; elle est pour partie due à un reclassement statistique des accès à mobilité réduite – le WiMAx fixe, par
exemple – auparavant classés en services fixes et désormais comptabilisés en services mobiles.
On a pu observer que le lancement de services IPTV permettait de relancer la demande d’accès fixes, et que le
couplage de la VoIP avec les accès haut débit permettait
de facturer le service de téléphonie en option et de limiter ainsi les pertes.
Autre stratégie, la tarification au forfait des minutes fixes
a permis de stabiliser les revenus voix de certains opérateurs, après de longues années de baisse ininterrompue.
Les opérateurs ont également utilisé la possibilité de
vendre des accès voix en B2B2C, par exemple des communications sonores en VoIP pour de la télésurveillance.
Les nouveaux accès ne suffisent pas à
accroître les revenus…
Quelles que soient les stratégies de rétention du trafic
fixe mises en place par les opérateurs, il semble qu’elles
n’aient qu’un effet temporaire, étant donné l’avancée de
la VoIP dans les marchés ouverts à cette technologie. Les
accès créés pour le haut débit ne compensent qu’une
partie de cette perte, et les infrastructures fixes ne permettront pas toujours de créer de nouveaux accès DSL
dans les pays émergents.
Dans les pays à forte pénétration du haut débit, il reste
malgré tout une interrogation sur le rythme d’adoption
de la VoIP. En effet, la part des accès commutés fixes qui
résistent bien à la pénétration du mobile résistent mal
aux attaques de la VoIP, un substitut plus immédiat. La
question est plutôt de déterminer à quel rythme cette
substitution aura lieu.
Accès
Pour autant, la croissance des parcs dans les pays émergents ne conduit pas à une augmentation nette des
revenus liés à l’accès fixe : le trafic de la voix décline, et
les revenus de l’accès ne suffisent pas à compenser
cette perte.
Conséquence logique de ces tendances, la part de la
téléphonie fixe dans les revenus télécoms diminue régulièrement partout dans le monde.
In fine, la croissance du haut débit et de la
VoIP arbitrera
Les lignes d’accès fixe dans le monde
(millions)
North America
Europe
European Union
France
Germany
Italy
Spain
United Kingdom
Russia
Asia-Pacific
China
India
Japan
Latin America
Brazil
Africa and Middle East
Total
2004
198
327
246
34
55
29
21
34
39
519
312
45
70
93
40
57
1 195
2005
196
326
244
33
55
28
23
34
40
564
350
49
67
96
40
64
1 247
2006
191
319
236
32
54
26
22
34
42
578
368
40
66
97
39
69
1 253
2007
186
314
229
30
53
26
22
33
42
586
374
39
66
98
39
71
1 256
2008
185
309
224
28
52
26
21
32
42
595
379
41
66
100
39
75
1 264
2011
179
296
209
24
47
25
20
31
46
621
391
46
64
105
40
86
1 287
Source IDATE
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La rétention des revenus de voix fixe passe par des offres liées
Positionnement des opérateurs historiques sur le “quadruple play”, par pays
Country
Operator
Fixed voice
Internet access
Television
USA
AT&T
Satellite + IPTV
BellSouth (merged
with AT&T)
Satellite
Verizon
Satellite + IPTV
Mobile services
Qwest
France
France Télécom
IPTV
Germany
Deutsche Telekom
IPTV
Italy
Telecom Italia
IPTV
Netherlands
KPN
IPTV
Spain
Telefónica
IPTV
Sweden
TeliaSonera
IPTV
UK
BT
IPTV
Japan
NTT
South Korea
KT
on offer
planned
Téléphonie fixe
Source IDATE
Evolution des abonnés VoIP dans sept pays européens
million subscribers
France
12
9
Germany
6
United
Kingdom
Italy
Netherlands
3
Spain
Sweden
0
2005
Source IDATE
2006
2007
2008
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La VoIP progresse significativement en Europe
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3.2
Des effets
encore
à venir
Le haut débit fixe
Une croissance continue, qui contraste avec le
déclin des accès fixes commutés
Nouvelles lignes de partage des revenus
La question du coût de la bande passante se pose à nouveau dans les économies développées, confrontées à la
problématique de partage des coûts et des revenus des
contenus vidéo, très consommateurs de bande passante. Ces usages sont passés en revue dans le chapitre 5.
L’accès haut débit se sépare de plus en plus commercialement des usages qui en sont faits, et 2007 a vu apparaître bon nombre d’offres de services dissociées de l’accès. C’est le cas des services traditionnels des télécoms
– boîte vocale, carnet d’adresses… – mais aussi de services personnalisés comme .Mac, My Yahoo! ou
iGoogle, ou encore les sauvegardes en ligne.
Enfin, les accès haut débit supportent aussi de manière
croissante des services de communication interpersonnelle qui se substituent à la téléphonie fixe : messagerie
instantanée, email, forums… En France, le temps passé
à communiquer est estimé à environ 40 % du temps
total passé en ligne. Mais, à la différence de la téléphonie fixe classique, ce temps est capté par une multitude
d’opérateurs et moins bien monétisé.
Accès
Le haut débit contrebalance le déclin du trafic sur les
accès fixes commutés, en progressant significativement
dans toutes les régions du monde.
Les régions émergentes connaissent aujourd’hui une
dynamique comparable, voire supérieure à celle initiée
au début des années 2000 dans les régions industrielles,
avec une qualité de service également équivalente, à
savoir des offres commerciales proposant en moyenne
à l’utilisateur final des débits descendants de 512 Ko
à 1 Mo.
Une fois de plus, c’est la Chine qui occupe les premiers
rangs, avec un parc équivalant à 60 % du total de celui
de l’Union européenne début 2008, pour une pénétration de seulement 5 %. En Inde, au Brésil et en Russie,
la même tendance se poursuit avec des perspectives
encore très fortes.
Indirectement, le développement du haut débit dans les
régions d’Asie passera par des investissements d’amélioration des capacités des câbles sous-marins internationaux et côtiers. Entre janvier 2007 et février 2008, le
câble Falcon a été rompu deux fois, SeaMeWe-4 une
fois, et les câbles continentaux sont inexistants. Chaque
rupture de Falcon affecte une centaine de millions d’accès en Asie et au Moyen-Orient.
Un autre facteur d’investissement sera le passage à
IPv6, la version actuellement répandue de l’IP (IPv4)
trouvant de plus en plus ses limites, notamment en
termes d’adressage. Ainsi, 2008 pourrait voir les vrais
débuts d’IPv6, nécessaire pour répondre à la multiplication des accès, fixes et surtout mobiles. Au rythme
actuel, les réserves d’adressage d’IPv4 devraient être
épuisées en 2010, selon les prévisions de l’IANA.
Les abonnés haut débit dans le monde
(millions)
North America
Europe
European Union
France
Germany
Italy
Spain
United Kingdom
Russia
Asia-Pacific
China
India
Japan
Latin America
Brazil
Africa and Middle East
Total
2004
41
43
40
7
7
5
3
6
1
64
26
0
19
5
3
2
155
2005
54
66
59
9
11
7
5
10
2
85
39
1
22
9
4
3
215
2006
64
90
80
13
15
9
7
13
3
108
52
3
26
13
6
3
279
2007
74
114
100
15
20
10
8
17
4
134
65
7
29
19
8
6
347
2008
85
130
113
17
21
12
10
19
6
165
83
11
32
26
11
9
415
2011
107
175
137
20
25
16
12
22
18
284
157
29
40
60
24
26
653
Source IDATE
DigiWorld 2008
68
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L’équipement haut débit dans le monde
Accès haut débit en % de la population, par technologie, à mi-2007
USA
South Korea
Japan
DSL
China
cable modem
FTTx/Ethernet LAN
United Kingdom
Sweden
Spain
Netherlands
Italy
Germany
France
0%
7%
14%
21%
28%
35%
Le haut débit fixe
Source IDATE
Le dégroupage en Europe
Répartition des accès DSL par origine, à mi-2007
UK
69
www.idate.org
Sweden
Spain
Netherlands
Italy
Germany
France
0%
20%
Incumbent retail lines
Source IDATE
40%
Incumbent resale lines
60%
Shared lines
80%
100%
Fully unbundled lines
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13:19
Page 70
3.3
À la
recherche de
nouveaux
relais de
croissance
La téléphonie mobile
Saturation des marchés développés… et de
certains pays émergents
L’enjeu des opérateurs dans les pays développés consiste à cultiver de nouveaux usages (vidéo mobile, TV
mobile, messagerie instantanée) pour améliorer l’ARPU
et fidéliser les abonnés, face à la saturation de leurs
marchés. Depuis 2006, l’Europe dans son ensemble a
dépassé 100 % de télédensité mobile, tandis que
les États-Unis, les pays industrialisés d’Asie ou
encore certains pays d’Amérique latine (Argentine, Chili,
Venezuela) s’en approchent. Désormais, 50 % de la
population mondiale est équipée en téléphone mobile.
Des volumes massifs et des réservoirs de
croissance en Chine et enInde
Les MVNO demeurent marginaux
Les MVNO sont jusqu’alors restés relativement en
marge du jeu concurrentiel : aucun n’a connu un succès
propre à déstabiliser les MNO, détenteurs d’infrastructures et de spectre. On notera toutefois que des stratégies de marques identifiées (Virgin Mobile ou M6
Mobile) se sont avérées plus efficaces que des offres
produites par de nouvelles marques purement télécoms
(Debitel)… En effet, le modèle économique des MVNO
est conditionné par leur niveau de marge – régulé ou
négocié. Une base d’utilisateurs existante et une capacité à commercialiser en volume facilitent la négociation
de remises (70 % par rapport au prix de détail pour
Virgin Mobile).
L’attribution de nouvelles licences, au Japon et dans plusieurs pays européens, permet par ailleurs à de nouveaux opérateurs d’entrer sur ces marchés (Willcom au
Japon, CWS en Norvège…).
Enfin, de nouveaux entrants apparaissent via les terminaux : après l’iPhone d’Apple ou l’annonce du gPhone
(plate-forme Android) de Google, Garmin projette de
lancer un GPS-téléphone au troisième trimestre 2008.
D’autres candidats pourraient être Nintendo ou Sony,
dont les consoles de jeux communicantes se limitent
pour le moment à des accès Wifi. Ces équipements,
combinés à l’ouverture d’accès en offres de gros pourraient ouvrir une (petite) brèche dans le trafic voix et
données des opérateurs traditionnels.
Accès
La pénétration encore modeste en Chine et en Inde
cache des volumes massifs. Ces deux pays ont chacun
enregistré environ 80 millions d’usagers nouveaux en
2007, et le nombre de nouveaux clients chaque mois
(entre 5 et 7 millions pour l’un et l’autre) ne faiblit pas.
À eux deux, ces pays ont engrangé 30 % du parc de
nouveaux clients mobiles dans le monde en 2007.
La performance est double avec :
• d’une part, une pénétration vers des franges plus
larges de la population (et donc des ARPU plus
faibles), qui requiert des terminaux réinventés, à très
bas prix et en volume important, voire des modèles
de partage de terminaux ou de cartes SIM ;
• d’autre part, une optimisation à grande échelle des
méthodes de commercialisation et de livraison de
service, permettant de desservir plusieurs millions de
nouveaux clients mobiles chaque mois.
Ainsi, les pays émergents apportent des innovations
dans le processus d’accès et d’équipement, et les pays
développés cherchent à innover dans les services.
Les clients mobiles dans le monde
(millions)
North America
Europe
European Union
France
Germany
Italy
Spain
United Kingdom
Russia
Asia-Pacific
China
India
Japan
Latin America
Brazil
Africa and Middle East
Total
2004
197
558
369
44
71
63
39
62
69
669
317
48
85
168
65
113
1 705
2005
225
692
406
48
79
72
43
69
126
816
374
76
90
233
87
188
2 153
2006
252
800
439
52
85
80
47
72
156
1 054
444
150
95
296
101
268
2 670
2007
270
860
471
55
93
85
49
73
161
1 323
525
225
100
361
121
363
3 178
2008
287
890
482
57
95
87
50
73
165
1 538
599
298
104
409
137
411
3 535
2011
337
939
504
63
98
90
52
75
170
2 073
794
494
115
510
177
520
4 380
Source IDATE
DigiWorld 2008
70
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13:19
Page 71
La télédensité mobile dans le monde
Clients mobiles en % de la population dans les principaux marchés mondiaux à fin 2007
150%
120%
90%
60%
30%
Mexico
Brazil
Japan
India
China
Russia
United
Kingdom
Spain
Italy
Germany
France
USA
0%
La téléphonie mobile
Source IDATE
90% des terminaux mobiles coûtent moins de 200 $
Répartition des téléphones mobiles par catégorie
million handsets
1.2
71
www.idate.org
high end (>200 $)
0.9
middle end (100-200 $)
0.6
low end (<100 $)
0.3
ultra low end
0
2006
Source IDATE
2007
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15/04/08
13:19
Page 72
3.4
Paysage concurrentiel
Naissance de champions régionaux
Les fusions réalisées aux États-Unis et en Inde, les développements paneuropéens et la politique de restriction
de licences en Chine ont conduit à des dimensions d’opérateurs intégrés inédites depuis le monopole d’AT&T.
La taille de ces champions régionaux les protège d’acquisitions hostiles – du moins les rend moins vulnérables –, en même temps qu’elle leur offre un marché
intérieur suffisant pour espérer devenir des opérateurs
multinationaux, parfois au détriment de nouveaux
entrants sur leurs marchés locaux, à l’instar de la Chine
et des États-Unis où le ticket d’entrée se chiffre en
dizaines de milliards USD.
Aujourd’hui, ces stratégies de croissance se cantonnent
aux régions d’origine de ces méga-opérateurs
(Telefónica demeure une exception notable), mais l’extension des frontières semble probable dès lors que les
marchés intérieurs seront saturés, ce qui se profile
d’ores et déjà en Europe et aux États-Unis.
Accès
Nouvelles infrastructures mobiles, nouveaux
modèles
DigiWorld 2008
72
Aux États-Unis et en Europe, le spectre s’ouvre, pour
permettre plus de débit en mobilité. Dans ces deux
régions, les candidats – opérateurs existants ou nouveaux entrants – ne s’intéressent pas seulement à la
téléphonie mobile, mais aussi à la possibilité d’utiliser
de nouveaux standards technologiques sur des fréquences “en or”, libérées par la télévision ou les applications militaires.
Aux États-Unis, une réflexion s’engage autour d’un
modèle d’"open access”, qui obligerait le titulaire de la
licence à revendre une partie de cette capacité sur un
marché de gros.
Un temps envisagée, la neutralité technologique, qui
permettrait de laisser aux opérateurs le choix de leurs
technologies de duplex par exemple, se heurte à des
limites d’implémentation. Il semble que cette fragmentation conduirait à un gâchis de spectre dû aux fréquences de garde qu’il faudrait respecter entre chaque
technologie, pour chaque opérateur. Le débat s’oriente à
présent plutôt vers l’harmonisation de la gestion du
spectre, surtout en Europe.
Quoi qu’il en soit, ces changements sous-entendent une
augmentation significative de la consommation de
bande passante, et des investissements en réseaux d’accès et de collecte.
Concurrence en marketing
À mesure de la montée de la pénétration mobile, les parcs
de terminaux et d’équipements de réseau deviennent de
plus en plus complexes à gérer.
À cette complexité s’ajoute celle des versions d’OS, qui
varient d’une marque à l’autre, d’un terminal à l’autre. Il
apparaît néanmoins qu’un terminal non spécifié par l’opérateur, comme l’iPhone, peut rencontrer un grand succès et
augmenter la consommation du trafic de données, au
bénéfice de l’équipementier et de l’opérateur.
Cette tendance, qui s’ajoute à l’outsourcing de tout ou
partie des réseaux, pratiqué depuis plusieurs années au
profit des équipementiers, limite le rôle de l’opérateur à
l’acquisition et à la gestion de la relation client.
Cumulés à un accès ouvert, ces changements peuvent également ouvrir la voie à des stratégies d’offres de revente
de capacités d’accès voix ou données, en B2B, à la manière de ce qui s’est produit sur les marchés de gros DSL, et
plus généralement à une séparation plus nette des capacités de commercialisation (tous services confondus) et des
capacités de production au sein même des opérateurs.
La question du rapport tuyaux-contenus
se repose
Certains opérateurs européens renforcent leur organisation pour mieux répondre au marché de gros. BT et KPN en
sont deux exemples, BT ayant été jusqu’à séparer pro-activement ses deux activités, sous la pression du régulateur.
La séparation fonctionnelle est par ailleurs inscrite dans la
proposition de “Paquet Télécom” de la Commission européenne de novembre 2007 comme remède de dernière instance pour ouvrir les marchés. Aux États-Unis enfin, le
débat sur la “net neutrality” n’est toujours pas tranché par
la loi, et l’on peut s’interroger sur les possibilités des
acteurs du contenu d’assurer leur propre accès aux utilisateurs, en investissant dans le spectre (une intention déclarée de Google) ou dans la fibre optique (scénario inédit à
ce jour), poussant l’intégration entre les deux métiers.
Part de marché des opérateurs historiques dans la téléphonie fixe (tous appels)
France
Germany
Italy
Netherlands
Poland
Spain
United Kingdom
end 2005
retail revenue traffic volume
69.2%
60.9%
55.1%
48.0%
64.7%
64.4%
75.0%
65.0%
75.9%
79.8%
72.8%
68.2%
51.3%
51.9%
end 2006
retail revenue traffic volume
69.7%
57.5%
50.9%
47.0%
63.6%
65.1%
73.0%
61.0%
71.8%
72.6%
74.2%
66.7%
49.3%
50.7%
Source EC implementation report
Entre
concentration
régionale et
refonte de la
chaîne de
valeur
La concurrence sur le marché des accès haut débit
Part des opérateurs historiques sur le marché de détail de l’accès haut débit
100%
80%
60%
40%
20%
0%
China
Italy
Spain
Germany
end 2004
France
end 2005
South
Korea
Japan
end 2006
NL
Sweden
USA
UK
mid 2007
La concurrence sur le marché mobile
Part de marché des opérateurs de réseau mobile sur les principaux marchés des pays industrialisés à la mi-2007
JAPAN
Cingular Wireless
(AT&T) 26%
GERMANY
O2 (Telef
ónica)
13%
T-Mobil (DT)
37%
E-Plus
(KPN)
15%
Vodafone
35%
NTT DoCoMo
54%
73
Verizon Wireless
(Verizon/Vodafone)
26%
Sprint Nextel
22%
Softbank Mobile
17%
KDDI
29%
UNITED KINGDOM
Hutchison UK - 3
5%
Orange (France
O2 (Telef
ónica)
Télécom)
27%
21%
Vodafone
24%
www.idate.org
USA
Others
10%
Alltel
5%
U
T-Mobile
USA (Deutsche
Telekom)
11%
Paysage concurrentiel
Source IDATE
T-Mobile UK (DT)
23%
Note: MVNOs are active in most markets. Their subscriber bases are included in the market share of their host MNO.
Source IDATE
N
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Page 74
3.5
Convergence
Les réseaux d’accès convergent
Le “triple play” (téléphone fixe, Internet et TV), auquel
s’ajoute de plus en plus souvent le mobile, s’étend en
Europe. Cette intégration des différents réseaux d’accès
permet un usage (email, contacts, messagerie instantanée, stockage en ligne…) comparable quel que soit l’accès utilisé.
Les opérateurs mobiles “pure play” se lancent à présent
dans des stratégies de partenariats ou de VNO pour proposer du “triple play", quand ils ne rachètent pas les
opérateurs fixes (SFR/Neuf Cegetel en France, SK
Telecom/Hanaro Telecom en Corée du Sud…).
Sur le plan technologique, le terminal IP paraît s’imposer comme futur standard universel – s’il doit y en avoir
un – de cette convergence, au-delà des terminaux fixes.
Les multisessions, les besoins de streaming et la croissance du volume des accès poussent vers cette solution.
IP est le standard proposé de facto au catalogue des
équipementiers ; c’est à ce jour le seul protocole dimensionné pour gérer l’adressage des milliards de terminaux et d’équipements de réseau en jeu.
Le mobile conforte sa position d’outil unique
Accès
Le modeste impact commercial des offres convergentes
de type Orange Unik ou BT Fusion auprès des particuliers ne doit pas faire oublier que beaucoup de terminaux mobiles commencent à refléter cette convergence
des réseaux. De plus en plus intègrent la 3G, le Wifi et le
GPS, en plus du Bluetooth déjà présent sur environ la
moitié des terminaux vendus.
DigiWorld 2008
74
Cela étant, les terminaux permettant de commuter sans
couture d’un réseau mobile à un réseau Wifi et inversement, de façon transparente, restent relativement peu
nombreux, pénalisés par les temps de réaction des
réseaux et les problèmes d’identification, difficiles à gérer
en mobilité.
D’autre part, les limites en capacité des batteries deviennent un frein pour les écrans plus larges, les antennes multiples, l’appareil photo, les accès mémoire… À cet égard,
les réseaux multiples sont une fonction redondante.
Enfin, les performances réelles des terminaux et des OS
propriétaires embarqués ne permettent pas une utilisation
réellement fluide. L’incompatibilité entre OS rend difficile
des usages ouverts, qui permettraient de nouveaux modes
de consommation de masse, mouvants et instantanés,
comme cela a été le cas sur Internet avec le P2P (YouTube)
ou les réseaux sociaux. L’annonce du projet Android de
Google et de l’"Open Handset Alliance” préfigure une
alternative à ces stratégies propriétaires ; en pratique, cela
ne concerne aujourd’hui qu’une poignée de prototypes.
Autre approche du terminal unique, les offres “Home
Zone” offrent aujourd’hui un bon compromis entre prix et
facilité d’usage, pour un coût d’implémentation beaucoup
plus faible. Mais elles trouveront leurs limites dans les
usages intensifs en données.
Enfin, les perspectives commerciales du “Near Field
Communication” (NFC), pour du paiement ou de l’identification sans contact intégrés dans le mobile, semblent
également prometteuses et font l’objet de partenariats et
de tests à grande échelle.
Offres et projets de terminaux convergents
Operator
BT (UK)
KT (South Korea)
Neuf Cegetel (France)
Deutsche Telekom (Germany)
Package
BT Fusion
MU OnePhone (CTP)
Twin
T-One (two formulae marketed by T-Com only)
Telecom Italia (Italy)
NTT DoCoMo (Japan)
TeliaSonera (Denmark)
T-Mobile (USA)
Unico, renamed Unica
OnePhone (for business users only)
Home Free
Hotspot@Home
Orange (France)
Unik
Free (France)
Pirelli dual handsets (but no mobile
tariffing plan)
IP1 handsets (Nokia N80 UMA)
Test with Nokia UMA handset (no commercial
launch since Elisa’s takeover)
TwinTel SIP handset (also called DualPhone)
TC 300 Deutsche Telekom handset
SIP dual handset (for business users only)
Unico (CTP handset)
Freenet (Germany)
Saunalahti/Elisa (Finland)
Arcor (Germany)
Ya.com (Spain)
KDDI (Japan)
Brazil Telecom (Brazil)
Launch
2005 (new version in 2007)
2004 (stopped in May 2006)
June 2006
August 2006 (stopped in
March 2007)
Summer 2006
August 2006
October 2006 (in the Seattle
area only)
October 2006 (extended to
Spain, UK and Netherlands)
Announced at CeBIT 2007
October 2006
February 2007
Source IDATE on oprator data
Des offres
qui cherchent
leur audience
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
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13:19
Page 75
Les nouveaux Etats membres favorisent le terminal mobile en Europe
Répartition par moyen d’accès dans l’UE-27
100%
80%
60%
40%
20%
0%
MT
UK
SI
DE
FR
ES
EU27
IT
PL
EE
CZ
SK
LT
Fixed telephone access and mobile telephone access
Fixed telephone access but no mobile telephone access
Mobile telephone access but no fixed telephone access
Not having a fixed telephone access nor mobile telephone access
Un mouvement accéléré vers le “quadruple play”
Évolution des positions des acteurs
Mobile
Telephony
Fixed
Telephony
Internet
access
TV
Convergence
Source European Commission
www.idate.org
75
Incumbent
MMO
Internet provider
Cable operator
Legend
Source IDATE
Home
Market
Short-term
development
Long-term
development
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13:19
Page 76
3.6
DigiWorld 2008
76
FTTH
Avancé au Japon, en forte croissance aux
États-Unis, le FTTH démarre en Europe
Deux freins majeurs ralentissent
le déploiement en Europe
Le Japon comptait 10,5 millions d’abonnés FTTH/B en
septembre 2007, et présente toujours un rythme soutenu
de 800 000 nouveaux abonnés par trimestre. Parmi les
utilisateurs, une petite proportion seulement souscrit à
l’IPTV, avec seulement 200 000 à 250 000 abonnés à la
fin du troisième trimestre 2007. Dans un contexte très
concurrentiel – les tarifs de l’accès fibre se rapprochent
de ceux de l’ADSL –, le déploiement de la fibre permet à
NTT de capter des accès fixes et d’obtenir un churn très
faible comparé à d’autres modes d’accès.
Aux États-Unis, c’est surtout Verizon – en concurrence
avec les câblo-opérateurs – qui stimule l’adoption du très
haut débit, avec les usages TV et vidéo comme fer de
lance. Malgré des prédictions pessimistes de la part
d’analystes au début de l’aventure, Verizon a réussi à
recruter à la fin septembre 2007 près de 1,3 million
d’abonnés à son service FioS, dont plus de 700 000 abonnés TV.
Les pays d’Europe présentent des situations diverses,
malgré une tendance claire : augmentation de 44 % des
logements raccordables FTTH/B mais tout juste 12 %
d’abonnés supplémentaires entre juin 2006 et juin 2007.
La fibre reste l’affaire des pays scandinaves, des PaysBas et de l’Italie : B2 et FastWeb représentent à eux
seuls plus de la moitié des 4 millions de foyers couverts
en Europe. Ce sont dans ces mêmes pays que l’on trouve le plus d’abonnés à la fibre. Dans d’autres pays
d’Europe, la perspective de la saturation du marché des
accès haut débit et la consolidation qui se poursuit commencent à inciter les opérateurs à investir. Ainsi, des
opérateurs majeurs en France, en Allemagne et en
Espagne ont annoncé des déploiements massifs et progressifs d’accès FTTx : Deutsche Telekom (VDSL),
Telefónica, Orange (FTTH), Neuf Cegetel (FTTH),
Iliad/Free (FTTH), Numericable (FTTLA/B)...
Il reste pourtant des obstacles au déploiement de la
fibre : les coûts financiers du génie civil d’une part, là où
les déploiements aériens ou mutualisés ne sont pas
envisageables, et les procédures administratives d’accès
aux immeubles d’autre part.
Les solutions aux coûts de génie civil existent, principalement des solutions de mutualisation, mais elles nécessitent des arrangements réglementaires entre opérateurs ou des partenariats avec des municipalités locales.
Sur ce dernier point, les pays scandinaves ont pu développer la fibre grâce à un écosystème immobilier qui en
facilite le déploiement. Dans des pays comme la France,
l’accès à chaque immeuble doit encore être négocié par
chaque opérateur, au cas par cas.
Ces deux freins appellent des changements par rapport
au modèle du DSL. En France, l’ARCEP a par exemple
prévu d’organiser le partage des fourreaux de France
Télécom pour mutualiser les coûts de génie civil, et de
transformer l’acceptation consensuelle de la fibre dans
les immeubles en une obligation. Les deux mesures
devraient être effectives au deuxième semestre 2008.
En dehors des cœurs de ville, le modèle
financier reste à trouver
Les niveaux de CAPEX engagés, supérieurs à ceux rendus nécessaires par le DSL, rendent difficiles des
déploiements en zone pavillonnaire ou rurale, exception
faite des zones en construction.
Une option technologique comme le FTTN associé au
VDSL permettrait d’améliorer la couverture du très haut
débit dans des zones moins denses, mais avec des performances dégradées. En France par exemple, il apparaît
que l’équipement de tous les sous-répartiteurs en VDSL
n’offrirait des débits descendants de plus de 50 Mbps
qu’à 20 % des foyers !
Les abonnnés FTTx dans le monde
(thousands)
North America
Europe
Asia-Pacific
USA
France
Germany
Italy
Netherlands
Spain
Sweden
United Kingdom
China
Japan
South Korea
2003
309
1
53
214
1
6
169
6
2 661
849
909
2004
549
3
51
274
51
7
242
9
6 311
2 442
1 061
2005
1 136
7
67
317
55
9
299
11
8 694
4 656
1 620
2006
2 051
7
100
390
65
26
366
14
12 286
7 962
3 401
mid 2007
2 489
7
125
403
70
30
412
16
13 461
9 684
4 284
Source IDATE
Accès
De fortes
disparités
entre
régions
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13:19
Page 77
Un déploiement très inégal du FTTx
Part de marché FTTx dans les technologies d’accès haut débit
40%
Japan
30%
China
20%
South Korea
Sweden
10%
Italy
USA
Netherlands
0%
2 003
2 004
2 005
2006
mid-2007
Source IDATE
Un dévéloppement du très haut débit à moyen-terme en Europe
FTTH
Evolution des bases d’abonnés haut et très haut débit en Europe
77
120
www.idate.org
100
80
60
40
20
0
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
Classical BB (ADSL + CM + Other)
Source IDATE
2009
2010
VDSL
2011
FTTH/B
2012
2013
2014
2015
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 78
3.7
L’année des
offres de
masse,
limitées
en débit
Haut débit mobile
La 3G progresse par rapport aux réseaux
nomades
Beaucoup d’espoir était placé dans le WiMAx ou le Wifi
“mesh” pour permettre un accès permanent, mais il
semble que ces technologies n’aient percé en 2007 que
dans des marchés de niche : couverture de zones
blanches ou hotspots, accès haut débit fixe dans des pays
émergents et micro-réseaux municipaux (en particulier
aux États-Unis). En Corée du Sud, le lancement progressif du WiBro en 2007 n’a pas connu le succès escompté,
avec près de 100 000 utilisateurs seulement à la fin 2007,
soit la moitié des abonnés attendus à cette date.
La 3G en HSDPA a en revanche connu des déploiements
massifs, et nombre de terminaux embarquaient ce standard à la fin de l’année 2007. Aux États-Unis, après
Cingular, AT&T a annoncé la mise à jour de son réseau en
HSDPA, ce qui apporte à cette technologie une couverture transcontinentale propre à encourager le lancement de
terminaux compatibles.
Le nombre élevé d’abonnés ne doit pas masquer que l’on
n’observe pas encore un usage de masse du haut débit
mobile, quelle que soit la technologie employée ; beaucoup d’abonnés n’utilisent pas intensément le service de
données auquel ils ont souscrit, sauf lors d’événements
particuliers. À cet égard, en 2008, les Jeux Olympiques de
Pékin pourraient apporter leur pierre à l’édifice, les événements sportifs étant – avec le charme – les contenus
les plus populaires de la vidéo sur mobile.
Accès
La charge augmente sur les réseaux d’accès et
de collecte
Les interfaces s’adaptent
Autre tendance de 2007, après le lancement de l’iPhone,
les terminaux intègrent des écrans de grande taille, de
plus en plus souvent tactiles, et des capteurs de lumière,
de température, de mouvement…
Les attaques de nouveaux entrants sur les terminaux
(Apple, HTC, peut être Google et Microsoft en 2008)
continueront à ce rythme, et le terminal téléphonique tel
qu’il existe depuis un siècle – intégration de touches,
d’un micro et d’un écouteur – s’en trouvera significativement changé. Certains terminaux n’ont déjà plus de
clavier physique et ouvrent la voie à une innovation
logicielle, à la manière des ordinateurs : un hardware
plus durable, mais des mises à jour (éventuellement
payantes) de l’OS. L’intégration du Bluetooth dans les
automobiles, les GPS et les équipements hifi, des
oreillettes et micros partagés entre équipements… permettent de séparer les fonctions auparavant intégrées
dans un seul terminal pour s’adapter aux usages en
mobilité.
DigiWorld 2008
78
Cette augmentation de la demande de haut débit mobile met en question la capacité des réseaux. On sait que
le réseau EDGE d’AT&T a succombé temporairement à la
demande de capacité en provenance des premiers
iPhone. En France, SFR, qui comptait 250 000 clients à
son offre Illimythics fin janvier 2008, ne semble pas
avoir rencontré de problème de ce genre.
Quoi qu’il en soit, plus ce type d’accès se développera,
plus il donnera lieu à des investissements importants de
capacité, de collecte et surtout d’accès. Cocnernant l’accès, la prochaine évolution majeure des standards
4G/LTE devrait voir le jour au mieux en 2011-2012. Il est
par conséquent probable que les opérateurs limiteront
l’usage des services mobiles haut débit en attendant des
équipements de prochaine génération, capables d’offrir
plus de débit par secteur. Ces limitations pourront
prendre la forme de portails fermés, de trafics “capés",
de tarifs de terminaux exclusifs, d’accès encouragé à la
musique plutôt qu’à la vidéo, de déploiement de la TV
mobile sur des bandes séparées…
(millions)
France
Germany
Italy
Netherlands
Poland
Spain
United Kingdom
EU 27
2005
1.4
2.0
10.8
0.2
0.0
0.8
4.5
22.4
2006
4.2
4.7
18.5
2.0
0.1
3.3
7.5
46.1
2007
8.5
15.7
26.8
3.6
0.3
7.8
10.9
87.7
2008
15.0
28.5
35.9
4.7
0.6
11.5
17.6
135.5
2011
41.7
63.8
59.5
12.1
6.4
28.5
45.2
301.5
Source IDATE
Les clients 3G au sein de l’UE-27
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 79
Plus de 10% de terminaux vendus en 2007 intégraient la 3G
Projection de ventes de terminaux 3G et 3.5G dans le monde
million handsets
500
35%
30%
400
25%
300
20%
15%
200
10%
100
5%
0%
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
3G mobile terminals
3.5G mobile terminals
% of 3G on the total market
% of 3.5G on the total market
Haut débit mobile
Source IDATE
Le Wibro a connu des débuts mitigés
Abonnés au WiBro en Corée du Sud
units
100 000
79
www.idate.org
75 000
50 000
25 000
0
Dec 06
Mar 07
Source Seoul Financial Times & IDATE estimates
Jun 07
Sep 07
Dec 07
Equipements et services pour les entreprises
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
DigiWorld 2008
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Page 81
et
IV Équipements
services pour les
entreprises
www.idate.org
81
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13:19
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4
Marché des services TIC
aux entreprises : une année
de continuité
’année 2007 n’a pas vu de changements
spectaculaires sur le marché télécoms et
IT des entreprises, tant au niveau des solutions techniques que des services offerts,
mais plutôt une consolidation de certaines
tendances, comme l’accélération du déploiement des solutions de ToIP – favorisée par le
renouvellement du parc de PABX – ou bien la
consolidation dans le secteur du logiciel. La
mise à niveau des infrastructures réseaux,
notamment via la migration vers le tout IP,
laisse désormais place aux investissements
sur des couches supérieures, plutôt orientées
applications et services.
Equipements et services pour les entreprises
L
DigiWorld 2008
82
Accélération de la ToIP
L’évolution des revenus générés par les services télécoms aux entreprises est contrastée. Les marchés de la voix continuent de
voir l’ARPU opérateur diminuer, notamment
du fait de la part plus grande de la VoIP intersites, mais les services données – et notamment les services de VPN IP – marquent une
légère progression en 2007, notamment
avec une adoption plus importante de ces
solutions par les PME. Après une phase de
test, les entreprises entament leur migration
vers les solutions de ToIP. En 2007, le marché
des PABX IP aurait généré un revenu mondial estimé à 5.7 milliards USD, en croissance de 24% par rapport à 2006.
Trois facteurs essentiels peuvent expliquer
cette mutation du marché.
• Après l’an 2000 et le passage à l’Euro, les
entreprises entrent dans un nouveau cycle
d’investissement et de renouvellement de
leurs équipements et notamment de leurs
PABX.
15/04/08
• Le coût des terminaux IP, hier encore prohibitif, est en train de devenir attractif et
ne constitue plus un frein en soi.
Montée en puissance de la
problématique de la mobilité
Le fait notable aujourd’hui est le niveau
d’équipement des entreprises en solutions
mobiles : si la proportion d’entreprises équipées oscille entre 70 et 80 %, les niveaux
d’équipement par employé sont en revanche
beaucoup plus bas. L’IDATE estime cette diffusion entre 25 et 30 % des effectifs occupés
(soit environ 175 millions de personnes en
Europe de l’Ouest). L’équipement des salariés constitue donc un des enjeux majeurs de
l’évolution du marché professionnel ; le parc
de mobiles professionnels, qui représente
autour de 15 % du parc global, devrait voir
son poids dans la base totale d’abonnés
encore augmenter dans les années à venir.
De plus, les solutions d’accès haut débit
mobile (3G/3.5G) offrent aujourd’hui une
vraie possibilité d’extension du système d’information de l’entreprise, en premier lieu via
une plus grande adoption des solutions d’email mobile via une carte PC ou sur “smartphone”, mais aussi avec des applications
spécifiques embarquées sur le mobile.
Les solutions de convergence fixe mobile
commencent à présenter un intérêt pour les
entreprises, même si les déploiements en
sont encore au stade expérimental. Quelques
tentatives commerciales sont apparues fin
2006-début 2007 pour répondre à cette
demande, avec les offres telles que BT Fusion
Corporate ou bien Unik Pro d’Orange.
Orange parie davantage sur un concept technique encore relativement simple issu du
grand public et plutôt destiné au bas du marché des PME. BT commence à s’attaquer au
marché des grands comptes, qui intègrent de
plus en plus la convergence fixe mobile. La
finalité de ces offres est bien d’aboutir à une
Page 83
certaine unicité des outils de communication
entre des applications comme la messagerie
unifiée, la messagerie instantanée, le carnet
d’adresses unifié… Le principal enjeu des
offres consiste en l’intégration des complexités techniques de leurs clients, et notamment
des briques de sécurité et applicatives.
Croissance du marché des services
informatiques et du logiciel applicatif
Le marché des services informatiques et du
logiciel a connu en 2007 une croissance de
l’ordre de 6.5%. Les segments les plus dynamiques ont été ceux des ERP, du CRM, du BI
et de la sécurité.
L’outsourcing informatique évolue en s’élargissant à des entreprises de plus petite taille,
ou en devenant plus sélectif sur les applications concernées.
La convergence de l’informatique et des télécoms, les nouvelles problématiques liées aux
infrastructures mobiles (avec notamment
l’intégration des applications M2M ou des
applications métiers dédiées aux employés),
les vastes problématiques de sécurité (intégrant les procédures de continuité de services), les ERP et les projets de SOA constituent les principales raisons qui poussent les
entreprises à externaliser une certaine partie
de leurs activités informatiques.
Les PME : la cible convoitée par tous
les acteurs
Les PME constituent une cible hétérogène,
avec des logiques d’intégration des TIC différentiées, et qui recèlent des potentiels de
marché contrastés. En matière d’équipements
TIC, le segment PME s’inscrit aujourd’hui
dans une double tendance : “upgrade” pour
les équipements mutualisés, qui ont par
ailleurs des niveaux de diffusion stabilisés
(renouvellement du parc de PABX au profit
d’une solution IP, évolution des accès Internet
“secs” vers une architecture VPN IP), et croissance pour les équipements individuels, particulièrement en téléphones mobiles et ordinateurs portables. La diffusion des formules
Introduction
• Les entreprises internalisent de plus en
plus les télécoms dans les DSI.
13:19
83
www.idate.org
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
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4
forfaitaires multiservices, qu’elles soient packagées fixe/mobile, fixe/Internet ou intégrales, tend à se généraliser : elles touchent
aujourd’hui plus d’une PME sur trois.
Equipements et services pour les entreprises
Ce phénomène, qui va encore s’amplifier dans
les années à venir, porté – après la convergence fixe Internet – par les nouvelles offres
de convergence fixe mobile actuellement lancées sur le marché des entreprises, a un
impact sur le mode de facturation (facture
unique) et marque la fin d’une vision segmentée des services télécoms aux entreprises.
DigiWorld 2008
84
Les opérateurs télécoms comme les acteurs
du monde de l’informatique ciblent les PME
comme une source de développement de
leur marché et un axe stratégique fort : des
entreprises informatiques et des géants du
logiciel, à l’instar de SAP, Salesforce.com ou
Google, tentent de pénétrer ce marché en
adaptant leur mix marketing à la complexité
et à l’hétérogénéité de ce segment. Le Web
2.0 constitue un des éléments de développement d’offres destinées aux entreprises : les
outils Web 2.0 seraient utilisés dans près
d’un cinquième des entreprises nord-américaines et 8 % compteraient les mettre en
place en 2008. Les éditeurs progiciels ciblent
spécifiquement les PME, en développant des
applications en ligne basées sur du Web 2.0
intégrant des concepts de personnalisation,
combinant à la fois les données de l’entreprise et les services interactifs, et permettant
de créer des offres financièrement abordables et facilement intégrables dans des
petites structures. Les acteurs spécialistes
des ERP ciblant traditionnellement les PME
(comme Cegid, Sage, Ciel) ou focalisés sur
une thématique vont devoir faire face à cette
nouvelle concurrence d’acteurs plus généralistes : une concentration et une redéfinition
du paysage n’est pas à exclure dans les prochains mois.
Stratégie des acteurs
Le mouvement de concentration et de rachat
des acteurs du monde des télécommunications d’entreprise poursuit une tendance
observée en 2006. Ainsi, Completel Europe a
été racheté par Altris, un des actionnaires du
câblo-opérateur français Numericable ;
Getronics a été racheté par KPN ; Orange
s’est renforcé en Inde ; BT, poursuivant ses
investissements dans les services informatiques, a intégré l’infogérance de CS et
Net25.
Dans la continuité de la tendance observée
l’année dernière, l’ensemble des acteurs du
monde informatique ont été très actifs dans
les rachats, la consolidation d’activité ou la
diversification de leurs sources de revenus.
Tandis qu’Oracle a poursuivi ses acquisitions
(BEA Systems), la sensation est notamment
venue de SAP, qui a annoncé au cours du
dernier trimestre 2007 l’acquisition de
Business Object pour 4.8 milliards EUR :
cette acquisition, selon SAP, devrait permettre de renforcer sa position sur le marché
des applications pour utilisateurs professionnels avec un catalogue enrichi de solutions
d’optimisation et de gestion de la performance. L’Inde a été, en 2007, l’un des pays
très actifs dans les politiques de rachat. En
vue d’élargir leur clientèle off-shore et de
répondre à la montée de leur devise, les SSII
indiennes sont très actives et cherchent à
s’implanter sur les marchés occidentaux.
Cette stratégie inspire la Chine, qui aimerait
compléter sa montée en puissance sur les
équipements télécoms par la constitution
d’un puissant secteur des services informatiques.
Enfin, si traditionnellement les principaux
interlocuteurs des entreprises sur un projet
télécom étaient l’opérateur, l’intégrateur et
l’équipementier, aujourd’hui les DSI doivent
compter avec la montée en compétence des
salariés qui ont, ces dernières années, accumulé toute une expérience à travers la messagerie instantanée, les sites de “social networking” et plus généralement les
développements de type Web 2.0 (wiki,
blogs, RSS, AJAX…). C’est en comptant sur
cette dynamique particulière des applica-
15/04/08
Page 85
L’ambition de Microsoft de réaliser 25 % de
ses recettes dans la publicité est à rapprocher de ses avancées mesurées en termes de
mise en ligne de sa suite bureautique (Live)
pour faire pièce aux ambitions clairement
affichées de Google.
Introduction
tions grand public que les grands leaders de
l’Internet et certains acteurs du logiciel ont
entrepris de déployer progressivement une
présence dans le monde de l’entreprise : services de recherches spécialisés, “social networks” professionnels, outils coopératifs…
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4.1
L’entreprise et les services IT
La croissance moyenne des services IT en Europe s’élève
à 5,5 % en 2007 (5,3 % en 2006). L’ensemble des acteurs
du marché mondial devraient générer un chiffre d’affaires
de 440 milliards EUR en 2008, dont un tiers en Europe.
Equipements et services pour les entreprises
La maintenance matérielle et les prestations
intellectuelles
DigiWorld 2008
86
Le credo de la majorité des entreprises de services européennes et mondiales, “monter dans la valeur”, s’articule parfaitement avec le simple constat de la forte
pression sur les prix qui s’exerce sur le marché de la
maintenance matérielle, limitant les marges des acteurs
au minimum. La décroissance de ce marché trouve en
partie son origine dans la modification du comportement d’achat des DSI, qui préfèrent s’orienter vers des
contrats d’externalisation à long terme.
Aujourd’hui, le développement des entreprises passe
par une stratégie intégrant l’IT comme l’un des piliers de
leur activité, contribuant pleinement à la croissance et
n’étant donc plus perçu comme un simple poste de
coûts. Les entreprises, qui veulent maîtriser la gouvernance de l’IT, la gestion de l’innovation IT, le management du risque IT, les achats IT… recourent de plus en
plus largement à des sociétés de conseil, expliquant une
croissance d’environ 7 % pour ces prestations en 2007
sur les marchés européens.
Les directions des achats interviennent de plus en plus
aux côtés des DSI des grands groupes, s’employant à
rationaliser et optimiser les coûts, notamment pour des
achats de prestations intellectuelles. Elles encouragent
la mise en place de contrats de type “forfaitaire” avec
engagement de résultat plutôt que les traditionnels
contrats de “régie” : l’ensemble des contrats de prestations informatiques sont concernés par cette tendance,
que ce soit pour des services d’intégration applicative
ou système, ou pour des contrats pluriannuels de Tierce
Maintenance Applicative (TMA).
Les PGI étendus (incluant des solutions métiers), le développement des systèmes embarqués et les solutions de
travail collaboratif vont jouer un rôle majeur à court terme
dans le développement du marché des services en Europe.
L’externalisation
L’outsourcing pour des contrats de plus de 50 millions
USD connaît cette année une forte baisse (-15 %), tout
comme l’ensemble du marché de l’outsourcing. Il est
encore un peu tôt pour avoir un retour quantifié de l’impact de la crise financière nord-américaine avec les “subprimes”. Mais il est fort à parier que la crise pèsera plus
vite que prévu sur le budget IT des entreprises et en particulier sur celles du secteur financier. Les premiers effets
ont commencé à se faire sentir et devraient surtout être
visibles en 2008. Mais si cette crise a traversé les océans,
elle n’explique pas à elle seule cet effondrement, qui est
la conséquence logique de contrats de plus courte durée
et à plus faible valeur. Aujourd’hui l’externalisation n’est
plus seulement synonyme de “recherche de solutions aux
problèmes non résolus”. Les politiques d’externalisation
sont plus mesurées : les DSI souhaitent éviter des stratégies d’outsourcing global à un prestataire unique. Ils
cherchent surtout à rester maîtres d’ouvrage de leur projet pour piloter et contrôler au mieux leurs prestataires
Cette stratégie peut aboutir à un retour vers de l’insourcing ou bien à de l’externalisation sélective aux dépens
de l’externalisation globale.
L’Inde : champion de l’offshoring
Avec un marché d’environ 40 milliards USD en 2007 et
une croissance de 30 % (source NASSCOM), l’Inde reste
le pays spécialisé dans les prestations d’offshoring, mais
il n’en demeure pas moins actif dans une redéfinition de
sa stratégie. Confronté à une augmentation des tarifs
des prestations, en raison d’une augmentation de 10 %
des salaires, à une appréciation de la roupie et enfin à
un éveil du voisin chinois, les Indiens diversifient leur
stratégie pour aller au plus près des marchés et pour
soutenir leur développement économique. Les concentrations et opérations de rachats ont commencé, et la
bataille ne semble pas devoir s’arrêter en si bon chemin.
Chiffre d’affaire comparé des SSII indiennes et occidentales
(billion $)
Indian software houses
Western software houses
HCL Technologies
Infosys
Satyam
Tata Consultancy Services
Wipro
Accenture
Capgemini
CSC
EDS
IBM Global Services
2005
0.8
1.6
0.8
2.2
1.9
17.1
7.0
14.6
19.8
17.2
2006
1.0
2.2
1.1
3.0
2.4
18.2
7.7
14.9
21.3
17.3
Growth rate
31%
36%
39%
36%
26%
6%
10%
2%
8%
1%
Source IDATE
Un marché
en mutation
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13:19
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Marché des services IT dans le monde
Evolution des revenus des services IT entre 2006 et 2008
billion h
European Union
Other Europe
USA
Japan
Rest of the World
World
100
200
2006
300
400
2008
Source EITO
Revenus cumulés annualisés des contrats d’outsourcing au niveau mondial
… pour les contrats de valeur supérieure à 50 millions $
billion h
L’entreprise et les services IT
0
70.0
69.9
64.7
61.8
60.2
2003
Source TPI
2004
2005
2006
2007
www.idate.org
87
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
4.2
Equipements et services pour les entreprises
Une
croissance
de la
demande
toujours
soutenue
15/04/08
13:19
Page 88
Services de données et voix aux
entreprises : usages et équipements
Le DSL : facteur d’accélération
des solutions VPN
Le marché du haut débit continue à se développer dans
les entreprises : en offrant des accès haut débit à des prix
très avantageux, le DSL a largement contribué à la dynamique actuelle autour des architectures VPN IP, notamment auprès des PME et des petits sites des grandes
entreprises. Les entreprises ont adopté des offres VPN
avec des accès DSL en délaissant les traditionnelles liaisons louées, et ont dans le même temps augmenté les
débits : cette mutation du marché a eu un effet compensatoire pour les opérateurs de données traditionnels.
L’Europe de l’Ouest est aujourd’hui un marché mature
quant à l’adoption de solutions haut débit : début 2007,
69 % des PME françaises sont connectées à Internet,
avec un réservoir de croissance à un an de 4 points. En
matière de technologies d’accès à Internet, le paysage
est désormais relativement figé : le DSL, présent chez 8
entreprises connectées sur 10 (soit près de 55 % des
PME), fédère la quasi-intégralité du marché PME. Au
Royaume-Uni, fin 2006, environ 77 % des PME étaient
connectées à Internet et 62 % d’entre elles via une solution haut débit, cette proportion montant à 70 % pour
les PME de 50-250 salariés.
Le prochain enjeu pour les opérateurs consiste à
répondre aux demandes des entreprises pour des débits
de plus en plus élevés.
L’entreprise et la téléphonie fixe :
vers une migration IP…
Le parc de lignes fixes déployé chez les entreprises
semble aujourd’hui stabilisé, sans que l’on observe
(encore ?) une déflation due au développement de la
téléphonie sur IP ou de la substitution au profit du mobile. La diffusion de la téléphonie sur IP n’a pas encore
modifié le rythme de renouvellement du parc des PABX,
et le passage aux solutions hybrides et tout IP semble se
faire plus à la faveur d’un renouvellement programmé
que de manière anticipée. Dans les PME, ce rythme est
relativement lent : en France, par exemple, encore 8 PME
équipées d’un PABX sur 10 fonctionnent sur un mode de
séparation des réseaux téléphonique et Internet. Le prochain cycle de renouvellement va massivement faire
évoluer le parc de PABX vers des solutions IP.
Au niveau européen, les revenus du marché des PABX
(toutes technologies confondues) devraient croître en
2007 d’environ 0,4 %, avec un revenu de 11,7 milliards
EUR, alors qu’une stagnation des revenus serait attendue en 2008. L’année 2007 est donc une année charnière pour les renouvellements programmés, avec l’accélération de certains projets, surtout dans les grandes
entreprises européennes.
… et une convergence des télécoms
et de l’informatique
Le mouvement de convergence entre les télécoms et
l’informatique commence aujourd’hui à se matérialiser,
l’adoption de solutions de ToIP en étant le catalyseur. La
démocratisation des accès Internet haut débit a permis
une mise à niveau des infrastructures télécoms de l’entreprise. Elle participe ainsi à l’adoption de solutions de
ToIP qui concentrent sous un seul angle la problématique télécom (services d’accès et architecture réseau),
le poste de travail et les applications.
Marché européen des services de données fixes sur le marché des entreprises
France
Germany
Italy
Spain
United Kingdom
European Union
Other Europe
Total Europe
Annual growth
2004
5.2
7.5
4.0
2.7
6.6
35.6
1.7
37.3
2005
5.5
8.1
4.8
3.0
7.0
38.4
2.0
40.4
7.9%
2006
5.4
8.5
5.4
3.5
8.7
43.7
2.4
46.1
5.8%
2007
5.6
9.3
5.8
3.6
9.0
45.4
2.6
48.0
4.1%
2008
5.8
9.7
6.0
3.7
9.4
47.2
2.7
49.9
4.0%
Source IDATE from EITO
DigiWorld 2008
88
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Accès Internet par technologie
Pénétration des accès Internet en France, dans les PME (0-250 salariés), en 2007
all SMEs
Cable
4%
3%
0.7%
Leased Lines
0.5%
6%
4%
ISDN
14%
10%
PSTN
79%
55%
DSL
1.3%
Current
1.3%
1-year plan
Source IDATE
Accès Internet par taille d’entreprise
Pénétration des accès Internet au Royaume-Uni, dans les PME (0-250 salariés), en 2007
100%
83%
98%
89
83%
77%
70%
62%
all
Have a computer/laptop
Source OfCom
62%
1-50 employees
Connected to the Internet
51-250 employees
Connected to broadband access
www.idate.org
77%
Services de données et voix aux entreprises : usages et équipements
SMEs connected to the Internet
3%
2%
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 90
4.3
DigiWorld 2008
90
Voix sur IP dans les entreprises
La ToIP inéluctable mais encore complexe pour
les entreprises
Le marché de la téléphonie sur IP connaît une croissance régulière et inéluctable, au détriment des solutions
traditionnelles (TDM). Les projets de ToIP en “full IP”
sont en forte croissance et deviennent progressivement
majoritaires.
Pour les entreprises, les principaux leviers du passage à
la ToIP sont la nécessité de renouveler le parc d’équipement et les économies réalisées sur le trafic intersites
gratuit (dit “on net”) et sur le trafic externe (dit “off
net”), ou encore les économies générées par la réduction du nombre d’accès téléphoniques. En termes de
ROI, le bilan financier du passage à la ToIP est actuellement globalement favorable sans être gagnant dans
tous les cas de figure.
La complexité du processus de décision et d’adoption
vient de la variété de solutions disponibles sur le plan
technique (TDM, hybride, “full IP”, Centrex IP, PBX mobile). La difficulté consiste aussi à choisir le bon modèle
d’exploitation et d’externalisation : internalisation versus outsourcing, degré d’externalisation, solutions
hébergées par un tiers ou non.
Une pénétration de la VoIP qui croît avec la
taille de l’entreprise
La pénétration de la VoIP croît avec la taille de l’entreprise et le nombre de sites. En France, en 2006, 12 % des
PME disposaient de solutions de VoIP, alors que ce taux
s’élevait à 56 % pour les grandes entreprises. Ce taux de
pénétration continue de croître régulièrement pour les
grandes entreprises, et plus rapidement pour les PME.
Le segment de marché des TPE se comporte de manière
comparable au segment grand public, en privilégiant les
solutions logicielles de type Skype ou les boîtiers permettant d’utiliser les postes téléphoniques traditionnels.
Ce n’est qu’à partir de 20 salariés qu’apparaît une diffusion significative des PABX, et à partir de 50 salariés
que commencent à apparaître des PBX IP et de réelles
problématiques de réseau d’entreprise pour la voix.
Une forte concurrence chez les offreurs
Dans ce contexte, dans lequel tous les offreurs sont
amenés à se positionner, certaines tendances clés se
dessinent.
• La concurrence entre équipementiers s’est intensifiée
entre les vendeurs traditionnels (disposant d’une
base installée) et les nouveaux entrants proposant
des solutions “full IP”.
• Parmi ces derniers, qui se sont lancés sur le marché
sans base installée, Cisco a d’ores et déjà conquis une
part de marché significative. Les vendeurs traditionnels, dont les leaders sont Alcatel Lucent, Avaya,
Nortel et Siemens, ont eux élargi leur portefeuille
TDM à des solutions IP.
• Les fabricants sont désormais nombreux et affinent
leur positionnement en termes de produit et de segment de marché visé. Durant la période 2008-2012,
on devrait assister à un développement du marché,
en particulier au travers de nouveaux produits visant
les PME.
• La convergence voix données a également conduit à
une restructuration du marché des intégrateurs et
des opérateurs. Les opérateurs télécoms se positionnent au travers de solutions IP hébergées et de
Centrex IP. Cette dernière apparaît comme une offre
d’avenir, même si elle demeure encore faiblement utilisée par les entreprises en Europe.
• La convergence IP sur les réseaux se traduit par la
généralisation des offres de VoIP sur VPN IP (incluant
accès et trafic) chez les opérateurs.
Quelles perspectives de marché à l’horizon
2010 ?
Sur la période 2008-2010, la demande pour des solutions hybrides diminuera au profit des solutions “full IP”
basées sur des PBX IP et des postes IP. En 2010, l’IDATE
prévoit qu’environ 70 % des lignes fonctionneront sur
des ports IP, et 30 % encore en TDM. La base installée IP
se partagera alors entre les PBX IP “full IP”, les PBX IP
hybrides et les solutions de Centrex IP. Concernant le
Centrex IP, les plus optimistes prévoient pour 2010 que
cette solution aura atteint 20 % du marché mondial (en
nombre de ports).
Evolution du marché mondial des équipements de téléphonie d’entreprise
(million $)
Business telephony
Traditional PBX (1)
IP PBX (2)
(1) including TDM PBX and KTS
(2) including IP phones
2005
10 398
6%
7 286
-4%
3 112
38%
2006
11 005
6%
6 383
-12%
4 623
49%
2007
11 450
4%
5 700
-11%
5 750
24%
2008
11 995
5%
5 004
-12%
6 991
22%
2009
12 492
4%
4 374
-13%
8 118
16%
2010
12 908
3%
3 775
-14%
9 133
13%
Source IDATE
Equipements et services pour les entreprises
Migration de
la téléphonie
classique
vers la ToIP
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 91
Une croissance régulière de la ToIP d’entreprise
Un marché mondial de la ToIP qui dépasse désormais celui de la téléphonie traditionnelle
billion h
Business telephony
10.4
11.0
Traditional PBX (1)
11.5
IP PBX (2)
12.0
12.9
12.5
9.1
8.1
7.3
7.0
6.4
5.8
5.0
4.6
4.4
3.8
3.1
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Voix sur IP dans les entreprises
(1) including TDM PBX and KTS
(2) including IP phones
Source IDATE
Les leviers du passage à la ToIP
Moteurs de la demande des entreprises et principaux critères de décision
Quantifiable
factors
Hard to
quantify
factors
Unquantifiable
factors
Source IDATE
Reduce cost of
on-net calls
Reduce cost of
off-net calls
Streamline
network
Optimise use
of physical space
Improve
staff
productivity
Improve
customer
satisfaction
Lower price of
phone subscriptions
Reduce
IT staff
Reduce
modification and
installation costs
Install
convergent
applications
Improve
competitive
positioning
Improve
geographic
mobility
www.idate.org
91
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
4.4
Equipements et services pour les entreprises
Le haut débit :
le nouvel
accélérateur
du mobile
13:19
Page 92
Mobilité en entreprise :
usages et équipements
Un marché en croissance
Avec une progression de 8,2 % en 2006 sur l’ensemble
de l’Europe de l’Ouest, la base de clients mobiles (résidentiels et entreprises) a continué de croître à un rythme
soutenu pour atteindre 438,4 millions à la fin 2006. Si le
pourcentage d’entreprises équipées oscille entre 70 et
80 %, les niveaux d’équipement par actif sont en
revanche beaucoup plus bas. L’IDATE estime cette diffusion entre 25 et 30 % des effectifs occupés ; effectifs qui
se chiffrent par ailleurs à 175 millions de personnes en
Europe de l’Ouest. L’équipement des salariés constitue
donc un enjeu majeur ; le parc de mobiles professionnels,
qui représente aujourd’hui environ 15 % du parc global,
devrait voir son poids augmenter dans les années à venir.
Le haut débit mobile catalyseur des usages
Les offres (services et modes de facturation) proposées
aujourd’hui par les opérateurs à destination des mobiles
professionnels dépendent de leur stratégie vis-à-vis du
déploiement et de l’amélioration des réseaux haut débit
mobiles. L’enjeu principal se déplace désormais de la
couverture en tant que telle aux débits accessibles en
mobilité. Cette prime au débit ne peut être que transitoire, et l’évolution naturelle consiste à proposer très
rapidement ces débits en standard pour l’ensemble du
catalogue. L’objectif sous-jacent reste de dynamiser le
marché des données mobiles pour les professionnels en
fournissant un débit de plus en plus proche des débits
du poste de travail fixe.
Le pari financier consiste à supposer que la hausse du
trafic engendrée par des niveaux d’usage supérieurs va
profiter aux forfaits les plus volumineux, lesquels vont
permettre une progression de l’ARPU données en dépit
de la forte baisse unitaire du prix du Mo (aujourd’hui,
avec les forfaits les plus volumineux, le prix du Mo peut
descendre à 0,10 EUR).
Du point de vue de l’offre, cette position se traduit par
une évolution des packs données : de plus en plus volumineux et tendant à l’illimité. Outre le débit, les opérateurs misent sur le fait que le décollage des usages,
comme cela a été le cas sur le marché de l’Internet fixe,
passera aussi par ce mode de tarification. L’ensemble
des offres des opérateurs mobiles se trouvent modifiées
par l’arrivée des solutions haut débit entraînant un certain confort d’utilisation : ainsi les entreprises vont avoir
tendance à étendre leur système d’information aux
situations de mobilité, favorisant les applications
basiques comme l’email mais surtout les applications
métiers dédiées à l’homme ou à la machine (applications M2M).
Une gamme de nouveaux services annexes
pour assurer la fidélité et accroître le revenu
À côté des services voix et données qui constituent le
cœur de leur offre, les opérateurs mobiles diversifient
leur portefeuille de services, en proposant l’intégration
de solutions au système d’information de l’entreprise,
l’aide au déploiement, la gestion de flotte, ou encore
des services dédiés à l’usager. Tous n’ont pas le même
potentiel commercial. Certains sont définitivement
considérés par les usagers comme des “commodités”
proposées à titre gratuit ; d’autres ont encore une valeur
commerciale, mais ils ont alors davantage trait à la gestion de flotte qu’aux services à l’usager.
Les opérateurs souhaitent diversifier leurs sources de
revenus, et surtout minimiser par ces nouvelles offres la
baisse des ARPU. Enfin, dans le cadre de la renégociation de contrats, ces offres permettent aux opérateurs
d’intégrer des critères de qualité de service et d’engagement contractuel, mais aussi et surtout de lier leurs
clients sur des périodes plus longues et de minimiser les
effets potentiels de churn.
DigiWorld 2008
92
15/04/08
(at year end)
France
Germany
Italy
Spain
United Kingdom
Total Western Europe
2006
4%
4%
3%
2%
5%
4%
2007
5%
5%
4%
3%
6%
5%
2008
7%
7%
6%
4%
9%
7%
2009
10%
10%
9%
7%
14%
11%
2010
15%
15%
13%
10%
20%
16%
2011
22%
22%
18%
15%
28%
22%
Source IDATE
Part des mobiles professionnels avec un usage données en Europe de l’Ouest
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 93
Le marché professionnel mobile en Europe de l’Ouest
Evolution du parc mobile professionnel en Europe de l’Ouest
millions, at year end
60
40
30
20
10
12.3
14.4
13.8
13.3
12.8
14.9
11.2
12.0
10.8
11.6
10.4
5.9
3.8
6.6
5.7
3.6
6.3
6.8
6.1
3.9
4.1
4.3
4.5
10.4
10.8
11.3
11.7
12.2
12.7
7.0
7.3
7.6
7.9
8.2
8.5
2006
2007
2008
2009
2010
2011
10.0
Other countries
United Kingdom
Italy
0
Spain
Germany
France
Source IDATE
Le marché professionnel mobile en Europe de l’Ouest
Perspectives de marché pour les services professionnels sur mobile en Europe de l’Ouest
billion h
Source IDATE
29.8
30.6
2006
2007
+2.7%
+1.9%
+1.8%
31.5
32.1
32.6
33.2
2008
2009
2010
2011
YoY
growth
rate
93
www.idate.org
+2.9%
+1.8%
Mobilité en entreprise : usages et équipements
50
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 94
4.5
Un marché
toujours en
croissance
Logiciels d’entreprise
L’évolution du marché des logiciels d’applications et des
logiciels systèmes pour les entreprises continue sur la
tendance de 2006, avec une croissance moyenne de 6 %
et même une accélération sur certains segments de marché, comme les applications liées à la sécurité ou les
SOA.
Equipements et services pour les entreprises
Les PME moteurs de la croissance
Les ERP, la sécurité et le BI au cœur
de la croissance
Le marché des ERP reste incontestablement le moteur
principal de la croissance mondiale, avec environ 50 %
DigiWorld 2008
94
Tout comme le marché des équipements informatiques
et télécoms, qui avait connu un fort renouveau avec le
passage à l’Euro et l’an 2000, et donc sept ans après ce
dernier cycle d’investissement important, le marché des
logiciels est à son tour entré dans une nouvelle période
de renouvellement ou d’équipement intensif. Les PME
constituent le principal moteur de cette demande : elles
sont aujourd’hui globalement sous-équipées en matière
de logiciels d’entreprise. De plus, les éditeurs de logiciels
semblent les cibler prioritairement. Ainsi, des acteurs
comme SAP, Salesforce.com ou Oracle visent les PME
pour étendre leur portefeuille clientèle, en développant
des packages spécifiques nécessitant peu ou pas d’intégration.
Les sociétés équipées de systèmes “legacy” continuent à
réaliser des investissements importants pour leur maintenance, ce qui constitue un moteur important de croissance du marché des progiciels applicatifs. La tendance
aux applications packagées destinées aux PME favorise
l’investissement dans de nouveaux applicatifs au détriment du maintien des systèmes existants. Cette évolution permettrait de passer outre la rigidité et la disparité
de leurs systèmes, pour que le système d’information soit
en adéquation avec la stratégie de l’entreprise.
des investissements sur ce type d’applications. Le marché profite des bonnes tendances conjoncturelles. La
croissance est tirée par des investissements dans des
applications traditionnelles telles que la finance, la CRM
ou la SCM, sur un marché de renouvellement/mise à jour
ou sur un marché d’équipement, notamment vers les
PME, relais de croissance important. Dans ces conditions, le segment des ERP devrait connaître une croissance supérieure à la moyenne du marché des applicatifs en Europe.
Les applications de sécurité constituent le deuxième
pilier de la croissance des systèmes applicatifs.
L’hameçonnage ou “phishing”, les intrusions dans les
systèmes… sont autant d’attaques potentielles qui
poussent les DSI à investir dans des briques logicielles
permettant de sécuriser le système d’information de
l’entreprise. Cette catégorie d’applications a confirmé la
tendance, avec une croissance d’environ 10 % en 2007,
notamment grâce à un maintien des investissements
dans les équipements de stockage de données et dans
les processus de plan de continuité de services, qui sont
des points sensibles dans les grandes entreprises.
Le marché européen de la BI est un vecteur d’accélération du marché du logiciel d’entreprise. La démocratisation de ces solutions s’explique notamment par un effet
de propagation et de généralisation du décisionnel dans
les diverses activités et dans tous les départements de
l’entreprise. La croissance, estimée à près de 10 % en
2007, devrait se poursuivre en 2008.
Les investissements consentis dans les architectures
SOA devraient également continuer de croître et ainsi
influencer tous les sous-segments du marché des applications. Ces architectures vont rapprocher les logiciels
packagés et les développements spécifiques, tout en
intégrant les différentes composantes de progiciels
bureautiques, applications métiers et autres solutions.
(billion €)
European Union
Other Europe
USA
Japan
Rest of the World
Total
2006
71.5
4.1
89.9
22.7
18.6
206.8
2008
81.2
4.7
105.6
24.5
22.5
238.5
Source EITO
Marché des logiciels/progiciels dans le monde
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 95
Le Royaume-Uni, moteur du marché des logiciels et services en Europe
Répartition du revenu des marchés des logiciels et services en Europe de l’Ouest
billion h
53.0
41.2
31.4
17.7
13.7
Other
countries
3.9
Belgium
9.8
Spain
Netherlands
11.8
Italy
Scandinavia
France
Germany
United
Kingdom
13.7
Logiciels d’entreprise
Source PAC
Le marché des logiciels en Europe de l’Ouest
Croissance des marchés en 2006 et 2007
10%
95
9%
www.idate.org
8%
7%
6%
5%
4%
3%
2%
1%
Source Syntec Informatique
Other
countries
2007
Belgium
Spain
2006
Netherlands
Italy
Scandinavia
France
Germany
United
Kingdom
0%
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 96
4.6
Vers un rôle
croissant
des PME
Le commerce B2B
Les applications e-business encore sousutilisées dans le commerce interentreprises
Un comportement volatile pour les pratiques
d’achat et de vente en ligne
Le commerce interentreprises fait de plus en plus partie
intégrante des pratiques commerciales des entreprises.
Le montant des transactions B2B s’élève à environ
à 1 000 milliards EUR en Europe en 2007, dont 70 à
80 milliards EUR pour la France. La quasi-totalité des
entreprises européennes de plus de 10 salariés bénéficient d’un accès Internet. Mais le défi est désormais
d’intégrer l’usage des applications e-business avancées
dans la pratique quotidienne des échanges commerciaux interentreprises.
Les entreprises commandent plus souvent qu’elles ne
vendent en ligne. Ainsi, près de la moitié des entreprises
européennes (48 %) effectuent leurs commandes en
ligne alors qu’un quart d’entre elles réceptionnent les
commandes en ligne de leurs clients.
En matière de commandes en ligne, les pratiques varient
fortement entre les PME et les grandes entreprises : plus
des deux-tiers (68 %) des grandes entreprises utilisent
des réseaux électroniques pour commander auprès de
leurs fournisseurs, à comparer à 44 % des PME. Les disparités entre PME et grandes entreprises sont moins
fortes en matière de vente en ligne.
Les pratiques e-business dans les entreprises européennes présentent aussi de fortes disparités selon les
secteurs d’activité. Près de trois-quarts des entreprises
des secteurs des télécommunications et des produits
d’électronique grand public réalisent leurs commandes
en ligne auprès de leurs fournisseurs, mais seulement
40 % dans les secteurs de la chaussure ou des boissons.
En matière de vente en ligne, on retrouve les entreprises
des secteurs des télécommunications et des produits
électroniques dans le haut du classement, avec la présence notable des entreprises du secteur du tourisme.
Force est de constater que les PME européennes demeurent encore réticentes à s’équiper et à utiliser des applications e-business avancées. Les processus de transactions électroniques demeurent encore insuffisamment
intégrés dans l’organisation interne des PME européennes. L’intégration croissante des PME dans la chaîne d’approvisionnement des grandes entreprises devrait
à l’avenir diminuer les écarts constatés dans les pratiques B2B en Europe.
Equipements et services pour les entreprises
Les plates-formes d’échanges de données
encore peu utilisées
Selon la dernière enquête e-business W@tch réalisée
auprès des entreprises européennes en 2007, des disparités fortes existent dans l’usage des applications ebusiness avancées entre les grandes entreprises et les
PME. Seules 12 % des entreprises européennes disposent d’un système d’échanges de données électroniques
avec leurs fournisseurs en 2007 : 8 % des PME (10 à 49
salariés), à comparer à 21 % des grandes entreprises
(plus de 250 salariés).
Au Royaume-Uni, cet écart est particulièrement important : ces chiffres sont respectivement de 3 % des PME
et 32 % des grandes entreprises. Par contre, en Italie et
en Pologne, les PME sont mieux dotées en systèmes
d’échanges de données avec leurs fournisseurs que les
grandes entreprises. Cela est vraisemblablement dû à la
structure du tissu d’entreprises dans ces deux pays, marqué par un faible nombre de grandes entreprises.
Entreprises échangeant des données électroniques avec leurs fournisseurs
(%)
Czech Republic
Finland
France
Germany
Hungary
Italy
Netherlands
Poland
Spain
United Kingdom
Base: panel of firms using computers
Small companies
(10-49 empl.)
2%
24%
16%
5%
3%
15%
4%
11%
9%
3%
Large companies
(250+ empl.)
17%
52%
27%
18%
10%
8%
18%
10%
13%
32%
Source e-business W@tch survey 2007
DigiWorld 2008
96
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
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13:19
Page 97
Les grandes entreprises plus avancées sur l’utilisation d’Internet
Entreprises effectuant leurs commandes en ligne, par taille
26%
Large (250+ empl.)
68%
29%
Medium (50-249 empl.)
60%
26%
Small (10-49 empl.)
54%
23%
Micro (1-9 empl.)
44%
25%
Total (EU-10)
48%
Companies receiving orders
from customers online
Companies ordering
supply goods online
Les télécommunications, secteur le plus en avancé sur l’utilisation d’Internet
Entreprises effectuant les commandes en ligne, par secteur d’activité
10%
67%
40%
Telecommunications
Construction
77%
97
36%
39%
Tourism
11%
51%
14%
Shipbuilding & repair
53%
35%
Consumer electronics
71%
27%
ICT manufacturing
69%
28%
Pulp & paper
23%
Footwear
29%
19%
Food & beverages
39%
25%
Total (EU-10)
Companies receiving orders
from customers online
Source e-business W@tch survey 2007
49%
48%
Companies ordering
supply goods online
www.idate.org
Hospital activities
Le commerce B2B
Source e-business W@tch survey 2007
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
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13:19
Page 98
4.7
Equipements et services pour les entreprises
Une
progression
toujours
forte en
Europe
Le commerce B2C
Un taux de croissance encore élevé (+30 %)
En 2007, la majorité des analystes s’attendaient à un
ralentissement du taux de croissance du commerce électronique en Europe de l’Ouest, mais l’engouement des
internautes pour l’achat en ligne n’a pas faibli.
Selon l’IDATE, le chiffre d’affaire du commerce électronique devrait croître en moyenne de plus de 30 % dans
les cinq principaux pays d’Europe de l’Ouest, pour
atteindre 124 milliards EUR (hors services financiers) en
2007. L’Espagne, l’Allemagne et la France devraient enregistrer la plus forte progression de ventes de détail en
ligne (40 % en moyenne par rapport à 2006). Le
Royaume-Uni, l’Allemagne et la France restent les marchés les plus importants d’Europe de l’Ouest.
Aux États-Unis, le montant des ventes en ligne devrait
totaliser 96 milliards EUR en 2007 (+13 %), soit environ
3 % du montant du total des ventes de détail. La Chine
connaît toujours une dynamique extrêmement forte, avec
un doublement du chiffre d’affaires du commerce électronique par rapport à 2006, à 29 milliards EUR en 2007.
Les internautes européens achètent
de plus en plus sur Internet
D’après l’EIAA Online Shoppers, 78 % des internautes
européens ont réalisé des achats en ligne en 2006. Les
Britanniques (89 % d’entre eux) sont ceux qui ont la plus
forte propension à acheter en ligne et ceux qui dépensent
le plus : en moyenne 1 201 EUR en 2006, devançant très
nettement le panier moyen européen d’achats sur
Internet, qui s’élève à 750 EUR.
Les voyages, la billetterie, les produits culturels (livres, CD,
jeux vidéo), le matériel hifi et l’électroménager sont les
produits les plus plébiscités par les internautes. Seuls 3 %
des internautes français et 4 % des internautes allemands
ont acheté des produits alimentaires en 2006, en compa-
raison à 16 % des internautes britanniques. Le potentiel
de croissance reste important dans ce secteur.
L’Internet, un canal de vente entre particuliers
de plus en plus privilégié
Si l’on connaît depuis longtemps la complémentarité des
canaux de vente Internet et magasins et le rôle de prescripteur d’Internet dans la préparation des achats, on
constate que l’Internet devient de plus en plus un canal
direct de vente entre particuliers. En 2006, plus de
170 000 Européens vivaient des revenus engendrés par
des ventes réalisées sur eBay. Aux États-Unis, eBay – via
son programme eBay ProStores – accueille 750 000 vendeurs professionnels. Ce marché florissant favorise la
création de milliers de micro-entreprises.
Les réseaux sociaux stimulent le commerce
électronique
Les réseaux sociaux, comme MySpace, Facebook,
Friendster, orkut ou bebo, qui ont attiré plus de 114 millions de visiteurs âgés de plus de 15 ans au cours du seul
mois de juin 2007, contribuent à l’augmentation des
achats en ligne selon une étude de comScore, car leurs
membres les plus actifs seraient en moyenne plus enclins
à visiter les sites commerciaux orientés vers les loisirs que
la moyenne des internautes. Un des challenges pour ces
sites communautaires sera de transformer ces visiteurs en
acheteurs potentiels.
L’autre nouveauté est l’essor médiatique de Second Life,
créé en 2003, et plus largement de l’émergence du monde
virtuel en 3D comme possible support du commerce électronique.
Simple phénomène médiatique ou tendance lourde, toujours est-il que les acteurs majeurs de l’Internet comme
Google, Microsoft, Sun (Wonderland) ou IBM (Innovate
Quick) n’hésitent plus à investir massivement dans la 3D.
Prévision des ventes de détail en ligne par pays
(billion €)
Western Europe
North America
Asia-Pacific
Rest of the World
(Total)
France
Germany
Italy
Spain
United Kingdom
Rest of Europe*
USA
China
Japan
Central and Eastern Europe
Latin America
Africa and Middle East
Total
* NL, BE, LU, NO, SW, DK, FI, AU, CH, IR, PT, GR
2006
88.2
12.7
19.0
3.8
4.0
30.2
18.5
84.5
14.0
30.0
16.0
14.0
8.0
254.7
2007
123.9
17.4
27.6
6.2
5.3
37.6
29.8
95.6
29.4
37.5
18.4
22.4
10.4
337.6
2008
168.6
23.5
37.4
9.1
10.3
45.7
42.6
114.0
56.0
45.0
25.0
32.0
14.0
454.6
2010
221.3
32.7
51.3
12.5
19.4
52.2
53.2
140.0
181.4
62.8
40.0
70.0
24.0
739.5
Source IDATE
DigiWorld 2008
98
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 99
De plus en plus d’internautes européens achètent en ligne
Part des internautes ayant acheté en ligne en 2006
United
Kingdom
89%
83%
Germany
75%
France
68%
Spain
54%
Italy
L’e-commerce B2C
Source EIAA Online Shoppers 2007
Les Britanniques ne regardent pas la dépense sur Internet
Montant des dépenses moyennes des internautes par pays en 2006
United
Kingdom
521
Germany
509
France
Spain
454
Italy
452
Source EIAA Online Shoppers 2007
99
www.idate.org
1 201
(h/year)
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 100
4.8
L’e-gouvernement en Europe
Equipements et services pour les entreprises
Des e-services de plus en plus
sophistiqués
DigiWorld 2008
100
Depuis 2001, les services administratifs en ligne prennent
une place croissante dans l’ensemble des pays de l’Union
européenne. La Commission européenne mesure dans le
temps l’évolution de l’e-gouvernement en Europe, à travers le suivi de vingt services publics de base concernant
les citoyens et les entreprises. Pour les entreprises, les services considérés sont notamment les contributions
sociales pour les employés, les impôts sur les entreprises,
la TVA et les achats publics. Pour les citoyens, parmi les
services suivis : l’impôt sur le revenu, le changement
d’adresse, la recherche d’emploi, les immatriculations
automobiles et les permis de construire.
Le développement des e-services est mesuré par deux
indicateurs : le degré de “sophistication” des services
publics en ligne et le nombre de services complètement
disponibles en ligne. Dans le graphique ci-contre, les
étapes 1 à 3 correspondent aux stades de sophistication
graduels que sont “information”, “interaction unidirectionnelle” et “interaction bidirectionnelle”; l’étape 4 correspond au stade “transactionnel”; l’étape 5 au stade
“personnalisation” (un service proactif ou automatique,
l’utilisateur n’ayant pas besoin de formuler une demande
pour bénéficier du service).
En septembre 2007, le degré de sophistication des services publics en ligne au sein de l’Union européenne a
atteint 76 % (contre 75 % en avril 2006 et 65 % en
octobre 2004), alors que la pleine disponibilité en ligne
des services a atteint 58 % (contre 50 % en avril 2006).
Depuis 2001 (première mesure), ces indicateurs ont progressé inéluctablement, rapidement au cours de la
phase 2001-2004, plus lentement durant la période
2005-2007. La progression la plus récente correspond à
un passage progressif d’une interaction bidirectionnelle
vers le stade pleinement transactionnel.
Des disparités selon les pays et le type
de service
L’Autriche conserve le leadership du classement pour les
vingt services considérés et pour chacun des deux indicateurs ; la “plate-forme d’e-gouvernement” autrichienne a atteint un niveau de sophistication et d’optimisation très élevé. Dans certains pays, de rapides progrès
sont enregistrés du fait de leur petite taille, combinée à
une priorité politique donnée à la construction des systèmes d’information, comme en Slovénie.
Par ailleurs, on constate que l’écart entre les scores des
pays s’élargit à mesure que l’on descend dans le classement. Ainsi l’écart entre le leader (Autriche : 100 %) et
le dernier dépasse 90 %. L’atteinte de la pleine disponibilité des services en ligne requiert une intégration du
front office et du back office, et donc un réel changement dans l’approche de la fourniture de services. Cette
approche nécessite des investissements conséquents et
une volonté politique, ce qui réclamera du temps et des
efforts soutenus pour réduire les écarts entre pays.
En 2006-2007, la plupart des progrès ont été réalisés
dans les services aux citoyens, même si l’écart de performance entre les services publics pour les entreprises
et ceux pour les citoyens demeure élevé, au détriment
de ces derniers. De ce fait, il reste une bonne marge
d’amélioration pour les services aux citoyens, citoyens
qui ont un degré d’exigence élevé en termes de niveau
de service : ils attendent un niveau comparable à celui
expérimenté dans leur environnement commercial.
Développement des services publics en ligne dans les pays de l’Union européenne
Index
Austria
Slovenia
United Kingdom
France
Sweden
Estonia
Germany
Spain
Netherlands
Finland
Belgium
Denmark
Italy
Hungary
Czech Republic
Poland
EU(27+)*
* EU-27 plus Iceland, Norway, Switzerland and Turkey
Online sophistication
Apr 06
July-07
95
100
87
96
89
90
85
87
90
87
90
87
74
84
79
84
79
83
85
82
74
80
85
80
80
79
81
70
61
71
53
53
75
76
Full Availability online
Apr 06
July-07
83
100
61
90
71
89
65
70
74
75
79
70
47
75
55
70
53
63
61
67
47
60
63
63
58
70
50
50
30
55
20
25
50
58
Source European Commission, from Capgemini (2007)
Un essor qui
se poursuit
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 101
L’Europe en ligne a atteint le niveau transactionnel
Position de l’Union européenne sur l’échelle de sophistication à 5 niveaux
Max. sophistication index = 100
100
Personalisation
(Pro-active automation)
80
Transaction
(Full eclectronic
case handling)
Europe 2007
60
Two way
interaction
(Electronic forms)
40
One way interaction
(Downloadable forms)
20
L’e-gouvernement en Europe
Information
Source European Commission, from Capgemini (2007)
Une sophistication plus forte des services aux entreprises
Performance comparée des services publics en ligne à destination des citoyens et des entreprises
Public services
for citizens
Public services
for businesses
www.idate.org
101
70
84
Max. sophistication index = 100
Source European Commission, from Capgemini (2007)
Services et contenus grand public
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
DigiWorld 2008
102
15/04/08
13:19
Page 102
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
13:19
Page 103
Services
et contenus
grand public
103
www.idate.org
V
15/04/08
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 104
5
Services et contenus grand public
Services et
contenus :
Life 2.0
DigiWorld 2008
104
paiement électronique d’eBay). Second Life
(qui compte 10 millions de “résidents") est
probablement l’illustration la plus aboutie de
cette tendance, à la fois réseau social et
place de marché, plate-forme d’accueil
potentielle de l’ensemble des services
Internet et première ébauche d’une interface
3D du futur pour le Web.
Principaux services du Web en termes de trafic, les outils de recherche sont également
concernés par le phénomène communautaire. Après l’indexation des contenus, après
l’analyse des liens menant vers un site
donné, une troisième génération de moteurs
parie sur les notions d’intelligence collective.
La navigation sur Internet évolue, de tag en
tag, court-circuitant les pages d’accueil des
sites ; et l’information est souvent “poussée”
vers l’internaute grâce aux fils RSS.
…et le fossé générationnel se comble
Web 2.0 : les réseaux sociaux font le
lien entre communication, e-commerce
et divertissement…
Le phénomène des réseaux sociaux a pris
une ampleur considérable. Une vingtaine de
ces sites figurent dans le top 50 de l’audience aux États-Unis. Facebook ou MySpace ont
connu une croissance de leur fréquentation
respectivement de 270 et 70 % en un an.
Mais plutôt que de voir dans le “social networking” un nouveau segment du marché
des services Internet, il faut considérer que le
phénomène des communautés irrigue l’ensemble du Web, qu’il s’agisse de l’e-commerce, de l’information ou du loisir : sites de
“stock & share” (2,5 milliards de photos
stockées sur Photobucket), de partage de
vidéos (39 millions de visiteurs uniques par
mois pour YouTube), de blogs (probablement
une centaine de millions dans le monde), de
rencontres, d’e-commerce (plus de 150 millions de comptes pour PayPal, la filiale de
Si 55 % des Américains âgés de 12 à 17 ans
fréquentent un site de “social networking",
si 48 % de ces teenagers visitent ces sites au
moins une fois par jour, la base des utilisateurs des nouveaux services de communication électronique croît plus vite que le
vieillissement naturel de la génération
d’adolescents et de jeunes adultes de l’ère
Internet. Plusieurs exemples l’attestent.
• Parmi les nouveaux réseaux sociaux évoqués plus haut, on dénombre plusieurs
services dont l’audience est transgénérationnelle : par exemple, Meetic (rencontres) ou eBay (e-commerce).
• Le secteur des jeux vidéo, loisir longtemps
réservé à moins de 30 % de la population
(et en particulier aux jeunes garçons),
connaît sous l’impulsion de Nintendo et
l’essor du “casual gaming” une transformation radicale vers un loisir pour tous.
• De manière générale, le taux d’utilisation
des services de communication électronique chez les plus de 55 ans croît plus
rapidement que celui de la moyenne de la
population, résorbant peu à peu l’écart.
15/04/08
Le concept de Web 2.0 semble loin de pouvoir s’appliquer à l’Internet mobile, tant les
services sont encore balbutiants, oscillant
entre l’encapsulage dans les portails des
opérateurs et une navigation sur Internet
souvent frustrante pour le consommateur.
Néanmoins, le mouvement d’innovation est
puissant, le goulet d’étranglement des tarifs
de l’accès à Internet semble en passe de disparaître (avec le lancement de forfaits illimités), les performances des terminaux s’améliorent sans cesse avec la nouvelle
génération de portables tactiles, et la multiplication des terminaux Wifi permet l’accès
semi-mobile à l’Internet “fixe".
Mais l’accès “sans couture” aux services du
Web ne peut être le seul horizon de l’Internet
mobile, car les usages ne sauront être identiques. La géo-localisation constituera une
caractéristique forte des nouveaux services,
en particulier parce qu’elle ajoute une
dimension supplémentaire au “social networking” (dodgeball.com). Plus généralement, le portable sera l’outil essentiel du lien
avec la communauté. Les jeux et les univers
persistants tireront également partie de la
continuité de service entre services fixes et
mobiles.
Publicité en ligne : beaucoup d’appelés,
peu d’élus
En matière de publicité, l’existence d’aggrégateurs est seule capable de combiner la
mutualisation du trafic en audience de
masse monétisable auprès des annonceurs
et la finesse de la qualification de la prospection commerciale.
La croissance du marché publicitaire en ligne
est solide, de l’ordre de 25 % par an. L’IDATE
estime qu’elle est moins le résultat d’une
concurrence avec les grands médias (télévision, radio, presse, affichage) que la conséquence d’un redéploiement progressif vers
Internet des dépenses hors média (marketing
direct), qui représentent de l’ordre des deux
Page 105
tiers des investissements publicitaires et promotionnels des entreprises.
Les fondamentaux de la publicité sur
Internet sont bons : les solutions techniques
se perfectionnent (notamment pour l’insertion de publicité dans la vidéo en ligne) ; les
modèles tarifaires sont attractifs pour les
annonceurs (avec l’introduction du “pay-peracquisition") ; le décalage reste important
entre le temps consacré à Internet et la part
des dépenses publicitaires investies en ligne ;
l’automatisation de la gestion des liens
sponsorisés ouvre la publicité en ligne aux
petites et moyennes entreprises.
Mais la concentration des recettes publicitaires en ligne est similaire à celle que
connaissent les médias traditionnels : les 50
premiers domaines représentent 91 % des
investissements publicitaires nord-américains, les 10 premiers réunissant à eux seuls
70 % de ces investissements.
Contenus : les groupes
d’"entertainment” s’installent
sur Internet
Il est désormais vain d’opposer les médias
traditionnels et les nouveaux médias.
S’agissant de la vidéo, l’année 2007 a été
marquée par des investissements considérables des grands groupes de télévision sur
Internet. La perspective est désormais claire :
les chaînes et l’ensemble de leurs programmes seront disponibles sur Internet, en
“live” et à la demande ; déjà, 16 % des utilisateurs nord-américains d’Internet regardent la télévision broadcast sur le Web.
Constatant les limites de l’utilisation des
technologies de vidéo-à-la-demande pour
capter le marché du DVD (qui subit frontalement les dommages du piratage), les chaînes
de télévision déploient également des offres
de “catch-up TV” (gratuites aux États-Unis,
payantes encore en Europe), c’est-à-dire
d’accès à la demande à leur programmation.
Elles peuvent ainsi espérer garder un certain
contrôle sur la relation avec le consomma-
Introduction
Web 0.5 : l’Internet mobile balbutie
13:19
105
www.idate.org
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 106
5
Services et contenus grand public
teur, contrôle que l’édition musicale semble
avoir définitivement perdu. Si la vente de
musique à l’unité est probablement un
modèle condamné, le principe de services de
musique émerge, et avec lui la fin annoncée
de la distinction entre téléchargement et
accès permanent en ligne. De nouveaux distributeurs rémunéreront les éditeurs musicaux pour l’accès à leur catalogue, mais le
partage de la valeur contraint ces derniers à
alléger leurs investissements dans la création musicale.
DigiWorld 2008
106
La radio n’échappe pas aux dommages collatéraux du piratage et de la “commoditisation” de la musique. Les stations musicales
sont directement concurrencées par les Web
radios ; les talk radios résistent mieux grâce
à la valeur ajoutée de leur programmation.
La presse semble la plus menacée. À la différence de la vidéo ou de la musique, des
“pure players” Internet apparaissent dans
les métiers de l’édition (auFéminin.com), ou
sur certains domaines réservés des modèles
économiques des journaux, comme les
petites annonces (craiglist) ou les offres
d’emploi (Monster). La pertinence du modèle payant n’est pas démontrée, pour la presse grand public et peut-être pour la presse
professionnelle (évolution attendue du site
du Wall Street Journal vers un financement
exclusivement publicitaire). En parallèle, la
circulation des journaux diminue, dans un
contexte de concurrence accrue avec la presse gratuite, qui s’étend aux magazines. Une
vision de long terme pourrait être celle d’une
presse complètement gratuite, le consommateur rémunérant uniquement le service
(impression, portage…).
L’émergence de la “mid tail"
Le concept de “longue traîne” fait débat,
fondé sur une opposition entre :
• des contenus premium ("Digital Hollywood") commissionnés par les grands
groupes de médias, visant une audience de
masse ;
• des contenus de longue traîne, permettant une ré-exploitation à faibles coûts de
distribution des catalogues des groupes
d’"entertainment".
L’émergence d’une “mid tail” est en fait probablement l’innovation majeure : des contenus à plus faible valeur unitaire, qu’il s’agisse
de contenus personnels “ré-éditorialisés” ou
de production originale à faible coût, caractérisés par une implication directe des annonceurs dans leur conception et leur financement, dans une optique de marketing direct.
Tectonique des plaques
Si les éditeurs traditionnels semblent pouvoir
conserver, voire conforter, leurs activités
dans la migration en ligne, la captation de la
valeur ajoutée de l’échelon de la distribution
du service apparaît comme l’incertitude
majeure. Points d’entrée sur Internet, les
opérateurs de télécommunications (confrontés aux charges d’investissement dans leur
réseau qui permettront la généralisation de
la vidéo sur le Web) peuvent espérer une
fraction du marché publicitaire. Assembliers
de services, ils entendent être rémunérés au
moins comme des distributeurs. Les géants
de l’Internet peuvent aussi prétendre au statut d’aggrégateurs de contenus et services,
même si cette stratégie n’a pas à ce jour
connu de réussite définitive.
La multiplication des réseaux de distribution
ne constitue pas en tant que telle une menace pour les éditeurs de contenus ; elle constitue même une stratégie naturelle, dès lors
qu’ils conservent un contrôle éditorial et tarifaire et que leurs distributeurs ne bénéficient
pas du contrôle des réseaux ou des portails
pour mener une stratégie d’intégration verticale (débat sur la “net neutrality").
De nombreux modèles de coopération sont
expérimentés. Ils concernent à la fois la distribution commerciale et le financement de
la diffusion des contenus. Le partage de revenus y occupe une place croissante et semble
pouvoir constituer un modèle durable.
15/04/08
La généralisation du haut débit annonce
une phase d’innovation soutenue dans les
services Internet. Deux points peuvent être
soulignés. D’une part, l’ère où, sur Internet,
vidéo était synonyme d’"entertainment” est
révolue. Après le texte puis l’image, la vidéo
s’installera sur l’ensemble des sites Internet
fixes puis mobiles, accroissant les coûts de
création des sites et de diffusion réseau,
recréant une barrière à l’entrée à la création
de sites de qualité professionnelle, alourdis-
Page 107
sant la charge des réseaux, injectant de
nouvelles ressources dans l’industrie de
l’image.
D’autre part, Internet, système nerveux du
monde physique, sera, au-delà des usages
actuels, le support d’un trafic non généré par
les actions de l’internaute : échanges entre
objets communicants, doubles virtuels des
consommateurs, réplication 3D des villes, des
entreprises, serveurs mis à jour en temps réel
générant des échanges de données permanents et bidirectionnels.
Introduction
D’autres ruptures à venir
13:19
107
www.idate.org
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
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Page 108
5.1
N’importe
où,
n’importe
quand, sur
n’importe
quel
terminal
MyTV
Effervescence technologique
Les solutions de personnalisation de la consommation
télévisuelle se multiplient.
• Avec la “catch-up TV” (visionnage en différé des programmes d’une chaîne de télévision), la VOD trouve
enfin une justification que la dématérialisation du
DVD peinait à imposer. Gratuite ou payante, en IPTV
ou sur Internet, la “catch-up TV” se généralise, une
façon intelligente pour les chaînes d’introduire de la
souplesse dans l’accès à leur grille de programmes
sans rompre le lien avec le téléspectateur.
• Les solutions de télévision personnelle en ligne (qui
stockent la programmation des chaînes pour le compte de l’internaute, ou la proposent à la carte comme
Joost) émergent.
• Les terminaux équipés d’un disque dur se multiplient :
décodeur de télévision payante, PVR, micro-ordinateur.
Services et contenus grand public
Continuité de service
Quel modèle économique ?
Le développement de la télévision personnelle intervient
dans une multiplicité de modèles économiques.
Pour la “catch-up TV” comme pour les services en ligne, la
tendance de fond semble être la gratuité, éventuellement
dans le cadre d’un bouquet de télévision numérique ou de
services “triple play”, même si certains diffuseurs évaluent la propension à payer des consommateurs.
Au-delà d’un marché des équipements, certains éditeurs
de services étudient la possibilité d’utiliser le disque dur
des terminaux pour “pousser” du contenu payant vers les
utilisateurs. Mais le marché du contenu payant à l’unité
semble limité et particulièrement vulnérable au piratage.
A la personnalisation de la télévision pourrait correspondre celle de la publicité, avec la possibilité d’insérer
des messages publicitaires contextuels en fonction des
habitudes de consommation des utilisateurs.
Des facteurs favorables
À court/moyen terme, l’essor de la télévision personnelle sera favorisé par la pénétration accrue des réseaux
domestiques multimédias, la concurrence croissante
entre les distributeurs de services de télévision, et la
croissance des débits pour les solutions en ligne.
D’ores et déjà, le développement des terminaux de télévision personnelle est spectaculaire aux États-Unis :
30 % des foyers abonnés à une offre numérique sur le
câble et 23 % des foyers abonnés à une offre numérique
par satellite sont équipés d’un PVR.
En Europe, I’IDATE estime que le nombre d’individus utilisateurs d’un système de télévision personnelle dépassera 170 millions à l’horizon 2012. Dans ce total, les utilisateurs ayant opté pour une solution de TV personnelle
en ligne demeureront largement minoritaires (estimés à
10 millions).
DigiWorld 2008
108
Les offres de TV personnelle s’enrichissent de nouvelles
fonctionnalités, comme l’indexation et la recherche
avancée des contenus, les offres multi-téléviseurs, l’automatisation d’enregistrements personnalisés, la programmation des enregistrements à distance via Internet
ou le téléphone mobile. La mise en réseau du téléviseur
avec les autres équipements audiovisuels du foyer permet un accès facilité à des fonctionnalités de “media
center” pour la gestion de contenus numériques personnels comme les photos ou la musique, ainsi que le
partage de contenus entre les différents terminaux de
l’utilisateur (téléphone mobile, PC, iPod, PMP…).
Plus généralement, alors que l’usage principal des solutions de TV personnelle est le “time shifting”, c’est-àdire le décalage de la consommation télévisuelle, il
s’agit d’introduire deux évolutions décisives :
• le “place shifting”, c’est-à-dire l’accès hors du domicile aux contenus TV ;
• le “device shifting”, c’est-à-dire l’accès aux contenus
TV sur d’autres terminaux que le téléviseur.
(millions)
PVR stand-alone*
DirecTV
Echostar
Time Warner Cable
Comcast
Other cablos and telcos
* TiVo, PCs, DVD recorders with HDD, media centers…
2003
0.7
0.9
1.5
0.5
0.1
-
2004
1.4
1.9
1.8
0.9
0.5
na
2005
1.9
2.7
2.5
1.5
2.5
0.5
2006(e)
5.0
3.0
4.0
2.8
4.0
2.2
Source IDATE
Évolution du nombre d’abonnés à un service de PVR aux États-Unis, par opérateur
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 109
La TV payante est un vecteur clé de déploiement de la TV personnelle
Nombre de foyers utilisateurs d’un système de TV personnelle à l’horizon 2012
70
million households
60
Stand-alone
personal
TV solutions
50
40
PC with media center
30
PVR/Digital video recorders
Personal
TV solutions
associated
with Pay-TV
20
PVR premium service
ADSL
Cable
10
Satellite
DTT
0
2006
2012
Source IDATE
De la TV personnelle au foyer numérique
MyTV
Vers un foyer numérique sans couture ?
Step 1 – Time Shifting
Step 2 – Place Shifting
Step 3 – Device Shifting
2011
Source IDATE
109
www.idate.org
2006
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 110
5.2
Services et contenus grand public
Partage ou
destruction
de valeur ?
Convergence de l’offre de contenus ou
segmentation accrue ?
Le segment de la distribution vidéo sur Internet fait face
à un bouleversement majeur, où services et solutions se
multiplient.
Deux phénomènes opposés se développent. D’une part,
une segmentation accrue et une personnalisation croissante des services vidéo apparaissent. En conséquence,
l’offre se diversifie et les acteurs impliqués se multiplient. Cette évolution implique que le segment de la
gestion de l’interface consommateur se renforce, devenant une fonction plus en aval dans la chaîne de distribution en comparaison avec les métiers traditionnels
d’agrégateurs de services de télévision. D’autre part, les
solutions de convergence de la distribution vidéo sont
en phase de consolidation. Elles recouvrent les options
de continuité de service vidéo et/ou de plate-forme
technique de distribution multiréseau.
Ces phénomènes ne sont pas indépendants. Ils ont en
commun la déstructuration de la chaîne de valeur de la
distribution vidéo sur IP, qui “facilite” l’apparition de nouveaux services et acteurs et la spécialisation accrue des
métiers de la chaîne de distribution. Cette dernière permet
de consolider des segments plus homogènes et communs
aux différents écosystèmes de la vidéo sur IP, ce qui simplifie l’assemblage des solutions multi plates-formes.
Trois schémas possibles d’organisation
Plusieurs scénarios d’organisation de la chaîne de distribution de la vidéo sur Internet s’opposent.
Le scénario “Telco TV” : l’opérateur télécom conserve le
contrôle de l’accès et des services au consommateur, ce
qui implique la proposition d’une offre de télévision
numérique afin de bénéficier des leviers du bundle “triple
play”, dans une logique de portail propriétaire. La concurrence avec les réseaux TV traditionnels est frontale.
Un modèle de distribution TV plus ouvert et basé sur l’IP
pourrait également se dessiner, c’est le scénario “QoS
Competition”. Deux systèmes concurrents s’affrontent
alors, la différentiation se faisant par la qualité de service TV. D’une part, les opérateurs télécoms changent de
stratégie pour devenir opérateurs de capacité de gros
pour les services de télévision. Leur marché est celui de
la vente de qualité de service TV. D’autre part, les solutions de distribution “best effort” sur réseaux non
contrôlés se développent, bénéficiant de la disparition
des goulets d’étranglement dans le réseau liée aux réinvestissements dans les infrastructures. Au total, le
monde IP gagne du terrain et crée de nouvelles opportunités de croissance pour les acteurs télécoms et
médias.
Un schéma de déstructuration de l’offre vidéo, le “Brave
new world”. Selon ce scénario, les chaînes de valeur
média et télécom intégrées sont disloquées. Ce scénario
est porteur d’une menace de destruction de valeur pour
les acteurs établis, mais également pour le marché TV
dans son ensemble. Avec un modèle principalement
basé sur la gratuité de l’offre, il faudrait un transfert à
son profit, doublé d’une croissance majeure du marché
publicitaire, pour assurer son équilibre.
Les intérêts convergents des telcos
et de l’industrie du loisir numérique
Les mondes média et télécom ont un intérêt commun,
éviter le scénario de déstructuration complète de la
chaîne de valeur (“Brave new world”). Qu’ils soient en
concurrence pour la distribution de services, ou qu’une
nouvelle coopération réseaux-contenus s’instaure, ils
devront éviter une ouverture incontrôlée du marché,
caractérisée par une bande passante gratuite d’une
part, la captation des revenus publicitaires par les
géants de l’Internet d’autre part. Les conclusions des
débats sur la “Net Neutrality” auront un impact important : priorité de service ou ouverture neutre des réseaux
contribueront à désigner les bénéficiaires du développement du marché de la vidéo sur IP.
DigiWorld 2008
110
Services de vidéo sur IP
Architecture
Multicast
CDN
Unicast
Pure P2P
Hybrid P2P
Investment/Fixed cost
High per user group
Moderate
Low
Low
Low
Variable cost as a function of the number of users
Low (cost per user group)
Moderate
High
Very low (costs essentially covered by users)
High for the first users, then low
Source IDATE
Bilan économique des solutions de distribution vidéo sur Internet
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 111
Ecosystèmes de l’Internet TV
Un maillon décisif : l’intégration technique
Content
• Professional
and user
generated
content
Head end
Network / Technical principle
• Fixed broadband ip
• Best effort
• Streaming, stored, download
video
• Software encoding
• Streaming & VOD servers
• (DRM)
• (Hybrid P2P Server)
• (DRM)
Consumption
• PC
• (Freeware)
• Media player
• Client server: centralised
• Unicast
• Edge servers
• Portal
• P2P: decentralised
• Home
network
Service Management
Services de vidéo sur IP
Source IDATE
Vidéo sous IP : trois scénarios à l’horizon 2015
Coopération ou destruction de valeur ?
Open system
"Telco TV"
Telco TV distribution
+ network convergence
in order to differentiate
vs digital TV packagers
"QoS
competition"
Wholesale,
new delivery
modes
"Brave
new world"
Video delivery chain
broken down
Walled garden
Investments in infrastructure
Source IDATE
www.idate.org
111
Over
the top
competition
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 112
5.3
Services et contenus grand public
Nouveaux
formats,
nouveaux
supports
Publicité : audience versus trafic ?
Le hors média
Les spéculations sur la concurrence entre les médias traditionnels et Internet pour les investissements publicitaires des annonceurs ignorent un fait majeur : les
annonceurs investissent environ deux-tiers de leur budget publicitaire dans le hors média, c’est-à-dire le marketing direct.
Si le marché publicitaire des grands médias est menacé,
c’est d’une part sous l’effet de la concurrence interne
(fragmentation des audiences/du lectorat), d’autre part
indirectement par la nouvelle efficacité qu’apporte le
Web aux opérations de marketing direct. Les grandes
chaînes de télévision, qui ont d’ores et déjà pris le pari
d’une présence massive sur Internet, n’apparaissent pas
menacées à moyen terme, tant leur efficacité en tant
que média de masse est démontrée.
L’essentiel de la progression du marché publicitaire global provient néanmoins de la croissance des investissements sur Internet. Parmi ceux-ci, la part du “display”,
c’est-à-dire de la déclinaison en ligne de l’affichage ou
de l’écran publicitaire, tend à décroître au profit de nouveaux formats : monétisation de la vidéo par le parrainage ou l’insertion de spots, “couponing” électronique
dans les annuaires, ciblage des internautes à partir de
leurs profils. Le récent essor des réseaux sociaux annonce une nouvelle étape en matière de personnalisation
des messages publicitaires, et un pari sur le pouvoir de
recommandation des communautés.
En attendant la publicité pour mobile
Malgré ses 3,2 milliards d’utilisateurs, le mobile obtient
moins de 1 % des investissements publicitaires.
Pourtant, il accompagne le consommateur dans les différentes circonstances de consommation, combine les
formats (SMS, email, jeu, vidéo, TV, musique…), permet
une interaction du consommateur avec l’annonceur et,
surtout, est le terminal personnel par excellence. Le
développement des techniques de géolocalisation
devrait en particulier lui permettre de capter une fraction très significative du marché de la publicité locale.
Mais c’est la généralisation du parc de téléphones 3G
qui permettra un premier décollage du mobile comme
support publicitaire de masse, ainsi que l’adoption massive des nouveaux services par les utilisateurs.
Concentration des supports
et/ou concentration des régies
Les promesses de la publicité sur Internet (fixe et mobile)
déclenchent une vague de mouvements chez l’ensemble
des opérateurs qui peuvent espérer la capter : les supports
traditionnels acquièrent des sites Internet générateurs
de fort trafic (Fox/MySpace, AxelSpringer/auFeminin),
les régies publicitaires Internet deviennent celles des
médias (Google/Echostar), le secteur des régies publicitaires lui-même se concentre (Google/DoubleClick ;
Microsoft/aQuantive).
Les frontières floues du contenu
et de la publicité
Contenu et publicité sont séparés, dans les médias traditionnels, s’inscrivant dans un cadre étroitement codifié, y compris par la réglementation. Internet ouvre de
nouveaux espaces pour la production de contenus (originaux, déclinés ou adaptés) financés directement par
les annonceurs et conçus d’abord pour servir leurs
objectifs marketing. Une “mid tail” peut ainsi émerger,
intermédiaire entre les contenus premium de l’industrie
du loisir numérique et la longue traîne des produits de
catalogue.
DigiWorld 2008
112
Year
2006
2007
2008
2009
Global mobile advertising
market (billion $)
1.5
2.7
4.7
6.9
Mobile’s share of the advertising
market (%)
0.4%
0.6%
1.0%
1.4%
Source IDATE based on
advertising Age, Informa Telecoms
& Media and Zenith Optimedia
La publicité sur mobile dans le marché publicitaire global
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 113
Le “search marketing” en plein essor
Evolution des formats publicitaires en ligne aux États-Unis
100%
13%
13%
16%
15%
5%
10%
7%
5%
17%
18%
9%
10%
17%
18%
8%
7%
27%
25%
25%
40%
41%
40%
9%
9%
9%
9%
15%
14%
13%
12%
7%
8%
9%
10%
22%
21%
20%
24%
44%
46%
48%
50%
90%
80%
70%
10%
10%
60%
31%
50%
40%
47%
62%
30%
20%
35%
Email & other
Classifieds
Rich media
Display & sponsorship
15%
Search marketing
4%
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Source IDATE based on Morgan Stanley Internet Research & IAB
La chaîne de valeur de la publicité mobile
Quelle place pour les nouveaux entrants ?
Stages of the
traditional
advertising
value chain
Advertiser
Coca Cola, Nike, Peugeot, Danone
Ad agency
Aerodeon, Publicis, Enpocket
Media buying
Ad management / marketing solution
Stages of
the mobile
advertising
value chain
Stages of
the classic
mobile
value chain
Source IDATE
Technology provider
WPP, Havas Digital, Carat Interactive, Omnicom
Third Screen Media, Screen Tonic, Google,
AdValley, 4th Screen Advertising
ValueClick, Celltick, DoubleClick Mobile
Content provider
ABC, Canal+, Endemol, TF1, Sony Pictures,
NBC Universal
Aggregator
Rhythm New Media, Handango, Jamster,
Arena Mobile, Thumbplay
Mobile operator
Orange, Vodafone, Sprint, China Telecom
Consumer
SMS/MMS, WAP/mobile Web, mobile content
Publicité : audience versus trafic ?
0%
113
www.idate.org
10%
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 114
5.4
De l’expérimentation
au
déploiement
Les chaînes de TV sur le Web
L’ardente obligation du mouvement
Pour ne pas connaître les difficultés de l’industrie musicale face à Internet, l’industrie de la télévision (producteurs et chaînes) adopte une stratégie offensive vis-à-vis
du Web. Plusieurs modèles sont à l’œuvre.
Certaines chaînes favorisent la diffusion de leurs programmes sur l’ensemble des plates-formes disponibles,
adaptant ainsi leur offre aux nouveaux supports (reprise des séries d’ABC en “catch-up TV” gratuite). D’autres
considèrent davantage Internet comme une extension
naturelle de leurs activités de régie publicitaire et privilégient le lancement ou l’acquisition de sites à fort
potentiel d’audience ou de trafic, même si le contenu
proposé est sans rapport avec la programmation (rachat
de Mistergooddeal par M6).
Services et contenus grand public
Les modèles économiques en test
L’industrie de la télévision expérimente les modèles économiques sans encore faire de choix définitifs.
Un premier schéma, B2B (“business to business”), privilégie une position de fournisseur (en général non exclusif) des plates-formes de distribution de contenus sur
Internet. Le modèle de partage de revenus (publicitaires)
entre la plate-forme et le détenteur des droits est le plus
souvent adopté. Cette stratégie peut permettre une
exploitation efficace (à faibles coûts fixes de commercialisation) des catalogues, mais n’exclut pas la distribution de contenus premium.
Les stratégies B2C (“business to consumer”) visent la
distribution directe des programmes grâce à la capitalisation sur les marques des grandes chaînes : au diffuseur ABC correspond le portail ABC sur le Web. Aux
États-Unis, un basculement durable semble être intervenu vers un financement publicitaire des services Internet
des grandes chaînes. Le mouvement est moins marqué
en Europe, où de nombreux acteurs espèrent (pour le
moment) imposer un modèle payant pour les contenus
premium.
Un modèle intermédiaire B2B2C (“business to business
to consumer”) s’articule autour de services identifiés à
la marque de la chaîne de télévision sur des platesformes de distribution tierces.
Qui captera le marché du DVD ?
Les chaînes de télévision espèrent également profiter de
la dématérialisation du marché du DVD, sur lequel elles
étaient généralement actives, pour capter celui de la
VOD. Mais ce dernier s’avère très concurrentiel (parce
que les droits de distribution des films ne sont pas exclusifs) et, surtout, directement affecté par le piratage.
Certaines chaînes se recentrent donc progressivement
sur l’exploitation en VOD des programmes qu’elles diffusent. Une exploitation globale par les chaînes de leurs
programmes émerge, dont la diffusion à l’antenne est
l’échelon central.
Quelques conséquences
La migration progressive (et partielle) de l’industrie de
la télévision vers Internet devrait générer quelques
dommages. La chronologie actuelle des médias, qu’elle
soit réglementaire ou contractuelle, devra être révisée.
Les chaînes, d’autre part, sont incitées à accroître leur
contrôle sur les droits des programmes qu’elles diffusent, pour mener une stratégie globale d’exploitation
multi-support. Enfin, le développement de la consommation vidéo sur Internet (y compris celle proposée par
les chaînes traditionnelles elles-mêmes) devrait influencer leur programmation : priorité à l’événement, au
direct, au sport, à la téléréalité…
DigiWorld 2008
114
minutes/day
France
Germany
Italy
Spain
United Kingdom
1996
180
182
211
214
216
1998
185
188
221
210
215
2000
193
190
207
210
221
2002
200
201
230
211
214
2004
204
210
240
218
222
2006
204
212
239
216
206
Source Eurodata-TV, in EAO
Temps d’écoute quotidien de la télévision (1995-2006)
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
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Page 115
Stratégies B2B et B2C
Modèles économiques des chaînes TV sur Internet
Advertising
Free Catch Up
(streaming)
Content syndication
Platform agnostic
Content
syndication
Direct to
consumer
Pay VOD services
(streaming/download)
Les chaînes de TV sur le Web
Pay services
Source IDATE
La nouvelle chaîne de valeur de la vidéo
Pay services
UGC, géants de l’Internet et telcos entrent sur le marché
Hollywood studios
Independent
producers
Content
packaging and
programming
Distribution
Broadcast
networks / General
interest TV channels
Terrestrial /
Broadcast
TV stations
Cable networks /
Thematic channels
Cable MSO
Devices /
User interface
115
End user
TV set
STB
"Leanback"
PVR, PC, Internet
video devices,
networked TV,
game console,
mobile devices
Interactivity,
community
DBS
Semi professional
User generated
Source IDATE
Google
Apple
AOL
VOD services
Internet
Telcos
Mobile
www.idate.org
Content
production
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 116
5.5
Géants de l’Internet et Web 2.0
Services et contenus grand public
Le Web 2.0, innovation sur le Web
DigiWorld 2008
116
Bien que le terme recouvre plusieurs définitions (usages
de certaines technologies, personnalisation du Web,
applications en ligne), le Web 2.0 désigne surtout des
applications à caractère social, à travers le partage, les
communautés et la mise en relation.
Les nouveautés technologiques du Web 2.0 permettent
de proposer des applications plus modulaires (et donc
plus facilement personnalisables) et plus simples d’utilisation (mise à jour automatique via AJAX). L’intégration
du RSS (et ses dérivés avec le podcast) permet aussi de
réaliser plus facilement des applications via des combinaisons de services, alors que le déploiement du wiki
permet des interactions éditoriales plus poussées. Le
classement collaboratif (ou “folksonomy”) est enfin
rendu possible par le “tagging”, chaque utilisateur
associant des mots clés à un contenu. Les nuages de
tags permettent alors de repérer les contenus les plus
populaires.
Le succès du Web 2.0 en termes d’audience et de trafic
est indéniable, au moins pour ses principaux représentants. Des acteurs comme MySpace et Wikipedia (avec
un positionnement très original) sont désormais dans le
top 10 mondial en termes de visiteurs uniques. Si le
nombre de pages vues reste modéré (moins de 10 % du
total mondial), le temps passé en ligne est en revanche
conséquent, avec plus de 30 % du temps total d’un
internaute. Les usages, en comparaison d’autres sites
classiques, sont donc colossaux, même si le degré de
participation reste très modeste (une contribution pour
cent consultations).
Le rôle clé des start-up
Comme pour les autres nouveaux services, les géants de
l’Internet sont restés relativement à l’écart de ce secteur,
avant d’y entrer selon des logiques d’agrégation ou via
des acquisitions.
L’“attentisme” des géants de l’Internet a permis l’émergence d’acteurs emblématiques, ayant une audience ou
un trafic très développés, autour notamment des
réseaux sociaux (MySpace, Facebook, Mixi, Cyworld), du
partage de vidéos (YouTube, Dailymotion), de photos
(Flickr, Photobucket), de musique (Last.fm, Pandora) ou
de favoris (del.icio.us, StumbleUpon). Quelques services
d’audience plus faible complètent le panorama, avec la
hiérarchisation de contenus (Digg), la page d’accueil
personnalisable (Netvibes), la réalité virtuelle (Second
Life), le journal citoyen (OhmyNews) ou le shopping
social (Yelp). Ce sont ces start-up qui offrent l’essentiel
de l’innovation.
Les géants de l’Internet se positionnent la plupart du
temps (sauf pour les pages personnalisables) sur ces
services en suiveurs et peinent à compenser leur retard,
malgré une audience déjà élevée.
Les innovations du Web 2.0 peuvent
modifier l’équilibre de l’industrie des services
Internet
Le Web 2.0 introduit de nouvelles approches de navigation Web via le “tagging” ou les réseaux d’amis, rendant
alors moins pertinentes les approches traditionnelles de
navigation encadrée assez passive via un portail
(audience de type média) et de navigation active totalement libre via un moteur de recherche (orientation du
trafic). Le temps passé, plus que le nombre de pages
vues, devient un critère aussi important que le nombre
de visiteurs uniques.
Pour éviter de fragmenter l’audience et le trafic des services Internet, conduisant inévitablement à des performances plus faibles en termes de monétisation publicitaire, les géants de l’Internet procèdent à des
acquisitions des plus gros sites Web 2.0.
Les géants de l’Internet font par ailleurs face à de nouvelles menaces en provenance des groupes télécoms et
surtout médias, qui tentent de profiter du Web 2.0 pour
se relancer sur Internet après avoir globalement raté les
développements du Web 1.0. SK Telecom (via Nate et
Cyworld), News Corp (qui a repris MySpace) ou encore
CBS (acquisition de Last.fm) sont ainsi particulièrement
actifs.
Principaux sites du Web 2.0
Fox Interactive Media (incl. MySpace)
Wikipedia
YouTube
Facebook
Craiglist
Flickr
MetaCafe
Break
Bebo
Visitors oct. 05
(millions)
12.43
15.61
0.67
9.47
8.23
2.40
0.31
1.98
1.00
Visitors oct. 06
(millions)
71.35
38.90
23.48
15.11
14.33
6.15
3.77
2.84
2.30
Growth rate
474%
149%
x 35
59%
74%
156%
1 104%
43%
130%
Source comScore
Innovation
et audience
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 117
La publicité au centre des mouvements stratégiques
Principales acquisitions des géants de l’Internet
AOL
Aborted takeover of TradeDoubler (online marketing) in 2007
Third Screen Media (mobile) in 2007
Lightningcast (online audio and video) in 2006
Advertising.com (online network) in 2004, for 435 million USD
eBay
Development of an in-house department devoted to advertising since 2006
Google
Feedburner (RSS), for 100 million USD (estimation)
DoubleClick (online display) in 2007, for 3.1 billion USD
Adscape (video game) in 2007, for 23 million USD
dMarc Broadcasting (radio) in 2006, for 102 million USD
Microsoft
ScreenTonic (mobile) in 2007
aQuantive (online display and marketing) in 2007, for 6 billion USD
Massive (video game) in 2006
Development of an in-house department devoted to sponsored links (adCenter) since 2005
Yahoo!
Right Media (online ad auctions) in 2007, for 725 million USD
AdInterax (ad creation tools) in 2006
Overture (sponsored links) in 2003, for 1.65 billion USD
MySpace
Strategy Data Corp (online display ads) in 2007, for 50 million USD (+100 depending on performance)
Géants de l’Internet et Web 2.0
Main acquisitions
Player
Source IDATE
Logique de trafic, logique d’audience
Typologie des services Web
High usage
Content
Search
email
Commerce
Social
network
Blog
Audience
Traffic
Video
sharing
VoIP
Video
content
Web 2.0
(tag type)
Low usage
Source IDATE
Video
search
www.idate.org
117
P2P
IM
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
5.6
Vers le
“triple play”
universel ?
15/04/08
13:19
Innovation dans les bundles
de services
Une vague de fond vers le “quadruple play”
Après avoir élargi leur offre au “triple play”, les opérateurs poursuivent cette stratégie en y intégrant les services mobiles. Les opérateurs historiques, forts de leurs
filiales mobiles intégrées, sont précurseurs en la matière
et proposent quasiment tous une offre “quadruple
play”. Dans la foulée, les câblo-opérateurs et les opérateurs alternatifs s’inscrivent dans cette logique, à l’instar
de Comcast aux États-Unis ou Yahoo!BB au Japon. Les
opérateurs mobiles indépendants suivent également le
mouvement ; ainsi Vodafone propose l’accès Internet et
la VoIP fixe au Royaume-Uni.
Dès lors, on assiste à un affrontement potentiel des
acteurs du fixe, de l’Internet, des mobiles et de la télévision payante sur les quatre marchés du “quadruple
play”. Et ce nouveau paysage concurrentiel conduit à
une forme de banalisation de l’offre.
Services et contenus grand public
Au-delà du “quadruple play”, le “triple play”
universel ?
Si l’ajout de services mobiles constitue le quatrième
pilier du “quadruple play”, l’étape suivante consiste à
proposer au consommateur les trois services de base du
“triple play” (la voix, l’accès Internet et la télévision)
avec un accès fluide et “sans couture” quelle que soit la
situation d’usage.
Ainsi, les services “triple play” seront fixes ou mobiles,
consommés en mode individuel ou collectif, à la demande ou en direct, et sur différents types de terminaux.
Dans un contexte de progression du P2P et donc de
dévalorisation du contenu, une part de la valeur ajoutée
réside dans l’organisation de l’accès aux contenus et
dans la continuité de service. Il reste donc à développer
une couche de services à valeur ajoutée pour que l’usager accède au service désiré de manière fluide, avec des
services de présence, d’identification et de personnalisation. Cette orientation intègre également les enjeux liés
au réseau domestique et aux terminaux.
Des opérateurs marqués par leur cœur de
métier d’origine
Dans cette logique d’enrichissement de l’offre, les opérateurs s’appuient sur leur marché de référence pour
étendre leur offre, et les gammes de services sont encore marquées par le cœur de métier d’origine. Par
exemple, les câblo-opérateurs, qui ont depuis longtemps
élaboré des gammes de services télévisuels structurées,
ont gardé cette richesse dans l’offre “multiple play”,
alors qu’en général leur gamme de services d’accès à
Internet est moins riche.
Le savoir-faire pour assembler une offre TV est difficile à
acquérir pour les opérateurs de télécommunications. En
outre, la différentiation est moins aisée pour les services
d’accès à Internet, où l’offre est essentiellement caractérisée par des niveaux de débits, qui tendent à être de
moins en moins nombreux.
L’indispensable simplification des offres
Si le “quadruple play” est une tendance lourde du marché, l’innovation réside aussi dans la présentation de la
gamme de services : il est en effet difficile d’additionner
les gammes de services d’accès Internet, de téléphonie
fixe, mobile et de télévision et de les proposer telles
quelles au consommateur.
La lisibilité de la gamme constitue un atout essentiel,
qui passe par une simplification des offres de services.
Un bon exemple est celui de Virgin Media au RoyaumeUni, qui propose une gamme simplifiée, et atteint, à
l’automne 2007, 47 % de ses abonnés en “triple play”.
On constate également chez plusieurs opérateurs européens une logique de gamme “M/L/XL”, complétée
éventuellement par une offre “VIP”. Cette logique en
trois niveaux d’offre simplifie la lecture et l’adhésion à
l’offre, et fera la différence dans la comparaison entre
deux offres “multiple play”. Les opérateurs, qui partent
souvent d’une offre riche sur leur cœur de métier,
devront mener à bien cette démarche de lisibilité.
La politique “triple play” de Virgin Media
Triple play subscribers share
Monthly ARPU (£)
Q2-06
37.1%
42.21
Q3-06
38.7%
42.48
Q4-06
40.6%
42.82
Q1-07
42.9%
42.75
Q2-07
45.2%
42.16
Q3-07
47.0%
41.55
Source Virgin Media
DigiWorld 2008
118
Page 118
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
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Passionnés, suiveurs et réticents
Positionnement des bundles sur la segmentation de marché Use-IT
ITC Maturity
• Mobile
entertainment
• Convergent IM, email
• Naked DSL + mobile
• Fixed-mobile substitution
(home zone)
• Low-cost, "unlimited"
call plans
Young
addicts
Couch
potatoes
• Dedicated
mobile package
(such as
Jitterburg)
users
Weak
Resistant
users
• FMC
• FTTH services
Heavy
adopters
• PVR
• VOD
• TVHD
• Interactive TV
• Internet access,
TVoIP, Triple play
• Flat rates
• PVR services
(EPG, one-touch
recording)
• Internet access
(mainly for
emailing)
• Free
installation
150 e/month
ICT services budget
Source IDATE, Use-IT survey 2007
Les offres “multiple play”
L’intérêt d’un opérateur unique
Innovation dans les bundles de services
Strong
•VoIP, TVoIP,
Quadruple play
• FMC
• Home network,
Mediacenter
E-followers • Family plans
• 3G mobile
services
100%
10%
90%
119
15%
18%
28%
70%
www.idate.org
80%
12%
32%
60%
50%
40%
72%
60%
30%
53%
20%
Doesn't matter
10%
Different providers
Same provider
0%
Double play
(fixed telephony
+ Internet access)
Source IDATE, Use-IT survey 2007
Triple play
Double play
(fixed + mobile
telephony)
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 120
5.7
Tout
l’univers
Les nouvelles frontières du jeu vidéo
Services et contenus grand public
“Casual game” : convertir les 70 %
de non-joueurs
tiplient avec la production d’animation ou les mondes
virtuels.
Le “casual game” (jeu occasionnel) apparaissait comme
une niche de marché. Il représente en réalité l’opportunité d’élargir considérablement le marché en amenant
au jeu une fraction significative des 70 % de nonjoueurs. Les titres se multiplient, combinant à l’expérience de jeu une valeur ajoutée, en particulier en
termes d’apprentissage.
Le jeu pour tous est par excellence la stratégie de
Nintendo, qui s’exclut de la course à la technologie
opposant les consoles concurrentes (PlayStation de
Sony et XBox de Microsoft), et remet en question l’extrême sophistication des jeux qui les rend peu accessibles aux joueurs occasionnels. La firme japonaise (qui
fut à l’origine un fabricant de jeux de cartes) privilégie
l’innovation dans le “game play”, une stratégie marquée par le succès spectaculaire de ses consoles fixe
(Wii) et portable (DS) que l’on peut attribuer à l’élargissement de la base de clientèle, désormais autant féminine que masculine, et transgénérationnelle.
“Serious games” : de nouveaux débouchés
Le concept de “serious game” désigne l’utilisation des
technologies et du “game play” du jeu vidéo pour des
produits qui ne sont pas principalement ludiques. Le
spectre est large : simulation pour l’entraînement des
armées, opérations de sensibilisation des pouvoirs
publics, formation, marketing… Des éditeurs spécialisés
font leur apparition sur ce marché, caractérisé par un
modèle économique B2B. Mais la plupart souhaitent
adapter leurs produits pour viser directement le marché
grand public.
Plus généralement, le jeu s’inscrit de plus en plus dans
l’univers du loisir numérique, et les passerelles se mul-
Jeux sur mobile
La première génération de jeux sur mobile est largement
déterminée par les capacités limitées des terminaux
(mémoire, écran) et par les conditions d’usage (occasionnel) qui en font le support privilégié du “casual
gaming”. Surtout, le jeu reste “enfermé” dans le terminal, sans passerelle ni avec les autres utilisateurs
mobiles ni avec les terminaux fixes.
Sans remettre en question l’intérêt de la cible des
joueurs occasionnels (comme le démontre le succès de
la DS de Nintendo), une voie de développement prometteuse semble être le prolongement du jeu en ligne
sur mobile, en particulier pour ceux qui sont basés sur
un univers persistant. Un marché étroit (mais sur lequel
le consommateur témoigne d’une certaine propension à
payer), mais qui peut s’élargir aux mondes virtuels en
ligne.
Les mondes virtuels : “Real Cash Economy” et
Internet 3D
Plus qu’un jeu ou un réseau social, le monde virtuel de
Second Life (mais aussi de ses concurrents comme
Entropia) devient une place de marché régie par des
mécanismes financiers et monétaires du monde réel.
L’interopérabilité devient à l’ordre du jour : comment
s’interconnecteront ces univers virtuels ?
Autre exemple de porosité entre les segments du loisir
numérique, on peut voir dans les mondes virtuels une
préfiguration d’un modèle d’interface potentiellement
généralisable à l’ensemble des sites Internet, qui permettrait de visiter une boutique plutôt que de consulter
un site d’e-commerce, de s’installer dans un salon virtuel plutôt que d’utiliser la messagerie instantanée.
DigiWorld 2008
120
(million €)
Mobile games
PC offline games
PC online games
Home console games
Handheld console games
Total
2007
1 130
3 748
1 268
10 672
3 901
20 719
2008
1 640
3 855
1 573
12 153
4 122
23 343
2009
2 139
3 916
1 963
13 168
4 237
25 423
2010
2 621
4 000
2 503
13 939
4 290
27 353
2011
3 032
4 048
3 030
14 300
4 380
28 790
2012
3 324
4 083
3 600
14 400
4 400
29 807
Source IDATE
Le marché des logiciels de jeux vidéo en Europe, au Japon et aux États-Unis
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 121
Un secteur à forte croissance
Le marché mondial des jeux vidéo sur mobile
billion e
7
6
5
4
3
2
Rest of the World
Japan
1
Europe
USA
0
2008
2009
2010
2011
2012
Les nouvelles frontières du jeu vidéo
2007
Source IDATE
Un potentiel de marché à exploiter
Revenus du jeu massivement multijoueur et du jeu vidéo
billion e
25
20
15
Video game
software
revenue
10
Massively
multiplayer
online video
game revenue
5
0
2001
Source IDATE
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
www.idate.org
121
30
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 122
5.8
Vers la
gestion
globale
des droits
Les nouveaux métiers de la musique
a musique est en situation d’urgence : l’offre et la
consommation augmentent, mais l’industrie s’effondre. Quelques nouveaux modèles émergent néanmoins.
L
La gestion de droits comme
nouveau modèle
Services et contenus grand public
L’ère des maisons de disques productrices et distributrices d’un support physique est terminée. La gestion
des droits, qui n’était qu’un dérivé de l’activité principale, devient centrale. Un éditeur musical a désormais
pour objectif de concéder l’exploitation de son catalogue à des opérateurs de services aux origines
diverses : services de musique en ligne (iTunes), fournisseurs d’accès (accord Neuf-Universal), équipementiers
(Nokia). Les maisons de disques limitent les risques liés
à la continuelle montée en puissance du piratage en
basculant progressivement dans une logique B2B ; leurs
nouveaux distributeurs trouvent dans la musique un
levier pour leurs activités principales.
Relations difficiles avec la radio
La concession de l’utilisation globale du catalogue était
déjà le principe régissant les relations entre maisons de
disques et radios. Parmi celles-ci, les stations musicales
souffrent de la “commoditisation” de la musique (piratage), et de l’offre croissante de Web radios. Mais les
éditeurs musicaux considèrent qu’elles acquièrent leur
“matière première”, la musique, pour des montants
faibles, qui ne représentent qu’un poste minime de leur
compte d’exploitation (de l’ordre de 5 % du chiffre d’affaires). Radios traditionnelles et en ligne cherchent un
nouveau compromis, difficile à trouver compte tenu de
leur fragilité financière.
Capter le marché des concerts
Par un retour en arrière ironique, la scène redevient le
cœur de l’industrie musicale. Les maisons de disques,
qui avaient délaissé ce segment, le réinvestissent en
rachetant des organisateurs de spectacles. Plus généralement, elles souhaitent participer à l’exploitation de
l’ensemble des activités des artistes sous contrat et
signent des contrats globaux, qui incluent jusqu’à la
concession des droits d’image.
L’impact sur la production musicale
Le développement des marchés B2B, l’exploitation
multisupport des artistes, la revalorisation du prix payé
par les radios ne pourront cependant compenser à court
terme les effets du piratage. La dématérialisation ellemême conduit à une destruction de valeur, substituant
un marché du titre à un marché de l’album.
Le financement de la production en est directement
affecté : les budgets investis dans la création se déplacent vers des producteurs indépendants ou même vers
les artistes, qui proposent des projets prêts à éditer pour
les maisons de disques. Par ailleurs, un secteur de la
musique non marchand, symbolisé par les pages des
musiciens sur MySpace, contribue également à l’accroissement de l’offre. Enfin, les artistes les plus renommés
inventent des stratégies alternatives de distribution (par
exemple Radiohead), qui court-circuitent les maisons de
disques dans une stratégie concert/distribution directe
sur Internet.
La signature en octobre 2007 d’un contrat global
(concerts, produits dérivés) entre Madonna et l’organisateur de concerts Live Nation est emblématique : la
chanteuse était auparavant sous contrat avec Warner
Bros Records.
DigiWorld 2008
122
(million $)
Physical market
Digital market
Total
2002
12 614
12 614
2003
11 854
11 854
2004
12 155
183
12 338
2005
11 195
1 075
12 270
2006
9 651
1 859
11 510
Source IFPI
Évolution des ventes de l’industrie nord-américaine de la musique
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 123
Les moteurs de l’achat de musique en ligne
Les baladeurs multimédias, vecteurs de développement de la musique numérique
50%
40%
30%
50%
49%
42%
20%
0%
Portable player
Broadband
Cheaper than CDs
Voucher
Question: "What made you start buying music online? Base: all those who shop online
Source IFPI/M-Lab Survey, Nov. 2006
Les sonneries s’essoufflent, les ventes numériques ne décollent pas
Ventilation des ventes de musique numérique au Japon (2006)
Total online
(single track + album + others)
= 5 027 billion Yens
Single track Album
3% 0.2%
Other
10%
123
Total mobile
(ringtubes + ringback
tubes + OTA track)
= 48 240 billion Yens
Source IDATE
www.idate.org
OTA track
35%
Ringback
tunes
5%
Les nouveaux métiers de la musique
22%
10%
Ringtubes
47%
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
5.9
Services et contenus grand public
Des
communautés
insaisissables
15/04/08
13:19
Page 124
Echanges de contenus :
les nouvelles filières
L’écosystème complexe des échanges
de contenus sur Internet
sa “publication” constitue ainsi l’une des difficultés principales pour tracer les contenus piratés.
Les échanges illégaux de contenus mettent en œuvre
trois fonctions distinctes : l’acquisition du contenu et
son traitement, la distribution de ce contenu sur une
plate-forme technique et la publication des références
de ce contenu (sa localisation).
Les innovations se multiplient en matière d’échange ou
de distribution. Les réseaux pair à pair (P2P) se sophistiquent (logiciels clients plus ergonomiques, anonymat,
émergence du P2P “live”) ; les sites de “stock and
share” bénéficient de leur simplicité d’utilisation ; surtout, les “newsgroups” connaissent un fort regain d’activité pour l’échange de films. Par ailleurs, les principaux
sites de partage de vidéos ont entrepris de filtrer leurs
contenus pour éviter que des contenus sous copyright
soient diffusés sur leurs plates-formes.
En parallèle se développent des réseaux d’échange privés, soit sous la forme de communautés fermées utilisant
la technologie P2P, soit via les espaces de stockage privés
ou même l’utilisation de la messagerie électronique.
Le rôle essentiel de la communauté
Les échanges illégaux de contenus s’appuient sur une
communauté de “hackers” qui, les premiers, acquièrent et
distribuent des contenus débarrassés de leurs systèmes de
protection. Les différents “clans” sont en concurrence
pour, les premiers, capturer, ré-encoder, parfois sous-titrer
et “publier” ces contenus. Le référencement des contenus
joue également un rôle essentiel ; il met en jeu forums,
blogs et moteurs de recherche spécialisés, qui démultiplient “l’exposition” d’un contenu stocké en un point
unique. La déconnexion entre le stockage du contenu et
Les avancées de la lutte contre les échanges
illégaux
Plusieurs chantiers juridiques sont ouverts. Le concept
de “fair use” reste à préciser, comme celui de l’adaptation du cadre juridique de la contrefaçon et de la migration des supports physiques vers des contenus dématérialisés. L’identification des internautes qui pratiquent
les échanges illégaux de contenus est probablement
l’enjeu le plus important : identification en aval d’une
part, qui met en question la protection des données personnelles, identification en amont d’autre part, qui
touche la limite de la responsabilité des hébergeurs de
ces contenus.
L’introduction du “fingerprinting” (la saisie d’une
“empreinte” unique d’un contenu audio ou vidéo)
semble constituer une innovation majeure en matière de
solution de DRM. La collaboration entre industrie des
contenus et sites de partages s’amorce, même si la
constitution des bases d’empreintes sera un chantier de
grande ampleur. Le “fingerprinting” permet en particulier de remédier à la faille analogique, c’est-à-dire à la
captation de signaux analogiques pour réaliser des
fichiers numériques sans protection.
Enfin, il est probable que la réactivité de l’industrie des
contenus audiovisuels, le développement des offres
légales gratuites (financées par la publicité), la réduction du délai entre les sorties aux États-Unis et en
Europe, l’amélioration de la qualité des services légaux
permettront sinon d’endiguer, au moins de limiter le
piratage.
Part des foyers connectés à Internet ayant utilisé au moins une application P2P
France
United Kingdom
USA
June 2005
38.3%
15.8%
9.8%
Sept. 2006
48.0%
23.6%
12.4%
Source IDATE, Médiamétrie//Net ratings
– MegaPanel 06/05 and 09/06
DigiWorld 2008
124
DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5
15/04/08
13:19
Page 125
L’émergence du “darknet”
Typologie des plates-formes d’échange de contenus
Public
UGC
P2P file
sharing
Newsgroup
Stock and Share
P2P streaming
FTP
Centralized
Decentralized
Online personal
storage
Echanges de contenus : les nouvelles filières
Private
communities
IM
Private
Source IDATE
Usenet se convertit aux échanges de fichiers vidéo
Trafic quotidien sur les serveurs Usenet
Gigabyte
3500
125
www.idate.org
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
Source Altopia, Octanews and Usenetserver.com compiled in wikipedia
2003
2004
2005
2006
2007
Chronique DigiWorld
DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7
DigiWorld 2008
126
15/04/08
13:23
Page 126
DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7
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Page 127
Chronique DigiWorld
www.idate.org
127
DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7
15/04/08
13:23
Page 128
Janvier
• Le gouvernement français a fait adopter la loi sur
la télévision du futur avec une extension de la
diffusion numérique terrestre (TNT) de 85 % à
95 % de la population à la fin 2011, et le
lancement d’une offre gratuite par satellite en
complément de couverture à partir de l’été 2007.
• Maroc Telecom, détenu à 51 % par Vivendi,
acquiert 51 % du capital d’Onatel, l’opérateur
historique du Burkina Faso, pour 220 millions EUR.
• Alcatel Lucent a bouclé le rachat des activités
d’accès radio UMTS du canadien Nortel, pour
320 millions USD, devenant ainsi le numéro trois
mondial de l’UMTS.
• Le câblo-opérateur belge Telenet a acquis la
totalité des activités TV et Internet haut débit
d’UPC Belgique (131 800 abonnés TV et
40 600 abonnés haut débit à la fin septembre
2006).
• L’opérateur mobile japonais NTT DoCoMo a pris
une participation de 3 % dans le groupe de
télévision privée Nippon TV, avec lequel il avait
déjà un accord pour développer des contenus et
services pour la télévision numérique mobile.
Chronique DigiWorld
• L’équipementier télécom américain Cisco se
renforce dans la sécurité sur Internet avec l’achat
de la société californienne IronPort, spécialisée
dans la messagerie et la sécurité sur Internet, pour
830 millions USD.
DigiWorld 2008
128
• Sprint Nextel a choisi l’équipementier Nokia pour
fournir l’infrastructure et les équipements
électroniques nécessaires au développement de la
prochaine génération de son réseau 4G WiMAx.
L’opérateur américain compte investir 800 millions
USD en 2007 et entre 1,5 et 2 milliards USD en
2008.
• Le site français de rencontres en ligne Meetic
rachète le britannique DatingDirect pour
40 millions EUR, parachevant sa couverture
européenne.
• News Corp., propriétaire du site communautaire
MySpace, lance officiellement un portail en France,
après la Grande-Bretagne.
• L’opérateur de téléphonie fixe hongrois HTCC,
filiale du danois TDC, rachète pour 470 millions
EUR (reprise de dette incluse), son homologue
Matel/Invitel, détenu par les fonds AIG et GMT.
Ces fonds avaient acheté Matel/Invitel pour
325 millions EUR à Vivendi en 2003.
• La Commission européenne donne son feu vert
à Motorola en faveur du rachat de l’américain
Symbol Technology, spécialisé dans la fabrication
de terminaux portables robustes. La transaction est
estimée à 3,9 milliards USD.
• Le plus petit des trois opérateurs de téléphonie fixe
chinois, China Netcom, cède ses activités dans les
provinces de Shanghai et de Guangdong à sa
maison mère, China Network Communications
Group Corp., pour 449,4 millions USD.
• Verizon va fusionner ses activités de
télécommunications fixes au nord-est des ÉtatsUnis avec celles de l’opérateur régional FairPoint
Communications, dans le cadre d’une transaction
valorisée à 2,7 milliards USD.
• Dans le cadre de la fusion TPS Canal+, le groupe
Canal+ a décidé de choisir l’opérateur satellite
Astra (actuel fournisseur de Canal+) comme
opérateur de la future plateforme satellite, au
détriment d’Eutelsat (fournisseur de TPS).
• L’opérateur danois TDC a vendu sa filiale balte de
téléphonie mobile, Bité, au fonds d’investissement
Mid Europa Partners, pour 450 millions EUR.
• L’opérateur serbe Telekom Srbije rachète 65 % de
son homologue bosniaque Telekom Srpske, pour
646 millions EUR.
• La société de centres d’appel Teleperformance
acquiert twenty4help Knowledge Service, la
filiale allemande d’United Internet, spécialisée
dans l’assistance technique et l’aide en ligne, pour
85 millions EUR.
• Le site français de partage de vidéos en ligne
Dailymotion signe un accord avec Warner Music
pour diffuser gratuitement la totalité des clips
musicaux de son catalogue.
• La Sacem et son homologue espagnol, la SGAE,
ont annoncé la création d’une structure commune
pour les droits musicaux en ligne et sur téléphone
mobile, en attendant d’être rejointes par la SIAE
(Italie).
• China Mobile va débourser 284 millions USD pour
acheter 89 % de l’opérateur pakistanais Paktel
à Milicom.
• Vodafone Egypt achète une licence mobile
3G auprès de l’autorité de régulation des
télécommunications égyptiennes, pour
579,1 millions USD.
• SingTel a passé un accord pour vendre 49,99 % du
capital de Network i2i, propriétaire du câble sousmarin reliant Singapour à l’Inde, à l’opérateur
indien Bharti Airtel, pour 55 millions USD.
• Siemens va racheter l’éditeur américain de
logiciels UGS, pour 3,5 milliards USD.
• Cuba et le Venezuela signent un accord pour la
construction d’un câble sous-marin de
1 552 kilomètres pour relier les deux pays.
• InfoSpace a confirmé la vente de son studio
américain de jeux sur mobile à Twistbox
Entertainment dans le cadre d’une
restructuration, après la perte d’un important client
dans les contenus mobiles.
• L’opérateur Etisalat, basé aux Émirats Arabes Unis,
a remporté la seconde licence de téléphonie mobile
en Arabie Saoudite, pour un montant de
3,2 milliards EUR.
• Versatel a émis 225 millions d’actions pour
financer l’achat des activités de Tele2 aux Pays-Bas
DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7
15/04/08
13:23
Page 129
Janvier
et en Belgique. En contrepartie, cet accord
permettrait à l’opérateur télécom suédois Tele2, qui
détient une majorité du capital, de prendre le
contrôle total de Versatel Telecom International.
• Telecom Italia a été condamné à verser
60 millions EUR de dommages à son concurrent
FastWeb pour avoir freiné son développement
dans le dégroupage entre 2001 et 2004.
Royaume-Uni, Etats-Unis), la
plupart des foyers ne sont pas
concernés par cette extinction
parce qu’ils sont câblés ou
équipés pour la réception satellite.
Selon ses caractéristiques propres,
chaque pays rencontre des
obstacles spécifiques dans
l’accomplissement de son switchoff : le Japon se voit ainsi desservi
par son relief montagneux, qui
prive certaines zones de son
territoire d’une couverture TNT.
Pour pallier ces difficultés et
accroître les chances de réussite
du switch-off, les pouvoirs publics
multiplient les initiatives dans
tous les pays concernés : campagnes d’information, subvention à
l’achat de décodeurs TNT,
réglementation sur les téléviseurs
numériques, solutions
complémentaires de diffusion
pour les zones d’ombre, mise à
niveau des antennes collectives…
La réussite du switch-off est conditionnée par cinq facteurs clés :
• la desserte technique de la TNT et
les solutions de réception
alternatives,
• la pénétration de la télévision à
péage,
• la nature de l’habitat,
• l’existence d’une offre par
satellite en clair,
• l’équipement des foyers en
décodeurs/téléviseurs numériques
intégrés.
Pour des pays comme l’Allemagne
ou le Royaume-Uni, satisfaire
l’ensemble de ces critères
constitue un objectif réaliste et
relativement aisé à réaliser.
A l’opposé, la tâche s’avère très
complexe pour l’Espagne et
l’Italie : avec une majorité de
foyers dépendants du réseau
analogique terrestre, ces deux
pays doivent atteindre et
maintenir un rythme élevé
d’équipement en récepteurs TNT
d’ici à l’échéance du switch-off.
Dans l’ensemble des pays
concernés, la réussite du switchoff supposera également la
conversion des téléviseurs
secondaires – tous dépendants de
la TNT –, qui reposera avant tout
sur l’acquisition de décodeurs.
Facteurs clés de la réussite du switch-off dans les grands pays européens
Multi-channel
TV penetration
Type of Home
Existence of
free satellite
Home
equipment
Overview
Source: IDATE
Germany
> 90%
France
53%
Spain
50%
Italy
< 50%
United Kingdom
80%
65% in
multi-family
dwellings
Yes
40% in
multi-family
dwellings
Yes
unknown
unknown
Yes
Yes
25% in
multi-family
dwellings
Yes
Cable and
satellite
> 90%
Encouraged
by a very
high cable
and satellite
penetration ,
rate Germany
should achieve
its switch-off
without major
problems.
Analogue
terrestrial
> 40%
Despite strong
progress in
DTT in homes,
France could
see its
switch-off
threatened by
insufficient
DTT coverage.
Analogue
terrestrial
= 50%
If the rate of
equipping homes
with DTT
continues its
expansion, Spain’s
switch-off
may succeed.
However the
country has set
a very ambitious
coverage rate
that it may not
be able to reach.
Analogue
terrestrial
> 60%
With a large
proportion of
analogue
terrestrial
households and
a relatively slow
equipment pace,
it will be difficult
for Italy to reach
switch-off in
the time allotted.
Satellite, cable
and digital
terrestrial > 75%
The United
Kingdom shows
all signs of being
able to complete
its switch-off
process success
fully and on time.
129
www.idate.org
La substitution progressive de la
Télévision Numérique Terrestre
(TNT) à la diffusion analogique
hertzienne a débuté depuis
quelques années dans les
principaux pays développés qui,
pour la plupart, ont déjà fixé la
date du switch-off complet.
Néanmoins, le déroulement et la
mise en œuvre de ce double
processus d’extinction et de
numérisation s’avèrent très
hétérogènes d’un pays à l’autre,
témoignant d’approches
différentes face à l’avènement de
la diffusion numérique.
Parmi les critères qui déterminent le
degré de complexité de la
procédure de switch-off, celui de
l’équipement des foyers est
essentiel. Le processus de
conversion représente un défi
beaucoup plus grand dans les
pays où une majorité de foyers
sont exclusivement desservis par
le réseau analogique terrestre
(Espagne, Italie, France), et
doivent de fait basculer sur la TNT
pour continuer à recevoir les
services de TV après le switch-off.
Dans d’autres pays (Allemagne,
Janvier
Préparer le switch-off analogique
DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7
15/04/08
13:23
Page 130
Février
• Orange et Vodafone vont partager leurs réseaux
mobiles en Grande-Bretagne, notamment dans les
zones rurales. L’accord porte sur la nouvelle
génération (3G) et, quand cela sera techniquement
possible, couvrira la génération actuelle (2G). Cela
permettra à long terme de réduire les coûts de
20 à 30 %, et le nombre d’antennes d’un tiers.
• Le FAI italien Tiscali vend sa filiale allemande à
Freenet, pour un montant estimé à 30 millions EUR.
• TeliaSonera achète le fournisseur de services
télécoms danois Debitel Danemark, pour un
montant de 1,3 milliard SKR (140 millions EUR).
• BT renforce son activité dans les services aux ÉtatsUnis avec le rachat de l’entreprise californienne
International Network Services, pour environ
100 millions GBP (151 millions EUR).
• Le groupe de radio et télévision RTL va céder sa
participation de 33 % dans Media Capital, l’un des
principaux diffuseurs portugais, à l’espagnol Prisa,
éditeur notamment du quotidien “El Pais“, pour
206 millions EUR.
Chronique DigiWorld
• Le régulateur télécom colombien a approuvé
l’acquisition du câblo-opérateur TV Cable par
Telefonos de Mexico SA (Telmex). Telmex a aussi
passé un accord pour acheter 97,5 % du capital de
Cable Pacifica.
DigiWorld 2008
130
• Le FAI italien Tiscali vend son activité de services
aux entreprises en Allemagne à Ecotel
Communication pour un montant de 18,5 millions
EUR. Cela fait partie de la stratégie du groupe,
visant à concentrer son activité en Italie et au
Royaume-Uni.
• L’opérateur autrichien Telekom Austria a annoncé
que sa filiale mobile Mobilkom a acquis la troisième
licence GSM en Macédoine pour un montant de
10 millions EUR. La licence est valable pour une
période de dix ans, renouvelable une fois.
• L’homme d’affaires égyptien Naguib Sawiris serait
proche d’un accord pour acheter l’opérateur mobile
grec TIM Hellas, pour environ 3,4 milliards EUR.
• BT a annoncé le rachat de la société indienne i2i
Enterprise, pour un montant non révélé. i2i fournit
des services de télécommunications aux entreprises –
indiennes et étrangères – présentes en Inde.
• Alcatel Lucent annonce la suppression de
12 500 emplois, soit 16 % de ses effectifs, d’ici trois
ans.
• Philips vend le reste de son activité de téléphonie
mobile au chinois CEC. Les activités cédées
représentent 320 millions EUR de chiffre d’affaires
et 240 salariés. Le géant néerlandais poursuit son
recentrage sur la santé et l’éclairage.
• Maroc Telecom acquiert 51 % de l’opérateur
historique Gabon Telecom dans le cadre de la
privatisation de ce dernier, pour 61 millions EUR.
• Verint Systems, filiale de Comverse, l’éditeur
israélien de systèmes de messagerie, de données et
de facturation pour les fournisseurs de services de
communications, acquiert Witness Systems, pour
un montant de 950 millions USD.
• L’entreprise brésilienne Tele Norte Leste Participacoes
(Telemar) et Brasil Telecom Participacoes ont
annoncé une joint-venture avec un opérateur local
Sky DirectTV pour offrir un package de services
incluant la TV par satellite, Internet et la téléphonie
dans plusieurs régions du Brésil.
• La SSII britannique LogicaCMG vend son activité de
produits télécoms à un groupement de fonds
d’investissement mené par Atlantic Bridge
Ventures. Le montant de la transaction s’élève à
265 millions GBP (392 millions EUR) en numéraire,
soit 11,5 fois le niveau d’EBITDA de 2005.
• BT a obtenu des licences de téléphonie fixe en Inde.
Les licences ont été accordées à BT Telecom India,
filiale à 74 % du groupe, créée en novembre avec
Jubilant Enpro.
• Le numéro un mondial des équipements pour
réseaux informatiques Cisco acquiert pour
135 millions USD la société californienne non cotée
Reactivity, spécialisée dans les équipements de
gestion de réseaux XML.
• TF1 retire du marché son offre de services
mobiles, TF1 Mobile.
• Neuf Cegetel annonce la prise de contrôle de
l’opérateur de fibre optique Erenis, valorisé près de
40 millions EUR en 2006, lors de la levée de
26,5 millions EUR auprès de capital-risqueurs (Caisse
des Dépôts, Iris, AGF, Crédit Agricole et NetPartners).
• Google vient de se porter acquéreur d’AdScape
Media, une petite société canadienne spécialisée
dans l’intégration de publicité dans les jeux vidéo,
pour un montant de 23 millions USD. Cette opération
permet de concurrencer Microsoft, lequel a racheté
en 2006 Massive, une société du même métier mais
de plus grande taille.
• Microsoft est condamné à verser 1,5 milliard USD
à Alcatel Lucent pour avoir violé des brevets relatifs
à la technologie musicale numérique. Microsoft
indique que ce jugement est infondé et qu’il pourrait
faire appel.
• L’opérateur américain Sprint Nextel s’est allié au
koweïtien Wataniya Telecom pour investir au
Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
• Le régulateur suédois a proposé de filialiser le réseau
local de TeliaSonera sur le modèle de BT.
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Page 131
Février
La radio est moins avancée que
la télévision dans le processus
de numérisation de la
diffusion hertzienne. Plusieurs
raisons expliquent ce retard.
• Le bénéfice pour le
consommateur est moins
évident : la transmission FM
garantit déjà une bonne
qualité de service, au moins en
ville, et le nombre de stations
de radio disponibles est élevé.
• La quantité de spectre qui
serait libérée par l’extinction
de l’analogique est nettement
moins importante que dans le
cas de la télévision.
• Les questions de
standardisation ne sont pas
réglées.
– En Europe, le standard
adopté pour la radio
numérique était le "Digital
Audio Broadcasting" (DAB).
Le DAB a été implanté dans
plusieurs pays, mais le
standard est remis en
question par les opérateurs.
En novembre 2006,
l’organisme WorldDMB a
annoncé une évolution du
standard DAB ; il y a donc
de facto deux standards, le
DAB et le nouveau "DAB+".
– Aux Etats-Unis, la radio
numérique utilise un
standard propriétaire ("HD
Radio") ; au Japon, elle est
basée sur le standard ISDB-T
de la télévision numérique
terrestre.
– D’autres approches pour la
numérisation de la radio
émergent : la numérisation
des ondes AM, promue par
le consortium "Digital Radio
Mondiale", ainsi que la
diffusion de programmes de
radio au sein des multiplex
de télévision numérique
terrestre.
• A la différence de la télévision
numérique, pour laquelle seul
un adaptateur est nécessaire,
la radio numérique nécessite
l’achat d’un nouveau
récepteur.
• En raison de contraintes de
spectre disponible, il n’est pas
certain que toutes les radios
Exemples de déploiement de services de radio numérique
Commercial launch
United Kingdom
Germany
Italy
France
The Netherlands
Spain
USA
Japan
1995
1999
2003
2004
2005
2005
2007
Coverage (% population
end 2006)
85 %
82 %
45 %
no commercial deployment
70 %
52 %
60 %
-
analogiques puissant migrer
vers le numérique.
Malgré ces difficultés, le
déploiement de la radio
numérique est en cours sur
certains grands marchés.
Le switch-off de la radio
analogique terrestre
permettrait de contourner le
manque de ressources
spectrales en FM. Il
permettrait de finaliser la
migration numérique en
libérant de nouvelles
fréquences pour le DAB.
Cependant, la pénétration de
la radio numérique reste
limitée et il n’existe pas de
plan définitif d’arrêt de la
diffusion analogique. Seule la
Grande-Bretagne a commencé
à préciser sa stratégie : arrêt
des radios analogiques AM et
conversion de la bande AM à
la norme DRM d’une part ;
réutilisation de la bande FM
pour le lancement de
nouvelles radios DAB d’autre
part. L’Allemagne, pays
pionnier en matière
d’introduction de la radio DAB,
avait initialement envisagé un
arrêt de la diffusion
analogique hertzienne de la
radio en 2010. Cet objectif ne
sera pas atteint en raison des
résultats commerciaux
décevants du DAB.
Février
Où en est la radio numérique hertzienne ?
131
www.idate.org
Source IDATE
DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7
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Page 132
Mars
• Verizon Wireless a lancé le premier service
commercial de télévision sur mobile aux États-Unis,
baptisé V Cast Mobile TV. Il propose huit chaînes
reprenant les programmes des grands “networks”
nationaux, parfois à des horaires décalés. Disponible
dans 20 villes, le service est facturé 15 USD par mois.
Il utilise un réseau construit et opéré par
l’équipementier américain Qualcomm.
• Qatar Telecom prend 25 % du capital de l’opérateur
mobile singapourien ST Telemedia, pour un montant
de 635 millions USD. Il prend 51 % des parts dans la
compagnie nationale de téléphonie mobile du
Koweït, Wataniya Telecom.
• L’opérateur historique suisse Swisscom lance une
OPA de 3,7 milliards EUR sur l’opérateur italien
FastWeb, toujours déficitaire.
• Philips, le groupe d’électronique néerlandais, a
annoncé avoir vendu 887 millions d’actions TSMC
pour un montant d’environ 1,3 milliard EUR, et réduit
ainsi sa participation à 12,8 % dans le fondeur
taïwanais.
• La fusion entre l’opérateur télécom allemand
Mobilcom et le deuxième FAI du pays, Freenet, est
effective.
Chronique DigiWorld
• Cisco se renforce dans le domaine du stockage de
données, avec l’acquisition de la société privée
NeoPath Networks.
DigiWorld 2008
132
• La Commission européenne demande que l’industrie
renforce ses efforts de développement dans la
télévision mobile et se prononce en faveur d’un
standard unique, qui pourrait être le DVB-H.
• France Télécom acquiert deux licences de
téléphonie mobile, en Guinée-Bissau et en Guinée
(Conakry), via sa filiale sénégalaise Sonatel, ce qui
porte à neuf le nombre de pays africains où il est
présent.
• L’opérateur français Free se désengage du téléphone
fixe traditionnel. Après avoir cédé à Proximania sa
filiale de cartes prépayées Kertel, il s’interroge
désormais sur l’avenir d’Onetel (présélection), qui
compte aujourd’hui 220 000 clients.
• Cisco a annoncé avoir lancé une offre amicale de
3,2 milliards USD sur son compatriote WebEx, leader
des services de visioconférence sur Internet avec les
deux-tiers de ce marché.
• Les actionnaires de Hutchison Telecommunications
International ont approuvé la vente de 67 % du
capital de l’opérateur mobile indien Hutchison
Essar à Vodafone, pour 11,08 milliards USD en
numéraire.
• L’équipementier télécom suédois Ericsson détient
87,4 % du norvégien Tandberg Television, qui
travaille notamment à partir du standard de
compression MPEG-4. Cette acquisition doit
permettre à Ericsson de faire le pont entre télécoms
et médias (TV sur Internet).
• L’opérateur mobile China Mobile va investir
700 millions USD au Pakistan, en ajoutant
2 500 stations de base après l’acquisition de Paktel
en février.
• Sagem, filiale du groupe Safran, a conclu un accord
de sous-traitance avec Sony Ericsson. Sagem
développera des modèles de téléphones d’entrée de
gamme pour le numéro quatre mondial du secteur,
qui y apposera sa propre marque. Sony Ericsson
utilisera, sous licence, les plateformes logicielles
développées par Sagem pour certains de ces
terminaux. De plus, les deux groupes travailleront
ensemble pour faire évoluer les applications mobiles.
• Le câblo-opérateur français Noos lance le
“quadruple play” grâce à Ten. L’offre reposera sur
lnternet, la télévision et la téléphonie fixe de Noos,
associée à la téléphonie mobile de Ten, MVNO sur le
réseau d’Orange.
• Nokia va investir 60 millions EUR dans la
construction d’une usine de téléphones mobiles en
Roumanie, destinée à approvisionner ses marchés en
Europe, au Moyen-Orient et en Afrique.
• Les actionnaires de Portugal Telecom ont rejeté
l’offre d’achat hostile lancée par le conglomérat
Sonae par le biais de sa filiale Sonaecom, pour
un montant de 11,8 milliards EUR. La majorité des
actionnaires de Portugal Telecom ont jugé trop basse
l’offre de rachat.
• La Poste italienne (Poste Italiane) décide de se
lancer dans la téléphonie mobile comme opérateur
virtuel, avec des capacités achetées à Vodafone.
• Les Coop italiennes, premier réseau de grande
distribution du pays, ont signé un accord avec
Telecom Italia Mobile pour créer un MVNO,
CoopVoce.
• Alcatel Lucent a remporté un contrat de 6 milliards
USD sur trois ans auprès de Verizon Wireless.
Il fournira des équipements, des logiciels et des
services qui permettront à l’opérateur mobile
américain d’accroître la couverture et la capacité de
son réseau basé sur la technologie de troisième
génération CDMA EV-DO.
• L’État ukrainien prépare la vente de 40 %
d’Ukrtelekom, pour un montant de 4 milliards USD.
• Electronic Arts, premier éditeur indépendant de jeux
vidéo dans le monde, investit 105 millions USD dans
Neowiz, un éditeur de jeux en ligne. Il veut
développer rapidement son activité mobile en
Europe. Avec le rachat de l’américain Jamdat début
2006, Electronic Arts est devenu le leader du marché
américain dans le domaine des jeux sur mobile ; il
est numéro 2 en Europe, tout juste derrière Gameloft,
filiale d’Ubisoft (dont Electronic Arts détient 19,6 %).
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Page 133
Mars
Du côté des opérateurs européens,
c’est Telefónica qui a été le plus
offensif au cours de la période
récente : après la reprise de
Cesky Telecom puis d’O2, le
groupe espagnol s’est associé
au groupe d’investisseurs
italiens qui a pris le contrôle de
Telecom Italia au cours de l’été
2007. Telefónica reste par
ailleurs très actif en Amérique
latine, tandis que France
Télécom étend ses participations
sur le Continent africain.
Deutsche Telekom s’est renforcé
dans les mobiles, à la fois sur le
Vieux Continent en rachetant
Orange Pays-Bas et aux EtatsUnis avec l’acquisition de
SunCom via sa filiale locale
T-Mobile Etats-Unis. Les
opérateurs historiques de plus
petite taille ne sont pas en reste,
avec le rachat de l’italien
Fastweb par Swisscom ou
encore les nombreuses
acquisitions de Telenor dans les
pays d’Europe de l’Est et plus
récemment en Asie.
Du côté de l’Asie précisément, le
mouvement de consolidation
atteint également la Chine, où
la concentration, déjà très forte,
pourrait s’accentuer avec un
Principales fusions-acquisitions entre opérateurs de télécommunications en 2007
Buyer
Operator acquired
Date
Amount2
Vodafone Group (UK)
Hutchison Essar (India)
March 2007
8.9
Swisscom (Switzerland)
FastWeb (Italy)
March 2007
4.2
Telco Holding (Italy/Spain)1 Telecom Italia (Italy)
April 2007
4.1
Weather Investments (Egypt) TIM Hellas (Greece)
February 2007
3.4
Saudi Telecom (Saudi Arabia) Maxis Communications (Malaysia) June 2007
2.2
Verizon (USA)
FairPoint Communications (USA) January 2007
2.2
AT&T (USA)
Dobson Communications
July 2007
2.1
Verizon Wireless (USA)
Rural Cellular/Unicel
July 2007
2.0
Deutsche Telekom
(Germany)/T-Mobile USA
SunCom (USA)
September 2007
1.8
France Telecom, Mid
Europa Partners
One (Austria)
June 2007
1.4
Deutsche Telekom (Germany) Orange NL (Netherlands)
June 2007
1.3
(1) Purchase of the 18%-stake of Pirelli’s Olimpia Holding in Telecom Italia Telco Holding is 42.3%-owned by
Telefónica (2) billion €
Source IDATE
plan de restructuration qui
devrait concrétiser un
regroupement de la quasitotalité du marché national
autour de trois groupes
principaux, China Telecom,
China Netcom et China Mobile.
Enfin, si le mouvement touche
largement les opérateurs
historiques, il se propage vers
les opérateurs alternatifs qui,
après une période de fort
développement, s’organisent
pour trouver des relais de
croissance, à l’international ou
sur le terrain de la
convergence. Vodafone se
réorganise depuis plusieurs
années, cédant d’un côté
certaines de ses filiales jugées
non stratégiques (comme au
Japon) et investissant dans
des régions à très fort
potentiel, comme en Inde avec
le rachat de Hutchison Essar
(aujourd’hui Vodafone Essar).
En matière de convergence
fixe mobile, le rapprochement
annoncé de Hanaro Telecom et
de SK Telecom en Corée du
Sud et le rachat de Neuf
Cegetel par SFR en France
sont deux exemples parmi les
plus illustratifs (cf. focus sur la
convergence fixe mobile).
Enfin, un certain nombre
d’opérations de plus petite
envergure témoignent de
consolidations par segment,
comme en France sur le
marché du haut débit (fusion
Neuf Telecom/Cegetel, rachat
d’AOL France et de Club
Internet par Neuf Cegetel,
cession des activités ADSL de
Tele2 France à SFR, cession
annoncée d’Alice France).
133
www.idate.org
Le classement des grands
opérateurs de
télécommunications dans le
monde a sensiblement évolué
au cours de la période récente,
non pas tant du fait de
dynamiques intrinsèques
particulières, mais comme suite
de nombreuses acquisitions ou
restructurations. Si les grands
mouvements de croissance
externe que l’on avait pu
observer par le passé, atteignant
leur apogée en plein cœur de
la bulle Internet, avaient
brusquement cessé à son
éclatement, on observe depuis
deux à trois ans une reprise
progressive des transactions.
La consolidation du marché des
Etats-Unis place aujourd’hui les
opérateurs nord-américains aux
tout premiers rangs des
opérateurs télécoms dans le
monde, AT&T (ex-SBC)
redevenant, avec la reprise de
BellSouth, le numéro un en
termes de chiffre d’affaires.
Verizon Communications, qui
a fusionné avec MCI, talonne
désormais le champion japonais
NTT. Sprint Nextel fait aussi
désormais partie du top 10
mondial.
Mars
Nouvelles consolidations chez les opérateurs télécoms
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Page 134
Avril
• L’opérateur historique Telmex acquiert deux câbloopérateurs colombiens, Cablecentro et Satelcaribe.
• Nextwave acquiert IPWireless, un fournisseur
californien de services mobiles multimédias haut
débit, pour 100 millions USD.
• Orange (groupe France Télécom) acquiert une
licence de téléphonie mobile et Internet en
République Centrafricaine.
• Le numéro deux japonais de la téléphonie mobile,
KDDI, annonce qu’il sera prochainement MVNO sur
le marché américain, en utilisant le réseau Sprint
Nextel.
• Vivendi réclame 3 milliards EUR de dommages à
Deutsche Telekom, suite à des négociations
“brutalement” interrompues dans le cadre du rachat
de l’opérateur polonais Elektrim.
• Le radiodiffuseur canadien Astral Media rachète son
compatriote Standard Radio pour 1 milliard CAD
(666 millions EUR). Il devient ainsi le premier groupe
de radio du pays.
• L’agence russe de régulation, Federal
Communications Agency ou Rossvyaz, a lancé des
appels d’offres pour des licences GSM 900 et
1 800 dans 86 régions russes (hors Moscou, Saint
Petersburg ou Léningrad).
Chronique DigiWorld
• France Télécom acquiert 51 % de Lightspeed
Communications au Bahreïn via Jordan Telecom.
DigiWorld 2008
134
• Nokia et Samsung vont travailler ensemble pour
favoriser l’interopérabilité de leurs téléphones
mobiles permettant d’accéder à la télévision avec
la technologie DVB-H.
• Google acquiert DoubleClick, société spécialisée
dans les services de distribution de publicité en ligne,
pour 3,1 milliards USD en numéraire.
• Dans un rapport remis au gouvernement français,
un groupe de travail ad hoc préconise quatre pistes
d’action pour soutenir la filière télécom : créer les
conditions d’un “écosystème favorable” au niveau
européen, disposer de moyens de lutter “à armes
égales” contre les concurrents européens et
asiatiques, développer les usages du très haut débit
et assurer une veille sur les métiers.
• Le suédois Ericsson, le finlandais Nokia et l’indien
ITI vont étendre le réseau de l’opérateur indien
BSNL, dans le cadre d’un contrat global dont le
montant pourrait atteindre 9,5 milliards USD.
• BT acquiert le fournisseur de données Comsat
International, pour un montant qui avoisinerait
100 millions GBP (147 millions EUR), afin de se
renforcer en Amérique latine.
• L’américain Clear Channel cède ses chaînes de
télévision au fonds d’investissement Providence
Equity Partners, moyennant 1,2 milliard USD
(880 millions EUR), se désengageant totalement de
la télévision.
• L’opérateur chinois China Telecom et Google ont
conclu un partenariat stratégique, donnant accès à ce
dernier au marché publicitaire de quelque 400 sites
Internet.
• À l’occasion de son introduction en bourse,
l’opérateur allemand Versatel pourrait lever jusqu’à
1 milliard EUR.
• Business Objects rachète l’éditeur français
Cartesis, spécialiste des logiciels d’aide à la décision
et des applications de gestion de la performance
(consolidation financière, planification budgétaire,
tableaux de bord…), pour 225 millions EUR en
numéraire.
• L’opérateur espagnol Telefónica vend sa filiale
britannique spécialisée dans les services radio
professionnels d’urgence à la banque australienne
Macquarie, pour 2,98 milliards EUR.
• La direction de Portugal Telecom va rendre
autonome par spin off sa filiale multimédia PTM d’ici
à la fin de l’année 2007. L’opérateur accepterait par
ailleurs de vendre, pour 3 milliards EUR, sa
participation dans Vivo Participoes, la holding qui
porte ses participations communes avec Telefónica
dans les mobiles au Brésil.
• Le conseil d’administration de Pirelli accepte de
céder, pour 4,1 milliards EUR, la participation de
18 % qu’il détenait, via sa holding Olimpia, dans
Telecom Italia, aux banques Mediobanca et Intesa
Sanpaolo, alliées à Telefónica et appuyées par
Generali et Benetton. Telefónica détiendra 42,3 %
du capital de la nouvelle holding Telco.
• Les autorités indiennes ont donné leur feu vert pour
le rachat par Vodafone de l’opérateur mobile indien
Hutchison Essar pour 11,1 milliards USD. Ce dernier
a par ailleurs lancé un appel d’offres, d’un montant
estimé de 2 milliards USD, pour des équipements de
réseau (35 à 40 millions de lignes) pour fournir un
marché indien des mobiles en explosion.
DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7
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13:24
Page 135
Avril
convergents et à la forte
croissance des téléphones 3G.
Cependant, la croissance très
soutenue des marchés
émergents, la concurrence
toujours plus rude et le niveau
élevé de l’euro exercent encore
de fortes pressions sur les prix.
L’IDATE estime que le marché de
la 3G a atteint 164 millions
d’unités en 2007, soit un
doublement par rapport à 2006,
et a représenté 15 % des ventes
totales en volume et bien plus
encore en valeur. En 2011, on
estime que près de 50 % des
terminaux vendus seront de type
3G ou au-delà !
En termes de distribution
géographique, près de la moitié
des téléphones vendus dans le
monde l’ont été dans les
marchés d’Asie/Pacifique
(45,3 %). L’Europe de l’Ouest et
l’Amérique du Nord arrivent en
deuxième et troisième positions
mais avec des parts de marché
de seulement 14,4 % et
12,7 % ! Nous pouvons
Part de marché mondial des principaux fournissaux de terminaux mobiles (en volume)
Other
17.7%
Nokia
38.2%
LG
7.0%
Sony
Ericsson
9.0%
Samsung
14.1%
Motorola
13.9%
Source IDATE
toutefois remarquer que le
nombre moyen de téléphones
vendus par habitant est toujours
beaucoup plus élevé dans les
régions industrialisées que dans
les marchés émergents. Par
ailleurs, le prix de vente moyen
est également plus élevé,
particulièrement en Amérique
du Nord (plus de 170 USD en
moyenne). Un autre facteur de
dynamisme pour les marchés
industriels, qui tendent
aujourd’hui à être saturés en
termes d’équipement, est la
tendance au remplacement.
En Amérique du Nord et en
Europe, plus de 90 % des unités
vendues en 2007 ont été
placées sur le marché du
remplacement : avec près
de 150 millions d’unités pour
l’Europe de l’Ouest, on peut en
conclure qu’un client mobile
sur trois a changé son
téléphone, généralement pour
disposer d’un terminal plus
évolué, en 2007 !
Le plus important fabricant,
Nokia, a continué de gagner des
parts de marché en volume en
2007, avec une moyenne de
38,2 % de part de marché au
niveau mondial, contre 35,3 %
en 2006. Motorola a au
contraire perdu du terrain, en
passant de 22 % du marché
mondial en 2006 à 13,9 %
en 2007. Samsung a profité
de la chute de Motorola et se
retrouve désormais en deuxième
position sur le marché mondial
(14,1 %). Sony Ericsson et LG
ont également vu leurs parts
de marché augmenter, à
respectivement 9 % et 7 %.
135
www.idate.org
En 2007, le volume total de
terminaux mobiles vendus
dans le monde a atteint
1,143 milliard, soit une
croissance de 16 % par rapport
à 2006 ou 36 % par rapport
à 2005. En termes de revenus,
le marché annuel des terminaux
est estimé à 131 milliards USD,
en augmentation de 12 % par
rapport à 2006. Cette croissance
repose toujours pour l’essentiel
sur le marché GSM, mais le
marché de la 3G gagne
du terrain.
Comme nous pouvons le constater
en observant l’écart entre les
niveaux de croissance en
volume et en valeur, le prix de
vente moyen a diminué, avec
l’augmentation particulière du
segment des terminaux
inférieurs à 30 USD, et s’élevait
à environ 110 USD à la fin de
l’année. Cette baisse des prix
devrait ralentir grâce à
l’amélioration de la gamme
de produits, au marché en pleine
expansion des appareils
Avril
Plus de 1,1 milliard de terminaux mobiles vendus dans le monde en 2007
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13:24
Page 136
Mai
• Comcast acquiert deux chaînes régionales de sport,
respectivement 50 % de FSN New England et 60 %
de FSN Bay Area, auprès de Rainbow Media
Holdings LLC, une unité de Cablevision, pour
570 millions USD.
• La Commission européenne autorise le rachat,
annoncé en septembre 2006, de BMG Publishing,
l’activité d’édition musicale du groupe allemand
Bertelsmann, par Universal Music, filiale de
Vivendi, pour 1,63 milliard EUR.
• Le conseil d’administration du câblo-opérateur
américain Cablevision (3,3 millions de clients),
accepte l’offre de rachat déposée par la famille
Dolan, qui détenait déjà 22,5 % du capital et 74 %
des droits de vote, pour 10,6 milliards USD.
• L’éditeur allemand Axel Springer se renforce dans
l’Internet en rachetant avec le suisse PubliGroupe la
société de services multimédias berlinoise Zanox.de
pour 214,9 millions EUR.
• L’État suédois, qui détient 45,3 % de l’opérateur
suédois finlandais TeliaSonera, a décidé de vendre
8 % du capital du groupe, exclusivement à des
investisseurs institutionnels, pour environ
2,1 milliards EUR.
• Swisscom cède sa filiale Antenna Hungaria au
français TDF pour la somme de 540 millions CHF
(327,4 millions EUR).
• La co-entreprise Nokia Siemens Networks annonce
la suppression de 9 000 emplois redondants dans le
monde d’ici à la fin 2010, soit 15 % de ses effectifs.
• L’opérateur fixe français Neuf Cegetel rachète le
FAI T-Online France (marque Club Internet), filiale
de Deutsche Telekom, pour 465 millions EUR.
Chronique DigiWorld
• Le groupe britannique Pearson, leader mondial de
l’édition scolaire, se renforce dans le e-learning avec
le rachat de la société américaine eCollege, pour un
montant de 477 millions USD.
DigiWorld 2008
136
• Le consortium mené par Mediaset, détenu par Silvio
Berlusconi, John de Mol et Goldman Sachs, emporte
les 75 % d’Endemol détenus par Telefónica, pour
2,6 milliards EUR.
• Oracle achète Agile Software, une société
spécialisée dans les logiciels PLM (Product Life
Management), pour 495 millions USD.
• L’équipementier américain Motorola a signé un
contrat de 2,3 milliards USD avec le premier
distributeur de téléphones mobiles en Chine, China
Postel Mobile Communication Equipment, pour la
fourniture de 16 millions de téléphones en 2007.
• Philips poursuit son désengagement de TSMC en
vendant 4,6 % du fabricant taïwanais de semiconducteurs, ramenant sa participation à 12,8 %.
• Le gouvernement vénézuélien annonce la
nationalisation de l’opérateur CANTV en prenant
86,2 % du capital, en partie en rachetant les 28,5 %
détenus par Verizon pour 572 millions USD.
• L’opérateur belge Mobistar, filiale d’Orange, a
annoncé le rachat de 90 % du capital de l’opérateur
luxembourgeois Voxmobile, pour 80,3 millions EUR.
• STMicrolectronics et Intel créent avec le fonds
Franscisco Partners, une co-entreprise de
3,6 milliards USD dans les mémoires flash.
• Le groupe informatique français Bull acquiert la SSII
espagnole Siconet et revend à GFI sa filiale
portugaise.
• Le Parlement européen approuve le projet de
règlement de la Commission européenne imposant
aux opérateurs mobiles des plafonds pour les tarifs
d’itinérance à l’intérieur des pays de l’Union
(0,49 €HT pour les appels effectués à l’étranger et
0,24 €HT pour les appels reçus).
• Le groupe informatique américain HP remporte un
contrat sur sept ans avec la NASA, d’une valeur de
5,6 milliards USD.
• Alcatel Lucent remporte un contrat de cinq ans
avec l’opérateur public d’électricité néo-zélandais
Transpower pour la fourniture, l’exploitation et la
maintenance de son réseau de communications.
• Swisscom acquiert 35 % du capital de Transmedia,
une société spécialisée dans la VOD.
• Neuf Cegetel acquiert la société Ozone, spécialisée
dans la téléphonie et l’accès Internet par Wifi et dont
le réseau couvre 60 % de la population parisienne.
• Microsoft acquiert aQuantive, un spécialiste de la
publicité en ligne, pour 6 milliards USD.
• L’opérateur allemand Deutsche Telekom entre dans
le capital du spécialiste luxembourgeois autrichien de
la téléphonie sur Internet Jajah.
• L’éditeur américain Electronic Arts acquiert 15 %
du capital de The9.com, une plateforme chinoise
spécialisée dans les jeux en ligne massivement
multijoueurs, pour 167 millions USD.
• Skype, à l’origine du logiciel gratuit de téléphonie
sur Internet, a fermé toutes ses filiales en Europe
continentale, concentrant ses activités européennes
à Londres.
• Les fonds TPG et Goldman Sachs annoncent le
rachat d’Alltel pour 27,5 milliards USD
(20,4 milliards EUR) en numéraire.
• Vodafone va vendre les 5,6 % qu’il détient en direct
dans l’opérateur indien Bharti Airtel, pour
1,6 milliard USD.
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Mai
Distribution vidéo IP : systèmes ouverts ou fermés ?
peut remarquer que les
plateformes initialement
développées en interne, selon les
cas directement par un opérateur
ou en collaboration avec un
partenaire tiers, comptent parmi
les plus larges déploiements IPTV
à travers le monde. Les offres
"stand alone" (en particulier
Microsoft) représentant la
solution alternative. Toutefois les
frontières entre les deux
systèmes deviennent de plus en
plus ténues, avec une séparation
qui s’amenuise entre les métiers
d’opérateur et d’intégrateur.
Sur le marché de la TV mobile, les
solutions proposant à ce jour une
consommation illimitée (de type
broadcast dédié) s’affrontent
avec des modes streaming 3G.
Bien que les positionnements des
acteurs soient assez marqués sur
l’une ou l’autre de ces offres, les
fournisseurs de plateformes
tendent de plus en plus à être
agnostiques par rapport aux
réseaux et à proposer des
solutions sur les deux segments.
S’il est encore trop tôt pour
parler de convergence vidéo fixe
mobile, de nombreux acteurs se
penchent vers les architectures
IMS pour faciliter cette transition.
Le segment de la distribution vidéo
sur Internet fait face à un
bouleversement majeur, où
services et solutions se
multiplient. L’engouement
croissant du monde des médias
pour ce nouveau mode de
distribution favorise a minima
l’apparition de contrats-cadres de
référence pour les fournisseurs
les plus innovants. Il apparaît que
le développement de la
consommation vidéo IP vers de
nouveaux réseaux et terminaux
ouvre de nouvelles opportunités
pour les spécialistes du Web.
Finalement, des solutions multiplateformes commencent à se
concrétiser en termes de
catalogue de fournisseurs de
solutions (TV mobile, IPTV voire
Internet TV).
Bilan économique des différentes architectures pour le fournisseur de services
Unicast
CDNs
Mai
Total cost
Multicast
137
Hybrid P2P
Pure P2P
Users
Source IDATE
www.idate.org
Le protocole IP est de plus en
plus utilisé pour distribuer des
services TV. Mais derrière ce
protocole, qui devient commun
à différents réseaux fixes et
mobiles, se cache une
multitude de situations et
d’options. La vidéo sous IP,
c’est du streaming sur Internet,
de la consommation vidéo sur
son téléphone portable, jusqu’à
de l’accès à des services TV
numériques sur son téléviseur.
Les solutions de distribution
restent aujourd’hui spécifiques.
Les solutions de P2P sont sans
conteste les plus économiques,
mais la différence n’est notable
qu’en forte charge avec
l’unicast et qu’en faible charge
avec le multicast. Seules ces
technologies multicast (mais
uniquement pour du "live"), et
dans une moindre mesure CDN,
sont capables d’assurer une
qualité de service comparable à
celle de la télévision classique
en toutes circonstances. En cas
de forte charge, l’unicast résiste
mal aux engorgements sur un
seul serveur. Au contraire, la
qualité de service du P2P reste
limitée pour les contenus de
niche, pour lesquels peu de
sources sont disponibles.
Le développement de la vidéo sur
Internet remet donc
potentiellement en cause les
accords de peering et la
perception (erronée) de gratuité
de la bande passante. Le
modèle couramment admis de
bande passante illimitée pour
l’usager, développé dans une
logique de conquête des
abonnés, est de plus en plus
mis à mal, car les coûts de
bande passante baissent
désormais moins vite que le
trafic ne progresse.
Au sein d’offres IPTV où la
composante "middleware" tient
le rôle de chaînon central, on
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13:24
Page 138
Juin
• eBay rachète pour 75 millions USD la start-up
californienne StumbleUpon, qui opère un site
permettant de recommander des contenus à d’autres
membres de la communauté.
• Google rachète les start-up Feedburner (spécialisée
dans l’envoi de contenu via des fils RSS) pour environ
100 millions USD, et Panoramio (stockage des photos
en ligne, reliées à des cartes géographiques).
• Des fonds d’investissement privés, TPG et Silver Lake
Partners, rachètent l’équipementier américain Avaya
pour 8,2 milliards USD. En 2005-2006, Avaya a réalisé
un chiffre d’affaires de 5,2 milliards USD pour un
bénéfice net de 201 millions USD.
• Palm cède 25 % de son capital à un fonds
d’investissement californien, Elevation Partners,
pour 325 millions USD.
• TIM Hellas, opérateur grec racheté par Weather
Investment Group, est renommé Wind Hellas.
• Pour 3,6 milliards USD, le groupe singapourien
Flextronics s’offre son principal concurrent
californien Solectron, et donne naissance à un groupe
de 200 000 personnes et 30 milliards USD de chiffre
d’affaires.
Chronique DigiWorld
• L’opérateur danois TDC cède sa société allemande
de téléphonie mobile Talkline à l’opérateur allemand
Debitel, pour 560 millions EUR. Talkline a réalisé un
chiffre d’affaires de 7,7 milliards DKK
(1,03 milliard EUR) en 2006.
DigiWorld 2008
138
• France Télécom rachète le FAI espagnol Ya.com
(400 000 abonnés) à Deutsche Telekom, pour
320 millions EUR. De son côté, Deutsche Telekom
rachète à France Télécom Orange Nederland, pour
un montant de 1,3 milliard EUR.
• Ericsson signe un contrat d’un milliard USD pour
fournir des réseaux mobiles à China Mobile. Sa filiale
Sony Ericsson va vendre à China Postel Mobile
Communications Equipment pour 600 millions USD
de téléphones mobiles.
• La société Sina, détentrice du plus grand portail
Internet chinois, Sina.com, a conclu un accord de
partenariat avec Google dans les domaines de la
recherche et de la publicité.
• Sprint Nextel acquiert Northern PCS Services LLC,
pour 312,5 millions USD.
• Le fonds d’investissement britannique BC Partners
acquiert 76 % d’Intelsat, premier opérateur satellite
mondial (51 satellites en exploitation), dans une
transaction qui le valorise à 5,03 milliards USD. Associé
à d’autres investisseurs, BC Partners a repris également
pour 11,4 milliards USD de dette.
• E.On, qui détenait 50,1 % du capital de l’opérateur
de téléphonie autrichien One, vend ses parts à
France Télécom et Mid Europa Partners, pour
1,4 milliard EUR.
• Le câblo-opérateur Liberty Global porte sa
participation dans l’opérateur belge Telenet de
31,3 % à 49,7 % pour 466 millions EUR.
• Business.com, mis en vente pour 300 à 400 millions
USD, pourrait devenir le nom de domaine le plus cher
d’Internet.
• Le Ministère des finances français cède 5 % du
capital de France Télécom pour un rapport de
2,7 milliards EUR. L’État ne détient plus que 27,4 %
du capital de l’opérateur historique au terme de la
transaction.
• Saudi Telecom acquiert 25 % de l’opérateur
mobile malais Maxis Communications pour
3,04 milliards USD. Maxis détient 74 % de
l’opérateur mobile indien Aircel.
• La Commission européenne engage des poursuites
devant la Cour européenne de justice à l’encontre
des autorités allemandes, au sujet de la loi régulant
l’accès au réseau Internet très haut débit (VDSL) de
Deutsche Telekom.
• Le groupe allemand de télévision ProSiebenSat.1
débourse 3,3 milliards EUR pour acquérir SBS
Broadcasting. La nouvelle entreprise continuera de
s’appeler ProSiebenSat.1 Media, sera présente dans
13 pays européens et opérera 24 chaînes de
télévision gratuites, 24 chaînes de télévision
payantes et 22 stations de radio.
• CommScope, spécialisé dans les réseaux de
communications, a annoncé l’acquisition de
l’américain Andrew Corp. pour 2,6 milliards USD
environ.
• Le gouvernement grec met en vente 10,7 % de
l’opérateur OTE, pour un rapport attendu d’un peu
plus de 1,1 milliard EUR.
• Telecom Italia a cédé sa participation de 10,36 %
dans Oger Telecom à Saudi Oger pour
477 millions USD.
• BCE conclut une entente définitive en vue de son
acquisition par un groupe d’investisseurs dirigé par
Teachers Private Capital, Providence Equity
Partners et Madison Dearborn Partners, pour
un montant évalué à 51,7 milliards CAD
(48,5 milliards USD), y compris 16,9 milliards CAD
(15,9 milliards USD) de dette, d’actions privilégiées
et de participations minoritaires.
• Apple lance son téléphone baladeur, l’iPhone, le
29 juin aux États-Unis, distribué uniquement par
AT&T Wireless. Son lancement en Europe est prévu
avant la fin 2007.
• La cession par l’État marocain de 4 % du capital
de l’opérateur Maroc Telecom, a rapporté
4,57 milliards MAD (420 millions EUR). L’État
conserve 30 % du capital de l’opérateur historique,
contrôlé à 51 % par Vivendi.
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Page 139
Juin
les utilisateurs à passer d’un
standard à un autre. À mi-2007,
KTF et SKT commercialisaient
respectivement 11 et 7 modèles
de téléphones HSDPA, fabriqués
par Samsung et LG, à des prix
allant de 200 000 à 600 000 KRW
(150 à 450 EUR).
• Les restrictions concernant le
subventionnement des téléphones
sont progressivement levées. Tout
d’abord, des subventions pour les
contrats de trois ans et pour les
nouveaux abonnés
WCDMA/HSDPA et WiBro
(subventions pouvant atteindre
jusqu’à 40 % du prix
du téléphone une fois tous les
trois ans) ont été autorisées.
En avril 2007, la règlementation
est devenue moins contraignante
encore, et les restrictions
devraient être levées
complètement en avril 2008.
• les tarifs pour le trafic de données
sont plutôt attractifs, et de
nombreuses offres sont
disponibles. Plus particulièrement
pour KTF, ces tarifs représentent
une remise substantielle par
rapport aux tarifs en CDMA
(par exemple, 60 % de moins
pour la visiophonie).
• Au cours des dernières années,
SKT et KTF ont développé un
ensemble de services multimédias
pour leurs clients EV-DO et
maintenant HSDPA : visiophonie,
VoD, téléchargement de musique,
bandes-annonces, accès aux
réseaux sociaux… La tendance a
été dans l’ensemble de fournir un
accès mobile pour les
applications (“rich media” et
“user-generated content”) qui
conditionnent le succès du Web
fixe, au travers de partenariats
avec les principaux portails
Internet.
En conséquence, le trafic de
données par utilisateur pourrait
augmenter considérablement
alors que l’ARPU données
représente déjà 30 % du revenu
lié au trafic de SKT et 20 % de
celui de KTF. Par ailleurs, les
premiers chiffres publiés par
KTF concernant l’ARPU généré
par ses clients HSDPA révèlent
une augmentation manifeste du
revenu moyen par utilisateur :
environ 35 EUR (contre 31 pour
les abonnés EV-DO) avec 26,4 %
pour les données (contre 21,4 %).
Dans le même temps, la TV mobile
a également pu se développer.
On dénombrait 6,5 millions
d’abonnés à mi-2007 : des
interrogations demeurent
toutefois quant à la rentabilité
à long terme pour les opérateurs.
Enfin, si les services mobiles
avancés ont pu rapidement se
développer, WiBro n’a pas encore
répondu aux attentes, en offrant
des débits plus lents que prévu
et en attirant seulement
20 000 abonnés en juin 2007,
un an après son lancement sur
le marché.
Évolution du parc CDMA et HSDPA de KTF et SKT en Corée du Sud, en 2007
million customers
20
15
10
HSPDA
5
EV-DO
CDMA 1x
0
KTF
SKT
Dec. 06
KTF
SKT
March 07
KTF
SKT
June 07
KTF
SKT
Sept. 07
* CDMA 1x doesn’t include EV-DO. Thus, the total CDMA 1x subscriber is ‘CDMA 1x’+’ EV-DO’
Source operators and IDATE estimates
139
www.idate.org
Surtout connue pour être à l’avantgarde du déploiement des
réseaux à très haut débit fixes,
la Corée du Sud dispose
également d’un marché mobile
très dynamique qui, par certains
aspects, constitue un véritable
laboratoire des services d’Internet
mobile : le pays est désormais
équipé de réseaux commerciaux
CDMA 2000 1x EV-DO
(17,6 millions de clients en
septembre 2007), HSDPA
(25 millions de clients) et WiBro,
la déclinaison locale du WiMax
mobile. Par ailleurs, deux réseaux
de TV mobile coexistent dans le
pays : l’un S-DMB (satellite) et
l’autre T-DMB (terrestre), qui
comptent un total de 6,5 millions
d’abonnés.
Différents facteurs pourraient
orienter les développements
futurs.
• Tout d’abord, les débits offerts
par ces réseaux sont de plus
en plus élevés. En 2007, la
technologie HSDPA offrait un
débit descendant maximal de
1,8 Mbps, voire de 3,6 Mbps à
Séoul et ses environs. Ces débits
devraient atteindre 7,2 Mbps d’ici
fin 2008 puis 14,4 Mbps d’ici
2012 (KTF a annoncé que
la totalité de ses abonnés aura
basculé en HSDPA à ce momentlà).
• La disponibilité d’une ligne de
terminaux attrayante a également
joué un rôle majeur en incitant
Juin
Le haut débit mobile en Corée du Sud
KTF
SKT
Dec. 07
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13:24
Page 140
Juillet
• Le fournisseur d’équipements de réseaux israélien
ECI Telecom est racheté par une filiale de Swarth
Group, contrôlé par Shaul Shani et par Ashmore
Investment Management Ltd, pour 1,2 milliard USD.
• Après avoir reçu le feu vert de la Commission
européenne, l’opérateur mobile SFR boucle le rachat
des activités fixes et Internet haut débit (ADSL) de
Tele2 en France, pour 345 millions EUR.
• La Commission européenne inflige une amende de
plus de 151 millions EUR à Telefónica pour avoir
pratiqué pendant plus de cinq ans des prix déloyaux
sur le marché espagnol de l’accès haut débit.
• HP, le premier fabricant mondial de microordinateurs, rachète la société Opsware, un éditeur
de logiciels spécialisé dans l’automatisation des
systèmes d’information, pour un montant de
1,65 milliard USD.
• L’opérateur téléphonique américain AT&T rachète
l’opérateur de téléphonie sans fil Dobson
Communications, basé à Oklahoma City
(1,7 million d’abonnés essentiellement en zone rurale
et banlieue), pour environ 2,8 milliards USD.
• Google acquiert la société californienne Postini, un
des leaders des solutions de sécurité informatique en
ligne, pour 625 millions USD en numéraire, afin de
convaincre les entreprises d’adopter ses logiciels en
ligne.
• France Télécom acquiert GTL, opérateur indien
spécialisé dans le service aux entreprises et aux
opérateurs, pour 21 millions EUR, en vue de
renforcer la position d’Orange Business Services,
sa filiale de services aux professionnels, en Inde et
en Asie/Pacifique.
Chronique DigiWorld
• Le portail Internet Yahoo! acquiert la plateforme
d’enchères publicitaires sur Internet Right Media,
dont il détenait déjà 20 %, pour un montant de
650 millions USD.
DigiWorld 2008
140
• La Commission européenne approuve le rachat du
major du disque EMI par le fonds de capitalinvestissement britannique Terra Firma, pour
2.4 milliards GBP (3,2 milliards EUR).
• Le groupe italien de télécommunications Tiscali
rachète la branche haut débit et téléphonie du
groupe de téléphonie britannique Pipex, pour
210 millions GBP (310 millions EUR).
• L’équipementier télécom Ericsson remporte un
contrat de 2 milliards USD avec l’opérateur indien
Bharti Airtel, pour développer son réseau GSM.
• L’opérateur Telecom Italia se désengage du fixe au
Brésil et cède à un trio de fonds brésiliens (Previ,
Petros et Funcef) sa part dans Brasil Telecom, le
troisième opérateur fixe du pays, pour
515 millions USD.
• TomTom, numéro un mondial des systèmes de
navigation GPS portables, se renforce en Europe en
rachetant Tele Atlas, spécialiste des cartes routières,
pour 2 milliards EUR.
• La Commission européenne autorise la création
d’une entreprise commune entre SES Astra
(Luxembourg) et Eutelsat (France), en vue de la
fourniture d’une infrastructure satellitaire pour la
diffusion de télévision mobile ainsi que pour des
services de communication voix et données vers les
équipements mobiles.
• Le site Internet britannique de comparaison de prix
Moneysupermarket.com introduit à la Bourse de
Londres 43,4 % de son capital, à un prix valorisant
l’entreprise à 843 millions GBP (1,3 milliard EUR).
• Placé sous la protection du chapitre XI du Code
américain des faillites le 1er juin, Amp’d, opérateur
mobile virtuel américain dont le principal actionnaire
est Vivendi, cesse ses activités le 31 juillet 2007.
Ses actifs doivent être mis aux enchères.
• L’opérateur néerlandais KPN fait une offre amicale
de rachat sur son compatriote Getronics, spécialisé
dans les services informatiques, le valorisant à
766 millions EUR, auxquels s’ajoutent plus de
430 millions EUR de reprise d’obligations et de dette.
• L’américain Verizon Wireless acquiert Rural Cellular,
la maison mère de l’opérateur mobile Unicel, pour
757 millions USD (2,7 milliards USD en incluant une
reprise de dette).
• Steria acquiert Xansa pour 700 millions EUR,
permettant au groupe d’informatique français de
prendre pied en Inde.
• Après trois mois d’efforts, le magnat des médias
Rupert Murdoch et son groupe News Corp. ont
obtenu l’aval de la famille actionnaire Bancroft pour
racheter le groupe Dow Jones, dont le Wall Street
Journal, pour 5 milliards USD.
• British Sky Broadcasting (BSkyB), le principal
opérateur britannique de télévision payante, a
annoncé le rachat d’Amstrad, l’un de ses principaux
fournisseurs de décodeurs, pour 125 millions GBP
(185,2 millions EUR).
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Page 141
Juillet
Une redevance sur le spectre pour financer l’audiovisuel public ?
Part du financement public dans les ressources du secteur de la télévision
40%
30%
20%
10%
0%
France
Germany
Italy
Poland
Russia
United
Kingdom
de l’audiovisuel public et
l’accès au spectre par les
chaînes privées. L’existence de
chaînes de service public doit
logiquement conduire à un
allègement des obligations
d’intérêt général des chaînes
privées. En contrepartie, ces
chaînes commerciales devraient
acquitter une redevance pour
l’utilisation des fréquences,
bien rare appartenant à l’Etat
et rentrant dans le droit
commun qui s’applique
déjà aux opérateurs de
télécommunications. Le produit
de cette redevance pourrait
être affecté au financement
des chaînes publiques.
Cette approche a plusieurs vertus.
• L’accès payant au spectre
garantit une meilleure
optimisation de la ressource :
les chaînes sont incitées à
optimiser l’usage des fréquences
pour diminuer la redevance
qu’elles versent. Le cadre
juridique devient homogène
pour les chaînes de télévision
et les opérateurs de
télécommunications, appelés
à "converger" vers les mêmes
fréquences.
• Les chaînes publiques bénéficient
d’un complément de recettes
(outre le produit de la redevance
sur les téléviseurs) pérenne,
globalement proportionnel aux
recettes des chaînes privées
(parce que la redevance sur le
spectre est basée sur le chiffre
d’affaires des chaînes privées).
• Les chaînes privées voient leurs
obligations de production et de
diffusion allégées et bénéficient
du report des investissements
publicitaires des annonceurs.
Plusieurs pays s’engagent dans
la voie d’un paiement généralisé
pour l’usage du spectre. Le
dividende numérique permet en
outre d’organiser durablement
le financement de l’audiovisuel
public.
Juillet
Source IDATE
141
www.idate.org
Le dividende numérique impose de
réviser les conditions d’accès aux
fréquences hertziennes par les
chaînes de télévision. L’occasion
de revoir le financement de
l’audiovisuel public ?
À la différence des services de
télécommunications mobiles,
les chaînes de télévision utilisent
gratuitement les fréquences
hertziennes. En contrepartie,
chaînes privées et publiques
supportent des obligations
d’intérêt général : obligations
d’investissement dans la
production d’œuvres
audiovisuelles, de diffusion
d’œuvres européennes…
En 2011, en principe, l’arrêt de la
diffusion de la télévision
analogique en France conduira
à la réattribution des fréquences,
à des services audiovisuels
ou à des services de
télécommunications,
probablement aux deux
("le dividende numérique").
La coexistence de services
accédant gratuitement au spectre
hertzien et d’autres acquittant
une redevance paraît difficile.
L’annonce de la suppression de
la publicité sur les chaînes de
télévision publiques françaises
implique la recherche de recettes
de substitution. Les premières
pistes évoquées (taxe sur l’accès
à Internet et/ou la téléphonie
mobile, sur les recettes des
chaînes privées, sur les produits
bruns) apparaissent assez
largement artificielles.
Une approche alternative
consiste à lier le financement
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13:25
Page 142
Août
• Vivo, l’opérateur mobile détenu par Telefónica et
par Portugal Telecom, a acquis 22,7 % de Telemig
Celular et 19,34 % de Tele Norte Celular, deux
opérateurs brésiliens, pour environ 465 millions EUR.
Le groupe a ensuite lancé une OPA pour prendre le
contrôle des deux sociétés et a finalement revendu
Tele Norte Celular à Oi (ex Telemar Norte Celular).
• Les activités d’XTS Telecom, troisième opérateur de
téléphonie fixe aux Antilles, placé en redressement
judiciaire, doivent être rachetées par Proximania
(reprise des actifs et des salariés) et Outremer
Telecom (reprise de l’activité WiMAx), pour un
montant global de 3,4 millions EUR.
Chronique DigiWorld
• Le numéro trois indien des services informatiques,
Wipro, rachète la société américaine Infocrossing
pour 600 millions USD en numéraire.
DigiWorld 2008
142
• L’Irak attribue trois licences de téléphonie mobile à
l’opérateur koweitien Mobile Telecommunications,
à AsiaCell et à l’irakien Korek Telecom, pour
3,75 milliards USD.
• L’assureur américain AIG, propriétaire d’opérateurs
télécoms en Roumanie et en Slovaquie, annonce
l’acquisition de 90 % du principal opérateur télécom
bulgare BTC, pour un montant d’environ
1,5 milliard EUR.
• L’agence de réglementation italienne AGCOM
souhaite une séparation fonctionnelle du réseau de
l’opérateur historique Telecom Italia d’ici à la fin
2007.
• Les sociétés de cinéma américaines Paramount
Pictures et DreamWorks Animation ont annoncé
qu’elles allaient commercialiser leurs futurs DVD
uniquement au format de nouvelle génération
HD-DVD, au détriment du format rival Blu-ray.
• Spock, nouveau moteur de recherche de personnes,
ouvre son service le 8 août, avec 100 millions de
profils disponibles et 300 millions en préparation.
Le site est financé par le fonds de capital-risque
Clearstone Venture Partners (Overture, Paypal,
Mp3.com…).
• Le fabricant allemand de semi-conducteurs Infineon
rachète l’activité de puces pour la téléphonie mobile
de l’américain LSI Corp. pour un montant de
330 millions EUR.
• Le fonds Management & Capitali de Carlo De
Benedetti va investir 50 à 165 millions EUR dans
la filiale britannique de Tiscali, via des prêts
convertibles en actions.
• Les groupes américains MTV, filiale de Viacom,
Verizon Wireless et RealNetworks s’unissent dans
la musique en ligne pour mieux concurrencer l’iTunes
Music Store d’Apple.
• En Grande-Bretagne, le service de TV mobile à la
norme DAB-IP (variante de la norme européenne de
radio numérique DAB), lancé par Virgin et BT, ferme
moins d’un an après son lancement. Aux États-Unis,
le télédiffuseur Crown Castle arrête son expérience
menée à New York (DVB-H) et se retire du marché.
• IBM acquiert la société privée WebDialogs,
concurrente de Cisco et Citrix sur le marché des
services de vidéoconférence.
• L’opérateur télécom suédois Tele2 annonce la vente
de ses activités dans la région russe d’Irkoutsk
à Vimpelcom pour 1,6 milliard SEK
(172 millions EUR),
• La Commission européenne donne son accord à la
création de Numonyx, joint venture entre le
fabricant franco-italien de semi-conducteurs
STMicroelectronics et son principal concurrent
Intel. Numonyx devient le numéro un mondial des
mémoires flash destinées aux téléphones mobiles.
• Microsoft acquiert aQuantive, spécialisée dans la
publicité en ligne, pour 6 milliards USD.
• L’introduction en Bourse de la filiale d’EMC,
VMware, rapporte 1 milliard USD pour 10 % du
capital du géant du stockage de données.
• Le groupe japonais Fujitsu, qui a recueilli à peine
41 % des titres et des droits de vote de GFI
Informatique, échoue dans sa tentative d’OPA.
• Citrix rachète l’un des concurrents de VMware,
XenSource, pour 500 millions USD.
• Le fabricant taïwanais de micro-ordinateurs Acer
rachète son concurrent américain Gateway, pour
710 millions USD.
• Altice B2B France, détenu par Altice et le fonds
Cinven, va prendre le contrôle de l’opérateur de
télécommunications Completel, puis lancer une
offre d’achat valorisant le groupe à 723 millions EUR.
• L’opérateur mobile japonais NTT DoCoMo annonce
le développement de deux “smartphones“
(téléphones assistants numériques personnels), avec
le groupe d’informatique Fujitsu et le fabricant de
terminaux taïwanais HTC, équipés de la version
japonaise de l’OS Microsoft Windows Mobile 6.0.
Leur commercialisation est prévue début 2008.
• Le gouvernement slovène va céder 49 % du capital
de l’opérateur historique Telekom Slovenije, pour
un rapport attendu de 3,1 milliards EUR.
• Après Universal Music, NBC Universal décide à
son tour, en raison de nombreux désaccords
(carences de la prévention de la piraterie sur l’iPod,
prix de vente au client…), de ne pas renouveler son
contrat portant sur la fourniture d’émissions et de
séries télévisées à iTunes, qui expire fin 2007.
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13:25
Page 143
Août
Web 2.0 : NBC multiplie les initiatives
NBC a dénoué son partenariat avec
iTunes pour la distribution
payante de ses séries, au profit
d’Amazon. Le conflit avec iTunes
a différentes origines. Selon NBC,
le chiffre d’affaires généré en
2006 par le groupe via iTunes
aurait été seulement de 15
millions USD, alors que les
contenus NBC Universal
comptaient pour 40 % des achats
totaux de la plateforme. NBC
aurait réclamé une augmentation
du prix à 2.99 USD, voire un
partage de revenus sur les ventes
d’iPod, les deux options étant
refusées par Apple. D’autre part,
la volonté de NBC de proposer
des "packages" regroupant tous
les épisodes d’une saison était en
parfaite contradiction avec la
politique tarifaire à l’unité
d’Apple.
NBC offre ses séries de
télévision en téléchargement
gratuit sur NBC Direct
Le groupe teste le service –
appelé NBC direct – depuis
octobre 2007. Ouvert aux
utilisateurs de Windows, ce
service permettra de télécharger
des épisodes entrecoupés de
publicités, qu’il faudra lire dans
les sept jours suivant la
diffusion avec un logiciel
spécifique. Le service serait par
la suite étendu aux lecteurs
portables et aux Macintosh. Des
protections numériques y seront
intégrées afin d’éviter le
piratage. Une version HD serait
à l’étude, le téléchargement
s’effectuant en P2P. L’offre est
basée sur un lecteur vidéo
propriétaire de NBC.
NBC Direct sera gratuit. Les
vidéos contiendront des
publicités qui ne pourront pas
être supprimées par les
internautes. Le lecteur étant
destiné uniquement aux
émissions de la chaîne, il ne
pourra pas lire d’autres vidéos,
en particulier les films piratés.
NBC entrerait ainsi en
concurrence directe avec son
nouveau partenaire Amazon. A
terme, le groupe envisagerait
également de développer des
options payantes de
téléchargement de ses
programmes.
Evolution des recettes des marchés audiovisuels (hors radio) aux Etats-Unis
160 000
140 000
Août
NBC quitte iTunes pour Amazon
professionnels sans permettre
aux internautes de poster des
vidéos. Le modèle économique
est basé sur de la publicité
insérée dans le programme.
Lancé comme un site
indépendant, Hulu sera
également décliné sur les portails
d’AOL, de MSN, de MySpace, de
Fancast et de Yahoo!. Plutôt que
d’attirer des internautes sur un
nouveau site, Hulu va chercher
l’audience là où elle se trouve.
Hulu proposera par ailleurs aux
utilisateurs d’intégrer des extraits
personnalisés (l’internaute
composera lui-même la
séquence) dans des mails, des
blogs ou des espaces personnels.
La plateforme propose
majoritairement des séries TV
(Family Guy, The Pretender, 24,
Heroes, The Simpsons…) et une
section films.
Sony et MGM se sont ajoutés à la
liste des partenaires pour
proposer un catalogue de départ
assez conséquent.
143
120 000
100 000
80 000
Lancement de Hulu
60 000
Ouvert en version bêta depuis
octobre 2007, Hulu.com, la
plateforme de diffusion de vidéos
créée par NBC et News Corp.,
propose une approche différente
de YouTube ou de DailyMotion,
puisque Hulu diffusera
gratuitement des contenus
40 000
20 000
0
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
Public income
Broadcast advertising
Cable advertising
Subscription
Film theater gross box-office
Video sales and rental
Source IDATE
www.idate.org
Dernier en audience des trois
"networks" nord-américains,
NBC a d’abord privilégié une
stratégie défensive face au
ralentissement de la croissance
publicitaire et au développement
des nouveaux services vidéo sur
Internet. La priorité a été de
réduire les coûts de programmes
de la chaîne d’une part, de
consolider la programmation de
prime time d’autre part. Le
"network" multiplie désormais
les initiatives pour s’assurer une
présence significative sur le
marché des services vidéo sur
le Web.
DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7
15/04/08
13:25
Page 144
Septembre
• Dailymotion lève 25 millions EUR auprès d’AGF
Private Equity, du britannique Advent Venture
Partners, du CIC ainsi que de deux actionnaires
historiques, Partech International et Atlas
Venture.
• Le groupe de médias allemand Bertelsmann, qui
avait racheté le site de musique en ligne Napster
en 2002, a accepté de payer 130 millions USD aux
éditeurs de musique américains afin de régler le
procès pour violation des droits d’auteur, montant
qui s’ajoute aux 60 millions USD payés directement
à Universal Music et 110 millions USD à Warner
Music.
• Oracle, numéro trois mondial des logiciels, acquiert
l’éditeur irlandais Netsure Telecom, spécialisé dans
les logiciels d’analyse et de gestion des
infrastructures télécoms.
• Yahoo! rachète BlueLithium, start-up américaine
opérant un réseau de publicité sur Internet, pour
300 millions USD en numéraire, et le fournisseur de
services e-mail Zimbra, pour 350 millions USD.
• L’éditeur de logiciels Cognos acquiert l’américain
Applix, spécialisé dans le logiciel analytique, pour
339 millions USD.
Chronique DigiWorld
• L’équipementier télécom suédois Ericsson signe un
contrat de 1,3 milliard USD avec l’opérateur indien
BSNL pour développer ses réseaux GSM et 3G.
DigiWorld 2008
144
• Bouygues rachète 6,5 % de Bouygues Telecom à
BNP Paribas pour un montant de 441 millions EUR,
portant ainsi sa participation dans le capital du
troisième opérateur mobile français à 89,5 %.
• Le gouvernement espagnol adopte un “plan de
transition à la télévision numérique terrestre“ à
l’horizon 2010, visant la création de plus de
40 canaux.
• L’Office allemand anticartel autorise trois des
principaux opérateurs mobiles du pays, T-Mobile, O2
et Vodafone, à construire une plateforme technique
commune de diffusion de la télévision mobile sous la
nouvelle norme européenne DVB-H.
• T-Mobile (Deutsche Telekom) rachète l’opérateur
mobile américain SunCom pour 2,4 milliards USD
(dont 800 millions de reprise de dette).
• La justice européenne confirme la condamnation
de l’américain Microsoft pour abus de position
dominante, prononcée en mars 2004 par la
Commission européenne, ainsi que l’amende de
497,2 millions EUR.
• Le terminal iPhone d’Apple sera distribué, via des
contrats d’exclusivité nationale, par O2 (groupe
Telefónica) en Grande-Bretagne, par T-Mobile
(Deutsche Telekom) en Allemagne et par Orange
(France Télécom) en France.
• Sharp et Pioneer annoncent un vaste accord
stratégique, qui combine une coopération technique
et la prise de participations croisées.
• La Commission européenne autorise la prise de
contrôle conjoint de l’opérateur de
télécommunications mobiles autrichien One par
France Télécom et par la société d’investissement
privée Mid Europa Partners, basée au Royaume-Uni.
• L’opérateur suédois TeliaSonera devrait être
contraint par le régulateur national de séparer son
réseau en paire de cuivre et en fibre optique du reste
de son activité afin de clarifier les règles d’accès des
concurrents à ce réseau. Il créera pour ce faire une
division spécifique.
• Le fonds de pension britannique Truell acquiert
Telent, la société anglaise qui rassemble les actifs du
groupe de téléphonie Marconi non repris par
Ericsson en 2006, pour 398 millions GBP
(577 millions EUR).
• EchoStar, troisième fournisseur de télévision par
satellite aux États-Unis, rachète la société Sling
Media, créatrice d’un décodeur qui permet d’accéder
en déplacement à ses programmes de télévision par
Internet, pour un montant de 380 millions USD.
• Le gouvernement néozélandais annonce que
Telecom New Zealand, l’opérateur historique, devra
procéder à la séparation de ses activités en trois
divisions (Retail, Wholesale et Réseau) d’ici fin mars
2008, dans le but d’augmenter la concurrence et de
développer les services haut débit.
• L’équipementier télécom américain 3Com accepte
l’offre de rachat de 2,2 milliards USD faite par le
fonds américain Bain Capital et par l’équipementier
chinois Huawei Technologies.
• Les actionnaires de l’équipementier télécom Avaya
entérinent la reprise de l’entreprise par deux fonds
d’investissement, Silver Lake Partners et TPG, pour
un niveau de valorisation de l’ancienne division de
Lucent Technologies à 8,2 milliards USD.
DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7
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13:25
Page 145
Septembre
relativement réduits et des
coûts variables de diffusion
élevés, en particulier pour la
vidéo. En effet, la diffusion sur
Internet en mode unicast
génère des coûts de bande
passante à chaque
téléchargement. Certains
éditeurs envisagent dès lors de
mettre en distribution leurs
podcasts sur les réseaux de P2P
et sur les sites communautaires
d’échange de contenus.
La publicité constitue le modèle
économique dominant, voire
unique, associé au podcasting.
Mais les revenus du podcasting
restent marginaux (de l’ordre
de 100 millions USD au niveau
mondial en 2006).
Encore émergent, le podcasting
bénéficiera de plusieurs
facteurs favorables :
• les progrès des baladeurs
multimédias et des
"smartphones" facilitant la
synchronisation (intégration du
Wifi en particulier) ;
• l’amélioration de la qualité des
podcasts par l’implication
croissante des grands médias
et l’utilisation de la vidéo ;
• le développement de solutions
mobiles ne nécessitant plus la
synchronisation avec le PC.
Les freins restent néanmoins
nombreux.
• Dans certains pays, l’utilisation
de programmes tiers s’avère
difficile, compte-tenu de la
réglementation en matière de
droits d’auteurs et de droits
voisins.
• Les outils de mesure d’audience
des podcasts sont rudimentaires.
• Les formats publicitaires doivent
être adaptés au podcasting pour
être moins "invasifs", et
perfectionnés pour être gérés de
manière dynamique.
L’IDATE estime le marché
publicitaire du podcasting à
environ 300 millions EUR pour
l’ensemble de l’Europe (25) à
l’horizon 2012.
Malgré un potentiel limité, le
podcasting représente également
une opportunité pour :
• prolonger et enrichir les services
communautaires et générer ainsi
de l’audience ;
• imposer les marques des médias
face à la montée en puissance du
"time shifting" ;
• limiter l’érosion publicitaire des
grands médias ;
• exploiter des contenus de niche ;
• favoriser la pénétration des
téléphones mobiles de nouvelle
génération.
Le développement du podcasting
Environment
Efficient
fixed streaming rival
solutions for
fixed access
New tools
for easier userexperience, ad
placement
Critical
mass &
monetization
2007
Source operators and IDATE estimates
145
Stronger
control of media
brand on content
distribution
Mainly
focused on
mobile
High-quality,
low priced mobile
access to premium
content
Mainly
focused on
over the top
Podcasting
core moves
2012
www.idate.org
Le podcasting ne constitue pas une
innovation technologique en tant
que telle. Il peut être défini
comme un mode de publication
de contenus multimédias sur le
Web, qui permet de mettre en
œuvre un principe d’abonnement
à ces contenus et par conséquent
de les recevoir automatiquement
grâce à un flux RSS.
L’offre de podcasts émane :
• d’éditeurs professionnels :
essentiellement les groupes
médias (en particulier les stations
de radio), mais également les
entreprises (à des fins de
communication interne ou
externe) ;
• d’internautes amateurs ou semiprofessionnels.
L’IDATE estime que le nombre de
podcasts actifs début 2007 était
de l’ordre de 100 000.
Quatre grands types de contenus
sont proposés : le divertissement
(largement dominant),
l’institutionnel, la formation et le
marketing/publicité.
Grâce au succès de l’iPod, iTunes
est la principale plateforme
d’accès au podcasting, avec une
part de marché de l’ordre de
40 % des podcasts consommés.
Le podcasting se caractérise par
des coûts d’édition
Septembre
Podcasting : effet de mode ou tendance durable ?
DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7
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13:25
Page 146
Octobre
• Nokia, numéro un mondial des téléphones mobiles,
rachète l’américain Navteq, un des leaders
mondiaux de la cartographie numérique, pour
8,1 milliards USD, réalisant la plus grosse acquisition
de son histoire.
• Le néerlandais TomTom, premier fabricant mondial
de systèmes GPS, lance une offre d’achat publique
sur Tele Atlas, le principal concurrent de Navteq,
pour un montant de 2 milliards EUR. Garmin fait une
contre-proposition de rachat pour un prix 15 %
supérieur à celui proposé par TomTom.
Chronique DigiWorld
• Le site communautaire MySpace s’allie à Skype
pour intégrer le logiciel de VoIP de ce dernier à son
système de messagerie instantanée et proposer ainsi
un service de téléphonie à tous ses membres, sauf en
Chine, au Japon et à Taïwan.
• La Cour de justice européenne confirme la
condamnation de France Télécom à rembourser au
moins 800 millions EUR d’avantages fiscaux
“illégaux” perçus entre 1991 et 2002.
• L’américain AT&T obtient un contrat de cinq ans,
pouvant atteindre 5 milliards USD, auprès d’IBM.
• L’allemand SAP, numéro un mondial des progiciels,
lance une OPA amicale d’environ 4,8 milliards EUR
sur le français Business Objects.
• L’opérateur mobile britannique Vodafone rachète,
pour 775 millions EUR, les activités fixes (téléphonie
et Internet) du groupe suédois Tele2 en Espagne et
en Italie.
DigiWorld 2008
• Sony Ericsson cède 50 % de sa filiale de téléphones
mobiles intelligents UIQ (rachetée en 2006 à
Symbian) à son rival américain Motorola.
• Un accord à l’unanimité entre les 27 pays de l’Union
européenne relance le programme de navigation par
satellite Galileo, fixant le démarrage à 2013 (un an
de retard sur le calendrier prévu).
• L’opérateur historique autrichien Telekom Austria
acquiert 70 % de la société chypriote SB Telecom,
unique actionnaire de l’opérateur de téléphonie
mobile biélorusse MDC, pour une valeur d’entreprise
d’environ 730 millions EUR.
146
• AOL, filiale Internet de Time Warner, va supprimer
2 000 postes dans le monde (1 200 aux États-Unis),
soit le cinquième de ses effectifs.
• Après Zingku, Google rachète Jaiku, l’éditeur
finlandais de Jaiku Mobile, un service permettant à
ses utilisateurs mobiles d’envoyer et de consulter de
courts messages.
• BT propose 68,5 millions EUR pour racheter la
société de services et d’ingénierie informatique
française Net2S.
• AT&T rachète à Aloha des fréquences mobiles dans
la bande des 700 MHz, pour 2,5 milliards USD.
• NBC Universal (80 % General Electric /
20 % Vivendi) va racheter Oxygen Media, réseau de
chaînes câblées aux États-Unis, pour un montant de
925 millions USD.
• Après une bataille de trois ans avec la Commission
européenne, Microsoft accepte de fournir à ses
concurrents, selon des conditions elles-mêmes revues
à la baisse, les informations nécessaires pour assurer
l’interopérabilité entre les PC et serveurs
fonctionnant sous Windows et les serveurs équipés
d’un autre système d’exploitation.
• L’équipementier télécom américain Cisco rachète
Navini Networks, spécialisé dans les infrastructures
Internet sans fil à haut débit WiMAx, pour environ
330 millions USD.
• Le géant américain du logiciel Microsoft prend une
participation minoritaire, de l’ordre de 1,6 %, dans le
capital du site communautaire Facebook, pour
240 millions USD.
• Safran cède au fonds d’investissement Gores
Group son activité haut débit héritée de Sagem, sur
la base d’une valeur d’entreprise de 383 millions
EUR.
• Le gouvernement italien ouvre une procédure
d’enchères pour des licences WiMAx, de 15 ans
renouvelables.
• Le leader chinois du commerce sur Internet
Alibaba.com, dans laquelle Yahoo! détient une
participation de 39 %, lève 1,5 milliard USD à
l’occasion de son introduction à la Bourse de
Hongkong. Il se range au cinquième rang des acteurs
mondiaux de l’Internet et à la première place en Asie,
hors Japon.
• L’américain Electronic Arts acquiert les fabricants de
jeux vidéo Bioware et Pandemic Studios, pour un
montant de 825 millions USD.
• Skype, filiale d’eBay, et l’opérateur mobile 3 lancent
un téléphone mobile permettant aux utilisateurs de
Skype de passer gratuitement des appels entre eux.
• Le conglomérat américain Danaher (outillage,
instruments de mesure et de test) acquiert son
compatriote Tektronix, fabricant d’appareils de
mesure, pour environ 2,8 milliards USD (dette
incluse).
• L’équipementier télécom Alcatel Lucent annonce
4 000 nouvelles suppressions de postes dans le
monde d’ici 2009 (400 millions EUR d’économies
attendues), qui s’ajoutent aux 12 500 annoncées en
début d’année 2007.
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Page 147
Octobre
Les enjeux du spectre radio
• Le spectre pour la 4G : en
matière d’identification des
bandes "IMT-Advanced", on ne
peut pas ignorer les difficultés
que pose la convergence des
services de télécommunications
(fixe, mobile et diffusion). Les
technologies "IMT-Advanced"
revendiqueront une fourniture
d’accès haut débit allant bien audelà de la voix. Les bandes
candidates de l’IMT-2000
mordent largement sur les
bandes de fréquences satellite et
diffusion. La concurrence est déjà
en cours entre les acteurs de
l’IMT-2000 et ceux du satellite et
de la diffusion.
• Le spectre pour les services de
TV sur mobile : plusieurs
standards sont en concurrence,
terrestres ou satellitaires, avec
des implications diverses en
termes de besoin spectral.
Chacune des solutions de
télévision sur mobile a été
conçue en vue de fréquences
dédiées particulières mais peut,
dans une certaine mesure, être
mise en place sur d’autres
bandes.
Les approches du dividende numérique dans différents pays
France
Japan
USA
UK
Spectrum dividend
72 MHz
130 MHz
108 MHz
112 MHz
Pre-allocation of
3 SD Digital
Mobile
Public Safety Community PSME
spectrum dividend
channels
telecommunications
WiMAX
Local TV
Simulcast of all
Digital radio
Innovative
local analogue
services
TV channels
Digital dividend
To be determined To be determined
Auction
Auction
spectrum allocation
mechanism
Digital dividend
? (TV-oriented) Mobile-oriented Mobile-oriented
Neutral
policy approach
Source IDATE
Octobre
Plusieurs thématiques apparaissent
d’une grande importance dans
les débats actuels.
• Le dividende numérique : la
télédiffusion terrestre est entrée
dans une phase de numérisation
qui, à son terme, conduira à la fin
de la transmission analogique et
libérera donc du spectre. La radio
suivra, dans une moindre mesure,
le même chemin. Les modalités
de la fin de l’analogique, la
quantité de spectre rendu
disponible et les scénarios de
réattribution du spectre, tout cela
est matière à discussion.
• Le spectre pour le WiMAx :
afin de faciliter l’adoption de la
technologie WiMAx et d’assurer
l’harmonisation mondiale du
spectre compatible WiMAx, ses
partisans visent principalement
les bandes 2.5-2.7 GHz
(proposées comme bande
d’extension de l’IMT-2000) et
3.5 GHz. Mais leur approche vise
plus pragmatiquement toutes les
bandes qui pourraient convenir et
qui deviennent progressivement
accessibles, telles que la bande
des 700 MHz aux Etats-Unis.
147
www.idate.org
L’Union Internationale des
Télécommunications (UIT) a
organisé en 2007, comme elle
le fait tous les quatre ans, la
Conférence mondiale des
radiocommunications
(CMR 07), où les nouvelles
règles d’utilisation du spectre
sont fixées à l’échelle de la
planète.
La définition de ce cadre résulte
d’un long processus, au niveau
mondial au sein de l’UIT, au
niveau régional (CEPT et CE
pour l’Europe), et au niveau
national où entrent en jeu les
autorités nationales et les
organismes régulateurs. Ces
institutions doivent désormais
faire face à des demandes
concurrentes provenant à la
fois des usagers traditionnels et
des nouveaux venus, du fait :
• de l’augmentation du trafic
mobile, en particulier dans les
zones denses, qui requiert plus
de spectre et une bande
passante plus large que ce qui
est aujourd’hui disponible ;
• de la multiplication des
technologies d’accès radio, qui
doivent disposer de leurs
propres fréquences ;
• de l’entrée de nouveaux
opérateurs ou diffuseurs, qui
concourent aux côtés des
acteurs traditionnels pour
l’accès au spectre.
D’une manière générale, la
tendance à l’harmonisation du
spectre et le niveau élevé des
prix demeurent.
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13:25
Page 148
Novembre
• Google annonce la fédération d’une douzaine de
réseaux sociaux, parmi lesquels MySpace, Orkut,
Viadeo ainsi que Salesforce.com et Oracle, au
sein d’une plateforme technologique ouverte,
baptisée OpenSocial.
• Google dévoile Android, plateforme gratuite pour
mobiles développée en partenariat avec trente trois
constructeurs, opérateurs et développeurs pour
téléphones mobiles (sortie des téléphones prévue au
second semestre 2008).
• L’américain Dell rachète EqualLogic, fournisseur
de solutions de stockage pour entreprises, pour
1,4 milliard USD, réalisant la plus grosse acquisition
de son histoire.
• AOL rachète le site Quigo, spécialiste de la
publicité ciblée sur Internet qui emploie une
centaine de personnes, pour 340 millions USD.
• Siemens annonce son intention d’allouer
10 milliards EUR au rachat de ses propres actions
d’ici à 2010 (soit 11,5 % du groupe au cours
actuel).
Chronique DigiWorld
• Le CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) français
lance son appel à candidatures pour treize chaînes
de télévision sur téléphone mobile. Le service sera
lancé fin 2008, après des tests durant les Jeux
Olympiques de Pékin.
DigiWorld 2008
148
• Le télédiffuseur français TDF rachète à
Deutsche Telekom son homologue allemand
Media&Broadcast (1 200 salariés, chiffre d’affaires
de 526 millions EUR en 2006), pour
850 millions EUR.
• IBM rachète le canadien Cognos, dernier grand
éditeur de logiciels d’aide à la décision encore
indépendant, pour 5 milliards USD.
• Le groupe américain de services informatiques
EDS acquiert 93 % de Saber Holdings, société
spécialisée dans la fourniture de logiciels et de
prestations informatiques aux administrations
centrales et aux collectivités locales aux États-Unis,
pour 420 millions USD.
• La Commission européenne adopte le “Paquet
Télécom” proposé par Viviane Reding, préconisant
notamment la création d’un régulateur
paneuropéen, la séparation fonctionnelle des
réseaux, une meilleure gestion des radiofréquences,
la réduction du nombre des marchés régulés ex ante
de dix-huit à sept (environ 50 % du chiffre d’affaires
des opérateurs sortant ainsi du champ de la
réglementation actuelle) et la protection des
consommateurs, qui devront pouvoir transférer leur
numéro de téléphone fixe ou mobile en moins d’un
jour d’un opérateur à l’autre.
• Sony et la société de semi-conducteurs hollandaise
NXP (créée par Philips) créent une entreprise
commune, Moversa, pour concevoir une
plateforme pour téléphones mobiles basée sur la
norme NFC (Near Field Communication).
• Dans le cadre de ses restructurations, le pionnier
historique du jeu vidéo Atari cesse son activité dans
ce domaine.
• Vivendi annonce un nouveau portail Internet
baptisé “Zaoza”, accessible sur PC et téléphone
mobile, proposant une solution légale, sécurisée et
rémunératrice aux créateurs de contenus.
• La GSMA (GSM Association) adopte la technologie
LTE (Long-Term Evolution) comme standard pour les
communications sans fil, successeur du HSPA (HighSpeed Packet Access).
• France Télécom acquiert 51 % de l’opérateur
historique Telkom Kenya, pour 390 millions USD.
• L’émirat d’Abou Dhabi prend une participation de
8,1 % dans AMD, le deuxième fabricant américain
de microprocesseurs, pour 608 millions USD.
• L’UIT (Union Internationale des Télécommunications)
a accepté de libérer davantage de fréquences
radioélectriques pour faire face aux demandes
croissantes de la téléphonie mobile et du haut débit,
devant permettre de réduire la “fracture
numérique” Nord Sud.
• Le fonds d’investissement britannique Candover
vend le câblo-opérateur norvégien GET, pour
environ 745 millions EUR, à Quadrangle Capital
Partners et Goldman Sachs.
• L’ARM (Autorité de Régulation Multisectorielle)
du Niger accorde à France Télécom une licence
d’exploitation GSM globale (fixe/mobile/Internet),
pour un montant de 30 milliards CFA (48 millions
EUR).
• Inmarsat, leader mondial des télécommunications
mobiles par satellite, a choisi Astrium (groupe
EADS) pour construire le satellite Alphasat I-XL,
destiné à optimiser son réseau mondial de
communications haut débit. Alphasat I-XL sera un
des plus grands satellites de télécommunications au
monde, et l’investissement d’Inmarsat dans ce
programme sera d’environ 260 millions EUR. Il
devrait être lancé en 2012 pour une durée de vie
de 15 ans environ.
• Alcatel Lucent signe une série d’accords cadres
à hauteur de 750 millions EUR avec les opérateurs
China Mobile et China Unicom.
• L’opérateur saoudien Saudi Telecom remporte la
troisième licence de téléphonie mobile au Koweït,
pour 248,7 millions KWD (614 millions EUR).
• Le régulateur français ARCEP présente un plan
d’action pour accélérer le déploiement de la fibre
dans les réseaux d’accès, en s’attaquant notamment
aux deux goulots d’étranglement que sont l’accès
au génie civil et la mutualisation de la partie
terminale (entre le répartiteur optique et le
logement de l’abonné).
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13:25
Page 149
Novembre
• Le Parlement européen approuve formellement la
position commune du Conseil sur la nouvelle
directive relative aux services de médias audiovisuels
sans frontières, qui doit être transposée dans les
deux ans dans la législation des États membres.
• La compagnie koweïtienne Zain (anciennement
MTC - Mobile Telecommunications Company) a
racheté l’opérateur irakien Iraqna, filiale de la
société égyptienne Orascom Telecom, pour
1,2 milliard USD.
industries de réseau dans leur
ensemble dans les principaux
pays de l’OCDE.
Les premiers cas remontent à la fin
des années 80 avec une première
expérience de séparation de
propriété dans l’industrie
ferroviaire suédoise en 1988 ;
mais le Royaume-Uni se pose en
pionnier de la séparation
verticale en l’appliquant à la
quasi-totalité de ses industries de
réseau (chemins de fer, gaz et
électricité) au cours de la
première moitié des années 90.
Aujourd’hui, la séparation
verticale a été mise en oeuvre
sous une forme ou une autre
dans la plupart des pays de
l’OCDE (cf. tableau),
principalement et historiquement
dans les industries de l’énergie et
des chemins de fer et plus
récemment dans l’industrie des
télécommunications.
Une analyse détaillée de l’IDATE
évaluant l’impact empirique de
la séparation sur 9 critères
(concurrence, demande des
utilisateurs, prix de détail,
qualité de service, performances
économiques, emploi et
productivité, investissement,
recherche et développement,
réglementation), a révélé des
Exemples de cas ou de projets de séparation
verticale dans les principaux pays de l’OCDE
Telecoms
USA
South Korea
Australia
France
United Kingdom
Italy
Germany
Source IDATE
KT
Telstra
France Telecom
BT/Openreach
Telecom Italia
Gas and electricity
Several states (California…)
KEPCO
Several states (Victoria,
New South Wales…)
RTE
British Gas, NGC
Enel/TSO
Railroad
Amtrack
ARTC
RFF
British Rail
FS Infrastructure
Deutsche Bahn
impacts fortement contrastés
selon les critères. D’une manière
générale, les effets ont été
particulièrement négatifs sur les
critères d’offre tels que la
réglementation, le niveau
d’investissement et la qualité du
service. Malgré des progrès
indéniables en termes de
concurrence, l’analyse n’a
également démontré aucun
impact significatif (positif ou
négatif) sur la demande et les
tarifs. La séparation a toutefois
un impact positif sur les
performances économiques
(amélioration des marges
opérationnelles) et les gains de
productivité (rationalisation des
effectifs).
Cette évaluation mitigée a
conduit à reposer la question
de la séparation verticale dans
la plupart des industries de
réseau. De nombreux
observateurs dans chacune de
ces industries ont commencé à
s’interroger sur la valeur de la
séparation structurelle en tant
que méthode de régulation, et
ont souligné ses limites (perte
de coordination engendrant
une qualité de service moindre,
complexité accrue de la
régulation, investissements
insuffisants dans les
infrastructures…). Ceci semble
pour le moins renforcer l’idée
selon laquelle la séparation
verticale ne devrait être qu’une
solution de dernier recours
lorsque tous les autres outils de
contrôle se sont avérés
inefficaces pour répondre aux
défaillances du marché et de la
concurrence.
149
www.idate.org
Le “Paquet Télécom”, adopté par la
Commission européenne en
novembre 2007 à l’issue de la
Review du cadre réglementaire
de l’Union, prévoit qu’un
régulateur national puisse
imposer la scission des
opérateurs historiques entre, d’un
côté, les réseaux et, de l’autre, la
commercialisation de services, en
cas de problème de concurrence
patent. Cette mesure, déjà
préconisée et sous une forme
plus dure dans le secteur de
l’énergie (séparation patrimoniale
des réseaux), a immédiatement
suscité de nombreuses réactions
en opposition, de la part
d’opérateurs mais aussi de
gouvernements (Allemagne,
Espagne), voire de régulateurs
(France).
De nombreux travaux théoriques
viennent appuyer les positions
de la Commission, soulignant
d’un côté les inconvénients et
les inefficacités d’une intégration
verticale, de l’autre les avantages
découlant de solutions de
séparation verticale. L’abondance
de la recherche théorique
contraste avec le faible nombre
d’études empiriques récentes,
bien que plusieurs études de
cas soient disponibles sur les
Novembre
La séparation structurelle en question
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Chronique DigiWorld
Décembre
DigiWorld 2008
150
• Le groupe français Vivendi fusionne ses actifs dans le
jeu vidéo avec ceux de l’éditeur américain Activision.
Le nouvel ensemble Activision Blizzard, valorisé
près de 20 milliards USD, devient le leader mondial
des éditeurs de jeux vidéo devant l’américain
Electronic Arts.
• Le japonais NTT DoCoMo et le sud-coréen KT Freetel
ont annoncé un investissement conjoint, de 100
millions USD chacun, dans l’opérateur malaisien
U Mobile, pour l’ouverture de services 3G en 2008.
• Le Conseil des ministres européens des
télécommunications prend acte du choix de la
Commission européenne en faveur du DVB-H pour la
télévision mobile mais “en tant que norme non
obligatoire“, au nom de la “neutralité technologique“
et de la libre concurrence.
• Le T-DMB, technologie pour la radio numérique,
obtient le feu vert de la Commission européenne,
ouvrant la voie à de prochains lancements
commerciaux au sein des États membres.
• Le fournisseur italien d’accès à Internet FastWeb signe
un accord de MVNO avec 3 Italia pour commercialiser
lui-même des services mobiles.
• L’opérateur indien VSNL, propriété du groupe Tata,
annonce la construction, en partenariat avec Seacom
et Telecom Egypt, de l’”Eurasia Cable System” qui
reliera directement Mumbai à Paris, Londres et Madrid
via l’Egypte.
• Le plus gros éditeur mondial de guides de programmes
pour la télévision, l’américain Gemstar-TV Guide, est
racheté par Macrovision, spécialiste des logiciels de
sécurité pour le secteur du cinéma et de l’audiovisuel,
pour un montant de 2,8 milliards USD en numéraire.
• Un consortium conduit par Vodafone remporte la
deuxième licence de téléphonie mobile au Qatar, qui
met fin au monopole de l’entreprise publique Q-Tel.
• Microsoft acquiert Multimap, l’un des principaux
services britanniques de cartographie sur Internet.
• NTT DoCoMo a conclu un accord de location de
capacités sur son réseau 3G avec IIJ, offreur de
solutions haut débit aux professionnels, qui devient
ainsi MVNO.
• Le sud-coréen SK Telecom rachète 38,9 % de Hanaro
Telecom, deuxième opérateur national d’Internet haut
débit, pour 1 087 milliards KRW (802,65 millions EUR)
et en devient, avec 43,6 % du capital, l’actionnaire de
référence.
• T-Mobile UK et 3 UK décident de mutualiser une
partie de leurs infrastructures 3G, leur permettant
d’économiser 2 milliards GBP (1,3 milliard EUR) en
dix ans.
• L’équipementier télécom Alcatel Lucent vend à la
holding néerlandaise Draka les 49,9 % qu’il détenait
dans leur société commune dans les fibres optiques,
Draka Comteq, pour 209 millions EUR.
• Après deux ans de spéculation, SFR annonce le rachat
de Neuf Cegetel, reprenant d’abord les 29,5 %
détenus par le groupe Louis Dreyfus avant de lancer
une offre publique d’achat sur le flottant.
• Le fonds d’investissement Carlyle rachète la moitié
des 70 % du câblo-opérateur français Numéricable
détenus par Cinven, pour plus de 1 milliard EUR,
Altice conservant les 30 % restants.
• Le groupe média espagnol Prisa, qui détient
désormais un peu plus de 50 % du capital de sa filiale
audiovisuelle Sogecable, annonce le lancement d’une
OPA, sur la base d’une valeur d’entreprise à
3,87 milliards EUR.
• L’opérateur russe de téléphonie Vimpelcom rachète
son concurrent Golden Telecom pour
4,3 milliards USD.
• Un consortium mené par France Télécom, associé
à la compagnie Dubai Alcazar Capital Ltd, prend le
contrôle de 51 % de la compagnie nationale kenyane
Telkom Kenya, pour 390 millions USD.
• Les opérateurs japonais Willcom, contrôlé par le fonds
américain Carlyle, et KDDI, en association avec cinq
partenaires dont Intel et Kyocera, sont retenus par le
gouvernement nippon pour l’attribution de nouvelles
licences WiMAx.
• Nokia Siemens Networks annonce avoir réalisé le
premier test mondial multiutilisateur sur site de LTE
(Long Term Evolution, une des évolutions vers la 4G),
en environnement urbain, à Berlin en Allemagne.
• Le géant de l’audiovisuel américain Viacom et
Microsoft signent un partenariat multiple dans la
publicité, la distribution de contenu et les jeux pour les
cinq prochaines années, pour un montant avoisinant
500 millions USD.
• Plus de 260 candidats, parmi lesquels le géant de
l’Internet Google, l’opérateur téléphonique AT&T,
le poids lourd des équipements télécoms Qualcomm,
le fonds Vulcan de Paul Allen ou encore le pétrolier
Chevron, sont sur les rangs pour racheter les
fréquences issues du “dividende numérique”, que
vendra le gouvernement américain le 24 janvier 2008.
• NTT DoCoMo va accueillir le moteur de recherche
Internet américain Google sur son portail mobile, et
développer avec lui une nouvelle gamme de services
ainsi que des terminaux (embarquant l’OS “Android”).
• Telefónica, Portugal Telecom et TIM ont décroché
des licences d’exploitation 3G au Brésil, tout comme
America Movil, le groupe du milliardaire mexicain
Carlos Slim. La vente aux enchères de ces licences 3G
a rapporté près de 3 milliards USD.
• AOL abandonne son navigateur Netscape (racheté en
1999 pour 9,8 milliards USD !), faute d’avoir pu
regagner le terrain perdu face à Explorer de Microsoft.
• Le groupe d’électronique néerlandais Philips a cédé
800 millions d’actions qu’il détenait dans TSMC
(Taiwan Semiconductor Manufacturing Company) pour
environ 1,5 milliard USD. Il doit sortir totalement du
capital de la société avant la fin 2010.
• Huit câblo-opérateurs actifs en Wallonie, dont Brutele,
ont été repris pour 470 millions EUR par Tecteo
Group, un groupe public belge.
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Décembre
progressivement vers des
"bundles".
• Dans les marchés à la fois
concurrentiels sur le fixe et sur
le mobile, comme au RoyaumeUni, les marges de manœuvre
sont assez restreintes pour les
discounts et surtout pour
prendre en compte de nouveaux
investissements nécessaires
pour les offres intégrées
(investissements réseau et
terminal importants). Les
opérateurs se tourneront donc
surtout sur des "bundles"
basiques, faciles à déployer
rapidement, en complément des
initiatives "Free Broadband"
(pas forcément dans le cadre de
la convergence fixe mobile).
• Dans les marchés où l’industrie
mobile reste concentrée mais où
la dynamique concurrentielle est
forte sur le segment fixe –
notamment haut débit comme
en France –, que ce soit grâce
au dégroupage, au DSL nu ou à
la concurrence par les
infrastructures (câble), le marché
FMC devrait s’orienter surtout
vers des offres intégrées comme
les terminaux convergents pour
permettre aux opérateurs fixes
de trouver un nouveau relais de
croissance en capitalisant sur les
"boxes".
Stratégie prioritaire des opérateurs vis-à-vis de la convergence fixe-mobile
Bouygues
Telecom
E-Plus
Mobile
-only
ONE
BWA
BASE
Sprint
SK Telecom
From FMS
Vodafone
O2
to DSL
Orange UK
KPN
Abundance
Deutsche
Telekom
Wind
FMS
Telekom
Austria
No convergence
Defensive
reactions
sunrise
Waiting
for MVNOs
Free
ONO
Tiscali
FastWeb
Ya.Com
Source IDATE
151
Mobile
3
Voice
bundles
Unbundling
T-Mobile USA
Mobistar
KDDI
Telefónica
Verizon
AT&T
4Play
France
Télécom
Incumbents wanting
to leverage FMC
Telecom
Italia
Convergent
device
KTF
Cox
Communications
NTT
DoCoMo
Level of
integration
Convergent
service
Virgin Media
Cable
looking
Comcast
Freenet
to 4-Play
cablecom
BT
1&1
Arcor
Fixed
neuf
telecom
DSL
Challengers
www.idate.org
même champ de bataille les
câblo-opérateurs, les opérateurs
fixes DSL, les opérateurs mobiles
et les opérateurs intégrés.
Le développement de la
convergence fixe mobile sera par
ailleurs plus lent qu’espéré. Les
contraintes réglementaires sont
encore fortes, et la technologie
nécessaire n’est pas encore prête
pour proposer de véritables offres
intégrées à des prix abordables.
Le développement sera aussi très
lié à la structure des marchés
nationaux.
• Le développement sera
particulièrement lent dans les
pays où les marchés fixes et
mobiles pris séparément sont
peu concurrentiels, comme en
Italie. Les attitudes offensives
d’un opérateur intégré devraient
en effet rester mesurées. La
diffusion sera d’ailleurs ralentie
par le poids du parc prépayé.
• Dans les marchés concurrentiels
sur le mobile (mais peu sur le
fixe) avec des MVNO
développés, comme en
Allemagne ces dernières années
malgré une évolution depuis
2006, le scénario le plus
probable met en avant de
manière transitoire des offres de
substitution autour du mobile,
avant de migrer
L’annonce du plan de rachat de
l’opérateur fixe Neuf Cegetel par
l’opérateur mobile SFR en France,
la montée de SK Telecom dans le
capital de Hanaro Telecom en
Corée du Sud, témoignent de
l’intérêt intact des opérateurs
pour la convergence fixe mobile,
malgré un bilan très nuancé des
derniers développements
industriels en la matière.
Les premières offres intégrées
(autour d’un terminal ou d’un
service) lancées sur le marché
sont plutôt des échecs (KT, BT,
Deutsche Telekom) ou des succès
très modestes (Unik d’Orange).
Moins de 500 000 terminaux
convergents (en provenance
d’opérateurs) étaient actifs à
travers le monde début 2007.
Peu habitués à traiter
simultanément un foyer et un
individu, les opérateurs n’ont pas
encore trouvé la bonne formule
pour proposer les offres intégrées
de convergence fixe mobile, en
dehors du succès avéré des offres
de substitution. Toutefois, la
convergence fixe mobile sera
dans les années à venir un axe
de développement majeur des
différents acteurs.
Mais le potentiel de destruction de
valeur est élevé, car ce marché
réunit pour la première fois sur le
Décembre
Convergence fixe mobile : le modèle gagnant ?
Données Pays
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Données Pays
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Allemagne
Données Pays
Marchés
DigiWorld 2008
154
(billlion t)
Telecom services
Fixed telephony
Internet & data
Mobile services
Telecom equipment
Terminals
Enterprise equipment
Network equipment
TV services
Subscription
Public funding
Advertising
2003
49.4
17.8
7.8
23.7
12.2
4.2
4.1
3.8
2004
51.5
18.2
7.9
25.4
12.3
4.4
4.1
3.9
2005
50.8
16.8
8.1
25.9
7.6
2.8
2.1
2.7
12.9
4.5
4.6
3.9
2006
50.5
16.1
8.8
25.6
7.8
2.9
2.3
2.6
13.2
4.4
4.7
4.1
2007
49.2
15.0
9.2
24.9
7.7
3.0
2.4
2.3
13.4
4.5
4.8
4.2
2003
54.2
65.8%
64.8
78.6%
4.6
5.6%
25.0
66.7%
4.7
12.7%
2004
54.6
66.2%
71.3
86.5%
6.9
8.3%
25.3
67.4%
5.8
15.4%
2005
54.7
66.4%
79.2
96.1%
10.7
13.0%
25.7
68.3%
7.6
20.1%
2006
54.4
66.0%
85.4
103.6%
14.9
18.1%
25.6
67.9%
9.0
23.8%
2007
53.5
64.9%
92.5
112.3%
19.8
24.0%
25.8
68.5%
11.2
29.6%
2003
82.4
2 161.5
2004
82.4
2 207.2
2005
82.4
2 241.0
2006
82.4
2 309.1
2007
82.4
-
Abonnés
(million)
Fixed access lines
as a % of inhabitants
Cellular customers
as a % of inhabitants
Broadband subscribers
as a % of inhabitants
Multichannel TV homes
as a % of TV homes
Digital TV homes
as a % of TV homes
Données macro-économiques
Population (million inhabitants)
GDP (billion €)
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Espagne
2003
19.2
6.4
2.6
10.2
4.6
1.5
0.7
2.4
2004
21.2
6.5
2.9
11.7
4.9
1.3
0.8
2.8
2005
23.4
6.6
3.4
13.4
4.3
1.9
0.5
1.9
4.9
1.4
0.7
2.9
2006
24.7
6.2
3.9
14.6
4.5
2.0
0.5
2.0
5.7
1.5
1.1
3.1
2007
26.3
6.1
4.4
15.8
4.2
2.0
0.5
1.6
6.3
1.7
1.2
3.4
2003
20.8
50.0%
37.5
90.0%
2.2
5.4%
3.5
25.5%
2.2
15.9%
2004
20.9
49.4%
39.2
92.6%
3.4
8.1%
3.2
23.1%
2.4
17.1%
2005
22.6
52.4%
43.1
100.2%
5.1
11.8%
3.4
23.5%
4.2
29.4%
2006
21.9
50.0%
47.0
107.4%
6.8
15.5%
3.8
25.7%
6.4
43.6%
2007
21.9
49.1%
48.9
109.9%
8.1
18.3%
4.3
29.2%
8.3
55.7%
2003
41.7
782.5
2004
42.3
840.1
2005
43.0
905.5
2006
43.8
976.2
2007
44.5
-
Abonnés
(million)
Fixed access lines
as a % of inhabitants
Cellular customers
as a % of inhabitants
Broadband subscribers
as a % of inhabitants
Multichannel TV homes
as a % of TV homes
Digital TV homes
as a % of TV homes
Données macro-économiques
Population (million inhabitants)
GDP (billion €)
155
www.idate.org
(billlion t)
Telecom services
Fixed telephony
Internet & data
Mobile services
Telecom equipment
Terminals
Enterprise equipment
Network equipment
TV services
Subscription
Public funding
Advertising
Données Pays
Marchés
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France
Données Pays
Marchés
DigiWorld 2008
156
(billlion t)
Telecom services
Fixed telephony
Internet & data
Mobile services
Telecom equipment
Terminals
Enterprise equipment
Network equipment
TV services
Subscription
Public funding
Advertising
2003
34.7
12.7
6.0
15.9
8.5
4.0
1.5
3.0
2004
35.8
12.0
6.2
17.6
9.0
4.1
1.6
3.2
2005
37.4
11.8
6.6
19.0
6.2
2.1
1.5
2.6
9.2
4.2
1.8
3.2
2006
37.9
11.5
7.2
19.3
6.4
2.1
1.6
2.6
9.8
4.6
1.8
3.4
2007
38.6
10.8
7.9
20.0
6.1
2.2
1.7
2.2
10.3
5.0
1.9
3.5
2003
33.9
54.7%
41.7
67.2%
3.7
5.9%
10.1
42.9%
5.0
21.1%
2004
33.6
54.0%
44.5
71.5%
6.8
10.8%
10.3
43.8%
5.6
23.7%
2005
33.1
53.0%
48.0
76.8%
9.4
15.1%
11.0
45.3%
7.3
30.1%
2006
31.6
50.3%
51.5
82.1%
12.6
20.1%
12.0
49.1%
12.9
52.8%
2007
29.5
46.9%
55.2
87.7%
15.1
24.0%
13.0
52.7%
16.3
66.0%
Abonnés
(million)
Fixed access lines
as a % of inhabitants
Cellular customers
as a % of inhabitants
Broadband subscribers
as a % of inhabitants
Multichannel TV homes
as a % of TV homes
Digital TV homes
as a % of TV homes
Données macro-économiques
Population (million inhabitants)
GDP (billion €)
2003
62.0
1 594.8
2004
62.3
1 660.2
2005
62.5
1 717.9
2006
62.8
1 792.0
2007
63.0
-
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Italie
2003
27.4
9.7
3.0
14.7
6.7
1.2
1.5
4.0
2004
29.3
9.8
3.4
16.1
7.6
1.6
1.6
4.4
2005
31.1
9.9
3.8
17.4
6.4
2.6
0.8
3.1
8.2
2.0
1.6
4.7
2006
31.5
9.5
3.9
18.0
6.5
2.6
0.8
3.1
8.9
2.6
1.6
4.7
2007
31.7
9.2
4.1
18.4
6.2
2.7
0.9
2.6
9.5
2.9
1.6
5.0
2003
29.9
51.6%
56.6
97.7%
2.5
4.3%
2.6
11.8%
3.3
14.9%
2004
29.1
50.1%
62.7
107.9%
5.1
8.7%
3.3
14.7%
5.4
24.1%
2005
28.0
48.2%
71.5
123.1%
7.1
12.2%
3.8
16.9%
8.3
36.5%
2006
26.0
44.7%
80.0
137.6%
8.8
15.1%
4.9
21.5%
10.4
45.6%
2007
25.9
44.5%
84.9
146.0%
10.2
17.6%
5.6
24.5%
12.4
54.3%
2003
58.0
1 335.4
2004
58.1
1 390.5
2005
58.1
1 423.1
2006
58.1
1 475.4
2007
58.1
-
Abonnés
(million)
Fixed access lines
as a % of inhabitants
Cellular customers
as a % of inhabitants
Broadband subscribers
as a % of inhabitants
Multichannel TV homes
as a % of TV homes
Digital TV homes
as a % of TV homes
Données macro-économiques
Population (million inhabitants)
GDP (billion €)
157
www.idate.org
(billlion t)
Telecom services
Fixed telephony
Internet & data
Mobile services
Telecom equipment
Terminals
Enterprise equipment
Network equipment
TV services
Subscription
Public funding
Advertising
Données Pays
Marchés
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Royaume
Uni
Données Pays
Marchés
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(billlion t)
Telecom services
Fixed telephony
Internet & data
Mobile services
Telecom equipment
Terminals
Enterprise equipment
Network equipment
TV services
Subscription
Public funding
Advertising
2003
41.9
16.4
6.5
19.0
14.0
4.9
4.2
4.9
2004
44.1
15.7
7.3
21.2
15.2
5.5
4.6
5.1
2005
45.4
14.8
7.5
23.1
8.9
3.0
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2006
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2007
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2003
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2004
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2005
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2006
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2007
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2003
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États-Unis
2003
210.4
99.2
41.3
69.8
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2004
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2005
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2006
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2007
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2003
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2007
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2003
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Chine
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160
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2003
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2004
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2003
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2005
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2007
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2003
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Corée
du Sud
2003
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5.3
11.0
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2004
21.6
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5.4
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2005
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2006
22.6
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2007
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2004
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2006
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2007
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2003
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15/04/08
13:26
Page 162
Inde
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162
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2003
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2007
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2007
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Japon
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2004
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2005
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2006
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2007
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20.5
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2003
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2007
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2003
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-
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163
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15/04/08
Glossaire
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DVD
Digital Video Disc
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ERP
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FTTB
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Premises, Curb)
FFA
Field Force Automation
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FVNO
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Flash - Orthogonal Frequency Division Multiplexing
ATM
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FAI
Fournisseur d’Accès Internet
ARPU
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4G
Glossaire
DRM
FTP
3G
DigiWorld 2008
Page 164
2nd (cellular) Generation
2G
164
13:26
BDD
Base de Données
BWA
Broadband Wireless Access
BI
Business Intelligence
BPM
Business Process Management
BPO
Business Process Outsourcing
BtoB
Business to Business
B2B2C
Business to Business to Consumer
BtoC
Business to Consumer
CAPEX
Capital Expenditure
CDMA
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Haute Définition
HDTV
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Hypertext Markup Language
IT
Information Technology
ITO
Information Technology Outsourcing
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Cordless Telecommunications
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Internet Service Provider
IMS
IP Multimedia Subsystem
CD
DBS
DECT
13:26
Page 165
IPV4
IP version 4
SIP
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IPV6
IP version 6
STB
Set Top Box
KTS
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SMS
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LCD
Liquid Crystal Display
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Middle East Africa
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Taxe à la Valeur Ajoutée
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MPEG Audio Layer 3
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Technologies/Médias/Télécoms
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TIC
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Service
Technologies de l’Information et de la
Communication
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Voice over IP
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Wide Area Network
PIB
Produit Intérieur Brut
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WiBro
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RSS
Really Simple Syndication ou Rich Site
Summary
Wifi
Wireless Fidelity
WLAN
Wireless Local Area Network
RBOC
Regional Bell Operating Company
WiMax
SFO
Search-Find-Obtain
Worldwide interoperability for
Microwave Access
SOA
Service Oriented Architecture
xDSL
x Digital Subscriber Line
Glossaire
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165
www.idate.org
DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7
DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7
15/04/08
Index
13:26
Page 166
Arena Mobile : 5.3
AsiaCell : chron. août
Astra : chron. janvier
Astral Media : chron. avril
Astrium : chron. novembre
AT&T : chron. juillet, octobre, décembre, 1.5, 2.2, 3.1,
3.4, 3.7
Index
Atari : chron. novembre
DigiWorld 2008
166
3 : chron. octobre, décembre
Atlantic Bridge Ventures : chron. février
3Com : chron. septembre
Atlas Venture : chron. septembre
4th Screen Advertising : 5.3
auFem inin : 5.3
ABC : 5.3, 5.4
Avay a : chron. juin, septembre, octobre, 4.3
Accenture : 2.4, 4.1
Axel Springer : chron. mai, 5.3
Acer : chron. août
B2 : 3.6
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Baidu : 2.8
Activision Blizzard : chron. décembre
Bain Capital : chron. septembre
adCenter : 5.5
BC Partners : chron. juin
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BCE : chron. juin
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BEA Sy stem s : Intro. 4
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BellSouth : 2.2, 3.1
Advertising.com : 5.5
Bertelsm ann : chron. mai, septembre
Aerodon : 5.3
Bharti Airtel : chron. janvier, mai, juillet
AGF Private Equity : chron. septembre
Biow are : chron. octobre
Agile Softw are : chron. mai
Bité : chron. janvier
AIG : chron. janvier, août
Blogger : 2.8
Aircel : chron. juin
BlueLithium : chron. septembre
Alcatel Lucent : chron. janvier, février, mars, mai,
octobre, novembre, décembre, 2.3, 4.3
BMG Publishing : chron. mai
Alibaba : 2.8, chron. octobre
Bouy gues Telecom : chron. septembre
Alltel : chron. mai, août, 3.4
Brasil Telecom : chron. février, juillet, 3.5
Aloha : chron. octobre
Break : 5.5
Altice : chron. août
Brutele : chron. décembre
Altris : Intro. 4
BSky B : chron. juillet
AMD : chron. novembre
BSNL : chron. avril, septembre
Am erica Movil : chron. décembre, 2.2
Am p’d : chron. juillet
BT : chron. février, avril, août, octobre, 2.2, 3.1, 3.4,
3.5, Intro. 4
Am strad : chron. juillet
BTC : chron. juillet, août
Andrew Corp : chron. juin
Bull : chron. mai
Antenna Hungaria : chron. mai
Business Objects : chron. avril, octobre
AOL : chron. octobre, novembre, décembre, 2.8, 5.4, 5.5
Business.com : chron. juin
Apple : chron. juin, août, septembre, 3.3, 3.7, 5.4
Cable Pacifica : chron. février
Applix : chron. septembre
Cablecentro : chron. avril
aQuantive : chron. mai, août, 2.8, 5.5
Cablevision : chron. mai
BNP Paribas : chron. septembre
ARCEP : chron. novembre
Canal+ : chron. janvier, 5.3
Arcor : 3.5
Candover : chron. novembre
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13:26
Page 167
CANTV : chron. mai
Digg : 5.5
Capgem ini : 4.1
DirecTV : 1.5, 2.6, 5.1
Carat Interactive : 5.3
Dish : 1.5
Carly le : chron. décembre
dMarc Broadcating : 5.5
Cartesis : chron. avril
Dobson Com m unications : chron. juillet
CBS : 2.6, 5.5
Dodgeballl.com : Intro. 5
CEC : chron. février
DoubleClick : chron. avril, 2.8, 5.3, 5.5
Cegid : Intro. 4
Dow Jones : chron. juillet
Celltick : 5.3
Draka Com teq : chron. décembre
Celtel : 2.2
Dream Works Anim ation : chron. août
China Telecom : chron. avril, 5.3
E.On : chron. juin
China Mobile : chron. janvier, mars, juin, novembre
eBay : chron. juin, octobre, 2.8, 4.7, Intro.5, 5.5
China Netcom : chron. janvier
EchoStar : chron. septembre, 2.6, 5.1
China Netw ork Com m unications : chron. janvier
ECI Telecom : chron. juillet
China Postel : chron. mai, juin
eCollege : chron. mai
China Unicom : chron. novembre
Ecotel Com m unication : chron. février
CIC : chron. septembre
EDS : 2.4, 4.1
Ciel : Intro. 4
Electronic Arts : chron. mars, mai, octobre
Cingular Wireless : 3.4, 3.7
Elektrim : chron. avril
Cinven : chron. août, décembre
Elevation Partners : chron. juin
Cisco : chron. janvier, février, mars, août, octobre, 2.3,
4.3
EMC : chron. août
Citrix : chron. août
Endem ol : chron. mai, 5.3
Clear Channel : chron. avril
Enpocket : 5.3
Clearstone Venture Partners : chron. août
Entropia : 5.7
Club Internet : chron. mai
E-Plus : 3.4
Cognos : chron. septembre, novembre
EqualLogic : chron. novembre
Com cast : chron. mai, 2.6, 5.1, 5.6
Erenis : chron. février
Com m Scope : chron. juin
Com pletel : chron. Août, Intro. 4
Ericsson : chron. mars, avril, juin, juillet, septembre,
1.4, 2.3
Com sat International : chron. avril
Etisalat : chron. janvier
Com verse : chron. février
Eutelsat : chron. janvier, juillet
CoopVoce : chron. mars
Facebook : chron. octobre, 2.8, 4.7, Intro.5, 5.5
Craiglist : 5.5
FairPoint Com m unications : chron. janvier
Crow n Castle : chron. août
FastWeb : chron. janvier, mars, décembre, 3.6
CS : Intro. 4
Feedburner : 5.5
CSC : 2.4, 4.1
Flextronics : chron. juin
Cy w orld : 2.8, 5.5
Flickr : 5.5
Daily m otion : chron. janvier, septembre, 5.5
Founder Group : 1.7
Danaher : chron. octobre
Fox : 5.5
DatingDirect : chron. janvier
Debitel : chron. février, juin, 3.3
France Télécom : chron. mars, avril, juin, juillet, septembre, octobre, novembre, décembre, 2.2, 3.1, 3.6
del.icio.us : 5.5
Franscisco Partners : chron. mai
Dell : chron. Novembre, 2.5
Free : chron. mars, 3.5, 3.6
Deutsche Telekom : chron. avril, mai, juin,
novembre, 2.2, 3.1, 3.5, 3.6
Freenet : chron. février, mars, 3.5
Friendster : 4.7
Index
EMI : chron. juillet
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www.idate.org
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DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7
15/04/08
Jaiku : chron. octobre
Gabon Telecom : chron. février
Jajah : chron. mai
Galileo : chron. octobre
Jam dat : chron. mars
Garm in : chron. octobre, 3.3
Jam ster : 5.3
Gatew ay : chron. août
Joost : 5.1
Gem star-TV Guide : chron. décembre
Jordan Telecom : chron. avril
GET : chron. novembre
Jubilant Enpro : chron. février
Getronics : chron. juillet
KDDI : chron. avril, décembre, 3.4, 3.5
GFI : chron. mai, août
Kertel : chron. mars
GMT : chron. janvier
Korek Telecom : chron. août
Golden Telecom : chron. décembre
KPN : chron. juillet, 3.1, 3.4, Intro. 4
Goldm an Sachs : chron. mai, novembre
KT Freetel : chron. décembre, 3.1, 3.5
Google : chron. février, avril, juin, juillet, octobre,
novembre, décembre, 2.8, 3.2, 3.3, 3.4, 3.5, 3.7,
Intro.4, 4.7, 5.3, 5.4, 5.5
Ky ocera : chron. décembre
Index
GTL : chron. juillet
DigiWorld 2008
Page 168
Fujitsu : chron. août, 2.3, 2.4, 2.5
Gores Group : chron. octobre
168
13:26
Last.fm : 5.5
Lenovo : 1.7
Liberty Media : 2.6
Hanaro Telecom : chron. décembre, 3.5
Liberty Global : chron. juin
Handango : 5.3
Lightningcast : 5.5
Havas Digital : 5.3
Lightspeed Com m unications : chron. avril
HCL Technologies : 4.1
Live Nation : 5.8
HP : chron. mai, juillet, 2.5
LogicaCMG : chron. février
HTC : chron. août, 3.7
LSI Corp. : chron. août
HTCC : chron. janvier
M6 : 5.4
Huaw ei Technologies : chron. septembre, 1.7, 2.3
M6 Mobile : 3.3
Hutchison Essar : chron. mars, avril
Macrovision : chron. décembre
Hutchison Telecom m unications International :
chron. mars
Madison Dearborn Partners : chron. juin
i2i Enterprise : chron. février
Marconi : chron. septembre
IBM : chron. août, octobre, novembre, 1.5, 2.4, 2.5, 4.7
Maroc Telecom : chron. janvier, février, juin
IBM Global Services : 4.1
Massive : chron. février, 5.5
IIJ : chron. décembre
Matel : chron. janvier
Illiad : 3.6
Maxis Com m unications : chron. juin
Infineon : chron. août
MCI : 2.2
Infocrossing : chron. août
MDC : chron. octobre
InfoSpace : chron. janvier
Media Capital : chron. février
Infosy s : 4.1
Media&Broadcast : chron. novembre
Inm arsat : chron. novembre
Mediaset : chron. mai
Intel : chron. mai, août, décembre
Meetic : chron. Janvier, Intro. 5
Intelsat : chron. juin
Metacafe : 5.5
International Netw ork Services : chron. février
Microsoft : chron. février, mai, août, septembre,
octobre, décembre, 1.5, 2.8, 3.7, 4.7, 5.5, 5.7
Invitel : chron. janvier
IPWireless : chron. avril
Managem ent & Capitali : chron. août
Iraqna : chron. novembre
Mid Europa Partners : chron. janvier, juin, septembre
IronPort : chron. janvier
Milicom : chron. janvier
ITI : chron. avril
m istergooddeal : 5.4
iTunes : 5.8
Mixi : 5.5
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Page 169
Mobilcom : chron. mars
Num ony x : chron. août
Mobile Telecom m unications : chron. août
NXP : chron. novembre
Mobilkom Austria : chron. février
O2 : chron. septembre, 2.2, 3.4
Mobistar : chron. mai
Oger Telecom : chron. juin
Money superm arket.com : chron. juillet
Ohm y new s : 5.5
Motorola : chron. janvier, mai, octobre, 2.3
Oi : chron. août
Moversa : chron. novembre
Olim pia : chron. avril
MSN : 2.8
Om nicom : 5.3
MTC : chron. novembre, 2.2
Onatel : chron. janvier
MTN : 2.2
One : chron. juin, septembre
MTV : chron. août
Onetel : chron. mars
Multim ap : chron. décembre
Opsw are : chron. juillet
My Space : chron. janvier, octobre, novembre, 2.8, 4.7,
Intro. 5, 5.5, 5.8
Oracle : chron. mai, septembre, novembre, 1.5, Intro.
4, 4.5
Napster : chron. septembre
Orange : chron. février, mars, avril, mai, juin, septembre, 3.4, 3.5, 3.6, Intro. 4, 5.3
Naver : 2.8
Navini Netw orks : chron. octobre
Navteq : chron. octobre
NBC Universal : chron. août, octobre, 1.5, 2.6, 5.3
NEC : 2.3
Net25 : Intro. 4
NeoPath Netw orks : chron. mars
Neow iz : chron. mars
Net2S : chron. octobre
NetPartners : chron. février
Netscape : chron. décembre
Orascom Telecom : chron. novembre, 2.2
Orkut : chron. novembre, 4.7
OTE : chron. juin
Outrem er Telecom : chron. août
Overture : 5.5
Oxy gen Media : chron. octobre
Ozone : chron. mai
Paktel : chron. janvier, mars
Palm : chron. juin
Pandem ic Studios : chron. octobre
Pandora : 5.5
Param ount Pictures : chron. août
Netsure Telecom : chron. septembre
Partech International : chron. septembre
Netvibes : 5.5
ParuVendu : 4.7
Netw ork i2i : chron. janvier
Pay pal : Intro. 5
Neuf Cegetel : chron. février, mai, décembre, 2.2,
3.5, 3.6, 5.8
Pearson : chron. mai
New s Corp. : chron. janvier, juillet, 1.5, 2.6, 5.5
Philips : chron. février, mars, mai, novembre,
décembre
Nextw ave : chron. avril
Photobucket : Intro. 5, 5.5
Nintendo : 3.3, 5.7
Pioneer : chron. septembre
Nippon TV : chron. janvier
Pipex : chron. juillet
Nokia : chron. janvier, mars, avril, octobre, 1.4, 5.8
Pirelli : chron. avril
Nokia Siem ens Netw orks : chron. mai, décembre,
2.3
Portugal Telecom : chron. mars, avril, août,
décembre
Noos : chron. mars
Poste Italiane : chron. mars
Nortel : chron. janvier, 2.3, 4.3
Postini : chron. juillet
Northern PCS Services LLC : chron. juin
PriceMinister : 4.7
NTL : 2.2
Prisa : chron. février, décembre
NTT : 1.7, 2.2, 3.1
ProSiebenSat.1 : chron. juin
NTT DoCoMo : chron. janvier, août, décembre, 3.4, 3.5
Providence : chron. avril, juin
Num ericable : chron. décembre, 3.6, Intro.4
Proxim ania : chron. mars, août
Index
Nate : 2.8, 5.5
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www.idate.org
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Index
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DigiWorld 2008
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PTM : chron. avril
Sky pe : chron. mai, octobre, 4.3
Publicis : 5.3
Sling Media : chron. septembre
PubliGroupe : chron. mai
SoftBank : 2.2, 3.4
Qatar Telecom : chron. mars
Sogecable : chron. décembre
QQ : 2.8
Sohu : 2.8
Q-Tel : chron. décembre
Solectron : chron. juin
Quadrangle Capital Partners : chron. novembre
Sonae : chron. mars
Qualcom m : chron. mars, décembre
Sonatel : chron. mars
Quigo : chron. novembre
Sony : chron. novembre, 3.3, 5.7
Qw est : 3.1
Sony Pictures : 5.3
Rainbow Media : chron. mai
Sony Ericsson : chron. mars, juin, octobre
Reactivity : chron. février
Spock : chron. août
RealNetw orks : chron. août
Sprint : 5.3
Right Media : chron. juillet, 2.8, 5.5
RTL : chron. février
Sprint Nextel : chron. janvier, février, avril, juin, 2.2,
3.4
Ry thm New Media : 5.3
ST Telem edia : chron. mars
Saber Holdings : chron. novembre
Standard Radio : chron. avril
Sacem : chron. janvier
Steria : chron. juillet
Safran : chron. mars, octobre
STMicroelectronics : chron. mai, août
Sagem : chron. mars, octobre, Intro. 4
Strategy Data Corp. : 5.5
Salesforce.com : chron. novembre, Intro. 4, 4.5
Stum bleUpon : chron. juin, 5.5
Sam sung : chron. avril
SunCom : chron. Septembre, 2.5
SAP : chron. octobre, Intro. 4, 4.5
Sw arth Group : chron. juillet
Satelcaribe : chron. avril
Sw isscom : chron. mars, mai
Saty am : 4.1
Sy m bol Technology : chron. janvier
Saudi Oger : chron. juin
Talkline : chron. juin
Saudi Telecom : chron. juin, novembre
Tandberg Television : chron. mars
Saunalahti/Elisa : 3.5
Tata : chron. décembre, 4.1
SB Telecom : chron. octobre
TDC : chron. janvier, juin
SBC : 2.2
TDF : chron. mai, novembre
SBS Broadcasting : chron. juin
Teachers Private Capital : chron. juin
Screen Tonic : 2.8, 5.3
Tecteo Group : chron. décembre
Seacom : chron. décembre
Tektronix : chron. octobre
Second Life : 4.7, Intro. 5, 5.5
Telco : chron. avril
SES Astra : chron. juillet
Tele Atlas : chron. juillet, octobre
SFR : chron. juillet, décembre, 2.2, 3.5, 3.7
Tele Norte Celular : chron. août
SGAE : chron. janvier
Tele2 : chron. janvier, juillet, août, octobre
Sharp : chron. septembre
Telecom Egy pt : chron. décembre
SIAE : chron. janvier
Siconet : chron. mai
Telecom Italia : chron. janvier, juin, juillet, août, 2.2,
3.1, 3.5
Siem ens : chron. janvier, novembre, 2.3, 4.3
Telecom Italia Mobile : chron. mars
Silver Lake Partners : chron. juin, septembre
Telecom New Zealand : chron. septembre
Sina : chron. juin, 2.8
SingTel : chron. janvier
Telefónica : chron. avril, mai, juillet, août, décembre,
2.2, 3.1, 3.4, 3.6
SK Telecom : chron. décembre, 3.5, 5.5
Telekom Austria : chron. février, octobre
Sky DirectTV : chron. février
Telekom Slovenije : chron. août
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Page 171
Telekom Srbije : chron. janvier
Versatel Telecom International. : chron. janvier
Telekom Srpske : chron. janvier
Viacom : chron. décembre, 1.5, 2.6
Telem ar : chron. février
Viadeo : chron. novembre
Telenet : chron. janvier, juin
Telent : chron. septembre
Teleperform ance : chron. janvier
Telew est : 2.2
TeliaSonera : chron. février, mai, septembre, 3.1, 3.5
Telkom Keny a : chron. novembre, décembre
Vim pelcom : chron. août, décembre
Virgin : chron. août
Virgin Media : 5.6
Virgin Mobile : 3.3
Vivendi : chron. janvier, avril, mai, juillet, novembre,
décembre
Telm ex : chron. février, avril, 2.2
Vivo : chron. avril, août
Ten : chron. mars
VMw are : chron. août
Terra Firm a : chron. juillet
Vodacom : 2.2
Texas Pacific Group : chron. mai, juin, septembre
TF1 : chron. février, 5.3
Vodafone : chron. janvier, février, mars, avril, mai,
septembre, octobre, décembre, 2.2, 3.4, 5.3, 5.6
The9.com : chron. mai
Voxm obile : chron. mai
Third Screen Media : 5.3, 5.5
VSNL : chron. décembre
Thum bplay : 5.3
Vulcan : chron. décembre
TIM : chron. décembre
Walt Disney : 1.5, 2.6
TIM Hellas : chron. février, juin
Tim e Warner Cable : 5.1
Tim e Warner : chron. octobre, 1.5, 2.6
Tiscali : chron. février, juillet, août
Warner Bros Records : 5.8
Warner Music : chron. janvier, septembre
Wataniy a Telecom : chron. février, mars
T-Mobile : chron. septembre, décembre, 3.4, 3.5
Weather Investm ent Group : chron. juin
Tom Tom : chron. juillet, octobre
WebDialogs : chron. août
T-Online : chron. mai
WebEx : chron. mars
TPS : chron. janvier
Wikipédia : 5.5
TradeDoubler : 5.5
Willcom : chron. décembre
Transm edia : chron. mai
Wind Hellas : chron. juin
Truell : chron. septembre
TSMC : chron. mars, mai, décembre
TV Cable : chron. février
tw enty 4help Know ledge Service : chron. janvier
Wipro : chron. août, 4.1
Witness Sy stem s : chron. février
Xansa : chron. juillet
U Mobile : chron. décembre
XenSource : chron. août
Ubisoft : chron. mars
XTS Telecom : chron. août
UGS : chron. janvier
Ya.com : chron. juin, 3.5
Ukrtelekom : chron. mars
Yahoo! : chron. juillet, septembre, octobre, 2.8, 3.2, 5.5
United Internet : chron. janvier
Universal Music : 5.8, chron. mai, août, septembre
UPC : chron. janvier
ValueClick : 5.3
171
WPP : 5.3
Tw istbox Entertainm ent : chron. janvier
Unicel : chron. juillet
Index
Telem ig Celular : chron. août
Yahoo!BB : 5.6
Yelp : 5.5
YouTube : 2.8, 3.5, Intro. 5, 5.5
Zain : chron. novembre
Verizon : chron. janvier, 1.5, 2.2, 3.1, 3.6
Zanox.de : chron. mai
Verizon Wireless : chron. mars, juillet, août, 3.4
Zim bra : chron. septembre
Versatel : chron. janvier, avril
ZTE : 1.7
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w w w. i d a t e . o r g
Depuis 1977, l’IDATE s’est imposé comme l’un des premiers centres d’études et de conseil en
Europe dont la mission est d’accompagner les décisions stratégiques de ses clients sur les secteurs Télécoms, Internet, Médias, à travers les deux domaines d’activités suivants :
Consulting & Research
• Un conseil indépendant : l’IDATE a établi sa crédibilité et
son indépendance sur la conduite de missions et de conseil pour
le compte de ses clients : études de marché (veille techno-économique, modélisation et prévisions, analyses sectorielles,
enquêtes), benchmark international (études de positionnement,
stratégies de la convergence, analyses concurrentielles), marketing stratégique (lancement de nouveaux services, business
plan, partenariats), politiques publiques (définition et évaluation
des politiques publiques, impacts socio-économiques, pilotage
de projets, benchmark réglementaire, assistance à la maîtrise
d’ouvrage).
• Des rapports d’analyse : l’IDATE met à la disposition de ses
clients la compétence de ses équipes spécialisées et son investissement continu dans un système d’information et de veille
stratégique : publication de rapports, bases de données, services
en ligne, accès aux analystes, …
DigiWorld Programme
L’IDATE est également un acteur incontournable dans l’animation
d’un débat international entre les acteurs clés du domaine à travers les activités du programme annuel DigWorld, supportées par
ses membres représentant les plus grands groupes du secteur :
• DigiWorld Network : un ensemble de réunions mensuelles
dans les capitales européennes et des missions d’études internationales
• DigiWorld Events : la conférence DigiWorld Summit et un
ensemble de séminaires associés sur les thèmes clés de l’année
• DigiWorld Publishing : le DigiWorld Yearbook et le DigiWorld
Economic Journal (la revue d’économie Communications &
Strategies)
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Research 2008
L’IDATE présente son programme d’études multiclients pour l’année 2008. Cette démarche est
le prolongement naturel du travail de nos équipes spécialisées et de nos investissements
continus dans un système d’information et de veille des marchés et des stratégies d’acteurs.
Plus qu’un simple catalogue de publications, il s’agit bien pour l’IDATE d’affirmer son ambition de proposer un outil unique de compréhension et de suivi des secteurs Télécoms, Internet
et Médias :
• un catalogue complet d’études, organisé autour des thèmes clés, publiées tout au long
de l’année, pour permettre à nos clients d’être encore plus réactifs sur ces secteurs en
constante mutation ;
• une gamme de services de veille et d’analyse personnalisés proposée par les experts de
l’IDATE : service de veille stratégique, hot line, réunion de travail et séminaire, réalisation
d’études à la demande.
Networks
Network Intelligence
Managed Services
Tariff Innovations
NGA Regulation
Digital Content
Press: Internet Strategies
Radio: Internet Strategies
Music: Internet Strategies
Casual Gaming
Internet Services
Smart Machines: the Internet of things
Mobile Internet
GeoWeb & Internet Strategies
Key Internet Services: Usage and Offering
Broadband / FTTH
Infrastructure Sharing and Horizontal Rollouts
FTTx in the Leading Countries
FTTx Technologies
FTTx Business Models
Telecom Strategies
Mobile Churn Management
New Forms of Mobile Communications
NFC (Near Field Communications)
Next Generation Carriers Models
Devices & Consumer Electronics
Consumer Electronics +
User Interfaces
Dynamics of Mobile Embedment
Use IT Survey
TV & Video
DTT (Digital Terrestrial Television)
Mobile TV
IPTV
TV Markets: Data & Forecasts
Satellite
Satellite Broadband
Satellite TV Broadcasting
Satellite Internet and Mobility
LBS (Localisation by Satellite)
Mobile
Femtocells
4G
Spectrum
Mobile Advertising & Marketing
Business ICT Markets
VoIP in SMEs: French Market
SME buying behaviours: French Market
SME Survey: French Market
Online Professional Services in Europe
Information & présentation sur : www.idate.org
Contact : Marshall Shrago – tél : +33(0)4 67 14 44 88 – email : [email protected]
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Conjoncture TIC
L’Observatoire
économique
des TIC
• informatique
• télécoms
• télévision
PAC, IDATE et Coe-Rexecode ont créé en 2004 l’Observatoire des Technologies
de l’Information et des Communications. Ils mettent ainsi en commun leurs
capacités d’expertise et leurs compétences complémentaires, macro-économiques et sectorielles.
L’objectif de l’Observatoire : éclairer sur les secteurs des
technologies de l’Information et des Communications et présenter des perspectives à horizon de deux ans sur leurs marchés.
Cet observatoire a pour vocation d’analyser les tendances économiques et technologiques récentes sur les segments des TIC
(informatique, télécommunications, télévision), d’alerter sur les
risques de retournement de conjoncture et d’éclairer sur les problématiques de ces secteurs (situation financière, changements
technologiques).
Il élabore des perspectives chiffrées à horizon de deux ans des
marchés français, ouest-européen, nord-américain et mondial des
TIC.
Lieu privilégié d’information et d’échange, l’Observatoire TIC propose deux plates-formes :
• des réunions-débats sur les tendances les plus récentes des
marchés,
• une lettre de conjoncture TIC.
Contact : Didier Pouillot
IDATE – tél : +33(0)4 67 14 44 44 – email : [email protected]
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COMMUNICATIONS
&STRATEGIES
The economic journal of telecom, IT and media
Depuis sa création en 1991, COMMUNICATIONS & STRATEGIES s’affirme comme une publication européenne indépendante, ouverte sur
les préoccupations de l’industrie et offrant une tribune aux meilleurs
travaux d’analyse socio-économique.
C’est une revue trimestrielle couvrant les secteurs des télécommunications, de l’informatique et des médias, dans les domaines des politiques publiques, des organisations industrielles et des stratégies
d’entreprise.
Véritable référence pour l’analyse des phénomènes de convergence,
COMMUNICATIONS & STRATEGIES est labellisée CNRS et est référencée sur de nombreuses bases de données scientifiques internationales. Elle est depuis plusieurs années la revue officielle de
l’International Telecommunications Society.
Entièrement publié en anglais, chaque numéro est organisé autour
d’un dossier thématique.
• 1er trimestre 2008 – N° 69 – The challenges and opportunities
of Next Generation Networks
• 2e trimestre 2008 – N° 70 – Real options
• 3e trimestre 2008 – N° 71 – The intangible economy: Culture
and Digital Economics
• 4e trimestre 2008 – N°72 – The Future of the Internet
Une sélection d’articles hors dossiers, choisis pour leur caractère innovant, ainsi que l’interview d’une personnalité et d’analyses en prise
avec l’actualité sont également proposées dans chaque numéro.
Abonnement 2008 (4 numéros + DigiWorld Yearbook 2008)
Accès en ligne : 200 EUR HT
Version papier : 320 EUR HT
Version papier + accès en ligne : 360 EUR HT
Vente au numéro
Accès en ligne : 62 EUR HT
Version papier : 100 EUR HT
Version papier + accès en ligne : 120 EUR HT
Information et abonnement sur www.comstrat.org
Contact : Sophie Nigon
tél : +33(0)4 67 144 416 – email : [email protected]

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