DigiWorld Yearbook 2008
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DigiWorld Yearbook 2008
DW2008COUVFRBAT15AVRIL:DW2006COUVFRV5 15/04/08 14:00 Page 1 télécoms internet médias ace au flux constamment renouvelé d’innovations touchant tant les technologies que le marketing ou les modèles économiques et qui dépasse parfois les prévisions les plus optimistes, il semble plus nécessaire que jamais de faire un point précis sur les nouveaux enjeux de l'économie numérique : accélération de la croissance des débits tant pour les communications fixes que mobiles, explosion des nouveaux modes d’utilisation de l’internet plus ou moins confusément rassemblés sous l’ombrelle Web 2.0, désagrégation des chaînes de valeur reliant les consommateurs aux fournisseurs d’équipements, de services et de contenus… F DigiWorld Yearbook 2008 Les enjeux du monde numérique Les enjeux du monde numérique Cette huitième édition du rapport DigiWorld rassemble des données sur les mutations du monde numérique, rarement mises en perspective dans un même volume, à la lumière des analyses des experts de l’IDATE et du rappel des grands évènements de l’année écoulée. DigiWorld Yearbook 2008 Que retenir de 2007 pour parler du futur ? w w w. i d a t e . o rg DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:18 Page 2 Depuis 1977, l'IDATE s'est imposé comme l’un des premiers centres d’études et de conseil en Europe, dont la mission est d’accompagner les décisions stratégiques de ses clients sur les secteurs Télécoms, Internet, Médias. Le DigiWorld Programme de l'IDATE a été mis en place depuis plusieurs années, pour soutenir les initiatives de l’Institut visant à donner forme à la dimension originale de forum européen. L'IDATE est à ce titre un acteur incontournable dans l'animation d'un débat international entre les acteurs clés du domaine, à travers les activités du DigiWorld Programme supportées par ses membres représentant les plus grands groupes de ces secteurs : • DigiWorld Network : un ensemble de réunions mensuelles dans les capitales européennes et des missions d'études internationales • DigiWorld Events : la conférence DigiWorld Summit et un ensemble de séminaires associés sur les thèmes clés de l'année • DigiWorld Publishing : le DigiWorld Yearbook et la revue d'économie Communications & Strategies (DigiWorld economic journal) IDATE BP 4167 F 34092 Montpellier Cedex 5 France Tel. +33 (0) 467 144 444 Fax +33 (0) 467 144 400 email : [email protected] www.idate.org Selon la formule consacrée, les données fournies dans le rapport DigiWorld, aussi bien que les analyses et opinions qu’il contient, n’engagent en aucune manière les entreprises membres de la Fondation. Tous droits réservés – Toute reproduction, stockage ou diffusion, même partiel et par tous moyens, y compris électroniques, ne peut être effectué sans accord écrit préalable de l’IDATE. Ce livre a été édité sous la responsabilité de Hélène Ollivier et Didier Pouillot, avec la collaboration de Gilles Fontaine, Guillaume Goudard, Steven Andlauer, et la participation de Sophie Bismut, Vincent Bonneau, Frédéric Faivre, Philippe Mathonnet, Frédéric Pujol et Julien Salanave. Création graphique et production : Louma productions www.louma.fr Couverture : Choosit www.choosit.com © IDATE 2008 ISBN : 978-2-84822-162-5 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:18 Page 4 Préface n préface à l’édition précédente de Digiworld, je relevais que le ralentissement de la croissance du chiffre d’affaires des fournisseurs de produits et services de télécommunications tendait à masquer la dynamique réelle de ce secteur. En effet celui-ci ne pouvait qu’être stimulé par le flux constamment renouvelé d’innovations touchant tant les technologies que le marketing ou les modèles économiques. L’année 2007 aura confirmé cette appréciation, et il en ira vraisemblablement de même pour 2008. E Préface À l’appui de ce constat, il faut citer en premier lieu l’accélération de la croissance des débits tant pour les communications fixes (xDSL ou fibre optique) que mobiles (HSDPA ou EV-DO). Cette évolution, qui dépasse les prévisions les plus optimistes d’il y a peu d’années, entraîne un développement extrêmement rapide de la demande. Si elle remet en cause les modèles de tarification et de revenus traditionnels, elle a aussi et surtout pour effet de susciter une extraordinaire créativité dans l’usage des moyens de communications électroniques. DigiWorld 2008 4 Combiné avec l’évolution des logiciels (“widgets”…), cela conduit au développement d’espaces nouveaux riches de rêves et d’utopies, mais aussi de réalités immédiatement monétisables. Les réseaux sociaux, les consommateurs devenus producteurs de contenus, les encyclopédies participatives…, tous ces nouveaux modes d’utilisation de l’internet, plus ou moins confusément rassemblés sous l’ombrelle Web 2.0, constituent les éléments de nouvelles architectures économiques et sociales dont il est d’autant plus difficile de prévoir les développements qu’ils échappent à l’emprise des opérateurs et régulateurs traditionnels, publics ou privés. Ce mouvement contribue à renforcer la présence et le rôle des grands intermédiaires de l’Internet qui, nés au cours des années 90, n’ont pas de rente passée à protéger ou d’hé- ritage à assumer. Ils ont construit leur succès sans a priori technologique, en collant aux comportements des utilisateurs, en contournant les positions des acteurs traditionnels des marchés, en développant une extrême flexibilité. Ils savent exploiter au mieux à leur profit la prolifération d’innovations technologiques ou marketing générées par des dizaines de milliers de start-up à travers le monde. S’ils ne peuvent pas encore se mesurer en termes de chiffre d’affaires aux multinationales de l’économie traditionnelle, ces acteurs sans passé et sans frontières confirment de jour en jour leur capacité à modifier les règles du jeu à leur profit et à déstabiliser, sinon à menacer, les positions des entreprises qui dominent le marché des produits et services du monde numérique. De l’entrée de Google dans le marché du “Software as a Service” au lancement d’Android pour le téléphone mobile, les initiatives se multiplient. Sans doute certaines d’entre elles, comme la candidature de Google à l’octroi de fréquences téléphoniques, n’ont-elles d’autre objet que de garantir l’économie actuelle de l’Internet, c’est-à-dire la possibilité de continuer à bénéficier d’une neutralité de traitement sur des réseaux fixes et mobiles qu’ils ne contrôlent pas. Mais globalement il s’agit bien d’une véritable redistribution des cartes. Dans ce contexte, les grands acteurs de l’Internet ont su exploiter à leur avantage la culture de quasi-gratuité développée autour des services de l’Internet en structurant leurs modèles économiques autour des tierspayants et particulièrement des annonceurs. 2007 aura connu à cet égard un net durcissement de la compétition entre médias traditionnels, acteurs de l’Internet et opérateurs de télécommunications, pour s’assurer une part croissante des dépenses publicitaires. L’élargissement et la fidélisation de leurs bases d’abonnés ou d’audience imposent DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:18 Page 5 Francis Lorentz, Président, IDATE Parallèlement, on assiste au renforcement des pressions qui poussent à la désagrégation des chaînes de valeur reliant les consommateurs aux fournisseurs d’équipements, de services et de contenus. La nécessité de préserver ou recomposer ces chaînes impose une restructuration en profondeur des secteurs qui participent à l’économie des télécommunications. Les mouvements peuvent parfois parfois paraître peu cohérents, voire contradictoires : intégration verticale La partie engagée est loin d’être jouée, et les années à venir paraissent plus riches que jamais en opportunités et celà tant pour les acteurs établis que pour des nouveaux entrants imaginatifs et agiles. Préface La confusion créée par ces mutations est accrue par la montée en puissance rapide des acteurs chinois, indiens ou sud-coréens. La taille de leurs marchés, l’abondance de leurs ressources en techniciens et managers d’excellent niveau, leur capacité à offrir des produits simples et à coût réduit, leur créativité, rendent les entreprises de ces pays capables aujourd’hui de bousculer leurs concurrents occidentaux, demain peut-être d’imposer leurs propres normes et règles du jeu. – de la gestion des infrastructures à la diffusion des vidéos –, concentration horizontale – la reprise du mouvement de croissance externe des opérateurs –, concentration sur les “métiers cœur” ou diversification… Mais il n’y a pas de solution unique car il s’agit bien souvent de concilier les contraires, agilité et taille critique, spécialisation et solutions “sans couture”, capillarité et économies d’échelle… Ce qui paraît probable, c’est que les gagnants seront ceux qui auront su s’ajuster le plus vite non seulement aux mutations des technologies et de l’environnement, mais aussi aux conséquences de l’arrivée à l’âge adulte de ceux qui, adolescents avec le développement de l’Internet, ont structuré leurs modes d’apprentissage, leurs comportements, leurs rapports aux institutions, à travers leur découverte d’un monde inaccessible à leurs aînés. 5 www.idate.org aux concurrents de s’engager dans des compétitions serrées pour accéder à des contenus et services attractifs. DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:18 Page 6 Sommaire Préface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 Sommaire Partie 1 : Atlas DigiWorld DigiWorld 2008 6 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Chapitre 1 : Le DigiWorld dans l’économie mondiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 1. Les marchés du DigiWorld par région . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 2. Le poids des TIC dans l’économie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 3. Les investissements en TIC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 4. La production TIC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 5. Les marchés du DigiWorld en Amérique du Nord . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 6. Les marchés du DigiWorld en Europe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 7. Les marchés du DigiWorld en Asie/Pacifique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 8. Les marchés du DigiWorld dans le reste du monde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Chapitre 2 : Marchés et acteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 1. Les marchés du DigiWorld par secteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 2. Services télécoms . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 3. Équipements télécoms . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 4. Services informatiques et logiciels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 5. Les équipements informatiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 6. Les services de télévision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 7. Électronique grand public . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 8. Les géants de l’Internet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58 Chapitre 3 : Accès . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 1. Téléphonie fixe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66 2. Le haut débit fixe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68 3. La téléphonie mobile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70 4. Paysage concurrentiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72 5. Convergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74 6. FTTH . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76 7. Haut débit mobile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78 Chapitre 4 : Equipements et services pour les entreprises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 1. L’entreprise et les services IT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 2. Services de données et voix aux entreprises : usages et équipements . . . . . . . . . . . . 88 3. Voix sur IP dans les entreprises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90 4. Mobilité en entreprise : usages et équipements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92 5. Logiciels d’entreprise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94 6. le commerce B2B . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96 7. Le commerce B2C . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98 8. L’e-gouvernement en Europe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100 Chapitre 5 : Services et contenus grand public . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102 1. MyTV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108 2. Services de vidéo sur IP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110 3. Publicité : audience versus trafic ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112 4. Les chaînes de TV sur le Web . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114 5. Géants de l’Internet et Web 2.0 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116 6. Innovation dans les bundles de services . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118 7. Les nouvelles frontières du jeu vidéo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120 8. Les nouveaux métiers de la musique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122 9. Échange de contenus : les nouvelles filières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:18 Page 7 Partie 2 : Chronique DigiWorld Janvier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128 Préparer le switch-off analogique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129 Février . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130 Où en est la radio numérique hertzienne ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131 Mars . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132 Nouvelle consolidation chez les opérateurs télécoms . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133 Avril . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134 Plus de 1,1 milliard de terminaux mobiles vendus dans le monde en 2007 . . . . . . . . . . . . . 135 Mai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136 Distribution vidéo IP : systèmes ouverts ou fermés ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137 Juin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138 Le haut débit mobile en Corée du Sud . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139 Juillet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140 Une redevance sur le spectre pour financer l’audiovisuel public ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141 Août . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142 Web 2.0 : NBC multiplie les initiatives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143 Septembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144 Podcasting : effet de mode ou tendance durable ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145 Octobre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146 Les enjeux du spectre radio . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147 Données pays Allemagne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154 Espagne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155 France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156 Italie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157 Royaume-Uni . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158 États-Unis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159 Chine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160 Corée du Sud . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161 Inde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162 Japon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163 Annexes Glossaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164 Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166 7 www.idate.org Décembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150 Convergence fixe mobile : le modèle gagnant ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151 Sommaire Novembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148 La séparation structurelle en question . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:18 Page 8 Introduction Introduction DigiWorld 2008 8 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:18 Page 9 Yves GASSOT, Directeur Général, IDATE Notre parti pris nous conduit à regrouper les grandes interrogations du futur des télécommunications, de l’Internet et de la télévision, à travers trois questions majeures : • Va-t-on voir rapidement les applications données haut débit s’imposer dans l’économie du mobile ? • Qu’est-ce qui est durable, qu’est-ce qui l’est moins, dans la dynamique de l’Internet ? • Quelle organisation industrielle pour les secteurs du DigiWorld ? 1. Va-t-on voir rapidement les applications données haut débit s’imposer dans l’économie du mobile ? Si beaucoup d’observateurs s’entendent pour faire du lancement de l’iPhone l’événement clé de l’année 2007, il est plus difficile de répondre à cette question. Le formidable moteur qu’a constitué la téléphonie mobile s’est considérablement essoufflé ces dernières années jusqu’à représenter plus ou moins 2 % de croissance en valeur dans la plupart des pays européens. L’équipement des personnes y est souvent proche de la saturation. L’ARPU, qui reste très largement composé des revenus du service téléphonique, au mieux se stabilise. On peut y voir simplement les caractéristiques d’un marché mature à tendance oligopolistique et justifiant un encadrement réglementaire rigoureux. L’avenir de la téléphonie mobile reposerait alors sur la dynamique d’équipement des économies émergentes. Au-delà des espoirs des équipementiers ou des technologues, où trouve-t-on ces prémisses d’un nouveau paradigme dans le secteur des mobiles ? Il y a d’abord une progression sensible des débits offerts par les dernières générations 3G. Ainsi, l’HSDPA donne accès à une vitesse qui devrait se rapprocher de celle de l’ADSL. Jusqu’alors, il semblait difficile de donner un caractère très concret pour le consommateur au passage de la 2G (GSM) à la 3G. Depuis leur lancement, les infrastructures 3G (W-CDMA ou CDMA) n’ont pas révolutionné les usages. Et, à l’exception du Japon et de la Corée du Sud, le nombre d’abonnés 3G dans la population globale des usagers mobiles est resté très minoritaire. L’année 2007 a toutefois vu un frémissement de la consommation des services données, très net dans les ARPU observés aux États-Unis ou en Australie, perceptible de façon plus différenciée en Europe. Aiguillonnées par le WiMAx (dans sa version mobile) désormais inclus dans les standards 3G de l’UIT, les générations à venir nous promettent de nouveaux progrès dans l’efficacité spectrale, avec des débits de plusieurs dizaines de Mbps et un coût du Mo qui devrait baisser au moins d’un facteur 10. En matière de technologie et de standard, le jeu reste ouvert. Il semble néanmoins que la confrontation W-CDMA/CDMA pourrait laisser place à l’horizon 2012 à une concurrence entre le LTE (Long Term Evolution) et les Introduction N Mais on peut aussi voir dans l’actualité 2007 les prémisses de la fin d’une première séquence et l’émergence d’une nouvelle aventure dans les mobiles, dominée par l’innovation technologique et de services, l’entrée de nouveaux acteurs et la recherche de nouveaux “business models". Ce serait une transformation comparable à celle du marché téléphonique fixe, passé en quelques années à celui des raccordements haut débit multiservices. 9 www.idate.org ous avons l’habitude d’introduire ce DigiWorld Yearbook en revenant sur les événements qui nous semblaient importants et en vous proposant de partager quelques convictions. Cette année, nous allons tenter de renverser la perspective en discutant des principales incertitudes sur l’avenir telles qu’elles demeurent à l’aube de l’année 2008. Introduction DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:18 développements attendus du WiMAx mobile. Les deux technologies utilisent beaucoup d’options communes (OFDM/A, antennes MiMo). L’avantage semble du côté du LTE. Il est défendu plutôt comme une solution de continuité par les “insiders” tels qu’Ericsson, le leader des équipementiers mobiles, et par presque tous les grands opérateurs, y compris des acteurs comme Verizon Wireless qui ont suivi jusqu’à présent les développements de la famille CDMA. Les développements programmés du WiMAx mobile seraient plutôt retenus par les “outsiders” des équipements mobiles tels qu’Intel et Motorola, et par de nouveaux entrants sur le marché des services, à l’exception de Sprint Nextel, qui a cependant multiplié les déboires depuis l’annonce de son engagement dans cette technologie et ses difficultés pour trouver un accord avec Clearwire. Au-delà de la remarquable orchestration de son lancement, l’iPhone pourrait constituer un élément de rupture à plusieurs titres. Il démontre bien sûr l’importance de la qualité des interfaces offertes au consommateur, et il va certainement stimuler dans les mois à Page 10 venir la réaction des grands acteurs du secteur. Il engage aussi les opérateurs à proposer des abonnements qui intègrent des formules d’abondance pour les données pouvant aller jusqu’à des forfaits quasi illimités, à l’identique de ce qui s’est généralisé pour l’Internet fixe. Naturellement, il faut ménager une transition qui passe par des forfaits plafonnés adaptés aux différents segments de clientèle. Intégrés dans des “bundles” convenablement définis pour ne pas cannibaliser trop rapidement les revenus de la voix et des SMS, les opérateurs peuvent espérer une stabilisation de leurs revenus. Même si le modèle de partage des recettes de trafic imposé par Apple n’a pas vocation à se généraliser, l’iPhone a fait “bouger les lignes". Nokia, qui n’avait pas pu trouver jusqu’ici l’ouverture, devrait finalement en profiter. Le n°1 mondial des terminaux, libéré de ses activités infrastructures désormais gérées dans le nouvel ensemble Nokia Siemens Network, ne s’est pas contenté en 2007 de renforcer ses parts de marché. Il a lancé à travers OVI une plate-forme d’agrégation de services disposant d’interfaces évoluées et permettant une personnali- Part des services de données mobiles dans les revenus mobiles totaux 30% DigiWorld 2008 10 25% 20% 15% 10% 5% 0% 2002 2003 Asia/Pacific Source Merrill Lynch 2004 Europe 2005 North America 2006 RoW 2Q07 World 15/04/08 De leur côté, les grands acteurs de l’Internet n’ont pas manqué une occasion, au cours de l’année 2007, de souligner l’importance qu’ils accordaient à transposer leurs succès sur l’Internet mobile. Yahoo! avait pris une longueur d’avance en passant des accords avec les opérateurs mobiles ou les constructeurs de terminaux. Google sut entretenir pendant plusieurs mois la rumeur de la sortie d’un GooglePhone avant de finalement rendre publique une alliance autour d’une plateforme baptisée Android. L’enjeu pour Google est de se placer dans les meilleures conditions pour que ses services et applicatifs puissent fonctionner en évitant les éventuelles contraintes des OS développés par Microsoft (Windows Mobile), Nokia (Symbian) ou par d’autres alliances “open source” Linux (LiMo Foundation) moins favorables à ses intérêts. De la même façon, il s’est préoccupé de l’autre goulet d’étranglement que constitue l’accès aux fréquences, en lançant à l’automne – avec un demi-succès – un débat sur l’imposition d’un modèle “open access", à l’occasion des enchères sur les fréquences libérées par la télévision analogique aux États-Unis. Les opérateurs, qui sont pour la plupart engagés dans une stratégie de convergence fixe mobile, ne peuvent pas ignorer les ambitions d’Apple, de Nokia ou des leaders de l’Internet, ni faire abstraction du poids de leurs marques ou du succès de leurs applications chez leurs clients fixes. Les partenariats vont donc se multiplier, même si l’on va entendre les opérateurs souligner l’absence d’interopérabilité des applications de messagerie instantanée ou le risque de saturation de leurs capacités, tandis que les acteurs de l’Internet se plaindront du blocage de leurs “cookies". En fait, les opérateurs disposent Page 11 de moyens de contrôle importants, à travers le subventionnement des terminaux, l’identification et la facturation du client, ou encore l’établissement – par des alliances avec les autres opérateurs – de profils normalisés (IMS) pour promouvoir l’interopérabilité des applications de communication multimédias. De ces confrontations et partenariats, plusieurs scénarios peuvent être esquissés, sans que l’on puisse aujourd’hui clairement prévoir si une tendance s’imposera. L’Internet mobile, pour les opérateurs, pourrait se limiter à la commercialisation des accès haut débit, soit sur le marché “retail” en valorisant là où c’est possible des offres intégrées d’accès fixe et mobile, soit à travers des offres “wholesale". La maîtrise du réseau constitue alors un élément stratégique. Car la concurrence entre les opérateurs se concentre sur les prix des accès au regard de la qualité des réseaux en termes de disponibilité, de fiabilité et de vitesse. La recherche et la personnalisation des interfaces d’accès aux applications sont du ressort soit des fournisseurs de terminaux, soit de portails spécialisés du Web. Le consommateur risque de se heurter au manque d’interopérabilité des environnements applicatifs pour des fonctions telles que les répertoires ou le “présentiel". La régulation pourrait légitimer cette configuration de marché en imposant un modèle complet d’"open access” favorable à un niveau élevé de mutualisation des infrastructures, tout en intervenant ex post sur les positions trop dominantes qui s’exprimeraient au niveau des applications et des services. L’avenir pourrait aussi révéler un modèle de type galerie marchande : l’opérateur dispose d’une offre originale de services mais bâtie en partenariat avec les grandes marques des médias ou du logiciel. Dans ce cas, le réseau est moins important ; il peut être externalisé et faire l’objet d’accords de mutualisation. La qualité de la plate-forme d’agrégation des services ainsi que tout l’environnement de Introduction sation par les utilisateurs. Il a aussi poursuivi ses acquisitions ciblées pour conforter sa stratégie d’intégration verticale, en prenant notamment le contrôle de Navteq pour renforcer ses positions en matière d’applications recourant à la géolocalisation. 13:18 11 www.idate.org DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:18 gestion des abonnés, de “tracking” des connexions, de paiement et de relation avec les partenaires, sont alors des éléments essentiels pour pouvoir réussir. Introduction Naturellement, les plus grands opérateurs pourraient avoir l’ambition d’une approche intégrée joignant la maîtrise des infrastructures réseaux fixes et mobiles, leur propre plate-forme de gestion des services et des usagers, et le développement de contenus originaux. Ils chercheraient à imposer leurs applications aux côtés de celles des géants du Web par des innovations focalisées sur la convergence fixe mobile, l’interopérabilité de formes évoluées de communication multimédia. Le régulateur, de son côté, serait régulièrement sollicité pour examiner les risques de discrimination dans le traitement des services selon qu’ils appartiennent ou non aux opérateurs. DigiWorld 2008 12 On ajoutera que ces différences de positionnement des opérateurs doivent être croisées avec les différents degrés d’intégration que l’on peut envisager entre le haut débit mobile et l’Internet. Si l’idée dominante, et que nous avons jusqu’à présent développée, est que les 3 milliards de mobiles en activité ont vocation à devenir les modalités dominantes d’accès au Web, on ne peut ignorer les contraintes qui s’appliquent au surf d’un piéton sur un écran mobile de taille réduite. L’avenir du mobile se concentrerait alors sur des recherches simples largement associées à la géolocalisation, ou sur des services de sécurité, de santé, de crédit et de paiement. La croissance s’exprimerait aussi par l’Internet des objets ("Machine-toMachine"). Enfin, dans un autre registre, l’échec de l’Internet mobile ou son essor très progressif peut résulter d’une concurrence exacerbée des services sans fil nomades de type Wifi ou WiMAx fixe. De leur côté, si les pouvoirs publics ont un pouvoir de stimulation et d’encouragement à l’investissement à travers la régulation, ils l’ont plus encore par une gestion dynamique du spectre. Le déploiement de l’Internet mobile à grande échelle exige de libérer plus de fré- Page 12 quences pour le secteur. L’attribution d’une partie des fréquences UHF occupées par la télévision analogique pour permettre la couverture à des prix acceptables des zones de moyenne densité doit être confirmée. Mais il faut aussi que l’attribution des fréquences prenne en compte les canaux de 20 MHz qui seront nécessaires pour disposer du haut débit. Il y a dans la gestion du spectre, et pas seulement pour les fréquences du dividende numérique, un élément majeur d’incertitude qu’il importe de réduire assez rapidement, tant sont multiples les arbitrages que vont devoir opérer les pouvoirs publics dans différentes bandes de fréquences, selon le poids des lobbies, les priorités retenues, les contraintes de coordination régionale et internationale… Et la télévision sur mobile ? Il y a deux ou trois ans, le rebond du secteur du mobile semblait d’abord devoir passer par la télévision sur mobile. Les retards observés dans le lancement commercial de ces services illustrent les tâtonnements dans la mise en place d’un écosystème très différent de celui de la téléphonie mobile, avec des arbitrages de standard et de fréquences introduisant de nouveaux acteurs et des “business models” différents. Il paraît très probable qu’il y ait, à travers les terminaux mobiles, une extension du temps de consommation de la télévision ou de produits vidéo. Il nous paraît toutefois que les références que l’on trouve sur le marché sud-coréen ou italien traduisent une certaine surévaluation de son incidence sur l’économie du secteur des mobiles. Celle-ci n’a-t-elle pas couvert jusqu’à ces derniers mois une certaine réticence des opérateurs à aborder la question de l’Internet mobile ? On peut donc espérer que, dans les mois qui viennent, le lancement de la télévision sur mobile va coexister avec le démarrage de l’Internet mobile. Reste qu’il est encore bien difficile de répondre aux questions : à quelle vitesse le haut débit mobile va-t-il se développer ? Quand verra-t-on repartir à la haus- 15/04/08 2. Qu’est-ce qui est durable et qu’est-ce qui l’est moins dans la dynamique actuelle de l’Internet ? Il est paradoxal de s’interroger sur la dynamique de l’Internet à un moment où le tout IP apparaît plus que jamais comme une tendance incontestée, y compris donc dans les mobiles. Il nous paraît cependant légitime d’identifier les incertitudes dans deux directions. La première a trait aux interrogations que suscitent les sites du Web 2.0, et plus généralement aux impacts entrevus sur les industries connexes de la télévision et du logiciel. Avec Apple, Facebook est sans doute l’autre star de l’année passée, succédant à YouTube sans effacer la place prise par le leader des sites UGC et sans enrayer la valorisation continue de Google. La publicité reste, pour les réseaux sociaux du Net, l’enjeu principal de la course aux audiences. Sa part investie sur le Net croît régulièrement. Google continue d’en être le principal bénéficiaire, en illustrant parfaitement le phénomène de la “long tail” à travers ses liens sponsorisés. Il reste à voir comment Google saura gérer ses développements et investissements tous azimuts en continuant à être la porte d’entrée du Web. Au-delà, et pour beaucoup de sites Web 2.0, les modèles économiques ne sont pas encore stables. Les interrogations demeurent sur la capacité réelle de valoriser auprès des annonceurs les modes sophistiqués de segmentation qu’ils offrent. On ne peut pas non plus éviter la question des réactions in fine des internautes devant des pratiques d’ob- Page 13 servation et d’exploitation de leurs usages du Net. Les agrégateurs vidéo doivent aussi développer la confiance des annonceurs en négociant avec les détenteurs de copyright l’accès à des contenus vidéo de qualité professionnelle susceptibles de générer une audience “midtail". Les nouveaux modèles de communication et de consommation, quelle que soit leur diffusion, ne peuvent pas non plus être définis en contraste total avec le secteur de la télévision, considérée parfois et à tort comme le média du passé. L’audience de la télévision stagne mais ne s’écroule pas. La part de la télévision à l’intérieur des recettes publicitaires des médias continue de croître. L’ambiguïté vient d’une confusion trop souvent faite entre acteurs de la télévision et consommation de télévision. Les leaders du secteur doivent s’adapter à la fragmentation des audiences sous l’effet de la multiplication des chaînes et des supports provoquée par la révolution numérique. Ils doivent aussi s’adapter à la “délinéarisation” et à la personnalisation de la consommation télévisuelle sous l’effet du PVR, de la VOD et naturellement du Web. Et le piratage ? D’après tous les indicateurs (diffusion des logiciels de P2P, succès des sites de “stock and share” et des “newsgroups” spécialisés), il continue de se développer. Logiquement, la réaction des leaders de la télévision s’organise en confortant leur chaîne de référence, mais aussi en ajoutant du “pull” au “push” à travers la VOD et plus particulièrement à travers la “catch up TV", et en jouant la syndication à travers des accords avec les leaders du Web selon un modèle B2B ou B2B2C. Il n’y a pas que la télévision à s’interroger sur l’impact de la dynamique du Web. Dans le domaine de l’édition de logiciels, il est aussi difficile de démêler ce qui s’apparentait jusqu’ici à une évolution endogène du secteur ("Software as a Service” ou substitution d’un modèle de vente de licences à des formules Introduction se le capex des opérateurs mobiles ? Quels seront les recouvrements en termes de leadership et d’applications dominantes avec ce que l’on connaît aujourd’hui sur le Web ? Quelle place auront les services mobiles plus spécifiques tels que ceux basés sur la localisation ? Comment vont évoluer les différentes composantes de l’ARPU et les marges des opérateurs ?... 13:18 13 www.idate.org DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:18 d’accès à distance en contrepartie d’un abonnement) et ce qui est plus directement l’exportation dans le domaine professionnel des évolutions du Web 2.0 (RSS, mashup, AJAX)… et des recettes publicitaires. Autrement dit, on ne sait pas trop, quand Microsoft déclare souhaiter atteindre rapidement 25 % de ses revenus à travers la publicité, s’il s’agit de rattraper le retard de MSN sur Google dans la concurrence interne aux leaders du Net (accentuée depuis l’acquisition de Double Click), ou s’il voit dans les initiatives de la firme de Montain View une menace réelle sur son marché d’éditeur de logiciels bureautiques et d’OS pour PC et serveurs. Introduction Ces incertitudes sur l’évolution du marché du Web et de ses principaux protagonistes, sur l’irruption de l’Internet mobile et demain la généralisation de l’Internet des objets, s’accompagnent d’une problématique de plus en plus présente sur le fonctionnement de l’Internet comme réseau de réseaux. DigiWorld 2008 14 On a vu des opérateurs remettre en cause les accords de peering devant les contraintes générées par les flux asymétriques de vidéos. Jusqu’alors, les accords d’interconnexion étaient, pour une part importante, assurés selon des principes coopératifs avec la pers- Page 14 pective d’un échange équilibré entre pairs. Ce n’est plus vraiment le cas. De la même façon, des opérateurs tels que Comcast, le géant nord-américain du câble, ont reconnu freiner l’usage par leurs abonnés des pratiques du P2P. Si le P2P tel qu’il est mis en œuvre légalement aujourd’hui par BitTorrent s’avère être une piste intéressante pour un fournisseur de services pour distribuer ses contenus “rich media” et à forte audience en économisant les capacités de bande passante traditionnellement requises pour la connexion du serveur, il déporte les charges sur les opérateurs qui se voient confrontés à un trafic atypique qui peut faire chuter le débit effectif de ses abonnés. Des réponses sont imaginées, qui permettraient par exemple au logiciel de P2P de connaître suffisamment la topologie du réseau pour rendre plus efficace la recherche des éléments du fichier vidéo à rassembler en évitant d’aller sur un disque dur à Sydney quand on peut trouver les mêmes chez un voisin de l’abonné irlandais. Ainsi, au fur et à mesure de la convergence de services assez différents sur le Web, celuici va devoir adapter les mécanismes de gestion des paquets à la nature des applications Consommation moyenne de vidéos en ligne aux États-Unis min/month (by active user) 300 250 200 150 100 50 0 Jan. 06 Source Comscore May 06 Sep. 06 Jan. 07 June 07 Nov. 07 15/04/08 On voit là que la notion de “net neutrality” ne se limite pas à stigmatiser les quelques cas où des telcos ont tenté d’interdire l’usage de Skype sur leurs accès ADSL. D’ores et déjà, quand on regarde la distribution des médias aujourd’hui sur le Web, on s’aperçoit que les modalités ne sont pas les mêmes selon qu’il s’agit de téléchargement de fichiers avec ou sans progressivité, de streaming, avec des connexions directes, par peering ou transit, avec du CDN, avec des architectures “caches” en recourant ou non au P2P…Chacune de ces modalités, dépendantes de la nature et de la qualité de service attendu, s’accompagne d’une mobilisation différente des acteurs existant sur une chaîne allant de la gestion du contenu (DRM, “geoblocking", statistiques d’usage, paiement…) et du “Web hosting” au réseau de distribution et aux opérations de contrôle et de suivi des usages. Ces interrogations sur les phénomènes de différenciation qui accompagnent la convergence tout IP ne sont pas étrangères à la question : quel va être l’impact des projets de déploiements FTTx tout juste amorcés ici ou là en Europe ? Il s’agit bien sûr de savoir à quelle vitesse et avec quelles perspectives de rentabilité les opérations vont se poursuivre. Mais c’est aussi l’occasion de s’interroger sur la nature des revenus “wholesale” qui pourraient assurer la rentabilité des investissements et sur les processus de rapprochement du marché des offres IPTV (des offres “triple play” des opérateurs) avec celui des offres “TV over the top” plus ou moins administrées. Parions que, dans les grandes questions des années à venir, nous trouverons en bonne place l’évolution des accords d’intercon- Page 15 nexion et, plus largement, l’évolution des relations contenu contenant, pour financer l’Internet du futur. 3. Quelle organisation industrielle pour les marchés du DigiWorld ? Pour assurer le succès de leurs offres “triple play", les telcos sont amenés à jouer un rôle croissant dans le packaging des chaînes (bouquets), à investir dans les programmes voire dans l’édition de chaînes. Dans le même temps, les opérateurs multiplient des accords d’outsoursing de leurs réseaux auprès des fournisseurs d’équipements, et les marchés nationaux voient se réduire à vive allure le nombre de concurrents. On a, à travers ces trois mouvements différents qui semblent coexister – l’intégration verticale, la séparation fonctionnelle ou structurelle et la consolidation horizontale –, une inconnue majeure sur la physionomie du DigiWorld. L’offre de services de télévision par les telcos à travers le “triple play” paraît être actuellement en Europe plus un élément de différenciation et de fidélisation sur le marché du haut débit qu’un levier direct de croissance du chiffre d’affaires ou de la marge. Elle se trouve facilitée dans l’accès aux programmes par le lancement de la télévision numérique terrestre, qui a multiplié les chaînes et les éditeurs. Elle pourrait cependant trouver ses limites dans l’accès aux chaînes et aux programmes premiums qui sont contrôlés par les bouquets satellitaires. D’où un début de débat sur le dégroupage des bouquets de BSkyB ou de Canal+, et l’entrée des telcos dans la bataille pour les droits TV des événements sportifs. Les opérateurs les plus agressifs devront résoudre le handicap que représente un parc ADSL qui ne couvre que 50 % des foyers et dont une part significative ne dispose pas d’un débit suffisant pour supporter l’IPTV. Aux États-Unis, où les dépenses de télévision sont beaucoup élevées, les telcos comptent rentabiliser leurs nouveaux réseaux à travers des offres de télévision qui ont dû en Introduction supportées, ou faire l’objet d’offres variées de services de distribution administrée. Il est difficile de penser que cette différenciation technique ne sera pas l’occasion d’une différenciation tarifaire et de stratégies plus ou moins contrastées des opérateurs. 13:18 15 www.idate.org DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:18 revanche être négociées difficilement compte tenu des liens entre Hollywood et les grands “networks". Mais ce sont là les câblo-opérateurs qui sont directement visés par AT&T et Verizon. Introduction Les stratégies d’IPTV des telcos vont aussi, comme nous l’avons vu précédemment, être discutées au regard d’une concurrence qu’on imagine croissante avec les offres de programmes distribuées sur Internet. Pour certains, le risque de discrimination devrait être écarté par une législation de “net neutrality” imposant une séparation claire entre les activités de fournisseur d’accès et celles de prestataire de services. Verra-t-on alors se généraliser une séparation fonctionnelle ou structurelle entre les activités d’exploitant de réseaux et celles de fournisseur de services. DigiWorld 2008 16 La Commission européenne souhaite donner aux régulateurs le pouvoir d’imposer la séparation fonctionnelle si nécessaire. En Europe, cette disposition repose plus aujourd’hui sur les risques d’absence d’une concurrence effective sur le marché de l’accès que sur les risques de discrimination dans la distribution des contenus. Elle s’inspire du cantonnement de la boucle locale de BT dans l’entité Openreach, alors même que le dégroupage tardait à se mettre en place sur le marché britannique. L’avènement inéluctable de la fibre optique perçue comme débouchant sur un pur “monopole naturel” apparaît pour certains comme une raison de plus pour mettre en place un modèle distinguant l’exploitation du réseau et la fourniture du service. En Europe du Nord et en France, des villes pensent être les mieux à même de mettre en place cette approche “open access", en prenant l’initiative de projets. Mais les acteurs du “private equity” sont aussi attentifs aux options de valorisation que pourrait générer le démantèlement des opérateurs. L’option du spin off fut un moment discutée en Italie pour Telecom Italia dans la tourmente de son actionnaire de référence, et resterait d’actualité pour eircom. Ils ont pour référence leurs Page 16 investissements dans des “utilities” traditionnelles qui leur garantissent des revenus récurrents et sûrs. En fait, le modèle semble actuellement surtout adapté aux procédures d’outsourcing, bien établies dans l’industrie des mobiles. Sans que l’on puisse dire qu’elles se généralisent, ces opérations se sont multipliées en 2007 en Europe et en Asie. Ainsi, en Inde, pour supporter la vitesse vertigineuse de croissance de leurs clients et conserver une marge remarquable malgré un ARPU très bas, on assiste à une externalisation des points hauts dans des “towers companies” à moitié contrôlées et mutualisées. Dans le même temps, la conception, le déploiement et le management des réseaux sont confiés aux grands fournisseurs d’équipements, et la gestion informatique des abonnés et des services aux SSII. Il serait cependant prématuré de parier sur la généralisation de cette séparation dans les années à venir. D’une part, beaucoup de régulateurs restent attachés à une dynamique de concurrence qui reste fondée sur l’investissement dans l’innovation et la concurrence intermodale. Ils préfèrent rechercher les dispositions réglementaires pour lever les barrières dans l’accès en développant une mutualisation ciblée (génie civil, fourreaux, câblage terminal) et promouvoir la diversité des acteurs et des technologies (câble, haut débit sans fil mobile et fixe). D’autre part, beaucoup d’analystes mettent en évidence les problèmes de périmètres et de frontières dans la définition de l’opération de séparation, ainsi que les pertes de synergie technique et commerciale dans sa réalisation. En fait, il est probable que le modèle d’organisation ne sera pas plus que le marché “pur et parfait". Il mêlera, selon les caractéristiques des marchés, la stratégie des acteurs et les zones géographiques concernées, une concurrence dominée par des infrastructures rivales ou concentrée essentiellement au niveau des services et partageant des infrastructures gérées de façon distincte. De la DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:18 Page 17 Capitalisation boursière des grands opérateurs télécoms dans le monde (end 2007) billion $ 0 70 140 210 280 350 China Mobile AT&T (USA) Vodafone (UK) Verizon (USA) France Télécom America Móvil (Mexico) Bharti Airtel (India) MTN Group (South Africa) MTS (Russia) Orascom (Egypt) lidation paneuropéenne, l’Europe s’exposerait à d’autres options avec l’intervention des “fonds souverains” et des puissances industrielles et financières qui se développent dans les économies émergentes. Ces interrogations doivent se combiner avec la question : va-t-on assister à une nouvelle étape dans la consolidation du secteur des télécommunications ? La consolidation s’est poursuivie en Europe en 2007. Elle reste dominée par des opérations de dimension nationale (malgré l’initiative supplémentaire de Telefónica en 2007 qui s’est imposé dans la holding de contrôle de Telecom Italia) et par la conviction – aujourd’hui quasi générale – de la nécessité d’une convergence fixe mobile. Il nous semble logique de parier sur l’amorce d’une phase de consolidation paneuropéenne qui permettrait d’engranger les économies d’échelle sans limiter le nombre d’opérateurs auquel peut faire appel le consommateur européen. On connaît cependant les freins et les difficultés de ces opérations. À un terme plus ou moins proche, en l’absence d’un mouvement clair de conso- Enfin, il reste difficile de ne pas croiser ces interrogations avec l’hypothèse d’un nouveau cycle économique beaucoup moins favorable sous l’effet de la crise des “subprimes” et du renchérissement de l’énergie. Au niveau des marchés, les bourses ont ces dernières semaines plutôt considéré le caractère contrecyclique des valeurs télécoms, mais la limitation des liquidités aura certainement ses effets sur les opérations industrielles et pourrait aussi peser sur la dynamique de consommation des nouveaux services. *** Voilà, encore une fois de façon non exhaustive et sommairement décrite, quelques raisons de considérer que cette année 2008 va être passionnante à suivre et, pour vous, de compter sur les équipes de l’IDATE pour vous aider à décrypter les incertitudes des marchés. 17 www.idate.org même façon, on observera sans doute de plus en plus de différences de positionnement au sein des opérateurs, comme nous l’avons esquissé à propos des modèles de l’Internet mobile. Introduction Source Les Échos Le DigiWorld dans l’économie mondiale DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 DigiWorld 2008 18 15/04/08 13:18 Page 18 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 13:18 Page 19 Le DigiWorld dans l’économie mondiale 19 www.idate.org I 15/04/08 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:18 Page 20 1 Le DigiWorld dans l’économie mondiale n 2007, les marchés du DigiWorld ont atteint 2 750 milliards EUR, en progression de 5,8 % par rapport à 2006. Cette progression traduit un nouveau tassement par rapport à la dynamique des années précédentes ; dans le même temps, la croissance du PIB mondial ayant elle-même sensiblement ralenti, les TIC retrouvent un rythme supérieur d’un demi-point à l’évolution de l’économie générale. Il est cependant trop tôt pour y voir le signe d’un raffermissement durable du DigiWorld, d’autant plus que les risques de dégradation de la conjoncture économique mondiale ne devraient pas rester sans effet sur ces secteurs. Notre analyse mérite d’être nuancée par segment ainsi que par région. Nous avons donc caractérisé les composantes du DigiWorld par grande région géographique et par secteur : comme dans les éditions précédentes, les deux premiers chapitres sont consacrés à cette revue d’ensemble. Les chapitres suivants, consacrés aux évolutions de la société de l’information et de la communication en matière d’accès et de contenus (applications entreprises et services grand public), témoignent de l’innovation incessante, aussi bien sur le plan technologique que sur celui des usages et des modèles économiques, qui permet à ces marchés de se renouveler. Au final toutefois, bien des interrogations demeurent à tous niveaux. Le DigiWorld dans l’économie mondiale E DigiWorld 2008 20 Des positions encore instables Après l’effervescence de la fin des années 90 (les marchés du DigiWorld avaient crû de plus de 12 % par an en moyenne entre 1995 et 2000), l’éclatement de la bulle technologique au tournant du siècle a brusquement stoppé cet élan. Après plusieurs années de croissance au ralenti (entre 3 et 5 % par an entre 2000 et 2004), les marchés des TIC ont retrouvé quelques couleurs sur la dernière période. Le palier atteint à nouveau, avec une croissance tout juste en ligne avec celle de l’économie générale, pourrait traduire une forme de maturité. Ce serait sans prendre en compte un certain nombre de caractéristiques et de contrastes qui sont encore loin de traduire un modèle abouti : contraste persistant entre des croissances modérées, voire faibles, en valeur, et des croissances souvent extrêmement fortes en volume, contraste tout aussi persistant entre des croissances au ralenti dans les économies avancées et des croissances à deux chiffres dans les économies émergentes, contraste enfin entre des modèles de rémunération hérités de l’ancienne économie et des esquisses de nouvelles formes de monétisation. C’est donc plutôt l’instabilité, ou l’effervescence, qui domine, même si la relative inertie au niveau des grands équilibres peut créer l’illusion d’un DigiWorld sans grand relief. Toujours beaucoup de volumes… Dans la précédente édition, nous mettions en avant la formidable dynamique des marchés en volume, notamment dans le volet grand public : environ 1 milliard de téléphones mobiles vendus, 235 millions de PC, plus de 60 millions de nouveaux accès haut débit, 50 millions d’écrans plats… Des chiffres qui paraissaient d’autant plus énormes quand on les comparait aux ventes trois ou quatre ans plus tôt, alors que la plupart de ces biens et services (à l’exception des terminaux mobiles un peu plus anciens) émergeaient tout juste ! 2007 a largement confirmé : plus 1,1 milliard de téléphones mobiles vendus (+16 % sur l’année précédente), 264 millions de PC (+12 %), 68 millions de nouveaux accès haut débit, près de 100 millions d’écrans plats (un doublement en un an) ou encore 50 millions de terminaux de navigation portables. 15/04/08 … et des régions en plein développement Une caractéristique, et non des moindres, des biens et services TIC, est de soutenir par effet de diffusion le développement économique général. Si la mesure de l’effet sur la productivité est aujourd’hui largement discutée, force est de constater que la production d’un côté, et l’usage de l’autre, de ces outils d’information et de communication créent des opportunités nouvelles. Partout des initiatives, publiques et privées, sont mises en place pour en tirer profit au mieux. Dans ce concert, les régions émergentes en profitent pour se positionner sur la scène mondiale. Leur poids, en termes de consommation mais plus encore de production, augmente rapidement : la part de ces marchés dans le total mondial gagne plus d’un point par an et est désormais proche de 30%. La Chine représente à elle seule le quart des exportations mondiales de matériels informatiques et de télécommunications. Un climat économique qui se dégrade L’effet volume d’un côté, la montée des régions émergentes de l’autre ont permis jusqu’alors aux marchés TIC dans leur ensemble de conserver une dynamique soutenue. Mais les pressions de toutes parts se traduisent par une contraction des marges des entreprises du DigiWorld, qui s’illustre en particulier à travers Page 21 des performances boursières médiocres, voire mauvaises. Cette observation, jusqu’alors limitée essentiellement aux entreprises nord-américaines et européennes, s’étend progressivement à l’ensemble des régions, y compris l’Asie. Il faut bien sûr remettre ces mouvements dans une perspective historique, qui avait vu les entreprises de ces mêmes secteurs dégager des marges substantielles et "surperformer" sur le plan boursier pendant de nombreuses années. La dégradation observée au début de la décennie pourrait apparaître dans ce contexte comme une correction "naturelle", s’il n’y avait les signes persistants de tension et, aujourd’hui, les incertitudes pesant sur l’économie mondiale. Accentuées avec les turbulences financières de l’été 2007 et la montée du prix du pétrole, ces incertitudes créent un climat peu propice à l’investissement, voire à la consommation des ménages, et suscitent des interrogations sur les répercussions possibles au niveau du DigiWorld. Aux États-Unis, la croissance devrait encore pâtir de la contraction du marché immobilier. L’emploi devrait continuer à s’ajuster, limitant la progression de la consommation. Reste à savoir si la réactivité de la Réserve Fédérale et les gains de compétitivité liés à la baisse du dollar permettront d’échapper à la récession. Dans la zone euro, après un sursaut au troisième trimestre 2007, la croissance est en train de ralentir. Un tassement du marché immobilier, sans commune mesure toutefois avec ce qui a été observé outre-Atlantique, la fermeté de l’euro, qui pèse sur les exportations, et la poussée inflationniste sont les principaux éléments à l’origine de cette décélération. Au Japon, l’absence d’un franc redémarrage des dépenses des ménages constitue toujours un obstacle à une croissance soutenue. Du côté des pays émergents enfin, la croissance reste forte, en particulier en Chine (+11 % en 2007). Mais une érosion de l’environnement extérieur pourrait finir par freiner le dynamisme de ces économies. Introduction Les marchés en valeur continuent d’évoluer beaucoup plus mollement du fait d’une pression persistante sur les prix : le prix moyen d’un téléphone portable était tombé à 110 USD à fin 2007 contre 120 USD un an plus tôt et 130 USD à fin 2005, celui d’un écran plat a chuté en un an de 20 (LCD) à 30 % (plasma). On observe pareil mouvement dans les matériels professionnels, dans les serveurs informatiques par exemple où les prix moyens ont baissé en un an de 5 à 15 % selon les constructeurs, à quelques exceptions près (fournisseurs de systèmes haut de gamme notamment). 13:18 21 www.idate.org DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:18 Page 22 1.1 Le DigiWorld dans l’économie mondiale La lente montée des régions émergentes Qu’est-ce que le DigiWorld ? On définit ici le DigiWorld comme recouvrant tous les secteurs qui sont déjà basés – ou en voie de l’être – sur les technologies numériques : • services de télécommunications : téléphonie fixe et mobile, transmission de données et d’images ; • équipements de télécommunications : équipements de réseaux publics, systèmes privés, terminaux, logiciels et services associés ; • logiciels et services informatiques : traitement de l’information ; • matériel informatique : “mainframes", PC et périphériques, équipements de transmission de données ; • services de télévision ; •électronique grand public : équipements audio et vidéo. Des régions industrielles encore largement dominantes… L’Europe et l’Amérique du Nord concentraient encore 64 % du marché du DigiWorld en valeur en 2007, perdant 0,9 point par rapport à l’année précédente. En ajoutant Japon et Corée du Sud ainsi que les marchés des quelques autres économies avancées de la région Pacifique (Australie, Nouvelle-Zélande), l’ensemble représente toujours plus des trois-quarts du marché mondial en valeur, mais perd 1,2 point dans l’année. Toutefois, l’évolution en valeur doit être mise en regard à la fois du niveau d’équipement de chaque pays ou région et du niveau de prix moyen des matériels et surtout des services dans les différents marchés. Ainsi le marché japonais, dont le niveau d’équipement et d’usage en TIC est très élevé, ne recèle mécaniquement pas le même potentiel qu’un pays moins avancé : ceci explique pour partie le recul régulier et significatif du poids du marché nippon dans le DigiWorld (de 12 % du marché mondial en 2004, il est tombé à moins de 11 % en 2007). A l’inverse, les pays émergents ont aujourd’hui un potentiel, en volume en particulier, beaucoup plus élevé, mais l’effet est freiné en valeur par des niveaux d’ARPU en général plus – voire beaucoup plus – faibles que dans les marchés avancés. … mais dont la croissance s’essouffle En 2007, on observe ainsi des écarts importants de croissance entre régions du monde, allant de 3,7 % pour l’Europe à 12 % pour le reste du monde (Amérique Latine et Afrique/Moyen-Orient), en passant par 5,1 % pour l’Amérique du Nord et 6,7 % pour toute la région Asie/Pacifique. Ces progressions moyennes peuvent receler elles-mêmes des différences importantes entre pays d’une même région, ainsi qu’entre segments d’activité. La dynamique de l’Europe, prise dans son ensemble, n’en apparaît pas moins aujourd’hui en retrait, avec un niveau de croissance qui, depuis plusieurs années derrière celui des autres régions y compris de l’Amérique du Nord, a même creusé l’écart au cours de la période la plus récente. Le Vieux Continent a ainsi perdu 1,7 point en termes de poids dans le DigiWorld entre 2004 et 2007. En Asie/Pacifique par ailleurs, les marchés avancés (Japon, Corée du Sud, Australie, Nouvelle-Zélande) ont vu leur poids au sein des marchés TIC de la région tomber de 56 % à 50 % au cours des trois dernières années. Le contraste est saisissant entre leur dynamique, qui ne dépasse pas 3 % par an, et celle des pays émergents de la région, menés par la Chine et l’Inde, aux alentours de 10 % par an. En termes de contribution à la croissance, le poids de chaque grande région est toutefois plus équilibré. Si les pays émergents d’Asie assurent un quart de la croissance mondiale et les autres régions émergentes environ 20 %, tout comme l’Europe, l’Amérique du Nord reste le premier contributeur, avec près de 30 %. DigiWorld 2008 22 Les marchés du DigiWorld par région (billion €) Europe North America Asia-Pacific RoW Total 2004 746 761 554 221 2 283 2005 783 810 589 256 2 438 2006 819 855 630 293 2 597 2007 850 899 672 329 2 749 2008 882 941 715 356 2 894 2011 975 1 071 832 431 3 309 Source IDATE Les marchés du DigiWorld par région DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:18 Page 23 La lente montée des marchés émergents… Répartition des marchés du DigiWorld par région en 2007 RoW 12% Europe 31% Asia/Pacific 24% Les marchés du DigiWorld par région North America 33% Source IDATE … dans un contexte de ralentissement global de la croissance Contribution à la croissance des marchés du DigiWorld par région billion t 23 +6.5% +5.8% +5.3% www.idate.org 160 140 120 100 80 60 RoW 40 Asia/Pacific 20 North America Europe 0 2005-2006 Source IDATE 2006-2007 2007-2008 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:18 Page 24 1.2 Le DigiWorld dans l’économie mondiale Le DigiWorld, terre de contrastes Le poids des TIC dans l’économie Les marchés du DigiWorld représentent 7,3 % du PIB mondial, soit un poids à peu près stable depuis plusieurs années. Autrement dit, les marchés du DigiWorld ont évolué au cours de la période récente ni plus ni moins vite que l’ensemble de l’économie. Nous avons mentionné dans la fiche précédente, et aurons l’occasion d’y revenir par la suite, les écarts importants que l’on peut observer pour certains produits et services entre des fortes progressions en volume et un impact amoindri en valeur : ce phénomène explique pour partie le paradoxe apparent qu’il y aurait à parler de secteurs porteurs pour des marchés dont la croissance ne fait que suivre le rythme général de l’économie. Un autre élément d’explication, plus important peut-être, réside dans l’effet d’entraînement que peuvent avoir les produits et services TIC par leur diffusion. Ce ne serait pas tant la valeur marchande de ces secteurs que leur apport induit à l’économie qui en serait l’enjeu. Pour les acteurs du DigiWorld, la question de la monétisation de leur activité reste néanmoins l’une des questions majeures. Par ailleurs, la tendance moyenne reflète des contrastes sensibles selon les segments et les régions. L’EGP comme moteur de croissance Les segments d’équipements voient globalement leur poids diminuer dans l’économie. Mais à ce niveau déjà, il faut faire la part entre les matériels informatiques, qui perdent peu à peu du terrain depuis plusieurs années (de 0,87% à 0,84% du PIB entre 2004 et 2007), les systèmes et terminaux de télécommunications, qui ont connu un reflux après le pic de 2005, et l’électronique grand public, qui au contraire regagne peu à peu des points. Les segments de services voient de leur côté leur poids légèrement augmenter mais, là aussi, sous l’effet de mouvements parfois opposés dans leurs sous-composantes. Cette fois, ce sont les services informatiques et logiciels qui guident le mouvement, tandis que les services de télécommunications jouent la stabilité et que les services télévisuels ont engagé depuis 2006, et de manière nette en 2007, un recul en termes de poids relatif. Au total, les segments télécoms et informatiques perdent un peu de terrain, tandis que les segments médias en gagnent, grâce à la forte dynamique des marchés de l’EGP. En Asie/Pacifique, les marchés du DigiWorld progressent plus vite que le PIB Les grands pays émergents d’Asie/Pacifique, Amérique Latine et Afrique/Moyen-Orient sont les seuls dans lesquels les marchés TIC représentent plus de 8 % du PIB. En dynamique, seuls les premiers, les pays d’Asie/Pacifique, gagnaient encore du terrain en 2007, alors que le poids des TIC diminuait très légèrement dans le second groupe. Chine et Inde en particulier continuent de voir leurs marchés TIC croître à un rythme très soutenu ! A l’opposé, le poids des marchés TIC en Europe, historiquement plus faible que dans les autres régions du monde, a encore reculé en 2006 et 2007. Mais c’est sans doute la région qui illustre le plus le paradoxe indiqué plus haut puisque, dans le même temps, le Vieux Continent s’est équipé et continue de s’équiper largement en systèmes, terminaux et services de communication les plus récents. DigiWorld 2008 24 Telecom services Telecom equipment Software and computer services Computer hardware TV services Consumer electronics Total 2004 2.7% 0.6% 1.7% 0.9% 0.7% 0.7% 7.2% 2005 2.7% 0.6% 1.7% 0.9% 0.7% 0.7% 7.3% 2006 2.6% 0.6% 1.7% 0.8% 0.7% 0.7% 7.3% 2007 2.7% 0.6% 1.8% 0.8% 0.7% 0.8% 7.3% 2008 2.7% 0.6% 1.8% 0.8% 0.7% 0.8% 7.3% Source IDATE Les contributions du Digiword au PIB mondial DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:18 Page 25 L’Europe toujours à la traîne… Les marchés du DigiWorld en % du PIB 12% 10% 8% 6% 4% 2% 0% 2005 Europe 2006 North America 2007 Asia/Pacific RoW 2008 Total Source IDATE ... tandis que les régions émergentes affirment le poids des TIC dans leur économie Les marchés du DigiWorld en % du PIB en 2007 10% 9% 25 1.9% www.idate.org 8% 7% 1.5% 2.9% 6% 5% 2.6% 4% 3% 4.9% 2% Media 3.2% 1% IT Telecom 0% World Source IDATE Asia/Pacific Le poids des TIC dans l’économie 2004 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:18 Page 26 1.3 DigiWorld 2008 26 Les investissements en TIC Les dépenses en TIC ont augmenté de près de 5% par an en moyenne depuis 2000 dans les pays de l’OCDE, en retrait d’un point environ par rapport à la moyenne mondiale. Les pays émergents ont bien évidemment connu une dynamique beaucoup plus forte, de l’ordre de 14% par an au cours de la même période. A l’intérieur, cinq principaux marchés (que l’on regroupe sous la dénomination abrégée de BRICS, pour Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont connu une croissance de plus de 18% et concentrent aujourd’hui 60% des dépenses en TIC des marchés émergents et plus de 10% au niveau mondial. Dans les économies développées, après la chute qui avait immédiatement suivi l’éclatement de la bulle TMT, l’investissement des entreprises dans les TIC a remonté progressivement. On observe toutefois un palier sur la période récente en Europe, tandis qu’aux États-Unis la pause marquée sur une grande partie de 2006 a pu être (momentanément ?) dépassée, avec une forte reprise à partir de l’automne. Une reprise aux États-Unis La situation financière des entreprises nord-américaines, qui reste bonne, ainsi qu’une compétitivité-prix dopée par la faiblesse du dollar sont deux facteurs de soutien à l’économie et de dynamique des investissements. Ainsi, l’investissement en TIC aux États-Unis (en valeur) a dépassé début 2007 son point haut de 2000 et reste orienté à la hausse. Les données à la fin 2007 faisaient état d’un marché toujours en nette croissance, principalement tiré par les dépenses en logiciels des entreprises. Si le niveau d’investissement des entreprises nord-américaines en ordinateurs n’a toujours pas retrouvé, en valeur, le pic atteint en 2000, c’est pour l’essentiel la conséquence d’une chute vertigineuse des prix (d’un indice 100 en 2000, on est passé à 30 en 2007, tout en incluant un effet “qualité") : les ventes d’ordinateurs ont triplé en volume au cours des sept dernières années ! Plus largement, les données récentes d’investissement en volume suggèrent une résistance de la composante TIC des dépenses des entreprises nordaméricaines, alors que les dépenses en autres biens d’équipement ont commencé à refluer. Un palier en Europe Dans la zone euro, après avoir été proche de 3 % en 2006, la croissance économique revient vers son potentiel de long terme, qui est de 2 % l’an. Un tassement du marché immobilier, sans commune mesure toutefois avec ce qui a été observé outre-atlantique, et la fermeté de l’euro, qui pèse sur les exportations, sont les deux principaux éléments à l’origine de cette décélération. L’investissement des entreprises se trouve ainsi à nouveau freiné, après deux années de reprise. Du côté des dépenses en infrastructures des opérateurs de télécommunications, qui s’étaient elles aussi fortement redressées en 2005 et 2006 (en croissance de plus de 6 % ces deux années), on observe un nouveau retrait en 2007. Au Japon, l’absence d’un franc redémarrage des dépenses des ménages constitue toujours un obstacle à une croissance soutenue ; toutefois, un yen relativement faible favorise les exportations et permet aux grandes entreprises de maintenir des niveaux de bénéfice élevés et de soutenir l’investissement productif. Les TIC, vecteurs de développement des économies émergentes Mais c’est bien dans les économies émergentes que l’investissement dans les TIC apparaît le plus soutenu, porté par la demande des ménages et très largement aussi par les dépenses des entreprises. En Chine par exemple, les dépenses en TIC ont crû de plus de 20% au cours de chacune des deux dernières années, soit un niveau largement supérieur à la croissance économique du pays. La demande des pays émergents explique encore la reprise du marché des semi-conducteurs observée depuis la mi-2007. Dépenses sur le marché des TIC (en USD à prix courants) (year 2000 = 100 index) IT Equipment OECD countries BRICS Software OECD countries BRICS IT Services (OCDE) OECD countries BRICS Communications OECD countries BRICS BRICS: Brazil, Russia, India, China, South Africa 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 100 100 81.6 120.9 76.0 142.4 81.7 193.2 90.6 269.5 94.7 338.8 101.0 403.0 108.8 466.8 115.2 552.3 100 100 104.7 122.8 107.9 146.4 124.6 215.7 142.5 304.7 154.4 416.1 167.4 537.1 185.0 692.7 204.3 901.7 100 100 101.8 108.9 102.7 128.5 115.9 195.6 129.6 273.3 137.0 377.4 145.8 486.0 160.8 621.6 175.4 811.5 100 100 90.2 98.8 96.0 110.6 105.7 131.4 116.9 159.0 122.7 187.4 126.4 208.2 135.1 223.6 143.0 241.2 Source OECD Le DigiWorld dans l’économie mondiale La montée des grands pays émergents DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:18 Page 27 L’investissement TIC aux États-Unis reste orienté à la hausse Croissance annuelle de l’investissement TIC des entreprises nord-américaines billion $ per year 550 500 450 400 350 300 250 200 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Source Coe Rexecode Les logiciels tirent l’investissement informatique des entreprises en valeur Investissement informatique des entreprises nord-américaines en valeur Software (billion $) IT equipment (billion $) 130 230 210 Les investissements en TIC 150 1993 120 27 190 110 www.idate.org 170 100 150 130 90 110 80 90 70 60 70 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 Source Coe Rexecode 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:18 Page 28 1.4 Le DigiWorld dans l’économie mondiale La Chine sur le devant de la scène Tout en restant orientée à la hausse, la production industrielle des TIC aux États-Unis voit sa dynamique s’infléchir nettement depuis la mi-2006, passant d’une croissance en volume de plus de 20 % en moyenne glissante sur un an à moins de 10 %. Sur longue période, la croissance de la production nord-américaine (doublement depuis 2000) est largement dépassée par celle de la Corée du Sud, où le niveau a plus que triplé en sept ans. Derrière, le Japon ainsi que la Suède et la Finlande pour l’Europe ont connu une croissance plus modérée (+30 à +40 % en sept ans) tandis que la France maintient tout juste son niveau de production de l’an 2000 et que l’industrie britannique a totalement décroché, retrouvant en 2007 son niveau de production de 1995 (-40 % par rapport à 2000). L’informatique, pilier de la production aux États-Unis… Aux États-Unis, le taux d’utilisation des capacités de production, très fortement secoué à l’éclatement du krach technologique de 2001, s’est depuis redressé et a pu se maintenir à près de 80 % au cours de la dernière période. Si le redressement a été particulièrement marqué pour les équipements de télécommunications, dont le taux d’utilisation était tombé à 40 % en 2002, la croissance de la production sur longue période a toutefois été plus élevée pour les ordinateurs. En volume, le niveau de production a ainsi presque doublé depuis 2000, en fait depuis 2004, puisque la production était restée à peu près stable au cours des quatre premières années. En revanche, la production d’équipements de télécommunications avait d’abord chuté de 30 % en deux ans avant de reprendre à partir de la fin 2002, pour dépasser en 2007 de 30 % le niveau de production de 2000. A l’inverse, c’est la production d’équipements de télécommunications, avec un volume qui a plus que triplé en sept ans, qui explique l’essor de l’industrie sudcoréenne. On observe encore que l’effet du krach technologique a été localement de très courte durée, la production affichant une croissance quasi-ininterrompue depuis 2001. Au Japon, la production d’ordinateurs a mieux résisté que celle des matériels de télécommunications, mais l’un et l’autre déclinent, et c’est l’industrie locale de composants qui permet de maintenir la croissance d’ensemble. … et les télécoms pour l’Europe En Europe, les situations sont plus contrastées avec des spécificités nationales fortes. D’une manière générale toutefois, la production informatique décline. La Suède et la Finlande affichent en revanche une dynamique positive pour la production d’équipements de télécommunications (+40 % depuis 2000) grâce à leurs champions nationaux respectifs, Ericsson et Nokia. Quant à la France, ses piètres performances dans la production de produits finis sont compensées par un positionnement fort dans les semi-conducteurs. L’inexorable ascension de la Chine Quelles que soient les performances de certains pays industriels, elles restent en-deçà de celles, exceptionnelles, de la Chine. La production d’ordinateurs y a été multipliée par 30 en sept ans, avec une formidable réserve de croissance, eu égard à la part encore faible de cette production par rapport au marché mondial (moins de 15 millions de machines produites localement en 2007 pour 250 millions de PC vendus dans le monde au cours de l’année). En matière d’échanges, la Chine compte désormais pour 20 % des exportations de matériels de communication dans le monde et plus de 25 % des matériels informatiques, partant d’un niveau quasinul au début des années 90 ! DigiWorld 2008 28 La production TIC USA Japan EU-15 China Other Asia* RoW Telecom equipment 1995 2005 14.1% 5.3% 16.4% 5.7% 36.2% 34.0% 3.8% 19.2% 17.9% 21.4% 11.6% 14.4% * Hong Kong, South Korea, Singapore, Taiwan, Thailand, Malaysia IT equipment 1995 2005 15.0% 6.8% 16.0% 5.8% 31.7% 28.3% 2.7% 26.8% 28.6% 24.3% 6.0% 8.0% Source Cepii-Chelem Part des exportations de matériels TIC par grande région DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:18 Page 29 L’évolution de la production industrielle est très inégale selon les pays… Production industrielle des TIC (2000=100 - mm3) (2000=100 - mm3) 250 400 Japan United States South Korea 300 150 200 100 100 60 Sweden Finland France United kingdom 40 60 40 20 30 20 10 15 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 La production TIC Source Coe Rexecode … et particulièrement forte en Chine Evolution de la production d’ordinateurs en Chine millions 20 29 www.idate.org 15 10 5 0 95 96 Source Coe Rexecode 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 Le DigiWorld dans l’économie mondiale Une croissance en ralentissement sensible DigiWorld 2008 30 13:18 Page 30 Les marchés du DigiWorld en Amérique du Nord L’Amérique du Nord représente 33 % du marché mondial des TIC en 2007 (30 % pour les seuls États-Unis). Le marché nord-américain des TIC est estimé à 899 milliards EUR, en augmentation de plus de 5 % sur l’année précédente. Alors que la croissance des marchés de l’EGP, de l’informatique et des télécoms reste solide, celle du secteur média est en net ralentissement par rapport à 2006. La croissance des TIC a été soutenue par le dynamisme général de l’économie nord-américaine jusqu’en 2006. Les profits des entreprises et les conditions avantageuses du financement ont alimenté le marché informatique et la consommation de matériels d’EGP. L’environnement actuel est toutefois moins favorable, avec un ralentissement de la croissance attendu en 2007-2008. Autre caractéristique de ce marché, les dépenses de R&D en TIC y sont particulièrement élevées, avec un montant qui dépasse celui du Japon et de l’Union européenne cumulés. Depuis le début des années 2000, le poids du financement public a tendance à augmenter, les dépenses privées de R&D étant dans le même temps de plus en plus “délocalisées". Bonnes performances dans les logiciels et l’EGP Les États-Unis continuent de dominer l’industrie mondiale du logiciel et des services informatiques, avec une part de marché de 40 %. Le marché reste fragmenté mais, à la suite d’une vague importante de consolidations depuis 2003, quelques acteurs de taille gigantesque parviennent à être présents sur la plupart des applications. Microsoft et IBM s’affrontent sur le middleware et les applications transversales tandis qu’Oracle est l’un des leaders du marché des applications de gestion. Dans le domaine des équipements informatiques, la conjoncture s’est sensiblement dégradée après des années 2004 et 2005 qui avaient bénéficié du renouvellement des parcs des entreprises. Le secteur de l’EGP a encore enregistré en 2007 un taux de croissance de 8 %, après deux années à plus de 10 %. Forte consolidation du marché des services télécoms La croissance des services télécoms, estimée à près de 5 % en 2007, est soutenue par l’expansion des services mobiles, un peu retardée par rapport aux autres pays industrialisés et alimentée par l’augmentation continue des bases d’abonnés et par le développement des services de données. En 2007, les services mobiles représentent 46 % du marché des services télécoms (56 % en Europe). Les câblo-opérateurs dominent encore le segment du haut débit, mais les opérateurs télécoms ont renforcé leurs parts de marché avec des accès DSL (43 % des accès aux États-Unis) et plus récemment des accès FTTx (1,6 million de lignes à la mi-2007 aux États-Unis). Les opérateurs télécoms, qui font face depuis plusieurs années à une baisse continue de leurs recettes traditionnelles de téléphonie et à la diminution de leur parc de lignes d’accès, investissent en effet dans les réseaux en fibre pour offrir des services IPTV et concurrencer les offres “triple play” des câblo-opérateurs. Depuis 2004, une vague de fusions-acquisitions de grande envergure a profondément modifié la structure du marché des services télécoms aux États-Unis et au Canada, aujourd’hui concentré autour de deux opérateurs historiques régionaux. Aux États-Unis, AT&T (ex SBC) et Verizon sont devenus les leaders incontestés du marché avec un chiffre d’affaires en 2007 respectivement de 119 milliards USD et 94 milliards USD. Ralentissement sur le marché audiovisuel Avec des revenus qui ont dépassé 110 milliards EUR en 2007, les États-Unis concentrent 40 % du marché mondial de la télévision. Depuis 2006, la croissance du marché est en net ralentissement, essentiellement du fait de la morosité du marché publicitaire sur les grands “networks” hertziens. Ces derniers restent des acteurs incontournables de l’industrie, mais sont fortement concurrencés par la télévision à péage. Près de 90 % des 125 millions de foyers TV nord-américains reçoivent à présent une offre TV multichaîne par abonnement, et 70 % reçoivent la télévision numérique (essentiellement via le câble et le satellite). Le câble reste le mode de réception TV prioritaire, avec 60 % des foyers équipés, mais il perd régulièrement du terrain face au satellite (Dish et DirecTV). Les marchés du DigiWorld en Amérique du Nord (billion €) Telecom services Telecom equipment Software and computer services Computer hardware TV services Consumer electronics Total 2004 236 46 217 82 96 83 761 2005 246 50 232 85 101 96 810 2006 253 51 248 88 109 106 855 2007 265 54 264 90 111 114 899 2008 281 56 277 89 116 121 941 Source IDATE 1.5 15/04/08 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:18 Page 31 Un équilibre entre segments télécom et informatique Décomposition des marchés du DigiWorld en Amérique du Nord en 2007 Consumer electronics 13% Telecom services 31% Computer hardware 9% Telecom equipment 6% Software and computer services 28% Source IDATE Une croissance désormais homogène Évolution par grand segment en Amérique du Nord Les marchés du DigiWorld en Amérique du Nord TV services 13% 12% 31 www.idate.org 10% 8% 6% 4% 2% 0% 2004-2005 2005-2006 Telecom Source IDATE 2006-2007 IT Media Total 2007-2008 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:18 Page 32 1.6 DigiWorld 2008 32 Les marchés du DigiWorld en Europe Avec une valeur estimée à 850 milliards EUR en 2007, le marché européen des TIC représente un peu plus de 30 % du total mondial. Après la phase de récession de 2001-2002, il a connu une reprise, particulièrement marquée au tournant de l’année 2004. Depuis 2005, le taux de croissance a tendance à baisser, essentiellement sous l’effet du ralentissement de la croissance des marchés des télécommunications. En 2007, le marché en valeur a crû de 3,7 %, alors que sa croissance avoisinait encore 5 % en 2006. La politique des TIC en Europe comprend des initiatives paneuropéennes, essentiellement dans le cadre de l’Union européenne (en juin 2005, la Commission européenne a notamment lancé l’initiative i2010, qui met l’accent sur le processus de convergence numérique), et une multitude d’initiatives prises dans chaque pays par les États nationaux et de plus en plus par les régions. Dynamisme des services informatiques Après une phase de fort ralentissement au début des années 2000, dans un contexte économique général morose et des tendances boursières à la baisse, le secteur des technologies de l’information a connu une relance à partir de 2004. En 2007, la croissance dans les services et logiciels, qui représentent 70 % du marché informatique, a frôlé 7 %. Dans les matériels, la dynamique en valeur est moins marquée (+3,1 % en 2007), mais elle l’est davantage en volume et traduit notamment un basculement des équipements de bureau vers les portables. Le secteur de l’EGP enregistre un net ralentissement en 2007, avec de grandes variations selon les pays. Télécommunications : progrès de la diffusion et ralentissement de la croissance en valeur L’essor de la concurrence et les niveaux élevés de diffusion des services télécoms se traduisent par un net ralentissement de la croissance en valeur du marché depuis 2002. La croissance des services télécoms en Europe est ainsi passée de plus de 10 % en 2001 à 7 % en 2004 et 3 % en 2007. Les télécoms n’en représentent pas moins un moteur très actif du développement des TIC en Europe, par leur poids (38 % du marché total des TIC dans la région pour les services et 44 % si l’on intègre les équipements) et par leur action sur le processus de convergence. La téléphonie mobile atteint un niveau de saturation, y compris dans nombre de pays d’Europe de l’Est (le taux de pénétration moyen pour la région dépasse 100 % depuis 2006), qui réduit année après année les perspectives de croissance. Toutefois, les services de données constituent un relais de croissance significatif pour les opérateurs mobiles ; ils représentent 16 % du chiffre d’affaires des services mobiles (19 % pour l’Europe de l’Ouest). Dans le fixe, le haut débit reste un vecteur important de dynamique. Avec 114 millions d’abonnés à la fin 2007 (dont 94 millions pour les seuls pays d’Europe de l’Ouest), le segment recèle encore un fort potentiel, qui attise la concurrence : au-delà du dégroupage de l’ADSL, le terrain de jeu se déplace vers le marché du très haut débit et le développement des services associés au haut débit (VoIP, vidéo sur IP). Une économie de la télévision morcelée Le poids de la redevance dans l’économie de la télévision en Europe est important (près du quart des recettes des chaînes tous types confondus), avec une réception hertzienne qui reste en 2007 le mode d’accès unique pour 48 % des foyers TV. La réception par voie hertzienne perd toutefois rapidement du terrain au profit du câble et surtout du satellite, porté par une numérisation plus rapide que sur les autres réseaux. Les opérateurs télécoms sont entrés sur le marché de la télévision avec des offres de télévision sur DSL. Si elle reste marginale en termes de part de marché, la télévision sur DSL rencontre un succès non négligeable sur plusieurs marchés (France, Espagne par exemple). Autre tendance importante du marché, la télévision numérique est en forte croissance, essentiellement portée par la télévision à péage, en particulier par satellite. Elle représente maintenant 30 % des foyers. La télévision numérique terrestre est cependant en passe de devenir un puissant relais de croissance pour ce marché, comme le montre déjà l’exemple britannique, ou comme semble le prouver le bon démarrage de la TNT, essentiellement gratuite, en France, en Espagne ou en Italie. Les marchés du DigiWorld en Europe (billion €) Telecom services Telecom equipment Software and computer services Computer hardware TV services Consumer electronics Total 2004 287 53 189 96 66 56 746 2005 300 57 198 99 69 60 783 2006 312 59 210 102 72 64 819 2007 322 56 225 105 76 67 850 2008 330 57 239 108 79 69 882 Source IDATE Le DigiWorld dans l’économie mondiale Nouvelle panne de croissance ? DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:18 Page 33 Un segment télécom encore dominant… Décomposition des marchés du DigiWorld en Europe en 2007 Consumer electronics 8% TV services 9% Software and computer services 26% Telecom equipment 7% Source IDATE … mais en faible croissance Évolution par grand segment en Europe Les marchés du DigiWorld en Europe Telecom services 38% Computer hardware 12% 8% 33 www.idate.org 7% 6% 5% 4% 3% 2% 1% 0% 2004-2005 2005-2006 Telecom Source IDATE 2006-2007 IT Media Total 2007-2008 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 Le DigiWorld dans l’économie mondiale Des disparités très marquées DigiWorld 2008 34 13:18 Page 34 Les marchés du DigiWorld en Asie/Pacifique Plus encore que l’Europe et ses contrastes entre Ouest et Est, l’Asie/Pacifique est marquée par de profonds écarts entre les performances des marchés des pays avancés (Japon, Corée du Sud notamment) et des pays émergents. En outre, le poids de ces derniers est tel qu’au-delà de l’effet d’entraînement pour la région, c’est l’ensemble du marché mondial qui y puise une grande partie de sa croissance. Le poids de l’Asie/Pacifique était de 24,5 % en 2007, en très légère augmentation ! Mais, dans le même temps, le poids du Japon, qui représente près de la moitié du marché en valeur de la région, a reculé d’un point. Sous l’angle dynamique, le marché japonais progressait d’à peine plus de 1 % par an en moyenne, tandis que le reste de la région enregistrait une croissance de plus de 10 % par an, contribuant à lui seul à un tiers de la croissance mondiale entre 2003 et 2006. Les laboratoires japonais et sud-coréens Malgré la faiblesse de la croissance de son marché national, le Japon possède, dans un certain nombre de domaines TIC, une avance sur un grand nombre de pays industriels. Dans les télécommunications en particulier, il compte la plus grande base de clients 3G avec plus de 60 millions à la mi-2007, soit près des deux-tiers du total des clients mobiles dans le pays. De même, dans le très haut débit, le plan de déploiement d’accès FTTB/FTTH lancé par NTT a d’ores et déjà permis de connecter près de 10 millions de foyers, soit le tiers des abonnés haut débit du pays. Les accès fibre se substituent aux accès DSL, en baisse depuis 2006. Plus largement en matière de TIC, le programme E-Japan mis en place en 2001 a permis d’accélérer l’informatisation de la société japonaise. Enfin, le pays est leader en matière de TVHD avec des programmes proposés depuis plusieurs années à la fois sur les réseaux numériques terrestres, sur le câble et sur le satellite. La Corée du Sud est également particulièrement avancée dans plusieurs domaines. Dans le haut débit, le pays a longtemps été leader mondial avant d’être “rattrapé” par quelques pays européens. Il conserve en revanche, avec le Japon, une avance dans le très haut débit, en privilégiant une approche FTTB/Ethernet LAN ou VDSL. En matière d’accès sans fil, la technologie WiBro, version locale du WiMAx, a commencé à être déployée dans le cadre du programme “ubiquitous Korea”. Chine et Inde tirent la croissance Mais c’est dans les pays émergents de la région que l’on trouve les principaux réservoirs de croissance des marchés du DigiWorld. La Chine continue de s’équiper à un rythme effréné : en 2007, 80 millions de nouveaux clients mobiles sont venus grossir la base, soit un contingent plus important qu’au cours de n’importe quelle année passée, et le pays compte 13 millions de nouveaux abonnés haut débit. La Chine renforce sa position de premier marché mondial en nombre d’abonnés mobiles (525 millions) et talonne les États-Unis en ce qui concerne le nombre d’abonnés haut débit (65 millions à la fin 2007). Le marché chinois, c’est aussi 260 millions d’abonnés à la TV payante. Par ailleurs, l’industrie chinoise se développe tout particulièrement dans l’informatique, avec des groupes désormais puissants au niveau international (Lenovo, Founder Group), dans les télécommunications (Huawei, ZTE…) et dans l’EGP. Le dynamisme du marché indien tire aussi de plus en plus la croissance de l’ensemble de la région. Le développement des TIC en Inde est marqué par l’essor des services informatiques (logiciels, centres d’appels) et des services de télécommunications mobiles (plus de 70 millions de nouveaux clients mobiles en 2007). Cette expansion est pour partie la résultante d’initiatives publiques récentes visant à ouvrir l’économie du pays : le développement des TIC en Inde a longtemps été freiné par la fermeture aux investissements étrangers et par le manque d’infrastructures (routes, électricité, télécommunications). Enfin, derrière ces mastodontes, plusieurs autres pays asiatiques (Vietnam, Indonésie, Philippines, Pakistan) contribuent de manière plus modeste mais renforcée à la croissance des marchés du DigiWorld dans la région. Les marchés du DigiWorld en Asie/Pacifique (billion €) Telecom services Telecom equipment Software and computer services Computer hardware TV services Consumer electronics Total 2004 225 73 90 65 49 52 554 2005 237 77 96 69 53 57 589 2006 254 84 102 73 56 62 630 2007 272 88 111 77 59 66 672 2008 294 90 119 82 62 69 715 Source IDATE 1.7 15/04/08 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 35 Un poids toujours élevé pour les marchés d’équipement Décomposition des marchés du DigiWorld en Asie/Pacifique en 2007 Consumer electronics 10% TV services 9% Software and computer services 16% Telecom equipment 13% Source IDATE Une croissance équilibrée Evolution par grand segment en Asie/Pacifique 10% 35 9% www.idate.org 8% 7% 6% 5% 4% 3% 2% 1% 0% 2004-2005 2005-2006 Telecom Source IDATE Les marchés du DigiWorld en Asie/Pacifique Telecom services 40% Computer hardware 12% 2006-2007 IT Media Total 2007-2008 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 Des progrès significatifs dans la diffusion des TIC 13:19 Les marchés du DigiWorld dans le reste du monde Avec une valeur estimée à 329 milliards EUR en 2007, les marchés du DigiWorld en Amérique Latine et en Afrique/Moyen-Orient comptent pour 12 % des marchés mondiaux. Ils sont toujours fortement orientés à la hausse, avec une croissance estimée à 12 % en 2007. Le DigiWorld dans l’économie mondiale Une forte croissance en Amérique Latine… DigiWorld 2008 36 Page 36 En Amérique Latine, la crise financière de 2001-2002 est digérée et le marché est dès lors reparti de l’avant, notamment dans les TIC. Le marché de la région est largement dominé par le Brésil et le Mexique, qui en représentent près des deux-tiers. Les services numériques – en particulier IP – sont en progression, sur les marchés professionnel comme résidentiel. Le déploiement de ces nouveaux services reste néanmoins contraint par le niveau des infrastructures et par la solvabilité de la demande. En matière de services télécoms, le continent affiche une densité de plus de 60 %, et les connexions haut débit se développent rapidement (avec une densité encore relativement faible, de 6 % en moyenne à la fin 2007). Les acteurs leaders de la zone sont particulièrement actifs. A l’initiative des opérateurs, les nouvelles générations d’accès Internet mobile comme fixe apparaissent, alors que les projets de passage à la TV numérique se matérialisent peu à peu. Les réserves de croissance restent ainsi importantes, l’accès aux services télécoms – téléphonie ou Internet haut débit – étant encore en retrait en comparaison avec les zones plus avancées comme l’Europe de l’Ouest ou les États-Unis, et encore insuffisant pour que les foyers et les entreprises puissent profiter de tous les bénéfices découlant des technologies de l’information. … soutenue par des politiques publiques Dans ce cadre, les politiques publiques de réduction de la fracture numérique apparaissent comme un enjeu majeur, afin selon les cas d’impulser ou d’accompagner le déploiement de réseaux et de favoriser l’acceptation (et la demande) des nouvelles offres et technologies par les usagers, via en particulier la création de services publics en ligne. Les opérateurs privés sont également amenés à jouer un rôle important, étant le plus souvent à l’origine des déploiements et de la mise à niveau des réseaux, ainsi que du lancement de nouveaux services. Les leviers sont alors multiples pour les décideurs publics : politiques de subvention via les fonds de service universel, modalités de cession des nouvelles licences en particulier pour les réseaux non filaires, lancement d’e-services (gouvernement, santé, éducation). C’est également l’heure des choix technologiques, comme pour la norme de diffusion numérique terrestre ou pour les réseaux télécoms alternatifs destinés à favoriser l’accès à la téléphonie et à l’Internet haut débit. Afrique/Moyen-Orient : des marchés contrastés Du côté de la zone Afrique/Moyen-Orient, les contrastes sont plus marqués, avec plusieurs blocs très différenciés : • quelques pays avancés (Afrique du Sud, Israël), dont l’équipement est proche de celui des grands pays occidentaux ; • des pays d’Afrique septentrionale (Maroc, Tunisie, Egypte notamment), qui ont engagé des réformes depuis plus de dix ans, qui investissent dans les TIC et dont les marchés sont relativement ouverts ; • des pays du Golfe persique où l’expansion des marchés du DigiWorld a été dopée depuis 2006 par la hausse des prix du pétrole et la libéralisation plus récente des marchés (nouvelles attributions de licences), et dont les opérateurs investissent aujourd’hui sur les autres marchés de la région ; • enfin, les pays d’Afrique subsaharienne, qui restent les “parents pauvres” de la région avec des niveaux d’équipement encore très faibles, mais en progression significative. Sur le marché des services mobiles, la densité moyenne a doublé en deux ans et avoisine 20 % à la fin 2007. Les marchés du DigiWorld dans le reste du monde (billion €) Telecom services Telecom equipment Software and computer services Computer hardware TV services Consumer electronics Total 2004 91 16 46 30 17 21 221 2005 107 18 50 32 19 29 256 2006 126 20 56 36 21 36 293 2007 145 20 61 39 22 42 329 2008 161 21 65 41 23 44 356 Source IDATE 1.8 15/04/08 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 37 Un poids prédominant des services télécoms Décomposition des marchés du DigiWorld dans le reste du monde en 2007 Consumer electronics 12% TV services 6% Software and computer services 22% Telecom equipment 6% Source IDATE Des contrastes gommés Évolution par grand segment dans le reste du monde 30% Les marchés du DigiWorld dans le reste du monde Telecom services 41% Computer hardware 13% 37 www.idate.org 25% 20% 15% 10% 5% 0% 2004-2005 2005-2006 Telecom Source IDATE 2006-2007 IT Media Total 2007-2008 Marchés et acteurs DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 DigiWorld 2008 38 15/04/08 13:19 Page 38 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 13:19 Page 39 Marchés et acteurs 39 www.idate.org II 15/04/08 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 40 2 Marchés et acteurs Commoditisation, ou la nouvelle loi de la gravitation du DigiWorld DigiWorld 2008 40 15/04/08 Une commoditisation qui gagne les couches du DigiWorld A l'instar du PC, moteur du développement de l'industrie IT dans les années 90, deux autres segments majeurs du DigiWorld (services et équipements télécoms) sont entrés dans une phase de commoditisation. Si ces secteurs continuent à contribuer à la croissance du DigiWorld, c'est essentiellement à travers le débouché des marchés émergents (Chine, Inde, Russie mais aussi Amérique latine et Afrique), qui représentent plus de 75 % de la croissance totale sur ces deux segments. Dans la plupart des marchés développés, on assiste au contraire à un ralentissement durable de la croissance, symptomatique de ce phénomène de commoditisation. Ainsi, la saturation de la pénétration mobile guette (Etats-Unis, Royaume-Uni, France) ou est déjà de mise (Italie, Scandinavie). S'y ajoutent une concurrence sur les prix exacerbée (avec la multiplication d'offres d'abondance voire illimitées pour la voix fixe) et un durcissement du cadre réglementaire (roaming, terminaison d'appels). On observe ainsi pour la première fois une croissance en valeur négative du segment de la téléphonie mobile dans des pays majeurs tels que l'Allemagne. Sur les marchés fixes, les poches de croissance restantes en matière de haut débit servent à peine à compenser l'érosion régulière des revenus de téléphonie Page 41 fixe causée par la rupture technologique de la voix sur IP. II en est de même sur le segment des équipements de réseaux télécoms, où la révolution de l'IP a chamboulé le jeu concurrentiel du secteur, profitant à de nouveaux entrants dont le succès a été foudroyant (Cisco et dans une moindre mesure les chinois Huawei et ZTE) dans un contexte de forte érosion des prix du hardware (par faute de différentiation) et de migration de la valeur vers les couches applicatives. Parallèlement, les équipementiers "historiques", pour endiguer la dynamique négative des prix et marges, s'engageaient sur la voie d'une consolidation sans précédent. Enfin, la commoditisation gagne graduellement un secteur que beaucoup croyaient à l'abri, à la faveur d'une innovation incessante ; pourtant l'arbre de l'effervescence due à l'introduction de nouveaux smartphones avancés (et en particulier de l'iPhone) ne saurait masquer la forêt d'une industrie dominée par une logique de remplacement à l'Ouest et où plus de 60 % des ventes mondiales s'orientent déjà vers les marchés émergents. Ainsi, le renouvellement du parc installé à "iso-valeur" et l'essor des téléphones "low cost" compatibles avec le pouvoir d'achat disponible sur ces nouveaux débouchés géographiques se généralisent et pèsent sur l'érosion du prix moyen du terminal qui dépasse maintenant 10 % par an. Une logique d'innovation dominée par la concurrence entre segments Face à cette érosion rampante des prix, les tentatives d'innovation visant à réintroduire de la différentiation sur les produits/services phares du DigiWorld n'impactent que la niche du très haut de gamme (les téléphones mobiles de luxe ou les PC ultramobiles) et n'endiguent pas jusqu'ici la force gravitationnelle qui tire la croissance d'ensemble du marché des TIC vers le bas. Chez bon nombre d'acteurs majeurs du DigiWorld, ces tentatives ont été largement Introduction aradoxe du moment : tandis que l'année 2007 marquait un recul léger de la croissance du DigiWorld dans son ensemble, qui n'a jamais retrouvé ses taux de progression à deux chiffres de l'avant 2000, un autre secteur, moins high tech, contribuait beaucoup plus à l'augmentation de la richesse mondiale. Il s'agit des matières premières. Ce contraste, en nous rappelant les vertus que peut comporter un marché de commodités dans un contexte de croissance accrue, nous permet d'éclairer les dynamiques en cours des marchés du DigiWorld à une lumière nouvelle. P 13:19 41 www.idate.org DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 42 2 Marchés et acteurs supplantées par des stratégies d'innovation basées sur une diversification d'activités à travers l'entrée sur des segments connexes. A l'instar de la transformation d'IBM, l'inventeur du PC qui est dorénavant une société exclusivement de services informatiques, on observe aujourd'hui les acteurs de l'équipement télécom s'orienter vers le service ("managed services" des équipementiers réseaux, déploiement d'applicatifs par Nokia), des manufacturiers de l'électronique grand public et du PC se lancer dans la téléphonie mobile (Apple, Lenovo…), des opérateurs télécoms qui font de la diffusion audiovisuelle un axe stratégique de développement, tandis que les câblo-opérateurs fournissent des services de voix. DigiWorld 2008 42 Cette effervescence, si elle n'a pas profondément bouleversé les positions concurrentielles des acteurs établis (Nokia a enregistré une part de marché historique de plus de 40 %, en cette année 2007 de l'iPhone) alimente la pression tarifaire sur les segments de services et d'équipements du DigiWorld et renforce le processus de commoditisation en cours. Internet accessibles toujours plus ouvert. Ces stratégies, bien qu'encore loin d'être généralisées, rencontrent un succès commercial important et soulignent l'arbitrage croissant en faveur de la stimulation de la demande pour leurs produits phares (voix et connectivité) plutôt que la maximisation du prix unitaire réapparue par une (illusoire) différentiation de ces services. Ce type de stratégie est déjà largement à l'œuvre sur le marché des services fixes, où les revenus de connectivité illimitée (au réseau téléphonique commuté et de façon croissante à l'Internet haut débit) représentent 80 % de la valeur tandis que la voix à la minute ne pèse plus que 20 % du marché. Dans ce contexte, deux facteurs clés de succès dans un marché de commodité commencent à se matérialiser dans le DigiWorld. Si l'acceptation explicite du statut de commodité ne va pas de soi pour une industrie encore attachée au paradigme d'une croissance à deux chiffres, on peut observer, audelà des diversifications peu suivies de résultats, les prémices de cette nouvelle donne dans des tendances de services plus récentes car régulièrement retardées. A l'instar de marchés de commodités comme celui du maïs, dont le prix est stable depuis 100 ans mais dont la production vendue aux Etats-Unis a été multipliée par 10 sur la même période (grâce à l'incorporation du maïs dans de multiples produits de la nourriture pour bétail, aux sodas en passant par les cosmétiques), la clé de la croissance future des industries de services IT et télécoms réside dans la stimulation de la consommation existante (offres “flat rate” dans les télécoms, offres “Software as a Service” dans l'IT) et la multiplication des débouchés (par exemple connecter des objets au réseau afin qu'ils communiquent entre eux). Dans le domaine des services mobiles, les offres de voix mobile réellement "flat rate" se sont multipliées dans des pays majeurs comme les Etats-Unis (pour les quatre principaux opérateurs), l'Allemagne (avec T-Mobile) et la France (Bouygues Telecom), tandis que les offres d'accès Internet mobile ouvert ont maintenant supplanté la traditionnelle approche du "walled garden" et stimulent des usages grand public en proposant une mise à disposition de trafic quasi illimité et/ou un champ d'applications Le deuxième facteur clé de succès majeur est de s'assurer d'une compétitivité coût de premier ordre (par la spécialisation, les économies d'échelle et l'optimisation du capital investi) en progression permanente grâce à des gains de productivité. La vague de recomposition par fusions/acquisitions/cessions des principaux segments du marché ainsi que des décisions radicales d'externalisation d'infrastructures (comme H3G ou E-Plus) ou de projets de séparation opérationnelle ou structurelle (Telecom Italia, Les prémices d'un monde nouveau 15/04/08 L'heure du choix cornélien approche Dans ce contexte de commoditisation, la mutation des modèles économiques et industriels des acteurs du DigiWorld se poursuit. Tandis que les acteurs de l'électronique grand public et de la téléphonie mobile tentent d'emboîter le pas du succès planétaire d'Apple avec la combinaison iTunes/iPod réédité avec l'iPhone en obtenant un reversement sur les revenus de services de la part des opérateurs, les équipementiers réseaux poursuivent leur redéploiement sur les seg- Page 43 ments de services. Toutefois, c'est sans aucun doute chez les opérateurs télécoms que les décisions seront les plus complexes car les plus structurantes. En effet, les forces de marché à l'œuvre poussent à un choix aussi cornélien qu'inéluctable entre la fourniture de connectivité enrichie (incluant des fonctionnalités associées comme la localisation et les communications) et la fourniture d'applications s'appuyant sur cette connectivité. Il n'y a pas de bon ou mauvais choix car les deux modèles coexisteront et la décision de chaque opérateur dépendra autant de son point de départ que de ce qu'il veut être une fois adulte : le producteur de maïs ou le chef qui l'incorpore dans ses plats. Introduction TeliaSonera…) témoignent de la refonte des structures de coût désormais à l'œuvre dans le DigiWorld. 13:19 43 www.idate.org DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 44 2.1 Les marchés du DigiWorld par secteur Avec une croissance moyenne de 5,8 %, pour un marché mondial de 2 750 milliards EUR, le DigiWorld a connu en 2007 un ralentissement sensible de dynamique par rapport aux deux années précédentes. On observe surtout des écarts importants selon les segments, avec notamment un ralentissement très marqué de la progression des marchés d’équipements de télécommunications tandis que les produits d’électronique continuent de tirer les marchés du DigiWorld (même si eux aussi enregistrent des performances en retrait par rapport à 2005 et 2006). Les chiffres de 2007 apportent par ailleurs la confirmation d’une dynamique plus forte dans le segment des services, à l’exception notable de la télévision. Marchés et acteurs Ralentissement sensible des marchés d’équipements DigiWorld 2008 44 C’est sans conteste dans le segment des équipements de télécommunications que le ralentissement de croissance est le plus spectaculaire, avec une progression qui tombe en dessous de 2 % en 2007 contre plus de 7 % en 2005 et encore près de 6 % en 2006. Les matériels informatiques maintiennent une dynamique modérée (+4,4% en 2007), tandis que l’électronique grand public accuse un net ralentissement (de +15 % en 2005 à 8 % en 2007), même si c’est de là que vient encore la meilleure performance, tous segments du DigiWorld confondus. Au-delà des éléments de diagnostic propres à chaque segment, tous continuent de subir une forte pression sur les prix. Les sauts technologiques qui ont permis il y a quelques années de contrecarrer ce mouvement (passage de la 2G à la 3G dans les mobiles ; passage aux PC portables, aux écrans plats…) ont désormais basculé pour l’essentiel. Il faudra attendre quelque temps encore avant que de futures générations technologiques (4G, TVHD…) viennent apporter un nouveau souffle aux marchés. Trois-quarts de la croissance en provenance des services Les services comptent pour un peu plus de 70 % des marchés du DigiWorld et surtout, ils ont contribué en 2007 aux trois-quarts de la croissance totale. Les services de télécommunications pèsent à eux seuls pour près de 40 % de la croissance (59 milliards EUR sur un total de 152 milliards EUR). Les services informatiques et logiciels représentent la seconde contribution en importance, avec près de 30 % (44 milliards EUR). L’apport plus limité des services télévisuels (7 %) tient non seulement à la taille modeste de ce marché mais surtout à son fort ralentissement, sous l’effet essentiellement d’une moindre croissance des recettes publicitaires. Malgré une pression importante sur les prix, comme pour les équipements, les segments de services résistent mieux grâce à un effet volume exceptionnel, notamment en provenance des régions émergentes. A titre d’exemple, le nombre de clients mobiles dans le monde est passé en 2007 de moins de 2,7 milliards en début d’année à près de 3,2 milliards en fin d’année : en deux ans (fin 2005 à fin 2007), plus d’un milliard de nouveaux clients ont afflué auprès des opérateurs, soit un gain de près de 50 %. Sur ce total, la moitié provient de l’Asie/Pacifique, dont 300 millions sur les seuls marchés chinois et indien ! Nota : Les données fournies ici sont les chiffres des marchés finaux de chaque secteur et peuvent intégrer certains doubles comptes, au titre des consommations intersectorielles. En revanche, nous avons éliminé dans la mesure du possible les éventuels doubles comptes provenant de périmètres sectoriels qui se chevauchent : par exemple, les terminaux mobiles et les PC résidentiels ont été décomptés des marchés EGP et comptabilisés uniquement dans les segments télécoms pour le premier et informatique pour le second. De plus, ces données sont basées sur la consommation. Pour certaines catégories, la différence avec les données de production peut être significative lorsque les flux d’échanges internationaux sont très développés. Le marché mondial du DigiWorld par secteur (billion €) 2004 Telecom services 839 Telecom equipment 188 Software and computer services 542 Computer hardware 274 TV services 228 Consumer electronics 212 Total 2 283 2005 889 202 576 286 243 242 2 438 2006 945 214 616 298 258 267 2 597 2007 1 004 218 660 311 268 288 2 749 2008 1 065 225 700 320 281 303 2 894 2011 1 242 232 827 355 322 331 3 309 Source IDATE Une croissance qui s’essouffle lentement DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 45 Une dynamique qui reprend le dessus dans les services… Croissance des marchés mondiaux du DigiWorld par secteur billion t 3 000 2 500 2 000 Services 1 500 1 000 500 Equipment 0 2006 2007 Computer hardware Consumer electronics Telecom services Software and computer services TV services Source IDATE … qui représentent toujours 70% des marchés du DigiWorld Répartition des marchés du DigiWorld par secteur en 2007 Consumer electronics 10% Telecom services 36% 45 www.idate.org TV services 10% Computer hardware 11% Telecom equipment 8% Software and computer services 25% Source IDATE Les marchés du DigiWorld par secteur 2005 Telecom equipment DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 46 2.2 DigiWorld 2008 46 Services télécoms Une croissance mondiale largement tirée par les services mobiles et haut débit Au cours des deux dernières années, le marché mondial des services télécoms a augmenté en valeur de plus de 6 % par an (6,3 % en 2006, 6,2 % en 2007). Il est estimé à 1 004 milliards EUR en 2007. Depuis 2006, plus de 50 % des revenus mondiaux des services télécoms proviennent des services mobiles. En 2007, ce marché mobile (hors équipements et interconnexion) est estimé à 540 milliards EUR. Il a contribué à hauteur de 90 % à l’accroissement en valeur du marché des services télécoms. Cette croissance repose très largement sur le développement des bases de clients (+24 % en 2006, près de 20 % en 2007), qui ont franchi la barre des 2 milliards en 2005, celle des 3 milliards en 2007. Parallèlement, le revenu moyen par abonné a diminué et est tombé en dessous de 16 EUR par mois en 2007. Le déclin de la téléphonie fixe traditionnelle s’accélère, non seulement à la suite de la substitution en faveur des mobiles mais aussi de la diffusion de la voix sur IP, qui se traduit par une chute des recettes de communications. Le développement des services de données, en premier lieu des services d’accès haut débit, compense toutefois globalement la baisse de ces recettes (baisse nette de 13 milliards EUR pour la téléphonie fixe en 2007, contre un gain de 16 milliards EUR pour les services de données et Internet). Les marchés en développement ont généré les trois-quarts de la croissance en 2006 et 2007 La part des pays en développement dans le marché mondial des services télécoms se renforce de manière significative (20 % en 2002, 32 % en 2007). En 2007, le marché des services télécoms des pays émergents a augmenté de plus de 40 milliards EUR, soit près des trois-quarts de l’accroissement du marché mondial. La croissance de l’ensemble des pays émergents a avoisiné 10 % au cours de chacune des deux dernières années, alors qu’elle n’a pas dépassé 3 % en moyenne pour l’ensemble des pays industrialisés. La moitié du marché des services télécoms des économies en développement est concentrée dans cinq pays : Chine, Brésil, Mexique, Inde et Russie. La Chine en représente près d’un quart à elle seule. La progression de ces marchés est liée à la dynamique des marchés mobiles ; aujourd’hui, les pays émergents abritent 60 % du parc mobile mondial. Elle est aussi liée à celui des marchés des services Internet. La Chine talonne ainsi les États-Unis au premier rang du nombre d’abonnés haut débit. D’autres pays voient émerger un important marché du haut débit, comme le Brésil (8 millions d’abonnés à la fin 2007) et l’Inde (7 millions). Le mouvement de consolidation se poursuit La pression concurrentielle et le développement de ces différentes formes de convergence ont engagé les opérateurs dans une nouvelle vague de consolidations. Depuis 2004, les opérations de fusions-acquisitions se sont multipliées, d’abord sur le marché nord-américain (Sprint Nextel et surtout Verizon-MCI et SBC-AT&T-BellSouth) mais aussi en Europe (entre autres Telefónica-O2, NTL-Telewest, Neuf Cegetel/SFR) et au Japon (SoftBank-Vodafone KK). Les pays en développement ne sont pas en reste, et de nombreux opérateurs s’intéressent à ces marchés émergents, aussi bien en Amérique Latine (Telefónica et América Móvil/Telmex), en Asie (investissements de Vodafone en Inde), en Afrique et au Moyen-Orient (où émergent des opérateurs pan-régionaux, dont les sud-africains Vodacom et MTN, le koweïti MTC (à travers Celtel) ou l’égyptien Orascom Telecom). Marché mondial des services de télécommunications par région (billion €) North America Europe European Union France Germany Italy Spain UK Russia Asia-Pacific China India Japan Latin America Brazil Africa and Middle East Total 2004 236 286 253 36 51 29 21 44 11 225 54 9 92 57 24 34 839 2005 246 300 261 37 51 31 23 45 13 237 59 10 92 66 27 41 889 2006 253 312 268 38 51 31 25 46 17 254 65 12 94 75 30 51 945 2007 265 322 272 39 49 32 26 47 19 272 70 16 95 83 33 62 1 004 2008 281 330 277 40 49 32 27 47 20 294 77 20 97 92 36 69 1 065 2011 324 356 291 42 49 34 29 49 25 358 105 31 102 120 49 83 1 242 Source IDATE Marchés et acteurs À la recherche de nouveaux relais DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 47 Marchés Répartition du marché mondial des services de télécommunications par segment billion t 1200 900 600 300 Data and Internet Mobile services Fixed telephony 0 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Acteurs Les principaux opérateurs télécoms dans le monde 0 20 40 60 80 100 AT&T billion t Verizon Deutsche Telekom Telefónica France Télécom Vodafone* * fiscal year ended March 31, 2007 Sprint Nextel Telecom Italia BT* Source IDATE 47 www.idate.org NTT* Services télécoms Source IDATE Note: 2006 Telecom service sales (AT&T's figure includes BellSouth/Cingular Wireless, consolidated since December 2007) 2.3 Équipements télécoms Un nouveau paysage de l’industrie des équipements télécoms s’est dessiné en 2006 à la suite de plusieurs fusions majeures. L’effet principal en a été une forte consolidation du marché, avec quatre acteurs principaux qui concentrent désormais près des deux-tiers du marché mondial (contre moins de 50 % en 2004). La dynamique concurrentielle a également évolué : les groupes leaders atteignent une masse critique tandis que les grands équipementiers chinois améliorent leur pénétration du marché et voient, à l’instar de Huawei, leurs revenus croître massivement. Les acteurs sous pression sont maintenant les Motorola, Nortel ou NEC, qui souffrent de cette reconfiguration de l’industrie et des marchés. L’effet de la consolidation dans les marchés d’infrastructures pour opérateurs Marchés et acteurs Le segment des équipements mobiles est désormais structuré autour d’un nombre limité de fournisseurs, les trois principaux représentant 70 % du marché. Le segment des équipements pour réseaux fixes, qui couvre les équipements d’accès haut débit, de transmission optique et les routeurs IP, a été moins touché et reste fragmenté. Cisco et Alcatel Lucent demeurent leaders dans ces categories, tout en étant de plus en plus concurrencés par le chinois Huawei, notamment pour les équipements d’accès haut débit et de transmission optique. DigiWorld 2008 48 Le rôle grandissant des services Les services associés aux infrastructures ont été le segment le plus dynamique de l’industrie. Tous les fournisseurs d’équipements télécoms ont vu dans ces activités une opportunité majeure de croissance, tout particulièrement dans les services “managés". Pendant plusieurs années, Cisco en a été le leader, fournissant ses services principalement à la clientèle entreprises. Du côté de la clientèle opérateurs, Ericsson a maintenu sa suprématie en s’appuyant sur sa position dominante dans les équipements mobiles. Les progrès technologiques comme moteur de la croissance Au niveau mondial, les réseaux 3G se déploient à un rythme soutenu. L’UMTS présente un attrait de plus en plus fort : les marchés avancés basculent vers les technologies 3.5G telles que l’HSDPA et l’HSUPA, tandis que les marchés émergents commencent à déployer des réseaux UMTS pour couvrir des territoires en Internet mobile. Les réseaux haut débit fixes continuent d’être déployés dans le monde, évoluant du DSL vers des réseaux plus rapides basés sur des technologies telles que l’ADSL2+ et VDSL. Dans les pays les plus avancés, les opérateurs ont commencé à déployer des réseaux FTTx offrant des débits d’accès jusqu’à 100 Mbps. Dans un contexte de migration vers les technologies IP et de demande croissante pour des services très haut débit, le marché des équipements WDM demeure vigoureux, comme celui des commutateurs Ethernet et des routeurs IP. Ralentissement de l’investissement des opérateurs L’investissement des opérateurs de télécommunications dans le monde (hors câblo-opérateurs) a continué d’augmenter en 2006, mais à un rythme moins rapide qu’en 2005 (+7.5 %) et essentiellement tiré par la dynamique des opérateurs mobiles. 2007 marque un nouveau ralentissement. Dans le marché fixe, les opérateurs continuent d’investir dans le haut débit et pour offrir plus de services “triple play”. Dans le marché mobile, les investissements font suite à une période de marasme et visent à étendre et moderniser les infrastructures existantes. Cependant, les pays émergents d’Asie/Pacifique et d’Afrique/Moyen-Orient présentent toujours des opportunités élevées de développement d’infrastructures mobiles. Marché mondial des équipements de télécommunications par région (billion €) North America Europe France Germany Italy Spain United Kingdom Asia-Pacific China India Japan Latin America Africa and Middle East Total 2004 46 53 6 7 6 4 9 73 21 5 24 10 6 188 2005 50 57 6 8 6 4 9 77 21 7 25 11 7 202 2006 51 59 6 8 7 5 9 84 23 10 26 12 8 214 2007 54 56 6 8 6 4 9 88 24 12 25 12 8 218 2008 56 57 6 8 6 4 9 90 23 15 24 13 8 225 2011 64 60 7 8 6 4 9 86 23 17 22 13 9 232 Source IDATE L’année qui a suivi le Big Bang… DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 49 Marchés Evolution du marché des équipements de télécommunications dans le monde par segment 250 billion t 200 150 Other 100 Core network equipment Mobile access 50 Wireline access Enterprise equipment End-user devices 0 2005 2006 2007 2008 Acteurs Les principaux fournisseurs d’infrastructures télécoms dans le monde 5 10 15 20 25 Cisco 49 Ericsson Alcatel Lucent billion t Nokia Siemens Networks Nortel NEC* Huawei * fiscal year ended March 31, 2007 Motorola Siemens Enterprise Communications Fujitsu Source IDATE Note: 2006 Telecom equipment sales (for Nortel, before sale of UMTS activities to Alcatel Lucent) www.idate.org 0 Équipements télécoms Source IDATE DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 50 2.4 Services informatiques et logiciels Le marché mondial des logiciels et services informatiques a connu une année 2007 aussi bonne que la précédente, avec une croissance mondiale d’un peu plus de 7 %, plus marquée dans les logiciels sauf en Europe où la dynamique des services redevient plus forte. Sur l’axe régional précisément, la croissance s’est affermie en Europe et a légèrement ralenti en Amérique du Nord. Toutefois, c’est dans les régions émergentes que les marchés progressent le plus vite, avec près de 20 % de croissance annuelle sur le seul marché chinois, même si celui-ci ne représente guère aujourd’hui que 1 % du marché mondial ! Les logiciels et services informatiques demeurent d’ailleurs le secteur des TIC le plus concentré dans les régions industrielles : les marchés émergents ne comptent que pour 15 % du marché mondial, la moitié de cette part étant consommée en Amérique Latine. L’Inde est en outre un pays "producteur" de premier plan. Marchés et acteurs Un marché des prestations intellectuelles en voie de maturité DigiWorld 2008 50 Les technologies de l’information ont gagné en maturité ces dernières années. Les principales pierres angulaires d’une stratégie IT sont désormais l’alignement entre l’IT et la stratégie de la société, la gouvernance de l’IT, la gestion de l’innovation IT, le management du risque IT, les achats IT, la conformité IT... Les sociétés qui veulent maîtriser ces problématiques ont besoin de l’assistance des sociétés de conseil en IT, expliquant les taux de croissance élevés que l’on constate en 2007 sur ces marchés en Europe. Dans le cadre de la rationalisation des achats de prestations informatiques, les prestations au forfait prennent une importance majeure, cannibalisant le marché de la régie. Des stratégies d’externalisation revisitées De manière générale, après une phase durant laquelle l’externalisation des "problèmes non résolus" a souvent pris une place centrale dans les prises de décision, les clients reconsidèrent aujourd’hui leurs stratégies d’externalisation. Cela peut conduire à de l’insourcing ou à des formes sélectives d’externalisation et au découpage de contrats aux dépens de l’externalisation globale. Le rebond du marché de l’ERP devrait conduire à une demande accrue en infogérance applicative. Les services autour du CRM, de la GRH… devraient également tirer la croissance du marché. Le "Software as a Service" (SaaS) est particulièrement séduisant pour le marché des PME, où réside un potentiel de croissance considérable. SaaS est également une étape vers l’informatique "on demand" que de nombreux outsourceurs poursuivent actuellement. Un renouvellement du marché des logiciels Les logiciels d’infrastructures restent le segment qui contribue le moins à la croissance des ventes de logiciels en Europe, du fait notamment d’une banalisation permanente des produits et de la chute des prix qui s’en suit. Concernant le segment des systèmes d’exploitation (OS), la concentration est toujours très forte, Microsoft continuant de dominer un marché mature grâce à son contrôle sur l’univers des postes de travail. Le marché de la sécurité connaît une forte croissance, avec des solutions toujours plus complexes, capables de répondre à des menaces très diverses. L’utilisation croissante d’Internet, des services Web et de leurs applications ont profondément changé la nature des menaces et la perception des managers à leurs égards. La croissance du marché des bases de données souffre d’une pression sur les prix et de la concurrence de produits "open source" ; les fournisseurs de BDD propriétaires tentent actuellement de dynamiser le marché en intégrant de nouvelles caractéristiques comme des outils de gestion de capacité, de contrôle d’accès et de sécurité. Enfin, du côté des applicatifs, les Architectures Orientées Services (SOA) vont rapprocher les logiciels packagés et les développements spécifiques, tout en intégrant les différentes composantes de progiciels bureautique, applications métiers et autres solutions... Marché mondial des services informatiques et des logiciels par région (billion €) North America Europe France Germany Italy Spain United Kingdom Asia-Pacific China Japan Latin America Africa and Middle East Total 2004 217 189 27 38 13 8 45 90 4 53 38 7 542 2005 232 198 29 40 14 9 48 96 5 55 42 8 576 2006 248 210 30 42 14 10 51 102 6 57 47 9 616 2007 264 225 32 45 15 10 54 111 7 60 51 10 660 2008 277 239 34 48 15 11 57 119 8 63 54 11 700 2011 323 281 40 56 16 13 66 144 12 73 65 14 827 Source PAC Une croissance soutenue DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 51 Répartition du marché mondial des services informatiques et des logiciels ... par région, en 2007 RoW 9% North America 40% Asia/Pacific 17% Source PAC Acteurs Les principaux fournisseurs des services informatiques et du logiciel dans le monde billion $ 0 7 14 21 28 35 51 www.idate.org IBM EDS Accenture CSC Fujitsu Note: 2007 sales Source PAC Services informatiques et logiciels Europe 34% DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 52 2.5 Une (timide) reprise Les équipements informatiques En légère reprise par rapport à 2006, le marché mondial des équipements informatiques a crû de 4,4 % en 2007, principalement porté par les marchés émergents, dont le poids est désormais proche de 25 %. Les marchés européens et surtout nord-américains se révèlent beaucoup moins dynamiques, avec des croissances annuelles de 2 à 3 %. En volume néanmoins, ils apparaissent plus vigoureux. Marchés et acteurs Plus de 260 millions de PC vendus dans le monde en 2007 Les ventes d’ordinateurs personnels progressent ainsi de plus de 10 % par an : de 235 millions d’unités dans le monde en 2006, les ventes sont passées à 264 millions en 2007 et devraient atteindre 293 millions en 2008 selon Gartner. Entre deux cycles majeurs de renouvellement des équipements pour les entreprises (le dernier remonte à 2004-2005 aux États-Unis puis en Europe et le prochain est attendu à partir de la fin 2008), le marché dans les pays industriels est néanmoins porté par le passage aux ordinateurs portables. Plus largement, la demande de PC reste forte en Europe, entretenue par la guerre des prix que se livrent les grands fabricants de PC pour gagner des parts de marché. Une petite partie de cette demande seulement peut être imputée au lancement de Windows Vista début 2007. La dynamique est plus forte encore dans les marchés émergents, qui représentent plus de 50% de la croissance des ventes d’ordinateurs dans le monde. Mais globalement, un contexte économique nord-américain moins porteur, un possible ralentissement de l’économie chinoise ainsi que l’augmentation du prix du pétrole pourraient contraindre le marché à relativement court terme. Croissance modérée pour les serveurs Les ordinateurs personnels représentent près de la moitié du marché des matériels informatiques, le reste étant constitué des serveurs et des périphériques. La croissance du marché des serveurs est légèrement inférieure à la moyenne du secteur. Comme pour les PC, la croissance en volume est plus importante (8,8 millions de serveurs vendus dans le monde en 2007, soit +7,4 % par rapport à 2006). Si HP et Dell sont les deux premiers fournisseurs mondiaux en unités vendues, IBM conserve le leadership en valeur, grâce à un prix moyen par machine vendue plus élevé (loin toutefois derrière Sun, le quatrième acteur du marché) : mais son avance tend à se réduire, ses deux challengers ayant enregistré des progressions beaucoup plus vives de leur chiffre d’affaires dans le segment (+8,8 % pour HP et +13,2 % pour Dell contre seulement +0,8 % pour IBM !). Les "serveurs lames", qui ne comptent encore que pour 7 % des ventes de serveurs, ont confirmé leur percée. Des évolutions contrastées dans les périphériques Enfin, du côté des périphériques, la situation est très contrastée entre notamment un marché des imprimantes en croissance très ralentie et un marché des disques externes très dynamique. Alors qu’il se vendait en 2003 beaucoup plus d’imprimantes que de PC, grâce à des ventes groupées PC + imprimante et l’attrait des machines "tout-en-un" (imprimante + scanner + photocopieur), la croissance en volume des imprimantes est tombée en 2007 à 3 %. Le marché des disques externes a en revanche enregistré une progression en valeur de près de 7 %, pour une capacité de stockage vendue en augmentation de plus de 50 % ! Marché mondial des équipements informatiques par région (billion €) North America Europe France Germany Italy Spain United Kingdom Asia-Pacific China Japan Latin America Africa and Middle East Total 2004 82 96 14 19 6 6 17 65 10 30 22 8 274 2005 85 99 15 19 7 6 17 69 12 31 24 8 286 2006 88 102 15 19 7 6 17 73 13 30 26 9 298 2007 90 105 15 19 7 7 17 77 15 31 28 11 311 2008 89 108 15 19 7 7 17 82 17 31 30 12 320 2011 93 117 15 19 8 9 17 95 23 32 35 16 355 Source PAC DigiWorld 2008 52 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 53 Répartition du marché mondial des équipements informatiques ...par région, en 2007 RoW 12% North America 29% Asia/Pacific 25% Source PAC Les États-Unis toujours aux commandes Les principaux fournisseurs de serveurs dans le monde billion $ 0 4 8 12 16 Les équipements informatiques Europe 34% 20 53 www.idate.org IBM HP Dell Sun Fujitsu Note: 2007 sales Source PAC DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 54 2.6 Les services de télévision En 2007, le marché mondial des services de télévision est estimé à 268 milliards EUR. La croissance est en retrait, à 3,8% contre 5,8% en 2006. Ce ralentissement suit plusieurs années difficiles, avec un pic de crise en 2001/2002. Il traduit principalement une tension sur les revenus publicitaires, essentiellement sur les marchés les plus développés comme les États-Unis ou sur certains pays européens comme le Royaume-Uni. Plus généralement, les trois principaux marchés mondiaux, États-Unis, Europe et Japon, restent très largement dominants, représentant à eux trois 78% des recettes TV mondiales. Toutefois, en cumulé, ils continuent de perdre de 1 à 2% de part du marché mondial par an. Les recettes de la télévision par abonnement affichent les taux de croissance les plus forts, mais la publicité reste toujours le mode de financement prioritaire du secteur TV au niveau mondial. Marchés et acteurs La réception encore dominée par l’hertzien… DigiWorld 2008 54 Selon les estimations de l’IDATE, 1,1 milliard de foyers sont équipés d’un poste de télévision, dont 53% dans la zone Asie/Pacifique. La réception de la télévision par voie hertzienne terrestre représente 47% des foyers TV, en constante diminution, devant le câble (34%), particulièrement développé en Chine, en Inde et aux États-Unis, et le satellite (17%), dont la part de marché croît le plus vite. Au niveau mondial, le poids de la télévision par ADSL demeure marginal (à peine 1%). … tandis que la télévision par abonnement continue de croître Le marché mondial de la télévision par abonnement devrait représenter plus de 495 millions de foyers en 2007. Le câble reste le support prioritaire des offres multi- chaînes dans le monde. C’est en particulier vrai en Asie mais également, à des degrés divers, dans les autres régions du monde. Le satellite se montre plus dynamique, que ce soit en termes de croissance du nombre d’abonnés ou dans le domaine de la distribution des services de TV numérique. Le nombre d’abonnés aux services de TV par satellite continue de croître plus rapidement que le nombre d’abonnés au câble. 21% des foyers TV en numérique La télévision numérique est principalement réservée aux foyers TV des marchés les plus importants, les États-Unis, l’Europe de l’Ouest et le Japon. La progression du numérique au niveau mondial s’accélère néanmoins, avec un taux de pénétration des services progressant de 3 points en 2007, pour s’établir à 21% des foyers TV. Pour certains pays, en particulier le Royaume-Uni et les États-Unis, la conversion au numérique devient un objectif atteignable à relativement court terme. Elément le plus favorable à la progression du numérique, le satellite poursuit sa croissance dans les pays en retard, alors que les deux plus grands marchés mondiaux en termes de foyers TV, l’Inde et la Chine, tardent toujours à concrétiser la numérisation de leurs gigantesques réseaux câblés. Structure industrielle Le classement des 30 premières entreprises de TV mondiales met en évidence : • le poids des entreprises nord-américaines, qui occupent les dix premières places du classement (essentiellement du fait de la taille de leur marché domestique) ; • le poids des services publics de TV, japonais ou issus des grands pays européens, qui rivalisent en taille avec leurs concurrents privés, voire les surpassent. Marché mondial des services de télévision par région (billion €) North America Europe France Germany Italy Spain United Kingdom Poland Asia-Pacific China India Japan Latin America Brazil Mexico Africa and Middle East Total 2004 96 66 9 12 8 5 15 3 49 6 3 27 13 5 3 4 228 2005 101 69 9 13 8 5 16 3 53 7 4 28 15 5 3 5 243 2006 109 72 10 13 9 6 16 3 56 7 4 27 16 6 4 5 258 2007 111 76 10 13 10 6 16 3 59 8 5 29 16 6 4 6 268 2008 116 79 11 14 10 7 17 3 62 9 5 30 17 7 4 6 281 2011 131 90 12 14 12 8 18 4 74 11 7 35 20 8 4 7 322 Source IDATE Rebond de la croissance DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 55 Marchés Évolution du marché des services de télévision dans le monde billion t 300 250 200 150 100 Advertising revenues 50 Public funding Subscription fees 0 2004 2005 2006 2007 2008 Source IDATE Acteurs Les principaux groupes médias dans le monde billion t 0 5 10 15 20 25 30 55 Time Warner www.idate.org Walt Disney Company News Corp.* Comcast NBC Universal DirecTV Viacom CBS Liberty Media * fiscal year ended June 30, 2006 Echostar Source IDATE Les services de télévision 2003 Note: 2006 Audiovisual sales DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 56 2.7 Électronique grand public Poursuivant le ralentissement de croissance engagé après le pic des années 2004-2005, le marché mondial de l’électronique grand public reste néanmoins l’un des plus dynamiques des segments TIC. Plus de 5 % de croissance partout dans le monde Marchés et acteurs Aux États-Unis, le taux de croissance pour 2007 est légèrement supérieur à 8 %. En Europe de l’Ouest, il dépasse encore 5 %, tandis que les marchés d’Asie continuent d’être tirés par un engouement pour les terminaux high tech dans les pays avancés et par une demande d’équipement très forte dans les marchés émergents. Plus largement, l’ensemble des marchés émergents dans le monde (Amérique Latine, MoyenOrient…) constituent un puissant réservoir de croissance pour l’EGP. L’évolution sur les lignes de produits les plus vendus aujourd’hui traduit la pression toujours forte sur les prix. Ainsi, en Europe de l’Ouest, la progression du marché des téléviseurs avancés (écrans plasma, LCD et projecteurs) a été d’environ 50 % en volume mais d’à peine plus de 15 % en valeur. Sur le segment des caméras numériques (appareils-photos et caméscopes), le nombre d’appareils vendus a augmenté de plus de 5 % mais le marché en valeur a légèrement diminué. DigiWorld 2008 56 Un marché toujours tiré par les écrans plats Les trois piliers du marché de l’EGP restent en 2007 les mêmes que les deux années précédentes, avec, toujours en tête, les écrans plats. Les ventes en unités ont avoisiné les 100 millions en 2007 (sur un total de 210 millions de téléviseurs vendus dans l’année), soit un quasi-doublement par rapport à l’année précédente : la technologie LCD est très largement prépondérante (près de 80 %) et devrait conserver sa suprématie à moyen terme. En Europe de l’Ouest comme aux États-Unis, le volume de ventes de téléviseurs numériques est supé- rieur à celui des postes analogiques depuis 2006, ces derniers déclinant extrêmement rapidement. Alors que le marché des lecteurs DVD est en baisse dans la plupart des régions du monde (depuis 2003 au Japon, depuis 2005 en Amérique du Nord et en Europe), deux phénomènes viennent compenser ce déclin : d’une part, la croissance des ventes d’enregistreurs DVD qui, bien que beaucoup plus modeste en volume (en 2006, 16 millions d’enregistreurs vendus dans le monde contre 125 millions de lecteurs), joue sur des valeurs unitaires beaucoup plus conséquentes, d’autre part, le démarrage des ventes de matériels pour supports HD (qui devrait d’ailleurs s’accentuer avec la victoire de la technologie Blu-Ray et l’abandon du HD DVD). Près de 5 millions de lecteurs haute définition auraient été vendus aux États-Unis en 2007, et le marché pourrait atteindre 32 millions en 2011. Les lecteurs MP3 poursuivent également leur dynamique, avec des ventes mondiales qui, de 182 millions d’unités en 2006, pourraient, combinées avec les consoles média portables (PMP), atteindre 275 millions en 2011. Les terminaux de navigation en renfort du marché Le marché des terminaux de navigation (GPS) apparaît lui aussi très dynamique. De 14 millions d’unités vendues en 2006, le marché mondial a doublé en 2007 et pourrait, avec les systèmes embarqués dans des téléphones portables, atteindre 500 millions à l’horizon 2015 ; la part de ces derniers devrait devenir prépondérante à compter de 2008. Un autre phénomène marquant de l’évolution du marché de l’EGP est la rapide croissance des ventes en ligne. Aux États-Unis, de 5 % des achats de matériels EGP en 2005, la part des achats en ligne a augmenté à 14 % en 2007. La consultation de sites spécialisés devient aussi un réflexe de plus en plus courant avant d’acheter en magasin éventuellement. Taux de pénétration de produits EGP dans les foyers nord-américains Video Communication Audio Digital TV LCD TV DVD player Satellite dish system Camcorder PC Digital still camera Modem Home CD player Home theater MP3 player Jan. 2005 12% 17% 75% 25% 45% 70% 42% 68% 57% 33% 14% Jan. 2006 20% 22% 82% 25% 46% 75% 55% 75% 55% 36% 28% Jan. 2007 33% 27% 83% 25% 48% 82% 59% 78% 54% 36% 33% Source CEA Encore des réserves de croissance DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 57 Les écrans plats deviennent la norme Le marché mondial des téléviseurs million units 250 200 150 100 LCD 50 Plasma Projectors Cathode ray tubes 2007 2009 2011 Électronique grand public Source iSupply Les téléviseurs comptent pour 40% du marché de l’EGP Le marché de l’EGP en Europe de l’Ouest billion t 57 www.idate.org 60 45 30 Other Game consoles Audio video home systems 15 Digital media players Cameras and recorders TV 0 2006 Source GfK 2007 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 58 2.8 Les géants de l’Internet Apparus il y a une dizaine d’années pour les plus anciens (à l’exception de Microsoft), les géants de l’internet ne représentent aujourd’hui encore qu’une part réduite du marché des services télécoms et médias (quelques dizaines de milliards EUR au niveau mondial sur un marché total de près de 2 000 milliards EUR). Marchés et acteurs L’innovation des services phares est portée par les géants de l’Internet… DigiWorld 2008 58 Quelques services ont atteint des niveaux d’usage très élevés sur le Web (Webmail, messagerie instantanée, moteur de recherche, navigation Web, services marchands, services pratiques). Tous ces services (en dehors des systèmes de peer-topeer) sont généralement dominés par les géants de l’Internet, avec le plus souvent quelques acteurs majeurs, variant selon le service et la zone géographique. Google domine le moteur de recherche, MSN/Windows Live la messagerie instantanée et eBay les enchères. Yahoo!, acteur présent dans la plupart des activités et le plus internationalisé, est particulièrement développé sur le Webmail et les portails de contenu et d’information. En utilisant les mêmes modèles de services, des acteurs locaux contestent parfois cette domination comme AOL aux États-Unis, voire sont les véritables leaders comme c’est le cas en Corée du Sud (Naver, Nate/Cyworld) ou en Chine (Sina, Sohu, Baidu, Alibaba, QQ). Pour conserver leur leadership sur ces services et ainsi développer leur audience et/ou leur trafic, les grands acteurs de l’Internet multiplient les innovations. Si certaines sont relativement mineures (nouvelles interfaces, amélioration d’outils existants…), d’autres sont de véritables avancées, à l’instar des systèmes de visualisation “vu du ciel” et/ou 3D. Dans tous les cas, sur ces services traditionnels, ce sont eux qui impulsent et dictent le rythme de l’innovation technologique. … et reste la clé du développement de l’industrie Les géants de l’Internet (Google, Yahoo!, Microsoft, eBay…), déjà très innovants sur les services phares, développent différentes tactiques en mêlant des modèles informatiques (ouverture aux développeurs) et mass média (agrégation, diversification, acquisitions…) pour mieux se positionner dans la course à l’audience et au trafic par le biais d’innovations technologiques. La vague d’innovation de services la plus récente (appelée Web 2.0) concerne des activités à caractère social (partage, communauté…). Le Web 2.0 a même permis l’éclosion de nouveaux acteurs majeurs (MySpace, YouTube, Facebook...) pouvant remettre en cause les positions dominantes des géants de l’Internet, assez peu impliqués ou mal positionnés. L’équilibre de l’industrie Internet pourrait en être altéré. La bataille entre géants de l’Internet se joue au niveau publicitaire Le marché publicitaire online est en pleine transformation, avec l’intégration de la chaîne de valeur (régies et services). Pour mieux servir les annonceurs, dans un contexte de consolidation globale de l’industrie publicitaire, les géants de l’Internet ont réalisé plusieurs acquisitions majeures (Google/DoubleClick, Microsoft/aQuantive et ScreenTonic, Yahoo!/RightMedia…) en vue de constituer des régies multisupports multiformats, permettant notamment une présence dans le média et le hors média. Cette volonté de diversification publicitaire se répercute sur l’industrie des services par une présence des acteurs spécialistes du trafic sur des services de type audience, via des acquisitions (Blogger, YouTube) ou des partenariats stratégiques mais pour l’instant non rentables (Google/MySpace). Les acteurs se battent pour le contrôle de l’inventaire solvable. La priorité n’est donc pas tant les nouveaux services et le Web 2.0, mais plutôt la Pub 2.0, qui devra se réinventer avec le développement de la vidéo et du mobile. Le modèle des liens sponsorisés de Google a encore de beaux jours devant lui, mais devra être repensé pour ces nouveaux formats demandant plus de création publicitaire. Ils sont en effet plus adaptés à du sponsoring de grands annonceurs et à des services vocaux de type click-to-call. Positionnement des géants de l’Internet vis-à-vis des services marchands Player AOL eBay Google Microsoft Yahoo! MySpace Offer strategy Basic offer of a virtual shopping mall Number one in the world for C2C e-commerce, development of B2C intermediary services, acquisition of StubHub e-commerce sites Little developed C2C service (Google Base) Basic offer of a virtual shopping mall, development of C2C services (Expo) Basic offer of a virtual shopping mall No offer Source IDATE De l’innovation à la monétisation DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 59 Très forte croissance des dépenses publicitaires sur Internet Dépenses mondiales de publicité par média billion $ 500 400 300 Internet 200 Display Radio 100 TV Magazines Newspapers 0 2005 2006 2007 2008 2009 Les géants de l’Internet Source Zenith Optimedia Le modèle publicitaire reste dominant Principales sources de revenus des géants de l’Internet 100% 80% 60% 40% Other Internet access Transactions 20% Pay services (incl. mobile) Advertising 0% MySpace Google Baidu Yahoo! Sohu Source Seoul Financial Times & IDATE estimates NHN (Naver) AOL QQ eBay MSN www.idate.org 59 Accès DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 DigiWorld 2008 60 15/04/08 13:19 Page 60 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 13:19 Page 61 Accès 61 www.idate.org III 15/04/08 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 62 3 Après la convergence… es perspectives du haut débit mobile et du très haut débit fixe, les besoins d’accès de plus en plus pervasifs, l’intégration des usages face à la multiplication des réseaux d’accès… constituent autant d’enjeux auxquels les opérateurs d’accès doivent aujourd’hui faire face. L Accès La complexité organisationnelle et technologique requise pour répondre à ces changements implique des démarches industrielles de plus en plus collaboratives, comme la mutualisation d’infrastructures, les partenariats de contenus, les alliances de standardisation… Les opérateurs doivent garder intacte leur capacité à innover et à différencier leurs produits dans un contexte concurrentiel, surtout dans les pays où la pénétration est la plus forte, voire proche de la saturation. DigiWorld 2008 62 Le net ralentissement de la croissance de la valeur des marchés dans les pays les plus avancés s’accompagne d’une consolidation qui pourrait être accentuée par la perspective d’un renouvellement significatif des infrastructures avec le déploiement de réseaux d’accès en fibre optique et des technologies mobiles 3.9/4G. Ce contexte favorise des interrogations majeures sur le positionnement des opérateurs de réseaux : doivent-ils se concentrer sur le déploiement et la gestion des infrastructures fixes et/ou mobiles, en limitant progressivement leur implication dans le développement et la fourniture des multiples applications multimédias ? Ou doivent-ils au contraire sous-traiter de plus en plus leurs infrastructures aux équipementiers et se focaliser sur la distribution des applications et services correspondant aux différents segments de marché ? Ces interrogations recouvrent par ailleurs deux visions de l’organisation des marchés et de leur régulation. La Commission européenne propose que le cadre réglementaire européen inclue dans la panoplie des remèdes dont disposent les régulateurs la possibilité d’imposer une séparation structurelle distinguant la gestion des infrastructures essentielles et la fourniture des services qui les utilisent. Si certains opérateurs (BT) se sont ralliés à cette option, si des acteurs du “private equity” y voient une nouvelle occasion d’investir dans des revenus récurrents, la majeure partie des grands opérateurs reste opposée à cette perspective. Ils mettent en avant la complexité de l’établissement d’une frontière entre les activités fixes et mobiles, les pertes de synergie et le peu d’incitation qu’un tel modèle aurait vis-à-vis des investissements dans le très haut débit. Dans les marchés de l’accès, les tendances de fond s’amplifient Les accès fixes stagnent voire régressent dans les économies développées, où la saturation d’équipement et d’usage en téléphonie fixe “classique” laisse maintenant place à des usages mobiles et à la VoIP. Dans les pays émergents, l’infrastructure fixe est souvent insuffisante pour suivre les besoins liés au développement économique. Pourtant certains pays continuent de voir croître leur parc téléphonique fixe ; c’est le cas de la Chine et de l’Inde, ainsi que de nombreux pays au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Amérique latine. 15/04/08 13:19 Page 63 Les abonnements au haut débit contrebalancent le déclin des recettes du trafic téléphonique sur les accès fixes commutés, en progressant significativement dans toutes les régions du monde. Les grands pays émergents connaissent aujourd’hui une dynamique comparable, voire supérieure, à celle initiée au début des années 2000 dans les régions industrielles, avec une qualité de service également équivalente, à savoir des offres commerciales proposant en moyenne à l’utilisateur final des débits descendants de 512 Ko à 1 Mo. communications, avec en particulier la confirmation du poids des grands équipementiers chinois. C’est aussi sur ces marchés que les grands opérateurs occidentaux cherchent à entrer pour contrebalancer le ralentissement de leurs activités en Europe ou au Japon. Mais c’est également là que se constituent des puissances industrielles et financières considérables telles que China Mobile, Bharti ou Reliance, ou encore Orascom, qui seront probablement appelés à disputer de plus en plus aux acteurs occidentaux la consolidation du secteur. La pénétration mobile, qui reste encore modeste en Chine et en Inde, cache des volumes massifs. Ces deux pays ont chacun enregistré environ 80 millions d’usagers nouveaux en 2007, et le nombre de nouveaux clients arrivant chaque mois sur le marché (entre 5 et 7 millions pour l’un et l’autre) ne faiblit pas. Dans les économies plus développées, la saturation est une réalité, en particulier en Europe où la pénétration approche et dépasse maintenant souvent les 100 %, même dans les nouveaux Etats membres. Dans le même temps, on voit s’esquisser une évolution progressive de la chaîne de valeur sous l’effet de différents facteurs. 2007 restera peut-être comme l’année de l’iPhone, dont l’influence a été comparable à celle qu’avait eue l’iPod en son temps. Ce modèle – et les produits concurrents – ont démontré l’importance des interfaces offertes au consommateur dans le développement de nouvelles applications de données mobiles, malgré un accès réseau qui offre encore un débit limité (EDGE). L’essor très sensible de l’usage des réseaux cellulaires pour accéder à internet s’est également appuyé sur l’introduction de forfaits données par les opérateurs et la progression des accès 3/3.5G. Une révolution plus silencieuse a eu lieu en 2007 : la moitié du monde dispose à présent d’un accès à la téléphonie mobile. Cette situation se traduit par un rôle croissant des marchés émergents dans l’industrie des télé- En Europe, le partage des infrastructures passives entre les opérateurs s’est également accentué en 2007 sous l’effet de la concurrence et des besoins de couverture 3G. Par ailleurs, la perspective de l’Internet mobile élargit considérablement la liste des acteurs appelés à participer à la chaîne de valeur. On a vu ainsi au cours de ces derniers mois les ambitions des leaders de l’Internet tels que Google ou Yahoo! pour décliner sur le mobile les services qui ont fait leur succès sur le Web fixe. De son côté, le leader des terminaux mobiles, Nokia, a profité de l’entrée d’Apple pour réaffirmer ses capacités à offrir un environnement complet intégrant les différents services envisageables (vidéo, musique, jeux, géolocalisation…) dans des configurations variables de partenariat avec les opérateurs. Il est encore difficile d’identifier l’organisation du marché qui résultera de ces ambitions. Il reste en particulier à voir comment les opérateurs vont réussir à supporter la baisse attendue de leurs revenus de la voix (qui constitue encore en Europe Introduction 2007 : l’année de l’iPhone, et de la démocratisation du mobile Pour faire face à la rapidité de la croissance et couvrir des zones de faible densité, on observe en Inde une large délégation du déploiement et de la gestion des réseaux aux équipementiers, ainsi qu’un niveau croissant de mutualisation des stations radio. 63 www.idate.org DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 64 3 Accès quelque 20 % d’un ARPU qui a plutôt tendance à s’effriter) par des recettes nouvelles leur assurant une marge suffisante. DigiWorld 2008 64 Dans tous les cas, les espoirs mis dans le développement de nouveaux services et de nouveaux usages reposent sur le déploiement de réseaux offrant des débits plus élevés et dans des conditions économiques qui rendent crédible l’Internet mobile. Sur ce plan, l’accès aux réseaux 3G a progressé en 2007, mais de façon très inégale. Les grands marchés émergents (Chine et Inde) n’ont pas encore d’opérateurs disposant de licences et de réseaux de cette génération. L’Europe, huit ans après l’attribution des premières licences, a un taux d’usagers mobiles utilisant la 3G qui reste modeste (20 %), en particulier au regard du Japon où ces accès haut débit mobiles sont devenus majoritaires. Toutefois, en même temps que devrait s’accélérer le basculement vers la 3G, les débits offerts par cette technologie progressent de façon très significative. On est passé en quelques années de 384 kbps à 2 Mbps avec l’HSDPA, et les débits devraient dépasser ceux de l’ADSL (haut débit fixe) dans les cinq ans à venir. Ces progrès incluent des enjeux considérables dans le choix des normes qui seront retenues d’ici là au niveau international pour la 4G. La norme WCDMA domine le marché de la 3G face au CDMA EVDO qui a eu tendance ces derniers mois à perdre ses points d’appui en Corée ou aux États-Unis. L’affrontement semble aujourd’hui se focaliser entre les développements attendus dans le sillage de l’HSDPA/HSUPA (LTE) soutenus par Ericsson et la majeure partie des grands opérateurs et les développements du WiMAX mobile (récemment reconnus par l’UIT comme une norme 3G) qui restent soutenus par Intel ou Samsung. Au-delà de l’affrontement sur des normes, qui de fait partagent beaucoup de caractéristiques (OFDM et antennes MiMo) et semblent avoir des performances assez proches, le haut débit mobile va justifier la libération de nouvelles bandes de fréquences. La gestion du spectre va devenir dans ce contexte un sujet majeur du débat public, d’autant qu’elle inclut les demandes plus ou moins concurrentes des acteurs de la TV (TNT, TVHD, TV mobile) qui se concentrent tout particulièrement sur les fréquences basses assurant les meilleures couvertures et pénétrations. L’accès fixe cherche un second souffle, tandis que se profile le très haut débit Si les pays émergents connaissent une croissance spectaculaire des accès mobiles, la dynamique de pénétration des accès fixes, qui semblent désormais, dans un monde dominé par l’IP, avoir vocation à permettre un accès haut débit à Internet, reste à la traîne. Contrairement aux pays occidentaux qui ont bénéficié pour la généralisation de l’ADSL de décennies d’investissements dans les réseaux en cuivre du téléphone, ces marchés n’ont connu qu’un déploiement embryonnaire de leurs réseaux téléphoniques fixes. Les accès radio permettront de pallier en partie ce problème – Wateen, un opérateur au Pakistan qui utilise la technologie WiMAX pour BLR, compte près de dix millions d’abonnés. Naturellement les perspectives du LTE et de la 4G telles que nous les avons sommairement rappelées, devraient renforcer la crédibilité des options radio et cellulaires. Pour devenir un marché de masse, l’Internet haut débit devra dans ces pays résoudre le problème du prix des PC. On notera sur ce point les solutions qu’offrent les terminaux mobiles mais aussi les nombreux programmes visant à disposer de PC à moins de 200 USD. Dans les pays développés, le marché du haut débit donne lieu à trois interrogations. La première a trait au fléchissement de la croissance du parc haut débit que l’on a observé en 2007 dans plusieurs pays. La seconde s’applique au niveau de consolidation du secteur qui s’exprime dans un contexte de relative saturation et de charges élevées de mise en œuvre des innovations associées aux offres “triple play". D’autant que, et cela 15/04/08 Spectre, neutralité, protection des droits et de la vie privée, sécurité… la régulation à l’épreuve En 2007, la régulation est restée au centre des débats, tout particulièrement en Europe où a Page 65 été proposé par la Commission en novembre 2007 un nouveau cadre réglementaire incluant un allégement très sensible de la régulation ex ante qui va de plus en plus se concentrer sur les offres “wholesale". Ce projet intègre également, ainsi que nous l’avons vu, l’introduction de la séparation fonctionnelle comme moyen de dernier recours pour assurer une équivalence de traitement comptable entre les détenteurs d’infrastructures essentielles et leurs clients opérateurs de services d’accès. La régulation des tarifs de “roaming” intracommunautaire et une meilleure coordination des régulateurs européens ainsi que la création d’une structure paneuropéenne de régulation (comme alternative à la coordination actuelle à travers l’ERG) font aussi partie des propositions de la Commission. Aux États-Unis, le débat a continué dans la lignée de 2006 sur la “Net neutrality” en s’appuyant sur les freins que certains opérateurs (Comcast) mettraient à l’usage d’applications comme celles de services P2P (BitTorrent). Derrière ces quelques cas sont posées de façon plus complexe les implications de la différenciation des flux transportés sur l’Internet pour répondre aux contraintes des applications supportées. Toujours aux États-Unis, on notera le débat introduit par différents acteurs dont Google à l’occasion des enchères sur les fréquences du “digital dividend” pour exiger - avec un demi-succès - qu’une partie du spectre soit réservée à un modèle d’"Open Access". Enfin, les acteurs et les marchés de l’accès sont directement concernés par les contentieux sur les dossiers touchant aux atteintes aux copyrights ou au respect de la vie privée. On a donc vu encore en 2007 les uns et les autres s’opposer sur la légitimité et l’efficacité des dispositifs techniques ou réglementaires imposés aux fournisseurs d’accès. Introduction peut être vu comme une troisième source d’interrogation, les accès ADSL s’avèrent progressivement limiter les capacités à enrichir les services, et que les opérateurs doivent amorcer de lourds investissements pour mettre en place des accès optiques supportant des débits beaucoup plus élevés. Verizon a ainsi lancé avec un certain succès ses offres de fibre aux États-Unis, en dépassant rapidement le million d’abonnés. Au Japon, la croissance des accès FTTH/B soutient un rythme élevé, avec plusieurs centaines de milliers d’abonnés par trimestre et une base qui compte maintenant plus de dix millions de foyers connectés à des accès fibre. L’Europe cherche encore un modèle industriel pour la fibre, entre des opérations initiées par les villes (Amsterdam, Stockholm…) et des premiers plans d’investissements amorcés par les opérateurs historiques (Deutsche Telekom, Telefónica, Orange...), ou leurs challengers sur le marché du haut débit ADSL ou câble (Neuf Cegetel, Free, Fastweb…). Enfin, l’évolution du marché des accès fixes est marquée par la stratégie des grands opérateurs, de plus en plus fixes et mobiles, qui tentent de recréer de la valeur autour de l’accès fixe en substituant la bande passante fixe au trafic mobile par des offres convergentes, qui utilisent des terminaux hybrides (GSM-3G/Wifi), ou qui parient sur la généralisation des architectures “femtocellulaires". En fait, on constate ainsi que la réduction de la taille des cellules et la généralisation des équipements sans fil vont de pair avec le déploiement des réseaux filaires à haut débit à proximité immédiate des usagers. 13:19 65 www.idate.org DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 66 3.1 Un marché en mutation Téléphonie fixe En retrait par rapport au mobile, pour des raisons différentes selon les régions …malgré des tactiques efficaces pour limiter le déclin Les accès fixes stagnent voire régressent dans les économies développées, où la saturation d’équipement et d’usage en téléphonie fixe “classique” laisse maintenant place à des usages mobiles et à la VoIP. Dans les pays émergents, l’infrastructure fixe est souvent insuffisante pour suivre les besoins liés au développement économique. La croissance du mobile dépasse celle du fixe, malgré les besoins d’accès haut débit. Certains pays continuent de voir croître leur parc téléphonique fixe ; c’est le cas de la Chine et de l’Inde, ainsi que de nombreux pays au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Amérique latine. Pour l’Inde en particulier, dont la télédensité fixe n’est que de 4 %, la baisse des parcs observée en 2006-2007 ne devrait être que passagère ; elle est pour partie due à un reclassement statistique des accès à mobilité réduite – le WiMAx fixe, par exemple – auparavant classés en services fixes et désormais comptabilisés en services mobiles. On a pu observer que le lancement de services IPTV permettait de relancer la demande d’accès fixes, et que le couplage de la VoIP avec les accès haut débit permettait de facturer le service de téléphonie en option et de limiter ainsi les pertes. Autre stratégie, la tarification au forfait des minutes fixes a permis de stabiliser les revenus voix de certains opérateurs, après de longues années de baisse ininterrompue. Les opérateurs ont également utilisé la possibilité de vendre des accès voix en B2B2C, par exemple des communications sonores en VoIP pour de la télésurveillance. Les nouveaux accès ne suffisent pas à accroître les revenus… Quelles que soient les stratégies de rétention du trafic fixe mises en place par les opérateurs, il semble qu’elles n’aient qu’un effet temporaire, étant donné l’avancée de la VoIP dans les marchés ouverts à cette technologie. Les accès créés pour le haut débit ne compensent qu’une partie de cette perte, et les infrastructures fixes ne permettront pas toujours de créer de nouveaux accès DSL dans les pays émergents. Dans les pays à forte pénétration du haut débit, il reste malgré tout une interrogation sur le rythme d’adoption de la VoIP. En effet, la part des accès commutés fixes qui résistent bien à la pénétration du mobile résistent mal aux attaques de la VoIP, un substitut plus immédiat. La question est plutôt de déterminer à quel rythme cette substitution aura lieu. Accès Pour autant, la croissance des parcs dans les pays émergents ne conduit pas à une augmentation nette des revenus liés à l’accès fixe : le trafic de la voix décline, et les revenus de l’accès ne suffisent pas à compenser cette perte. Conséquence logique de ces tendances, la part de la téléphonie fixe dans les revenus télécoms diminue régulièrement partout dans le monde. In fine, la croissance du haut débit et de la VoIP arbitrera Les lignes d’accès fixe dans le monde (millions) North America Europe European Union France Germany Italy Spain United Kingdom Russia Asia-Pacific China India Japan Latin America Brazil Africa and Middle East Total 2004 198 327 246 34 55 29 21 34 39 519 312 45 70 93 40 57 1 195 2005 196 326 244 33 55 28 23 34 40 564 350 49 67 96 40 64 1 247 2006 191 319 236 32 54 26 22 34 42 578 368 40 66 97 39 69 1 253 2007 186 314 229 30 53 26 22 33 42 586 374 39 66 98 39 71 1 256 2008 185 309 224 28 52 26 21 32 42 595 379 41 66 100 39 75 1 264 2011 179 296 209 24 47 25 20 31 46 621 391 46 64 105 40 86 1 287 Source IDATE DigiWorld 2008 66 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 67 La rétention des revenus de voix fixe passe par des offres liées Positionnement des opérateurs historiques sur le “quadruple play”, par pays Country Operator Fixed voice Internet access Television USA AT&T Satellite + IPTV BellSouth (merged with AT&T) Satellite Verizon Satellite + IPTV Mobile services Qwest France France Télécom IPTV Germany Deutsche Telekom IPTV Italy Telecom Italia IPTV Netherlands KPN IPTV Spain Telefónica IPTV Sweden TeliaSonera IPTV UK BT IPTV Japan NTT South Korea KT on offer planned Téléphonie fixe Source IDATE Evolution des abonnés VoIP dans sept pays européens million subscribers France 12 9 Germany 6 United Kingdom Italy Netherlands 3 Spain Sweden 0 2005 Source IDATE 2006 2007 2008 67 www.idate.org La VoIP progresse significativement en Europe DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 68 3.2 Des effets encore à venir Le haut débit fixe Une croissance continue, qui contraste avec le déclin des accès fixes commutés Nouvelles lignes de partage des revenus La question du coût de la bande passante se pose à nouveau dans les économies développées, confrontées à la problématique de partage des coûts et des revenus des contenus vidéo, très consommateurs de bande passante. Ces usages sont passés en revue dans le chapitre 5. L’accès haut débit se sépare de plus en plus commercialement des usages qui en sont faits, et 2007 a vu apparaître bon nombre d’offres de services dissociées de l’accès. C’est le cas des services traditionnels des télécoms – boîte vocale, carnet d’adresses… – mais aussi de services personnalisés comme .Mac, My Yahoo! ou iGoogle, ou encore les sauvegardes en ligne. Enfin, les accès haut débit supportent aussi de manière croissante des services de communication interpersonnelle qui se substituent à la téléphonie fixe : messagerie instantanée, email, forums… En France, le temps passé à communiquer est estimé à environ 40 % du temps total passé en ligne. Mais, à la différence de la téléphonie fixe classique, ce temps est capté par une multitude d’opérateurs et moins bien monétisé. Accès Le haut débit contrebalance le déclin du trafic sur les accès fixes commutés, en progressant significativement dans toutes les régions du monde. Les régions émergentes connaissent aujourd’hui une dynamique comparable, voire supérieure à celle initiée au début des années 2000 dans les régions industrielles, avec une qualité de service également équivalente, à savoir des offres commerciales proposant en moyenne à l’utilisateur final des débits descendants de 512 Ko à 1 Mo. Une fois de plus, c’est la Chine qui occupe les premiers rangs, avec un parc équivalant à 60 % du total de celui de l’Union européenne début 2008, pour une pénétration de seulement 5 %. En Inde, au Brésil et en Russie, la même tendance se poursuit avec des perspectives encore très fortes. Indirectement, le développement du haut débit dans les régions d’Asie passera par des investissements d’amélioration des capacités des câbles sous-marins internationaux et côtiers. Entre janvier 2007 et février 2008, le câble Falcon a été rompu deux fois, SeaMeWe-4 une fois, et les câbles continentaux sont inexistants. Chaque rupture de Falcon affecte une centaine de millions d’accès en Asie et au Moyen-Orient. Un autre facteur d’investissement sera le passage à IPv6, la version actuellement répandue de l’IP (IPv4) trouvant de plus en plus ses limites, notamment en termes d’adressage. Ainsi, 2008 pourrait voir les vrais débuts d’IPv6, nécessaire pour répondre à la multiplication des accès, fixes et surtout mobiles. Au rythme actuel, les réserves d’adressage d’IPv4 devraient être épuisées en 2010, selon les prévisions de l’IANA. Les abonnés haut débit dans le monde (millions) North America Europe European Union France Germany Italy Spain United Kingdom Russia Asia-Pacific China India Japan Latin America Brazil Africa and Middle East Total 2004 41 43 40 7 7 5 3 6 1 64 26 0 19 5 3 2 155 2005 54 66 59 9 11 7 5 10 2 85 39 1 22 9 4 3 215 2006 64 90 80 13 15 9 7 13 3 108 52 3 26 13 6 3 279 2007 74 114 100 15 20 10 8 17 4 134 65 7 29 19 8 6 347 2008 85 130 113 17 21 12 10 19 6 165 83 11 32 26 11 9 415 2011 107 175 137 20 25 16 12 22 18 284 157 29 40 60 24 26 653 Source IDATE DigiWorld 2008 68 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 69 L’équipement haut débit dans le monde Accès haut débit en % de la population, par technologie, à mi-2007 USA South Korea Japan DSL China cable modem FTTx/Ethernet LAN United Kingdom Sweden Spain Netherlands Italy Germany France 0% 7% 14% 21% 28% 35% Le haut débit fixe Source IDATE Le dégroupage en Europe Répartition des accès DSL par origine, à mi-2007 UK 69 www.idate.org Sweden Spain Netherlands Italy Germany France 0% 20% Incumbent retail lines Source IDATE 40% Incumbent resale lines 60% Shared lines 80% 100% Fully unbundled lines DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 70 3.3 À la recherche de nouveaux relais de croissance La téléphonie mobile Saturation des marchés développés… et de certains pays émergents L’enjeu des opérateurs dans les pays développés consiste à cultiver de nouveaux usages (vidéo mobile, TV mobile, messagerie instantanée) pour améliorer l’ARPU et fidéliser les abonnés, face à la saturation de leurs marchés. Depuis 2006, l’Europe dans son ensemble a dépassé 100 % de télédensité mobile, tandis que les États-Unis, les pays industrialisés d’Asie ou encore certains pays d’Amérique latine (Argentine, Chili, Venezuela) s’en approchent. Désormais, 50 % de la population mondiale est équipée en téléphone mobile. Des volumes massifs et des réservoirs de croissance en Chine et enInde Les MVNO demeurent marginaux Les MVNO sont jusqu’alors restés relativement en marge du jeu concurrentiel : aucun n’a connu un succès propre à déstabiliser les MNO, détenteurs d’infrastructures et de spectre. On notera toutefois que des stratégies de marques identifiées (Virgin Mobile ou M6 Mobile) se sont avérées plus efficaces que des offres produites par de nouvelles marques purement télécoms (Debitel)… En effet, le modèle économique des MVNO est conditionné par leur niveau de marge – régulé ou négocié. Une base d’utilisateurs existante et une capacité à commercialiser en volume facilitent la négociation de remises (70 % par rapport au prix de détail pour Virgin Mobile). L’attribution de nouvelles licences, au Japon et dans plusieurs pays européens, permet par ailleurs à de nouveaux opérateurs d’entrer sur ces marchés (Willcom au Japon, CWS en Norvège…). Enfin, de nouveaux entrants apparaissent via les terminaux : après l’iPhone d’Apple ou l’annonce du gPhone (plate-forme Android) de Google, Garmin projette de lancer un GPS-téléphone au troisième trimestre 2008. D’autres candidats pourraient être Nintendo ou Sony, dont les consoles de jeux communicantes se limitent pour le moment à des accès Wifi. Ces équipements, combinés à l’ouverture d’accès en offres de gros pourraient ouvrir une (petite) brèche dans le trafic voix et données des opérateurs traditionnels. Accès La pénétration encore modeste en Chine et en Inde cache des volumes massifs. Ces deux pays ont chacun enregistré environ 80 millions d’usagers nouveaux en 2007, et le nombre de nouveaux clients chaque mois (entre 5 et 7 millions pour l’un et l’autre) ne faiblit pas. À eux deux, ces pays ont engrangé 30 % du parc de nouveaux clients mobiles dans le monde en 2007. La performance est double avec : • d’une part, une pénétration vers des franges plus larges de la population (et donc des ARPU plus faibles), qui requiert des terminaux réinventés, à très bas prix et en volume important, voire des modèles de partage de terminaux ou de cartes SIM ; • d’autre part, une optimisation à grande échelle des méthodes de commercialisation et de livraison de service, permettant de desservir plusieurs millions de nouveaux clients mobiles chaque mois. Ainsi, les pays émergents apportent des innovations dans le processus d’accès et d’équipement, et les pays développés cherchent à innover dans les services. Les clients mobiles dans le monde (millions) North America Europe European Union France Germany Italy Spain United Kingdom Russia Asia-Pacific China India Japan Latin America Brazil Africa and Middle East Total 2004 197 558 369 44 71 63 39 62 69 669 317 48 85 168 65 113 1 705 2005 225 692 406 48 79 72 43 69 126 816 374 76 90 233 87 188 2 153 2006 252 800 439 52 85 80 47 72 156 1 054 444 150 95 296 101 268 2 670 2007 270 860 471 55 93 85 49 73 161 1 323 525 225 100 361 121 363 3 178 2008 287 890 482 57 95 87 50 73 165 1 538 599 298 104 409 137 411 3 535 2011 337 939 504 63 98 90 52 75 170 2 073 794 494 115 510 177 520 4 380 Source IDATE DigiWorld 2008 70 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 71 La télédensité mobile dans le monde Clients mobiles en % de la population dans les principaux marchés mondiaux à fin 2007 150% 120% 90% 60% 30% Mexico Brazil Japan India China Russia United Kingdom Spain Italy Germany France USA 0% La téléphonie mobile Source IDATE 90% des terminaux mobiles coûtent moins de 200 $ Répartition des téléphones mobiles par catégorie million handsets 1.2 71 www.idate.org high end (>200 $) 0.9 middle end (100-200 $) 0.6 low end (<100 $) 0.3 ultra low end 0 2006 Source IDATE 2007 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 72 3.4 Paysage concurrentiel Naissance de champions régionaux Les fusions réalisées aux États-Unis et en Inde, les développements paneuropéens et la politique de restriction de licences en Chine ont conduit à des dimensions d’opérateurs intégrés inédites depuis le monopole d’AT&T. La taille de ces champions régionaux les protège d’acquisitions hostiles – du moins les rend moins vulnérables –, en même temps qu’elle leur offre un marché intérieur suffisant pour espérer devenir des opérateurs multinationaux, parfois au détriment de nouveaux entrants sur leurs marchés locaux, à l’instar de la Chine et des États-Unis où le ticket d’entrée se chiffre en dizaines de milliards USD. Aujourd’hui, ces stratégies de croissance se cantonnent aux régions d’origine de ces méga-opérateurs (Telefónica demeure une exception notable), mais l’extension des frontières semble probable dès lors que les marchés intérieurs seront saturés, ce qui se profile d’ores et déjà en Europe et aux États-Unis. Accès Nouvelles infrastructures mobiles, nouveaux modèles DigiWorld 2008 72 Aux États-Unis et en Europe, le spectre s’ouvre, pour permettre plus de débit en mobilité. Dans ces deux régions, les candidats – opérateurs existants ou nouveaux entrants – ne s’intéressent pas seulement à la téléphonie mobile, mais aussi à la possibilité d’utiliser de nouveaux standards technologiques sur des fréquences “en or”, libérées par la télévision ou les applications militaires. Aux États-Unis, une réflexion s’engage autour d’un modèle d’"open access”, qui obligerait le titulaire de la licence à revendre une partie de cette capacité sur un marché de gros. Un temps envisagée, la neutralité technologique, qui permettrait de laisser aux opérateurs le choix de leurs technologies de duplex par exemple, se heurte à des limites d’implémentation. Il semble que cette fragmentation conduirait à un gâchis de spectre dû aux fréquences de garde qu’il faudrait respecter entre chaque technologie, pour chaque opérateur. Le débat s’oriente à présent plutôt vers l’harmonisation de la gestion du spectre, surtout en Europe. Quoi qu’il en soit, ces changements sous-entendent une augmentation significative de la consommation de bande passante, et des investissements en réseaux d’accès et de collecte. Concurrence en marketing À mesure de la montée de la pénétration mobile, les parcs de terminaux et d’équipements de réseau deviennent de plus en plus complexes à gérer. À cette complexité s’ajoute celle des versions d’OS, qui varient d’une marque à l’autre, d’un terminal à l’autre. Il apparaît néanmoins qu’un terminal non spécifié par l’opérateur, comme l’iPhone, peut rencontrer un grand succès et augmenter la consommation du trafic de données, au bénéfice de l’équipementier et de l’opérateur. Cette tendance, qui s’ajoute à l’outsourcing de tout ou partie des réseaux, pratiqué depuis plusieurs années au profit des équipementiers, limite le rôle de l’opérateur à l’acquisition et à la gestion de la relation client. Cumulés à un accès ouvert, ces changements peuvent également ouvrir la voie à des stratégies d’offres de revente de capacités d’accès voix ou données, en B2B, à la manière de ce qui s’est produit sur les marchés de gros DSL, et plus généralement à une séparation plus nette des capacités de commercialisation (tous services confondus) et des capacités de production au sein même des opérateurs. La question du rapport tuyaux-contenus se repose Certains opérateurs européens renforcent leur organisation pour mieux répondre au marché de gros. BT et KPN en sont deux exemples, BT ayant été jusqu’à séparer pro-activement ses deux activités, sous la pression du régulateur. La séparation fonctionnelle est par ailleurs inscrite dans la proposition de “Paquet Télécom” de la Commission européenne de novembre 2007 comme remède de dernière instance pour ouvrir les marchés. Aux États-Unis enfin, le débat sur la “net neutrality” n’est toujours pas tranché par la loi, et l’on peut s’interroger sur les possibilités des acteurs du contenu d’assurer leur propre accès aux utilisateurs, en investissant dans le spectre (une intention déclarée de Google) ou dans la fibre optique (scénario inédit à ce jour), poussant l’intégration entre les deux métiers. Part de marché des opérateurs historiques dans la téléphonie fixe (tous appels) France Germany Italy Netherlands Poland Spain United Kingdom end 2005 retail revenue traffic volume 69.2% 60.9% 55.1% 48.0% 64.7% 64.4% 75.0% 65.0% 75.9% 79.8% 72.8% 68.2% 51.3% 51.9% end 2006 retail revenue traffic volume 69.7% 57.5% 50.9% 47.0% 63.6% 65.1% 73.0% 61.0% 71.8% 72.6% 74.2% 66.7% 49.3% 50.7% Source EC implementation report Entre concentration régionale et refonte de la chaîne de valeur La concurrence sur le marché des accès haut débit Part des opérateurs historiques sur le marché de détail de l’accès haut débit 100% 80% 60% 40% 20% 0% China Italy Spain Germany end 2004 France end 2005 South Korea Japan end 2006 NL Sweden USA UK mid 2007 La concurrence sur le marché mobile Part de marché des opérateurs de réseau mobile sur les principaux marchés des pays industrialisés à la mi-2007 JAPAN Cingular Wireless (AT&T) 26% GERMANY O2 (Telef ónica) 13% T-Mobil (DT) 37% E-Plus (KPN) 15% Vodafone 35% NTT DoCoMo 54% 73 Verizon Wireless (Verizon/Vodafone) 26% Sprint Nextel 22% Softbank Mobile 17% KDDI 29% UNITED KINGDOM Hutchison UK - 3 5% Orange (France O2 (Telef ónica) Télécom) 27% 21% Vodafone 24% www.idate.org USA Others 10% Alltel 5% U T-Mobile USA (Deutsche Telekom) 11% Paysage concurrentiel Source IDATE T-Mobile UK (DT) 23% Note: MVNOs are active in most markets. Their subscriber bases are included in the market share of their host MNO. Source IDATE N DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 74 3.5 Convergence Les réseaux d’accès convergent Le “triple play” (téléphone fixe, Internet et TV), auquel s’ajoute de plus en plus souvent le mobile, s’étend en Europe. Cette intégration des différents réseaux d’accès permet un usage (email, contacts, messagerie instantanée, stockage en ligne…) comparable quel que soit l’accès utilisé. Les opérateurs mobiles “pure play” se lancent à présent dans des stratégies de partenariats ou de VNO pour proposer du “triple play", quand ils ne rachètent pas les opérateurs fixes (SFR/Neuf Cegetel en France, SK Telecom/Hanaro Telecom en Corée du Sud…). Sur le plan technologique, le terminal IP paraît s’imposer comme futur standard universel – s’il doit y en avoir un – de cette convergence, au-delà des terminaux fixes. Les multisessions, les besoins de streaming et la croissance du volume des accès poussent vers cette solution. IP est le standard proposé de facto au catalogue des équipementiers ; c’est à ce jour le seul protocole dimensionné pour gérer l’adressage des milliards de terminaux et d’équipements de réseau en jeu. Le mobile conforte sa position d’outil unique Accès Le modeste impact commercial des offres convergentes de type Orange Unik ou BT Fusion auprès des particuliers ne doit pas faire oublier que beaucoup de terminaux mobiles commencent à refléter cette convergence des réseaux. De plus en plus intègrent la 3G, le Wifi et le GPS, en plus du Bluetooth déjà présent sur environ la moitié des terminaux vendus. DigiWorld 2008 74 Cela étant, les terminaux permettant de commuter sans couture d’un réseau mobile à un réseau Wifi et inversement, de façon transparente, restent relativement peu nombreux, pénalisés par les temps de réaction des réseaux et les problèmes d’identification, difficiles à gérer en mobilité. D’autre part, les limites en capacité des batteries deviennent un frein pour les écrans plus larges, les antennes multiples, l’appareil photo, les accès mémoire… À cet égard, les réseaux multiples sont une fonction redondante. Enfin, les performances réelles des terminaux et des OS propriétaires embarqués ne permettent pas une utilisation réellement fluide. L’incompatibilité entre OS rend difficile des usages ouverts, qui permettraient de nouveaux modes de consommation de masse, mouvants et instantanés, comme cela a été le cas sur Internet avec le P2P (YouTube) ou les réseaux sociaux. L’annonce du projet Android de Google et de l’"Open Handset Alliance” préfigure une alternative à ces stratégies propriétaires ; en pratique, cela ne concerne aujourd’hui qu’une poignée de prototypes. Autre approche du terminal unique, les offres “Home Zone” offrent aujourd’hui un bon compromis entre prix et facilité d’usage, pour un coût d’implémentation beaucoup plus faible. Mais elles trouveront leurs limites dans les usages intensifs en données. Enfin, les perspectives commerciales du “Near Field Communication” (NFC), pour du paiement ou de l’identification sans contact intégrés dans le mobile, semblent également prometteuses et font l’objet de partenariats et de tests à grande échelle. Offres et projets de terminaux convergents Operator BT (UK) KT (South Korea) Neuf Cegetel (France) Deutsche Telekom (Germany) Package BT Fusion MU OnePhone (CTP) Twin T-One (two formulae marketed by T-Com only) Telecom Italia (Italy) NTT DoCoMo (Japan) TeliaSonera (Denmark) T-Mobile (USA) Unico, renamed Unica OnePhone (for business users only) Home Free Hotspot@Home Orange (France) Unik Free (France) Pirelli dual handsets (but no mobile tariffing plan) IP1 handsets (Nokia N80 UMA) Test with Nokia UMA handset (no commercial launch since Elisa’s takeover) TwinTel SIP handset (also called DualPhone) TC 300 Deutsche Telekom handset SIP dual handset (for business users only) Unico (CTP handset) Freenet (Germany) Saunalahti/Elisa (Finland) Arcor (Germany) Ya.com (Spain) KDDI (Japan) Brazil Telecom (Brazil) Launch 2005 (new version in 2007) 2004 (stopped in May 2006) June 2006 August 2006 (stopped in March 2007) Summer 2006 August 2006 October 2006 (in the Seattle area only) October 2006 (extended to Spain, UK and Netherlands) Announced at CeBIT 2007 October 2006 February 2007 Source IDATE on oprator data Des offres qui cherchent leur audience DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 75 Les nouveaux Etats membres favorisent le terminal mobile en Europe Répartition par moyen d’accès dans l’UE-27 100% 80% 60% 40% 20% 0% MT UK SI DE FR ES EU27 IT PL EE CZ SK LT Fixed telephone access and mobile telephone access Fixed telephone access but no mobile telephone access Mobile telephone access but no fixed telephone access Not having a fixed telephone access nor mobile telephone access Un mouvement accéléré vers le “quadruple play” Évolution des positions des acteurs Mobile Telephony Fixed Telephony Internet access TV Convergence Source European Commission www.idate.org 75 Incumbent MMO Internet provider Cable operator Legend Source IDATE Home Market Short-term development Long-term development DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 76 3.6 DigiWorld 2008 76 FTTH Avancé au Japon, en forte croissance aux États-Unis, le FTTH démarre en Europe Deux freins majeurs ralentissent le déploiement en Europe Le Japon comptait 10,5 millions d’abonnés FTTH/B en septembre 2007, et présente toujours un rythme soutenu de 800 000 nouveaux abonnés par trimestre. Parmi les utilisateurs, une petite proportion seulement souscrit à l’IPTV, avec seulement 200 000 à 250 000 abonnés à la fin du troisième trimestre 2007. Dans un contexte très concurrentiel – les tarifs de l’accès fibre se rapprochent de ceux de l’ADSL –, le déploiement de la fibre permet à NTT de capter des accès fixes et d’obtenir un churn très faible comparé à d’autres modes d’accès. Aux États-Unis, c’est surtout Verizon – en concurrence avec les câblo-opérateurs – qui stimule l’adoption du très haut débit, avec les usages TV et vidéo comme fer de lance. Malgré des prédictions pessimistes de la part d’analystes au début de l’aventure, Verizon a réussi à recruter à la fin septembre 2007 près de 1,3 million d’abonnés à son service FioS, dont plus de 700 000 abonnés TV. Les pays d’Europe présentent des situations diverses, malgré une tendance claire : augmentation de 44 % des logements raccordables FTTH/B mais tout juste 12 % d’abonnés supplémentaires entre juin 2006 et juin 2007. La fibre reste l’affaire des pays scandinaves, des PaysBas et de l’Italie : B2 et FastWeb représentent à eux seuls plus de la moitié des 4 millions de foyers couverts en Europe. Ce sont dans ces mêmes pays que l’on trouve le plus d’abonnés à la fibre. Dans d’autres pays d’Europe, la perspective de la saturation du marché des accès haut débit et la consolidation qui se poursuit commencent à inciter les opérateurs à investir. Ainsi, des opérateurs majeurs en France, en Allemagne et en Espagne ont annoncé des déploiements massifs et progressifs d’accès FTTx : Deutsche Telekom (VDSL), Telefónica, Orange (FTTH), Neuf Cegetel (FTTH), Iliad/Free (FTTH), Numericable (FTTLA/B)... Il reste pourtant des obstacles au déploiement de la fibre : les coûts financiers du génie civil d’une part, là où les déploiements aériens ou mutualisés ne sont pas envisageables, et les procédures administratives d’accès aux immeubles d’autre part. Les solutions aux coûts de génie civil existent, principalement des solutions de mutualisation, mais elles nécessitent des arrangements réglementaires entre opérateurs ou des partenariats avec des municipalités locales. Sur ce dernier point, les pays scandinaves ont pu développer la fibre grâce à un écosystème immobilier qui en facilite le déploiement. Dans des pays comme la France, l’accès à chaque immeuble doit encore être négocié par chaque opérateur, au cas par cas. Ces deux freins appellent des changements par rapport au modèle du DSL. En France, l’ARCEP a par exemple prévu d’organiser le partage des fourreaux de France Télécom pour mutualiser les coûts de génie civil, et de transformer l’acceptation consensuelle de la fibre dans les immeubles en une obligation. Les deux mesures devraient être effectives au deuxième semestre 2008. En dehors des cœurs de ville, le modèle financier reste à trouver Les niveaux de CAPEX engagés, supérieurs à ceux rendus nécessaires par le DSL, rendent difficiles des déploiements en zone pavillonnaire ou rurale, exception faite des zones en construction. Une option technologique comme le FTTN associé au VDSL permettrait d’améliorer la couverture du très haut débit dans des zones moins denses, mais avec des performances dégradées. En France par exemple, il apparaît que l’équipement de tous les sous-répartiteurs en VDSL n’offrirait des débits descendants de plus de 50 Mbps qu’à 20 % des foyers ! Les abonnnés FTTx dans le monde (thousands) North America Europe Asia-Pacific USA France Germany Italy Netherlands Spain Sweden United Kingdom China Japan South Korea 2003 309 1 53 214 1 6 169 6 2 661 849 909 2004 549 3 51 274 51 7 242 9 6 311 2 442 1 061 2005 1 136 7 67 317 55 9 299 11 8 694 4 656 1 620 2006 2 051 7 100 390 65 26 366 14 12 286 7 962 3 401 mid 2007 2 489 7 125 403 70 30 412 16 13 461 9 684 4 284 Source IDATE Accès De fortes disparités entre régions DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 77 Un déploiement très inégal du FTTx Part de marché FTTx dans les technologies d’accès haut débit 40% Japan 30% China 20% South Korea Sweden 10% Italy USA Netherlands 0% 2 003 2 004 2 005 2006 mid-2007 Source IDATE Un dévéloppement du très haut débit à moyen-terme en Europe FTTH Evolution des bases d’abonnés haut et très haut débit en Europe 77 120 www.idate.org 100 80 60 40 20 0 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Classical BB (ADSL + CM + Other) Source IDATE 2009 2010 VDSL 2011 FTTH/B 2012 2013 2014 2015 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 78 3.7 L’année des offres de masse, limitées en débit Haut débit mobile La 3G progresse par rapport aux réseaux nomades Beaucoup d’espoir était placé dans le WiMAx ou le Wifi “mesh” pour permettre un accès permanent, mais il semble que ces technologies n’aient percé en 2007 que dans des marchés de niche : couverture de zones blanches ou hotspots, accès haut débit fixe dans des pays émergents et micro-réseaux municipaux (en particulier aux États-Unis). En Corée du Sud, le lancement progressif du WiBro en 2007 n’a pas connu le succès escompté, avec près de 100 000 utilisateurs seulement à la fin 2007, soit la moitié des abonnés attendus à cette date. La 3G en HSDPA a en revanche connu des déploiements massifs, et nombre de terminaux embarquaient ce standard à la fin de l’année 2007. Aux États-Unis, après Cingular, AT&T a annoncé la mise à jour de son réseau en HSDPA, ce qui apporte à cette technologie une couverture transcontinentale propre à encourager le lancement de terminaux compatibles. Le nombre élevé d’abonnés ne doit pas masquer que l’on n’observe pas encore un usage de masse du haut débit mobile, quelle que soit la technologie employée ; beaucoup d’abonnés n’utilisent pas intensément le service de données auquel ils ont souscrit, sauf lors d’événements particuliers. À cet égard, en 2008, les Jeux Olympiques de Pékin pourraient apporter leur pierre à l’édifice, les événements sportifs étant – avec le charme – les contenus les plus populaires de la vidéo sur mobile. Accès La charge augmente sur les réseaux d’accès et de collecte Les interfaces s’adaptent Autre tendance de 2007, après le lancement de l’iPhone, les terminaux intègrent des écrans de grande taille, de plus en plus souvent tactiles, et des capteurs de lumière, de température, de mouvement… Les attaques de nouveaux entrants sur les terminaux (Apple, HTC, peut être Google et Microsoft en 2008) continueront à ce rythme, et le terminal téléphonique tel qu’il existe depuis un siècle – intégration de touches, d’un micro et d’un écouteur – s’en trouvera significativement changé. Certains terminaux n’ont déjà plus de clavier physique et ouvrent la voie à une innovation logicielle, à la manière des ordinateurs : un hardware plus durable, mais des mises à jour (éventuellement payantes) de l’OS. L’intégration du Bluetooth dans les automobiles, les GPS et les équipements hifi, des oreillettes et micros partagés entre équipements… permettent de séparer les fonctions auparavant intégrées dans un seul terminal pour s’adapter aux usages en mobilité. DigiWorld 2008 78 Cette augmentation de la demande de haut débit mobile met en question la capacité des réseaux. On sait que le réseau EDGE d’AT&T a succombé temporairement à la demande de capacité en provenance des premiers iPhone. En France, SFR, qui comptait 250 000 clients à son offre Illimythics fin janvier 2008, ne semble pas avoir rencontré de problème de ce genre. Quoi qu’il en soit, plus ce type d’accès se développera, plus il donnera lieu à des investissements importants de capacité, de collecte et surtout d’accès. Cocnernant l’accès, la prochaine évolution majeure des standards 4G/LTE devrait voir le jour au mieux en 2011-2012. Il est par conséquent probable que les opérateurs limiteront l’usage des services mobiles haut débit en attendant des équipements de prochaine génération, capables d’offrir plus de débit par secteur. Ces limitations pourront prendre la forme de portails fermés, de trafics “capés", de tarifs de terminaux exclusifs, d’accès encouragé à la musique plutôt qu’à la vidéo, de déploiement de la TV mobile sur des bandes séparées… (millions) France Germany Italy Netherlands Poland Spain United Kingdom EU 27 2005 1.4 2.0 10.8 0.2 0.0 0.8 4.5 22.4 2006 4.2 4.7 18.5 2.0 0.1 3.3 7.5 46.1 2007 8.5 15.7 26.8 3.6 0.3 7.8 10.9 87.7 2008 15.0 28.5 35.9 4.7 0.6 11.5 17.6 135.5 2011 41.7 63.8 59.5 12.1 6.4 28.5 45.2 301.5 Source IDATE Les clients 3G au sein de l’UE-27 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 79 Plus de 10% de terminaux vendus en 2007 intégraient la 3G Projection de ventes de terminaux 3G et 3.5G dans le monde million handsets 500 35% 30% 400 25% 300 20% 15% 200 10% 100 5% 0% 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 3G mobile terminals 3.5G mobile terminals % of 3G on the total market % of 3.5G on the total market Haut débit mobile Source IDATE Le Wibro a connu des débuts mitigés Abonnés au WiBro en Corée du Sud units 100 000 79 www.idate.org 75 000 50 000 25 000 0 Dec 06 Mar 07 Source Seoul Financial Times & IDATE estimates Jun 07 Sep 07 Dec 07 Equipements et services pour les entreprises DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 DigiWorld 2008 80 15/04/08 13:19 Page 80 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 81 et IV Équipements services pour les entreprises www.idate.org 81 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 82 4 Marché des services TIC aux entreprises : une année de continuité ’année 2007 n’a pas vu de changements spectaculaires sur le marché télécoms et IT des entreprises, tant au niveau des solutions techniques que des services offerts, mais plutôt une consolidation de certaines tendances, comme l’accélération du déploiement des solutions de ToIP – favorisée par le renouvellement du parc de PABX – ou bien la consolidation dans le secteur du logiciel. La mise à niveau des infrastructures réseaux, notamment via la migration vers le tout IP, laisse désormais place aux investissements sur des couches supérieures, plutôt orientées applications et services. Equipements et services pour les entreprises L DigiWorld 2008 82 Accélération de la ToIP L’évolution des revenus générés par les services télécoms aux entreprises est contrastée. Les marchés de la voix continuent de voir l’ARPU opérateur diminuer, notamment du fait de la part plus grande de la VoIP intersites, mais les services données – et notamment les services de VPN IP – marquent une légère progression en 2007, notamment avec une adoption plus importante de ces solutions par les PME. Après une phase de test, les entreprises entament leur migration vers les solutions de ToIP. En 2007, le marché des PABX IP aurait généré un revenu mondial estimé à 5.7 milliards USD, en croissance de 24% par rapport à 2006. Trois facteurs essentiels peuvent expliquer cette mutation du marché. • Après l’an 2000 et le passage à l’Euro, les entreprises entrent dans un nouveau cycle d’investissement et de renouvellement de leurs équipements et notamment de leurs PABX. 15/04/08 • Le coût des terminaux IP, hier encore prohibitif, est en train de devenir attractif et ne constitue plus un frein en soi. Montée en puissance de la problématique de la mobilité Le fait notable aujourd’hui est le niveau d’équipement des entreprises en solutions mobiles : si la proportion d’entreprises équipées oscille entre 70 et 80 %, les niveaux d’équipement par employé sont en revanche beaucoup plus bas. L’IDATE estime cette diffusion entre 25 et 30 % des effectifs occupés (soit environ 175 millions de personnes en Europe de l’Ouest). L’équipement des salariés constitue donc un des enjeux majeurs de l’évolution du marché professionnel ; le parc de mobiles professionnels, qui représente autour de 15 % du parc global, devrait voir son poids dans la base totale d’abonnés encore augmenter dans les années à venir. De plus, les solutions d’accès haut débit mobile (3G/3.5G) offrent aujourd’hui une vraie possibilité d’extension du système d’information de l’entreprise, en premier lieu via une plus grande adoption des solutions d’email mobile via une carte PC ou sur “smartphone”, mais aussi avec des applications spécifiques embarquées sur le mobile. Les solutions de convergence fixe mobile commencent à présenter un intérêt pour les entreprises, même si les déploiements en sont encore au stade expérimental. Quelques tentatives commerciales sont apparues fin 2006-début 2007 pour répondre à cette demande, avec les offres telles que BT Fusion Corporate ou bien Unik Pro d’Orange. Orange parie davantage sur un concept technique encore relativement simple issu du grand public et plutôt destiné au bas du marché des PME. BT commence à s’attaquer au marché des grands comptes, qui intègrent de plus en plus la convergence fixe mobile. La finalité de ces offres est bien d’aboutir à une Page 83 certaine unicité des outils de communication entre des applications comme la messagerie unifiée, la messagerie instantanée, le carnet d’adresses unifié… Le principal enjeu des offres consiste en l’intégration des complexités techniques de leurs clients, et notamment des briques de sécurité et applicatives. Croissance du marché des services informatiques et du logiciel applicatif Le marché des services informatiques et du logiciel a connu en 2007 une croissance de l’ordre de 6.5%. Les segments les plus dynamiques ont été ceux des ERP, du CRM, du BI et de la sécurité. L’outsourcing informatique évolue en s’élargissant à des entreprises de plus petite taille, ou en devenant plus sélectif sur les applications concernées. La convergence de l’informatique et des télécoms, les nouvelles problématiques liées aux infrastructures mobiles (avec notamment l’intégration des applications M2M ou des applications métiers dédiées aux employés), les vastes problématiques de sécurité (intégrant les procédures de continuité de services), les ERP et les projets de SOA constituent les principales raisons qui poussent les entreprises à externaliser une certaine partie de leurs activités informatiques. Les PME : la cible convoitée par tous les acteurs Les PME constituent une cible hétérogène, avec des logiques d’intégration des TIC différentiées, et qui recèlent des potentiels de marché contrastés. En matière d’équipements TIC, le segment PME s’inscrit aujourd’hui dans une double tendance : “upgrade” pour les équipements mutualisés, qui ont par ailleurs des niveaux de diffusion stabilisés (renouvellement du parc de PABX au profit d’une solution IP, évolution des accès Internet “secs” vers une architecture VPN IP), et croissance pour les équipements individuels, particulièrement en téléphones mobiles et ordinateurs portables. La diffusion des formules Introduction • Les entreprises internalisent de plus en plus les télécoms dans les DSI. 13:19 83 www.idate.org DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 84 4 forfaitaires multiservices, qu’elles soient packagées fixe/mobile, fixe/Internet ou intégrales, tend à se généraliser : elles touchent aujourd’hui plus d’une PME sur trois. Equipements et services pour les entreprises Ce phénomène, qui va encore s’amplifier dans les années à venir, porté – après la convergence fixe Internet – par les nouvelles offres de convergence fixe mobile actuellement lancées sur le marché des entreprises, a un impact sur le mode de facturation (facture unique) et marque la fin d’une vision segmentée des services télécoms aux entreprises. DigiWorld 2008 84 Les opérateurs télécoms comme les acteurs du monde de l’informatique ciblent les PME comme une source de développement de leur marché et un axe stratégique fort : des entreprises informatiques et des géants du logiciel, à l’instar de SAP, Salesforce.com ou Google, tentent de pénétrer ce marché en adaptant leur mix marketing à la complexité et à l’hétérogénéité de ce segment. Le Web 2.0 constitue un des éléments de développement d’offres destinées aux entreprises : les outils Web 2.0 seraient utilisés dans près d’un cinquième des entreprises nord-américaines et 8 % compteraient les mettre en place en 2008. Les éditeurs progiciels ciblent spécifiquement les PME, en développant des applications en ligne basées sur du Web 2.0 intégrant des concepts de personnalisation, combinant à la fois les données de l’entreprise et les services interactifs, et permettant de créer des offres financièrement abordables et facilement intégrables dans des petites structures. Les acteurs spécialistes des ERP ciblant traditionnellement les PME (comme Cegid, Sage, Ciel) ou focalisés sur une thématique vont devoir faire face à cette nouvelle concurrence d’acteurs plus généralistes : une concentration et une redéfinition du paysage n’est pas à exclure dans les prochains mois. Stratégie des acteurs Le mouvement de concentration et de rachat des acteurs du monde des télécommunications d’entreprise poursuit une tendance observée en 2006. Ainsi, Completel Europe a été racheté par Altris, un des actionnaires du câblo-opérateur français Numericable ; Getronics a été racheté par KPN ; Orange s’est renforcé en Inde ; BT, poursuivant ses investissements dans les services informatiques, a intégré l’infogérance de CS et Net25. Dans la continuité de la tendance observée l’année dernière, l’ensemble des acteurs du monde informatique ont été très actifs dans les rachats, la consolidation d’activité ou la diversification de leurs sources de revenus. Tandis qu’Oracle a poursuivi ses acquisitions (BEA Systems), la sensation est notamment venue de SAP, qui a annoncé au cours du dernier trimestre 2007 l’acquisition de Business Object pour 4.8 milliards EUR : cette acquisition, selon SAP, devrait permettre de renforcer sa position sur le marché des applications pour utilisateurs professionnels avec un catalogue enrichi de solutions d’optimisation et de gestion de la performance. L’Inde a été, en 2007, l’un des pays très actifs dans les politiques de rachat. En vue d’élargir leur clientèle off-shore et de répondre à la montée de leur devise, les SSII indiennes sont très actives et cherchent à s’implanter sur les marchés occidentaux. Cette stratégie inspire la Chine, qui aimerait compléter sa montée en puissance sur les équipements télécoms par la constitution d’un puissant secteur des services informatiques. Enfin, si traditionnellement les principaux interlocuteurs des entreprises sur un projet télécom étaient l’opérateur, l’intégrateur et l’équipementier, aujourd’hui les DSI doivent compter avec la montée en compétence des salariés qui ont, ces dernières années, accumulé toute une expérience à travers la messagerie instantanée, les sites de “social networking” et plus généralement les développements de type Web 2.0 (wiki, blogs, RSS, AJAX…). C’est en comptant sur cette dynamique particulière des applica- 15/04/08 Page 85 L’ambition de Microsoft de réaliser 25 % de ses recettes dans la publicité est à rapprocher de ses avancées mesurées en termes de mise en ligne de sa suite bureautique (Live) pour faire pièce aux ambitions clairement affichées de Google. Introduction tions grand public que les grands leaders de l’Internet et certains acteurs du logiciel ont entrepris de déployer progressivement une présence dans le monde de l’entreprise : services de recherches spécialisés, “social networks” professionnels, outils coopératifs… 13:19 85 www.idate.org DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 86 4.1 L’entreprise et les services IT La croissance moyenne des services IT en Europe s’élève à 5,5 % en 2007 (5,3 % en 2006). L’ensemble des acteurs du marché mondial devraient générer un chiffre d’affaires de 440 milliards EUR en 2008, dont un tiers en Europe. Equipements et services pour les entreprises La maintenance matérielle et les prestations intellectuelles DigiWorld 2008 86 Le credo de la majorité des entreprises de services européennes et mondiales, “monter dans la valeur”, s’articule parfaitement avec le simple constat de la forte pression sur les prix qui s’exerce sur le marché de la maintenance matérielle, limitant les marges des acteurs au minimum. La décroissance de ce marché trouve en partie son origine dans la modification du comportement d’achat des DSI, qui préfèrent s’orienter vers des contrats d’externalisation à long terme. Aujourd’hui, le développement des entreprises passe par une stratégie intégrant l’IT comme l’un des piliers de leur activité, contribuant pleinement à la croissance et n’étant donc plus perçu comme un simple poste de coûts. Les entreprises, qui veulent maîtriser la gouvernance de l’IT, la gestion de l’innovation IT, le management du risque IT, les achats IT… recourent de plus en plus largement à des sociétés de conseil, expliquant une croissance d’environ 7 % pour ces prestations en 2007 sur les marchés européens. Les directions des achats interviennent de plus en plus aux côtés des DSI des grands groupes, s’employant à rationaliser et optimiser les coûts, notamment pour des achats de prestations intellectuelles. Elles encouragent la mise en place de contrats de type “forfaitaire” avec engagement de résultat plutôt que les traditionnels contrats de “régie” : l’ensemble des contrats de prestations informatiques sont concernés par cette tendance, que ce soit pour des services d’intégration applicative ou système, ou pour des contrats pluriannuels de Tierce Maintenance Applicative (TMA). Les PGI étendus (incluant des solutions métiers), le développement des systèmes embarqués et les solutions de travail collaboratif vont jouer un rôle majeur à court terme dans le développement du marché des services en Europe. L’externalisation L’outsourcing pour des contrats de plus de 50 millions USD connaît cette année une forte baisse (-15 %), tout comme l’ensemble du marché de l’outsourcing. Il est encore un peu tôt pour avoir un retour quantifié de l’impact de la crise financière nord-américaine avec les “subprimes”. Mais il est fort à parier que la crise pèsera plus vite que prévu sur le budget IT des entreprises et en particulier sur celles du secteur financier. Les premiers effets ont commencé à se faire sentir et devraient surtout être visibles en 2008. Mais si cette crise a traversé les océans, elle n’explique pas à elle seule cet effondrement, qui est la conséquence logique de contrats de plus courte durée et à plus faible valeur. Aujourd’hui l’externalisation n’est plus seulement synonyme de “recherche de solutions aux problèmes non résolus”. Les politiques d’externalisation sont plus mesurées : les DSI souhaitent éviter des stratégies d’outsourcing global à un prestataire unique. Ils cherchent surtout à rester maîtres d’ouvrage de leur projet pour piloter et contrôler au mieux leurs prestataires Cette stratégie peut aboutir à un retour vers de l’insourcing ou bien à de l’externalisation sélective aux dépens de l’externalisation globale. L’Inde : champion de l’offshoring Avec un marché d’environ 40 milliards USD en 2007 et une croissance de 30 % (source NASSCOM), l’Inde reste le pays spécialisé dans les prestations d’offshoring, mais il n’en demeure pas moins actif dans une redéfinition de sa stratégie. Confronté à une augmentation des tarifs des prestations, en raison d’une augmentation de 10 % des salaires, à une appréciation de la roupie et enfin à un éveil du voisin chinois, les Indiens diversifient leur stratégie pour aller au plus près des marchés et pour soutenir leur développement économique. Les concentrations et opérations de rachats ont commencé, et la bataille ne semble pas devoir s’arrêter en si bon chemin. Chiffre d’affaire comparé des SSII indiennes et occidentales (billion $) Indian software houses Western software houses HCL Technologies Infosys Satyam Tata Consultancy Services Wipro Accenture Capgemini CSC EDS IBM Global Services 2005 0.8 1.6 0.8 2.2 1.9 17.1 7.0 14.6 19.8 17.2 2006 1.0 2.2 1.1 3.0 2.4 18.2 7.7 14.9 21.3 17.3 Growth rate 31% 36% 39% 36% 26% 6% 10% 2% 8% 1% Source IDATE Un marché en mutation DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 87 Marché des services IT dans le monde Evolution des revenus des services IT entre 2006 et 2008 billion h European Union Other Europe USA Japan Rest of the World World 100 200 2006 300 400 2008 Source EITO Revenus cumulés annualisés des contrats d’outsourcing au niveau mondial … pour les contrats de valeur supérieure à 50 millions $ billion h L’entreprise et les services IT 0 70.0 69.9 64.7 61.8 60.2 2003 Source TPI 2004 2005 2006 2007 www.idate.org 87 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 4.2 Equipements et services pour les entreprises Une croissance de la demande toujours soutenue 15/04/08 13:19 Page 88 Services de données et voix aux entreprises : usages et équipements Le DSL : facteur d’accélération des solutions VPN Le marché du haut débit continue à se développer dans les entreprises : en offrant des accès haut débit à des prix très avantageux, le DSL a largement contribué à la dynamique actuelle autour des architectures VPN IP, notamment auprès des PME et des petits sites des grandes entreprises. Les entreprises ont adopté des offres VPN avec des accès DSL en délaissant les traditionnelles liaisons louées, et ont dans le même temps augmenté les débits : cette mutation du marché a eu un effet compensatoire pour les opérateurs de données traditionnels. L’Europe de l’Ouest est aujourd’hui un marché mature quant à l’adoption de solutions haut débit : début 2007, 69 % des PME françaises sont connectées à Internet, avec un réservoir de croissance à un an de 4 points. En matière de technologies d’accès à Internet, le paysage est désormais relativement figé : le DSL, présent chez 8 entreprises connectées sur 10 (soit près de 55 % des PME), fédère la quasi-intégralité du marché PME. Au Royaume-Uni, fin 2006, environ 77 % des PME étaient connectées à Internet et 62 % d’entre elles via une solution haut débit, cette proportion montant à 70 % pour les PME de 50-250 salariés. Le prochain enjeu pour les opérateurs consiste à répondre aux demandes des entreprises pour des débits de plus en plus élevés. L’entreprise et la téléphonie fixe : vers une migration IP… Le parc de lignes fixes déployé chez les entreprises semble aujourd’hui stabilisé, sans que l’on observe (encore ?) une déflation due au développement de la téléphonie sur IP ou de la substitution au profit du mobile. La diffusion de la téléphonie sur IP n’a pas encore modifié le rythme de renouvellement du parc des PABX, et le passage aux solutions hybrides et tout IP semble se faire plus à la faveur d’un renouvellement programmé que de manière anticipée. Dans les PME, ce rythme est relativement lent : en France, par exemple, encore 8 PME équipées d’un PABX sur 10 fonctionnent sur un mode de séparation des réseaux téléphonique et Internet. Le prochain cycle de renouvellement va massivement faire évoluer le parc de PABX vers des solutions IP. Au niveau européen, les revenus du marché des PABX (toutes technologies confondues) devraient croître en 2007 d’environ 0,4 %, avec un revenu de 11,7 milliards EUR, alors qu’une stagnation des revenus serait attendue en 2008. L’année 2007 est donc une année charnière pour les renouvellements programmés, avec l’accélération de certains projets, surtout dans les grandes entreprises européennes. … et une convergence des télécoms et de l’informatique Le mouvement de convergence entre les télécoms et l’informatique commence aujourd’hui à se matérialiser, l’adoption de solutions de ToIP en étant le catalyseur. La démocratisation des accès Internet haut débit a permis une mise à niveau des infrastructures télécoms de l’entreprise. Elle participe ainsi à l’adoption de solutions de ToIP qui concentrent sous un seul angle la problématique télécom (services d’accès et architecture réseau), le poste de travail et les applications. Marché européen des services de données fixes sur le marché des entreprises France Germany Italy Spain United Kingdom European Union Other Europe Total Europe Annual growth 2004 5.2 7.5 4.0 2.7 6.6 35.6 1.7 37.3 2005 5.5 8.1 4.8 3.0 7.0 38.4 2.0 40.4 7.9% 2006 5.4 8.5 5.4 3.5 8.7 43.7 2.4 46.1 5.8% 2007 5.6 9.3 5.8 3.6 9.0 45.4 2.6 48.0 4.1% 2008 5.8 9.7 6.0 3.7 9.4 47.2 2.7 49.9 4.0% Source IDATE from EITO DigiWorld 2008 88 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 89 Accès Internet par technologie Pénétration des accès Internet en France, dans les PME (0-250 salariés), en 2007 all SMEs Cable 4% 3% 0.7% Leased Lines 0.5% 6% 4% ISDN 14% 10% PSTN 79% 55% DSL 1.3% Current 1.3% 1-year plan Source IDATE Accès Internet par taille d’entreprise Pénétration des accès Internet au Royaume-Uni, dans les PME (0-250 salariés), en 2007 100% 83% 98% 89 83% 77% 70% 62% all Have a computer/laptop Source OfCom 62% 1-50 employees Connected to the Internet 51-250 employees Connected to broadband access www.idate.org 77% Services de données et voix aux entreprises : usages et équipements SMEs connected to the Internet 3% 2% DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 90 4.3 DigiWorld 2008 90 Voix sur IP dans les entreprises La ToIP inéluctable mais encore complexe pour les entreprises Le marché de la téléphonie sur IP connaît une croissance régulière et inéluctable, au détriment des solutions traditionnelles (TDM). Les projets de ToIP en “full IP” sont en forte croissance et deviennent progressivement majoritaires. Pour les entreprises, les principaux leviers du passage à la ToIP sont la nécessité de renouveler le parc d’équipement et les économies réalisées sur le trafic intersites gratuit (dit “on net”) et sur le trafic externe (dit “off net”), ou encore les économies générées par la réduction du nombre d’accès téléphoniques. En termes de ROI, le bilan financier du passage à la ToIP est actuellement globalement favorable sans être gagnant dans tous les cas de figure. La complexité du processus de décision et d’adoption vient de la variété de solutions disponibles sur le plan technique (TDM, hybride, “full IP”, Centrex IP, PBX mobile). La difficulté consiste aussi à choisir le bon modèle d’exploitation et d’externalisation : internalisation versus outsourcing, degré d’externalisation, solutions hébergées par un tiers ou non. Une pénétration de la VoIP qui croît avec la taille de l’entreprise La pénétration de la VoIP croît avec la taille de l’entreprise et le nombre de sites. En France, en 2006, 12 % des PME disposaient de solutions de VoIP, alors que ce taux s’élevait à 56 % pour les grandes entreprises. Ce taux de pénétration continue de croître régulièrement pour les grandes entreprises, et plus rapidement pour les PME. Le segment de marché des TPE se comporte de manière comparable au segment grand public, en privilégiant les solutions logicielles de type Skype ou les boîtiers permettant d’utiliser les postes téléphoniques traditionnels. Ce n’est qu’à partir de 20 salariés qu’apparaît une diffusion significative des PABX, et à partir de 50 salariés que commencent à apparaître des PBX IP et de réelles problématiques de réseau d’entreprise pour la voix. Une forte concurrence chez les offreurs Dans ce contexte, dans lequel tous les offreurs sont amenés à se positionner, certaines tendances clés se dessinent. • La concurrence entre équipementiers s’est intensifiée entre les vendeurs traditionnels (disposant d’une base installée) et les nouveaux entrants proposant des solutions “full IP”. • Parmi ces derniers, qui se sont lancés sur le marché sans base installée, Cisco a d’ores et déjà conquis une part de marché significative. Les vendeurs traditionnels, dont les leaders sont Alcatel Lucent, Avaya, Nortel et Siemens, ont eux élargi leur portefeuille TDM à des solutions IP. • Les fabricants sont désormais nombreux et affinent leur positionnement en termes de produit et de segment de marché visé. Durant la période 2008-2012, on devrait assister à un développement du marché, en particulier au travers de nouveaux produits visant les PME. • La convergence voix données a également conduit à une restructuration du marché des intégrateurs et des opérateurs. Les opérateurs télécoms se positionnent au travers de solutions IP hébergées et de Centrex IP. Cette dernière apparaît comme une offre d’avenir, même si elle demeure encore faiblement utilisée par les entreprises en Europe. • La convergence IP sur les réseaux se traduit par la généralisation des offres de VoIP sur VPN IP (incluant accès et trafic) chez les opérateurs. Quelles perspectives de marché à l’horizon 2010 ? Sur la période 2008-2010, la demande pour des solutions hybrides diminuera au profit des solutions “full IP” basées sur des PBX IP et des postes IP. En 2010, l’IDATE prévoit qu’environ 70 % des lignes fonctionneront sur des ports IP, et 30 % encore en TDM. La base installée IP se partagera alors entre les PBX IP “full IP”, les PBX IP hybrides et les solutions de Centrex IP. Concernant le Centrex IP, les plus optimistes prévoient pour 2010 que cette solution aura atteint 20 % du marché mondial (en nombre de ports). Evolution du marché mondial des équipements de téléphonie d’entreprise (million $) Business telephony Traditional PBX (1) IP PBX (2) (1) including TDM PBX and KTS (2) including IP phones 2005 10 398 6% 7 286 -4% 3 112 38% 2006 11 005 6% 6 383 -12% 4 623 49% 2007 11 450 4% 5 700 -11% 5 750 24% 2008 11 995 5% 5 004 -12% 6 991 22% 2009 12 492 4% 4 374 -13% 8 118 16% 2010 12 908 3% 3 775 -14% 9 133 13% Source IDATE Equipements et services pour les entreprises Migration de la téléphonie classique vers la ToIP DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 91 Une croissance régulière de la ToIP d’entreprise Un marché mondial de la ToIP qui dépasse désormais celui de la téléphonie traditionnelle billion h Business telephony 10.4 11.0 Traditional PBX (1) 11.5 IP PBX (2) 12.0 12.9 12.5 9.1 8.1 7.3 7.0 6.4 5.8 5.0 4.6 4.4 3.8 3.1 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Voix sur IP dans les entreprises (1) including TDM PBX and KTS (2) including IP phones Source IDATE Les leviers du passage à la ToIP Moteurs de la demande des entreprises et principaux critères de décision Quantifiable factors Hard to quantify factors Unquantifiable factors Source IDATE Reduce cost of on-net calls Reduce cost of off-net calls Streamline network Optimise use of physical space Improve staff productivity Improve customer satisfaction Lower price of phone subscriptions Reduce IT staff Reduce modification and installation costs Install convergent applications Improve competitive positioning Improve geographic mobility www.idate.org 91 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 4.4 Equipements et services pour les entreprises Le haut débit : le nouvel accélérateur du mobile 13:19 Page 92 Mobilité en entreprise : usages et équipements Un marché en croissance Avec une progression de 8,2 % en 2006 sur l’ensemble de l’Europe de l’Ouest, la base de clients mobiles (résidentiels et entreprises) a continué de croître à un rythme soutenu pour atteindre 438,4 millions à la fin 2006. Si le pourcentage d’entreprises équipées oscille entre 70 et 80 %, les niveaux d’équipement par actif sont en revanche beaucoup plus bas. L’IDATE estime cette diffusion entre 25 et 30 % des effectifs occupés ; effectifs qui se chiffrent par ailleurs à 175 millions de personnes en Europe de l’Ouest. L’équipement des salariés constitue donc un enjeu majeur ; le parc de mobiles professionnels, qui représente aujourd’hui environ 15 % du parc global, devrait voir son poids augmenter dans les années à venir. Le haut débit mobile catalyseur des usages Les offres (services et modes de facturation) proposées aujourd’hui par les opérateurs à destination des mobiles professionnels dépendent de leur stratégie vis-à-vis du déploiement et de l’amélioration des réseaux haut débit mobiles. L’enjeu principal se déplace désormais de la couverture en tant que telle aux débits accessibles en mobilité. Cette prime au débit ne peut être que transitoire, et l’évolution naturelle consiste à proposer très rapidement ces débits en standard pour l’ensemble du catalogue. L’objectif sous-jacent reste de dynamiser le marché des données mobiles pour les professionnels en fournissant un débit de plus en plus proche des débits du poste de travail fixe. Le pari financier consiste à supposer que la hausse du trafic engendrée par des niveaux d’usage supérieurs va profiter aux forfaits les plus volumineux, lesquels vont permettre une progression de l’ARPU données en dépit de la forte baisse unitaire du prix du Mo (aujourd’hui, avec les forfaits les plus volumineux, le prix du Mo peut descendre à 0,10 EUR). Du point de vue de l’offre, cette position se traduit par une évolution des packs données : de plus en plus volumineux et tendant à l’illimité. Outre le débit, les opérateurs misent sur le fait que le décollage des usages, comme cela a été le cas sur le marché de l’Internet fixe, passera aussi par ce mode de tarification. L’ensemble des offres des opérateurs mobiles se trouvent modifiées par l’arrivée des solutions haut débit entraînant un certain confort d’utilisation : ainsi les entreprises vont avoir tendance à étendre leur système d’information aux situations de mobilité, favorisant les applications basiques comme l’email mais surtout les applications métiers dédiées à l’homme ou à la machine (applications M2M). Une gamme de nouveaux services annexes pour assurer la fidélité et accroître le revenu À côté des services voix et données qui constituent le cœur de leur offre, les opérateurs mobiles diversifient leur portefeuille de services, en proposant l’intégration de solutions au système d’information de l’entreprise, l’aide au déploiement, la gestion de flotte, ou encore des services dédiés à l’usager. Tous n’ont pas le même potentiel commercial. Certains sont définitivement considérés par les usagers comme des “commodités” proposées à titre gratuit ; d’autres ont encore une valeur commerciale, mais ils ont alors davantage trait à la gestion de flotte qu’aux services à l’usager. Les opérateurs souhaitent diversifier leurs sources de revenus, et surtout minimiser par ces nouvelles offres la baisse des ARPU. Enfin, dans le cadre de la renégociation de contrats, ces offres permettent aux opérateurs d’intégrer des critères de qualité de service et d’engagement contractuel, mais aussi et surtout de lier leurs clients sur des périodes plus longues et de minimiser les effets potentiels de churn. DigiWorld 2008 92 15/04/08 (at year end) France Germany Italy Spain United Kingdom Total Western Europe 2006 4% 4% 3% 2% 5% 4% 2007 5% 5% 4% 3% 6% 5% 2008 7% 7% 6% 4% 9% 7% 2009 10% 10% 9% 7% 14% 11% 2010 15% 15% 13% 10% 20% 16% 2011 22% 22% 18% 15% 28% 22% Source IDATE Part des mobiles professionnels avec un usage données en Europe de l’Ouest DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 93 Le marché professionnel mobile en Europe de l’Ouest Evolution du parc mobile professionnel en Europe de l’Ouest millions, at year end 60 40 30 20 10 12.3 14.4 13.8 13.3 12.8 14.9 11.2 12.0 10.8 11.6 10.4 5.9 3.8 6.6 5.7 3.6 6.3 6.8 6.1 3.9 4.1 4.3 4.5 10.4 10.8 11.3 11.7 12.2 12.7 7.0 7.3 7.6 7.9 8.2 8.5 2006 2007 2008 2009 2010 2011 10.0 Other countries United Kingdom Italy 0 Spain Germany France Source IDATE Le marché professionnel mobile en Europe de l’Ouest Perspectives de marché pour les services professionnels sur mobile en Europe de l’Ouest billion h Source IDATE 29.8 30.6 2006 2007 +2.7% +1.9% +1.8% 31.5 32.1 32.6 33.2 2008 2009 2010 2011 YoY growth rate 93 www.idate.org +2.9% +1.8% Mobilité en entreprise : usages et équipements 50 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 94 4.5 Un marché toujours en croissance Logiciels d’entreprise L’évolution du marché des logiciels d’applications et des logiciels systèmes pour les entreprises continue sur la tendance de 2006, avec une croissance moyenne de 6 % et même une accélération sur certains segments de marché, comme les applications liées à la sécurité ou les SOA. Equipements et services pour les entreprises Les PME moteurs de la croissance Les ERP, la sécurité et le BI au cœur de la croissance Le marché des ERP reste incontestablement le moteur principal de la croissance mondiale, avec environ 50 % DigiWorld 2008 94 Tout comme le marché des équipements informatiques et télécoms, qui avait connu un fort renouveau avec le passage à l’Euro et l’an 2000, et donc sept ans après ce dernier cycle d’investissement important, le marché des logiciels est à son tour entré dans une nouvelle période de renouvellement ou d’équipement intensif. Les PME constituent le principal moteur de cette demande : elles sont aujourd’hui globalement sous-équipées en matière de logiciels d’entreprise. De plus, les éditeurs de logiciels semblent les cibler prioritairement. Ainsi, des acteurs comme SAP, Salesforce.com ou Oracle visent les PME pour étendre leur portefeuille clientèle, en développant des packages spécifiques nécessitant peu ou pas d’intégration. Les sociétés équipées de systèmes “legacy” continuent à réaliser des investissements importants pour leur maintenance, ce qui constitue un moteur important de croissance du marché des progiciels applicatifs. La tendance aux applications packagées destinées aux PME favorise l’investissement dans de nouveaux applicatifs au détriment du maintien des systèmes existants. Cette évolution permettrait de passer outre la rigidité et la disparité de leurs systèmes, pour que le système d’information soit en adéquation avec la stratégie de l’entreprise. des investissements sur ce type d’applications. Le marché profite des bonnes tendances conjoncturelles. La croissance est tirée par des investissements dans des applications traditionnelles telles que la finance, la CRM ou la SCM, sur un marché de renouvellement/mise à jour ou sur un marché d’équipement, notamment vers les PME, relais de croissance important. Dans ces conditions, le segment des ERP devrait connaître une croissance supérieure à la moyenne du marché des applicatifs en Europe. Les applications de sécurité constituent le deuxième pilier de la croissance des systèmes applicatifs. L’hameçonnage ou “phishing”, les intrusions dans les systèmes… sont autant d’attaques potentielles qui poussent les DSI à investir dans des briques logicielles permettant de sécuriser le système d’information de l’entreprise. Cette catégorie d’applications a confirmé la tendance, avec une croissance d’environ 10 % en 2007, notamment grâce à un maintien des investissements dans les équipements de stockage de données et dans les processus de plan de continuité de services, qui sont des points sensibles dans les grandes entreprises. Le marché européen de la BI est un vecteur d’accélération du marché du logiciel d’entreprise. La démocratisation de ces solutions s’explique notamment par un effet de propagation et de généralisation du décisionnel dans les diverses activités et dans tous les départements de l’entreprise. La croissance, estimée à près de 10 % en 2007, devrait se poursuivre en 2008. Les investissements consentis dans les architectures SOA devraient également continuer de croître et ainsi influencer tous les sous-segments du marché des applications. Ces architectures vont rapprocher les logiciels packagés et les développements spécifiques, tout en intégrant les différentes composantes de progiciels bureautiques, applications métiers et autres solutions. (billion €) European Union Other Europe USA Japan Rest of the World Total 2006 71.5 4.1 89.9 22.7 18.6 206.8 2008 81.2 4.7 105.6 24.5 22.5 238.5 Source EITO Marché des logiciels/progiciels dans le monde DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 95 Le Royaume-Uni, moteur du marché des logiciels et services en Europe Répartition du revenu des marchés des logiciels et services en Europe de l’Ouest billion h 53.0 41.2 31.4 17.7 13.7 Other countries 3.9 Belgium 9.8 Spain Netherlands 11.8 Italy Scandinavia France Germany United Kingdom 13.7 Logiciels d’entreprise Source PAC Le marché des logiciels en Europe de l’Ouest Croissance des marchés en 2006 et 2007 10% 95 9% www.idate.org 8% 7% 6% 5% 4% 3% 2% 1% Source Syntec Informatique Other countries 2007 Belgium Spain 2006 Netherlands Italy Scandinavia France Germany United Kingdom 0% DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 96 4.6 Vers un rôle croissant des PME Le commerce B2B Les applications e-business encore sousutilisées dans le commerce interentreprises Un comportement volatile pour les pratiques d’achat et de vente en ligne Le commerce interentreprises fait de plus en plus partie intégrante des pratiques commerciales des entreprises. Le montant des transactions B2B s’élève à environ à 1 000 milliards EUR en Europe en 2007, dont 70 à 80 milliards EUR pour la France. La quasi-totalité des entreprises européennes de plus de 10 salariés bénéficient d’un accès Internet. Mais le défi est désormais d’intégrer l’usage des applications e-business avancées dans la pratique quotidienne des échanges commerciaux interentreprises. Les entreprises commandent plus souvent qu’elles ne vendent en ligne. Ainsi, près de la moitié des entreprises européennes (48 %) effectuent leurs commandes en ligne alors qu’un quart d’entre elles réceptionnent les commandes en ligne de leurs clients. En matière de commandes en ligne, les pratiques varient fortement entre les PME et les grandes entreprises : plus des deux-tiers (68 %) des grandes entreprises utilisent des réseaux électroniques pour commander auprès de leurs fournisseurs, à comparer à 44 % des PME. Les disparités entre PME et grandes entreprises sont moins fortes en matière de vente en ligne. Les pratiques e-business dans les entreprises européennes présentent aussi de fortes disparités selon les secteurs d’activité. Près de trois-quarts des entreprises des secteurs des télécommunications et des produits d’électronique grand public réalisent leurs commandes en ligne auprès de leurs fournisseurs, mais seulement 40 % dans les secteurs de la chaussure ou des boissons. En matière de vente en ligne, on retrouve les entreprises des secteurs des télécommunications et des produits électroniques dans le haut du classement, avec la présence notable des entreprises du secteur du tourisme. Force est de constater que les PME européennes demeurent encore réticentes à s’équiper et à utiliser des applications e-business avancées. Les processus de transactions électroniques demeurent encore insuffisamment intégrés dans l’organisation interne des PME européennes. L’intégration croissante des PME dans la chaîne d’approvisionnement des grandes entreprises devrait à l’avenir diminuer les écarts constatés dans les pratiques B2B en Europe. Equipements et services pour les entreprises Les plates-formes d’échanges de données encore peu utilisées Selon la dernière enquête e-business W@tch réalisée auprès des entreprises européennes en 2007, des disparités fortes existent dans l’usage des applications ebusiness avancées entre les grandes entreprises et les PME. Seules 12 % des entreprises européennes disposent d’un système d’échanges de données électroniques avec leurs fournisseurs en 2007 : 8 % des PME (10 à 49 salariés), à comparer à 21 % des grandes entreprises (plus de 250 salariés). Au Royaume-Uni, cet écart est particulièrement important : ces chiffres sont respectivement de 3 % des PME et 32 % des grandes entreprises. Par contre, en Italie et en Pologne, les PME sont mieux dotées en systèmes d’échanges de données avec leurs fournisseurs que les grandes entreprises. Cela est vraisemblablement dû à la structure du tissu d’entreprises dans ces deux pays, marqué par un faible nombre de grandes entreprises. Entreprises échangeant des données électroniques avec leurs fournisseurs (%) Czech Republic Finland France Germany Hungary Italy Netherlands Poland Spain United Kingdom Base: panel of firms using computers Small companies (10-49 empl.) 2% 24% 16% 5% 3% 15% 4% 11% 9% 3% Large companies (250+ empl.) 17% 52% 27% 18% 10% 8% 18% 10% 13% 32% Source e-business W@tch survey 2007 DigiWorld 2008 96 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 97 Les grandes entreprises plus avancées sur l’utilisation d’Internet Entreprises effectuant leurs commandes en ligne, par taille 26% Large (250+ empl.) 68% 29% Medium (50-249 empl.) 60% 26% Small (10-49 empl.) 54% 23% Micro (1-9 empl.) 44% 25% Total (EU-10) 48% Companies receiving orders from customers online Companies ordering supply goods online Les télécommunications, secteur le plus en avancé sur l’utilisation d’Internet Entreprises effectuant les commandes en ligne, par secteur d’activité 10% 67% 40% Telecommunications Construction 77% 97 36% 39% Tourism 11% 51% 14% Shipbuilding & repair 53% 35% Consumer electronics 71% 27% ICT manufacturing 69% 28% Pulp & paper 23% Footwear 29% 19% Food & beverages 39% 25% Total (EU-10) Companies receiving orders from customers online Source e-business W@tch survey 2007 49% 48% Companies ordering supply goods online www.idate.org Hospital activities Le commerce B2B Source e-business W@tch survey 2007 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 98 4.7 Equipements et services pour les entreprises Une progression toujours forte en Europe Le commerce B2C Un taux de croissance encore élevé (+30 %) En 2007, la majorité des analystes s’attendaient à un ralentissement du taux de croissance du commerce électronique en Europe de l’Ouest, mais l’engouement des internautes pour l’achat en ligne n’a pas faibli. Selon l’IDATE, le chiffre d’affaire du commerce électronique devrait croître en moyenne de plus de 30 % dans les cinq principaux pays d’Europe de l’Ouest, pour atteindre 124 milliards EUR (hors services financiers) en 2007. L’Espagne, l’Allemagne et la France devraient enregistrer la plus forte progression de ventes de détail en ligne (40 % en moyenne par rapport à 2006). Le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France restent les marchés les plus importants d’Europe de l’Ouest. Aux États-Unis, le montant des ventes en ligne devrait totaliser 96 milliards EUR en 2007 (+13 %), soit environ 3 % du montant du total des ventes de détail. La Chine connaît toujours une dynamique extrêmement forte, avec un doublement du chiffre d’affaires du commerce électronique par rapport à 2006, à 29 milliards EUR en 2007. Les internautes européens achètent de plus en plus sur Internet D’après l’EIAA Online Shoppers, 78 % des internautes européens ont réalisé des achats en ligne en 2006. Les Britanniques (89 % d’entre eux) sont ceux qui ont la plus forte propension à acheter en ligne et ceux qui dépensent le plus : en moyenne 1 201 EUR en 2006, devançant très nettement le panier moyen européen d’achats sur Internet, qui s’élève à 750 EUR. Les voyages, la billetterie, les produits culturels (livres, CD, jeux vidéo), le matériel hifi et l’électroménager sont les produits les plus plébiscités par les internautes. Seuls 3 % des internautes français et 4 % des internautes allemands ont acheté des produits alimentaires en 2006, en compa- raison à 16 % des internautes britanniques. Le potentiel de croissance reste important dans ce secteur. L’Internet, un canal de vente entre particuliers de plus en plus privilégié Si l’on connaît depuis longtemps la complémentarité des canaux de vente Internet et magasins et le rôle de prescripteur d’Internet dans la préparation des achats, on constate que l’Internet devient de plus en plus un canal direct de vente entre particuliers. En 2006, plus de 170 000 Européens vivaient des revenus engendrés par des ventes réalisées sur eBay. Aux États-Unis, eBay – via son programme eBay ProStores – accueille 750 000 vendeurs professionnels. Ce marché florissant favorise la création de milliers de micro-entreprises. Les réseaux sociaux stimulent le commerce électronique Les réseaux sociaux, comme MySpace, Facebook, Friendster, orkut ou bebo, qui ont attiré plus de 114 millions de visiteurs âgés de plus de 15 ans au cours du seul mois de juin 2007, contribuent à l’augmentation des achats en ligne selon une étude de comScore, car leurs membres les plus actifs seraient en moyenne plus enclins à visiter les sites commerciaux orientés vers les loisirs que la moyenne des internautes. Un des challenges pour ces sites communautaires sera de transformer ces visiteurs en acheteurs potentiels. L’autre nouveauté est l’essor médiatique de Second Life, créé en 2003, et plus largement de l’émergence du monde virtuel en 3D comme possible support du commerce électronique. Simple phénomène médiatique ou tendance lourde, toujours est-il que les acteurs majeurs de l’Internet comme Google, Microsoft, Sun (Wonderland) ou IBM (Innovate Quick) n’hésitent plus à investir massivement dans la 3D. Prévision des ventes de détail en ligne par pays (billion €) Western Europe North America Asia-Pacific Rest of the World (Total) France Germany Italy Spain United Kingdom Rest of Europe* USA China Japan Central and Eastern Europe Latin America Africa and Middle East Total * NL, BE, LU, NO, SW, DK, FI, AU, CH, IR, PT, GR 2006 88.2 12.7 19.0 3.8 4.0 30.2 18.5 84.5 14.0 30.0 16.0 14.0 8.0 254.7 2007 123.9 17.4 27.6 6.2 5.3 37.6 29.8 95.6 29.4 37.5 18.4 22.4 10.4 337.6 2008 168.6 23.5 37.4 9.1 10.3 45.7 42.6 114.0 56.0 45.0 25.0 32.0 14.0 454.6 2010 221.3 32.7 51.3 12.5 19.4 52.2 53.2 140.0 181.4 62.8 40.0 70.0 24.0 739.5 Source IDATE DigiWorld 2008 98 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 99 De plus en plus d’internautes européens achètent en ligne Part des internautes ayant acheté en ligne en 2006 United Kingdom 89% 83% Germany 75% France 68% Spain 54% Italy L’e-commerce B2C Source EIAA Online Shoppers 2007 Les Britanniques ne regardent pas la dépense sur Internet Montant des dépenses moyennes des internautes par pays en 2006 United Kingdom 521 Germany 509 France Spain 454 Italy 452 Source EIAA Online Shoppers 2007 99 www.idate.org 1 201 (h/year) DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 100 4.8 L’e-gouvernement en Europe Equipements et services pour les entreprises Des e-services de plus en plus sophistiqués DigiWorld 2008 100 Depuis 2001, les services administratifs en ligne prennent une place croissante dans l’ensemble des pays de l’Union européenne. La Commission européenne mesure dans le temps l’évolution de l’e-gouvernement en Europe, à travers le suivi de vingt services publics de base concernant les citoyens et les entreprises. Pour les entreprises, les services considérés sont notamment les contributions sociales pour les employés, les impôts sur les entreprises, la TVA et les achats publics. Pour les citoyens, parmi les services suivis : l’impôt sur le revenu, le changement d’adresse, la recherche d’emploi, les immatriculations automobiles et les permis de construire. Le développement des e-services est mesuré par deux indicateurs : le degré de “sophistication” des services publics en ligne et le nombre de services complètement disponibles en ligne. Dans le graphique ci-contre, les étapes 1 à 3 correspondent aux stades de sophistication graduels que sont “information”, “interaction unidirectionnelle” et “interaction bidirectionnelle”; l’étape 4 correspond au stade “transactionnel”; l’étape 5 au stade “personnalisation” (un service proactif ou automatique, l’utilisateur n’ayant pas besoin de formuler une demande pour bénéficier du service). En septembre 2007, le degré de sophistication des services publics en ligne au sein de l’Union européenne a atteint 76 % (contre 75 % en avril 2006 et 65 % en octobre 2004), alors que la pleine disponibilité en ligne des services a atteint 58 % (contre 50 % en avril 2006). Depuis 2001 (première mesure), ces indicateurs ont progressé inéluctablement, rapidement au cours de la phase 2001-2004, plus lentement durant la période 2005-2007. La progression la plus récente correspond à un passage progressif d’une interaction bidirectionnelle vers le stade pleinement transactionnel. Des disparités selon les pays et le type de service L’Autriche conserve le leadership du classement pour les vingt services considérés et pour chacun des deux indicateurs ; la “plate-forme d’e-gouvernement” autrichienne a atteint un niveau de sophistication et d’optimisation très élevé. Dans certains pays, de rapides progrès sont enregistrés du fait de leur petite taille, combinée à une priorité politique donnée à la construction des systèmes d’information, comme en Slovénie. Par ailleurs, on constate que l’écart entre les scores des pays s’élargit à mesure que l’on descend dans le classement. Ainsi l’écart entre le leader (Autriche : 100 %) et le dernier dépasse 90 %. L’atteinte de la pleine disponibilité des services en ligne requiert une intégration du front office et du back office, et donc un réel changement dans l’approche de la fourniture de services. Cette approche nécessite des investissements conséquents et une volonté politique, ce qui réclamera du temps et des efforts soutenus pour réduire les écarts entre pays. En 2006-2007, la plupart des progrès ont été réalisés dans les services aux citoyens, même si l’écart de performance entre les services publics pour les entreprises et ceux pour les citoyens demeure élevé, au détriment de ces derniers. De ce fait, il reste une bonne marge d’amélioration pour les services aux citoyens, citoyens qui ont un degré d’exigence élevé en termes de niveau de service : ils attendent un niveau comparable à celui expérimenté dans leur environnement commercial. Développement des services publics en ligne dans les pays de l’Union européenne Index Austria Slovenia United Kingdom France Sweden Estonia Germany Spain Netherlands Finland Belgium Denmark Italy Hungary Czech Republic Poland EU(27+)* * EU-27 plus Iceland, Norway, Switzerland and Turkey Online sophistication Apr 06 July-07 95 100 87 96 89 90 85 87 90 87 90 87 74 84 79 84 79 83 85 82 74 80 85 80 80 79 81 70 61 71 53 53 75 76 Full Availability online Apr 06 July-07 83 100 61 90 71 89 65 70 74 75 79 70 47 75 55 70 53 63 61 67 47 60 63 63 58 70 50 50 30 55 20 25 50 58 Source European Commission, from Capgemini (2007) Un essor qui se poursuit DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 101 L’Europe en ligne a atteint le niveau transactionnel Position de l’Union européenne sur l’échelle de sophistication à 5 niveaux Max. sophistication index = 100 100 Personalisation (Pro-active automation) 80 Transaction (Full eclectronic case handling) Europe 2007 60 Two way interaction (Electronic forms) 40 One way interaction (Downloadable forms) 20 L’e-gouvernement en Europe Information Source European Commission, from Capgemini (2007) Une sophistication plus forte des services aux entreprises Performance comparée des services publics en ligne à destination des citoyens et des entreprises Public services for citizens Public services for businesses www.idate.org 101 70 84 Max. sophistication index = 100 Source European Commission, from Capgemini (2007) Services et contenus grand public DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 DigiWorld 2008 102 15/04/08 13:19 Page 102 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 13:19 Page 103 Services et contenus grand public 103 www.idate.org V 15/04/08 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 104 5 Services et contenus grand public Services et contenus : Life 2.0 DigiWorld 2008 104 paiement électronique d’eBay). Second Life (qui compte 10 millions de “résidents") est probablement l’illustration la plus aboutie de cette tendance, à la fois réseau social et place de marché, plate-forme d’accueil potentielle de l’ensemble des services Internet et première ébauche d’une interface 3D du futur pour le Web. Principaux services du Web en termes de trafic, les outils de recherche sont également concernés par le phénomène communautaire. Après l’indexation des contenus, après l’analyse des liens menant vers un site donné, une troisième génération de moteurs parie sur les notions d’intelligence collective. La navigation sur Internet évolue, de tag en tag, court-circuitant les pages d’accueil des sites ; et l’information est souvent “poussée” vers l’internaute grâce aux fils RSS. …et le fossé générationnel se comble Web 2.0 : les réseaux sociaux font le lien entre communication, e-commerce et divertissement… Le phénomène des réseaux sociaux a pris une ampleur considérable. Une vingtaine de ces sites figurent dans le top 50 de l’audience aux États-Unis. Facebook ou MySpace ont connu une croissance de leur fréquentation respectivement de 270 et 70 % en un an. Mais plutôt que de voir dans le “social networking” un nouveau segment du marché des services Internet, il faut considérer que le phénomène des communautés irrigue l’ensemble du Web, qu’il s’agisse de l’e-commerce, de l’information ou du loisir : sites de “stock & share” (2,5 milliards de photos stockées sur Photobucket), de partage de vidéos (39 millions de visiteurs uniques par mois pour YouTube), de blogs (probablement une centaine de millions dans le monde), de rencontres, d’e-commerce (plus de 150 millions de comptes pour PayPal, la filiale de Si 55 % des Américains âgés de 12 à 17 ans fréquentent un site de “social networking", si 48 % de ces teenagers visitent ces sites au moins une fois par jour, la base des utilisateurs des nouveaux services de communication électronique croît plus vite que le vieillissement naturel de la génération d’adolescents et de jeunes adultes de l’ère Internet. Plusieurs exemples l’attestent. • Parmi les nouveaux réseaux sociaux évoqués plus haut, on dénombre plusieurs services dont l’audience est transgénérationnelle : par exemple, Meetic (rencontres) ou eBay (e-commerce). • Le secteur des jeux vidéo, loisir longtemps réservé à moins de 30 % de la population (et en particulier aux jeunes garçons), connaît sous l’impulsion de Nintendo et l’essor du “casual gaming” une transformation radicale vers un loisir pour tous. • De manière générale, le taux d’utilisation des services de communication électronique chez les plus de 55 ans croît plus rapidement que celui de la moyenne de la population, résorbant peu à peu l’écart. 15/04/08 Le concept de Web 2.0 semble loin de pouvoir s’appliquer à l’Internet mobile, tant les services sont encore balbutiants, oscillant entre l’encapsulage dans les portails des opérateurs et une navigation sur Internet souvent frustrante pour le consommateur. Néanmoins, le mouvement d’innovation est puissant, le goulet d’étranglement des tarifs de l’accès à Internet semble en passe de disparaître (avec le lancement de forfaits illimités), les performances des terminaux s’améliorent sans cesse avec la nouvelle génération de portables tactiles, et la multiplication des terminaux Wifi permet l’accès semi-mobile à l’Internet “fixe". Mais l’accès “sans couture” aux services du Web ne peut être le seul horizon de l’Internet mobile, car les usages ne sauront être identiques. La géo-localisation constituera une caractéristique forte des nouveaux services, en particulier parce qu’elle ajoute une dimension supplémentaire au “social networking” (dodgeball.com). Plus généralement, le portable sera l’outil essentiel du lien avec la communauté. Les jeux et les univers persistants tireront également partie de la continuité de service entre services fixes et mobiles. Publicité en ligne : beaucoup d’appelés, peu d’élus En matière de publicité, l’existence d’aggrégateurs est seule capable de combiner la mutualisation du trafic en audience de masse monétisable auprès des annonceurs et la finesse de la qualification de la prospection commerciale. La croissance du marché publicitaire en ligne est solide, de l’ordre de 25 % par an. L’IDATE estime qu’elle est moins le résultat d’une concurrence avec les grands médias (télévision, radio, presse, affichage) que la conséquence d’un redéploiement progressif vers Internet des dépenses hors média (marketing direct), qui représentent de l’ordre des deux Page 105 tiers des investissements publicitaires et promotionnels des entreprises. Les fondamentaux de la publicité sur Internet sont bons : les solutions techniques se perfectionnent (notamment pour l’insertion de publicité dans la vidéo en ligne) ; les modèles tarifaires sont attractifs pour les annonceurs (avec l’introduction du “pay-peracquisition") ; le décalage reste important entre le temps consacré à Internet et la part des dépenses publicitaires investies en ligne ; l’automatisation de la gestion des liens sponsorisés ouvre la publicité en ligne aux petites et moyennes entreprises. Mais la concentration des recettes publicitaires en ligne est similaire à celle que connaissent les médias traditionnels : les 50 premiers domaines représentent 91 % des investissements publicitaires nord-américains, les 10 premiers réunissant à eux seuls 70 % de ces investissements. Contenus : les groupes d’"entertainment” s’installent sur Internet Il est désormais vain d’opposer les médias traditionnels et les nouveaux médias. S’agissant de la vidéo, l’année 2007 a été marquée par des investissements considérables des grands groupes de télévision sur Internet. La perspective est désormais claire : les chaînes et l’ensemble de leurs programmes seront disponibles sur Internet, en “live” et à la demande ; déjà, 16 % des utilisateurs nord-américains d’Internet regardent la télévision broadcast sur le Web. Constatant les limites de l’utilisation des technologies de vidéo-à-la-demande pour capter le marché du DVD (qui subit frontalement les dommages du piratage), les chaînes de télévision déploient également des offres de “catch-up TV” (gratuites aux États-Unis, payantes encore en Europe), c’est-à-dire d’accès à la demande à leur programmation. Elles peuvent ainsi espérer garder un certain contrôle sur la relation avec le consomma- Introduction Web 0.5 : l’Internet mobile balbutie 13:19 105 www.idate.org DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 106 5 Services et contenus grand public teur, contrôle que l’édition musicale semble avoir définitivement perdu. Si la vente de musique à l’unité est probablement un modèle condamné, le principe de services de musique émerge, et avec lui la fin annoncée de la distinction entre téléchargement et accès permanent en ligne. De nouveaux distributeurs rémunéreront les éditeurs musicaux pour l’accès à leur catalogue, mais le partage de la valeur contraint ces derniers à alléger leurs investissements dans la création musicale. DigiWorld 2008 106 La radio n’échappe pas aux dommages collatéraux du piratage et de la “commoditisation” de la musique. Les stations musicales sont directement concurrencées par les Web radios ; les talk radios résistent mieux grâce à la valeur ajoutée de leur programmation. La presse semble la plus menacée. À la différence de la vidéo ou de la musique, des “pure players” Internet apparaissent dans les métiers de l’édition (auFéminin.com), ou sur certains domaines réservés des modèles économiques des journaux, comme les petites annonces (craiglist) ou les offres d’emploi (Monster). La pertinence du modèle payant n’est pas démontrée, pour la presse grand public et peut-être pour la presse professionnelle (évolution attendue du site du Wall Street Journal vers un financement exclusivement publicitaire). En parallèle, la circulation des journaux diminue, dans un contexte de concurrence accrue avec la presse gratuite, qui s’étend aux magazines. Une vision de long terme pourrait être celle d’une presse complètement gratuite, le consommateur rémunérant uniquement le service (impression, portage…). L’émergence de la “mid tail" Le concept de “longue traîne” fait débat, fondé sur une opposition entre : • des contenus premium ("Digital Hollywood") commissionnés par les grands groupes de médias, visant une audience de masse ; • des contenus de longue traîne, permettant une ré-exploitation à faibles coûts de distribution des catalogues des groupes d’"entertainment". L’émergence d’une “mid tail” est en fait probablement l’innovation majeure : des contenus à plus faible valeur unitaire, qu’il s’agisse de contenus personnels “ré-éditorialisés” ou de production originale à faible coût, caractérisés par une implication directe des annonceurs dans leur conception et leur financement, dans une optique de marketing direct. Tectonique des plaques Si les éditeurs traditionnels semblent pouvoir conserver, voire conforter, leurs activités dans la migration en ligne, la captation de la valeur ajoutée de l’échelon de la distribution du service apparaît comme l’incertitude majeure. Points d’entrée sur Internet, les opérateurs de télécommunications (confrontés aux charges d’investissement dans leur réseau qui permettront la généralisation de la vidéo sur le Web) peuvent espérer une fraction du marché publicitaire. Assembliers de services, ils entendent être rémunérés au moins comme des distributeurs. Les géants de l’Internet peuvent aussi prétendre au statut d’aggrégateurs de contenus et services, même si cette stratégie n’a pas à ce jour connu de réussite définitive. La multiplication des réseaux de distribution ne constitue pas en tant que telle une menace pour les éditeurs de contenus ; elle constitue même une stratégie naturelle, dès lors qu’ils conservent un contrôle éditorial et tarifaire et que leurs distributeurs ne bénéficient pas du contrôle des réseaux ou des portails pour mener une stratégie d’intégration verticale (débat sur la “net neutrality"). De nombreux modèles de coopération sont expérimentés. Ils concernent à la fois la distribution commerciale et le financement de la diffusion des contenus. Le partage de revenus y occupe une place croissante et semble pouvoir constituer un modèle durable. 15/04/08 La généralisation du haut débit annonce une phase d’innovation soutenue dans les services Internet. Deux points peuvent être soulignés. D’une part, l’ère où, sur Internet, vidéo était synonyme d’"entertainment” est révolue. Après le texte puis l’image, la vidéo s’installera sur l’ensemble des sites Internet fixes puis mobiles, accroissant les coûts de création des sites et de diffusion réseau, recréant une barrière à l’entrée à la création de sites de qualité professionnelle, alourdis- Page 107 sant la charge des réseaux, injectant de nouvelles ressources dans l’industrie de l’image. D’autre part, Internet, système nerveux du monde physique, sera, au-delà des usages actuels, le support d’un trafic non généré par les actions de l’internaute : échanges entre objets communicants, doubles virtuels des consommateurs, réplication 3D des villes, des entreprises, serveurs mis à jour en temps réel générant des échanges de données permanents et bidirectionnels. Introduction D’autres ruptures à venir 13:19 107 www.idate.org DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 108 5.1 N’importe où, n’importe quand, sur n’importe quel terminal MyTV Effervescence technologique Les solutions de personnalisation de la consommation télévisuelle se multiplient. • Avec la “catch-up TV” (visionnage en différé des programmes d’une chaîne de télévision), la VOD trouve enfin une justification que la dématérialisation du DVD peinait à imposer. Gratuite ou payante, en IPTV ou sur Internet, la “catch-up TV” se généralise, une façon intelligente pour les chaînes d’introduire de la souplesse dans l’accès à leur grille de programmes sans rompre le lien avec le téléspectateur. • Les solutions de télévision personnelle en ligne (qui stockent la programmation des chaînes pour le compte de l’internaute, ou la proposent à la carte comme Joost) émergent. • Les terminaux équipés d’un disque dur se multiplient : décodeur de télévision payante, PVR, micro-ordinateur. Services et contenus grand public Continuité de service Quel modèle économique ? Le développement de la télévision personnelle intervient dans une multiplicité de modèles économiques. Pour la “catch-up TV” comme pour les services en ligne, la tendance de fond semble être la gratuité, éventuellement dans le cadre d’un bouquet de télévision numérique ou de services “triple play”, même si certains diffuseurs évaluent la propension à payer des consommateurs. Au-delà d’un marché des équipements, certains éditeurs de services étudient la possibilité d’utiliser le disque dur des terminaux pour “pousser” du contenu payant vers les utilisateurs. Mais le marché du contenu payant à l’unité semble limité et particulièrement vulnérable au piratage. A la personnalisation de la télévision pourrait correspondre celle de la publicité, avec la possibilité d’insérer des messages publicitaires contextuels en fonction des habitudes de consommation des utilisateurs. Des facteurs favorables À court/moyen terme, l’essor de la télévision personnelle sera favorisé par la pénétration accrue des réseaux domestiques multimédias, la concurrence croissante entre les distributeurs de services de télévision, et la croissance des débits pour les solutions en ligne. D’ores et déjà, le développement des terminaux de télévision personnelle est spectaculaire aux États-Unis : 30 % des foyers abonnés à une offre numérique sur le câble et 23 % des foyers abonnés à une offre numérique par satellite sont équipés d’un PVR. En Europe, I’IDATE estime que le nombre d’individus utilisateurs d’un système de télévision personnelle dépassera 170 millions à l’horizon 2012. Dans ce total, les utilisateurs ayant opté pour une solution de TV personnelle en ligne demeureront largement minoritaires (estimés à 10 millions). DigiWorld 2008 108 Les offres de TV personnelle s’enrichissent de nouvelles fonctionnalités, comme l’indexation et la recherche avancée des contenus, les offres multi-téléviseurs, l’automatisation d’enregistrements personnalisés, la programmation des enregistrements à distance via Internet ou le téléphone mobile. La mise en réseau du téléviseur avec les autres équipements audiovisuels du foyer permet un accès facilité à des fonctionnalités de “media center” pour la gestion de contenus numériques personnels comme les photos ou la musique, ainsi que le partage de contenus entre les différents terminaux de l’utilisateur (téléphone mobile, PC, iPod, PMP…). Plus généralement, alors que l’usage principal des solutions de TV personnelle est le “time shifting”, c’est-àdire le décalage de la consommation télévisuelle, il s’agit d’introduire deux évolutions décisives : • le “place shifting”, c’est-à-dire l’accès hors du domicile aux contenus TV ; • le “device shifting”, c’est-à-dire l’accès aux contenus TV sur d’autres terminaux que le téléviseur. (millions) PVR stand-alone* DirecTV Echostar Time Warner Cable Comcast Other cablos and telcos * TiVo, PCs, DVD recorders with HDD, media centers… 2003 0.7 0.9 1.5 0.5 0.1 - 2004 1.4 1.9 1.8 0.9 0.5 na 2005 1.9 2.7 2.5 1.5 2.5 0.5 2006(e) 5.0 3.0 4.0 2.8 4.0 2.2 Source IDATE Évolution du nombre d’abonnés à un service de PVR aux États-Unis, par opérateur DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 109 La TV payante est un vecteur clé de déploiement de la TV personnelle Nombre de foyers utilisateurs d’un système de TV personnelle à l’horizon 2012 70 million households 60 Stand-alone personal TV solutions 50 40 PC with media center 30 PVR/Digital video recorders Personal TV solutions associated with Pay-TV 20 PVR premium service ADSL Cable 10 Satellite DTT 0 2006 2012 Source IDATE De la TV personnelle au foyer numérique MyTV Vers un foyer numérique sans couture ? Step 1 – Time Shifting Step 2 – Place Shifting Step 3 – Device Shifting 2011 Source IDATE 109 www.idate.org 2006 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 110 5.2 Services et contenus grand public Partage ou destruction de valeur ? Convergence de l’offre de contenus ou segmentation accrue ? Le segment de la distribution vidéo sur Internet fait face à un bouleversement majeur, où services et solutions se multiplient. Deux phénomènes opposés se développent. D’une part, une segmentation accrue et une personnalisation croissante des services vidéo apparaissent. En conséquence, l’offre se diversifie et les acteurs impliqués se multiplient. Cette évolution implique que le segment de la gestion de l’interface consommateur se renforce, devenant une fonction plus en aval dans la chaîne de distribution en comparaison avec les métiers traditionnels d’agrégateurs de services de télévision. D’autre part, les solutions de convergence de la distribution vidéo sont en phase de consolidation. Elles recouvrent les options de continuité de service vidéo et/ou de plate-forme technique de distribution multiréseau. Ces phénomènes ne sont pas indépendants. Ils ont en commun la déstructuration de la chaîne de valeur de la distribution vidéo sur IP, qui “facilite” l’apparition de nouveaux services et acteurs et la spécialisation accrue des métiers de la chaîne de distribution. Cette dernière permet de consolider des segments plus homogènes et communs aux différents écosystèmes de la vidéo sur IP, ce qui simplifie l’assemblage des solutions multi plates-formes. Trois schémas possibles d’organisation Plusieurs scénarios d’organisation de la chaîne de distribution de la vidéo sur Internet s’opposent. Le scénario “Telco TV” : l’opérateur télécom conserve le contrôle de l’accès et des services au consommateur, ce qui implique la proposition d’une offre de télévision numérique afin de bénéficier des leviers du bundle “triple play”, dans une logique de portail propriétaire. La concurrence avec les réseaux TV traditionnels est frontale. Un modèle de distribution TV plus ouvert et basé sur l’IP pourrait également se dessiner, c’est le scénario “QoS Competition”. Deux systèmes concurrents s’affrontent alors, la différentiation se faisant par la qualité de service TV. D’une part, les opérateurs télécoms changent de stratégie pour devenir opérateurs de capacité de gros pour les services de télévision. Leur marché est celui de la vente de qualité de service TV. D’autre part, les solutions de distribution “best effort” sur réseaux non contrôlés se développent, bénéficiant de la disparition des goulets d’étranglement dans le réseau liée aux réinvestissements dans les infrastructures. Au total, le monde IP gagne du terrain et crée de nouvelles opportunités de croissance pour les acteurs télécoms et médias. Un schéma de déstructuration de l’offre vidéo, le “Brave new world”. Selon ce scénario, les chaînes de valeur média et télécom intégrées sont disloquées. Ce scénario est porteur d’une menace de destruction de valeur pour les acteurs établis, mais également pour le marché TV dans son ensemble. Avec un modèle principalement basé sur la gratuité de l’offre, il faudrait un transfert à son profit, doublé d’une croissance majeure du marché publicitaire, pour assurer son équilibre. Les intérêts convergents des telcos et de l’industrie du loisir numérique Les mondes média et télécom ont un intérêt commun, éviter le scénario de déstructuration complète de la chaîne de valeur (“Brave new world”). Qu’ils soient en concurrence pour la distribution de services, ou qu’une nouvelle coopération réseaux-contenus s’instaure, ils devront éviter une ouverture incontrôlée du marché, caractérisée par une bande passante gratuite d’une part, la captation des revenus publicitaires par les géants de l’Internet d’autre part. Les conclusions des débats sur la “Net Neutrality” auront un impact important : priorité de service ou ouverture neutre des réseaux contribueront à désigner les bénéficiaires du développement du marché de la vidéo sur IP. DigiWorld 2008 110 Services de vidéo sur IP Architecture Multicast CDN Unicast Pure P2P Hybrid P2P Investment/Fixed cost High per user group Moderate Low Low Low Variable cost as a function of the number of users Low (cost per user group) Moderate High Very low (costs essentially covered by users) High for the first users, then low Source IDATE Bilan économique des solutions de distribution vidéo sur Internet DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 111 Ecosystèmes de l’Internet TV Un maillon décisif : l’intégration technique Content • Professional and user generated content Head end Network / Technical principle • Fixed broadband ip • Best effort • Streaming, stored, download video • Software encoding • Streaming & VOD servers • (DRM) • (Hybrid P2P Server) • (DRM) Consumption • PC • (Freeware) • Media player • Client server: centralised • Unicast • Edge servers • Portal • P2P: decentralised • Home network Service Management Services de vidéo sur IP Source IDATE Vidéo sous IP : trois scénarios à l’horizon 2015 Coopération ou destruction de valeur ? Open system "Telco TV" Telco TV distribution + network convergence in order to differentiate vs digital TV packagers "QoS competition" Wholesale, new delivery modes "Brave new world" Video delivery chain broken down Walled garden Investments in infrastructure Source IDATE www.idate.org 111 Over the top competition DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 112 5.3 Services et contenus grand public Nouveaux formats, nouveaux supports Publicité : audience versus trafic ? Le hors média Les spéculations sur la concurrence entre les médias traditionnels et Internet pour les investissements publicitaires des annonceurs ignorent un fait majeur : les annonceurs investissent environ deux-tiers de leur budget publicitaire dans le hors média, c’est-à-dire le marketing direct. Si le marché publicitaire des grands médias est menacé, c’est d’une part sous l’effet de la concurrence interne (fragmentation des audiences/du lectorat), d’autre part indirectement par la nouvelle efficacité qu’apporte le Web aux opérations de marketing direct. Les grandes chaînes de télévision, qui ont d’ores et déjà pris le pari d’une présence massive sur Internet, n’apparaissent pas menacées à moyen terme, tant leur efficacité en tant que média de masse est démontrée. L’essentiel de la progression du marché publicitaire global provient néanmoins de la croissance des investissements sur Internet. Parmi ceux-ci, la part du “display”, c’est-à-dire de la déclinaison en ligne de l’affichage ou de l’écran publicitaire, tend à décroître au profit de nouveaux formats : monétisation de la vidéo par le parrainage ou l’insertion de spots, “couponing” électronique dans les annuaires, ciblage des internautes à partir de leurs profils. Le récent essor des réseaux sociaux annonce une nouvelle étape en matière de personnalisation des messages publicitaires, et un pari sur le pouvoir de recommandation des communautés. En attendant la publicité pour mobile Malgré ses 3,2 milliards d’utilisateurs, le mobile obtient moins de 1 % des investissements publicitaires. Pourtant, il accompagne le consommateur dans les différentes circonstances de consommation, combine les formats (SMS, email, jeu, vidéo, TV, musique…), permet une interaction du consommateur avec l’annonceur et, surtout, est le terminal personnel par excellence. Le développement des techniques de géolocalisation devrait en particulier lui permettre de capter une fraction très significative du marché de la publicité locale. Mais c’est la généralisation du parc de téléphones 3G qui permettra un premier décollage du mobile comme support publicitaire de masse, ainsi que l’adoption massive des nouveaux services par les utilisateurs. Concentration des supports et/ou concentration des régies Les promesses de la publicité sur Internet (fixe et mobile) déclenchent une vague de mouvements chez l’ensemble des opérateurs qui peuvent espérer la capter : les supports traditionnels acquièrent des sites Internet générateurs de fort trafic (Fox/MySpace, AxelSpringer/auFeminin), les régies publicitaires Internet deviennent celles des médias (Google/Echostar), le secteur des régies publicitaires lui-même se concentre (Google/DoubleClick ; Microsoft/aQuantive). Les frontières floues du contenu et de la publicité Contenu et publicité sont séparés, dans les médias traditionnels, s’inscrivant dans un cadre étroitement codifié, y compris par la réglementation. Internet ouvre de nouveaux espaces pour la production de contenus (originaux, déclinés ou adaptés) financés directement par les annonceurs et conçus d’abord pour servir leurs objectifs marketing. Une “mid tail” peut ainsi émerger, intermédiaire entre les contenus premium de l’industrie du loisir numérique et la longue traîne des produits de catalogue. DigiWorld 2008 112 Year 2006 2007 2008 2009 Global mobile advertising market (billion $) 1.5 2.7 4.7 6.9 Mobile’s share of the advertising market (%) 0.4% 0.6% 1.0% 1.4% Source IDATE based on advertising Age, Informa Telecoms & Media and Zenith Optimedia La publicité sur mobile dans le marché publicitaire global DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 113 Le “search marketing” en plein essor Evolution des formats publicitaires en ligne aux États-Unis 100% 13% 13% 16% 15% 5% 10% 7% 5% 17% 18% 9% 10% 17% 18% 8% 7% 27% 25% 25% 40% 41% 40% 9% 9% 9% 9% 15% 14% 13% 12% 7% 8% 9% 10% 22% 21% 20% 24% 44% 46% 48% 50% 90% 80% 70% 10% 10% 60% 31% 50% 40% 47% 62% 30% 20% 35% Email & other Classifieds Rich media Display & sponsorship 15% Search marketing 4% 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Source IDATE based on Morgan Stanley Internet Research & IAB La chaîne de valeur de la publicité mobile Quelle place pour les nouveaux entrants ? Stages of the traditional advertising value chain Advertiser Coca Cola, Nike, Peugeot, Danone Ad agency Aerodeon, Publicis, Enpocket Media buying Ad management / marketing solution Stages of the mobile advertising value chain Stages of the classic mobile value chain Source IDATE Technology provider WPP, Havas Digital, Carat Interactive, Omnicom Third Screen Media, Screen Tonic, Google, AdValley, 4th Screen Advertising ValueClick, Celltick, DoubleClick Mobile Content provider ABC, Canal+, Endemol, TF1, Sony Pictures, NBC Universal Aggregator Rhythm New Media, Handango, Jamster, Arena Mobile, Thumbplay Mobile operator Orange, Vodafone, Sprint, China Telecom Consumer SMS/MMS, WAP/mobile Web, mobile content Publicité : audience versus trafic ? 0% 113 www.idate.org 10% DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 114 5.4 De l’expérimentation au déploiement Les chaînes de TV sur le Web L’ardente obligation du mouvement Pour ne pas connaître les difficultés de l’industrie musicale face à Internet, l’industrie de la télévision (producteurs et chaînes) adopte une stratégie offensive vis-à-vis du Web. Plusieurs modèles sont à l’œuvre. Certaines chaînes favorisent la diffusion de leurs programmes sur l’ensemble des plates-formes disponibles, adaptant ainsi leur offre aux nouveaux supports (reprise des séries d’ABC en “catch-up TV” gratuite). D’autres considèrent davantage Internet comme une extension naturelle de leurs activités de régie publicitaire et privilégient le lancement ou l’acquisition de sites à fort potentiel d’audience ou de trafic, même si le contenu proposé est sans rapport avec la programmation (rachat de Mistergooddeal par M6). Services et contenus grand public Les modèles économiques en test L’industrie de la télévision expérimente les modèles économiques sans encore faire de choix définitifs. Un premier schéma, B2B (“business to business”), privilégie une position de fournisseur (en général non exclusif) des plates-formes de distribution de contenus sur Internet. Le modèle de partage de revenus (publicitaires) entre la plate-forme et le détenteur des droits est le plus souvent adopté. Cette stratégie peut permettre une exploitation efficace (à faibles coûts fixes de commercialisation) des catalogues, mais n’exclut pas la distribution de contenus premium. Les stratégies B2C (“business to consumer”) visent la distribution directe des programmes grâce à la capitalisation sur les marques des grandes chaînes : au diffuseur ABC correspond le portail ABC sur le Web. Aux États-Unis, un basculement durable semble être intervenu vers un financement publicitaire des services Internet des grandes chaînes. Le mouvement est moins marqué en Europe, où de nombreux acteurs espèrent (pour le moment) imposer un modèle payant pour les contenus premium. Un modèle intermédiaire B2B2C (“business to business to consumer”) s’articule autour de services identifiés à la marque de la chaîne de télévision sur des platesformes de distribution tierces. Qui captera le marché du DVD ? Les chaînes de télévision espèrent également profiter de la dématérialisation du marché du DVD, sur lequel elles étaient généralement actives, pour capter celui de la VOD. Mais ce dernier s’avère très concurrentiel (parce que les droits de distribution des films ne sont pas exclusifs) et, surtout, directement affecté par le piratage. Certaines chaînes se recentrent donc progressivement sur l’exploitation en VOD des programmes qu’elles diffusent. Une exploitation globale par les chaînes de leurs programmes émerge, dont la diffusion à l’antenne est l’échelon central. Quelques conséquences La migration progressive (et partielle) de l’industrie de la télévision vers Internet devrait générer quelques dommages. La chronologie actuelle des médias, qu’elle soit réglementaire ou contractuelle, devra être révisée. Les chaînes, d’autre part, sont incitées à accroître leur contrôle sur les droits des programmes qu’elles diffusent, pour mener une stratégie globale d’exploitation multi-support. Enfin, le développement de la consommation vidéo sur Internet (y compris celle proposée par les chaînes traditionnelles elles-mêmes) devrait influencer leur programmation : priorité à l’événement, au direct, au sport, à la téléréalité… DigiWorld 2008 114 minutes/day France Germany Italy Spain United Kingdom 1996 180 182 211 214 216 1998 185 188 221 210 215 2000 193 190 207 210 221 2002 200 201 230 211 214 2004 204 210 240 218 222 2006 204 212 239 216 206 Source Eurodata-TV, in EAO Temps d’écoute quotidien de la télévision (1995-2006) DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 115 Stratégies B2B et B2C Modèles économiques des chaînes TV sur Internet Advertising Free Catch Up (streaming) Content syndication Platform agnostic Content syndication Direct to consumer Pay VOD services (streaming/download) Les chaînes de TV sur le Web Pay services Source IDATE La nouvelle chaîne de valeur de la vidéo Pay services UGC, géants de l’Internet et telcos entrent sur le marché Hollywood studios Independent producers Content packaging and programming Distribution Broadcast networks / General interest TV channels Terrestrial / Broadcast TV stations Cable networks / Thematic channels Cable MSO Devices / User interface 115 End user TV set STB "Leanback" PVR, PC, Internet video devices, networked TV, game console, mobile devices Interactivity, community DBS Semi professional User generated Source IDATE Google Apple AOL VOD services Internet Telcos Mobile www.idate.org Content production DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 116 5.5 Géants de l’Internet et Web 2.0 Services et contenus grand public Le Web 2.0, innovation sur le Web DigiWorld 2008 116 Bien que le terme recouvre plusieurs définitions (usages de certaines technologies, personnalisation du Web, applications en ligne), le Web 2.0 désigne surtout des applications à caractère social, à travers le partage, les communautés et la mise en relation. Les nouveautés technologiques du Web 2.0 permettent de proposer des applications plus modulaires (et donc plus facilement personnalisables) et plus simples d’utilisation (mise à jour automatique via AJAX). L’intégration du RSS (et ses dérivés avec le podcast) permet aussi de réaliser plus facilement des applications via des combinaisons de services, alors que le déploiement du wiki permet des interactions éditoriales plus poussées. Le classement collaboratif (ou “folksonomy”) est enfin rendu possible par le “tagging”, chaque utilisateur associant des mots clés à un contenu. Les nuages de tags permettent alors de repérer les contenus les plus populaires. Le succès du Web 2.0 en termes d’audience et de trafic est indéniable, au moins pour ses principaux représentants. Des acteurs comme MySpace et Wikipedia (avec un positionnement très original) sont désormais dans le top 10 mondial en termes de visiteurs uniques. Si le nombre de pages vues reste modéré (moins de 10 % du total mondial), le temps passé en ligne est en revanche conséquent, avec plus de 30 % du temps total d’un internaute. Les usages, en comparaison d’autres sites classiques, sont donc colossaux, même si le degré de participation reste très modeste (une contribution pour cent consultations). Le rôle clé des start-up Comme pour les autres nouveaux services, les géants de l’Internet sont restés relativement à l’écart de ce secteur, avant d’y entrer selon des logiques d’agrégation ou via des acquisitions. L’“attentisme” des géants de l’Internet a permis l’émergence d’acteurs emblématiques, ayant une audience ou un trafic très développés, autour notamment des réseaux sociaux (MySpace, Facebook, Mixi, Cyworld), du partage de vidéos (YouTube, Dailymotion), de photos (Flickr, Photobucket), de musique (Last.fm, Pandora) ou de favoris (del.icio.us, StumbleUpon). Quelques services d’audience plus faible complètent le panorama, avec la hiérarchisation de contenus (Digg), la page d’accueil personnalisable (Netvibes), la réalité virtuelle (Second Life), le journal citoyen (OhmyNews) ou le shopping social (Yelp). Ce sont ces start-up qui offrent l’essentiel de l’innovation. Les géants de l’Internet se positionnent la plupart du temps (sauf pour les pages personnalisables) sur ces services en suiveurs et peinent à compenser leur retard, malgré une audience déjà élevée. Les innovations du Web 2.0 peuvent modifier l’équilibre de l’industrie des services Internet Le Web 2.0 introduit de nouvelles approches de navigation Web via le “tagging” ou les réseaux d’amis, rendant alors moins pertinentes les approches traditionnelles de navigation encadrée assez passive via un portail (audience de type média) et de navigation active totalement libre via un moteur de recherche (orientation du trafic). Le temps passé, plus que le nombre de pages vues, devient un critère aussi important que le nombre de visiteurs uniques. Pour éviter de fragmenter l’audience et le trafic des services Internet, conduisant inévitablement à des performances plus faibles en termes de monétisation publicitaire, les géants de l’Internet procèdent à des acquisitions des plus gros sites Web 2.0. Les géants de l’Internet font par ailleurs face à de nouvelles menaces en provenance des groupes télécoms et surtout médias, qui tentent de profiter du Web 2.0 pour se relancer sur Internet après avoir globalement raté les développements du Web 1.0. SK Telecom (via Nate et Cyworld), News Corp (qui a repris MySpace) ou encore CBS (acquisition de Last.fm) sont ainsi particulièrement actifs. Principaux sites du Web 2.0 Fox Interactive Media (incl. MySpace) Wikipedia YouTube Facebook Craiglist Flickr MetaCafe Break Bebo Visitors oct. 05 (millions) 12.43 15.61 0.67 9.47 8.23 2.40 0.31 1.98 1.00 Visitors oct. 06 (millions) 71.35 38.90 23.48 15.11 14.33 6.15 3.77 2.84 2.30 Growth rate 474% 149% x 35 59% 74% 156% 1 104% 43% 130% Source comScore Innovation et audience DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 117 La publicité au centre des mouvements stratégiques Principales acquisitions des géants de l’Internet AOL Aborted takeover of TradeDoubler (online marketing) in 2007 Third Screen Media (mobile) in 2007 Lightningcast (online audio and video) in 2006 Advertising.com (online network) in 2004, for 435 million USD eBay Development of an in-house department devoted to advertising since 2006 Google Feedburner (RSS), for 100 million USD (estimation) DoubleClick (online display) in 2007, for 3.1 billion USD Adscape (video game) in 2007, for 23 million USD dMarc Broadcasting (radio) in 2006, for 102 million USD Microsoft ScreenTonic (mobile) in 2007 aQuantive (online display and marketing) in 2007, for 6 billion USD Massive (video game) in 2006 Development of an in-house department devoted to sponsored links (adCenter) since 2005 Yahoo! Right Media (online ad auctions) in 2007, for 725 million USD AdInterax (ad creation tools) in 2006 Overture (sponsored links) in 2003, for 1.65 billion USD MySpace Strategy Data Corp (online display ads) in 2007, for 50 million USD (+100 depending on performance) Géants de l’Internet et Web 2.0 Main acquisitions Player Source IDATE Logique de trafic, logique d’audience Typologie des services Web High usage Content Search email Commerce Social network Blog Audience Traffic Video sharing VoIP Video content Web 2.0 (tag type) Low usage Source IDATE Video search www.idate.org 117 P2P IM DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 5.6 Vers le “triple play” universel ? 15/04/08 13:19 Innovation dans les bundles de services Une vague de fond vers le “quadruple play” Après avoir élargi leur offre au “triple play”, les opérateurs poursuivent cette stratégie en y intégrant les services mobiles. Les opérateurs historiques, forts de leurs filiales mobiles intégrées, sont précurseurs en la matière et proposent quasiment tous une offre “quadruple play”. Dans la foulée, les câblo-opérateurs et les opérateurs alternatifs s’inscrivent dans cette logique, à l’instar de Comcast aux États-Unis ou Yahoo!BB au Japon. Les opérateurs mobiles indépendants suivent également le mouvement ; ainsi Vodafone propose l’accès Internet et la VoIP fixe au Royaume-Uni. Dès lors, on assiste à un affrontement potentiel des acteurs du fixe, de l’Internet, des mobiles et de la télévision payante sur les quatre marchés du “quadruple play”. Et ce nouveau paysage concurrentiel conduit à une forme de banalisation de l’offre. Services et contenus grand public Au-delà du “quadruple play”, le “triple play” universel ? Si l’ajout de services mobiles constitue le quatrième pilier du “quadruple play”, l’étape suivante consiste à proposer au consommateur les trois services de base du “triple play” (la voix, l’accès Internet et la télévision) avec un accès fluide et “sans couture” quelle que soit la situation d’usage. Ainsi, les services “triple play” seront fixes ou mobiles, consommés en mode individuel ou collectif, à la demande ou en direct, et sur différents types de terminaux. Dans un contexte de progression du P2P et donc de dévalorisation du contenu, une part de la valeur ajoutée réside dans l’organisation de l’accès aux contenus et dans la continuité de service. Il reste donc à développer une couche de services à valeur ajoutée pour que l’usager accède au service désiré de manière fluide, avec des services de présence, d’identification et de personnalisation. Cette orientation intègre également les enjeux liés au réseau domestique et aux terminaux. Des opérateurs marqués par leur cœur de métier d’origine Dans cette logique d’enrichissement de l’offre, les opérateurs s’appuient sur leur marché de référence pour étendre leur offre, et les gammes de services sont encore marquées par le cœur de métier d’origine. Par exemple, les câblo-opérateurs, qui ont depuis longtemps élaboré des gammes de services télévisuels structurées, ont gardé cette richesse dans l’offre “multiple play”, alors qu’en général leur gamme de services d’accès à Internet est moins riche. Le savoir-faire pour assembler une offre TV est difficile à acquérir pour les opérateurs de télécommunications. En outre, la différentiation est moins aisée pour les services d’accès à Internet, où l’offre est essentiellement caractérisée par des niveaux de débits, qui tendent à être de moins en moins nombreux. L’indispensable simplification des offres Si le “quadruple play” est une tendance lourde du marché, l’innovation réside aussi dans la présentation de la gamme de services : il est en effet difficile d’additionner les gammes de services d’accès Internet, de téléphonie fixe, mobile et de télévision et de les proposer telles quelles au consommateur. La lisibilité de la gamme constitue un atout essentiel, qui passe par une simplification des offres de services. Un bon exemple est celui de Virgin Media au RoyaumeUni, qui propose une gamme simplifiée, et atteint, à l’automne 2007, 47 % de ses abonnés en “triple play”. On constate également chez plusieurs opérateurs européens une logique de gamme “M/L/XL”, complétée éventuellement par une offre “VIP”. Cette logique en trois niveaux d’offre simplifie la lecture et l’adhésion à l’offre, et fera la différence dans la comparaison entre deux offres “multiple play”. Les opérateurs, qui partent souvent d’une offre riche sur leur cœur de métier, devront mener à bien cette démarche de lisibilité. La politique “triple play” de Virgin Media Triple play subscribers share Monthly ARPU (£) Q2-06 37.1% 42.21 Q3-06 38.7% 42.48 Q4-06 40.6% 42.82 Q1-07 42.9% 42.75 Q2-07 45.2% 42.16 Q3-07 47.0% 41.55 Source Virgin Media DigiWorld 2008 118 Page 118 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 119 Passionnés, suiveurs et réticents Positionnement des bundles sur la segmentation de marché Use-IT ITC Maturity • Mobile entertainment • Convergent IM, email • Naked DSL + mobile • Fixed-mobile substitution (home zone) • Low-cost, "unlimited" call plans Young addicts Couch potatoes • Dedicated mobile package (such as Jitterburg) users Weak Resistant users • FMC • FTTH services Heavy adopters • PVR • VOD • TVHD • Interactive TV • Internet access, TVoIP, Triple play • Flat rates • PVR services (EPG, one-touch recording) • Internet access (mainly for emailing) • Free installation 150 e/month ICT services budget Source IDATE, Use-IT survey 2007 Les offres “multiple play” L’intérêt d’un opérateur unique Innovation dans les bundles de services Strong •VoIP, TVoIP, Quadruple play • FMC • Home network, Mediacenter E-followers • Family plans • 3G mobile services 100% 10% 90% 119 15% 18% 28% 70% www.idate.org 80% 12% 32% 60% 50% 40% 72% 60% 30% 53% 20% Doesn't matter 10% Different providers Same provider 0% Double play (fixed telephony + Internet access) Source IDATE, Use-IT survey 2007 Triple play Double play (fixed + mobile telephony) DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 120 5.7 Tout l’univers Les nouvelles frontières du jeu vidéo Services et contenus grand public “Casual game” : convertir les 70 % de non-joueurs tiplient avec la production d’animation ou les mondes virtuels. Le “casual game” (jeu occasionnel) apparaissait comme une niche de marché. Il représente en réalité l’opportunité d’élargir considérablement le marché en amenant au jeu une fraction significative des 70 % de nonjoueurs. Les titres se multiplient, combinant à l’expérience de jeu une valeur ajoutée, en particulier en termes d’apprentissage. Le jeu pour tous est par excellence la stratégie de Nintendo, qui s’exclut de la course à la technologie opposant les consoles concurrentes (PlayStation de Sony et XBox de Microsoft), et remet en question l’extrême sophistication des jeux qui les rend peu accessibles aux joueurs occasionnels. La firme japonaise (qui fut à l’origine un fabricant de jeux de cartes) privilégie l’innovation dans le “game play”, une stratégie marquée par le succès spectaculaire de ses consoles fixe (Wii) et portable (DS) que l’on peut attribuer à l’élargissement de la base de clientèle, désormais autant féminine que masculine, et transgénérationnelle. “Serious games” : de nouveaux débouchés Le concept de “serious game” désigne l’utilisation des technologies et du “game play” du jeu vidéo pour des produits qui ne sont pas principalement ludiques. Le spectre est large : simulation pour l’entraînement des armées, opérations de sensibilisation des pouvoirs publics, formation, marketing… Des éditeurs spécialisés font leur apparition sur ce marché, caractérisé par un modèle économique B2B. Mais la plupart souhaitent adapter leurs produits pour viser directement le marché grand public. Plus généralement, le jeu s’inscrit de plus en plus dans l’univers du loisir numérique, et les passerelles se mul- Jeux sur mobile La première génération de jeux sur mobile est largement déterminée par les capacités limitées des terminaux (mémoire, écran) et par les conditions d’usage (occasionnel) qui en font le support privilégié du “casual gaming”. Surtout, le jeu reste “enfermé” dans le terminal, sans passerelle ni avec les autres utilisateurs mobiles ni avec les terminaux fixes. Sans remettre en question l’intérêt de la cible des joueurs occasionnels (comme le démontre le succès de la DS de Nintendo), une voie de développement prometteuse semble être le prolongement du jeu en ligne sur mobile, en particulier pour ceux qui sont basés sur un univers persistant. Un marché étroit (mais sur lequel le consommateur témoigne d’une certaine propension à payer), mais qui peut s’élargir aux mondes virtuels en ligne. Les mondes virtuels : “Real Cash Economy” et Internet 3D Plus qu’un jeu ou un réseau social, le monde virtuel de Second Life (mais aussi de ses concurrents comme Entropia) devient une place de marché régie par des mécanismes financiers et monétaires du monde réel. L’interopérabilité devient à l’ordre du jour : comment s’interconnecteront ces univers virtuels ? Autre exemple de porosité entre les segments du loisir numérique, on peut voir dans les mondes virtuels une préfiguration d’un modèle d’interface potentiellement généralisable à l’ensemble des sites Internet, qui permettrait de visiter une boutique plutôt que de consulter un site d’e-commerce, de s’installer dans un salon virtuel plutôt que d’utiliser la messagerie instantanée. DigiWorld 2008 120 (million €) Mobile games PC offline games PC online games Home console games Handheld console games Total 2007 1 130 3 748 1 268 10 672 3 901 20 719 2008 1 640 3 855 1 573 12 153 4 122 23 343 2009 2 139 3 916 1 963 13 168 4 237 25 423 2010 2 621 4 000 2 503 13 939 4 290 27 353 2011 3 032 4 048 3 030 14 300 4 380 28 790 2012 3 324 4 083 3 600 14 400 4 400 29 807 Source IDATE Le marché des logiciels de jeux vidéo en Europe, au Japon et aux États-Unis DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 121 Un secteur à forte croissance Le marché mondial des jeux vidéo sur mobile billion e 7 6 5 4 3 2 Rest of the World Japan 1 Europe USA 0 2008 2009 2010 2011 2012 Les nouvelles frontières du jeu vidéo 2007 Source IDATE Un potentiel de marché à exploiter Revenus du jeu massivement multijoueur et du jeu vidéo billion e 25 20 15 Video game software revenue 10 Massively multiplayer online video game revenue 5 0 2001 Source IDATE 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 www.idate.org 121 30 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 122 5.8 Vers la gestion globale des droits Les nouveaux métiers de la musique a musique est en situation d’urgence : l’offre et la consommation augmentent, mais l’industrie s’effondre. Quelques nouveaux modèles émergent néanmoins. L La gestion de droits comme nouveau modèle Services et contenus grand public L’ère des maisons de disques productrices et distributrices d’un support physique est terminée. La gestion des droits, qui n’était qu’un dérivé de l’activité principale, devient centrale. Un éditeur musical a désormais pour objectif de concéder l’exploitation de son catalogue à des opérateurs de services aux origines diverses : services de musique en ligne (iTunes), fournisseurs d’accès (accord Neuf-Universal), équipementiers (Nokia). Les maisons de disques limitent les risques liés à la continuelle montée en puissance du piratage en basculant progressivement dans une logique B2B ; leurs nouveaux distributeurs trouvent dans la musique un levier pour leurs activités principales. Relations difficiles avec la radio La concession de l’utilisation globale du catalogue était déjà le principe régissant les relations entre maisons de disques et radios. Parmi celles-ci, les stations musicales souffrent de la “commoditisation” de la musique (piratage), et de l’offre croissante de Web radios. Mais les éditeurs musicaux considèrent qu’elles acquièrent leur “matière première”, la musique, pour des montants faibles, qui ne représentent qu’un poste minime de leur compte d’exploitation (de l’ordre de 5 % du chiffre d’affaires). Radios traditionnelles et en ligne cherchent un nouveau compromis, difficile à trouver compte tenu de leur fragilité financière. Capter le marché des concerts Par un retour en arrière ironique, la scène redevient le cœur de l’industrie musicale. Les maisons de disques, qui avaient délaissé ce segment, le réinvestissent en rachetant des organisateurs de spectacles. Plus généralement, elles souhaitent participer à l’exploitation de l’ensemble des activités des artistes sous contrat et signent des contrats globaux, qui incluent jusqu’à la concession des droits d’image. L’impact sur la production musicale Le développement des marchés B2B, l’exploitation multisupport des artistes, la revalorisation du prix payé par les radios ne pourront cependant compenser à court terme les effets du piratage. La dématérialisation ellemême conduit à une destruction de valeur, substituant un marché du titre à un marché de l’album. Le financement de la production en est directement affecté : les budgets investis dans la création se déplacent vers des producteurs indépendants ou même vers les artistes, qui proposent des projets prêts à éditer pour les maisons de disques. Par ailleurs, un secteur de la musique non marchand, symbolisé par les pages des musiciens sur MySpace, contribue également à l’accroissement de l’offre. Enfin, les artistes les plus renommés inventent des stratégies alternatives de distribution (par exemple Radiohead), qui court-circuitent les maisons de disques dans une stratégie concert/distribution directe sur Internet. La signature en octobre 2007 d’un contrat global (concerts, produits dérivés) entre Madonna et l’organisateur de concerts Live Nation est emblématique : la chanteuse était auparavant sous contrat avec Warner Bros Records. DigiWorld 2008 122 (million $) Physical market Digital market Total 2002 12 614 12 614 2003 11 854 11 854 2004 12 155 183 12 338 2005 11 195 1 075 12 270 2006 9 651 1 859 11 510 Source IFPI Évolution des ventes de l’industrie nord-américaine de la musique DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 123 Les moteurs de l’achat de musique en ligne Les baladeurs multimédias, vecteurs de développement de la musique numérique 50% 40% 30% 50% 49% 42% 20% 0% Portable player Broadband Cheaper than CDs Voucher Question: "What made you start buying music online? Base: all those who shop online Source IFPI/M-Lab Survey, Nov. 2006 Les sonneries s’essoufflent, les ventes numériques ne décollent pas Ventilation des ventes de musique numérique au Japon (2006) Total online (single track + album + others) = 5 027 billion Yens Single track Album 3% 0.2% Other 10% 123 Total mobile (ringtubes + ringback tubes + OTA track) = 48 240 billion Yens Source IDATE www.idate.org OTA track 35% Ringback tunes 5% Les nouveaux métiers de la musique 22% 10% Ringtubes 47% DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 5.9 Services et contenus grand public Des communautés insaisissables 15/04/08 13:19 Page 124 Echanges de contenus : les nouvelles filières L’écosystème complexe des échanges de contenus sur Internet sa “publication” constitue ainsi l’une des difficultés principales pour tracer les contenus piratés. Les échanges illégaux de contenus mettent en œuvre trois fonctions distinctes : l’acquisition du contenu et son traitement, la distribution de ce contenu sur une plate-forme technique et la publication des références de ce contenu (sa localisation). Les innovations se multiplient en matière d’échange ou de distribution. Les réseaux pair à pair (P2P) se sophistiquent (logiciels clients plus ergonomiques, anonymat, émergence du P2P “live”) ; les sites de “stock and share” bénéficient de leur simplicité d’utilisation ; surtout, les “newsgroups” connaissent un fort regain d’activité pour l’échange de films. Par ailleurs, les principaux sites de partage de vidéos ont entrepris de filtrer leurs contenus pour éviter que des contenus sous copyright soient diffusés sur leurs plates-formes. En parallèle se développent des réseaux d’échange privés, soit sous la forme de communautés fermées utilisant la technologie P2P, soit via les espaces de stockage privés ou même l’utilisation de la messagerie électronique. Le rôle essentiel de la communauté Les échanges illégaux de contenus s’appuient sur une communauté de “hackers” qui, les premiers, acquièrent et distribuent des contenus débarrassés de leurs systèmes de protection. Les différents “clans” sont en concurrence pour, les premiers, capturer, ré-encoder, parfois sous-titrer et “publier” ces contenus. Le référencement des contenus joue également un rôle essentiel ; il met en jeu forums, blogs et moteurs de recherche spécialisés, qui démultiplient “l’exposition” d’un contenu stocké en un point unique. La déconnexion entre le stockage du contenu et Les avancées de la lutte contre les échanges illégaux Plusieurs chantiers juridiques sont ouverts. Le concept de “fair use” reste à préciser, comme celui de l’adaptation du cadre juridique de la contrefaçon et de la migration des supports physiques vers des contenus dématérialisés. L’identification des internautes qui pratiquent les échanges illégaux de contenus est probablement l’enjeu le plus important : identification en aval d’une part, qui met en question la protection des données personnelles, identification en amont d’autre part, qui touche la limite de la responsabilité des hébergeurs de ces contenus. L’introduction du “fingerprinting” (la saisie d’une “empreinte” unique d’un contenu audio ou vidéo) semble constituer une innovation majeure en matière de solution de DRM. La collaboration entre industrie des contenus et sites de partages s’amorce, même si la constitution des bases d’empreintes sera un chantier de grande ampleur. Le “fingerprinting” permet en particulier de remédier à la faille analogique, c’est-à-dire à la captation de signaux analogiques pour réaliser des fichiers numériques sans protection. Enfin, il est probable que la réactivité de l’industrie des contenus audiovisuels, le développement des offres légales gratuites (financées par la publicité), la réduction du délai entre les sorties aux États-Unis et en Europe, l’amélioration de la qualité des services légaux permettront sinon d’endiguer, au moins de limiter le piratage. Part des foyers connectés à Internet ayant utilisé au moins une application P2P France United Kingdom USA June 2005 38.3% 15.8% 9.8% Sept. 2006 48.0% 23.6% 12.4% Source IDATE, Médiamétrie//Net ratings – MegaPanel 06/05 and 09/06 DigiWorld 2008 124 DW2008Partie1FRBAT15AVRIL:DW2006CH5FRV5 15/04/08 13:19 Page 125 L’émergence du “darknet” Typologie des plates-formes d’échange de contenus Public UGC P2P file sharing Newsgroup Stock and Share P2P streaming FTP Centralized Decentralized Online personal storage Echanges de contenus : les nouvelles filières Private communities IM Private Source IDATE Usenet se convertit aux échanges de fichiers vidéo Trafic quotidien sur les serveurs Usenet Gigabyte 3500 125 www.idate.org 3000 2500 2000 1500 1000 500 0 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 Source Altopia, Octanews and Usenetserver.com compiled in wikipedia 2003 2004 2005 2006 2007 Chronique DigiWorld DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 DigiWorld 2008 126 15/04/08 13:23 Page 126 DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:23 Page 127 Chronique DigiWorld www.idate.org 127 DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:23 Page 128 Janvier • Le gouvernement français a fait adopter la loi sur la télévision du futur avec une extension de la diffusion numérique terrestre (TNT) de 85 % à 95 % de la population à la fin 2011, et le lancement d’une offre gratuite par satellite en complément de couverture à partir de l’été 2007. • Maroc Telecom, détenu à 51 % par Vivendi, acquiert 51 % du capital d’Onatel, l’opérateur historique du Burkina Faso, pour 220 millions EUR. • Alcatel Lucent a bouclé le rachat des activités d’accès radio UMTS du canadien Nortel, pour 320 millions USD, devenant ainsi le numéro trois mondial de l’UMTS. • Le câblo-opérateur belge Telenet a acquis la totalité des activités TV et Internet haut débit d’UPC Belgique (131 800 abonnés TV et 40 600 abonnés haut débit à la fin septembre 2006). • L’opérateur mobile japonais NTT DoCoMo a pris une participation de 3 % dans le groupe de télévision privée Nippon TV, avec lequel il avait déjà un accord pour développer des contenus et services pour la télévision numérique mobile. Chronique DigiWorld • L’équipementier télécom américain Cisco se renforce dans la sécurité sur Internet avec l’achat de la société californienne IronPort, spécialisée dans la messagerie et la sécurité sur Internet, pour 830 millions USD. DigiWorld 2008 128 • Sprint Nextel a choisi l’équipementier Nokia pour fournir l’infrastructure et les équipements électroniques nécessaires au développement de la prochaine génération de son réseau 4G WiMAx. L’opérateur américain compte investir 800 millions USD en 2007 et entre 1,5 et 2 milliards USD en 2008. • Le site français de rencontres en ligne Meetic rachète le britannique DatingDirect pour 40 millions EUR, parachevant sa couverture européenne. • News Corp., propriétaire du site communautaire MySpace, lance officiellement un portail en France, après la Grande-Bretagne. • L’opérateur de téléphonie fixe hongrois HTCC, filiale du danois TDC, rachète pour 470 millions EUR (reprise de dette incluse), son homologue Matel/Invitel, détenu par les fonds AIG et GMT. Ces fonds avaient acheté Matel/Invitel pour 325 millions EUR à Vivendi en 2003. • La Commission européenne donne son feu vert à Motorola en faveur du rachat de l’américain Symbol Technology, spécialisé dans la fabrication de terminaux portables robustes. La transaction est estimée à 3,9 milliards USD. • Le plus petit des trois opérateurs de téléphonie fixe chinois, China Netcom, cède ses activités dans les provinces de Shanghai et de Guangdong à sa maison mère, China Network Communications Group Corp., pour 449,4 millions USD. • Verizon va fusionner ses activités de télécommunications fixes au nord-est des ÉtatsUnis avec celles de l’opérateur régional FairPoint Communications, dans le cadre d’une transaction valorisée à 2,7 milliards USD. • Dans le cadre de la fusion TPS Canal+, le groupe Canal+ a décidé de choisir l’opérateur satellite Astra (actuel fournisseur de Canal+) comme opérateur de la future plateforme satellite, au détriment d’Eutelsat (fournisseur de TPS). • L’opérateur danois TDC a vendu sa filiale balte de téléphonie mobile, Bité, au fonds d’investissement Mid Europa Partners, pour 450 millions EUR. • L’opérateur serbe Telekom Srbije rachète 65 % de son homologue bosniaque Telekom Srpske, pour 646 millions EUR. • La société de centres d’appel Teleperformance acquiert twenty4help Knowledge Service, la filiale allemande d’United Internet, spécialisée dans l’assistance technique et l’aide en ligne, pour 85 millions EUR. • Le site français de partage de vidéos en ligne Dailymotion signe un accord avec Warner Music pour diffuser gratuitement la totalité des clips musicaux de son catalogue. • La Sacem et son homologue espagnol, la SGAE, ont annoncé la création d’une structure commune pour les droits musicaux en ligne et sur téléphone mobile, en attendant d’être rejointes par la SIAE (Italie). • China Mobile va débourser 284 millions USD pour acheter 89 % de l’opérateur pakistanais Paktel à Milicom. • Vodafone Egypt achète une licence mobile 3G auprès de l’autorité de régulation des télécommunications égyptiennes, pour 579,1 millions USD. • SingTel a passé un accord pour vendre 49,99 % du capital de Network i2i, propriétaire du câble sousmarin reliant Singapour à l’Inde, à l’opérateur indien Bharti Airtel, pour 55 millions USD. • Siemens va racheter l’éditeur américain de logiciels UGS, pour 3,5 milliards USD. • Cuba et le Venezuela signent un accord pour la construction d’un câble sous-marin de 1 552 kilomètres pour relier les deux pays. • InfoSpace a confirmé la vente de son studio américain de jeux sur mobile à Twistbox Entertainment dans le cadre d’une restructuration, après la perte d’un important client dans les contenus mobiles. • L’opérateur Etisalat, basé aux Émirats Arabes Unis, a remporté la seconde licence de téléphonie mobile en Arabie Saoudite, pour un montant de 3,2 milliards EUR. • Versatel a émis 225 millions d’actions pour financer l’achat des activités de Tele2 aux Pays-Bas DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:23 Page 129 Janvier et en Belgique. En contrepartie, cet accord permettrait à l’opérateur télécom suédois Tele2, qui détient une majorité du capital, de prendre le contrôle total de Versatel Telecom International. • Telecom Italia a été condamné à verser 60 millions EUR de dommages à son concurrent FastWeb pour avoir freiné son développement dans le dégroupage entre 2001 et 2004. Royaume-Uni, Etats-Unis), la plupart des foyers ne sont pas concernés par cette extinction parce qu’ils sont câblés ou équipés pour la réception satellite. Selon ses caractéristiques propres, chaque pays rencontre des obstacles spécifiques dans l’accomplissement de son switchoff : le Japon se voit ainsi desservi par son relief montagneux, qui prive certaines zones de son territoire d’une couverture TNT. Pour pallier ces difficultés et accroître les chances de réussite du switch-off, les pouvoirs publics multiplient les initiatives dans tous les pays concernés : campagnes d’information, subvention à l’achat de décodeurs TNT, réglementation sur les téléviseurs numériques, solutions complémentaires de diffusion pour les zones d’ombre, mise à niveau des antennes collectives… La réussite du switch-off est conditionnée par cinq facteurs clés : • la desserte technique de la TNT et les solutions de réception alternatives, • la pénétration de la télévision à péage, • la nature de l’habitat, • l’existence d’une offre par satellite en clair, • l’équipement des foyers en décodeurs/téléviseurs numériques intégrés. Pour des pays comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni, satisfaire l’ensemble de ces critères constitue un objectif réaliste et relativement aisé à réaliser. A l’opposé, la tâche s’avère très complexe pour l’Espagne et l’Italie : avec une majorité de foyers dépendants du réseau analogique terrestre, ces deux pays doivent atteindre et maintenir un rythme élevé d’équipement en récepteurs TNT d’ici à l’échéance du switch-off. Dans l’ensemble des pays concernés, la réussite du switchoff supposera également la conversion des téléviseurs secondaires – tous dépendants de la TNT –, qui reposera avant tout sur l’acquisition de décodeurs. Facteurs clés de la réussite du switch-off dans les grands pays européens Multi-channel TV penetration Type of Home Existence of free satellite Home equipment Overview Source: IDATE Germany > 90% France 53% Spain 50% Italy < 50% United Kingdom 80% 65% in multi-family dwellings Yes 40% in multi-family dwellings Yes unknown unknown Yes Yes 25% in multi-family dwellings Yes Cable and satellite > 90% Encouraged by a very high cable and satellite penetration , rate Germany should achieve its switch-off without major problems. Analogue terrestrial > 40% Despite strong progress in DTT in homes, France could see its switch-off threatened by insufficient DTT coverage. Analogue terrestrial = 50% If the rate of equipping homes with DTT continues its expansion, Spain’s switch-off may succeed. However the country has set a very ambitious coverage rate that it may not be able to reach. Analogue terrestrial > 60% With a large proportion of analogue terrestrial households and a relatively slow equipment pace, it will be difficult for Italy to reach switch-off in the time allotted. Satellite, cable and digital terrestrial > 75% The United Kingdom shows all signs of being able to complete its switch-off process success fully and on time. 129 www.idate.org La substitution progressive de la Télévision Numérique Terrestre (TNT) à la diffusion analogique hertzienne a débuté depuis quelques années dans les principaux pays développés qui, pour la plupart, ont déjà fixé la date du switch-off complet. Néanmoins, le déroulement et la mise en œuvre de ce double processus d’extinction et de numérisation s’avèrent très hétérogènes d’un pays à l’autre, témoignant d’approches différentes face à l’avènement de la diffusion numérique. Parmi les critères qui déterminent le degré de complexité de la procédure de switch-off, celui de l’équipement des foyers est essentiel. Le processus de conversion représente un défi beaucoup plus grand dans les pays où une majorité de foyers sont exclusivement desservis par le réseau analogique terrestre (Espagne, Italie, France), et doivent de fait basculer sur la TNT pour continuer à recevoir les services de TV après le switch-off. Dans d’autres pays (Allemagne, Janvier Préparer le switch-off analogique DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:23 Page 130 Février • Orange et Vodafone vont partager leurs réseaux mobiles en Grande-Bretagne, notamment dans les zones rurales. L’accord porte sur la nouvelle génération (3G) et, quand cela sera techniquement possible, couvrira la génération actuelle (2G). Cela permettra à long terme de réduire les coûts de 20 à 30 %, et le nombre d’antennes d’un tiers. • Le FAI italien Tiscali vend sa filiale allemande à Freenet, pour un montant estimé à 30 millions EUR. • TeliaSonera achète le fournisseur de services télécoms danois Debitel Danemark, pour un montant de 1,3 milliard SKR (140 millions EUR). • BT renforce son activité dans les services aux ÉtatsUnis avec le rachat de l’entreprise californienne International Network Services, pour environ 100 millions GBP (151 millions EUR). • Le groupe de radio et télévision RTL va céder sa participation de 33 % dans Media Capital, l’un des principaux diffuseurs portugais, à l’espagnol Prisa, éditeur notamment du quotidien “El Pais“, pour 206 millions EUR. Chronique DigiWorld • Le régulateur télécom colombien a approuvé l’acquisition du câblo-opérateur TV Cable par Telefonos de Mexico SA (Telmex). Telmex a aussi passé un accord pour acheter 97,5 % du capital de Cable Pacifica. DigiWorld 2008 130 • Le FAI italien Tiscali vend son activité de services aux entreprises en Allemagne à Ecotel Communication pour un montant de 18,5 millions EUR. Cela fait partie de la stratégie du groupe, visant à concentrer son activité en Italie et au Royaume-Uni. • L’opérateur autrichien Telekom Austria a annoncé que sa filiale mobile Mobilkom a acquis la troisième licence GSM en Macédoine pour un montant de 10 millions EUR. La licence est valable pour une période de dix ans, renouvelable une fois. • L’homme d’affaires égyptien Naguib Sawiris serait proche d’un accord pour acheter l’opérateur mobile grec TIM Hellas, pour environ 3,4 milliards EUR. • BT a annoncé le rachat de la société indienne i2i Enterprise, pour un montant non révélé. i2i fournit des services de télécommunications aux entreprises – indiennes et étrangères – présentes en Inde. • Alcatel Lucent annonce la suppression de 12 500 emplois, soit 16 % de ses effectifs, d’ici trois ans. • Philips vend le reste de son activité de téléphonie mobile au chinois CEC. Les activités cédées représentent 320 millions EUR de chiffre d’affaires et 240 salariés. Le géant néerlandais poursuit son recentrage sur la santé et l’éclairage. • Maroc Telecom acquiert 51 % de l’opérateur historique Gabon Telecom dans le cadre de la privatisation de ce dernier, pour 61 millions EUR. • Verint Systems, filiale de Comverse, l’éditeur israélien de systèmes de messagerie, de données et de facturation pour les fournisseurs de services de communications, acquiert Witness Systems, pour un montant de 950 millions USD. • L’entreprise brésilienne Tele Norte Leste Participacoes (Telemar) et Brasil Telecom Participacoes ont annoncé une joint-venture avec un opérateur local Sky DirectTV pour offrir un package de services incluant la TV par satellite, Internet et la téléphonie dans plusieurs régions du Brésil. • La SSII britannique LogicaCMG vend son activité de produits télécoms à un groupement de fonds d’investissement mené par Atlantic Bridge Ventures. Le montant de la transaction s’élève à 265 millions GBP (392 millions EUR) en numéraire, soit 11,5 fois le niveau d’EBITDA de 2005. • BT a obtenu des licences de téléphonie fixe en Inde. Les licences ont été accordées à BT Telecom India, filiale à 74 % du groupe, créée en novembre avec Jubilant Enpro. • Le numéro un mondial des équipements pour réseaux informatiques Cisco acquiert pour 135 millions USD la société californienne non cotée Reactivity, spécialisée dans les équipements de gestion de réseaux XML. • TF1 retire du marché son offre de services mobiles, TF1 Mobile. • Neuf Cegetel annonce la prise de contrôle de l’opérateur de fibre optique Erenis, valorisé près de 40 millions EUR en 2006, lors de la levée de 26,5 millions EUR auprès de capital-risqueurs (Caisse des Dépôts, Iris, AGF, Crédit Agricole et NetPartners). • Google vient de se porter acquéreur d’AdScape Media, une petite société canadienne spécialisée dans l’intégration de publicité dans les jeux vidéo, pour un montant de 23 millions USD. Cette opération permet de concurrencer Microsoft, lequel a racheté en 2006 Massive, une société du même métier mais de plus grande taille. • Microsoft est condamné à verser 1,5 milliard USD à Alcatel Lucent pour avoir violé des brevets relatifs à la technologie musicale numérique. Microsoft indique que ce jugement est infondé et qu’il pourrait faire appel. • L’opérateur américain Sprint Nextel s’est allié au koweïtien Wataniya Telecom pour investir au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. • Le régulateur suédois a proposé de filialiser le réseau local de TeliaSonera sur le modèle de BT. DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:24 Page 131 Février La radio est moins avancée que la télévision dans le processus de numérisation de la diffusion hertzienne. Plusieurs raisons expliquent ce retard. • Le bénéfice pour le consommateur est moins évident : la transmission FM garantit déjà une bonne qualité de service, au moins en ville, et le nombre de stations de radio disponibles est élevé. • La quantité de spectre qui serait libérée par l’extinction de l’analogique est nettement moins importante que dans le cas de la télévision. • Les questions de standardisation ne sont pas réglées. – En Europe, le standard adopté pour la radio numérique était le "Digital Audio Broadcasting" (DAB). Le DAB a été implanté dans plusieurs pays, mais le standard est remis en question par les opérateurs. En novembre 2006, l’organisme WorldDMB a annoncé une évolution du standard DAB ; il y a donc de facto deux standards, le DAB et le nouveau "DAB+". – Aux Etats-Unis, la radio numérique utilise un standard propriétaire ("HD Radio") ; au Japon, elle est basée sur le standard ISDB-T de la télévision numérique terrestre. – D’autres approches pour la numérisation de la radio émergent : la numérisation des ondes AM, promue par le consortium "Digital Radio Mondiale", ainsi que la diffusion de programmes de radio au sein des multiplex de télévision numérique terrestre. • A la différence de la télévision numérique, pour laquelle seul un adaptateur est nécessaire, la radio numérique nécessite l’achat d’un nouveau récepteur. • En raison de contraintes de spectre disponible, il n’est pas certain que toutes les radios Exemples de déploiement de services de radio numérique Commercial launch United Kingdom Germany Italy France The Netherlands Spain USA Japan 1995 1999 2003 2004 2005 2005 2007 Coverage (% population end 2006) 85 % 82 % 45 % no commercial deployment 70 % 52 % 60 % - analogiques puissant migrer vers le numérique. Malgré ces difficultés, le déploiement de la radio numérique est en cours sur certains grands marchés. Le switch-off de la radio analogique terrestre permettrait de contourner le manque de ressources spectrales en FM. Il permettrait de finaliser la migration numérique en libérant de nouvelles fréquences pour le DAB. Cependant, la pénétration de la radio numérique reste limitée et il n’existe pas de plan définitif d’arrêt de la diffusion analogique. Seule la Grande-Bretagne a commencé à préciser sa stratégie : arrêt des radios analogiques AM et conversion de la bande AM à la norme DRM d’une part ; réutilisation de la bande FM pour le lancement de nouvelles radios DAB d’autre part. L’Allemagne, pays pionnier en matière d’introduction de la radio DAB, avait initialement envisagé un arrêt de la diffusion analogique hertzienne de la radio en 2010. Cet objectif ne sera pas atteint en raison des résultats commerciaux décevants du DAB. Février Où en est la radio numérique hertzienne ? 131 www.idate.org Source IDATE DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:24 Page 132 Mars • Verizon Wireless a lancé le premier service commercial de télévision sur mobile aux États-Unis, baptisé V Cast Mobile TV. Il propose huit chaînes reprenant les programmes des grands “networks” nationaux, parfois à des horaires décalés. Disponible dans 20 villes, le service est facturé 15 USD par mois. Il utilise un réseau construit et opéré par l’équipementier américain Qualcomm. • Qatar Telecom prend 25 % du capital de l’opérateur mobile singapourien ST Telemedia, pour un montant de 635 millions USD. Il prend 51 % des parts dans la compagnie nationale de téléphonie mobile du Koweït, Wataniya Telecom. • L’opérateur historique suisse Swisscom lance une OPA de 3,7 milliards EUR sur l’opérateur italien FastWeb, toujours déficitaire. • Philips, le groupe d’électronique néerlandais, a annoncé avoir vendu 887 millions d’actions TSMC pour un montant d’environ 1,3 milliard EUR, et réduit ainsi sa participation à 12,8 % dans le fondeur taïwanais. • La fusion entre l’opérateur télécom allemand Mobilcom et le deuxième FAI du pays, Freenet, est effective. Chronique DigiWorld • Cisco se renforce dans le domaine du stockage de données, avec l’acquisition de la société privée NeoPath Networks. DigiWorld 2008 132 • La Commission européenne demande que l’industrie renforce ses efforts de développement dans la télévision mobile et se prononce en faveur d’un standard unique, qui pourrait être le DVB-H. • France Télécom acquiert deux licences de téléphonie mobile, en Guinée-Bissau et en Guinée (Conakry), via sa filiale sénégalaise Sonatel, ce qui porte à neuf le nombre de pays africains où il est présent. • L’opérateur français Free se désengage du téléphone fixe traditionnel. Après avoir cédé à Proximania sa filiale de cartes prépayées Kertel, il s’interroge désormais sur l’avenir d’Onetel (présélection), qui compte aujourd’hui 220 000 clients. • Cisco a annoncé avoir lancé une offre amicale de 3,2 milliards USD sur son compatriote WebEx, leader des services de visioconférence sur Internet avec les deux-tiers de ce marché. • Les actionnaires de Hutchison Telecommunications International ont approuvé la vente de 67 % du capital de l’opérateur mobile indien Hutchison Essar à Vodafone, pour 11,08 milliards USD en numéraire. • L’équipementier télécom suédois Ericsson détient 87,4 % du norvégien Tandberg Television, qui travaille notamment à partir du standard de compression MPEG-4. Cette acquisition doit permettre à Ericsson de faire le pont entre télécoms et médias (TV sur Internet). • L’opérateur mobile China Mobile va investir 700 millions USD au Pakistan, en ajoutant 2 500 stations de base après l’acquisition de Paktel en février. • Sagem, filiale du groupe Safran, a conclu un accord de sous-traitance avec Sony Ericsson. Sagem développera des modèles de téléphones d’entrée de gamme pour le numéro quatre mondial du secteur, qui y apposera sa propre marque. Sony Ericsson utilisera, sous licence, les plateformes logicielles développées par Sagem pour certains de ces terminaux. De plus, les deux groupes travailleront ensemble pour faire évoluer les applications mobiles. • Le câblo-opérateur français Noos lance le “quadruple play” grâce à Ten. L’offre reposera sur lnternet, la télévision et la téléphonie fixe de Noos, associée à la téléphonie mobile de Ten, MVNO sur le réseau d’Orange. • Nokia va investir 60 millions EUR dans la construction d’une usine de téléphones mobiles en Roumanie, destinée à approvisionner ses marchés en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique. • Les actionnaires de Portugal Telecom ont rejeté l’offre d’achat hostile lancée par le conglomérat Sonae par le biais de sa filiale Sonaecom, pour un montant de 11,8 milliards EUR. La majorité des actionnaires de Portugal Telecom ont jugé trop basse l’offre de rachat. • La Poste italienne (Poste Italiane) décide de se lancer dans la téléphonie mobile comme opérateur virtuel, avec des capacités achetées à Vodafone. • Les Coop italiennes, premier réseau de grande distribution du pays, ont signé un accord avec Telecom Italia Mobile pour créer un MVNO, CoopVoce. • Alcatel Lucent a remporté un contrat de 6 milliards USD sur trois ans auprès de Verizon Wireless. Il fournira des équipements, des logiciels et des services qui permettront à l’opérateur mobile américain d’accroître la couverture et la capacité de son réseau basé sur la technologie de troisième génération CDMA EV-DO. • L’État ukrainien prépare la vente de 40 % d’Ukrtelekom, pour un montant de 4 milliards USD. • Electronic Arts, premier éditeur indépendant de jeux vidéo dans le monde, investit 105 millions USD dans Neowiz, un éditeur de jeux en ligne. Il veut développer rapidement son activité mobile en Europe. Avec le rachat de l’américain Jamdat début 2006, Electronic Arts est devenu le leader du marché américain dans le domaine des jeux sur mobile ; il est numéro 2 en Europe, tout juste derrière Gameloft, filiale d’Ubisoft (dont Electronic Arts détient 19,6 %). DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:24 Page 133 Mars Du côté des opérateurs européens, c’est Telefónica qui a été le plus offensif au cours de la période récente : après la reprise de Cesky Telecom puis d’O2, le groupe espagnol s’est associé au groupe d’investisseurs italiens qui a pris le contrôle de Telecom Italia au cours de l’été 2007. Telefónica reste par ailleurs très actif en Amérique latine, tandis que France Télécom étend ses participations sur le Continent africain. Deutsche Telekom s’est renforcé dans les mobiles, à la fois sur le Vieux Continent en rachetant Orange Pays-Bas et aux EtatsUnis avec l’acquisition de SunCom via sa filiale locale T-Mobile Etats-Unis. Les opérateurs historiques de plus petite taille ne sont pas en reste, avec le rachat de l’italien Fastweb par Swisscom ou encore les nombreuses acquisitions de Telenor dans les pays d’Europe de l’Est et plus récemment en Asie. Du côté de l’Asie précisément, le mouvement de consolidation atteint également la Chine, où la concentration, déjà très forte, pourrait s’accentuer avec un Principales fusions-acquisitions entre opérateurs de télécommunications en 2007 Buyer Operator acquired Date Amount2 Vodafone Group (UK) Hutchison Essar (India) March 2007 8.9 Swisscom (Switzerland) FastWeb (Italy) March 2007 4.2 Telco Holding (Italy/Spain)1 Telecom Italia (Italy) April 2007 4.1 Weather Investments (Egypt) TIM Hellas (Greece) February 2007 3.4 Saudi Telecom (Saudi Arabia) Maxis Communications (Malaysia) June 2007 2.2 Verizon (USA) FairPoint Communications (USA) January 2007 2.2 AT&T (USA) Dobson Communications July 2007 2.1 Verizon Wireless (USA) Rural Cellular/Unicel July 2007 2.0 Deutsche Telekom (Germany)/T-Mobile USA SunCom (USA) September 2007 1.8 France Telecom, Mid Europa Partners One (Austria) June 2007 1.4 Deutsche Telekom (Germany) Orange NL (Netherlands) June 2007 1.3 (1) Purchase of the 18%-stake of Pirelli’s Olimpia Holding in Telecom Italia Telco Holding is 42.3%-owned by Telefónica (2) billion € Source IDATE plan de restructuration qui devrait concrétiser un regroupement de la quasitotalité du marché national autour de trois groupes principaux, China Telecom, China Netcom et China Mobile. Enfin, si le mouvement touche largement les opérateurs historiques, il se propage vers les opérateurs alternatifs qui, après une période de fort développement, s’organisent pour trouver des relais de croissance, à l’international ou sur le terrain de la convergence. Vodafone se réorganise depuis plusieurs années, cédant d’un côté certaines de ses filiales jugées non stratégiques (comme au Japon) et investissant dans des régions à très fort potentiel, comme en Inde avec le rachat de Hutchison Essar (aujourd’hui Vodafone Essar). En matière de convergence fixe mobile, le rapprochement annoncé de Hanaro Telecom et de SK Telecom en Corée du Sud et le rachat de Neuf Cegetel par SFR en France sont deux exemples parmi les plus illustratifs (cf. focus sur la convergence fixe mobile). Enfin, un certain nombre d’opérations de plus petite envergure témoignent de consolidations par segment, comme en France sur le marché du haut débit (fusion Neuf Telecom/Cegetel, rachat d’AOL France et de Club Internet par Neuf Cegetel, cession des activités ADSL de Tele2 France à SFR, cession annoncée d’Alice France). 133 www.idate.org Le classement des grands opérateurs de télécommunications dans le monde a sensiblement évolué au cours de la période récente, non pas tant du fait de dynamiques intrinsèques particulières, mais comme suite de nombreuses acquisitions ou restructurations. Si les grands mouvements de croissance externe que l’on avait pu observer par le passé, atteignant leur apogée en plein cœur de la bulle Internet, avaient brusquement cessé à son éclatement, on observe depuis deux à trois ans une reprise progressive des transactions. La consolidation du marché des Etats-Unis place aujourd’hui les opérateurs nord-américains aux tout premiers rangs des opérateurs télécoms dans le monde, AT&T (ex-SBC) redevenant, avec la reprise de BellSouth, le numéro un en termes de chiffre d’affaires. Verizon Communications, qui a fusionné avec MCI, talonne désormais le champion japonais NTT. Sprint Nextel fait aussi désormais partie du top 10 mondial. Mars Nouvelles consolidations chez les opérateurs télécoms DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:24 Page 134 Avril • L’opérateur historique Telmex acquiert deux câbloopérateurs colombiens, Cablecentro et Satelcaribe. • Nextwave acquiert IPWireless, un fournisseur californien de services mobiles multimédias haut débit, pour 100 millions USD. • Orange (groupe France Télécom) acquiert une licence de téléphonie mobile et Internet en République Centrafricaine. • Le numéro deux japonais de la téléphonie mobile, KDDI, annonce qu’il sera prochainement MVNO sur le marché américain, en utilisant le réseau Sprint Nextel. • Vivendi réclame 3 milliards EUR de dommages à Deutsche Telekom, suite à des négociations “brutalement” interrompues dans le cadre du rachat de l’opérateur polonais Elektrim. • Le radiodiffuseur canadien Astral Media rachète son compatriote Standard Radio pour 1 milliard CAD (666 millions EUR). Il devient ainsi le premier groupe de radio du pays. • L’agence russe de régulation, Federal Communications Agency ou Rossvyaz, a lancé des appels d’offres pour des licences GSM 900 et 1 800 dans 86 régions russes (hors Moscou, Saint Petersburg ou Léningrad). Chronique DigiWorld • France Télécom acquiert 51 % de Lightspeed Communications au Bahreïn via Jordan Telecom. DigiWorld 2008 134 • Nokia et Samsung vont travailler ensemble pour favoriser l’interopérabilité de leurs téléphones mobiles permettant d’accéder à la télévision avec la technologie DVB-H. • Google acquiert DoubleClick, société spécialisée dans les services de distribution de publicité en ligne, pour 3,1 milliards USD en numéraire. • Dans un rapport remis au gouvernement français, un groupe de travail ad hoc préconise quatre pistes d’action pour soutenir la filière télécom : créer les conditions d’un “écosystème favorable” au niveau européen, disposer de moyens de lutter “à armes égales” contre les concurrents européens et asiatiques, développer les usages du très haut débit et assurer une veille sur les métiers. • Le suédois Ericsson, le finlandais Nokia et l’indien ITI vont étendre le réseau de l’opérateur indien BSNL, dans le cadre d’un contrat global dont le montant pourrait atteindre 9,5 milliards USD. • BT acquiert le fournisseur de données Comsat International, pour un montant qui avoisinerait 100 millions GBP (147 millions EUR), afin de se renforcer en Amérique latine. • L’américain Clear Channel cède ses chaînes de télévision au fonds d’investissement Providence Equity Partners, moyennant 1,2 milliard USD (880 millions EUR), se désengageant totalement de la télévision. • L’opérateur chinois China Telecom et Google ont conclu un partenariat stratégique, donnant accès à ce dernier au marché publicitaire de quelque 400 sites Internet. • À l’occasion de son introduction en bourse, l’opérateur allemand Versatel pourrait lever jusqu’à 1 milliard EUR. • Business Objects rachète l’éditeur français Cartesis, spécialiste des logiciels d’aide à la décision et des applications de gestion de la performance (consolidation financière, planification budgétaire, tableaux de bord…), pour 225 millions EUR en numéraire. • L’opérateur espagnol Telefónica vend sa filiale britannique spécialisée dans les services radio professionnels d’urgence à la banque australienne Macquarie, pour 2,98 milliards EUR. • La direction de Portugal Telecom va rendre autonome par spin off sa filiale multimédia PTM d’ici à la fin de l’année 2007. L’opérateur accepterait par ailleurs de vendre, pour 3 milliards EUR, sa participation dans Vivo Participoes, la holding qui porte ses participations communes avec Telefónica dans les mobiles au Brésil. • Le conseil d’administration de Pirelli accepte de céder, pour 4,1 milliards EUR, la participation de 18 % qu’il détenait, via sa holding Olimpia, dans Telecom Italia, aux banques Mediobanca et Intesa Sanpaolo, alliées à Telefónica et appuyées par Generali et Benetton. Telefónica détiendra 42,3 % du capital de la nouvelle holding Telco. • Les autorités indiennes ont donné leur feu vert pour le rachat par Vodafone de l’opérateur mobile indien Hutchison Essar pour 11,1 milliards USD. Ce dernier a par ailleurs lancé un appel d’offres, d’un montant estimé de 2 milliards USD, pour des équipements de réseau (35 à 40 millions de lignes) pour fournir un marché indien des mobiles en explosion. DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:24 Page 135 Avril convergents et à la forte croissance des téléphones 3G. Cependant, la croissance très soutenue des marchés émergents, la concurrence toujours plus rude et le niveau élevé de l’euro exercent encore de fortes pressions sur les prix. L’IDATE estime que le marché de la 3G a atteint 164 millions d’unités en 2007, soit un doublement par rapport à 2006, et a représenté 15 % des ventes totales en volume et bien plus encore en valeur. En 2011, on estime que près de 50 % des terminaux vendus seront de type 3G ou au-delà ! En termes de distribution géographique, près de la moitié des téléphones vendus dans le monde l’ont été dans les marchés d’Asie/Pacifique (45,3 %). L’Europe de l’Ouest et l’Amérique du Nord arrivent en deuxième et troisième positions mais avec des parts de marché de seulement 14,4 % et 12,7 % ! Nous pouvons Part de marché mondial des principaux fournissaux de terminaux mobiles (en volume) Other 17.7% Nokia 38.2% LG 7.0% Sony Ericsson 9.0% Samsung 14.1% Motorola 13.9% Source IDATE toutefois remarquer que le nombre moyen de téléphones vendus par habitant est toujours beaucoup plus élevé dans les régions industrialisées que dans les marchés émergents. Par ailleurs, le prix de vente moyen est également plus élevé, particulièrement en Amérique du Nord (plus de 170 USD en moyenne). Un autre facteur de dynamisme pour les marchés industriels, qui tendent aujourd’hui à être saturés en termes d’équipement, est la tendance au remplacement. En Amérique du Nord et en Europe, plus de 90 % des unités vendues en 2007 ont été placées sur le marché du remplacement : avec près de 150 millions d’unités pour l’Europe de l’Ouest, on peut en conclure qu’un client mobile sur trois a changé son téléphone, généralement pour disposer d’un terminal plus évolué, en 2007 ! Le plus important fabricant, Nokia, a continué de gagner des parts de marché en volume en 2007, avec une moyenne de 38,2 % de part de marché au niveau mondial, contre 35,3 % en 2006. Motorola a au contraire perdu du terrain, en passant de 22 % du marché mondial en 2006 à 13,9 % en 2007. Samsung a profité de la chute de Motorola et se retrouve désormais en deuxième position sur le marché mondial (14,1 %). Sony Ericsson et LG ont également vu leurs parts de marché augmenter, à respectivement 9 % et 7 %. 135 www.idate.org En 2007, le volume total de terminaux mobiles vendus dans le monde a atteint 1,143 milliard, soit une croissance de 16 % par rapport à 2006 ou 36 % par rapport à 2005. En termes de revenus, le marché annuel des terminaux est estimé à 131 milliards USD, en augmentation de 12 % par rapport à 2006. Cette croissance repose toujours pour l’essentiel sur le marché GSM, mais le marché de la 3G gagne du terrain. Comme nous pouvons le constater en observant l’écart entre les niveaux de croissance en volume et en valeur, le prix de vente moyen a diminué, avec l’augmentation particulière du segment des terminaux inférieurs à 30 USD, et s’élevait à environ 110 USD à la fin de l’année. Cette baisse des prix devrait ralentir grâce à l’amélioration de la gamme de produits, au marché en pleine expansion des appareils Avril Plus de 1,1 milliard de terminaux mobiles vendus dans le monde en 2007 DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:24 Page 136 Mai • Comcast acquiert deux chaînes régionales de sport, respectivement 50 % de FSN New England et 60 % de FSN Bay Area, auprès de Rainbow Media Holdings LLC, une unité de Cablevision, pour 570 millions USD. • La Commission européenne autorise le rachat, annoncé en septembre 2006, de BMG Publishing, l’activité d’édition musicale du groupe allemand Bertelsmann, par Universal Music, filiale de Vivendi, pour 1,63 milliard EUR. • Le conseil d’administration du câblo-opérateur américain Cablevision (3,3 millions de clients), accepte l’offre de rachat déposée par la famille Dolan, qui détenait déjà 22,5 % du capital et 74 % des droits de vote, pour 10,6 milliards USD. • L’éditeur allemand Axel Springer se renforce dans l’Internet en rachetant avec le suisse PubliGroupe la société de services multimédias berlinoise Zanox.de pour 214,9 millions EUR. • L’État suédois, qui détient 45,3 % de l’opérateur suédois finlandais TeliaSonera, a décidé de vendre 8 % du capital du groupe, exclusivement à des investisseurs institutionnels, pour environ 2,1 milliards EUR. • Swisscom cède sa filiale Antenna Hungaria au français TDF pour la somme de 540 millions CHF (327,4 millions EUR). • La co-entreprise Nokia Siemens Networks annonce la suppression de 9 000 emplois redondants dans le monde d’ici à la fin 2010, soit 15 % de ses effectifs. • L’opérateur fixe français Neuf Cegetel rachète le FAI T-Online France (marque Club Internet), filiale de Deutsche Telekom, pour 465 millions EUR. Chronique DigiWorld • Le groupe britannique Pearson, leader mondial de l’édition scolaire, se renforce dans le e-learning avec le rachat de la société américaine eCollege, pour un montant de 477 millions USD. DigiWorld 2008 136 • Le consortium mené par Mediaset, détenu par Silvio Berlusconi, John de Mol et Goldman Sachs, emporte les 75 % d’Endemol détenus par Telefónica, pour 2,6 milliards EUR. • Oracle achète Agile Software, une société spécialisée dans les logiciels PLM (Product Life Management), pour 495 millions USD. • L’équipementier américain Motorola a signé un contrat de 2,3 milliards USD avec le premier distributeur de téléphones mobiles en Chine, China Postel Mobile Communication Equipment, pour la fourniture de 16 millions de téléphones en 2007. • Philips poursuit son désengagement de TSMC en vendant 4,6 % du fabricant taïwanais de semiconducteurs, ramenant sa participation à 12,8 %. • Le gouvernement vénézuélien annonce la nationalisation de l’opérateur CANTV en prenant 86,2 % du capital, en partie en rachetant les 28,5 % détenus par Verizon pour 572 millions USD. • L’opérateur belge Mobistar, filiale d’Orange, a annoncé le rachat de 90 % du capital de l’opérateur luxembourgeois Voxmobile, pour 80,3 millions EUR. • STMicrolectronics et Intel créent avec le fonds Franscisco Partners, une co-entreprise de 3,6 milliards USD dans les mémoires flash. • Le groupe informatique français Bull acquiert la SSII espagnole Siconet et revend à GFI sa filiale portugaise. • Le Parlement européen approuve le projet de règlement de la Commission européenne imposant aux opérateurs mobiles des plafonds pour les tarifs d’itinérance à l’intérieur des pays de l’Union (0,49 €HT pour les appels effectués à l’étranger et 0,24 €HT pour les appels reçus). • Le groupe informatique américain HP remporte un contrat sur sept ans avec la NASA, d’une valeur de 5,6 milliards USD. • Alcatel Lucent remporte un contrat de cinq ans avec l’opérateur public d’électricité néo-zélandais Transpower pour la fourniture, l’exploitation et la maintenance de son réseau de communications. • Swisscom acquiert 35 % du capital de Transmedia, une société spécialisée dans la VOD. • Neuf Cegetel acquiert la société Ozone, spécialisée dans la téléphonie et l’accès Internet par Wifi et dont le réseau couvre 60 % de la population parisienne. • Microsoft acquiert aQuantive, un spécialiste de la publicité en ligne, pour 6 milliards USD. • L’opérateur allemand Deutsche Telekom entre dans le capital du spécialiste luxembourgeois autrichien de la téléphonie sur Internet Jajah. • L’éditeur américain Electronic Arts acquiert 15 % du capital de The9.com, une plateforme chinoise spécialisée dans les jeux en ligne massivement multijoueurs, pour 167 millions USD. • Skype, à l’origine du logiciel gratuit de téléphonie sur Internet, a fermé toutes ses filiales en Europe continentale, concentrant ses activités européennes à Londres. • Les fonds TPG et Goldman Sachs annoncent le rachat d’Alltel pour 27,5 milliards USD (20,4 milliards EUR) en numéraire. • Vodafone va vendre les 5,6 % qu’il détient en direct dans l’opérateur indien Bharti Airtel, pour 1,6 milliard USD. DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:24 Page 137 Mai Distribution vidéo IP : systèmes ouverts ou fermés ? peut remarquer que les plateformes initialement développées en interne, selon les cas directement par un opérateur ou en collaboration avec un partenaire tiers, comptent parmi les plus larges déploiements IPTV à travers le monde. Les offres "stand alone" (en particulier Microsoft) représentant la solution alternative. Toutefois les frontières entre les deux systèmes deviennent de plus en plus ténues, avec une séparation qui s’amenuise entre les métiers d’opérateur et d’intégrateur. Sur le marché de la TV mobile, les solutions proposant à ce jour une consommation illimitée (de type broadcast dédié) s’affrontent avec des modes streaming 3G. Bien que les positionnements des acteurs soient assez marqués sur l’une ou l’autre de ces offres, les fournisseurs de plateformes tendent de plus en plus à être agnostiques par rapport aux réseaux et à proposer des solutions sur les deux segments. S’il est encore trop tôt pour parler de convergence vidéo fixe mobile, de nombreux acteurs se penchent vers les architectures IMS pour faciliter cette transition. Le segment de la distribution vidéo sur Internet fait face à un bouleversement majeur, où services et solutions se multiplient. L’engouement croissant du monde des médias pour ce nouveau mode de distribution favorise a minima l’apparition de contrats-cadres de référence pour les fournisseurs les plus innovants. Il apparaît que le développement de la consommation vidéo IP vers de nouveaux réseaux et terminaux ouvre de nouvelles opportunités pour les spécialistes du Web. Finalement, des solutions multiplateformes commencent à se concrétiser en termes de catalogue de fournisseurs de solutions (TV mobile, IPTV voire Internet TV). Bilan économique des différentes architectures pour le fournisseur de services Unicast CDNs Mai Total cost Multicast 137 Hybrid P2P Pure P2P Users Source IDATE www.idate.org Le protocole IP est de plus en plus utilisé pour distribuer des services TV. Mais derrière ce protocole, qui devient commun à différents réseaux fixes et mobiles, se cache une multitude de situations et d’options. La vidéo sous IP, c’est du streaming sur Internet, de la consommation vidéo sur son téléphone portable, jusqu’à de l’accès à des services TV numériques sur son téléviseur. Les solutions de distribution restent aujourd’hui spécifiques. Les solutions de P2P sont sans conteste les plus économiques, mais la différence n’est notable qu’en forte charge avec l’unicast et qu’en faible charge avec le multicast. Seules ces technologies multicast (mais uniquement pour du "live"), et dans une moindre mesure CDN, sont capables d’assurer une qualité de service comparable à celle de la télévision classique en toutes circonstances. En cas de forte charge, l’unicast résiste mal aux engorgements sur un seul serveur. Au contraire, la qualité de service du P2P reste limitée pour les contenus de niche, pour lesquels peu de sources sont disponibles. Le développement de la vidéo sur Internet remet donc potentiellement en cause les accords de peering et la perception (erronée) de gratuité de la bande passante. Le modèle couramment admis de bande passante illimitée pour l’usager, développé dans une logique de conquête des abonnés, est de plus en plus mis à mal, car les coûts de bande passante baissent désormais moins vite que le trafic ne progresse. Au sein d’offres IPTV où la composante "middleware" tient le rôle de chaînon central, on DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:24 Page 138 Juin • eBay rachète pour 75 millions USD la start-up californienne StumbleUpon, qui opère un site permettant de recommander des contenus à d’autres membres de la communauté. • Google rachète les start-up Feedburner (spécialisée dans l’envoi de contenu via des fils RSS) pour environ 100 millions USD, et Panoramio (stockage des photos en ligne, reliées à des cartes géographiques). • Des fonds d’investissement privés, TPG et Silver Lake Partners, rachètent l’équipementier américain Avaya pour 8,2 milliards USD. En 2005-2006, Avaya a réalisé un chiffre d’affaires de 5,2 milliards USD pour un bénéfice net de 201 millions USD. • Palm cède 25 % de son capital à un fonds d’investissement californien, Elevation Partners, pour 325 millions USD. • TIM Hellas, opérateur grec racheté par Weather Investment Group, est renommé Wind Hellas. • Pour 3,6 milliards USD, le groupe singapourien Flextronics s’offre son principal concurrent californien Solectron, et donne naissance à un groupe de 200 000 personnes et 30 milliards USD de chiffre d’affaires. Chronique DigiWorld • L’opérateur danois TDC cède sa société allemande de téléphonie mobile Talkline à l’opérateur allemand Debitel, pour 560 millions EUR. Talkline a réalisé un chiffre d’affaires de 7,7 milliards DKK (1,03 milliard EUR) en 2006. DigiWorld 2008 138 • France Télécom rachète le FAI espagnol Ya.com (400 000 abonnés) à Deutsche Telekom, pour 320 millions EUR. De son côté, Deutsche Telekom rachète à France Télécom Orange Nederland, pour un montant de 1,3 milliard EUR. • Ericsson signe un contrat d’un milliard USD pour fournir des réseaux mobiles à China Mobile. Sa filiale Sony Ericsson va vendre à China Postel Mobile Communications Equipment pour 600 millions USD de téléphones mobiles. • La société Sina, détentrice du plus grand portail Internet chinois, Sina.com, a conclu un accord de partenariat avec Google dans les domaines de la recherche et de la publicité. • Sprint Nextel acquiert Northern PCS Services LLC, pour 312,5 millions USD. • Le fonds d’investissement britannique BC Partners acquiert 76 % d’Intelsat, premier opérateur satellite mondial (51 satellites en exploitation), dans une transaction qui le valorise à 5,03 milliards USD. Associé à d’autres investisseurs, BC Partners a repris également pour 11,4 milliards USD de dette. • E.On, qui détenait 50,1 % du capital de l’opérateur de téléphonie autrichien One, vend ses parts à France Télécom et Mid Europa Partners, pour 1,4 milliard EUR. • Le câblo-opérateur Liberty Global porte sa participation dans l’opérateur belge Telenet de 31,3 % à 49,7 % pour 466 millions EUR. • Business.com, mis en vente pour 300 à 400 millions USD, pourrait devenir le nom de domaine le plus cher d’Internet. • Le Ministère des finances français cède 5 % du capital de France Télécom pour un rapport de 2,7 milliards EUR. L’État ne détient plus que 27,4 % du capital de l’opérateur historique au terme de la transaction. • Saudi Telecom acquiert 25 % de l’opérateur mobile malais Maxis Communications pour 3,04 milliards USD. Maxis détient 74 % de l’opérateur mobile indien Aircel. • La Commission européenne engage des poursuites devant la Cour européenne de justice à l’encontre des autorités allemandes, au sujet de la loi régulant l’accès au réseau Internet très haut débit (VDSL) de Deutsche Telekom. • Le groupe allemand de télévision ProSiebenSat.1 débourse 3,3 milliards EUR pour acquérir SBS Broadcasting. La nouvelle entreprise continuera de s’appeler ProSiebenSat.1 Media, sera présente dans 13 pays européens et opérera 24 chaînes de télévision gratuites, 24 chaînes de télévision payantes et 22 stations de radio. • CommScope, spécialisé dans les réseaux de communications, a annoncé l’acquisition de l’américain Andrew Corp. pour 2,6 milliards USD environ. • Le gouvernement grec met en vente 10,7 % de l’opérateur OTE, pour un rapport attendu d’un peu plus de 1,1 milliard EUR. • Telecom Italia a cédé sa participation de 10,36 % dans Oger Telecom à Saudi Oger pour 477 millions USD. • BCE conclut une entente définitive en vue de son acquisition par un groupe d’investisseurs dirigé par Teachers Private Capital, Providence Equity Partners et Madison Dearborn Partners, pour un montant évalué à 51,7 milliards CAD (48,5 milliards USD), y compris 16,9 milliards CAD (15,9 milliards USD) de dette, d’actions privilégiées et de participations minoritaires. • Apple lance son téléphone baladeur, l’iPhone, le 29 juin aux États-Unis, distribué uniquement par AT&T Wireless. Son lancement en Europe est prévu avant la fin 2007. • La cession par l’État marocain de 4 % du capital de l’opérateur Maroc Telecom, a rapporté 4,57 milliards MAD (420 millions EUR). L’État conserve 30 % du capital de l’opérateur historique, contrôlé à 51 % par Vivendi. DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:24 Page 139 Juin les utilisateurs à passer d’un standard à un autre. À mi-2007, KTF et SKT commercialisaient respectivement 11 et 7 modèles de téléphones HSDPA, fabriqués par Samsung et LG, à des prix allant de 200 000 à 600 000 KRW (150 à 450 EUR). • Les restrictions concernant le subventionnement des téléphones sont progressivement levées. Tout d’abord, des subventions pour les contrats de trois ans et pour les nouveaux abonnés WCDMA/HSDPA et WiBro (subventions pouvant atteindre jusqu’à 40 % du prix du téléphone une fois tous les trois ans) ont été autorisées. En avril 2007, la règlementation est devenue moins contraignante encore, et les restrictions devraient être levées complètement en avril 2008. • les tarifs pour le trafic de données sont plutôt attractifs, et de nombreuses offres sont disponibles. Plus particulièrement pour KTF, ces tarifs représentent une remise substantielle par rapport aux tarifs en CDMA (par exemple, 60 % de moins pour la visiophonie). • Au cours des dernières années, SKT et KTF ont développé un ensemble de services multimédias pour leurs clients EV-DO et maintenant HSDPA : visiophonie, VoD, téléchargement de musique, bandes-annonces, accès aux réseaux sociaux… La tendance a été dans l’ensemble de fournir un accès mobile pour les applications (“rich media” et “user-generated content”) qui conditionnent le succès du Web fixe, au travers de partenariats avec les principaux portails Internet. En conséquence, le trafic de données par utilisateur pourrait augmenter considérablement alors que l’ARPU données représente déjà 30 % du revenu lié au trafic de SKT et 20 % de celui de KTF. Par ailleurs, les premiers chiffres publiés par KTF concernant l’ARPU généré par ses clients HSDPA révèlent une augmentation manifeste du revenu moyen par utilisateur : environ 35 EUR (contre 31 pour les abonnés EV-DO) avec 26,4 % pour les données (contre 21,4 %). Dans le même temps, la TV mobile a également pu se développer. On dénombrait 6,5 millions d’abonnés à mi-2007 : des interrogations demeurent toutefois quant à la rentabilité à long terme pour les opérateurs. Enfin, si les services mobiles avancés ont pu rapidement se développer, WiBro n’a pas encore répondu aux attentes, en offrant des débits plus lents que prévu et en attirant seulement 20 000 abonnés en juin 2007, un an après son lancement sur le marché. Évolution du parc CDMA et HSDPA de KTF et SKT en Corée du Sud, en 2007 million customers 20 15 10 HSPDA 5 EV-DO CDMA 1x 0 KTF SKT Dec. 06 KTF SKT March 07 KTF SKT June 07 KTF SKT Sept. 07 * CDMA 1x doesn’t include EV-DO. Thus, the total CDMA 1x subscriber is ‘CDMA 1x’+’ EV-DO’ Source operators and IDATE estimates 139 www.idate.org Surtout connue pour être à l’avantgarde du déploiement des réseaux à très haut débit fixes, la Corée du Sud dispose également d’un marché mobile très dynamique qui, par certains aspects, constitue un véritable laboratoire des services d’Internet mobile : le pays est désormais équipé de réseaux commerciaux CDMA 2000 1x EV-DO (17,6 millions de clients en septembre 2007), HSDPA (25 millions de clients) et WiBro, la déclinaison locale du WiMax mobile. Par ailleurs, deux réseaux de TV mobile coexistent dans le pays : l’un S-DMB (satellite) et l’autre T-DMB (terrestre), qui comptent un total de 6,5 millions d’abonnés. Différents facteurs pourraient orienter les développements futurs. • Tout d’abord, les débits offerts par ces réseaux sont de plus en plus élevés. En 2007, la technologie HSDPA offrait un débit descendant maximal de 1,8 Mbps, voire de 3,6 Mbps à Séoul et ses environs. Ces débits devraient atteindre 7,2 Mbps d’ici fin 2008 puis 14,4 Mbps d’ici 2012 (KTF a annoncé que la totalité de ses abonnés aura basculé en HSDPA à ce momentlà). • La disponibilité d’une ligne de terminaux attrayante a également joué un rôle majeur en incitant Juin Le haut débit mobile en Corée du Sud KTF SKT Dec. 07 DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:24 Page 140 Juillet • Le fournisseur d’équipements de réseaux israélien ECI Telecom est racheté par une filiale de Swarth Group, contrôlé par Shaul Shani et par Ashmore Investment Management Ltd, pour 1,2 milliard USD. • Après avoir reçu le feu vert de la Commission européenne, l’opérateur mobile SFR boucle le rachat des activités fixes et Internet haut débit (ADSL) de Tele2 en France, pour 345 millions EUR. • La Commission européenne inflige une amende de plus de 151 millions EUR à Telefónica pour avoir pratiqué pendant plus de cinq ans des prix déloyaux sur le marché espagnol de l’accès haut débit. • HP, le premier fabricant mondial de microordinateurs, rachète la société Opsware, un éditeur de logiciels spécialisé dans l’automatisation des systèmes d’information, pour un montant de 1,65 milliard USD. • L’opérateur téléphonique américain AT&T rachète l’opérateur de téléphonie sans fil Dobson Communications, basé à Oklahoma City (1,7 million d’abonnés essentiellement en zone rurale et banlieue), pour environ 2,8 milliards USD. • Google acquiert la société californienne Postini, un des leaders des solutions de sécurité informatique en ligne, pour 625 millions USD en numéraire, afin de convaincre les entreprises d’adopter ses logiciels en ligne. • France Télécom acquiert GTL, opérateur indien spécialisé dans le service aux entreprises et aux opérateurs, pour 21 millions EUR, en vue de renforcer la position d’Orange Business Services, sa filiale de services aux professionnels, en Inde et en Asie/Pacifique. Chronique DigiWorld • Le portail Internet Yahoo! acquiert la plateforme d’enchères publicitaires sur Internet Right Media, dont il détenait déjà 20 %, pour un montant de 650 millions USD. DigiWorld 2008 140 • La Commission européenne approuve le rachat du major du disque EMI par le fonds de capitalinvestissement britannique Terra Firma, pour 2.4 milliards GBP (3,2 milliards EUR). • Le groupe italien de télécommunications Tiscali rachète la branche haut débit et téléphonie du groupe de téléphonie britannique Pipex, pour 210 millions GBP (310 millions EUR). • L’équipementier télécom Ericsson remporte un contrat de 2 milliards USD avec l’opérateur indien Bharti Airtel, pour développer son réseau GSM. • L’opérateur Telecom Italia se désengage du fixe au Brésil et cède à un trio de fonds brésiliens (Previ, Petros et Funcef) sa part dans Brasil Telecom, le troisième opérateur fixe du pays, pour 515 millions USD. • TomTom, numéro un mondial des systèmes de navigation GPS portables, se renforce en Europe en rachetant Tele Atlas, spécialiste des cartes routières, pour 2 milliards EUR. • La Commission européenne autorise la création d’une entreprise commune entre SES Astra (Luxembourg) et Eutelsat (France), en vue de la fourniture d’une infrastructure satellitaire pour la diffusion de télévision mobile ainsi que pour des services de communication voix et données vers les équipements mobiles. • Le site Internet britannique de comparaison de prix Moneysupermarket.com introduit à la Bourse de Londres 43,4 % de son capital, à un prix valorisant l’entreprise à 843 millions GBP (1,3 milliard EUR). • Placé sous la protection du chapitre XI du Code américain des faillites le 1er juin, Amp’d, opérateur mobile virtuel américain dont le principal actionnaire est Vivendi, cesse ses activités le 31 juillet 2007. Ses actifs doivent être mis aux enchères. • L’opérateur néerlandais KPN fait une offre amicale de rachat sur son compatriote Getronics, spécialisé dans les services informatiques, le valorisant à 766 millions EUR, auxquels s’ajoutent plus de 430 millions EUR de reprise d’obligations et de dette. • L’américain Verizon Wireless acquiert Rural Cellular, la maison mère de l’opérateur mobile Unicel, pour 757 millions USD (2,7 milliards USD en incluant une reprise de dette). • Steria acquiert Xansa pour 700 millions EUR, permettant au groupe d’informatique français de prendre pied en Inde. • Après trois mois d’efforts, le magnat des médias Rupert Murdoch et son groupe News Corp. ont obtenu l’aval de la famille actionnaire Bancroft pour racheter le groupe Dow Jones, dont le Wall Street Journal, pour 5 milliards USD. • British Sky Broadcasting (BSkyB), le principal opérateur britannique de télévision payante, a annoncé le rachat d’Amstrad, l’un de ses principaux fournisseurs de décodeurs, pour 125 millions GBP (185,2 millions EUR). DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:25 Page 141 Juillet Une redevance sur le spectre pour financer l’audiovisuel public ? Part du financement public dans les ressources du secteur de la télévision 40% 30% 20% 10% 0% France Germany Italy Poland Russia United Kingdom de l’audiovisuel public et l’accès au spectre par les chaînes privées. L’existence de chaînes de service public doit logiquement conduire à un allègement des obligations d’intérêt général des chaînes privées. En contrepartie, ces chaînes commerciales devraient acquitter une redevance pour l’utilisation des fréquences, bien rare appartenant à l’Etat et rentrant dans le droit commun qui s’applique déjà aux opérateurs de télécommunications. Le produit de cette redevance pourrait être affecté au financement des chaînes publiques. Cette approche a plusieurs vertus. • L’accès payant au spectre garantit une meilleure optimisation de la ressource : les chaînes sont incitées à optimiser l’usage des fréquences pour diminuer la redevance qu’elles versent. Le cadre juridique devient homogène pour les chaînes de télévision et les opérateurs de télécommunications, appelés à "converger" vers les mêmes fréquences. • Les chaînes publiques bénéficient d’un complément de recettes (outre le produit de la redevance sur les téléviseurs) pérenne, globalement proportionnel aux recettes des chaînes privées (parce que la redevance sur le spectre est basée sur le chiffre d’affaires des chaînes privées). • Les chaînes privées voient leurs obligations de production et de diffusion allégées et bénéficient du report des investissements publicitaires des annonceurs. Plusieurs pays s’engagent dans la voie d’un paiement généralisé pour l’usage du spectre. Le dividende numérique permet en outre d’organiser durablement le financement de l’audiovisuel public. Juillet Source IDATE 141 www.idate.org Le dividende numérique impose de réviser les conditions d’accès aux fréquences hertziennes par les chaînes de télévision. L’occasion de revoir le financement de l’audiovisuel public ? À la différence des services de télécommunications mobiles, les chaînes de télévision utilisent gratuitement les fréquences hertziennes. En contrepartie, chaînes privées et publiques supportent des obligations d’intérêt général : obligations d’investissement dans la production d’œuvres audiovisuelles, de diffusion d’œuvres européennes… En 2011, en principe, l’arrêt de la diffusion de la télévision analogique en France conduira à la réattribution des fréquences, à des services audiovisuels ou à des services de télécommunications, probablement aux deux ("le dividende numérique"). La coexistence de services accédant gratuitement au spectre hertzien et d’autres acquittant une redevance paraît difficile. L’annonce de la suppression de la publicité sur les chaînes de télévision publiques françaises implique la recherche de recettes de substitution. Les premières pistes évoquées (taxe sur l’accès à Internet et/ou la téléphonie mobile, sur les recettes des chaînes privées, sur les produits bruns) apparaissent assez largement artificielles. Une approche alternative consiste à lier le financement DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:25 Page 142 Août • Vivo, l’opérateur mobile détenu par Telefónica et par Portugal Telecom, a acquis 22,7 % de Telemig Celular et 19,34 % de Tele Norte Celular, deux opérateurs brésiliens, pour environ 465 millions EUR. Le groupe a ensuite lancé une OPA pour prendre le contrôle des deux sociétés et a finalement revendu Tele Norte Celular à Oi (ex Telemar Norte Celular). • Les activités d’XTS Telecom, troisième opérateur de téléphonie fixe aux Antilles, placé en redressement judiciaire, doivent être rachetées par Proximania (reprise des actifs et des salariés) et Outremer Telecom (reprise de l’activité WiMAx), pour un montant global de 3,4 millions EUR. Chronique DigiWorld • Le numéro trois indien des services informatiques, Wipro, rachète la société américaine Infocrossing pour 600 millions USD en numéraire. DigiWorld 2008 142 • L’Irak attribue trois licences de téléphonie mobile à l’opérateur koweitien Mobile Telecommunications, à AsiaCell et à l’irakien Korek Telecom, pour 3,75 milliards USD. • L’assureur américain AIG, propriétaire d’opérateurs télécoms en Roumanie et en Slovaquie, annonce l’acquisition de 90 % du principal opérateur télécom bulgare BTC, pour un montant d’environ 1,5 milliard EUR. • L’agence de réglementation italienne AGCOM souhaite une séparation fonctionnelle du réseau de l’opérateur historique Telecom Italia d’ici à la fin 2007. • Les sociétés de cinéma américaines Paramount Pictures et DreamWorks Animation ont annoncé qu’elles allaient commercialiser leurs futurs DVD uniquement au format de nouvelle génération HD-DVD, au détriment du format rival Blu-ray. • Spock, nouveau moteur de recherche de personnes, ouvre son service le 8 août, avec 100 millions de profils disponibles et 300 millions en préparation. Le site est financé par le fonds de capital-risque Clearstone Venture Partners (Overture, Paypal, Mp3.com…). • Le fabricant allemand de semi-conducteurs Infineon rachète l’activité de puces pour la téléphonie mobile de l’américain LSI Corp. pour un montant de 330 millions EUR. • Le fonds Management & Capitali de Carlo De Benedetti va investir 50 à 165 millions EUR dans la filiale britannique de Tiscali, via des prêts convertibles en actions. • Les groupes américains MTV, filiale de Viacom, Verizon Wireless et RealNetworks s’unissent dans la musique en ligne pour mieux concurrencer l’iTunes Music Store d’Apple. • En Grande-Bretagne, le service de TV mobile à la norme DAB-IP (variante de la norme européenne de radio numérique DAB), lancé par Virgin et BT, ferme moins d’un an après son lancement. Aux États-Unis, le télédiffuseur Crown Castle arrête son expérience menée à New York (DVB-H) et se retire du marché. • IBM acquiert la société privée WebDialogs, concurrente de Cisco et Citrix sur le marché des services de vidéoconférence. • L’opérateur télécom suédois Tele2 annonce la vente de ses activités dans la région russe d’Irkoutsk à Vimpelcom pour 1,6 milliard SEK (172 millions EUR), • La Commission européenne donne son accord à la création de Numonyx, joint venture entre le fabricant franco-italien de semi-conducteurs STMicroelectronics et son principal concurrent Intel. Numonyx devient le numéro un mondial des mémoires flash destinées aux téléphones mobiles. • Microsoft acquiert aQuantive, spécialisée dans la publicité en ligne, pour 6 milliards USD. • L’introduction en Bourse de la filiale d’EMC, VMware, rapporte 1 milliard USD pour 10 % du capital du géant du stockage de données. • Le groupe japonais Fujitsu, qui a recueilli à peine 41 % des titres et des droits de vote de GFI Informatique, échoue dans sa tentative d’OPA. • Citrix rachète l’un des concurrents de VMware, XenSource, pour 500 millions USD. • Le fabricant taïwanais de micro-ordinateurs Acer rachète son concurrent américain Gateway, pour 710 millions USD. • Altice B2B France, détenu par Altice et le fonds Cinven, va prendre le contrôle de l’opérateur de télécommunications Completel, puis lancer une offre d’achat valorisant le groupe à 723 millions EUR. • L’opérateur mobile japonais NTT DoCoMo annonce le développement de deux “smartphones“ (téléphones assistants numériques personnels), avec le groupe d’informatique Fujitsu et le fabricant de terminaux taïwanais HTC, équipés de la version japonaise de l’OS Microsoft Windows Mobile 6.0. Leur commercialisation est prévue début 2008. • Le gouvernement slovène va céder 49 % du capital de l’opérateur historique Telekom Slovenije, pour un rapport attendu de 3,1 milliards EUR. • Après Universal Music, NBC Universal décide à son tour, en raison de nombreux désaccords (carences de la prévention de la piraterie sur l’iPod, prix de vente au client…), de ne pas renouveler son contrat portant sur la fourniture d’émissions et de séries télévisées à iTunes, qui expire fin 2007. DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:25 Page 143 Août Web 2.0 : NBC multiplie les initiatives NBC a dénoué son partenariat avec iTunes pour la distribution payante de ses séries, au profit d’Amazon. Le conflit avec iTunes a différentes origines. Selon NBC, le chiffre d’affaires généré en 2006 par le groupe via iTunes aurait été seulement de 15 millions USD, alors que les contenus NBC Universal comptaient pour 40 % des achats totaux de la plateforme. NBC aurait réclamé une augmentation du prix à 2.99 USD, voire un partage de revenus sur les ventes d’iPod, les deux options étant refusées par Apple. D’autre part, la volonté de NBC de proposer des "packages" regroupant tous les épisodes d’une saison était en parfaite contradiction avec la politique tarifaire à l’unité d’Apple. NBC offre ses séries de télévision en téléchargement gratuit sur NBC Direct Le groupe teste le service – appelé NBC direct – depuis octobre 2007. Ouvert aux utilisateurs de Windows, ce service permettra de télécharger des épisodes entrecoupés de publicités, qu’il faudra lire dans les sept jours suivant la diffusion avec un logiciel spécifique. Le service serait par la suite étendu aux lecteurs portables et aux Macintosh. Des protections numériques y seront intégrées afin d’éviter le piratage. Une version HD serait à l’étude, le téléchargement s’effectuant en P2P. L’offre est basée sur un lecteur vidéo propriétaire de NBC. NBC Direct sera gratuit. Les vidéos contiendront des publicités qui ne pourront pas être supprimées par les internautes. Le lecteur étant destiné uniquement aux émissions de la chaîne, il ne pourra pas lire d’autres vidéos, en particulier les films piratés. NBC entrerait ainsi en concurrence directe avec son nouveau partenaire Amazon. A terme, le groupe envisagerait également de développer des options payantes de téléchargement de ses programmes. Evolution des recettes des marchés audiovisuels (hors radio) aux Etats-Unis 160 000 140 000 Août NBC quitte iTunes pour Amazon professionnels sans permettre aux internautes de poster des vidéos. Le modèle économique est basé sur de la publicité insérée dans le programme. Lancé comme un site indépendant, Hulu sera également décliné sur les portails d’AOL, de MSN, de MySpace, de Fancast et de Yahoo!. Plutôt que d’attirer des internautes sur un nouveau site, Hulu va chercher l’audience là où elle se trouve. Hulu proposera par ailleurs aux utilisateurs d’intégrer des extraits personnalisés (l’internaute composera lui-même la séquence) dans des mails, des blogs ou des espaces personnels. La plateforme propose majoritairement des séries TV (Family Guy, The Pretender, 24, Heroes, The Simpsons…) et une section films. Sony et MGM se sont ajoutés à la liste des partenaires pour proposer un catalogue de départ assez conséquent. 143 120 000 100 000 80 000 Lancement de Hulu 60 000 Ouvert en version bêta depuis octobre 2007, Hulu.com, la plateforme de diffusion de vidéos créée par NBC et News Corp., propose une approche différente de YouTube ou de DailyMotion, puisque Hulu diffusera gratuitement des contenus 40 000 20 000 0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Public income Broadcast advertising Cable advertising Subscription Film theater gross box-office Video sales and rental Source IDATE www.idate.org Dernier en audience des trois "networks" nord-américains, NBC a d’abord privilégié une stratégie défensive face au ralentissement de la croissance publicitaire et au développement des nouveaux services vidéo sur Internet. La priorité a été de réduire les coûts de programmes de la chaîne d’une part, de consolider la programmation de prime time d’autre part. Le "network" multiplie désormais les initiatives pour s’assurer une présence significative sur le marché des services vidéo sur le Web. DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:25 Page 144 Septembre • Dailymotion lève 25 millions EUR auprès d’AGF Private Equity, du britannique Advent Venture Partners, du CIC ainsi que de deux actionnaires historiques, Partech International et Atlas Venture. • Le groupe de médias allemand Bertelsmann, qui avait racheté le site de musique en ligne Napster en 2002, a accepté de payer 130 millions USD aux éditeurs de musique américains afin de régler le procès pour violation des droits d’auteur, montant qui s’ajoute aux 60 millions USD payés directement à Universal Music et 110 millions USD à Warner Music. • Oracle, numéro trois mondial des logiciels, acquiert l’éditeur irlandais Netsure Telecom, spécialisé dans les logiciels d’analyse et de gestion des infrastructures télécoms. • Yahoo! rachète BlueLithium, start-up américaine opérant un réseau de publicité sur Internet, pour 300 millions USD en numéraire, et le fournisseur de services e-mail Zimbra, pour 350 millions USD. • L’éditeur de logiciels Cognos acquiert l’américain Applix, spécialisé dans le logiciel analytique, pour 339 millions USD. Chronique DigiWorld • L’équipementier télécom suédois Ericsson signe un contrat de 1,3 milliard USD avec l’opérateur indien BSNL pour développer ses réseaux GSM et 3G. DigiWorld 2008 144 • Bouygues rachète 6,5 % de Bouygues Telecom à BNP Paribas pour un montant de 441 millions EUR, portant ainsi sa participation dans le capital du troisième opérateur mobile français à 89,5 %. • Le gouvernement espagnol adopte un “plan de transition à la télévision numérique terrestre“ à l’horizon 2010, visant la création de plus de 40 canaux. • L’Office allemand anticartel autorise trois des principaux opérateurs mobiles du pays, T-Mobile, O2 et Vodafone, à construire une plateforme technique commune de diffusion de la télévision mobile sous la nouvelle norme européenne DVB-H. • T-Mobile (Deutsche Telekom) rachète l’opérateur mobile américain SunCom pour 2,4 milliards USD (dont 800 millions de reprise de dette). • La justice européenne confirme la condamnation de l’américain Microsoft pour abus de position dominante, prononcée en mars 2004 par la Commission européenne, ainsi que l’amende de 497,2 millions EUR. • Le terminal iPhone d’Apple sera distribué, via des contrats d’exclusivité nationale, par O2 (groupe Telefónica) en Grande-Bretagne, par T-Mobile (Deutsche Telekom) en Allemagne et par Orange (France Télécom) en France. • Sharp et Pioneer annoncent un vaste accord stratégique, qui combine une coopération technique et la prise de participations croisées. • La Commission européenne autorise la prise de contrôle conjoint de l’opérateur de télécommunications mobiles autrichien One par France Télécom et par la société d’investissement privée Mid Europa Partners, basée au Royaume-Uni. • L’opérateur suédois TeliaSonera devrait être contraint par le régulateur national de séparer son réseau en paire de cuivre et en fibre optique du reste de son activité afin de clarifier les règles d’accès des concurrents à ce réseau. Il créera pour ce faire une division spécifique. • Le fonds de pension britannique Truell acquiert Telent, la société anglaise qui rassemble les actifs du groupe de téléphonie Marconi non repris par Ericsson en 2006, pour 398 millions GBP (577 millions EUR). • EchoStar, troisième fournisseur de télévision par satellite aux États-Unis, rachète la société Sling Media, créatrice d’un décodeur qui permet d’accéder en déplacement à ses programmes de télévision par Internet, pour un montant de 380 millions USD. • Le gouvernement néozélandais annonce que Telecom New Zealand, l’opérateur historique, devra procéder à la séparation de ses activités en trois divisions (Retail, Wholesale et Réseau) d’ici fin mars 2008, dans le but d’augmenter la concurrence et de développer les services haut débit. • L’équipementier télécom américain 3Com accepte l’offre de rachat de 2,2 milliards USD faite par le fonds américain Bain Capital et par l’équipementier chinois Huawei Technologies. • Les actionnaires de l’équipementier télécom Avaya entérinent la reprise de l’entreprise par deux fonds d’investissement, Silver Lake Partners et TPG, pour un niveau de valorisation de l’ancienne division de Lucent Technologies à 8,2 milliards USD. DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:25 Page 145 Septembre relativement réduits et des coûts variables de diffusion élevés, en particulier pour la vidéo. En effet, la diffusion sur Internet en mode unicast génère des coûts de bande passante à chaque téléchargement. Certains éditeurs envisagent dès lors de mettre en distribution leurs podcasts sur les réseaux de P2P et sur les sites communautaires d’échange de contenus. La publicité constitue le modèle économique dominant, voire unique, associé au podcasting. Mais les revenus du podcasting restent marginaux (de l’ordre de 100 millions USD au niveau mondial en 2006). Encore émergent, le podcasting bénéficiera de plusieurs facteurs favorables : • les progrès des baladeurs multimédias et des "smartphones" facilitant la synchronisation (intégration du Wifi en particulier) ; • l’amélioration de la qualité des podcasts par l’implication croissante des grands médias et l’utilisation de la vidéo ; • le développement de solutions mobiles ne nécessitant plus la synchronisation avec le PC. Les freins restent néanmoins nombreux. • Dans certains pays, l’utilisation de programmes tiers s’avère difficile, compte-tenu de la réglementation en matière de droits d’auteurs et de droits voisins. • Les outils de mesure d’audience des podcasts sont rudimentaires. • Les formats publicitaires doivent être adaptés au podcasting pour être moins "invasifs", et perfectionnés pour être gérés de manière dynamique. L’IDATE estime le marché publicitaire du podcasting à environ 300 millions EUR pour l’ensemble de l’Europe (25) à l’horizon 2012. Malgré un potentiel limité, le podcasting représente également une opportunité pour : • prolonger et enrichir les services communautaires et générer ainsi de l’audience ; • imposer les marques des médias face à la montée en puissance du "time shifting" ; • limiter l’érosion publicitaire des grands médias ; • exploiter des contenus de niche ; • favoriser la pénétration des téléphones mobiles de nouvelle génération. Le développement du podcasting Environment Efficient fixed streaming rival solutions for fixed access New tools for easier userexperience, ad placement Critical mass & monetization 2007 Source operators and IDATE estimates 145 Stronger control of media brand on content distribution Mainly focused on mobile High-quality, low priced mobile access to premium content Mainly focused on over the top Podcasting core moves 2012 www.idate.org Le podcasting ne constitue pas une innovation technologique en tant que telle. Il peut être défini comme un mode de publication de contenus multimédias sur le Web, qui permet de mettre en œuvre un principe d’abonnement à ces contenus et par conséquent de les recevoir automatiquement grâce à un flux RSS. L’offre de podcasts émane : • d’éditeurs professionnels : essentiellement les groupes médias (en particulier les stations de radio), mais également les entreprises (à des fins de communication interne ou externe) ; • d’internautes amateurs ou semiprofessionnels. L’IDATE estime que le nombre de podcasts actifs début 2007 était de l’ordre de 100 000. Quatre grands types de contenus sont proposés : le divertissement (largement dominant), l’institutionnel, la formation et le marketing/publicité. Grâce au succès de l’iPod, iTunes est la principale plateforme d’accès au podcasting, avec une part de marché de l’ordre de 40 % des podcasts consommés. Le podcasting se caractérise par des coûts d’édition Septembre Podcasting : effet de mode ou tendance durable ? DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:25 Page 146 Octobre • Nokia, numéro un mondial des téléphones mobiles, rachète l’américain Navteq, un des leaders mondiaux de la cartographie numérique, pour 8,1 milliards USD, réalisant la plus grosse acquisition de son histoire. • Le néerlandais TomTom, premier fabricant mondial de systèmes GPS, lance une offre d’achat publique sur Tele Atlas, le principal concurrent de Navteq, pour un montant de 2 milliards EUR. Garmin fait une contre-proposition de rachat pour un prix 15 % supérieur à celui proposé par TomTom. Chronique DigiWorld • Le site communautaire MySpace s’allie à Skype pour intégrer le logiciel de VoIP de ce dernier à son système de messagerie instantanée et proposer ainsi un service de téléphonie à tous ses membres, sauf en Chine, au Japon et à Taïwan. • La Cour de justice européenne confirme la condamnation de France Télécom à rembourser au moins 800 millions EUR d’avantages fiscaux “illégaux” perçus entre 1991 et 2002. • L’américain AT&T obtient un contrat de cinq ans, pouvant atteindre 5 milliards USD, auprès d’IBM. • L’allemand SAP, numéro un mondial des progiciels, lance une OPA amicale d’environ 4,8 milliards EUR sur le français Business Objects. • L’opérateur mobile britannique Vodafone rachète, pour 775 millions EUR, les activités fixes (téléphonie et Internet) du groupe suédois Tele2 en Espagne et en Italie. DigiWorld 2008 • Sony Ericsson cède 50 % de sa filiale de téléphones mobiles intelligents UIQ (rachetée en 2006 à Symbian) à son rival américain Motorola. • Un accord à l’unanimité entre les 27 pays de l’Union européenne relance le programme de navigation par satellite Galileo, fixant le démarrage à 2013 (un an de retard sur le calendrier prévu). • L’opérateur historique autrichien Telekom Austria acquiert 70 % de la société chypriote SB Telecom, unique actionnaire de l’opérateur de téléphonie mobile biélorusse MDC, pour une valeur d’entreprise d’environ 730 millions EUR. 146 • AOL, filiale Internet de Time Warner, va supprimer 2 000 postes dans le monde (1 200 aux États-Unis), soit le cinquième de ses effectifs. • Après Zingku, Google rachète Jaiku, l’éditeur finlandais de Jaiku Mobile, un service permettant à ses utilisateurs mobiles d’envoyer et de consulter de courts messages. • BT propose 68,5 millions EUR pour racheter la société de services et d’ingénierie informatique française Net2S. • AT&T rachète à Aloha des fréquences mobiles dans la bande des 700 MHz, pour 2,5 milliards USD. • NBC Universal (80 % General Electric / 20 % Vivendi) va racheter Oxygen Media, réseau de chaînes câblées aux États-Unis, pour un montant de 925 millions USD. • Après une bataille de trois ans avec la Commission européenne, Microsoft accepte de fournir à ses concurrents, selon des conditions elles-mêmes revues à la baisse, les informations nécessaires pour assurer l’interopérabilité entre les PC et serveurs fonctionnant sous Windows et les serveurs équipés d’un autre système d’exploitation. • L’équipementier télécom américain Cisco rachète Navini Networks, spécialisé dans les infrastructures Internet sans fil à haut débit WiMAx, pour environ 330 millions USD. • Le géant américain du logiciel Microsoft prend une participation minoritaire, de l’ordre de 1,6 %, dans le capital du site communautaire Facebook, pour 240 millions USD. • Safran cède au fonds d’investissement Gores Group son activité haut débit héritée de Sagem, sur la base d’une valeur d’entreprise de 383 millions EUR. • Le gouvernement italien ouvre une procédure d’enchères pour des licences WiMAx, de 15 ans renouvelables. • Le leader chinois du commerce sur Internet Alibaba.com, dans laquelle Yahoo! détient une participation de 39 %, lève 1,5 milliard USD à l’occasion de son introduction à la Bourse de Hongkong. Il se range au cinquième rang des acteurs mondiaux de l’Internet et à la première place en Asie, hors Japon. • L’américain Electronic Arts acquiert les fabricants de jeux vidéo Bioware et Pandemic Studios, pour un montant de 825 millions USD. • Skype, filiale d’eBay, et l’opérateur mobile 3 lancent un téléphone mobile permettant aux utilisateurs de Skype de passer gratuitement des appels entre eux. • Le conglomérat américain Danaher (outillage, instruments de mesure et de test) acquiert son compatriote Tektronix, fabricant d’appareils de mesure, pour environ 2,8 milliards USD (dette incluse). • L’équipementier télécom Alcatel Lucent annonce 4 000 nouvelles suppressions de postes dans le monde d’ici 2009 (400 millions EUR d’économies attendues), qui s’ajoutent aux 12 500 annoncées en début d’année 2007. DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:25 Page 147 Octobre Les enjeux du spectre radio • Le spectre pour la 4G : en matière d’identification des bandes "IMT-Advanced", on ne peut pas ignorer les difficultés que pose la convergence des services de télécommunications (fixe, mobile et diffusion). Les technologies "IMT-Advanced" revendiqueront une fourniture d’accès haut débit allant bien audelà de la voix. Les bandes candidates de l’IMT-2000 mordent largement sur les bandes de fréquences satellite et diffusion. La concurrence est déjà en cours entre les acteurs de l’IMT-2000 et ceux du satellite et de la diffusion. • Le spectre pour les services de TV sur mobile : plusieurs standards sont en concurrence, terrestres ou satellitaires, avec des implications diverses en termes de besoin spectral. Chacune des solutions de télévision sur mobile a été conçue en vue de fréquences dédiées particulières mais peut, dans une certaine mesure, être mise en place sur d’autres bandes. Les approches du dividende numérique dans différents pays France Japan USA UK Spectrum dividend 72 MHz 130 MHz 108 MHz 112 MHz Pre-allocation of 3 SD Digital Mobile Public Safety Community PSME spectrum dividend channels telecommunications WiMAX Local TV Simulcast of all Digital radio Innovative local analogue services TV channels Digital dividend To be determined To be determined Auction Auction spectrum allocation mechanism Digital dividend ? (TV-oriented) Mobile-oriented Mobile-oriented Neutral policy approach Source IDATE Octobre Plusieurs thématiques apparaissent d’une grande importance dans les débats actuels. • Le dividende numérique : la télédiffusion terrestre est entrée dans une phase de numérisation qui, à son terme, conduira à la fin de la transmission analogique et libérera donc du spectre. La radio suivra, dans une moindre mesure, le même chemin. Les modalités de la fin de l’analogique, la quantité de spectre rendu disponible et les scénarios de réattribution du spectre, tout cela est matière à discussion. • Le spectre pour le WiMAx : afin de faciliter l’adoption de la technologie WiMAx et d’assurer l’harmonisation mondiale du spectre compatible WiMAx, ses partisans visent principalement les bandes 2.5-2.7 GHz (proposées comme bande d’extension de l’IMT-2000) et 3.5 GHz. Mais leur approche vise plus pragmatiquement toutes les bandes qui pourraient convenir et qui deviennent progressivement accessibles, telles que la bande des 700 MHz aux Etats-Unis. 147 www.idate.org L’Union Internationale des Télécommunications (UIT) a organisé en 2007, comme elle le fait tous les quatre ans, la Conférence mondiale des radiocommunications (CMR 07), où les nouvelles règles d’utilisation du spectre sont fixées à l’échelle de la planète. La définition de ce cadre résulte d’un long processus, au niveau mondial au sein de l’UIT, au niveau régional (CEPT et CE pour l’Europe), et au niveau national où entrent en jeu les autorités nationales et les organismes régulateurs. Ces institutions doivent désormais faire face à des demandes concurrentes provenant à la fois des usagers traditionnels et des nouveaux venus, du fait : • de l’augmentation du trafic mobile, en particulier dans les zones denses, qui requiert plus de spectre et une bande passante plus large que ce qui est aujourd’hui disponible ; • de la multiplication des technologies d’accès radio, qui doivent disposer de leurs propres fréquences ; • de l’entrée de nouveaux opérateurs ou diffuseurs, qui concourent aux côtés des acteurs traditionnels pour l’accès au spectre. D’une manière générale, la tendance à l’harmonisation du spectre et le niveau élevé des prix demeurent. DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:25 Page 148 Novembre • Google annonce la fédération d’une douzaine de réseaux sociaux, parmi lesquels MySpace, Orkut, Viadeo ainsi que Salesforce.com et Oracle, au sein d’une plateforme technologique ouverte, baptisée OpenSocial. • Google dévoile Android, plateforme gratuite pour mobiles développée en partenariat avec trente trois constructeurs, opérateurs et développeurs pour téléphones mobiles (sortie des téléphones prévue au second semestre 2008). • L’américain Dell rachète EqualLogic, fournisseur de solutions de stockage pour entreprises, pour 1,4 milliard USD, réalisant la plus grosse acquisition de son histoire. • AOL rachète le site Quigo, spécialiste de la publicité ciblée sur Internet qui emploie une centaine de personnes, pour 340 millions USD. • Siemens annonce son intention d’allouer 10 milliards EUR au rachat de ses propres actions d’ici à 2010 (soit 11,5 % du groupe au cours actuel). Chronique DigiWorld • Le CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) français lance son appel à candidatures pour treize chaînes de télévision sur téléphone mobile. Le service sera lancé fin 2008, après des tests durant les Jeux Olympiques de Pékin. DigiWorld 2008 148 • Le télédiffuseur français TDF rachète à Deutsche Telekom son homologue allemand Media&Broadcast (1 200 salariés, chiffre d’affaires de 526 millions EUR en 2006), pour 850 millions EUR. • IBM rachète le canadien Cognos, dernier grand éditeur de logiciels d’aide à la décision encore indépendant, pour 5 milliards USD. • Le groupe américain de services informatiques EDS acquiert 93 % de Saber Holdings, société spécialisée dans la fourniture de logiciels et de prestations informatiques aux administrations centrales et aux collectivités locales aux États-Unis, pour 420 millions USD. • La Commission européenne adopte le “Paquet Télécom” proposé par Viviane Reding, préconisant notamment la création d’un régulateur paneuropéen, la séparation fonctionnelle des réseaux, une meilleure gestion des radiofréquences, la réduction du nombre des marchés régulés ex ante de dix-huit à sept (environ 50 % du chiffre d’affaires des opérateurs sortant ainsi du champ de la réglementation actuelle) et la protection des consommateurs, qui devront pouvoir transférer leur numéro de téléphone fixe ou mobile en moins d’un jour d’un opérateur à l’autre. • Sony et la société de semi-conducteurs hollandaise NXP (créée par Philips) créent une entreprise commune, Moversa, pour concevoir une plateforme pour téléphones mobiles basée sur la norme NFC (Near Field Communication). • Dans le cadre de ses restructurations, le pionnier historique du jeu vidéo Atari cesse son activité dans ce domaine. • Vivendi annonce un nouveau portail Internet baptisé “Zaoza”, accessible sur PC et téléphone mobile, proposant une solution légale, sécurisée et rémunératrice aux créateurs de contenus. • La GSMA (GSM Association) adopte la technologie LTE (Long-Term Evolution) comme standard pour les communications sans fil, successeur du HSPA (HighSpeed Packet Access). • France Télécom acquiert 51 % de l’opérateur historique Telkom Kenya, pour 390 millions USD. • L’émirat d’Abou Dhabi prend une participation de 8,1 % dans AMD, le deuxième fabricant américain de microprocesseurs, pour 608 millions USD. • L’UIT (Union Internationale des Télécommunications) a accepté de libérer davantage de fréquences radioélectriques pour faire face aux demandes croissantes de la téléphonie mobile et du haut débit, devant permettre de réduire la “fracture numérique” Nord Sud. • Le fonds d’investissement britannique Candover vend le câblo-opérateur norvégien GET, pour environ 745 millions EUR, à Quadrangle Capital Partners et Goldman Sachs. • L’ARM (Autorité de Régulation Multisectorielle) du Niger accorde à France Télécom une licence d’exploitation GSM globale (fixe/mobile/Internet), pour un montant de 30 milliards CFA (48 millions EUR). • Inmarsat, leader mondial des télécommunications mobiles par satellite, a choisi Astrium (groupe EADS) pour construire le satellite Alphasat I-XL, destiné à optimiser son réseau mondial de communications haut débit. Alphasat I-XL sera un des plus grands satellites de télécommunications au monde, et l’investissement d’Inmarsat dans ce programme sera d’environ 260 millions EUR. Il devrait être lancé en 2012 pour une durée de vie de 15 ans environ. • Alcatel Lucent signe une série d’accords cadres à hauteur de 750 millions EUR avec les opérateurs China Mobile et China Unicom. • L’opérateur saoudien Saudi Telecom remporte la troisième licence de téléphonie mobile au Koweït, pour 248,7 millions KWD (614 millions EUR). • Le régulateur français ARCEP présente un plan d’action pour accélérer le déploiement de la fibre dans les réseaux d’accès, en s’attaquant notamment aux deux goulots d’étranglement que sont l’accès au génie civil et la mutualisation de la partie terminale (entre le répartiteur optique et le logement de l’abonné). DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:25 Page 149 Novembre • Le Parlement européen approuve formellement la position commune du Conseil sur la nouvelle directive relative aux services de médias audiovisuels sans frontières, qui doit être transposée dans les deux ans dans la législation des États membres. • La compagnie koweïtienne Zain (anciennement MTC - Mobile Telecommunications Company) a racheté l’opérateur irakien Iraqna, filiale de la société égyptienne Orascom Telecom, pour 1,2 milliard USD. industries de réseau dans leur ensemble dans les principaux pays de l’OCDE. Les premiers cas remontent à la fin des années 80 avec une première expérience de séparation de propriété dans l’industrie ferroviaire suédoise en 1988 ; mais le Royaume-Uni se pose en pionnier de la séparation verticale en l’appliquant à la quasi-totalité de ses industries de réseau (chemins de fer, gaz et électricité) au cours de la première moitié des années 90. Aujourd’hui, la séparation verticale a été mise en oeuvre sous une forme ou une autre dans la plupart des pays de l’OCDE (cf. tableau), principalement et historiquement dans les industries de l’énergie et des chemins de fer et plus récemment dans l’industrie des télécommunications. Une analyse détaillée de l’IDATE évaluant l’impact empirique de la séparation sur 9 critères (concurrence, demande des utilisateurs, prix de détail, qualité de service, performances économiques, emploi et productivité, investissement, recherche et développement, réglementation), a révélé des Exemples de cas ou de projets de séparation verticale dans les principaux pays de l’OCDE Telecoms USA South Korea Australia France United Kingdom Italy Germany Source IDATE KT Telstra France Telecom BT/Openreach Telecom Italia Gas and electricity Several states (California…) KEPCO Several states (Victoria, New South Wales…) RTE British Gas, NGC Enel/TSO Railroad Amtrack ARTC RFF British Rail FS Infrastructure Deutsche Bahn impacts fortement contrastés selon les critères. D’une manière générale, les effets ont été particulièrement négatifs sur les critères d’offre tels que la réglementation, le niveau d’investissement et la qualité du service. Malgré des progrès indéniables en termes de concurrence, l’analyse n’a également démontré aucun impact significatif (positif ou négatif) sur la demande et les tarifs. La séparation a toutefois un impact positif sur les performances économiques (amélioration des marges opérationnelles) et les gains de productivité (rationalisation des effectifs). Cette évaluation mitigée a conduit à reposer la question de la séparation verticale dans la plupart des industries de réseau. De nombreux observateurs dans chacune de ces industries ont commencé à s’interroger sur la valeur de la séparation structurelle en tant que méthode de régulation, et ont souligné ses limites (perte de coordination engendrant une qualité de service moindre, complexité accrue de la régulation, investissements insuffisants dans les infrastructures…). Ceci semble pour le moins renforcer l’idée selon laquelle la séparation verticale ne devrait être qu’une solution de dernier recours lorsque tous les autres outils de contrôle se sont avérés inefficaces pour répondre aux défaillances du marché et de la concurrence. 149 www.idate.org Le “Paquet Télécom”, adopté par la Commission européenne en novembre 2007 à l’issue de la Review du cadre réglementaire de l’Union, prévoit qu’un régulateur national puisse imposer la scission des opérateurs historiques entre, d’un côté, les réseaux et, de l’autre, la commercialisation de services, en cas de problème de concurrence patent. Cette mesure, déjà préconisée et sous une forme plus dure dans le secteur de l’énergie (séparation patrimoniale des réseaux), a immédiatement suscité de nombreuses réactions en opposition, de la part d’opérateurs mais aussi de gouvernements (Allemagne, Espagne), voire de régulateurs (France). De nombreux travaux théoriques viennent appuyer les positions de la Commission, soulignant d’un côté les inconvénients et les inefficacités d’une intégration verticale, de l’autre les avantages découlant de solutions de séparation verticale. L’abondance de la recherche théorique contraste avec le faible nombre d’études empiriques récentes, bien que plusieurs études de cas soient disponibles sur les Novembre La séparation structurelle en question DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:25 Page 150 Chronique DigiWorld Décembre DigiWorld 2008 150 • Le groupe français Vivendi fusionne ses actifs dans le jeu vidéo avec ceux de l’éditeur américain Activision. Le nouvel ensemble Activision Blizzard, valorisé près de 20 milliards USD, devient le leader mondial des éditeurs de jeux vidéo devant l’américain Electronic Arts. • Le japonais NTT DoCoMo et le sud-coréen KT Freetel ont annoncé un investissement conjoint, de 100 millions USD chacun, dans l’opérateur malaisien U Mobile, pour l’ouverture de services 3G en 2008. • Le Conseil des ministres européens des télécommunications prend acte du choix de la Commission européenne en faveur du DVB-H pour la télévision mobile mais “en tant que norme non obligatoire“, au nom de la “neutralité technologique“ et de la libre concurrence. • Le T-DMB, technologie pour la radio numérique, obtient le feu vert de la Commission européenne, ouvrant la voie à de prochains lancements commerciaux au sein des États membres. • Le fournisseur italien d’accès à Internet FastWeb signe un accord de MVNO avec 3 Italia pour commercialiser lui-même des services mobiles. • L’opérateur indien VSNL, propriété du groupe Tata, annonce la construction, en partenariat avec Seacom et Telecom Egypt, de l’”Eurasia Cable System” qui reliera directement Mumbai à Paris, Londres et Madrid via l’Egypte. • Le plus gros éditeur mondial de guides de programmes pour la télévision, l’américain Gemstar-TV Guide, est racheté par Macrovision, spécialiste des logiciels de sécurité pour le secteur du cinéma et de l’audiovisuel, pour un montant de 2,8 milliards USD en numéraire. • Un consortium conduit par Vodafone remporte la deuxième licence de téléphonie mobile au Qatar, qui met fin au monopole de l’entreprise publique Q-Tel. • Microsoft acquiert Multimap, l’un des principaux services britanniques de cartographie sur Internet. • NTT DoCoMo a conclu un accord de location de capacités sur son réseau 3G avec IIJ, offreur de solutions haut débit aux professionnels, qui devient ainsi MVNO. • Le sud-coréen SK Telecom rachète 38,9 % de Hanaro Telecom, deuxième opérateur national d’Internet haut débit, pour 1 087 milliards KRW (802,65 millions EUR) et en devient, avec 43,6 % du capital, l’actionnaire de référence. • T-Mobile UK et 3 UK décident de mutualiser une partie de leurs infrastructures 3G, leur permettant d’économiser 2 milliards GBP (1,3 milliard EUR) en dix ans. • L’équipementier télécom Alcatel Lucent vend à la holding néerlandaise Draka les 49,9 % qu’il détenait dans leur société commune dans les fibres optiques, Draka Comteq, pour 209 millions EUR. • Après deux ans de spéculation, SFR annonce le rachat de Neuf Cegetel, reprenant d’abord les 29,5 % détenus par le groupe Louis Dreyfus avant de lancer une offre publique d’achat sur le flottant. • Le fonds d’investissement Carlyle rachète la moitié des 70 % du câblo-opérateur français Numéricable détenus par Cinven, pour plus de 1 milliard EUR, Altice conservant les 30 % restants. • Le groupe média espagnol Prisa, qui détient désormais un peu plus de 50 % du capital de sa filiale audiovisuelle Sogecable, annonce le lancement d’une OPA, sur la base d’une valeur d’entreprise à 3,87 milliards EUR. • L’opérateur russe de téléphonie Vimpelcom rachète son concurrent Golden Telecom pour 4,3 milliards USD. • Un consortium mené par France Télécom, associé à la compagnie Dubai Alcazar Capital Ltd, prend le contrôle de 51 % de la compagnie nationale kenyane Telkom Kenya, pour 390 millions USD. • Les opérateurs japonais Willcom, contrôlé par le fonds américain Carlyle, et KDDI, en association avec cinq partenaires dont Intel et Kyocera, sont retenus par le gouvernement nippon pour l’attribution de nouvelles licences WiMAx. • Nokia Siemens Networks annonce avoir réalisé le premier test mondial multiutilisateur sur site de LTE (Long Term Evolution, une des évolutions vers la 4G), en environnement urbain, à Berlin en Allemagne. • Le géant de l’audiovisuel américain Viacom et Microsoft signent un partenariat multiple dans la publicité, la distribution de contenu et les jeux pour les cinq prochaines années, pour un montant avoisinant 500 millions USD. • Plus de 260 candidats, parmi lesquels le géant de l’Internet Google, l’opérateur téléphonique AT&T, le poids lourd des équipements télécoms Qualcomm, le fonds Vulcan de Paul Allen ou encore le pétrolier Chevron, sont sur les rangs pour racheter les fréquences issues du “dividende numérique”, que vendra le gouvernement américain le 24 janvier 2008. • NTT DoCoMo va accueillir le moteur de recherche Internet américain Google sur son portail mobile, et développer avec lui une nouvelle gamme de services ainsi que des terminaux (embarquant l’OS “Android”). • Telefónica, Portugal Telecom et TIM ont décroché des licences d’exploitation 3G au Brésil, tout comme America Movil, le groupe du milliardaire mexicain Carlos Slim. La vente aux enchères de ces licences 3G a rapporté près de 3 milliards USD. • AOL abandonne son navigateur Netscape (racheté en 1999 pour 9,8 milliards USD !), faute d’avoir pu regagner le terrain perdu face à Explorer de Microsoft. • Le groupe d’électronique néerlandais Philips a cédé 800 millions d’actions qu’il détenait dans TSMC (Taiwan Semiconductor Manufacturing Company) pour environ 1,5 milliard USD. Il doit sortir totalement du capital de la société avant la fin 2010. • Huit câblo-opérateurs actifs en Wallonie, dont Brutele, ont été repris pour 470 millions EUR par Tecteo Group, un groupe public belge. DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:26 Page 151 Décembre progressivement vers des "bundles". • Dans les marchés à la fois concurrentiels sur le fixe et sur le mobile, comme au RoyaumeUni, les marges de manœuvre sont assez restreintes pour les discounts et surtout pour prendre en compte de nouveaux investissements nécessaires pour les offres intégrées (investissements réseau et terminal importants). Les opérateurs se tourneront donc surtout sur des "bundles" basiques, faciles à déployer rapidement, en complément des initiatives "Free Broadband" (pas forcément dans le cadre de la convergence fixe mobile). • Dans les marchés où l’industrie mobile reste concentrée mais où la dynamique concurrentielle est forte sur le segment fixe – notamment haut débit comme en France –, que ce soit grâce au dégroupage, au DSL nu ou à la concurrence par les infrastructures (câble), le marché FMC devrait s’orienter surtout vers des offres intégrées comme les terminaux convergents pour permettre aux opérateurs fixes de trouver un nouveau relais de croissance en capitalisant sur les "boxes". Stratégie prioritaire des opérateurs vis-à-vis de la convergence fixe-mobile Bouygues Telecom E-Plus Mobile -only ONE BWA BASE Sprint SK Telecom From FMS Vodafone O2 to DSL Orange UK KPN Abundance Deutsche Telekom Wind FMS Telekom Austria No convergence Defensive reactions sunrise Waiting for MVNOs Free ONO Tiscali FastWeb Ya.Com Source IDATE 151 Mobile 3 Voice bundles Unbundling T-Mobile USA Mobistar KDDI Telefónica Verizon AT&T 4Play France Télécom Incumbents wanting to leverage FMC Telecom Italia Convergent device KTF Cox Communications NTT DoCoMo Level of integration Convergent service Virgin Media Cable looking Comcast Freenet to 4-Play cablecom BT 1&1 Arcor Fixed neuf telecom DSL Challengers www.idate.org même champ de bataille les câblo-opérateurs, les opérateurs fixes DSL, les opérateurs mobiles et les opérateurs intégrés. Le développement de la convergence fixe mobile sera par ailleurs plus lent qu’espéré. Les contraintes réglementaires sont encore fortes, et la technologie nécessaire n’est pas encore prête pour proposer de véritables offres intégrées à des prix abordables. Le développement sera aussi très lié à la structure des marchés nationaux. • Le développement sera particulièrement lent dans les pays où les marchés fixes et mobiles pris séparément sont peu concurrentiels, comme en Italie. Les attitudes offensives d’un opérateur intégré devraient en effet rester mesurées. La diffusion sera d’ailleurs ralentie par le poids du parc prépayé. • Dans les marchés concurrentiels sur le mobile (mais peu sur le fixe) avec des MVNO développés, comme en Allemagne ces dernières années malgré une évolution depuis 2006, le scénario le plus probable met en avant de manière transitoire des offres de substitution autour du mobile, avant de migrer L’annonce du plan de rachat de l’opérateur fixe Neuf Cegetel par l’opérateur mobile SFR en France, la montée de SK Telecom dans le capital de Hanaro Telecom en Corée du Sud, témoignent de l’intérêt intact des opérateurs pour la convergence fixe mobile, malgré un bilan très nuancé des derniers développements industriels en la matière. Les premières offres intégrées (autour d’un terminal ou d’un service) lancées sur le marché sont plutôt des échecs (KT, BT, Deutsche Telekom) ou des succès très modestes (Unik d’Orange). Moins de 500 000 terminaux convergents (en provenance d’opérateurs) étaient actifs à travers le monde début 2007. Peu habitués à traiter simultanément un foyer et un individu, les opérateurs n’ont pas encore trouvé la bonne formule pour proposer les offres intégrées de convergence fixe mobile, en dehors du succès avéré des offres de substitution. Toutefois, la convergence fixe mobile sera dans les années à venir un axe de développement majeur des différents acteurs. Mais le potentiel de destruction de valeur est élevé, car ce marché réunit pour la première fois sur le Décembre Convergence fixe mobile : le modèle gagnant ? Données Pays DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 DigiWorld 2008 152 15/04/08 13:26 Page 152 DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:26 Page 153 Données Pays www.idate.org 153 DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:26 Page 154 Allemagne Données Pays Marchés DigiWorld 2008 154 (billlion t) Telecom services Fixed telephony Internet & data Mobile services Telecom equipment Terminals Enterprise equipment Network equipment TV services Subscription Public funding Advertising 2003 49.4 17.8 7.8 23.7 12.2 4.2 4.1 3.8 2004 51.5 18.2 7.9 25.4 12.3 4.4 4.1 3.9 2005 50.8 16.8 8.1 25.9 7.6 2.8 2.1 2.7 12.9 4.5 4.6 3.9 2006 50.5 16.1 8.8 25.6 7.8 2.9 2.3 2.6 13.2 4.4 4.7 4.1 2007 49.2 15.0 9.2 24.9 7.7 3.0 2.4 2.3 13.4 4.5 4.8 4.2 2003 54.2 65.8% 64.8 78.6% 4.6 5.6% 25.0 66.7% 4.7 12.7% 2004 54.6 66.2% 71.3 86.5% 6.9 8.3% 25.3 67.4% 5.8 15.4% 2005 54.7 66.4% 79.2 96.1% 10.7 13.0% 25.7 68.3% 7.6 20.1% 2006 54.4 66.0% 85.4 103.6% 14.9 18.1% 25.6 67.9% 9.0 23.8% 2007 53.5 64.9% 92.5 112.3% 19.8 24.0% 25.8 68.5% 11.2 29.6% 2003 82.4 2 161.5 2004 82.4 2 207.2 2005 82.4 2 241.0 2006 82.4 2 309.1 2007 82.4 - Abonnés (million) Fixed access lines as a % of inhabitants Cellular customers as a % of inhabitants Broadband subscribers as a % of inhabitants Multichannel TV homes as a % of TV homes Digital TV homes as a % of TV homes Données macro-économiques Population (million inhabitants) GDP (billion €) DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:26 Page 155 Espagne 2003 19.2 6.4 2.6 10.2 4.6 1.5 0.7 2.4 2004 21.2 6.5 2.9 11.7 4.9 1.3 0.8 2.8 2005 23.4 6.6 3.4 13.4 4.3 1.9 0.5 1.9 4.9 1.4 0.7 2.9 2006 24.7 6.2 3.9 14.6 4.5 2.0 0.5 2.0 5.7 1.5 1.1 3.1 2007 26.3 6.1 4.4 15.8 4.2 2.0 0.5 1.6 6.3 1.7 1.2 3.4 2003 20.8 50.0% 37.5 90.0% 2.2 5.4% 3.5 25.5% 2.2 15.9% 2004 20.9 49.4% 39.2 92.6% 3.4 8.1% 3.2 23.1% 2.4 17.1% 2005 22.6 52.4% 43.1 100.2% 5.1 11.8% 3.4 23.5% 4.2 29.4% 2006 21.9 50.0% 47.0 107.4% 6.8 15.5% 3.8 25.7% 6.4 43.6% 2007 21.9 49.1% 48.9 109.9% 8.1 18.3% 4.3 29.2% 8.3 55.7% 2003 41.7 782.5 2004 42.3 840.1 2005 43.0 905.5 2006 43.8 976.2 2007 44.5 - Abonnés (million) Fixed access lines as a % of inhabitants Cellular customers as a % of inhabitants Broadband subscribers as a % of inhabitants Multichannel TV homes as a % of TV homes Digital TV homes as a % of TV homes Données macro-économiques Population (million inhabitants) GDP (billion €) 155 www.idate.org (billlion t) Telecom services Fixed telephony Internet & data Mobile services Telecom equipment Terminals Enterprise equipment Network equipment TV services Subscription Public funding Advertising Données Pays Marchés DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:26 Page 156 France Données Pays Marchés DigiWorld 2008 156 (billlion t) Telecom services Fixed telephony Internet & data Mobile services Telecom equipment Terminals Enterprise equipment Network equipment TV services Subscription Public funding Advertising 2003 34.7 12.7 6.0 15.9 8.5 4.0 1.5 3.0 2004 35.8 12.0 6.2 17.6 9.0 4.1 1.6 3.2 2005 37.4 11.8 6.6 19.0 6.2 2.1 1.5 2.6 9.2 4.2 1.8 3.2 2006 37.9 11.5 7.2 19.3 6.4 2.1 1.6 2.6 9.8 4.6 1.8 3.4 2007 38.6 10.8 7.9 20.0 6.1 2.2 1.7 2.2 10.3 5.0 1.9 3.5 2003 33.9 54.7% 41.7 67.2% 3.7 5.9% 10.1 42.9% 5.0 21.1% 2004 33.6 54.0% 44.5 71.5% 6.8 10.8% 10.3 43.8% 5.6 23.7% 2005 33.1 53.0% 48.0 76.8% 9.4 15.1% 11.0 45.3% 7.3 30.1% 2006 31.6 50.3% 51.5 82.1% 12.6 20.1% 12.0 49.1% 12.9 52.8% 2007 29.5 46.9% 55.2 87.7% 15.1 24.0% 13.0 52.7% 16.3 66.0% Abonnés (million) Fixed access lines as a % of inhabitants Cellular customers as a % of inhabitants Broadband subscribers as a % of inhabitants Multichannel TV homes as a % of TV homes Digital TV homes as a % of TV homes Données macro-économiques Population (million inhabitants) GDP (billion €) 2003 62.0 1 594.8 2004 62.3 1 660.2 2005 62.5 1 717.9 2006 62.8 1 792.0 2007 63.0 - DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:26 Page 157 Italie 2003 27.4 9.7 3.0 14.7 6.7 1.2 1.5 4.0 2004 29.3 9.8 3.4 16.1 7.6 1.6 1.6 4.4 2005 31.1 9.9 3.8 17.4 6.4 2.6 0.8 3.1 8.2 2.0 1.6 4.7 2006 31.5 9.5 3.9 18.0 6.5 2.6 0.8 3.1 8.9 2.6 1.6 4.7 2007 31.7 9.2 4.1 18.4 6.2 2.7 0.9 2.6 9.5 2.9 1.6 5.0 2003 29.9 51.6% 56.6 97.7% 2.5 4.3% 2.6 11.8% 3.3 14.9% 2004 29.1 50.1% 62.7 107.9% 5.1 8.7% 3.3 14.7% 5.4 24.1% 2005 28.0 48.2% 71.5 123.1% 7.1 12.2% 3.8 16.9% 8.3 36.5% 2006 26.0 44.7% 80.0 137.6% 8.8 15.1% 4.9 21.5% 10.4 45.6% 2007 25.9 44.5% 84.9 146.0% 10.2 17.6% 5.6 24.5% 12.4 54.3% 2003 58.0 1 335.4 2004 58.1 1 390.5 2005 58.1 1 423.1 2006 58.1 1 475.4 2007 58.1 - Abonnés (million) Fixed access lines as a % of inhabitants Cellular customers as a % of inhabitants Broadband subscribers as a % of inhabitants Multichannel TV homes as a % of TV homes Digital TV homes as a % of TV homes Données macro-économiques Population (million inhabitants) GDP (billion €) 157 www.idate.org (billlion t) Telecom services Fixed telephony Internet & data Mobile services Telecom equipment Terminals Enterprise equipment Network equipment TV services Subscription Public funding Advertising Données Pays Marchés DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:26 Page 158 Royaume Uni Données Pays Marchés DigiWorld 2008 158 (billlion t) Telecom services Fixed telephony Internet & data Mobile services Telecom equipment Terminals Enterprise equipment Network equipment TV services Subscription Public funding Advertising 2003 41.9 16.4 6.5 19.0 14.0 4.9 4.2 4.9 2004 44.1 15.7 7.3 21.2 15.2 5.5 4.6 5.1 2005 45.4 14.8 7.5 23.1 8.9 3.0 1.8 4.1 15.8 6.0 4.6 5.2 2006 46.3 14.0 8.0 24.3 9.3 3.2 2.0 4.1 15.7 6.2 4.7 4.8 2007 46.9 13.4 8.4 25.0 8.9 3.2 2.1 3.6 16.0 6.5 4.8 4.7 2003 34.6 57.6% 54.5 90.7% 3.2 5.3% 10.2 39.8% 12.4 48.2% 2004 34.2 56.8% 62.1 103.1% 6.2 10.4% 10.6 41.4% 14.9 58.1% 2005 34.1 56.4% 68.8 113.8% 9.9 16.4% 11.1 43.1% 17.6 68.3% 2006 33.6 55.4% 71.9 118.7% 13.3 22.0% 11.5 44.7% 19.7 76.4% 2007 32.8 54.0% 72.8 119.8% 16.6 27.4% 12.1 46.8% 22.2 85.8% 2003 60.1 1 639.9 2004 60.3 1 736.7 2005 60.4 1 809.6 2006 60.6 1 905.8 2007 60.8 - Abonnés (million) Fixed access lines as a % of inhabitants Cellular customers as a % of inhabitants Broadband subscribers as a % of inhabitants Multichannel TV homes as a % of TV homes Digital TV homes as a % of TV homes Données macro-économiques Population (million inhabitants) GDP (billion €) DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:26 Page 159 États-Unis 2003 210.4 99.2 41.3 69.8 84.7 37.7 0.4 46.6 2004 216.9 91.6 43.9 81.4 91.0 42.0 0.4 48.6 2005 225.4 87.0 47.9 90.5 46.0 19.6 8.7 17.6 95.6 46.0 0.4 49.2 2006 232.0 81.7 50.2 100.0 47.4 20.8 9.4 17.2 102.8 49.3 0.5 53.0 2007 243.4 76.8 53.6 113.0 50.5 21.1 9.9 19.5 104.8 51.5 0.5 52.8 2003 182.9 63.0% 158.7 54.7% 25.9 8.9% 88.1 81.5% 44.5 41.1% 2004 177.7 60.6% 182.1 62.2% 35.6 12.2% 90.3 82.4% 50.8 46.4% 2005 175.2 59.2% 207.9 70.3% 47.1 15.9% 93.0 84.4% 60.2 54.6% 2006 170.0 57.0% 233.0 78.1% 56.8 19.0% 95.1 85.2% 68.4 61.3% 2007 165.6 55.0% 250.5 83.2% 65.8 21.9% 98.6 87.9% 78.8 70.3% 2003 290.3 8 735.8 2004 293.0 9 313.6 2005 295.7 9 909.8 2006 298.4 10 516.2 2007 301.1 - Abonnés (million) Fixed access lines as a % of inhabitants Cellular customers as a % of inhabitants Broadband subscribers as a % of inhabitants Multichannel TV homes as a % of TV homes Digital TV homes as a % of TV homes Données macro-économiques Population (million inhabitants) GDP (billion €) 159 www.idate.org (billlion t) Telecom services Fixed telephony Internet & data Mobile services Telecom equipment Terminals Enterprise equipment Network equipment TV services Subscription Public funding Advertising Données Pays Marchés DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:26 Page 160 Chine Données Pays Marchés DigiWorld 2008 160 (billlion t) Telecom services Fixed telephony Internet & data Mobile services Telecom equipment Terminals Enterprise equipment Network equipment TV services Subscription Public funding Advertising 2003 48.7 19.5 3.5 25.7 5.1 2.5 2.6 2004 53.7 20.6 4.1 28.9 5.7 2.7 3.0 2005 59.1 21.0 5.1 33.0 21.4 11.5 1.1 8.9 6.6 3.1 3.5 2006 65.1 20.7 6.3 38.1 22.7 12.2 1.2 9.4 7.2 3.4 3.8 2007 70.5 19.1 7.8 43.6 23.6 12.5 1.2 9.9 7.9 3.8 4.1 2003 262.7 20.3% 268.6 20.8% 11.8 0.9% 110.0 33.3% 0.3 0.1% 2004 311.8 24.0% 317.1 24.4% 25.9 2.0% 120.0 35.5% 0.7 0.2% 2005 350.0 26.8% 374.4 28.7% 39.1 3.0% 125.0 36.7% 1.4 0.4% 2006 368.0 28.0% 443.6 33.8% 51.9 3.9% 128.2 36.1% 7.2 2.0% 2007 374.0 28.3% 524.8 39.7% 64.9 4.9% 131.7 35.7% 10.7 2.9% 2003 1 291.5 1 496.4 2004 1 298.8 1 742.9 2005 1 306.3 2 017.4 2006 1 314.0 2 255.9 2007 1 321.9 - Abonnés (million) Fixed access lines as a % of inhabitants Cellular customers as a % of inhabitants Broadband subscribers as a % of inhabitants Multichannel TV homes as a % of TV homes Digital TV homes as a % of TV homes Données macro-économiques Population (million inhabitants) GDP (billion €) DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:26 Page 161 Corée du Sud 2003 20.7 4.4 5.3 11.0 - 2004 21.6 4.3 5.4 11.9 - 2005 22.2 4.2 5.3 12.7 6.5 3.6 1.0 1.9 - 2006 22.6 4.0 5.5 13.1 6.8 3.5 1.0 2.2 - 2007 23.3 3.8 5.7 13.8 7.3 3.4 1.1 2.8 - 2003 23.2 48.3% 33.6 70.0% 11.2 23.3% - 2004 22.7 47.2% 36.6 75.9% 11.9 24.7% - 2005 22.8 47.0% 38.3 79.2% 12.2 25.2% - 2006 22.5 46.4% 40.2 82.6% 14.0 28.9% - 2007 22.5 46.0% 43.3 88.6% 15.0 30.7% - 2003 48.2 604.9 2004 48.4 650.6 2005 48.6 676.6 2006 48.8 707.8 2007 49.0 - Abonnés (million) Fixed access lines as a % of inhabitants Cellular customers as a % of inhabitants Broadband subscribers as a % of inhabitants Multichannel TV homes as a % of TV homes Digital TV homes as a % of TV homes Données macro-économiques Population (million inhabitants) GDP (billion €) 161 www.idate.org (billlion t) Telecom services Fixed telephony Internet & data Mobile services Telecom equipment Terminals Enterprise equipment Network equipment TV services Subscription Public funding Advertising Données Pays Marchés DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:26 Page 162 Inde Données Pays Marchés DigiWorld 2008 162 (billlion t) Telecom services Fixed telephony Internet & data Mobile services Telecom equipment Terminals Enterprise equipment Network equipment TV services Subscription Public funding Advertising 2003 7.3 4.9 0.7 1.7 2.4 1.9 0.0 0.5 2004 9.2 5.7 0.8 2.7 2.9 2.3 0.0 0.6 2005 10.3 5.5 1.2 3.5 7.2 3.1 1.0 3.1 3.7 2.6 0.0 1.1 2006 12.4 5.1 1.9 5.4 9.9 4.9 1.1 3.9 4.2 2.8 0.0 1.4 2007 16.3 4.6 3.1 8.6 12.1 5.9 1.1 5.1 4.6 3.0 0.0 1.6 2003 42.1 4.0% 28.4 2.7% 0.0 0.0% 45.0 54.3% 0.0 0.0% 2004 44.9 4.2% 48.0 4.2% 0.2 4.2% 48.7 57.3% 0.2 0.3% 2005 48.8 4.5% 75.9 4.5% 0.9 4.5% 62.1 71.3% 0.9 1.0% 2006 40.3* 4.7% 149.6 4.7% 2.5 4.7% 65.4 71.6% 3.4 3.7% 2007 39.0 5.0% 225.5 5.0% 7.0 5.0% 69.9 72.8% 5.8 6.0% 2003 1 049.7 486.5 2004 1 065.1 550.0 2005 1 080.3 627.5 2006 1 095.4 725.8 2007 1 110.6 - Abonnés (million) Fixed access lines as a % of inhabitants Cellular customers as a % of inhabitants Broadband subscribers as a % of inhabitants Multichannel TV homes as a % of TV homes Digital TV homes as a % of TV homes * new accounting perimeter Données macro-économiques Population (million inhabitants) GDP (billion €) DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:26 Page 163 Japon 2003 92.3 28.5 14.3 49.5 25.6 6.5 4.9 14.2 2004 91.8 26.9 15.9 49.0 26.6 7.4 4.9 14.3 2005 92.4 26.2 17.5 48.7 24.9 12.5 2.5 9.8 27.8 8.3 4.8 14.7 2006 94.5 25.3 19.6 49.6 25.6 12.2 2.7 10.6 27.2 8.4 4.9 13.8 2007 95.0 24.5 20.5 50.0 24.9 11.7 2.9 10.3 29.2 8.9 5.0 15.3 2003 70.7 55.5% 79.7 62.7% 13.6 10.7% 19.7 41.2% 12.2 25.4% 2004 69.6 54.7% 85.4 67.1% 18.6 14.6% 21.2 44.2% 18.5 38.5% 2005 67.4 52.9% 90.2 70.8% 22.5 17.6% 21.6 44.9% 24.8 51.6% 2006 66.3 52.0% 94.9 74.5% 25.8 20.2% 21.9 45.5% 32.1 66.7% 2007 66.1 51.8% 100.4 78.8% 28.9 22.7% 22.0 45.7% 33.0 68.5% 2003 127.2 3 360.0 2004 127.3 3 415.1 2005 127.4 3 435.7 2006 127.5 3 480.0 2007 127.5 - Abonnés (million) Fixed access lines as a % of inhabitants Cellular customers as a % of inhabitants Broadband subscribers as a % of inhabitants Multichannel TV homes as a % of TV homes Digital TV homes as a % of TV homes Données macro-économiques Population (million inhabitants) GDP (billion €) 163 www.idate.org (billlion t) Telecom services Fixed telephony Internet & data Mobile services Telecom equipment Terminals Enterprise equipment Network equipment TV services Subscription Public funding Advertising Données Pays Marchés DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 Glossaire Digital Rights Management DSL Digital Subscriber Line DVD Digital Video Disc EDI Electronic Data Interchange EGP Electronique Grand Public EDGE Enhanced Data rates for GSM Evolution ERP Enterprise Resource Planning EPO European Patents Office XML Extensible Markup Language XMPP Extensible Messaging and Presence Protocol FTTB Fiber To The Building FFTH Fiber To The Home FTTLA Fiber to the last Amplifier FTTN Fiber to the Node FTTx Fiber To The x (Home, Building, Premises, Curb) FFA Field Force Automation File Transfer Protocol FSO Financial Services Outsourcing 3rd (cellular) Generation FMC Fixed Mobile Convergence 4th (cellular) Generation FVNO Fixed Virtual Network Operator ASP Application Service Provider Flash OFDM ADSL Asymmetrical Digital Subscriber Line Flash - Orthogonal Frequency Division Multiplexing ATM Asynchronous Transfer Mode FAI Fournisseur d’Accès Internet ARPU Average Revenue Per User 4G Glossaire DRM FTP 3G DigiWorld 2008 Page 164 2nd (cellular) Generation 2G 164 13:26 BDD Base de Données BWA Broadband Wireless Access BI Business Intelligence BPM Business Process Management BPO Business Process Outsourcing BtoB Business to Business B2B2C Business to Business to Consumer BtoC Business to Consumer CAPEX Capital Expenditure CDMA Code Division Multiple Access CDMA EV-DO Code Division Multiple Access Evolution-Data Optimized FOD Free on Demand GPRS General Packet Radio Service GPS Global Positioning System GSM Global System for Mobile communications HD Haute Définition HDTV High Definition Television HSPDA High-Speed Downlink Packet Access HSUPA High-Speed Uplink Packet Access HTML Hypertext Markup Language IT Information Technology ITO Information Technology Outsourcing IM Instant Messaging Compact Disc ISDN Integrated Services Digital Network CRM Consumer Relationship Management IANA Internet Assigned Numbers Authority CtoC Consumer to Consumer IP Internet Protocol Digital Broadcasting System IPTV Internet Protocol Television / TV sur IP Digital Enhanced (former European) Cordless Telecommunications ISP Internet Service Provider IMS IP Multimedia Subsystem CD DBS DECT 13:26 Page 165 IPV4 IP version 4 SIP Session Initiation Protocol IPV6 IP version 6 STB Set Top Box KTS Key Telephone System SMS Short Message Service LCD Liquid Crystal Display SLA Site-Level Aggregator LAN Local Area Network SoHo Small offices Home offices LTE Long Term Evolution SSII M2M Machine to Machine Société de Services en Ingénierie Informatique MMO Massive Multiplayer Online SaaS Software as a Service MMOG Massive Multiplayer Online Game SIM Subscriber Identity Module MEA Middle East Africa SVOD Subscription Video On Demand Mobile Network Operator SCM Supply Chain Management MVNO Mobile Virtual Network Operator TVA Taxe à la Valeur Ajoutée MP3 MPEG Audio Layer 3 TMT Technologies/Médias/Télécoms MPLS Multi Protocol Label Switching TIC MBMS Multimedia Broadcast Multicast Service Technologies de l’Information et de la Communication TTTx Telephone to the X MMS Multimedia Messaging Service ToIP Telephony over IP MSO Multiple Service Operator TVHD Télévision Haute Définition NFC Near Field Communication TNT Télévision Numérique Terrestre nPVR near Personal Video Recorder TV Télévision NGN Next Generation Network TDM Time Division Multiplex OTA Office of the Telecoms Adjudicator TVoIP TV over IP OS Operating System UHF Ultra high frequency PPV Pay Per View UMTS P2P Peer to Peer Universal Mobile Telecommunication System PC Personal Computer PDA Personal Digital Assistant PHS Personal Handyphone System PVR Personal Video Recorder PME MNO UMA Unlicensed Mobile Access UGC User Generated Content VHF Very high frequency VDSL Very High Speed Digital Subscriber Line Petites et Moyennes Entreprises VOD Video On Demand PMI Petites et Moyennes Industries VNO Virtual Network Operator PMP Portable Media Player VPN Virtual Private Network PER Price Earning Ratio VoIP Voice over IP PABX Private Automatic Branch Exchange WDM Wavelength-division multiplexing PBX Private Branch Exchange WAN Wide Area Network PIB Produit Intérieur Brut WCDMA PGI Progiciel de Gestion Intégré Wideband Code Division Multiple Access PSTN Public Switched Telephone Network WAP Wireless Access Protocol RFID Radio Frequency Identification WiBro Wireless Broadband RSS Really Simple Syndication ou Rich Site Summary Wifi Wireless Fidelity WLAN Wireless Local Area Network RBOC Regional Bell Operating Company WiMax SFO Search-Find-Obtain Worldwide interoperability for Microwave Access SOA Service Oriented Architecture xDSL x Digital Subscriber Line Glossaire 15/04/08 165 www.idate.org DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 Index 13:26 Page 166 Arena Mobile : 5.3 AsiaCell : chron. août Astra : chron. janvier Astral Media : chron. avril Astrium : chron. novembre AT&T : chron. juillet, octobre, décembre, 1.5, 2.2, 3.1, 3.4, 3.7 Index Atari : chron. novembre DigiWorld 2008 166 3 : chron. octobre, décembre Atlantic Bridge Ventures : chron. février 3Com : chron. septembre Atlas Venture : chron. septembre 4th Screen Advertising : 5.3 auFem inin : 5.3 ABC : 5.3, 5.4 Avay a : chron. juin, septembre, octobre, 4.3 Accenture : 2.4, 4.1 Axel Springer : chron. mai, 5.3 Acer : chron. août B2 : 3.6 Activision : chron. décembre Baidu : 2.8 Activision Blizzard : chron. décembre Bain Capital : chron. septembre adCenter : 5.5 BC Partners : chron. juin AdInterax : 5.5 BCE : chron. juin AdScape Media : chron. février, 5.5 BEA Sy stem s : Intro. 4 AdValley : 5.3 Bebo : 4.7, 5.5 Advent Venture Partners : chron. septembre BellSouth : 2.2, 3.1 Advertising.com : 5.5 Bertelsm ann : chron. mai, septembre Aerodon : 5.3 Bharti Airtel : chron. janvier, mai, juillet AGF Private Equity : chron. septembre Biow are : chron. octobre Agile Softw are : chron. mai Bité : chron. janvier AIG : chron. janvier, août Blogger : 2.8 Aircel : chron. juin BlueLithium : chron. septembre Alcatel Lucent : chron. janvier, février, mars, mai, octobre, novembre, décembre, 2.3, 4.3 BMG Publishing : chron. mai Alibaba : 2.8, chron. octobre Bouy gues Telecom : chron. septembre Alltel : chron. mai, août, 3.4 Brasil Telecom : chron. février, juillet, 3.5 Aloha : chron. octobre Break : 5.5 Altice : chron. août Brutele : chron. décembre Altris : Intro. 4 BSky B : chron. juillet AMD : chron. novembre BSNL : chron. avril, septembre Am erica Movil : chron. décembre, 2.2 Am p’d : chron. juillet BT : chron. février, avril, août, octobre, 2.2, 3.1, 3.4, 3.5, Intro. 4 Am strad : chron. juillet BTC : chron. juillet, août Andrew Corp : chron. juin Bull : chron. mai Antenna Hungaria : chron. mai Business Objects : chron. avril, octobre AOL : chron. octobre, novembre, décembre, 2.8, 5.4, 5.5 Business.com : chron. juin Apple : chron. juin, août, septembre, 3.3, 3.7, 5.4 Cable Pacifica : chron. février Applix : chron. septembre Cablecentro : chron. avril aQuantive : chron. mai, août, 2.8, 5.5 Cablevision : chron. mai BNP Paribas : chron. septembre ARCEP : chron. novembre Canal+ : chron. janvier, 5.3 Arcor : 3.5 Candover : chron. novembre 15/04/08 13:26 Page 167 CANTV : chron. mai Digg : 5.5 Capgem ini : 4.1 DirecTV : 1.5, 2.6, 5.1 Carat Interactive : 5.3 Dish : 1.5 Carly le : chron. décembre dMarc Broadcating : 5.5 Cartesis : chron. avril Dobson Com m unications : chron. juillet CBS : 2.6, 5.5 Dodgeballl.com : Intro. 5 CEC : chron. février DoubleClick : chron. avril, 2.8, 5.3, 5.5 Cegid : Intro. 4 Dow Jones : chron. juillet Celltick : 5.3 Draka Com teq : chron. décembre Celtel : 2.2 Dream Works Anim ation : chron. août China Telecom : chron. avril, 5.3 E.On : chron. juin China Mobile : chron. janvier, mars, juin, novembre eBay : chron. juin, octobre, 2.8, 4.7, Intro.5, 5.5 China Netcom : chron. janvier EchoStar : chron. septembre, 2.6, 5.1 China Netw ork Com m unications : chron. janvier ECI Telecom : chron. juillet China Postel : chron. mai, juin eCollege : chron. mai China Unicom : chron. novembre Ecotel Com m unication : chron. février CIC : chron. septembre EDS : 2.4, 4.1 Ciel : Intro. 4 Electronic Arts : chron. mars, mai, octobre Cingular Wireless : 3.4, 3.7 Elektrim : chron. avril Cinven : chron. août, décembre Elevation Partners : chron. juin Cisco : chron. janvier, février, mars, août, octobre, 2.3, 4.3 EMC : chron. août Citrix : chron. août Endem ol : chron. mai, 5.3 Clear Channel : chron. avril Enpocket : 5.3 Clearstone Venture Partners : chron. août Entropia : 5.7 Club Internet : chron. mai E-Plus : 3.4 Cognos : chron. septembre, novembre EqualLogic : chron. novembre Com cast : chron. mai, 2.6, 5.1, 5.6 Erenis : chron. février Com m Scope : chron. juin Com pletel : chron. Août, Intro. 4 Ericsson : chron. mars, avril, juin, juillet, septembre, 1.4, 2.3 Com sat International : chron. avril Etisalat : chron. janvier Com verse : chron. février Eutelsat : chron. janvier, juillet CoopVoce : chron. mars Facebook : chron. octobre, 2.8, 4.7, Intro.5, 5.5 Craiglist : 5.5 FairPoint Com m unications : chron. janvier Crow n Castle : chron. août FastWeb : chron. janvier, mars, décembre, 3.6 CS : Intro. 4 Feedburner : 5.5 CSC : 2.4, 4.1 Flextronics : chron. juin Cy w orld : 2.8, 5.5 Flickr : 5.5 Daily m otion : chron. janvier, septembre, 5.5 Founder Group : 1.7 Danaher : chron. octobre Fox : 5.5 DatingDirect : chron. janvier Debitel : chron. février, juin, 3.3 France Télécom : chron. mars, avril, juin, juillet, septembre, octobre, novembre, décembre, 2.2, 3.1, 3.6 del.icio.us : 5.5 Franscisco Partners : chron. mai Dell : chron. Novembre, 2.5 Free : chron. mars, 3.5, 3.6 Deutsche Telekom : chron. avril, mai, juin, novembre, 2.2, 3.1, 3.5, 3.6 Freenet : chron. février, mars, 3.5 Friendster : 4.7 Index EMI : chron. juillet 167 www.idate.org DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 Jaiku : chron. octobre Gabon Telecom : chron. février Jajah : chron. mai Galileo : chron. octobre Jam dat : chron. mars Garm in : chron. octobre, 3.3 Jam ster : 5.3 Gatew ay : chron. août Joost : 5.1 Gem star-TV Guide : chron. décembre Jordan Telecom : chron. avril GET : chron. novembre Jubilant Enpro : chron. février Getronics : chron. juillet KDDI : chron. avril, décembre, 3.4, 3.5 GFI : chron. mai, août Kertel : chron. mars GMT : chron. janvier Korek Telecom : chron. août Golden Telecom : chron. décembre KPN : chron. juillet, 3.1, 3.4, Intro. 4 Goldm an Sachs : chron. mai, novembre KT Freetel : chron. décembre, 3.1, 3.5 Google : chron. février, avril, juin, juillet, octobre, novembre, décembre, 2.8, 3.2, 3.3, 3.4, 3.5, 3.7, Intro.4, 4.7, 5.3, 5.4, 5.5 Ky ocera : chron. décembre Index GTL : chron. juillet DigiWorld 2008 Page 168 Fujitsu : chron. août, 2.3, 2.4, 2.5 Gores Group : chron. octobre 168 13:26 Last.fm : 5.5 Lenovo : 1.7 Liberty Media : 2.6 Hanaro Telecom : chron. décembre, 3.5 Liberty Global : chron. juin Handango : 5.3 Lightningcast : 5.5 Havas Digital : 5.3 Lightspeed Com m unications : chron. avril HCL Technologies : 4.1 Live Nation : 5.8 HP : chron. mai, juillet, 2.5 LogicaCMG : chron. février HTC : chron. août, 3.7 LSI Corp. : chron. août HTCC : chron. janvier M6 : 5.4 Huaw ei Technologies : chron. septembre, 1.7, 2.3 M6 Mobile : 3.3 Hutchison Essar : chron. mars, avril Macrovision : chron. décembre Hutchison Telecom m unications International : chron. mars Madison Dearborn Partners : chron. juin i2i Enterprise : chron. février Marconi : chron. septembre IBM : chron. août, octobre, novembre, 1.5, 2.4, 2.5, 4.7 Maroc Telecom : chron. janvier, février, juin IBM Global Services : 4.1 Massive : chron. février, 5.5 IIJ : chron. décembre Matel : chron. janvier Illiad : 3.6 Maxis Com m unications : chron. juin Infineon : chron. août MCI : 2.2 Infocrossing : chron. août MDC : chron. octobre InfoSpace : chron. janvier Media Capital : chron. février Infosy s : 4.1 Media&Broadcast : chron. novembre Inm arsat : chron. novembre Mediaset : chron. mai Intel : chron. mai, août, décembre Meetic : chron. Janvier, Intro. 5 Intelsat : chron. juin Metacafe : 5.5 International Netw ork Services : chron. février Microsoft : chron. février, mai, août, septembre, octobre, décembre, 1.5, 2.8, 3.7, 4.7, 5.5, 5.7 Invitel : chron. janvier IPWireless : chron. avril Managem ent & Capitali : chron. août Iraqna : chron. novembre Mid Europa Partners : chron. janvier, juin, septembre IronPort : chron. janvier Milicom : chron. janvier ITI : chron. avril m istergooddeal : 5.4 iTunes : 5.8 Mixi : 5.5 15/04/08 13:26 Page 169 Mobilcom : chron. mars Num ony x : chron. août Mobile Telecom m unications : chron. août NXP : chron. novembre Mobilkom Austria : chron. février O2 : chron. septembre, 2.2, 3.4 Mobistar : chron. mai Oger Telecom : chron. juin Money superm arket.com : chron. juillet Ohm y new s : 5.5 Motorola : chron. janvier, mai, octobre, 2.3 Oi : chron. août Moversa : chron. novembre Olim pia : chron. avril MSN : 2.8 Om nicom : 5.3 MTC : chron. novembre, 2.2 Onatel : chron. janvier MTN : 2.2 One : chron. juin, septembre MTV : chron. août Onetel : chron. mars Multim ap : chron. décembre Opsw are : chron. juillet My Space : chron. janvier, octobre, novembre, 2.8, 4.7, Intro. 5, 5.5, 5.8 Oracle : chron. mai, septembre, novembre, 1.5, Intro. 4, 4.5 Napster : chron. septembre Orange : chron. février, mars, avril, mai, juin, septembre, 3.4, 3.5, 3.6, Intro. 4, 5.3 Naver : 2.8 Navini Netw orks : chron. octobre Navteq : chron. octobre NBC Universal : chron. août, octobre, 1.5, 2.6, 5.3 NEC : 2.3 Net25 : Intro. 4 NeoPath Netw orks : chron. mars Neow iz : chron. mars Net2S : chron. octobre NetPartners : chron. février Netscape : chron. décembre Orascom Telecom : chron. novembre, 2.2 Orkut : chron. novembre, 4.7 OTE : chron. juin Outrem er Telecom : chron. août Overture : 5.5 Oxy gen Media : chron. octobre Ozone : chron. mai Paktel : chron. janvier, mars Palm : chron. juin Pandem ic Studios : chron. octobre Pandora : 5.5 Param ount Pictures : chron. août Netsure Telecom : chron. septembre Partech International : chron. septembre Netvibes : 5.5 ParuVendu : 4.7 Netw ork i2i : chron. janvier Pay pal : Intro. 5 Neuf Cegetel : chron. février, mai, décembre, 2.2, 3.5, 3.6, 5.8 Pearson : chron. mai New s Corp. : chron. janvier, juillet, 1.5, 2.6, 5.5 Philips : chron. février, mars, mai, novembre, décembre Nextw ave : chron. avril Photobucket : Intro. 5, 5.5 Nintendo : 3.3, 5.7 Pioneer : chron. septembre Nippon TV : chron. janvier Pipex : chron. juillet Nokia : chron. janvier, mars, avril, octobre, 1.4, 5.8 Pirelli : chron. avril Nokia Siem ens Netw orks : chron. mai, décembre, 2.3 Portugal Telecom : chron. mars, avril, août, décembre Noos : chron. mars Poste Italiane : chron. mars Nortel : chron. janvier, 2.3, 4.3 Postini : chron. juillet Northern PCS Services LLC : chron. juin PriceMinister : 4.7 NTL : 2.2 Prisa : chron. février, décembre NTT : 1.7, 2.2, 3.1 ProSiebenSat.1 : chron. juin NTT DoCoMo : chron. janvier, août, décembre, 3.4, 3.5 Providence : chron. avril, juin Num ericable : chron. décembre, 3.6, Intro.4 Proxim ania : chron. mars, août Index Nate : 2.8, 5.5 169 www.idate.org DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 Index DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 DigiWorld 2008 170 15/04/08 13:26 Page 170 PTM : chron. avril Sky pe : chron. mai, octobre, 4.3 Publicis : 5.3 Sling Media : chron. septembre PubliGroupe : chron. mai SoftBank : 2.2, 3.4 Qatar Telecom : chron. mars Sogecable : chron. décembre QQ : 2.8 Sohu : 2.8 Q-Tel : chron. décembre Solectron : chron. juin Quadrangle Capital Partners : chron. novembre Sonae : chron. mars Qualcom m : chron. mars, décembre Sonatel : chron. mars Quigo : chron. novembre Sony : chron. novembre, 3.3, 5.7 Qw est : 3.1 Sony Pictures : 5.3 Rainbow Media : chron. mai Sony Ericsson : chron. mars, juin, octobre Reactivity : chron. février Spock : chron. août RealNetw orks : chron. août Sprint : 5.3 Right Media : chron. juillet, 2.8, 5.5 RTL : chron. février Sprint Nextel : chron. janvier, février, avril, juin, 2.2, 3.4 Ry thm New Media : 5.3 ST Telem edia : chron. mars Saber Holdings : chron. novembre Standard Radio : chron. avril Sacem : chron. janvier Steria : chron. juillet Safran : chron. mars, octobre STMicroelectronics : chron. mai, août Sagem : chron. mars, octobre, Intro. 4 Strategy Data Corp. : 5.5 Salesforce.com : chron. novembre, Intro. 4, 4.5 Stum bleUpon : chron. juin, 5.5 Sam sung : chron. avril SunCom : chron. Septembre, 2.5 SAP : chron. octobre, Intro. 4, 4.5 Sw arth Group : chron. juillet Satelcaribe : chron. avril Sw isscom : chron. mars, mai Saty am : 4.1 Sy m bol Technology : chron. janvier Saudi Oger : chron. juin Talkline : chron. juin Saudi Telecom : chron. juin, novembre Tandberg Television : chron. mars Saunalahti/Elisa : 3.5 Tata : chron. décembre, 4.1 SB Telecom : chron. octobre TDC : chron. janvier, juin SBC : 2.2 TDF : chron. mai, novembre SBS Broadcasting : chron. juin Teachers Private Capital : chron. juin Screen Tonic : 2.8, 5.3 Tecteo Group : chron. décembre Seacom : chron. décembre Tektronix : chron. octobre Second Life : 4.7, Intro. 5, 5.5 Telco : chron. avril SES Astra : chron. juillet Tele Atlas : chron. juillet, octobre SFR : chron. juillet, décembre, 2.2, 3.5, 3.7 Tele Norte Celular : chron. août SGAE : chron. janvier Tele2 : chron. janvier, juillet, août, octobre Sharp : chron. septembre Telecom Egy pt : chron. décembre SIAE : chron. janvier Siconet : chron. mai Telecom Italia : chron. janvier, juin, juillet, août, 2.2, 3.1, 3.5 Siem ens : chron. janvier, novembre, 2.3, 4.3 Telecom Italia Mobile : chron. mars Silver Lake Partners : chron. juin, septembre Telecom New Zealand : chron. septembre Sina : chron. juin, 2.8 SingTel : chron. janvier Telefónica : chron. avril, mai, juillet, août, décembre, 2.2, 3.1, 3.4, 3.6 SK Telecom : chron. décembre, 3.5, 5.5 Telekom Austria : chron. février, octobre Sky DirectTV : chron. février Telekom Slovenije : chron. août 15/04/08 13:26 Page 171 Telekom Srbije : chron. janvier Versatel Telecom International. : chron. janvier Telekom Srpske : chron. janvier Viacom : chron. décembre, 1.5, 2.6 Telem ar : chron. février Viadeo : chron. novembre Telenet : chron. janvier, juin Telent : chron. septembre Teleperform ance : chron. janvier Telew est : 2.2 TeliaSonera : chron. février, mai, septembre, 3.1, 3.5 Telkom Keny a : chron. novembre, décembre Vim pelcom : chron. août, décembre Virgin : chron. août Virgin Media : 5.6 Virgin Mobile : 3.3 Vivendi : chron. janvier, avril, mai, juillet, novembre, décembre Telm ex : chron. février, avril, 2.2 Vivo : chron. avril, août Ten : chron. mars VMw are : chron. août Terra Firm a : chron. juillet Vodacom : 2.2 Texas Pacific Group : chron. mai, juin, septembre TF1 : chron. février, 5.3 Vodafone : chron. janvier, février, mars, avril, mai, septembre, octobre, décembre, 2.2, 3.4, 5.3, 5.6 The9.com : chron. mai Voxm obile : chron. mai Third Screen Media : 5.3, 5.5 VSNL : chron. décembre Thum bplay : 5.3 Vulcan : chron. décembre TIM : chron. décembre Walt Disney : 1.5, 2.6 TIM Hellas : chron. février, juin Tim e Warner Cable : 5.1 Tim e Warner : chron. octobre, 1.5, 2.6 Tiscali : chron. février, juillet, août Warner Bros Records : 5.8 Warner Music : chron. janvier, septembre Wataniy a Telecom : chron. février, mars T-Mobile : chron. septembre, décembre, 3.4, 3.5 Weather Investm ent Group : chron. juin Tom Tom : chron. juillet, octobre WebDialogs : chron. août T-Online : chron. mai WebEx : chron. mars TPS : chron. janvier Wikipédia : 5.5 TradeDoubler : 5.5 Willcom : chron. décembre Transm edia : chron. mai Wind Hellas : chron. juin Truell : chron. septembre TSMC : chron. mars, mai, décembre TV Cable : chron. février tw enty 4help Know ledge Service : chron. janvier Wipro : chron. août, 4.1 Witness Sy stem s : chron. février Xansa : chron. juillet U Mobile : chron. décembre XenSource : chron. août Ubisoft : chron. mars XTS Telecom : chron. août UGS : chron. janvier Ya.com : chron. juin, 3.5 Ukrtelekom : chron. mars Yahoo! : chron. juillet, septembre, octobre, 2.8, 3.2, 5.5 United Internet : chron. janvier Universal Music : 5.8, chron. mai, août, septembre UPC : chron. janvier ValueClick : 5.3 171 WPP : 5.3 Tw istbox Entertainm ent : chron. janvier Unicel : chron. juillet Index Telem ig Celular : chron. août Yahoo!BB : 5.6 Yelp : 5.5 YouTube : 2.8, 3.5, Intro. 5, 5.5 Zain : chron. novembre Verizon : chron. janvier, 1.5, 2.2, 3.1, 3.6 Zanox.de : chron. mai Verizon Wireless : chron. mars, juillet, août, 3.4 Zim bra : chron. septembre Versatel : chron. janvier, avril ZTE : 1.7 www.idate.org DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:26 Page 172 w w w. i d a t e . o r g Depuis 1977, l’IDATE s’est imposé comme l’un des premiers centres d’études et de conseil en Europe dont la mission est d’accompagner les décisions stratégiques de ses clients sur les secteurs Télécoms, Internet, Médias, à travers les deux domaines d’activités suivants : Consulting & Research • Un conseil indépendant : l’IDATE a établi sa crédibilité et son indépendance sur la conduite de missions et de conseil pour le compte de ses clients : études de marché (veille techno-économique, modélisation et prévisions, analyses sectorielles, enquêtes), benchmark international (études de positionnement, stratégies de la convergence, analyses concurrentielles), marketing stratégique (lancement de nouveaux services, business plan, partenariats), politiques publiques (définition et évaluation des politiques publiques, impacts socio-économiques, pilotage de projets, benchmark réglementaire, assistance à la maîtrise d’ouvrage). • Des rapports d’analyse : l’IDATE met à la disposition de ses clients la compétence de ses équipes spécialisées et son investissement continu dans un système d’information et de veille stratégique : publication de rapports, bases de données, services en ligne, accès aux analystes, … DigiWorld Programme L’IDATE est également un acteur incontournable dans l’animation d’un débat international entre les acteurs clés du domaine à travers les activités du programme annuel DigWorld, supportées par ses membres représentant les plus grands groupes du secteur : • DigiWorld Network : un ensemble de réunions mensuelles dans les capitales européennes et des missions d’études internationales • DigiWorld Events : la conférence DigiWorld Summit et un ensemble de séminaires associés sur les thèmes clés de l’année • DigiWorld Publishing : le DigiWorld Yearbook et le DigiWorld Economic Journal (la revue d’économie Communications & Strategies) DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:26 Page 173 Research 2008 L’IDATE présente son programme d’études multiclients pour l’année 2008. Cette démarche est le prolongement naturel du travail de nos équipes spécialisées et de nos investissements continus dans un système d’information et de veille des marchés et des stratégies d’acteurs. Plus qu’un simple catalogue de publications, il s’agit bien pour l’IDATE d’affirmer son ambition de proposer un outil unique de compréhension et de suivi des secteurs Télécoms, Internet et Médias : • un catalogue complet d’études, organisé autour des thèmes clés, publiées tout au long de l’année, pour permettre à nos clients d’être encore plus réactifs sur ces secteurs en constante mutation ; • une gamme de services de veille et d’analyse personnalisés proposée par les experts de l’IDATE : service de veille stratégique, hot line, réunion de travail et séminaire, réalisation d’études à la demande. Networks Network Intelligence Managed Services Tariff Innovations NGA Regulation Digital Content Press: Internet Strategies Radio: Internet Strategies Music: Internet Strategies Casual Gaming Internet Services Smart Machines: the Internet of things Mobile Internet GeoWeb & Internet Strategies Key Internet Services: Usage and Offering Broadband / FTTH Infrastructure Sharing and Horizontal Rollouts FTTx in the Leading Countries FTTx Technologies FTTx Business Models Telecom Strategies Mobile Churn Management New Forms of Mobile Communications NFC (Near Field Communications) Next Generation Carriers Models Devices & Consumer Electronics Consumer Electronics + User Interfaces Dynamics of Mobile Embedment Use IT Survey TV & Video DTT (Digital Terrestrial Television) Mobile TV IPTV TV Markets: Data & Forecasts Satellite Satellite Broadband Satellite TV Broadcasting Satellite Internet and Mobility LBS (Localisation by Satellite) Mobile Femtocells 4G Spectrum Mobile Advertising & Marketing Business ICT Markets VoIP in SMEs: French Market SME buying behaviours: French Market SME Survey: French Market Online Professional Services in Europe Information & présentation sur : www.idate.org Contact : Marshall Shrago – tél : +33(0)4 67 14 44 88 – email : [email protected] DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:26 Page 174 Conjoncture TIC L’Observatoire économique des TIC • informatique • télécoms • télévision PAC, IDATE et Coe-Rexecode ont créé en 2004 l’Observatoire des Technologies de l’Information et des Communications. Ils mettent ainsi en commun leurs capacités d’expertise et leurs compétences complémentaires, macro-économiques et sectorielles. L’objectif de l’Observatoire : éclairer sur les secteurs des technologies de l’Information et des Communications et présenter des perspectives à horizon de deux ans sur leurs marchés. Cet observatoire a pour vocation d’analyser les tendances économiques et technologiques récentes sur les segments des TIC (informatique, télécommunications, télévision), d’alerter sur les risques de retournement de conjoncture et d’éclairer sur les problématiques de ces secteurs (situation financière, changements technologiques). Il élabore des perspectives chiffrées à horizon de deux ans des marchés français, ouest-européen, nord-américain et mondial des TIC. Lieu privilégié d’information et d’échange, l’Observatoire TIC propose deux plates-formes : • des réunions-débats sur les tendances les plus récentes des marchés, • une lettre de conjoncture TIC. Contact : Didier Pouillot IDATE – tél : +33(0)4 67 14 44 44 – email : [email protected] DW2008Partie2FRBAT15AVRIL:DW2006CHRONICLEFRV7 15/04/08 13:26 Page 175 COMMUNICATIONS &STRATEGIES The economic journal of telecom, IT and media Depuis sa création en 1991, COMMUNICATIONS & STRATEGIES s’affirme comme une publication européenne indépendante, ouverte sur les préoccupations de l’industrie et offrant une tribune aux meilleurs travaux d’analyse socio-économique. C’est une revue trimestrielle couvrant les secteurs des télécommunications, de l’informatique et des médias, dans les domaines des politiques publiques, des organisations industrielles et des stratégies d’entreprise. Véritable référence pour l’analyse des phénomènes de convergence, COMMUNICATIONS & STRATEGIES est labellisée CNRS et est référencée sur de nombreuses bases de données scientifiques internationales. Elle est depuis plusieurs années la revue officielle de l’International Telecommunications Society. Entièrement publié en anglais, chaque numéro est organisé autour d’un dossier thématique. • 1er trimestre 2008 – N° 69 – The challenges and opportunities of Next Generation Networks • 2e trimestre 2008 – N° 70 – Real options • 3e trimestre 2008 – N° 71 – The intangible economy: Culture and Digital Economics • 4e trimestre 2008 – N°72 – The Future of the Internet Une sélection d’articles hors dossiers, choisis pour leur caractère innovant, ainsi que l’interview d’une personnalité et d’analyses en prise avec l’actualité sont également proposées dans chaque numéro. Abonnement 2008 (4 numéros + DigiWorld Yearbook 2008) Accès en ligne : 200 EUR HT Version papier : 320 EUR HT Version papier + accès en ligne : 360 EUR HT Vente au numéro Accès en ligne : 62 EUR HT Version papier : 100 EUR HT Version papier + accès en ligne : 120 EUR HT Information et abonnement sur www.comstrat.org Contact : Sophie Nigon tél : +33(0)4 67 144 416 – email : [email protected]